Quel avenir attend Ski Sutton?

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Quel avenir attend Ski Sutton?
Stéphane Champagne : Quel avenir attend Ski Sutton? | Actualités
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Publié le 23 novembre 2009 à 08h45 | Mis à jour à 08h48
Quel avenir attend Ski Sutton?
Stéphane Champagne
La Voix de l'Est
(Sutton) Ski Sutton célébrera bientôt
ses 50 ans. Après un demi-siècle
d'existence, la station de ski des
Cantons-de-l'Est se retrouve à la
croisée des chemins. Elle est à
vendre, mais pas à n'importe quel
prix. Et elle cherche bien sûr à
augmenter ses revenus, mais
contrairement à la plupart de ses
pairs, elle refuse de miser sur les
abonnements à prix réduit. Que
réserve l'avenir à cette institution qui
a été fondée et qui appartient encore
à la famille Boulanger ?
Selon Jean-Michel Ryan, directeur
général de la PME, c'est par le
Luc Boulanger, directeur des opérations et fils de l'un des fondateurs de Ski
développement immobilier et la
Sutton, en compagnie de Jean-Michel Ryan, directeur général du domaine
venue de nouvelles activités
skiable qui a été fondé il y aura bientôt 50 ans.
(saisonnières ou quatre saisons)
photo Stéphane Champagne
que la station pourra maintenir son
développement à long terme. Pour
ceux qui l'ignorent, le domaine
skiable n'est exploité qu'à 25 % de son potentiel. Il y a donc encore beaucoup de place pour des nouvelles pistes
et de nouvelles constructions.
Il appert que ce ne sera pas la famille Boulanger - qui a néanmoins fait un travail remarquable au cours des cinq
dernières décennies - qui sera à l'origine des plus importants chambardements à la station de ski. Du moins, elle
ne sera pas le maître d'oeuvre entourant la construction d'un méga-hôtel au pied des pistes.
Augmenter les revenus
Pour l'heure, l'entreprise familiale s'applique plutôt à augmenter ses revenus tout en maintenant le côté
authentique du domaine skiable de 174 acres qui compte 54 pistes, neuf remontées mécaniques et quatre
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chalets en montagne. Pas question donc d'offrir des abonnements à prix réduit et de détruire les légendaires sous
-bois de la station pour en faire des pistes aux allures d'«autoroutes».
La PME de 30 employés permanents (et jusqu'à 250 en période de pointe) mise énormément sur ses pistes et la
configuration de sa montagne. Le domaine skiable est tellement grand et offre tellement de possibilités que des
guides ambassadeurs accompagnent gratuitement les skieurs afin de leur faire savourer la station à sa juste
valeur. Une façon de fidéliser la clientèle, nous dit-on.
Cette année, Ski Sutton a notamment repris le plein contrôle de ses chalets et de leurs aires de restauration
(autrefois entre les mains de concessionnaires), de même que de son école de ski (elle aussi gérée par un soustraitant). La PME vient également d'ajouter un nouveau bar à son chalet principal, où elle offrira en nouveauté le
service de traiteur.
Si la neige est au rendez-vous et que les revenus sont à la hausse, l'entreprise veut se doter à court terme d'un
nouveau télésiège et d'une nouvelle dameuse, tout en augmentant ses installations pour fabriquer de la neige.
Actuellement, Ski Sutton dit être en mesure - «en étirant l'élastique» - de couvrir 60 % de son domaine skiable
avec de la neige fabriquée.
Certains diront que Ski Sutton se fait timide si on la compare à Ski Bromont, qui investit à coups de millions $
depuis quelques années. Tout est question de situation géographique et de priorités, répond Jean-Michel Ryan,
directeur général. «Nous avons envisagé nous aussi d'offrir le vélo de montagne ou même le ski sur gazon, mais
ça ne convenait pas. Nous étudions la possibilité d'offrir d'autres activités à la station au cours des prochaines
années», dit-il.
Secteur difficile
Comme chacun le devine, le ski est un secteur difficile, tributaire de la météo, où les années se suivent mais ne
se ressemblent pas. À Ski Sutton, la saison 2007-2008 a été une année record avec 155 jours de ski, alors que la
saison 2008-2009, à cause du manque de neige et des autres aléas de la météo, a été déficitaire. Dans un tel
contexte, il devient risqué d'investir des sommes colossales dans des infrastructures.
D'ailleurs, la famille Boulanger a bien appris sa leçon. À la fin des années 1980, un grand nombre de stations de
ski québécoises ont déclaré faillite lorsqu'elles ont investi dans l'immobilier. Les Boulanger, quoique touchés par
la crise, avaient refusé de miser gros et avaient pu se tirer d'affaire.
À noter qu'à l'instar des Désourdy de Ski Bromont, les Boulanger sont l'une des rares familles québécoises à être
encore propriétaires du domaine skiable qu'ils ont fondé.
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