Une femme sans histoires

Transcription

Une femme sans histoires
Dorian Rossel / Cie STT
www.supertroptop.com
Une femme sans
histoires
d’après le docu-fiction de Jean-Xavier de Lestrade
sur les minutes du procès de Véronique Courjault
Il y a parfois des histoires – souvent terribles – qui nous parlent de
ce que nous sommes, au plus profond. Ce qui se joue à travers les
mots du procès de ce fait divers, c’est la place de l’enfant, de la
mère, de la grossesse dans notre société, et l’importance de la
parole dans toutes les étapes essentielles de notre vie.
Représentations :
La Bâtie festival Genève / Théâtre Forum Meyrin 30 Août - 2 Sept.14
Spectacle Français, Bienne
14 novembre2014
Bonlieu Scène Nationale, Annecy
19 et 20 Novembre 2014
TPR – Arc en Scène, La Chaux de Fonds
25 et 29 Novembre 2014
L’Arc, Scène Nationale Le Creusot
10 Mars 2015
Arsenic- Lausanne
automne 2015
en discussion
Contact
Muriel Maggos
Attachée de production
+ 41 79 93 89 639
[email protected]
Une femme sans histoires / Cie STT
Présentation
Cette création s’inspire d’un documentaire-fiction (France, 2009, 100 min)
d’après les minutes du procès de Véronique Courjault, coupable de 3
infanticides. Après Quartier lointain (2009), La tempête (2010), L'usage du
monde (2011), Cosmos (2012), Staying Alive (2013), Oblomov (2014)
Dorian Rossel et la Cie STT retrouvent l’univers de Jean-Xavier de
Lestrade dont ils ont déjà adapté la série documentaire Soupçons en
2010.
« A travers la reconstitution de ce procès exemplaire, notre premier but est
le même: rendre cette histoire entendable. Qu’a dit la justice? Que cette
femme n’est ni folle ni monstrueuse. Que ses actes étaient d’abord les
symptômes d’une souffrance. Et en cela il ne fallait pas l’accabler
inutilement. Mais il fallait la condamner, parce que tout simplement la vie
est sacrée. Dans sa décision, ce verdict d’assises, loin d’exclure, a
réintégré Véronique Courjault dans la communauté des humains »
J.-X. De Lestrade
Qu’est-ce qui a poussé cette mère de famille ordinaire aux infanticides
dont elle est accusée? Comment a-t-elle pu tuer sans que personne ne
s’en rende compte, ni que son quotidien ne s’en trouve perturbé ?
Comment grandir quand l’on a le sentiment de n’avoir jamais su trouver sa
place? Pourquoi communiquer lorsque la vie semble se dérouler toute
seule ou sans nous ? Et comment se reconstruire quand les mots de la
conscience donnent à voir un monde en ruine ?
Distribution :
Sara Louis / Karim Kadjar / Natacha Varga-Koutchoumov /
distribution en cours / Mise en scène : Dorian Rossel / Collaboration
artistique : Delphine Lanza / Scénographie et costumes : Sibylle Kössler
/ Clémence Kézami / Dramaturgie : Nicole Borgeat et Nicholas Weeks /
Assistant: Clément Lanza / Œil extérieur amical : Carine Corajoud /
Construction : Valère Girardin / Assistante administrative : Aude Gumet /
Chargée de production : Muriel Maggos
Co-production Bonlieu, Scène Nationale Annecy / La Bâtie, Festival de
Genève / Théâtre Forum Meyrin / TPR - Arc en Scènes, La Chaux De
Fonds / L’Arc, Scène Nationale Le Creusot /
La Compagnie, conventionnée avec les Villes de Lausanne, de
Genève et le Canton de Genève est en résidence et associée au
Théâtre Forum Meyrin.
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Une femme sans histoires / Cie STT
Note d’intention
C’est l’histoire de la naissance d’une parole. Une femme défriche
un chemin pour comprendre et mieux se voir. Ses mots nous
guident dans un drame profond et effrayant, elle s’ouvre enfin à
son monde intérieur, secret, bouleversant.
Durant les quelques jours de son procès, cette femme naît – enfin
– à elle-même en prenant conscience de son existence, de son
corps et de ses actes. Par le vertigineux récit de son histoire, elle
se libère. Son mari, la justice, la presse et tout une foule
l’écoutent, l’observent et découvrent l’étonnante banalité de son
parcours et comment le pire est arrivé. Passant du rejet à la
culpabilité puis à l'acceptation, l’accusée et la société tentent de
se mettre d'accord sur le regard qu'elles portent autant sur ellesmêmes que sur l'autre.
Je souhaite faire entendre les mots de cette résilience, donner à
voir des pensées qui s’élaborent, glissent et se transforment,
comment cette femme émerge des ténèbres et du silence de sa
vie. C’est le récit de la reconstruction d’une mère qui n’a jamais
trouvé sa place et de ses proches et sa famille qui n’ont jamais
rien vu de ses souffrances.
C’est à travers les yeux du mari de l’accusée que nous suivrons
cette histoire. Il est cet homme qui n’a rien vu des souffrances de
sa femme. Soutien sans faille, il l’accompagne dans ses épreuves
et cherche avec elle la source de ses traumas. Cette adaptation
imagine comment ses questions et les paroles de ce procès
s’entrechoquent dans sa tête.
Au-delà du fait divers, « une femme sans histoires » évoque nos
mensonges inconscients, nos dénis, révèle la fragilité de nos sens,
de nos croyances et de nos vies. Porter ces mots sur une scène
de théâtre permet peut-être de les entendre autrement, de les
écouter à plusieurs, chacun avec son parcours, son vécu et ses
failles. Le théâtre c’est aussi le lieu pour changer les distances (en
enlever ou en prendre), et ainsi déplacer les obstacles obstruant
notre perception.
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Une femme sans histoires / Cie STT
Ce que je cherche
« L’envie est toujours de développer un théâtre accessible, direct
mais exigeant, singulier et contemporain. La particularité des mises
en scène de la Cie STT réside dans le fait qu’elles ne se
construisent pas toujours autour d’un texte ou pièce du répertoire
théâtral, mais à partir d’une problématique contemporaine avec la
volonté de parler de notre époque et de l’expérience que les
individus en font.
Au cours de l'élaboration dramaturgique et tout au long du
processus de création, il s'agit de ne jamais se baser sur des
présupposés théâtraux ou scéniques. Je souhaite affirmer le
caractère empirique du théâtre.
Je réunis non pas des interprètes mais une équipe de créateurs
pour chercher comment raconter et construire notre propos.
Ensemble on chemine dans l'approche d’une problématique
globale, l’imprégnation d’une langue et sa transposition vers une
écriture scénique.
Nous voulons créer des «œuvres ouvertes», polysémiques, où le
sens n'est pas arrêté une fois pour toutes et figé dans des balises
uniformément intelligibles. Nous sommes à la recherche d’un
théâtre qui rassemble et donne l’envie de se questionner,
d’apprendre et de s’ouvrir aux autres. Mais aussi qu’il donne du
plaisir et la force de se dépasser, d’apprendre, d’aimer, de
retourner au théâtre, de sortir de ses préjugés. Qu’il soit une
invitation à entrer dans un univers délicat, exigeant et complexe,
miroir de notre monde »
D.R.
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Une femme sans histoires / Cie STT
Le point de départ :
« L’affaire Courjault, parcours meurtrier d’une mère ordinaire »
documentaire-fiction de Jean-Xavier de Lestrade.
Le 23 juillet 2006, Jean-Louis Courjault, ingénieur expatrié en
Corée du Sud, découvre les corps de 2 bébés dans son
congélateur. Après plusieurs tests ADN, trois mois d’enquête sur
fond d’embrouillaminis diplomatiques, le verdict est sans appel :
les Courjault sont bien les parents des deux nouveaux nés.
Véronique Courjault passe aux aveux : elle a tué les bébés à leur
naissance en septembre 2002, et décembre 2003. Elle avoue
même avoir tué un troisième enfant né en 1999. Le procès de
Véronique Courjault, accusée d’un triple infanticide, s’est déroulé
aux assises de Tours entre le 9 et le 18 juin 2009. Ecrouée depuis
le 12 octobre 2006 à la maison d’arrêt d’Orléans, Véronique
Courjault a été condamnée à 8 ans d’emprisonnement.
N’ayant pas eu l’autorisation de filmer le procès, Jean-Xavier De
Lestrade fait retranscrire l’intégralité des déclarations qui y ont été
prononcées afin de le reproduire à l’identique avec des
comédiens. Une écriture singulière se développe néanmoins dans
la construction de la structure, le choix des séquences et d’un
point de vue. Ce docu-fiction restitue d’abord la parole de
l’accusée au cours de son procès le 9 juin 2009, le témoignage de
son mari et soulève aussi l’épineuse et délicate question du déni
de grossesse.
A partir du scénario, nous avons nous aussi voulu mener une
nouvelle écriture et adaptation pour la scène. Si nous avons
changé certains éléments (noms, dates, lieux,…) et pris quelques
distances avec la réalité de ce cas spécifique, c’est pour ne pas
nourrir une éventuelle curiosité malsaine mais pour mieux capter
les mécanismes psychologiques découlant des failles du langage
entre les membres d’une famille. Si notre création vise à
approcher le mystère de cette histoire troublante, c’est surtout de
la naissance d’une parole et la fragilité de nos constructions
identitaires dont nous souhaitons parler.
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Une femme sans histoires / Cie STT
Notes dramaturgiques par Nicholas Weeks
Médium/adaptation: du documentaire à la scène
Le film de Jean-Xavier de Lestrade, entre fiction et documentaire,
posait déjà la question du sens lors de la transmission d'un fait
divers.
Le docu-fiction a permis à cette histoire de sortir de la
simplification inévitable opérée par les médias et de montrer
l'expertise légale, psychologique, psychiatrique, gynécologique...
en prise avec une réalité humaine autrement plus complexe. Cet
écart entre les discours spécialisés et les situations réelles, entre
la douleur vécue et l'impossibilité de son articulation par la parole,
entre l'intimité du deuil et un jugement rendu public rappelle à quel
point au théâtre, il s'agit également d'ancrer une dynamique de
récit au cœur de la parole énoncée.
Merleau-Ponty avait déjà suggéré en 1951: «Exprimer pour le sujet
parlant, c'est prendre conscience... Nous-mêmes qui parlons ne
savons pas nécessairement ce que nous exprimons mieux que
ceux qui écoutent. Je dis que je sais une idée lorsque s'est institué
en moi le pouvoir d'organiser autour d'elle des discours qui font
sens cohérent.» C'est cette cohérence du discours institutionnel
auquel nous sommes habitués qui se trouve ébranlée par ce fait
divers. Si l'emballement médiatique est symptomatique de la crise
de sens encourue à plus large échelle par la société confrontée à
l'intolérable, l'inadmissible, et surtout l'incompréhensible, la
représentation dramatique elle cherche à défaire les préjugés et
les jugements tous faits en sondant les tréfonds de l'humain en
situation de crise.
Dans Parler d'amour au bord du gouffre, le psychiatre et
psychanalyste français, Boris Cyrulnik évoque le sens du récit
dans les traumatismes de nos vies (extrait page suivante). Si la
transposition théâtrale de ce récit ne cherche pas à rouvrir le
procès ni à participer à sa psychanalyse, elle vise plutôt à faire
entendre d’autres aspects de cette parole, à la laisser s’infiltrer
auprès des membres du public. Nous souhaiterions que chacun
se retrouve projeté, décalé, qu’il voyage entre ses propres
réactions et celles qu’il perçoit autour de lui, s'imaginant d’autres
histoires et d’autres vies. Activer, en quelque sorte, cette position
de « spectateur virtuel » nécessaire à tout récit, afin de lui apporter
un corollaire critique de vie, de jugement et d’expérience partagés.
Le théâtre devenant ainsi le meilleur outil pour une recherche de la
distance propre à toute interaction humaine sincère, entre
empathie et détachement, un chemin d’accès vers une
compréhension affective, cognitive, morale, éthique, plus juste de
nos actes et de nos pensées.
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Une femme sans histoires / Cie STT
Tant que le trauma n’a pas de sens, on reste sidéré, hébété,
stupide, embrouillé par un tourbillon d’informations contraires qui
nous rendent incapable de décider. Mais, puisque l’on est obligé
de donner un sens aux faits et aux objets qui nous « parlent »,
nous avons un moyen d’éclairer le brouillard provoqué par un
traumatisme : le récit. Dans ce cas, la narration devient un travail
de sens. Mais toute histoire n’est pas socialisable, il faut l’adapter
à l’autre qui a du mal à l’entendre. La métamorphose de
l’évènement en récit se fait par une double opération : placer les
évènements hors de soi et les situer dans le temps. L’auditeur doit
être là, et se taire. Parfois ce témoin existe simplement dans
l’imagination du blessé qui, dans son récit intime, s’adresse à un
auditeur virtuel. Pour les blessés de l’âme, la narration est un acte
qui donne le sentiment que « les évènements semblent se raconter
eux-mêmes ». Les souvenirs d’images défilent, entourés de mots
qui les commentent, les précisent, hésitent, recommencent la
scène avec de nouvelles expressions. Lentement, par ce travail, le
récit extrait l’évènement hors de soi. Cette exposition met dans le
passé un évènement marquant qui nous a pénétrés : « C’est à ce
prix que le passé, l’absent, le mort peuvent faire retour dans le
monde présent des vivants, sur la scène du texte et de l’image, sur
la scène de la représentation et comme représentation.
Boris Cyrulnik
Parler d'amour au bord du gouffre, éd. Odile Jacob, 2004.
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Une femme sans histoires / Cie STT
Notes scénographiques
par Sibylle Kössler et Clémence Kazémi
Une personne isolée dans un spot de lumière, placée sous le
regard public et scrutée comme sous une loupe. La scène, un
espace mental dans lequel sa parole prend place et construit le
récit. Un dispositif permettant de donner à voir les personnages
sous plusieurs angles, car les êtres ne réfléchissent à chaque fois
que la partie d'eux-mêmes qu'ils sentent visée par le regard
d'autrui.
Par un double mouvement, complémentaire en termes de
perception et d'image : opérer un passage du flou à la clarté et de
l’a priori univoque à une compréhension, complexe, fragmentée,
multiple. Un double mouvement par lequel une prise de parole se
fait jour au travers du regard d'autrui.
Jouer sur des notions d’échelle, manipulant les dimensions,
résolutions, temporalités par l'emploi de la vidéo. Poser la
question du rapport entre reconstitution et représentation. Etant
donné que la justice ne peut juger ce qu'elle ne comprend pas, il
s'agira pour elle de chercher à faire émerger le point de vue de
l'accusée, la scruter pour pouvoir s’en rapprocher, la comprendre
ou se mettre à sa place.
Par des transformations scéniques lentes et continues dont on ne
perçoit pas le mouvement, travailler ensemble l'image et la
lumière, la projection qui contient une image et la projection
simple de lumière, de façon à ce que, sans s'en apercevoir, le
plateau change radicalement sous le regard du spectateur.
Des sources de lumière qui soudainement s'allument à pleine
puissance puis diminuent jusqu'à mourir et inversement, des
sources qui s'allument tellement lentement qu'on s'en rend pas
compte pour finir par s'éteindre brusquement.
Atteindre quelque chose de concret et poétique par l'épure,
l'économie de moyens et les changements à vue.
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Une femme sans histoires / Cie STT
Musique
Dans nos spectacles, des musiciens ont toujours trouvé leur place
sur scène avec les comédiens. Sobre et simple, la musique se
distingue par une absence d’effusions ou d’envolées lyriques, elle
ne souligne pas l’action mais reflète sa complexité. Si jusqu’alors
des mélodies ont accompagné le récit, en contrepoint, sur ce
nouveau projet c’est à une autre forme de musique que nous
avons fait appel. Une place majeure est ici réservée à des sons
enregistrés en direct. Cette « musique » qui peut sembler à priori
moins perceptible et narrative effectue en réalité un travail de
« rapprochement intime » par l’amplification, la transformation et le
traitement des sons et bruits générés par les corps des acteurs.
Les voix sont des instruments de la musique et constituent une
polyphonie. C’est donc d’abord de l’amplification des voix qu’il
s’agit, mais pas seulement. Respirations, bruits de pas, frottement
des habits, déplacement d’objets ou décors sur le plateau
contribuent également l'environnement sonore de la pièce. De
plus, des micros enregistrent en direct le rythme cardiaque des
comédiens jusqu'à former des nappes sonores, se transformant et
s’accumulant.
Ces jeux d’amplification accentuent l’idée d’observation à la
loupe. Un travail subtil et discret que nous avons commencé à
développer récemment, et dont nous radicalisons le principe
aujourd’hui.
Le traitement du son se rapprochera ainsi du travail développé
parfois au cinéma afin d’inventer un langage scénique propre fait
de sons, de mots, et de mélodies qui se répondent et
s’entrechoquent.
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Une femme sans histoires / Cie STT
Démarche de la Compagnie STT
Fondée en 2004, la Cie STT a déjà créé une quinzaine de pièces,
installations, performances, saluées en Suisse et à l’étranger.
Entouré d’une équipe fidèle (Delphine Lanza à la collaboration
artistique, Carine Corajoud à la dramaturgie, Muriel Maggos à
l’administration et la production), Dorian Rossel favorise le travail
d’échange et de partage entre tous les intervenants au projet. Il
confère donc une place majeure aux artistes en scène
(acteurs, danseurs et musiciens) avec qui il aime poursuivre la
collaboration sur le long terme.
Généralement les textes ou support sur lesquelles ils travaillent
(roman, récits film, essai documentaire, ou bande dessinée) ne
sont pas empruntés au répertoire théâtral. Les spectacles sont
conçus dans un va-et-vient entre l’élaboration dramaturgique et le
travail du plateau. La dimension empirique de la démarche est
fondamentale. Elle implique une réévaluation permanente de ce
qui se construit au fil des sessions de recherche et des répétitions.
Cela nécessite, par ailleurs, de travailler sur le long terme. Même
si le travail dramaturgique est initié avant le début des répétitions,
le texte varie continuellement en fonction de ce que génère le
travail au plateau.
Le texte ne s’impose donc pas de l’extérieur, mais il est
considéré comme un élément parmi les autres langages
scéniques, pour que le sens puisse émerger grâce aux autres
systèmes de signes. Un geste, un éclairage, une idée
scénographique en disent parfois autant qu’un mot, ou parlent
différemment, ce qui permet une lecture polysémique. Le travail
choral est aussi fondamental, les acteurs étant quasiment
toujours tous en scène, passant d’un personnage à un autre sans
qu’aucun réalisme ne soit recherché. De ce fait, l’illusion
théâtrale est affirmée. Nous privilégions donc les ressources
cachées du théâtre, l’inventivité de la scène, par une esthétique
qui préfère les vides que les pleins, la retenue plutôt que les
effets spectaculaires. Cela afin de laisser les « œuvres ouvertes »,
invitant le spectateur à combler les « vides » par son imaginaire.
Susciter plutôt qu’imposer.
Selon moi, le spectacle doit apparaître comme quelque chose
d’accessible et générer une évidence de plaisir et de partage. Je
suis à la recherche d’un théâtre qui rassemble et donne l’envie de
se questionner, de s’ouvrir aux autres, de se dépasser,
d’apprendre, d’aimer, de retourner au théâtre, de sortir de ses
préjugés et de croire au fait qu’il y a toujours une raison de pleurer
sur le monde et d’être heureux. Une invitation à entrer dans un
univers délicat, exigeant et complexe, miroir de notre monde. D.R.
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Une femme sans histoires / Cie STT
Dorian Rossel > Responsable artistique du projet
Né en 1975 à Zurich, Dorian Rossel sort diplômé de l’Ecole Serge Martin
à Genève en 1996. C’est avec le collectif transdisciplinaire Demain on
change de nom (1998–2005), qu’il mène ses premières créations.
En 2004, il fonde la Cie STT (Super Trop Top). Ses productions
s’échafaudent d’abord entre le théâtre de l’Usine (Genève), l’Arsenic
(Lausanne) et Château Rouge (Annemasse).
Entre 2008 à 2011, il est Artiste Associé à la Comédie de Genève où il
crée Quartier Lointain, Soupçons et avec le théâtre Am Stram Gram La
tempête de Shakespeare dans une version tout public dès 8 ans.
La rencontre avec René Gonzalez est déterminante : il lui propose d’être
Compagnon du bord de l’eau au Théâtre Vidy Lausanne et devient un
véritable partenaire de la Cie. Ensemble ils produisent et tournent
Soupçons, L’Usage du Monde, Quartier Lointain...
A l’automne 2011, la Cie STT amorce à Paris avec le Monfort et le
Théâtre de la Ville, deux saisons sur les routes en tournée avec plusieurs
spectacles jusqu’à l’été 2013.
Pendant ce temps, Dorian Rossel inaugure sa résidence au Théâtre
Forum Meyrin avec la création de Cosmos (La Bâtie- Festival de Genève
/ Vidy Lausanne et en tournée).
Dans un souci de médiation et de transmission, il crée L'avare de
Molière pour le jouer en milieu scolaire dans les classes et le faire suivre
de discussions avec les élèves. Il donne divers stages de formation
professionnels notamment à la Manufacture, Haute Ecole de Théâtre de
Suisse Romande.
En 2013 : Staying Alive à Vidy Lausanne, Bonlieu Annecy, Le Loup
Genève.
En 2014 : Oblomov au Salmanazar d’Eperney, Comédie de Reims,
Théâtre Forum Meyrin, Champigny sur Marne et Kléber Méleau,
Lausanne, et à la caserne des pompiers au festival d’Avignon. A ce même
festival il reprend « je me mets au milieu mais laissez moi dormir » d’après
« La maman et la putain » de Jean Eustache à la Manufacture.
Une femme sans histoires verra le jour à l’automne 2014 à La Bâtie,
festival de Genève en co-production avec Bonlieu Scène Nationale
d’Annecy, Théâtre Forum Meyrin, TPR Arc En Scène, la Chaux de fonds
et l’Arc Scène National Le Creusot.
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Une femme sans histoires / Cie STT
Les comédiens
Karim Kadjar > comédien
Né à Téhéran en 1972. Après des études secondaires à Genève et
à St.Gall, il part à Paris se former artistiquement sous l’œil
bienveillant de Zakariya Gouram au sein de la Cie. R.I.D.E.A.U.. Il
poursuit sa recherche autour du jeu d'acteur sous la direction
d'Ariane Mnouchkine au Théâtre du Soleil. En 1998, il fonde, avec
le metteur en scène Christophe Ramirez, le Théâtre de l'Herbe
Tendre et crée plusieurs spectacles dont le « Petit Bois » de
Eugène Durif. En 2003, qu'il décide de se ré-installer à Genève
tout en travaillant régulièrement en France. Il joue, entre-autres,
pour Philippe Goyard, Florence Lavaud, Betty Heurtebise et
Delphine Bailleul. C'est en 2007 qu'il rencontre Dorian Rossel et
interprète le conférencier dans « Libération Sexuelle ». Il est de
l'aventure de « Quartier Lointain », des recherches sur «
Soupçons» et « La tempête », «L'usage du monde », « Cosmos »
et autres activités de la Cie STT... En 2014, son champ d'action
s'élargit au cinéma, il sera à l'affiche du prochain film de Nader
Takmil-Homayoun « Les Éternels », sortie prévue courant 2015.
Natacha Koutchoumov > comédienne
Comédienne genevoise de théâtre et de cinéma formée
notamment à l’école de La rue Blanche à Paris (E.N.S.A.T.T) et à la
Sorbonne (paris IV- Lettres modernes) . Au cinéma elle a tourné
dans quatre fictions de Lionel Baier (Garçon Stupide, Comme des
voleurs, Un Autre Homme et Low cost). Elle a aussi joué dans des
films de Roland Joffé, Etienne Chatilliez, Pierre Maillard, Denis
Rabaglia, Angelo Cianci et Nicolas Wadimoff entre autres et dans
plusieurs séries télévisées et téléfilms. Déjà nommée au prix du
cinéma Suisse pour son rôle dans « Garçon Stupide » elle
remporte cette récompense en 2007 pour son interprétation d’une
phobique dans « Pas de panique » de Denis Rabaglia. Au théâtre
elle a travaillé entre autres avec Adel Hakim, Elisabeth Chailloux,
Denis Maillefer, Robert Bouvier dans un répertoire classique et
contemporain. Elle collabore régulièrement en tant que
chroniqueuse dans la presse et à la radio, et elle publie un roman
« Les bonnes résolutions d’Isabelle Koulik » chez Favre en 2010.
Elle se passionne pour l’enseignement (La manufacture-HETSR,
HEAD ECAL) et l’écriture de scénarios.
Sara Louis > comédienne
Née en 1973 à Jakarta en Indonésie, elle vit à l'étranger jusqu'à
l'âge de 9 ans et apprend plusieurs langues. Formée d'abord à
Genève et Bruxelles, elle entre ensuite au Conservatoire National
Supérieur d'Art Dramatique de Paris d'où elle sort diplômée en
1998. Elle partage aujourd'hui son activité entre la France et la
Suisse. Au théâtre, elle travaille notamment avec Claude Stratz,
Anne Bisang, Bernard Sobel, Massimo Bellini, Jean Liermier,
Victor Gauthier-Martin, Nathalie Lannuzel, Michel Deutsch etc., sur
des textes de Pirandello, Laurence Deonna, Sarah Kane, Philippe
Minyana, Musset, Arnold Wesker, Shakespeare, Bourdieu,
Horvath, Suzanne Lebeau… Au cinéma, elle tourne avec Jacques
Rivette, Mario Fanfani, Peter Watkins ou Ariane Cordeau.
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Une femme sans histoires / Cie STT
En 2004 elle co-fonde avec quatre autres comédiennes le collectif
F71. Travaillant principalement sur la figure du philosophe Michel
Foucault, le collectif crée des spectacles où se mêlent sur scène,
des matériaux non théâtraux issus de la philosophie, l'histoire ou
les arts plastiques. Titulaire du Diplôme d'Enseignement du
théâtre (DE), elle dirige régulièrement des stages et ateliers dans
des théâtres, des lycées ou en détention.
Delphine Lanza > collaboration artistique et comédienne
Née à Annecy en 1972, elle joue principalement en Suisse tant au
théâtre qu’au cinéma. Elle a travaillé au théâtre entre autres avec
Mathias Langhoff, Patrice Kerbrat, Rezo Gabriaze, Andrea
Novicov, Christian Geffroy-Schlitter et au cinéma avec Claude
Goretta, Michel Deville, Pierre Maillard, Jacob Berger (« une
journée » Locarno 2007), Nicole Borgeat, David Chidlow. Elle a
reçu le prix d’interprétation féminine du cinéma Suisse pour son
rôle dans « Attention aux chiens » (1999) de François-Christophe
Marzal. Elle est une collaboratrice au cœur de tous les travaux de
la Cie STT depuis le début.
Clémence Kazémi > Scénographie
Née en 1979, elle étudie à Paris les arts du spectacle et
l’architecture puis suit les cours de scénographie à l’Ecole
Internationale Jacques Lecoq. Assistante scénographe de Bernard
Michel et Lucio Fanti sur des spectacles de Klaus Mickaël Grüber,
Bernard Sobel, Luc Bondy, Lukas Hemleb… Elle a travaillé à
l’Opéra de Lyon, à la Monnaie de Bruxelles, au Théâtre national de
Strasbourg, au Théâtre de la Colline, au théâtre de l’Odéon...
Scénographe pour Cristel Alvès-Meira (2003), Frédéric Fachéna
(2009), Diabolus in musica (2010), Hassane Kouyaté (2010), Julie
Timmerman (2014). En 2008, elle rejoint Mirabelle Rousseau et la
compagnie T.O.C, dont elle signe scénographies et costumes des
pièces Turandot (2008), Le Théâtre Merz (2008), Le Précepteur
(2011), l’Arve et l’Aume (2014). Depuis 2011, elle enseigne la
scénographie à Esam design, Paris. En 2014, elle signe avec
Sybille Kössler la scénographie et les costumes d’Oblomov
Sibylle Kössler > Scénographie
Née en 1983 à Genève, étudie l'architecture entre Lausanne, New
York et Vienne. En 2008, reçoit, avec Sara Formery, le prix SIA
pour le projet de diplôme Berlin surexposé. Depuis, partage son
temps entre l’enseignement (assistante à l'EPFL auprès des prof.
D.Dietz puis N.Braghieri), le théâtre, l'opéra (assistante à la
scénographie sur Alice in wonderland au Grand Théâtre de
Genève) et la pratique de l'architecture en collaboration avec Sara
Formery (4ème prix du concours d’architecture pour la rénovation et
l’extension du théâtre de Carouge, réalisation d’une scène
temporaire pour le festival St Prex Classics au sein du laboratoire
ALICE/EPFL).
Depuis
2010,
travaille
à
la
recherche
scénographique sur tous les spectacles de Dorian Rossel et la Cie
STT L'usage du monde, Staying alive, Oblomov.
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Une femme sans histoires / Cie STT
Anne Gillot > musique
Née à Lausanne en 1972, Anne Gillot accomplit ses études au
Conservatoire de Lausanne où elle passe un diplôme
d'enseignement de la flûte à bec et de clarinette ensuite à Bienne
chez Carsten Eckert et obtient un premier prix de virtuosité de
flûte à bec. Elle complète sa formation au Conservatoire
Sweelinck (Amsterdam), avec Walter Van Hauwe pour la flûte à
bec et avec Harris Sparnaay pour la clarinette basse. Anne Gillot
donne de nombreux concerts, en Suisse et à l'étranger
(Angleterre, Hollande, Islande, USA, France) en soliste et avec
orchestre. Elle fait partie du Boulouris Quintet depuis 2000 et de la
Cie STT depuis 2008.
Nicholas Weeks > dramaturge
Assistant en littérature contemporaine anglaise à l'Université de
Genève, il obtient en 2012 son Master en langue et littérature
anglaises à l'Université de Genève, puis un certificat d'études
avancées (CAS) en dramaturgie et performance du texte à
l'Université de Lausanne. En parallèle à sa thèse sur les
dynamiques expressives du geste, il mène des actions de
médiation culturelle au Théâtre Forum Meyrin (Genève), en tant
que modérateur de rencontre entre les artistes et le public. Il
anime également les ateliers de théâtre du département d'anglais
auprès des Activités Culturelles de l'Université.
Muriel Maggos > chargée de production
Née en 1970 à Strasbourg, diplômée de la Sorbonne en Histoire
de l’Art elle passe ensuite sept années à New York où elle est
responsable de projets sur des chantiers d’architecture d’intérieur.
Devenue chercheuse en sémiologie à Paris, elle s’installe à
Genève en 2008 où elle rencontre Dorian Rossel qui l’engage. Elle
est depuis dans tous les projets de la Cie STT.
Contact : Maggos
+ 41 79 93 89 639
[email protected]
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Une femme sans histoires / Cie STT
Historique de la compagnie STT
La Cie STT (Super Trop Top) a été fondée en 2004. Elle est constituée en
association dont un des buts est de produire des formes scénique (théâtre,
performances, installations…)
Conventionnée avec le DIP de l’Etat de Genève depuis 2009 et avec les
Villes de Genève et de Lausanne depuis 2012.
Entre 2008 et 2010 : Artistes Associés à la Comédie de Genève.
Entre 2009 et 2013 : Compagnons du bord de l’eau au théâtre Vidy
Lausanne.
Depuis 2011: associée au Théâtre Forum Meyrin.
2013 : Oblomov / création / Production : Cie STT // O’Brother Company Coproduction la
Comédie de Reims–CDN, Théâtre Forum Meyrin - Genève, Théâtre Gérard Philipe –
Champigny-sur-Marne,
Le
Salmanazar–
Epernay,
Kléber-Méleau
Lausanne
2013 : Staying Alive / création / Co-production Cie STT / Théâtre Vidy Lausanne / Théâtre du
Loup, Genève
2012 : Cosmos / création / Co-production Cie STT / Théâtre Vidy Lausanne / Forum Meyrin /
La Bâtie Festival de Genève
2012 – 2014 : L’avare ( dans les classes ) de Molière / Travail de médiation et sensibilisation
dans les écoles Romande. Production Cie STT / Théâtre Vidy Lausanne
2010 - 2014 : tournée Soupçons et L’usage du monde et Quartier Lointain
Production déléguée Cie STT / Théâtre Vidy Lausanne
2010 : L’usage du monde / de Nicolas Bouvier / Co-production Cie STT / Théâtre Vidy
Lausanne / Comédie de Genève
2010 : La tempête / d’après Shakespeare / Co-production Am Stram Gram / Cie STT
2010 : Soupçons / d’après la série documentaire de Jean Xavier de Lestrade / Production :
Comédie de Genève / Cie STT / Arc en scène La Chaux-de-Fonds / CCS Paris
2009 : La Traversée / de Isabelle Sbrissa / production ACTC / Théâtre du Loup / Pull Off
2009 : Quartier Lointain / d’après Jiro Taniguchi / prod : Cie STT / Comédie de Genève /
Théâtre du Loup / Arsenic, Lausanne
2008 : Libération sexuelle / création / Production Cie STT / Arsenic / Usine, Genève / Co-
produit par Migros dans « Prairie » pour les Compagnie théâtrales innovantes
2007 : Je me mets au milieu mais laissez-moi dormir / d’après Jean Eustache / Prod : Cie
STT / Arsenic, Lausanne / Théâtre de l’Usine, Genève
2007 : Panoramique intime / de Stéphanie Katz / production Cie STT / L'Echandole, Yverdon
/ Théâtre de l’Usine, Genève / Théâtre 2.21, Lausanne
2006 : Gloire et Beauté / prod : Cie STT / Arsenic, Lausanne / Théâtre de l’Usine, Genève
2005 - 2008: Les spectateurs (performance- installation) / Production Cie STT / Arsenic,
Lausanne / Usine, Genève / Château Rouge, Annemasse / Dampfzentrale, Bern
2004 : Les jours Heureux / création / Prod : Cie STT / Arsenic, Lausanne / Théâtre de l’Usine,
Genève / Château Rouge, Annemasse
2004 : Psychomètre ( performance ) Théâtre de l'Usine, Arsenic, Villa Bernasconi
Contact :
Muriel Maggos
+ 41 79 93 89 639
[email protected]
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