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NEW YORK! NEW YORK! NOTES DE PROGRAMME NOTES BIOGRAPHIQUES Jacques Lacombe, chef d’orchestre Originaire de Trois-Rivières, Jacques Lacombe a acquis une renommée internationale grâce à son intégrité artistique et à la complicité qu'il partage avec les orchestres qu'il dirige. Directeur artistique de l'Orchestre symphonique de TroisRivières et chef principal de l'Opéra de Bonn, maestro Lacombe a auparavant occupé les postes de directeur musical du New Jersey Symphony Orchestra, de premier chef invité de l'Orchestre symphonique de Montréal et de directeur musical de la Philharmonie de Lorraine en France. Invité par de nombreux orchestres et maisons d'opéra de prestige, maestro Lacombe s'est notamment produit au Carnegie Hall et au Metropolitan Opera de New York, au Deutsche Oper Berlin, à l'Opéra d'État de Bavière ainsi qu'au Royal Opera House de Covent Garden à Londres. Il a eu l'occasion de collaborer avec plusieurs artistes renommés, tels que Yefim Bronfman, Marc-André Hamelin, Lang Lang, André Watts, Joshua Bell, Gil Shaham, Renée Fleming, Angela Gheorghiu, Frederica von Stade et Roberto Alagna. Il a également dirigé plusieurs enregistrements parus sous étiquettes CPO et Analekta et diffusés sur PBS, CBC, Mezzo TV en Europe et Arte TV en France. Jacques Lacombe a reçu sa formation musicale au Conservatoire de musique de TroisRivières et de Montréal ainsi qu'à la Hochschule für Musik de Vienne. Il enseigne la direction d'orchestre au Conservatoire de musique de Montréal. Il est chevalier de l'Ordre national du Québec et membre de l'Ordre du Canada. Lisa Pegher, percussions Elle fait ses débuts au Canada ce soir La percussionniste et compositrice Lisa Pegher fait figure de pionnière dans son domaine pour sa détermination à mettre de l'avant les percussions et à en faire des tant qu'instruments solos à part entière à l'orchestre. Elle consacre sa vie à interpréter des œuvres pour percussions et à enrichir ce répertoire de nouvelles compositions. Son travail « formidable » a été salué par le New York Times, le Boston Globe a souligné son jeu aux allures de « ballet énergique » et le Glass of New York City l'a dépeinte comme étant « plus qu'une percussionniste : une alchimiste du temps, du son et de l'espace, dessinant des paysages indomptables qui s'infiltrent et s'impriment dans l'esprit ». Reconnue par le Symphony Magazine comme l'une des six meilleures interprètes de sa génération, Lisa Pegher s'est produite avec de nombreux orchestres et ensembles, dont le Thailand Philharmonic, le Boston Modern Orchestra Project, le Pittsburgh Symphony Orchestra, le Peninsula Festival Orchestra et le Puerto Rico Symphony. Lisa Pegher interprète fréquemment les concertos des principaux compositeurs de notre époque, tels que Jennifer Higdon, Joseph Schwantner, James MacMillan et Kevin Puts. De plus, les compositeurs Richard Danielpour, David Stock, Mathew Rosenblum, Paul Dooley et Brett Dietz lui ont dédié des concertos pour percussions. En janvier 2016, elle a d'ailleurs créé « The Wounded Healer » de Richard Danielpour au New Jersey Symphony Orchestra, pour lequel le New Jersey Star Ledger a salué l'interprétation « d'une musicienne idéale pour cette œuvre, qui a reçu une ovation monstre ». Résidente de New York, elle compose également ses propres pièces pour des projets multimédias, des instruments acoustiques et électroniques. Au cours sa carrière, elle a joué de la batterie et des percussions pour plusieurs groupes indépendants, en plus d'enregistrer pour AKM Productions, BMOP/sound, Albany, et sa propre étiquette, Lisa P. Music Productions. Elle utilise les instruments de Evans Drumheads, Marimba One, Black Swamp Percussion et Matt Nolan Custom Cymbals/Metal Works. Thomas Le Duc-Moreau, chef d'orchestre Dernière présence à l’OSTR : 12 décembre 2015 (Noëls d’antan) Le jeune chef d'orchestre Thomas Le Duc-Moreau poursuit actuellement ses études de maîtrise en direction d'orchestre avec maestro Jacques Lacombe au Conservatoire de musique de Montréal. Dans le cadre de sa formation, il dirige régulièrement l'Orchestre symphonique et l'Orchestre à cordes de cette même institution. Il participe également à toutes les activités de l'Orchestre symphonique de Trois-Rivières. Il dirigera d'ailleurs l'ouverture des concerts New York! New York!, L'Oiseau de feu, Charles Richard-Hamelin et Chopin et Le requiem selon Brahms au cours de la saison 2016-2017. Violoncelliste de formation, Thomas Le Duc-Moreau a complété un baccalauréat en interprétation dans la classe de Carole Sirois au Conservatoire de musique de Montréal en mai 2016, et il a parfait sa formation à l'Institut estival de musique du Centre national des arts à Ottawa. Il a joint les rangs de l'Orchestre symphonique des jeunes de Montréal de 2009 à 2013, de l'Orchestre du Centre d'arts Orford en 2013 et de l'Orchestre national des jeunes du Canada en 2015. Il est actuellement membre de l'Orchestre symphonique du Conservatoire de musique de Montréal. À l'été 2015, lors d'un stage avec l'Orchestre national des jeunes du Canada, il a été l'assistant du chef anglais Michael Francis, en plus de faire partie de la section des violoncelles. Il a ainsi dirigé des répétitions générales de concerts dans les meilleures salles du Canada, dont le Koerner Hall de Toronto, la salle Southam du Centre national des arts d'Ottawa, la Maison symphonique de Montréal, le Chan Centre de Vancouver, le Jack Singer Concert Hall de Calgary et le Winspear Centre d'Edmonton. Depuis 2015, il est l'assistant d'Olivier Godin à l'Atelier lyrique du Conservatoire de Montréal, où il a participé aux productions des opéras Orfeo de Monteverdi et La vie parisienne de Jacques Offenbach. NOTES Par Claire-Émilie Calvert Leonard Bernstein (1918-1990) Candide, ouverture (1956) Œuvre interprétée pour la première fois par l'OSTR Surtout reconnu comme un chef d'orchestre exceptionnel, Leonard Bernstein a aussi composé d'inoubliables pages de musique, pensons seulement à la comédie musicale West Side Story. En 1953, on lui propose d'adapter pour la scène Candide de Voltaire. Bien que la réception de l'œuvre ait été mitigée – sujet trop cérébral jugeaient certains – l'Ouverture s'est quant à elle intégrée au répertoire symphonique. Révisée par Bernstein en 1956 pour devenir une œuvre autonome, elle dégage une énergie véritablement contagieuse. Le sens de l'humour et l'éloquence du compositeur, qui font écho à la verve et au côté abracadabrant de l'histoire écrite par Voltaire, s'entendent dans l'instrumentation colorée et le rythme animé. Quelques épisodes aux intonations plus tendres contrastent avec les sections plus dynamiques et un accelerando entraîne les musiciens vers une conclusion surprenante! Pour entendre cette œuvre, cliquez ici : https://www.youtube.com/watch?v=422-yb8TXj8 Richard Danielpour (né en 1956) Concerto pour percussions « The Wounded Healer » Première canadienne Richard Danielpour est un compositeur new-yorkais ayant des racines moyen-orientales, qui se décrit comme un conteur avant tout. En effet, Danielpour explique que chacune de ses œuvres instrumentales est comme un opéra secret et qu'il aime composer pour des artistes qui ont eux-mêmes quelque chose à exprimer. Elle aussi compositrice, la percussionniste Lisa Pegher est une interprète de premier plan. C'est pour cette musicienne hors du commun que Danielpour a composé The Wounded Healer. Ce concerto pour percussions et orchestre se divise en quatre mouvements, où la soliste exploite une riche palette sonore grâce à une grande variété d'instruments disposés en trois stations. Dans les deux premiers mouvements, on entend, entre autres, des percussions à clavier : xylophone et vibraphone dans le premier, grand marimba dans le second. L'orchestre accompagne la soliste dans son parcours, que ce soit avec de forts accords de cuivres, ou avec un solo de trompette en sourdine. Dans « The Martyr », le troisième mouvement, on peut ressentir l'émotion causée par la douleur du « Guérisseur blessé ». Dans le dernier mouvement, des sonorités jazz « Bernsteinesques », selon James C. Taylor critique au www.NJ.com, soutiennent la soliste qui s'exécute à la batterie dans une explosion percussive jubilatoire. Cette œuvre a été créée le 14 janvier 2016 par le New Jersey Symphony Orchestra dirigé par Jacques Lacombe avec la percussionniste Lisa Pegher. Leonard Bernstein (1918-1990) West Side Story : Symphonic Dances (1961) Œuvre interprétée pour la première fois par l'OSTR Dès la fin des années 1940, Leonard Bernstein et quelques amis avancent l’idée d'une adaptation moderne de Roméo et Juliette, située à New York et dépeignant les tensions entre deux groupes de jeunes issus de classes sociales différentes. Presque dix ans plus tard, en 1957, le spectacle fait fureur sur Brodway et il garde l'affiche près de deux ans. Composé en parallèle avec l'opéra Candide, West Side Story s'est rapidement imposé dans la culture populaire nord-américaine. Après sa nomination au poste de directeur artistique du New York Philharmonic en 1958, Bernstein extrait neuf scènes de la partition qui deviendront une suite orchestrale qui sera créée en 1961, lors d'un galabénéfice pour la prestigieuse institution musicale. Même si Bernstein conserve l'instrumentation monumentale de la partition originale – la section des percussions inclue une batterie, des bongos, des congas, etc. – il utilise ces différents timbres avec soin. Des atmosphères inquiétantes ou remplies d'espoir, toujours vibrantes, évoquent les ruelles de New York et les amours impossibles de Tony et de Maria. Les images musicales des neuf sections de la suite, toutes plus accrocheuses les unes que les autres, s'enchaînent avec naturel. Tout au long de l'œuvre, on reconnaît les fameuses notes de « Maria » et l'emblématique duo d'amour « Somewhere ». Bernstein met aussi en musique la violence entre les Jets et les Sharks – le viril et énergique « Mambo » – qui tentent tout de même de maintenir une attitude « Cool ». Le compositeur se sert tant des techniques de tradition classique que des manières jazz et populaires. Au-delà des étiquettes et des conventions, Bernstein compose avec habileté une musique aux facettes multiples qui touche le cœur de nombreuses générations de mélomanes. Pour entendre cette œuvre, cliquez ici : https://www.youtube.com/watch?v=zLlGYeVAVug George Gershwin (1898-1937) Porgy and Bess : A Symphonic Picture (1942) Arrangements par Robert Russell Bennett (1894-1981) Œuvre interprétée pour la première fois par l'OSTR Enfant typique de la classe moyenne new-yorkaise, George Gershwin aura la chance de recevoir une formation musicale et de s’exercer sur le piano acheté pour son frère (et futur collaborateur) Ira. Employé chez un éditeur de musique dans la fameuse Tin Pan Alley, le jeune George est rapidement influencé par le ragtime et le stride : à 17 ans, il publie sa première œuvre, une pièce pour piano mécanique. Un voyage à Paris, au début des années 1920, lui permettra de rencontrer Maurice Ravel et Nadia Boulanger, et d'affirmer sa personnalité de compositeur. De retour dans sa mère patrie, il compose sans relâche pour Broadway, et il obtient aussi des commandes pour des œuvres de concert. Bien avant Bernstein et son West Side Story, Gershwin compose un opéra qui brouille les frontières entre les genres classiques, jazz et populaires : Porgy and Bess est présenté en 1935. Plusieurs airs de l'œuvre font maintenant partie du Great American Songbook, la berceuse « Summertime », notamment. L'opéra s’avérant coûteux à produire, Gershwin assemble une suite orchestrale pour en faire la promotion. Cependant, cette suite a été éclipsée par l'arrangement commandé par le directeur artistique de l'Orchestre symphonique de Pittsburgh, Fritz Reiner, en 1942, cinq ans après la mort du compositeur. Ignorant l'existence d'une suite composée par Gershwin, Reiner retient les services du doyen des arrangeurs de Broadway, Robert Russell Bennett. Reiner choisi les extraits qu'il désire inclure à l’œuvre, tandis que Bennett s’ingénie à respecter l'orchestration et les harmonies de son ami et collaborateur Gershwin, trop tôt fauché par une tumeur cérébrale. En 1958, la suite composée par Gershwin a été retrouvée dans les papiers son frère Ira et on la titra Catfish Row Suite, afin de la différencier de celle de Bennett, plus souvent programmée par les orchestres symphoniques. Porgy and Bess : A Symphonic Picture ne suit pas l'ordre chronologique de l'opéra de Gershwin : elle commence par une description musicale du quartier de Catfish Row. Suit le début du troisième acte où l'on pleure la mort de Clara, noyée en tentant de secourir son mari pêcheur. C'est elle qui au début de l'opéra – mais au milieu de la suite – chante « Summertime ». Avec le xylophone, c'est le début de l'opéra qui survient pour introduire d'une étonnante façon la célèbre berceuse et faire le lien avec « I Got Plenty O’ Nuttin’ ». L'insouciance dégagée par l'air, appuyé par des cuivres éclatants, se perd dans une violente tempête qui emportera Clara et son mari. De mélodieuses cordes rappellent ensuite la déclaration d'amour de Porgy et Bess, et elles précèdent l'excitation causée par un pique-nique où tout le quartier se rend. Puis, on entend deux airs chantés par Sportin' Life, le truand qui convaincra Bess de le suivre à New York en usant d’un subterfuge. L'œuvre se termine avec l'optimisme de Porgy partant la retrouver. Bennett (et Reiner, dans une certaine mesure) a donc choisi de regrouper les airs les plus connus de l'opéra et de les mettre en scène en changeant judicieusement l'ordre de l'histoire, nous laissant déceler le drame sous-tendant l'apparente allégresse de la musique de Gershwin. Pour entendre cette œuvre, cliquez ici : https://www.youtube.com/watch?v=MMMo3M0CD6Q