attractivité, compétences et emploi cadre en haute-normandie

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attractivité, compétences et emploi cadre en haute-normandie
LES ÉTUDES DE L’EMPLOI CADRE
– ATTRACTIVITÉ,
COMPÉTENCES
ET EMPLOI CADRE
EN HAUTE-NORMANDIE–
N°
2013-70
SEPTEMBRE 2013
– Attractivité économique : atouts
et faiblesses de la
Haute-Normandie.
– L’emploi cadre au cœur des
mutations de la région.
– Cadres : quelles perspectives
pour 2013.
Dossiers attractivité régionale de l’Apec
Petite en termes de superficie, la Haute-Normandie
enregistre un solde migratoire fortement négatif
pour les jeunes adultes, ce qui explique son dynamisme démographique limité. Le tissu industriel y
est dense et diversifié. La pétrochimie et l’industrie
pharmaceutique représentent deux activités à forte
valeur ajoutée de la région. Malgré ces atouts et
la présence d’infrastructures portuaires qui placent
la région au cœur des échanges internationaux,
la Haute-Normandie n’en demeure pas moins fragile économiquement. Le taux de chômage observé
dans la région est nettement supérieur au taux de
chômage métropolitain (11,5 % contre 10,1 % au
4e trimestre 2012). La Haute-Normandie rassemble
67 000 cadres dans le secteur privé, soit 2 % des
cadres français. La Seine-Maritime, et Rouen en
particulier, concentrent la majorité des opportunités
d’emploi pour les cadres.
–ATTRACTIVITÉ ÉCONOMIQUE : ATOUTS
ET FAIBLESSES DE LA HAUTE-NORMANDIE–
–
UNE RÉGION AU CŒUR DES ÉCHANGES
INTERNATIONAUX
–
1. Différence entre le nombre de
naissances et le nombre de décès.
2. Différence entre le nombre de
personnes qui sont venues habiter
dans la région au cours de l’année et
le nombre de personnes qui ont quitté
la région.
–
UN DYNAMISME DÉMOGRAPHIQUE
TRÈS RELATIF EN RAISON D’UN SOLDE
MIGRATOIRE DÉFICITAIRE
–
Quatrième plus petite région de France métropolitaine (12 300 km²), la Haute-Normandie n’en reste
pas moins ouverte sur le monde. Bordant le littoral,
la Haute-Normandie dispose de plusieurs complexes
portuaires qui orientent une partie de son économie.
Les ports du Havre et de Rouen sont de loin les plus
importants. Le port maritime du Havre se positionne
comme le 1er port de conteneurs de l’Hexagone et
réceptionne 40 % des importations françaises de
pétrole brut. Il se hisse au 2e rang des ports français
pour les flux de marchandises (derrière Marseille). Le
port de Rouen, situé sur la Vallée de la Seine, se place
quant à lui au 6e rang. Ces deux ports sont unis à
ceux de Paris au sein de l’entité Haropa (5e ensemble
portuaire nord-européen). Ensemble, ils œuvrent au
développement de solutions logistiques à destination
des entreprises et des territoires.
À côté de ces atouts, la Haute-Normandie est aussi
marquée par sa proximité avec l’Île-de-France. Celle-ci
peut phagocyter le développement d’activités tertiaires et limite le rayonnement des agglomérations
rouennaise et havraise. Parallèlement, la région doit
aussi faire face à l’étalement urbain francilien, ce qui
représente un enjeu pour son aménagement de demain.
Source : Insee, recensement de la population, 2010. France métropolitaine
– Tableau 1–
Dynamisme démographique des régions françaises : place de la Haute-Normandie
2
Population
en 2010
Corse
Taux de
variation annuel
moyen entre
1999 et 2010
(en %)
Classement
régional
dynamisme
démographique
309 693
1,6
1re
Languedoc-Roussillon
2 636 350
1,3
2e
Midi-Pyrénées
2 881 756
1,1
3e
1 473 494
0,3
15e
1 836 954
0,3
16e
1 914 844
0,3
17e
[…]
Basse-Normandie
Haute-Normandie
Picardie
APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN HAUTE-NORMANDIE
La Haute-Normandie compte 1,8 million d’habitants
en 2010, soit 56 500 habitants de plus qu’en 1999.
Cela représente une progression moyenne annuelle
de 0,3 % et situe la région seulement au 16e rang
des régions françaises en termes de croissance démographique (tableau 1). Ce faible taux de croissance
s’explique par une dynamique naturelle positive1
conjuguée à des flux migratoires défavorables2. En
effet, bien que le nombre de naissances soit supérieur
au nombre de décès enregistrés, la région perd des
habitants au jeu des entrées et sorties. Les jeunes de
18-24 ans sont plus particulièrement enclins à quitter
la région, même si un déficit migratoire s’observe
également chez les 25-59 ans. Parmi les deux départements haut-normands, la croissance démographique est nettement plus faible en Seine-Maritime
– qui rassemble 68 % des habitants de la région –
que dans l’Eure (0,1 % contre 0,7 %). De toutes les
villes de la région, Le Havre est sans conteste la plus
importante. Elle compte 175 000 habitants. Rouen,
la préfecture régionale, est la 2e ville de Haute-Normandie avec 111 000 habitants, au centre d’une
agglomération beaucoup plus importante. Hormis
Évreux (Eure, 51 000 habitants), aucune autre ville
de la région ne dépasse les 50 000 habitants.
La Haute-Normandie est la région la plus industrielle de
France : 21,5 % de sa valeur ajoutée provient de ce secteur
d’activité (contre 12,6 % au national). La pétrochimie
constitue une de ses activités phares. Sur ce segment, la
région peut compter sur la présence de très grandes entreprises. Au Havre et dans ses alentours, le groupe Total
possède plusieurs implantations via ses sites de Total
Raffinerie de Normandie, de Total Petrochemicals, ou de
Total Fluides. Chevron Oronite ou Omnova Solutions complètent le réseau d’entreprises dédiées à des domaines de
production très spécifiques (additifs pour huiles, résines),
tandis que d’autres interviennent sur des champs
connexes comme LBC Sogestrol dont les activités tournent
autour du stockage et la manipulation de produits
chimiques. Parallèlement, la région a aussi investi la filière
gaz. Air Liquide (site de Sandouville dédié à la fourniture
d’oxygène et d’azote), Yara (site d’Harfleur, axé sur la production d’ammoniac) sont ainsi positionnés sur ce segment. Côté énergie, la région dispose aussi d’une centrale
thermique EDF (Le Havre) et est engagée sur un projet de
construction d’éoliennes off-shore (Consortium AlstomEDF Énergies Nouvelles).
S’agissant de l’industrie pharmaceutique, la Haute-Normandie peut compter sur la présence d’industriels et de
laboratoires comme Sanofi (Val-de-Reuil, Saint-Aubin-lèsElbeuf, Le Trait) ou Delpharm (Évreux). Côté cosmétique,
les activités de conditionnement et d’emballage très développées en région permettent à la Haute-Normandie de
se situer comme 1er pôle mondial de flaconnage en parfumerie. L’automobile est un autre élément moteur de
l’économie régionale. Le constructeur Renault est présent
à Sandouville (développement de véhicules utilitaires), à
Dieppe-Alpine (véhicules sportifs), et à Aubevoye dans
l’Eure (centre technique). Sa présence attire équipementiers et sous-traitants. D’autres entreprises dédiées à la
fabrication de composants électriques (Legrand, à Malaunay), à l’agroalimentaire (Ferrero France, dont le siège
social est situé à Mont-Saint-Aignan), et à l’aéronautique
(Snecma, à Vernon) sont aussi implantées en Haute-Normandie, attestant la diversité de l’économie régionale. La
contribution de la Haute-Normandie aux exportations
nationales est de 6,1 %, soit plus que la part relevée dans
les régions limitrophes (hors Île-de-France). La région doit
son ouverture internationale à ses filières pétrochimique
et pharmaceutique, mais aussi à ses infrastructures portuaires génératrices de nombreux emplois directs (dont
16 000 au Havre).
Le tertiaire marchand ne contribue en revanche qu’à
46,6 % à la valeur ajoutée brute régionale (contre 50,7 %
en moyenne hors Île-de-France). La proximité de l’Île-deFrance freine notamment l’essor de services liés à la formation ou à l’ingénierie. Les emplois qualifiés liés aux
technologies de l’information sont également peu présents dans la région.
–
UNE PART DE DIPLÔMÉS DU SUPÉRIEUR
RELATIVEMENT FAIBLE ET UNE RECHERCHE
PRÉSENTE
–
La Haute-Normandie compte deux universités. Regroupant la majorité des étudiants, celle de Rouen possède
des antennes à Elbeuf, Mont-Saint-Aignan, Saint-Étiennedu-Rouvray (Seine-Maritime) et Évreux. La 2e université est
celle du Havre. En outre, plusieurs écoles de spécialité sont
implantées dans la région dont quatre d’ingénieurs. Cependant, la région peine à attirer des étudiants (53 000
inscrits en 2011-2012) et la proportion de diplômés du
supérieur y est relativement basse (18,9 %, soit le 18e rang
des régions métropolitaines) (tableau 2). Le fait que la
région enregistre un taux de migration négatif chez les
moins de 25 ans n’est pas étranger à cette situation. Beaucoup de jeunes haut-normands partent s’installer en Îlede-France, que ce soit pour poursuivre des études ou pour
s’intégrer sur le marché du travail.
Par ailleurs, la Haute-Normandie consacre 1,5 % de son
PIB à la recherche et au développement (contre 2,3 % au
plan national). Le technopôle du Madrillet concentre une
partie des efforts de recherche de la région. Situé dans
l’agglomération rouennaise, il héberge des entreprises
d’ingénierie et 20 laboratoires dont le Coria (Complexe de
recherche interprofessionnel en aérothermochimie) ou le
Cevaa (Centre d’études vibro-acoustique pour l’automobile).
– Tableau 2–
Part des diplômés du supérieur dans la population de 15 ans et plus ayant terminé
leurs études (par région) : place de la Haute-Normandie
Part (en %)
Classement
des régions
Île-de-France
35,9
1re
Rhône-Alpes
26,4
2e
Midi-Pyrénées
26,0
3e
Poitou-Charentes
19,0
17e
Haute-Normandie
18,9
18e
Bourgogne
18,7
19e
[…]
APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN HAUTE-NORMANDIE
Source : Insee, recensement de la population, 2009.
–
UNE RÉGION AU TISSU INDUSTRIEL
DENSE ET DIVERSIFIÉ
–
3
–
LES TRANSPORTS ET LA LOGISTIQUE
AU CŒUR DES PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ
HAUT-NORMANDS
–
3. Pour l’Insee, une aire urbaine est
un ensemble de communes d’un seul
tenant, constitué d’abord par une ville
pôle puis par des communes
périurbaines ou rurales dont au moins
40 % de la population ayant un
emploi travaille dans la ville ou dans
des communes attirées par celles-ci.
4. Les cadres des fonctions
métropolitaines (CFM) sont définis par
l’Insee comme les cadres et chefs
d’entreprises de plus de 10 salariés de
5 fonctions jugées stratégiques et à
contenu décisionnel élevé :
conception-recherche (ingénieurs,
chercheurs…), prestations
intellectuelles (avocats, architectes…),
commerce interentreprises (cadres
technico-commerciaux…), gestion
(cadres de la banque, finance,
ressources humaines), culture-loisirs
(journalistes, artistes…).
La Haute-Normandie porte le pôle de compétitivité
Mov’eo. Dédié aux transports, et plus spécifiquement
aux solutions de mobilité, à la sécurité routière et à
l’impact des véhicules sur l’environnement, ce pôle est
transverse aux régions de Basse-Normandie et d’Île-deFrance. Son siège est implanté au technopôle du Madrillet. La Haute-Normandie porte aussi le pôle Nov@log
(Le Havre). Ses activités concernent la logistique (avec
comme axes prioritaires, la sûreté, la traçabilité, le développement durable) et mobilisent également des entreprises bas-normandes et franciliennes. À noter aussi la
participation active d’entreprises haut-normandes dans
le pôle de compétivité Cosmetic Valley, porté par la région Centre et tourné sur l’industrie de la parfumerie et
de la cosmétique.
En 2011, 111 établissements de Haute-Normandie
étaient impliqués dans un pôle de compétitivité, regroupant 11 500 salariés dont 2 600 cadres.
–
DEUX AIRES URBAINES MOTEURS
DU DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL
–
La Haute-Normandie comporte deux aires urbaines3
d’importance : celle de Rouen qui compte 653 000
habitants, soit la 12e plus grande de France, et celle du
Havre qui en rassemble 292 500. Sur le plan écono-
mique, toutes deux partagent des composantes communes (activités portuaires et logistiques), même si la
capitale régionale présente un profil économique plus
diversifié que la cité havraise.
Sur le plan industriel, l’aire urbaine de Rouen accueille
plusieurs établissements liés aux domaines de l’automobile, de la chimie, de l’industrie pharmaceutique, des
composants électriques… Ensemble, ils génèrent un
courant d’affaires conséquent pour les sous-traitants et
prestataires implantés à Rouen et ses alentours. Des
spécialistes de la finance et des assurances sont également installés sur Rouen, notamment la Matmut qui y
a basé son siège social. De son côté, l’économie havraise
reste essentiellement tournée vers les activités portuaires. La pétrochimie y est également bien développée
et compense un secteur tertiaire en demi-teinte.
L’aire urbaine de Rouen et celle du Havre concentrent
la majorité des emplois qualifiés de la région (tableau 3). La première regroupe 18 600 cadres des
fonctions métropolitaines (CFM), c’est-à-dire des cadres
et chefs d’entreprises dans des fonctions à forte valeur
ajoutée (conception, recherche, prestations intellectuelles, culture, gestion)4. Elle se hisse au 13e rang des
aires urbaines quant au nombre de CFM et au 29e rang
quant à la part qu’ils occupent dans l’emploi total (7 %).
Quant à l’aire havraise, elle compte 7 000 CFM et se
positionne au 37e rang des aires urbaines françaises
pour le nombre et au 56e rang en termes de part.
La troisième aire urbaine de Haute-Normandie est celle
d’Évreux. Elle comptabilise seulement 3 000 CFM (soit
le 63e rang par le nombre, et le 48e rang en termes de
part). Si l’administration publique y est très présente,
Deutsch (équipement électrique) et GSK (laboratoire
pharmaceutique) comptent parmi les principaux employeurs privés de l’aire urbaine. •
– Tableau 3–
Cadres des fonctions métropolitaines (CFM) dans les aires urbaines de plus de 50 000 emplois
Nombre de CFM
en 2009
Part dans l'emploi
total (en %)
Classement selon
le nombre
Classement
selon la part
Paris
1 111 934
19,3
1re
1re
Lyon
118 700
12,3
e
2
4e
80 481
14,5
3e
2e
18 601
7
13e
29e
Le Havre
7 118
5,8
37
e
56e
Évreux
3 140
6,2
63e
48e
Toulouse
[…]
Rouen
4
APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN HAUTE-NORMANDIE
Source : Insee, recensement de la population, 2009.
Aire urbaine
–L’EMPLOI CADRE AU CŒUR
DES MUTATIONS DE LA RÉGION–
–
700 000 ACTIFS EN EMPLOI ET UN TAUX
DE CHÔMAGE SUPÉRIEUR À LA MOYENNE
MÉTROPOLITAINE
–
sait le taux le plus élevé. Les zones d’emploi d’Évreux,
de Rouen et de Vernon-Gisors enregistraient pour la
même période des taux intermédiaires (respectivement 10,8 %, 11,1 %, 12,2 %).
La Haute-Normandie réunit, tous secteurs d’activités
confondus (y compris le secteur public), 708 000
actifs en emploi sur son territoire, dont 92 % sont
salariés. La seule zone d’emploi5 de Rouen représente
près de la moitié des emplois régionaux (47 %). Le
Havre est la 2e zone d’emploi de Haute-Normandie.
Elle réunit 22 % des emplois régionaux. Évreux en
réunit de son côté 12 % et se situe au 3e rang des
zones d’emploi régionales, suivie par Dieppe-Caux
maritime (6 %). Aucune autre zone d’emploi de la
région ne rassemble plus de 5 % des emplois hautnormands.
Le taux de chômage de la Haute-Normandie se situait au 4e trimestre 2012 à 11,5 %, soit 1,4 point
au-dessus de la moyenne métropolitaine (10,1 %). Ce
taux a connu une progression de 0,9 point comparé
au 4e trimestre 2011. L’évolution a donc été en HauteNormandie plus élevée que pour l’ensemble des régions de l’Hexagone (+0,7 point). La zone d’emploi
de Dieppe-Caux maritime affichait au 4e trimestre
2012 le taux de chômage le plus bas de la région
(10,7 %), tandis que celle du Havre (13 %) connais-
–
UN TAUX D’ENCADREMENT CONFORME
À LA MOYENNE
–
Avec 67 120 cadres comptabilisés en 2012 dans le
secteur privé, la Haute-Normandie se situe au 13e
rang des régions françaises pour le volume afférent.
2,3 % des cadres français travaillent dans cette région (tableau 4). La tertiarisation relativement
lente de l’économie haut-normande et la proximité
de la région parisienne, associées au poids important
de l’industrie n’ont pas permis à la région d’avoir un
taux d’encadrement élevé. Celui-ci est toutefois identique à celui relevé pour l’ensemble des régions hors
Île-de-France (15 %). Ce taux, également conforme à
celui enregistré dans deux des quatre régions voisines
(le Centre et la Picardie), demeure en revanche bien
en dessous de celui affiché par les régions locomotives pour l’emploi cadre : Île-de-France (25 %), MidiPyrénées (19 %), Rhône-Alpes (18 %).
5. Pour l’Insee, une zone d’emploi
constitue un espace géographique à
l’intérieur duquel la plupart des actifs
résident et travaillent, et dans lequel
les entreprises peuvent trouver
l’essentiel de la main-d’œuvre
nécessaire pour occuper les emplois
offerts.
– Tableau 4–
Effectifs cadres du secteur privé : place de la Haute-Normandie
Nombre de cadres
à fin 2012
Taux
d'encadrement
Classement en
nombre de cadres
Part de la région
sur l'ensemble des
effectifs cadres
Île-de-France
1 017 470
25 %
1re
35,1 %
Rhône-Alpes
311 110
18 %
e
2
10,7 %
PACA et Corse
215 430
17 %
3e
7,4 %
Lorraine
71 850
14 %
12e
2,5 %
Haute-Normandie
67 120
15 %
13e
2,3 %
Picardie
61 050
15 %
14e
2,1 %
Source : Apec, 2013.
[…]
APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN HAUTE-NORMANDIE
5
–
L’ÉVOLUTION DE L’EMPLOI CADRE PLUS
FAVORABLE QUE CELLE DE L’ENSEMBLE
DES SALARIÉS
–
La Haute-Normandie est, après la Lorraine, la région
qui a été le plus sévèrement impactée par la crise de
2008-2009. Selon l’Insee, les effectifs de salariés
dans le secteur marchand y ont chuté de 6,4 % entre
fin 2007 et fin 2012 (soit 29 000 postes en moins).
En comparaison, le recul a été de 2,2 % pour l’ensemble des régions de France métropolitaine.
Pour autant et selon l’Apec, l’emploi cadre a de son
côté plutôt bien résisté dans la région. La Haute-Normandie enregistre en effet une hausse de 4 % de ses
effectifs de cadres sur la période 2007-2012. Reste
que le nombre de créations de postes de cadres demeure en retrait comparé à celui relevé avant crise :
370 créations de postes de cadres enregistrées dans
la région en 2012, contre 1 010 en 2007, 1 250 en
2008.
– Carte 1–
Nombre d’emplois de cadres par zone d’emploi en 2009 (secteurs privé et public)
Vallée de la Bresle Vimeu (partie
normande)
Source : Insee, recensement de la population 2009, Cartographie Apec.
Réalisé avec Philcarto : http://philcarto.free.fr
Dieppe - Caux maritime
6
Nombre d'emplois
de cadres en 2009
Le Havre
45 000
Rouen
PontAudemer
18 000
Vernon Gisors
Bernay
Évreux
APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN HAUTE-NORMANDIE
5 000
–
UN EMPLOI CADRE TRÈS CONCENTRÉ
DANS LA ZONE D’EMPLOI DE ROUEN
–
En Haute-Normandie, deux zones d’emplois réunissent à elles seules plus de sept emplois de cadres
sur dix. Celle de Rouen est de loin la plus importante
puisqu’elle rassemble 52 % des cadres haut-normands secteurs privé et public confondus. Elle est
suivie par la zone d’emploi du Havre qui en réunit
21 %. Évreux arrive au 3e rang des zones d’emploi
cadre pour la région (11 % des cadres y travaillent).
Les autres zones d’emploi réunissent entre 1 % (Vallée de la Bresle, partie haut-normande) et 6 % (Vernon-Gisors) des emplois cadres régionaux (carte 1).
Les offres d’emploi de cadres diffusées sur le site de
l’Apec pour la région illustrent le poids de la SeineMaritime dans le tissu économique haut-normand.
64 % de ces offres pour des postes de cadres
concernent ce département. En Seine-Maritime, les
offres de postes de cadres dans la fonction production industrielle-travaux et chantier sont surreprésentées par rapport à l’ensemble des offres publiées à
l’échelle nationale (13 % contre 7 %). Il en va de
même des offres concernant les services techniques
(19 % contre 10 %). •
–CADRES : QUELLES PERSPECTIVES POUR 2013–
–
PESSIMISME SUR LES PRÉVISIONS
DE RECRUTEMENT DE CADRES
–
Pour 2013, la Haute-Normandie affiche un certain
pessimisme concernant les perspectives de croissance
de l’emploi cadre. Si 8 % des entreprises implantées
dans la région envisagent une hausse de leur effectif
de cadres (tout autant que la moyenne nationale),
7 % d’entre elles indiquent vouloir réduire leur nombre
de cadres (contre 6 % pour l’ensemble des régions).
Aussi, les prévisions de recrutement de cadres établies
par les entreprises implantées dans la région sont clairement orientées à la baisse. Ces dernières envisagent
de recruter entre 2 340 et 2 610 cadres en 2013, soit
une contraction de 5 à 15 % selon les scénarios (figure 1).
–
DES PROJETS DE RECRUTEMENT
CONCENTRÉS SUR LA SEINE-MARITIME
–
Les projets de recrutement des entreprises, recueillis
par Pôle emploi pour son enquête sur les besoins en
main-d’œuvre (BMO), démontrent l’importance de la
Seine-Maritime pour les embauches de la région.
80 % des cinq métiers cadres enregistrant plus de
100 projets de recrutement dans la région pour 2013
– Figure 1–
Recrutements de cadres pour la région Haute-Normandie
(entreprises du secteur privé)
3 950
4 000
3 500
3 730
3 720
3 490
3 160
3 000
2 500
2 750
2 630
2 610
2 340
2 270
2 000
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Source : Apec, 2013
concernent le département de Seine-Maritime. 39 %
des postes de cadres réunissant le plus de projets de
recrutement dans la région visent de surcroît le bassin d’emploi6 de Rouen. Les besoins de recrutement
pour des postes d’ingénieurs et cadres d’études, R&D
en informatique, chefs de projets informatiques sont
dans plus de sept cas sur dix associés à ce bassin
d’emploi. À noter que plus de la moitié des besoins
d’embauche de cadres d’études, R&D dans l’industrie
sont de leur côté liés au bassin d’emploi havrais
(52 %). •
6. Les bassins d’emploi
correspondent, pour Pôle emploi, à
une zone géographique définie par
des critères de distance des
demandeurs d’emploi à leur agence
locale Pôle emploi.
– Tableau 5–
Les métiers cadres représentant plus de 100 projets de recrutement en 2013 en région Haute-Normandie
% SeineMaritime
% Bassin
d’emploi
de Rouen
Ingénieurs et cadres d'études, recherche et développement (industrie)
203
88 %
17 %
Ingénieurs et cadres technico-commerciaux
136
60 %
23 %
Ingénieurs et cadres d'études, R et D en informatique, chefs de projets informatiques
127
95 %
73 %
Ingénieurs du bâtiment et des travaux publics, chefs de chantier et conducteurs
de travaux (cadres)
118
86 %
44 %
Cadres commerciaux, acheteurs et cadres de la mercatique
118
66 %
59 %
APEC – ATTRACTIVITÉ, COMPÉTENCES ET EMPLOI CADRE EN HAUTE-NORMANDIE
Source : Pôle emploi, enquête BMO, 2013.
Nombre de
projets de
recrutement
7
– MÉTHODOLOGIE–
2013
05
Ce dossier a été réalisé à partir de recherches documentaires et d’analyses spécifiques réalisées par l’Apec. Pour des raisons de lisibilité, les sources précises de
chaque donnée indiquée n’ont pas été systématiquement signalées. La grande
NOVEMBRE
majorité des
informations indiquées proviennent des données officielles publiées
par l’Insee. Les données démographiques sont systématiquement issues de données Insee (recensement). De même, les données liées au nombre d’emplois dans
la région, et en particulier à l’emploi salarié, sont fournies essentiellement par
l’Insee, notamment à partir du dispositif Estel (estimations d’emploi localisées).
Enfin, les publications régionales de l’Insee ont été systématiquement consultées.
SEPTEMBRE 2013
Autres sources utilisées :
– Apec, Offres d’emploi 2012.
– Apec, Perspectives de l’emploi cadre, édition 2013.
– Association Industries du Havre, Industries du Havre, 2013.
– CCI Rouen, Le Grand Rouen, les secteurs d’activité, 2013.
– Insee, L’aire urbaine d’Évreux : éléments de diagnostic territorial, Dossier d’Aval,
janvier 2012.
– Insee, TIC : des emplois qualifiés, urbains, assez peu présents en Haute-Normandie,
Brèves d’Aval n°77, juillet 2013.
– Ministère du développement durable, Trafics des principaux ports maritimes
français métropolitains et d’outre-mer, 2012.
– Ministère du redressement productif, Tableau de bord des pôles de compétitivité,
édition 2012.
– Pôle emploi, Enquête Besoins en main-d’œuvre (BMO) 2013.
Cette étude a été réalisée par le département études
et recherche de l’Apec.
Pilotage de l’étude : Gaël Bouron.
Analyse et rédaction : Caroline Legrand, Christophe
Lenzi.
Maquette : Daniel Le Henry.
Direction de l’étude : Maïmouna Fossorier.
Direction du département : Pierre Lamblin.
ASSOCIATION POUR L’EMPLOI DES CADRES
51 BOULEVARD BRUNE – 75689 PARIS CEDEX 14
CENTRE DE RELATIONS CLIENTS
0810 805 805*
DU LUNDI AU VENDREDI DE 9H À 19H
© Apec, 2013
Cet ouvrage a été créé à l’initiative de l’Apec, Association
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