3 Inde du Nord 2 cin.ma
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3 Inde du Nord 2 cin.ma
Cité de la musique L’Inde du Nord Le raga dans le cinéma indien Mercredi 16 avril 2003 Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert : www.cite-musique.fr 2 Le raga dans le cinéma indien Depuis des millénaires, l’Inde possède une tradition musicale majeure d’une grande richesse qui traduit peut-être l’expression la plus achevée du génie pan-indien. Ici, art dramatique, chant, musique et danse ont une importance égale dans les arts du spectacle. Ces éléments, omniprésents dans la vie indienne, expriment d’abord le sentiment religieux : psalmodies et danses de réjouissance à des divinités bienveillantes ou extatiques. La tradition musicale classique indienne se divise schématiquement en deux modes primordiaux : « hindoustani » au nord, « karnatique » dans les états dravidiens du sud. Mais la musique traditionnelle a, comme partout, évolué en formes populaire, folklorique et classique. Cette dernière s’est particulièrement développée grâce au mécénat des cours princières et de riches propriétaires terriens, appelés zamindars. Ainsi, le héros du Salon de musique de Satyajit Ray (Jalsagar, 1958), en dilapidant ses biens par amour de la musique, illustre bien cette pratique. À l’apparition du cinéma parlant (1937), le théâtre musical était depuis longtemps un divertissement populaire et bourgeois dans l’Inde du Nord. Le cinéma s’est inscrit dans cette mouvance. Alma Ara (1941), premier film parlant indien, a constitué un prélude au raz-de-marée du cinéma parlant, qui est devenu presque aussitôt musical grâce aux techniques de sonorisation modernes. Chansons, danse et musique ne sont pas uniquement un embellissement d’appoint, mais font partie intégrante de la narration. C’est d’ailleurs la fonction essentielle de ces arts qui caractérise Yves Thoraval Yves Thoraval est l’auteur de : Regards sur le cinéma égyptien, L’Harmattan, Paris, 1996 Cinémas de l’Inde, L’Harmattan, Paris, 1998 The Cinemas of India : 1896-2000, MacMillan, New Delhi, 2000 Les Cinémas du Moyen-Orient : Iran, Egypte, Turquie, Séguier, Paris, 2000 Ecrans du Croissant Fertile : Irak, Liban, Palestine, Syrie, Séguier, Paris, 2003 3 les films dits « hindoustani » de Bombay (en hindi-ourdou), et, un temps, de Calcutta. L’ « âge d’or » des compositeurs-directeurs musicaux dans les années quarante explique cette omniprésence de la musique et de la danse au cinéma. Puis, en axant leur art sur la chanson de film en tant qu’expression nouvelle et évolutive de scène, les chorégraphes ont conforté une tradition toujours vivante au XXIe siècle, comme le montrent les somptueuses super-productions hindies du « Bollywood » actuel (Hum Dil De Sanam, Devdas, Lagaan…). Mercredi 16 avril - 20h Amphithéâtre Le raga dans le cinéma indien 20h Projection What’s Behind the Song montage de Nasreen Munni Kabir, Royaume-Uni, 2001, 10’ programme 4 20h15 présentation par Nasreen Munni Kabir, productrice chez Hyphen Films Production, Londres 20h30 Projection Le raga dans le cinéma indien montage de Nasreen Munni Kabir, Royaume-Uni, 2003, 28’ (textes des chansons p. 10 à 14) Shree 420 (1955) chanson : « Méra joota hai japani » réalisateur : Raj Kapoor, compositeurs : Shanker-Jaikishen, parolier : Shailendra, chanteur : Mukesh, Mohammed Rafi Baiju Bawra (1952) chanson : « Tu Ganga ki mauj » réalisateur : Vijay Bhatt, compositeur : Naushad, parolier : Shakeel Badayuni, chanteur : Mohammed Rafi Sangam (1964) chanson : « Méré man ki Ganga » réalisateur : Raj Kapoor, compositeurs : Shanker-Jaikishen, parolier : Shailendra, chanteur : Mukesh Amar (1954) chanson : « Insaf ka mandir hai yeh, Bhagawaan ka ghar hai » réalisateur : Mehboob Khan, compositeur : Naushad, parolier : Shakeel Badayuni, chanteur : Mohammed Rafi Dil hi to hai (1963) chanson : « Laga, chunari mé daag » réalisateurs : P. L. Santoshi et C. L. Rawal, compositeur : Roshan, parolier : Sahir Ludhianvi, chanteur : Manna Dey One 2 ka 4 (2001) chanson : « Khamoshiyaan gungunané lagir » réalisateur : K. Shashilal Nair, compositeur : A. R. Rahman, paroliers : Majrooh Sultanpuri et Mehboob, chanteurs : Lata Mangeshkar et Sonu Nigam 21h Table ronde Le raga Bhairavi dans le cinéma indien avec Nasreen Munni Kabir et Yves Thoraval, écrivain, spécialiste du cinéma indien Durée de la soirée : 2h Remerciements à Nayan V. Chandan et l’équipe de Hindustani Music chez saregama-HMV, India. programme mercredi 16 avril - 20h chanson : « Tuté na dil dil tuté na » réalisateur : Mehboob Khan, compositeur : Naushad, parolier : Majrooh Sultanpuri, chanteur : Mukesh 5 Andaaz (1949) 6 Le raga dans le cinéma indien Par une nuit pluvieuse En 2000, un de mes vieux amis, Philippe Bruguière, à Londres... conservateur au Musée de la musique de Paris, est venu dîner chez moi à Londres. Il m’a parlé avec beaucoup d’enthousiasme d’une superbe et exceptionnelle exposition d’instruments de musique indiens qu’il allait organiser pour 2003. Philippe m’a dit que cette exposition ne serait pas complète sans une programmation de films, notamment du fait de l’énorme impact culturel qu’a le cinéma indien sur un public d’un milliard de spectateurs et, surtout, du rôle crucial que joue la musique dans cette cinématographie. Puisque j’ai organisé plusieurs festivals de films indiens dans diverses villes d’Europe et que, depuis de longues années, je compose des programmations de cinéma indien pour Channel 4 au Royaume-Uni, Philippe s’est dit que je pourrais imaginer une programmation d’un soir autour de la musique de film indienne susceptible d’intéresser le public parisien. Il est aujourd’hui évident pour moi que la très riche tradition de la musique de film indienne ne peut être expliquée en quelques heures. Philippe et moi nous sommes alors demandés comment présenter un tel sujet, comment évoquer soixante-quinze ans d’histoire de la musique de film en une seule soirée. Fallait-il parler des traditions classiques et populaires qui ont influencé les films indiens depuis 1931, année de la production du premier film parlant indien (Alam Ara, qui est une adaptation des formes théâtrales existantes ne faisant aucune distinction entre art dramatique, chanson et danse) ? Ou bien souligner le travail des premiers compositeurs, comme Timir Baran ou Anil Biswas, dont les compositions permirent de distinguer les styles de films produits dans les grands studios de Bombay, Poona ou Calcutta dans les années quarante ? Était-il plus intéressant pour les Parisiens d’en savoir plus sur les vedettes de la chanson des années trente qui chantaient elles-mêmes à l’écran ou de découvrir les talents extraordinaires des « chanteurs de play-back » (artistes qui, depuis les années quarante, prêtent leur voix aux héros Pour le célèbre cinéaste Mani Kaul, grand connaisseur de la musique qui a consacré plusieurs films à la musique classique indienne, « le Bhairavi est peut-être le raga le plus sentimental du répertoire de l’Inde du Nord. Cet aspect sentimental émane des possibilités offertes par les douze tons, moins rigides que dans les gammes de ragas. La gamme Bhairavi fondamentale à sept tons est la suivante : Sa-Re (Komal, bémol) Ga (Komal) Ma (Shuddha) 7 commentaires et héroïnes de l’écran mimant les paroles et dansant sur la musique) ? À moins que les spectateurs français – ces amoureux du cinéma – ne préfèrent savoir comment une chanson est conçue, composée, chorégraphiée, filmée puis montée pour renforcer l’émotion ? Et comment la grammaire cinématographique des séquences musicales a évolué depuis les lents numéros des années trente jusqu’aux chansons d’aujourd’hui au tempo frénétique ? À l’opposé des premières musiques qui dépendaient beaucoup de l’attrait des vedettes de l’écran, les grands succès d’aujourd’hui sont mis en scène de manière spectaculaire dans des extérieurs de rêve où le héros dit un vers sur fond de vallée suisse et le vers suivant avec, pour décor, un lac scintillant du Ladakh, entouré d’une centaine de danseurs et danseuses se déplaçant à l’unisson. Valait-il mieux se demander si la vérité d’une chanson de film indien ne tenait pas plutôt dans les paroles que dans la musique ? De très nombreuses chansons, en particulier celles des années cinquante, possèdent d’admirables paroles écrites par des poètes s’exprimant en hindi et en ourdou, paroles qui définissent pour des millions de gens ce que c’est qu’être amoureux, être une mère ou un fils, ou encore éprouver de la compassion. Autant de vastes questions pour un vaste sujet. Au lieu de proposer une myriade d’approches, j’ai décidé de montrer comment un petit nombre de compositeurs ont adapté dans leurs chansons un seul et unique raga, le Raga Bhairavi. J’espère ainsi proposer une introduction simple mais efficace à un sujet fort riche. 8 Le raga dans le cinéma indien Pa Dha (Komal) et Ni (Komal). Elle peut être complétée par d’autres tons de manière à en faire une gamme chromatique. Les membres de la famille de mon professeur de musique, Ustad Zia Mohiuddin Dagar, chantent et jouent le Bhairavi avec deux rishabs : komal et tivra re. Mais, naturellement, comme tous les autres ragas, le Bhairavi possède sa propre « figure » ou forme. Si, au cinéma, ce raga a l’air sentimental, c’est en raison de l’interprétation que lui donnent les compositeurs. Si l’on juxtapose des notes altérées et augmentées d’un demi-ton, cela produit une sorte d’effet de « ruissellement ». L’autre raison pour laquelle le Raga Bhairavi est très populaire réside peut-être dans le fait que, comme d’autres ragas du matin, il évoque un sentiment naturel d’espoir. Si un concert s’achève avant minuit, le musicien le termine par le Bhairavi, qui suggère l’arrivée de l’aube. Je connais plusieurs marches de la lutte pour l’Indépendance également composées selon le Raga Bhairavi. La métaphore visuelle de l’aube est récurrente dans les films hindis ; on peut donc considérer que le Bhairavi est, au cinéma, une métaphore auditive complémentaire. » La popularité du Raga Bhairavi en Inde et dans le cinéma indien est aussi due au fait qu’il peut être joué à tout moment et en toute saison, contrairement à la plupart des autres ragas qui sont associés à un certain moment de la journée ou de l’année. Le Bhairavi est souvent interprété selon les styles plus légers du thumri et du dadra, plus rarement dans le style khayal. Les chansons choisies pour ce programme, inspirées du Raga Bhairavi, démontrent la variété des interprétations à travers lesquelles les compositeurs choisissent d’exprimer leurs préférences pour rendre les chansons tantôt évocatrices, tantôt mélancoliques, tantôt enjouées. Extrêmement populaires, ces chansons ont été composées par les grands du cinéma indien, parmi lesquels Naushad Ali, le duo Shanker-Jaikishen et la coqueluche du moment, A. R. Rahman. Nasreen Munni Kabir traduit de l’anglais par Jean-François Cornu 9 commentaires Un exemple : la chanson « Mera Joota hai Japani » (« Mes chaussures sont japonaises »), interprétée par le chanteur de play-back Mukesh dans Shree 420 (1955), est peut-être l’une des plus célèbres de toute l’histoire du cinéma indien, au point d’être devenue une sorte d’hymne national populaire. Les paroles, signées Shailendra – célèbre poète marxiste qui écrivait en hindi-ourdou et dont l’œuvre a contribué à la splendeur du cinéma des années cinquante –, font allusion à la puissance de l’Inde démocratique où « les gens sont aussi imprévisibles que des maharajahs et des princes s’emparant du trône sur un caprice. » Cette chanson, qui a presque cinquante ans, continue d’exercer une influence considérable. Sa popularité n’est pas seulement due au fait que le héros du film, l’acteur et réalisateur Raj Kapoor (dont le raga préféré était le Raga Bhairavi) était l’une des très grandes stars du cinéma indien, mais elle vient aussi de sa description poétique de ce que signifie posséder une personnalité composite tout en ayant le cœur profondément indien. Ces sentiments puissants et ces émotions amplifiées constituent précisément le fondement du cinéma indien. Chaque film appartient à un genre cinématographique différent – le film mythologique, le drame social, le thriller, le film de gangsters, le drame familial –, mais la narration du cinéma indien repose avant tout sur les rapports entre les personnages : romantiques, familiaux, inter-religieux, inter-castes, bons contre méchants, ou encore dans le rapport d’une femme dévote au dieu Krishna ou d’un martyr et de son amour pour son pays. Ce flux des sentiments entre les gens est au cœur du cinéma indien et le Raga Bhairavi, par son atmosphère sentimentale et parfois mélancolique, convient parfaitement à la mise en valeur des émotions par la chanson. « Mera Joota hai Japani », « Tu Ganga ki Mauj Mein » et les autres chansons retenues pour ce programme ne nous disent peut-être pas tout de la musique de film indienne, mais elles nous permettent sans aucun doute de nous familiariser avec cet étonnant univers musical. Le raga dans le cinéma indien 10 « Méra joota hai japani » (Shree 420) Méra juta hai Japani, Yé patlun Inglistani Sar pé lal topi Rusi, Phir bhi dil hai Hindustani J’ai des chaussures japonaises, Un pantalon anglais, Chapeau rouge de Russie sur la tête, Et pourtant mon cœur est indien. Nikal padé hain khuli sadak par Apna sina tané Manzil kahan ? Kahan rukna hai ? Upar vala jané ! Badhté jaén ham sailani, Jaisé ik dariya tufani Sar pe lal topi Rusi Phir bhi dil hai Hindustani Lancé sur les grands chemins, Torse bombé, je reste insouciant. Où vais-je ? Où dois-je m’arrêter ? Dieu seul le sait ! J’avance léger comme la vague, Je suis le fleuve agité. Chapeau rouge de Russie sur la tête, Et pourtant mon cœur est indien. Upar niché niché upar Lahar chalé jivan ki Nadan hain jo baith kinaré Puchhén rah vatan ki Chalna jivan ki kahani, Rukna maut ki nishani Sar pé lal topi Rusi, Phir bhi dil hai Hindustani Ça monte et ça descend, Ainsi va la vague de la vie. Il n’y a que les sots qui, assis sur la rive, Se demandent où va le monde. Bouger c’est vivre, S’arrêter c’est mourir. Chapeau rouge de Russie sur ma tête, Et pourtant mon cœur est indien. Hongé rajé rajkunvar Ham bigadé dil shahzadé Ham sinhasan par ja baithé Jab jab karein iradé Rois et princes sans nombre ont défilé, Mais maintenant c’est moi l’héritier, Je mets ma couronne Selon mon désir. Surat hai jani pahchani, Duniya valon ko hairani Sar pé lal topi Rusi Phir bhi dil hai Hindustani Mais c’est une tête connue, disent-ils. Les gens du monde n’y comprennent rien. Chapeau rouge de Russie sur la tête, Et pourtant son cœur est indien ! « Tu Ganga ki mauj » (Baiju Bawra) Akéli mat jaiyo, Radhé, jamuna ké tir N’y va pas seule, ô Radha, au bord de la Jamuna. Tu Ganga ki mauj mai Jamuna ka dhara Ho rahéga milan yé hamara tumhara Tu es l’onde du Gange, je suis le flot de la Jamuna, Nous ne pouvons que nous fondre ensemble un jour. Agar tu hai sagar to majdhar mai hun Téré dil ki kashti ka patvar mai hun Chalégi akélé na tum sé yé nayya Milégi na manzil tumhé bin khévayya Chalé ao ji, chalé ao ji Chalé ao maujon ka lekar sahara Si tu es l’eau, je suis le tourbillon, Ton cœur est la barque, je suis son rameur. Comment pourras-tu conduire seule la barque, Comment atteindras-tu la rive sans passeur ! Viens alors à moi, viens à moi, Laisse-toi porter par les vagues. Bhala kaisé tutengé bandhan yé dil ké ? Bichhadti nahin mauj sé mauj mil ké Chhupogé bhanwar mé to chhupné na dengé Dubo dengé nayya, tumhé dhundh lengé Banaéngé ham, banaéngé ham Banaéngé tufan ko ik din kinara Qui donc arracherait le fil qui lie nos cœurs ? Car on ne sépare plus les eaux une fois mélangées. Si tu te caches dans le tourbillon, je te retrouverai, Je coulerai ton bateau pour te repêcher, Dans la tempête je te ramènerai à bon port, Je te ramènerai sur la rive un jour. Le Gange de mon cœur, et la Jamuna de ton âme, Dis, Radha, dis ! Pourrons-nous comme ces fleuves [nous fondre un jour ? Eh, dis Radha, dis ! Irons-nous un jour jusqu’à [la confluence ? Nahin...Kabhi nahin ! Jamais ! Au grand jamais ! Kitni sadiyan bit gayi hain haay tujhé samjhané mé ! Méré jaisa dhiraj vala hai koi aur zamané mé ? Dil ka badhta bojh kabhi kam hoga ké nahin ? Bol Radha bol, sangam hoga ké nahin ? Les siècles passent et je ne t’ai pas convaincue ! Qui au monde aurait eu ma patience infinie ? J’ai le cœur lourd, viendras-tu l’alléger un jour ? Dis Radha, dis ! Irons-nous un jour jusqu’à la [confluence ? Ja, ja ! Coquin, va ! Do nadiyon ka mél agar itna paavan kehlata hai Kyon na jahan do dil milté hain, svarg vahin [ban jata hai ? Har mausam hai pyar ka mausam, hoga ké [nahin ? Bol Radha bol, sangam hoga ké nahin ? S’il est dit que peu de choses sont plus sacrées [que la rencontre de deux fleuves Alors pourquoi la confluence de deux cœurs ne [ferait-elle pas le paradis ? Toute saison est saison d’amour, mais cela sera-t-il [vrai pour nous ? Dis Radha, dis ! Irons-nous un jour jusqu’à la [confluence ? Jao na! Kyon sataté ho ? Hoga ...hoga... hoga ! Allez ! Arrête de me harceler ! Mais oui ! Mais oui ! Mais oui ! On ira jusqu’à la confluence ! « Insaaf ka mandir hai yeh, Bhagawaan ka ghar hai » (Amar) Insaaf ka mandir hai yeh, Bhagwaan ka ghar hai Kehna hai jo kehdé, tujhé kis baat ka dar hai ? C’est le temple de la justice, c’est la maison de Dieu C’est le moment de vérité, de quoi as-tu peur ? [Dialogue] : [Dialogue] : - Chalo ! Aao na ! -Tum jao, Anju... Mai yahaan theherta hun. - Kyon ? Tumné koi chori ki hai, jo samné jané sé darté ho ? - Akhir main insaan hun. - Allez ! Viens ! - Vas-y seule, Anju... J’attends dehors. - Pourquoi ? Es-tu un voleur, pour te cacher ainsi... ? - Enfin, j’ai les faiblesses d’un homme... livret Méré man ki Ganga, aur téré man ki Jamuna ka Bol Radha bol, sangam hoga ké nahin ? Aré bol Radha bol, sangam hoga ké nahin ? 11 « Méré man ki Ganga » (Sangam) 12 Le raga dans le cinéma indien - Accha ? To chalo, main tumhari khata muaf kara dun ! Hai khot téré man mé, jo Bhagvaan sé hai dur Hain paanv téré phir bhi tu ané sé hai majbur Himmat hai to aa ja, yeh bhalaaii ki dagar hai Insaaf ka mandir hai yeh, Bhagwaan ka ghar hai - C’est ça ? Alors, viens te faire pardonner ton péché ! Eloigné du Seigneur tu n’as pas le cœur net, Il t’a donné les moyens et tu te retiens sans raison. Avance, si tu as du cœur, c’est le chemin du Bien, C’est le temple de la justice, c’est la maison de Dieu. Dukh déké jo dukhiya sé na insaaf karéga Bhagwaan bhi usko na kabhi muaf karéga Yé soch lé, yé soch lé Har baat ki data ko khabar hai Qui ne sait pas réparer le tort fait au faible, En obtenant le pardon de sa victime Ne sera point pardonné non plus par le Seigneur. N’oublie pas, n’oublie pas, Le Seigneur est témoin de tout. Himmat hai to aa ja yé bhalaaii ki dagar hai Insaaf ka mandir hai yeh, Bhagwaan ka ghar hai Avance, si tu as du cœur, c’est le chemin du Bien, C’est le temple de la justice, c’est la maison de Dieu. « Laga, chunari mé daag » (Dil hi to hai) Laga chunri mé daag, chhupaaun kaisé ? Laga chunri mé daag La fine étoffe est tachée, comment le cacher ? La pure étoffe est tachée... Chunri mé daag chhupaaun kaisé, ghar jaaun [kaisé ? Laga chunri mé daag... Comment cacher la souillure, Comment retracer mon chemin, comment rentrer ? Ho gai maili mori chunariya Koré badan si kori chunariya Aah... jaké Baabul sé nazarén milaaun kaisé, [ghar jaaun kaisé ? Laga chunri me daag, chhupaaun kaisé ? Mon habit est sale, L’étoffe pure, tel un corps vierge, Ah ! Comment te regarder dans les yeux, mon [Seigneur ? Comment regagner mon foyer d’antan ? L’étoffe est tachée, comment le cacher ? Bhul gayi sab bachan bida ké Kho gayi mai sasural mé aaké Aah... jaké Baabul sé nazarén milaaun kaisé, [ghar jaaun kaisé ? Laga chunri mé daag, chhupaaun kaisé ? Oubliées toutes les promesses du départ, Mariée au monde ici-bas, je me suis égarée, Ah ! Comment te regarder dans les yeux, mon [Seigneur ? Et comment regagner mon foyer ? L’étoffe est tachée. Kori chunariya atma mori Mail hai maya jaal Vo duniya moré baabul ka ghar Ye duniya sasuraal Haan jaké Baabul sé nazarén milaaun kaisé, [ghar jaaun kaisé ? Laaga chunari mé daag, chhupaaun kaisé ? Mon âme est l’étoffe blanche, Le monde n’est que tissu d’illusion, Par-là, le séjour de mon Seigneur, Par-ici la prison de l’âme, Ah ! Comment te regarder dans les yeux, mon [Seigneur ? Et comment remonter simplement à mon foyer ? L’étoffe est tachée, comment le cacher ? Nigahein bhi mila karti hain, dil bhi dil sé milta hai Magar ek chahné vala badi mushkil sé milta hai Les regards se croisent, les cœurs s’unissent, Mais trouver l’âme sœur n’est pas chose aisée. Tuté na dil tuté na, tuté na Saath hamara chhuté na, chhuté na Tuté na dil tuté na, tuté na Qu’on ne brise pas un cœur, Qu’on soit unis jusqu’à la fin des temps, Qu’on ne brise pas un cœur... Téri tamanna karta hun mai Dil ka khazana bharta hun mai Raah akéli, raah akéli, darta hun mai Koyi lutéra luté na, dil tuté na Tuté na dil tuté na, tuté na Saath hamara chhuté na, chhuté na Je ne désire que toi, Et je comble mon cœur de trésors. Mais le chemin est solitaire, et je crains Qu’un brigand ne ravisse mon trésor. Qu’on ne brise pas un cœur, Qu’on soit unis jusqu’à la fin des temps... Gham hai kahin tu saath na chhodé Dil na dukhayé, muh na modé Aas dilakar aas na todé Bannké nasiba phuté na, dil tuté na J’ai peur que tu me lâches la main, Que tu me fasses souffrir, que tu ne détournes [ton regard, Que tu me retires l’espoir que tu m’as donné. Je crains de voir le bonheur promis faire naufrage, Je crains qu’on ne brise un cœur. Dil tuté na, dil tuté na Saath hamara chhuté na, chhuté na Qu’on ne brise pas un cœur, Qu’on soit unis jusqu’à la fin des temps... Dil ko téré behla sakta hun Chaand sitaré la sakta hun Ro sakta hun, ga sakta hun Mujhsé agar tu ruthé na, dil tuté na Je peux enchanter ton cœur, Je peux aller te cueillir la lune et les étoiles, Pour toi je peux pleurer, pour toi je peux chanter, Si tu ne me délaisses pas un jour, Si tu ne me brises pas le cœur... Tuté na dil tuté na, tuté na Saath hamara chhuté na, chhuté na Tuté na dil tuté na, tuté na Qu’on ne brise pas un cœur, Qu’on soit unis jusqu’à la fin des temps, Qu’on ne brise pas un cœur... « Khamoshiyaan gungunané lagi » (One 2 ka 4) Khamoshiyaan gungunané lagin Tanhaiyaan muskurané lagin Sargoshi karé hawa, chupké sé mujhé kaha Dil ka haal bata, dilbar sé na chhupa Sun ké baat yé sharm sé méri aankhein jhuk [jaané lagin Le silence chante à mes oreilles, La solitude cède la place au plaisir, La brise me chuchote, me dit tout bas : Raconte les secrets de ton cœur, on ne cache [rien en amour. En entendant ces mots, je rougis et je baisse les [yeux. Jaag utha hai sapna kiska méri in aankhon mé ? Ek nayi zindagi shaamil ho rahi saanson mé Kisi ki ati hai sada hawaon mé D’où vient le rêve qui danse devant mes yeux ? Une nouvelle vie anime mon souffle, Une voix m’appelle à travers le vent, 13 (Andaaz) livret « Tuté na dil dil tuté na » Kisi ki batein hain dabi si honthon mé Raat din méri ankhon mé koyi parchhaain [lahrané lagi La parole hésite et frémit sur ses lèvres. Nuit et jour cette ombre se balance devant mes [yeux. Khamoshiyaan gungunané lagin Tanhaaiyaan muskurané lagin Dil ka yé karwaan yun hi tha rawaan rawaan Manzil na hamsafar lékin ai meharbaan Téri vo ek nazar kar gayi asar duniya sanvar jané lagi Le silence chante à mes oreilles, La solitude cède la place au plaisir, Le caravane de mon cœur sillonnait le désert Sans but ni compagnon, mais je reçois ta grâce : Tu m’as regardée, et voilà que le monde est beau. Sharm-o-haya sé keh do khuda haafiz o méri jana Hai ghadi milan ki khud’ara laut ké na ana Raat ka parda hamari hi khatir Sajé hain ham bhi to tumhari hi khatir Jaisé jaisé tum paas até ho saansein ruk jaané lagin Bannis la honte, dis-lui adieu mon amour, Saisis l’instant de l’union ma fière, il ne reviendra pas. La nuit nous cache sous son manteau d’étoiles, Et moi je me suis paré rien que pour toi, Tu me coupes le souffle à ta seule approche. 9 Le raga dans le cinéma indien 14 traductions Akshay Bakaya