Qualité physico-chimique et biologique de l`oued Ouislane au sein
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Qualité physico-chimique et biologique de l`oued Ouislane au sein
Revue AFN Maroc N°double : 4-5 Décembre 2009 Recherche Qualité physico-chimique et biologique de l’oued Ouislane au sein de la ville de Meknès (centre-nord du Maroc) 1* EL ADDOULI Jamal1*, CHAHLAOUI Abdelkader1, BERRAHOU Ali2, CHAFI Abdelhafid2, ENNABILI Abdeslam3 LBE, Faculté des Sciences, Université Moulay Ismail, BP 11201 Zitoune, Meknès. 2 LHEG, Faculté des Sciences, Université Mohammed 1er, BP 717 - 60000 Oujda. 3 LPAMSN, INPMA, Université Sidi Mohamed Ben Abdellah, BP 8691 - 30003, Fès. * Courriel : [email protected] RESUME : L’oued Ouislane est l’un des cours d’eau drainant la ville de Meknès (Centre-nord du Maroc). Dans le but de cerner l'état de qualité de cet oued, notre étude a porté sur la détermination de paramètres physico-chimiques et bactériologiques de ses eaux. Les résultats obtenus décrivent une situation préoccupante de l'état de ce cours d'eau, menacé particulièrement par les activités humaines. Mots clés : Oued Ouislane, qualité des eaux, pollution. SUMMARY Physicochemical and biological qualities of Ouislane wadi in Meknès city. The superficial water system draining Meknès city includes Ouislane wadi. In order to characterize quality of this river, a study of physicochemical and biological parameters has been carried out. The obtained results underline a worst quality of this river which is menaced particularly by human activities. Keywords Ouislane wadi, water quality, pollution. _____________________________________________________________ 45 Revue AFN Maroc N°double : 4-5 Décembre 2009 Introduction Faisant partie des pays à climat méditerranéen aride à semi-aride, le Maroc a un potentiel hydrique relativement limité et irrégulier (COP 7, 2001 ; CSEC, 2001). Les estimations prévisionnelles des réserves et de la demande en eaux, en tenant compte des changements climatiques, montrent que le Maroc serait, dans moins de 20 ans, en situation de stress hydrique chronique (moins de 500 m3/hab./an ; BANQUE MONDIALE, 1995). Par ailleurs, la détérioration de la qualité des ressources en eau, suite à l’activité humaine, constitue une menace aussi importante que celle liée au déséquilibre quantitatif. En effet, le problème de pollution des ressources en eau, généré par les rejets urbains et par les activités industrielles et agricoles, diminue le potentiel des ressources hydriques de bonne qualité. Cette dégradation de la qualité des eaux a un impact négatif sur la santé de la population et compromet, par la suite, le développement socio-économique du pays. Comme toutes les villes du Maroc, la ville de Meknès est concernée par le problème de pollution du fait de sa démographie croissante et du développement du secteur industriel, en absence d’une politique environnementale efficace. L’installation d'industries importantes au niveau des rives de l’oued Ouislane, telles la cimenterie, l’industrie de plastique, la tannerie (ABDOUH & al., 2004), l'élevage et l'irrigation des cultures maraîchères (provoquant un assèchement d'une grande partie du cours d'eau pendant l'été) représentent des sources de pollution non négligeables de ce cours d'eau. Certains travaux portant sur la qualité physicochimique, bactériologique et faunistique des lits oueds ont été réalisés au niveau de la région de Meknès (CHAHLAOUI, 1996 ; ABOULKACEM & al., 2003, 2007). Le présent travail a été réalisé sur les stations recevant spécialement les rejets domestiques et industriels, et a pour objectif de déterminer, à la lumière des résultats physico-chimique et bactériologique, la nature et l'impact de la pollution sur la qualité des eaux de l’oued Ouislane. 1 Matériels et méthodes 1.1 Zone d’étude La ville de Meknès se situe dans la partie septentrionale du Maroc. C’est la deuxième ville de la plaine de Saïs, après la ville Fès. Le climat est de type méditerranéen, avec une pluviométrie moyenne de 660 mm/an (CHAHLAOUI, 1996). L’oued Ouislane appartient au réseau hydrographique superficiel de la région de Meknès, prenant naissance au Sud-est du village de Boufekrane ; la largeur de son bassin versant est de 5 à 6 Km en moyenne (ABOULKACEM, 2007). _____________________________________________________________ 46 Revue AFN Maroc N°double : 4-5 Décembre 2009 Quatre stations ont été choisies sur le lit naturel de l'oued Ouislane (Figure 1), en fonction de l'implantation des activités humaines et industrielles. Ces points de prélèvement sont de l'amont vers l'aval : - S1, Station en amont de l’oued Ouislane. - S2, Station située à proximité de l’unité industrielle “Lafarge Ciment”. - S3, Station recevant l’effluent domestique du quartier “Borj Moulay Omar”. - S4, Station située à l’aval de l’oued Ouislane, recevant les effluents industriels, domestiques et agricoles (activité maraîchère et élevage). Le suivi de la qualité des stations choisies a été réalisé avec nos soins au laboratoire de l’équipe “Eco-conseil en Environnement” de la Faculté des Sciences de Meknès. 1.2 Echantillonnage et analyses Un échantillonnage mensuel a été effectué durant la période “juillet 2005 juin 2006”. Pour les analyses physico-chimiques, le prélèvement des eaux est effectué dans des bouteilles de 1.5 L, à partir des stations d’études les plus utilisées en irrigation. Figure 1. Zone d'étude. S1, S2, S3 et S4 : stations d’échantillonnage. Pour l’analyse bactériologique, les échantillons d’eau sont prélevés dans des flacons stériles à bouchons rodés, d’une capacité de 500 ml. Pour la recherche des salmonelles, un volume de 5 L a été prélevé dans des bidons en plastique bien propres. Le transport au laboratoire des flacons de prélèvement a été effectué dans une glacière à basse température (+4°C). _____________________________________________________________ 47 Revue AFN Maroc N°double : 4-5 Décembre 2009 Au total, 9 paramètres de pollution ont été mesurés. L’étude physicochimique des eaux a porté sur la détermination du pH, de la température (°C), de la conductivité (C.E.), des chlorures (Cl-), des nitrates (NO3-), des nitrites (NO2-), des sulfates (SO42-), des ortho-phosphates (PO43-) et de l’oxygène dissous (O2). Les méthodes utilisées sont celles citées par Rodier (1978). Les mesures de la température de l’eau, du pH et de la conductivité sont effectuées sur le terrain en utilisant des ondes portables. Le dénombrement des bactéries indicatrices de la contamination fécale “coliformes totaux (CT), coliformes fécaux (CF), streptocoques fécaux (SF) et Clostridium sulfito-réducteurs (CSR)”, ainsi que la recherche des germes pathogènes de type salmonelles, ont été réalisés selon les techniques décrites par Rodier (1978). Les résultats sont exprimés en moyennes saisonnières (moyenne de 3 mois successives de chaque saison). 2 Résultats et discussion 2.1 Qualité physico-chimique des eaux 2.1.1 pH Les valeurs du pH des eaux de l’oued Ouislane se trouvent dans la zone normale, variant de 7.26 à 7.57, et dévoilent un léger gradient croissant de l’amont vers l’aval. Le pH est légèrement neutre à modérément alcalin au niveau des stations S2 et S3 (Figure 2) ; la diminution du pH résulterait de l’activité bactérienne de décomposition de la matière organique (ANSA-ASARE & al., 1999 ; NEAL & al., 2000 a). Les valeurs saisonnières des eaux de l’oued ne présentent pas de fluctuations très importantes, à l’exception du printemps qui enregistre les valeurs de pH les plus élevées (Figure 3). 2.1.2 Température La température moyenne présente des valeurs comprises entre 19.43°C (S3) et 20.54°C (S2) (Figure 2). L’évolution temporelle de la température de l’eau montre des valeurs maximales en été et minimales en hiver (Figure 3). La variabilité saisonnière de la température est liée exclusivement à l’effet temporel (CHAHLAOUI, 1996 ; VEGA & al., 1998 ; SILVA & SACOMANI, 2001). 2.1.3 Oxygène dissous L’évolution de l’oxygène dissous dans les eaux de l’oued Ouislane traduit une nette dégradation de la qualité des eaux en aval, à proximité des eaux usées, et passe de 6.60 mg/l à 4.14 mg/l (Figure 2). Ce déficit en oxygène dissous est important en été (Figure 3), probablement en relation avec de fortes charges organiques générées par les effluents liquides de la ville de Meknès. Pour ce paramètre, les eaux de l’oued Ouislane peuvent être classées dans la catégorie des eaux de moyenne qualité (CNS, 1994). _____________________________________________________________ 48 Revue AFN Maroc N°double : 4-5 Décembre 2009 2.1.4 Chlorures La comparaison des valeurs moyennes en chlorures démontre l’existence d’un gradient croissant de l’amont vers l’aval ; leurs valeurs passent de 310.38 mg/l en amont à 435.43 mg/l à l’aval du cours d’eau (Figure 3). Comparées avec la grille de la qualité des eaux de surface (CNS, 1994), les eaux de l’oued Ouislane correspondent aux eaux de surface de moyenne qualité. Les stations S2 et S3 présentent des moyennes respectives en chlorures de l’ordre de 375.5 mg/l et 431.48 mg /l (Figure 2). Figure 2. pH, température (T) et concentrations moyennes de l’oxygène dissous, des : nitrates, chlorures et ortho phosphates au niveau des eaux de l’O Ouislane. 30.00 25.00 T (°C) 20.00 15.00 10.00 5.00 0.00 S1 S2 S3 S4 pH Station 9 8 7 6 5 4 3 2 1 0 S1 S2 S3 S4 S3 S4 Station 40.00 PO4 3- (mg/l) 35.00 30.00 25.00 20.00 15.00 10.00 5.00 0.00 S1 S2 Station _____________________________________________________________ 49 Revue AFN Maroc N°double : 4-5 Décembre 2009 9.00 8.00 7.00 O2 (mg/l) 6.00 5.00 4.00 3.00 2.00 1.00 0.00 S1 -1.00 S2 S3 S4 NO3- (mg/l) Station 10.00 9.00 8.00 7.00 6.00 5.00 4.00 3.00 2.00 1.00 0.00 S1 S2 S3 S4 S3 S4 Station 900.00 800.00 Cl- (mg/l) 700.00 600.00 500.00 400.00 300.00 200.00 100.00 0.00 S1 S2 Station 2.1.5 Ortho-phosphates Les concentrations moyennes en ortho-phosphates montrent des valeurs importantes en S3 et S2, et faibles en S1 et S4 (Figure 2). La teneur élevée en ortho-phosphates à la station S4 par rapport à la station S1 pourrait s’expliquer par l’effet des rejets d’eaux usées (VEGA & al., 1998 ; NEAL & al., 2000a ; JONNLAGADDA & MHERE, 2001 ; SILVA & SACOMANI, 2001). La comparaison des concentrations saisonnières en hiver et au printemps révèle de fortes teneurs en ortho-phosphates (Figure 3)/ _____________________________________________________________ 50 Revue AFN Maroc N°double : 4-5 Décembre 2009 1800 Figure 3. (A-B) Variation saisonnière des paramètres physico-chimiques au niveau 1600 des eaux de l’O. Ouislane. 1400 1200 1000 800 600 400 200 Chlorures (mg/l) printemps hiver Conductivité (µcm/s) automne S4 - été printemps hiver automne S3 - été Sais on printemps automne hiver printemps S2 - été hiver automne S1 - été 0 35 30 25 20 15 10 5 hiver pH Nitrites (mg/l) printemps automne hiver Sulfates (mg/l) Orthophosphates (mg/l) Température (°C) Nitrates (mg/l) Oxygène dissous (mg/l) S4 - été printemps hiver automne S3 - été Sa iso n printemps automne S2 - été printemps hiver S1 - été automne 0 _____________________________________________________________ 51 Revue AFN Maroc N°double : 4-5 Décembre 2009 Elle laisse suggérer une bonne part de l’effet du lessivage à la suite des crues. Les concentrations les plus basses sont notées pendant la saison sèche. Les variations saisonnières importantes en ortho-phosphates observées en hiver seraient dues d’une part aux sources agricoles et domestiques (NEAL & al., 2000b ; JONNLAGADDA & MHERE, 2001 ; PETRY & al., 2002) et d’autre part à la libération du phosphore stocké dans les sédiments (Neal & al., 2000a ; BOWES & HOUSE, 2001). 2.1.6 Nitrates L’analyse des concentrations des nitrates dans les eaux de l’oued Ouislane montre que les quantités les plus élevées sont enregistrées au niveau des stations S1 et S4, alors que des valeurs faibles et légèrement similaires sont enregistrées au niveau des stations S2 et S3 (Figure 2). Au niveau de l’oued Ouislane, les nitrates s’avèrent liées aux périodes des crues (Figure 3). Le lessivage des sols par les eaux de ruissellement d’une part et l’entraînement des déchets d’origines végétale et animale, très riches en composés organiques azotées, d’autre part seraient sans doute responsables de l’augmentation des concentrations des nitrates. Des variations saisonnières similaires ont été mentionnées dans la littérature (BERZAS & al., 2000 ; NEAL & al., 2000b ; HOUSE & al., 2001). 2.1.7 Conductivité électrique Nous notons pour la conductivité électrique une large variation mensuelle, avec un minimum de 982 µs/cm à 20°C et un maximum de 2101µs/cm à 20°C. Les valeurs moyennes les plus importantes sont enregistrées au niveau des stations S2 et S4 (Figure 4). L’augmentation de la minéralisation en période estivale (Figure 3) serait favorisée par la diminution du débit de l’eau en faveur de la prédominance des rejets fortement minéralisés, et à l’accélération du processus bactérien de la minéralisation de la matière organique (SILVA & SACOMANI, 2001). _____________________________________________________________ 52 Revue AFN Maroc N°double : 4-5 Décembre 2009 Figure 4. Conductivité (C.E.) et concentrations moyennes des sulfates et des nitrites au niveau des eaux de l’oued Ouislane. 1800.00 1600.00 C.E. (µcm/s) 1400.00 1200.00 1000.00 800.00 600.00 400.00 200.00 0.00 S1 S2 S3 S4 Station 3.50 NO2- (mg/l) 3.00 2.50 2.00 1.50 1.00 0.50 0.00 S1 S2 S3 S4 S3 S4 Station 35.00 30.00 SO4 2- (mg/l) 25.00 20.00 15.00 10.00 5.00 0.00 -5.00 S1 S2 Station 2.1.8 Sulfates La variation spatiale des sulfates au niveau des eaux de l’oued Ouislane montre des concentrations comparables entre l’aval de l’oued et les stations S2 et S3. L’amont de l’oued présente la valeur moyenne la plus faible, de l’ordre de 10.20 mg/l (Figure 4). Les variations temporelles des sulfates montrent des teneurs maximales au printemps et en été à l’aval de l’oued (Figure 3), dues éventuellement à des rejets d’eaux usées chargés en sulfates, exception faite pour les dilutions provoquées pendant la période pluviale. Les concentrations moyennes des sulfates au niveau de l’oued Ouislane restent moins élevées que celles relevées dans d’autres travaux (VEGA & al., 1998 ; SILVA & SACOMANI, 2001) ; ces auteurs _____________________________________________________________ 53 Revue AFN Maroc N°double : 4-5 Décembre 2009 ont suggéré que l’enrichissement des eaux en sulfates serait probablement lié à la nature des sols traversés par le cours d’eau. 2.1.9 Nitrites La station amont de l’oued présente des valeurs plus faibles par rapport aux autres stations (S2, S3 et S4) (Figure 4). Globalement, la cinétique des éléments azotés suit un gradient croissant de l’amont vers l’aval de l’oued. Il faut relever particulièrement la présence d’une charge azotée maximale en période de crues au niveau des stations étudiées (Figure 3). 2.2 Qualité bactériologique des eaux 2.2.1 Coliformes totaux (CT) L’évolution de la concentration des coliformes totaux montre un gradient croissant de l’amont vers l’aval et permet de dégager les constatations suivantes : - Un premier secteur, représenté par la station S3 et la station aval de l’oued Ouislane (S4), est caractérisé par des valeurs très élevées de CT, oscillant entre 103/100 ml et 5 107/100 ml. Les concentrations maximales sont notées en été et en automne (Figure 5), témoin d’une contamination directe ou indirecte par la matière fécale. La station S4 est en contact direct avec les rejets domestiques, industriels et agricoles. - Un deuxième secteur, représenté par la station S2, est caractérisé par des valeurs intermédiaires, dépassant largement les normes préconisées pour une irrigation des cultures maraîchères. - Un troisième secteur est représenté par la station amont de l’oued (S1) qui présente les concentrations les plus faibles de la zone d’étude (rejets d’origine agricole). 2.2.2 Coliformes fécaux (CF) L’évolution spatiale des coliformes fécaux suit les mêmes tendances que pour les coliformes totaux. Les concentrations les plus élevées de CF sont enregistrées à l’aval de l’oued Ouislane. La variation saisonnière est très significative et favorisée par la température, avec des valeurs maximales en été et en automne (Figure 5). D’autres auteurs ont souligné l’existence de fluctuations saisonnières importantes des CF au niveau des cours d’eau (CHAHLAOUI, 1996 ; ABOULKACEM, 2007). 2.2.3 Streptocoques fécaux (SF) La variation spatiale des SF montre un gradient croissant de l’amont (S1) vers l’aval de l’oued (S4). La variation saisonnière n’est pas très nette pour la station S1 ; les germes dénombrés sont en concentrations faibles et régulières durant toute la période d’étude (Figure 5). Cependant, les autres stations, principalement S3 et S4, présentent des charges en SF très importantes pendant la _____________________________________________________________ 54 Revue AFN Maroc N°double : 4-5 Décembre 2009 période “été-automne-printemps”, pendant laquelle, on assiste à une diminution du débit d’eau et à un apport accru des eaux usées. 8 Figure 5. Variation saisonnière des bactéries indicatrices de la contamination fécale 7 (CT, CF et SF) au niveau des eaux de l’oued Ouislane. 6 4 3 1 CF printemps hiver CT automne S4 - été SF printemps hiver automne n S3 - été Sai so printemps hiver automne S2 - été hiver l) printemps 0 automne ies/100 m e de bactér 2 S1 - été br Log 10 (nom 5 (CT, Coliformes totaux ; CF, Coliformes fécaux ; SF, Streptocoques fécaux) 2.2.4 Salmonelles Pour ce qui est des germes pathogènes du genre Salmonelle, ils n'ont pas été détectés dans les eaux de l’oued Ouislane, malgré la forte charge des bactéries indicatrices de la contamination fécale, comme il a été signalé par des travaux antérieurs (ABOULKACEM & al., 2007 ; GALES & BALEUX, 1992 ; CHAHLAOUI, 1996 ; SCHAFFTER & PARRIAUX, 2002). L’existence probable de ces germes à l’état viable non détectable remettrait en question les techniques de culture classique utilisées. Conclusion Le suivi spatio-temporel de plusieurs paramètres physico-chimiques nous a permet de qualifier l’état des eaux de l’oued Ouislane au sein de la ville de Meknès, avec une importante charge minérale et organique particulièrement en aval des rejets. Le dénombrement et la distribution spatio-temporelle de bactéries indicatrices de la contamination fécale ont reflété une pollution fécale intense en aval des rejets, et qui diminue considérablement au fur et à mesure qu’on s’éloigne de la source potentielle de pollution. L’abondance des germes fécaux varie _____________________________________________________________ 55 Revue AFN Maroc N°double : 4-5 Décembre 2009 légèrement d’une campagne à l’autre, et les valeurs enregistrées dépassent largement les normes des eaux destinées à la consommation et à l’irrigation. Ces eaux ne peuvent pas donc être utilisées en maraîchage tel qu’il est pratiqué actuellement. Parmi les moyens de lutte contre la pollution de l’oued Ouislane, il faut envisager la sensibilisation de la population locale d’une part et un traitement adéquat des rejets des eaux usées avant toute utilisation d’autre part. Bibliographie ABDOUH M., EL ATROUZ A., MECHKOURI A. (2004). Profil environnemental de Meknès. Agendas 21 locaux pour la promotion de l’environnement et du développement durable en milieu urbain. Ministère de l’Aménagement du Territoire de l’Eau et de l’Environnement. Royaume du Maroc, 94 p. ABOULKACEM A, CHAHLAOUI A., SOULAYMANI A., RHAZIFILALI F., BENALI D. (2007). Etude comparative de la qualité bactériologique des eaux des oueds Boufekrane et Ouislane à la traversée de la ville de Meknès (Maroc). REMISE, 1(1) : 10-22. ABOULKACEM A, CHAHLAOUI A., SOULAYMANI A., RHAZIFILALI F., BENALI D. (2003). Etude comparative de la qualité physicochimique des eaux des oueds Boufekrane et Ouislane à la traversée de la ville de Meknès (Maroc). 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