Flash info N°23 - special cultures juillet 2016

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Flash info N°23 - special cultures juillet 2016
N°
23
Juillet 2016
des Comités de développement du Finistère
Spécial cultures Finistère
Bien stocker les céréales : récolter en bonne conditions,
nettoyer et ventiler
Une bonne conservation des céréales commence dès la
récolte en veillant à deux choses :
- Récolter à maturité physiologique : le grain est vivant, il doit
être cassant et avoir fini son cycle végétatif. On évitera de stocker
des blés qui ont encore quelques noeuds verts à la récolte.
Même si le grain est sec (H < 15 %), il n’est pas mûr. Pour l’orge,
les pailles doivent être cassantes lors de la récolte, l’orge
reprenant très facilement l’humidité.
- Surveiller l’humidité à la récolte avec un humidimètre : un
taux d’humidité inférieur à 15,5 % est idéal. Dans tous les cas, il
ne devra pas dépasser 17 % pour éviter tout risque à la
conservation. Au-delà, un passage au séchoir sera nécessaire.
Une bonne conservation sera également liée aux conditions de
stockage. Ci-dessous, un rappel des principes de base du
stockage :
- Avant récolte : prendre le temps de vider et de bien nettoyer
les cellules de stockage, aspirer et détruire les poussières et
débris végétaux. L’utilisation d’un insecticide est recommandée
lorsque des insectes ont été repérés et si les parois sont
grossières ou fissurées. Pensez aussi à bien nettoyer les
remorques après la vidange.
- A la récolte : du fait de la rosée, il est recommandé ne pas
démarrer le chantier de récolte avant 11 – 12 h du matin. Par
contre, la récolte peut se poursuivre tard le soir, surtout pour les
blés. D’autre part, moins le grain sera cassé ou abîmé, plus sa
conservation sera facile. A cet effet, le réglage de la
moissonneuse est primordial. Notamment, la vitesse du batteur
ne doit pas être excessive.
- Après la récolte : baisser rapidement la température du grain
pour le refroidir au plus vite et limiter sa respiration. L’objectif est
de ramener la température du grain de 28-30 °C à la récolte à
18-20 °C en quelques jours, soit 20 heures de ventilation environ.
L’utilisation d’une forte ventilation est conseillée. Avec un
système de ventilation par soufflage, il est possible de ventiler
par temps humide à condition de maintenir une différence de
température minimum de 10° C entre le tas et l’air ambiant.
- En septembre, ventiler à nouveau : lorsque les températures
extérieures commencent à descendre, une reprise de la
ventilation est nécessaire pour abaisser celle du grain à
10-12° C et permettre une conservation pendant 6 mois (arrêt de
la reproduction des insectes et forte limitation du développement
des moisissures). Pour une ventilation efficace, la température
de l’air doit être inférieure de 5° C au moins à la température du
grain.
Pour une conservation plus longue, un troisième palier de
ventilation sera nécessaire d’octobre à décembre pour abaisser
la température à 4-5° C et assurer ainsi la désinsectisation du
stock (mort des insectes et de leurs larves).
On suivra l’évolution de la température : la ventilation sera
arrêtée lorsque les 30 cm supérieurs dans le silo seront à 1 à
2 °C au-dessus de la température « objectif ». Enfin, en cas de
présence régulière d’insectes dans le silo (teignes, charançons,
sylvains…), il est possible d’utiliser des insecticides homologués.
Dans ce cas, le nettoyage préalable des cellules doit être
particulièrement soigné.
Dans le cas du colza et des protéagineux quelques
recommandations de stockage :
- Colza : il est très difficile à stocker car il récupère l’humidité
extérieure. Bien veiller à récolter sec (9 % à 10,5 % de taux
d’humidité) et à ventiler régulièrement.
- Pois-féverole : plus facile (en cellule par exemple), car ce sont
des grosses graines, faciles à ventiler.
Céréales : les précautions à prendre pour les semences de ferme
Afin de réduire le coût du poste semences, beaucoup
d’agriculteurs gardent tous les ans une partie de la récolte des
céréales pour les semis de l’année suivante. En effet, en blé par
exemple, la semence de ferme permet de diviser au minimum
par 2 le coût de semences à l’hectare (traitement de semence
compris).
Avec de la semence de ferme, les résultats sont équivalents en
rendement à ceux obtenus avec des semences certifiées. Mais
rappelons les précautions à prendre pour sécuriser la technique :
- Avoir anticipé en semant les variétés à conserver dans une
parcelle propre, dans laquelle une vigilance a été portée sur
le désherbage. Possibilité de faire un traitement avant récolte
si nécessaire, voir article ci-dessus.
- Avoir récolté des semences sèches (humidité < 17 %),
propres (sans folle avoine) et de qualité (pas de grains trop
petits, ridés, avec fusariose… ou germés).
- Stocker les semences, soit en remorque, soit en sac sur
palettes. Proscrire le contact direct avec le béton pour éviter
la reprise d’humidité issue du sol.
- Trier les semences, si cela n’a pas été fait à la récolte avec
la moissonneuse batteuse (ventilation plus forte) pour
évacuer les impuretés et les petits grains (fusariés…).
- Traiter les semences pour éviter les fontes de semis, qui
peuvent être très importantes lors d’hivers pluvieux. Nous
avons pu observer jusqu’à 100 % de perte de pieds en 2013
en l’absence de traitement (pluie importante le mois suivant
le semis).
NB : Il est possible de faire intervenir un prestataire pour effectuer
le triage et le traitement des semences à la ferme.
Important : Attention aux récoltes tardives. Dans le cas de
mois d’août humides, des germinations sur pied sont parfois
constatées sur triticale, mais aussi dans quelques parcelles de
blé. Bien observer les graines et faire des tests de
germination.
Pour faire ce test, attendre un mois après la récolte, afin que la
dormance du grain soit levée. Mettre 100-200 grains dans un
endroit où vous passez souvent, soit en pleine terre, soit dans
une assiette avec du papier et de l’eau. Le taux de germination
servira à adapter la dose de semis.
Déchaumage et destruction des vivaces à l’interculture
Le déchaumage permet de :
Détruire mécaniquement les mauvaises herbes
En détruisant les mauvaises herbes présentes, et en provoquant
la levée des graines tombées au sol, le déchaumage permet la
diminution de l’utilisation des produits phytosanitaires.
Réalisé en plusieurs fois en année chaude et sèche, il permet de
limiter le développement des vivaces comme les chiendents, les
agrostis…
Homogénéiser les résidus de cultures
Les pailles ou les chaumes mélangés à la terre vont être
décomposés, ils permettront le maintien d’une humidité en
surface. De plus, le déchaumage a un rôle essentiel pour limiter
la multiplication des limaces, en créant un milieu défavorable à
leur multiplication.
Faciliter l’implantation des couverts
Combiné avec un semoir, le déchaumage permet l’implantation
des couverts.
Plusieurs outils peuvent être utilisés pour le déchaumage :
Le cover crop : intéressant en sol caillouteux, il laisse une
surface assez grossière et mérite d’être complété par des
rouleaux, herses…
Les outils à disques indépendants : procurent un travail plus
superficiel et plus fin que le cover crop. Ils acceptent une
vitesse de travail plus importante et s’adaptent mieux aux
irrégularités du terrain.
Les outils à dents (13 à 15 dents pour 3 m) équipés de pattes
d’oie, ils peuvent travailler très superficiellement.
Les vibroculteurs peuvent déchaumer lorsque les chaumes ne
sont pas trop abondants. Leur travail très superficiel sera
suffisant pour la destruction des mauvaises herbes et pour
limiter les populations de limaces.
En cas de destruction des vivaces
Si le déchaumage limite les vivaces en période sèche, la lutte
chimique est souvent nécessaire à leur élimination. Cette
intervention pendant l’interculture, va permettre de limiter
l’utilisation de produits dans la culture suivante. Mais les produits
homologués après récolte sont peu nombreux et tous ceux
contenant des hormones exigent un délai d’attente assez long
après le traitement, pour l’implantation de la culture suivante.
Traiter avec une hygrométrie > 60 % :
sur chiendent, agrostis, dicotylédones.
Glyphosate* : 1080 g/ha de matière active (nombreuses
spécialités). Attendre une semaine pour implanter une culture ou
un couvert.
sur chardon, ortie, rumex, liseron…
CHARDOL 600, U46D, … (2,4-D) : 840 g/ha de matière active.
C’est une hormone. Ne pas implanter moutarde, colza,
légumes… après le traitement. Attendre 1 mois avant de semer
de l’avoine, de la phacélie. Il est parfois possible de ne traiter que
par tache, les vivaces sont souvent localisées.
Attention :
- CHARDOL 600, U46D, … ne permettent pas d’implanter ou
limitent les implantations de couverts (à déconseiller dans ce
cas).
- La plupart des autres produits à base de 2,4-D, ainsi que les
produits du type ALLIE (à base de metsulfuron méthyle) ne
sont pas homologués en interculture.
* L’autorisation du glyphosate est prolongée jusqu’à janvier 2018.
Mais certains produits viennent d’être interdits d’utilisation après
le 31-12-2017. Voir article « Traitement des céréales avant
récolte ci-dessus ».
Epandage et fertilisation organique en été
La Directive Nitrates (DN5) fixe les modalités suivantes, en
termes de périodes d’épandage et de fertilisation azotée
maximale (fixée par le référentiel du GREN).
Colza d’hiver
- Les apports au semis, sous forme organique ou minérale, sont
plafonnés à 65 kg N/ha équivalent engrais. Pensez à réaliser
une analyse type quantofix pour le lisier de porcs avant
épandage, afin de ne pas dépasser la dose prévisionnelle si
la valeur est supérieure à l’estimation.
- Epandages d’effluents de type II (type lisier, fumier de
volailles) autorisés jusqu’au 30 septembre.
Cultures dérobées et prairies de moins de 6 mois
- Epandages autorisés pour les effluents de type II (lisiers,
fumier de volailles) et III (engrais minéral) jusqu’au 31 août,
sauf effluents peu chargés issus d’un traitement d’effluents
bruts (contenant moins de 0.5 kg d’N/m3) autorisés jusqu’au
30 septembre dans la limite de 20 kg N/ha équivalent engrais.
- Pour les dérobées, les apports au semis sont plafonnés à
50 kg N/ha équivalent engrais pour les semis de juillet, à 40 kg
N/ha équivalent engrais pour les semis d’août.
Prairies de plus de 6 mois dont prairies permanentes et
luzerne / cultures légumières
- Epandages d’effluents de type II (type lisier, fumier de
volailles) autorisés jusqu’au 30 septembre.
- Epandages d’engrais minéral autorisés jusqu’au 31 août
pour prairies de plus de 6 mois et luzerne, jusqu’au 15
décembre pour les cultures légumières.
RAPPEL : Interdiction d’épandre des effluents d’élevage les
dimanches et les jours fériés, en été comme tout au long de
l’année. Par contre, ces épandages sont désormais possibles
le samedi. De même, les interdictions d’épandre autour du 14
juillet et du 15 août n’existent plus, hors jours fériés et
dimanches bien entendu.
Implantation des couverts végétaux
Couverts déclarés en SIE
Attention : lors de votre déclaration PAC, vous avez peutêtre déclaré vos couverts végétaux en SIE, les Surfaces
d’Intérêt Ecologique. Veillez à bien respecter
vos
déclarations de semis de 2 couverts associés, à implanter
avant le 10 septembre, pour éviter tout problème lors d’un
contrôle éventuel.
Rappelons par ailleurs que le semis d’herbe sous couvert,
de maïs par exemple, peut aussi rentrer dans les SIE.
L’idéal est de semer le plus tôt possible après la récolte de la
céréale pour profiter de l’humidité résiduelle et pour favoriser la
production de biomasse. Une semaine de retard c’est au
minimum environ 0,5 tonne de MS en moins.
Dans le cas de destruction de vivaces, semer la majorité des
parcelles et délaisser uniquement la partie à traiter. Semer le
couvert une dizaine de jours après le traitement. Seule l’avoine
est à semer début septembre pour éviter les rouilles (dans le cas
de non pâturage).
Rappel Directives Nitrates
Un grand choix d’espèces, seules ou en mélange
La couverture des sols pendant la période hivernale –
notamment avant maïs, céréales de printemps, pommes de
terre, etc … – est obligatoire sur la totalité des surfaces
exploitées, excepté pour celles récoltées après le 1er novembre.
Le dernier programme d’action de la Directive Nitrates
apporte les modifications suivantes :
Ne pas tenir compte uniquement du critère coût de semence.
Pensez plutôt à la valorisation possible, à la date de semis, à la
rupture dans la rotation, à l’enracinement, à la structure du sol…
Parmi les classiques : les graminées valorisables par les
animaux (RGI, RGH, avoine, avoine rude = diploïde, seigle…),
la phacélie pour son effet structurant sur le sol, les crucifères
(moutardes blanche ou brune, navette, colza fourrager…) dans
les rotations céréalières, mais à éviter dans les rotations avec du
colza ou des légumes.
Investir dans une association d’espèces peut être intéressant
pour une valorisation animale ou la protection de son sol. Les
associations avec des légumineuses ont l’avantage d’introduire
de l’azote dans le système (rendu disponible pour la culture
suivante) et de produire un fourrage de qualité. De plus, ce sont
souvent des précédents dynamisants, pour le maïs par exemple.
Quelques exemples de mélanges à valoriser en fourrage : RGI
+ trèfle d’Alexandrie (zone sans gel), RGI + trèfle incarnat + trèfle
de perse, avoine rude + vesce pourpre…
Mélanges intéressants pour leur effet structurant pour le sol :
moutarde + phacélie, moutarde + vesce, moutarde + radis +
phacélie + sarrasin + tournesol… L’association de radis noir est
très prisée en TCS et en semis direct pour l’effet structurant de
ses grosses racines pivotantes.
Il existe de nombreux mélanges possibles : consulter le dossier
« Couvert végétal ; une culture à part entière » paru dans le Terra
du 21 juin 2013, disponible sur www.chambre-agriculturefinistere.fr rubrique cultures/ grandes cultures - légumes
industrie/publications
et
évènements/publications
terra/systèmes.
- Les légumineuses sont autorisées dans l’interculture.
Maximum 20 % de la dose de semis (en nombre de graines)
pour les CIPAN, les Cultures Intermédiaires Piège A Nitrates.
- La destruction chimique des CIPAN est interdite, sauf avant
cultures légumières ou porte-graines.
- Leur roulage est toléré avant le 1er février, si montée à
graines précoce du couvert.
La fertilisation azotée est possible pour les dérobées, mais est
limitée à :
- 50 kg N efficace/ha maximum pour un semis de juillet,
- 40 kg N efficace/ha maximum pour un semis d’août,
- Pas de fertilisation azotée pour les semis de septembre,
sauf si fertilisant < 0.5 kg N efficace/m3 issu de traitement :
20 kg N/ha max dans ce cas.
De nombreux avantages
Si les inter-cultures peuvent être très efficaces dans le piégeage
des nitrates, c’est loin d’être leur seul atout. Optimisés, les
couverts limitent le tassement du sol par les pluies hivernales,
améliorent la structure du sol, empêchent le salissement des
parcelles, peuvent être un précédent dynamisant pour la culture
suivante…
Semer tôt afin d’avoir un bon développement de la
culture
Implantation du colza : une phase capitale
L’objectif est d’obtenir un colza suffisamment robuste à l’entrée
de l’hiver pour le rendre moins sensible aux ravageurs.
4 éléments sont déterminants :
•
un semis précoce,
•
une densité de semis modérée,
•
des variétés très peu sensibles au phoma et à
l’élongation automnale,
•
de l’azote organique au semis.
Travail du sol
Si l’interculture le permet, déchaumer rapidement après la
récolte pour stimuler la levée des graines de céréales et des
nouvelles adventices. Les détruire ensuite avant le semis, par un
passage d’outil superficiel ou chimiquement.
Possibilité de réaliser un labour léger (15-20 cm) pour limiter la
concurrence des repousses de céréales et les risques de
prolifération de limaces.
En non labour, semer sur un sol suffisamment ressuyé. Le
fissurer si nécessaire à l’aide d’un outil à dents.
Date de semis optimale :
avant le 5 septembre
Avec labour
Sans labour
25 août – 15 septembre
20 août – 10 septembre
Semer à cette période, même dans le sec.
Profondeur : 2 centimètres.
Densité et écartement : La densité de semis dépendra surtout
de l’écartement entre les rangs et des risques de pertes à la
levée. Pour des écartements de 15-20 cm, on visera une densité
sortie hiver de 20 à 30 plants/m² pour les hybrides et 30 à 40
plants/m² pour les lignées, soit une densité de semis de 35 à 60
graines/m² selon le type et le risque de perte à la levée. Rester
sur ces écartements plus faibles dans les sols à potentiel limité.
Pour des écartements larges, de l’ordre de 50 cm, on peut viser
une densité sortie hiver de 15 à 20 plants/m², car la capacité de
ramification du colza est optimisée dans ces conditions. La
densité de semis conseillé va alors de 30 à 45 graines/m², en
fonction du risque de perte à la levée.
Limaces : à surveiller
Les limaces grises et noires sont particulièrement préjudiciables
pour le colza. A surveiller attentivement du semis jusqu’à 4
feuilles du colza.
Le passage d’un outil superficiel pour le faux semis ne suffit pas
toujours. Intervenir au semis en cas de risque d’attaque forte :
humidité en surface, nombreux débris végétaux, sol motteux,
précédent appétent, … Lorsque le risque d’attaque est plus
faible, s’aider d’un piège à limaces : un abri sous lequel on
retrouvera les limaces. Intervenir dès les premières captures de
la levée à 3 feuilles, et avec une dizaine de limaces/m² vers 3-4
feuilles du colza (= 2-3 limaces sous un piège de 50 x 50 cm).
En fonction du risque, l’application d’anti-limaces peut se faire sur
toute la parcelle ou uniquement sur le pourtour.
Produits utilisables : HELIMAX PRO = METAREX INO
(métaldéhyde) 2.5 à 5 kg/ha (12 à 24 €/ha), SLUXX (phosphate
ferrique) 5 à 7 kg/ha, utilisable en agriculture biologique (22-31
€/ha) meilleur en préventif … Attention au risque de
contamination des eaux par le métaldéhyde : ne pas projeter
dans les fossés
Fertilisation d’automne : idéalement à base d’effluents
d’élevage
Le colza valorise bien les lisiers et fumiers à condition de réaliser
un semis précoce et peu dense. L’azote absorbé à l’automne par
le colza permettra de réaliser des économies d’engrais minéraux
au printemps. Avec une déjection au semis, opter pour une
variété peu sensible à l’élongation d’automne.
Limiter l’apport à 65 uN efficaces/ha : c’est la dose
agronomiquement conseillée et la dose plafond selon la directive
nitrates.
Semis d’un couvert associé au colza
Le semis de légumineuses associées au colza (trèfle blanc) est
testé depuis quelques années dans le Finistère. Les essais
montrent que cette technique fournit environ 30 u d’azote/ha au
colza, et permet parfois de réduire l’emploi des phytos pour le
désherbage. Comparé à un colza « nu », le potentiel de
Désherbage : en prélevée
Le désherbage du colza se réalise au moment du semis avec un
des produits ci-dessous. Éventuellement un rattrapage en postlevée peut être nécessaire par exemple en présence de
repousses de graminées Signalons un nouveau produit de postlevée : le IELO (aminopyralid + propyzamide), efficace sur
rendement des colzas associés est maintenu à condition de
contrôler le développement de couvert associé : seul le trèfle
blanc semble adapté à notre zone. La vesce prend quasisystématiquement le dessus sur le colza au printemps, …
graminées, matricaire, mauron, laiteron… à appliquer dès le
stade 4 feuilles du colza (novembre). L’emploi du Calisto
(mésotrione) ou du Cent 7 (isoxaben) sur crucifères ou encore
du Kerb flo (propyzamide) permet de varier les modes d’action
anti-graminées dans la rotation et prévenir les résistances. Un
binage peut également être pratiqué dès lors que les
écartements entre lignes de semis sont suffisants.
Produits de pré-levée
Matières actives
Dose recommandée (l/ha)
BUTISAN S, SULTAN, RAPSAN 500SC…
métazachlore
Clomazone + dimétachlore +
métazachlore
Clomazone + dimétachlore
métazachlore
Clomazone + métazachlore
Métazachlore + quinmérac
Métazachlore + diméthénamid
Métazachlore + diméthénamid +
quinmérac
2l
1.2 à 1.5 l
+ 0.75 à 1 l PC
AXTER + métazachlore
COLZOR TRIO
NIMBUS CS
NOVALL
SPRINGBOK
ALABAMA
Prix indicatif
(€/ha)
45
55-70
3,5 l
75-80
2,5 à 3 l
2,5 l
3l
55-75
80-95
80-85
2.5 l
105-110
BUTISAN S, SULTAN, …, NOVALL sont à privilégier dans le cas d’un colza associé à une légumineuse. Ils peuvent être appliqués
en post-levée précoce, jusqu’à 2 feuilles du colza. C OLZOR TRIO, NOVALL, ALABAMA sont intéressants en présence de gaillet.
Variétés
Faire le choix d’une ou plusieurs variétés en fonction des critères
suivants :
•
Variété tolérante au phoma (Très Peu Sensible), du
groupe I surtout si vous avez eu du phoma sur vos
colzas les années précédentes. A défaut : variété TPS
du groupe II.
•
Potentiel de production grain
•
Variété peu sensible à l’élongation automnale
•
Variété peu sensible à la verse, d’autant plus si lisier ou
fumier au semis
Il n’y a pas de lutte curative en culture contre le phoma. Or cette
maladie peut entraîner des pertes de rendements très
importantes. Heureusement, le choix de variétés très peu
sensibles au phoma permet de lutter assez efficacement contre
la maladie en préventif. C’est donc un critère de choix de variétés
à privilégier.
Dans les secteurs touchés par la hernie des crucifères, les
variétés CRACKER, SY ALISTER et ANDROMEDA offrirent la
meilleure résistance. Dans ce cas, l’allongement des rotations
est le meilleur moyen de lutte lorsqu’il est possible…
Pour les graines valorisées à la ferme, retenir des variétés avec
une teneur faible en glucosinolates. Ces derniers limitent
l’appétence des tourteaux pour les animaux.
A l’heure où nous rédigeons ce flash info, les essais de colza
2016 ne sont pas récoltés et les choix de variétés par vos
fournisseurs ne sont pas forcément totalement arrêtés. Plutôt
que de vous présenter un tableau avec des variétés pas ou peu
vendues dans le Finistère, nous vous proposons un outil en
ligne très pratique pour rechercher les caractéristiques des
variétés qui vous intéressent. Il s’agit de l’outil myVar®
(www.myvar.fr) qui rassemble des références disponibles de
Terres Inovi a (ex-Cétiom) pour le colza et autres oléagineux. Cet
outil fournit d’une part une liste de variétés en fonction des
critères retenus et d’autre part des fiches complètes par variété.
Quelques variétés qui ressortent très bien localement, dans
nos collections variétales de ces dernières années :
MEDLEY, DIFFUSION, BONANZA, DK EXPLICIT…
Le mélange des variétés comme alternative au traitement contre les
méligèthes
Les méligèthes sont préjudiciables au colza lorsqu’ils percent les
boutons floraux pour se nourrir du pollen. Dès que les fleurs sont
ouvertes, ils peuvent se nourrir sans faire de dégâts à la culture.
Pour lutter contre les dégâts liés aux méligèthes avant la
floraison, de plus en plus d’agriculteurs anticipent en semant
dans leurs parcelles de colza, 5 % d’une variété de colza très
précoce (ES ALICIA) qui joue alors le rôle de piège. Lorsque
cette variété très précoce arrive en fleurs avant la variété
principale, les méligèthes s’intéressent beaucoup plus aux plants
fleuris et attaquent moins le reste de la parcelle : cela peut
permettre d’éviter l’application d’un insecticide (défavorable à la
faune auxiliaire), dans les années à pression faible (comme
2012, 2014, 2016) ou moyenne de méligèthes. Certains appros
vendent ES ALICIA en dosette de 100 000 graines à cet effet
(environ 4 ha sur la base de 5%).
Choix des variétés de céréales
Pour ceux d’entre vous qui choisissent leurs variétés de céréales
dans le courant de l’été (semences fermières, …), vous pouvez
vous reporter au dossier « Céréales » du Terra du 18 septembre
2015 pour un rappel de notre sélection de variétés 2016. Notre
sélection pour les semis 2017 paraîtra début septembre, après
l’analyse et la synthèse de nos essais 2016.
Bien choisir ses variétés, c’est rechercher une précocité adaptée
à son contexte de sol et de climat, ainsi que des caractéristiques
en lien avec l’itinéraire technique prévu et le débouché (vente ou
utilisation à la ferme).
BLE - Variétés adaptées à des conduites classiques
Groupe de précocité
Précoces
½ Précoces
½ tardives
Tardives
Ascott [2]
Hystar (hyb) [1]
Cellule
Fructidor
Grapeli [1]
Mandragor [2]
Oxebo
Tobak [2]
Armada [2]
Arezzo
Descartes
Hyfi (hyb) [1]
Valdo [2]
Barok [2]
Boregar [1] [2]
Expert [1]
Fluor
Lyrik [1]
Limes
Aigle [2]
Vickor
Diderot
Auckland
Advisor
Thalys
Granamax
Attraktion
Variétés confirmées
Variétés récentes à confirmer
[1] variétés sensibles rouille jaune
[2] variétés sensibles à la verse
[3] variétés alternatives intéressantes en rattrapage
(hyb) : variété hybride
ORGE
Groupe de précocité
Précoces
½ Précoces
½ tardives
Variétés confirmées
Cassiopee (2 rgs)
Etincel (6 rgs) [4]
Isocel (6 rgs) [4]
Mangoo (6 rgs)
[hyb]
Augusta (2 rgs)
KWS Tonic (6 rgs) [4]
KWS Cassia (2 rgs)
KWS Glacier (2 rgs) [2]
Variétés récentes à
confirmer
Détroit (6 rgs)
Tektoo (6 rgs) [hyb]
KWS Orwell (2 rgs)
[2] sensible verse
[4] sensible rhynchosporiose
(2 rgs) orge à 2 rangs
(6 rgs) : escourgeon à 6 rangs
(hyb) : variété hybride
TRITICALE
Précoces
½ Précoces
½ tardives
Variétés confirmées
KWS Fido [6]
Tribeca [5]
Kereon
Triskell [6]
Kaulos [1]
Jokari
Tantris
Variétés récentes à
confirmer
[1] sensible rouille jaune
[2] sensible à la verse
[5] très sensible à la germination sur pied
[6] sensible à l’oïdium
Contacts :
Cécile GOUPILLE, tél 02 98 88 97 75
Louis LE ROUX, tél 02 98 88 97 71
Rédaction : équipe cultures CA 29
Les préconisations formulées reposent en particulier sur des références acquises par le Pôle
Agro-PV des Chambres d’agriculture de Bretagne. Elles font également référence au dernier BSV
indiqué dans l’article. Les aspects réglementaires sont regroupés dans le 4 pages « produits
phytosanitaires : réglementation-conditionnalité PAC » disponible sur Synagri. Les matières
actives et les conditions d’utilisation des produits cités sont consultables sur le site e-phy et sur
l’étiquette. Si aucune alternative à l’utilisation de produits phytosanitaires n’est proposée, c’est
qu’il n’en existe pas de pertinente à ce stade.La Chambre d’agriculture du Finistère est agréée
par le Ministère de l’agriculture pour son activité de conseil indépendant à l’utilisation de produits
phytopharmaceutiques sous le n° IF01762 dans le cadre de l’agrément multi-sites de l’APCA.
Réalisé avec le concours financier de
Chambre d’agriculture – 5 allée Sully – 29322 Quimper Cedex
Tous droits réservés. Sauf autorisation, la reproduction, la publication de cette page pour utilisation publique et commerciale sont interdites.
Groupe de précocité