Brochure - Les amis du chateau Vins au naturel, Genève
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Brochure - Les amis du chateau Vins au naturel, Genève
�������� ���� Les amis du château • Depuis fin 2001, notre entreprise «Les Amis du château» importe en Suisse et diffuse, essentiellement en région lémanique, une gamme de vins qui, pour l’essentiel, peuvent être rattachés à la mouvance «vins nature» ou «vins vivants». Après une longue carrière dans le secteur de la banque commerciale, contraint (mais heureux) de devoir poursuivre une activité, j’ai décidé de donner un nouvel essor à la petite entreprise « Les Amis du château », créée quelques années auparavant pour diffuser en Suisse les vins du Château La Roncheraie, en Côtes de Castillon, alors en mains familiales. Le virage que j’avais opéré à titre personnel en direction des vins « nature, pour des raisons tant gustatives qu’éthiques, a déterminé de la manière la plus claire la direction dans laquelle j’allais œuvrer : je me suis mis à la recherche de vignerons jeunes, encore peu connus, ou pas encore diffusés en Suisse, travaillant dans des vignobles à taille humaine, et, surtout, se démarquant des méthodes de viticulture et de vinification qui multiplient les interventions et les traitements, à la vigne comme au chai, à tous les stades du travail de la vigne et de l’élaboration du vin. Le vignoble français (de l’Alsace au Roussillon, en passant par le Jura, la Loire, le Sudouest) fut le premier à retenir mon attention et j’ai pu nouer des relations durables, de qualité et de confiance avec une brochette d’artisans-vignerons de talent. Cette liste, encore susceptible d’adjonctions, fut récemment complétée par des vignerons d’Italie, d’Espagne et (dans l’esprit de ne pas nécessairement fouler les mêmes plates-bandes que mes principaux confrères) d’Allemagne et, bientôt, d’Autriche. Les Amis du château ne disposent pas d’un local de vente. Notre communication et notre commercialisation se font sur le réseau internet et par l’intermédiaire de « newsletters » régulières. En outre, nous organisons plusieurs dégustations publiques chaque année, souvent en présence d’un de « nos » vignerons. Un de nos atouts réside dans le conseil personnalisé (rendu possible par notre taille) et des livraisons rapides et, en région lémanique à partir de 6 bouteilles, gratuites. Pour conserver le caractère simple et convivial de l’entreprise, mais soutenir le développement régulier de l’activité, ma famille, progressivement, m’a rejoint dans l’aventure : fils m’aidant et tenant le comptoir lors des dégustations, petit-fils gérant la partie communication ! Paul Baszanger, Genève, juillet 2016 Sommaire ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → vignerons “nature” Alsace Bourgogne – Mâconnais Beaujolais Champagne Jura Languedoc Rhône Roussillon Sud-Ouest Val de Loire Sicile (Italie) Mosel (Allemagne) Franken (Allemagne) Bade (Allemagne) 6 6 8 12 13 15 17 20 22 23 28 33 34 34 36 ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → Champagne Haton (hors «nature») 37 ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → à propos du vin « nature » 38 ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → à propos de La dégustation des vins « nature » 41 ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → ← ◆ → 42 a propos du soufre ◊ ������ Domaine JULIEN MEYER, Nothalten (Bas-Rhin) 6 Un vigneron passionné, des vins très peu ou pas sulfités, élégants et digestes, d’une grande pureté gustative, sous-tendus par une belle minéralité. « Vins de soif » (savoureux assemblages du dernier millésime) et « vins de terroir » (les cépages alsaciens dans une expression dépourvue de leurs caractères variétaux –bt. avec capsule de verre), tous à prix sympa, offrent un choix remarquable, sans oublier les raretés, Sylvaner et Pinot Gris vinifiés « à la jurassienne ». Quelle rigueur, chez Patrick Meyer, et quelle maîtrise des vinifications sans soufre ! Nature 2014 : Assemblage sylvaner et auxerrois. Travaillé sur le fruit, ce vin est structuré, gourmand et digeste. Travail des vignes en biodynamie, peu d’intervention en cave, «ici, rien n’est formaté, stéreotypé, normalisé. Le riesling, le sylvaner (...) s’ébrouent en liberté sur les coteaux du Zellberg, du Grittermatte et du Mönchberg avant de s’exprimer le plus naturellement possible en cuve. Les vins sont à l’image du vigneron: bienheureux, expressif, volubile, joyeux et épanoui» (Tronches de vin). Un des pionniers du vin « nature », Patrick Meyer, se gardant des dangers de l’œnologie « technicienne » mais aussi de ceux du sectarisme « bio » , réalise des vins où le cépage se fond sous la typicité des terroirs. Les neuf hectares exploités par Patrick Meyer, dans le petit village alsacien de Nothalten, offrent une géologie complexe, véritablement torturée : des marnes sur limon, des sols volcanodétritiques, des grès sur granits, des grès sur argiles, des grès sans argile, des grès sur schistes, etc. le tout sur deux importantes failles géologiques au relief contrasté. Si l’on multiplie ces variétés de sols par les sept cépages utilisés en Alsace (riesling, pinot gris, gewurztraminer, muscat, pinot auxerrois, sylvaner et pinot noir), on obtient une grande variété de cuvées, toutes différentes les unes des autres. Toutes ces appellations, elles permettent au bon vigneron d’exprimer à la fois les typicités de son terroir et sa propre personnalité. C’est le cas de Patrick Meyer, du Domaine Julien Meyer, non loin de Sélestat. Il règne ici une paix et une harmonie inhabituelle. La générosité, le niveau de l’échange et le sens de l’accueil, même pour un tel pays de passage, se situent à des niveaux insoupçonnés. Le domaine, officiellement en culture biodynamique depuis 2000, a abandonné les molécules de synthèse (périphrase pour désigner les pesticides) dès 1987. Le passage à la biodynamie fut à la fois la conséquence d’une réflexion logique sur le travail des sols et d’une rencontre avec Pierre Masson, un conseiller dont le bon sens paysan dénué de tout intellectualisme a donné la première impulsion à cette volonté de changement. (…) Le climat alsacien hivernal favorise la qualité des sols en les assouplissant par alternance de gel et de dégel. Mais la particularité du domaine est ailleurs : il s’agit de la mise en application d’une réflexion sur les outils de charrue pour travailler les sols : affinés, ils opèrent désormais à des profondeurs beaucoup plus faibles (5 à 10 cm) que la plupart des exploitations. Plusieurs raisons ont conduit à cette véritable révolution : - des tracteurs trop puissants et trop lourds compactent le sol, rendant difficile la circulation d’eau, d’air, d’animaux et le travail des micro-organismes dans le sous-sol ; - les outils de charrue qui présentent un angle important avec le niveau du sol provoquent dans celui-ci une onde de choc et le déstructurent. (..)Le travail de bio-minéralisation est ainsi perturbé. - il convient de ne pas couper trop violemment les racines horizontales de la vigne. S’il est souhaitable que les racines de la vigne s’enfoncent jusqu’à la roche mère et y puisent ses oligoéléments, il est risqué de modifier trop vite et trop violemment un état d’équilibre où la vigne a vécu longtemps. (…) La vinification ne pose aucun problème à Patrick Meyer. Il ne s’agit que de surveiller les phénomènes en cours, surtout de maîtriser la température pour éviter tout emballage. (…) L’essentiel du travail concerne les sols et il n’y a aucune raison de corriger des raisins de haute qualité. Le résultat se lit dans les verres que l’on déguste : ainsi du riesling Münchberg grand cru, un géant dont on ne sait s’il faut en admirer le fruit, les arômes, la minéralité ou l’équilibre. Le pinot noir est digne d’un bourgogne ; le sylvaner Zellberg Vieilles Vignes grand cru, à partir d’un cépage donnant des vins souvent médiocres, s’exprime sur ce terroir à un niveau inconcevable pour les habitués des pâles vins de comptoir. (Jean-Claude Ray, Vignerons rebelles, Ellébore Editions) 7 ��������� ��������� Alexandre JOUVEAUX, Uchizy 8 Une ferme, deux hectares de vignes et des vrais amis du cru, sont les trois raisons qui lui ont fait abandonner sa vie de photographe au service de la maison Chanel. Un retour aux sources qui a un goût de Paradis. Alexandre est un artiste! Il a lâché son cursus des beaux-arts et son appareil photo pour créer du vin. Il a de l’inspiration et du talent. Ses vins sont de vraies oeuvres d’art, nos palais ne nous contrediront pas. Ses vignes les plus jeunes ont 60 ans et les plus vieilles 120, toutes sont situées sur les aires d’Appellation Mâcon et Viré-classé. Très loin des bourgognes plats et non-aromatiques, ces vins sont volumineux, complexes et salins. La minéralité parle ! Avis aux amateurs de sensations fortes. Il produit ses vins dans l’aire d’AOC Mâcon ou Viré-Clessé, mais, depuis longtemps, ne revendique plus l’appellation; ils sont donc en Vin de Table, que les amateurs de « vins vivants » s’arrachent. Promis à une belle évolution, ses blancs, très typés, avec parfois une fine note oxydative, sont d’une grande complexité et élégants. Il soutiennent la comparaison avec de très grands chardonnays : moins de notes « beurrées » que leurs cousins bourguignons , mais une tension et une pureté qui rappellent celles des grands vins blancs ouillés du Jura. Production microscopique. Biodynamie, pas ou pratiquement pas de soufre ajouté. L’absence totale de sulfites ajoutés dans la plupart des cuvées peut, parfois, réserver quelques surprises à l’ouverture, mais le carafage aura vite fait de présenter le vin sous son meilleur aspect. 9 10 11 Domaine La Fauvette, Maryse CHATELIN, Uchizy De l’Aube à l’Aube Premier vin de Maryse Chatelin, la compagne d’Alexandre Jouveaux sur une parcelle plantée de Pinot Noir. Dans sa jeunesse, le vin montre du fruit et une belle tension. ���������� Domaine XAVIER BENIER, Saint-Julien 12 Depuis 2001 près de Brouilly, le très discret Xavier Bénier travaille ses 6,5 ha de vignes de 70 ans sans chimie et privilégie la qualité sur la quantité. Vinifications sans levurage et pratiquement sans soufre, adaptées au millésime. Du gamay fruité, léger et digeste, délicieux à boire jeune, mais promis à une bonne garde. 13 ��������� VALERIE FRISON, Aube Petit vignoble de 3 ha dans l’Aube, travaillé en bio. Vinifications, par cépage (ici pinot noir) et par année (ici 2012, bien que le millésime ne soit pas revendiqué), selon la méthode bourguignonne en barriques, sans chaptalisation, levurage, ou dosage après dégorgement. Si l’on y ajoute le rare blanc de blanc Lalore : de grandes cuvées. ���� Domaine RATAPOIL, Raphaël Monnier, Arc et Senans Depuis 2009, Raphaël Monnier n’enseigne plus qu’à mitemps l’histoire-géographie au Lyçée d’Arbois et passe le reste de son temps à prendre soin ses 3 hectares en bio. En plus de la cuvée Ratapoil (assemblage de cépages jurassiens disparus), il élabore, tendance nature, chardonnay, pinot noir et les cépages indigènes: savagnin, ploussard (synonyme du poulsard), trousseau : des vins francs, droits et faciles d’accès. Le travail au chai est réduit au maximum, avec peu d’intervention. Levures indigènes, pas de chaptalisation, filtration ou collage. Le soufre n’est utilisé que dans la stricte mesure nécessaire. Un des plus sûrs talents de la «nouvelle garde jurassienne». 14 Nos atouts : Qualité, diversité des vignerons que nous diffusons et un service livraison rapide et sûr en toutes saisons ! Partout Ploussard 2014, AOC Arbois Issu de différentes parcelles en Arbois, vinifié en macération semicarbonique, sans soufre ajouté 15 Domaine LES BOTTES ROUGES, J.-B. Ménigoz, Abergement le petit 16 Vins d’une grande jovialité, à l’image de leur artisan, qui bichonne ses 2.5 ha de vignes ! Jean-Baptiste Menigoz, du domaine Les Bottes Rouges, Jean-Ba (pour les intimes) fait partie de cette vague de jeunes vignerons jurassiens passionnés et doués, possédant de beaux terroirs et des cépages à l’avenant. Si vous aimez la variété, vous serez servis car il cultive les cinq cépages jurassiens (Savagnin, Chardonnay, Ploussard, Trousseau et Pinot Noir) représentés sur des sols variés (argiles, marnes, calcaires), et propose un grande nombre de cuvées différentes. NéO 2015 : macération en grappes entières de pinot noir pendant 48 heures, dans l’idée de capter les arômes primaires fruités issus de la fermentation. Vin « glou-glou », à boire plutôt rapidement. ��������� Domaine LEDOGAR, Corbières L’ accent rocailleux des Corbières, de la chaleur et de la pierre s’exprime dans les vins de cette famille de vignerons bio (Baraou et Septime, Le Guide de l’ alter- vin). L’ exploitation, de 30 hectares en 1998, a été petit à petit réduite à 22 ha, le but étant d’atteindre 17 à 18 ha, pour mieux travailler. Ils sont certifiés en agriculture biologique depuis 2006, mais la vigne n’ a pas reçu de traitement chimiques depuis la création de la cave particulière. Tout Nature, Vin de Table 2013 Sans soufre Carignan et grenache centenaires, mourvèdre âgé de 35 ans :. Vin sur le fruit bien mûr, craquant, avec une fin de bouche très complexe, tannins serrés et belle longueur. Bonne garde. Dix hectares sont traités en biodynamie. Les vieilles vignes ont été privilégiées dans la gestion du domaine et ont été conservées : les plantations de carignan, grenache et cinsault ont entre 60 et 120 ans. Pour évite le tassement de la terre sur les plus vieilles parcelles, le travail des sols se fait à l’aide d’un cheval. Les vendanges sont manuelles (sauf une parcelle) et la vinification se fait sans soufre ou un apport minime à la mise en bouteille. 17 18 19 Pour créer son domaine de Saint Drézery (à distance respectable du «boulevard de la chimie»! ), Catherine Bernard a plaqué le journalisme. C’est d’une plume alerte qu’elle relate ses difficultés pour s’installer dans la région en tant que femme, qui plus est adepte du «bio». (Dans les vignes, chroniques d’une reconversion ; éd. du Rouergue) CATHERINE BERNARD, Castelnau le Lez Catherine Bernard produit en bio et vinifie de manière peu interventioniste des vins d’une grande sincérité. Le minimalisme des étiquettes et la modestie des désignations ne laissent pas présager la qualité des vins, qui, pour les rouges, montrent du corps, mais aussi souplesse et fraîcheur, aux antipodes des vins opulents, sur-extraits et boisés si communs dans cette région. Le Rosé 2015 de Catherine Bernatd : élevage en partie en barrique de jeunes mourvèdres et de carignans quinquagénaires . Il a un objectif essentiel: laisser la parole au terroir et au raisin. Autre exigence forte: l’élevage. (...) Pour Jean-Pierre Monier, des jus de grande qualité ne doivent pas souffrir d’une année passée en barriques, en partie neuves. Aucun soutirage, usage de la micro-oxygénation. Au final, une matière puissante, droite et ferme. Et l’on mesure alors l’importance de la haute qualité de la vendange! (Tronches de vin) 20 Le Rouge et le Blanc n°115 LE MAS DES CAPRICES, Pierre et Mireille Mann, Leucate Pierre et Mireille Mann cultivent leur vignes en bio sur un terroir de grande qualité en Corbières de Méditerranée et en appellation Fitou. Ils élèvent avec passion des vins de caractère. ����� Domaine MONIER PERREOL, Côtes du Rhône septentrionales Le domaine Monier élabore de grandes cuvées au sein de terroirs dont les raisins ont alimenté de tout temps la cave coopérative. Assurément le résultat d’un travail de longue haleine. Domaine d’a peine 6 hectares, plantés de syrah pour les rouges, de marsanne, roussanne et viognier pour les blancs, situé à Brunieux, non loin de Saint Désirat. En 1976, Jean Pierre Monier reprend la gestion des terres viticoles et décide de limiter progressivement les approvisionnements à la cave coopérative. Il pratique la biodynamie depuis 1996 et produit aujourd’hui quelques-uns des plus beaux Saint Joseph, sans oublier de jolis vins des collines rhodaniennes. 21 ���������� LE TEMPS RETROUVé, Michaël Georget, Laroque des Albères 22 La vigne est disposée sur deux ou trois grandes terrasses, comme souvent dans le secteur. Au total, 4,5 ha d’un seul tenant, dont 3,5 ha de vieux carignan centenaires (post-phylloxera). Sur la terrasse du haut, des maccabeu (certains ont quarante ans), des grenache gris, blancs et noirs, le tout âgé d’environ quatre-vingt dix ans. Non loin, le duo de chevaux broute l’herbe : Michaël Georget n’ utilise le tracteur que quatre fois dans l’année, pour traiter et tirer la remorque lors des vendanges. Encore, dispose-t-il d’un traineau pour sortir une bonne partie des raisins!... Pour ce qui est de la biodynamie, il tend là aussi à l’autonomie, préparant sa «500» et enterrant les cornes de vaches dont il a besoin. A la cave, une batterie de cuves pour travailler en monocépage et utiliser le plus possible la gravité (son chariot du type Fenwick est absolument indispensable lors des fermentations!). Il dispose également d’une chambre froide pour vinifier et élever les blancs, ainsi que le rosé. Pendant tout le process, zéro soufre, à l’exception des éventuelles mises précoces (1 gr). Pas de doute, avec Michaël Georget, attention talent! 23 Racigas, vin de France rouge (2014): 100% merlot. Les plus beaux coteaux calcaires, orientés au nord, donnent des vins frais, puissants et tout en finesse. ��������� LESTIGNAC, Mathias & Camille Marquet, Périgord Carignan, Vieilles Vignes, IGP Côtes catalanes 2013 : vigne de 130 ans ; un monument! un grand vin à l'équilibre parfait, long, complexe et élégant C’est le domaine de Mathias et Camille, un jeune couple qui a repris les vignes familiales (13 ha) des aïeux de Mathias. La trentaine à peine, ils ont décidé de rafraîchir l’image du domaine et de s’orienter vers une viticulture bio, des vinifications peu interventionistes et...des vins à forte teneur en émotion. Et quel résultat! Derrière les étiquettes et les noms de cuvées atypiques, se cachent de petites merveilles. Les blancs (à partir de sauvignon et de sémillon) sont caractérisés par la fraîcheur (cuvée Blanc de bal) ou une texture plus ample (cuvée Comête). En plus des rouges plutôt puissants et tanniques (cuvée Racigas, par exemple) qui traduisent leur terroir bergeracois, nos vignerons se remettent en question vendange après vendange et excellent aussi dans l’ élaboration de rouges d’une finesse toute ligerienne telle la cuvée Callipyge (cabernet franc) et le futur Plouf. 24 25 Château BAROUILLET, Bergerac Malgré sa relativement grande superficie (qui lui permet de maintenir des prix bas) Ch. Barouillet, par la qualité de sa production, ses pratiques viticoles respectueuses et sa vignification moins interventionniste, réussit son entrée dans le monde des «nature». Vincent Alexis élabore toute une série de cuvées, en blanc, rosé et rouge, toutes friandes à boire. Callipyge, vin de France rouge (2014) : pur cabernet franc dans un style «Loire» tout en finesse, aux tanins soyeux Ch. Barouillet Bergerac blanc sec : Sauvignon blanc, sauvignon gris et semillon à parts égales. Jolie alliance de fraîcheur, de gras et d’arômes. Pécharmant 2012, cuvée « Hécate » 60% merlot, 30% cabernet sauvignon, 10% cabernet franc pour cette cuvée élaborée sans collage ou filtration et très peu de sulfites 26 JONC BLANC, Isabelle Carles-Franck Pascal, Bergerac 27 Petits rendements, des élevages «à la bourguignonne» et une culture de la vigne sans peur et sans reproche. Une vinification 100% naturelle. Il était une fois... de petits cailloux blancs, qui, unis en une même fratrie, formèrent un anneau calcaire, baptisé « Jonc Blanc »… …De cette osmose, naquit un grand terroir de cépages rouges et blancs et de tous les espoirs d’Isabelle Carles et Franck Pascal. La culture s’inspire d’un respect absolu du vivant, sans utilisation d’engrais ou pesticides de synthèse. Céréales, vesce, moutardes et fleurs cohabitent avec la vigne, instaurant un équilibre plus global en lui apportant de précieux nutriments. La taille en cordon de Royat homogénéise la maturité des raisins,la vigne ne subissant qu’un ébourgeonnage (pour ne conserver qu’un rameau par bourgeon) et éclaircissage (pour ne garder que les plus belles grappes). La vendange est réceptionnée dans un chai moderne, où cohabitent cuves inox et foudres centenaires. Les vins sont les plus naturels possibles, sans soufre, issus de fermentations spontanées, sans levures ajoutées ni autres additifs. « Acacia du Jonc Blanc » Vin de France, Vin Blanc de Terroir : On quitte les habituels terroirs calcaires du domaine pour s’aventurer dans des sols argilolimoneux, les célèbres boulbènes locales. Issu d’une sélection grain par grain de raisins (60% sauvignon blanc, 40% sémillon) sur muris. Tout y est fait manuellement. Rendements « ridicules » (12hl/ha), fermentation naturelle et élevage en fût sans soufre. Puissant, généreux, complexe et hors AOC ! Doté d’une bouche riche et ronde, accompagnée d’arômes de fruits exotiques et de fleurs blanches. c’est un vin blanc « atypique », superbe comme apéritif, sur des fromages ou encore volailles et viandes blanches. Garde 4 à 8 ans 6 filles si fines, Vin de France 2015 : jolie bouche tatin pomme poire pour cet assemblage mauzac-loin de l’œil, la fine acidité de celui-là étant équilibrée par celui-ci. Babylon Sunday, Vin de France 2015 : rosé de gamay – le nom évoquant une des plus fameuses plages d’Istanbul, ville où Marine vécut quelques années L’Ancêtre, Vin de France 2014/2015 100% braucol. Arômes de cassis et fruits rouges. Bouche veloutée et ample Gaillac- VIGNEREUSE, Marine Leys, Montels La protégée de Bernard Plageoles travaille en bio ses 5 ha et vinifie sans ajout de levures et avec très peu de SO2. Le braucol et le duras donnent des vins de garde droits et précis. 28 29 ��� �� ����� Béatrice et Pascal LAMBERT, Cravant les Coteaux Sur14 ha à Cravant les Coteaux – commune représentant 40% de l’appellation Chinon -, plantés de cabernet franc pour les vins rouges et rosés, et de chenin pour le blanc, le domaine date de 1987. De 1995 date la conversion à l’agriculture biologique. En 2005: le domaine obtient sa première certification « BioEcocert », avant de franchir encore une étape : la biodynamie. Les méthodes naturelles de vinification permettent de valoriser la typicité de micro terroirs et d’offrir des vins personnalisés, tous portant le label Agriculture bio certifiée. Anjou- TOBY BAINBRIDGE, Chavagne-les-Eaux L’élève de René Mosse (une référence absolue du «nature») progresse avec chaque millésime. Il veut des vins les plus simples possibles : pas de barrique, du fruit nature, le tout habillé de façon choisie, bouteilles blanches, capsules à la place du liège, étiquettes minimalistes, mais une identité affirmée. Avec son épouse Julie, il se consacre entièrement à son propre domaine de 6,5 ha et produit des vins simples et goûteux. Viticulture biologique et vinification sans le moindre ajout. Les vins sont protégés par un tout petit peu de CO2, qui disparaît rapidement à l’ouverture. La mise est entièrement manuelle, en bouteilles claires type champagne, fermées par une simple capsule. Tout est en «vin de France», bien entendu, (ce qui ne l’empêche pas, comme d’autres de nos vins, de figurer sur la carte du «Noma» de Copenhague - classé au sommet de la gastronomie mondiale en 2010, 2011 et 2012 par le magazine britannique Restaurant). Le Rouge aux Lèvres : 100% grolleau. Vin juteux qui explose de fruits rouges acidulés. Un vrai glouglou sans failles qui ravit les papilles par sa fraicheur et par sa digestibilité. Highway.8 : Dans le même esprit d’un vin direct, simple, non apprêté comme Rouge aux lèvres, une cuvée 100% Cabernet franc. Anjou- Benoit COURAULT, Faye d’Anjou Consciencieux, toujours à la recherche de pureté pour porter au plus haut l’expression du terroir, Benoit se dépense sans compter à la vigne et vinifie de manière peu interventionniste. Ses vins sont tout en précision. Une des valeurs sûres de l’Anjou. Angevin, mais d’origine non vigneronne, il est d’abord allé nourrir son envie de vigne en Bourgogne, puis dans la vallée du Rhône , à Tavel, où Eric Pfifferling (Domaine L’Anglore) lui a transmis une vraie exigence, celle du travail à la vigne. Vigneron hyperconsciencieux, toujours à la recherche d’une expression plus pure et plus droite du terroir, Benoît Courault accomplit, sur ses 6 hectares de vignes (bien plus âgées que lui, plantées de chenin, cabernet franc et grolleau, au cœur des Coteaux du Layon) , un travail méticuleux et peut donc vinifier de manière naturelle et peu interventionniste. Il cultive avec son cheval Norway : moins de mal au dos, moins de bruit, moins de pollution… Il aspire à pouvoir tout faire avec son percheron. Sa cuvée rouge « Les Rouliers » est sans aucun ajout de sulfites. 30 Les Rouliers 2010 et 2013 : Vin de France, Cabernet Franc. Expression très pure et aérienne des cabernets angevins, sans tanin accrocheur, ni structure massive : le vigneron joue sur le velours et la finesse. Exprimant la diversité géologique du domaine, à partir du même grand cépage ligérien (le chenin), trois vins de l’artiste Benoit Courault : un simple chenin de cuve, qui surprend par son éclat et sa profondeur, Gilbourg, plus austère, vin minéral et droit, avec puissance saline, et Guinechiens, riche, aux notes intenses de fruits blancs. 31 Coteaux nantais - DOMAINE DE BELLE-VUE, J. Bretaudeau, Gétigné 32 Nous avons eu le coup de foudre pour les vins du «biodynamiste» Jérôme Bretaudeau, installé dans le beau village de Gétigné, surplombant la Sèvre, connu pour son magnifique domaine de la Garenne Lemot, hommage aux paysages et à l’architecture italienne, sa villa néo-palladienne et son magnifique parc: deux blancs de gastronomie, un muscadet de haute voltige et un chardonnay, tous deux vinifiés en cuve ovoïde, merveilles de finesse et de minéralité. Même le simple muscadet «One shot of granit» 2015, mis en bouteille de manière précoce pour magnifier l’union du melon de Bourgogne et du granit, en gommant l’apport de tout élevage. Un très joli muscadet, qui appelle le coquillage, mais pas seulement.... Kaos rouge 2014, IGT Terre Siciliane : (Nerello Mascalese 85% e Nerello Cappuccio 15%). Ce vin résulte d’une vendange originale en trois passages: en début de maturité, en pleine maturité et en légère sur-maturité. 6 mois d’élevage en demi-muids de châtaignier, puis en cuve inox. Cuvée au fruit explosif, charnue, avec beaucoup de fraîcheur et d’équilibre. ������ Gaïa 2014 AOP Muscadet : L’élevage dynamique en cuve béton en forme d’œuf donne à ce Melon de Bourgogne toute la plénitude du terroir de Gabbro. La cuvée Gaïa est riche et délicate, puissante mais sobre. Les arômes d’agrumes mûrs (orange, citron) se lient à la minéralité et à l’iode. Finale fraiche et légèrement épicée. Vieillira magnifiquement. Bu jeune, le carafage lui profite. ETNELLA, Davide BENTIVEGNA Toutes les vignes de Davide Bentivegna, sur les contreforts de l’Etna, sont situées à une altitude entre 600 et 1000 m d’altitude, orientées NE, sur des sols volcaniques; elles bénéficient des conditons climatiques très particulières du lieu avec, en particulier, des écart de température entre le jour et la nuit de 16 degrés en moyenne. Adepte de la polyculture et du bio, Davide vinifie de manière spontanée, sans le moindre ajout (sinon, lorsque c’est nécessaire, d’infimes quantités de sulfites). La cuvée Kaos (blanc et rouge) porte ce nom en relation avec la théorie mathématique du chaos, qui, appliquée au vin, nous renvoie à l’imprévisibilité des millésimes. Et avec»Anatema», notre vigneron prononce sa sentence de malédiction à l’encontre des vinifications en fûts de chêne (seul le châtaignier étant d’usage sur l’Etna)! 33 ����� ��� Weingut RUDOLF TROSSEN, Kinheim-Kindel 34 Si la viticulture outre-Rhin est relativement respectueuse de l’environnement, la vinification utilise, elle, des doses de soufre plus qu’ « homéopathiques ». Rudolf Trossen, vigneron pionnier de la biodynamie (depuis plus de 40 ans), vinifie ses 3 cuvées « Purus » sans ajout de sulfites. Une fois le gaz carbonique dissipé (par précaution, les bouteilles dans lesquelles s’opère la fermentation malo-lactique, sont capsulées), les vins impressionnent par leur grande pureté. 35 ������� ��� 2NATURKINDER, Michael VöLKER & Melanie Dresse, Kitzingen Michael Völker et Melanie Drese, après des études de philosophie (Michael) et de judaisme (Melanie) et quelques années passées dans l’édition, notamment à Londres, sont rentrés au pays pour reprendre le petit domaine familial des Völker et y mener leur «Wine making project». Ils font partie du tout petit groupe de vignerons allemands travaillant de manière «naturelle». Précurseurs en Allemagne: sur leur 3 hectares de vignes dans la région de Würzburg, ces jeunes vignerons font de beaux vins, légers en alcool, non soufrés, non filtrés, ni collés, d’une grande « buvabilité ». «Fledermaus» 2014, un vin rouge de soif pour l’été, à base de pinot meunier vinifié en semi-carbonique, titrant 11.5% vol. alc.; ce dernier vin, par son nom, rend hommage non pas à l’immortel chef d’oeuvre de Johann Strauss, mais à l’espèce d’oreillard gris que Michael Völker et Melanie Drese ont entrepris de protéger (ces chauve-souris colonisent la bâtisse qu’entourent leurs vignes de «schwarzriesling» et, en échange de leur précieux guano, un fonds consacré à leur protection reçoit quelques «Pfennig» par bouteille vendue!) ���� ��� Enderle & Moll, Sven Enderle et Florian Moll, Münchweier 36 Le domaine connu sous le nom de Enderle & Moll, c’est juste deux mecs, une cave minuscule, un pressoir vertical, quelques hectares de vieilles vignes et enormément de «buzz». Même la vénérable Jancis Robinson les traite de vignerons «culte». Beaucoup de gens du métier pensent qu’ils font le meilleur pinot noir d’Allemagne. Ce qui est sûr c’est qu’ils travaillent à l’encontre de pratiquement tous les vignerons conventionnels de Bade, des grandes coopératives, bien sûr,, mais aussi des quelques domaines réputés qui continuent de ne jurer que par maturité, degré d’alcool et bois neuf. Leurs vignes sont parmi les plus anciennes de la région. Elles sont travaillées en bio et biodynamie. Tout le travail est manuel. Ils utilisent des fûts d’un à cinq ans venant du Domaine Dujac en Bourgogne. Leurs vins sont masculins, ne manquent pas de puissance, mais l’énergie qu’ils dégagent ne masque pas une texture satinée et beaucoup d’éclat. Ils ne copient en rien la Bourgogne, mais partagent avec elle un idéal de finesse dans l’expression du terroir Nous vous en dirons plus sur Sven Enderle et Florian Moll lorsque nous pourrons proposer des quantités plus importantes, très bientôt, on l’espère. Leurs vins sont difficiles à obtenir, se trouvent rarement proposés par les pourtant nombreuses grandes tables de la région, mais ont énormément de succès en Europe du Nord, aux Etats Unis et au Japon. hors « nature » 37 ��������� CHAMPAGNE JEAN-NOEL HATON, Damery La maison Haton qui, depuis 1928, a su maîtriser son indépendance et composer son propre vignoble à partir de grands crus réputés de Champagne, est aujourd’hui dirigée par Jean-Noël Haton qui tient à pérenniser son style de tradition et de qualité. Secondé par son fils Sébastien, il a développé une gamme de vins riche et gourmande qui s’adresse à tous les amoureux des petites bulles blondes. Chaque palais trouvera son bonheur dans le rosé, le Brut, la cuvée millésimée... Et chacun trouvera son avantage car la maison affiche encore des prix accessibles a propos du vin « nature » 38 • « Un vin nature, « c’est un vin qu’on a envie de boire et de reboire » Pierre Overnoy « Le vin nature, ce n’est pas une doctrine, c’est un idéal : l’idéal c’est de vinifier sans intrant, en respectant le terroir et le millésime » François Morel Cette démarche se veut triplement respectueuse : - respect de la nature : démarche biologique ou biodynamique - respect des raisins : vinification sans intrants et non interventionniste - respect du consommateur : aspect sanitaire, approche équitable, meilleure buvabilité et digestibilité – sans nuire à la stabilité et durée de vie du vin. Le vigneron « nature » se démarque des pratiques productivistes ; son objectif est de retrouver l’expression naturelle des terroirs et le caractère vivant du vin. Un terroir c'est : • des ceps de vignes choisis et intégrés dans un écosystème • un sol labouré • la nature du sous-sol dans lequel les racines de la plante se nourrissent • la microflore du sol, nourriture de la plante • un vigneron et des techniques de travail plus ou moins interventionnistes • un domaine de petite dimension Un vin «nature», c'est un vin élaboré : • à partir de raisins mûrs issus de l’agriculture biologique ou biodynamique ayant subi le minimum de manipulations et exempts de tous produits chimiques ou de synthèse. Le vin « nature » (ou « vin naturel » ou « vin vivant ») s’oppose au vin conventionnel, ou industriel, ou « technico-chimique » (pour lequel le raisin est cultivé et le vin est élaboré avec l’aide de produits de la chimie industrielle). On peut le définir comme un vin issu de raisins de l’agriculture biologique (certifiée ou pas) et vinifié de la façon la plus naturelle possible. Il relève d’une démarche personnelle du vigneron, d’un projet et non de principes, de règles fixes, ou même d’une loi qui, par sa portée universelle, implique un nivellement et dont il faudrait simplement respecter les règles. • à partir de raisins vendangés manuellement. • avec des levures et bactéries naturelles ou indigènes. • sans utiliser d’intrants oenologiques chimiques visant à accélérer la stabilisation ou modifier les jus. • avec des techniques douces et respectueuses de l’environnement. • sans l’usage du soufre ou avec des dosages homéopathiques (jusqu’à 5 fois moins de soufre pour les vins rouges et 10 fois moins pour les vins blancs que les dosages autorisés par la réglementation UE) 39 40 Les «vins bio» : sur le système foliaire de la plante • proviennent de vignes cultivées selon un cahier des charges précis sans désherbage chimique et sans utilisation de produits de traitement de synthèse • recherche une optimisation de l’expression du terroir • tient compte des cycles lunaires ayant une influence sur la croissance et • sont issus d’une production agricole basée sur le respect du vivant et des cycles naturels • sont contrôlés et certifiés par des organismes privés gestionnaires de marque et liés au label AB • (jusqu’à il y a une date récente) sont des vins dont les raisins sont certifiés « issus de l’agriculture biologique », mais dont le reste de l’élaboration a pu connaître des interventions fort éloignées des méthodes naturelles (par exemple: vendanges mécaniques, ajout de levures industrielles et de produits aromatisant le vin, chaptalisation, (dés)acidification, sulfitage aux normes européennes. Le terme « vin bio » était donc, jusqu’au millésime 2012, utilisé de manière aberrante. Seul le raisin pouvait être bio. • seront 100% bio à partir de la récolte 2012 (auparavant la vinification n’était pas réglementée) et distingués par un logo de l’Union Européenne. A noter, cependant : La nouvelle réglementation a le mérite de mettre quelques garde-fous face à des abus, mais son cahier des charges est bien trop permissif pour garantir quoi que ce soit au consommateur. Quelques rares pratiques oenologiques sont interdites, mais l’utilisation des levures et additifs industriels est autorisée et les niveaux de SO2 restent quant à eux très « confortables ». Les industriels du vin et leurs distributeurs sont les grands gagnants de cette nouvelle réglementation, au détriment des vignerons artisans et des consommateurs. Elle crée une confusion dans l’esprit du consommateur qui, sous le vocable « vin bio » amalgamera les vins des industriels du vin dont le seul objectif est d’augmenter leurs marges bénéficiaires et les vins des vignerons qui considèrent le bio comme un chemin vers l’excellence. La viticulture biodynamique : • se base sur des pratiques agricoles durables et l’utilisation d’outils légers qui respectent la vie du sol • a pour but de renforcer la plante en améliorant les échanges entre les micro-organismes du sol et le système racinaire de la vigne • a pour objectif de dynamiser les effets bénéfiques de la lumière solaire la vie des plantes • utilise des composts organiques et autres préparations à base de plantes destinés à nourrir les êtres vivants du sol. a propos de La dégustation des vins « nature » • Un vin « nature » est un vin libre, qu’il faut parfois apprivoiser. Un vin sensible, parfois sur le fil du rasoir, pour lequel la notion de fruit et de minéralité prend tout son sens. Sa dégustation implique une remise en question des « grilles » d’analyse et de dégustation, voire une rééducation des papilles et du cerveau, pour parvenir à une émotion qui ne soit pas conditionnée par l’étiquette ou les modes oenologiques convenus et, par exemple, accepter comme on le faisait jadis les particularités annuelles du climat. En l’absence de sulfites ajoutés, certaines cuvées, à l’ouverture, peuvent avoir un « nez » pas forcément très agréable (réduction, animal,…). C’est pourquoi il est conseillé de carafer le vin avant dégustation ; suite à cela, le vin pourra développer une complexité aromatique et, surtout, gustative, optimale . Un vin "nature" peut même parfois être légèrement gazeux (sensation de toutes petites bulles en bouche). Il ne faut alors pas hésiter, avant de le carafer pour l’oxygéner, à secouer quelques secondes la bouteille. D'une manière générale, secouer le vin en carafe, même en l'absence de bulles (!), est tout à fait bénéfique. Contrairement à certaines idées reçues, le vin « nature » vieillit bien, pour autant qu’il soit correctement entreposé (max 14-15° C). Une fois la bouteille ouverte, il se conserve généralement très bien quelques jours durant. Le vin naturel est un produit qu’il faut savoir apprécier, découvrir. Il possède une grande buvabilité (vilain mot, bien « parlant », pourtant) et une incroyable digestibilité. Contrairement aux vins conventionnels, plus ‘chimiques’ et plus formatés, chaque bouteille peut vous ravir, vous étonner, vous apporter un plaisir original… et sain. 41 a propos du soufre 42 • Le soufre joue un rôle primordial dans la nature. On en trouve, de manière naturelle, une petite proportion dans le raisin luimême. De même, dans le cycle de la fermentation du jus de raisin, les levures en produisent une petite quantité . Mais le soufre dont on parle ici, c’est celui ajouté lors de la vinification. Antiseptique, antioxydant, il est quasiment irremplaçable (même si une micro-poignée de vignerons « nature » parvient à produire des vins qui en sont totalement dénués). Mais le soufre, non seulement détruit des qualités du vin, il peut être néfaste pour la santé. Le vrai débat est donc celui du dosage (*). Des règlementations ont tenté de plafonner l’adjonction de soufre (ou dioxyde de soufre) lors de la vinification et de lutter contre de fréquents abus, généralement dus à la paresse et à la facilité. Par exemple, dans le cas de vendanges avec pourriture, de vinification bâclée ou mal maîtrisée, on matraque au SO2 et plus rien ne bouge ! Un dosage très généreux est également requis pour permettre au vin de supporter les conditions catastrophiques d’entreposage et, surtout, d’exposition dans les rayons des grandes surfaces. Les vignerons consciencieux , en particulier les vignerons « nature » cherchent à limiter au maximum l’adjonction de SO2, pour prolonger et préserver la qualité du travail jusque- là réalisé, à la vigne comme au chai. Leur travail est plus difficile et comporte plus de risques que celui du vigneron conventionnel, même si une vendange saine, une fermentation complète, une bonne acidité, des manutentions réduites au minimum, un élevage important sur lies, permettent de diminuer très sensiblement, voire totalement, l’usage des sulfites. Niveaux de soufre dans les différents types de vin Les vins rouges n’ont pas besoin de sulfites ajoutés car ils contiennent des antioxydants naturels provenant de la peau des raisins et des rafles pendant la fermentation. Les vignerons conventionnels en ajoutent de toute façon. Les vins blancs et rosés ne contiennent pas d’antioxydants naturels car les peaux et rafles des baies n’entrent pas en contact avec le jus. Afin d’obtenir le même niveau de soufre libre, le dosage doit être légèrement supérieur. Les vins liquoreux ont la plus grosse dose de soufre car le sucre se combine avec une grande proportion du soufre ajouté. 43 La réglementation des taux de soufre présents dans un vin La loi européenne impose aux vignerons d’ajouter la mention « contient des sulfites » sur tous les vins contenant plus de 10 mg/l de dioxyde de soufre. Cela ne donne pas une information très utile ; d’abord, parce que ce taux inclut quasiment tous les vins ; ensuite, parce qu’il n’y a aucun moyen de connaître si le vin en question possède 11mg/l ou 200 mg/l. Pour le vin rouge, la loi européenne tolère jusqu’à 160 mg/l de SO2. Un groupement comme « Demeter » préconise 70 mg/l, la nouvelle règlementation européenne pour les vins bio tolère 100 mg/l (pour les rouges ayant moins de 2g/l de sucres résiduels) - pour le vin blanc et rosé : la loi européenne tolère jusqu’à 210 mg/l, « Demeter » 90 mg/l, la nouvelle règlementation européenne pour les blancs ayant moins de 2g/l de sucres résiduels : 150 mg/l Un bon vin « nature », même s’il a connu une légère adjonction de soufre à la mise en bouteille, aura des niveaux de plus de 50% inférieurs à ceux imposés par les organisations biologiques les plus strictes. (*) Le SO2 le plus intéressant est le SO2 « libre ». En effet, lors de l’adjonction de SO2, une partie (environ les 2/3 – le SO2 « combiné ») se combine avec d’autres éléments contenus dans le vin. Le SO2 restant est le SO2 libre qui, seul, possède les précieuses vertus antiseptiques et antioxydantes . Design graphique & photographies : Victor Cornec www.victorcornec.fr