batteries au lithium
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LITHIUMBATTERIEN BRANDGEFAHREN UND SICHERHEITSRISIKEN BATTERIES AU LITHIUM SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM : CONNAÎTRE LES RISQUES ET MIEUX PRÉVENIR LES SINISTRES VERSION 1 JULLIET / 2016 Version 1 – April / 2016 2 et Dr. Michael Buser, Risk Experts Risiko Engineering GmbH, Wien Dr. Jochen Mähliß, Batteryuniversity GmbH, Karlstein SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM Tous les droits, notamment les droits de diffusion, de reproduction et de traduction, de réimpression et de copie, quelle qu’en soit la nature, ainsi que de stockage dans un système informatique ou de publication en ligne, même partielle, restent exclusivement réservés aux auteurs. La réimpression totale ou partielle n’est autorisée qu’avec l’accord express préalable par écrit des auteurs. Il convient de préciser que toutes les indications contenues dans cette publication ne sont pas garanties malgré tout le soin apporté et qu’une responsabilité des auteurs est exclue. Version 1 – Julliet / 2016 3 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM 4 Version 1 – Julliet / 2016 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM SOMMAIRE 1 Batteries au lithium : transformation d’énergie chimique en énergie électrique 1.1Bases 1.2 Pourquoi le lithium ? 1.3 Batteries lithium-métal 1.4 Batteries lithium-ion 1.5Applications 6 6 6 8 9 10 2 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 11 12 12 13 15 15 Considération technique à propos de la sécurité : risques et dangers Comportement thermique Thermal runaway (emballement thermique) Composants et produits de décomposition en cas d‘incendie Risques électriques Causes des feux de batterie 3Premiers secours sur place : sapeurs pompiers et services de sauvetage 3.1 Risque lié à un accumulateur d’énergie après un accident 3.2 Risques d‘incendie 3.3 Risques chimiques 3.4 Procédures sur le lieu d‘accident 3.5 Indications complémentaires 17 17 18 19 19 19 4Prévention classique des sinistres : règles de sécurité générales et mesures de protection 4.1 Sécurité incendie dans les bâtiments 4.2 Mesures de protection organisationnelles 4.3 Systèmes de sécurité techniques de l‘installation 20 20 21 21 5Prévention des sinistres typiques de l‘application : règles de sécurité spécifiques au produit et mesures de protection 5.1 Dispositifs de protection et de surveillance sur la batterie 5.2 Vélos électriques et pédélecs : exigences spéciales et mesures de sécurité 5.3 Stockage : batteries et produits fonctionnant avec une batterie 5.4 Transport : route, rail, eau, air 5.5 Élimination : recyclage et gestion des déchets 23 23 24 25 26 30 6Perspective 32 7Conclusion 33 Version 1 – Julliet / 2016 5 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM 1 BATTERIE AU LITHIUM : TRANSFORMATION DE L’ÉNERGIE CHIMIQUE EN ÉNERGIE ÉLECTRIQUE 1.1Bases Les batteries sont des accumulateurs d’énergie chimique qui peuvent délivrer au cours d’une réaction électrochimique la charge accumulée sous la forme d’une énergie électrique. La transformation directe de l‘énergie chimique en énergie électrique occupe les hommes déjà depuis plus de 2000 ans. Les premières sources de courant électrochimiques étaient déjà utilisées quelques siècles avant notre ère pour dorer les objets métalliques. Aujourd’hui, il existe pour les applications les plus diverses un nombre quasi incalculable de types de batterie qui se différencient en cathode, anode, électrolyte et par leur forme de construction, taille et performances. Il existe une profusion de combinaisons possibles de composants différents dont la description et le catalogage est difficile à mettre à jour en raison de leur évolution technique extrêmement rapide. Le terme batterie désignait à l’origine l‘interconnexion de plusieurs cellules isolées. Cependant entre-temps le terme a changé de signification et signifie également une cellule isolée (une batterie unicellulaire). Pour cette raison, les batteries au lithium gagnent de plus de plus de terrain dans tous les domaines de la vie quotidienne. Elles sont utilisées de préférence en tant qu’alimentation électrique indépendante du réseau ou comme batteries-tampon d’appareils électriques. Le boom notamment des petites applications électroniques (smartphones, notebooks, caméras, etc.) a entraîné une propagation massive de batteries au lithium. Mais les batteries au lithium font également l’objet d’une demande croissante pour l’utilisation de petits appareils de jardin et d’outils électriques, accumulateurs d’énergie stationnaires pour l’alimentation domestique autonome, chariots élévateurs et voitures électriques. L’application des batteries au lithium dans le domaine de l’automobile fait l’objet d‘un développement tout simplement exponentiel (par ex. moteurs hybrides, moteurs électriques haute tension, etc.). Dans le domaine de la mobilité électrique, 1 million de véhicules électriques en tout doivent circuler par exemple en Allemagne d’ici 2020 (6 millions d‘ici 2025). 1.2 Pourquoi le lithium ? Comparées aux systèmes de batteries conventionnelles, les batteries au lithium sont une jeune technologie. Malgré leur introduction relativement récente sur le marché, elles représentent la plus importante croissance sur le marché dans le domaine des batteries d‘appareils et ont supplanté avec succès les systèmes concurrents. Différentes analyses de marché présentent des pronostics selon lesquels la demande en batteries au lithium ne cesse de progresser. Le lithium est l’élément solide le plus léger dans le tableau périodique (masse atomique 6,941 g/mol ; densité 0,53 g/cm3) et possède le potentiel électrochimique le plus faible de tous les métaux (-3,04 V vs électrode d’hydrogène standard). La haute capacité qui en résulte de par le poids et les tensions élevées de la cellule combinées à différents matériaux cathodiques en font le matériau d’électrode idéal pour les accumulateurs d’énergie chimique. 6 La désignation « batterie au lithium » est le terme générique pour un grand nombre de systèmes de batterie différents dans lesquels le lithium est utilisé sous une forme pure ou lié comme matériau actif de l‘électrode de batterie. On distingue essentiellement deux différents types de batterie. Tandis que les batteries primaires au lithium (batteries lithium-métal) ne sont en général pas rechargeables et donc prévues pour un seul usage, les batteries secondaires au lithium (batteries lithiumion ou accumulateurs lithium-ion) permettent une transformation plusieurs fois réversible de l‘énergie chimique en énergie électrique afin de pouvoir les réutiliser. Version 1 – Julliet / 2016 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM Système Lithium-métal Lithium-ion Lithium-dioxyde de manganèse Lithium-dioxyde de soufre Lithium-chlorure de thionyle Lithium-dioxyde de cobalt Lithium-polymère Lithium-ferphosphate Type Primaire Primaire Primaire Secondaire Secondaire Secondaire Utilisation Cellule Cellule Cellule Batterie Batterie Batterie Composants Li/solvants organiques, LiClO4/MnO2 Li/solvants organiques, LiClO4/SO2 Li/LiAlCl4 in SOCl2/ SOCl2(C) Li(C)/ solvants organiques, sel conducteur LiPF6/ LiCoO2 Li(C)/ électrolyte polymère/ LiMOx Li(C)/solvants organiques, sel conducteur LiPF6/LiFePO4 Tension 3,0 V 3,0 V 3,7 V 3,7 V 3,6 V/3,7 V 3,2 V Densité énergétique 290 Wh/kg 220 Wh/kg 650 Wh/kg 180 Wh/kg 120-210 Wh/kg 120 Wh/kg Application Petits appareils portables Teneur énergéPresque uniquement dans le tique très élevée, faible décharge secteur militaire spontanée et bon comportement à basse température Téléphones mobiles, notebooks Téléphones mobiles, PDA et notebooks, modélisme Pour des applications à hautes performances Particularité Densité énergétique élevée et bon comportement à basse température, bon marché Capacité de charge élevée et bon comportement basse température Densité énergétique élevée La structure cellulaire permet la fabrication de cellules fines en feuilles et une forme avantageuse Forte sécurité intrinsèque Densité énergétique très élevée, utilisation prinicipalement dans le domaine millitaire à cause des composants aggressifs Les avantages des batteries au lithium par rapport aux accumulateurs d’énergie chimique conventionnels proviennent des paramètres de performances électrochimiques : nn La tension élevée des cellules de lithium permet la construction de batteries avec une seule cellule. Les petites applications électroniques mobiles modernes (par ex. téléphones mobiles) fonctionnent aujourd’hui exclusivement avec des batteries lithium-ion dotées uniquement d’une seule cellule. Version 1 – Julliet / 2016 nn Les batteries lithium-ion ne connaissent pas d’effet mémoire contrairement aux accus conventionnels (perte de capacité dû à un chargement/déchargement incomplet) et atteignent une efficacité élevée qui peut atteindre 95 % (rapport entre le volume de décharge et le volume de charge). nn La large plage de température à laquelle fonctionnent parfaitement les batteries au lithium (-20 °C à +70 °C), notamment le bon comportement à basse température et la faible décharge spontanée (capacité de stockage) rendent les batteries au lithium irremplaçables dans de nombreux domaines d‘application. 7 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM 1.3 Batteries lithium-métal Les piles lithium-métal non rechargeables sont proposées aux tailles habituelles dans le commerce pour les piles traditionnelles : piles-bouton CR2032, micro (AAA), mignon (AA), baby (C), mono (D), bloc 9 V. Elles comportent des tensions relativement hautes, des énergies spécifiques élevées, même en cas de basses températures, et une faible décharge spontanée (durée de conservation > à 10 ans). nn Privé : montres, petites applications électroniques nn Industrie : points de mesure nn Technique de sécurité : détecteurs de fumée longue durée nn Véhicules automobiles : systèmes de sécurité, systèmes de communication, commande moteur, télématique, contrôle de pression pneumatique, etc. chlorure d’argent, etc.) est appropriée comme matériau cathodique. Le système lithium-métal le plus largement répandu au niveau commercial est la pile lithium-dioxyde de manganèse (LiMnO2) utilisée très souvent sous une forme de construction plate et ronde comme pile-bouton ou sous une forme cylindrique comme pile ronde. Elle possède une tension nominale de 3,0 V et trouve son utilisation principalement dans les petites applications électroniques (par ex. montres, calculatrices, etc.). On utilise du lithium métallique comme matériau d‘anode. Parmi les types commerciaux courants, on distingue principalement le matériau cathodique et l‘électrolyte utilisé. Les solvants organiques (par ex. carbonate de propylène, carbonate d’éthylène, acétonitrile, γ-Butyrolactone) ou les composés inorganiques (par ex. chlorure de thionyle) ainsi que les électrolytes[...] solides, les électrolytes polymères ou les sels fondus sont utilisés habituellement comme électrolytes. Pour augmenter la conductivité, des sels conducteurs fluorés comme LiBF4, LiCF3SO3 ou LiN (SO2CF3)2 sont ajoutés à l‘électrolyte. Une série de matériaux organiques et inorganiques (par ex. dioxyde de soufre, chlorure de thionyle, sulfite de fer, sulfite de cuivre, dioxyde de manganèse, Il y a plus de 40 ans déjà, les premières versions de piles rechargeables avec des électrodes lithium-métal furent testées en plus des piles lithium-métal 8 rechargeables qu’une seule fois. Toutefois, l’inconvénient majeur de ces premières piles lithium-métal rechargeables était le manque de maîtrise des processus réactionnels électrochimiques sous la forme de courts-circuits locaux et le risque inhérent en matière de sécurité. En outre, la réversibilité exigée (décharge/recharge) plaçait leur développement devant de grands défis. Comme le lithium s’use quasiment lors du processus de déchargement et qu’une électrode en lithium-métal se dissout pratiquement, il n’existe plus de possibilité pour le processus de chargement inverse de reconstruire la géométrie de l‘électrode. En conséquence, une électrode en lithium-métal est, en dépit de la théorie électrochimique, peu adaptée à l’utilisation dans une batterie secondaire rechargeable pour des raisons techniques d‘application. Des développements récents dans le domaine des batteries lithium-polymère semblent avoir trouvé des solutions à ce problème de manque d’intégrité de l‘électrode. C’est pourquoi, des batteries secondaires sont utilisées également depuis quelque temps avec une électrode en lithium-métal. Version 1 – Julliet / 2016 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM 1.4 Batteries lithium-ion Les piles lithium-ion rechargeables existent sous diverses formes de construction : Pile ronde : les différentes couches de cellules sont empilées les unes au-dessus des autres, puis enroulées autour d’un mandrin. L’enveloppe cylindrique de la pile (jelly roll) est ensuite emballée dans un boîtier solide qui représente habituellement le collecteur de courant pour l’électrode négative. L’électrode positive est formée avec le couvercle de la pile, isolé par le boîtier. Pile prismatique : il s’agit le plus souvent ici, comme pour les piles rondes, de cellules enroulées. Contrairement aux piles rondes, la pile n’est pas enroulée autour d’un mandrin, mais enroulée à plat. L’enroulement à plat ainsi créé est ensuite emballé dans un boîtier prismatique. L’électrode, isolée par le boîtier, entre en contact avec le couvercle du boîtier. Cellule pouch : celle-ci est appelée également cellule « coffee-bag » à cause de sa ressemblance extérieure à du café en poudre emballé sous vide. Cette forme de cellule ne possède pas de boîtier solide contrairement aux deux autres types de piles, mais seulement une feuille d’aluminium Version 1 – Julliet / 2016 recouverte de plastique comme enveloppe. Afin de garantir malgré tout une certaine stabilité et une forme égale, celle-ci doit être assurée par la structure de l’empilement des cellules. On peut réaliser cela en utilisant des empilements de cellules par couches à la place des enroulements utilisés. Les batteries lithium-ion rechargeables possèdent des performances spécifiques et une densité énergétique élevées et n‘ont pas d’effet mémoire ou seulement très peu en cas de lithiumfer-phosphate. nn Privé : téléphones mobiles, notebooks, caméras, jouets nn Industrie : outils électriques portables, alimentations électriques de sécurité, systèmes d’urgence nn Mobilité électrique : voitures automobiles, véhicules utilitaires, vélos électriques, etc. nn Mémoire tampon : photovoltaïque La percée commerciale de la technologie des batteries au lithium rechargeables a été réalisée avec l’introduction sur le marché d’une cellule qui renonçait totalement au lithium métallique, la batterie lithium-ion. A la place du lithium métallique, on utilise des composés d’insertion au lithium (intercalations). Dans ce système, le ma- tériau actif est en mesure d‘intercaler le lithium de manière réversible aussi bien sur le côté de la cathode que sur le côté de l‘anode. L’électrode négative comporte ici souvent une modification du carbone avec une structure en couches (par ex. graphite) à la place du lithium négatif comme matériau actif. Au regard des exigences en matière de densité énergétique, tension de la cellule et durée de vie des cycles ainsi que d‘une stabilité de forme suffisante des électrodes, les systèmes de batterie employant comme électrode un oxyde de métal de transition au lithium de type LiXO2 (X = Co, Ni, Mn) où notamment du dioxyde de cobalt (LiCoO2, LCO) doté de lithium est utilisé, ont largement fait leurs preuves jusqu‘ici. Des solvants organiques anhydres (par ex. carbonate d’éthylène, carbonate de diéthyle, etc.) sont utilisés comme électrolyte pour les cellules secondaires au lithium ainsi que des polymères de fluorure de polyvinylidène (PVDF) ou de fluorure de polyvinylidène-hexafluoropropylène (PVDF-HFP) dans lesquels des sels conducteurs fluorés tels que LiPF6 ou LiBF4 sont dissous. 9 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM 1.5 Applications Les avantages des batteries au lithium rechargeables par rapport aux accumulateurs d’énergie chimique conventionnels (batteries plomb-acide, batteries nickel-cadmium batteries nickel-métal-hydrure) proviennent des paramètres de performances électrochimiques. La tension élevée des cellules lithium-ion de 3,6/3 ,7 V permet la construction de batteries avec juste une seule cellule. Les téléphones mobiles modernes fonctionnent aujourd’hui exclusivement avec une batterie lithium-ion et ne sont dotés que d’une seule batterie. Une batterie à base d’électrodes en nickel traditionnels aurait besoin pour la même application de trois cellules de 1,2 V montées en série. En outre, elles ne présentent pas ou extrêmement peu d’effet mémoire (perte de capacité dû à un chargement/déchargement incomplet par rapport aux accus conventionnels) et permettent un rendement élevé proche de 95 % (rapport entre le volume de décharge et le volume de charge). La large plage thermique à laquelle les batteries au lithium peuvent être utilisées (-40 °C bis +70 °C), notamment le bon comportement à basse température et la faible décharge spontanée (durée de conservation supérieur à 10 ans) rendent les batteries au lithium irremplaçables dans de nombreux domaines d’application. Les applications de la batterie au lithium sont classées principalement en trois catégories en fonction de leur puissance : 10 Batteries de petite puissance pour de petites applications électroniques mobiles Les premières batteries au lithium produites en grand quantité étaient utilisées principalement dans les petites applications électroniques mobiles. Le boom notamment dans le segment téléphones mobiles, caméras numériques et notebooks a entraîné une propagation massive des batteries au lithium. Les batteries au lithium utilisées offrent une durée de fonctionnement supérieure pour un poids en même temps plus faible. Dans les entreprises de transformation ou les installations de production, les batteries au lithium modernes sont utilisées dans les domaines les plus divers. Notamment pour les machines-outils portables (visseuses sans fil, perceuses sans fil, etc.), mais l’utilisation de batteries lithium-ion est aussi indispensable pour la technique d’éclairage mobile, les appareils de commande mobiles et la technique de communication mobile. Batteries de puissance moyenne pour des applications de performances moyennes Les batteries lithium-ion gagnent de plus en plus de terrain, notamment pour l’utilisation dans le segment des petits véhicules (Light Electric Vehicles, LEV) comme accumulateur d’énergie pour vélos, scooters, tondeuses à gazon, chariots élévateurs, etc. Batteries de puissance élevée (batteries haute énergie) pour des véhicules automobiles à moteur électrique L’industrie de la batterie lithium-ion connaît un accroissement rapide dans le domaine automobile (par ex. moteurs hybrides, moteurs électriques à haut voltage, etc. Le « plan de développement national Mobilité électrique » adopté par le gouvernement fédéral allemand en 2009 ambitionne une hausse substantielle de la part de véhicules automobiles à moteur électrique. L’Allemagne doit devenir par conséquent le numéro 1 mondial dans le domaine de la mobilité électrique et un million de véhicules électriques doivent circuler sur les routes allemandes d’ici 2020. Les batteries lithium-ion modernes pour les véhicules automobiles atteignent une densité énergétique de plus de 120 Wh/kg (en comparaison : les batteries automobiles plomb-acide atteignent env. 30 Wh/kg. Les applications de plus en plus importantes nécessitent naturellement des systèmes de stockage de plus en plus grands qui ont, d’une part, une teneur énergétique bien plus élevée et qui sont, d’autre part, en mesure de fournir de grandes performances. Afin d’atteindre les tensions élevées de plusieurs centaines de volt sur les systèmes de batterie performants à haute énergie, les cellules sont montées ensemble en parallèle et en série dans les modules de batterie, conformément aux exigences en matière de courant et de tension, ces modules étant eux-mêmes connectés habituellement encore une fois à une unité modulaire de batterie. Version 1 – Julliet / 2016 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM 2 CONSIDÉRATION TECHNIQUE À PROPOS DE LA SÉCURITÉ : RISQUES ET DANGERS L’utilisation de certains composés chimiques en rapport avec des densités énergétiques élevées et l’utilisation d’une électronique de commutation (possible défaut technique) nécessaire aux batteries secondaires sont à l’origine de dangers potentiels spécifiques sur les batteries au lithium qui exigent une considération particulière en matière de sécurité. En raison de résultats spectaculaires, la possible problématique des batteries lithium-ion, mais aussi des batteries lithium-métal, fut rendue publique, ce qui entraîna entre autres des rappels massifs de notebooks et de smartphones ces dernières années. nn Le 3 septembre 2010, le vol 6 d’UPS Airlines, un Boeing 747-40, s’écrasa à proximité de l’aéroport de Dubaï sur le trajet de l’aéroport international de Dubaï vers l’aéroport de Cologne-Bonn en causant la mort de deux membres d’équipage. Version 1 – Julliet / 2016 Comme origine de l’accident, un incendie fut constaté au niveau du fret dans lequel se trouvaient des batteries lithium-ion et des batteries lithium-métal. nn Après le vol d’un Boeing 787 (Dreamliner) le 7 janvier 2013 de Narita/Japon vers Boston/USA, un incendie se déclara à l’aéroport de destination en raison d’une batterie lithium-ion victime d’un emballement thermique (thermal runaway). Le 12 juillet 2013, l’incendie d’une batterie lithium-métal non rechargeable dans un émetteur de localisation d’urgence (ELT) se déclara sur l’aéroport Heathrow de Londres dans un Boeing 787 également. nn Le 6 novembre 2013, un troisième incendie de la voiture électrique Tesla, modèle S, se produisit. Une batterie se distingue en ce qu’elle fournit l’énergie stockée chimiquement lors du déchargement sous la forme d’énergie électrique. Dans le cas d’un emballement thermique (thermal runaway), toute l’énergie n’est toutefois pas fournie de façon contrôlée en tant qu’énergie électrique, mais de façon non contrôlée sous la forme d’énergie thermique. Il faut tenir compte ici qu’une batterie lithium-ion peut libérer en cas de défaillance env. 7 à 11 fois l’énergie stockée électriquement. En raison du processus de production de chaleur, la réaction même se renforce et cause une surchauffe critique de la batterie. A cela s’ajoute que certains des matériaux cathodiques utilisés à haute température se désintègrent. Cette réaction produit également de la chaleur (exotherme) et libère en plus l’oxygène lié qui rend un incendie très difficilement maîtrisable en cas de développement du feu. Un tel incendie ne peut pas être éteint avec les méthodes d’extinction conventionnelles. 11 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM 2.1 Comportement thermique La température de service optimale des batteries au lithium se situe entre 20 °C et 40 °C. A cette plage de température, la batterie lithium-ion possède les performances les plus élevées pour un vieillissement en même temps encore tolérable. En cas de températures négatives, un endommagement irréversible des cellules peut se produire à cause par ex. du dépôt de lithium pur sur l’anode (appelé placage du lithium). Cela provoque dans le pire des cas un court-circuit interne. La plupart des cellules lithium-ion ne sont pas conçues pour des températures de service et de stockage supérieures à 60 °C. Lorsque la température augmente, les batteries au lithium réagissent par une montée en pression dans la cellule, l’expulsion de gaz inflammables, l’incendie de cellule menant jusqu’à la combustion explosive spontanée de la batterie (emballement thermique). Dans quelle mesure estce dangereux de laisser traîner en été un téléphone mobile ou un ordinateur portable entièrement chargé dans la voiture en plein soleil, car les températures ici peuvent atteindre 80 °C ? L’utilisation directe est encore plus problématique à ces températures élevées et entraîne encore un autre échauffement et endommagement ou une défaillance. nn 70 °C : échauffement spontané de l’anode en graphite et de l’électrolyte. Les composants à point d’ébullition bas de l’électrolyte commencent à s’évaporer et entraînent une montée en pression qui peut faire exploser la cellule. nn 130 °C : le séparateur en PE, PP ou PE/PP obture les pores (« shutdown »). Le séparateur fond, échauffement supplémentaire en raison du court-circuit. Hausse auto-catalytique de la température. nn 150-250 °C : certains matériaux cathodiques se désintègrent déjà à ces températures et émettent de la chaleur et de l’oxygène au cours d’une réaction exothermique qui peut entraîner un emballement thermique. Le matériau cathodique réagit de façon exothermique avec l’électrolyte (décomposition). Hausse de la pression dans la cellule due à l’évaporation et aux gaz de décomposition. Gonflement du boîtier de cellule et éventuellement ouverture (les gaz de décomposition qui s’échappent sont inflammables). nn 660 °C : fonte du collecteur de courant en aluminium (cathode). Libération de graphite avec risque possible d’explosion de poussière. Poursuite de la hausse des températures auxquelles la feuille d‘aluminium de l’électrode positive commence à brûler (feu de métaux). 2.2 Thermal Runaway (emballement thermique) L’emballement thermique est une réaction chimique exothermique qui se renforce d’elle-même, où l’on peut atteindre très vite de très hautes tem- 12 pératures et que le lithium intercalé luimême chimiquement peut enflammer (feu de métaux). Version 1 – Julliet / 2016 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM 2.3 Composants et produits de décomposition en cas d’incendie Les cellules au lithium sont en général encapsulées hermétiquement, c.-à-d. fermé de manière étanche aux gaz, de façon à ce qu’aucun composant ne puisse s’échapper durant le fonctionnement régulier normal Cependant, si le boîtier est endommagé mécaniquement ou si une charge thermique se produit suite à un incendie, différentes matières corrosives, toxiques et cancérigènes, mais aussi des composants combustibles, peuvent s’échapper sous la forme de poussière, de gaz ou de liquide. Lithium-métal : les batteries primaires lithium-métal comportent des risques potentiels qui proviennent principalement de l’emploi du lithium-métal. Le lithium est hautement réactif et est enclin à de violentes réactions auto-catalytiques. En outre, le lithium possède une température de fusion comparativement basse (181 °C), le lithium fondu pouvant entraîner des états incontrôlés dans le corps de la batterie. Si la température locale dépasse le point de fusion du lithium, par exemple suite à un défaut technique, des réactions « explosives » du métal peuvent se produire avec l’électrolyte. Hydrogène (danger gaz détonant) : le contact avec l’eau notamment (par ex. eau d’extinction) représente un autre danger du lithium-métal. Les éléments de la molécule d’eau (H2O) sont immédiatement décomposés ici par la réactivité élevée du métal alcalin qui peut entraîner la formation d’hydrogène gazeux (H2). Comme les mélanges hydrogène/air sont inflammables dans une proportion très large (4 à 75 % du vol. de H2 dans l’air) et qu’ils n’ont besoin en plus que d’une très faible énergie d’allumage, de faibles décharges électrostatiques ou des étincelles électriques (par ex. interrupteur d’éclairage) suffisent déjà comme source d’inflammation pour déclencher une explosion de gaz détonant. Version 1 – Julliet / 2016 Même si le lithium n’est pas présent dans les batteries secondaires comme métal pur, mais comme composé chimique (à l’état chargé par ex. comme composé d’intercalation du lithium ou à l’état déchargé comme lithium-dioxyde de cobalt, LiCoO2), la formation d’hydrogène gazeux peut également se produire durant ces modifications du lithium au contact de l’eau. Un autre danger par rapport à l’eau provient du potentiel d’électrode ou de la tension continue entre les deux pôles de batterie. Même si avec une cellule intacte et entièrement encapsulée la probabilité que le corps d’électrode interne (lithium) entre en contact avec l’eau soit très faible, la seule tension de l’électrode entre les deux pôles de cellule peut suffire à décomposer les éléments constitutifs de l’eau (réaction de décomposition d’Hoffmann). Chacun se souvient de ses cours de chimie à l’école où l’on plongeait au cours d’une simple expérience de laboratoire des piles usuelles dans un récipient d’eau salée pour démontrer ensuite la formation d’hydrogène gazeux avec l’échantillon de gaz détonant. Si l’on applique dans la pratique les connaissances issues de l’expérience en laboratoire, il existe – lorsque les piles ou les batteries chargées sont complètement recouvertes d’eau d’extinction ou rincées avec l’eau d’extinction s’écoulant dans un bassin collecteur - le risque de formation d’hydrogène gazeux et donc d’une explosion de gaz détonant à cause de la tension continue entre les pôles de batterie. Graphite : l’emballement thermique de grands types de cellule provoque en partie une libération importante de graphite. D’une part, il existe ici, notamment dans des pièces, un risque d’explosion de poussière de graphite et d’autre part une contamination de la pièce avec de la poussière de graphite conductrice et la détérioration des appareils électriques et électroniques en raison de courts-circuits. Métaux lourds : du fait de l’utilisation fréquente dans les batteries secondaires d’oxyde de la série des métaux dits de transition (cobalt, nickel, manganèse), il faut s’attendre en cas d’incendie à des produits de réaction sous forme de poussière ou à des résidus de ces matières en partie nocifs pour la santé (cobalt) ou toxiques (nickel) dans les cendres et la fumée d’incendie. Concernant les composés du cobalt, une exposition de 25 milligrammes seulement peut déjà causer chez l’homme des maladies de la peau, de la langue et de l’estomac, des affections hépatiques, cardiaques et rénales et des tumeurs cancéreuses. L’inhalation de composés du nickel est associée à un risque accru de cancer pour les carcinomes de la langue et les voies respiratoires supérieures. Composants combustibles : les matériaux ou les différents composants utilisés dans les batteries au lithium sont en partie combustibles et facilement inflammables. Au seul regard des paramètres techniques de protection contre les incendies, tels que le point d’éclair, la température d’inflammation et les valeurs calorifiques, les matériaux d’électrolyte utilisés indiquent une charge d’incendie élevée. Le liquide électrolytique est composé très souvent d’un mélange de solvants organiques combustibles et d’un sel conducteur. Les solvants organiques utilisés dans les batteries au lithium sont en général facilement inflammables et peuvent former des mélanges explosifs avec l’air. Sel conducteur hexafluorophosphate de lithium (LiPF6) : en raison de l’utilisation de composés fluorés et/ou phosphorés (par ex. le sel conducteur hexafluorophosphate de lithium (LiPF6) principalement utilisé), des substances gazeuses peuvent être libérées de manière non spécifique en cas d’incendie et représenter un risque important pour les personnes et l’environnement en tant 13 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM que substances toxiques dans la fumée d’incendie. Comme ce composé est fortement hygroscopique, une réaction chimique a lieu déjà dans les traces d’eau (entrée d’humidité de l’air lorsque le corps cellulaire éclate) avec la création d’acide fluorhydrique (HF) et d’acide phosphorique (H3PO4). L’acide phosphorique (H3PO4) est fortement hygroscopique et possède un effet irritant et corrosif sur les yeux, les voies respiratoires et la peau. Une absorption orale entraîne des lésions du tractus gastro-intestinal. Le fluorure d’hydrogène/acide fluorhydrique (HF) est un gaz incolore (odeur âcre, très toxique, corrosif, fortement hygroscopique) qui cause déjà des problèmes de santé à de très faibles concentrations (1,4 ppm) ou des atteintes graves ou permanentes (valeur IDLH : 30 ppm). L’acide fluorhydrique se forme en réaction avec l’eau (par ex. eau d’extinction) : effet corrosif et irritant sur les muqueuses et la peau, risque de lésions oculaires et pul- 14 monaires graves, troubles du métabolisme, du système cardio-vasculaire et du système nerveux, lésion osseuse). L’acide fluorhydrique est un poison de contact fort dont la dangerosité est particulièrement critique à classer parque qu’il est immédiatement absorbé par la peau. Des brûlures des couches profondes de l’épiderme et même des os sont possibles sans que la peau ait une blessure extérieure visible. En cas de feux de batteries lithium-ion, l’acide fluorhydrique peut déjà causer un risque critique avec des dimensions courantes (par ex. ordinateur portable). Toutefois, seule une mesure de l’acide fluorhydrique sur place peut clarifier concrètement la situation. Après des incendies dans lesquels des batteries au lithium sont impliquées, des concentrations élevées d’acide fluorhydrique peuvent apparaître dans la fumée et des contaminations sur des parties du bâtiment et des installations (même si celles-ci ne sont pas directement concernées par l’incendie) ne sont pas à exclure. Autres composés toxiques : à partir d’éléments phosphorés, des composés d’hydrogène phosphoré peuvent se former (par ex. phosphine), qui sont classés comme toxiques et dangereux pour l’eau. La phosphine peut être absorbée par inhalation et irrite fortement les voies respiratoires. L’apparition d’un œdème pulmonaire toxique peut être la conséquence la plus grave. Risques spécifiques liés aux personnes malgré les détecteurs d’incendie : des substances toxiques plus lourdes que l’air (par ex. vapeurs d’électrolyte et de solvants, chlorure d’hydrogène des tuyaux en PVC, dioxyde de carbone) ou des composants de fumée d’incendie ou de décomposition peuvent être libérés en raison de batteries au lithium endommagées aussi bien au stade de l’incendie qu’au départ de feu. Les éléments lourds peuvent s’accumuler dans le sol et ne sont pas détectés par les détecteurs de fumée optiques au plafond. Version 1 – Julliet / 2016 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM 2.4 Risques électriques Tension électrique : une tension électrique continue est réglée entre les pôles d’une batterie. C’est pourquoi, les batteries à haute tension peuvent représenter un danger pour les personnes. Les tensions nominales élevées (jusqu’à 800 V) requises pour les véhicules électriques peuvent causer un choc électrique au contact (remarque : des tensions continues de 120 V sont déjà mortelles !). Sur un véhicule électrique accidenté, les équipes de secours ne savent pas souvent où débrancher le système électrique ou quels câbles passer. Comme les accumulateurs haute tension ne peuvent pas être arrêtés facilement à l’aide d’un interrupteur d’arrêt d’urgence, la haute tension représente un certain danger pour le personnel de maintenance, notamment pour les équipes de secours. Courant électrique : les systèmes de batterie doivent fournir à court terme des courants élevés de plusieurs centaines d’ampères pour l’application dans les véhicules électriques. Le risque lié au courant électrique réside dans la formation d’arcs (par ex. en cas de coupure de ligne) et dans la surcharge ou les courts-circuits. En cas de court-circuit dans le système haute tension avec les batteries lithium-ion actuelles, des courants de 6000 A et plus peuvent monter ici en quelques millisecondes (remarque : des intensités de courant de 50 mA sont déjà mortelles !). De telles intensités de courant entraînent immédiatement une hausse de la température locale et un risque d’incendie. Les puissances électriques élevées provoquent des surchauffes qui peuvent entraîner un emballement thermique incontrôlable. Le point particulièrement critique est que la résistance de passage continue à augmenter avec l’échauffement. Cela entraîne de nouveau une hausse supplémentaire de la température, ce qui augmente de nouveau la résistance de passage, et ainsi de suite. A la suite de cet effet domino, les températures élevées formées peuvent provoquer la fusion des différents composants de la cellule (par ex. séparateurs, électrodes) et causer de nouveau des courts-circuits, puis un développement du feu. 2.5 Causes des feux de batterie Mauvaise manipulation : les situations dangereuses résultent notamment d’une mauvaise manipulation et d’une utilisation incorrecte. Les détériorations mécaniques (par ex. suite à un choc, une chute, un écrasement, etc.), les erreurs électriques (par ex. suite à un court-circuit, une surcharge, etc.) ou les effets thermiques (par ex. rayonnement thermique extérieur, etc.) peuvent entraîner un écoulement de l’électrolyte, des réactions de surpression avec soufflage des produits de réaction gazeux, des départs de feu ou un violent éclatement. La surcharge d’une batterie lithium-ion peut entraîner par exemple une décomposition cathodique en libérant de forts agents oxydants avec la réaction fortement exothermique de l’électrolyte qui en résulte. L’emballement thermique peut être causé à l’intérieur de la cellule lithium-ion : des gaz chauds se développent lors de « l’emballement de la batterie », lesquels entraînent l’ouverture de la cellule et l’éjection de ses composants éventuellement brûlants. Version 1 – Julliet / 2016 Détérioration mécanique : les détériorations mécaniques des batteries font courir le risque de courts-circuits internes et d’incendie. Le boîtier peut être endommagé à cause d’une erreur de fabrication (par ex. assemblage incorrect des différents composants), d’une surcharge mécanique ou d’une surpression dans la cellule. La surpression se forme en général suite à une surchauffe de la cellule, ce qui peut être la conséquence d’un bourrage, d’un court-circuit ou d’une surcharge. Charge thermique secondaire : la charge thermique externe (par ex. suite à un rayonnement thermique en cas d’incendie) peut entraîner sur des batteries au lithium la fonte des différents composants (par ex. séparateurs) et ainsi un court-circuit qui peut causer facilement un incendie. Court-circuit externe : peut arriver lorsqu’il y a (par ex. en raison d’un objet métallique) un contact polaire des deux côtés. Court-circuit interne dû à une erreur de la cellule ou d’un crash : les erreurs de fabrication des cellules au lithium sont une des causes principales des courts-circuits internes. Si par exemple des particules métalliques ou diverses saletés conductrices sont enfermées entre le séparateur et l’électrode durant la fabrication, un endommagement local de la feuille du séparateur peut se produire lors d’une utilisation ultérieure et causer un court-circuit interne. En raison du fameux « effet de mailles filées », les petits dommages du séparateur, microscopiques au début, peuvent s’agrandir au fil des jours ou des semaines pour devenir de larges fissures dans le matériau en feuilles, la hausse d’abord insignifiante (car limitée localement), puis quasi exponentielle, de la température due au court-circuit pouvant évoluer vers un emballement de la cellule. Sur ce point, les courts-circuits internes restent généralement inaperçus dans la pratique quotidienne et causent de brusques incendies uniquement après un usage prolongé. 15 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM Surcharge : une cellule ou une batterie est chargée à l’aide de la tension de fin de charge spécifiée par le fabricant. La cellule entièrement chargée ne peut plus stocker l’énergie fournie en plus par la prise de courant, la surcharge entraîne par conséquent un échauffement de la cellule ou de la batterie. Une évaporation du liquide électrolytique organique et une désintégration de la structure cristalline en couches peuvent survenir à l’intérieur de la cellule, entraînant la libération d’oxygène élémentaire (favorise l’incendie !) associée à une forte réaction exothermique. Ce processus peut causer un incendie en raison d’une forte hausse de la température locale et, dans certaines circonstances, également une réaction de décharge explosive. En outre, un dépôt de lithium métallique peut se former sur l’anode (appelé « placage du lithium »). De fines petites aiguilles de lithium, appelées « dendrites » peuvent se former ensuite, qui transpercent facilement le séparateur en plastique et peuvent causer un court-circuit interne. 16 Sur-décharge ou décharge profonde : lors d’une sur-décharge ou d’une décharge profonde, la cellule ou la batterie continue d’être déchargée, bien que la tension de fin de décharge spécifiée par le fabricant ait été atteinte. Ce faisant, le liquide électrolytique se décompose de façon irréversible. Lorsqu’une telle cellule lithium-ion déchargée profondément est chargée, la quantité d’énergie fournie ne peut plus être stockée en énergie chimique en raison du manque de liquide électrolytique et l’énergie de charge est transformée en chaleur Défaut dans le circuit de refroidissement (sur les grosses batteries) : lorsque le refroidissement interne de la batterie est effectué (comme sur les grosses batteries et les batteries de véhicules habituelles) avec un réfrigérant à base d’un mélange glycol/eau, il existe en cas de défaut du circuit de refroidissement et de fuite du réfrigérant le risque que le réfrigérant monte entre les cellules en raison de l’effet ca- pillaire et qu’après plusieurs jours cela entraîne également des courts-circuits internes et finalement un emballement thermique de la batterie. Batteries lithium-ion et chargeurs de contrefaçon : certaines entreprises (notamment du segment électronique de divertissement) mentionnent sur leurs sites Internet des avertissements concernant les batteries lithium-ion et les chargeurs de contrefaçon. Ils expliquent clairement que les produits ne sont pas équipés d’éléments de sécurité appropriés et que différents problèmes peuvent survenir lors de leur utilisation ou chargement : fort échauffement inhabituel, éclatement et écoulement de l’électrolyte, feu, blessures de l’utilisateur, par ex. brûlures. Ils attirent en outre l’attention sur le fait qu’aucune responsabilité ne pourra être assumée en cas de dysfonctionnements ou d’accidents occasionnés par l’utilisation de batteries lithium-ion ou de chargeurs non originaux (y compris les produits de contrefaçon). Version 1 – Julliet / 2016 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM 3 PREMIERS SECOURS SUR PLACE : SAPEURS-POMPIERS ET SERVICES DE SAUVETAGE Les sapeurs-pompiers doivent se protéger d’une part contre l’incendie lui-même et en cas de feu de batteries au lithium contre les substances chimiques (intervention C). Lors du sauvetage des personnes et de la récupération des véhicules électriques et hybrides accidentés, les sapeurs-pom- piers sont exposés à des dangers bien spécifiques en raison des tensions élevées. C’est pourquoi, les exigences particulières en matière d’équipement de protection individuelle des forces d’intervention sont très importantes 3.1 Risque provenant d’un accumulateur d’énergie haute tension après un accident Les batteries dans les véhicules électriques et hybrides sont montées en principe isolées des pièces de la carrosserie. En cas d’endommagement de l’isolation (par ex. crash), celle-ci peut néanmoins être percée et les pièces du véhicule peuvent être sous tension. En cas de détérioration de la batterie ou des câbles conducteurs et des composants, des arcs électriques peuvent se former et causer un feu de batterie ou incendie du véhicule. Bien qu’il y ait en général dans les véhicules, par ex. lors d’un crash, une coupure de tous les pôles de la batterie et donc une mise hors tension du véhicule et des câbles de la tension électrique, on ne peut jamais être sûr en cas d’accident d’un véhicule Version 1 – Julliet / 2016 électrique si le système électronique a réellement coupé tous les pôles de la batterie. C’est pourquoi, les câbles et les composants de l’électronique de puissance pourraient être encore sous tension. Les câbles sous tension sont reconnaissables à leur couleur orange, mais leur emplacement précis dans le véhicule n’est pas connu. A cet égard, les systèmes haute tension dotés de batteries lithium-ion comportent un risque supplémentaire en raison des chocs électriques, des courts-circuits et des arcs électriques parasites. C’est pourquoi, un EPI est nécessaire ici : gants d’électricien, casques isolants avec visière pour protéger des arcs électriques, outils isolants, toile pour recouvrir les pièces sous tension. nn Les câbles haute tension sont souvent posés dans les longerons et les supports du soubassement du véhicule. Une précaution particulière est de mise lors des travaux avec des appareils de sauvetage hydrauliques. nn Une décharge électrique des accumulateurs d’énergie haute tension sur le lieu d’accident n’est pas faisable. nn L’état de l’accumulateur d’énergie haute tension doit être continuellement surveillé (développement de fumée). nn L’accumulateur d’énergie haute tension ne doit pas être touché. nn Il est recommandé de demander un électricien spécialisé dans les systèmes haute tension via le centre de contrôle compétent afin d’évaluer concrètement les risques et déterminer la procédure à suivre. 17 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM 3.2 Risques d’incendie Scénarios d’incendie En cas de charge thermique, les cellules au lithium sont enclines à un allumage « explosif » avec un « effet de fusée » (semblable aux aérosols). Pour éviter des incendies secondaires et des dommages collatéraux, des mesures appropriées doivent être prises pour protéger les zones avoisinantes. Lors d’un incendie de véhicules électriques/hybrides, tout comme pour les véhicules conventionnels, une fumée nocive pour la santé se forme en raison des matériaux combustibles, par ex. plastiques. Les accumulateurs d’énergie haute tension ainsi que leurs différentes cellules disposent de dispositifs de sécurité mécaniques qui s’ouvrent par ex. en cas de hausse de la température et de la pression dues à un incendie et permettent ainsi un dégazage ciblé et une décompression. Comme pour les véhicules conventionnels accidentés, les risques résiduels de départ de feu à un moment ultérieur après l’accident ne sont pas à exclure, cela vaut particulièrement pour les accumulateurs d’énergie haute tension endommagés. Moyens d’extinction Pour lutter contre les incendies, les poudres d’extinction pour feux de métaux, les agents d’extinction refoulant l’oxygène ou les mélanges de tensioactifs sont recommandés en plus du moyen d’extinction classique eau en cas de feux de batterie au lithium. Eau : lors d’un feu de batterie au lithium, des quantités de chaleur extrême sont libérées à cause de l’énorme teneur en énergie. En tenant compte de la charge calorifique élevée des batteries au lithium et de l’énergie thermique libérée en cas d’incendie, l’excellente capacité d’absorption de la chaleur de l’eau fournit une contribution efficace à la lutte contre le feu. L’agent d’extinction clas- 18 sique eau est principalement utilisé en cas d’intervention des pompiers. L’utilisation le plus tôt possible d’eau en grandes quantités agit notamment grâce à l’effet de refroidissement d’une réaction nettement ralentie et donc sur le développement du feu également. En outre, les gaz de fumées toxiques sont déposés. L’extinction avec de l’eau fait que toutes les cellules endommagées, dont le boîtier est ouvert, sont déchargées lentement et définitivement au contact de l’eau. Pour les feux de batteries au lithium, il faut prévoir des besoins en eau d’extinction nettement supérieurs à ceux utilisés pour lutter contre les feux classiques. Ce faisant, il faut tenir compte qu’un refroidissement direct des cellules n’est pas possible en raison des enveloppes solides des batteries. Ce qui entraîne une nouvelle hausse des besoins en eau. La formation d’hydrogène doit être prise en compte. L’hydrogène peut former le cas échéant avec l’air environnant des mélanges inflammables et brûler brusquement. Les mélanges hydrogène/air sont inflammables dans une très large proportion (4 à 77 % du vol. de H2 dans l’air et nécessitent une très faible énergie d’allumage si bien que de faibles décharges électrostatiques suffisent déjà comme source d’inflammation. Poudre pour feux de métaux / sable : l’effet d’extinction avec la poudre pour feux de métaux ou le sable est basée de prime abord sur le principe de la séparation de l’alimentation en oxygène en recouvrant le produit incendié. Ces moyens d‘extinction n’ont cependant aucun effet de refroidissement si bien qu’en cas d’incendie l’énergie thermique libérée ne peut pas être combattue de façon efficace. En outre, en retirant la couverture de l’agent d’extinction subsiste le risque qu’une forte déflagration se produise à cause de l’oxygène de nouveau disponible. Face à l’énorme énergie thermique à laquelle il faut s’attendre en cas de feux de batteries au lithium et au regard des problèmes de l’application pratique dans un scénario d’incendie avancé (comment répartit-on l’agent d’extinction en recouvrant les surfaces sur le lieu d’incendie ?), l’utilisation de poudre pour feux de métaux ou de sable se limite uniquement à des départs de feux plus petits. Pour des scénarios de sinistres plus importants, la poudre pour feux de métaux ou le sable apparaît comme un moyen peu adapté. La même chose vaut pour la poudre d’extinction ABC. Agents d’extinction refoulant l’oxygène : l’utilisation d’agents d’extinction gazeux refoulant l’oxygène (par ex. gaz d’extinction CO2) étouffe en effet l’incendie et réduit l’énergie libérée, mais ils n’ont pas d’effet de refroidissement. Celui-ci détermine néanmoins, notamment en cas de feux de batteries au lithium, grandement la réussite de l’extinction (ou l’échec). L’effet de refoulement de l’oxygène doit également être relativisé sur les batteries au lithium. L’oxygène libéré de la cellule même à partir de la désintégration du matériau actif cathodique en cas d’incendie permet une oxydation partielle (= combustion continue), même sans oxygène de l’air extérieur. L’utilisation de gaz d’extinction est par conséquent peu appropriée du point de vue de la technique de protection incendie. Additifs d’extinction : en utilisant différents additifs (par ex. sels de calcium, agents gélifiants, agents de gonflement, composés tensioactifs, etc.) pour l’eau d‘extinction, certains fabricants essaient de relever les défis d’une attaque d’incendie réelle sur les batteries au lithium. Le fait est que les additifs peuvent augmenter le transfert de chaleur sur l’agent d’extinction et l’utilisation d’additifs appropriés peut aider à réduire les besoins en eau et à accélérer l’extinction. Version 1 – Julliet / 2016 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM De récentes études avec des additifs spéciaux ont donné certes à titre individuel de bons résultats d’extinction. Les essais d’extinction superposés ont été effectués cependant avec différents types de lance à incendie et différents débits et sont par conséquent difficilement comparables. Les agents moussants polyvalents classiques présentent en outre des résul- L’extinction d’un incendie est par conséquent tout à fait possible avec certains additifs (ceux-ci sont donc en principe appropriés ou non nocifs), une évaluation objective de ces additifs d’extinc- tion par rapport aux agents moussants polyvalents classiques est cependant à peine possible pour les raisons décrites ci-dessus. Les présentations de produit de ces agents d’extinction « nouveaux » n’offrent donc par rapport aux agents moussants polyvalents classiques (nettement moins chers) aucun avantage objectivement valable (et sérieusement défendable). d’extinction, mais peuvent être contenus à fortes concentrations dans la fumée d’incendie. Les électrolytes qui s’écoulent de l’accumulateur d’énergie haute tension sont en général irritants ou corrosifs. Le contact avec la peau et l’inhalation des vapeurs doivent absolument être évités. nn C’est pourquoi, il faut toujours porter un appareil respiratoire autonome. Les vêtements de protection selon EN 469 offrent en plus d’une protection thermique une certaine protection contre les acides afin d’éviter toute contamination de la peau. nn Des liants classiques doivent être utilisés pour absorber les fuites. nn Sécuriser contre tout réenclenchement : conserver la clé de contact, le connecteur Interlock et la fiche de coupure de maintenance dans un endroit sûr. nn Vérifier l’absence de tension : vérifier l’absence de tension avec un testeur de tension homologué. nn Mettre à la terre et court-circuiter. nn Recouvrir les pièces sous tension. garés sans surveillance ou dans des halls fermés après utilisation. nn Les batteries haute tension ou les pièces endommagées sont considérées lors du transport comme une marchandise dangereuse et ne doivent donc être embarquées que par des spécialistes, transportées sur des véhicules ouverts et être stockées en plein air. nn Remontée du véhicule de l’eau : en principe, il n’y a aucun risque accru de choc électrique dans l’eau avec le système haute tension. La procédure de récupération est identique aux véhicules classiques. En principe, il n’y a pas de danger supplémentaire pour l’eau potable par rapport aux véhicules conventionnels. nn Attention tensions jusqu’à 1.000 V ! En raison des risques électriques, les principes de lutte contre les incendies dans les installations électriques et les distances par rapport aux lances à incendie doivent être respectés conformément à VDE 0132. tats comparables. Les agents moussants polyvalents n’ont toutefois pas été utilisés pour les essais d’extinction superposés. 3.3 Risques chimiques nn Concernant les incendies, notamment des véhicules modernes, le problème principal réside dans le fait que les quantités de fumée et d’énergie libérées ont considérablement augmenté en raison des matériaux utilisés entre-temps. nn Les acides et les métaux lourds qui peuvent apparaître dans les feux de véhicules sont dilués par l’eau 3.4 Procédures sur le lieu d’accident nn Mettre hors tension : déconnecter toutes les conduites sous tension. Couper le contact (débrancher aussi la batterie 12 V). nn Retirer le connecteur Interlock et la fiche de coupure de maintenance sur la batterie haute tension. 3.5 Indications complémentaires nn Les véhicules électriques et hybrides n’émettent aucun bruit lorsqu’ils fonctionnent. Les véhicules électriques peuvent donc se déplacer à tout moment ‘en toute discrétion’’ : sécuriser les véhicules contre tout roulement. nn Les cellules endommagées (même chargées thermiquement) sont enclines à une infllammation spontanée retardée (même après une attaque d’incendie réussie). C’est pourquoi, les véhicules électriques ou hybrides ne doivent JAMAIS être Version 1 – Julliet / 2016 19 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM 4 PRÉVENTION CLASSIQUE DES SINISTRES : RÈGLES DE SÉCURITÉ GÉNÉRALES ET MESURES DE PROTECTION Concernant la manipulation et le stockage des batteries au lithium au sein de l’entreprise, les dispositions suivantes s’appliquent : l’exploitant est tenu d’après la loi sur la sécurité au travail (ArbSchG) et l’ordonnance sur la sécurité des entreprises (BetrSichG) d’évaluer dans une analyse des risques les dangers provenant des équipements et appareils techniques et de mettre en œuvre les mesures de protection qui en résultent. Ce raisonnement vaut également pour les batteries au lithium. Toutefois, dans le sens d’une prévention efficace des sinistres, des concepts de protection tout à fait conventionnels sont proposés dans le domaine des batteries au lithium avec des mesures classiques qui ont fait leurs preuves lors de la fabrication, la manipulation et le stockage de matières inflammables. 4.1 Sécurité incendie dans les bâtiments Pour protéger les installations de production et les zones de stockage de l’exposition aux matières inflammables, la séparation spatiale et matérielle a fait ses preuves comme mesure efficace de prévention des sinistres. Par conséquent, il est recommandé d’autoriser le stockage et la manipulation des batteries au lithium exclusivement dans des zones séparées résistantes au feu ou en garantissant une distance de sécurité convenable. Sur la base des expériences en matière de sinistres, un standard de 90 minutes de résistance au feu (paroi coupe-feu) ou une distance de sécurité 20 d’au moins 20 mètres se sont imposés au niveau international. Si des raisons techniques d’exploitation n’autorisent pas une séparation spatiale ou matérielle des différentes zones, les espaces libres suffisamment dimensionnés et les distances de sécurité d’au moins 2,5 m à l’intérieur d’un compartiment coupe-feu doivent être pris en compte comme exigence minimale en matière de protection incendie, en les associant aux mesures de protection organisationnelles et techniques supplémentaires. En plus de la séparation technique de protection incendie des zones dans lesquelles les batteries au lithium sont fabriquées ou stockées, les risques potentiels peuvent être largement réduits par le blindage de chaque batterie ou lot de production (cassettes ou conteneurs en matériau non combustible). Cependant, cette solution est souvent difficilement applicable dans la pratique. Version 1 – Julliet / 2016 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM 4.2 Mesures de protection organisationnelles Comme le risque d’un incendie est à attribuer de prime abord à une mauvaise manipulation ou utilisation et rarement à des erreurs techniques, une importance particulière revient à la prévention organisationnelle des sinistres. Notamment la formation des employés concernant un maniement correct (similaire aux matières dangereuses) et la mise à disposition d’instructions d’exploitation spécifiques représentent une exigence essentielle. Des mesures de précaution simples, comme par exemple la prévention efficace d’un court-circuit sur les pôles de batterie en utilisant des capuchons, la prévention du rayonnement thermique dû aux chauffages et aux rayons du soleil en choisissant des lieux de stockage adaptés ainsi que le dégagement des purges de sécurité et la pose de tableaux d’indication pour l’alignement correct des cellules de batterie dans le dépôt sont des mesures de prévention des sinistres simples à effectuer et en même temps efficaces. Afin d’empêcher un court-circuit interne en raison de l’endommagement des surfaces de l’électrode ou des matériaux du séparateur, il convient d’éviter toute détérioration mécanique des composants de la cellule par un choc, un coup ou un écrasement. Les produits endommagés (même avec de tout petits dégâts) doivent être immédiatement éliminés dans les règles. Dans le sens d’une réduction des principaux dangers, le stockage séparé doit être garanti ou le stockage mélangé à d’autres produits et matières doit être suspendu. Les extincteurs manuels avec de la poudre d’extinction spéciale (classe D) ont fait leurs preuves pour une réaction rapide à des petits départs de feu. Ceux-ci ne sont cependant efficaces que dans la première phase de départs de feu plus petits en associant juste quelques cellules. Les extincteurs manuels au dioxyde de carbone (CO2) ou à la poudre sèche chimique convention- nelle n’ont qu’une efficacité limitée et sont donc moins adaptés. Si les batteries au lithium doivent être préparées sur les sites de production, il convient de veiller à ce que le nombre de batteries soit limité au minimum nécessaire (« besoins journaliers »). Dans la zone des aires de préparation et des lieux de transformation, des extincteurs supplémentaires doivent être mis à disposition (veiller à des extincteurs appropriés). Les espaces libres de 2,5 m autour des aires de préparation forment une protection efficace contre la propagation des incendies. L’utilisation d’armoires de stockage/conteneurs résistants au feu est le mieux. Si des installations d’extinction sont présentes dans les zones concernées, vérifier si l’installation concernée (y compris le moyen d’extinction utilisé) est prévue pour l’aggravation des risques en raison de batteries au lithium et peut lutter efficacement contre un feu de batteries au lithium. 4.3 Systèmes de sécurité techniques de l’installation Concernant les mesures de protection incendie techniques de installations (installations d’extinction) relatives à la manipulation ou au stockage des batteries au lithium, il n’existe actuellement en ce qui concerne l’efficacité des concepts de protection techniques et la réalité des solutions techniques de l’installation que peu de connaissances fiables et aucun concept standardisé. Malgré des risques potentiels manifestes, aucun concept d’installation d’extinction n’a pu s’imposer jusqu’à présent en tant que standard établi. II n’est par conséquent pas possible de recommander de manière sérieuse et exclusive un certain concept. Les expériences avec des feux de batterie en utilisant la technique d’extinction classique (installations sprinklers, installations d’extinction à gaz, etc.) ont Version 1 – Julliet / 2016 montré que des quantités de chaleur extrême sont libérées lors des incendies, notamment à cause de l’énorme teneur en énergie. La protection incendie technique des installations se trouve devant de grands défis, notamment là où la technique classique d’extinction à l’eau (par ex. installations sprinklers) est déjà mise en œuvre. Sont particulièrement visés ici les entrepôts mixtes (par ex. entrepôt logistique, entrepôt central, etc.), où des batteries au lithium peuvent être stockées (« tenue de stock aléatoire ») à côté de marchandises traditionnelles. La technique d’extinction classique est souvent dépassée et ne peut pas lutter efficacement contre un feu de batterie. Le risque de retour de flammes pose également de hautes exigences en matière de protection incendie de la technique des installations. Chaque domaine d’application des batteries au lithium a ses propres exigences. L’analyse des risques au cas par cas reste donc jusqu’à nouvel ordre inévitable pour la recherche de concepts de protection appropriés. La manipulation ou le stockage des batteries au lithium exige par conséquent des solutions sur mesure qui correspondent de façon ciblée à un certain scénario d’application. En plus des installations d’extinction automatiques, les conditions limites au niveau des bâtiments et de l’organisation doivent toujours être considérées dans leur globalité. Une analyse individuelle est nécessaire pour des concepts de protection efficaces avec des installations sprinklers. 21 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM Détection incendie Dans les zones où sont stockées ou utilisées les batteries au lithium, une détection précoce des incendies couvrant toutes les surfaces est une priorité absolue. En tant qu’exigence minimale, il convient de s’assurer que toutes les zones dans lesquelles on manie des batteries au lithium sont surveillées en couvrant toutes les surfaces par un système de détection incendie avec transmission automatique d’alarme à un centre occupé en permanence. Pour lutter sur place de façon ciblée contre les incendies, par ex. avec des pompiers, une détection locale précise de l’incendie dans l’entrepôt est nécessaire. La détection ciblée de l’incendie est rendue difficile par les conditions de ventilation dans l’entrepôt, de même que par la circulation des transstockeurs. Pour évaluer la détection incendie, les produits de décomposition doivent d’une part être analysés avec différents scénarios de sinistres et la détection doit être adaptée dans l’entrepôt en fonction des conditions d’aération. En cas de sinistres, on distingue deux cas : nn Formation de fumées froides et de gaz de décomposition plus lourds que l’air (par ex. vapeurs d’électrolyte et de solvants, chlorure d’hydrogène des conduites en PVC, dioxyde de carbone) en cas de développement supposé lent du scénario de sinistres. nn Formation de fumées d’incendie avec des composants plus légers que l’air (par ex. monoxyde de carbone, fluorure d’hydrogène). Des exigences spéciales sont posées en matière de signalisation d’incendies. La détection doit se faire aussi bien dans la partie supérieure que dans la partie inférieure de l’entrepôt. Pour une détection incendie fiable, une détection au-dessus de la hauteur et de la surface de l’entrepôt est nécessaire. Prévoir éventuellement en plus un système d’aspiration des fumées (RAS) ou un détecteur dans les conduits de ventilation pour l’air rejeté. 22 En outre, des exigences particulières sont posées en matière de technique de ventilation, en raison des éléments spécifiquement lourds par rapport à l’air : avec des gaz spécifiquement lourds, il faut aspirer au niveau du sol de l’entrepôt, avec l’air entrant par le haut, et avec des gaz spécifiquement légers, il faut aspirer au niveau du toit, avec l’air entrant par le bas. L’air sortant/entrant doit être réversible. Le problème est que l’on ne peut pas aspirer directement sur le lieu de formation, mais uniquement au niveau du sol ou du toit le cas échéant. Dans le pire des cas, les matières nocives sont aspirées dans tout l’entrepôt avec les dépôts et les contaminations correspondantes. Ce risque peut être réduit en formant des compartiments coupe-feu appropriés. Installations d’extinction à l’eau L’eau aide à limiter les effets des feux de batterie au lithium et à contrôler l’incendie. La projection d’eau réduit la propagation et l’intensité de l’incendie grâce à l’effet de refroidissement. Un déclenchement le plus tôt possible, une imprégnation complète et le refroidissement du produit en feu entraînent une réaction nettement ralentie des batteries au lithium et du développement de l’incendie. Les installations sprinklers ou à eau pulvérisée rapidement déclenchées avec une projection d’eau élevée représentent une protection efficace. Là où une installation d’extinction à eau classique (par ex. sprinkler) est trop lente ou dont le débit est insuffisant dans certains cas, la technologie de brouillard d’eau représente une solution possible. L’utilisation du brouillard d’eau permet d’assurer un effet d’extinction et de refroidissement fiable et d’empêcher en outre un retour de flammes. Installations d’extinction à gaz Lors de l’utilisation de la technique d’extinction avec des gaz liquéfiés (N2, CO2), l’effet d’inertisation se répercute en principe positivement. Cependant, seule une faible quantité d’énergie thermique peut être évacuée avec les volumes de rinçage habituellement utilisés. Si l’on considère l’énorme libération de chaleur occasionnée par un feu de batterie au lithium, un tel concept semble peu adapté en raison de la liaison thermique limitée comme dispositif d’extinction. Inertisation permanente Lorsque des installations d’extinction ne sont pas prises en compte pour des raisons économiques ou que d’autres raisons empêchent l’utilisation d’une installation d’extinction à eau, les concepts de prévention des sinistres doivent se concentrer sur la prévention de tout départ de feu. A cet égard, la technologie de réduction de l’oxygène offre des solutions très prometteuses. Le concept d’une inertisation permanente avec l’injection d’azote offre en principe une possibilité de restreindre le risque d’un départ de feu. L’injection contrôlée d’azote dans une zone protégée permet d’abaisser la teneur en oxygène et d’éviter ainsi tout départ de feu d’origine externe dans l’environnement des batteries. Toutefois, il convient de tenir compte que le matériau cathodique utilisé sur les batteries secondaires est composé généralement d’oxydes métalliques qui peuvent libérer de l’oxygène lié chimiquement en cas d’incendie. Cette formation d’oxygène supplémentaire place le concept d’une inertisation permanente devant de grands défis. Il faut tenir compte également des exigences accrues en matière d’intégrité de la structure du bâtiment avec un concept de protection sur la base d’une inertisation permanente. Il convient donc de vérifier dans chaque cas si le concept d’une inertisation permanente est adapté à l’application concernée et si l’objectif de protection peut être atteint avec cette technologie. Version 1 – Julliet / 2016 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM 5 PRÉVENTION DES SINISTRES EN FONCTION DES APPLICATIONS : RÈGLES DE SÉCURITÉ ET MESURES DE PROTECTION SPÉCIFIQUES AU PRODUIT Les risques potentiels des batteries au lithium sont déterminés d’un côté par le produit lui-même et de l’autre par ses performances. Les mesures de protection et les règles de sécurité doivent donc s’orienter également en fonction de ces paramètres. 5.1 Dispositifs de protection et de surveillance sur la cellule L’utilisation de dispositifs de protection et de surveillance ou le contrôle de l’état des cellules par des capteurs est un critère de protection important : nn Utilisation de résistances CTP ou de thermistors CTP (Coefficient de Température Positif) : composants dont la résistance électrique est plus importante lorsque la température augmente afin de limiter le courant de charge ou de décharge. nn Utilisation du CID (Circuit Interrupt Device ou Current Interrupt Device) : le contact électrique est interrompu vers un des pôles en cas de pression de gaz à l’intérieur de la cellule (par ex. suite à un début de surcharge et à une température en hausse). nn Utilisation de séparateurs shutdown : séparateurs trois couches qui perdent leur porosité en cas de montée de la température suite à la fusion partielle d’une couche et qui empêchent donc le passage du courant. Version 1 – Julliet / 2016 nn Utilisation de Safety Vent : point de rupture théorique qui est activé en cas de pression de gaz interne conséquente et qui permet un dégazage contrôlé, empêchant ainsi tout éclatement violent. Le contrôle de l’état des cellules et des processus de chargement et de déchargement grâce à la mesure de la tension des cellules, à la température, au courant de la batterie, à l’état de charge permet la déconnexion du système de batterie ou la coupure de chaque cellule en cas d’apparition de pannes relevant de la sécurité avec des erreurs de l’utilisateur. Le système de gestion de la batterie garantit que l’accumulateur peut encore être utilisé de façon optimale avec des cellules vieillissantes, des capacités divergentes et des résistances internes (« cell balancing »). En chargeant un grand nombre de cellules, le risque d‘une surcharge des différentes cellules par exemple doit être évité. Les différentes cellules présentent une dispersion de principe et peuvent contenir une charge résiduelle très diverse. Les différentes cellules peuvent donc atteindre plus tôt que d’autres la tension maximale durant le processus de chargement. Une surtension ou un arrêt prématuré du processus de chargement peut se produire sur certaines cellules. La cellule la plus faible détermine le comportement de l’ensemble du système de batterie. C’est pourquoi, une surveillance jusqu’au niveau des cellules est nécessaire : La prévention des erreurs électriques et électroniques est associée notamment à la fonction de systèmes « intelligents » pour la surveillance et la commande des paramètres de la batterie. 23 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM 5.2 Vélos électriques et pédélecs : exigences spéciales et mesures de sécurité Contrairement aux stations de charge des véhicules électriques, les chargeurs des vélos électriques et des pédélecs ne sont pas adaptés pour une utilisation dans tous les environnements. L’utilisation des chargeurs en cas de températures extrêmes ou dans des environnements humides peut entraîner des états de fonctionnement dangereux et un incendie. Le chargement de la batterie avec des chargeurs qui n’ont pas été homologués par le fabricant peut causer également des états de fonctionnement dangereux. Si des matériaux combustibles se trouvent à proximité des batteries ou des chargeurs, un feu peut très vite prendre de l’ampleur s’ils s’enflamment ou chauffent fortement. Les exemples de sinistres au cours desquels des vélos électriques ou des pédélecs sont impliqués à l’origine montrent en partie qu’aucune surveillance des batteries n’est assurée par un système de gestion de batterie (BMS), notamment sur les vélos électriques de la classe de prix inférieure. nn L’appareil ne doit pas se trouver à proximité de matériaux combus- 24 tibles (stationnement, chargement, etc.). Le chargement doit être effectué si possible dans un environnement dépourvu de charge calorifique. nn Ne pas charger les batteries sans surveillance, par ex. la nuit (surveillance de préférence par un détecteur incendie). nn Protéger les batteries contre le gel. nn Les chargeurs ne doivent être utilisés en général que dans un endroit sec, par ex. la cave ou le garage, une utilisation en plein air n’est permise que si les chargeurs sont protégés de l’humidité par des conteneurs, des compartiments étanches, ou autres ou si cela est expressément autorisé par le fabricant (éviter cependant toute accumulation de chaleur suite au chargement des batteries dans des box ou des compartiments trop petits ou en raison de batteries ou chargeurs recouverts). nn Lors du chargement dans des espaces clos, veiller notamment lors du processus de chargement directement après l’utilisation à des températures extérieures froides à attendre au moins dix minutes de façon à ce que l’accumulateur s’adapte à la température ambiante. Risque d’incendie en cas de choc thermique lors du chargement. nn Pour préserver l’accumulateur, les cyclistes ne doivent pas le charger à plus de 90 % et le décharger en dessous de 10 %. En cas de non utilisation des pédélecs durant une période prolongée, par ex. en hiver, éviter toute décharge profonde pour une charge d’entretien ou toute charge de soutien de la batterie. nn Lors de l’achat, veiller toujours au marquage GS. Le label garantit que le fabricant a respecté toutes les prescriptions de sécurité. nn Charger le vélo électrique uniquement avec l’appareil d’origine et utiliser des accus et des chargeurs de haute qualité. nn Ne pas effectuer de modifications techniques, ne pas manipuler notamment les dispositifs de sécurité. nn Après une chute ou un accident faire vérifier impérativement l‘accu. Les détériorations à l’intérieur peuvent déclencher un incendie – même à une période ultérieure. Version 1 – Julliet / 2016 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM 5.3 Stockage : batteries et produits fonctionnant avec une batterie Batteries au lithium de faible puissance Batteries au lithium de puissance élevée En font partie toutes les batteries à une cellule et les petites batteries utilisées principalement dans le domaine des ordinateurs, multimédia, petits appareils électriques et petits outils, etc. nn Pour les batteries de cette catégorie, aucune prescription de sécurité spéciale ne s’applique, dans la mesure où toutes les instructions du fabricant et les emplacements garantissant la sécurité sont respectés. nn Pour les quantités stockées plus importantes (volume supérieur à 7 m3 ou palettes à plus de 6 euros), les indications concernant les batteries au lithium-de puissance moyenne s’appliquent. Les batteries de cette catégorie se caractérisent par une puissance particulièrement élevée. Les domaines d’utilisation connus actuellement sont principalement la mobilité électrique (automobiles) ainsi que les gros appareils autonomes. nn Les mesures relatives aux batteries au lithium de puissance moyenne s’appliquent aux batteries de puissance élevée comme exigence minimale. nn Une analyse des risques au cas par cas doit être effectuée en plus. nn Les mesures de protection et les concepts de protection incendie doivent donc être adaptés de façon ciblée au cas par cas et avec des solutions individuelles (sur mesure) au scénario d’application. Batteries au lithium de puissance moyenne Les batteries de cette catégorie sont utilisées par ex. pour les vélos à moteur électrique (pédélec, vélo électrique), scooter électrique, Light Electric Vehicle (LEV), outils de jardin plus grands, divers petits véhicules et similaire, mais aussi comme modules pour la fabrication de batteries de puissance élevée. nn Les batteries de puissance moyenne doivent être stockées dans des locaux séparés résistants au feu ou dans des zones séparées avec un espace suffisant (par ex. entrepôt de matières dangereuses, conteneur). nn Les stockages mixtes avec d’autres produits ne sont pas autorisés. nn La zone de stockage doit être surveillée par un système de détection incendie approprié relié à un centre constamment occupé. nn Pour les quantités stockées plus importantes (surface occupée > à 60 m2 et/ou hauteurs d’entrepôt > 3 m), les indications concernant les batteries au lithium de puissance élevée s’appliquent. Version 1 – Julliet / 2016 Dans un entrepôt avec des batteries lithium-ion, on doit supposer en premier lieu en cas d’incendie un feu couvant avec une faible thermique et une faible libération d’énergie. En cas d’incendie d’une batterie lithiumion (par ex. court-circuit), des hydrocar- Classification bures aromatiques polycycliques (HAP) cancérigènes, du fluorure d’hydrogène et des dépôts de métaux lourds se forment entre autres. Concernant une réutilisation sans risque pour la santé d’un bâtiment de stockage contaminé par un incendie, une attention particulière doit y être apportée. Les simulations de grands incendies du secteur de l’assurance (FM Global et prévention des sinistres VdS) ont montré que l’utilisation de l’agent d’extinction eau (en utilisant des additifs le cas échéant) est adapté en général (bien qu’au sein d’étroites conditions-cadre). Pour protéger un entrepôt, une protection avec des buses de pulvérisation ou des sprinklers au plafond n’est possible que dans une certaine limite en raison des supports de charge prévus avec une disposition relativement étanche, car ceux-ci ne garantissent pas une projection d’eau suffisante dans les zones dissimulées de l’entrepôt. De petites sections d’extinction doivent être formées si possible sur une installation d’extinction afin de permettre une lutte précise et ciblée contre les incendies et réduire les sinistres liés à l’eau. Batterie lithium-métal (ONU 3090) Batterie lithium-ion (ONU 3480) Faible Teneur totale en lithium ≤ 2 g ≤ 100 Wh par batterie Moyenne Lithium > 2 g par batterie et ≤ 12 kg brut par batterie > 100 Wh par batterie et ≤ 12 kg brut par batterie Élevée Lithium > 2 g par batterie et > 12 kg brut par batterie Énergie nominale > 100 Wh et/ou > 12 kg brut par batterie Puissance 25 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM 5.4 Transport : route, rail, eau, air Les réglementations spéciales relatives aux marchandises dangereuses doivent être respectées en général pour chaque mode de transport. Les bases des prescriptions relatives aux marchandises dangereuses sont élaborées et spécifiées dans le « Règlement type de l’ONU » par une commission internationale (United Nations Economic Commission for Europe (UNECE). Sur cette base, la mise en œuvre s’effectue aux conditions spécifiques des modes de transport (route, rail, eau, air) et selon la juridiction nationale. L’autorité compétente en matière de transport en Allemagne est l’Office fédéral de recherche et d’essais sur les matériaux (BAM). Conformément aux prescriptions de transport des Nations Unies relatives aux marchandises dangereuses, toutes les batteries lithium-métal et lithiumion sont classées comme marchandise dangereuse de la classe 9 (produits et objets dangereux). Le transport des batteries au lithium est soumis dans chaque cas à la législation sur les marchandises dangereuses. Les batteries lithium-métal ainsi que les batteries lithium-ion sont classées comme suit : 26 Mode de transport Organisation / Accord Réglementation Transport par route UN Economic Commission for Europe (UNECE) Accord européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par route (ADR) Transport par rail Intergovernmental Organization for International Carriage by Rail (OTIF) Regulations concerning the International Carriage of Dangerous Goods by Rail (RID) Transport aérien International Civil Aviation Organisation (ICAO) International Air Transport Organisation (IATA) ICAO Technical Instructions (TI) Transport maritime International Maritime Organization (IMO) International Maritime Dangerous Goods (IMDG) Navigation intérieure UN Economic Commission for Europe (UNECE) Accord européen relatif au transport international des marchandises dangereuses par voies de navigation intérieures (ADN) Numéro ONU Désignation et description 3480 BATTERIES LITHIUM-ION (y compris batteries lithium-ion-polymère) 3481 BATTERIES LITHIUM-ION EN ÉQUIPEMENTS ou BATTERIES LITHIUM-ION, AVEC ÉQUIPEMENTS EMBALLES (y compris batteries lithium-ion-polymère) 3090 BATTERIES LITHIUM-MÉTAL (y compris batteries en alliage de lithium) 3091 BATTERIES LITHIUM-MÉTAL EN ÉQUIPEMENTS Ou BATTERIES LITHIUM-MÉTAL, AVEC ÉQUIPEMENTS EMBALLES (y compris batteries en alliage de lithium) IATA Dangerous Good Regulations (DGR) Version 1 – Julliet / 2016 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM Si les cellules lithium-métal présentent une teneur en lithium supérieure à 1 g ou les batteries lithium-métal plus de 2 g et si les cellules lithium-ion possèdent une teneur en énergie nominale supérieure à 20 Wh ou les batteries lithiumion plus de 100 Wh, le colis doit porter le symbole de la classe de marchandises dangereuses 9 (10 x 10 cm, sept bandes noires sur fond contrasté) : 9 Si ces valeurs limites ne sont pas dépassées, la batterie peut être transportée en étant exemptée de la disposition spéciale ADR 188 ou IATA-DGR Packing Instruction 965, section II, le colis doit cependant porter l’étiquette de manutention des batteries au lithium : Version 1 – Julliet / 2016 27 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM Les preuves conformément au manuel de l’ONU Tests and Criteria, Part III, Section 38.3 sont une condition préalable nécessaire à l’admission au transport des batteries au lithium : nn Test 1 : simulation de hauteur (simulation d’une chute de pression durant le transport aérien) nn Test 2 : essai thermique (changements de température rapides et extrêmes) nn Test 3 : vibration (vibrations durant le transport) nn Test 4 : coup (simulation de chocs possibles durant le transport) nn Test 5 : court-circuit externe nn Test 6 : impact / écrasement (détérioration mécanique) nn Test 7 : surcharge nn Test 8 : décharge forcée (décharge profonde) Pour le transport aérien, les dispositions relatives au transport et à l’emballage de l’IATA ‚‘Dangerous Goods Regulations‘‘ s’appliquent. A la différence par ex. des autres directives ADR pour la route, des dispositions supplémentaires compliquées ou des divergences existent ici, non seulement dans chaque état, mais aussi auprès des différentes compagnies aériennes. Pour le transport des batteries lithium-métal et lithium-ion dans les bagages, on trouve par exemple dans le Règlement relatif aux marchandises dangereuses (DGR) de l’IATA les indications suivantes : Permis dans les ou comme bagages à main Permis dans les ou comme bagages enregistrés Permis si cela est emporté avec soi pour un usage personnel L’autorisation de la compagnie aérienne est nécessaire Le commandant de bord doit être informé de la position de chargement Fauteuils roulants ou autres moyens de déplacement fonctionnant avec des batteries humides ou des batteries au lithium (pour les détails, voir 2.3.2.3 et 2.3.2.4). NON OUI NON OUI NON Moyens de déplacement fonctionnant avec des batteries lithium-ion (pliables). La batterie lithium-ion doit être retirée et transportée dans la cabine (pour les détails, voir 2.3.2.4(d)). OUI NON NON OUI OUI Équipement fonctionnant avec des batteries lithium-ion, avec batteries de plus de 100 Wh, mais ne dépassant pas 160 Wh. OUI OUI OUI OUI NON Batteries lithium-ion de rechange avec une énergie nominale OUI supérieure à 100 Wh, mais ne dépassant pas 160 Wh pour des appareils de l’électronique de divertissement. Deux batteries de rechange maximum avec soi, exclusivement dans les bagages à main. Ces batteries doivent être sécurisées séparément contre tout court-circuit. NON OUI OUI NON Toutes les batteries de rechange, y compris les cellules ou les batteries lithium-métal ou lithium-ion, pour de tels appareils électroniques portables, peuvent être transportées uniquement dans les bagages à main. Ces batteries doivent être sécurisées séparément contre tout court-circuit. NON OUI NON NON 28 OUI Version 1 – Julliet / 2016 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM Transport de batteries au lithium endommagées : le principe général est que les batteries lithium-ion soupçonnées d’être défectueuses ou endommagées doivent être transportées de façon spéciale. Si une des questions suivantes est répondue par l’affirmative, les prescriptions de transport et d’emballage relatives aux batteries défectueuses s’appliquent : nn Les cellules de batterie présentent-elles un boîtier endommagé ou fortement déformé ? nn Du liquide s’échappe-t-il ? nn Y a-t-il une odeur bizarre de gaz ? Une hausse mesurable de la température se produit-elle à l’arrêt ? Version 1 – Julliet / 2016 nn Y a-t-il des pièces en plastique fondues ou déformées ? nn Distingue-t-on des câbles de raccordement fondus ? nn Le système de gestion de batterie (si présent) identifie-t-il des cellules défectueuses ? Les dangers, comme par exemple la formation de gaz à l’intérieur du boîtier de batterie, ne sont bien souvent pas identifiables de l’extérieur. Un système de batterie endommagé doit si possible être déchargé lentement par un expert, déposé plusieurs jours et observé. Le mieux est de s’adresser au fabricant du système de batterie. Si l’expert ne peut pas exclure que les cellules ou les batteries ne sont pas enclines dans des conditions de transport normales à un démontage rapide, à une réaction dangereuse, à la formation de flammes ou à des émissions dangereuses de gaz ou de vapeurs toxiques, irritants ou inflammables, elles devront être acheminées uniquement dans les conditions fixées par l’autorité compétente (Office fédéral de recherche et d’essais sur les matériaux). 29 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM 5.5 Élimination : recyclage et gestion des déchets Les consommateurs sont tenus d’apporter les batteries dans un centre de collecte adapté dans un commerce ou la commune. Il est interdit de les jeter avec les ordures ménagères. Cette directive s’applique à toutes les batteries, indépendamment de leur type, de leur taille ou de leur application. Le taux de retour des batteries plomb-acide est supérieur à 95 % en Allemagne, le retour des batteries au lithium est par contre insuffisant. Les batteries lithium-ion usagées, non endommagées (ONU 3480) et les batteries lithium-métal (ONU 3090) sont reprises dans des conteneurs de collecte (entièrement déchargées et les pôles collés). Les grosses batteries au lithium usagées (batteries haute énergie : par ex. vélos électriques, ordinateurs portables, visseuses sans fil) pesant plus de 500 g doivent être recueillis séparément dans des conteneurs de collecte jaunes identifiables. Pour les batteries haute énergie endommagées, des prescriptions de transport particulières s’appliquent. Les entreprises d‘élimination des déchets doivent répondre à une série de défis concernant la collecte, la réintroduction et le recyclage. Lors du contrôle visuel, on trouve des batteries au lithium dans la livraison (identification et détection pas toujours faciles). Le stockage s’effectue en partie aussi dans les entreprises de traitement. La répartition des matériaux en vrac est particulièrement problématique. Risque d’incendie lors de la collecte, du stockage et du recyclage de batteries usagées ou endommagées : nn Contacts non protégés, charge résiduelle, emballage défectueux nn Transbordement avec chargeur sur roues et pince, déchiquetage dans le broyeur Même si pour les batteries qui ne sont pas insérées dans des appareils, les systèmes de collecte et les concepts de réintroduction peuvent être assez 30 facilement mis en œuvre, les appareils électriques usagés avec batteries intégrées placent la gestion des déchets devant de grands défis. Les appareils électriques et électroniques sont de plus en plus équipés de batteries haute énergie performantes à teneur en lithium en tant que source d’énergie primaire ou batterie d’appoint. Leur utilisation requiert des exigences de sécurité plus élevées lors de la reprise des appareils usagés. Les batteries sont ici souvent intégrées solidement dans les appareils. Les batteries à teneur en lithium des appareils électriques ont – surtout quand elles sont endommagées – un risque d’incendie élevé. A cet égard, de nombreux exemples d’incendies déclenchés par des batteries au lithium existent aujourd’hui dans les déchetteries. La plupart des incidents graves se produisent lors du transbordement et du stockage. Les causes d’incendie sont multiples : nn « Inflammation spontanée » lors du déballage de nouveaux composants superposés (avec des batteries au lithium). Cause : court-circuit dû à une manipulation incorrecte. nn Feu dans les débris. Cause : « inflammation spontanée » après endommagement (écrasement) de composants électriques (avec batteries au lithium) par le chargeur sur roues nn Feu dans le broyeur. Cause : « inflammation spontanée » après déchiquetage mécanique de composants électriques (avec batteries au lithium) nn Feu dans un collecteur. Cause : « Inflammation spontanée », aucune influence externe Il en résulte une série d’exigences visà-vis de différents destinataires : nn Qualification : sensibilisation et formation sur les risques potentiels particuliers des batteries au lithium pour les personnes intervenant dans tous les processus d’élimina- tion (consommateur, transport, élimination, etc.). nn Autorités d’agrément : la protection des biens réels en tant que but de protection similaire doit être déterminée en complément à la protection des personnes et de l’environnement. nn Logistique de la collecte : réforme de la logistique de collecte sans transfert nn Identification : marquage clair et uniforme par les fabricants des appareils dotés de batteries haute énergie. nn Information consommateur : indication sur les dangers et les précautions nécessaires lors de l’élimination des appareils et batteries concernés. nn Chaîne d’élimination : le dernier propriétaire doit en principe retirer les batteries de l’appareil électrique (si possible) et les adresser séparément à la collecte. nn Compagnies d’assurances : les porteurs de risques se focalisent de plus en plus sur le calcul des primes conformes aux risques (prime de sinistres) avec des concepts de couverture spécifiques aux entreprises et exigent plus de responsabilité propre de la part des entreprises d’élimination des déchets (franchises plus élevées). nn Transport : il ne doit pas y avoir de « tolérance » vis-à-vis des transports qui seraient en fait des marchandises dangereuses et qui menacent réellement l’environnement et la vie. Les fras ou les dépenses supplémentaires ne sont pas des arguments pertinents en cas de danger pour l’environnement et la vie. nn Concepts de protection adéquats avec mesures efficaces. Lors de la recherche de concepts de solution couronnés de succès pour les centres de collecte et les entreprises de recyclage, il convient d’aspirer, au sens des concepts de pro- Version 1 – Julliet / 2016 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM tection conformes aux risques, à une évaluation spécifique aux risques, associée à des mesures réellement efficaces. A cet égard, les batteries au lithium doivent dans le meilleur des cas être déjà identifiées et triées lors de la livraison. Par conséquent, des contrôles sévères à l’entrée doivent être organisés lors de la livraison ainsi qu’un tri continu sur la bande de triage avant le broyage. Comme les batteries au lithium sont de la même façon une Version 1 – Julliet / 2016 charge calorifique et une source d’inflammation, la charge calorifique doit être limitée. Cela se fait de préférence par une séparation spatiale, une disposition modulaire des installations et par l’isolement des emplacements de stockage. Les mesures pour séparer les matériaux en vrac brûlants sont importantes. nn Dans le sens d’une protection efficace, la détection précoce des incendies recouvrant la surface ainsi que les dispositifs d’extinction automatiques sont des conditions obligatoires pour qu’un concept de protection puisse vraiment fonctionner. Malgré cela, il convient de s’assurer qu’une source d’eau d’extinction aux dimensions suffisantes (quantité de stockage et puissance de pompage) est disponible compte tenu de l’énorme charge d’incendie dans les centres de collecte. 31 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM 6 Perspective Le plan de développement national Mobilité électrique qui prévoit que l’Allemagne sera leader sur le marché de la mobilité électrique a été adopté par le gouvernement fédéral allemand. 1 million de véhicules électriques doivent en effet circuler sur les routes allemandes d’ici 2020 (6 millions d’ici 2025). Les besoins en batterie vont donc continuer à s’accroître à long terme et passer selon une étude de Roland Berger d’une capacité de 6,5 M de kWh aujourd’hui à env. 130 M de kWh en 2020. La demande en installations de production va augmenter en conséquence. Pour préparer cette capacité de production, des études sérieuses estiment que la seule construction de nouvelles installations nécessitera un investissement de 4,8 milliards d’euros par an. Ces pronostics justifient les énormes efforts financiers et technologiques nécessaires pour atteindre les objectifs optimistes dans le domaine de la mobilité électrique. De nouvelles technologies de stockage exigent de nouvelles technologies de charge : Comme pour les besoins en accumulateurs d’énergie modernes, les besoins en stations de charge vont fortement augmenter. A cet égard, les conditions-cadre technologiques et par conséquent aussi les exigences techniques en matière de sécurité des installations de charge des batteries change- 32 ront du tout au tout. Dans le sens de la limitation des risques (et de la prévention des sinistres), les questions suivantes devront trouver une réponse : nn Où sont installées (placées) ces stations de charge ? nn Qui installera (exploitera) ces stations de charge ? nn Qui utilisera (se sevira de) ces stations de charge ? En outre, de nouvelles formes de technologie de charge des batteries poseront de nouvelles exigences en matière de sécurité de fonctionnement : nn Chargement filaire (conductif) : lors du chargement (filaire) du courant alternatif, l’unité de charge qui transforme le courant alternatif disponible dans le réseau en courant continu nécessaire à la charge est située dans le véhicule. Lors du chargement (filaire) du courant continu, l’unité de charge se trouve en dehors du véhicule. Le véhicule est alimenté directement par une station de charge DC avec un courant continu exigé par le véhicule. nn Chargement sans fil (inductif) : lors du chargement inductif, le transfert d’énergie s’effectue sans fil par un champ électromagnétique semblable à une table de cuisson à induction ou à une brosse à dents électrique. nn Changement de batterie : lors d’un changement de batterie, l’ensemble du système de batterie est retiré de la voiture et remplacé par un système de batterie chargé. Cette méthode d’alimentation en énergie permet le remplacement d’une batterie déchargée par une batterie entièrement chargée en quelques minutes. Une infrastructure de charge sécurisée a une influence déterminante sur le bon fonctionnement de la charge, car la possibilité de charge pour les batteries est basée directement sur le réseau d’alimentation ou sur l’installation électrique du titulaire du raccordement d’un tel réseau d’alimentation. Dans les deux cas, la garantie d’une sécurité de fonctionnement très élevée est la première priorité. Grâce à la construction de stations de charge dans le domaine privé comme dans le domaine public et grâce à l’extension d’une infrastructure de charge, de nouveaux groupes d’utilisateurs devront se pencher sur le thème de la sécurité des installations de charge des batteries : nn Installateurs électriques nn Propriétaires d’une maison individuelle et propriétaires immobiliers nn Administrateurs immobiliers et exploitants de parking nn Personnel de l’administration publique nn Architectes et urbanistes nn Opérateurs de réseau et fournisseurs d’énergie Version 1 – Julliet / 2016 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM 7 Conclusion Par principe, les batteries au lithium et les technologies de charge correspondantes peuvent être considérées comme relativement sûres en cas d’utilisation correcte et de manipulation appropriée. La technologie de fabrication éprouvée ainsi que les mécanismes de protection insérés dans la batterie permettent à l’utilisateur une manipulation sans danger avec les accumulateurs d’énergie chimique. Il faut quand même rappeler que l’emploi de certains composés chimiques associés à des densités énergétiques élevées ainsi que des défauts techniques peuvent représenter des risques potentiels spécifiques qui requièrent une attention toute particulière en matière de sécurité. Les batteries sont en principe destinées à stocker de grandes quantités d’énergie et à réintroduire cette énergie stockée chimiquement au cours d’un processus de déchargement sous la forme d’énergie électrique. Si une émission incontrôlée et accélérée de l’énergie stockée chimiquement se produit en raison de défauts techniques ou d’une mauvaise manipulation, cela se traduit en général non pas comme une énergie électrique, mais comme une énergie thermique (!) : apparition d’un feu (dommages matériels, corporels, pollution). Par conséquent, les risques lors Version 1 – Julliet / 2016 de la manipulation et la préparation des batteries au lithium dans la production ainsi que lors du stockage représentent un certain défi pour la protection incendie et la sécurité des personnes. Ces défis demandent, au regard de la croissance et de la propagation rapides des systèmes de batterie modernes et des technologies de charge correspondantes, des solutions rapides également. Par principe, il est recommandé de traiter les batteries au lithium comme des produits dangereux lors de la fabrication, la production, le stockage et le transport. Dans le sens d’une prévention efficace des sinistres, il convient de mettre l’accent sur les mesures de protection incendie concrètes dans le bâtiment, notamment la mise en place de mesures organisationnelles complètes. Chaque domaine d’application des batteries au lithium a ses propres exigences. L’analyse des risques au cas par cas reste donc jusqu’à nouvel ordre inévitable pour la recherche de concepts de protection adaptés. La manipulation ou le stockage des batteries au lithium exige par conséquent des solutions sur mesure correspondant de façon ciblée à un certain scénario d’application. 33 SÉCURITÉ DES BATTERIES AU LITHIUM Le Dr. Michael Buser est Directeur de la société Risk Experts Risiko Engineering GmbH, une entreprise internationale de conseils en risques dont le siège principal se trouve à Vienne. Après des activités de recherche de plusieurs années dans le domaine des batteries au lithium, il a été responsable R&D et chef du laboratoire Techniques d’application dans une entreprise produisant des « électrodes de batterie en carbone ». En tant que membre de la commission GDV « Commission de prévention des risques liés aux biens » (KSSV) et du groupe de travail GDV « Détection incendie et lutte incendie (BEB) », il a assisté techniquement durant de nombreuses années les compagnies d’assurance dans le domaine de la prévention des sinistres. Aujourd’hui, il organise dans toute l’Europe, en plus de ses activités de conseil dans les domaines risques d’incendie et dangers de fonctionnement, des séminaires et des programmes de formation. Contact : [email protected] Le Dr. Jochen Mähliß est responsable de la Batteryuniversity GmbH, un Institut de contrôle accrédité qui s’occupe entre autres des risques potentiels et des risques de sécurité des batteries au lithium. C’est un membre actif dans de nombreux groupes de travail consacrés aux batteries au lithium et dans des organes normatifs. En tant que spécialiste des marchandises dangereuses, c’est un interlocuteur compétent dans toutes les affaires concernant le transport des batteries au lithium. Contact : [email protected] 34 Version 1 – Julliet / 2016