L`utilisation de produits (vernis et peintures) en phase acqueuse

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L`utilisation de produits (vernis et peintures) en phase acqueuse
Quai du Pont Canal 5
7110 STREPY-BRACQUEGNIES
Rapport de veille
2008-2
L'utilisation de produits (peintures et
vernis) en phase aqueuse dans la protection
et la décoration du bois et de ses dérivés
En collaboration avec :
SOMMAIRE
1 INTRODUCTION
2 LE SECTEUR DU BOIS ET DE SES REVETEMENTS PAR PEINTURES ET VERNIS
21 Applications du bois protégées ou décorées par peintures et vernis
211 Applications générales du bois (en Europe et en France)
212 Applications en extérieur
213 Applications en intérieur
22 Peintures et vernis pour le bois
221 Particularités du bois
222 Différentes couches de finition
223 Nature chimique des peintures et vernis (en solvant et hydrodiluables, situation en 2005)
23 Réduction des COV
231 Réglementations (dans les pays européens)
232 Actions dans l’industrie des revêtements pour bois (programmes, normes, stratégies, hydrodiluables)
24 Analyses récentes des revêtements pour le bois et études de marché
241 Dans l’ensemble de l’Europe
242 En Europe de l’Ouest
243 En Europe de l’Est
244 En Amérique du Nord
245 En Asie et en Chine
25 Organismes, salons et sources d’informations
251 Organismes, classés par pays
252 Salons et conférences, récents et à venir
253 Autres sources d’informations
3 PEINTURES HYDRODILUABLES COMME REVÊTEMENT SUR LE BOIS
31 Caractéristiques des peintures hydrodiluables
311 Avantages et inconvénients généraux des peintures hydrodiluables
312 Particularités dans la formation et le durcissement du film, conséquences
32 Peintures hydrodiluables à séchage thermique
321 Particularités de l’application des hydrodiluables sur le bois, préparation du support
322 Evolution des produits hydrodiluables, des formulations, des produits commerciaux
323 Evolution des techniques de dépôt, particularités, matériels, automatisation, déchets
324 Séchage thermique des peintures et vernis hydrodiluables, contraintes, air chaud, IR,
33 Peintures hydrodiluables radioréticulables
331 Peintures hydrodiluables à cuisson UV, mécanismes, marchés, produits, matériels, exemples
332 Cuisson par bombardement électronique BE
34 Comparaison aux autres peintures pour le bois
341 Peinture en solvant à haut extrait sec
342 Peintures en poudre
2
4 IMPACTS DES EVOLUTIONS DES PEINTURES HYDRODILUABLES POUR LE BOIS
41 Impacts sur le secteur
Secteur, entreprises, concurrences, différenciation
42 Impacts sur les métiers
421 Dans les industries du bois dans le bâtiment
422 Dans les industries du bois en application intérieure
423 Formations
5 CONCLUSIONS, PERSPECTIVES
Références, Sites Internet
3
1 INTRODUCTION
Le rapport du FOREM Pigments réalisé au premier semestre 2007, intitulé « Limitation de l’émission des
composés organiques volatiles COV dans les peintures et traitements de surface » (2007 – 1) a porté sur les
réglementations, les facteurs de changement et les acteurs qui concourent à cette action.
Il a présenté les moyens mis en œuvre ou possibles pour la réduction des COV et dégagé les impacts sur les
métiers de la peinture et du traitement de surface, ainsi que les besoins en formation.
Le rapport du second semestre 2007, a porté sur les « Nouveaux matériels d’application des peintures »
Un des secteurs d’application où la réduction de COV conduit à des changements de produits et de techniques est
celui du bois. Le remplacement des peintures et vernis en phase solvant organique par des peintures aqueuses
(plus exactement hydrodiluables) a été identifié et décrit dans les deux rapports ci-dessus.
Pour préciser et actualiser cette analyse, le présent rapport de veille porte sur « L'utilisation de produits (peintures
et vernis) en phase aqueuse dans la protection et la décoration du bois et de ses dérivés".
Il ne porte pas sur les produits spécifiquement destinés au traitement du bois (biocides, …).
Il rassemble les informations formelles et informelles, collectées afin d’identifier et de classer les tendances
lourdes et les signaux faibles.
L’étude est centrée en priorité sur la Région Wallonne, mais elle porte sur l’ensemble de la Belgique et des pays
limitrophes, et comporte des analyses internationales, nécessaires pour appréhender les enjeux.
Les produits et matériels cités sont présentés afin d’illustrer les éléments de nouveautés et d’améliorations qui ont
un impact sur les métiers des peintres. Ces exemples ne sont pas exhaustifs, et ne constituent pas un guide de
sélection ni une recommandation. Des exemples complémentaires pourront être ajoutés lors de la suite de
l’activité de veille.
A la suite de cette introduction - partie 1, la partie 2 présente le secteur du bois peint, en précisant les applications
en extérieur et en intérieur et la structure de la profession. Elle rappelle les produits en solvant et hydrodiluables
couramment utilisés jusqu’en 2005 environ pour la protection et la décoration, et la pression due à la mise en
place de la réglementation. Elle souligne ensuite le rôle croissant des hydrodiluables, au travers des études de
marché de 2006-2008.
.
La partie 3, technique, présente les évolutions récentes des peintures et vernis hydrodiluables et de leur mise en
oeuvres pour le revêtement du bois, par séchage thermique et réticulation par UV.
La partie 4 analyse l’impact des changements sur les secteurs de la protection et de la décoration du bois, et
surtout sur les métiers exercés dans ces entreprises, avec une liste de formations spécialisées.
La partie 5 présente les conclusions et perspectives.
Les références et sites internet précisent les sources d’informations.
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2 LE SECTEUR DU BOIS ET DE SES REVETEMENTS PAR PEINTURES ET VERNIS
21 Applications du bois protégées ou décorées par peintures et vernis
211 Applications générales du bois
2111 En Europe
L’industrie du bois en Europe et analysée en 2008 dans un rapport du Service des études et
des statistiques industrielles (SESSI) du Ministère de l’Economie, de l’Industrie et de
l’Emploi français (Réf 1).
La figure 1 montre les contributions de l’Allemagne, de l’Italie, de la France, du Royaume
Uni et de l’Espagne au chiffre d’affaires total.
Figure 1 (SESSI) (Réf 1)
La Belgique est en en dixième position. Les nouveaux États membres de l’Union
européenne contribuent pour seulement 10 % du chiffre d’affaires (Pologne).
En France, l’Institut Technologique Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement
(FCBA), issu de la fusion le 1er juin 2007 entre l’AFOCEL (Association Forêt Cellulose,
secteur de la forêt et de la pâte à papier), et le CTBA (Centre Technique du Bois et de
l'Ameublement) a réalisé de nombreuses études technico-économiques dans ce secteur.
2112 En France
Le bois d’industrie constitue 15 % du chiffre d’affaire de 2006 de l’activité de « récolte »
(SESSI) (2008) (Réf 1). La « première transformation » concerne par importance
décroissante le sciage, les panneaux de particules et les contreplaqués. L’activité de
« seconde transformation » concernée par les revêtements est la fabrication de meubles
(4220 M€), la charpente-menuiserie (3701 M€), et les produits divers (691 M€).
Le secteur est atomisé et l’organisation en groupe est peu développée. Une entreprise sur
deux compte moins de 50 salariés. Deux modèles aux performances économiques distinctes
cohabitent : les entreprises de main-d’œuvre proches de l’artisanat, et quelques industries
de process, spécialisées dans l’usinage du panneau à base de bois. Pour celles-ci, les unités
de production sont conséquentes et produisent essentiellement des éléments de cuisine et
des meubles en kit, avec des investissements conséquents et leur productivité plus élevée.
Depuis le début de la décennie, l’activité des industries du travail du bois progresse à un
rythme soutenu.
212 Applications en extérieur
2121 Façades, architecture
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En France (Réf 1), les mises en chantier de logements individuels et collectifs ont augmenté
de 40 % depuis 2003 et se maintiennent à un niveau élevé. Ce dynamisme profite aux
industries de panneaux, de charpentes et de menuiseries. L’engouement pour la maison à
ossature en bois a conduit au doublement de l’activité pour les charpentes.
2122 Maisons tout bois
En région Wallonne, le carnet de route « Architecture bois en Wallonie et aux alentours »
(Réf 2) rédigé sur l’initiative du Ministre wallon du Logement est reconnu comme un
ouvrage de référence.
En France, les maisons individuelles à ossature bois (4 % des maisons construites) affichent
depuis 2001 un taux de croissance largement supérieur à celui de la construction. (Réf 1).
Le challenge est de proposer des maisons collectives à des prix d’entrée de gamme.
2123 Application marine
Limitée, elle concerne le revêtement des ponts, les portes, et l’équipement intérieur, qui
sont vernis.
213 Applications en intérieur
2131 Meubles et panneaux
En France, la production de menuiseries et de panneaux en bois liés à la construction
s’accroît dans des proportions moindres (SESSI) (Réf 1) (2008), car les menuiseries en bois
sont deux fois moins importantes que celles en matière plastique, et les panneaux de
structure sont concurrencés par les plaques de plâtre. Les panneaux de particules (MDF)
sont destinés aux revêtements de sols et à l’ameublement, en particulier aux meubles de
cuisine.
En ce qui concerne les meubles de cuisine, l’Allemagne est le premier producteur européen
de cuisine avec près de 30 % du marché, devant l’Italie (22 %), le Royaume-Uni, l’Espagne
et la France (7%). En France, depuis 2004, les importations explosent, tandis que les
exportations restent atones. L’Allemagne, qui se heurte à la saturation de son marché
intérieur, renforce sa place de premier fournisseur de la France.
La production de meubles de cuisine est le moteur du marché du meuble. En France, elle a
augmenté de 2,5 % par an au cours des dix dernières années, avec des perspectives de
développement. Les éléments en kit correspondent au quart de la production d’éléments de
cuisine, mais les importations par la grande distribution augmentent fortement.
En 2006, 81 entreprises de plus de 20 salariés fabriquent des meubles de cuisine. La taille
moyenne des entreprises y est plus élevée que dans le meuble (133 contre 90). Le secteur se
distingue par une importante concentration des acteurs : les quatre premières entreprises
regroupent 44 % du chiffre d’affaires et deux tiers des exportations.
Cette industrie enregistre également de meilleures performances. Les entreprises ultra
modernes sont plus proches des industries de process que des industries de main-d’œuvre.
Leur taux de productivité et leur intensité capitalistique y sont élevés, ainsi que les
investissements.
L’analyse faite par le CTBA en 2006 est semblable(Réf 3).
L’importance de l’industrie du meuble de cuisine aux Etats-Unis est analysée par plusieurs
études par Frost et Sullivan (Réf 4) (Réf 5).
2132 Parquets
Les parquets sont souvent formés de petits blocs collés (OSB) ou sont encore massifs.
Le sciage pour parquets représente en France en 2006 le quart du chiffre d’affaire du sciage
des bois, mais les importations (69 M€) sont supérieures aux exportations (53 M€) (2007)
(Réf 1).
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22 Peintures et vernis pour le bois
221 Particularités du bois
Les singularités du bois et les répercussions sur les systèmes de finition sont soulignées
dans un rapport de veille du CTBA de 2005 (Réf 6), et son livre consacré à l’ameublement
(Réf 3).
Le bois est un matériau qui « respire » , et change dans le temps de structure et de teinte.
Les parties issues d’un même arbre n’ont pas une couleur uniforme. Il faut en tenir compte
quand on met en oeuvre les peintures et vernis. Un « système de finition » doit être une
combinaison de différents produits apportant chacun ses caractéristiques et ses propriétés
particulières.
222 Différentes couches de finition
Les couches de finition ont un rôle de protection et un rôle de décoration, différents selon
les produits et les applications.
Il faut distinguer les finitions transparentes (vernis), qui mettent en valeur la couleur et les
veines du bois, et les finitions opaques (laques pigmentées) qui cachent complètement la
couleur et souvent aussi la structure du bois. Par ailleurs, on peut choisir une finition
brillante, satinée ou mate, apportée par la dernière couche ou par un « topcoat ».
2221 Bouche pores (sealer)
Egalement appelé “pré-laque”, ou « barrière » ou parfois « primaire », il est appliqué avant
l’application des peintures mais aussi des vernis afin de :
- Eviter le soulèvement de fibres (« grain rising »),
- Uniformiser la réaction du bois aux teintures et vernis,
- Supprimer les migrations de tanins du bois vers le vernis.
Il est appliqué en épaisseur plus faible que l’apprêt.
Le Shellac est un bouche-pores traditionnel d’origine naturelle. A l’origine en solution
organique, il est maintenant disponible en émulsion aqueuse.
2222 Teintures
Elles sont utilisées :
- Pour uniformiser la teinte des bois à vernir, masquer les imperfections, apporter
une impression de « profondeur »et favoriser un vieillissement homogène
- Pour obtenir des teintes plus foncées, en particulier pour donner à des bois moins
coûteux un aspect de bois fruitier ou exotique.
Les teintures « non grain rising » (NGR) limitent le soulèvement de fibres.
2223 Lasures
De faible viscosité, elles pénètrent dans le bois comme les traitements de protection. Peu
couvrantes, elles laissent apparente la structure du bois, et doivent être renouvelées plus
fréquemment que les peintures et vernis.
2224 Vernis transparents
Ils sont destinés à protéger et mettre en valeur le bois. En application extérieure, leurs
composants et additifs leur confèrent une bonne résistance aux intempéries et aux UV et
protégent le bois. Les vernis conçus pour l’intérieur ne résistent en général pas
suffisamment.
En application intérieure, la fonction esthétique est privilégiée pour les meubles, et la
résistance à l’abrasion est indispensable pour les parquets.
2225 Peintures
Les peintures opaques fortement chargées sont appliquées en général sur un apprêt
ponçable (parfois appelé primaire). Elles sont largement utilisées sur les panneaux
d’aggloméré (High Density Fiberboard HDF). Elles doivent conserver dans le temps leur
couleur et leur rôle de protection contre les UV et l’humidité.
Les laques (lacquers) sont moins chargées en pigments, et apportent un excellent brillant.
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2226 Topcoat
Les « topcoats » peuvent être transparents, et sont d’une épaisseur variable, selon qu’ils
sont formulés pour apporter un aspect particulier (satiné, mat), ou une protection mécanique
(résistance à la rayure, à l’usure) ou chimique (solvants, graffitis).
Les « patines » sont employées en ébénisterie.
223 Nature chimique des peintures et vernis
2231 Produits en solvant (rappel)
Rappelons que le « séchage » des peintures et vernis en solvant se réalise par évaporation
physique, accompagné, pour la majorité des liants, par une réticulation.
Les liants utilisés dans les peintures et vernis en solvant pour le bois sont essentiellement :
- Nitrocellulose (NC) : Utilisée depuis 100 ans, elle se dissout facilement et durcit
par séchage physique. Elle est facile à appliquer et confère un excellent aspect. Elle
reste le liant le plus utilisé au niveau mondial.
- Urée formaldehyde à cuisson acide (AC), résistants à la rayure, mais maintenant
abandonné pour des raisons d’Hygiène et Sécurité.
- Polyuréthanne (PU) bicomposants (polyester ou acrylique à fonction alcool d’une
part, isocyanate aromatique ou aliphatique d’autre part). Certaines formulations
contiennent un isocyanate toxique soumis à réglementation. En raison d’une grande
souplesse de formulation et d’un bon aspect, les PU en solvant sont largement
utilisés en Europe et en Asie.
- Polyesters en solvant
2232 Produits hydrodiluables
Dans les peintures à base d'eau, il faut différencier :
- les peintures hydrosolubles, solutions de résine dans un mélange d'eau et de
solvants. Elles sont peu employées, en raison d’un séchage trop lent.
- les peintures hydrodiluables, dans lesquelles de petites particules de résine sont en
émulsion ou en dispersions dans une phase aqueuse. Elles sont parfois nommées
hydrodispersables.
Les premières peintures hydrodiluables, vers 1960, étaient essentiellement des acétates de
polyvinyle, utilisées dans le bâtiment, et de propriétés limitées. Désormais, les copolymères
acryliques sont couramment utilisés, en particulier pour les peintures sur le bois.
L’avantage principal des hydrodiluables est un taux de COV fortement réduit par rapport
aux produits en solvant. L’inconvénient principal est qu’il faut les mettre en œuvre dans des
conditions adaptées.
Il faut d’abord réaliser une évaporation physique de l’eau par voie thermique, pour former
le film de peinture.
Il est ensuite avantageux de réticuler le liant. Avec les peintures monocomposant, la
réticulation s’effectue dans le polymère acrylique lui-même. Pour les peintures en
bicomposant, les deux parties sont en émulsion (par exemple, pour les polyuréthannes,
émulsion de polymère alcool et émulsion d’isocyanate).
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La réticulation est effectuée par voie thermique, mais la réticulation des hydrodiluables
monocomposants par radiations ultraviolettes UV ou bombardement électronique BE se
développe fortement. Cette famille est présentée dans la partie 3, au paragraphe 331 relatif
aux procédés UV
Ces peintures et vernis hydrodiluables radioréticulables ne doivent pas être confondus avec
les produits radioréticulables à 100 % d’extrait sec.
En effet, dans l’objectif de réduire le taux de solvant, il a été développé depuis une
douzaine d’années des peintures et vernis « acrylates » à liants polymères réactifs,
seulement dissous dans un diluant réactif peu volatil, et pour lesquels le résultat de la
mesure de l’extrait sec est proche de 100 %.
Leur durcissement se produit par réticulation du polymère et du diluant, par UV ou BE.
Ces produits sont utilisés pour le bois depuis 1998 environ, et dans les informations et
statistiques jusqu’à 2005 environ, ce sont eux qui correspondent aux produits « UV ».
Cette technologie et ses évolutions ne sont pas dans le sujet du présent rapport consacré aux
hydrodiluables. Elle est seulement présentée, pour comparaison, dans la partie 3, au
paragraphe 331 relatif aux procédés UV.
2233 Situation en Europe en 2005
Le taux de solvant dans les peintures et vernis utilisés en Europe en 2005 est rappelé dans la
figure 2 . Les peintures sans solvant en Europe étaient, à cette date, les produits UV à 100
% ES et les hydrodiluables (« acqua »).
Figure 2 : Taux de solvant dans les peintures et vernis (%) (2005) (Réf 7)
Ils représentaient en moyenne respectivement 10 % et 11 % du total des peintures en
Europe.
Figure 3 : Répartition des peintures et vernis par type en Europe (2005) (Réf 7)
Ils étaient introduits à des taux différents selon les pays.
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Figure 4 : Utilisation par pays (2005) (Réf 7)
23 Réduction des COV
La réduction des COV dans les peintures et leur mise en œuvre a été présentée dans les rapports de
veille du FOREM PIGMENTS de Mars 2007 et Septembre 2007 (Réf 8) (Réf 9). Les informations
relatives à l’application sur le bois sont rappelées ici, et actualisées.
231 Réglementations
2311 En Europe :
23111 Directive européenne 1999/13/CE « Emissions de COV à la cheminée, pour les
installations fixes », c’est-à- dire les ateliers
Activités
Consommation
annuelle de
solvant
15-25 T
Valeur limite
d’émission à
respecter pour les
> 25 T
revêtements sur bois
Valeurs limites
d’émission
100 mg C/Mm3
(application + séchage)
75/50 mg C/Mm3
(application / séchage)
Valeurs
d’émission
diffuses
25 %
20 %
Ou bien cette valeur est respectée, et l’atelier était en conformité, ou bien elle était
dépassée, et il devait être réalisé un bilan de solvant et une comparaison à la valeur
d’émission cible. Depuis le 31/12/2007, celle-ci doit être respectée pour les
installations nouvelles, mais aussi pour les installations existantes.
23112 Directive européenne 2004/42/CE « Normes de produits » sur les peintures et vernis
décoratifs
Les produits concernés sont :
- les peintures et vernis décoratifs, appliqués aux bâtiments et aux structures
associées à des fins décoratives, fonctionnelles et de protection (pour portes,
fenêtres et châssis, mais pas pour les meubles en bois).
- les peintures industrielles appliquées dans une installation fixe, lorsque la
limite de consommation annuelle en solvant de la directive 1999/13/CE n’est
pas dépassée.
En application au bois, il s’agit :
- des peintures brillantes pour intérieurs murs et plafonds,
- des peintures pour intérieur et extérieur pour finitions et bardages bois,
- des vernis et lasures,
- des «revêtements mono et bi-composants à fonctions spéciales », en
particulier les revêtements de sol (parquets).
Les teneurs maximales en COV dans les revêtements « prêts à l’emploi », càd
éventuellement dilués, sont maintenant pour les hydrodiluables celles de la phase 2
(échéance du 1er janvier 2010) (2007) :
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Application sur bois
Murs et plafonds intérieurs mats
Murs et plafonds intérieurs brillants
Accessoires intérieurs et extérieurs
Primaires
Mono-composants à fonction spéciale
Bi-composants à fonction spéciale
Multicolores
Effet décoratif
(Rappel phase 1)
Phase 2
(1/01/2007) (g/l) (1/01/2010) (g/l)
(75)
30
(150)
100
(150)
130
(50)
30
(140)
140
(140)
140
(150)
100
(300)
200
Il est prévu une extension de la définition des « Revêtements de protection
Coatings », avec des valeurs spécifiques.
2312 En Belgique
Les directives européennes sont transposées au niveau des états (rapport de veille FOREM
Pigment de Mars 2007) (Réf 8).
Les installations étant de la compétence régionale, la Directive 1999/13/CE a été transposée
en l’arrêté du Gouvernement wallon du 18 juillet 2002, l’ordonnance de la région de
Bruxelles et l’ordonnance de la région flamande. Ces 3 législations sont très semblables.
La directive produits 2004/42/CE, relevant de la compétence fédérale, a été transposée en
l’Arrêté royal du 7 octobre 2005.
Cette réglementation est précisée par le VITO (Réf 10).
2313 En France
Les arrêtés du 29 mai 2000 et 2 mai 2002 ont transcrit la directive 1999/13/CE, en
particulier pour la mise en place du schéma de maîtrise des émissions (SME). Ils
s’appliquent aux entreprises classées ICPE
Un guide de rédaction du schéma de maîtrise des émissions SME de composés organiques
volatils a été rédigé en 2005 par le Ministère de l'Industrie et Développement Durable, avec
le concours du Centre Technique du Bois et de l’Ameublement (CTBA), l’ADEME et de
l’Inspection des Installations Classées (Réf 11).
2314 Au Royaume Uni
Les textes applicables en 2005 étaient : Environmental Protection Act 1990 – Part I,
PG6/33(97) Wood Coating Processes, Environmental Protection Act 1990 – Part II, Special
Waste Regulations 1996, Water Resources Act 1991, Pollution Prevention and Control Act
1999.
En 2005, la Directive “solvants” ne devait pas avoir d’impact sur le revêtement du bois, car
elle était moins contraignante que la réglementation PG6/33(97).
232 Actions dans l’industrie des revêtements pour le bois
2321 Programmes et actions
Au niveau européen,
11
Une étude par l’IRFAB (Belgique) (Réf 12) en 2005 (Réf 13) sur la peinture
industrielle en Europe indiquait que la réduction des COV était effective dans
certains secteurs, mais difficile dans d’autres. Pour le bois, la réduction des solvants
à technologie identique conduisait à une qualité inférieure, et le rapport analysait les
changements de technique (hydrodiluables, poudre, radioréticulation).
Par ailleurs, le programme européen sur les structures en bois peintes « Initiative
COST 18 » a fait participer les pays européens pendant plusieurs années jusqu’en
2006.
Un rapport de 2006 concluait que :
- l’utilisation des hydrodiluables était passée de 5% en 1997 à 16 % en 2003,
les monocomposants pouvaient remplacer les vernis nitrocellulosiques, celle
des radioréticulables avait augmenté. et les revêtements UV pouvaient être
comparés à leurs homologues en solvant.
- l’industrie du meuble était très fragmentée (60 000 PME en Europe), ce qui
pouvait lui rendre difficile les recherches et investissements.
En France,
Le CTBA a mené plusieurs actions de veille : « Finitions performantes » (novembre
2006), «Finition du bois » (avril 2006), «Développements pour un futur durable »
(mars 2006).
2322 Normes et labels
En Belgique, le Centre Scientifique et Technique de la Construction (CSTC) (Réf
14) a révisé sa NIT 159 « Code de bonne pratique des travaux de peinturage». Il a
analysé la classification des peintures et les différents labels environnementaux, et la
multitude de normes belges et européennes (EU Ecolabel, Natureplus, Blue Angel,
Nordic Swan, M1, MAL code, AWARE, Greenguard).
D’autre part, il a examiné le guide d’agrément technique UBAtc NBN EN 927-1
« Peintures ou systèmes de peinture pour le bois en extérieur ».
Au niveau européen, L'Ecolabel certifie les produits qui respectent le plus
l'environnement et la santé tout en garantissant d'excellentes performances
techniques.
En Belgique, les normes d’essai sur peintures sont disponibles dans la base de
données ISCode. Parmi les fournisseurs de peinture qui s’impliquent dans la
réduction des COV, Sigma Coatings garantit les formulations anticipant la directive
2010.
En France, la norme AFNOR NF T30-094 porte sur la caractérisation des peintures
hydrodiluables. Le Label NF Environnement est un gage de sécurité
environnementale. Les règles de l’art rédigées par l’AFNOR en 2007 sur les
peintures dans la construction n’apportent d’information sur les hydrodiluables.
Aux Pays-Bas, s’appliquent les normes d’essai BS.
2323 Stratégies disponibles pour la réduction des COV dans l'industrie des revêtements du bois
Elles sont explicitées, par exemple dans le secteur de l’ameublement, dans le guide
« Finitions aqueuses en ameublement », rédigé en 2007 par l’IFA, CODIFA, CTBA,
CETIAT, ADEME (Réf 15).
Utilisant encore à 80 % des produits contenant de grandes quantités de solvants, les
entreprises de ce secteur doivent réduire leurs émissions de COV.
12
Leurs contraintes sont :
-Obtenir un aspect compatible avec l'attente des consommateurs,
- Atteindre les performances techniques (résistance à l'abrasion, à la rayure, à la
lumière, aux taches… ), à un coût compatible avec le marché,
- Respecter les réglementations environnementales d’aujourd’hui et de demain.
Pour cela, elles disposent des 2 voies possibles :
1) Dépollution des rejets atmosphériques : pour justifier l’investissement, elles
seraient cependant amenées à accroître leur production de meubles, et ainsi
consommer de plus en plus de solvants.
2) Après l’adoption des bonnes pratiques (qui permettent déjà de réduire les
émissions), réduction à la source des solutions de substitution : les peintures et
vernis hydrodiluables, utilisés avec les procédés appropriés, permettent d’assurer la
qualité du produit fini et la productivité.
2324 Rôle des hydrodiluables dans la réduction des COV
Les caractéristiques des peintures et vernis hydrodiluables ont été présentées en particulier
dans la veille technologique du FOREM Pigments de janvier 2007 « Réduction des COV
dans les peintures » (Réf 8).
Les hydrodiluables ne contiennent en moyenne que 4 à 5% de COV. La réduction des COV
sur les produits eux-mêmes est donc de 20 à 70 % pour les produits appliqués par
pulvérisation. Il faut cependant ajouter les COV générés par les produits de nettoyage
(solutions hydroalcooliques ou acétone).
Les co-solvants, présents dans le hydrodiluables à un taux de 2 à 10 % pour assurer la
fluidité et l’aspect de surface du film, ne sont pas assez volatiles pour être classés dans les
COV. Ils présentent un risque en Hygiène et Sécurité.
D’autre part, l’énergie nécessaire pour le séchage des hydrodiluables est à priori supérieure.
Il convient donc d’optimiser cette opération (voir partie 3, paragraphe 324).
En fait, le passage aux hydrodiluables est une véritable opportunité de réfléchir à la totalité
de la chaîne de finition, en intégrant tous les critères de coûts, qualité, environnement.
La réduction des COV conduit ainsi les entreprises à se différencier de leurs concurrents.
24 Analyses récentes des revêtements pour le bois et études de marché
241 Dans l’ensemble de l’Europe
Sur les peintures et vernis appliquées sur bois, on dispose en particulier de l’analyse de 2007 des
tendances 2007-2012 par l’Irfab Chemical Consultants (Réf 16) (réglementation COV, secteurs
dont celui du bois), et d’une analyse de 2006 sur les revêtements radioréticulables par Frost et
Sullivan (Réf 17) (cuisson UV, classement par application, incluant le bois).
Sur les peintures et vernis hydrodiluables et radioréticulables sur bois, une autre analyse de mai
2007 par Frost et Sullivan (Réf 282) précise les contraintes pour obtenir des taux de COV bas,
l’importance croissante des hydrodiluables et des réticulables par UV, et souligne la concurrence
de la Chine.
242 En Europe de l’Ouest
En ce qui concerne les peintures et vernis sur bois, dans l’analyse de février 2007 par Frost et
Sullivan (Réf 18), les éléments moteurs, les contraintes, les prévisions, les tendances de prix et le
13
partage du marché sont identifiés en Europe de l’Ouest, et par pays (Italie, Espagne, AllemagneAutriche-Suisse, Scandinavie, Royaume Uni et Irlande, France, Bénélux).
Le rapport de ce même organisme de Janvier 2007 (Réf 19) décrit en particulier l’application sur le
bois dans le bâtiment.
L’analyse de mi 2008 par l’Information Research (IRL) (Réf 20) est effectuée par pays, puis par
application et par technologie, et comporte des prévisions jusqu’en 2012.
243 En Europe de l’Est
Portant sur les peintures et vernis pour bois, l’étude de mi 2008 par Frost et Sullivan (Réf 21) est
détaillée par pays (en particulier en Tchéquie et Pologne), par application et technologie
(radioréticulables et hydrodiluables).
244 En Amérique du Nord
Dans le secteur du bois, l’analyse de janvier 2007 par Frost et Sullivan (Réf 5) porte sur les
contraintes environnementales, leur effet sur la croissance du marché des revêtements, dont ceux
des meubles de cuisine.
Une étude de mai 2007 sur les opportunités de croissance (Réf 22) et l’étude de 2007 par Frost et
Sullivan sur le besoin en radioréticulables incluent des prévisions jusqu’en 2013, et soulignent la
menace par la Chine dans le secteur des meubles (aux USA, 50 à 60 % sont importés). Les
entreprises américaines réagissent en augmentant leurs investissements, ou en réalisant des
implantations ou acquisitions en Asie. Les formulateurs doivent renforcer leurs recherches et
développements.
245 En Asie et en Chine
Dans le secteur des peintures et vernis pour le bois, le rapport de juin 2007 par Frost et Sullivan
(Juin 2007) (Réf 23) décrit les perspectives dans les revêtements pour bois ouvertes par la Chine,
mais aussi par le Vietnam et l’Inde. Le même organisme a publié en juin 2007 (Réf 24) une
analyse les peintures en général par pays et marché et leurs tendances, et en août 2007 (Réf 25) un
rapport sur les tendances stratégiques et technologiques.
Plus spécialement, en Chine, selon le SESSI (2008) (Réf 1), la Chine est devenue le premier acteur
au monde de l’industrie du meuble, devant l’Italie : sa production dépasse 34 milliards d’euros et
représente 10 % de la production mondiale. La Chine occupe également la première place des pays
exportateurs avec 15 milliards d’euros de meubles exportés. La moitié de ces produits alimente le
marché américain et 11 % sont acheminés vers l’Union européenne. Cependant, l’industrie
chinoise est très dépendante des importations de bois, du fait de sa pénurie en ressources
forestières.
Selon Frost et Sullivan (Sept 2007) (Réf 4), la Chine, premier exportateur de meubles, menace
l’industrie du meuble aux USA (50 –60 % importés). La tendance prévisible est la croissance de sa
production de meubles, et celle de sa production de parquets.
25 Organismes, salons et sources d’informations
Les organismes cités ci-dessous (liste non exhaustive) sont des sources d’information
réglementaire et technique. Les sociétés fournisseurs de produits ou de matériel éditent également
des dossiers techniques et peuvent aider leurs clients dans leur analyse des coûts. Les organismes
de formation de ces différents pays sont présentés dans la partie 4 « Impacts sur les métiers »
14
251 Organismes
En Europe :
- Eurowood (Réf 26), réseau regroupant les Centres techniques et organismes européens de
recherche sur le bois (45 membres)
- European Panel Federation (EPF ), fédération des fabricants de panneaux
- Conseil Européen de l'Industrie des Peintures, des Encres d'Imprimerie et des Couleurs
d'Art (CEPE), regroupant 16 associations nationales (Réf 27).
En Belgique :
- Houtinfobois, site belge de promotion et d'information sur les bois transformés et leurs
applications (Réf 26)
- Confédération de la Construction (Réf 28)
- Centre Scientifique et Technique de la Construction (CSTC) (Réf 14), regroupant 70000
entreprises belges de construction (pour la plupart des PME), dans tous les métiers de la
construction dont la finition. Le CSTC publie en particulier des bulletins.
- Institut des Peintures et Vernis (IVP) (Réf 29), représentant environ 70 entreprises dans le
domaine des peintures, des vernis et des encres d'imprimerie. Pour le bois, les sections
concernées sont celles des Peintures Industrielles (industrie) et Décoratives (peintres).
- VITO (Région Flandres), Institution flamande pour la recherche technologique (Réf 30),
qui développe des technologies durables dans le domaine de l'énergie, de l'environnement
et des matériaux, qui rédige des dossiers sur les revêtements pour le bois (Réf 10).
- Vlaams Instituut voor Bio-Ecologisch Bouwen en Wonen) (VIBE) (Région Flandres) sur
l’écologie qui diffuse des informations pour les consommateurs sur les hydrodiluables (Réf
31).
En France :
- Institut Technologique Forêt Cellulose Bois-construction Ameublement.(FCBA) (fusion
de l’AFOCEL et du CTBA) (Réf 32). Le CTBA a publié de nombreux rapports et
conférences sur le bois, l’ameublement, les parquets.
- Industries Françaises de l’Ameublement (IFA) (Réf 15)
- Fédération du Bois, sur l’activité du bois en général, mais avec peu d’information publiée
sur les revêtements.
- Fédération des Industries des Peintures, encres, couleurs, colles et adhésifs (FIPEC) (Réf
33)
- Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie ADEME(Réf 15)
- Observatoire Prospectif des Métiers et Qualifications, analysant les métiers du BTP (Réf
34)
Aux Pays-Bas :
- Centrum Hout, centre de recherches sur le bois (Réf 35)
- Vereniging Van Nederlandse Houtondernemingen, association des entreprises.
néerlandaises du bois
- Union centrale des fabricants de meubles (CBM)
En Scandinavie
- Scandinavian Coatings Center, centre technique pluridisciplinaire sur les peintures et
vernis, qui a des éétudes en cours sur les revêtements hydrodiluables pour le bois.
Grande Bretagne
- British Coatings Federation, fédération des peintures et vernis (Réf 36).
252 Salons et conférences
Parmi les évènements récents :
- « Peintures et vernis hydrodiluables et à haut extrait sec », Bruxelles, 11-12 mars 2008 :
En particulier, nouvelles technologies pour la conformité COV, développement des
polymères
15
- Conférence du CEPE dédiée aux peintures hydrodiluables, Nice, (24-26 septembre 2007).
Session sur les revêtements industriels du bois «Le futur dans la fabrication de mobilier en
bois en Europe : meubles et parquets »
- Carrefour International du Bois CIB, Nantes, 28-30 mai 2008
- American Coating Show ACS, Charlotte, USA, 2008
- IWF_2008 Atlanta, USA, 2008
- 10ème Salon Bois et Habitat (14 -17 mars 2008)
- Massive Wood Symposium, Canada, 2008.
Parmi les évènements à venir :
Sur les finitions pour bois :
- European Coatings Conference "Parquet Coatings V", Berlin (Allemagne) (6-7
novembre 2008)
- Sixième Congrès International sur les finitions pour les supports à base de bois,
Amsterdam, (Pays-Bas) (14- 15 octobre 2008)
- FNW Congrès Pays-Bas (Avril 2009)
Sur les peintures et vernis et les radioréticulables :
- Radtech Europe, Nice (France) (2009)
Sur le bois et la construction :
ProWood, Belgique (10-14 novembre 2009)
Batibow, Belgique (26 février - 8 mars 2009)
Batimat, Paris (France), (2-7 novembre 2009), finition et décoration
AWFS LasVegas (USA) (juillet 2009).
253 Autres sources d’informations, accessibles sur Internet
- Finishing Today (USA), publication destinée à l’industrie des peintures et vernis (tous substrats)
- SpecialChem sur la chimie. La plate-forme SpecialChem Coatings est développée
spécifiquement pour l’industrie des peintures, vernis et encres (Réf 37).
- Wood-it est une base de données de fournisseurs pour l’industrie du bois en Belgique
3 PEINTURES HYDRODILUABLES COMME REVÊTEMENT SUR LE BOIS
31 Caractéristiques des peintures hydrodiluables
311 Avantages et inconvénients généraux des peintures et vernis hydrodiluables
Ceux-ci sont détaillés dans la veille technologique du FOREM Pigments de mars 2007 (Réf 8).
Rappel des avantages par rapport aux produits en solvant :
- Faible taux de COV,
- Moins d’odeur, toxicité liée aux solvants réduite,
- Inflammabilité réduite, stockage possible dans l’atelier
- Extraits secs plus élevé (de l’ordre de 40 %) et pouvoir couvrant élevé,
- Utilisation de matériel comparable à celui des peintures en solvant,
- Rinçage du matériel avec de l’eau (à condition que la peinture n'ait pas eu le temps de
sécher),
- Pendant le séchage, débit de moins de ventilation nécessaire plus faible, économie
d’énergie.
16
Rappel des inconvénients cités par rapport aux produits en solvant :
A la mise en œuvre :
- Stabilité au stockage moindre : sensibilité au gel, nécessité de conserver entre 5 et
30 °C,
- Sensibilité des émulsions au cisaillement
- Viscosité plus élevée, risque d’atomisation plus difficile au pistolet,
- Développement possible de bactéries si le taux de COV est inférieur à 5 %,
- Corrosion du matériel d’application, demandant de remplacer l’acier par l’inox,
- Nettoyage avec un mélange eau-solvant (alcool) si la peinture a commencé à
sécher,
- Plus grande sensibilité à la préparation de surface en raison de la tension de surface
de l’eau élevée,
- Temps ouvert plus court, durée de vie en pot des 2 composants plus faible,
- Risque de moussage,
- Risque d’atomisation plus difficile à la pulvérisation,
- Lissage plus difficile,
- Tendance à soulever les fibres (« grain rising »),
- Séchage plus lent, sensible à la température, à l’humidité relative, à la ventilation.
Au niveau des propriétés finales :
- Adhésion potentiellement moins bonne
- Risque de transparence et de brillance inférieurs, texture plus grossière.
- Risque de propriétés mécaniques inférieures
Au niveau économique :
- Prix matière en général plus élevé
Compatibilité entre les produits en solvants et les produits hydrodiluables : Sur les teintures
hydrodiluables convenablement séchées, on peut appliquer des peintures et vernis hydrodiluables
ou en solvant. De même, les peintures et vernis hydrodiluables sont utilisables sur des teintures et
couches de préparation appliquées en solution.
312 Particularités des hydrodiluables dans la formation et le durcissement du film
3121 Mécanismes de formation du feuil
En peinture solvant, le liant étant soluble, le film se forme par l’évaporation des solvants,
réglée par la balance de solvants. En peinture hydrodiluable, le film se forme par
évaporation de l’eau et de certains co-solvants, puis par coalescence des gouttelettes de
peinture en présence des co-solvants restants. La chimie est plus complexe, plus coûteuse,
et la mise en œuvre est plus sensible aux conditions de mise en œuvre.
Plusieurs études récentes ou en cours examinent les paramètres influençant la formation et
les propriétés du film :
- Migration des additifs (2007) dans les peintures pour bois
- Rôle des cosolvants dans la coalescence, maîtrise de la coalescence pour assurer la
brillance (2007) (Réf 38)
- Synthèse de liants polymères en émulsion à structure core/shell (2007):
Celle-ci permet un meilleur équilibre entre les propriétés contradictoires de
facilité de coalescence la dureté finale des films.
Les structures de polymères en nanoparticules sont étudiées dans le
programme de recherches européen NAPOLEON, en cours jusqu’en mi
2009, qui associe 20 centres de recherches et universités, afin d’obtenir une
meilleure formation du film, et par ailleurs d’adapter les propriétés des feuils)
(Réf 38).
17
Les applications récentes à des produits commerciaux sont illustrées au paragraphe 322.
La coalescence a aussi pour effet un risque d’accumulation de peinture partiellement
séchée et collante sur les buses des pistolets. Pour enlever ces dépôts, il faut utiliser un
solvant plus puissant que l’eau (mélange eau/alcool).
3122 Conséquences sur la mise en œuvre des peintures et vernis hydrodiluables
31221 Influence de l’humidité et de la température dans l’atelier sur la formation du feuil
Rappelons que l’humidité relative de l’air dépend de la température (jusqu’à la
saturation au point de rosée).
Dans la pulvérisation au pistolet, pour une température donnée, un air sec absorbe
une grande partie de l’eau des gouttelettes, alors qu’un air saturé n'en absorbe que
peu.
Si l’humidité relative de l’air est normale (inférieure à 70%), la surface du film est
lisse et le placement des pigments est correct. Si l’humidité est trop faible, il se
forme davantage de brouillard, la teinte est plus claire et la reproductibilité
industrielle n’est pas assurée.
L’air des cabines de pistolage des peintures hydrodiluables doit donc être régulé en
humidité plus strictement que pour les peintures en solvant.
Le temps de séchage est plus court que pour les produits en solvant (en général 2 à 4
heures). Il est réduit par une bonne ventilation. Une humidité trop élevée augmente
le temps de séchage mais n’altère pas les propriétés finales. Si la température ou
l’humidité sont trop basses, les peintures et vernis peuvent être dilués à l’eau.
31222 Influence de la distance de pistolage sur la formation du feuil
Les échanges d’eau entre les gouttelettes et l’air dépendent de la durée de leur
parcours entre la buse et le substrat. En conséquence, la distance de pistolage est à
adapter à l'humidité relative de la cabine.
3123 Durcissement du film
Après les évaporations « flash », un séchage final est nécessaire. Dans le cas des peintures
réactives, il s’accompagne d’une cuisson (réticulation).
Le temps hors poussière est en général inférieur à celui des produits en solvant.
Le durcissement complet assurant la dureté maximale peut demander plusieurs jours. Dans
les processus industriels, on cherche à atteindre, dans le temps le plus court possible, une
dureté suffisante pour manipuler et empiler les pièces peintes sans collage ni marquage.
La perméabilité des films est faible ave les hydrodiluables récents.
32 Peintures hydrodiluables pour le bois à séchage thermique
321 Particularités de l’application des hydrodiluables sur le bois
Elles sont analysées dans la veille du CTBA de janvier mars 2006, et plus spécifiquement
d’avril juin 2007 (Réf 39).
3211 Séchage, dégraissage et ponçage du bois
18
Un séchage suffisant est nécessaire pour éviter les risques de pelage.
Le bois doit être dégraissé, décapé et poncé. La préparation des surfaces doit être
particulièrement soignée, car le mouillage peut être moins bon qu’avec les peintures en
solvant.
Le ponçage se fait avec des grains décroissants, en tenant compte du sens des fibres.
Il convient de supprimer les sources de pollution (ne pas utiliser de paille de fer, employer
des tissus d’essuyage pégueux mais non gras).
3212 Relevage de fibre (« Grain rising »)
La pénétration de liquide dans les fibres du bois provoque le gonflement et le relevage des
fibres de la surface (« Grain rising »), qui conduit à un aspect rugueux et risque de réduire
l’adhésion des couches suivantes. L’eau des hydrodiluables provoque un relevage beaucoup
plus important et gênant que les solvants des peintures traditionnelles. Le relevage dépend
de l’essence du bois, étant plus marqué pour les bois à pores ouverts.
Les remèdes sont les suivants :
- Ponçage respectant les fibres du bois, adapté aux essences
- Mouillage léger du bois, séchage et ponçage léger.
- Ponçage léger (égrenage) de la première couche de peinture ou vernis,
suffisamment séchée pour éviter l’encrassement.
- Utilisation de la technique d’application conforme et des produits adaptés :
Un égrenage poussé est souvent coûteux en temps de finition et en main
d’œuvre. Il faut d’abord vérifier que la technique et les conditions
d’application sont correctes, en particulier la température du support. Le
relevage des fibres peut dépendre de la formulation de la peinture.
De nombreuses formulations de peintures hydrodiluables récentes ne provoquent pas plus
de relevage de fibres que les peintures en solvant. Depuis plusieurs années, les teintures
sont disponibles en version NGR (Non Grain Rising).
3213 Pores ouverts ou fermés selon les bois
Il y a quelques années, les bois à pores ouverts, à pénétration facile (dureté faible) étaient
jugés plus facile à revêtir par les hydrodiluables que par les par les produits en solvant, qui
pénètrent dans le bois. En revanche, sur les essences foncées, les vernis pouvaient paraître
un peu laiteux.
L’application des hydrodiluables est possible maintenant presque sur toutes les essences de
bois. Cependant, les différences entre essences sont encore à prendre en compte, en
particulier en cas de robotisation (VITO) (Réf 10).
3214 Risques d’extraction des tanins
Certaines essences comme le cèdre et le pin rouge sont riches en tanins. Ces tanins colorés
sont solubles dans l’eau et migrent dans les couches de peintures hydrodiluables en y
provoquant des tâches. On peut utiliser des primaires hydrodiluables conçus pour bloquer
les tanins.
322 Evolution des produits hydrodiluables
3221 Evolution des formulations
32211 Technicité des formulations :
Une formulation standard contient une dizaine de composants : liant, pigments et
charges, additifs dispersants, anti-mousses, amine de neutralisation, cosolvants.
19
Les industriels cherchent d’abord à utiliser les hydrodiluables en faisant peu de
modification de ligne et de bâtiment. Les fournisseurs commencent donc par
proposer les produits qui sont sur les mêmes modes de séchage :
- Produits monocomposants à séchage uniquement physique par évaporation
pour remplacer les cellulosiques (hydrodiluables acryliques)
- Produits bicomposants à séchage physico-chimique pour remplacer les
polyuréthannes (polyuréthanne hydrodiluables acryliques)
- Produits à polymérisation UV (hydrodiluable acrylique UV).
Prix des peinture et vernis hydrodiluables
Pour un même extrait sec, leur prix est presque le double de celui d’une
peinture en solvant. Les prix sont depuis plusieurs années à la hausse. C’est
l’ensemble des coûts matière et procédé qui doit être pris en compte pour le
choix des produits.
En vue de réduire les coûts, on observe chez les producteurs et les utilisateurs
un effort de rationalisation des formulations (produits multi usages) (2008).
Aspect Hygiène et Sécurité
Selon l'Institut national de recherche et de sécurité (INRS), les finitions
aqueuses présentent moins de risques toxicologiques pour l’homme et pour
l’environnement et moins de dangers d’inflammation (Réf 40). Leur mise
en place apporte une amélioration de la sécurité et des conditions de travail
des salariés. Mais il ne faut pas négliger les risques toxicologiques qui
subsistent. Il reste donc à apporter une information aux salariés et à mettre
en oeuvre des mesures préventives adaptées.
32212 Liant (résines) utilisés en formulation
Les résines alkydes sont disponibles en émulsion (par exemple chez Reichhold), et
la petite taille de leurs particules leur confère une bonne adhésion.
Dans les résines acrylates, l’augmentation de l’adhésion est augmentée par mélange
aux résines alkydes, ou récemment par copolymérisation avec elles. L’extrait sec est
élevé, avec réduction de la sensibilité au gel.
Dans les polyuréthannes, le solvant nécessaire à la synthèse (NMP) a été substitué
en 2007 par Bayer MaterialScience par un solvant et des réactifs qui réduisent le
taux de COV des peintures, et facilitent la coalescence.
Pour obtenir un durcissement plus rapide, Rhodia remplace dans les PU
bicomposants hydrodiluables l’isocyanate aromatique habituel par un isocyanate
aliphatique. Ceci permet l’empilement des pièces en bois peintes pour
l’ameublement, dès la fin de la cuisson en ligne, et réduit le jaunissement.
Nouveaux par rapport aux mélanges des deux polymères, les copolymères
PU/acrylates conservent la flexibilité des PU et sont utilisés dans les hydrodiluables
à réticulation UV.
Les liants hydrodiluables époxy ont maintenant (Dow Chemical) (2007) des tailles
de particules plus petites, mais restent destinées aux métaux.
32213 Charges et additifs
Les pigments métalliques ne présentent plus de réaction néfaste avec l’eau. De
nouveaux pigments (Ciba) apportent des effets spéciaux.
Plusieurs additifs sont mis au point pour améliorer la peinture liquide.
Les amines couramment utilisées pour stabiliser les hydrodiluables en pH,
viscosité et dispersion des charges, sont la cause de l’odeur caractéristique et
20
gênante de ces peintures. De nouvelles amines réduisent l’odeur et les COV,
et augmentent la stabilité des mélanges (Angus-Dow, 2007).
De nouveaux additifs de formulation réduisent la sédimentation des
pigments, permettent de mieux régler la rhéologie, ou de réduire le moussage.
Ce sont des cires hydrodiluables, des copolymères ou des silicones.
Les peintures hydrodiluables présentent le risque d’attaque par les
microorganismes, au stockage (odeur) et dans les revêtements (couleur).
Depuis le 1er mars 2007, dans tous les pays européens, les peintures contenant
un certain taux d’algicides, fongicides ou bactéricides doivent porter le
symbole environnemental N. Le formaldéhyde, cancérigène, est remplacé par
des mélanges.
De nouveaux additifs sont mis au point pour améliorer les propriétés des feuils :
L’effet matant des silices est avantageusement obtenu par des cires en
émulsion, qui apportent aussi une résistance à l’usure.
La résistance à l’abrasion, essentielle pour les parquets, est également
apportée par ces cires, qui règlent les propriétés antidérapantes. Certaines
d’entre elles conservent le brillant.
La résistance au vieillissement (coloration aux UV, poudrage) est apportée
par de nouveaux additifs disponibles en émulsion.
32214 Composants issus des nanotechnologies
Le programme de recherches européen NAPOLEON sur les nanostructures de
polymères a été résumé ci-dessus. L’application aux parquets (résistance à
l’abrasion, action biocide) est indiquée dans un rapport de Frost et Sullivan de 2007
(Réf 41).
Plusieurs produits commerciaux sont décrits par les fournisseurs de composants :
- Industrial Nanotech, pionnière dans les nanotechnologies
- BYK-Chemie : additifs de protection UV à base de zinc.
L’application des nanotechnologies aux peintures est mise en avant par la société
italienne ICA dans son vernis pour bois à haute résistance et application au pistolet
électrostatique. SEI Chemical a développé un bouche pores « respirant » réagissant
avec la cellulose.
32215 Cosolvants
Les co-solvants nécessaires à la formation du film de peinture sont présents dans les
peintures hydrodiluables pour le bois à un taux de 5 à 20 % (2007) (Réf 15).
Plusieurs solvants organiques oxygénés sont avantageux par leur point d’ébullition
élevé (COV réduits), leur toxicité faible et leur solubilité dans l’eau.
3222 Exemples de peintures et vernis (hydrodiluables à séchage standard) commerciaux
Ils sont donnés ici pour illustrer les avancées identifiées ci-dessus, sans que la liste des
fournisseurs soit exhaustive.
Au niveau international :
- Sigma Coatings (groupe SigmaKalon) : Présentant son implication dans les
peintures respectueuses de l’environnement, cette entreprise propose une large
gamme de lasures Sigmalife et de peintures Sima S2U, Amarol, Otalis.
21
- Becker Acroma : Vernis polyuréthannes hydrodiluables pour parquets Jacfloor
mono et bicomposants,.
- Sikkens : Lasures Cetol, peintures Rubbol (hybrides alkyd/acrylique pour
l’extérieur).
- Royal DSM N.V : Gamme PU NeoResins, pour les particuliers et l’industrie, en
particulier celle du bois. Une nouvelle usine (investissement 20 ME) à Meepen
(Allemagne) est en production depuis mi 2007.
- Astral : Peintures alkydes pour le bâtiment (bois) Astral Impression
- Corona (ICI Paints) : Laque glycérophtalique hydrodiluable pour murs et boiseries
Coroprint, et Corona Grand Public.
- Reichhold : PU Urotuf F 97
En Belgique :
En dehors des fournisseurs ci-dessus, on peut citer : Levasseur (Bruxelles) (marque
Polyfond), Glorieux, Bobin, Bonna
En France :
- La Seigneurie (distributeur en France de PPG Industries, USA) : lasures Liswood,
peintures Exprim, Pantor
- Peintures Gauthier (sans doute produits Sigmakalon) : polyuréthannes et hybrides
Neutraprim, peintures Sylteo
- Blanchon : polyuréthannes-acryliques pour bois extérieurs et intérieurs,
bicomposant Blumor Aqua vitrificateur pour parquet
- Guittet : Lasures Ultrabois, peintures Europan hydroplus, primaires et peintures
Odyssée (label NF Environnement)
- Reluis France (distributeur de BASF Allemagne) : émulsions acryliques
En Allemagne :
- Hesse : Au Hesse Center (Belgique), partenariats avec les clients
- Loba : revêtements pour parquets
- Eukula GmbH : Partenariat avec Western India Plywoods Ltd, distribution en Inde
de la gamme Eukula STRATO.
En Autriche :
- Adler : HighRes pour la menuiserie et les meubles
Au Luxembourg :
- Everest Industrie : peintures et laques Everhyd .
Aux USA :
- VanAqua (USA) : large gamme de teintures, bouche-pores, primaires, laques,
topcoats, conseils et conditions d’utilisation.
- Oxford : Shellac hydrodiluable sans cire UltraSeal-WB8)
323 Evolution des techniques de dépôt
3231 Particularités d’application
- Viscosité des peintures hydrodiluables
Les produits hydrodiluables ont en général un extrait sec de 40 % prêt à l’emploi,
donc comparable à celui des produits en solvant.
En revanche, leur viscosité au repos est notablement plus élevée, souvent plus d’une
minute à la coupe Afnor 4 à 20 °C, et il est parfois nécessaire de passer à la coupe 6.
Si on réalise un brassage lent par recirculation, leur viscosité diminue, et les produits
hydrodiluables sont pulvérisables dans de bonnes conditions. Si nécessaire, la
viscosité est réduite par dilution par de petites quantités d’eau, de préférence
déminéralisée, pour éviter des précipitations ou des moisissures.
22
Les peintures et vernis hydrodiluables sont plus difficiles à atomiser en petites
particules que les produits traditionnels. Les techniques de pistolage Airless ou
Airmix sont à priori mieux placées que le pistolage pneumatique basse pression.
- Sensibilité des émulsions au cisaillement
Elle impose d’homogénéiser et de diluer les peintures avec des agitateurs à faible
vitesse de rotation Il faut par ailleurs les faire circuler par des pompes et vannes à
section plus importantes que pour les peintures en solvant, en particulier dans les
techniques de pistolage haute pression Airless et Airmix.
- Température de stockage
Les produits hydrodiluables sont sensibles aux basses températures. Le local de
stockage doit donc être au moins « hors gel », une température minimale de 10 °C
est parfois nécessaire, et les réchauffeurs thermostatés ne doivent pas provoquer de
choc thermique.
- Moussage
Il faut éviter les agitations rapides, les brassages incluant de l’air, et le passage dans
des buses trop petites.
- Oxydation des matériels en acier
Les aciers standards sont corrodés par les hydrodiluables, et les pièces en contact
avec elles doivent être réalisées en acier inoxydable.
3232 Conséquences sur les matériels d’application
Avec les brosses ou au rouleau, et par rideaux,
La dilution est inférieure à 5 %, l’aspect dépend de la longueur des poils des
rouleaux. Le matériel doit être nettoyé à l’eau immédiatement après usage.
Comme en solvant, les teintures sont manuellement appliquées au chiffon.
L’application sur machines industrielles à rouleaux dégage moins de COV qu’au
rideau, et limite le moussage.
En ce qui concerne les pistolets de pulvérisation (non électrostatiques)
- Tous les fabricants proposent des pistolets, pompes, raccords où les pièces en
contact avec la peinture sont réalisées ou chemisées en inox. Cette évolution est
détaillée dans le rapport du FOREM de Septembre 2007 (Réf 9).
On peut utiliser les pistolets pneumatiques standards, à pression réduite, HVLP, Air
assistés (Airmix) et Airless. Quand les matériels « pour solvant » et « pour
hydrodiluables » coexistent, il est recommandé de les identifier clairement, par
exemple par un code de couleur.
En 2005-2006, le CTBA a étudié le passage aux hydrodiluables dans son atelier
pilote et en collaboration avec plusieurs PME françaises de l’industrie du
meuble (Réf 15), fabriquant respectivement du mobilier de cuisine (panneaux
plaqués et bois massifs), de collectivité (en hêtre massif), contemporain (panneaux,
tablettes en aggloméré), et des chaises (en hêtre, merisier et chêne).
Il est apparu qu’il fallait améliorer la filtration des produits, pour éviter les
bouchages par des peaux. Le rapport de pompe en Airmix a été augmenté pour
mieux alimenter le pistolet et atomiser le produit.
Les moyens d’augmenter le taux de transfert des peintures sont analysés dans le
rapport FOREM de Septembre 2007 (Réf 9). Dans l’étude du CTBA (Réf 15), dans
le cas de changements de teinte peu fréquents, le produit non déposé sur les pièces a
été récupéré, ce qui a augmenté le transfert global de 20 à 30 %.
Les grammages déposés ont atteint 200 g/m², mais en raison de leur pénétration dans
le bois, les hydrodiluables sont moins garnissants.
23
En ce qui concerne les pistolets électrostatiques,
Les avantages (rapport FOREM Septembre 2007) (Réf 9) sont un dépôt régulier sur
les pièces non planes (« 3D »), le contournement par la peinture (par exemple pour
les sièges), et un taux de transfert accru.
Pour appliquer les peintures et vernis hydrodiluables, puisque l'eau est conducteur de
l'électricité, il faut réaliser l’isolement du système électrostatique (Réf 10).
La forme du jet du pistolet est à adapter au type de pièces (par exemple, jet rond
pour la peinture des chaises) (CTBA) (Réf 15). Une bonne collaboration entre le
fournisseur de peinture, le fournisseur de matériel et l’applicateur permet de prendre
en compte des contraintes et ainsi de passer efficacement aux hydrodiluables.
32324 Machines d’application automatiques:
Par exemple, la société italienne Elmag Superfici, spécialisée dans les technologies
de traitement de surface, propose une large gamme de machines automatiques pour
le revêtement du bois.
Les teintures sont appliquées avec des rouleaux.
Les machines polyvalentes de pulvérisation sur surfaces planes comprennent des
pistolets automatiques qui se déplacent sur un carrousel ou en ligne droite,
perpendiculairement au sens d’alimentation des plaques.
Figure 5 : Pulvérisation automatique (Elmag Superfici)
Pour des formes plus complexes (bombées, comportant des profilés), des pistolets
multiples sont employés, ou les déplacements sont robotisés.
Les tranches des plaques et pièces sont revêtues soit en ligne (pistolet additionnel),
soit après empilement (manuellement ou par des machines réalisant également
l’égrenage).
32325 Robotisation
L’utilisation de robots permet un gain de main d’œuvre, mais aussi de matière
(transfert plus élevé et reproductible) (rapport FOREM Pigments de Septembre
2007) (Réf 9). Les robots sont équipés de pistolets automatiques, ou de disque et
bols à haut débit. Par exemple, le nouveau PPH 388 R de Sames est un pulvérisateur
à bol rotatif, utilisable en particulier par les industriels du bois.
Les robots de capacités et de coûts inférieurs, en particulier de fabrication italienne,
conviennent aux productions de taille intermédiaire.
En 2005-2006, les PME de l’ameublement partenaires de l’étude du CTBA (Réf 15)
ont adopté des pistolets Airmix, mais des solutions personnalisées selon leur activité
- Robot à 4 bras, pistolets standards pour hydrodiluables
24
- Robot à pistolets à buses fines et pression forte, pour obtenir un bon tendu
des apprêts et des laques
- Robot avec deux « circulatings », un pour les teintures, un pour les vernis,
ou bien un pour les produits solvants et un pour les produits aqueux.
32326 Filtres des cabines, solutions de nettoyage
Les filtres secs sont de plus en plus privilégiés par les entreprises pour éviter d’avoir
trop d’eau à traiter. En général, les filtres plissés en papier kraft remplacent les
médias fibres, qui s’encrassent trop vite. Les peintures à réticulation UV ne
polymérisent pas sur les filtres et les rendent mous, collants, et difficiles à changer.
On trouve des filtres qui se ramollissent moins.
Pour des entreprises qui appliquent des laques (brillants ou grands brillants) en hors
poussière, les rideaux d’eau sont à privilégier.
En règle générale, les produits hydrodiluables monocomposants se nettoient moins
bien que les produits en solvant. Plus collants, ils ont tendance à encrasser les
matériels d’application ainsi que les crochets et balancelles.
Les solutions de nettoyage le plus souvent utilisées (CTBA, 2005-2006) (Réf 15)
sont l’eau seule (tiède ou non), l’eau avec 20 % d’alcool, l’eau suivie par un rinçage
à l’acétone, ou l’eau additionnée d’un agent « décapant » non solvanté.
La fréquence de nettoyage est à adapter pour minimiser les eaux sales à traiter.
32327 Traitement des déchets
Le traitement des effluents reste souvent un point sous estimé dans les procédés de
finition du bois. La difficulté provient de la très grande diversité des composants
utilisés (teintes, vernis, laques….), et de leur composition chimique précise souvent
inconnue.
Le passage des produits en solvant aux produits hydrodiluables ne rend pas le
volume des déchets plus restreint ni leur traitement plus aisé, s’il n’est pas pris en
compte dès le début de la conception de l’installation. Les applicateurs sur bois
doivent réaliser un chiffrage analytique de leur production de déchets et des
solutions pour les réduire et les traiter (Réf 15).
L’application de peintures et vernis hydrodiluables génère :
- des déchets liquides (quelques solvants usés et surtout des eaux souillées).
Les eaux de rinçage et celles des rideaux d'eau (chargées d'overspray) font
partie des déchets industriels spéciaux (DIS).
- des déchets solides (résidus de produits, boues de peintures et de vernis,
emballages et filtres secs souillés), à faire détruire par des filières agréées.
Les produits hydrodiluables sont basiques, et les eaux souillées sont donc
neutralisées avant coagulation-floculation. Après sédimentation ou flottation, les
boues sont séparées. C’est le procédé le plus répandu. On peut également citer la
filtration à membrane, le traitement biologique, le traitement électrochimique. Il est
avantageux de traiter les produits par classes, et non pas mélangés.
Il faut assurer le dimensionnement correct de l'installation de traitement avant rejet
final en respectant les taux de Matière sèche (MS), de la demande chimique en
oxygène (DCO) et de la demande biochimique en oxygène (DBO).
324 Séchage thermique des peintures et vernis hydrodiluables
3241 Objectifs et contraintes du séchage thermique
25
Le séchage des peintures et vernis hydrodiluables nécessite un apport de la chaleur pour
l'évaporation de l’eau et la formation du film, et du temps pour atteindre la dureté finale.
Les critères pour valider la qualité du séchage sont principalement :
- l’état des couches intermédiaires (taux de relevage des fibres, facilité d’égrenage)
- le niveau de séchage global (sec au toucher, possibilité d’empilage et d’emballage)
- l’aspect et les performances du feuil.
Sur le plan de la productivité, on recherche :
- un temps de séchage court (facteur limitant de la productivité de la ligne)
- un coût d’exploitation minimum : économies d’énergie, diminution de l’entretien,
- des investissements minimums, et une installation occupant peu de surface au sol.
Le séchage dépend de l’essence du bois, du type de matériau (bois massif, contreplaqué,
aggloméré), et aussi de la forme et des dimensions des pièces à produire.
Les fortes températures (80° C) sont à déconseiller car elles peuvent entraîner déformation
et fissuration du bois.
Le séchage thermique des peintures et vernis déposés demande des réglages adaptés :
- Juste après application, une phase à température modérée peut favoriser une bonne
formation du film. Certains produits sont sensibles à la vitesse de l’air.
- La phase d’évaporation intensive de l’eau dépend de la température, mais aussi de
l’humidité relative
- Une phase à plus forte température (50 – 60° C) en fin de séchage permet
d’éliminer les cosolvants, mais il faut éviter la formation de « peau », cause de
cloquage.
- Après séchage, un refroidissement permet de revenir en dessous de la température
de transition vitreuse et d’obtenir une la dureté nécessaire à la manipulation.
- Le durcissement final hors ligne peut demander plusieurs jours, comme pour de
nombreux produits en solvant.
3242 Séchage en four à air chaud
Le moyen traditionnel est l’air chaud en écoulement laminaire (Réf 15). Les températures
sont comprises entre l’ambiante et 60 °C Les fours sont en général divisés en zones.
L’humidité de l’air est fonction de son taux de renouvellement et du taux de charge du
tunnel.
Pour une même température, un déplacement plus rapide de l’air au contact de la surface à
sécher accélère les échanges. Par des déplacements rapides d’air dans le tunnel (12 à 15
m/s) (percussion, « air jet »), les temps de séchage sont réduits.
Figure 6 : Four à percussion (Elmag Superfici)
Un sécheur portatif à air chaud est proposé pour les hydrodiluables (Iwata) (2007).
3243 Séchages par Infra Rouge
32431 Différence entre InfraRouge moyen et InfraRouge proche
Pour augmenter la productivité des lignes, on accélère l’évaporation et la cuisson
des peintures hydrodiluables par utilisation d’InfraRouges.
26
Ceux-ci sèchent plus rapidement que l’air chaud parce qu’ils agissent
spécifiquement (Réf 132). Si la longueur d’onde est bien adaptée à ses
caractéristiques, le revêtement est chauffé rapidement, alors que le substrat reste
froid. Dans le cas du bois, cela réduit les contraintes de surface et évite le
désalignement des fibres, voire la déformation des pièces massives. La rapidité de
chauffe évite la pénétration dans le bois de l’eau du revêtement.
Par ailleurs, le séchage du revêtement par l’intérieur limite les cloquages qui se
produisent avec l’air chaud en cas de séchage trop rapide de la peau.
En général, plus la température des émetteurs est haute, plus le séchage se produit
dans l’épaisseur.
La technologie IR classique produit un spectre assez large de longueurs d’ondes
moyennes à courtes. La nouvelle technologie d’InfraRouge proche (NIR) privilégie
des ondes plus longues, ce qui multiplie jusqu’à quatre fois la densité d’énergie
accessible avec les IR classiques.
Dans tous les cas, il faut donc tenir compte de la formulation des produits pour
choisir la longueur d’onde et la puissance de chauffe adaptées.
L’association d’une cuisson IR efficace et d’un déplacement d’air particulier en
forme de lame d’air chaud permet un séchage très efficace du revêtement sur dalles
de parquet. Dans la peinture de panneaux par hydrodiluables, l’application d’IR sur
la tranche permet une vitesse de défilement jusqu’à 180 m/min.
32432 Matériels
Dans le cas des fours standard à IR moyens, les émetteurs sont chauffés par
combustion sans flamme de gaz (200 à 500 °C). Après plusieurs années d’utilisation,
des points chauds et froids, non visibles à l’œil nu, se forment à la surface des
émetteurs. L’homogénéité de la température n’est plus garantie, et peut expliquer
des cloquages.
Les fours sont aussi formés de plusieurs zones. Les zones verticales ont un pouvoir
séchant différent des horizontales.
La société Vulcan fabrique des fours IR à circulation d’air brevetée, reconnus pour
le séchage sur panneaux.
La société Fostoria Industries a été une des premières à démontrer l’efficacité du
séchage NIR. Ses sécheurs Transco éliminent l’eau à grande vitesse par un
renouvellement particulièrement efficace, avec économie d’énergie.
Heraeus Noblelight fournit des émetteurs NIR conçus pour le séchage précis des
hydrodiluables sur bois. De type « Carbon Infrared” (CIR), ils apportent une
meilleure conversion de l’énergie dans le film. Cette société peut effectuer des essais
dans son Centre d’Applications.
Vulcan propose des fours NIR et Elmag produit des installations automatisées haute
puissance pour le séchage des teintures, apprêts et vernis.
3244 Séchage micro-ondes
Les micro-ondes peuvent être ajoutées pour accélérer l’évaporation de l’eau. Lors de
l’étude du CTBA (Réf 15), elles ont montré leur efficacité sur les supports à base de bois.
La société italienne Giardina a développé pour le fabricant de meubles ICA (Réf 42) un
système de séchage mixte (MO/air) réglable incluant un générateur de 6 kW.
3245 Comparaisons entre les systèmes de séchage, dépenses d’énergie
Le CTBA (Réf 15)(2007), constatant que les éléments de comparaison sur les avantages et
les limites d’utilisation des différents séchages étaient peu disponibles, a lancé en mi 2004
une étude avec le CETIAT avec le soutien de l’ADEME, l’UNIFA et du CODIFA. Celle-ci
27
rassemble les résultats d’essais et les témoignages de fournisseurs de matériel et de
fabricants de meubles.
Technique
Avantages
Désavantages
Air Chaud
Technique conventionnelle
Adapté aux pièces 3D
Séchage à basse température
Excellente efficacité de séchage
Séchage rapide avec la percussion
Faible consommation d’énergie
Gros volume d'air brassé.
Risque de dépose de poussières sur la
peinture
Installations plus volumineuses.
Grand volume traité.
Importance de l’humidité de l’air à
basse température, déshumidification
conseillée.
Infrarouge
Transfert direct de l’énergie sans
mouvement d’air
Fortes densités de puissance,
Plusieurs longueurs d’ondes
possibles Temps de séchage rapide
(moins de 45 s, voire 15 s)
Rapidement hors poussières
Faible inertie thermique
Facilité d’emploi
Haute efficacité de séchage en NIR)
Pilotage en puissance ou régulation
Difficulté de traiter les pièces 3D
avec homogénéité, (ajouter de l’air
chaud)
En IR courts, nécessité de régler en
fonction des couleurs
Séchage complet difficile
(homogénéiser la température en
associant à l’air chaud)
Températures plus élevées qu’en
convection (50 – 60°C)
Régulation plus délicate car mesure
de température de la pièce nécessaire
Micro-ondes
Adapté à l’évaporation d’eau rapide
Efficacité élevée
Système auto régulant
Séchage à basse température
Qualité du séchage (plat ou volume)
Consommation énergétique élevée
mais ponctuelle
Puissances disponibles limitées
Séchage additionnel par air chaud
nécessaire
Dans tous les cas, la vitesse de séchage diminue si l’humidité de l’air dans le tunnel
augmente par un remplissage trop fort. La vapeur d’eau doit être éliminée efficacement. En
plus du renouvellement de l’air, la déshumidification de l’air neuf est parfois nécessaire, en
particulier pour les séchages à l’ambiante.
Le volet "consommation d'énergie" est particulièrement important, en raison du prix
croissant de l'énergie et des émissions de CO2 qui participent à l'effet de serre
Les paramètres principaux de la consommation sont la température de l’air, la vitesse, le
taux de renouvellement d’air, renouvellement de l’air neuf pris à l’intérieur ou à l’extérieur
du local, le réglage des infrarouges et de micro ondes (2007) (Réf 15).
Les puissances nécessaires aux techniques de séchage appliquées séparément sont connues.
Dans la réalité, les solutions sont en fait couplées, par exemple :
- Air chaud déshydraté, combiné ou non avec du rayonnement infrarouge court et/ou
moyen : Cefla (Aquadry), Dantherm Filtration –Cattinair (Optioven), ElmagSuperfici (Idro)
- Air chaud (laminaire, percussion) combiné aux micro-ondes, et à l’IR pour les
apprêts : Giardina.
Les entreprises de l’ameublement participant à l’étude du CTBA (Réf 15) ont opté chacune
pour des solutions différentes. En fait, cette partie du procédé est également reliée à la
culture de l’entreprise.
28
33 Peintures et vernis hydrodiluables radioréticulables
Pour réduire les émissions de COV, la technologie des revêtements radioréticulables a été
présentée en particulier dans le rapport du FOREM Pigments de mars 2007 (Réf 8).
Les liants des peintures et vernis radioréticulables sont composés d’un mélange liquide de
composés de monomères et prépolymères, qui contiennent tous des sites insaturés (acrylates). Sous
l’action de rayonnement, ces sites réagissent, et le liant forme un réseau solide (réticulation), qui
apporte les propriétés mécaniques.
Les réactions de radioréticulation ont l’avantage d’être très rapides, à température ambiante, sans
besoin de transfert thermique. Les doses de rayonnement appliqué doivent être appropriées, afin
d’éviter la sous-réticulation (dureté insuffisante) et la sur-réticulation (fragilisation).
La productivité industrielle est élevée et les installations peuvent être compactes. Les produits ne
contiennent pas de COV. Un programme européen (UVITECH) a pour objectif le développement
de ces technologies.
Les sources de rayonnement sont le rayonnement UV et le bombardement électronique BE.
331 Peintures hydrodiluables à cuisson UV
3311 Mécanismes de la réticulation UV
Pour la polymérisation par les UV, au niveau industriel, deux mécanismes sont exploités :
1) Dans le premier mécanisme, la décomposition d’initiateurs UV fait copolymériser
les composants. Cette réaction peut être inhibée par l’oxygène, et doit alors être
réalisée sous azote ou gaz carbonique. Le retrait peut être important, et certains
composants sont irritants. C’est le mécanisme les plus courant.
2) Dans le deuxième mécanisme, de nature cationique, il se produit, par action des
UV sur le catalyseur, une polyaddition entre des monomères insaturés et des époxy.
La réaction n’est pas sensible à l’oxygène, mais peut demander une post-cuisson. Le
retrait est plus faible, et ainsi l’adhésion est meilleure. Les composants sont moins
toxiques, mais étaient jusqu’ici peu disponibles. Les applications pratiques de ce
mécanisme se développent maintenant.
Caractéristiques communes :
- Dans les deux cas, la pénétration des UV dans le revêtement est difficile avec les
peintures fortement pigmentées. Il existe maintenant des pigments plus transparents.
- Les parties peintes doivent être accessibles aux rayons UV. Les formes non planes
nécessitent plusieurs sources ou un déplacement de la lampe UV. Cependant, le
mécanisme cationique est moins exigeant.
Nouveau procédé mixte « Dualcure » :
Pour les pièces de forme complexe « 3 D », une solution récente est d’utiliser des
produits hybrides, qui réticulent par les deux mécanismes (« Dualcure ») (Réf 15),
(Réf 41) (Frost et Sullivan) (30 Nov 2007), en particulier en application au bois.
Ainsi, les parties des pièces non accessibles directement par les rayons UV peuvent
maintenant être durcies.
Des recherches sont en cours en vue de réaliser la réticulation en lumière naturelle.
29
33112 Comparaison des produits hydrodiluables aux produits liquides à 100 % ES
Rappelons que les liants des peintures et vernis à 100% ES contiennent environ 30 % de
diluant réactif et sont utilisés depuis plus de 10 ans pour le revêtement des substrats fragiles
comme les plastiques. Dans l’industrie des meubles et des parquets, ils ont formé jusqu’en
2005 environ l’essentiel des « peintures et vernis UV ». Les liants des peintures et vernis
hydrodiluables sont des polymères synthétisés en émulsion, qui forment par évaporation de
l'eau un film l’eau réticulé ensuite par UV.
Les hydrodiluables présentent des avantages par rapport aux produits à 100% ES (2007).
100 % ES
Avantages
Inconvénients
Peu de déchets
Epaisseur du film
Productivité forte et pigmentation
Brillant élevé,
limitées
excellente
Viscosité encore
résistance à
élevée
l’abrasion et tenue Risques pour la
chimique
santé
Retrait à la
cuisson, adhésion
limitée
Hydrodiluables
Avantages
Inconvénients
Pas de diluant réactif
Possibles difficultés
Peu inflammable
de mouillage
Risques pour la santé réduits
Brillant plus faible
Faible viscosité, adaptation
qu’avec les 100 %
facile de la rhéologie
ES
Nettoyage facile
Parfois productivité
Retrait réduit, meilleure
inférieure
adhésion
Etape de séchage
Brillant plus élevé qu’avec les nécessaire selon les
hydrodiluables thermiques
substrats
3313 Marchés des peintures radioréticulables
De nombreuses études soulignent le développement de leur marché. (Réf 43), (Réf 17).
Globalement, en application au bois :
- Les polyuréthannes hydrodiluables à cuisson UV sont utilisés depuis plusieurs
années pour les parquets, meubles, mais pas en application extérieure, en raison d’une
résistance insuffisante. De nouvelles émulsions de PU monocomposant à cuisson UV
sont maintenant utilisables en extérieur (2006).
- Une croissance marquée est attendue pour les teintures, bouche-pores, laques
pigmentées (Réf 304).
- L’application sur le bois (parquets, meubles terminés et kits) continue à être le
moteur du marché des radioréticulables, devant les plastiques et l’électronique. Les
progrès pour les pièces « 3D » contribuent à sa croissance. Pour les industries
demandant une haute productivité, comme celle du parquet, la compacité des
installations est fortement augmentée.
La société de meubles italienne ICA, en croissance depuis plusieurs années, prévoit un
développement soutenu. Elle se centre sur les hydrodiluables, performants, ajustables,
applicables par plusieurs techniques.
La production des chaises en bois présente des opportunités, grâce à des mises au
point conjointes avec fabricants de peintures et d’équipements.
Les nanotechnologies sont avantageusement associées.
L’investissement est compensé par l’augmentation du taux de transfert.
L’augmentation du prix des matières ne limite pas le marché (Réf 43).
En Europe,
On décèle le risque de saturation de radioréticulables, et donc le besoin de se
différencier dans des applications autres que l’automobile (Frost et Sullivan) (Réf
43).
30
Les hydrodiluables UV contribuent en Europe à la croissance des revêtements sur
bois (Frost et Sullivan) (mai 2007) (Réf 44) et influencent les stratégies (juillet
2007) (Réf 45). Les industriels d’Europe de l’Ouest ont l’opportunité de se
développer vers l’Europe de l’Est, l’Asie et la Chine (Frost et Sullivan) (mai 2007)
(Réf 46).
En Amérique du Nord,
Malgré la productivité, en particulier pour le bois, les coûts d’investissement
peuvent être un frein, en particulier pour les petites entreprises. Le prix matière est
élevé et la disponibilité est insuffisante (Frost et Sullivan) (juillet 2007) (Réf 4).
Le secteur de la finition est décrit comme plutôt conservateur. La technologie de
cuisson UV est un atout pour les industriels américains face à la compétition des
pays à bas coûts. Le potentiel reconnu est très fort, mais la mise sur le marché est un
peu lente. Les formulations hydrodiluables UV font l’objet d’une attention forte et
on s’attend à une croissance à 2 chiffres surtout pour le bois.
33124 En Asie
Les tendances et stratégies par secteur sont analysées dans le rapport de Frost et
Sullivan de Septembre 2007 (Réf 46).
3314 Produits hydrodiluables UV
Les améliorations et disponibilités en liants hydrodiluables sont apportées par :
- Bayer BMS : Polyuréthanne acrylate (Bayhydrol UV)(2008) et PU à vieillissement
amélioré pour peintures sur bois, réticulables en DualCure, et polyether et polyester
acrylate (Laromer)
- Sartomer : Polyuréthannes et polyesters acrylate (résistance à l’abrasion)
- DSM (NeoRad, pour peintures sur bois)(2008)
Les photoinitiateurs sont disponibles auprès de Ciba et Cytec. Des recherches sont en cours
chez Akzo pour une cuisson à la lumière visible (2007).
De nombreux additifs et charges sont présentés en 2007-2008 spécifiques aux peintures
hydrodiluables UV, pour l’amélioration de la peinture liquide (stabilisation des charges
matantes par additifs réactifs, hyperdispersants), ainsi que pour l’amélioration du
revêtement obtenu (cires, additifs de mouillage réactifs, silices pour hydrodiluables UV,
additifs issus des nanotechnologies, innovations analysées par Frost et Sullivan) (Réf 41).
Les fournisseurs de peintures formulées sont (liste non exhaustive) :
- Cytec Industries : Gamme Ucecoat (Uréthanne acrylique), pour meubles, parquets,
en primaire, peinture, topcoat
- Becker Industrie : Gamme Aqualight. Dans son offre pour les plastiques, Becker
présents son Centre d’Excellence de Grenoble, qui apporte son soutien technique
dans la cuisson par radiation. En 2006, la Division Blancomme s'est équipée d'une
nouvelle unité de production « Produits UV ».
- Dainippon Ink (et sa filiale EQUES Coatings) (2006) : application au pistolet
HVLP, évaporation d’une minute, chauffage à 70 °C deux minutes, durcissement
sous UV d’une dizaine de secondes, montage ou emballage direct.
- Groupe ICA : Monocomposant transparent (UVA900) ou pigmenté (UVA901)
- Lubrizol : PU monocomposant pour parquets
3315 Matériels
31
33151 Dépôt du revêtement
En application manuelle, un exemple est décrit par la société Heliofond Agua,
fournisseur Levasseur – Bruxelles).
Les pistolets sont décrits dans le rapport FOREM de septembre 2007 (Réf 9), et
rappelés ci-dessus. Les modèles UV, par exemple MAG AA UV de Binks, conseillé
pour l’industrie du bois, sont utilisables en hydrodiluable et en solvant.
Le dépôt automatique est le cas le plus général, en raison du danger des UV. La
durée d’élimination de l’eau conditionne la longueur de convoyeur.
33152 Séchage et réticulation
L’élimination de l’eau par vaporisation est réalisée par voie thermique (IR). Elle est
suivie de la réticulation par UV.
L’évolution des lampes au mercure porte sur :
- l’augmentation du rendement (IST Metz, (2007)
- La mise sur le marché d’une lampe de petite taille (Phoseon)
- l’introduction de lampes à semi-conducteurs, présentant les avantages d’un
spectre UV plus étroit, sans longueurs d’onde dangereuses, avec une
meilleure efficacité vis-à-vis des réactifs (IST/Phoseon) (2007).
Pour un dosage précis des UV envoyés aux pièces, des volets à rideau sont
adaptables aux lampes. Pour les pièces de formes complexes, les déplacements de
lampe sont modélisables (Fraunhofer IPA – application automobile) (2007).
Les lampes et les réflecteurs sont placés dans un caisson pour contrôler l’atmosphère
L’installation de lampes multiples sur convoyeurs automatisés modulables (largeur
0,3 à 2 m) est réalisée par exemple par la société Elmag pour la réticulation sur
panneaux pour meubles, parquets, portes, chaises.
Les lignes complètes (par exemple par Koch (USA) assurent l’application au pistolet
par robots, ou au rideau, la cuisson UV, le séchage IR, la recirculation de l’air et la
cuisson UV.
La cuisson UV des peintures et vernis commence à s’étendre à la construction de
bateaux, à la réparation automobile, la remise en état de planchers. Ces applications
ne pourront se développer que si des matériels portables et sans dangers deviennent
disponibles. Un matériel est annoncé par une société belge.
3316 Avantages et inconvénients de la cuisson UV des hydrodiluables
En comparaison avec la cuisson thermique, les avantages sont la productivité dans la
phase de durcissement rapide et la compacité de l’installation pour la zone de
durcissement. Les inconvénients sont le maintien de la nécessité d’évaporer l’eau du
film avant réticulation, l’investissement nécessaire pour la cuisson UV et la
nécessité d’une protection par une enceinte fermée.
La consommation d’énergie de la partie UV est encore assez importante (Réf 15)
(2007). Ainsi, la consommation est pour le moment peu inférieure à celle de la
réticulation thermique. Les fabricants de lampes et de fours cherchent à augmenter
les rendements. Ils proposent des fours réglables à demi puissance.
3317 Exemples d'utilisation des revêtements réticulables UV sur bois
Dans l’industrie du meuble,
- Les sociétés françaises partenaires de l’étude du CTBA (2005-2006) (Réf 15) ont
mis en œuvre des solutions différentes selon leurs fabrications : passage aux
32
systèmes hydrodiluables toute la production, ou passage de systèmes PU à des
système tout hydrodiluables (teinte, vernis de fond, patine et vernis de finition) pour
certaines essences et maintien provisoire d’un système mixte pour d’autres.
- En Suède, pour maintenir sa position de leader, Kinnarps, fabricant de meubles, a
réalisé trois changements importants : introduction de robots de peinture, passage de
peintures époxy à des hydrodiluables et cuisson par UV.
- Aux Etats-Unis, Hollman Inc., (Irving, TX) est un fabricant majeur de meubles.
Son investissement de 3 M€ dans les finitions hydrodiluables a contribué à décupler
sa production. Les émissions de COV sont inférieures à 500 Kg/an, par récupération
des oversprays.
Dans l’industrie des parquets,
- Les primaires hydrodiluables modifiés pénètrent dans le bois et adhérent mieux
que les produits en solvant. Les vernis PU monocomposants sont les plus utilisés. Si
la cuisson UV est inhibée par les tanins, on utilise une atmosphère inerte (2007).
- Armstrong World Industries (USA) a étendu à 5 de ses usines ses technologies UV
en hydrodiluables, ou à 100 % ES (2008).
- Les vernis hydrodiluables UV peuvent être également utilisés en réfection, sur
place, grâce à des équipements mobiles conçus pour polymériser en surface et à
cœur. Des PU monocomposants hydrodiluables, formulés avec des initiateurs
spéciaux, peuvent être durcis à la lumière solaire en une semaine (2007).
332 Cuisson par bombardement électronique BE
Les électrons de haute énergie initient la polymérisation radicalaire du liant des peintures sans
besoin d’initiateur. Ils permettent la cuisson de couches plus épaisses (200 µm) et plus pigmentées
que par UV. Les inconvénients sont une indispensable protection contre les rayonnements, et un
investissement élevé, limitant l’utilisation à des productions de masse. Cette technique est
appliquée aux peintures et vernis radioréticulables à 100 % d’extrait sec. Les marchés sont souvent
analysés simultanément avec ceux de la cuisson par UV, et de nombreuses sources soulignent le
potentiel de la réticulation par BE ou mixte BE/UV.
En ce qui concerne les peintures et vernis hydrodiluables, il n’a pas été identifié de produit ni
d’application, en particulier pour le bois.
Une application de cuisson par BE dans l’industrie le bois, relevée en Belgique, concerne les
peintures en poudre (voir plus bas).
34 Comparaison aux autres peintures pour le bois
341 Peinture en solvant à haut extrait sec :
Bayer a proposé des PU à extrait sec élevé, restant de faible viscosité. En général, on considère
que ces produits sèchent trop vite et sont difficiles à appliquer, ce qui conduit à un taux de reprise
trop élevé.
342 Peintures en poudre
On note l’intérêt des peintures poudres pour le bois au travers de plusieurs veilles du CTBA en fin
2005 (Réf 47) et fin 2006 (Réf 48) sur l’application à l’ameublement. Des exemples sont donnés
par Vulcan d'installation de fours pour cuisson thermique de poudres sur panneaux de particules.
Les poudres à cuisson thermique à basse température sont disponibles à cuisson 110 °C. Les
produits à cuisson 90 °C sont peu viables car ils demandent un transport et stockage frigorifiques.
Ainsi, le marché n’a pas explosé comme on aurait pu le prédire.
33
Les poudres radioréticulables à cuisson UV sont d’abord fondues par action thermique, puis
réticulées par UV. Apparues il y a une dizaine d’années, elles peuvent être mises en œuvre à
température plus basse que les poudres thermiques et ont des propriétés supérieures, mais elles
sont plus chères et demandent un matériel UV. Par comparaison aux émulsions liquides
hydrodiluables en UV, elles ne demandent pas de séchage, et leur prix est compétitif.
Les produits sont fabriqués par Du Pont Powder Coatings (Ray-Tec) et DSM (Uracross).
L’application de poudres à cuisson UV sur panneaux MDF est décrite récemment aux USA (2008)
(Réf 49).
Les poudres à cuisson par BE permettent la cuisson rapide de couches plus épaisses et pigmentées
qu’en UV, dans une installation compacte. L’investissement est élevé et les protections sont
nécessaires. En Belgique, une seule utilisation est jusqu’ici identifiée (société de fabrication de
meubles).
4 IMPACTS DES EVOLUTIONS DES PEINTURES HYDRODILUABLES POUR LE BOIS
41 Impacts sur le secteur
La mise au point et l’utilisation des peintures hydrodiluables pour le secteur du bois ont d’abord été
initiées par les contraintes réglementaires sur la réduction des COV.
Dans le secteur du bois, comme indiqué, deux modèles d’entreprises aux performances économiques
distinctes cohabitent : les entreprises de main-d’œuvre proches de l’artisanat et quelques industries de
process (fabrication de panneaux, et aussi de planchers). Ces dernières mettent en oeuvre des
investissements conséquents et leur productivité est supérieure aux autres entreprises. L’industrie du
meuble de cuisine est le moteur de l’industrie du meuble, avec une concentration des acteurs et de bonnes
capacités d’innovation.
Les entreprises sont soumises à plusieurs contraintes :
- Mise en conformité pour l’émission de COV
- Renforcement des demandes des clients (cahiers des charges plus exigeants en performances,
réduction des coûts),
- Augmentation des prix des matières et de l’énergie,
- Mondialisation, échanges :
Comme indiqué, l’Europe de l’Ouest ressent la pression des fabricants de Tchéquie et la
montée en puissance de la Pologne, dont les usines sont technologiquement performantes.
Par ailleurs, la Chine est devenue le premier pays exportateur de meubles depuis 2002, avec
20 % de part de marché mondial. La pénétration du marché intérieur par les importations
(60 % environ) augmente nettement. En modifiant sa politique d’approvisionnement, la
distribution a accru son recours aux produits étrangers.
Pour les industriels du secteur du bois qui doivent remplacer leurs produits en solvant par des peintures et
vernis hydrodiluables, l’objectif peut d’abord être d’obtenir le même résultat en changeant le moins
possible l’installation.
Cependant, il apparaît généralement plus efficace d’évaluer le système produit/matériel. En relation avec
les fournisseurs de peintures et d’équipements, les solutions élaborées doivent être comparées au cahier
des charges du projet. Ces solutions peuvent être mixtes, en fonction de leur disponibilité et de
l’importance des investissements. Les changements peuvent être programmés par étapes.
La réduction des COV s’inscrit en fait dans la recherche d’amélioration de la qualité et de productivité.
Le passage aux hydrodiluables impose en effet de réfléchir à la totalité de la chaîne de finition, de
l'application du revêtement à l'empilement des objets en bout de chaîne, en intégrant tous les critères
34
(coûts de fonctionnement - énergétiques en particulier, qualité du produit fini, fonctionnement de la
chaîne de production, aspects environnementaux).
C’est une véritable opportunité pour vérifier les consommations d’énergie, « remettre à plat » les
solutions techniques et l’organisation de l’atelier, préciser les prévisions et stratégies commerciales.
L’utilisation de peintures et vernis hydrodiluables, accompagnée de procédés adaptés, peut alors assurer
la qualité du produit fini, la productivité et, in fine, la compétitivité sur le marché par rapport aux
solutions déjà exploitées.
On remarque l’amélioration en Inde et en Chine des qualités techniques et du design des meubles pour
l’exportation, et le développement des exportations de parquets par la Chine. On observe également
l’émergence du Vietnam.
En faisant évoluer les entreprises vers des produits plus techniques, l’utilisation des peintures et vernis
hydrodiluables contribuent à une stratégie de différenciation.
Les entreprises européennes et américaines visent une haute qualité, qui peut être apportée par la cuisson
UV.
Les grosses entreprises européennes et américaines réagissent en augmentant leurs investissements, ou en
réalisant des implantations ou acquisitions en Asie. Les entreprises plus petites, de moyens financiers et
de capacités d’innovation plus limitées, risquent de subir une concentration.
42 Impacts sur les métiers
421 Dans les industries du bois dans le bâtiment
En France, l’évolution des métiers du BTP dans le domaine des peintures et finitions est analysée
par l'Observatoire Prospectif des Métiers et des Qualifications (Réf 50).
Celui-ci identifie plus particulièrement, en ce qui concerne les peintures hydrodiluables pour le
bâtiment :
- les évolutions des techniques et des réglementations (pour l’encadrement) :
* Pertes d’une partie de la compétence technique transférée aux fournisseurs,
* Généralisation des peintures en phases aqueuse. Peintures spécifiques. Nouveaux
produits.
- les formations préconisées par les chefs d'entreprise (pour les opérateurs) :
* Permettre aux compagnons de développer leurs compétences techniques
d’expertise dans le métier de la finition-peinture :
* Etablir un diagnostic du support. (identifier les différents supports usuels et
reconnaître les pathologies).
* Identifier les consignes d’hygiène et de sécurité à mettre en œuvre.
* Appliquer la peinture en phase aqueuse (connaître le DTU et la réglementation
européenne, identifier et préparer les supports, choisir un matériel et les produits
adaptés, appliquer des peintures mates, satinées et brillantes en phase aqueuse.
Les indicateurs emploi formation 2006 (général pour le BTP) figurent sur le site de l’Observatoire.
En particulier pour les peintres, les informations portent sur la formation initiale et en alternance,
ainsi que sur les besoins de formation continue (diagnostic des supports, application de peinture en
phase aqueuse, décoration).
422 Dans les industries du bois en application intérieure
Les besoins se dégagent de l’analyse de l’évolution des techniques présentée dans la partie 3.
35
- Au niveau des responsables d’installation :
Les compétences et qualités nécessaires dépendent de la taille et du type d’entreprise : Les
sociétés du secteur du meuble (et du meuble de cuisine) sont davantage des entreprises de
« process », et sont plus grandes que les entreprises « de main-d’œuvre ».
Le passage aux hydrodiluables, et l’optimisation de la production en situation
concurrentielle demande :
En ce qui concerne les savoir-faire :
- Connaissances sur la réglementation COV, déchets
- Connaissances techniques des peintures hydrodiluables (afin de répondre
aux CDC des clients), des matériels de dépôt et de séchage, cabines, tunnels,
robots, (afin de définir les changements d’équipements et de réaliser les
réglages de production)
- Gestion analytique des coûts de production, pour mesurer les effets des
modifications de produit et de procédé
- Capacité à définir, planifier, organiser et mettre en œuvre les changements
de technique et d’organisation.
En ce qui concerne le savoir être :
- Capacité à s’informer, à construire des partenariats avec les fournisseurs de
produits et matériels,
- Rigueur dans la traçabilité des réglages, afin de résoudre efficacement les
anomalies avec ses partenaires.
- Au niveau des opérateurs peintres :
En ce qui concerne les savoir-faire :
- Mettre en oeuvre les produits hydrodiluables en maîtrisant leurs spécificités,
- Savoir utiliser et entretenir les équipements manuels ou automatisés, de
dépôt et de séchage.
- Savoir réaliser les auto-contrôles
En ce qui concerne le savoir-être :
- Etre rigoureux dans l’utilisation
- Respecter les règles de sécurité (UV)
- Savoir changer de technique et d’environnement, être ouvert à la formation.
423 Formations
Le réseau européen Euroligna regroupe les principaux établissements d'enseignement supérieur de
formation à l'ingénierie et aux technologies avancées pour le bois. Ce site indique les diplômes et
formations sur la filière du bois et des matériaux associés.
Au catalogue des organismes de formation spécialisés dans le bois, ou dans les peintures, on
identifie pour les peintres des formations en relation avec l’application des peintures
hydrodiluables sur le bois :
- modules de formation de pistoleur, en initiation et perfectionnement, dans la spécialité du
bois,
- modules courts sur l’application en atelier des peintures hydrodiluables,
- formations longues de peintre, et de vernisseur de l’ameublement ou vernisseur nautique.
36
5 CONCLUSIONS, PERSPECTIVES
Dans ce rapport ont été analysées les évolutions sur les peintures et vernis en phase aqueuse
(hydrodiluables) en application sur le bois et ses dérivés.
Ce rapport fait suite aux rapports de veille publiés par le FOREM Pigments en Mars et Septembre 2007,
respectivement sur la réduction des émissions de COV par les peintures et vernis, et l’évolution des
matériels d’application.
L’utilisation des peintures et vernis pour la protection et la décoration du bois est en pleine mutation.
L’obligation de réduire les émissions de COV faite aux entreprises par la transposition des directives
européennes dans la réglementation des pays, en particulier en Belgique, se renforce avec des échéances
proches
Il se superpose la nécessité de produire des pièces peintes de qualité avec des techniques performantes. En
effet, en Europe de l’Ouest, le secteur de la transformation et du revêtement du bois pour les applications
extérieures et surtout intérieures est confronté à la concurrence naissante des pays de l’Europe de l’Est.
L’Europe et l’Amérique du Nord doivent réagir face à leurs importations massives de meubles et parquets
de qualité croissante depuis l’Asie, en particulier la Chine. Les entreprises ont ainsi besoin de se
différencier de leurs concurrents par des fabrications plus techniques et des procédés productifs.
Les solutions apportées par les peintures et vernis hydrodiluables ne cessent de s’améliorer. Même si ces
produits ne se substituent pas de façon complètement équivalente aux produits en solvant, on trouve les
mono composants pour remplacer les cellulosiques, les UV hydrodiluables pour les UV solvants et les PU
hydrodiluables pour les PU solvants. Les derniers progrès sont nets, par exemple sur l’empilage immédiat
en bout de chaîne.
Les aspects répondent aux attentes des clients, même si certaines essences demandent plus de précautions.
Pour les performances d’usage, en extérieur ou intérieur, il existe une hiérarchie des produits tout comme
il en existait une dans les finitions en solvant.
Les matériels d’application sont disponibles, en pulvérisation manuelle ou robotisée. Pour le séchage
thermique, les différents tunnels de séchage par air sont combinés à des infrarouges ajustables en effet et
en puissance, ou des micro-ondes. Les peintures et vernis hydrodiluables radioréticulables maintenant
disponibles permettent après évaporation de l’eau un durcissement par UV rapide et des propriétés
remarquables, ce qui explique l’attention portée à cette technique dans les études de marché.
Il faut apprendre à exploiter ces nouvelles technologies, mais surtout construire une solution sur la base
d’une analyse de coût globale intégrant non seulement le coût du produit de finition mais aussi
l’application (le taux de transfert), les déchets, les consommations d’énergie.
Le passage aux hydrodiluables impose en effet de réfléchir à la totalité de la chaîne de finition, de
l'application du revêtement à l'empilement des objets en bout de chaîne, en intégrant tous les critères, pour
un retour sur investissement satisfaisant.
C’est une véritable opportunité pour « remettre à plat » les solutions techniques et l’organisation de
l’atelier, et si nécessaire, pour préciser les stratégies sur les produits fabriqués et les prévisions de
production.
L’utilisation de peintures et vernis hydrodiluables, accompagnée de procédés adaptés, peut alors assurer
la qualité du produit fini, la productivité et, in fine, la compétitivité sur le marché par rapport aux
solutions déjà exploitées.
A moyen terme, il conviendra de prendre en compte le renforcement attendu des contraintes
environnementales. Le seuil de COV encore émis par les hydrodiluables est révisable à la baisse. Il faut
37
prendre garde à ne pas réduire les nuisances d’environnement dans l’air et augmenter celles relatives à
l’eau. La réglementation REACH sur les produits chimiques dangereux modifiera fera modifier les
formulations.
L’impact des évolutions en cours apparaît au niveau du secteur de la protection et de la décoration du
bois : pression de la concurrence, intégration des technologies différentes selon les pays, et également
selon le niveau de process et de ressources des entreprises.
L’impact sur les métiers est, pour les responsables d’installation comme pour les opérateurs peintres, de
deux types : nécessité de disposer des connaissances techniques sur les produits et les procédés, et
capacité à s’adapter aux changements d’activité et d’organisation.
Les compétences et les qualités sont à développer en fonction des responsabilités respectives, et de
l’environnement de l’entreprise. Le FOREM PIGMENTS se doit de contribuer activement à ce
développement.
38
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2:
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19 : « Challenges Faced by the Western European Wood Coating Manufacturers” (Frost et Sullivan) (6 Jan
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39
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