En ville sans ma voiture !» : Retour sur un dimanche

Transcription

En ville sans ma voiture !» : Retour sur un dimanche
Re c ords d 'ozone dan s la Région Centre
sou s le vent de l 'agglomération pari sienne
Concentration moyenne d’ozone le 28 juillet 2001 à 16h
Dans le cadre de la documentation de l'ozone et de la
pollution photochimique estivale, une campagne de
mesure a été menée en juillet et août 2001, en
collaboration avec les réseaux de mesure des régions
Centre (LIG'AIR) et Bourgogne (ATMOSF'AIR). La mise
en commun de moyens a permis d'instrumenter 8
sites automatiques (O3, NOx et PM10), installés
conjointement par les 3 réseaux au-delà des limites
administratives de notre région, en complément des
stations fixes. Cette collaboration a permis d'établir un
dispositif très étendu dans l'espace permettant
de documenter des cas types de pollution
µg / m3
photochimique continentale sur des
domaines plus vastes que notre seule région.
Elle a ainsi permis d'illustrer les effets de
transport de la pollution, entraînant des
concentrations parfois plus importantes dans
le Nord de la région Centre qu'en Ile-de-France
et de l'influence de la vitesse du vent sur
l'étendue de la zone impactée. Le rapport, en
cours de rédaction, devrait être disponible en
2003.
«En v ille san s ma voiture !» :
Retour sur un diman c he pari sien pa s c omme les autres
Depuis 5 ans, tous les 22 septembre sont des jours particuliers où se déroule l'opération «En ville sans ma voiture !».
Initiée par le Ministère de l'Écologie et du Développement Durable, elle est destinée à sensibiliser la population aux
nuisances liées au trafic automobile et à faire réfléchir au devenir de nos modes de vie. Cette année, elle a impliqué
plus d'un millier de villes dans le monde, dont une centaine en France, et près d'une trentaine en Ile-de-France.
L'édition 2002 de cette opération, le dimanche 22 septembre, a pris dans la ville de Paris une ampleur particulière
compte tenu de la taille du périmètre parisien faisant l'objet de restrictions de circulation, ce qui a permis à AIRPARIF
d'utiliser sa toute nouvelle capacité de modélisation. Celle-ci mise au point lors du programme européen «Heaven»
permet d'évaluer l'impact d'une telle mesure sur le trafic routier, les émissions automobiles et in fine sur les
concentrations de polluants dans l'air. Cet outil très puissant, fournissant de l'information quasi temps réel sur la
situation du trafic et les niveaux de pollution associés, constitue un système d'aide à la décision incontournable pour
définir les meilleures solutions de gestion du trafic au regard de l'amélioration de la qualité de l'air.
Circulation
e dans le cœur de Par
is et
Circulation res
res treint
treinte
Paris
et les Bois de Boulogne et
et de V incennes
Le 22 septembre 2002 à Paris, différents secteurs étaient interdits à la circulation automobile. Dans ces secteurs, l'accès était réservé aux transports en commun, taxis, vélos, véhicules non polluants (électriques, GPL, GNV), véhicules
prioritaires, voitures de service, détenteurs de la carte GIG-GIC et aux véhicules des habitants des secteurs concernés.
L'accès des voies sur berge était quant à lui limité aux piétons, vélos et rollers. Dans les zones à circulation restreinte,
47
la vitesse était restreinte à 30 km/h.
La chaîne de modélisation en temps réel «Heaven» a permis de comparer les résultats en terme de trafic, d'émissions
et de qualité de l'air dans Paris au cours de cette journée particulière avec les résultats qui auraient été obtenus dans
les mêmes conditions météorologiques (temps nuageux, température maximale de 18°C, vent faible à modéré de
secteur Nord) pour un dimanche standard du mois de septembre. Une analyse des observations obtenues sur la
station de surveillance de la qualité de l'air «Quai des Célestins» a également été menée, cette station de proximité au
trafic étant située au bord d'un axe dont la circulation était restreinte ce jour là.
Des voitur
es moins nombreuses
voitures
nombreuses et
et une vitesse
vitesse moy
moy enne en hausse
Le 22 septembre par rapport à un dimanche standard, la circulation dans Paris intra-muros a diminué de 6 % sur la
totalité de la journée et de 10 % sur la période d'application de l'opération (entre 9 et 19h). Dans les zones à circulation
restreinte, la circulation a diminué de 38 % sur la totalité de la journée et de 63 % durant la période de l'opération.
Corrélativement, la vitesse moyenne des véhicules sur la journée a augmenté d'environ 6 % au sein du périmètre de
circulation restreinte. Il y a eu peu de modifications dans la composition du parc automobile circulant dans Paris, à
l'exception des zones à circulation restreinte où la part relative d'autobus a été augmentée dans la circulation
résiduelle (de 0.9 % à 4.6 % sur la période 9-19h).
Dans le cœur de Paris, la baisse des émissions d'oxydes d'azote (-30%) et de monoxyde de carbone (-47%) a été
moindre que celle du trafic (-63%)
Le 22 septembre, par rapport à un dimanche standard, les émissions de NOx et de CO dans Paris intra-muros ont
diminué respectivement de 6 % et de 9% sur la totalité de la journée et de 10 % et 16% sur la période d'application
de l'opération (entre 9 et 19h). Dans les zones à circulation restreinte, les émissions de NOx ont diminué de 19 % sur
la totalité de la journée et de 30 % entre 9 et 19h. Cette diminution moins importante que celle du trafic s'explique par
la forte baisse du kilométrage parcouru dans les zones à circulation restreinte en partie compensée par l'augmentation
du trafic des autobus entre 9 et 19h et par la légère hausse de la vitesse moyenne (+ 6 %). Or, globalement plus une
voiture va vite plus elle émet d'oxydes d'azote.
Dans les mêmes zones, les émissions de CO ont été diminuées de 27 % sur la totalité de la journée et de 47 % sur la
période d'application de l'opération. Cette diminution est plus importante que pour les émissions de NOx car
l'amélioration de la fluidité du trafic s'accompagne d'une baisse des émissions unitaires de CO : en règle générale, plus
une voiture roule vite, moins elle émet de CO et d'hydrocarbures comme les Composés organiques volatils non
méthaniques.
La diminution des émissions de CO est toutefois moindre que la diminution de trafic dans les zones à circulation
restreinte du fait de l'augmentation du trafic des autobus dans ces mêmes zones ce jour là.
Pour les autres polluants, les émissions de particules, de gaz carbonique (CO2) et de composés organiques volatils non
méthaniques (COVNM) ont diminué dans Paris intra-muros : respectivement de 7, 8 et 9 % sur la totalité de la journée
et de 11, 13 et 15 % durant l'opération (entre 9 et 19h). Dans les zones à circulation restreinte, les émissions de
particules, de CO2 et de COVNM ont respectivement diminué de 26, 28 et 24 % sur la totalité de la journée et de 43,
47 et 39 % (entre 9 et 19h). Les émissions de ces autres composés ont donc connu une diminution assez semblable
à celle du CO.
Baisse des concentr ations obser v ée à pro
pro ximité
ximité du tr afic
afic mais peu marquée
marquée en fond
fond
Par rapport à un dimanche standard, les concentrations en NOx et en CO à proximité du trafic dans les zones à
circulation restreinte le 22 septembre ont fortement diminué entre 9 et 19 heures comme en témoignent les relevés
effectués sur la station AIRPARIF située Quai des Célestins (dans la zone centrale). Localement, la diminution a ainsi
pu atteindre 60 %.
Les conditions météorologiques favorables à la dispersion des polluants (vents de l'ordre de 5m/s) que l'on a
enregistré ce jour là n'ont pas permis, du fait des très faibles concentrations en polluants, de mettre en évidence
l'impact potentiel de l'opération «En ville, sans ma voiture !» sur les concentrations de pollution en situation de fond.
48