Vascularites des petits vaisseaux associées aux ANCA
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Vascularites des petits vaisseaux associées aux ANCA
VASCULARITES DES PETITS VAISSEAUX ASSOCIÉES AUX ANCA : LE POINT SUR LES TRAITEMENTS par Ph. VANHILLE, L. VRIGNEAUD, T. QUEMENEUR, M. J. GUERRY, X. KYNDT et N. MAISONNEUVE* INTRODUCTION Les vascularites systémiques associées aux ANCA (Antibodies to Neutrophil Cytoplasmic Antigens) comprennent la maladie de Wegener (WG), la polyangéite microscopique (PAM), la forme limitée au rein (RLV ou Renal-Limited Vasculitis) et l’angéite de Churg et Strauss (CSS). Histologiquement, ces affections ont en commun une atteinte vasculaire nécrosante et focale des petits vaisseaux, artérioles, veinules et capillaires. L’atteinte rénale se présente habituellement sous la forme d’une glomérulonéphrite nécrosante pauci-immune. Concernant plus de 70 p. 100 des patients, cette atteinte rénale est un élément essentiel dans la décision et la stratégie thérapeutiques des vascularites associées aux ANCA (AAV). Avant l’ère des traitements immunosuppresseurs, la mortalité à 2 ans des vascularites atteignait 80 p. 100. Si l’introduction des corticoïdes a permis d’améliorer le pronostic, la mortalité sous ce seul traitement reste néanmoins élevée, de 50 p. 100 à 5 ans, et l’évolution est émaillée de nombreuses rechutes. L’association depuis plus de 30 ans aux corticoïdes du cyclophosphamide a complètement transformé le pronostic des AAV, dont la survie à 5 ans est actuellement proche de 80 p. 100 [1, 2]. Au cours de ces dernières années, la publication des résultats d’essais cliniques établis par des groupes internationaux d’experts (EUVAS, GFEV) a contribué à * Service de Néphrologie – Médecine Interne et Vasculaire, Hôpital de Valenciennes. MÉDECINE-SCIENCES FLAMMARION/LAVOISIER – ACTUALITÉS NÉPHROLOGIQUES 2010 (www.medecine.lavoisier.fr) 232 PH. VANHILLE ET COLL. l’amélioration de la prise en charge des patients atteints de AAV. Les résultats de ces protocoles ont également permis d’identifier les écueils et les insuffisances des traitements actuels. Ainsi, la résistance au traitement conventionnel avec son risque d’atteinte irréversible d’organe, la fréquence des rechutes à long terme, la toxicité des traitements corticoïdes et immunosuppresseurs, favorisant la survenue d’infections graves notamment chez le sujet âgé et insuffisant rénal, sont autant de problèmes qui ouvrent le champ à de nouvelles investigations thérapeutiques, et à l’utilisation de molécules innovantes alliant efficacité et tolérance. La prise en charge thérapeutique des AAV obéit à un certain nombre de règles ou recommandations : – diagnostiquer la vascularite en cause ; – en apprécier les différentes manifestations rénales et extra-rénales, et leur sévérité respective, par différents outils de mesure [DEI (Disease Extension Index), BVAS ou score d’activité] ; – distinguer ce qui relève de lésions actives (BVAS) ou de séquelles (VDI), notamment lors des rechutes ; – préciser les critères de pronostic et de morbidité-mortalité ; – mettre en œuvre rapidement un traitement d’induction de la rémission adapté à la sévérité de la vascularite ; – consolider la rémission par un traitement de maintenance, prolongé, afin de prévenir les rechutes qui compromettent le pronostic vital ou d’organe ; – limiter les effets toxiques des traitements et leurs séquelles et, à long terme, réduire l’incidence des maladies cardiovasculaires et néoplasiques. Les protocoles établis par le groupe européen EUVAS ont été adaptés à la sévérité et au degré d’extension de la vascularite [3]. Les outils d’évaluation (DEI, BVAS, VDI) ont été développés, améliorés et validés afin d’apprécier la réponse de la maladie au traitement et d’identifier les séquelles liées à la vascularite et/ou à son traitement. RECOMMANDATIONS THÉRAPEUTIQUES Traitement d’induction de la rémission Il fait appel habituellement à l’association de prednisone à la dose initiale de 1 mg/kg/j (maximum 80 mg/j), progressivement réduite à 0,25 mg/kg/j à 3 mois, et de cyclophosphamide à la dose de 2 mg/kg/j. Dans la mesure où la préservation de la fonction rénale est dépendante de la précocité du traitement et de lésions rénales actives potentiellement réversibles, certains auteurs préconisent l’administration d’emboles de méthylprednisolone. La durée du traitement d’induction est en général de 3 à 6 mois. Dans l’essai CYCAZAREM, dans lequel 155 patients ont été inclus (DFG estimé moyen de 49,2 ml/min), 77 p. 100 des patients étaient en rémission à 3 mois et 93 p. 100 à 6 mois. Dix pour cent des patients de cet essai ont présenté pendant cette période un effet indésirable du traitement mettant en jeu le pronostic vital, et 7 patients sont décédés dont 5 d’une infection sévère [4]. Dans le but de réduire la toxicité du cyclophosphamide, d’utilisation difficile en raison d’un index thérapeutique étroit, certaines alternatives thérapeutiques ont été VASCULARITES DES PETITS VAISSEAUX ASSOCIÉES AUX ANCA 233 proposées : remplacement du cyclophosphamide par le méthotrexate dans les formes systémiques précoces d’AAV (essai NORAM), ou utilisation du cyclophosphamide sous forme d’emboles intraveineux dans les formes systémiques avec atteinte rénale (essai CYCLOPS). Dans le protocole NORAM, 95 p. 100 des patients présentent une maladie de Wegener, sans atteinte d’organe menaçante, et, en cas d’atteinte rénale, une créatininémie inférieure à 150 μmol/l. Cent patients ont été randomisés en 2 bras, cyclophosphamide versus méthotrexate à la dose initiale de 15 mg/semaine jusqu’à 0,3 mg/kg/semaine. La dose de prednisone est identique dans les 2 groupes, et le traitement interrompu à 12 mois. Aucune différence n’est constatée quant au pourcentage de patients en rémission à 6 mois : 89,8 p. 100 dans le bras méthotrexate et 93,5 p. 100 dans le bras cyclophosphamide. Sous méthotrexate, la rémission est obtenue plus tardivement en cas d’atteinte pulmonaire ou en cas d’atteinte de plusieurs organes (> 5). Au terme d’un suivi de 18 mois, le taux de rechutes est important, de 69,5 p. 100 dans le bras méthotrexate et 46,5 p. 100 dans le bras cyclophosphamide [5]. Ainsi, en cas de contre-indication ou d’intolérance au cyclophosphamide et en l’absence d’atteinte rénale caractérisée par un débit de filtration glomérulaire inférieur à 40 ml/min/1,73 m2, le méthotrexate peut être utilisé, sous réserve d’atteindre rapidement la posologie de 0,3 mg/kg/semaine, et de poursuivre ce traitement, à dose progressivement décroissante, au-delà de 12 mois, dans le but de réduire l’incidence des rechutes. L’administration de cyclophosphamide sous forme d’emboles intraveineux permet de diminuer de moitié la dose cumulative du médicament par rapport à la forme orale, et de réduire le risque de complications infectieuses et d’épisodes de leucopénie. Dans le protocole CYCLOPS (160 patients inclus, 149 randomisés), les emboles IV de cyclophosphamide (15 mg/kg, posologie adaptée en fonction de l’âge et de la créatininémie) sont administrés toutes les 2 semaines puis toutes les 3 semaines dès le 3e embole jusqu’à 3 mois après l’obtention de la rémission, généralement obtenue entre 3 et 6 mois. Dans le bras cyclophosphamide oral, la posologie initiale est de 2 mg/kg/j, réduite à 1,5 mg/kg/j une fois la rémission obtenue et poursuivie pendant 3 mois. La dose de prednisone est identique dans les 2 bras. Ultérieurement, en phase de maintien de la rémission, le cyclophosphamide IV ou oral est remplacé par l’azathioprine. Tous les patients ont une atteinte rénale, définie par une créatininémie inférieure à 500 μmol/l et un DFG estimé médian de 30 ml/min. Aucune différence n’est constatée entre les 2 groupes (IV versus oral) en terme de pourcentage de rémission à 9 mois (88,1 p. 100 versus 87,7 p. 100), de délai d’obtention de la rémission (délai médian de 3 mois dans les 2 bras), de degré d’amélioration du DFG. Neuf pour cent des patients sont décédés (5 versus 9 patients), et cinquante événements indésirables sévères ou mettant en jeu le pronostic vital ont été observés (19 versus 31), au terme d’un suivi de 18 mois. Dans cette étude, la dose cumulative de cyclophosphamide est réduite de moitié dans le groupe IV (8,2 g versus 15,9 g), où l’on constate une diminution significative des épisodes de leucopénie (28 versus 59, HR 0,41). Le taux de rechutes est plus important dans le bras IV (13 dont 6 sévères) que dans le bras oral (6 dont 3 sévères), sans que cette différence ne soit significative, sachant que le protocole de cette étude ne permet pas de répondre précisément à ce problème [6]. En association au traitement conventionnel par corticoïdes et cyclophosphamide, les échanges plasmatiques sont proposés en cas de glomérulonéphrite rapidement progressive avec insuffisance rénale sévère, en présence d’une alvéolite 234 PH. VANHILLE ET COLL. hémorragique associée ou non à l’atteinte rénale, et éventuellement en cas d’association aux ANCA d’anticorps anti-membrane basale glomérulaire (anti-GBM). Dans le protocole MEPEX, les échanges plasmatiques (7 séances en 2 semaines, 60 ml/kg/séance) sont comparés à l’administration d’emboles de méthylprednisolone (3 emboles quotidiens de 15 mg/kg) [7]. Les 137 patients inclus, dont la créatininémie est supérieure à 500 μmol/l, reçoivent également dans les 2 bras un traitement conventionnel par cyclophosphamide oral et prednisone. Deux tiers des patients sont en dialyse au moment de la randomisation et, à 3 mois, la récupération d’une fonction rénale permettant d’interrompre la dialyse est de 69 p. 100 (48/70 patients) après échanges plasmatiques versus 49 p. 100 (33/67 patients) après méthylprednisolone. De plus, le traitement par échanges plasmatiques est associé à une réduction significative de 24 p. 100 d’insuffisance rénale terminale à 12 mois. Dans cet essai, la mortalité est importante, évaluée à 25 p. 100 à 12 mois dans les 2 groupes, et attribuée dans plus de la moitié des cas aux complications infectieuses. Les résultats de MEPEX soulèvent plusieurs questions : quel doit être le mode d’administration (oral ou IV) et/ou la durée du traitement par cyclophosphamide chez ce type de patients ? Quel agent éventuel de substitution ? L’association de méthylprednisolone et d’échanges plasmatiques est-elle supérieure aux échanges plasmatiques seuls, et à quels risques ? Dans cette étude, il est intéressant de considérer que les lésions tubulo-interstitielles aiguës et chroniques sont prédictives du DFG à 12 mois et que les deux facteurs prédictifs d’une récupération de la fonction rénale permettant d’interrompre la dialyse sont l’utilisation des échanges plasmatiques et le nombre de glomérules normaux de la biopsie rénale initiale [8]. Traitement du maintien de la rémission Compte tenu de la fréquence des rechutes au cours des AAV, de l’ordre de 50 p. 100 à 5 ans, il est recommandé de consolider la rémission par un traitement qui fait habituellement appel à un agent immunosuppresseur moins toxique que le cyclophosphamide interrompu au moment de l’obtention de la rémission complète, soit au terme de 3 à 6 mois de traitement, parfois après 2 à 3 mois supplémentaires de consolidation. Dans le protocole CYCAZAREM, la randomisation est effectuée entre un traitement par cyclophosphamide à dose réduite (1,5 mg/kg/j) et azathioprine (2 mg/kg/j), en association dans les 2 bras à une faible dose de prednisone [4]. Au terme d’un an, l’ensemble des patients reçoit l’association azathioprine 1,5 mg/mkg/j et prednisone 7,5 mg/j. Cette étude ne montre pas de différences en terme de pourcentage de rechutes (13,7 p. 100 dans le groupe cyclophosphamide versus 15,5 p. 100 dans le groupe azathioprine), et de nombre d’événements indésirables graves (10 p. 100 dans le bras cyclophosphamide et 11 p. 100 dans le bras azathioprine). Le DFG estimé au terme de l’étude est identique dans les 2 bras à 70 ml/min, soit une augmentation significative par rapport au DFG de l’inclusion, de l’ordre de 50 ml/min. Seuls deux patients dans chaque groupe ont atteint le stade d’insuffisance rénale terminale. Dans cette étude, le pourcentage de rechutes, s’il n’est pas influencé par le traitement immunosuppresseur choisi, est plus important au cours de la maladie de Wegener, quel que soit le type d’ANCA (anti-PR3 ou anti-MPO), qu’au cours de la polyangéite microscopique (18 p. 100 versus 8 p. 100). Ainsi, l’essai CYCAZAREM démontre VASCULARITES DES PETITS VAISSEAUX ASSOCIÉES AUX ANCA 235 que l’azathioprine peut avantageusement remplacer le cyclophosphamide oral en traitement de maintien de la rémission des AAV. Dans un large essai randomisé, le GFEV a comparé l’azathioprine au méthotrexate en traitement de maintien de la rémission des AAV [9]. Dans ce travail, 159 patients ont reçu un traitement d’induction par prednisone et cyclophosphamide IV (durée moyenne de 6,7 ± 2 mois), 79 p. 100 d’entre eux (soit 126 patients), parvenus en rémission, ont été randomisés en 2 bras, soit méthotrexate, soit azathioprine, prescrit pendant 12 mois. Au terme d’un suivi d’environ 2,5 ans (29,2 ± 13,3 mois), le pourcentage de rechutes est identique dans les 2 bras (azathioprine 36 p. 100, méthotrexate 33 p. 100, p : 0,71) et le délai entre la randomisation et la rechute est de 20,6 ± 13,9 mois. Les événements indésirables sont plus fréquents sous méthotrexate (n = 35) que sous azathioprine (n = 29), cette différence n’étant toutefois pas significative (p : 0,29) et l’arrêt du traitement lié à un événement indésirable ou le décès – objectif primaire de l’étude – est observé chez 11 patients dans le bras méthotrexate et 5 patients dans le bras azathioprine (p : 0,11). En résumé, le méthotrexate n’apporte pas de bénéfice par rapport à l’azathioprine dans le traitement de maintien de la rémission et la prévention des rechutes des AAV, et est associé à un plus grand nombre d’événements indésirables. Il faut également noter que dans cette étude le bras traité par azathioprine comporte plus de patients présentant deux facteurs de risque de rechutes – présence de PR3-ANCA et atteinte pulmonaire – que le bras méthotrexate. En outre, l’utilisation de méthotrexate n’est pas recommandée en cas d’insuffisance rénale définie par un DFG inférieur à 30-40 ml/min/1,73 m2, bien que les résultats de l’essai du GFEV ne montrent pas de relation entre l’insuffisance rénale et la fréquence et la sévérité des événements indésirables dans le bras traité par méthotrexate. Au cours de la maladie de Wegener, l’addition d’étanercept – protéine chimérique obtenue en fusionnant le domaine extracellulaire du récepteur 2 humain du TNF (TNFR2/p75) et le domaine Fc de l’IgG1 humaine – au traitement comportant prednisone et méthotrexate ou prednisone et azathioprine en cas d’atteinte systémique et créatininémie supérieure à 177 μmol/l, n’a pas montré de supériorité par rapport au placebo associé au traitement conventionnel dans l’essai WGET [10]. En effet, la rémission complète d’une durée d’au moins 6 mois n’est pas plus fréquente dans le bras étanercept (69,7 p. 100 versus 75,3 p. 100, p : 0,39) ; l’étanercept ne réduit pas le délai d’obtention de la rémission complète. En outre, dans ce travail qui inclut des patients en première poussée ou en rechute de maladie de Wegener, le taux de rechutes est identique dans les 2 bras (30,6 p. 100 versus 32,8 p. 100). Ce taux de rechutes, constaté au terme d’un suivi de 37 mois, est important, et est probablement influencé par un arrêt précoce des corticoïdes. La fréquence des événements indésirables graves est également importante dans cet essai, et l’addition d’étanercept chez les patients préalablement traités par cyclophosphamide est associée à la survenue de cancers solides. DURÉE OPTIMALE DU TRAITEMENT ET RECHUTE Dans l’état actuel des connaissances, aucune donnée ne justifie un traitement prolongé de plusieurs années des AAV dans le seul but de prévenir les rechutes. 236 PH. VANHILLE ET COLL. Néanmoins, l’évolution des AAV, en dépit des progrès thérapeutiques accomplis ces dernières années, est caractérisée par la survenue de rechutes, dont l’incidence est particulièrement nette dans les 18 mois qui suivent l’arrêt du traitement immunosuppresseur. Globalement, à 5 ans d’évolution, le risque de rechute est estimé à 50 p. 100. Le traitement des rechutes nécessite à nouveau le recours aux agents immunosuppresseurs, cytotoxiques, comme le cyclophosphamide dont la toxicité est cumulative. D’autre part, les séquelles liées à l’atteinte d’organes sont aggravées par les rechutes qui concernent fréquemment les mêmes organes que lors de la poussée initiale. Le risque de rechute est influencé par plusieurs facteurs. La persistance de C-ANCA à la fin du traitement d’induction est associée à un pourcentage de rechutes de près de 80 p. 100 à 4 ans, alors que celui-ci est de moins de 20 p. 100 en cas de disparition des auto-anticorps [11]. Les rechutes sont plus fréquentes au cours de la maladie de Wegener qu’au cours de la polyangéite microscopique, et sont associées au portage nasal de staphylocoque doré. Le groupe de Chapel Hill, à partir d’une cohorte de plus de 350 patients atteints de AAV, traités avec un protocole thérapeutique standard, a identifié trois facteurs indépendants prédictifs de rechute : présence d’ANCA dirigés contre la PR3, atteinte du tractus respiratoire supérieur, atteinte pulmonaire quelle qu’en soit la forme. La présence de l’un de ces trois facteurs augmente de 2 fois le risque de rechute, et l’association des trois augmente ce risque de 3,7 fois. En d’autres termes, en l’absence de facteur de risque, 26 p. 100 des patients rechutent dans un délai médian de 62 mois ; en présence de l’un de ces trois facteurs, 47 p. 100 rechutent dans un délai médian de 39 mois, et 73 p. 100 dans un délai médian de 17 mois si les trois facteurs sont présents. Dans ce travail, la durée du traitement d’attaque par cyclophosphamide, de plus ou de moins de 6 mois, n’a pas d’influence sur le risque de rechute ultérieure [12]. Ainsi, la stratégie thérapeutique doit-elle être adaptée à chaque patient. Un patient avec polyangéite microscopique caractérisée par une glomérulonéphrite pauciimmune sans insuffisance rénale sévère, un purpura vasculaire et des MPO-ANCA, ne doit probablement pas bénéficier d’un traitement prolongé, dans la mesure où la rémission complète et la disparition des ANCA sont obtenues en moins de 6 mois. En revanche, en présence d’une maladie de Wegener systémique avec atteinte rénale, pulmonaire et ORL, et de PR3-ANCA, le traitement de maintien de la rémission peut être prolongé pendant plusieurs années. L’essai WGET montre que l’étanercept associé à un traitement conventionnel ne réduit pas le risque de rechutes. Les premiers résultats du protocole du groupe EUVAS « IMPROVE » comparant un traitement prolongé de maintien de la rémission par azathioprine (2 mg/kg/j) au mycophénolate mofétil (MMF, 2 g/j) fait apparaître un taux de rechutes plus élevé sous MMF, avec une incidence de rechutes de 0,22/pt/an sous MMF et de 0,13/pt/an sous azathioprine (p : 0,04), une durée de rémission plus brève sous MMF, en l’absence d’amélioration de la tolérance [13]. Ces résultats préliminaires confirment que l’azathioprine demeure le traitement de référence pour le maintien de la rémission des AAV. Le leflunomide, à la dose de 20 à 40 mg/j, associé à une faible dose de prednisone, a donné des résultats intéressants pour la prévention des rechutes, avec cependant des effets indésirables graves, de type neuropathie ou leucopénie [14]. VASCULARITES DES PETITS VAISSEAUX ASSOCIÉES AUX ANCA 237 TRAITEMENT DES FORMES RÉSISTANTES Dix à 20 p. 100 des AAV sont résistantes au traitement conventionnel associant corticoïdes et cyclophosphamide. Cette résistance peut s’exprimer sous différentes formes : aggravation sous traitement d’induction de la vascularite, persistance de signes d’activité (grumbling disease), rechutes fréquentes sous traitement d’entretien, ou intolérance ou contre-indication aux traitements habituels. Selon le groupe Chapel Hill, la résistance au traitement définie par une réduction progressive du DFG, avec sédiment urinaire actif, ou la persistance ou l’apparition de manifestations extrarénales, est observée chez 29 p. 100 des 350 patients de leur cohorte. Les facteurs prédictifs de résistance dans cette étude incluent la sévérité de l’atteinte rénale, l’âge, le sexe féminin et la race noire [12]. De tels résultats ne sont pas retrouvés par le GFEV à partir d’une cohorte de 417 patients français [15]. Les différences d’expression phénotypique des AAV de ces deux cohortes au diagnostic et de modalités d’accès aux soins peuvent expliquer ces résultats divergents. Les formes sévères, voire fulminantes, nécessitent sans délai l’addition d’échanges plasmatiques au traitement corticoïde et immunosuppresseur, éventuellement complétés d’emboles de méthylprednisolone. L’utilisation des immunoglobulines intraveineuses (IVIG) est intéressante dans les formes réfractaires au traitement conventionnel, ou en cas de rechute sous traitement d’entretien. Elles sont particulièrement indiquées en présence de problèmes infectieux, chez les sujets à risques, notamment chez les sujets âgés, ou en cas de contreindication à un traitement immunosuppresseur, ou chez la femme enceinte. Les IVIG sont administrées à la dose mensuelle de 2 g/kg en 2 ou 4 jours, avec une préparation dépourvue de sucrose afin de limiter leur toxicité rénale. Ce traitement utilisé en cas de rechute des AAV pendant 6 mois permet de ne pas accroître l’immunosuppression et sa tolérance est excellente. Malheureusement, si la rémission obtenue par les IVIG est observée dans la quasi-totalité des cas, elle est fréquemment suivie de rechutes dans un délai de quelques mois qui suivent la fin du traitement [16]. L’infliximab, qui est un anticorps monoclonal anti-TNFα, a été évalué dans le traitement des AAV résistantes, en association aux corticoïdes et au cyclophosphamide. Dans une étude pilote, l’infliximab entraîne une rémission chez 88 p. 100 des 16 patients avec AAV active en dépit d’un traitement immunosuppresseur, dans un délai d’environ 6 semaines, et permet une décroissance des corticoïdes. Le taux de rechutes est néanmoins de 20 p. 100, en moyenne à 27 semaines. Bien que l’infliximab soit intéressant dans le traitement des vascularites réfractaires, cette molécule comporte un risque infectieux important, de l’ordre de 21 p. 100 [17]. Il est possible que l’efficacité de l’infliximab soit supérieure à celle de l’étanercept car le premier agit également sur le TNF fixé sur ses récepteurs membranaires, entraînant ainsi la lyse et l’apoptose des cellules exprimant le TNF. Le mycophénolate mofétil, associé à la prednisone, entraîne une rémission chez environ 50 p. 100 des patients avec vascularite résistante au cyclophosphamide ou à rechutes fréquentes. La durée de la rémission n’est cependant que de quelques mois dans la plupart des cas. Le MMF ne semble donc pas devoir être retenu dans cette indication [18]. Le rituximab est un anticorps chimérique monoclonal anti-CD20 responsable d’une déplétion en lymphocytes B. Il agit par trois mécanismes : apoptose, 238 PH. VANHILLE ET COLL. cytotoxicité cellulaire dépendante des anticorps (ADCC), et fixation du complément. Le rituximab entraîne une déplétion de 98 p. 100 des lymphocytes B circulants, et de 40 à 70 p. 100 des lymphocytes B des ganglions. Les cellules B ne sont pas uniquement les précurseurs de plasmocytes produisant les anticorps, en particulier les ANCA pathogènes. Ces cellules sont également présentatrices d’antigène et interagissent ainsi avec les cellules T par des signaux de co-stimulation faisant intervenir CD-40. D’autre part, au cours de certaines maladies auto-immunes, dont les AAV, certains clones de cellules B auto-réactifs subissent un processus de maturation atypique conduisant à des plasmocytes de durée de vie courte, exprimant CD-20, alors que l’interaction cellules B activées-cellules TH entraîne la différenciation en plasmocytes de durée de vie longue, n’exprimant pas CD-20. Ainsi, la déplétion en cellules B CD-20 positives peut ne pas être associée à une diminution des ANCA et/ou des immunoglobulines. Le rituximab est le plus souvent administré à raison d’une dose hebdomadaire de 375 mg/m2 pendant 4 semaines ou à la dose de 1 000 mg deux fois, à 2 semaines d’intervalle. Dans la majorité des travaux, le rituximab est associé aux corticoïdes et souvent aux immunosuppresseurs. La déplétion en cellules B est constante dans les quatre premières semaines de traitement et la reconstitution en cellules B circulantes survient en général en 6 à 12 mois. Les taux d’ANCA diminuent, pour devenir parfois indétectables, chez 60 à 80 p. 100 des patients. La diminution du taux d’ANCA est plus lente que la déplétion en cellules B et, en règle générale, les ANCA ne réapparaissent qu’après la reconstitution en cellules B, ou demeurent non détectables [19]. Chez les patients atteints de vascularite réfractaire, à rechutes multiples, ou intolérants au cyclophosphamide, le traitement par rituximab induit une rémission le plus souvent complète dans les 6 mois qui suivent la première cure de rituximab. Néanmoins, le taux de rechutes demeure important, estimé à 50 p. 100 dans un délai de 1 à 2 ans. Les premières études indiquent que ces rechutes ne surviennent qu’après la reconstitution, au moins partielle, en lymphocytes B circulants, et qu’elles sont précédées de la réapparition ou de l’augmentation des ANCA [20-23]. Le groupe de Cambridge a récemment rapporté son expérience du traitement par rituximab des AAV réfractaires. Cette étude regroupe 65 patients, suivis selon des modalités précises, et traités par rituximab à la dose de 375 mg/m2/semaine × 4 ou 1 g/2 semaines × 2, associé ou non à un traitement immunosuppresseur. Dans cette indication, la rémission complète, obtenue dans un délai médian de 2 mois, est observée chez 75 p. 100 des patients, la rémission partielle chez 23 p. 100, permettant la réduction de la dose de prednisone et l’arrêt du traitement immunosuppresseur. La fréquence des rechutes, dans ces formes réfractaires de AAV, demeure néanmoins importante, d’environ 57 p. 100 dans un délai médian de 11,5 mois. Ces rechutes sont sensibles à une nouvelle administration de rituximab. Elles ne sont pas corrélées avec la reconstitution du répertoire B, ni avec la réapparition des ANCA. Un traitement préemptif permet de maintenir une rémission prolongée, réduisant la fréquence des rechutes. L’addition au rituximab d’un immunosuppresseur ne diminue pas le risque de rechutes et ne semble pas nécessaire au maintien de la rémission. Enfin, la tolérance du rituximab est satisfaisante selon cette étude, avec toutefois un risque d’infections, essentiellement pulmonaires, favorisées par les traitements corticoïdes et immunosuppresseurs antérieurs ou associés [24]. Ce risque doit être présent à l’esprit d’autant qu’une diminution des IgG peut être observée en cas d’administration répétée de rituximab. VASCULARITES DES PETITS VAISSEAUX ASSOCIÉES AUX ANCA 239 Les protocoles standardisés de traitement des AAV, adaptés à l’extension et à la sévérité de la maladie, ont considérablement amélioré le pronostic et la survie des patients. À 5 ans, la survie est de l’ordre de 45 à 90 p. 100 et est corrélée avec l’âge, la sévérité de la vascularite, notamment celle de l’atteinte rénale, et avec le type de vascularite, le pronostic de la polyangéite microscopique étant plus défavorable que celui de la maladie de Wegener. L’étude du suivi de plus de 500 patients inclus dans quatre essais prospectifs du groupe EUVAS fait apparaître : 1) que la mortalité est de 11 p. 100 au cours de la première année du traitement, 50 p. 100 des décès survenant dans le premier mois ; 2) que les complications infectieuses sont la cause de la moitié des décès, la vascularite active de 14 p. 100 de ceux-ci ; 3) que l’âge et l’altération du DFG sont deux facteurs indépendants à l’origine des complications iatrogènes grevant le pronostic vital [25]. À moyen terme, ce sont également les complications infectieuses, favorisées par la leucopénie induite par le traitement immunosuppresseur, qui sont à l’origine de la majorité des décès. Les effets secondaires du traitement corticoïde et immunosuppresseur concernent également le pronostic à long terme, en raison de leur impact sur la survenue de maladies cardiovasculaires et de cancers. Ces données justifient le recours à de nouvelles thérapeutiques d’une moindre toxicité. L’optimisation des traitements futurs doit également tenir compte des facteurs de risques détaillés ci-dessus, et s’adresser spécifiquement à des sous-groupes de patients particulièrement à risques, tels les sujets âgés et insuffisants rénaux. C’est ainsi que le groupe EUVAS a conduit une étude pilote prospective incluant 44 patients, d’âge moyen de 68 ans, avec insuffisance rénale sévère, le DFG étant de 18 ml/min, et la dialyse nécessaire chez 18 p. 100 des patients. Le traitement par rituximab associé à 2 emboles de cyclophosphamide a été comparé au traitement standard par cyclophosphamide IV (6 à 10 emboles). À 12 mois, les résultats sont comparables dans les deux groupes : rémission complète 76 p. 100 dans le bras rituximab versus 82 p. 100 dans le bras cyclophosphamide, événements indésirables sévères 42 p. 100 versus 36 p. 100, infections 39 p. 100 versus 21 p. 100, et mortalité identique dans les deux groupes, 18 p. 100 [26]. « RAVE » est une étude plus large contrôlée, randomisée, en double aveugle contre placebo, comparant le rituximab au cyclophosphamide oral. Cent-quatre-vingt-dix-sept patients ont été inclus – dont 75 p. 100 de maladie de Wegener – dans cet essai dont l’objectif principal est une rémission complète et persistante de la vascularite en l’absence de traitement par prednisone à 6 mois. Ce résultat est obtenu chez 64 p. 100 des patients traités par rituximab et 55 p. 100 de ceux traités par cyclophosphamide, la différence n’étant pas significative (p : 0,21). Le taux de réponse est également identique dans certains sousgroupes, tels ceux avec atteinte rénale ou hémorragie alvéolaire. Alors que l’efficacité des deux traitements est comparable chez les patients en première poussée, celle du rituximab semble supérieure à celle de cyclophosphamide chez les patients inclus en rechute majeure avec 66,7 p. 100 de rémission complète versus 42 p. 100. Le nombre d’événements indésirables est identique dans les deux groupes (rituximab 6 p. 100, cyclophosphamide 8 p. 100), sans réduction du nombre d’épisodes infectieux sous rituximab [27]. Ces deux essais, l’un d’effectif réduit, mais intéressant des patients à hauts risques, l’autre, plus large, incluant des AAV d’expression variée en première poussée ou en rechute majeure, témoignent de la non-infériorité du rituximab par rapport au cyclophosphamide dans le traitement d’induction de la rémission des AAV. En règle générale, la tolérance du rituximab est satisfaisante. Les réactions lors de la perfusion à type de dyspnée ou de syndrome pseudo-grippal sont les effets 240 PH. VANHILLE ET COLL. secondaires les plus fréquents, constatés chez un peu moins d’un tiers des patients, et leur sévérité n’augmente pas lors des perfusions ultérieures. Chez un faible nombre de patients, le traitement par rituximab peut être responsable de neutropénie ou d’hypogammaglobulinémie. Cependant, les complications infectieuses sévères sous rituximab sont le plus souvent favorisées par un traitement immunosuppresseur concomitant. Au stade actuel de nos connaissances, les formes réfractaires ou à rechutes fréquentes des AVV représentent l’indication de choix du traitement par rituximab, permettant de réduire, voire de suspendre, le traitement immunosuppresseur sans perte d’efficacité. L’administration systématique de rituximab tous les 6 mois, à la dose de 0,5 ou 1 g, permet de consolider la rémission, sans majoration des événements indésirables. En revanche, les données actuelles sont encore trop fragmentaires et le recul insuffisant pour valider l’utilisation du rituximab en traitement d’induction d’une première poussée de AAV, y compris chez les sujets à haut risque de complications du traitement conventionnel. L’impact du rituximab sur l’évolution à long terme, sur le devenir de la fonction rénale, la sévérité des rechutes, n’est pas encore définie. Outre le rituximab, de nombreux agents biologiques ont été développés ces dernières années, du fait d’une meilleure connaissance des mécanismes impliqués dans la pathogénie des AAV. L’addition d’anticorps anti-BLyS (B Lymphocyte Stimulator) au ritixumab entraîne une déplétion en lymphocytes B plus importante et plus prolongée. Le blocage du second signal de co-stimulation par l’abatacept – forme soluble de CTLA4-IgG – permet d’interrompre la progression de la maladie rénale dans un modèle animal de glomérulonéphrite à croissants [28]. L’anticorps monoclonal anti-CD52 ou alemtuzumab, plus spécifique des cellules T que les globulines anti-thymocytes, est efficace chez deux tiers des 71 patients avec AAV réfractaires ou en rechutes, mais son utilisation est responsable de complications infectieuses sévères, et est suivie de nombreuses rechutes [29]. Le développement d’anticorps dirigés contre d’autres cytokines que le TNFα, comme le tocilizumab dirigé contre le récepteur de l’IL-6, représente une voie thérapeutique intéressante [30]. L’efficacité de l’anticorps monoclonal anti-C5 dans le modèle de glomérulonéphrite nécrosante induite par les MPO-ANCA fait envisager un bénéfice thérapeutique de l’inhibition de clivage de C5 par l’éculizumab [31]. Enfin, les molécules interférant avec les voies de signalisation du neutrophile, activé par les ANCA, sont également des outils thérapeutiques prometteurs. CONCLUSION Les essais thérapeutiques prospectifs de ces dernières années ont été à l’origine de progrès significatifs dans la prise en charge des AAV. Les traitements ont été affinés et adaptés à l’expression clinique des vascularites. Les situations à risques et les échecs des traitements actuels ont été identifiés. L’analyse des cohortes des patients inclus dans ces différents essais a confirmé qu’au cours des AAV, la morbidité et la mortalité étaient essentiellement liées au traitement traditionnel associant corticoïdes et immunosuppresseurs. Face à une maladie chronique, dont l’évolution est émaillée de rechutes, il est essentiel de développer de nouvelles stratégies théra- VASCULARITES DES PETITS VAISSEAUX ASSOCIÉES AUX ANCA 241 peutiques. L’efficacité et la tolérance de molécules « ciblées », interférant avec les mécanismes physiopathologiques des AAV, devront être testées dans des protocoles thérapeutiques, dont la performance devrait être accrue par l’utilisation de nouveaux « biomarqueurs », prédictifs du profil évolutif et de l’activité de la vascularite. BIBLIOGRAPHIE 1. LIEB ES, RESTIVO C, PAULUS H.E et al. Immunosuppressive and corticoid therapy of polyarteritis nodosa. Am J Med, 1979, 67 : 941-947. 2. HOFFMAN GS, KERR GS, LEAVITT RY et al. Wegener granulomatosis : an analysis of 158 patients. Ann Intern Med, 1992, 116 : 488-498. 3. JAYNE DR, RASMUSSEN N. Treatment of antineutrophil cytoplasm autoantibody-associated systemic vasculitis : initiatives of the European Community Systemic Vasculitis Clinical Trials Study Group. Mayo Clin Proc, 1997, 72 : 737-747. 4. JAYNE D, RASMUSSEN N, ANDRASSY K et al. European Vasculitis Study Group. 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