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Pour un feu d’artifice…
O
h ! je ne vais pas discourir longuement, doctement, sentencieusement
sur ce qui s’est passé à Nice lors de
cette fête dite nationale, soyez tous rassurés. D’autant que plus d’un mois sera passé,
quand vous lirez ces lignes… Et en un mois,
il peut survenir d’autres péripéties. Comme,
par exemple, une église catholique prise pour
cible et l’assassinat du prêtre catholique local
égorgé alors qu’il célébrait sa messe… Attaquer une église, c’est profaner la République,
comme a dit la Normalité juste avant l’évacuation de Sainte-Rita à Paris…
Ces événements n’ont pas réveillé la Légitimité : elle était, et est encore, aux abonnés
absents… Seul réconfort, si j’ose dire, le duc
de Vendôme conteste le testament politique
du comte de Paris. Comme s’il y avait urgence… Donc, rien ; ici et là ! Pas de communiqué, pas de prise de position (il aurait fallu
accuser le pouvoir républicain de non assistance à peuple en danger et le rendre responsable des événements…). Commémorons.
Mais dès l’année prochaine… C’est promis.
Ironiquement, rappelons que les victimes
de Nice étaient là pour la manifestation célébrant la prise de la Bastille, événement à la fois
sanglant et ridicule, symbolisée de nos jours
par Le feu d’artifice (— Oh, la belle rouge !)
pour commémorer donc ce que la plupart de
ces morts, de ces blessés et de tous les rescapés avaient oublié : ils fêtaient la Révolution !
Dans toutes ses œuvres. J’ai lu quelque part
une phrase cruelle pour les survivants, et injuste aussi peut-être, qui comparait ceux qu’ils
doivent désormais pleurer à un malade chancreux saluant le jour où il a contracté son
chancre…
Car il faut bien reconnaître que la légende
tricotée au fil des ans sur la prise de la Bastille
ne s’accorde pas vraiment aux événements
de juillet 1789… La Bastille, c’est quoi ? Le
symbole de l’autorité royale 1, puisque le sou1. Et l’on verra plus loin que cette notion, forcément dépassée
en 1789, a eu beaucoup de difficultés à disparaître au détriment, bien sûr, des libertés octroyées à la famille sous l’Ancien Régime au profit d’une étatisation soi-disant bénéfique
au peuple d’où qu’il sorte…
NUMÉRO 70 - juillet-août 2016
verain pouvait y envoyer croupir n’importe
qui, sur simples lettres de cachet, très utilisées
depuis Louis XIV, à la demande des familles
elles-même dans une proportion écrasante.
Sous Louis XVI, l’on eut la main bien moins
lourde qu’auparavant mais les internements,
s’ils sont plus nombreux, semblent plus courts
qu’autrefois. Lorsque la Révolution survient, il
n’y a que sept détenus à la Bastille : les dénommés Tavernier et de Whyte, deux fous à lier ;
le comte de Solages, un pervers enfermé à la
demande de son père (encore !) pour inceste
avec sa sœur ; quatre faussaires qui attendent
leur jugement pour avoir falsifié des lettres de
change…
Le fort de Vincennes aurait été bien suffisant pour accueillir si peu de prisonniers. Et,
on y trouvait de plus du beau monde : de 1777
à 1780, le sieur Riquetti, comte de Mirabeau,
consigné là, à la requête de son père… ou, à la
même époque, le marquis de Sade…
Rappelons aussi que le début de la Révolution est caractérisé par le débauchage des troupes. Gardes-françaises d’abord, puis régiments
de ligne français, puis régiments étrangers.
Sans oublier la Royale… Ni le fait que l’idéologie égalitaire de la franc-maçonnerie
contribua largement à la désagrégation de la discipline dans l’armée, où les loges étaient particulièrement nombreuses 2…
D’ailleurs Pierre Gaxotte remarque : Le parti libéral avait déjà ses comités locaux : loges, académies,
chambres de lecture, sociétés philosophiques et
patriotiques tenues en
haleine depuis le début
de 1788, exercées au
maniement de l’opi-
SOMMAIRE
¶ Ci-contre, en guise d’éditorial : Pour un feu d’artifice…
Gérard
de Villèle.
¶ Page 3.
Les libres propos
de Catoneo :
Pour faire
la guerre il faut un chef…
¶ Page 4. Actualités. Essai
de géopolitique djihadiste. C.F.
¶ Page 5. Vers la Royauté.
Le nécessaire réveil de la Foi et
la réforme de la société civile.
Gabriel Privat.
¶ Page 8. Hopperies.
L’urgent est de faire sécession…
Hans Hermann Hoppe et
Philippe Simonnot.
¶ Page 21.
Proche-Orient.
En Turquie :
le coup d’État et
le contre-coup.
Jean-Gilles
Malliarakis.
¶ Page 23.
Note de lecture
[13] Trois livres
de René Bazin pour la France
catholique.
Philippe de Lacvivier.
Louis-Philippe-Joseph d’Orléans
dit Philippe-Égalité (1747-1793),
en uniforme de hussards, vers
1779, par le peintre anglais
Joshua Reynolds (17231792).
Suite au verso…
2. Jean Tulard, Jean-François
Fayard, Alfred Fierro, Histoire
et Dictionnaire de la Révolution française 1789-1799, Bouquins, R. Laffont, Paris, 2004,
page 831.
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