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NOS MATINS QUI VOGUENT [ par la Cie NOS MATINS QUI VOGUENT ] Création collective orchestrée par Chloé ASTOR Avec Léo Allard, Manika Auxire, Elena Bruckert, Lorenzo Lefebvre et Chloé Astor Collaboration artistique et Création Musicale : Sylvain Dieuaide Création Lumière : Victoire Goupil « Sous le familier, découvrez l’insolite, Sous le quotidien, décelez l’inexplicable, Puisse toute chose dite habituelle vous inquiéter, Dans la règle, découvrez l’abus, Et partout où l’abus s’est montré, Trouvez le remède. L’exception et la règle – B. Brecht NOTE D’INTENTION A bord d’un bateau, quatre personnages voyagent vers on ne sait où. Ils sont jeunes, un peu maladroits, un peu « malfoutus ». Dans ce lieu d’attente, ce lieu de passage, leur quotidien est cadencé par des rituels journaliers intimes ou collectifs. Ils sont là, ils se croisent, ils se racontent, ils se parlent ou se regardent silencieux. Il y a du désœuvrement dans l’attente, mais aussi de l’énergie dans leur jeunesse. On les entend souvent chanter en chœur une chanson. Chacun est là, en transit, regardant derrière ce qu’il quitte et devant ce qui l’attend. C’est la fable de l’étrange quotidien : L’histoire de l’observation minutieuse des petites choses de la vie. Je voudrais mettre en lumière l’anodin, y trouver l’insolite, et faire spectacle. Parce qu’il y a dans ces « malfoutus », quelque chose qui grince, qui rate, qui cloche, quelque chose de désaccordé, de désynchronisé. De ces scories jaillissent l’absurde, le burlesque. Et le comique. Dans ce sens, je voudrais approfondir les notions de temporalité et de rythme au plateau. Jouer des pauses, des répétitions, des leitmotivs, des accélérations, des silences. De l’obstination dans la répétition. Nous ferons aussi l’expérience de la temporalité dans sa lenteur, dans la durée réelle des choses représentées au plateau. Il me tiendra à cœur de travailler sur le langage. Comment communiquer ? Que leur reste-t-il des mots ? Du petit, du tiraillé, du balbutié, du presque Beckettien ? Comme une fulgurance, plus habile, libératrice, une parenthèse extraordinaire, ils chanteront souvent ensemble. Le corps, quant à lui, livrera peut-être les gestes les plus intimes, les plus secrets. Quand ces « malfoutus » voudraient être immobiles, cloués au sol, ils ne pourront s’empêcher de bouger. Nous travaillerons à partir d’une matière textuelle, chorégraphique, et de situations plus ou moins établies pour développer en improvisation le trajet de chaque personnage, les uns par rapport aux autres. Il s’agira d’un processus d’écriture de plateau. Il y aura également un vrai travail musical choral, autour d’un répertoire varié allant de la chanson de variétés française, au chant baroque. NOTES DRAMATURGIQUES LE BURLESQUE, L’ABSURDE, SOURCES DE COMIQUE Christophe Kihm dans Des corps compétents (sportifs, artistes, burlesques) définit le burlesque comme « le lieu au sein duquel la mise en tension de la paroles, du bruit et du silence, s’orchestre » pour « construire un monde ». Le burlesque est pour lui le lieu où se déploient des problèmes de synchronisation. Il est l’endroit de la discordance stylistique. Autrement dit, il s’agit d’une inadéquation entre un style et un sujet. En cela, nous nous pencherons sur les qualités rythmiques, explosives, contradictoires et désynchronisées de notre « corps chantant ». Etymologiquement, absurde signifie « inharmonieux » au sens musical. Dans un sens plus usuel, absurde peut désigner ce qui est « en désaccord avec la raison et la bienséance, incongru, irraisonnable, illogique ». Notre travail, cherchera autour de cette notion, en tant qu’elle vient bouleverser l’ordre d’une partition pérenne, et créer l’étrangeté. Par exemple : l’obstination dans la répétition, vient interrompre la linéarité d’un parcours, briser l’harmonie générale et crée du non-sens, de l’absurde et donc de l’étrangeté. Comment rire de celui qui s’obstine, celui qui se montre incapable de s’adapter à un changement de situation et qui répète inutilement un geste ou un comportement inadéquat ? LA MUSIQUE La musique sera ici le vecteur de l’onirique, une échappée loin de la pesanteur du quotidien. Elle sera l’élément « extra-ordinaire » au sens strict. Les chansons en chœur seront le moyen de dire ce qui nous est impossible, c’est par là que se libèrera la parole, c’est aussi là que se retisseront les liens entre les personnages. Les premières chansons sur lesquelles nous travaillerons sont diverses : - Dona Nobis Pacem est un chœur en canon composé par Mozart Mes oreilles tombent-elles ? est une comptine drôle pour enfant J’ai attrapé un coup de soleil composé par Jean-Paul Dréau (interprété par Richard Cocciante) représente par excellence la chanson de variété française. Ces trois chansons, peuvent aider à dresser le profil éclectique de notre répertoire, allant de ce que la sociologie appelle la musique populaire (ayant un large public et diffusée à de larges audiences via l’industrie de la musique) à la musique savante (qui ont forgé leur théorie à partir de l’écriture), en passant par la musique traditionnelle (fruit d’une tradition orale). ENTRETIEN AVEC LE CHEF D’ORCHESTRE ou (De l’entretien de moi-même avec moi-même) Quelle est la génèse du projet ? Il y a quelques années, j’ai voulu mettre en scène un projet dans le cadre de ma formation au Conservatoire de Lyon, qui s’appelait Couch & Song (Intermède musical à 5 voix de malfoutus). Cinq personnages sur un canapé, étriqués, collés les uns aux autres qui tentent de vivre ensemble, ce segment de temps ; les uns sur les autres, mais pourtant très seuls, incapable de communiquer, maladroit du langage. Là aussi, la chanson apparaissait comme une fulgurance libératrice et communicative. Déjà la notion de malfoutu, de personnages en quête d’identité, vautrés dans le quotidien (ici le canapé, lieu du foyer, de l’intime, ou de l’entre-soi), était existante. Ce travail n’ayant pas pu voir le jour, j’ai voulu étendre ce projet dans un espace plus grand, qui permettrait de raconter d’avantage et sur une durée plus longue : ici le bateau, le temps d’un voyage. Quelles sont tes influences ? Il est évident que je suis très imprégnée du travail de Christophe Marthaler et de celui de Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff. J’aurais tendance à associer leur travail et leur esthétique, en tant qu’ils produisent des décalages permanents pour parler de l’identité, de la difficulté à trouver une identité, de la fragilité de ces personnages qui nous semblent presque inadaptés au monde, au quotidien. J’aime la tendresse qu’ils portent à leurs personnages maladroits, et j’aime rire d’eux, de cette façon-là. Je suis très sensible au théâtre peu loquace, à tout ce qui se raconte sans parole. Par là même, je m’intéresse au travail de Pina Baush et de Maguy Marin. Le geste quotidien, sa banalité, sa répétition a été une véritable base dans le travail de Pina Baush. Quant à Maguy Marin, son travail autour de Beckett, avec le projet May Be, m’a passionné, et me parle aussi « de la drôlerie de l’impossibilité d’être ensemble », et de « l’incapacité tragique à rester seul ». Dans une même veine, la compagnie Bruxelloise Peeping Tom, et son « théâtre-danse-musique » m’inspire sensiblement dans les images qu’ils parviennent à créer et les ambiances qu’ils installent au plateau. Comment va s’établir le processus de travail au fil des répétitions ? Dans un premier temps, nous allons beaucoup parler du sujet. Il est important que l’on dialogue tous ensemble du fond, pour construire ensuite cette forme qui n’existe pas encore. J’ai besoin, d’autre part, de sonder les acteurs, de gratter du côté de leur propre intimité, pour leur apporter moimême de la matière de jeu et les plonger dans des situations qui donneront lieu à des improvisations. Je leur ai donc donné une liste de choses à regarder, auxquelles penser. (Voir annexe 1) Cette liste-là, et leurs réponses viendront nourrir la prochaine répétition. Avant chaque répétition, je leur soumettrai une liste similaire. Dans la première liste, je leur demande de choisir deux objets qu’ils emporteraient dans un voyage en bateau. C’est une sorte de première étape dans l’élaboration de leur « malfoutu », qui continuera de se développer au fil des répétitions. Par ailleurs, je travaille en collaboration avec un auteur, qui assistera à certaines répetitions et qui sous forme de commande proposera des textes (des monologues souvent) aux acteurs, à inclure ou non dans nos canevas d’improvisation. Le reste viendra –je pense- d’une écriture de plateau. Nous filmerons les improvisations et réécrirons le texte, à partir de nos propres mots improvisés, en soignant la forme, précisant le style et le rythme. Il y aura donc plusieurs phases de travail : La phase de préparation, en vue d’apporter de la matière à La phase d’improvisation qui nourrira La phase d’écriture, qui elle-même tendra vers La phase de fixation, et de répétition (dans le sens plus convenu). LEO ALLARD Léo débute le théâtre lors d'un stage à l'American Academy of Dramatic Arts (AADA) de New York. Il suit 2 ans de formation au Studio Théâtre d'Asnières avant d'intégrer la Classe Libre des Cours Florent. Au sein de cette dernière, il a l’occasion de travailler sous la direction de plusieurs intervenants dont Jean Pierre Garnier, Sébastien Pouderoux, Anne Suarez et Félicien Juttner. Il participe également au Prix Olga Horstig 2015 sous la direction de Gretel Delattre dont il est Lauréat. Actuellement il a joué dans Glister, film réalisé par Vincent Tricon. MANIKA AUXIRE Après avoir obtenu un baccalauréat avec comme option majeure le théâtre, elle entame une formation à la faculté Lettre et Langue dans le département Arts du Spectacle. En 2010, elle intègre le CEPI théâtre de Poitiers et obtient son diplôme en Juin 2012. Elle a eu l’occasion de travailler notamment avec Etienne Pommeret (mise en scène d’Hiver de Jon Fosse et de La Maladie de la famille M. de F. Paravidino). Elle a également participé au Chantier Macbeth, mis en scène par Mathieu Roy et représenté au TAP. En mai 2013, elle a participé à la création de Au bal, Au bal masqué… avec le collectif Les Chiens de Navarre sous la direction de Jean-Christophe Meurisse et Jean-Luc Vincent, pendant le festival « A Corps » au TAP – Scène Nationale de Poitiers. Comédienne associée au collectif "Bulle d'other", elle a joué dans la pièce "Barbe Bleue, espoir des femmes" de Dea Loher. Après une formation de deux ans en Classe Libre au cours Florent elle intègre aujourd'hui le Conservatoire National d’Art Dramatique. ELENA BRUCKERT Eléna Bruckert se forme très jeune au chant, à la danse, aux claquettes, et à la pratique instrumentale (piano) à la Maîtrise de l’Opéra National de Lyon de 1997 à 2007, en classe à horaires aménagés. Dans ce cadre, elle participe à de nombreuses productions de l’Opéra National de Lyon, et travaille notamment sous la direction de Richard Brunel, Joël Jouanneau, ou encore Jean Lacornerie … En 2008, elle intègre la classe théâtre du Conservatoire de Lyon : d’abord élève en Cycle 3, elle rejoint en 2010 le Cycle d’Orientation Professionnelle Spécialisé. Comédienne, elle joue notamment dans Fiancés en herbe de Feydeau, dans Massacre à Paris de Marlowe (mise en scène Laurent Brethome), dans la comédie musicale Bells are ringing de B.Comden et A.Green (mise en scène Jean Lacornerie)… Actuellement, elle joue dans Le gardeur de silences de F.Melquiot, une création jeune public mise en scène par Corinne Requena en tournée depuis 2 ans, puis dans Gueules de nuit, cabaret autour de Barbara mis en scène par Anne Rauturier. LORENZO LEFEBVRE Lorenzo Lefebvre naît le 16 janvier 1993 à Milan, en Italie. Après quatre ans d’initiation aux Ateliers Jeunesse du Cours Florent, il intègre le cours Atelier Premier Acte où, sous la direction de Francine Walter Laudenbach, il interprète Le Misanthrope de Molière et L’Epreuve de Marivaux au Ciné 13 Théâtre et à l’Agoreine de Bourg-laReine. Il entre en 2012 au Studio Théâtre d’Asnières, où il suit les enseignements de Patrick Simon, Chantal Déruaz et Jean-Louis Martin-Barbaz. En parallèle de sa formation théâtrale, il poursuit des études littéraires à l’Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle. Il intègre la Classe Libre du Cours Florent, où il joue dans Les Frères Karamazov mis en scène par Jean-Pierre Garnier, La Tragédie du Vengeur mis en scène par Jerzy Klezyk, et travaille avec Julie Recoing et Anne Suarez. Au cinéma, il travaille avec Eva Husson, Anne Fontaine, ainsi que dans la série Engrenage. Il est actuellement en 2ème année au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique. SYLVAIN DIEUAIDE (Collaborateur artistique) Il suit d’abord les cours du conservatoire du X° et du VII° ardt de Paris, puis intègre la Classe libre de l’école Florent. Au cinéma, il tourne notamment dans Marguerite de Xavier Giannoli (en compétition à la Mostra de Venise en 2015), Vous n’avez encore rien vu d’Alain Resnais et Bruno Podalydès (en compétition au festival de Cannes 2012), Réussir sa vie de Benoit Forgeard. On a pu le voir dans Ces amours-là de Claude Lelouch, L’enfance du mal d’Olivier Coussermacq, ou encore J’attends quelqu’un de Jérôme Bonnell, (pré-nomination au César 2008 / Espoir masculin). Au théâtre, il joue Musée Haut, Musée Bas de Jean-Michel Ribes. De Fabrice Melquiot, il joue Je rien Te deum à la Maison de la poésie (Paris) et à la comédie de Reims (CDN), mise en scène par Jean-Pierre Garnier et Kids au théâtre 13 et en tournée, sous la direction de Mélodie Berenfeld. Au théâtre de la Tempête, il interprète Sweet Home d’Arnaud Cathrine, et La coupe et les lèvres de Musset, mises en scène de Jean-Pierre Garnier. Phèdre de Racine (Thomas Bouvet) au CDN de Reims, Perthus de Jean-Marie Besset (Gilbert Desvaux) au vingtième théâtre, «l’Orestie» d’Eschyle (David Géry) au théâtre de la Commune à Aubervilliers, Les trois soeurs d’Anton Tchekhov (Volodia Serre) en tournée, Roméo et Juliette d’après Shakespeare (Jean-Michel Rabeux) à la MC93. Dernièrement il joue pour le festival IN d'Avignon dans Trilogie du revoir de Botho Strauss, mis en scène par Benjamin Porée. Parallèlement à sa carrière d'acteur, il passe derrière la caméra et prépare actuellement son prochain courtmétrage. CHLOE ASTOR Elle est originaire de Limoux, dans l’Aude, où elle commence le théâtre à 9 ans. Elle est dirigée par Jacques Lassalle au festival NAVA dans plusieurs lectures mises en espace. Parallèlement, en 2010, Chloé Astor intègre le Conservatoire de Lyon où elle se forme dans le cycle d’Orientation Professionnel Spécialisé pendant trois ans, aux côtés de Philippe Sire et Laurent Brethome. En juillet 2013, elle intègre pendant 5 mois la troupe du Théâtre Permanent dirigée par Gwenaël Morin à Lyon, où elle joue dans le triptyque Molière (Don Juan, Tartuffe, Le Misanthrope). Elle joue également sous la direction de Christian Schiaretti, dans Mai, Juin, Juillet de Denis Guénoun. En 2014, elle intègre la promotion 35 de la Classe Libre, et met en scène Nos matins qui voguent, une création collective. Elle travaille devant la caméra de Bruno Nuytten et Jérôme Bonnell ainsi qu’avec Tatiana Vialle, dans le cadre du stage d’acteur Emergence 2014. Elle a tourn au cinéma dans le troisième long métrage d’Axelle Ropert.