Éditeur : Hachette Collection : Le Livre de Poche Jeunesse

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Éditeur : Hachette Collection : Le Livre de Poche Jeunesse
Éditeur : Hachette
Collection : Le Livre de Poche Jeunesse
Genre : Classique
Nombre de pages : 224
Niveau conseillé : Jeunes Adultes
Difficulté de lecture : 3
LE PÈRE GORIOT
Honoré de Balzac
Photo de couverture : Pierre Rosberg
RÉSUMÉ
La pension parisienne de Mme Vauquer abrite sept pensionnaires, logés en fonction de ce qu’ils payent. Au premier
étage, Mme Couture, qui sert de mère à la jeune Victorine Taillefer que son père a déshéritée au profit de son frère,
donne 1800 F par mois. Le deuxième est occupé par un vieillard nommé Poiret et par Vautrin qui se dit négociant. Au
troisième étage, le Père Goriot, un ancien fabricant de vermicelles, et Mlle Michonneau, une vieille fille, ne peuvent
mettre chacun que 45 F pour leur logement et leur nourriture. Habite également dans une chambre de cet étage,
Eugène de Rastignac, un étudiant en droit venu d’Angoulême. Au grenier, couchent Christophe, un garçon de peine, et
Sylvie, la cuisinière. Outre ces sept locataires, Mme Vauquer a également des pensionnaires externes pour le dîner. Le
père Goriot est leur souffre-douleur. En 1813, à 69 ans, à son arrivée à la pension, il logeait au premier et avait le
trousseau bien garni. Mme Vauquer, à 48 ans, avait alors songé au mariage. Son pensionnaire n’ayant pas répondu à
ses avances, elle l’avait pris en grippe. La fortune de Goriot s’était rétrécie et il arrivait à présent, par stricte économie,
à ne plus faire de feu chez lui en hiver. Ce fut alors à qui devinerait les causes de sa décadence et personne ne croyait
que les jeunes femmes, richement vêtues, venues un temps le visiter, aient pu être ses filles. Sur une recommandation
de sa tante, Rastignac, devenu ambitieux, est reçu par une cousine, la vicomtesse de Beauséant, qui a une liaison
avec le marquis d’Ajuda. Il fait la connaissance de la comtesse Anastasie de Restaud qu’il veut séduire, mais celle-ci
est amoureuse de Maxime de Trailles. Eugène découvre qu’elle est la fille de Goriot. Elle et son mari ne désirent pas
que cela se sache. La vicomtesse conseille à son cousin de se faire distinguer, au bal de la duchesse de Garigliano,
par Delphine de Nucingen, la sœur d’Anastasie, femme d’un homme d’argent. Les deux sœurs se renient, tout comme
elles renient leur père qu’elles ne voient que lorsqu’elles veulent obtenir de lui le peu d’argent qui lui reste. Celui-ci ne
vit que pour elles. Banni de leur société par ses gendres, il ne veut pas gêner leur bonheur. Eugène, qui n’a même pas
un habit convenable, obtient de l’argent de sa mère, de ses sœurs et de sa tante qui se privent pour lui. Vautrin, qui a
deviné l’ambition de l’étudiant, lui propose un marché. Qu’Eugène se marie avec Victorine. Vautrin, lui, se chargera du
frère pour que la jeune fille devienne la seule héritière de la grosse fortune de Taillefer. Il demande, en échange, vingt
pour cent de commission sur cette fortune pour lui permettre d’aller vivre aux États-Unis son rêve de planteur. Eugène
obtient les faveurs de Delphine. Elle se dit endettée, son mari lui ayant refusé l’argent qu’il donne à sa maîtresse.
Rastignac joue pour elle à la roulette et gagne. Il devient ami avec le père Goriot qui, seul dans son bouge, est heureux
de respirer l’air de ses filles à travers lui. Eugène, endetté, accepte un prêt de Vautrin, refuse son plan tout en faisant la
cour à Victorine et finit par se décider à aller prévenir Taillefer père et fils. Goriot, qui a vendu le reste de ses rentes,
dévoile, radieux, à Rastignac qu’avec Delphine ils lui font la surprise d’un appartement rue d’Artois dans lequel luimême habitera une chambre en étage. Sans les gêner, il pourra ainsi avoir des nouvelles de sa fille. Eugène reçoit en
plus comme cadeau une montre de Bréguet. On apprend que le frère de Victorine a été tué dans un duel. La
Michonneau, accompagnée de Poiret, a été entreprise par un homme de la police. En échange d’une indemnité, elle se
charge de s’assurer que Vautrin est bien en fait Collin, surnommé Trompe-la-Mort, un évadé de Toulon qui place des
capitaux de forçats. Elle lui fait boire une liqueur qui provoque une apparente apoplexie puis vérifie sur son épaule les
lettres du bagne. La police arrête le faux Vautrin. Le jour où Rastignac et Goriot s’apprêtent à quitter définitivement la
pension Vauquer, Delphine suivie d’Anastasie accourent. M. de Nucingen ne peut rendre à sa femme sa dot qu’il a
placée dans des affaires frauduleuses, sans risque d’être ruiné. Quant à Anastasie, qui a vendu les bijoux de la famille
de Mme Restaud mère pour payer les dettes de Maxime de Trailles, elle doit signer la vente de ses biens à son époux.
Goriot, sous le choc, tombe malade. Bianchon, un étudiant ami d’Eugène, le soigne mais il n’y a plus d’espoir.
Rastignac court prévenir Delphine. Elle l’entraîne au bal donné par Mme de Beauséant. Celle-ci, ayant appris le
mariage du marquis d’Ajuna, quitte définitivement Paris. Il faut de l’argent pour soigner Goriot. Chez Nucingen et
Restaud, personne ne donne signe. Étienne vend sa montre pour subvenir aux frais, mais comme on manque encore
d’argent, c’est lui qui met le cadavre dans une bière de pauvre. N’assistent à l’enterrement que les domestiques de ses
filles. Pour donner un pourboire aux fossoyeurs, Rastignac emprunte vingt sous à Christophe. Pour premier acte de
défi qu’Eugène porte à la société, il va dîner chez Mme de Nucingen.
© Eddl Paris 06, 2012
PISTES D’EXPLOITATION PÉDAGOGIQUE
I. Découverte du livre : Premières acquisitions / Premières questions
La couverture : Le simple bougeoir en cuivre et la table en bois rayée sont les signes d’un intérieur modeste,
sinon pauvre. La chandelle est bientôt consumée. La flamme va s’éteindre. En cours de lecture, on comprendra que la
couverture sert de métaphore au personnage qui a donné son nom au roman.
Feuilletage : La présentation d’Honoré de Balzac en rabat de couverture servira d’introduction à une recherche
plus détaillée sur sa vie et son œuvre, notamment sur La Comédie humaine.
Il s’agit ici du texte abrégé du Père Goriot. Les lecteurs pourront découvrir ultérieurement la version intégrale du
roman.
II . Premières lectures / Découverte du texte / Sensibilisation aux thèmes
En cours de lecture : Quels projets Mme Vauquer avaient-elle échafaudés à l’arrivée de Goriot (P. 15, elle
vendait sa pension, devenait une notable, quêtait pour les indigents, etc.) ?
On notera les preuves de la diminution de fortune de Goriot (Pp. 8, 15, 20 et 23, après avoir dîné deux fois par
semaine en ville, il ne dîne plus que deux fois par mois, voire plus du tout. Il passe du premier étage avec une pension
de 1200 F, au deuxième, avec une pension de 900 F, sans pouvoir faire de feu en hiver, puis au troisième étage, avec
une nouvelle pension de 45 F. Il finit par se passer de tabac, congédie son perruquier, ne met plus de poudre.). Quelles
causes imagine-t-on pour expliquer cette décadence (Il spécule à la bourse. Il joue petitement tous les soirs. C’est un
espion attaché à la haute police. La veuve, elle, estime que c’est un libertin pour avoir vu des jeunes femmes lui rendre
visite.) ?
Le projet de Vautrin ne laisse pas Rastignac indifférent. Les lecteurs relèveront les indécisions du jeune
homme, ses retournements, son projet non accompli de prévenir Taillefer, (Voir pp. 88, 122 à 124, 132, 135, etc.). Que
penser de son attitude à l’égard de Victorine ? Ne lui donne-t-il pas des espoirs inutiles ?
Pourquoi Mlle Michonneau demande du temps à Gondureau pour consulter, dit-elle, son confesseur (Pp 129 et
143, elle s’interroge si elle ne gagnerait pas plus à faire évader le faux Vautrin.) ?
Échanges / Argumentation et Débats : Que penser de la remarque de l’auteur, p. 19, au sujet des sentiments
de Mme Vauquer « Si le cœur humain trouve des repos en montant les hauteurs de l’affection, il s’arrête rarement sur
la pente rapide des sentiments haineux. » ?
Après les avoir relevées, les lecteurs donneront leur point de vue sur les règles qui régissent le monde
aristocratique tel que le découvre Rastignac. A titre d’exemples : Pp. 29, 41, il suffit d’être admis chez la vicomtesse
pour acquérir un brevet de haute noblesse et être pris en considération après avoir été ignoré. Il semble de bon ton que
mari et femme aient chacun une maîtresse ou un amant au vu de tous (Pp. 30, 40, 49, 99, 112, la duchesse de
Langeais, Mme de Restaud, Mme de Beauséant ont un amant ; M. de Marsay a une maîtresse, etc.). On est considéré
en fonction des apparences matérielles et de sa fortune. (Pp. 36, 48, Eugène est méprisé du fait de n’avoir pas
d’équipage luxueux. P. 39, il se sent inférieur au dandy à cause de sa mise.). P. 50, il faut être riche pour obtenir le
regard d’une femme. Pp. 61, 62 et 63, pour réussir dans ce monde, il faut se montrer froid, calculateur, apprendre à se
méfier, etc.
Comment Goriot a-t-il élevé ses filles (Voir p. 69, leurs plus coûteux désirs sont exaucés, etc.) ? Que penser de
l’attitude de ces dernières qui poussent leur père à cesser son commerce qui est toute sa vie et qui a permis de leur
donner une dot (p. 70) ? Sont-elles réellement obligées d’obéir aux désirs de leurs maris concernant le fait de recevoir
leur père chez elles ? Les lecteurs échangeront sur leur attitude, en particulier au moment de la mort de Goriot (Voir
pp. 194, 195, 204, 208, etc.).
Activités en relation avec la lecture : Le professeur de sciences humaines sera sollicité pour resituer le
roman dans sa période historique. Seront étudiés particulièrement les événements et contextes cités à propos de la vie
de Goriot pp. 59 et 68 (le Comité de Salut Public, l’Empire, etc.).
III. Dire / Quelques suggestions
Pp. 66, 67, 71 à 75, on lira, en apportant les nuances exprimant les sentiments de chacun, les lettres d’Eugène
à sa mère, la réponse de celle-ci et de Laure de Rastignac.
Vautrin expose à Rastignac ce qu’il a pressenti en lui mais aussi sa manière d’appréhender la vie, pour finir par
lui exposer son plan. La mise en voix de ce passage (pp. 79 à 85) montrera la complexité de ce personnage à la fois
cynique et clairvoyant.
IV. Écrire / Quelques propositions
A l’inverse des conseils donnés, pp. 61, 62 et 63, par Mme de Beauséant à Rastignac (comme : « Frappez
sans pitié, vous serez craint. Plus froidement vous calculerez, plus avant vous irez. Mais si vous avez un sentiment
vrai, cachez-le comme un trésor… »), pourront être prescrites par écrit au jeune homme d’autres façons plus
respectables de se comporter dans la vie.
On rédigera les lettres d’Eugène à ses sœurs (p. 67).
© Eddl Paris 06, 2012