Historique du Jeu des cinq animaux
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Historique du Jeu des cinq animaux
© 2005 Éditons Chariot d’Or ZI des Bogues – 31750 Escalquens [email protected] ISBN : 2-911806-71-9 Photos, textes et illustrations tous droits réservés Traduit par Grégory MARDAGA « Pour la romanisation des termes chinois, nous avons adopté ici le système dit pinyin, transcription officielle de la République Populaire de Chine qui est la plus usitée actuellement. » Avertissement important Ces textes sont présentés comme une information dont l’exécution ou l’utilisation reste sous l’entière responsabilité et compétence du lecteur. Ni l’auteur, ni l’éditeur n’assument une quelconque responsabilité au sujet des techniques et méthodes exposées dans cet ouvrage. Les conseils rapportés ici ne peuvent en aucun cas remplacer un avis médical avisé. Droit de traduction et de reproduction réservés pour tous les pays. En application de la loi du 11 mars 1957, toute représentation, traduction, adaptation ou reproduction, même partielle, par quelque procédé que ce soit - photographie, photocopie, microfilm, bande magnétique, film audiovisuel, disque ou autre - sans autorisation préalable de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal. In tr o du c ti o n Rares sont les ouvrages en langue occidentale consacrés exclusivement au Jeu des cinq animaux1. Pourtant, cette technique de longévité de tradition taoïste, qui compte parmi les plus anciennes, s’est largement répandue tant en Chine qu’à l’étranger. Au cours de son évolution, le Jeu des cinq animaux a, semble t-il, toujours connu une certaine renommée. Il est, en effet, mentionné par de grands auteurs taoïstes comme Ge Hong (ca 280-ca 340 apr. J.C.) dans Les Chapitres Internes du Baopuzi (Baopuzi neipian) ou Tao Hongjing (456-536) dans son Recueil pour Prolonger la Durée de Vie et Nourrir la Nature Innée (yangxing yanming lu). Sans en faire malheureusement une description précise, l’alchimiste et chercheur d’immortalité Ge Hong, pour qui les techniques d’exercices corporels ne peuvent égaler l’absorption d’élixirs (alchimie externe ou opératoire), le mentionne en ces termes : « Les historiens disent aussi qu’un certain Wu Pu reçu de Hua Tuo le Jeu des cinq animaux pour remplacer le daoyin, et vécut plus de cent ans. Si l’on peut accomplir cela avec les techniques et les médecines les plus simples, que dire si l’on utilisait celles qui sont merveilleuses ? »2 Il existe à l’heure actuelle plusieurs versions du Jeu des cinq animaux. Nous avons choisi de vous préCitons l’ouvrage de Li Deming en langue espagnole intitulé Wuqinxi, ejercicios para el fortalecimiento fisico a la manera de los cinco animales (éd. Miraguano). 2 Baopuzi neipian (chap. V “Zhi li”), p. 113 dans l’édition révisée par Wang Ming (Baopuzi neipian jiaoshi), coll. Xinpian zhuzi jicheng. 1 3 Le Jeu des cinq animaux senter ici celles de trois experts de République Populaire de Chine. Le plus célèbre d’entre eux, le maître Hu Yaozhen, est originaire de la province du Shanxi, et fut l’ami du non moins célèbre maître de taijiquan Chen Fake (1887-1957). Expert en Médecine Traditionnelle Chinoise, qigong et Liuhe xinyi quan (art martial interne), il devint en 1942 le président de l’Académie des Arts Martiaux de la province du Shanxi. Il est également le créateur du Hunyuan qigong (« qigong du Chaos primitif »). Le Jeu des cinq animaux a inspiré la création de qigong modernes. Parmi ceux-ci, citons le qigong de l’Oie Sauvage3 (dayan qigong), créé à Beijing par Madame Yang Meijun ou encore le qigong serpentin4 (shexing qigong) du maître Cao Zaiqing. Dans sa « Nouvelle méthode de qigong dans la prévention et le traitement du cancer » (xin qigong fangzhi aizheng fa) l’actrice et experte Guo Lin dit avoir élaboré sa technique à partir de qigong anciens, de certaines spécialités de la médecine moderne (physiologie, pathologie) et du Jeu des cinq animaux5. Dans les années 80, Liang Shifeng diffusa une version dite « spontanée » du Jeu des Cinq Animaux6 (zifa donggong wuqinxi). Cette méthode, qui sera abordée par Hu Yaozhen dans la troisième partie de notre traduction, a pour objectif de déclencher chez l’adepte des mouvements spontanés et involontaires du corps. Cet état, très proche de celui de la transe, ne peut être atteint si le relâchement n’est pas total. La plus célèbre des formes de qigong susceptible d’entraîner ces phénomènes est celle de la Grue Volante (he xiang zhuang qigong), créée par Zhao Jinxiang, et faisant partie d’une série appelée « Les Douze Pieux du Mont Emei » (Emei shi er zhuang). Il faut toutefois souligner que les qigong spontanés sont décriés par certaines écoles qui prônent un contrôle total du corps et de l’esprit. Cf. bibliographie. Ibid. 5 Éd. Renmin tiyu, pp. 2, 7. 6 Cf. bibliographie. 3 4 4 Introduction Notons également la création par le maître Liu Shirong d’une forme moderne à l’épée du Jeu des cinq animaux en 44 postures7. Selon le « Livre des Han postérieurs »8 (Hou Han shu), dans lequel figure une de ses biographies, Hua Tuo (142-219 apr. J.C.)9 est originaire de Qiao dans le pays de Pei (district de Bo dans l’actuelle province du Anhui à l’est de la Chine). Il manifesta très tôt un goût prononcé pour l’étude des Classiques et de la médecine. Il déclina à maintes reprises les fonctions officielles qui lui furent proposées, préférant consacrer sa vie à venir en aide aux gens du peuple. Aux vues des multiples anecdotes sur ses talents de thérapeute, il excellait dans de nombreuses spécialités médicales comme la chirurgie, la gynécologie, la pédiatrie, l’acupuncture, la moxibustion ou encore la pharmacologie, puisqu’il est le créateur du premier anesthésique connu sous le nom de mafeisan. L’histoire suivante, tirée de sa biographie du Hou Hanshu, est tout à fait significative du lien que la médecine traditionnelle chinoise établit entre les émotions conflictuelles et le corps humain : « Un gouverneur de province souffrait depuis longtemps d’une grave maladie. Pour Hua Tuo, sa maladie était due à ses excès de colère. Il accepta une grosse somme d’argent mais il n’y eut aucun résultat. Hua Tuo partit peu de temps après en laissant un document dans lequel il injuriait le prince. Celui ci, prit d’une grande colère, envoya des personnes à sa recherche afin de le tuer, mais elles n’y parvinrent pas. À cause de sa terrible colère, le prince cracha plusieurs litres de sang noir et guérit. » L’histoire raconte que, pour avoir offensé le puissant chef militaire Cao Cao (155-220), prince du royaume de Wei, en refusant d’entrer à son service, Hua Tuo fut jeté en prison et fut assassiné. Avant de mourir, Ibid. Juan 82, Vol. X, pp. 2736-2741. 9 D’autres sources donnent 110–ca 207 apr. J.-C. 7 8 5 Le Jeu des cinq animaux il aurait rédigé un traité dans lequel il consigna toutes ses connaissances médicales. Il offrit cet ouvrage à son geôlier en disant : « ceci permettra de sauver la vie des gens. »10 Mais ce dernier, craignant d’enfreindre le règlement carcéral, refusa de le prendre, et finalement, Hua Tuo y mit le feu. Le seul ouvrage, attribué à Hua Tuo, à nous être parvenu s’intitule le Classique de la Viscère Centrale11 (zhong zang jing). Mais il s’agit d’un apocryphe datant probablement de la dynastie Sui (581-618). Aujourd’hui, Hua Tuo, le « Roi de la Médecine » et le « Père de la Chirurgie » en Chine, est considéré comme une divinité. Certaines communautés lui vouent encore un culte. Son portrait, censé assurer le bon déroulement des traitements et augmenter les chances de guérison, orne les murs de bon nombre d’hôpitaux et de pharmacies. Wuqinxi, zhongguo gudai yisheng Hua Tuo chuangbian de jianshen fa a été publié pour la première fois aux Éditions des Sports Populaires (Renmin tiyu chubanshe) en septembre 1963. La présente traduction s’appuie sur un exemplaire composé de 45000 caractères et réimprimé pour la quatrième fois en septembre 1990. Le Traducteur Hou Han shu, op.cit., p. 2739. Ce Classique a été traduit en anglais sous le titre Master Hua’s Classic of the Central Viscera : A Translation of the Zhong Zang Jing, Yang Shouzhong (trad.), Bob Flaws (éd.), 1999. 10 11 6 N o te de l a r é da c ti o n Le Jeu des cinq animaux est une méthode de santé de l’antiquité chinoise. Au cours de son long processus de développement, il a donné lieu à de nombreuses écoles. Nous avons ici choisi de présenter cinq enchaînements (tao) : l’enchaînement du docteur Hu Yaozhen dont la particularité est de mettre l’accent sur le travail interne (neigong), l’enchaînement du docteur Dai Yetao qui privilégie le travail externe (waigong), et l’enchaînement du docteur Jiao Guorui qui exerce simultanément l’intérieur et l’extérieur du corps . Nous présenterons, en outre, deux enchaînements du Jeu des cinq animaux tirés de livres anciens et qui servent de référence aux hommes de science. Dans ce livre, et ceci afin de faciliter l’explication des mouvements, certaines illustrations sont représentées de face et d’autres de côté. Lors de l’apprentissage, il sera donc préférable de se reporter aux explications textuelles. Lors de la rédaction de ce livre, le docteur Jiao Guorui nous a grandement aidé. Qu’il en soit ici remercié. Bureau de rédaction des éditions des sports populaires. 7 S o m m aire G é n é ral - Historique du Jeu des cinq animaux (par Jiao Guorui) 11 - Premier Jeu des cinq animaux (par Jiao Guorui) 15 - Deuxième Jeu des cinq animaux (par Dai Yetao) 89 - Troisième Jeu des cinq animaux (par Hu Yaozhen) 151 - Présentation du Jeu des cinq animaux 189 des livres anciens (« La Moelle du Phénix Rouge », édition xylographique du Yimen guangdu12 de la période Wanli des Ming, et édition xylographique du Wanshou xianshu de l’année renchen de l’ère Daoguang des Qing). 12 La « Moelle du Phénix Rouge » (Chifengsui) est un ensemble d’écrits taoïstes compilés par un certain Zhou Lüjing, lettré de la fin de l’époque Ming. Cette compilation fut insérée dans une collection de textes également réunis par Zhou Lüjing qui s’intitule les « Tablettes de la Porte du Silence » (Yimen guangdu) et qui fut éditée en l’ère Wanli (1573-1620). La « Moelle du Phénix Rouge » a été traduit en français par C. DESPEUX (1988) aux éditions Guy Trédaniel. 9 H i sto r i q u e du J e u de s c i n q a n i m a u x Par Jiao Guorui Le Jeu des cinq animaux est une imitation des mouvements de cinq sortes d’animaux utilisée comme activité physique pour chasser les maladies, accroître l’espérance de vie, protéger sa santé et renforcer sa constitution physique. Les cinq animaux sont le tigre, le cerf, l’ours, le singe et l’oiseau. Le mot “xi” a le sens de “jouer”. C’est la raison pour laquelle, lors de l’entraînement au Jeu des cinq animaux, il faut “jouer” comme le feraient les cinq animaux dans les montagnes et les campagnes, c’est à dire librement et en effectuant des mouvements vifs et naturels. Le fait d’imiter les mouvements des animaux sauvages afin d’aguerrir son corps remonte loin dans l’histoire. Déjà, au chapitre “ke yi” du Zhuangzi13, il est dit : “qui se suspend comme l’ours et s’étire comme l’oiseau, celui-là ne recherche que la longévité”14. On 13 Notons que dans le Zhuangzi, ouvrage composite, seuls les sept premiers chapitres, appelés les « chapitres internes » (neipian) sont traditionnellement attribués à Zhuangzi lui même (fin du IVe siècle av. J. C.- début du IIIe siècle av. J. C.). Les « chapitres externes » (waipian), du VIIIe au XXIIe chapitre, auxquels appartient le chapitre concerné (chap. XV), et les « chapitres mixtes » (zapian) seraient plus tardifs. 14 Trad. LIOU Kia-hway, Tchouang-tseu, Œuvre Complète, p. 128. 11 Le Jeu des cinq animaux peut s’apercevoir que, déjà à cette époque, les gens utilisaient l’imitation des mouvements de l’ours et de l’oiseau comme une sorte de méthode dynamique pour « nourrir la vie » et protéger leur santé. Au temps des Han postérieurs, le célèbre médecin Hua Tuo, qui attachait beaucoup d’importance aux exercices corporels, développa ces mouvements de “l’ours qui se suspend et de l’oiseau qui s’étire” en mouvements de cinq animaux qu’il appela “Jeu des cinq animaux”. C’est pourquoi tout le monde l’appelle “Jeu des cinq animaux de Hua Tuo”(Hua Tuo wuqinxi). Selon le chapitre “fangshu zhuan” du Livre des Han Postérieurs (Hou Hanshu15), Hua Tuo dit à son disciple Wu Pu : « Le corps humain a besoin de travailler mais il ne faut pas l’épuiser. Si on le secoue, le Souffle des céréales se dissout, le sang circule bien, les cent maladies n’apparaissent pas ; comme le gond d’une porte qui ne pourrit jamais. Dans le daoyin16, l’ours se suspend et le hibou regarde autour de lui, on étire et on fléchit la taille, on bouge chaque articulation afin de faire reculer le vieillissement. J’ai une technique qui s’appelle le Jeu des cinq animaux. Le premier s’appelle le tigre, le deuxième, le cerf, le troisième, l’ours, le quatrième, le singe, et le cinquième, l’oiseau. Elle sert à chasser les maladies et elle est bénéfique pour les membres inférieurs. Lorsque le corps ne va pas bien, exécutez le Jeu d’un animal jusqu’à sudation. Enduisez vous de poudre, le corps devient léger et vous recouvrez l’appétit.» Wu Pu, le disciple de Hua Tuo utilisa ces méthodes pour exercer son corps. À plus de quatre vingt dix ans, il avait encore l’ouïe fine et les yeux perçants, ses dents étaient solides et il mangeait comme à la force de l’âge. L’imitation des mouvements des cinq animaux peut non seulement être employée sur le plan de la préVol. X, pp. 2739-2740. Littéralement « conduire et étirer ». Exercices gymniques très anciens destinés à supprimer les obstacles au passage du Souffle dans tout le corps. 15 16 12 Historique du Jeu des cinq animaux vention des maladies, du renforcement de la constitution physique, des massages et du daoyin, mais aussi sur le plan martial. Par exemple, dans le Classique de la Boxe17 (Quanjing), il y a les “cinq boxes” (wuquan) du dragon, du tigre, du léopard, du serpent et de la grue. De même, dans la “Boxe de la Forme et de la Pensée”18 (xingyiquan), il y a entre autres le dragon, le tigre et le singe que l’on appelle les “Douze Formes” (shi’er xing). L’utilisation martiale du Jeu des cinq animaux apparaît dans le nom de nombreuses postures des arts martiaux chinois, comme par exemple “la grue blanche déploie ses ailes”, “le singe blanc offre un fruit”, “l’ours sauvage se frotte le dos”, ou encore “le tigre féroce sort de la caverne” etc. Au cours de son long processus de développement, le Jeu des cinq animaux a déjà donné naissance à de nombreuses écoles qui possèdent chacune un style et une caractéristique différents. Pour résumer, certaines mettent au premier plan l'imitation des mouvements des cinq animaux (travail externe et travail dynamique), certaines mettent l’accent sur l’entraînement du Souffle interne (travail interne et travail statique), certaines s’exercent à la “force dure” (gang jin) et d’autres à la “force souple” (rou jin). Sur le plan des objectifs de l’entraînement, certaines écoles insistent sur la santé et le yangsheng19, d’autres sur les massages et le daoyin, et d’autres sur la boxe chinoise. Du point de vue du yangsheng, il faut néanmoins, de façon générale, attacher de l’importance au travail de purification de l’Essence20 (jing), du SoufŒuvre de Qi Jiguang (1528-1587), célèbre général des Ming. Le xingyiquan constitue, avec le baguazhang (« Paume des Huit Trigrammes ») et le taijiquan (« Boxe du Faîte Suprême »), l’un des styles majeurs du neijia quan (« Boxe de l’Ecole Interne »). 19 Littéralement, « nourrir la vie » ou « entretenir la vie ». Sous ce terme sont regroupées toutes les pratiques physiologiques taoïstes. Il est synonyme de yangxing (« nourrir sa nature profonde »). 20 L’essence est la substance nutritive du corps. Elle est la base matérielle Yang contenue dans les humeurs et les sécrétions Yin du corps. Elle est aussi associée aux éléments liquides du corps et particulièrement au 17 18 13 Le Jeu des cinq animaux fle21 (qi) et de l’Esprit22 (shen). Vous devez attacher autant d’importance au travail externe qu’au travail interne, au mouvement qu’au repos, à la dureté qu’à la souplesse. Lors de l’entraînement, il faut : mouvoir l’extérieur et apaiser l’intérieur, rechercher le repos dans le mouvement. S’il y a mouvement, il y a repos ; mouvement et repos sont réciproques. S’il y a dureté, il y a souplesse ; dureté et souplesse se subviennent mutuellement. Si l’on exerce l’intérieur, on exerce l’extérieur ; intérieur et extérieur se combinent. En outre, certaines postures du Jeu des cinq animaux sont très vives, énergiques et gracieuses. Lorsque vous les exécutez, faites comme si vous imitiez la danse gestuelle des cinq animaux. Dans l’antiquité, le Jeu des cinq animaux était également appelé “méthode de la danse des cinq animaux” (wuqinwu gongfa). Le Jeu des cinq animaux est une série de mouvements pour fortifier votre corps et une activité physique thérapeutique efficace qui nous a été transmise par l’antiquité chinoise. Il possède tous les traits distinctifs d’une nation. Il faudrait découvrir chaque école, procéder à une systématisation approfondie, et faire en sorte qu’il devienne une activité de santé destinée au grand public. sperme. Cette Essence (germe de vie, semence) est thésaurisée dans les reins (dans les conceptions médicales traditionnelles chinoises, le système rénal comprend aussi les organes génitaux). Le terme « Essence » renferme une partie Yin matérielle et postnatale (houtian), acquise après la naissance à travers l’alimentation et la respiration, et une partie Yang subtile et prénatale (xiantian), appelée aussi Esssence originelle (yuanjing) qui est à la base du potentiel héréditaire. 21 Le Souffle est la matière subtile qui remplit le corps et qui assure le fonctionnement des organes. Il est la force motrice de la vie. A l’instar de l’Essence, il possède un aspect primordial et céleste appelé Souffle originel (yuanqi). Il est également appelé Souffle véritable (zhenqi) ou Souffle interne (neiqi), et ne doit pas être confondu avec le Souffle externe de la respiration postnatale. Il unit les divers éléments du corps humain à travers eux et assure en même temps l’unité avec l’univers. 22 Esprit ou énergie spirituelle. C’est l’élément le plus subtil de l’être. Il coordonne l’Essence et le Souffle dont il est une transformation sublimée. 14 P r e m i e r J e u de s c i n q a n i m a u x Par Jiao Guorui T a b l e d e s ma t i è r e s Préface 17 I. 21 Les points essentiels de la pratique II. Les exercices de base du Jeu des cinq animaux 1. Les postures 2. Réguler la respiration 3. La pensée observe 33 33 35 37 III. Les mouvements du Jeu des cinq animaux 41 Le Jeu de l’ours 1. « Le pas de l’ours » 2. « Se secouer et se mouvoir » 3. « Presser et se mouvoir » 4. « Repousser et s’appuyer » 5. « Pousser » 41 44 45 46 48 49 Le Jeu de la grue 1. « Le pas de la grue » 2. « Déployer les ailes » 3. « Se tenir sur une patte » 4. « L’oie sauvage qui tombe » 5. « Voler » 51 53 54 55 56 57 15 Le Jeu des cinq animaux 16 Le Jeu du cerf 1. « Le pas du cerf » 2. « Se dresser » 3. « Se pencher » 4. « Tourner la tête » 5. « Prendre appui et bondir » 59 60 61 62 63 65 Le Jeu du tigre 1. « Le pas du tigre » 2. « Exprimer la puissance » 3. « Sortir de la caverne » 4. « Frapper et presser » 5. « Combattre » 67 69 70 71 72 73 Le Jeu du singe 1. « Le pas du singe » 2. « Guetter au loin » 3. « Offrir un fruit » 4. « Cueillir des pêches » 5. « Fuir et se cacher » 75 76 77 78 79 80 IV. Méthode d’entraînement active au Jeu des cinq animaux 83 P r é fa c e Le Jeu des cinq animaux est un exercice créé par Hua Tuo, célèbre médecin de l’antiquité chinoise, où l’on imite les mouvements naturels de cinq animaux (le tigre, le cerf, l’ours, le singe et l’oiseau) et qui a une action bénéfique sur la fortification de la constitution physique et sur la santé. Au cours de son long processus de développement, le Jeu des cinq animaux a donné naissance à de nombreuses écoles possédant chacune une particularité et un style qui leur est propre. Le Jeu des cinq animaux que je pratique m’a été transmis au tout début par le maître Hu Yaozhen. Par la suite, j’ai étudié, auprès du maître Zhou Qianchuan, les douze piliers du mont Emei (Emei shi’er zhuang), les treize styles du Taiji du mont Wudang (Wudang taiji shisan shi), l’exercice de la marche du tigre (hubu gong), et la technique de pression des points vitaux de l’étoile polaire (tiangang zhixue fa). Lors de mon entraînement quotidien, je combine certaines particularités de ces techniques avec les méthodes de l’école du temple Shaolin apprises dans ma jeunesse. J’ai puisé par ailleurs dans les points essentiels de l’entraînement au taijiquan et dans certaines caractéristiques du Jeu des cinq animaux de quelques écoles. Je me suis également inspiré du Jeu des cinq animaux (Wuqin zhi xi) compilé par Gao Shiguo, des Dessins des cinq animaux (Wuqin tu) réunis par Wang Liting, ainsi que de documents concernant certaines caractéristiques du Jeu des cinq animaux que j’avais, au préalable, réussi à systématiser. Au cours de la systématisation, je me suis aussi 17 Le Jeu des cinq animaux référé aux activités physiques thérapeutiques modernes, aux théories de la médecine chinoise et à la médecine ancestrale chinoise qui a trait aux spécificités des exercices pour « nourrir la vie ». Cette série du Jeu des cinq animaux est constituée de trois parties : le travail de base, les mouvements de base et la méthode d’entraînement active. Il est possible de commencer l’entraînement par le travail de base ou par les mouvements de base. Dans les mouvements de base, chaque « jeu » comporte 5 mouvements et le Jeu des cinq animaux comprend donc au total 25 mouvements. Le pratiquant peut choisir en fonction de ce qui convient le mieux à son état de santé. En général, on exécute le jeu d’un animal à chaque fois. Les personnes de faible constitution peuvent toujours ne pratiquer qu’un mouvement ou deux du « jeu » d’un animal. L’amplitude des mouvements et leur niveau de difficulté permettent d’acquérir une bonne maîtrise. Les hommes, les femmes, les personnes âgées et les jeunes, quelle que soit leur constitution physique, peuvent pratiquer. De façon générale, la personne de faible constitution devrait s’exercer au « jeu » de l’ours et à celui de la grue ; les personnes âgées devraient s’exercer au « jeu » de l’ours, les femmes devraient beaucoup pratiquer le « jeu » de la grue. Les jeunes gens, eux, aiment bien pratiquer le « jeu » de la grue et celui du singe. Après avoir appris chaque « jeu », si vous êtes intéressé et que votre force physique s’améliore, vous pouvez enchaîner les exercices. Dans cette série du Jeu des cinq animaux, l’intérieur et l’extérieur se combinent, le mouvement et le calme s’exercent ensemble, la dureté et la souplesse se subviennent mutuellement et le corps et l’esprit s’unissent. En ce qui concerne l’intérieur et l’extérieur, attachez de l’importance au travail interne et au travail externe. Cherchez à exercer, à l’intérieur, l’Essence, le Souffle et l’Esprit, et, à l’extérieur, les muscles, les os, et 18 Premier Jeu des cinq animaux la peau afin de recevoir les effets de la pratique à la fois intérieurement et extérieurement. Pour ce qui est du mouvement et du repos, accordez de l’importance à la sérénité de l’esprit et aux mouvements des membres du corps. C’est une méthode qui combine la tranquillité et l’activité en allant du repos au mouvement et du mouvement au repos. Elle joue un double rôle de repos et d’activité sur l’organisme. Sur le plan de la dureté et souplesse, il existe une “force dure” et une “force souple”. Vous devez tout particulièrement insister sur la “force souple”. Même lorsque vous vous exercez à la “force dure”, il doit y avoir de la souplesse dans la dureté et inversement ; ceci afin de parvenir à un état où dureté et souplesse se subviennent réciproquement. Sur le plan de l’esprit et du corps (l’attitude et l’apparence), vous devez imiter scrupuleusement les mouvements des cinq animaux, ainsi que leur attitude et leur comportement. Vous devez non seulement arriver à ce que votre apparence soit similaire à la leur, mais arriver aussi à ce que votre “esprit” le soit afin d’ atteindre un état où Forme et Esprit fusionnent. Sur le plan de la Pensée23 (yi) et du Souffle (la Pensée englobe les mouvements et l’exercice du souffle de la respiration), prêtez attention à l’exercice du Souffle interne et à celui de la respiration, ainsi qu’à l’exercice de l’activité mentale. Cherchez à conserver votre esprit à l’intérieur ; l’Esprit ne fuit pas à l’extérieur ; le Souffle, quant à lui, doit se propager dans le « champ de cinabre » (dantian), s’y amasser, et revenir tout doucement à la racine. À propos de l’amplitude des mouvements, il y a de grands mouvements mais aussi de petits mouvements. Il y a de petits mouvements dans les grands. Prêtez bien attention aux mouvements infimes de chaque muscle et de chaque petite articulation pour que 23 Pensée, intention, imagination créatrice. Elle est émise par le cœurmental (xin) dont elle est la force motrice. 19 Le Jeu des cinq animaux toutes les parties de votre organisme profitent de l’efficacité de ces mouvements. Pour ce qui est de la vitesse d’exécution des mouvements, certains mouvements sont rapides, d’autres sont lents. Toutefois, intéressez vous surtout à l’exécution des mouvements lents. Si les mouvements lents sont mal exécutés, les mouvements rapides sembleront vides. Tout ceci forme un ensemble indissociable. Exercez vous longtemps, cherchez à approfondir votre pratique . Vous pourrez comprendre par vous même les sous-entendus et parviendrez à un niveau de pleine compréhension. Les mouvements extérieurs de cette série du Jeu des cinq animaux sont relativement simples. Les débutants les maîtriseront aisément. En règle générale, une heure est consacrée à l’apprentissage des mouvements de base du « jeu » d’un animal. Si vous souhaitez cependant réaliser la combinaison de l’intérieur et de l’extérieur ainsi que la réciprocité du mouvement et du calme, vous devrez effectuer une pratique consciencieuse à période régulière. Dans le but de maîtriser les points clef du Jeu des cinq animaux, je me suis déjà rendu de nombreuses fois dans les parcs zoologiques, et j’ai approfondi les spécificités des mouvements et des comportements des cinq animaux. J’ai, par ailleurs, d’après ma propre expérience de pratiquant, mentionné les « Points essentiels en sept caractères » et les « Formules orales en vingt huit caractères » afin d’aider les débutants à saisir l’essentiel du Jeu des cinq animaux. En raison de mon manque d’expérience, certains points pourraient ne pas convenir. Aussi, j’espère profondément que les lecteurs auront l’obligeance de m’adresser leurs critiques. Jiao Guorui, Institut de recherche de médecine générale, centre de recherche de médecine chinoise, Xiyuan, Beijing, avril 1963. 20 I. L e s po i n ts e sse n ti e l s de l a pr a ti q u e Le Jeu des cinq animaux est un travail d’accomplissement personnel (gongfu) où l’on exerce de façon complète l’intérieur et l’extérieur du corps . 1. La détente et le naturel Pendant la pratique, il faut non seulement que les membres du corps soient détendus, mais il est encore plus important de parvenir à une détente mentale. Détente ne signifie pas relâchement, ni délassement ou relaxation sans aucune force. Détente et tension sont relatives ; nous parlons ici de la tension présente dans la détente. Comme la pratique nécessite des postures données, il faut, bien entendu, un certain niveau de tension pour les maintenir. En temps normal, l’esprit et les membres du corps d’un homme sont dans un état de tension relatif ; ils sont toujours très tendus et peu détendus. La détente est, du point de vue de la tension, un état de repos et permet d’éliminer la fatigue physique et intellectuelle. C’est la raison pour laquelle, lors de la pratique, l’accent est mis sur la détente. Ensuite, il faut réussir à s’apaiser. Ceci s’adresse à l’activité mentale du pratiquant. D’ordinaire, il est difficile de parvenir à calmer l’esprit de l’homme. C’est pourquoi les gens utilisent souvent, pour le décrire, l’expression “ il est très difficile de ramener à soi le singe du cœur-mental et le cheval de la pensée”. Par conséquent, si, dans la pratique, vous voulez parvenir au calme, il vous faudra passer par un autre exercice. 21 Le Jeu des cinq animaux Si vous parvenez à vous apaiser suffisamment, vous serez capable d’éliminer la fatigue et d’emmagasiner de l’énergie. Immobilité et mouvement sont également relatifs. L’immobilité absolu n’existe pas. Donc, ce n’est pas l’immobilité totale qu’il vous faut rechercher dans la pratique, mais le mouvement présent dans l’immobilité. Lors de l’exercice, mettez l’immobilité au premier plan, apaisez vous beaucoup et bougez peu. En fait, l’entraînement s’effectue dans un état d’éveil. Vouloir donc réaliser l’immobilité totale est à la fois impossible et inutile. Dans la pratique, il faut simplement être capable de limiter les pensées dans le cadre de l’infiniment petit et de remplacer dix mille pensées par une pensée unique. En concentrant celles-ci vers un développement unitaire, les pensées multiples et successives ne se présenteront pas et vous pourrez y mettre fin. Détente et immobilité se complètent. La détente peut permettre d’entrer dans l’immobilité et le fait d’entrer dans l’immobilité peut aussi aider à pénétrer progressivement dans la détente. Il faut donc entrer dans la détente et l’immobilité en même temps. En outre, il faut aussi parvenir au naturel (ziran). Ceci concerne de nombreux aspects de la pratique : les postures, la respiration, la concentration etc. Dans tous ces aspects , efforcez vous d’être naturel, soyez à l’aise et ne vous contraignez pas trop. Ce point est primordial ; lorsque l’on dit que la valeur de la pratique réside dans le naturel, il s’agit de ce principe. 2. L’union de la Pensée et du Souffle La Pensée (yi) indique l’activité mentale. L’activité mentale de l’homme peut avoir des répercussions sur la fonction physiologique de son organisme. Il y a deux interprétations possibles pour le Souffle (qi) : la première désigne l’air de la respiration et la deuxième désigne le Souffle véritable (zhen qi) ou Souffle originel (yuan qi) dont parle la médecine chinoise ainsi que le 22 Premier Jeu des cinq animaux Souffle interne (nei qi) ou Souffle du champ de cinabre (dantian qi) dont parlent les écoles d’entraînement. C’est pourquoi, l’union du Souffle et de la Pensée est la mise en mouvement simultanée de l’activité mentale, de la respiration et du Souffle interne. Par exemple, si la respiration suit lentement l’activité mentale, elle deviendra peu à peu souple, ténue, longue et régulière. L’exercice du Souffle interne équivaut à utiliser la pensée pour influer sur le mouvement de ce Souffle interne. Il faut faire en sorte que le Souffle interne suive la pensée et le mouvement pour arriver à ce que ce Souffle soit progressivement guidé par la Pensée. Si la Pensée et le Souffle se suivent l’un l’autre, vous parviendrez peu à peu à un état où la Pensée et le Souffle s’uniront. Par exemple, une fois que le Souffle sombre dans le « champ de cinabre », utilisez la Pensée pour conduire le Souffle interne soit à un endroit précis à l’intérieur du corps, soit pour lui faire parcourir un trajet déterminé etc. Ceci est un moyen d’utiliser l’activité mentale pour influer sur le fonctionnement physiologique de son propre corps. C’est la raison pour laquelle, au cours de l’entraînement, vous ne devez ni être sans Pensée, ni utiliser celle-ci à outrance. Par une utilisation excessive de la Pensée (en se forçant), vous ne pourrez parvenir au naturel et risquez même de vous nuire. Des expressions, utilisées par les écoles d’entraînement, comme : “la Pensée semble présente mais c’est comme si elle semblait absente”, “n’oubliez pas, n’assistez pas”, “si la Pensée est importante, on fait apparaître les images”, “sans Pensée, on aboutit au vide”, font allusion à cela. 3. La réciprocité du mouvement et de l’immobilité Le mouvement indique le mouvement du corps (mouvement externe) et le mouvement du Souffle interne (mouvement interne). L’immobilité indique l’immobilité du corps (immobilité corporelle, immobilité 23 Le Jeu des cinq animaux extérieure) et l’immobilité de l’esprit (immobilité mentale, immobilité intérieure). Toute la matière dans l’univers se transforme dans un mouvement continu ; il en est de même pour la vie des hommes. C’est pourquoi le mouvement est primordial ; l’immobilité, elle, est relative. En réalité, la pratique consiste à galvaniser et à rajuster le fonctionnement physiologique de l’organisme, de sorte que ce dernier se mette à “se mouvoir” de manière plus bénéfique. Ainsi, cela aura pour effet “d’uniformiser le Yin et le Yang, d’harmoniser le Souffle et le sang, de débloquer les méridiens, et de cultiver le Souffle véritable”. Cependant, l’immobilité est la condition préalable pour que l’action des mouvements puisse mieux jouer son rôle. Mouvement et immobilité doivent donc être réciproques : vous devez vous exercer au mouvement et à l’immobilité, et ne négliger ni l’un ni l’autre. L’union concrète du mouvement et de l’immobilité devrait être différente en fonction de l’âge, du sexe, du caractère, de l’état de santé et du rythme d’entraînement de chaque individu. Par exemple, après avoir accompli un exercice statique, vous pouvez poursuivre en effectuant quelques exercices dynamiques avec les mains. Vous pouvez également vous entraîner une ou deux fois par jour aux exercices statiques, puis vous entraîner encore une ou deux fois aux exercices dynamiques ; ou bien pratiquer les exercices dynamiques tôt le matin, et pratiquer les exercices statiques à midi ou le soir ; ou pratiquer les exercices statiques avant les exercices dynamiques ; ou encore mettre avant tout l’accent sur les exercices statiques ou sur les exercices dynamiques etc. D’autre part, la réciprocité du mouvement et de l’immobilité doit être requise lors des exercices statiques. Vous devez arriver à ce qu’il y ait du mouvement dans l’immobilité, à ce que l’extérieur soit immobile, et à ce que l’intérieur soit en mouvement. Pendant les exercices dynamiques, vous devez réussir à solliciter l’immobilité dans le mouvement. L’extérieur se meut et 24 Premier Jeu des cinq animaux l’intérieur est immobile. Ainsi, mouvement et immobilité commenceront progressivement à s'unir. Vous parviendrez à un stade où “le mouvement semble statique et où l’immobilité semble dynamique”. 4. Le haut est vide, le bas est plein Au cours de la pratique, le haut du corps (au dessus du nombril) doit être vide, et le bas (au dessous du nombril) doit être plein. Dans la pratique du qigong, l’essentiel est d’exercer le Souffle originel (Souffle du « champ de cinabre ») de l’organisme. Selon la théorie de la médecine chinoise, le Souffle originel est fondamental à l’activité vitale du corps humain. Il joue un rôle important dans le processus de maternité, de vieillissement, de maladie, et de mort. Par exemple, les personnes qui ne prennent pas du tout soin de leur santé, seront sujettes, une fois arrivées à l’âge moyen, à avoir le “haut du corps plein et le bas du corps vide” (xia xu shang shi). C’est pourquoi, apparaissent souvent chez les personnes âgées des problèmes de déséquilibre et des difficultés à marcher. Aussi, afin d’éviter que ces manifestations ne surviennent trop tôt, les écoles d’entraînement préconisent, lors de la pratique, de vider la poitrine et de remplir l’abdomen ; autrement dit, le haut du corps est vide, le bas est plein, et le Souffle sombre dans le « champ de cinabre ». Appliquez vous à faire travailler le « Souffle de la racine » (gen qi). Faites le retourner doucement à la racine, guidez le vers le bas, remplissez le « champ de cinabre » et prêtez attention au travail de l’ « Origine inférieure »24 (xia yuan). Il suffit de guider ce Souffle et de le faire retourner à la racine (retour au « champ de ci24 Ici, dans le cadre des pratiques physiologiques, les « Trois Originels » (san yuan), à savoir l’« Originel supérieur » (shang yuan), l’« Originel médian » (zhong yuan) et l’« Originel inférieur », correspondent respectivement aux trois « champs de cinabre ». Nous verrons plus loin dans le texte qu’elles désignent aussi l’ « Essence originelle » (yuan jing), le « Souffle originel » (yuan qi) et l’ « Esprit originel » (yuan shen). 25