DOSSIER DE PRESSE Victor Hugo

Transcription

DOSSIER DE PRESSE Victor Hugo
LA MESNIE H.
CIE J. BACHELIER
10 rue du Hohwald - 67000 Strasbourg
Tél.: 03 88 35 76 10 ou 06 65 31 36 51
[email protected]
www.lamesnieh.com
Ruy Blas
Victor Hugo
DOSSIER DE PRESSE
La Mesnie H - Cie Jacques Bachelier : association de droit local alsacien-mosellan : Volume 74
Folio n° 82 - APE 9001Z - Siret : 407 903 020 00029 - Licence d’entrepreneur de spectacles
n° 2-102148.
Communiqué de presse
La Mesnie H - Cie Jacques Bachelier
présente
Ruy Blas de Victor Hugo
Du 3 mars au 2 avril 2011
Mardi, jeudi, vendredi, samedi à 20h30 - Dimanche à 17h00
Durée : 2h15 (entracte inclus)
Don Salluste est disgracié par la reine. Pour se venger, ce sombre intrigant tisse un plan machiavélique
et place au coeur de son piège Ruy Blas, humble laquais, fou d’amour pour la belle souveraine.
Nous sommes avec Ruy Blas en plein conte de fées. Mais un conte de fées mis à la sauce du mélodrame,
et mijotant sous la patte géniale du maître-queue Hugo ! Le mélodrame c’est l’action souveraine, et
l’essence même du théâtre dont les officiants se nomment les acteurs. Jouvet, Dullin qui étaient nés
dans le mélodrame le conseillaient à leurs élèves comme l’école suprême de l’acteur.
Le mélodrame est le théâtre du peuple et des enfants qui aiment à ce qu’on leur raconte des
histoires...
Mise en scène : Jacques Bachelier - Lumière : Xavier Martayan
Distribution : Stefane Marques, Jacques Bachelier, Loïc Guingand, Frédéric Schalck, Daphné Prosy,
Caterina Autelitano, Juliette Biry en alternance, Yvon Wust, Alexandre Cantini, Julien Andersch.
Ce spectacle a reçu le soutien de la Région Alsace, du Conseil Général du Bas-Rhin et de la Ville de
Strasbourg. Ce spectacle est co-réalisé par le Théâtre Le PréO d’Oberhausbergen.
Théâtre de la Boîte Noire du CREPS ALSACE
4, allée du Sommerhof - Strasbourg - Koenigshoffen
Renseignements, réservations :
Office du Tourisme : 03 88 32 51 49
Magasins Fnac – Carrefour - Géant - Magasins U - Intermarché : 0 892 68 36 22 (0.34 euros / min) /
www.fnac.com ; www.carrefour.fr ; www.francebillet.com
La Mesnie H. : 06 65 31 36 51 - Mail : [email protected] - Site : www.lamesnieh.com
Tarifs de 7 à 18 euros
Contact
presse : Caterina Autelitano : 06 65 31 36 51
Mail : [email protected] - Site : www.lamesnieh.com
RENCONTRE
AVEC JACQUES BACHELIER
On peut lire Ruy Blas comme un splendide mélodrame : princesse captive, traître au baiser-poignard,
héros chevaleresque, picaresques fantoches, intrigues, passions, retournements…
On y peut voir une parabole politique : royauté décadente et noblesse corrompue ; peuple-génie
reconnu par la reine qui en fait son ministre. Le Romantisme n’a cessé de régler ses comptes avec la
Révolution, Hugo a entrepris d’en écrire le mythe.
« J’ai dans le livre, avec le drame, en prose, en vers,
Plaidé pour les petits et pour les misérables. »
Quasimodo, Jean Valjean, Ruy Blas sont des héros du peuple et pour le peuple. Le drame hugolien
parle au peuple. Et aux enfants. A tous ceux qui aiment qu’on leur conte des histoires…
Ruy Blas, un conte de fées ? Le laquais sauvé par l’amour de sa reine, Cendrillon à l’envers !
Un conte initiatique plutôt. Prisonnier des songes, le héros entrevoit en rêve la Fleur de l’Idéal, la
« fleur bleue d’Allemagne ». Cette vision le tue et le sauve, car la Reine sauve et tue, ou plutôt tue parce
qu’elle sauve. Ruy Blas, l’histoire d’une damnation et d’une rédemption, le Faust de Victor Hugo.
Et si Hugo était le Dante des temps modernes ! Ruy Blas serait alors une figure de l’Homme.
L’Homme englué de matière et de fatalité, tapi hagard au creux du gouffre, qui ne peut détourner son
œil du petit morceau du ciel resté ouvert au plafond de l’Enfer. Une étoile y scintille, dont il s’é prend
éperdumment. Mais la lumière de l’astre offense le démon qui a juré sa perte. Le diable manipule
alors son homme-lige, le masque et le démasque, le hisse aux portes du ciel pour aimanter l’é toile,
puis il les tire tous deux au fond de l’abîme. L’Ange et la Bête s’y affrontent dans un combat cosmique
qui prélude la Fin de Satan.
Jacques Bachelier août 2010
Ruy Blas en tournées
Oberhausbergen - Théâtre Le PréO
Du 18 au 25 janvier 2011 à 9h30 et 14h00 (10 représentations scolaires)
Le samedi 22 janvier 2011 à 20hb30 (Représentation tout public)
Le dimanche 23 janvier 2011 à 17h00 (Représentation tout public)
Une compagnie
un metteur en scÈne : Jacques bachelier
La Mesnie H. – Compagnie Jacques Bachelier, ex-Arlequin théâtre, a été fondée à Paris, le 17 avril 1979,
par Jacques Bachelier. Après un parcours parisien et international (Belgique et Hollande), la Compagnie
s’e st établie définitivement à Strasbourg en 1996. Elle s’e st liée plus franchement au Conservatoire National
de Région de Strasbourg car Jacques Bachelier y exerce, depuis 1979, les fonctions de professeur d’Art
dramatique.
Depuis 1998, La Mesnie H. – Compagnie Jacques Bachelier est installée, pour deux mois par an, au Théâtre
de la Boîte Noire du CREPS Alsace à Strasbourg-Koenigshoffen pour y présenter ses deux spectacles de
saison. Ce transfert a réorienté le travail de la Compagnie qui a décidé de faire de l’exploration du théâtre
classique européen son objectif et sa spécialité.
En 12 ans, elle a mis à son répertoire 20 pièces susceptibles d’être régulièrement remontées (deux reprises
de l’Avare et du Malade imaginaire de Molière et une reprise du Médecin malgré lui et du Tartuffe de Molière).
Elle a donné 964 représentations dont 518 matinées scolaires et a rassemblé 125646 spectateurs.
La Mesnie H a aussi développé son pôle de formation théâtrale. En effet, Jacques Bachelier dispense,
depuis de nombreuses années, des stages, gratuits et ouverts à tous, au Conservatoire National de Région
de Strasbourg. Ils sont soit liés aux créations de la Compagnie soit à l’exploration des chefs d’œuvre du
répertoire classique européen. Il a ainsi organisé des stages sur Ruy Blas de Victor Hugo ( juin 2006),
Richard III de Shakespeare ( janvier 2007), Andromaque de Racine ( juin 2007), Macbeth de Shakespeare
(décembre 2007), Phèdre de Racine et les auteurs grecs ( juillet 2008), l’écriture hugolienne (mars 2009) et
Ruy Blas de Victor Hugo ( juillet 2010)
Acteur, metteur en scène et directeur de La Mesnie H, Jacques Bachelier a
mis en scène des oeuvres de Shakespeare, Molière, Marivaux, Beaumarchais,
Feydeau, Genet ; adapté pour le théâtre et mis en scène des œuvres de
Crébillon-fils, Laclos, Diderot ; traduit et mis en scène le Songe d’une
nuit d’été, Richard III et Macbeth de Shakespeare, ainsi que des textes
de Nietzsche mis ensemble sous le titre de Zarathustras Untergang.
En 2011, il présentera sa dernière création Ruy Blas de Victor Hugo.
L’intégralité du travail de mise en scène de Jacques Bachelier se
retrouve dans le parcours artistique de la Mesnie H
Un parcours
La mesnie h. - cie jacques bachelier
Avril 1979
Acteur, metteur en scène, adaptateur, professeur d’Art dramatique, Jacques Bachelier crée à Paris sa compagnie
La Mesnie H.
Mai 1979
Création de l’Ile des Esclaves de Marivaux : 20 représentations
L’Interclub 17, dans le 17e arrondissement à Paris.
Août-septembre 1980
Création de La Double inconstance de Marivaux : 50 représentations.
Théâtre du Lucernaire, dans le 5e arrondissement à Paris.
Juillet et décembre 1981
Création de Lève-toi et rêve d’Arrabal au Festival d’Avignon.
La pièce est reprise au Lucernaire à Paris en fin d’année. En tout, 40 représentations.
La Double inconstance
de Marivaux
Juillet à septembre 1983
Création de La Fausse libertine, d’après Crébillon-fils : 100 représentations.
Théâtre Gaîté-Montparnasse à Paris.
La Fausse libertine,
d’après Crébillon-fils
Mai à septembre puis décembre 1984
Création française de La Salle à manger de Gurney Jr,
adaptation de Barillet et Grédy : 120 représentations
Théâtre Petit-Montparnasse à Paris.
Reprise en décembre au Théâtre des Bouffes-Parisiens à Paris.
Janvier à mars 1985
Création des Fourberies de Scapin de Molière : 50 représentations
Tournée à travers les Pays-Bas.
Les Fourberies de Scapin de Molière
Janvier à mars 1986
Création des Bonnes de Jean Genet : 45 représentations.
Tournée à travers les Pays-Bas.
Les Bonnes de Jean Genet
Mars et mai 1990
Création du Nain d’après Pär Lagerkvist : 16 représentations.
Théâtre National de Strasbourg (direction Jacques Lasalle).
Théâtre du Résidence-Palace de Bruxelles : 16 représentations.
Le Nain d’après Pär Lagerkvist
Décembre 1992
Lecture-spectacle de Zarathustras Untergang, d’après l’œuvre et la vie de Nietzsche : 1 représentation.
Salle Stravinski à Strasbourg.
Mars 1995
Création de L’Histoire du soldat de Stravinski et Ramuz,
spectacle intra-Conservatoire de Strasbourg : 3 représenations.
Juin - juillet 1996
Création de De Rodrigue à Rodrigue,
montage classique sur le thème de l’amour : 12 représentations.
Parc de Pourtalès à Strasbourg et à l’Espace Rohan de Saverne.
De Rodrigue à Rodrigue
Juin - juillet 1997
Création du Songe d’une nuit d’été de Shakespeare : 11 représentations.
Parc de Pourtalès à Strasbourg.
Le Songe d’une nuit d’été
de Shakespeare
Dom Juan de Molière
Mars - avril 1998
Création de Dom Juan de Molière : 33 représentations
Théâtre de la Boîte Noire du Creps à Strasbourg et Théâtre Municipal de Colmar.
Saison 1998 - 1999
Création de L’Avare et du Tartuffe de Molière : 93 représentations.
Théâtre de la Boîte Noire du Creps à Strasbourg et en tournée.
Tartuffe
de Molière
L’Avare de Molière
Saison 1999 - 2000
Création du Malade imaginaire de Molière : 77 représentations.
Théâtre de la Boîte Noire du Creps à Strasbourg et en tournée.
Saison 2000 - 2001
Création des Liaisons Dangereuses de Choderlos de Laclos : 35 représentations.
Reprise de L’Avare de Molière : 51 représentations.
Théâtre de la Boîte Noire du Creps à Strasbourg et en tournée.
Saison 2001 - 2002
Reprise du Tartuffe de Molière : 34 représentations.
Création du Médecin malgré lui et des Précieuses ridicules de Molière : 54 représentations.
Théâtre de la Boîte Noire du Creps à Strasbourg et en tournée.
Les Précieuses ridicules de Molière
Le Médecin malgré lui
de Molière
Les Liaisons Dangereuses
de Choderlos de Laclos
Saison 2002 - 2003
Reprise du Malade imaginaire de Molière : 44 représentations.
Création de L’Épreuve et des Acteurs de bonne foi de Marivaux : 42 représentations.
Théâtre de la Boîte Noire du Creps à Strasbourg et en tournée.
Les Acteurs de bonne foi de Marivaux
Le Malade imaginaire de Molière
Saison 2003-2004
Création du Neveu de Rameau de Diderot : 19 représentations.
Création de Georges Dandin de Molière et de Léonie est en avance de Feydeau : 48 représentations.
Théâtre de la Boîte Noire du Creps à Strasbourg et en tournée.
Georges Dandin de Molière
Le Neveu de Rameau de Diderot
Saison 2004-2005
Reprise du Médecin malgré lui de Molière et création de Feu la mère de Madame de Feydeau : 59 représentations.
Création du Misanthrope de Molière : 39 représentations.
Théâtre de la Boîte Noire du Creps à Strasbourg et en tournée.
Le Misanthrope de Molière
Saison 2005-2006
Reprise de L’Avare de Molière : 49 représentations.
Création du Mariage de Figaro de Beaumarchais : 44 représentations.
Théâtre de la Boîte Noire du Creps à Strasbourg et en tournée.
Saison 2006-2007
Prolongation du Mariage de Figaro de Beaumarchais : 36 représentations.
Création de Richard III de Shakespeare : 31 représentations.
Théâtre de la Boîte Noire du Creps à Strasbourg et en tournée.
Le Mariage de Figaro de Beaumarchais
Richard III de Shakespeare
Saison 2007-2008
Spectacle poético-musical, Nuit et transfigurations, mêlant les musiques de Schoenberg, Wagner et Schubert
à des extraits de Zarathoustra de Nietzsche : 1 représentation
Auditorium de la Cité de la Musique et de la Danse à Strasbourg
Reprise du Malade imaginaire de Molière : 56 représentations
Création de Macbeth de Shakespeare : 28 représentations
Théâtre de la Boîte Noire du Creps à Strasbourg et en tournée.
Macbeth de Shakespeare
Le Malade imaginaire de Molière
Saison 2008-2009
Prolongation du Malade imaginaire de Molière : 43 représentations.
Nouvelle création des Fourberies de Scapin de Molière : 49 représentations.
Théâtre de la Boîte Noire du Creps à Strasbourg et en tournée.
Nouvelle création du Médecin malgré lui de Molière, Théâtre La Luna, Festival OFF d’Avignon du 8 juillet au
1er août 2009 : 25 représentations.
Le Malade imaginaire de Molière
Les Fourberies de Scapin de Molière
Saison 2009 - 2010
Prolongation des Fourberies de Scapin de Molière : 49 représentations
Nouvelle création du Misanthrope de Molière : 55 représentations
Théâtre de la Boîte Noire du Creps à Strasbourg et en tournée.
Reprise du Médecin malgré lui de Molière, Festival Mois Molière à Versailles, Cour des Grandes Ecuries du
Château, 26 et 27 juin 2010 : 2 représentations
Le Médecin malgré lui de Molière
Ruy Blas de Victor Hugo
Saison 2010 - 2011
Reprise du Médecin malgré lui de Molière et création de Hortense a dit : « Je m’en fous ! » de Feydeau
Nouvelle création de Ruy Blas de Victor Hugo
Théâtre de la Boîte Noire du Creps à Strasbourg et en tournée.
Reprise des Fourberies de Scapin de Molière, Vingtième Théâtre, Paris, du 29 avril au 19 juin 2011
www.lamesnieh.com
revue de presse
Dernières Nouvelles d’Alsace
24 janvier 2011
ruy blas, l’amour au temps de la
revolte
De l’amour infini à la plus terrible vengeance, Ruy Blas captive et fascine. Dans une ambiance de clair-obscur,
Jacques Bachelier dessine intensément le drame des héros hugoliens.
Huit ans après le tragique Hernani, Victor Hugo livre Ruy Blas. L’amour y est sublime, la révolte
poignante. L’intrigue aux allures de mélodrame s’esquisse en langue raffinée et passionnée. Le grotesque
côtoie le merveilleux dans une fascinante danse lugubre entre Dieu et le Diable.
Baigné de lumières inquiétantes, Jacques Bachelier, trouve un emploi dans l’incarnation de l’affreux Don
Salluste. Sobre, rugueux et judicieux. En face, Stefane Marques s’empare d’un Ruy Blas qui séduit par sa
douceur. Un triangle que complète, lumineuse, la reine sous les traits de Daphné Proisy.
Ce trio opère l’intrigue qui agite la cour d’Espagne au XVIIe siècle. Disgracié par la reine, Don Salluste
de Bazan songe à la vengeance. Refusé dans ce plan par son cousin Don César, il met au point son
arrestation et le remplace par son laquais, Ruy Blas. Et lui ordonne de séduire la reine et de devenir son
amant. Tâche plaisante pour Blas, farouchement enamouré de cette souveraine délaissée par le roi. Et
facile, à en juger les deux missives qu’elle reçoit, l’une de Blas, l’autre du roi : « Madame, sous vos pieds,
dans l’ombre, un homme est là / Qui vous aime, perdu dans la nuit qui le voile / Qui souffre, ver de terre
amoureux d’une étoile / Qui pour vous donnera son âme, s’il le faut / Et qui se meurt en bas quand vous
brillez en haut » contre « Madame, il fait grand vent et j’ai tué six loups ».
Difficile de ne pas succomber aux élans amoureux, mais dans la pénombre Don Salluste guette et prépare
le chantage. Au service de ce drame, Jacques Bachelier opte pour une scénographie en plan incliné, qui
hiérarchise, sépare ou réunit les personnages.
Dans les reflets pourpres des rideaux, le jeu des contrastes chromatiques et psychologiques s’épanouit.
Répliques soulignées et émotion tangible dans une transposition réussie du combat Eros - Thanatos.
Iuliana Salzani - Cantor
Dernières Nouvelles d’Alsace
4 mars 2010
Emouvant Misanthrope...
Après l’avoir imaginé en scène en 2005, La Mesnie H. reprend Le Misanthrope de Molière sous la direction
de Jacques Bachelier.
De la sobriété. Parmi les portraits moliéresques, Alceste émeut le plus par sa sincérité et son amour de
l’humanité, à la mesure de sa déception du genre humain. Incarnation de son propre désappointement,
Molière avec Le Misanthrope rompt avec le comique léger ; la farce n’e st pas au rendez-vous, la gravité et la
profondeur le sont. Figures inversées, reflétées dans le même miroir, Célimène et Alceste luttent pour une
liberté à tout prix : l’un au point de devenir misanthrope ; l’autre presque à en mourir.
Jacques Bachelier (Alceste) met en scène ce drame avec finesse, usant d’un astucieux jeu de contractions.
Si Célimène et Alceste sont les images inversées d’un même monde, Acaste (Maxime Pacaud) et Clitandre
(Bruno Amnar), amis et ennemis, se reflètent l’un l’autre, comme de faux jumeaux habillés à l’identique.
Jacques Bachelier use d’un plan incliné pour souligner la légèreté des mondanités chez la belle et coquette
Célimène (Agathe Munsch). De l’autre côté, là où le plan rencontre le sol, Alceste se tient à l’écart et jette
un regard cru sur ce monde qui n’e st pas le sien. Le verbe, en parfaite cadence, blesse et caresse en égale
mesure.
Une intensité dramatique soulignée par les Sonates de Beethoven au piano de Masako Hayashi.
Ce Misanthrope sobre et juste questionne l’effondrement des valeurs humaines dans un monde où le « dire
vrai » n’a plus lieu d’ê tre.
Iuliana Salzani-Cantor
Dernières Nouvelles d’Alsace
27 octobre 2009
Un Scapin des plus divins...
Etonnant, drôle, magistral, « Scapin » a embobiné le public du RiveRhin samedi dernier. Dans une version
originale et moderne des ses « fourberies » servie par les comédiens de La Mesnie H - Cie Jacques Bachelier
Tout le monde connaît l’histoire pour s’y être coltiné durant ses jeunes années. Une entourloupe, une farce
à rebondissements où la raison se trouve souvent galvaudée par la passion. Des fils ayant transgressé les
projets de leurs pères s’e mpêtrent dans leur pétrin. Les uns vissent les cordons de la bourse et détiennent
le pouvoir financier, là où les autres ne veulent entendre que battre leur cœur. Dans ce paysage tourmenté,
Scapin le valet, va s’imposer en maître de la manigance. Pour arriver à ses fins, il bouleverse les codes et
prend le pouvoir. Tire les ficelles et actionne, en brillants tours de main, le destin des pantins. L’amour devra
supplanter la cupidité.
Dans sa proposition, le metteur en scène Jacques Bachelier se colle au texte mais apporte à la fois la fraîcheur
et la puissance capables de renvoyer à Molière une version théâtrale très contemporaine. Tout y est pensé et
millimétré, à commencer par le rythme d’une pièce qu’il décline au public en deux parties.
Deux parties
Durant la première partie, il place ses pions, amène ses personnages dans le décor d’un port napolitain.
Scapin, c’est lui, Bachelier. Il a la gouaille des vieux loups de mer. L’assurance et la témérité de ceux qui
ont déjà bourlingué. Alors il flatte les uns, rassure les autres. Mais le fourbe met la pression et donne des
accélérations. Sur un ponton central il domine les tableaux et leur offre une palette d’é motions mêlant le
doute, le rire, la peur, la candeur autant que le déshonneur. « Mais que diable allait-il faire dans cette galère ? »,
ressasse le père. Les maîtres pleurent , tandis que les serviteurs jubilent.
La seconde partie du spectacle va offrir aux comédiens de formidables occasions de briller. Le décor s’e st
illuminé car les passions ont exploser. C’e st la pleine lune et Bachelier, dans toute sa splendeur, transcende
le jeu de Scapin. Il exulte. En état de grâce, il domine et offre au public la force de son interprétation. Hurle,
bave, crache… et galvanise, du coup, l’e nsemble de ses comédiens. Les amoureuses, un peu grisées, sont à
croquer. Et c’est tout le public qui se sent enivrer quand sur l’air d’une tarentelle, les planches se mettent
presque à gondoler. Ce sera la fin pour ce sublime Scapin.
Ghislaine Mougel
Midi Libre - Gard Rhodanien
27 juillet 2009
«le médecin malgré lui » : un spectacle
qui allie qualité et irrésistible
drôlerie
Festival OFF d’Avignon 2009 : 8 juillet au 1er août 2009
Digne héritier de Molière qui reprenait différents procédés
farcesques pour les dépasser et créer une oeuvre originale,
Jacques Bachelier s’inspire du théâtre de foire comme de
la commedia dell’arte, du cirque comme du burlesque
américain et de l’univers de Fellini pour revisiter « Le
Médecin malgré lui ». Par divers anachronismes et le choix
d’un décor abstrait, il souligne le caractère intemporel des
thèmes abordés : oscillation perpétuelle des couples entre
duo et duel, abus de pouvoir, que celui-ci soit marital,
paternel ou médical, primat du paraître sur l’ê tre, force des
mots et appât du gain puisqu’il suffit que le simple fagotier
Sganarelle endosse une robe de médecin et essaie à imiter
le jargon et le latin des hommes de l’art pour être soudain
estimé, écouté et même admiré. Il agit contraint et forcé au
départ, puis se complaît à cette comédie par pure cupidité.
La pièce, satire et parodie de la médecine autant que miroir
et caricature de toute société, nous entraîne, à partir d’une
situation de départ réaliste et à travers un crescendo de
drôlerie, jusque dans un univers de fantaisie effrénée et
délirante. Pour notre plus grand plaisir.
Eh ! Testigués ! Ne lantiponez point davantage, et courez à La
Luna voir ce spectacle !
Jusqu’au 1er août à 14h45 au Théâtre de La Luna
1 rue Séverine - Avignon. Tél.: 04 90 86 96 28
Angèle Luccioni
Dernières Nouvelles d’Alsace
1er mars 2008
Macbeth : parfum de sang
Jacques Bachelier et sa Compagnie La Mesnie H. proposent actuellement
« Macbeth » de Shakespeare, avec une mise en scène ensorcelante, à la
Boîte Noire à Koenigshoffen.
Sur la scène, un échafaudage moderne, avec un escalier et trois
silhouettes déguenillées qui s’installent en même temps que les
spectateurs. Minutes pesantes et sentiment de malaise avec ces hères
androgynes, murés dans leur silence, prélude à la folie ambiante
personnifiée par Macbeth. Une histoire fictive certes, mais d’éternelle
actualité dans la folie meurtrière de ce Duc de Glamis, au départ
fidèle à Duncan, roi d’Ecosse, puis dévoré par l’ambition du pouvoir.
L’actualité est renforcée par la juxtaposition de tenues militaires
d’époques différentes et de manteaux de cuir, style Gestapo.
Encouragé par les Soeurs fatales et sa lady, aussi avide de sexe que de
puissance, Macbeth qu’interprète magistralement Jacques Bachelier,
découvre l’ivresse du meurtre et de la puissance. De sa propre main ou
par des sbires interposés, il élimine tout concurrent, même femme et
enfant, pour ceindre la couronne convoitée. L’engrenage des assassinats
se poursuit, la folie, puis le remord l’envahissent, le tout avec la pression
des énigmes du trio infernal.
Jacques Bachelier, aidé de Xavier Martayan, directeur technique, et Jean Pemberton comme conseil
dramaturgique, joue des ambiances pour mieux faire éclater l’angoisse qui métastase Macbeth.
Atmosphère écossaise avec un tartan au revers d’une jupe ou un air de cornemuse, mystérieuse avec des
éclairs et des fumées. Le suintement sanglant est omniprésent avec une bâche transparente, maculée de
coulées rouges, coupant la scène en deux. « Pour symboliser la phrase clef : le clair est sombre, le sombre
est clair », commente le metteur en scène. Qui lance un clin d’oeil à Hitchcock avec, pour le meurtre de
Duncan, juste l’ombre de la main et de la dague !
Crocs de vipères
Les écoliers vont adorer la scène après l’entracte, avec la confection d’une potion magique dans un
chaudron fumant avec force de « tripes pourries, d’oreilles de truies, de crocs de vipères et autres narines
de nourrissons braillards ». De quoi montrer la proximité de la sorcellerie à cette époque bien avant d’A .
Rowling et son Harry Potter en refassent une mode.
Et le metteur en scène d’en remettre une couche dans le gore, avec des bandages sanglants et des visages
tâchés de rouge, des assassinats en direct, des projections d’images sur la bâche pour renforcer l’atmosphère
hallucinatoire. Jusqu’au port de lentilles pour donner des regards colorés aux Soeurs fatales !
Shakespeare avait beaucoup de lucidité et de prémonition, bien avant Freud, à suggérer l’aide d’ « un
médecin des âmes »; celui des corps « étant impuissant » pour aider Lady Macbeth. Il a mis en action tout
le registre psychanalytique entre pulsions, inconscient et surmoi.
Jacques Bachelier et ses douze comédiens ont réussi leur analyse de Macbeth, mais le patient était
irrécupérable...
D.E. Wirtz-Habermeyer