Le bois autoclavé, la solution pour les
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Le bois autoclavé, la solution pour les
Maison 7 février 2013 9 Construction L e bois autoclavé, la solution pour l es aménagements extérieurs? Les bois traités en autoclave font figure de matériau idéal pour toutes les installations en extérieur. Mais ils sont généralement imprégnés de produits chimiques pour mieux durer. Comment ces traitements sont-ils réalisés? Et sont-ils inoffensifs? Nos réponses. Deux types de traitement On distingue principalement deux types de traitements du bois: le traitement thermique (voir encadré ci-dessous) et l’imprégnation de sels par autoclave. Cette dernière solution est davantage appliquée, car elle offre une plus grande longévité au bois. Son principe consiste à remplacer la sève et l’eau contenue dans le bois par des sels de chrome, de cuivre et de bore, aux propriétés fongicides et pesticides. Techniquement, le bois est inséré dans une cuve ou un tunnel d’autoclave où on fait d’abord le vide. Les planches et les poutres sont ensuite soumises à une très forte pression qui injecte les produits de conservation en profondeur. «Les bois autoclavés sont généralement du sapin et du pin, car ils sont très absorbants. Leur durée de vie peut être de trois à cinq fois plus longue que le bois non traité, mais on constate toutefois que les produits importés offrent rarement les mêmes gages de qualité que les bois imprégnés en Suisse», précise Markus Mooser. Quels risques? Quoi qu’il en soit, ni les producteurs ni les revendeurs n’offrent de garanties absolues sur ces matériaux, car leur longévité ne dépend pas seulement de l’imprégnation, mais aussi de la façon dont le bois est utilisé: «Il faut veiller à ne pas poser une clôture ou un bac à fleurs en contact direct avec la terre, sinon le bois pourrit vite lorsqu’il reste humide. Nous conseillons également d’entretenir régulièrement ce type de bois, par exemple avec des lasures ou des huiles de surface», recommande Georges Latour, adjoint de direction au garden centre Andréfleurs, à Assens (VD). Cette dernière précaution n’est toutefois pas indispensable sur les bois autoclavés en Suisse, qui sont généralement au bénéfice du «label de qualité pour bois imprégné en autoclave» attribué par Lignum. Bon à savoir © dr Une alternative: le traitement thermique Depuis une quinzaine d’années, différents processus de conservation du bois par «rétification» ont été mis au point en Europe. «Ce traitement thermique a pour but de carboniser partiellement le bois afin de dégrader l’hémicellulose dont se nourrissent les insectes et les microorganismes. Pour éviter que le bois ne flambe au cours du processus, on le chauffe soit dans une atmosphère appauvrie en oxygène, soit avec de la vapeur d’eau, ou encore dans un bain d’huile. Ces techniques nécessitent aussi une cuve autoclave (notre photo), car il faut faire le vide avant de chauffer», explique Patrick Corbat, directeur de Corbat Holding SA, spécialiste du bois à Vendlincourt (JU). Le bois traité thermiquement a une durée de vie deux fois plus longue que le bois naturel et il est exempt de tout produit chimique. Il convient particulièrement bien pour les façades, les clôtures, les terrasses, les portes, les fenêtres et les meubles de jardin, mais il n’est pas recommandé pour les charpentes, car ses propriétés mécaniques sont amoindries par le traitement. Ce bois présente également une belle couleur brun chocolat, mais elle aura tendance à grisailler avec le temps, s’il est exposé aux intempéries. + d’infos www.corbat-holding.ch et www.balz-holz.ch © olivier born P oteaux, clôtures, pare-vue, traverses, lames pour terrasses, bacs à fleurs, bacs à sable: à l’approche de la belle saison, les magasins de bricolage et de jardinage approvisionnent leurs rayons avec une jolie palette de bois prévus pour l’extérieur. En y regardant de plus près, on constate que la plupart de ces bois arborent des teintes et des ponctuations verdâtres, dues au chrome dont ils sont imprégnés, un procédé censé augmenter considérablement leur durée de vie. Mais ces traitements sont-ils vraiment indispensables? «Des planches qui se mouillent mais peuvent sécher rapidement, comme c’est le cas sur une façade par exemple, pourront être laissées naturelles, pour autant qu’elles soient de bonne qualité. Il faudra toutefois accepter que leur couleur change au fil du temps. En revanche, si le bois n’est pas protégé par une toiture ou s’il est posé en contact direct avec le sol, il finira tôt ou tard par se dégrader sous l’action des champignons et des insectes lignivores. Certaines essences plus résistantes, comme l’acacia, le chêne ou le châtaignier, étaient autrefois largement utilisées pour les piquets de clôture, mais elles sont malheureusement devenues difficiles à trouver. Elles ont été évincées par les bois de résineux imprégnés», souligne Markus Mooser, directeur de l’office romand de Lignum, l’organisme de promotion du bois pour la construction. Selon Georges Latour, adjoint de direction au garden-centre Andréfleurs, le bois imprégné par autoclave est devenu la norme pour la plupart des aménagements extérieurs. On le reconnaît aisément à sa couleur verdâtre. Question écologie, le bois autoclavé n’est pas la panacée, car il contient des sels potentiellement toxiques pour l’environnement. Selon Markus Mooser, son écobilan est toutefois plus favorable que les bois peints ou lasurés, car les produits restent dans le bois et ce dernier n’a justement pas besoin d’être retraité en surface. «L’arsenic autrefois utilisé dans les formules a été interdit en Suisse et en Europe, mais le cuivre, le chrome et le bore sont des biocides qui peuvent présenter des risques pour la microfaune du sol et des eaux» indique néanmoins Nathalie Chèvre, écotoxicologue à l’Université de Lausanne. Selon la chercheuse, le problème se pose principalement aux abords des places de stockage des bois autoclavé, où on observe des écoulements de cuivre dans les eaux de surface, mais la scientifique tempère: «Quand il pleut, on enrePublicité gistre souvent des concentrations cent fois supérieures aux normes en vigueur, mais le cuivre peut provenir de multiples autres sources que le bois, comme les vignes, les toitures ou encore l’usure des lignes électriques aériennes des trams et des trains.» En ce qui concerne les bois de façade et de jardin, il n’existe pas d’études ciblées qui les incriminent directement, mais Nathalie Chèvre recommande prudence et bon sens: «On ne peut jamais exclure un lessivage des produits chimiques dans le sol. Personnellement, je ne choisirais pas du bois imprégné de métaux pour encadrer mes légumes, ni pour le bac à sable des enfants!» Dans ces cas précis, un bois brut changé régulièrement ou imprégné d’huiles végétales peut très bien faire l’affaire. Aino Adriaens n + d’infos Lignum: www.lignum.ch
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