La ville - Ville de Montbéliard

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La ville - Ville de Montbéliard
dossier 5
la ville
La ville
Maquette de Wild, 1826
Musée du château Montbéliard
Cliché A. Aubert
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la ville
Synthèse
La pierre à poisson, XVe siècle
Cliché A. Bouvard
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La ville
Synthèse
1. Montbéliard : une ville née du château
2. Franchises et gouvernement de la ville
3. La vie économique et sociale
Vocabulaire
Pour en savoir plus (bibliographie)
Documents
- Commentaires
- Fiches :
1. Genèse urbaine
2. Les fortifications urbaines
3. Montbéliard à la fin du Moyen Âge
4. Habitat urbain et vie quotidienne
5. Franchises et bourgeoisie
6. Les corporations
7. Foires, marchés et crédit
Exercice
Visite de Montbéliard médiéval
Synthèse
À partir de la fin du XIe siècle, le renouveau démographique et économique des campagnes bénéficie aux villes. Il touche d’abord les villes anciennes, comme Besançon, nées à l’époque gallo-romaine,
puis il aboutit à la création, à l’abri des châteaux et des abbayes, de villes nouvelles. Montbéliard
appartient à ce second réseau urbain issu du Moyen Âge.
1. Montbéliard : une ville née du château
a. Genèse
Montbéliard est un bourg castral : la ville naît d’un château (castrum) attesté en 985, qui lui a donné
son nom. Le Mons Beliardae désigne en effet le rocher sur lequel le château, l’église primitive dédiée
à saint Pierre (cf. dossier 4 : Église et vie religieuse) et la première agglomération se sont développés
(des maisons sont encore attestées dans l’enceinte castrale en 1283). La formation de la ville dans la
plaine alluviale qui entoure le rocher est tardive : les plus anciennes traces archéologiques d’habitat ne sont pas antérieures à la fin du XIe siècle ; la ville basse commence à s’organiser au moment
où le château devient le centre politique et économique d’un comté. L’essor urbain principal se situe
entre le milieu du XIIIe et le début du XIVe siècle ; son signe le plus flagrant est la construction d’une
seconde église, dédiée à saint Martin, révélatrice d’un accroissement notable de la population.
Au début du XIVe siècle, alors que sa croissance s’achève, la ville n’est pas encore unifiée. Elle forme
un ensemble complexe, constitué de plusieurs quartiers ou « bourgs », juxtaposés, chacun pourvu
de son enceinte et centré sur un noyau distinct : le bourg castral, appelé aussi « la vieille ville » dans
un texte de 1450, enveloppe le Châtel Devant ; le bourg Vauthier est collé au Châtel Derrière ; le
bourg Saint-Martin a pour centre l’église du même nom ; le bourg des Halles doit son appellation à
son équipement commercial. Ces quatre « bourgs » sont si individualisés qu’ils sont encore perceptibles dans le parcellaire cadastral, malgré les transformations des XIXe et XXe siècles. Montbéliard
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appartient au groupe des « bourgs multiples » décrits par André Debord ou des « villes juxtaposées » chères à Jacques Le Goff.
À la fin du XVe siècle, la ville compte entre 1500 et 2000 habitants pour une superficie d’environ
15 hectares. C’est une petite ville par rapport à Paris (entre 80 000 et 200 000 habitants au XIVe siècle), Venise (70 000 au XIIIe siècle), Bruges (40 000 habitants) ou même Besançon qui, avec plus de
10 000 habitants, dépasse tout juste le seuil théorique qui, au Moyen Âge, sépare les très grandes
villes des autres ; mais sa taille est comparable à celle des centres de châtellenie voisins : Dole,
Poligny, Gray, Salins, plus loin Epinal, Neuchâtel (en Suisse) ou Stuttgart.
b. La muraille
Comme la plupart des villes médiévales, Montbéliard se définit d’abord par sa muraille. Au XVe siècle, celle-ci enveloppe complètement la ville, formant une transition brutale avec le monde rural
environnant. Édifiée au XIIIe siècle, elle a été renforcée, doublée voire triplée par endroits au XVe siècle, pour protéger la population des raids ennemis et tenir compte des progrès de l’artillerie à feu :
les premiers canons apparaissent au début de la guerre de Cent Ans. L’entretien des murs est certes
« le ciment des solidarités » (M. Bourrin-Derruau), mais c’est aussi une lourde charge pour la collectivité urbaine qui, depuis les franchises de 1283, en a l’entretien. Périodiquement, elle renâcle à la
dépense et sollicite l’aide comtale. En 1424, elle obtient de la comtesse Henriette la cession de la
taxe sur la vente du vin au détail, l’angal, à condition qu’elle soit employée à la fortification et l’entretien de la ville.
Chaque année, les comptes municipaux font état de travaux aux murailles, aux portes, aux fossés
et de dépenses pour le guet, la garde, l’armement. Dans la première moitié du XVe siècle, la part du
budget municipal consacrée à la défense est toujours supérieure à 50 % ! Les bourgeois surveillent
particulièrement l’état des portes, points névralgiques de la défense : celles-ci sont restaurées, voire
reconstruites à plusieurs reprises.
c. L’habitat
Depuis la fouille archéologique du quartier Velotte (1991), l’habitat des XIIIe-XVe siècles est mieux
connu. Les maisons ont pignon sur rue. Elles sont à pans de bois : leur mur est constitué d’une armature en bois, évoquant les colombages du Sundgau. Le remplissage est en torchis sur planches ou
sur clayonnage. Les matériaux de couverture sont la tuile de bois (essanne), peut-être le chaume. La
tuile de terre cuite reste rare jusqu’à la création de la première tuilerie au milieu du XVe siècle. La
maison de pierre est l’apanage des plus fortunés, nobles ou bourgeois. Elle devient de plus en plus
fréquente au XVe siècle, mais la maison de bois ou de bois et de pierre reste majoritaire. La ville
contient enfin des fermes, intercalées entre les maisons, avec leurs granges, leurs étables et leurs
bestiaux ; les nombreux jardins (courtils) à l’arrière des maisons renforcent cette touche de ruralité.
Deux modes de chauffage cohabitent dès le XIIIe siècle : le foyer ouvert posé à même le sol qui obligeait à cuisiner dans une position très inconfortable et le poêle en terre et gobelets (de type alsacien). Pour limiter les risques d’incendie, catastrophiques dans une ville où le bois domine, les foyers
sont visités plusieurs fois par an par les maîtres-bourgeois. Des seaux sont mis à la disposition de
chacun dans les maisons et à l’hôtel de ville, mais on peut imaginer combien ces moyens étaient
dérisoires face au feu.
d. Confort et hygiène
Au XVe siècle, le confort et l’hygiène s’améliorent quelque peu : une horloge municipale est installée au-dessus de la porte des Halles en 1425. Les puits publics se multiplient. Quelques rues sont
pavées, mais la voirie reste sale, encombrée de fumier, malgré les admonestations des maîtres-bourgeois et de l’administration comtale. Pour les soins du corps, les habitants disposent d’une étuve à
proximité de la tour du même nom. L’hôpital des Graviers qui avait été détruit par les Écorcheurs en
1444-1445 est reconstruit dans les murs après 1450. Ce n’est pas un établissement de santé mais un
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hospice qui héberge des pauvres (au nombre de 12 en 1494-1495) et quelques bourgeois qui souhaitent y terminer leurs jours. Une léproserie (ou maladrerie) est reconstruite hors-les-murs, sous Fleur
d’Épine, non loin du gibet, vers 1480. L’entrée en ville des lépreux est en principe interdite (cf. dossier 4 : Église et vie religieuse).
2. Franchises et gouvernement de la ville
a. Les franchises
La ville obtient ses franchises en 1283. La rédaction de l’acte ne s’explique pas tant par les revendications des Montbéliardais, dont on n’a aucune trace, que par les difficultés politiques du nouveau comte
de Montbéliard, Renaud de Bourgogne. Celles-ci sont de trois ordres : la contestation du testament de
son beau-père, Thierry III, par les autres héritiers ; la guerre menée contre l’évêque de Bâle et son puissant allié, le roi des Romains, Rodolphe 1er de Habsbourg et le besoin d’argent qui en découle ; enfin et
surtout la charte de franchises accordée par ce dernier à la ville voisine et concurrente de Porrentruy.
Renaud de Bourgogne, qui a besoin du soutien de ses bourgeois, ne peut rester sans réagir. Il leur
accorde deux privilèges importants :
- l’abolition de la tutelle seigneuriale : les tailles et les corvées sont supprimées, la mainmorte (droit du
seigneur sur les successions) abolie ; les bourgeois obtiennent aussi l’exemption du service militaire.
Les Montbéliardais sont désormais libres de leur personne et de leurs biens. En contrepartie, ils doivent
au seigneur un impôt foncier, sorte de cens récognitif : le toisé.
- l’autonomie administrative : la communauté urbaine peut s’administrer elle-même. Elle élit chaque
année, sans intervention du seigneur, un conseil urbain. La charte en fixe la composition : neuf bourgeois, un par quartier. La communauté urbaine est désormais dotée d’une personnalité morale et juridique qui se manifeste par plusieurs signes : le sceau, la cloche ou horloge municipale, les archives
enfermées dans un coffre (ou arche) et la maison commune ou maison de ville (à partir de 1398).
L’importance de cette charte n’est pas à démontrer : elle fixe d’une part pour sept siècles le destin
des Montbéliardais. Elle crée d’autre part le bourgeois et « l’interpose entre les nobles et le monde
des dépendants » (P. Pégeot).
b. L’administration urbaine
Le conseil des Neuf, présidé par un maître-bourgeois, possède des attributions multiples : ordre
public et police, entretien des fortifications et défense, voirie, travaux publics, levée de l’impôt sur
les habitants, assistance et hygiène, surveillance du marché, des foires, de la vente des denrées,
admission à la bourgeoisie. En matière judiciaire, il fonctionne comme un tribunal civil en première
instance sur le territoire intra muros et la banlieue. Mais dans ce domaine, il est assisté d’un représentant du comte, le maire, et de trois chasés (vassaux du comte) quand les affaires entraînent des
amendes supérieures à 60 sols ou qu’elles nécessitent un emprisonnement.
c. Société et conflits
Les franchises ont pour conséquence la création d’une classe intermédiaire, entre les nobles et le
monde des dépendants (mainmortables) : la bourgeoisie. Cette classe se structure peu à peu en trois
sous-groupes :
- la noblesse bourgeoise : on peut en effet être noble et être admis dans la franchise. Cette noblesse
bourgeoise, composée d’officiers du comte, d’écuyers, de petits hobereaux permet au comte de
conserver une influence sur la direction des affaires de la ville.
- les honorables : parmi les manants (non nobles), émerge progressivement un groupe de marchands
et d’artisans enrichis par le commerce, qui, à la fin du XVe siècle, se font appeler « honorables ».
- le commun : ce sont tous les autres, « la plèbe » des petits artisans besogneux, bourgeois, mais pas
forcément riches.
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Les conflits ne manquent pas de surgir dès la fin du XIIIe siècle. Ils opposent les bourgeois entre eux
ou les bourgeois au seigneur.
- les conflits entre bourgeois : ils ont pour objet la maîtrise du conseil urbain. Dans la première moitié du XIVe siècle, ce dernier est contrôlé par la noblesse bourgeoise. Évincée à plusieurs reprises, elle
perd définitivement la direction du conseil à la fin du XIVe siècle au profit de la bourgeoisie des marchands et des riches artisans, une trentaine de familles, qui se constitue en caste. Pour préserver
leur pouvoir, ceux-ci instaurent un nouveau mode de désignation des magistrats en 1426. La communauté bourgeoise élit un collège électoral à raison de deux représentants par quartier, les DixHuit, qui procède ensuite à l’élection des Neuf.
- les conflits avec le comte : rendus possibles par l’imprécision de la charte de franchises, ils prennent parfois un caractère violent. Ainsi en 1340-1341, la contestation se mue en émeute. Mais le
comte parvient toujours à imposer son point de vue. À la fin du XVe siècle, il vérifie les comptes des
maîtres-bourgeois et intervient dans les affaires internes à la ville.
3. La vie économique et sociale
a. Les premières manifestations (XIIe-XIVe siècles)
L’activité économique de la ville se manifeste dès le début du XIIe siècle par des mentions dans les
textes : marchand en 1140, mesure de Montbéliard vers 1150, ventes (c’est-à-dire foire) à la SaintMichel en 1247. La circulation de monnaies d’origines diverses (bâloise, bisontine, allemande)
confirme le caractère marchand de la ville. Après l’octroi de la charte de franchises, le livre des
admissions à la bourgeoise permet de mieux connaître les professions exercées. L’activité agricole
n’est qu’une activité d’appoint : si chaque bourgeois possède un jardin, on ne recense que deux fermiers et un unique pêcheur au XIVe siècle.
L’artisanat est mieux représenté et caractérisé par la diversité. En plus des professions domestiques
diverses (sellier, cordier, charpentier, maçon, barbier, boulanger), on travaille le cuir, les peaux et les
fourrures, le textile, les métaux. À la fin du siècle, le nombre des artisans augmente. Le commerce
reste le point fort de la ville qui demeure cependant une place de second rang, derrière Besançon
ou Bâle. Les marchands, merciers, marchands de bêtes vendent leurs produits sur leurs étaux, en la
halle (mentionnée en 1301) ou lors des marchés (le samedi) et des foires au nombre de deux en 1397,
à la Pentecôte et à la Saint-Martin d’hiver (11 novembre). Des marchands montbéliardais fréquentent aussi les grandes foires internationales : Champagne, Chalon-sur-Saône, Bar-sur-Aube,
Francfort, Zürich, Bienne, Soleure... L’activité commerciale est soutenue par la présence de nombreux
Lombards et Juifs qui jouent le rôle de banquiers, de changeurs, voire de négociants.
b. Les corporations
L’organisation des métiers en corporations est tardive : elle remonte à la fin du XIVe siècle et au
début du XVe siècle, époque de la prise du pouvoir municipal par les artisans, mais aussi époque du
mariage d’Henriette de Montfaucon avec Eberhard le Jeune, qui apporte le comté de Montbéliard à
la famille de Wurtemberg. Notons que ces corporations sont appelées chonffes, forme française du
mot allemand Zunft (corporation), ce qui appuie l’hypothèse d’une importation germanique. La formation de confréries, institutions religieuses regroupant des gens de même métier, attestées dès
1345 à Montbéliard, a certainement favorisé aussi l’apparition des corporations.
À la fin du Moyen Âge, on compte 21 corporations dans la ville, qui encadrent presque toute la vie
économique (sous le contrôle du comte et, à un degré moindre, de la ville). La corporation détient le
monopole de la fabrication des produits. Elle fixe les normes de qualité et de quantité, définit la
matière à employer, établit les prix et en assure le contrôle. Elle réglemente l’accès au métier en
fixant la durée de l’apprentissage. Toute personne voulant exercer doit être inscrite sur ses registres.
Elle a une organisation particulière avec un chef élu (le maître en chef) par une assemblée générale.
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Le maître en chef reçoit les maîtres, inscrit les apprentis, tranche les conflits, punit les entorses aux
règles... C’est aussi une société d’entraide et d’assistance mutuelle pour ses membres, doublée d’une
confrérie placée sous la protection d’un saint (par exemple saint André pour les pêcheurs).
c. L’économie montbéliardaise à la fin du XVe siècle
Commerce et artisanat : malgré les crises de la fin du Moyen Âge, la fonction commerciale de la ville
se développe. Le montant des rentes de la halle retrouve son niveau du début du XIVe siècle. En 1489,
Montbéliard possède désormais quatre foires qui se tiennent le samedi, après Notre-Dame en micarême (fin mars), après la fête Dieu (mai ou juin), à la Saint-Michel (29 septembre) et à la SaintMartin (11 novembre). Des marchands continuent de fréquenter les foires bourguignonnes
(Auxonne), mais l’horizon économique tend de plus en plus à se déplacer vers l’est, en direction des
possessions des Wurtemberg, de Francfort et de la Suisse (Bâle, Genève, Zürich, Schaffhouse). Le
dynamisme du commerce germanique, mais aussi le déclin des foires françaises sont la cause de
cette mutation.
L’étude de la montre d’armes de 1491, une des premières données démographiques chiffrées, manifeste le dynamisme économique de la ville. Sur 250 familles dénombrées, 157 au moins vivent du
commerce et de l’artisanat. Les métiers du cuir et des peaux occupent le premier rang avec 18 %
d’entre elles. Depuis 1482, les tanneurs ont le droit de s’installer en ville : ils se regroupent dans la
rue « Sur l’eau ». Le textile représente 12 % des métiers. L’essentiel de l’activité est tourné vers la production de toiles communes. Les métaux sont bien représentés : instruments agricoles, vaisselle
d’étain commune ou de luxe, joaillerie, armes, en particulier les armes à feu qui jouissent d’une
bonne réputation, sont fabriqués à Montbéliard, pas uniquement dans la rue des Fèbvres, mais un
peu partout. D’autres professions sont aussi en nombre important, comme les bouchers (19) qui
abattent et dépècent les bêtes en la grande boucherie et vendent la viande au détail sous les Halles,
les taverniers (12), les boulangers (6), les barbiers (9). Le document ne recense pas la foule des
domestiques, valets et chambrières, qui aident les artisans et commerçants dans leurs métiers ou
les manouvriers employés par la ville pour les grands travaux de construction.
Monnaies et salaires : au Moyen Âge, bien qu’il en ait le pouvoir, le comte de Montbéliard ne bat pas
monnaie. Il s’ensuit une véritable anarchie monétaire caractérisée par la circulation de monnaies
d’origines diverses aux valeurs fluctuantes : françaises (franc, subdivisé en gros blancs et engrognes,
écu d’or), comtoises (livre estevenante, subdivisée en sous et en deniers), germaniques (florin-or du
Rhin, livre bâloise). À la fin du XVe siècle s’ajoutent de nouvelles espèces : testons de Milan, florins
d’or d’Utrecht (au trectz), niquet... D’où la nécessité d’un banc de change, amodié par le comte.
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Valeur des monnaies
1 gros vieux
2 gros ou grands blancs (1478) = 4 blancs = 12 engrognes
1 gros blanc
2 blancs = 6 engrognes
1 franc
24 gros blancs
1 livre bâloise
30 gros blancs
1 livre estevenante forte
32 gros blancs
1 florin
36 à 38 gros blancs
1 teston de Milan
12 gros blancs 3 engrognes (en 1496 et 1499)
1 florin d’or d’Utrecht
33 gros blancs en 1488 et 1493
1 niquet
1 engrogne (à partir de 1450)
Les salaires évoluant peu en cette fin du Moyen Âge, ils connaissent une dépréciation notable. Pour
acquérir la valeur d’un florin-or, il faut au début du siècle 6 journées 1/2 d’artisan et 13 de manouvrier ; à la fin du siècle, pour ce même florin-or, 9 journées 1/2 d’artisan et 13 de manouvrier. Seul le
salaire des manouvriers augmente.
Salaires à la journée
Charpentier
4 gros blancs de 1426 à 1499
Maçon
4 gros blancs de 1426 à 1499
Couvreur
4 gros blancs de 1456 à 1495
Terrassier
4 gros blancs en 1478, 3 gros blancs 1/2 en 1490
Maréchal
3 gros blancs en 1475, 4 gros blancs en 1480
Manouvrier
2 gros blancs entre 1454 et 1480
Pierre Pégeot , « La vie économique et sociale à Montbéliard aux XIVe et XVe siècles », in SEM, 1971,
p. 87-91 ; 1973, p. 85-89
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Vocabulaire
Angal (de l’allemand Ungeld) : impôt sur le débit de vin au détail (un denier par channe = 2,25 litres).
Au XVe siècle, cet impôt est cédé à la ville à condition que son produit soit employé aux réparations
et fortifications.
Bourg : quartier souvent entouré de fortifications (sens médiéval).
Bourg castral : agglomération, fortifiée ou non, née d’un château dont le possesseur détient le droit
de ban.
Bourgeois : habitants du bourg bénéficiant de franchises. À Montbéliard, ce sont les franchises de
1283 qui officialisent les bourgeois.
Chonffe (de l’allemand Zunft) : nom donné à Montbéliard aux corporations.
Commun : habitants de Montbéliard, petits artisans ou commerçants, bénéficiant de la franchise
(équivalent au popolo minuto des villes italiennes).
Estevenant (vient de saint Étienne) : nom donné à la monnaie frappée par l’archevêché de Besançon
à cause de son emblème : le bras reliquaire de saint Étienne.
Gibet : lieu où sont exécutés les malfaiteurs par pendaison (appelé aussi fourches patibulaires).
Situé à l’entrée occidentale de Montbéliard, bien en vue, au lieu dit « en Fleurs d’Épines », à l’ouest
de la colline de la citadelle, il rappelle que le seigneur détient le droit de haute justice.
Halle : vaste hangar en bois ou en pierre et en bois destiné au commerce.
Honorables : nom donné aux patriciens, riches bourgeois montbéliardais (popolo grasso de villes italiennes).
Hôpital : désigne au Moyen Âge un établissement charitable accueillant pauvres et infirmes (hôpital des pauvres) et non un établissement de soins.
Maladrerie : établissement charitable accueillant les ladres ou lépreux et situé à l’écart de la ville.
Meix : en Franche-Comté, synonyme de tenure ou de manse.
Montre d’armes : revue d’inspection effectuée périodiquement et destinée à vérifier la capacité
militaire des sujets, leur nombre, leurs armes et leur aptitude physique. Le service militaire des bourgeois était requis pour la défense de la cité ; à Montbéliard, il est exigé par le prince à partir du
XVe siècle.
Neuf bourgeois : conseil municipal de Montbéliard composé de neuf bourgeois élus pour un an.
Appelé plus tard le Magistrat.
Noblesse bourgeoise : petite noblesse jouissant du droit de bourgeoisie.
Pilori : poteau auquel sont attachés les condamnés à l’exposition publique.
Toisé : impôt foncier proportionnel à la largeur de la façade sur rue de la maison. Créé par la franchise, il s’élève à 12 deniers estevenants par toise.
Pour en savoir plus
BOURRIN-DERRUAU Monique, Nouvelle histoire de la France médiévale, t. 4, Temps d’équilibre, Temps de
rupture (1200-1350), Paris, 1990.
BOUVARD André, VOISIN Jean-Claude, Atlas historique des villes de France : Montbéliard (Doubs), Paris, 1994.
BOUVARD André, Châteaux et bourgs de la Montagne du Doubs, Montbéliard, 2006.
B OUVARD André, GOETZ Bernard, VOISIN Jean-Claude, « Les fortifications urbaines à Montbéliard,
la porte Pouhat, histoire et archéologie », in SEM, 1988, p. 189-218.
BUR Michel (dir.), Les peuplements castraux dans les Pays de l’Entre-Deux (Alsace, Bourgogne,
Champagne, Franche-Comté, Lorraine, Luxembourg, Rhénanie-Palatinat, Sarre), Nancy, 1993.
CANTRELLE Sylvie, GOY Corinne, MUNIER Claudine, Histoire d’un quartier de Montbéliard (Doubs). Le
bourg Saint-Martin (XIIIe-XXe s.), Paris, 2000.
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la ville
CUISENIER Robert, « Deux réformes audacieuses : les poids et mesures et le calendrier », in Le Pays de
Montbéliard du Wurtemberg à la France, Montbéliard, 1992.
CUISENIER Robert, « Les bourgeois de Montbéliard et la défense de la ville autour de l’an 1500 », in
Procès verbaux et mémoires de l’Académie des sciences, belles lettres et arts de Besançon et de
Franche-Comté, vol. 192, 1996-1997, p. 129-153.
DUBY Georges (dir.), Histoire de la France urbaine, t. 2, la ville médiévale, Paris, 1980.
FUHRER Elisabeth, TCHIRAKADZÉ Christian, « Contribution à l’histoire du bourg Saint-Martin. Le quartier
de Velotte (XIIIe-XVIe siècle) », in SEM, 1993, vol. 116, p. 239-285.
GAUTHIER Jules, « Étude sur les sceaux des comtes et du Pays de Montbéliard (XIIe-XVIIIe siècles) », in
SEM, 1899, p. 392-395.
KATANCEVIC Sylvia, Le Livre rouge du chapitre de Saint-Maimbœuf, approche du pouvoir temporel du
chapitre de Saint-Maimbœuf, reflet de la société montbéliardaise (1447-1467), maîtrise, Besançon,
2003.
MAY Yvette, CALMETTES Claude, Montbéliard, Atlas urbain. Voyage au coeur de la ville, Archives municipales de Montbéliard, pochette pédagogique n° 16, Montbéliard, 1986.
NARDIN Léon, MAUVEAUX Julien, Histoire des corporations d’arts et métiers des villes et comté de
Montbéliard et des seigneuries en dépendant, Paris, 1910, 2 tomes.
PÉGEOT Pierre, « La vie économique et sociale à Montbéliard aux XIVe et XVe siècles », t. 1, in SEM, 1971,
vol. 96, p. 3-147 ; t. 2, in SEM, 1973, vol. 97, p. 1-117.
PÉGEOT Pierre, « Franchises urbaines, franchises rurales : Montbéliard et ses campagnes à la fin du
Moyen Âge », in SEM, 1983, vol. 106, p. 23-54.
TCHIRAKADZÉ Christian, BOUVARD André, « Les fortifications urbaines de Montbéliard. La porte médiévale d’Aiguillon », in SEM, 1992, p. 231-297.
TCHIRAKADZÉ Christian, FUHRER Elisabeth, En quête d’une mémoire : 10 ans d’archéologie urbaine à
Montbéliard, Montbéliard, 1998.
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la ville
Documents
Montbéliard : aspect des Halles avant les transformations de 1874
Dessin de Morel-Macler, SEM
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Commentaires des documents
Fiche 1 : genèse urbaine
Montbéliard, c’est d’abord le château (attesté à la fin du Xe siècle) édifié sur l’interfluve.
À partir du XIIe siècle, quand celui-ci devient le centre politique, administratif, économique et religieux d’un comté autonome, un habitat s’installe au pied du rocher pour former un premier bourg
correspondant aux rues de Belfort, Diemer-Duperret et de la Sous-Préfecture. Ce bourg est défendu
au nord par un fossé en eau, la Schliffe (qui pourrait avoir été le lit primitif de la Lizaine).
Au XIIIe siècle, la ville, profitant de la croissance générale, se développe en direction du nord (rue des
Fèbvres, bourg Vauthier et bourg Saint-Martin). La Lizaine est déviée pour permettre cette extension.
À la fin du XIIIe siècle ou au début du XIVe siècle, la ville s’étend vers l’ouest (bourg des Halles), provoquant un nouveau déplacement de la Lizaine. Après 1350, la ville ne se développe plus, mais certains secteurs connaissent au cours du XVe siècle une nette augmentation de la surface bâtie.
Fiche 2 : les fortifications urbaines
1. Une représentation tardive des fortifications urbaines de Montbéliard (1643) : la gravure de Merian
(Merian le Jeune, graveur allemand, auteur d’une trentaine de Topographies).
Si l’on excepte le bastion du fer à cheval, édifié au début du XVIe siècle, la citadelle et les remparts
de la Neuveville (à gauche), œuvres de Schickhardt au début du XVIIe siècle, les fortifications urbaines ont peu changé depuis la fin du Moyen Âge.
La gravure montre les deux enceintes : au premier plan, celle du XVe siècle, basse (adaptée à l’artillerie à feu), précédée d’un fossé en eau et percée de la porte Saint-Pierre (à droite) ; au second plan,
le mur du XIIIe siècle, auquel de nombreuses maisons s’appuient. On remarquera les bretèches qui
peuvent aussi correspondre à des lieux d’aisance, et derrière le bastion du fer à cheval, la porte
d’Aiguillon qui n’est plus qu’une porte secondaire. La porte principale de ce secteur ou porte des
Graviers (1431) dissimulée par le bastion, n’est pas visible. D’une manière générale les flanquements
sont rares : à part la haute tour de la prison, près du grand pont, il n’existe qu’une tour pour défendre la partie de l’enceinte montrée par la gravure. Au Moyen Âge, les murs étaient en outre défendus par des « chauffauts », loges en bois (sortes de hourds) posées en encorbellement à leur sommet pour battre le pied de la fortification.
La défense de la ville était enfin complétée par trois ouvrages isolés : le fort Saint-Nicolas ou Fort le
Chat (à droite), le donjon de la Croste construit à partir de 1480 au sommet de la colline de la
Citadelle (à l’arrière, au centre) et le grand pont, dont on voit une partie des fortifications.
Au pied du donjon de la Croste émerge le sommet de la tour de l’horloge. Construite en 1425, l’horloge municipale était établie au-dessus de la porte de la Halle, porte de communication entre le
bourg des Halles et le bourg Saint-Martin.
2. La porte d’Aiguillon
Malgré sa date tardive (la porte a été détruite en 1677 par les Français), le dessin est assez proche de
la réalité archéologique ; seule la hauteur a été quelque peu exagérée (elle était de 12 à 15 m). La
porte est percée sous une tour qui fait saillie sur la muraille, elle est précédée d’un fossé en eau
(dont la largeur a été estimée à 15 m) que l’on franchit, semble-t-il, par un pont fixe en bois.
L’existence d’un pont-levis (que pourraient signaler les fentes au-dessus de la porte) n’est pas prouvée. On sait en revanche que la porte était munie d’une herse, qui est reconstruite « tout à neuf »
en 1478. Entre les fentes, le blason de la ville. À l’étage, une pièce chauffée, le poêle. Au XVe siècle, la
tour était couverte de tuiles de bois ou essannes. La porte d’Aiguillon est la plus ancienne porte
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mentionnée à Montbéliard (1307). Elle est reconstruite en 1436 mais reléguée au second plan par la
construction de la porte des Graviers en 1431.
La porte a fait l’objet d’une fouille archéologique en 1989. Après la fouille, la trace des vestiges a été
matérialisée au sol. Elle est accompagnée d’un panneau explicatif.
3. La porte de Tallenay et le système du pont-levis
a. La porte de Tallenay donnait accès au bourg des Halles (vestiges rue de Saint-Hippolyte). À droite,
la tour ronde de la prison (la grande tour). Porte charretière et porte piétonnière, flanquées de tours
en éperon. Au-dessus, les fentes permettant la manœuvre des flèches du pont-levis.
b. Vestiges de la porte de Tallenay. Ils ont été mis au jour récemment lors du décrépissage d’une maison de la rue de Saint-Hippolyte.
c. Schéma de reconstitution d’un pont-levis à flèches.
4. Portes et portiers dans les textes
Points névralgiques de la fortification, les portes font l’objet de soins particuliers. En 1471-1472, la
partie supérieure de la porte de la Halle est reconstruite : les comptes municipaux donnent le détail
des travaux (réfection du poêle, mise en place de mâchicoulis et d’un blason en pierre, couverture
en laves) (texte a).
Les portes sont gardées par des portiers au nombre de 5 à la fin du XVe siècle, rétribués par la ville
(texte b). Ceux-ci sont chargés de fermer les portes la nuit selon des modalités qui varient d’une ville
à l’autre (texte c).
Fiche 3 : Montbéliard à la fin du Moyen Âge
1. La ville médiévale restituée à partir du plan cadastral napoléonien (1812)
L’atlas cadastral napoléonien est antérieur aux grandes mutations des XIXe et XXe siècles. Sur le plan
présenté ont été reportées les données archéologiques et textuelles concernant l’époque médiévale
(en rouge) et moderne (en orange).
On remarquera :
- l’abondance des eaux vives : confluence de l’Allan et de la Lizaine, canal de la Schliffe, artère économique (moulins) qui coupe la ville en deux, fossés en eau (Mouche, canal des Fossés).
- les murs d’enceinte : murs existants à la date du plan (trait rouge continu), disparus dont le plan
est certain (tirets rouges) et portes (le plan en dénombre 11 !). La ville est non seulement fermée (le
quartier des Tanneurs est le seul quartier situé hors-les-murs), mais ses principaux noyaux (bourg
des Halles, Saint-Martin, Vieille Ville, bourg Vauthier) sont eux-mêmes enclos.
- les monuments, expression des pouvoirs : seigneurial (château) ; bourgeois (maison de ville) ; ecclésiastique (collégiale).
- les puits, qui font l’objet de soins attentifs : essentiels à la vie quotidienne (alimentation, hygiène),
ils sont aussi précieux en cas d’incendie.
- les noms anciens des rues (des Granges, des Etaux...) qui évoquent la diversité et le cloisonnement
des métiers.
- le terroir proche constitué d’une auréole de jardins (surfaces oranges) et de vergers (pointillés verts),
propriétés des bourgeois et des chanoines. La ville vit en symbiose avec son arrière-pays.
2. Vue aérienne de Montbéliard en 2002
Malgré les transformations urbaines (couverture de la Lizaine et de la Schliffle, destruction des portes, création d’un boulevard périphérique), le plan de la ville médiévale apparaît clairement.
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Fiche 4 : habitat urbain et vie quotidienne
1. Diversité de l’habitat urbain au XVe siècle
Le Livre rouge émane du chapitre de Saint-Maimbœuf. C’est un censier, c’est-à-dire un répertoire des
redevances dues aux chanoines à des titres divers : rentes, fondations de messes anniversaires...
entre 1447 et 1467. Les extraits de textes montrent la diversité des types d’habitat : maisons en bois,
en pierre et en bois, en pierre, granges, écuries (maréchaussées). Un terme revient souvent, celui de
cheminée : c’est un petit édifice en pierre, souvent distinct de la maison (précaution contre l’incendie), où se trouve un foyer.
2. Maisons à pans de bois
a. Technique de construction d’une cloison à pan de bois : boudin d’argile ou lit de pierres posé sur
le sol, armature de poutres chevillées (la poutre de soubassement est appelée solin), remplissage
formé d’un clayonnage revêtu de torchis.
b. Deux maisons à pans de bois :
- rue du château à Montbéliard, aujourd’hui disparue : mur pignon à colombage, toiture à forte
pente, étages en encorbellement. On remarquera l’étroitesse de la façade : l’impôt foncier (ou toisé)
était proportionnel à la largeur de la façade sur rue.
- autre maison à pans de bois (disparue) à Courcelles-lès-Montbéliard.
3. Les modes de chauffage
a. Foyer ouvert et couvre-feu. Aménagé dans le sol, le foyer est constitué d’une pierre plate. Pas de
cheminée. La sécurité est assurée par un couvre-feu. Il s’agit d’une cloche en céramique que l’on
pose sur le foyer. Cette cloche empêche la propagation du feu, elle sert aussi à le conserver pendant
la nuit et peut être utilisée comme four.
b. Poêle à gobelets : le corps du poêle en terre est truffé de petits gobelets en terre cuite qui diffusent la chaleur. Au XVe siècle, ces pots de poêle sont revêtus extérieurement de carreaux en céramique (carreaux de poêles), ornés de motifs variés.
4. L’inventaire d’un intérieur bourgeois modeste à la fin du XVe siècle
Humbert et Jehannette des Vands, bourgeois de Montbéliard, souhaitent finir leurs jours à l’hôpital
de Montbéliard. En contrepartie, à leur mort, leurs biens inventoriés dans le texte reviendront à l’institution. L’inventaire détaille le mobilier, la vaisselle, la literie. On notera aussi la présence d’une
vache et d’un porc pour le ravitaillement du couple : l’agriculture reste une activité d’appoint importante dans la ville.
5. Quelques traits de la vie urbaine
Des rues sales, malodorantes, empruntées par les troupeaux, des mendiants et des lépreux que l’on
chasse, les risques d’incendie dans une ville où le bois prédomine. Cependant, le confort s’améliore :
pavage des rues, entretien régulier des puits et des fontaines, emploi de la tuile en remplacement
du bois et de la paille.
6. Un banquet à Montbéliard en 1470
En février 1470, les bourgeois de Montbéliard offrent un banquet au comte Eberhard le Barbu au
terme de son séjour de plus d’un mois dans le « Pays » (13 janvier-16 février 1470). Au XVe siècle, les
Wurtemberg n’effectuent que rarement le voyage de Montbéliard. Ce déplacement exceptionnel
explique les dépenses somptuaires effectuées par la ville à cette occasion (environ 120 florins pour
l’entrée solennelle, le banquet et l’entretien de la nombreuse suite - 72 chevaux -, soit 17 % des
dépenses de l’année) : la ville manifeste ainsi sa loyauté et son attachement vis-à-vis de ce prince
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lointain. Le menu est certes plantureux, mais de cuisine bourgeoise et même rustique. Ni pièce de
venaison, ni volaille rare ou poisson noble, comme à la table des rois, mais du pâté de veau en croûte,
des carpes bouillies, de la friture de poisson, des poules bouillies, des poires et des noix. Seul l’hypocras confectionné avec force épices (qui représentent 15 % de la dépense totale) et le blanc-manger,
un entremets, sortent de l’ordinaire. On notera aussi la qualité et la quantité des vins servis. Le pain
allemand est vraisemblablement un pain de seigle.
Fiche 5 : franchises et bourgeoisie
1. Les franchises de Montbéliard (1283)
Le texte précise deux des raisons de l’octroi de la charte : la volonté de développer la ville (§1) et le
besoin d’argent du comte Renaud ; la charte est accordée contre le versement de 1000 livres estevenantes (§3). La somme, considérable, équivaut au prix de cent chevaux. Elle témoigne de la richesse
des bourgeois. Mais les vraies raisons, les difficultés politiques du comte en guerre contre Rodolphe
de Habsbourg et l’octroi récent de franchises à la ville voisine de Porrentruy, sont tues.
Les bourgeois sont libérés de la dépendance seigneuriale (§1). Ils doivent en échange un cens récognitif (grâce auquel ils reconnaissent la propriété éminente du seigneur), le toisé, impôt proportionnel à la largeur sur rue de la façade ou du terrain (meix vide). Le meix est l’équivalent de la manse
ou tenure (§2).
Ils obtiennent la création d’un conseil urbain élu, chargé d’administrer la ville. Sa composition est
fixée : neuf bourgeois, un par quartier (§5).
Si les bourgeois sont exemptés de l’ost comtal, ils doivent assurer l’entretien des fortifications et la
défense de la ville en cas de guerre (§22).
2. Les réceptions à la bourgeoisie
Les réceptions à la bourgeoisie sont consignées dans le Livre rouge, ainsi appelé à cause de sa tranche de couleur carmin. Ce registre mentionne année par année depuis 1318 les noms de nouveaux
bourgeois reçus à Montbéliard et leur origine géographique. L’examen des candidatures est effectué par les Neuf bourgeois chargés d’administrer la ville : leurs noms sont cités en fin de paragraphe. La réception, à l’origine gratuite, devient payante vers 1460. Pour être bourgeois, il faut remplir
deux conditions : être propriétaire d’une maison dans la ville et être libre – les sujets taillables du
comte ou d’un autre seigneur ne peuvent être admis en la franchise. C’est la raison de la réserve
finale « sauf le droit d’autrui ».
3. Un conflit entre les Neuf bourgeois et le commun de Montbéliard (13 août 1339)
Le XIVe siècle est marqué par la lutte qui oppose la noblesse bourgeoise et le commun (il faut entendre par ce terme les bourgeois d’origine roturière, artisans pour la plupart) pour le pouvoir municipal. En 1339, le commun proteste auprès du comte contre les abus des Neuf bourgeois qui appartiennent à la noblesse. Ces abus sont au nombre de trois : ils ne paient pas l’impôt, ils ne rendent
pas compte de l’utilisation des sommes prélevées, ils accaparent les communaux de la ville et du
finage (territoire urbain appelé aussi banlieue). Ces abus en disent long sur l’esprit de classe qui
anime les dirigeants de la ville : ils considèrent la ville comme leur chose et son administration
comme leur chasse gardée. Le comte donne raison au commun sur les trois points évoqués et
condamne les Neuf bourgeois aux dépens.
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4. Une émeute urbaine (1341)
Elle oppose cette fois les bourgeois au comte. Désormais, les artisans détiennent l’administration
municipale et veulent faire aboutir leurs revendications, en particulier la liberté des échanges et
l’abolition des taxes perçues sur les denrées vendues en la halle. Le conflit éclate à l’occasion d’un
duel judiciaire ordonné par la justice du comte. Il oppose un bourgeois à un noble, le bâtard de
Mandeure, qu’il accuse de vol. Avant d’avoir pu commencer le combat, le bâtard de Mandeure est
saisi, roué de coups, puis les bourgeois en armes se jettent sur les sergents du comte placés aux portes de la ville, les en chassent et en blessent plusieurs. Le conflit s’aggrave : bourgeois et comte en
viennent sans doute aux armes. Finalement, c’est le comte qui a le dernier mot. En signe d’allégeance, les bourgeois lui restituent les clés de la ville et reconnaissent tous leurs torts.
5. Trois signes de la personnalité juridique de la ville
a. L’horloge urbaine
Établie en 1425 au-dessus de la porte de la Halle (dite aussi porte de l’horloge), elle rythme le temps
urbain. Elle est remontée et entretenue par un employé salarié chargé de « governer le reloge de la
ville » (AMM, CC 63/10, fol. 7v°).
b. et c. Sceau et blason de la ville
La ville a son propre sceau à partir de la seconde moitié du XVe siècle. Écu entouré de 3 faisceaux de
palmes. Une croix étoilée en son centre, cantonnée au troisième et au quatrième de trois bois de
cerf mis en fasces (Wurtemberg), aux deuxième et troisième de deux bars adossés (Montbéliard).
Légende : + S. VILLE D. MONTBELIART (en minuscule gothique).
Fiche 6 : les corporations
1. Tableau des corporations de Montbéliard
Au Moyen Âge, les artisans de même métier ont coutume de se regrouper en associations. Ces associations ou corporations imposent à leurs membres des règles professionnelles strictes : accès au
métier, apprentissage, fabrication, normes de qualité, de quantité, prix, dont l’application fait l’objet
de contrôles. Pas de concurrence. Nul ne peut exercer le métier s’il ne fait partie de la corporation.
La corporation est aussi une société d’entraide qui intervient à la manière des confréries, lors des
décès, des noces, pour aider les veuves et les orphelins.
À Montbéliard, les corporations sont appelées chonffes (de l’allemand Zunft : corporation). Elles
apparaissent à la fin du XIVe siècle ou au début du XVe siècle. À la fin du XVe siècle, elles sont au nombre de 21.
2. Sceaux des corporations
a. Bouchers (1664) : « Bœuf passant tourné à sénestre, sommé d’une massue mise en fasce ».
b. Tanneurs (1700) : « Un écu couronné et supporté par deux lions ; l’écu porte trois couteaux à deux
manches, l’un en pal, l’autre en sautoir ».
c. Médecins, chirurgiens et apothicaires (v. 1700) : « Dans le champ un creuset sur des flammes,
accosté d’une fiole, d’une cornue, de bistouris ; du creuset sortent deux simples et un caducée, audessus l’œil de la Providence est inscrit dans un triangle avec la devise : A DEO MEDICINA ».
d. Cordiers (v. 1700) : « Un cœur entouré d’une corde, sommé d’un croché mis en pal sur une flèche
et un râteau disposés en sautoir, accostés de deux étoiles et de deux points ».
e. Marchands (1754) : trois-mâts naviguant sur une mer agitée.
f. Merciers (XVe siècle) : une balance. En légende : S. DU M. DES MERCIE D MOBELIAR (en lettres gothiques).
g. Boulangers et pâtissiers (v. 1700) : « Dans le champ deux génies soutiennent un craquelin couronné ; au-dessous deux roulettes à fraiser, emmanchées et posées en sautoir, un croissant, un pain
long et une étoile ».
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h. Charpentiers et tonneliers (v. 1700) : « Dans le champ un baril d’où sortent deux ceps, un écu
sommé d’un alambic, d’un gobelet et d’un chandelier de cave ; cet écu est chargé d’un trophée d’outils du métier : marteau en pal, compas en chevron, serre-joints et fourche à voguer en sautoir, mètre
en fasce posé vers la pointe ».
3. Règlement de la corporation des merciers (1491)
La chonffe des merciers est, à notre connaissance, la première corporation dont l’existence est légalisée par le pouvoir central. Le 28 octobre 1491, elle obtient de Marc von Stein, bailli du comte Eberhard
im Bart, la reconnaissance de ses règles écrites.
Le mercier (épicier, argentier, orfèvre, joaillier...) vend toutes sortes de produits. Il joue un rôle important dans la vie économique : il est l’intermédiaire entre le fabricant éloigné et le consommateur
local qui trouve sur son étal tout ce dont il a besoin. Il fréquente les foires et les marchés extérieurs,
colporte les produits qu’il achète et les met en vente sous les Halles ou sur le pont des étaux.
La corporation est dirigée par un maître élu et par une assemblée. Le maître « sacre » les nouveaux
compagnons lors d’une cérémonie et leur procure l’autorisation d’exercer le métier.
Les règles insistent sur l’honnêteté (tenir bons poids et bonnes balances, lutter contre le vol et le
recel), sur la propreté (séparation des bancs de chandelles des autres bancs pour éviter de tacher les
autres produits), sur l’interdiction du travail le dimanche, sur l’interdiction professionnelle de toute
personne non inscrite au métier. Elles interdisent aussi aux compagnons d’exercer ailleurs. Elles sont
peu explicites sur l’apprentissage et sur l’élection du maître et des assemblées. Les infractions aux
règles sont punies d’amendes en cire.
La corporation est aussi une société d’entraide : le mercier doit garder le banc du compagnon absent
comme si c’était le sien, il doit aider le maître et la veuve à installer leur banc et même cette dernière
à trouver un mari, il doit assister aux obsèques de ses collègues ou de leurs enfants...
4. Contrat d’apprentissage de barbier (1491)
Il précise la durée de l’apprentissage (2 ans 1/2), les devoirs réciproques du maître et de l’apprenti et
décrit les outils du barbier (rasoir, lancette ou hachette à saigner...).
Fiche 7 : foires, marchés et crédit
1. Foires et Halles de Montbéliard
Dénombrement de 1681 présenté par le duc Frédéric-Charles au roi Louis XIV qui, depuis 1677, occupe
le comté de Montbéliard. La halle n’est pas uniquement un lieu de commerce. Elle abrite aussi l’organe de gouvernement du comté : le conseil de Régence créé à la fin du XVe siècle. Le texte précise la
périodicité des 4 foires déjà attestées en 1489 : la fin du mois de mars (le dimanche Lazare correspond
au 5e dimanche de carême), le milieu du mois de juin (la Trinité est célébrée le dimanche qui suit la
Pentecôte), la fin du mois de septembre (la Saint-Michel est le 29 septembre) et le milieu du mois de
novembre (saint Martin est fêté le 11 novembre).
Initialement en bois, la halle de Montbéliard est reconstruite en pierre à partir de 1535.
2. Les halles de Belvoir
Cette superbe halle en bois de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle donne une idée de l’aspect de la halle primitive de Montbéliard dont l’emplacement vient d’être retrouvé à l’occasion des
fouilles de la cour des Halles (premier semestre 2006) : comme à Belvoir, elle se composait de trois
nefs en charpente, couvertes d’une vaste toiture commune et divisée en une dizaine de travées par
les fermes des combles reposant sur des dés de pierre.
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3. Un étal : la pierre à poisson à Montbéliard
Il s’agit d’une table de pierre proche de la halle sur laquelle le produit de la pêche était mis en vente
par la corporation des pêcheurs. La « longue pierre où l’on vend le poisson devant l’aule » est mentionnée en 1485. À côté, se trouvait le pilori, piliers où étaient exposés les malfaiteurs.
4. Le crédit
Depuis le synode de Reims (1049), l’Église interdit formellement à tout chrétien l’usure et le prêt à
intérêt. Aussi les opérations bancaires sont-elles confiées à des allogènes : usuriers venus d’Italie du
Nord (Lombards) ou Juifs, qui, exclus de toute autre activité, sont confinés dans cette spécialité.
En 1336, Henri de Montfaucon accorde à une famille de Lombards, les Isnard, originaire d’Asti, le
monopole quasi exclusif (à l’exception d’un juif) du crédit et du commerce dans le comté pour une
durée de 15 ans. Ce privilège est subordonné au paiement de 100 livres estevenantes par an.
5. Poids et mesures
La mesure est l’un des signes de l’exercice du ban seigneurial. Chaque châtellenie a son propre système de poids et de mesures, valable dans son ressort, parfois très étroit. Dès que l’on change de
territoire, la valeur et souvent l’appellation de la mesure changent. Le système de poids et de mesures de Montbéliard a perduré plus de six siècles : attesté en 1150, il n’est aboli que par la Révolution
française.
Système de poids et de mesures de Montbéliard
Type
Nom
Équivalence
Gros
Mesures de poids
3,82 g
Once
8 gros
30,56 g
Marc
8 onces
244,5 g
Livre
16 onces
489 g
Point
Mesures linéaires
Valeur métrique
0,16 mm
Ligne
12 points
2 mm
Pouce
12 lignes
24 mm
Pied
12 pouces
289 mm
Toise
10 pieds
2,893 m
Pinte
2 chopines
1,12 l
Pot ou channe
2 pintes
2,25 l
Tine
24 channes
54 l
Mesures de capacité et de volume
Liquides
Coupot
Grains (froment)
13,6 l
Quarte
2 coupots
27,2 l
Bichot
24 quartes
652 l
Robert Cuisenier, « Deux réformes audacieuses : les poids et mesures et le calendrier », in Le Pays de
Montbéliard du Wurtemberg à la France, Montbéliard, 1992
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a. Channe et pinte étalons
Cruches de bronze aux armes des Wurtemberg. La première, la channe, contient 2,25 litres.
La seconde, la pinte, 1,12 litre.
b. Poids de 2 marcs en forme de seau (bronze)
À l’intérieur des godets s’emboîtant représentent les divisions de la livre montbéliardaise (équivalant à 0, 489 kg).
c. Pied étalon de Montbéliard
Daté de 1571, cet objet en forme de compas était l’unité de longueur de référence pour la principauté
de Montbéliard. Elle équivalait à 0,289 m. La valeur la plus proche du pied de Montbéliard est celle
du pied de Lorraine. L’origine lorraine des premiers comtes de Montbéliard explique vraisemblablement cette proximité.
6. Monnaies et salaires
a. Un denier estevenant du XIIe siècle
Au Moyen Âge, le comte de Montbéliard ne bat pas monnaie. Les monnaies en circulation dans le
comté sont nombreuses et variées. La livre estevenante (subdivisée en sous et deniers), monnaie de
l’archevêché de Besançon, est la principale. Elle doit son nom au bras reliquaire de saint Étienne,
représenté au droit (ou avers).
b. Quelques salaires et prix en 1478-1479
Les artisans spécialisés, maçons, charpentiers (chappus), terrassiers (terroillons), couvreurs (toitots)
reçoivent chacun 4 gros ou grands blancs de la journée, deux fois plus que les manouvriers (ouvriers
de bras). Le gros vieux (appelé aussi gros) vaut 2 grands (ou gros) blancs. 14 gros vieux valent 28
grands blancs ou 1 florin 8 grands blancs. Ici le florin équivaut à 20 gros blancs.
Avec ce salaire journalier, les artisans spécialisés peuvent acheter une lanterne de verre. Pour acheter une livre de cire, il leur faut 3 jours de salaire.
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Fiche 1 : genèse urbaine
Château
Église Saint-Pierre
XIe siècle
Bourg castral ou vieille ville
XIIe siècle
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Bourg Vauthier
Bourg Saint-Martin
Châtel Derrière
XIIIe siècle
Bourg des Halles
XIVe siècle
Montbéliard, atlas urbain, voyage au cœur de la ville,
pochette pédagogique n°16, Archives municipales, 1986
documents 10
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Fiche 2 : les fortifications urbaines
1. Montbéliard en 1643
Fort Saint-Nicolas
Tour de la prison
Croste
Porte d’Aiguillon
Horloge
Porte Saint-Pierre
Fer à cheval
Gravure de Merian
2. La porte d’Aiguillon
Aquarelle du XVIIIe siècle
Marquage au sol de la porte d’Aiguillon, rue de la Sous-Préfecture
Document SEM
Cliché A. Bouvard
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3. La porte de Tallenay
a. La porte de Tallenay en 1610
Dessin de Claude Flamand, document SEM
b. Vestiges de la porte de Tallenay,
rue de Saint-Hippolyte
Cliché A. Bouvard
c. Reconstitution d’un pont-levis à flèches
Dessin A. Bouvard
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4. Portes et portiers dans les textes
a. La réfection de la porte de la Halle en 1471-1472
« Item baillé à Johan Bidal, Pierre Garniz et à ung aultre ouvrier de bras pour avoir montez la pierre sur la
tour le mercredi, jeudi et vanredi avant la saint michiel chacun a pris la jornée de IIII bl. por ce XVIII gr. bl.
Item baillé à Johan Chernel de Desandans pour avoir trait XX toises de lave por covrir lad. tour apris la
toise de VI bl. por ce III florin [...].
Item baillé à messire Johan Regnaldot [...] por avoir fait la verriere de la fenestre du poille en lad tour
et avoir refait les guinches des fenestres en la portheriez de lale XVI gr. bl. [...].
Item baillé à Johan Loyon, Johan Destot masson pour avoir trait plusieurs cartiers de pierre blanche en
la perrière de Chastenoy pour faire le merchecoly en la tour de l’Ale par escheutte de pris à eulx oultroiez par messires les bourgeois, aussi d’avoir trait les pierres pour les archières des nouvels boillos
soubz le chastel devers Saint Nicolaus X florins.
Item baillé à Johan Sirebel macon pour XXVI journée avoir ouvrer à faire les armes, escusson de monsseigneur en pierre dudit merchecoli de la tour de l’Ale fait tout à neuf chacune jornée à pris en taiche
de IX blancs et pour son fils qui arabatuz les pierres avec sond père pour ce VI florins XVIII gr. bl.
Item baillé à Johan Loyon, Johan Destot massons pour avoir fait tout à neuf led marchecoly en lad tour
de l’Ale, les deux archières de costé led. marchecoly et la fenestre du poille en la tour XII francs demy et
deux francs en vin duquel vin la ville paie la moitié et les ouvriers l’aultre porce por la ville XVI florins
III gr. bl.
Item baillé à Biaul Johan filz Jacobt Paris et ung aultre chappuis avec luy pour avoir ouvrez en la tour
de lale reteniz et mettre langin à monter les pierres dudit merchecoly [...] pour chacun VI jornées en
taiche à pris la jornée de IV grands blancs por ce I florin III gr. bl. ».
« Item donné à Johan Bidal, Pierre Garniz et à un autre ouvrier de bras pour avoir monté la pierre sur
la tour le mercredi, jeudi et vendredi avant la Saint-Michel au prix de 4 blancs la journée pour ce 18
gros blancs.
Item donné à Johan Chernel de Desandans pour avoir extrait 20 toises de lave pour couvrir ladite
tour au prix de 6 blancs la toise, pour ce 3 florins [...].
Item donné à messire Johan Regnaldot [...] pour avoir fait la verrière de la fenêtre du poêle en ladite
tour et avoir refait les guichets des fenêtres en la porterie de la Halle, 16 gros blancs […].
Item donné à Johan Loyon, Johan Destot maçons pour avoir extrait plusieurs quartiers de pierre
blanche en la carrière de Châtenois, pour faire le mâchicoulis de la tour de la Halle par marché au
moins offrant accordé par messires les bourgeois, aussi d’avoir extrait les pierres pour les archères
des nouveaux murs sous le château vers Saint-Nicolas, 10 florins.
Item donné à Johan Sirebel maçon pour 26 journées de travail à avoir sculpté tout à neuf les armes
et écu de Monseigneur en pierre dudit mâchicoulis de la tour de la Halle, chaque journée au prix de
9 blancs et pour son fils qui a dressé les pierres avec son père pour ce 6 florins et 18 gros blancs.
Item baillé à Johan Loyon, Johan Destot maçons, pour avoir fait tout à neuf ledit mâchicoulis en
ladite tour de la Halle, les deux archères latérales dudit mâchicoulis et la fenêtre du poêle en la tour,
12 francs et demi et 2 francs pour le vin dont la ville paie la moitié et les ouvriers l’autre, pour ce pour
la ville 16 florins 3 gros blancs.
Item baillé au beau Johan fils de Jacob Paris et à un autre charpentier pour avoir travaillé en la tour
de la Halle à installer l’engin à monter les pierres dudit mâchicoulis [...] pour chacun 6 journées de
travail, chaque journée au prix de 4 gros blancs, pour ce 1 florin 3 gros blancs ».
AMM, CC 64/3, fol. 2 à 5
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b. Le salaire des portiers
« Donné es cinq portiers de la ville pour ung an entier à ung chacun VII florins [...] et ung franc à ung
chacun pour une roubbe (robe)[...] ».
AMM, CC 64/2, f° 21 (1470-1471)
c. Ouverture et fermeture des portes de la ville de Clerval d’après une enquête de 1571
« Celui-ci dit que, par le temps de sa demeurance audit Clerval, il a vu le capitaine donner tous les
soirs le mot du guet à Jacques Guillemin de Clerval, « qui a cet effet se trouvait devant le châtel
dudit lieu auquel demeurait ledit sieur capitaine, avec lequel Guillemin se trouvaient les portiers
qui avaient eu charge de garder les portes de ladite ville et rendaient les clés entre les mains dudit
seigneur capitaine ; comme aussi par chacun matin pour ouvrir lesdites portes, ils retournaient
devant ledit château où ledit seigneur capitaine leur délivrait lesdites clefs, lesquelles clefs demeuraient entre les mains desdits portiers jusqu’au soir. Après la fermeture des portes on lui rapportait
lesdites clefs[...] ».
M. Pigallet, A. Dornier, ville de Clerval, inventaire sommaire des archives…, AA2, p. 4
documents 14
dossier 5
la ville
Fiche 3 : Montbéliard à la fin du Moyen Âge
1. La ville médiévale restituée
N
Atlas historique des villes de France, Montbéliard, CNRS Éditions, Paris, 1994
2. Vue aérienne de Montbéliard en 2002
Photothèque ville de Montbéliard
documents 15
dossier 5
la ville
Fiche 4 : habitat urbain et vie quotidienne
1. Diversité de l’habitat urbain au XVe siècle
« Une maison de bois et le chaisaul où elle est assises ensemble et avec le chaisaul vuilt qu’est empres
ladite maison seant en ladite ville de Montbeliart en la rue Saint Martin entre la maison Jehan
Descoux bourgeois de Montbeliart d’une part et la maison qui fut au Fagoulet jadis bourgeois dudit
Montbeliart d’autrepart […].
Les maison et cheminee de pierre contigues a icelle qui furent à feue Marguerite jadis femme de feu
Jehan Golbz […].
Une maison de bois et de pierres [...] qui furent a feu Petre Doch jadis bourgeois de Montbeliart [...]
seant en la ville de Montbéliard en la rue Derrier entre la chemenee de pieres et la maison qu’est
devant ladite chemenee d’une part et une autre petite maison qu’est empres la grange de feu ledit
Petre Doch dautrepart […] ».
« Une maison de bois et la parcelle où elle est sise avec la parcelle vide proche d’elle, située en ladite
ville de Montbéliard en la rue Saint-Martin entre la maison de Jehan Descoux, bourgeois de
Montbéliard d’une part, et la maison qui fut au Fagoulet, jadis bourgeois de Montbéliard d’autre
part [...].
Les maisons et la cheminée de pierre contiguë qui furent à feue Marguerite jadis épouse de feu
Jehan Golbz [...].
Une maison de bois et de pierres [...] qui fut à feu Petre Doch jadis bourgeois de Montbéliard [...]
située en la ville de Montbéliard en la rue Derrière entre la cheminée de pierre et la maison qui est
devant ladite cheminée d’une part et une autre petite maison proche de la grange de feu Petre Doch
d’autre part [...] ».
ADD, G 1444, fol. 59 v° (18 octobre 1462)
« La grange et mareschaulcié […] seant à Montbéliart en la rue des Fevres […] ».
« La grange et écurie [...] située à Montbéliard en la rue des Febvres [...] ».
ADD, G 1444, fol. 26 v° (22 février 1462)
Transcrit par Sylvia Katancevic, Le Livre rouge de Saint-Maimbœuf (1447-1467), t. 1, p. 58-59
2. Maisons à pans de bois
a. Technique de construction
Courcelles-lès-Montbéliard
Cliché Cellule d’archéologie, Musée
Montbéliard
C. Tchirakadzé, E. Fuhrer,
10 ans d’archéologie urbaine…, p. 63
documents 16
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la ville
b. Deux exemples
Montbéliard, rue du château
Courcelles-lès-Montbéliard
Photothèque ville de Montbéliard
Cliché Cellule d’archéologie, Musée Montbéliard
3. Les modes de chauffage
a. Foyer ouvert et couvre-feu
b. Poêle à gobelets
C. Tchirakadzé, E. Fuhrer, 10 ans
d’archéologie urbaine…,
p. 68 et 75
4. L’inventaire d’un intérieur bourgeois modeste à Montbéliard en 1494
« [...] Humbert [des Vands] et Jehannette sa dite femme ont baillie, renoncie et transpourtez [...] audit
hospitaul dudit Montbéliard [...] leur maison de bois ensemble du fondz propriétez et appartenances
d’icelle seant en ladite ville de Montbéliard en la rue des Granges entre la maison Girard Vuilladez,
bourgeois dudit Montbéliard d’une part et la maison et grange aulx héritiers de feu Girard Bratelin
d’aultre part, icelle maison chargie de vingts engroingnes estevenans courrant audit Montbéliard
envers doyen et chapitre dudit lieu, de la toise de Monseigneur et partant franches. Item trois poutz
de cuisine de cuivre, une frictoire, une pelle darain, ung pout de channe, ung pot de pinte, ung chanellet, demi douzaine d’escuelle, deux plat, demi-douzaine de saserote, le tout d’estain, une chaudière, ung
lit revestuz avec six linceul, deux arches de bois, une vaiche et ung porc ; lesquelles maison et bien meuble après le trespas desdis Humbert et Jehannette sa femme demoureront audit hospitaul à toujours
[...] donnez le mercredi après la Sainct Mathey appostre l’an Nostre Seigneur courrant mille quatre
cens nonante et quatre [...] ».
documents 17
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la ville
« […] Humbert des Vands et Jeannette sa femme ont cédé et transporté [...] à l’hôpital de
Montbéliard [...] leur maison de bois avec le fonds, les propriétés qui en dépendent, maison située
en la ville de Montbéliard en la rue des Granges entre la maison de Girard Vuilladez, bourgeois de
Montbéliard, d’une part, et la maison et grange appartenant aux héritiers de feu Girard Bratelin
d’autre part ; cette maison est grevée de vingt engrognes estevenantes envers le doyen et le chapitre du lieu, de la toise de Monseigneur et franche pour le reste. Item trois pots de cuisine en cuivre,
une poêle à frire, une pelle de bronze, un pot de channe, un pot de pinte, un chanellet (la channe
contient 2,25 litres), une demi-douzaine d’écuelles, deux plats, une demi-douzaine de saucières, le
tout en étain, une chaudière, un lit revêtu de six draps, deux coffres de bois, une vache et un porc ; lesquelles maison et bien meuble après le trépas d’Humbert et de Jeannette, sa femme, resteront à l’hôpital pour toujours [...]. Donné le mercredi après la Saint-Mathieu apôtre en l’an courant de notre
Seigneur 1494 [...] ».
AMM, fonds de l’Hôpital, B 1, cité par Pierre Pégeot, in SEM, 1973, p.38-39
5. Quelques traits de la vie urbaine à travers les comptes municipaux du XVe siècle
« Item baillié le vanredy devant Jaques baillié à trois compagnons qui ont nettoyer et descombrer le
fumier des estaulx trois gros blancs ».
« Item payé le vendredi avant la Saint-Jacques à trois compagnons qui ont nettoyé et ôté le fumier
[du pont] des Etaux, 3 gros blancs ».
AMM, CC64/6, 1475-1476, fol. 14 v°
« Item baillié à Jehan Maire et à Jehan Symon pour la garde des vaiches de l’an fini à la saint Martin
an MIVCLXXV ung franc ».
« Item payé à Jehan Maire et Jehan Symon pour la garde des vaches de l’année finie à la SaintMartin 1475, 1 franc ».
idem, fol. 15 r°
« Item baillier à maistre Leonard Finguellin procureur de monseigneur pour la commission de bouter
hors les ladres treize gros blancs ».
« Item payé à maître Léonard Finguellin, procureur de Monseigneur pour la commission de mettre
les lépreux dehors, 13 gros blancs ».
idem, fol. 18
« Item encour donnez aud Huguenin Girolz six gros blancs pour deux soillot lung pour le puys devant
l’hostel Jehan Passavant et l’aultre pour le puys devant l’aulle pour ce VI gros blancs ».
« Item encore donné audit Huguenin Girolz 6 gros blancs pour deux seaux, l’un pour le puits devant
la maison de Jean Passavant et l’autre pour le puits devant la halle, pour ce 6 gros blancs ».
AMM, CC65/1, 1488-1489, fol. 7 v°
« Item donnez aud Jehan Destout quatre gros blancs pour avoir pavez la ruette devant l’ostel messire
Guillame Couraul et pour avoir amenez les quailloz qui a mis aud pavement pour ce III gros blancs ».
« Item donné audit Jean Destout 4 gros blancs pour avoir pavé la ruette devant la maison de messire
Guillaume Couraul et avoir amené les cailloux qu’il a mis au pavement, pour ce 3 gros blancs ».
idem, fol. 9 r°
« Item achaté sept douzannes de soillos de bois a mettre en la maison de la ville por doubte de feug
costant la XIIne VI gros blancs ».
« Item acheté 7 douzaines de seaux de bois à mettre en la maison de ville en cas d’incendie coûtant
la douzaine 6 gros blancs ».
AMM, CC64/3, 1471-1472, fol. 11 v°
« Missions pour couverture en lad tiellière et murs de la ville [...] ».
« Missions pour couverture en ladite tuilerie et sur les murs de la ville [...] ».
AMM, CC64/3, 1471-1472, fol. 6 r°
documents 18
dossier 5
la ville
6. Un banquet à Montbéliard en 1470
Détail (pour au moins 100 convives)
Pain
Quantité
- Gros Pain
- Un demi compte de pain d’Allemagne
- Un compte de pain
Prix payé
Au total
environ 60 kg
- Vettellots (petits pains au lait)
Viande
- Poules (gélines)
- Chapons
- Viande de veau, suif, mœlle de bœuf
pour les pâtés
Poisson
- Carpes (dont 6 grosses)
- Friture de mostelles (loches de rivière)
- Harengs
- Poisson pour une gelée au vin
Légumes
- Pois
- Oignons
Fruits
Hypocras
Vins
Sel, épices
Autres
Préparatifs
31 gr. bl.
1 eng. 1/2
26
6
56 livres
46 gr. bl. 3 eng.
45
1 à 3 gr. bl. pièce
8 gr. bl.
7 gr. bl.
28 gr. bl.
28
1 coupot
13 l.
- Poires et noix
1 gr. bl.
2 eng.
5 gr. bl.
- Confection et vin rouge
6 cimarres
env. 20 l.
89 gr. bl.
- Vin de Beaune et de Besançon
- Vin de Ribeaupierre (Alsace)
- Vin commun
- Vin blanc (le surplus distribué aux pauvres de l’hôpital)
43 channes
29 channes
19 channes
6 tines
Au total
510,4 l.
159 gr.bl.
- Sel
3 pains ou
salignons
env. 6 kg
5 gr. bl. 3 eng.
- Poivre, gingembre, graine de paradis,
clous de girofle, cannelle, noix de muscade, fleur de noix de muscade, poudre
fine, safran
- Beurre pour frire le poisson
- Farine pour faire les pâtés et les meules
- Huile
118 gr. bl. 2 eng.
1 poutot
env. 12 livres
5 chavels
2,85 l.
- Faire la gelée, tuer la volaille, mettre le
vin dans la gelée
- Hacher la chair pour les pâtés, broyer
les amandes pour le blanc-manger
(entremets), frire le poisson
- Broyer les épices
- Œufs pour la croûte des pâtés
- Façon des pâtés
- Chauffer le four
9 gr. bl.
4 gr. bl. 2 eng.
5 gr. bl.
96 gr. bl.
1 gros blanc (gr. bl.) = 6 engrognes (eng.). Journée d’un ouvrier = 1 gr. bl.
AMM, CC 64/1, 1470, fol. 6 v°, 7, 20 v°, 21 r°
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dossier 5
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Fiche 5 : franchises et bourgeoisie
1. Les franchises de Montbéliard (1283) : extraits
« 1. Nous, Renauz de Borgoigne, cons de Montbéliart, et Guillaume, sa fome, comtesse de Montbéliart,
façons à savoir à toz ces qui verront ou orront ces présentes latres : Que nos, diligemment resgardé, perpensé et considéré nostre bien et nostre grant profïest [...] woillant nostre dit chatel, nostre vile de
Montbéliart et les habitants ou dit lieu de Montbéliart crestre, multeplier et amender en franchise parmaignable à toz jors mais, affranchissons et avons afranchi [...] parmeignablement le dit chatel et la
dite ville de Montbéliart et toz les habitanz [...] de totes manières de tailles, de prises, de corvées et de
toz autres servises et servitutes, quex que il puissent estre [...].
2. C’est à savoir que chascuns borgois ou borgoise dudit lieu de Montbéliart et des habitanz [...] qui
[ont] maison ou chasal vuiz en la dite ville et ou chatel de Montbéliart, doivent doner et paier chacun
an, à toz jors mais, [...] pour chascune toise de la frontière devant de lour maisons et de lour chasax
vuiz, doze deniers de la menoe qui corroit communalment en la cité de Besançon ; a paier chascun an
la moitié des deniers, la veille de la feste Saint-Michael, et l’autre moitié, à la mie quaroisme [...].
3. Et doit contenir ladite toyse deix peéz. Et avec ladite rente des doze deniers desuis diz, nos ont doné
li dit borgois det Montbéliart mil livres d’extevenens, des queles nos nos tenons por bien paiéz ; et pet
tant toz li mes de chascun borgois et borgoise des habitanz ou dit leu de Montbéliart, [...] doivent estre
quite, franc et délivres de toz autres services et servitudes [...].
5. Après nos volons, otroions et expressément noz consentons que li dit borgois et borgoises et li habitant en Montbéliart, senz requerre nos ne noz hoirs ne noz successeurs, puissent et haient pooir esleire
entre lour nuef borgois de lour, par le consentement de la plus grant partie des borgeois, et des habitanz en Montbéliart ; per les quex nuef borgois la dite vile de Montbéliart soit governé [...].
22. Après, se einsi estoit que li borgois de Montbéliart haoussent querre, cil qui sunt ou saroient borgeois de Montbéliart, demorant fuer de la vile, doivent faire résidence à Montbéliart deanz la quinzenne après ceu que la guerre saroit comencié, et demorer tant com le guerre dureroit, à la volonté
des diz nuef borgois esleiz, et doient vaitier et achagaitier leur vile et mètre et paier vaites te achargaites, per l’escort des diz nuef borgois. Et doivent fermer les hors de la dite vile et maintenir les murs,
à regart des diz nuef borgois [...] ».
« 1. Nous, Renaud de Bourgogne, comte de Montbéliard, et Guillemette, sa femme, comtesse de
Montbéliard, faisons savoir à tous ceux qui verront ou entendront ces présentes lettres, qu’ayant
diligemment observé, considéré et examiné ce qui est notre bien et grand profit, [...] voulant que
notre château et notre ville de Montbéliard, ainsi que les habitants dudit lieu de Montbéliard croissent, multiplient et prospèrent dans une liberté perpétuelle ; nous affranchissons et avons affranchi
[...] perpétuellement, le château et la ville de Montbéliard et tous les habitants [...] de toutes tailles,
prises, corvées, et de tous services et servitudes quelconques [...].
2. C’est à savoir que chaque bourgeois et bourgeoise de Montbéliard, et les habitants [...]qui [ont]
une maison, ou un terrain dans ville, ou au château de Montbéliard, doivent [nous] payer chaque
année pour toujours, [...] pour chaque toise de la façade de leur maison et de leur terrain, douze
deniers monnaie en usage dans la cité de Besançon, lesquels devront être payés chaque année, une
moitié la veille de la fête de saint Michel, et l’autre à la mi-carême [...].
3. Et cette toise doit contenir dix pieds. Et outre la rente des douze deniers, les dits bourgeois de
Montbéliard nous ont donné mille livres estevenantes, desquelles nous nous tenons pour bien
payés, et par là tout meix de chacun des bourgeois et bourgeoises et les habitants audit lieu de
Montbéliard [...] est franc et doit être libre de tous services et servitudes [...].
5. Après, nous voulons, accordons, et consentons expressément que les dits bourgeois et bourgeoises et les habitants de Montbéliard, sans en référer à nous, ou à nos successeurs et héritiers, puissent élire entre eux neuf bourgeois, choisis parmi eux par le consentement de la plus grande partie
documents 20
dossier 5
la ville
des bourgeois et habitants de Montbéliard, par lesquels neuf bourgeois ladite ville de Montbéliard soit
gouvernée [...].
22. Après, s’il arrivait que les bourgeois de Montbéliard eussent guerre, ceux des bourgeois de
Montbéliard qui résideraient hors de la ville doivent venir faire résidence à Montbéliard dans la
quinzaine après le début de la guerre et y demeurer aussi longtemps que la guerre durera, conformément à la volonté desdits neuf bourgeois élus ; ils doivent participer au guet, placer et payer des
gardes et des sentinelles en accord avec les neuf bourgeois. Ils doivent de plus fortifier les bourgs
de la dite ville et entretenir les murs, conformément aux ordres des neuf bourgeois [...] ».
AMM, AA1/1
2. Les réceptions à la bourgeoisie
« Cy apres sansuyant ceulx quil furent retenuz a bourgois en lam mil III cent et XVIII. Primo ly grangier
le Conte ; Buat de Bairt ; Guisel de Manduerre ; Galiate ; Jehan ly buef de Malstay ; Besancon filz mons.
Jehan de Malstay ; Bartholomey Jehanin de Laire ; Perrin li clerc de Cuvre. Et furent retenuz par Henry
Dericourt, par Henry filz Jaquat, par Estevenin, filz Jaquat, par Philippe filz Odat, par Larreden, par
Thierry Alemoite safz le droit d’autruy.
L’am mil III cent XIX le lundi devant la Magdalene furent retenuz pour bourgois Vuillat de Pourraintruy
et Jehanin de Saint Ursanne par les dess. diz nommez [...] ».
« Ci-après s’ensuivent ceux qui furent retenus bourgeois en l’an 1318. Premièrement le grangier le
Conte, Buat de Bart, Guisel de Mandeure, Galiate, Jean le Bœuf de Mathay, Besançon, fils de monseigneur Jehan de Mathay, Bartholomée Jehanin de Laire, Perrin le clerc de Cœuvre. Et ils furent retenus par [les Neuf bourgeois] Henri d’Héricourt, Henry et Estevenin fils de Jacquat, Philippe fils
d’Odat, Larreden, Thierry Alemoite, sauf le droit d’autrui.
L’an 1319, le lundi avant la Sainte-Madeleine, furent retenus bourgeois Vuillat de Porrentruy et
Jehanin de Saint-Ursanne par les neuf bourgeois nommés ci-dessus [...] ».
AMM, BB 9, fol. 1
3. Un conflit entre les Neuf bourgeois et le commun de Montbéliard (13 août 1339)
« [...] Comme descorz fust entre lou comun de Montbéliard d’une part et les nuef borjois qui havoient
gouvernei lou dit commun [...] sus trois articles [...] c’est à savoir que il li dit gouverneur miessent et
contribuissent convenablement ung chascuns de lour selonc sa faculté es comunaultels dou dit
Montbéliart ; item que il li dit gouverneur rendissent compte à dit comun des choses que recehu et
levei avoient dou dit comun et en nom dou dit commun et que mis avoient pour lou dit comun et en
nom dou dit comun ; item que li comunal doudit Montbéliart et dou finaige fussent deviei, séparéi et
deviei des propres sus louquel descort desdis trois articles li diz comuns doudit Montbéliard avoit trait
en cause les diz governeurs par devant noble et puissent baron Monseigneur Henri comte de
Montbéliard et seigneur de Montfaulcon, lour seigneur [...] getai sa santance en la menière que s’ensuet : [...] les nuef borjois qui ont governei loudit commun [...] debvoir avoir estei tenuz et encore estre
de mattre et contribeur convenablement ung chascun de lour selon sa fascultéi es comunaltels doudit
Montbéliart [...] ».
« […] Comme une discorde est survenue entre le commun de Montbéliard et les neuf bourgeois qui
avaient gouverné le commun [...] à propos de trois articles [...] à savoir que les gouverneurs contribuent convenablement chacun selon sa faculté à l’impôt de Montbéliard, qu’ils rendent compte au
commun et en son nom des sommes qu’ils ont reçues et levées et dépensées pour et au nom du
documents 21
dossier 5
la ville
commun et aussi que les biens communaux de la ville et du finage soient séparés de leurs biens
propres, pour laquelle discorde des trois articles, le commun de Montbéliard a traduit en procès les
gouverneurs devant le noble et puissant baron Monseigneur Henri, comte de Montbéliard et seigneur de Montfaucon, leur seigneur, [...] qui a donné sa sentence en la manière qui suit : [...] les neuf
bourgeois qui ont gouverné le dit commun [...] étaient tenus et le sont encore de contribuer convenablement à l’impôt chacun selon sa faculté [...] ».
AN, K 2221, copie dans P. Pégeot, La vie économique et sociale..., t. 2, p. 22-23
4. Une émeute urbaine (1341)
« Comme la justice doudit monsignor le comte hahust deffendu sus peinne de cors de avoir que nulx
ne veint à champ qui portet armes et que l’om n’y feist force ne violence, les dessus nommez [...] à force
et à armes paranz et descovertes afforcirent et brisirent les lices ou li champions estaient et entrirent
dehanz et es mein dou chestelein de Montbéliart [...] bâtirent cruhousement et vilennement ledit
bastart de Mandurre ou grant préjudice, despit et vitupère doudit monseignor le comte lour veray et
droiturier signor [...]. Et plux outre, en agrevant le meffait que fait havoient, come la justice doudit
monsignor le comte haust mis es portes de Montbéliart par garder que vyolence, torz ne oppressions
ne fuissent faiz ses serianz à armes, il dessus nommez, à grand force, les serianz de la justice doudit
monsignor le comte [...] débotirent, déchacirent et ostirent à couteilx et à glaives des dictes portes, et
en la présence dou baillif [...] blacèrent jusques à effusion de sanc, ou grant despit, preiudice et vitupère doudit monsignor le comte [...] ».
« Comme la justice de monseigneur le comte avait défendu sous peine d’emprisonnement que nul
ne vint armé sur le champ [du combat judiciaire] et que l’on y fit force et violence, les sus nommés
[...] se présentant à armes découvertes forcèrent et brisèrent les lices où les champions étaient,
pénétrèrent à l’intérieur et arrachèrent des mains du châtelain de Montbéliard [...] le bâtard de
Mandeure qu’ils battirent cruellement et méchamment au grand préjudice, dépit et colère de monseigneur le comte, leur vrai seigneur en droit [...]. De plus, aggravant leur méfait, comme la justice
du comte avait mis des sergents en armes aux portes de Montbéliard pour empêcher que ne soient
commis violences, torts et oppressions, les dessus nommés, en grand nombre, délogèrent, chassèrent des portes avec couteaux et glaives les sergents de la justice dudit monseigneur le comte [...]
et, en la présence du bailli [...], les blessèrent jusqu’au sang, au grand dépit, préjudice et colère dudit
monseigneur le comte [...] ».
AN, K 2224, transcription dans Tuetey, Étude sur le droit municipal, p. 267-278
documents 22
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la ville
5. Trois signes de la personnalité juridique de la ville : l’horloge, le sceau et le blason
a. L’horloge urbaine
Porte de l’horloge, tableau de Jules Vittini
c. Blason de la ville
documents 23
b. Sceau de la ville XVe siècle
AMM
dossier 5
la ville
Fiche 6 : les corporations
1. Les corporations de Montbéliard
Nom du métier
Autre nom
Composition
1e mention
1e règles
connues
Cordonniers
Cronnoisiers
Cordonniers, selliers,
maroquiniers, bourreliers
Avant 1430
1430
Marchands de la
grand’verge
Commerce des bestiaux
1442
1442
Merciers
Épiciers, joailliers, marchands
1477
1491
Couturiers,
boutonniers
1479
1494
Bouchers
1492
1496
Chapeliers
1492
1497
Maréchaux
les Saint-Éloi
Maréchaux, serruriers,
couteliers, orfèvres
Éperonniers
1500
1486
1500
1486
1501
Filandriers
(marchands de fils)
1478
1556
Tisserands
1485
1556
Tanneurs
Escoffiers
Tanneurs, corroyers, mégissiers, chamoiseurs
Pêcheurs
Confrérie de
saint André
1487
1513
Charpentiers
Chappuis
1487
1580
Maçons
1489
1573
Barbiers
1493
1575
Pellissonniers
Pelletiers, gantiers
1493
Drapiers
1497
1614
Couleuvriniers
(fabricants d’armes à
feu)
1497
1599
1471
1573
Couvreurs
Toitots
Cordiers
Potiers de cuivre
et d’étain
documents 24
1495
Mégnins
1478
dossier 5
la ville
2. Sceaux des corporations
a
b
c
e
f
g
d
h
L. Nardin, J. Mauveaux, Histoire des corporations d’art et métiers..., t. 1, 1910
3. Règlement de la corporation des merciers (28 octobre 1491)
« 1. Premièrement vous promettez et jurez au sainctz evangiles de Dieu de tenir bon poidz, bonnes ballances et de vandre bonnes marchandises justes et léales.
4. Item aussy les compagnons seront tenus d’eslire ung maistre pour gouverner lesd. mestiers de mercerye […].
6. Item en après jureront lesd. compagnons en la main dud. mre de bien garder et entretenir les règles
dud. mestier et d’obeir au commandement licite dud. mre sur peine de demye livre de cire au proffit de
la torche dud. mestier.
9. Vous promettez que sy vous aprenez ung compagnon qui vient en place ou en lieu des foires et vous
congnoissiez qui baille la marchandise por moins qu’elle ne vault assavoir qu’il baille ce qui vault dix pour
cinq et qui semblera que la marchandise fut envlé de le faire scavoir au maistre et compagnons […].
14. Vous promettez de non desployer le dymanche [...] en quelques lieu que vous soyez en la ville ou
aultrement.
16. Item une femme de mercier vefve vous ly aiderez a faire son banc et ayderez de se trouver mari [...]
si elle vous en requiert.
19. Item vous promettez d’acompagner ung chief d’hostel quant il ira de vie à trespas jusques à l’esglise
et puis à la taverne et aussy à son office […].
25. Item sy aucun maistre mercier plaide un apprantifs pour apprendre led. mestier de mercerye et que
led. apprantifz y demeure plus hault d’un mois, il doibt une livre de cire […].
28. Item que sy aucung non sacré du mestier de mercier s’entre mect de vandre chose apartenant aud.
mestier et qui vienne à congnoissance du mre […] que par le varlet dud. mestier soit gaigé icelluy personnage accompagné du sergent de monsieur pour icelluy estre controinct d’estre sacré ou de luy deffendre de non plus user de tel vendaige.
34. De non se sacrer autre part [...].
35. Item que nul dud. métier vandant espices ou aultres merceries ne vande chandoilles de suz oing ne
aultre gresse sinon à part en ung aultre banc ou bouticle a part sur peine d’une livre de cire por lad.
torche ».
documents 25
dossier 5
la ville
« 1. Premièrement vous promettez et jurez aux saints évangiles de Dieu de tenir bon poids, bonnes
balances et de vendre bonnes marchandises justes et légales.
4. Item aussi les compagnons seront tenus d’élire un maître pour diriger les métiers de mercerie [...].
6. Item après les compagnons jureront en la main dudit maître de bien garder et conserver les règles
du métier et d’obéir au commandement dudit maître sous peine d’une demi-livre de cire au profit
de la torche dudit métier.
9. Vous promettez que si vous apprenez qu’un compagnon vient sur la foire et vend la marchandise
pour moins qu’elle ne vaut, à savoir qu’il vend pour cinq ce qui vaut dix, ce qui semble indiquer que
la marchandise a été volée, de le faire savoir au maître et aux compagnons [...].
14. Vous promettez de ne déplier le dimanche [...] en quelque lieu que vous soyez dans la ville ou
autrement.
16. Item vous aiderez la femme de mercier, veuve, à faire son banc et à se trouver mari [...] si elle vous
le demande.
19. Item vous promettez d’accompagner un chef d’hôtel quand il ira de vie à trépas jusqu’à l’église
et puis à la taverne et aussi à son office [...].
25. Item si un maître mercier demande un apprenti pour apprendre ledit métier de mercerie et que
ledit apprenti y demeure plus d’un mois, il doit une livre de cire [...].
28. Item si quelqu’un qui n’est pas sacré du métier de mercier se met à vendre des choses appartenant audit métier et que l’affaire vienne à la connaissance du maître [...] il sera gagé par le valet du
métier accompagné du sergent de monsieur afin d’être contraint d’être sacré ou d’être interdit de
vente.
34. De ne pas se sacrer autre part [...].
35. Item que nul dudit métier, vendant épices ou autres merceries, ne vende des chandelles de suif,
huile ou autre graisse, sinon à part sur un autre banc ou dans une boutique à part sous peine d’une
livre de cire pour ladite torche ».
L. Nardin, J. Mauveaux, Histoire des corporations d’art et métiers …,
t. 2, 1910, p. 7-13
4. Contrat d’apprentissage de barbier (25 juin 1491)
« Personnellement establiz Clave, filz de Henry Maignin de Fontainne pres Fray cest affert et affermer
à François Menuson, berbier, bourgeois de montbéliart pour apprendre le mestier de berberie et entretenir le temps terme et espace de deux ans et demy […]. Et luy doit monstrer led. François icelluy mestier bien et lealement comme un bon maistre à son serviteur. Et led. Clave doit servir led. françois led.
terme durant, luy advancer son prouffit et eviter son domaige […], led. françois est et sera tenus administrer boire et maingier et le soingnier de souliers […] et led. Clave se doit habillier et vestir d’aultres
habillemens. Et au bout desd. ans et demi led. françois doit bailler aud. Clave ung rasour, une fourcete,
une tablete garnie de deux lancete ou haichete à saingnier parmi et moyennant la somme de deux
frans mon. que led. Clave sera tenu bailler aud. François […] ».
« Personnellement établi, Clave, fils de Henri Maignin de Fontaine près de Frais (Territoire de Belfort)
s’est offert et affirmé (?) à François Menuson, barbier, bourgeois de Montbéliard, pour apprendre le
métier de barbier et être entretenu durant un terme de deux ans et demi [...]. Et ledit François doit lui
montrer ledit métier bien et loyalement comme un bon maître à son serviteur. Et le dit Clave doit servir ledit François durant ledit terme, lui avancer son profit et éviter son dommage [...], ledit François
est et sera tenu de lui administrer boisson et manger et le soigner de souliers et ledit Clave doit s’habiller et vêtir d’autres habillements. Et au bout desdits ans et demi, ledit François doit donner audit
Clave un rasoir, une fourchette, une tablette garnie de deux lancettes ou hachettes à saigner moyennant la somme de deux francs que ledit Clave sera tenu de donner audit François [... ] ».
documents 26
L. Nardin, J. Mauveaux, Histoire des corporations d’art et métiers …,
t. 1, 1910, p. 479
dossier 5
la ville
Fiche 7 : foires, marchés et crédit
1. Foires et Halles de Montbéliard
Dénombrement du comté de Montbéliard présenté en 1681 à la chambre des comptes de Dole par
Frédéric-Charles, duc de Wurtemberg, en qualité d’administrateur dudit comté.
« Item nous compètent (reviennent) les hasles situées au bourg de nostre dite ville de Montbéliard où
notre conseil se tient et s’assemble pour le gouvernement du pays et l’administration de la justice et pour
l’expédition des affaires qui se présentent. Sur lesdites hasles, il y a de petites boutiques qui s’amodient [...].
Item le revenu des bancs et places sous les hasles [...]. Il y a quatre foires par an audit Montbéliard, la première le samedi avant le dimanche Lazare, la seconde le samedi après la Trinité, la troisième le lundi après
la saint Michel, la quatrième aussi le lundi après la saint Martin et au vêpre (soir) de chacune desdites foires, il y avoit une des quatre compagnies de la bourgeoisie de notre dite ville qui se mettait sur les armes
et marchait ainsi en parade par la plupart des rues de la dite ville [...] ».
ADD, BTC B 2701
Montbéliard : aspect des halles avant les transformations de 1874
Dessin de Morel-Macler, document SEM
documents 27
dossier 5
la ville
2. Les halles de Belvoir
Clichés A. Bouvard
documents 28
dossier 5
la ville
3. Un étal : la pierre à poisson à Montbéliard
Cliché A. Bouvard
4. Le crédit (sauvegarde accordée à des Lombards par le comte Henri, 1336)
« Nous Henris cuens de Montbéliard sires de Montfalcon chevaliers et nous Agneix contesse de
Montbéliart, dame de Montfalcon, sa femme, [...] facons savoir a touz ces qui verront et orront ces presentes lettres que nous [...] havons recehu et recevons en nostre conduict et en nostre bone et save
garde, Henriom, Bartholomey diz Vilainz frères, Huot, Anthoinne et ses frères et Rolandim leur cosim,
touz isnards [...], compaignons lombars, citiains et mercheanz d’Ast, ensamble touz lour biens, lour choses, lour valiez, et lour maignies, dois la feste de Paisques novellement pessee jusques a quinze anz
continuelment ensuganz, et acomplir come noz propres mercheanz et bourgois, et que il et un chescuns de lour, [...] puissent demorer, manoir et habiter en nostre chestel bourc et vile de Montbéliart,
pour aller, pour venir, pour ester, pour aicheter, pour vendre, pour prester lour pecune et pour faire toutes autres marcheandises et touz autres contrauz per la forme et meniere que il muez lour plairai et
que il verront leur profit. Et volons que li diz mercheanz, [...] soient et doient estre quittes, franc et delivres en nostre dit chestel, bour et vile de Montbéliart et en toute nostre terre et nostre pouhoir, de touz
exceix, chevachies, tailles, prises, costumes, corvees, mainmorte, passaiges, peaiges, gaites, eschergaites,
et de toutes autres exactions [...] ».
« Nous Henri, comte de Montbéliard et sire de Montfaucon, chevalier, et nous Agnès, comtesse de
Montbéliard et dame de Montfaucon, sa femme, [...] faisons savoir à tous ceux qui verront et entendront ces présentes lettres que nous [...] avons reçu et recevons en notre protection et sauvegarde
Henrion, Bartholomée, dits Vilains, frères, Huot, Antoine et ses frères et Rolandin leur cousin, tous
Isnard [...], compagnons lombards, citoyens et marchands d’Asti, avec tous leurs biens, leurs choses,
leurs valets et leur famille, de la fête de Pâques récemment passée pendant 15 années pleines,
comme nos propres marchands et bourgeois et que chacun d’eux [...] pourra demeurer, rester et
habiter dans notre château, bourg et ville de Montbéliard, afin d’y aller, venir, ester (?), acheter, vendre, prêter leur argent et faire tout autre acte de commerce et contrat par la forme et manière qui
leur conviendra et profitera au mieux. Et nous voulons que les dits marchands [...] soient quittes,
documents 29
dossier 5
la ville
affranchis et délivrés en notre château, bourg et ville de Montbéliard et dans toute notre terre
et notre pouvoir de tout excès, chevauchées, tailles, prises, coutumes, corvées, mainmorte, péages, guet, garde et de toutes autres exactions [...] ».
Matile, Monuments pour servir à l’histoire de Neuchâtel, t. 1, p. 428-434
cité par P. Pégeot, in SEM, 1973, p. 16-21
5. Poids et mesures
a. Channe (2,25 l) et pinte (1,12 l)
b. Poids de deux marcs ou livre = 0, 489 kg
c. Pied de Montbéliard : 0,289 m
Musée Beurnier, Montbéliard
6. Monnaies et salaires
a. Un denier estevenant du XIIe siècle
Musée des Beaux-Arts, Besançon
documents 30
dossier 5
la ville
b. Quelques salaires et prix en 1478-1479 (AMM, CC 64/6)
- Maçon
« Item bailler à Jehan de Salins pour six journée et demie d’avoir araiser et surmurer les morelates, fere l’aytre, le tuel et platry led tuel au pris de deux gros la journée vingt six grans blancs [...] ».
« Item donné à Jehan de Salins pour 6 journées et demie d’avoir détruit [le poêle], d’avoir muré audessus des lambourdes, d’avoir fait l’âtre, la cheminée et l’avoir plâtrée au prix de 2 gros la journée
26 grands blancs [...] ».
fol. 2r°
- Charpentier
« Item pour deux journées de chappus au fere ung single et ung guinchet en la porte Jehan Pastheur quatre
gros et pour une journée au renfuceler les eschielles deux gros pour ce XII grans blancs [...] ».
« Item pour 2 journées de charpentier occupées à faire une sangle et un guichet en la porte Jehan Pasteur
4 gros et pour 1 journée à refaire les barreaux des échelles 2 gros, pour ce 12 grands blancs [...] ».
fol. 3r°
- Terrassier
« Item encour baillier ausd terroillons pour sept journée au profondir lesd fondemens bouchier le burnel et couvrir de getton lesd archatz XIIII gros vieux pour ce 1 florin VIII grans blancs [...] ».
« Item encore donné aux terrassiers pour 7 journées à creuser les fondations, boucher le conduit et
recouvert de déblais les archats (?), 14 gros vieux, pour ce 1 florin 8 grands blancs [...] ».
- Couvreur et manouvrier
« Item baillier a Guillaume le toictat pour quatre journées par lui faicte au recouvrir sur le tour de la
Rouchate huit gros viez et pour quatre journée d’ouvrier de bras pour servir led Guillaume quatre gros
vieux pour ce XXIIII grans blancs [...] ».
« Item donné à Guillaume le couvreur pour 4 journées occupées à couvrir la tour de la Rouchotte 8
gros vieux et pour 4 journées d’ouvriers de bras mis au service dudit Guillaume 4 gros vieux, pour
ce 24 grands blancs [...] ».
fol. 4r°
- Quelques prix
« Item pour l’achet de six livres de cire pour fere des torches au pris de XII blancs la livre XVIII gros vieux
et pour les [...] et faicon neuf grans blancs pour ce II florins V grands blancs ».
« Item pour l’achat de 6 livres de cire pour faire des torches au prix de 12 blancs la livre, 18 gros vieux
et pour les [...] et façon 9 grands blancs, pour ce 2 florins 5 grands blancs ».
« Item acheté de Estienne Burteret une lanterne de IIII gros vieux et du Juif une aultre lanterne de verre
de deux gros pour ce XII grans blancs [...] ».
« Item acheté à Etienne Burteret une lanterne de 4 gros vieux et au Juif une autre lanterne de verre
de 2 gros, pour ce 12 grands blancs [...] ».
fol. 7r°
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dossier 5
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Exercices
BMB, ms. 0069 Bréviaire à l’usage de
Besançon, avant 1498, p. 001
Cliché CNRS-IRHT