le lac des cygnes
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le lac des cygnes
LE LAC DES CYGNES Rudolf Noureev BALLET EN QUATRE ACTES LIVRET Vladimir Begichev, Vassili Geltser MUSIQUE Piotr Ilyitch Tchaikovski CHORÉGRAPHIE Rudolf Noureev D’APRÈS Marius Petipa, Lev Ivanov DÉCORS Ezio Frigerio COSTUMES Franca Squarciapino • # OPÉRA BASTILLE Les Étoiles, les Premiers Danseurs et le Corps de Ballet DIRECTION MUSICALE Vello Pähn Orchestre de l’Opéra national de Paris LUMIÈRES Vinicio Cheli Ryan McGinley, Question Mark, 2007 C-print, 76 x 101,5 cm / 30 x 40 inches COURTESY TEAM GALLERY, NEW YORK Depuis toujours la figure du cygne a hanté l’imaginaire des hommes. La mythologie grecque, les folklores nordiques et celtiques, les contes russes et les poèmes persans l’ont célébré comme un symbole de la lumière et de la polarité masculinféminin. Porteur de deux blancheurs, celle du jour – solaire, mâle – et celle de la nuit – lunaire, femelle – son symbole s’inverse selon qu’il représente l’une ou l’autre. Cette mythologie irriguera intensément l’imaginaire romantique. De Novalis à Goethe, d’Andersen à Pouchkine, nombre d’écrivains s’en inspireront. En composant Le Lac des cygnes sur le thème d’un amour impossible entre un prince terrestre et une princesse métamorphosée en cygne surnaturel, Tchaikovsky est donc en phase avec son époque. Cependant, la nouveauté de sa partition reste incomprise lors de sa création en 1877. Commandée par le Théâtre Bolchoï de Moscou, elle est donnée dans une chorégraphie divertissante de Wenzel Reisinger qui ne tient pas compte de l’intention dramatique du compositeur. La dimension symphonique de sa partition est jugée trop complexe pour un ballet. Pourtant, en attribuant des thèmes mélodiques aux personnages – tels des leitmotives qui reviennent d’un acte à l’autre – Tchaikovski reprend les procédés novateurs initiés par Adolphe Adam dans Giselle (1841) et Léo Delibes dans Sylvia (1876). Il faut attendre 1895 et la reprise du Lac au Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg, dans une chorégraphie de Marius Petipa et Lev Ivanov, pour que sa musique soit enfin valorisée et reconnue. Ce nouveau Lac ouvrira des horizons insoupçonnés à l’art chorégraphique. Car en façonnant l’image du cygne dans le corps de la ballerine, Petipa et Ivanov donnent forme à leur tour à un nouveau mythe, celui de la danseuse-cygne, danseuse par excellence. Après la mort de Petipa, l’œuvre, réduite à quelques fragments, commencera un long périple par delà les frontières russes. Elle atteint les rivages de Londres en 1910, New York en 1911 et Monte-Carlo en 1912. Mais il faut attendre 1936 pour que le public de l’Opéra de Paris en découvre les premiers extraits réglés par Serge Lifar et 1960 pour que le Ballet s’approprie la version intégrale du chorégraphe russe Vladimir Bourmeister. Depuis, interprétations classiques et relectures contemporaines alternent aux quatre coins d’Europe. Après sa version viennoise de 1964, Rudolf Noureev s’est inspiré une seconde fois du mythe en 1984 pour le Ballet de l’Opéra de Paris et a choisi de lui donner un tour freudien, éclairant d’une profondeur désespérées le rêve poétique de Tchaikovski. L. G. Siegfried, alors, affirme qu’il ne veut pour ACTE I épouse aucune autre femme et jure à On fête l’anniversaire du prince Siegfried. Odette une fidélité éternelle. Adieux. Wolfgang, le précepteur du jeune homme, Avec l’aurore, les apparitions se dissipent. lui présente les invités. Le Prince reste bouleversé. La Reine, mère du Prince, entre accompagnée des chevaliers. Elle convie l’assem- ACTE III blée à se réjouir avec elle : bientôt le Prince Dans le palais en fête, le maître de céréva prendre femme. Il devra, demain, la monies donne le signal des réjouissances. choisir parmi les jolies jeunes filles qu’elle La Reine conduit son fils, un Prince qui semble absent, comme étranger au monde a fait venir. Le Prince semble absorbé par d’autres qui l’entoure. Après le divertissement des danses folkpensées. Le précepteur essaie de le ramener à la loriques des différents pays ayant envoyé réalité, aux devoirs qui l’attendent, mais leurs ambassadeurs, on présente au Prince déjà l’esprit de Siegfried s’est évadé. les jeunes filles susceptibles de retenir son attention, et parmi lesquelles il pourrait ACTE II choisir sa future épouse. Le Prince – perdu dans ses songes – voit Il les refuse toutes. Quand, soudain, sursurgir une femme-cygne, toute blanche, la vient une créature mystérieuse, qui ressemble étonnamment à Odette… tête ornée d’une petite couronne. Émerveillé, il s’approche d’elle : elle lui C’est elle, à n’en plus douter ! confie qu’elle est Princesse, que son nom Comme envoûté par cette image, Siegfried est Odette et qu’elle a été changée en ne voit qu’elle, n’entend plus qu’elle, en qui il cygne – ainsi que d’autres jeunes filles croit reconnaître sa bien-aimée. victimes, comme elle, des sortilèges du Elle n’est pourtant qu’Odile, la fille de méchant Rothbart ; elle ne pourra être déli- Rothbart que celui-ci – par un de ces tours vrée de ce maléfice que par celui qui lui de magie qui lui sont familiers – a transfordonnera son amour pour toujours. Touché, mée en sosie d’Odette. Et c’est elle que le Siegfried offre à Odette d’être son sauveur. Prince, abusé par la supercherie, demande Malgré les interventions d’un grand oiseau en mariage. de proie (Rothbart) qui trouble leur doux Rothbart triomphe : Siegfried vient de se entretien, Odette et Siegfried échangent parjurer, perdant à jamais celle qu’il aimait. d’amoureux serments. Les compagnes- Odette ne pourra plus être sauvée. cygnes d’Odette forment un rempart de leurs ailes pour les protéger des agressions ACTE IV Siegfried, prenant conscience de sa lamende Rothbart. Siegfried demande à Odette de se rendre table erreur, s’abîme dans son chagrin. au bal que demain la Reine, sa mère, La vision du lac se renouvelle. Au milieu donne au Palais et au cours duquel il doit des cygnes, ses sœurs infortunées, Odette choisir celle qui sera sa femme. Il la prie pleure son amour perdu. Tout est fini. instamment de venir, car c’est elle qu’il La « trahison » de Siegfried – même invoveut épouser. Odette proteste que cela lui lontaire – entraîne l’accomplissement sera impossible : sa condition de cygne le du mauvais sortilège : Odette ne pourra, désormais, recouvrer sa forme humaine. lui interdit. Ryan McGinley, Question Mark, 2007 C-print, 76 x 101,5 cm / 30 x 40 inches COURTESY TEAM GALLERY, NEW YORK Synopsis Traversé par le remords, le Prince supplie Odette de lui pardonner. Trop tard. Rothbart enlève Odette à Siegfried. Le rêve est brisé. RUDOLF NOUREEV1938-1993 D’ascendance tartare et musulmane, Rudolf Noureev est né dans un train, près du lac Baïkal le 17 mars 1938. Il passe son enfance à Oufa (Bachkirie) où il pratique la danse folklorique. Bravant l’interdiction paternelle, il prend des cours de danse classique au théâtre de Oufa. Le 24 août 1955, Rudolf passe l’examen d’entrée à la prestigieuse École de Danse Vaganova de Leningrad. Il y trouvera son professeur d’élection, Alexandre Pouchkine. Pour le spectacle de fin d’études de l’École en 1958, Rudolf Noureev danse le pas de deux du Corsaire, avec Alla Sizova. Il entre directement comme soliste dans la compagnie de Ballet du Théâtre du Kirov (ex-Théâtre Mariinsky) de Leningrad, première compagnie de danse de l’URSS. Au fil de ses apparitions sur scène, Rudolf Noureev devient une des idoles du public. Le 19 mai 1961, lors d’une tournée du Kirov en France, il éblouit le public parisien dans sa première apparition sur la scène du Palais Garnier dans L’Acte des ombres de La Bayadère. Le 16 juin, au moment de repartir, Rudolf Noureev « choisit la liberté » et demande le droit d’asile politique à l’aéroport du Bourget, alors qu’il doit embarquer à bord d’un avion qui le ramènera en URSS. Il est engagé dans les Ballets du Marquis de Cuevas dès le lendemain. En 1962, Noureev est invité à Londres pour participer à un gala de charité, il danse avec l’étoile britannique Margot Fonteyn. Rudolf Noureev devient artiste invité de cette compagnie et le reste jusqu’en 1977. Le couple entre dans la légende et forme sur scène, selon Noureev, « un seul corps, une seule âme ». Marguerite et Armand est créé pour eux par Frederick Ashton en mars 1963 et deviendra leur ballet fétiche. Cette même année, Rudolf Noureev remonte pour la première fois une chorégraphie de Marius Petipa, L’Acte des Ombres de La Bayadère, pour le Royal Ballet. Sa carrière est rapidement internationale. Fantastique interprète aussi bien des princes du répertoire que des créations (Frederick Ashton, Rudi Van Dantzig, Roland Petit, Maurice Béjart, George Balanchine, Glen Tetley, Martha Graham ou Murray Louis) iI danse en Étoile invitée avec toutes les grandes compagnies de ballet en Europe, et aux États-Unis. Il remonte également les grands ballets du répertoire chorégraphiés à la fin du XIXe siècle en Russie par Marius Petipa : La Belle au bois dormant, Casse- Noisette, Don Quichotte, Le Lac des cygnes, Raymonda et crée Tancrède et Manfred. Il faudra attendre 1983 pour que Noureev se fixe dans une compagnie, celle de l’Opéra de Paris où il devient Directeur de la Danse. Il y invite des compagnies étrangères, nomme Sylvie Guillem danseuse étoile et fait appel à de jeunes chorégraphes. Il s’emploie notamment à élargir le répertoire grâce à des reconstitutions baroques et pré-romantiques ou avec les ballets psychologiques d’Antony Tudor que le public français découvre alors. Il fait revenir Jerome Robbins et Merce Cunningham au Palais Garnier, invite – outre Roland Petit, Maurice Béjart et John Neumeier – Paul Taylor et Twyla Tharp, demande à Robert Wilson sa vision du Martyre de Saint-Sébastien (1988), passe commande à Dominique Bagouet, Maguy Marin, Karole Armitage et révèle William Forsythe. En 1989, après 28 ans d’exil, il obtient les autorisations des autorités soviétiques et revient en Russie pour danser La Sylphide sur la scène du Kirov. Il revoit pour la première fois sa mère et les membres de sa famille. La même année, il quitte la direction du Ballet de l’Opéra, mais en reste le chorégraphe principal. Quelques mois avant sa mort, le 6 janvier 1993 à l’âge de 54 ans, il remonte La Bayadère d’après Marius Petipa. Ce sera son ultime ballet. Suivant sa volonté, il sera enterré au cimetière russe de Sainte-Genevièvedes-Bois en région parisienne. Noureev est aujourd’hui l’une des figures mythiques de la danse du XXe siècle. de l’Opéra national de Paris le Ballet 1832 CRÉATION DE LA SYLPHIDE DE PHILIPPE TAGLIONI, QUI MARQUE LE DÉBUT DU BALLET ROMANTIQUE ET L’APPARITION DU TUTU BLANC. C’EST L’UNE DES ŒUVRES LES PLUS SOUVENT DONNÉES, AVEC PLUS DE 350 RE/ PRÉSENTATIONS À L’OPÉRA DE PARIS. Le répertoire Celui de l’Opéra de Paris est probablement l’un des plus riches du monde de la danse. Il comprend aussi bien des pièces classiques (Petipa) et romantiques (Coralli, Mazilier) que des œuvres des Ballets Russes de Serge Diaghilev ou des chorégraphies modernes (Martha Graham, José Limón). Mais il compte également des ballets néoclassiques (Frederick Ashton, George Balanchine, Serge Lifar, Kenneth MacMillan, Roland Petit, Jerome Robbins, John Neumeier, John Cranko), des pièces contemporaines (Pina Bausch, Maurice Béjart, Carolyn Carlson, Merce Cunningham, Mats Ek, William Forsythe, Anne Teresa De Keersmaeker, Jiří Kylián) et de nombreuses créations, commandées à des chorégraphes invités ou à des danseurs de la Compagnie. ÉCOLE FRANÇAISE Alors que les grands chorégraphes français comme Jean-Georges Noverre, Charles-Louis Didelot, Jules Perrot, Arthur Saint-Léon ou Marius Petipa vont dispenser leur art dans toute l’Europe, les influences russes et italiennes, notamment, se manifestent en France via la présence d’interprètes et de créateurs comme les Taglioni. 1661 1669 1713 Fondation de l’Académie Royale de Danse. C’est la première des académies fondées par Louis XIV, passionné de danse et très bon danseur lui-même. Jusque-là considérée comme un simple divertissement, la danse fait ainsi son entrée dans le cercle des arts. Cette académie va en codifier les règles et l’enseignement. Fondation de l’Académie Royale de Musique, ancêtre de l’Opéra de Paris. Plus qu’une simple académie, elle possède une troupe de musiciens, de chanteurs et, pour la première fois, de danseurs, les tout premiers danseurs professionnels de l’Histoire. Louis XIV institue le Conservatoire, ancêtre de l’actuelle École de danse de l’Opéra. Afin de maintenir le niveau élevé des danseurs de l’Opéra, une formation leur est désormais dispensée. C’est la plus ancienne école de danse au monde, aujourd’hui installée à Nanterre et dirigée par Élisabeth Platel, qui a succédé à Claude Bessy en 2004. 25 ANS C’EST LA MOYENNE D’ÂGE DES DANSEURS DU BALLET DE L’OPÉRA NATIONAL DE PARIS, L’UNE DES PLUS JEUNES COMPAGNIES ACTUELLES. LES DANSEURS Y ENTRENT VERS L’ÂGE DE 18 ANS, ET LE QUITTENT À 42 ANS ET DEMI, ÂGE DE LEUR RETRAITE OFFICIELLE DU BALLET. 154 + 18 + 14 DANSEURS ÉTOILES PREMIERS DANSEURS + LE CORPS DE BALLET 6SUJETS, CORYPHÉES ET QUADRILLES7 CONCOURS La promotion des danseurs se fait chaque année sur concours, classe par classe, devant un jury composé de membres de la Direction et de la Compagnie, et de personnalités du monde de la danse. Seules les Étoiles sont nommées par le directeur de l’Opéra, sur proposition du directeur de la Danse. En grec ancien, le terme CORYPHÉE désigne le chef du chœur du théâtre antique. À l’Opéra, il désigne le deuxième échelon dans la hiérarchie du Corps de ballet, au moins depuis 1779. Plus d’un siècle plus tard, le terme QUADRILLE , correspondant au premier échelon, remplace celui de « figurant » jusque-là employé. LES MAÎTRES DE BALLET L’OPÉRA A LONGTEMPS ÉTÉ DIRIGÉ PAR DES MAÎTRES DE BALLET DONT LA PLUPART ONT MARQUÉ L’HISTOIRE DE LA DANSE : PIERRE BEAUCHAMP, QUI MIT AU POINT UN SYSTÈME D’ÉCRITURE DE LA DANSE AU XVIIe SIÈCLE ; GAÉTAN VESTRIS, JEAN/GEORGES NOVERRE ET LES FRÈRES GARDEL, CÉLÈBRES DANSEURS ET CHORÉGRAPHES DU XVIIIe SIÈCLE ; ENFIN LÉO STAATS, SERGE LIFAR OU RAYMOND FRANCHETTI, QUI RÉNOVÈRENT LE BALLET AU XXe SIÈCLE. STÉPHANE LISSNER DIRECTEUR DE L’OPÉRA NATIONAL DE PARIS Né le 23 janvier 1953 à Paris, Stéphane Lissner a dirigé durant toute sa carrière des théâtres, des festivals et des maisons d’opéras en France et en Europe. Il monte sa première pièce de théâtre à l’âge de seize ans puis crée, à dix-huit ans, son propre théâtre dans une salle du 7e arrondissement de Paris, le Théâtre Mécanique, où il travaille notamment avec Alain Françon et Bernard Sobel entre 1972 et 1975. Il y exerce tous les métiers : régisseur, électricien, auteur ou encore metteur en scène. Il est ensuite nommé secrétaire général du Centre dramatique national d’Aubervilliers (1977-1978) puis codirige le Centre dramatique national de Nice jusqu’en 1983. En 1984-1985, il enseigne la gestion des institutions culturelles à l’université ParisDauphine. De 1984 à 1987, il dirige le festival parisien Printemps du théâtre. Il est administrateur du Théâtre du Châtelet (Théâtre musical de Paris) dès 1983 puis en est nommé directeur général en 1988. Il le restera dix ans, tout en assumant en parallèle la direction générale de l’Orchestre de Paris (1993-1995). De 1998 à 2006, il prend la direction du Festival international d’art lyrique d’Aix-enProvence. Il y crée l’Académie européenne de Musique, conçue comme un prolongement du festival vers la pédagogie et la promotion de jeunes talents. Parallèlement, il co-dirige avec Peter Brook le Théâtre des Bouffes du Nord entre 1998 et 2005. En 2002, il s’associe avec Frédéric Franck pour reprendre le Théâtre de la Madeleine, qu’il quittera en 2011. De 2005 à 2014, il devient surintendant et directeur artistique du Teatro della Scala de Milan. Il en est le premier directeur non Italien. De 2005 à 2013, il est également directeur de la musique des Wiener Festwochen en Autriche. Au cours de sa carrière, il a travaillé avec les plus grands chefs d’orchestre, metteurs en scène ou chorégraphes parmi lesquels : Daniel Barenboim, Pierre Boulez, William Christie, Simon Rattle, Esa-Pekka Salonen… ; Luc Bondy, Stéphane Braunschweig, Patrice Chéreau, Klaus-Michael Grüber, Claus Guth, Mario Martone, Peter Sellars, Peter Stein, Dmitri Tcherniakov, Robert Wilson… ; Pina Bausch, William Forsythe… Nommé directeur délégué de l’Opéra national de Paris en octobre 2012, il a pris ses fonctions le 1er août 2014. Stéphane Lissner est chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’Ordre National du mérite et de l’Ordre du Mérite de la République italienne. PHILIPPE JORDAN DIRECTEUR MUSICAL Directeur Musical de l’Opéra national de Paris et Directeur Musical des Wiener Symphoniker depuis de la saison 2014 / 2015, Philippe Jordan est déjà reconnu comme l’un des chefs d’orchestre les plus doués et les plus passionnants de sa génération. Il prend à 6 ans sa première leçon de piano. À 8 ans, il rejoint les Zürcher Sängerknaben et à 11 ans commence le violon. En 1994, à l’âge de 16 ans, il entre au conservatoire de Zurich où il obtient le diplôme de professeur de piano avec mention. Il étudie parallèlement avec le compositeur suisse Hans Ulrich Lehmann et continue ses études de piano auprès de Karl Engel. Dans la même période, il travaille comme assistant de Jeffrey Tate sur le Ring de Wagner présenté au Théâtre du Châtelet. Philippe Jordan commence sa carrière comme Kapellmeister au Stadttheater d’Ulm en 1994 -1995. De 1998 à 2001, il est assistant de Daniel Barenboim à la Deutsche Staatsoper de Berlin. De 2001 à 2004, il est Directeur musical de l’Opéra de Graz et de l’Orchestre Philharmonique de Graz, puis de 2006 à 2010 principal chef invité à la Staatsoper Unter den Linden Berlin. Pendant ce temps, il fait ses débuts dans les plus importants opéras et festivals internationaux comme le Semperoper de Dresde, le Royal Opera House Covent Garden, l’Opéra de Zurich, la Wiener Staatsoper, le Metropolitan Opera New York, le Théâtre royal de La Monnaie de Bruxelles, le Teatro alla Scala de Milan, la Bayerische Staatsoper de Munich, le Festival de Bayreuth, le Festival de Glyndebourne, le Salzburger Festspiele et le Festival d’Aix-en-Provence. En concert, Philippe Jordan a dirigé les Berliner Philharmoniker, le Philharmonia Orchestra de Londres, l’Orchestre de Chicago, l’Orchestre de Cleveland, l’Orchestre de Philadelphie, le National Symphony de Washington, l’Orchestre Philharmonique de New York, les Wiener Philharmoniker, la Staatskapelle de Berlin, le NDR Hamburg, le DSO Berlin, le Filarmonica della Scala, l’Accademia Nazionale di Santa Cecilia de Rome, l’Orchestre Philharmonique de Radio France, l’Orchestre Gustav Mahler des Jeunes et le Tonhalle de Zurich. Il se produit régulièrement en tant que pianiste en récitals et musique de chambre. Au cours de la saison 2014 / 2015, Philippe Jordan se consacre entre autres, avec les Wiener Symphoniker, à un cycle intégral des symphonies de Schubert, à des compositions contemporaines et aux grands oratorios de Bach. À l’Opéra national de Paris, il dirige les nouvelles productions de L’Enlèvement au sérail et du Roi Arthus, la reprise de Pelléas et Mélisande ainsi que l’intégrale des symphonies de Beethoven. Il sera présent au Bayerische Staatsoper de Munich avec une nouvelle production d’Arabella et une reprise de Tristan et Isolde. Philippe Jordan a enregistré en DVD Werther (Wiener Staatsoper), Doktor Faust (Opernhaus Zurich), Salomé (Covent Garden), Les Noces de Figaro (Opéra national de Paris). Il a également enregistré l’intégrale des concertos pour piano de Beethoven avec François-Frédéric Guy et l’Orchestre Philharmonique de Radio France ainsi que Pelléas et Mélisande avec l’Orchestre de l’Opéra national de Paris (Naïve), le Requiem de Verdi et des extraits symphoniques du Ring des Nibelungen (Erato/Warner Classics). Pour ces trois derniers enregistrements, il a été nommé « Artiste de l’année – Classica 2013 ». En septembre 2014 il a enregistré en CD la symphonie Pathétique de Tchaïkovski avec les Wiener Symphoniker. AURÉLIE DUPONT DIRECTRICE DE LA DANSE Parcours : 1983 : entre à l’École de danse. 1989 : est engagée à 16 ans dans le Corps de ballet. 1991 : « Coryphée ». 1992 : « Sujet ». Remporte la Médaille d’or au Concours de Varna (catégorie junior). Est l’une des trois Ombres de La Bayadère (Rudolf Noureev). 1993 : Prix AROP de la Danse. Danse le Pas de deux des paysans dans Giselle (d’après Jean Coralli et Jules Perrot), « Sanguin » dans Les Quatre tempéraments ainsi que Tchaikovski-pas de deux (George Balanchine) lors des soirées « Jeunes danseurs ». 1994 : Prix du Cercle Carpeaux. Interprète Gamzatti dans le Pas de six de La Bayadère (Rudolf Noureev) lors des soirées « Jeunes danseurs ». 1995 : danse le Pas de six de Napoli (August Bournonville), In the Middle Somewhat Elevated (William Forsythe), Etudes (Harald Lander), une des deux Amies et La Demoiselle d’honneur de Don Quichotte (Rudolf Noureev), le Pas de trois de Paquita (d’après Marius Petipa). 1996 : elle est Clara dans Casse-Noisette (Rudolf Noureev), la Jeune Fille dans Le Loup (Roland Petit), Marie dans Annonciation (Angelin Preljocaj) et Le Printemps dans The Four Seasons (Jerome Robbins). Promue « Première danseuse ». Elle danse : Les Sylphides (Michel Fokine), Grand pas classique (Victor Gsovsky), Pas de deux des Écossais dans La Sylphide (Pierre Lacotte), Manon dans L’Histoire de Manon (Kenneth MacMillan), rôle-titre de Raymonda, Kitri dans Don Quichotte, Gamzatti dans La Bayadère (Rudolf Noureev), Soir de fête (Léo Staats), Ancient Airs and Dances (Richard Tanner), Dark Elegies (Antony Tudor). 2001 : Benois de la danse. À l’issue de la représentation de Don Quichotte (Rudolf Noureev), le 31 décembre 1998, est nommée « Étoile ». Elle a depuis ajouté à son répertoire : Capriccio / Rubis, Symphonie en ut, Violin Concerto, Concerto Barocco, Agon, Le Palais de cristal (George Balanchine), Boléro (Maurice Béjart), Giselle (d’après Jean Coralli et Jules Perrot et dans la version de Mats Ek), Tatiana dans Onéguine (John Cranko), Woundwork 1 (William Forsythe), La Sylphide (Pierre Lacotte d’après Philippe Taglioni), Paquita (Pierre Lacotte d’après Joseph Mazilier et Marius Petipa), Suite en blanc, Les Mirages (Serge Lifar), Sylvia, Le Songe d’une nuit d’été (John Neumeier), La Belle au bois dormant, Cendrillon, Nikiya dans La Bayadère, Roméo et Juliette, Le Lac des cygnes (Rudolf Noureev), Carmen (Roland Petit), Le Parc (Angelin Preljocaj), In The Night, En Sol, Dances at a Gathering (Jerome Robbins). Principales créations à l’Opéra Rythme de valses (Roland Petit, 1994), Musings (James Kudelka, 1997), Casanova (Angelin Preljocaj, 1998), Le Concours – rôle de Ada (Maurice Béjart, 1999), Perpetuum (Ohad Naharin, 2000), Stepping Stones, Bella Figura (Jiří Kylián, 2001), Liebeslieder Walzer (George Balanchine, 2003), Il faut qu’une porte (Jiří Kylián, 2004), O zlozony / O composite (Trisha Brown, 2004), La Dame aux camélias (John Neumeier, 2006), Amoveo (Benjamin Millepied, 2006, 2009), Roméo et Juliette (Sasha Waltz, 2007), Siddharta – rôle de l’Éveil (Angelin Preljocaj, 2010), L’Anatomie de la sensation (Wayne McGregor, 2011), Psyché – rôletitre (Alexeï Ratmansky, 2011), Boléro (Sidi Larbi Cherkaoui – Damien Jalet, 2013), Darkness is Hiding Black Horses (Saburo Teshigawara, 2013), Mademoielle Julie – rôle-titre (Birgit Cullberg, 2014), Daphnis et Chloé – rôle de Chloé (Benjamin Millepied, 2014). Elle fait ses adieux officiels à la scène le 18 mai 2015 dans L’Histoire de Manon (MacMillan) Chevalier des Arts et Lettres et dans l’ordre national du Mérite. À compter du 1er août 2016, Aurélie Dupont succède à Benjamin Millepied comme Directrice de la Danse à l’Opéra national de Paris.