Le monde sous-marin - Espèces choisies de poissons d`eau douce
Transcription
Le monde sous-marin - Espèces choisies de poissons d`eau douce
- 1 r- QL 626 U5314 no.23 c.1 DFO - L brag / MPO - Bibliothèque III ILI 1112064629 11 1111 1 11 1 0 ■ .J 2 Le monde sous-marin L ESPÈCES CHOISIES DE POISSONS D'EAU DOUCE des provinces des Prairies et des Territoires du Nord-Ouest DORÉ JA UNE 'intérêt que l'homme manifeste pour le milieu aquatique est profondément ancré dans sa nature. Donnez à l'homme, à la femme ou à l'enfant la liberté d'aller où bon lui semble et son pas le dirigera probablement vers le lac, la rivière ou le rivage le plus proche. Le monde aquatique et les poissons argentés que recèlent ses profondeurs exercent une étrange fascination sur la plupart d'entre nous. Environ 20 pour cent de l'eau douce du globe se trouve dans les provinces des Prairies et dans les Territoires du NordOuest réunis. On y trouve, dans de petits et de grands lacs, ainsi que dans plusieurs systèmes fluviaux, plus de 80 espèces différentes de poissons, dont certaines font l'object d'une importante pêche commerciale et procurent aux pêcheurs à la ligne beaucoup d'agrément. La pêche commerciale, dans cette région, se pratique en grande partie dans des lacs de grande étendue, notamment les lacs Manitoba, Winnipeg et Winnipegosis dans la province du Manitoba; les lacs Athabasca, du Caribou, La Ronge, des Cris et Wollaston en Saskatchewan; le Petit lac des Esclaves en Alberta; et le Grand lac des Esclaves dans les Territoires du NordOuest. Dans les eaux intérieures du Manitoba, les principales espèces commerciales capturées sont par ordre d'importance: le doré jaune, le corégone, le doré noir et le brochet; en Saskatchewan, ce sont le corégone, le doré jaune, le touladi et le brochet; en Alberta, le corégone, le brochet, le doré jaune et le cisco; dans les Territoires du Nord-Ouest, le corégone, l'omble chevalier et le touladi. La truite, le doré jaune et l'omble chevalier font partie des espèces de poissons les plus recherchées dans la région par les pêcheurs sportifs. Dans les Territoires du Nord-Ouest, le Gouvernement canadien a la responsabilité exclusive de la gestion des pêches côtières et intérieures. Dans les provinces des Prairies, le Gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux respectifs se partagent la responsabilité de la gestion des pêches en eaux douces. Tandis que les provinces s'occupent de la réglementation opérationnelle de leurs pêches, telle que l'octroi de permis et la gestion des populations, le ministère des Pêches et des Océans assume la responsabilité de la recherche scientifique destinée à améliorer les pêches, la protection de l'habitat du poisson, la santé du poisson et l'inspection des produits du poisson. L'administration régionale de Pêches et Océans est l'Institut des eaux douces situé sur le campus de l'Université du Manitoba à Winnipeg. DORÉ JAUNE (Stizostedion vitreum) Un grand nombre de noms vernaculaires anglais servent à désigner le doré jaune. On l'appelle pickerel (diminutif de pike), yellow pickerel, pike-perch et walleyed pike. La plupart de ces noms sont trompeurs car, bien que cette espèce partage avec le brochet certaines caractéristiques, elle appartient, selon les biologistes, à la famille des perches et non à celle des brochets. Poisson sportif et commercial important, c'est actuellement l'espèce de poisson d'eau douce qui présente la plus grande valeur sur le plan économique dans les provinces des Prairies. Le plus grand représentant de la famille des perches, le doré jaune capturé par les pêcheurs commerciaux a, en moyenne, une longueur variant de 30 à 50 cm et un poids de 0.9 à 1.7 kg, bien que des spécimens pesant plus de 3.2 kg ne sont pas rares. Le record actuel de pêche à la ligne est un doré jaune capturé au Tennessee (États-Unis) en 1960, qui mesurait 104.1 cm de longueur et pesait 11.3 kg. Le corps du doré jaune est allongé, trapu, robuste et comporte deux nageoires dorsales, ce qui le distingue du brochet, qui n'en a qu'une. De façon générale, il a une livrée brun olivâtre tachetée d'or ou de jaune et son abdomen est blanc. Les premiers colons du Québec l'ont appelé à juste titre doré. Il a une tête longue, conique et une grande bouche qui montre des canines acérées ou des dents qui déchirent. On dit de ses yeux, qui sont grands et rendus argentés par une couche sensible à la lumière, qu'ils ressemblent à ceux d'animaux domestiques aveugles ou "walleyed". Au Canada, le doré jaune se rencontre dans les lacs et les rivères du NouveauBrunswick jusqu'en Colombie-Britannique et des Grands lacs, vers le nord jusqu'au Grand lac de l'Ours situé dans les Territoires du Nord-Ouest. Le Manitoba en est le plus grand producteur, suivi de l'Ontario et de la Saskatchewan. Des quantités importantes sont également capturées en Alberta et dans les Territoires du Nord-Ouest. Le doré jaune tolère une grande variété de conditions ambiantes. Il semble préférer les lacs de grande étendue, peu profonds et turbides, mais prospère également dans des Le monde sous-marin CORÉGONE lacs et rivières clairs pourvu qu'ils soient suffisamment profonds pour que leurs yeux sensibles soient protégés de la lumière au cours de la période d'ensoleillement. Pour les prises commerciales, on utilise habituellement des filets maillants tendus à partir d'embarcations au cours de l'été, et sous la glace en hiver. Des filets-trappes fixes sont utilisés dans certaines localités. Les pêcheurs à la ligne utilisent des méthodes comme la pêche sédentaire, la pêche à la dérive et à la traîne, la pêche à la cuiller, à la mouche, ou la pêche au lancer avec appât, de même que la pêche à la turlutte. Lorsque le doré se prend à une ligne de pêche, il livre un combat prolongé et fougueux. Le doré jaune est commercialisé entièrement paré et en filets, aussi bien frais que congelé. Sa chair blanche et ferme est grandement appréciée par les consommateurs. CORÉGONE (Coregonus clupeaformis) OMBLE CHEVALIER Le corégone, appelé également corégone de lac ou poisson blanc, rivalise avec le doré jaune comme espèce d'eau douce ayant la plus grande valeur commerciale dans les provinces des Prairies et les Territoires du Nord-Ouest. Sa saveur exceptionnellement délicate est appréciée depuis l'époque des premiers explorateurs. Poisson au corps épais, il est caractérisé par une tête petite pourvue d'un museau arrondi surplombant la mâchoire inférieure. Les individus plus âgés développent souvent une bosse charnue au niveau des 3 épaules qui fait paraître la tête encore plus petite. De façon générale, la livrée est brun verdâtre sur le dos, passant à argenté sur les côtés et à blanc argenté sur l'abdomen. Il possède de grandes écailles et une queue profondément fourchue. Le corégone de taille moyenne capturé par les pêcheurs commerciaux a une longueur variant de 40 à 50 cm et pèse entre 0.9 et 1.8 kg. Le spécimen le plus gros enregistré était un poids lourd de 18.9 kg capturé dans le lac Supérieur en 1918. Au Canada, le corégone habite les lacs froids de tout le continent, de l'Alaska jusqu'au Labrador et vers le sud jusqu'aux Grands lacs. Les lacs les plus productifs sont ceux des Territoires du Nord-Ouest, du Manitoba, de la Saskatchewan et de l'Alberta. La pêche commerciale s'effectue au moyen de filets maillants tendus en eaux libres au cours de l'été et sous la glace en hiver. Les filets-trappes sont également utilisés dans certaines régions. Bien qu'il ne soit pas reconnu comme poisson sportif, le corégone a fait l'objet, au cours des dernières années, d'une pêche sportive soutenue à de nombreux endroits de son aire de distribution. Les pêcheurs à la ligne le capturent à l'aide d'un petit hameçon ordinairement appâté d'un vairon ou méné frais ou salé. Le corégone capturé commercialement est vendu à l'état frais et congelé, rond, étêté et paré, et en filets. Il y a une importante demande pour ses oeufs qui sont commercialisés sous le nom de "caviar doré". OMBLE CHEVALIER (Salvelinus alpinus) De tous les poissons d'eau douce, l'omble est celui qui a la distribution la plus septentrionale. C'est l'espèce dominante sur la côte de l'Arctique, constituant pendant des siècles une importante ressource alimentaire pour les Inuit. Cependant, c'est seulement depuis la fin des années 1940 qu'on le capture commercialement et qu'on l'expédie vers le sud pour devenir un plat recherché dans les restaurants d'un grand nombre de grandes villes d'Amérique du Nord. Des statistiques de pêche récentes indiquent que seul le corégone devance cette espèce comme prise de valeur dans les Territoires du Nord-Ouest. La magnifique coloration de ce poisson, l'excellente qualité de sa chair, son esprit combatif, ainsi que son inaccessibilité relative ont contribué à faire de lui une proie très recherchée par un grand nombre de pêcheurs sportifs fortunés d'Amérique du Nord. Malheureusement, une pêche plus intensive, de même qu'une exploitation des ressources de l'Arctique, constituent une menace pour les populations d'omble chevalier. 4 DORÉ NOIR Le monde sous-marin L'omble chevalier est un poisson fuselé qui ressemble typiquement à la truite. Il appartient au groupe des ombles de la famille des salmonidés et il existe deux sousgroupes, un groupe anadrome et un groupe confiné en eau douce ou lacustre. Les poissons anadromes sont plus gros, pesant normalement entre 2.3 et 4.5 kg, tandis que ceux qui habitent les lacs ont un poids variant de 0.2 à 2.3 kg. L'omble chevalier le plus gros enregistré fut capturé à Tree River (Territoires du Nord-Ouest) en 1970 et pesait 12.2 kg. La livrée de ces poissons est extrêmement variable. Les adultes anadromes sont ordinairement bleu foncé ou bleu vert sur le dos, argenté brillant sur les côtés et blanc sur l'abdomen. Plusieurs grosses taches rondes, normalement rose violet, parsemées sur les côtés, constituent un caractère distinctif. Les géniteurs des deux sousgroupes montrent une coloration rouge vif sur les côtés, en dessous et sur les nageoires inférieures. L'omble chevalier, dont la distribution est circumpolaire, se retrouve à l'état naturel dans les cours d'eau et les lacs situés loin au nord, en Amérique du Nord, en Asie, en Europe, en Islande et au Groenland. Il est répandu, en Amérique du Nord, de l'Alaska autour de la mer de Béring et le long des côtes de l'Arctique jusqu'à l'île Baffin inclusivement. Sauf dans les fleuves et les grandes rivières, il s'aventure rarement loin à l'intérieur, bien qu'il y ait quelques populations isolées vivant dans les eaux douces aussi au sud que Terre-Neuve, le Nouveau-Brunswick et les lacs du sud-est du Québec. Dans les Territoires du NordOuest, il est disséminé dans la plupart des cours d'eau de la côte, dans certains lacs côtiers, dans les cours d'eau des îles du Haut arctique et dans plusieurs îles de la baie d'Hudson. La plupart des prises commerciales, qui sont prélevées avec des filets maillants, proviennent de l'inlet Rankin, de Cambridge Bay, de la baie Pelly et du lac Nettilling. Les poissons anadromes constituent la principale cible des pêcheurs sportifs, soit surtout à la fin de l'été et au début de l'automne, quand, après avoir passé un été à se nourrir dans la mer, ils sont les plus gros. La pêche sportive se pratique en grande partie dans les cours d'eau côtiers au voisinage de l'inlet Rankin, dans les cours d'eau entourant le golfe du Couronnement et le golfe Reine-Maud ainsi qu'à l'île Baffin. L'omble chevalier est commercialisé surtout à l'état frais et congelé entièrement paré et en darnes. Une petite quantité est mise en boîte. Peu en importe la forme, ce poisson constitue un mets grandement apprécié. La couleur de sa chair varie et peut être rouge, rose ou blanche, le rouge commandant le prix le plus élevé. Au goût, on prétend que sa chair marie la saveur délicieuse de l'omble de fontaine et celle du saumon. DORÉ NOIR (Stizostedion canadense) Membre de la famille des perches, le doré noir est un proche parent, plus petit et plus élancé, du doré jaune à qui il ressemble beaucoup. Comme le doré jaune, c'est un poisson sportif et commercial important. On lui donne d'autres noms vernaculaires, tels que sand pickerel, sand pike et doré charbonnier. Le doré noir de taille moyenne, capturé commercialement, pèse environ 300 g et mesure entre 25 et 40 cm. Quelques-uns pèsent jusqu'à 900 g. Ce poisson a un corps allongé et presque cylindrique tandis que sa tête est longue et en forme de cône. Le dos et les côtés sont bruns ou gris terne mouchetés de jaune passant au blanc sur l'abdomen. On le distingue facilement du doré jaune, dont les joues sont lisses, par la présence d'écailles rugueuses sur ses joues et deux ou trois rangées de points noirs distincts sur sa nageoire dorsale épineuse. Les habitats que préfère le doré noir sont de grands lacs turbides et peu profonds ainsi que les grandes rivières vaseuses à courant faible. Au Canada, ces poissons sont répandus depuis le réseau fluvial Saint-Laurentlac Champlain, vers l'ouest, jusqu'à la rivière Saskatchewan nord et, vers le nord, jusqu'au bassin versant de la Baie d'Hudson. Le doré noir est capturé commercialement au moyen de filets maillants et de filets-pièges. La plupart des prises proviennent du Manitoba où la pêche se pratique en été, en automne et au printemps. En raison de sa taille moyenne faible, ce n'est pas un poisson d'importance pour la pêche sportive, bien que dans certaines régions, le "saugering", ou la pêche sportive du doré noir, constitue un passe-temps populaire. 5 Le monde sous-marin GRAND BROCHET Presque tous les dorés noirs sont mis sur le marché sous forme de filets frais et congelés, la plupart des prises étant exportées aux États-Unis. Comme nourriture, la chair a une texture légèrement plus molle, plus douce et plus délicate que celle du doré jaune. GRAND BROCHET (Esox lucius) Le grand brochet, vient au troisième rang, pour sa valeur, des espèces d'eau douce capturées commercialement dans le nord-ouest du pays. Comme poisson faisant l'objet de la pêche sportive, sa réputation varie selon l'endroit. Poisson combatif, fort et tenace, il attire chaque année à certains endroits un grand nombre de pêcheurs à la ligne. Ailleurs, on le considère comme une peste qui dévore de grandes quantités d'autres poissons prisés par les pêcheurs sportifs, tels que la truite, l'achigan et la perche. Le grand brochet est la terreur des eaux douces. Caché en bordure d'un fond couvert de végétation, il s'attaque aux animaux assez imprudents pour pénétrer dans son domaine. Il a un appétit insatiable, consommant poissons, jeunes oiseaux aquatiques et grenouilles. Le grand brochet de taille moyenne capturé commercialement mesure entre 50 et 75 cm de longueur et pèse entre 0.9 et 2.3 kg. Des spécimens pesant entre 6.8 et 9.0 kg ne sont pas rares. Le record pour le Canada est un poisson de 19.4 kg qui fut capturé en Saskatchewan en 1954. Les individus de cette espèce ont un corps long, élancé et puissant ainsi qu'un museau long, large et aplati. Les nageoires dorsale et anale sont placées très loin sur le corps, près de la queue. Le plafond et les mâchoires de sa grande bouche montrent de larges bandes de dents acérées et pointues. Sa livrée se confond parfaitement avec les alentours. La couleur du dos et de la partie supérieure des flancs va du vert au brun olive, devenant plus pâle sur la partie inférieure des flancs et passant au blanc jaunâtre sur l'abdomen. Les flancs des adultes sont marqués de rangées longitudi- nales de taches en forme de fève allant du jaune au blanchâtre. Les écailles de ce poisson sont très petites et, bien que les joues soient recouvertes d'écailles, la moitié inférieure des opercules en est dépourvue. Sa distribution étant circumpolaire, il fréquente les eaux de la partie septentrionale de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique du Nord. En Amérique du Nord, il est répandu de l'Alaska jusqu'au Labrador et vers le sud jusqu'au nord des États de la Nouvelle-Angleterre, du Missouri et du Nebraska. 11 se rencontre dans les rivières et les lacs à la grandeur du Québec, de l'Ontario et des provinces des Prairies, dans la partie nord-est de la ColombieBritannique, ainsi qu'au Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest. Son habitat préféré est ordinairement la rivière à eau chaude, à courant faible et à végétation dense ou la baie couverte de végétation d'un lac. La pêche se pratique en hiver et en été, les prises commerciales les plus importantes provenant du Manitoba suivi de la Saskatchewan, la plupart étant capturées accidentellement au cours d'autres activités de pêche au filet maillant, au filet-trappe et à la senne. Les pêcheurs à la ligne le pêchent à la traîne avec des cuillers ou d'autre leurres artificiels et en utilisant des poissons appâts. La chair du grand brochet est ferme, blanche et à texture fine. Il est vendu frais ou congelé comme poisson entier et en filets. Pour le goûter à sa pleine saveur, on recommande d'enlever la peau avant de le faire cuire. TOULADI (Salvelinus namaycush) Le touladi, aussi communément appelé, dans différentes parties du Canada, laker, mackinaw trout, salmon trout, togue, truite grise, truite de lac, omble gris, en plus d'une demi-douzaine d'autres noms, appartient à la famille des saumons. Son nom scientifique indique qu'il s'agit d'une espèce du groupe des ombles (Salvelinus) et qu'il fréquente des eaux profondes (namaycush). L'un des plus gros poissons d'eau douce, sa chair est excellente à manger; c'est pourquoi il est tant recherché par les pêcheurs commerciaux, sportifs et par ceux qui pratiquent la pêche de subsistance. Le corps du touladi a une forme plus ou moins allongée, tout comme celui d'autres truites et saumons. La tête est grande et les mâchoires, la langue ainsi que le plancher de la bouche sont munis de dents bien développées. Deux caractères permettent de la distinguer: sa queue qui est profondément fourchue et sa livrée qui, en général, est tachetée. Le corps, la tête et les nageoires 6 Le monde sous-marin La couleur de la chair du touladi varie d'ivoire pâle à rose foncé et a un goût particulièrement délicieux et délicat. Ce poisson est surtout vendu à l'état frais ou congelé entièrement paré ou en filets. TRUITE ARC-EN-CIEL (Salmo gairdneri) TOULADI TRUITE ARC-EN-CIEL sont couverts de taches pâles sur fond plus foncé, dont la couleur varie selon l'habitat de gris à brun ou vert. Le touladi atteint assez souvent un poids de 23 kg. Le plus gros spécimen enregistré pesait 46.3 kg et mesurait 126 cm. Il a été capturé avec un filet maillant dans le lac Athabasca (Saskatchewan) en 1961. Cependant, le poids moyen du touladi dans les prises courantes est de 4.54 kg. Cette espèce est indigène à la partie septentrionale de l'Amérique du Nord. Au Canada, elle est répartie depuis les provinces Maritimes et le Labrador dans l'est jusqu'au nord de la ColombieBritannique dans l'ouest. Elle est largement répandue dans le Yukon et dans les Territoires du Nord-Ouest. Comme elle préfère une eau froide dont la température est d'environ 10°C, elle fréquente surtout les lacs profonds de grande étendue bien que, dans les Territoires du Nord-Ouest, on la trouve également dans les lacs peu profonds de la toundra et dans les grandes rivières profondes. Les pêcheurs commerciaux capturent le touladi l'hiver et l'été au moyen de filets maillants. Les lacs du nord de la Saskatchewan et des Territoires du Nord-Ouest sont les plus productifs. Les pêcheurs à la ligne le capturent dans les eaux de surface très tôt au printemps en le pêchant à la cuiller ou à la mouche. Dès que les eaux de surface se réchauffent, ce poisson se retire dans les profondeurs, ce qui nécessite l'utilisation d'un agrès spécial pour la pêche en eau profonde. En été, on le capture dans les eaux de surface uniquement dans les lacs éloignés du nord. - La truite arc-en-ciel, espèce la plus largement répandue de la famille des truites, est l'un des cinq plus importants poissons prisés par les pêcheurs sportifs de l'Amérique du Nord. De plus, son élevage est à la base d'une industrie privée dans les trois provinces des Prairies. Indigène, à l'origine, du système de drainage de la côte du Pacifique depuis le Mexique jusqu'à l'Alaska, on la trouve maintenant, à la suite d'ensemencements, dans toutes les provinces du Canada. Elle a été introduite en Saskatchewan en 1924, au Manitoba en 1938 et en Alberta en 1958. Les grosses truites arc-en-ciel anadromes de la côte du Pacifique sont connues sous le nom de steelhead. Une variété lacustre de l'intérieur de la Colombie-Britannique est appelée truite kamloops. La truite arc-en-ciel a un corps allongé, avec, de chaque côté, une bande iridescente et rougeâtre allant de la tête à la queue. La couleur de même que la taille de ce poisson varient en fonction du milieu. Chez le type anadrome, le dos est bleu foncé, tandis que les côtés et les parties inférieures sont argentés. Chez le type sédentaire, la couleur du dos va du bleu au vert olive, passant au vert argenté sur les côtés et au blanc sur l'abdomen. La couleur de la bande latérale varie du rose pâle au rouge vif ou rouge pourpre et est plus prononcée chez les poissons adultes, particulièrement chez les mâles reproducteurs. Les côtés, la queue et les nageoires dorsales sont marqués d'un très grand nombre de petites taches foncées. De façon générale, on capture les grosses truites arc-en-ciel dans les grandes masses d'eau et les petites, dans les cours d'eau et les étangs. Les poissons capturés dans les cours d'eau pèsent normalement moins de 0.45 kg, tandis que les poissons provenant des rivières et des lacs pèsent entre 0.91 et 2.27 kg. Par contre, les truites arc-en-ciel, qui ont atteint la mer ou un lac intérieur de grande étendue tel que l'un des Grands lacs (steelheads), peuvent peser entre 6.8 et 9.07 kg, bien que la plupart pèsent entre 3.6 et 4 kg. Le record actuel de pêche à la ligne pesait plus de 16.8 kg et mesurait 103 cm. Il a été capturé dans le lac Pend Oreille, Idaho, en 1947. La truite arc-en-ciel est bien adaptée aux cours d'eau et aux lacs. Bien qu'elle préfère Le monde sous-marin une eau froide et claire à courant rapide, elle peut tolérer une eau chaude. Les agriculteurs des Prairies, spécialement au Manitoba, utilisent maintenant un grand nombre de cuvettes formées par les glaciers comme étangs d'élevage de la truite arc-en-ciel. Chaque année, ils prélèvent, avec un certains succès, du poisson dans ces lacs et le vendent sur le marché local. Mises à part les entreprises d'élevage, il n'y a aucune pêche commerciale de la truite arc-en-ciel dans la région des Prairies. Mais les qualités sportives de la truite arc-en-ciel font d'elle une espèce très valable. Sa beauté, sa force, son endurance et ses bonds spectaculaires l'ont fait apprécier des pêcheurs. De plus, c'est un poisson qui en vaut la peine, car sa chair, dont la couleur varie du rouge pâle au blanc, a un goût exceptionnellement délicat. CISCO OU HARENG DE LAC (Complexe Coregonus artedii) Le cisco ou hareng de lac est un parent de petite taille du corégone et, tout comme ce dernier, sa chair délicate à une excellente saveur. Les premiers commerçants de fourrure du Canada lui ont donné le nom de Tullibee (prononcer tou-li-bi) et c'est celui que l'on utilise le plus souvent au nord de l'Ontario, dans les provinces des Prairies et dans les Territoires du Nord-Ouest. Bien que les pêcheurs à la ligne en prennent un petit peu, cette espèce est surtout exploitée par les pêcheurs commerciaux et a une très grande importance sur le plan économique comme poisson-fourrage. Aux yeux des pêcheurs à la ligne, son importance semblerait être surtout liée au fait qu'il sert de nourriture aux poissons sportifs plus gros, en particulier le touladi. Bien que le cisco ressemble superficiellement au hareng de mer, il ne lui est pas apparenté. Il ne s'agit pas non plus d'une seule espèce de poisson, mais plutôt d'un groupe complexe d'environ 15 espèces qui diffèrent entre elles, tout en ayant beaucoup de traits en commun. Dans l'ensemble, le groupe ressemble en apparence au corégone, sauf que les espèces qui en font partie sont plus élancées et la bouche se trouve sur le devant de la tête plutôt que d'être surplombée par le museau. Les difféCISCO OU HARENG DE LAC rences entre les espèces ont trait à des caractères comme la forme du corps, la taille, la couleur du dos, ainsi que le nombre de branchiospines. Pris comme groupe, la livrée de ces poissons est argentée, la couleur du dos allant de presque noir à bleu, vert, gris ou brun roux pâle. Quoique la taille diffère selon l'espèce, le poids varie dans les lacs des Prairies entre 0.2 et 1.4 kg, bien que des individus plus gros aient été capturés. En 1944, un spécimen pesant 2.5 kg et mesurant 572 mm de longueur a été capturé dans le Grand lac des Esclaves. Ces poissons, pour la plupart, habitent les lacs et sont largement répandus dans toute la partie septentrionale de l'Amérique du Nord, depuis le bassin supérieur du Mississipi et des Grands lacs jusqu'au Labrador au nord-est, et au moins jusqu'au bassin du fleuve Mackenzie, au nord-ouest. Ils ont tendance à se déplacer en grands bancs entre deux eaux. Les pêcheurs commerciaux les capturent avec des filets maillants et parfois avec des filets-trappes et des sennes. Comme un grand nombre d'espèces de poissons plus petits et les très jeunes individus de toutes les espèces, le régime alimentaire du cisco est constitué surtout de plancton - cet assemblage de plantes et d'animaux minuscules qui flottent librement dans l'eau des lacs et des rivières. Ils mangent également des insectes aquatiques et des ménés. Les pêcheurs à la ligne, bien qu'ils le pourchassent davantage pour sa chair délicieuse que pour sa combativité, le prennent avec des petites cuillers, des ménés et des mouches. Le cisco est vendu sous forme de poisson entièrement paré, non étêté, et très souvent fumé. Une faible quantité est hachée et expédiée sous forme de blocs congelés aux États-Unis pour y subir d'autres transformations. MASKINONGÉ (Esox masquinongy) Le plus grand poisson sportif d'eau douce du Canada est connu sous son nom autochtone d'origine, maskinongé, qui est aussi le nom officiel retenu dans les statuts du Canada et dans ceux de l'Ontario et du Québec. "Muskellunge" est le nom commun anglais. Les pêcheurs à la ligne le désignent souvent sous le nom de musky. Depuis 1904, en Ontario, et depuis 1936, au Québec, le maskinongé est exclusivement un poisson prisé par les pêcheurs sportifs, à la suite d'une pêche sportive intensive et de la diminution des prises. Proche parent du grand brochet, le maskinongé possède la même forme allongée avec les nageoires dorsale et anale situées loin près de la queue, un museau long, 8 MASKINONGÉ INCONNU Underwater World aplati sur le dessus, avec la mâchoire inférieure protubérante, et une grande bouche munie de rangées de dents fortes et acérées. Au début du siècle, il était reconnu que ce poisson pesait plus de 45 kg. Le plus gros spécimen enregistré pesait 50 kg et a été pris au filet par des pêcheurs commerciaux dans les eaux de l'État du Michigan en 1914. Le record mondial de pêche à la ligne est un spéciinen pêché dans le fleuve SaintLaurent en 1957 et qui pesait 31.5 kg. Aujourd'hui, la plupart des maskinongés capturés ont une longueur variant entre 71 et 122 cm et un poids variant de 2.3 à 16.3 kg. La coloration générale du maskinongé varie selon la région. Ses flancs sont ordinairement marqués de taches, de barres ou de lignes ondulées foncées sur fond pâle contrairement au grand brochet, qui a des marques pâles sur fond sombre. La couleur du dos, de la tête, et de la partie supérieure des côtés varie ordinairement de brun verdâtre à gris ardoise, passant à or verdâtre ou à argent sur la partie inférieure des côtés et à blanc sur l'abdomen. Les écailles sont très petites et, contrairement au grand brochet, il n'y a pas d'écailles sur la moitié inférieure des joues. Au Canada, le maskinongé est disséminé dans le fleuve Saint-Laurent, dans les Grands lacs ainsi que dans un grand nombre de cours d'eau de l'Ontario et du Québec. Introduit, quoique en nombre limité, à l'est du Manitoba, il s'y est naturellement répandu. Il habite de préférence les endroits à végétation dense des lacs chauds, les baies remplies de végétation et de souches, ainsi que les rivières où le courant est lent et la végétation dense. À l'instar du grand brochet, il a un appétit vorace, mangeant d'autres poissons tels que la perchaude et le meunier noir. Peu de poissons gibiers canadiens sont aussi populaires auprès des pêcheurs sportifs que le maskinongé. Ses bonds, le combat qu'il mène et son comportement imprévisible en font un opposant de taille pour le pêcheur à la ligne le plus averti. On le capture en le pêchant à la traîne ou au lancer léger avec un poisson articulé, une cuiller, une amorce tournante ou un poisson appât vivant. Comme pour d'autres pêches sportives, des règlements fixent la saison, la taille, les limites de prise journalière et de possession. INCONNU (Stenodus leucichthys) "Poisson inconnu", tel est le nom que les voyageurs qui ont exploré les Territoires du Nord-Ouest, en compagnie d'Alexander Mackenzie, ont donné à un poisson qu'ils n'avaient jamais rencontré auparavant. C'est ainsi qu'un poisson du Grand Nord a été baptisé. Dans certaines parties du nord, le nom s'est depuis transformé en connie ou coney. Les Indiens du Nord l'appellent "shees", d'où son autre nom commun, sheefish. Le nom scientifique, Stenodus leucichthys, signifie poisson blanc à dents étroites. Espèce la plus grande et à croissance la plus rapide de la famille des corégones, l'inconnu est un poisson allongé pourvu d'une bouche grande et large contenant un grand nombre de petites dents très serrées. Son corps, qui ressemble quelque peu à celui du saumon, a une coloration argentée qui devient plus foncée sur le dos. Ses écailles, comme celles du corégone, sont grandes et visibles. Un spécimen pesant 28.5 kg et mesurant 150 cm a été capturé à l'embouchure du fleuve Mackenzie en 1936. Bien que des spécimens pesant entre 9 et 14 kg se rencontrent assez fréquemment, le poids moyen des prises varie de 3 à 5 kg. Dans les régions côtières, l'inconnu est anadrome, remontant les cours d'eau pour frayer, mais dans les lacs intérieurs, tel le Grand lac des Esclaves, il passe toute sa vie en eau douce, se rendant dans les affluents en été et retournant au lac à la fin de l'automne. C'est lorsqu'il descend les cours d'eau qu'on le capture le plus facilement. Ce poisson abonde surtout dans les grandes rivières vaseuses du nord et dans les lacs qui leur sont associés. En Amérique du Nord, il est répandu dans les Territoires du Yukon et du Nord-Ouest ainsi qu'en Alaska. Une espèce semblable existe en Sibérie. En Amérique du Nord, la pêche se pratique surtout dans le bassin de drainage Le monde sous-marin LAQUAICHE AUX YEUX D'OR du fleuve Mackenzie, y compris les rivières Liard et des Esclaves ainsi que le Grand lac des Esclaves. Avant 1945, il n'y avait aucune pêche commerciale de l'inconnu. Les pêcheurs commerciaux, au moyen de filets maillants, le pêchent maintenant surtout dans le Grand lac des Esclaves. On dit que le fleuve Yukon offre de bonnes possibilités de pêche sportive à ceux qui le pêchent à la cuiller et aux ménés. La chair de l'inconnu est blanche, plutôt molle, et a une saveur riche. Comme elle contient beaucoup d'huile, elle est idéale pour le fumage. Il est parfois mis en vente à l'état frais ou congelé, paré et étêté, dans les grandes villes canadiennes. Cependant, la plus grande partie des prises commerciales sont exportées aux États-Unis pour l'industrie du poisson fumé. LAQUAICHE AUX YEUX D'OR (Hiodon alosoides) La laquaiche aux yeux d'or, bien connue des gourmets, est l'un des plus célèbres poissons d'eau douce du Canada. Lorsqu'il est fumé, il est vendu sous le nom de laquaiche aux yeux d'or de Winnipeg et commande un prix élevé. La laquaiche aux yeux d'or et la laquaiche argentée forment la famille des laquaiches. Les deux espèces se ressemblent beaucoup et se rencontrent uniquement dans les eaux douces de l'Amérique du Nord. Les deux procurent beaucoup d'agrément aux pêcheurs à la ligne mais, parce que la qualité de sa chair est supérieure, seule la laquaiche aux yeux d'or est recherchée par les pêcheurs commerciaux. La laquaiche aux yeux d'or est un petit poisson qui, en moyenne, pèse 450 g et mesure 30.5 cm. Par rapport à sa longueur, le corps est haut et recouvert de grandes écailles peu serrées. La coloration, qui va de bleu foncé à bleu vert sur le dos, est argentée sur les côtés et blanche sur l'abdomen. En dessous du museau court et largement arrondi se trouve une petite bouche contenant un grand nombre de dents acérées si- 9 tuées sur les mâchoires et sur la langue. Comme son nom l'indique, ses yeux sont de couleur or. Chose bizarre, ils réfléchissent la lumière comme ceux d'un chat. La couleur de ses yeux et la position de sa nageoire anale, qui prend origine plus en avant que la nageoire dorsale, la distinguent de l'espèce qui lui est apparentée, la laquaiche argentée. La laquaiche aux yeux d'or se trouve dans les eaux canadiennes et américaines. Au Canada, sa principale aire de distribution s'étend de l'ouest de l'Ontario jusqu'aux montagnes Rocheuses et au nord jusqu'au Grand lac des Esclaves. Dans toute leur aire de dispersion, ils fréquentent le plus souvent les parties chaudes et limoneuses des grandes rivières et les lacs peu profonds auxquels celles-ci sont reliées. Le lac Winnipeg était jadis l'endroit le plus productif, mais les stocks qu'il contenait ont presque disparu au cours des années 1920 par suite de la surexploitation. Aujourd'hui, la pêche de la laquaiche aux yeux d'or se pratique surtout dans la rivière Saskatchewan sud et nord. Les pêcheurs commerciaux font usage de filets maillants. Les pêcheurs à la ligne utilisent un agrès léger et pêchent avec des mouches sèches ou noyées, des petites cuillers et des appâts naturels. À l'état frais, la chair de la laquaiche aux yeux d'or est molle et n'a pas bon goût. Cependant, on a remarqué dès 1890 qu'en la faisant fumer à la manière des Autochtones, cela améliorait de beaucoup sa saveur. Le produit fumé a acquis rapidement une grande popularité, de sorte que, depuis 1930, la demande surpasse l'offre. Comme par le passé, la transformation de la laquaiche aux yeux d'or s'effectue presque entièrement à Winnipeg. Les poissons sont éviscérés, légèrement saumurés, colorés en rouge orange puis fumés audessus de feux de chêne. Ils sont vendus comme poisson traité entier. 10 MEUNIER NOIR MEUNIER NOIR (Catostomus commersoni) Les meuniers et les suceurs sont parmi les poissons les plus abondants et les plus largement répandus. On trouve dans les eaux canadiennes environ 16 espèces de cette famille, parmi lesquelles le meunier noir ou catostome noir commun est le plus abondant. La principale valeur de cette espèce robuste est le rôle qu'il joue comme poisson fourrage. Il constitue, pour le maskinongé, le grand brochet et le doré jaune, une importante source de nourriture. Lorsqu'il est de la taille des ménés, les pêcheurs à la ligne l'utilisent comme appât vivant et il sert à l'alimentation de poissons sportifs élevés en piscifacture. Comme famille, les meuniers et les suceurs sont caractérisés par leur bouche arrondie entourée de lèvres épaisses, charnues et protractiles dont ils se servent pour aspirer la plus grande partie de leur nourriture du fond des rivières et des lacs. Le corps du meunier noir est robuste, cylindrique, en forme de torpille, de couleur généralement olivâtre sur le dos et sur la partie supérieure des côtés, mais qui devient plus foncé à l'époque du frai. La partie inférieure des côtés est de couleur crème, passant au blanc sur l'abdomen, et les écail- PERCHA UDE les sont grandes. En moyenne, il pèse entre 0.5 à 1.0 kg et mesure entre 30 et 50 cm. Limité à l'Amérique du Nord, le meunier noir est répandu dans les lacs et les rivières de toutes les provinces, de la NouvelleÉcosse jusqu'à la partie centrale de la Colombie-Britannique. Au nord, il se rencontre dans les eaux du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest et du Labrador. Il fréquente les eaux peu profondes et est capable de tolérer la turbidité, l'eau stagnante et l'alcalinité des tout petits lacs des Prairies qui tueraient la plupart des autres espèces. À la fin de l'hiver, il quitte les lacs situés en aval et remonte les rivières et les ruisseaux pour frayer. À cette période, les pêcheurs commerciaux et amateurs pêchent le meunier noir au moyen de fascines, de carrelets, de verveux et de filets-pièges. À d'autres périodes de l'année, les pêcheurs commerciaux capturent ces poissons avec des filets maillants. On peut les capturer avec une ligne et un hameçon en utilisant des vers, des larves et d'autres appâts. La chair du meunier noir a un goût douçâtre, mais contient malheureusement un grand nombre de petites arêtes. Il est commercialisé sous le nom de mullet. Il est surtout vendu comme poisson entièrement paré et étêté de même que comme poisson haché sous forme de bloc congelé. Une petite quantité est mise en filets et fumée pour être exportée. PERCHAUDE (Perca flavescens) La perchaude est un poisson favori des enfants qui pratiquent la pêche sportive. Ce petit poisson prolifique, largement réparti dans les eaux intérieures du Canada, a fait la joie de générations de jeunes pêcheurs à la ligne, sans parler de leurs aînés. Mais son importance ne s'arrête pas là. Les pêcheurs commerciaux en capturent en grande quantité, la plus grande partie provenant des Grands lacs. C'est aujourd'hui l'espèce prélevée dans les eaux ontariennes qui représente la plus grande valeur sur le plan commercial. De même, elle joue un rôle inestimable dans l'écologie d'un grand nombre de nos rivières et de nos lacs, servant de proie à des poissons plus gros. Le nom scientifique de ce poisson, Perca flavescens, décrit parfaitement la coloration de son corps. Perca est un mot ancien signifiant bistré tandis que flavescens signifie jaunâtre. La perchaude est vert olive bistré sur le dos tandis que les côtés jusqu'en dessous des nageoires pectorales sont de couleur jaune ou vert jaune et marqués de six à huit barres verticales, larges et bistrées. L'abdomen est blanc. Comme chez d'autres espèces de la famille des perches telles que le doré jaune et le doré noir, les deux nageoires dorsales sont bien séparées, la 11 première ayant des rayons épineux et la deuxième, des rayons mous. Sa longueur excède rarement 30 cm ou son poids plus de 450 g, le poids moyen se situant seulement entre 100 et 300 g. La perchaude est surtout un poisson de lac, mais on la trouve également dans les étangs ainsi que dans les rivières et les cours d'eau à courant faible du nord des ÉtatsUnis et de toutes les provinces canadiennes. Elle abonde particulièrement dans les lacs du Manitoba ainsi que dans le bassin hydrographique des Grands lacs. Elle se trouve dans des régions aussi éloignées que le Grand lac des Esclaves dans les Territoires du Nord-Ouest. Peut-être le poisson le plus facile à capturer, on le pêche en toute saison. Il est attiré par toutes sortes d'appâts naturels et mord également à des leurres artificiels. Il se déplace habituellement en grands bancs peu serrés qui, lorsque rencontrés, tiennent le pêcheur à la ligne bien occupé. Les pêcheurs commerciaux capturent la perchaude à l'aide de filets maillants, de filetspièges et de filets-trappes. Excellent poisson de friture, la perchaude a une chair ferme et blanche qui a un goût douceâtre. La plupart des prises commerciales sont mises en filets pour être vendues aux États-Unis, mais la demande se fait de plus en plus grande au Canada. Elle est vendue ici comme poisson entier et fileté. ESTURGEON JAUNE (Acipenser fulvescens) ESTURGEON JAUNE L'esturgeon jaune, le plus gros de tous nos poissons d'eau douce et celui qui vit le plus longtemps, peut atteindre une longueur de 2.5 m et peser plus de 135 kg. Poisson à maturation lente reconnu pour vivre plus de 150 ans, il fut jadis abondant dans les rivières et les lacs de grande étendue du centre et de l'est de l'Amérique du Nord, particulièrement dans les Grands lacs. Malheureusement, une destruction inconsidérée, suivie par une surexploitation, en ont réduit sérieusement le nombre. N'étant pas considéré comme poisson prisé par les pêcheurs sportifs, il fait actuellement l'objet d'une pêche commerciale de faible envergure au Nouveau-Brunswick, au Québec, en Ontario, au Manitoba et en Saskatchewan. Dans les provinces des Prairies, il se rencontre aussi au nord que la rivière Seal sur la côte nord-ouest de la baie d'Hudson. En Alberta, il vit dans la rivière Saskatchewan nord, presque jusqu'en amont d'Edmonton; en Saskatchewan, dans la rivière Saskatchewan sud, la rivière Churchill et le lac Cumberland; et au Manitoba, surtout dans le lac Winnipeg et dans les rivières Assiniboine et Rouge. La famille des esturgeons, dont fait partie l'esturgeon jaune, est constituée de 23 espèces réparties dans tout l'hémisphère nord, en Amérique, en Europe et en Asie. Comme groupe, ces poissons sont des survivants des temps préhistoriques et ont aujourd'hui à peu près la même forme qu'à l'époque où la terre était jeune. Tous ont un squelette cartilagineux et un corps trapu, en forme de torpille qui se distingue de ceux d'autres poissons par des rangées de boucliers ou écussons pointus, protubérants et durs qui vont de la tête à la queue. Entre les rangées de boucliers se trouvent cinq rangées de plaques osseuses ou écailles en forme de bouclier — une dorsale et deux latérales de chaque côté — qui protègent le corps contre les attaques de poissons prédateurs dentés. Ils ont en commun d'autres caractères distinctifs externes: un rostre (groin) long et pointu; une rangée de quatre barbillons en dessous du museau, précédant une bouche suceuse ronde et protractile; une nageoire caudale semblable à celle des requins dont le lobe supérieur est plus long que le lobe inférieur. La couleur de l'esturgeon jaune varie avec l'âge. Les jeunes ont de grandes taches noires sur les côtés, le dos et le museau qui disparaissent lorsqu'ils vieillissent. La couleur des adultes varie de brun olive uniforme à gris sur le dos et les côtés, tandis que les dessous sont blancs. La taille habituelle des prises commerciales est déterminée par la grandeur des mailles autorisée. La longueur totale varie de 90 à 140 cm et le poids de 4.5 à 35 kg. Ce poisson vit au fond et habite ordinairement les régions des hauts fonds des lacs et des rivières de grande étendue. Il utilise ses barbillons sensibles pour chercher sa nourriture au fond tels les vers, les larves d'insectes aquatiques, les mollusques, les crustacés et les petits poissons. La pêche commerciale s'effectue avec des filets maillants, des filets-pièges et des lignes fixes — longues lignes horizontales munies d'un grand nombre d'hameçons appâtés attachés par des lignes plus courtes et tendues sur le fond. 12 QL 626 U5314 no.23 c.1 Canada. Ministere des pe... Especes choisies de poissons d'eau douce C.1 12064629 60840 Le monde sous-marin Bien que les prises soient faibles, l'esturgeon jaune se vend aujourd'hui plus cher par kilo que n'importe quelle autre espèce d'eau douce. Sa chair riche, blanche et ferme est particulièrement délicieuse lorsque fumée. La plus grande partie des prises sont vendues aux États-Unis où elles constituent un plat de gourmet, de même que les oeufs transformés de la femelle qui donnent le caviar. Lectures recommandées: McAllister, D.E., et E.J. Crossman. 1973. Poissons de pêche sportive d'eau douce du Canada. National Museums of Canada, Natural History Series No. 1. McCart P.J., et J. Den Beste. 1979. Aquatic Resources of the Northwest Territories. Conseil consultatif des sciences des Territoires du Nord-Ouest, Rapport spécial, Division de l'information, Gouvernement des Territoires du Nord-Ouest. McPhail, J.D., et C.C. Lindsey. 1970. Freshwater Fishes of Northwestern Canada and Alaska. Office des recherches sur les pêcheries du Canada, Bulletin n° 173. Scott, W.B., et E.J. Crossman. 1974. Poissons d'eau douce du Canada. Office des recherches sur les pêcheries du Canada, Bulletin n° 184F. Wooding, F.H. 1973. The Book of Canadian Fishes. McGraw Hill Ryerson Ltd., Toronto. Les fiches d'information du monde sousmarin sont de courts comptes rendus illustrés sur les ressources des pêches et les phénomènes du monde marin, préparés tant pour renseigner que pour éduquer le public. On y trouve une bonne description du cycle de vie, de la distribution, de l'état démographique et de l'exploitation des stocks de poissons, de mollusques, de crustacés et d'autres organismes marins, ainsi que des renseignements sur la nature, l'origine et les effets des processus et des phénomènes marins. Autres titres dans la même collection: L'aiguillat commun Le capelan Le crabe des neiges de l'Atlantique Les eaux rouges Le grenadier de roche Le hareng de l'Atlantique Le harei►g du Pacifique Le homard d'Amérique L'huître américaine La limande à queue jaune Le maquereau bleu La merluche-écureuil La mousse d'Irlande Mollusques et crustacés de l'Atlantique Les pétoncles Le phoque du Groenland Le saumon de l'Atlantique Les poissons de fond de l'Atlantique Les poissons pélagiques de l'Atlantique La plie canadienne La plie grise La raie épineuse et la raie lisse Publication: Direction des Communications Ministère des Pêches et des Oceans Ottawa (Ontario) KIA OE6 MPO/730 MS/23 11) ©Ministre des Approvisionnements et Services Canada 1983 No de cat Fs 41-33 /23-1983F ISBN 0-662-91896-7 Also available in English