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ONCO-RHUMATOLOGIE Mots-clés Cancer du sein - Anti-aromatases - Douleur - Atteinte articulaire Atteintes ostéo-articulaires induites par les traitements par anti-aromatases au cours du cancer du sein S. Perrot1, R.M. Javier2, M. Marty3, O. Mejjad4, C. Tournigand5, F. Laroche6 et le CEDR (Cercle d’étude de la douleur en rhumatologie) L e cancer du sein est le cancer de la femme le plus fréquent ; en France, le nombre de nouveaux cas estimés en 2002 est de 42 000. L’hormonothérapie fait partie intégrante des traitements médicaux des patientes ayant un cancer du sein et elle est utilisée en situation adjuvante ou en situation métastatique. Environ 70 % des cancers du sein invasifs présentent des récepteurs aux estrogènes et/ou à la progestérone positifs au moment du diagnostic, permettant de définir une hormonosensibilité. Pendant plus de 30 ans, le tamoxifène est resté le traitement anti-estrogène de choix, que ce soit en situation adjuvante ou en situation métastatique. Le tamoxifène inhibe de façon compétitive la fixation des estrogènes sur leur récepteur, mais il possède également un effet estrogénique agoniste partiel, qui peut être responsable de cancers de l’endomètre ou d’accidents thromboemboliques. ➤➤ Les inhibiteurs de l’aromatase de troisième génération ont été introduits plus récemment. Leur mécanisme d’action consiste à bloquer l’aromatase, enzyme présente au niveau du tissu adipeux, du foie, du muscle, du cerveau et du tissu mammaire. Les inhibiteurs de l’aromatase bloquent l’enzyme, empêchant ainsi la conversion de la testostérone et d’autres androgènes en estrogènes. ➤➤ On distingue 2 types d’inhibiteurs de l’aromatase : les anti-aromatases stéroïdiens et les non stéroïdiens. Les anti-aromatases stéroïdiens réalisent une inhibition compétitive et irréversible de l’enzyme (exémestane) et les anti-aromatases non stéroïdiens une inhibition réversible de l’enzyme (létrozole, anastrozole). De nombreuses études ont démontré la supériorité des inhibiteurs de l’aromatase sur le tamoxifène, en situation métastatique ainsi qu’en situation adjuvante. ➤➤ Chez les patientes ménopausées ayant des métastases et chez qui une hormonothérapie est indiquée, le létrozole et l’anastrozole sont recommandés en première intention. L’exémestane est indiqué en cas d’échec du tamoxifène. ➤➤ En situation adjuvante, chez les patientes ménopausées, un inhibiteur de l’aromatase est indiqué soit d’emblée (létrozole, anastrozole) pour une durée de 5 ans, soit après 2 ans de tamoxifène (exémestane, anastrozole), soit à l’issue des 5 ans de tamoxifène, chez les patientes ayant une atteinte ganglionnaire (létrozole, anastrozole) [1]. Les douleurs sous anti-aromatases : fréquence, épidémiologie La fréquence des manifestations articulaires survenant sous anti-aromatases est très variable dans la littérature depuis la description princeps de Donnellan et al. en 2001 (2), avec des arthralgies survenant chez 16 % des 77 femmes dans les 2 mois suivant le début du traitement. Deux types de données très différentes sont disponibles : ➤➤ Au cours des essais cliniques visant à démontrer l’efficacité des anti-aromatases en traitement adjuvant du cancer du sein, la prévalence des douleurs varie de 5,4 % à 35,6 %, principalement parce qu’il n’y a aucune recherche systématique ni évaluation de la douleur. Seules les données musculo-squelettiques recueillies comme événements indésirables sont disponibles pour les 3 molécules commercialisées. Sous létrozole, 5,6 % d’arthrites, 21,3 % d’arthralgies et 11,8 % de myalgies sont rapportées pour respectivement 3,5 %, 16,6 % et 9,5 % Service de médecine interne et thérapeutique, Hôtel-Dieu, Paris. 1 2 Service de rhumatologie, hôpital de Hautepierre, Strasbourg. Service de rhumatologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil. 3 4 CEDR, Rouen. et cabinet de rhumatologie, Service de cancérologie, hôpital Saint-Antoine, Paris. 5 6 Centre de traitement et d’évaluation de la douleur, hôpital Saint-Antoine, Paris. La Lettre du Rhumatologue • N° 357 - décembre 2009 | 15 ONCO-RHUMATOLOGIE sous placebo, avec des différences statistiquement significatives pour tous ces items (3). Pour l’exémestane (4), 5,4 % d’arthralgies sont rapportées, tandis que l’on en constate 3,6 % sous tamoxifène, la différence étant donc statistiquement significative. Pour l’anastrozole, dans l’étude ATAC, à 68 mois, 35,6 % d’événements musculo-squelettiques, dont 10,6 % sévères et 2,1 % menant à l’arrêt du traitement, sont survenus sous anastrozole après un délai moyen de 13,9 mois (5). ➤➤ Dans les quelques études transversales et les études prospectives menées sur cette question, les fréquences des douleurs articulaires sont plus élevées : 47 % des cas dans une étude transversale avec questionnaire systématique (6) et entre 30 et 45,4 % dans 3 études prospectives (7-9) avec questionnaires rhumatologiques et échographie des mains. Ces douleurs articulaires ont débuté en moyenne après 1,6 mois de traitement, avec une EVA de douleur moyenne à 51 mm, allant dans 13 cas sur 100 jusqu’à un arrêt de traitement pour toxicité articulaire. Au total, la prévalence des manifestations articulaires survenant sous anti-aromatases se situe entre 30 et 45 % des cas, sans donnée comparative entre les différentes molécules à ce jour. Description des douleurs sous anti-aromatases Il existe un nombre croissant de descriptions de manifestations rhumatologiques douloureuses survenant sous anti-aromatases, mais les publications sont en majorité issues de la littérature cancérologique, principalement centrées sur les problèmes oncologiques, et la description des symptômes n’est pas toujours précise. Les douleurs sont rapportées dans 23 à 61 % des cas (6, 7, 9, 10), et apparaissent ou s’aggravent dans un délai de 8 semaines en moyenne (2 semaines à 19 mois) après le début des anti-aromatases (9-11). ➤➤ Les signes fonctionnels les plus fréquents (6-11) sont des arthralgies et myalgies accompagnées d’une sensation de raideur articulaire pouvant s’améliorer après des étirements, d’un dérouillage matinal et d’une impression de gonflement des doigts ; de localisation le plus souvent symétrique, elles touchent, par ordre décroissant, les mains (articulations interphalangiennes proximales et métacarpo-phalangiennes des doigts) et les poignets, les genoux, le rachis lombaire, les épaules et, plus rarement, le bassin et les hanches, les pieds et les 16 | La Lettre du Rhumatologue • N° 357 - décembre 2009 chevilles (6-8, 12, 13). Il existe parfois des synovites et des ténosynovites (7, 9, 14, 15), voire d’exceptionnelles polyarthrites évoluant vers une polyarthrite chronique d’allure rhumatoïde (16). Les analyses biologiques sont le plus souvent normales (7-9). Il existe également des tableaux douloureux diffus proches du syndrome fibromyalgique. ➤➤ Les diagnostics évoqués lors de ces atteintes rhumatologiques sont nombreux : arthrose (des genoux, des doigts, en particulier rhizarthrose), doigts à ressaut, canal carpien, bursite, trochantérite, tendinite (coiffe des rotateurs, poignets, coudes), ténosynovite ou syndrome fémoro-patellaire (7-9, 12, 15). ➤➤ La sévérité des symptômes ne conduit que rarement à l’arrêt du traitement par anti-aromatase : dans 2 à 5 % des cas pour l’étude ATAC (11), mais jusqu’à 20 % des patients pour d’autres auteurs (14). Le plus souvent, l’intensité est modérée ou moyenne, les atteintes sont observées surtout au début du traitement et peuvent céder après quelques semaines, en général après 3 à 18 mois d’anti-aromatase (5, 10). Facteurs de risque de survenue de douleurs articulaires liées à la prise d’anti-aromatase de 3e génération Peu d’études spécifiques ont été conduites pour tenter d’identifier d’éventuels facteurs de risque de survenue de complications rhumatologiques sous anti-aromatases. L’âge, la race, le mode de survenue de la ménopause (naturelle versus chirurgicale), l’ancienneté de la ménopause, le type d’anti-aromatase et la durée de traitement par anti-aromatase ne semblent pas être des facteurs de risque prouvés de la survenue de douleurs articulaires liées à la prise d’un antiaromatase de troisième génération (6). Des données sur le poids ont été publiées de façon contradictoire (6, 16). La prise préalable de tamoxifène ne paraît pas être un facteur de risque et pourrait même réduire le risque de survenue de manifestations rhumatologiques (6, 7, 10), contrairement à un traitement hormonal substitutif antérieur qui serait, pour certains, un facteur de risque majeur (17). De façon plus nette, une chimiothérapie préalable expose à un risque plus important de complications rhumatologiques, avec un délai d’apparition des symptômes plus court (18), en particulier après la prise de taxanes (6, 19). En revanche, la radiothérapie préalable ne serait pas un facteur de risque (17). ONCO-RHUMATOLOGIE Physiopathologie des douleurs ostéo-articulaires survenant sous anti-aromatases La physiopathologie précise des douleurs ostéoarticulaires induites par les anti-aromatases de troisième génération n’est pas précisément connue. Ces douleurs semblent être liées à un effet de classe, quelle que soit la molécule. Deux grands mécanismes physiopathologiques peuvent être identifiés ➤➤ Un phénomène général de diminution du seuil de la douleur par suppression de l’effet antinociceptif des estrogènes (chute de leur taux circulant). Les estrogènes ont sur le système nerveux central une action de modulation du système de la douleur : il existe un effet de renforcement du système opioïde (20, 21). Les estrogènes ont aussi une action sur les systèmes dopaminergique et sérotoninergique central (22, 23). La chute brutale du taux d’estrogènes provoquée par le traitement par anti-aromatase modifie donc le système de transmission du message douloureux et peut induire des douleurs diffuses. ➤ ➤ Un effet plus spécifique sur le cartilage par suppression de l’effet trophique que les estrogènes ont sur lui (lié à l’existence de récepteurs aux estrogènes dans le cartilage) [6] et une suppression de l’effet immunomodulateur de l’estradiol. Les douleurs articulaires sous anti-aromatase sont proches de celles observées lors de la diminution des taux circulants d’estrogènes (lors de la ménopause, lors de traitements par agoniste de la gonadolibérine [leuprolide], à l’arrêt de traitements hormonaux substitutifs [9, 20]) : c’est ce que l’on appelle le “rhumat isme de la ménopause”, avec ténosynovites confirmées par échographie (8, 9). ➤➤ Un effet inducteur de pathologies autoimmunes : les souris knock-out pour le gène de l’anti-aromatase présentent des signes de pathologie auto-immune lymphoproliférative (24), mais l’induction de pathologies auto-immunes chez les femmes traitées par anti-aromatases ayant développé des douleurs articulaires est controversée (8, 12, 16, 24). L’inhibition estrogénique pourrait par ailleurs favoriser localement, au niveau articulaire, la sécrétion de cytokines pro-inflammatoires (IL-6, anti-TNFα, IL-1β, IL-10) [12, 20]. Conduite pratique du traitement par anti-aromatases lors de la survenue de manifestations rhumatologiques Lors de l’apparition de douleurs sous anti-aromatases, il conviendra de faire une évaluation particulièrement approfondie du type de ces douleurs et des manifestations qui leur sont associées. Le premier élément consiste, bien sûr, à éliminer une pathologie évolutive néoplasique (métastases ?) ou inflammatoire rhumatologique. Dans ce contexte, l’avis spécialisé du cancérologue suivant la patiente et, éventuellement, d’un rhumatologue dans un deuxième temps sera nécessaire. Si l’on a éliminé toute pathologie néoplasique ou rhumatologique spécifique, on pourra évoquer le diagnostic de douleurs liées au traitement par anti-aromatase. Les conditions de l’arrêt du traitement par antiaromatase seront décidées d’un commun accord entre la patiente, son cancérologue et un rhumato logue. En présence de douleurs importantes ayant un retentissement majeur sur la qualité de vie, malgré une prise en charge médicamenteuse et non médicamenteuse, la question de l’arrêt du traitement par anti-aromatase se posera. Le traitement par anti-aromatase est habituellement prescrit pour une durée minimale de 3 à 5 ans. Si ce traitement est arrêté, il pourrait être repris 2 à 3 mois plus tard, soit avec la même molécule soit avec un autre anti-aromatase (changement d’un anti-aromatase non stéroïdien vers un stéroïdien, ou inversement). En effet, pour certains auteurs, le changement de molécules pourrait atténuer les symptômes (24). En fonction du risque de rechute évalué par l’oncologue, l’anti-aromatase pourra éventuellement être remplacé par du tamoxifène. Ainsi, lors de tout traitement par anti-aromatase, il importera d’expliquer aux patientes l’intérêt de le maintenir pendant une durée suffisante, en mentionnant ses objectifs, ses inconvénients éventuels et la prise en charge possible des complications susceptibles d’être observées. Approche non pharmacologique des douleurs sous anti-aromatases Abonnezvous en ligne ! Bulletin d’abonnement disponible page 41 www.edimark.fr L’approche non médicamenteuse des douleurs, qu’elles soient directement ou non liées aux anti-aromatases, est indispensable, et il faut faire La Lettre du Rhumatologue • N° 357 - décembre 2009 | 17 ONCO-RHUMATOLOGIE valoir aux patientes qu’elle peut être aussi efficace que les approches médicamenteuses. Plusieurs principes sont importants : ➤➤ prévoir des traitements physiques adaptés aux types de douleurs : application d’agents physiques froids ou chauds sur les articulations ou les zones douloureuses, stimulation physique, ultrasons, etc. ; ➤➤ prescrire de la kinésithérapie, indispensable pour éviter la désinsertion physique, avec proposition, en particulier, d’une kinésithérapie de reconditionnement musculaire ; ➤➤ proposer des orthèses nocturnes, notamment pour le pouce, en cas de douleurs inflammatoires touchant les extrémités ; ➤➤ conserver une activité physique avec, si besoin, prise d’un antalgique avant l’activité physique ; ➤➤ expliquer des techniques de relaxation, d’hypnose, voire proposer une approche psychothérapique dans le cas d’un contexte de stress ou d’anxiété important ; ➤➤ envisager des mesures sociales d’adaptation du travail et d’ergonomie dans le cas d’un retentissement psycho-social important. Approches pharmacologiques des douleurs sous anti-aromatases Les stratégies de prise en charge des douleurs rhumatologiques survenant sous anti-aromatases ne sont pas définies de façon consensuelle (19, 25, 26), mais des recommandations ont été proposées (18). Les traitements pharmacologiques seront décidés après une analyse précise de la sémiologie douloureuse, et le traitement devra être adapté à la durée et à l’intensité des symptômes, au besoin avec l’aide d’un rhumatologue. Aucun essai thérapeutique spécifique n’a été conduit pour étudier l’effet des traitements sur les manifestations rhumatologiques observées sous antiaromatase, mais on peut actuellement conseiller les approches suivantes : 18 | La Lettre du Rhumatologue • N° 357 - décembre 2009 ➤➤ les antalgiques de palier I ou II (dextropropoxyphène, codéine, tramadol) et les anti-inflammatoires peuvent être utilisés dans la plupart des douleurs, en respectant leurs précautions d’emploi habituelles. Dans l’étude ATAC, près de 90 % des patients ont eu recours à des AINS ; ➤➤ dans le cas de douleurs tendino-musculaires chroniques diffuses associées à des troubles du sommeil et à de la fatigue, des anti-épileptiques ou des antidépresseurs à visée antalgique peuvent être proposés ; ➤➤ dans le cas de douleurs articulaires inflammatoires, avec ténosynovites des mains, un traitement par faibles doses de corticoïdes pourra être envisagé : 5 à 10 mg au maximum de prednisone de façon transitoire, pendant au plus 4 semaines ; ➤➤ les anti-arthrosiques d’action symptomatique lente peuvent éventuellement être proposés si des lésions arthrosiques sont associées ; ➤➤ une ou plusieurs infiltrations de corticoïdes pourront être réalisées, ainsi que l’application topique d’AINS en cas de douleurs ou d’inflammation localisée ; ➤➤ les bisphosphonates, utilisés pour la prévention de l’ostéoporose liée aux anti-aromatases, pourraient également avoir des effets sur les douleurs articulaires (27-29). Conclusion Les manifestations rhumatologiques survenant sous anti-aromatases sont de mieux en mieux décrites et connues. La physiopathologie de ces atteintes est un champ expérimental qui permet d’analyser les liens entre le système hormonal, le système de la douleur et l’appareil locomoteur. De nombreuses recherches sont en cours. Il faut en priorité définir les approches thérapeutiques préventives et curatives efficaces afin de permettre aux patientes atteintes d’un cancer du sein de bénéficier au mieux du traitement par anti-aromatases, pendant 3 à 5 ans et avec la meilleure tolérance. ■ ONCO-RHUMATOLOGIE Références bibliographiques 1. http://cours-saint-paul.fr/10/recommandations/ texte-integral.pdf 2. Donnellan PP, Douglas SL, Cameron DA et al. Aromatase inhibitors and arthralgia. J Clin Oncol 2001;19:2767. 3. Goss PE, Ingle JN, Martino S et al. A randomized trial of letrozole in postmenopausal women after five years of tamoxifen therapy for early-stage breast cancer. 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