C A N A D I A N I N T E R N A T I O N A L L A W Y E R
Transcription
C A N A D I A N I N T E R N A T I O N A L L A W Y E R
2002 CANADIAN INTERNATIONAL LAWYER Vo. 5, No. 2 C A N A D I A N I N T E R N A T I O N A L L A W Y E R REVUE CANADIENNE DE DROIT INTERNATIONAL Vol. 5, No. 2 2002 IN THIS ISSUE AU PRÉSENT NUMÉRO ARTICLES ARTICLES Reform of Canadian and U.S. Corporate Governance Standards : Contrasts in Approach (Eden M. Oliver and Andrew J. MacDougall) What Canadians Need to Know About Changes to the United States Securities Law: The Sarbanes-Oxley Act and Initiative of the New York Stock Exchange, Nasdaq and the State of California (P. Blake Allen) Responses in Canada to the Sarbanes-Oxley Act of 2002 (Jeffrey J. Lowe) PRACTICE NOTES LA PRATIQUE EN BREF Trade Secrets and Choice of Law in Cross-Border Movement of Employees (John Koch) CASE COMMENTARY ANALYSE DE CAS U.S. Court of Appeals (9th Circuit) Practical Approach on Perfection of Securitie s Interests in Unregistered Copyrights: Guidelines for Canadian Courts? (Kiriakoula Hatzikiriakos) TREATIES TRAITÉS Multilateralism in International Trade Relations: Who Is More Committed Canada or the United States? (Ian A. Laird) L EGAL DEVELOPMENTS DÉVELOPPEMENTS JURIDIQUES Recent Developments in China’s TradeMark Law The Sarbanes-Oxley Act of 2002 (United States) Canadian Bar Association/Association du Barreau canadien Page 95 2002 CANADIAN INTERNATIONAL LAWYER Vo. 5, No. 2 ANALYSE DE CAS L’approche pratique de la Cour d’Appel des États-Unis (9th Circuit) sur la prise en garantie de sûretés portant sur des droits d’auteur non enregistrés : lignes directrices pour les tribunaux canadiens? Kiriakoula Hatzikiriakos* Dans notre ère de technologie de l’information, l’expansion de l’industrie fondée essentiellement sur les actifs de propriété intellectuelle a change le déroulement des transactions commerciales. L’évolution d’une économie fondée sur le « produit » à une économie fondée sur la « connaissance » a également révolutionné la pratique du droit commercial. Dans le contexte d’une transaction de financement, les prêteurs, qui traditionnellement transigeaient avec des entreprises propriétaires d’actifs physiques sont maintenant confrontés aux particularités de transactions financières impliquant des actifs de nature intangible et intellectuelle. Les défis légaux reliés au financement d’une entreprise formée essentiellement d’actifs de propriété intellectuelle sont intimement liés à la nature intangible et aux particularités de ces actifs. Par ailleurs, l’augmentation des transactions commerciales internationales devrait inciter les prêteurs à garder les yeux ouverts aux approches prises au-delà des frontières de leur propre pays. Ceci est particulièrement vrai dans le domaine d’une transaction financière fondée sur des actifs de propriété intellectuelle, à tout le moins au Canada et aux ÉtatsUnis, où les cadres législatifs relatifs à une telle transaction présentent plusieurs similarités et soulèvent des problématiques analogues. Que ce soit dans le forum américain ou, canadien, la publicité d’une sûreté sur des droits d’auteur résulte à une interaction des cadres législatifs des sûretés et du droit d’auteur. La question de la méthode appropriée de publicité d’une sûreté sur des droits d’auteur, et particulièrement dans le cas de droits d’auteur n’ayant pas fait l’objet d’enregistrement au bureau des droits d’auteur, a récemment été examiné par la Cour d’Appel des ÉtatsUnis (9th Circuit) dans la décision In re World Auxiliary Power Co. Un prêteur canadien et son conseiller légal engagés dans une transaction où l’emprunteur, propriétaire de droits d’auteur au Canada et aux États-Unis, les donne en garantie de remboursement du prêt, devraient prendre en considération l’analyse et la logique de cette décision américaine. Cet exercice devient encore plus pertinent vu les similitudes qui existent au niveau des cadres législatifs canadiens et américains concernés dans le contexte de sûretés prises sur des droits d’auteur, ainsi que l’absence de jurisprudence canadienne concernant leur interaction. Dans la décision World Auxiliary Power, la Cour d’Appel des États-Unis (9th Circuit) était confrontée à la problématique à savoir si le droit fédéral (Copyright Act) ou le droit étatique (Uniform Commercial Code) gouverne la question de la détermination des droits prioritaires de Canadian Bar Association/Association du Barreau canadien Page 95 2002 CANADIAN INTERNATIONAL LAWYER sûretés prises sur des droits d’auteur non enregistrés. Dans son raisonnement, la Cour a analysé les dispositions de la loi américaine sur le droit d’auteur (Copyright Act) et les dispositions de « step-back » du Uniform Commercial Code (ces dispositions établissent la priorité du droit fédéral lorsqu’il y a conflit entre le droit fédéral et étatique dans un domaine particulier). La Cour a conclu en décidant que la publicité et les droits prioritaires relatifs à des sûretés prises sur des droits d’auteur non enregistrés est gouverné par les dispositions du Uniform Commercial Code. Conséquemment, dans cette affaire, la banque qui avait publié sa sûreté sur les droits d’auteur au bureau de publicité des droits de l’État de Californie, selon l’Article 9 du Uniform Commercial Code, sans l’avoir publiée au bureau des droits d’auteur, avait procédé à une publication valide de sa sûreté et bénéficiait d’un droit prioritaire sur d’autres créanciers relativement aux droits d’auteur concernés. Outre son analyse législative méticuleuse des dispositions des lois relatives à la prise d’une sûreté sur des droits d’auteur, la Cour d’appel des États-Unis a adopté un raisonnement très pragmatique et à portée économique, car elle a tenu compte des intérêts du créancier et du débiteur Vo. 5, No. 2 engagés dans une telle transaction de sûretés impliquant des droits d’auteur. Elle a reconnu la valeur économique des droits d’auteur et a argué en faveur d’une lecture de la loi américaine sur le droit d’auteur qui mettrait en relief l’existence de cette valeur. L’approche réaliste adoptée par la Cour afin de clarifier que les règles de publicité et de priorité du Copyright Act s’appliquent seulement aux sûretés sur des droits d’auteur enregistrés a beaucoup de mérite. D’autre part, cette approche constitue un vrai effort de rapprocher de la réalité commerciale les lois qui interagissent dans le cadre de sûretés sur des droits d’auteur. Selon l’auteur, au Canada, et aux États-Unis, dans l’exécution d’une transaction impliquant la prise de sûretés sur des droits d’auteur, les régimes législatifs présentement en place ne réussissent pas à fournir les résultats clairs, certains et prévisibles souhaités par les parties à la transaction. World Auxiliary Power, ainsi que d’autres décisions antérieures, en sont des illustrations parfaites. Par contre, cette situation ne devrait pas perdurer trop longtemps. Elle devrait être remédiée afin de répondre aux demandes croissantes de financement des entreprises de haute technologie (i.e. compagnies de logiciel). World Auxiliary Power est certainement un pas dans la bonne direction. Kiriakoula Hatzikiriakos est avocate chez McMillan Binch Mendelsohn à Montréal, Québec. Elle pratique dans le domaine du droit bancaire et du financement et possède également de l’expérience dans les domaines de faillite et de l’insolvabilité. En juin 2002, elle a obtenu son diplôme de Maîtrise en Droit de l’Institut de Droit Comparé de l’Université McGill (Montréal). Sa thèse, intitulée « Financing the Intangible : Software as Collateral in the North American Context » aborde le thème des sûretés en matière de propriété intellectuelle (dans le contexte nord-américain), plus particulièrement en ce qui concerne le financement d’entreprises de développement de logiciels. Courriel : [email protected] Canadian Bar Association/Association du Barreau canadien Page 96
Documents pareils
Les sources de financement disponibles aux entreprises
d’un financement hypothécaire comprenant au moins un
immeuble en garantie. Nous discuterons, entre autres, des
principes fondamentaux de l’assurance titres, des critères
de souscription, de cer...