Autrefois N°08 - Juin 2015
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Autrefois N°08 - Juin 2015
OFFERT n°8 Lyon et le lyonnais ont une grande histoire. La voici... Première année JUIN 2015 VACHER EXÉCUTÉ Aux environs de Lyon Ce mois-ci TASSIN ...voir page 10 BESSENAY L’almanach 1760 Note de la rédaction : La retranscription de ce texte est originale. Elle est écrite en “Français classique” utilisé entre la renaissance et le XVIIIe siècle. Ce “Français classique” donnera naissance au “Français moderne” parlé depuis le XIXe siècle jusqu’à nos jours. Illustration de l’exécution de Joseph Vacher : Journal Autrefois ©2015 - Colin Tissot L’édition de l’almanach de Lyon, de 1760, offre la description des villes, bourgs, villages, seigneuries, fiefs, rivières et montagnes des provinces du lyonnais, du forez et du beaujolais. Voici ce que l’on peut trouver pour la commune de Bessenay. par Olivier Gros-Chevallier EDITO Chers lecteurs, L’exécution de Joseph Vacher le 31 décembre 1898 marque la fin de l’épopée extrêmement sanglante d’un homme âgé de 29 ans, responsable de ses actes, conscient du mal qu’il pouvait engendrer sur son prochain et qui a essayé de fuir ses responsabilités en tentant, avec l’aide de son avocat, de feindre la folie. Et si tout cela n’était pas la stricte vérité, et si tout cela n’était qu’un procès où le condamné est déjà condamné, et si tout cela n’était qu’une vaste mascarade judiciaire et policière qui craque sous la pression populaire qui n’attend qu’une chose : se débarrasser au plus vite de ce démon qui nous ressemble tant car tellement humain. Comme toujours les questions méritent d’être posées en profondeur, seule la hâte et le refus de l’introspection commune font prendre de mauvaises routes. Vous retrouverez, à ce titre, un excellent mémoire, qui nous a été confié par le Docteur Jean-Pierre Luauté, membre de la Société Française d’Histoire de la Médecine, au cœur de notre dossier. Bourg-en-Bresse note pittoresque et bien significative dans les groupes que l’on rencontre de toutes parts. Les conversations, il est inutile de le dire, roulent toutes sur l’événement du jour, et tout le monde exprime sa satisfaction de voir enfin arriver, pour le misérable, le jour du châtiment. EXÉCUTION DE VACHER AVANT L’EXÉCUTION Vacher, le sinistre tueur de bergers dont les crimes ont jeté l’épouvante dans un grand nombre de départements et dont l’arrestation, les aveux et le procès ont défrayé pendant si longtemps la chronique, a été exécuté ce matin, à sept heures, sans aucun incident. C’est au Champ-de-Mars que doit avoir lieu l’exécution. Le Champ-de-Mars est un assez vaste plateau quadrangulaire, situé en face de la caserne et bordé d’arbres dont les branches serviront tout à l’heure de refuge à une foule de gamins et de curieux. L’aspect, à la nuit, est sinistre, et le décor convient bien à la scène qui va se dérouler dans quelques instants. C’est là, d’ailleurs, qu’avait eu lieu la dernière exécution capitale faite à Bourg, il y a une trentaine d’années, celle de Blanc-Gonnet qui avait assassiné sa bienfaitrice pour la voler. Deibler et ses aides sont arrivés hier matin avec les bois de justice. Ils sont descendus à l’Hôtel de Genève, et, selon son habitude, le bourreau s’est enfermé chez lui et n’a plus bougé de la journée. Ce qui forme le gouvernement de Lyon, l’un des douze grands Gouvernemens(1) de France, étoit(2) autrefois habité par les Ségufiens(3), peuples célèbres dans les Gaules, auxquels les Romains laifferent leur liberté, même après les avoir vaincus ; Segufiani Liberi(4). Cette contrée qui fe diftinguoit alors par fon amour pour une prérogative toujours chère à l’humanité, mérite peut-être aujourd’hui encore plus d’éloges par fon attachement à fes maîtres. À la tenue des Etats du Royaume en 1614(5), le Gouvernement de Lyon comprenoit l’Auvergne, le Bourbonnois & une partie du Nivernois. Pour avoir été, au cours de ces six derniers mois, au coeur de ce morceau de vie datant d’un peu plus d’un siècle, je me permets d’avancer les quelques réflexions suivantes : Joseph Vacher a commis des atrocités insoutenables, c’est un fait ; le juge d’instruction Émile Fourquet, âgé de 36 ans lors de cette affaire, a fait montre d’un sang froid et d’un professionnalisme remarquables, il a tenté de véritablement comprendre l’homme, Joseph Vacher, au delà des forfaits immondes commis par ce dernier ; de nombreux experts et spécialistes ont rendu leur avis lors d’un procès retentissant ; malgré cela, il faut avouer que la question de la folie demeure, en tout cas pour moi. Mais alors, quand sommes-nous fous ? Est-ce que Vacher aurait pu connaître la rédemption au sein de l’humanité, tout en restant incarcéré ad vitam æternam ? Si oui, il n’était pas fou donc responsable ; si non, il aurait été enfermé à vie dans un asile de haute sécurité. Nous n’en aurons jamais le cœur net, la machine infernale de Louis Deibler a séparé la tête du corps à 7 h 02. … suite page 20 ...suite page 6 Bonne lecture 31 décembre 1898 L’ASPECT DE LA VILLE Lorsque nous arrivons à Bourg, la petite ville présente une animation extraordinaire. L’annonce de l’exécution de Vacher, publiée dès le matin par tous les journaux, a attiré en ville une foule de curieux, et, toute la journée, les trains n’ont cessé de déverser des voyageurs que la perspective d’assister aux derniers moments du terrible chemineau avait fait affluer de tous les points de la région. Les cafés et les hôtels regorgent de monde et les blouses des paysans bressans jettent une Autrefois n°8 La graphie de ce texte est fidèle à l’original. GOUVERNEMENT DE LYON 1 DU 1 AU 30 JUIN er -20% SUR TOUT LE MAGASIN DE NOMBREUX LOTS À GAGNER PAR TIRAGE AU SORT DU 1er JUIN AU 6 JUILLET • 1 NUIT EN RELAIS CHÂTEAU POUR 2 PERSONNES avec repas et petit déjeuner d’une valeur de 389 euros environ • DES SOLAIRES DE MARQUE Ray Ban, Lacoste, Polo Ralph Lauren, Ice Watch… • et de nombreux autres lots… Jeu gratuit sans obligation d’achat. Voir règlement complet et conditions en magasin Photos non contractuelles. CRAPONNE Lunettes de vue, solaires, lentilles 124, place Andrée Marie Perrin 04 78 57 38 19 Pour nous contacter [email protected] Tel. 06 42 85 69 99 Pour vous abonner ... C’est un journal mensuel Voir page, 28 Impression : Rotimpres est une collection historique éditée par Les Éditions Thiat[e] 69770 Chambost-Longessaigne Tél. 06 42 85 69 99 S.A.R.L. au capital de 6500 € RCS Lyon 790196836 Olivier Gros-Chevallier Directeur de la publication, Gérant Ont participé à ce numéro : Marie-France David-Chevallier, Alexandre Guingois, Colin Tissot Réalisation maquettes publicitaires : Annick Vermot ...C’est une page Facebook journal Autrefois Distribution : Adrexo Dépôt légal à parution ISSN 2417-4491 ...C’est un site Internet journalautrefois.fr Crédits photos : Fotolia.com - Olivier Gros-Chevallier - Gilles Champion La reproduction, même partielle, des articles, illustrations, photos et publicités parus dans le journal Autrefois est interdite, sauf autorisation écrite préalable de la direction. Sauf erreur typographique, les publicités sont passées sous la responsabilité des annonceurs. Source des chroniques : Lyon Républicain, Le Progrès, le Salut Public, L’Indépendant, Le Précurseur, Journal de Lyon et du midi Bibliothèque municipale de Lyon Part-Dieu ...C’est un blog journalautrefois.blogspot.fr Le journal et s o t o m o p x E rétro avec l’aimable participation du moto club Follis les seules motos ayant été fabriquées à C 09 au 1 Nataly F leurs artisan fleuriste Grézieu organisent s Craponne 13 juin Exposition à découvrir dans la galerie marchande E.Leclerc Grézieu-la-Varenne Chronique des campagnes ...suite de la page 1 Il comprend aujourd’hui feulement le Lyonnois, le Forez et le Beaujolois. Son étendue eft de vingt-cinq lieues(6) du midi au nord, & de feize lieues de l’orient à l’occident. Il eft confiné au nord par le Bourbonnois & la Bourgogne, à l’occident par l’Auvergne, au midi par le Vivarais & le Velay, & à l’orient par le Dauphiné, la Breffe et la Dombes. Le Rhône fépare le Lyonnois du Dauphiné ; & de l’autre côté de ce fleuve, la feule Paroiffe de la Guillotière eft du Gouvernement de Lyon. PROVINCE DE LYONNOIS Le Lyonnois eft la première Province du Gouvernement. Il eft borné au nord par le Beaujolois ; à l’occident & au midi, par le Forez ; & à l’orient par le Dauphiné, la Breffe, le FrancLyonnois & la Dombes. Son étendue du midi au nord, c’eft-à-dire, depuis St. Chaumond(7) jufqu’à la ville d’Oingt, eft de plus de dix lieues ; et de l’orient à l’occident, depuis Lyon jufqu’à la Bourdelière(8) fur le chemin de Feurs, d’environ fix lieues. Ses principales Villes font Lyon, St. Chaumond, Anfe, Condrieu, Charlieu, S. Symphorienle-Château(9) & Tarare. Le climat y eft tempéré & la terre affez fertile. BESSENAY Bourg & paroiffe dans le Lyonnois, diocèfe de Lyon, archiprêtré(10) de Courzieu, élection(11) de Lyon. Ce bourg eft fitué dans les confins de l’ancienne baronnie de Savigny, à 4 lieues(12) de Lyon ; il y a une place publique affez jolie ; on y tient 4 foires, le mercredi après Pâques, le 12 mai, le 17 août, & le 22 décembre. Les poids & les mefures font les mêmes qu’à Lyon ; il y a quelques tifferands ; la paroiffe eft arrofée par la Brévenne ; on y compte 700 communians(13), et on y cueille du vin et du bled(14). L’Églife eft sous le vocable de faint-Irénée. Le prieur(15) de Courzieu nomme à la cure, & partage la dîme(16) avec plufieurs autres feigneurs. Curé, 1759, M. Garel. Il y a à 300 pas du bourg une chapelle rurale, fous le vocable de faint-Irénée. La plus grande partie de cette paroiffe dépend de la justice du Mas(17), dans la paroiffe, et le refte dépend de la juftice de Chamouffet & de celles du chamarier(18) de Savigny, du prieur de Courzieu & du doyen de Lafnay; il y a un fief nommé le Jabert(19). POUR ALLER PLUS LOIN : Gouvernement et gouvernemens, le pluriel d’un certain nombre de mots avec une terminaison en “ent” se voit ôter la lettre “t”, d’où cette orthographe. (2) Il faut lire “était” en français moderne. (3) Tous les “s” du texte prennent la forme du “f”, il faut donc lire les Ségusiens, peuple celte de notre région. La capitale des Ségusiens était Feurs. (4) Segufiani Liberi : le peuple libre (5) 27 octobre 1614 : ouverture des États-Généraux de Paris, qui marquent l’échec définitif de la représentation nationale auprès de la monarchie. Aux États-Généraux, le président du bailliage d’Auvergne, Jean Savaron, (1) 6 mandaté par le Tiers État, décrit en présence du jeune roi la misère des ruraux de sa région. (6) Lieue : La lieue (de Paris) ou nouvelle lieue, était l’unité de mesure entre 1674 et 1793. Elle correspond à 3,898 kilomètres soit dans le texte : 97,45 kilomètres. (7) Saint-Chaumond, Saint-Chamond actuellement, dans la Loire. La ville de Saint-Chamond doit son nom à un évêque de Lyon (Saint Ennemond) et à une évolution de son nom mais pas de Saint-Chaumond, il doit donc s’agir d’une erreur typographique. (8) La Bourdelière, lieu-dit de Saint-Laurent-de-Chamousset. (9) Saint-Symphorien-le-Château, ancien nom de Saint-Symphorien-sur-Coise. (10) Archiprêtré : Partie d’un diocèse gérée par un archiprêtre ; dans l’Église catholique, archiprêtre est un titre honorifique attribué à un prêtre, en général le curé d’une église importante, de l’église principale d’une ville ou d’un ensemble de paroisses, ou encore d’une cathédrale ou une basilique (11) Élection : En 1760, nous sommes sous l’Ancien Régime, “l’élection’’ (aussi appelée pays d’élection) est une subdivision, en matière fiscale et financière, d’une “généralité’’, une “généralité’’ étant une circonscription administrative. Dans le cas de Chaponost, les décisions, quant à la répartition des impôts au niveau local, se prenaient avec l’aide des élus, en relation avec le représentant du gouvernement royal ou avec l’intendant de Lyon. Ces représentants du gouvernement royal étaient élus par les États généraux, d’où le nom : élection. (12) Quatre lieues : Environ seize kilomètres. (13) Communians : Les communes françaises sont nées à la Révolution. Auparavant, on parlait de paroisses dans lesquelles habitaient des communiants. Communiant : subst. Celui qui communie. Il y a eu tant de communians à Pâques dans telle Paroisse, tant de communians à Noël. Il signifie aussi, Ceux qui sont capables de communier, en âge de pouvoir communier. Il y a tel nombre de communians dans cette Paroisse (source : Guichet du savoir / Dictionnaire de L’Académie française, 4th Édition (1762)) Bled : Ensemble de céréales. Le statut de prieur est une dignité administrative et hiérarchique au sein d’une communauté religieuse chrétienne. Le prieur remplace l’abbé, en cas d’absence; il n’est pas comme l’abbé, nommé à vie, et peut même redevenir simple moine. (Wikipédia) (16) La dîme ou dime (du latin decima, dixième) est une contribution (10%), habituellement en soutien d’une œuvre chrétienne. (17) En date du 6 mai 889, le cartuaire de Savigny mentionne le village de Bessenay et pendant longtemps le village dépendra de cette Abbaye. A cette même époque, Bessenay fut aussi le chef lieu d’une justice seigneuriale dont le seigneur résidait au château du Mas.(Source : Mairie de Bessenay) (18) Chamarier : Dignité ecclésiastique à Lyon. (19) Le Jabert : Actuellement un lieu-dit, à l’extrême sud de Bessenay, à côté de la Giraudière. (20) Définition des titres honorifiques : Abbé Commendataire : Séculier dont le bénéfice a été donné par le roi pour une abbaye régulière avec permission de disposer des fonds. Juge : Le juge seigneurial est d’abord le représentant officiel du seigneur et préside, à ce titre, toutes les réunions d’habitants. Comme officier judiciaire, il est juge unique, chargé, par conséquent, de juger mais aussi d’instruire les affaires : il rend des sentences et des ordonnances, préside aux enquêtes civiles et criminelles, aux conseils de famille et édicte même des règlements de police ; Procureur fiscal : Dans une seigneurie, le (14) (15) propriétaire noble confie son administration à un intendant qui est en charge des recettes, des dépenses et de la comptabilité. Ce rôle est souvent dévolu au procureur fiscal, l’équivalent du percepteur de nos jours ; Greffier : Il est à la fois le secrétaire et l’archiviste de la justice seigneuriale. Il rédige les jugements, il les expédie aux parties, il dresse le procès-verbal des interrogatoires, il procède aux inventaires et aux ventes des biens mobiliers, à la poursuite des successions vacantes. Lieutenant : Il est le responsable du maintien de l’ordre dans une ville. Source : Description du Gouvernement de Lyon (Extraite de l’Almanach de Lyon de 1760) [Attribuée à Lemoine, archiviste du Chapître de Lyon, par M. Péricaud ainé]. Bibliothèque municipale de Lyon - Cote 45266 Craponne XXe siècle Follis, une famille de passionnés La marque Follis, du nom de son créateur, prend naissance de l’autre côté des Alpes dans le village d’Alpignano près de Turin, en Italie. En effet, Joseph Follis, ouvrier chez FIAT dans le secteur du vélo, fonde sa propre affaire en 1903, en fabriquant des cadres et des bicyclettes sous la marque J. Follis. Durant les années 20, les Italiens traversent en grand nombre la frontière pour venir travailler dans les départements français proches de l’Italie. Joseph s’installe donc à Lyon dans le 3e arrondissement; il travaille chez un fabricant de cycles et conçoit, en parallèle, des cadres de vélos de course de très bonne qualité qu’il brase au fond de son jardin. Son fils, François, bien que très jeune, travaille avec lui et porte beaucoup d’intérêt aux cycles. Les établissements Follis s’installent alors 44 rue du Dauphiné puis du 10 au 16 rue Danton à Lyon, dans leurs propres murs. Pendant la 2e Guerre Mondiale, François Follis prend la direction de la Société et l’oriente vers une industrialisation de plus en plus importante qui la conduira assez rapidement à devenir la plus grosse production Lyonnaise de cycles. La gamme couvre alors tous les besoins, de la bicyclette très bon marché à la machine de très haute qualité et au Tandem. En 1947, Joseph décède d’un accident de moto au guidon de sa machine personnelle de la marque Dollard. Tout de suite après la seconde guerre, il n’y Joseph Follis - Mont Verdun - 1956 - Coll. Privée Follis a qu’un pas entre le vélo et le vélomoteur et la marque va se laisser séduire par l’aventure motocycliste. Il y a, à cette époque, une très forte demande de deux roues pour les jeunes. Les bâtiments de la rue Danton sont trop petits. En 1950, François Follis achète un terrain à Craponne pour y construire l’usine destinée à sa nouvelle ambition : devenir un véritable constructeur de motocyclettes de façon industrielle. Cette nouvelle unité sera uniquement réservée à la construction de cyclomoteurs et de motocyclettes, les vélos resteront rue Danton. Au plus fort des années 50 et à l’âge de 33 ans, François est à la tête de l’usine de Craponne qui emploie jusqu’à 250 ouvriers et culmine avec une production de 100 motorisés par jour. Marcel Follis, frère de François, crée sa propre affaire dans ces années-là, en prenant la suite des Cycles FIOL, dont la fabrication de porte-bagages est la grande spécialité. Il s’installe à Oullins. Les frères Follis, François et Marcel, fils de Joseph, ont donc réussi leur reconversion. Le fils aîné de François, qui porte le même prénom que son grand-père, est dessinateur à l’usine, c’est un visionnaire. C’est lui qui crée les modèles des motos Gnome & Rhône construites chez Follis, par exemple les R4D, R4F et R4S. Elles sortent aussi sous la marque Follis, toujours équipées d’un moteur Gnome mais avec une dénomination différente. Il dessine et réalise pour son petit frère Louis la première moto de sport de 49cc à moteur Sachs et équipée de pédales rendues obligatoires par la loi des cyclomoteurs de 49cc. Joseph ne supporte pas que son jeune frère circule en cyclomoteur. Cette machine très fine, légère, épurée est à l’image de tout ce qui se construit chez Follis. Joseph Follis ne se contente pas de concevoir des machines, il construit aussi des prototypes, les essaye et participe même à des courses en parallèle avec des pilotes officiels Follis de l’époque. Les grandes marques nationales de motos eurent de grandes craintes en voyant le mariage réussi de Follis avec Gnome & Rhône. Grâce à une usine moderne, équipée d’une chaîne d’émaillage (peinture) mais aussi de montage et d’emballlage car une grosse production est destinée à l’export, la gamme Follis, au milieu des années 50, est très complète, même si ce constructeur se limite à la fabrication des parties cycles et monte sur les cyclomoteurs des moteurs Lavalette, Marquet, VAP... et sur les motos, des moteurs Ydral, Gnome & Rhône, JLO, Sachs, NSU, Ultima, AMC et même Chaise. Pour épauler Joseph, l’ingénieur Hongrois Meriath dessine certains cyclomoteurs; il est à l’origine d’une partie de la série des machines Follis, ainsi que du très beau prototype V35 dont le cadre est en aluminium coulé et le moteur un Ydral horizontal. Ces motos simples, légères et épurées sont à l’image des cycles et de toutes les fabrications futures. À partir de 1951, c’est l’apogée de la société qui, avec pas moins de 250 employés, produit 600 vélos et 2000 motos de différentes cylindrées par mois, distribués par 200 agences et 3500 points de vente en France. Follis est le 4e constructeur Français derrière Peugeot, Motobécane et Terrot. Les vélos restent de fabrication urbaine tandis que l’usine de Craponne, qui tourne à plein régime, est réservée à la gamme d’engins motorisés qui s’étend du vélomoteur à la moto. En 1955, lors du 53e “Paris-Roubaix”, la société Follis voit sa consécration dans le vélo avec la victoire de Jean Forestier dans la boue de “l’Enfer du Nord” devant Coppi, Bobet et Gauthier. Par ailleurs, la victoire d’une moto Follis 175 cm3 au grand rallye “Lyon-Charbonnières” de l’époque, vient parachever le tableau de chasse. Mais avec la guerre d’Algérie, la mécanique Autrefois n°8 E G A K C O T S DE X U A V A R T AVANT n i u j e d s i o m e l Tout SUR • GÉRANIUMS • IMPATIENS • PÉTUNIAS • . • BÉGONIAS • SURFINIAS • VERVEINES • Au temple des Lilas HORTICULTRICE • PLANTS DE FLEURS ET DE LÉGUMES 181, Route du Pont du Chêne BRINDAS - Tél : 04 78 45 04 65 [email protected] Lundi - Samedi 9.00-12.00 • 14.00-18.30 Dimanche 9.00-12.00 Chronique des campagnes “se grippe” et l’activité des motocycles tout d’abord, est définitivement interrompue en 1959. Comme pour la majorité des marques françaises, la branche moto chez Follis disparaît début 1960, suite à la guerre d’Algérie qui provoque, en quelques semaines, l’annulation des commandes par les jeunes appelés. C’est aussi le cas de Joseph qui quitte l’usine pour 36 mois de service militaire en Algérie. Il revient pour déménager l’usine de Craponne. Celle-ci est alors vendue à Teppaz, une autre société qui a marqué cette époque. François se retranche dans son usine de la rue Danton où se fabriquent toujours les vélos, sa vraie passion. Par ailleurs, avec la démocratisation des voitures, les vélos ne trouvent plus autant de clients. “…il devenait ridicule de se promener à vélo, quand les premiers jeunes pouvaient désormais rouler en automobile…” Joseph reste à Craponne où il monte son premier atelier de mécanique; la tête toujours pleine d’idées, il va mettre au point une fabrication de Karts en kit de 50 et 100 cm3 à moteur Lavalette et Ydral; il est précurseur en la matière. Son frère Louis se retranche avec son père François, à Lyon, pour lancer une société qui importera d’Italie et diffusera des machines pour la transformation des métaux essentiellement destinés au Cycle. Joseph produira les outillages de ces machines. Jusqu’en 1970, pour faire le “dos rond”, face à une conjoncture très difficile pour tous les fabricants de cycles, Follis va satisfaire à la demande du moment en réalisant des bicyclettes bas de gamme. C’est la fin d’une époque. Entre 1970 et 1972, avec un net regain d’intérêt du marché américain pour des randonneurs avertis, une référence en termes de sérieux et de qualité de la fabrication. Les cycles Follis fermeront leurs portes définitivement en 2007 après plus de cent ans au service du cycle. Joseph, au début des années 70, passionné de mécanique et de course automobile, lancera la fabrication d’une monoplace de catégorie Formule Libre (F3) équipée d’un moteur de 1300cc Gordini destinée à la course de côte, puis une Barquette équipée d’un moteur V12 Ferrari tiré de la célèbre 250 GTE 2+2 de 1960. Elle sont très performantes en matière de châssis et de suspensions mais la mécanique Ferrari n’est pas adaptée à la course de côte. Il n’y aura donc que deux prototypes. Au début des années 80, François visionnaire construira les tout premiers V.T.T; l’idée vient des USA, ils s’appellent Mountain Bike. Joseph n’y croit pas beaucoup et pourtant cette nouvelle variété de cycles va ouvrir un marché qui fera, à nouveau, exploser les ventes de vélos en France. François le visionnaire est détenteur de nombreux brevets d’invention; il a toujours voulu faire de ses entreprises un véritable nid d’affaires dans lequel chaque membre de sa famille pouvait trouver sa place. C’est une véritable holding du cycle que François a créée. Une société achetait la matière première en Italie, une autre importait les machines outils pour transformer cette matière, une troisième fabriquait les outillages permettant de transformer la matière et enfin, en bout de chaîne, la société des cycles Follis fabriquait des cycles et des tandems destinés en partie au marché Américain en plein essor. François Follis, après avoir voué toute sa vie au service du cycle, s’est éteint en février 1986. À la campagne Dimanche 25 février 1844 Fermeture de la chasse Un arrêté de M. le préfet du Rhône fixe au 10 mars prochain la clôture de la chasse. Givors Mercred i 21 mars 1888 Accident François Follis - Moto Dollar - Coll. Privée Follis la petite reine, de nouvelles opportunités s’ouvrent mais très vite la production du sud-est asiatique emporte le marché. En 1973, la fille de François, Myriam Follis et son mari, Jean-Claude Chollet, reprennent définitivement l’entreprise de cycles qui fabrique de très beaux vélos de course et de randonnées, dans les aciers les plus nobles du marché mais aussi des tandems pour lesquels ils remporteront pendant plusieurs années consécutives le titre de champion du monde des constructeurs. Ils réalisent une modeste production de cycles et de tandems, fabriqués selon des critères de qualité et de fiabilité toujours très appréciés des passionnés amoureux de belles machines relativement classiques. De nombreux tandems sont exportés vers les états-Unis d’Amérique et, contrairement à François, Jean-Claude et Myriam ont pour objectif la satisfaction et le plaisir plutôt que la production de masse. De nos jours, la Maison Follis reste, dans le monde 8 Hier soir, à 2 heures, un vieillard âgé de 84 ans, habitant Grigny, traversait le Gier sur une planche située derrière l’atelier de Fives-Lille, lorsqu’il perdit l’équilibre et tomba dans la rivière. Le Gier qui roule furieusement ses eaux à cet endroit, entraînait le vieillard sans qu’il puisse prendre pied, lorsqu’un homme témoin de l’accident put l’amener à bord en saisissant une canne que le veillard avait gardée à la main. C’est la quatrième fois que pareille chose arrive en cet endroit depuis une dizaine de jours. Givors Mercedi 11 janvier 1826 Assassinats en série Il paraît qu’une bande de malfaiteurs désole nos environs. Dernièrement trois personnes ont été assassinées sur la route de Rive-de-Gier à Givors. Un habitant de Lyon a été attaqué sur cette même route par trois individus ; mais doué d’une force peu commune, il s’est échappé des mains de ces brigands malgré deux coups de couteau qu’ils lui avaient donnés. Il s’est traîné jusqu’à l’auberge de la Maison-Neuve. Un autre voyageur, parti de Lyon depuis quinze jours, n’a pas donné de ses nouvelles, quoique son voyage ne dût pas être de long cours. Inquiétés par ce silence, ses parents ont envoyé inutilement plusieurs personnes sur ses traces. Il avait aussi suivi la route de Rivede-Gier. On attribue ces actes criminels à des malheureux désespérés par le manque d’ouvrage. Brignais Dimanche 22 janvier 1826 Meurtre Un voyageur a été volé et assassiné avec une arme à feu sur la route de Lyon à St.-Etienne près de Brignais. Des charbonniers accourus au bruit de la détonation, se sont emparés des deux assassins qu’ils ont livrés à la justice. Réclame 1888 Le véritable Rob Lechaux Beaucoup de gens se suicident, chaque jour, sans faire usage d’arme à feu ni de poison : ils se laissent seulement mourir… On a de temps en temps des troubles de la digestion, des tristesses indéfinissables, des bouffées de chaleur, des éblouissements, mais cela passe rapidement et on se figure être bien portant. Cependant, un jour, la maladie vous terrasse brusquement. Pourquoi ? Parce que le sang était un peu vicié, âcre ou trop faible pour remplir son rôle dans l’économie. Tout cela serait évité si l’on savait faire usage en temps voulu du véritable Rob Lechaux, préparé par M. Lechaux, pharmacien à Bordeaux… Cet excellent tonique, aussi agréable qu’efficace, régularise les fonctions digestives, dissipe les ballonnements du ventre, donne à l’homme la santé, la joie, la gaîté, parce qu’il assainit et régénère le sang, dans lequel tous les organes puisent les éléments nécessaires à leur bon fonctionnement. Tout cela est expliqué dans une petite étude fort intéressante (44e édition), sur la régénération du sang, que M. Lechaux envoie gracieusement à ceux qui la demandent. Il expédie aussi franco 3 flacons pour 12 francs et 6 flacons contre 21 francs, mandat. Monts du lyonnais Mercredi 8 mars 1826 Mines Les montagnes de notre département renferment une grande quantité de minéraux qui auraient dû depuis longtemps, attirer l’attention des savants et des minéralogistes, outre les mines de Chessy et de Saint-Bel, si belles et si productives, tous les jours, on en signale de nouvelles, qui ne peuvent qu’accroître les richesses de notre département, et le rendre plus remarquable. Déjà nous avons fait connaître la découverte faite près des aqueducs de Chaponost d’une mine de plomb sulfuré dont l’existence était indiquée par un large filon de baryte sulfaté. Aujourd’hui nous devons en signaler une nouvelle, de plomb sulfuré argentifère, dont M. Maurice-Ange de Marnas, avocat à Lyon, a demandé la concession à M. le préfet. Elle est située sur les communes de Propières, Poule, Chenelette et Claveisole. Grâces soient rendues aux propriétaires qui consentent à faire quelques sacrifices, pour arracher aux entrailles de la terre les trésors qu’elle recèle ! Leurs heureuses spéculations, en faisant leur bien particulier font aussi le bien général. Givors Lundi 12 mars 1888 Crue Pendant cette nuit, le Rhône a crû subitement de plus de 1m50 ; Il continue aujourd’hui son mouvement ascensionnel, bien que plus lentement. Un voiturier qui, hier soir, avait laissé deux de ses tombereaux chargés de cailloux sur le bord du Rhône; ce matin, ceux-ci étaient couverts d’eau jusqu’aux trois quarts de leur hauteur, et ils sont maintenant entièrement submergés. Rive-de-Gier Mercredi 8 mars 1826 Incendie dans une mine Une mine de bouille à Rive-de-Gier vient de s’enflammer. Sept ou huit ouvriers qui y travaillaient ont été victimes de cet accident. Les propriétaires de nos mines attendrontils de nouveaux malheurs pour adopter les lampes à la Davy(1), au moyen desquelles le gaz consumé à mesure qu’il se dégage ne peut plus causer de détonations dangereuses ? POUR ALLER PLUS LOIN : Lame Davy : La lampe Davy est une lampe à combustible dont la flamme est entourée d’un grillage fin. Sans ce grillage, la flamme aurait pu enflammer les gaz de la mine, ou les poussières (coup de grisou ou coup de poussière). En effet, les flammes ne traversent pas les grillages fins. Le métal absorbe la chaleur de la flamme. Ainsi refroidie à proximité du grillage, la flamme ne peut pas le traverser.(Wikipedia) (1) Autrefois, tous les mois dans les boîtes aux lettres et en dépôt dans les établissements et commerces de bonne tenue de Lyon-ouest et du pays lyonnais Autrefois n°8 Chronique des campagnes de Craponne ; la route et le pont construits sous Louis XVI : enfin la route rectifiée et le pont actuel, d’où l’on a une fort belle échappée sur le vallon de Francheville que traverse le viaduc du chemin de fer. Cet endroit a été longtemps un des passages redoutés des voyageurs. Il fallut même y établir un poste permanent de gendarmes, et la maison qui s’élève au bord de la vieille route, sur la gauche du ruisseau, est encore appelée “la Gendarmerie”. AUX ENVIRONS DE LYON 1892 TASSIN Tassin et Charbonnières sont limitrophes ; naguère, les deux ne formaient même qu’une paroisse. Il n’est, cependant, pas possible d’imaginer des territoires ayant, de l’un à l’autre, moins de moyens directs de communication. Notez que la nature, en faisant couler une petite rivière de Charbonnières à Tassin, avait bénévolement indiqué le tracé d’une route courte et plane, qui, au surplus, aurait beaucoup facilité la circulation des voitures entre Lyon et l’établissement des eaux. Mais les intéressés se Ancienne église de Tassin sont obstinés à fermer les yeux, et le chemin de fer seul a eu l’idée d’utiliser cette indication. Placé en dehors des grandes routes, isolé de Charbonnières, Tassin était connu de quelques chercheurs, lorsque le chemin de fer y plaça une station. Je vous promets qu’il se dédommage bien de l’abandon séculaire où il était laissé ! La gare est une des plus fréquentées du tronçon ; les trains sont nombreux et, le dimanche surtout, une foison de voyageurs, à chaque arrivée, remplit les chemins. “À Tassin, entendais-je dire à un paysan de Sainte-Consorce, ébahi de 10 ce mouvement, on croirait toujours que le monde sortent(sic) de la messe”. Tous ces arrivants ne restent pas à Tassin : le petit bourg ne suffirait pas à les recevoir. Au bout de dix minutes, ils se sont éparpillés, se dirigeant, qui vers Saint-Genis-les-Ollières, le Tabagnon ou le Chapoly, qui vers le Méridien et la partie haute de Charbonnières. D’ailleurs, Tassin lui même n’est plus dans Tassin. Depuis qu’un décret lui annexa la Demi-Lune, l’ancienne commune est dans la situation où se trouverait la Belgique, si on lui annexait la France. Le sol, fait d’une roche granitique, que les glaciers, aux âges préhistoriques, ont recouvert d’une boue mêlée de cailloux, était resté, presque en entier, à l’état de bois et de broussailles. Ce sont les grands travaux de voirie du siècle dernier, l’ouverture des nouvelles routes de Paris par le Bourbonnais et de Bordeaux(1), qui ont déterminé le défrichement de ces terrains. La plaine s’est peu à peu couverte d’habitations. Au point de jonction de ces deux voies, l’agglomération de la Demi-Lune, dont trois communes, Lyon, Écully et Tassin, se partagent les maisons, est en passe de devenir une petite ville. Mais pourquoi “Demi-Lune”, puisque la place est circulaire ? Voilà de quoi nous rendre indulgents pour les étymologistes que nous accusons parfois de forcer le sens des mots. Il se forme aussi un groupe appelé à prendre quelque importance, dit l’Étoile d’Alaï, aux abords du pont - ou plutôt des ponts du même nom-. Car nos ingénieurs, désireux d’atténuer la double pente que subit la route de Bordeaux, dans la traversée du vallon d’Alaï, ont établi, en amont de l’ancien pont, un viaduc supprimant la moitié de la côte. L’endroit a ceci de particulier, de présenter, intacts et juxtaposés les uns aux autres, trois tracés de route, correspondant à diverses époques : le vieux chemin de fer, par lequel on franchit l’eau à gué - Alaï, à l’aye, vers l’eau - qui n’est autre que l’ancienne voie d’Aquitaine et qui passe auprès du Tourillon J’ai risqué plus haut, pour Alaï, une étymologie qui ne sera pas admise par tout le monde. Mon savant confrère, Nizier du Puitspelu(2), indique le nom de l’alisier, qui, en patois, se dirait alaï : ce serait donc le pont des alisiers. Tassin est une des rares communes, situées dans le rayon nord-ouest de Lyon, qui n’aient pris leur nom ni d’un saint, ni d’un personnage latin. Les romanistes à outrance ont voulu, il est vrai, le dériver de stationarii, soldats formants, d’après Menestrier, la garde permanente du commandant romain, et rattacher l’origine du village au camp de Marc-Antoine. Mais une récente étude de M. Philippon montre la parenté évidente qu’à Tassin avec les nombreux Tesson, Teyssonnière, Tassenière, Tassigny. Il faut chercher l’étymologie commune de ces noms de lieux dans Taxoneriæ, tannières à blaireaux, à taissons. Les deux mots taisson et taissonnière ont, du reste, obtenu droit de cité dans le dictionnaire de Littré. Tassin faisait partie du comté de Lyon et, à ce titre, était la résidence d’un chanoine mansionnaire. Une ferme, située sur l’ancien chemin qui descend du village, pour se diriger vers Saint-Genis, porte encore, sur le cadastre, le nom de la “Mansion”. Tassin était le siège de la paroisse dont Charbonnières formait une parcelle. Il ne reste, de l’ancienne église, que la tour carrée, couverte d’un toit à quatre pentes, selon le type usité dans le Lyonnais. La nouvelle église, romane, sans aucun compromis avec le prétendu gothique à la mode, dresse sa flèche de pierre, qu’on prendrait - n’était la couleur des matériaux - pour une œuvre des temps passés, tant le style en est sobre et pur. Clair Tisseur fecit(3). C’est au delà du bourg qu’il faut chercher le Tassin de la villégiature et de la promenade, dans les ravins boisés, le long des ruisseaux pleins de rocs moussus. Les bords du Ratier, qui descend de Saint-Genis, sont particulièrement fréquentés, en semaine, par les peintres ; le dimanche, par les dîneurs, dont on retrouve les garde-manger sous forme de journaux froissés. À la première heure, vous y verrez même des baigneurs et des pêcheurs à la ligne. Si l’eau trouble est réellement favorable à la pêche, la présence de ces derniers s’explique ; mais celle des baigneurs ? Enfin, je ne discuterai pas sur le plaisir des uns ni des autres. J’ai moi-même - il y a bel âge de cela ! - voulu tâter de la pêche à la ligne, mais ma vocation n’eut pas durée. J’avais d’abord essayé des épingles recourbées, sans obtenir rien de bon ; le poisson se dérobait d’un bon bien compris. Enfin, je me procurai des hameçons. Du premier coup, je sens que ça mord. Je tire vivement et envoie ma proie sur le gravier. Horreur ! mon poisson se met à courir, entraînant la ligne que j’ai lâchée avec effroi. J’avais pêché une salamandre ! Cet exploit de mon enfance avait lieu dans la rivière de Charbonnières, qui, grossie de maints ruisseaux, vient justement s’adjoindre, en dernier, le Ratier, en bas de Tassin, pour aller se perdre dans l’Yzeron, vers Francheville. Tout ce canton, fleurant bon la prairie, les bruyères et les bois, est hérissé de maisons, grandes ou petites, embusquées dans les arbres. C’est Tibur, à trente minutes de Lyon. (Source : Aux environs de Lyon - Monsieur Josse - Librairie Dizain et Richard - 1892 - Cote 6900 ZO BLE - Bibliothèque de Lyon Part-Dieu) POUR ALLER PLUS LOIN : La Demi-Lune : au croisement des routes nationales de Paris par le Bourbonnais (Ex Nationale 7) et la route de Bordeaux par Clermont-Ferrand (Ex Nationale 89). (2) Nizier du Puitspelu : Clair Tisseur (27 janvier 1827–30 septembre 1896), plus connu sous le pseudonyme de Nizier du Puitspelu, est un écrivain et architecte français natif de Sainte-Foy-lès-Lyon, dans le département du Rhône, en France. (3) Fecit : Troisième personne du singulier du parfait de “facio” qui veut dire faire, donc Clair Tisseur(2) a fait (en tant qu’architecte). (1) Les ponts d’Alaï - 1892 - Aux environs de Lyon - Cote 6900 ZO BLE Autrefois n°8 Camille* - 20 ans - Craponne Tous les mois, je lis Autrefois * Cette photo n’est pas un montage. Les personnes et les textes représentent des situations réelles. Passionnant tout simplement Les communes voisines de Lyon Collonges Dimanche 18 mars 1888 Accident au tunnel de Collonges Le nommé Brazzy, ouvrier maçon travaillant au tunnel du chemin de fer de St-Clair à Collonges, a eu la jambe fracturée par un convoi de déblai. Après un pansement fait par le médecin de la Compagnie, le blessé a été transporté à l’hôpital de la Croix-Rousse. le danger comme écarté. La pompe à vapeur n’eut donc pas à fonctionner et repartit. Elle était à peine sur le quai qu’un nouveau cri d’alarme se fit entendre. Un épais rideau de flammes venait d’illuminer tout le troisième étage, occupé par MM. Lanier, mécanicien au P.-L.-M., et Forest, chef de train; on dut mettre de nouveau une pompe en batterie pour éteindre ce second incendie. A une heure ½, les pompes se retiraient. Les dégâts, couverts par des assurances, notamment la Compagnie du Phénix, sont évalués à 16,000 francs(1) environ. Les causes de l’incendie paraissent accidentelles. L’immeuble appartient à Mme Peronnin. Mme Veuve Cosonna devait vendre son fonds aujourd’hui même. La pauvre femme est désespérée de ce douloureux contre-temps. POUR ALLER PLUS LOIN : Si l’on tient compte des différentes variations de l’inflation et des monnaies entre 1888 et 2014, la somme de 16 000 francs correspond de nos jours à 43 680 euros. (1) La Mulatière Jeudi 22 mars 1888 Bateau en Détresse Le bateau Méditerranée, de la Compagnie Génerale de Navigation, descendait la Saône hier, allant prendre un chargement à Beaucaire. Arrivé sous le pont de la Mulatière, une conduite à vapeur éclata, produisant un bruit épouvantable, qui mit le quartier en émoi. La machine ne pouvant plus fonctionner, le bateau s’en alla à la dérive et vint heurter l’avant contre la digue du barrage de la Mulatière. La coque fut trouée; les grosses barres de fer, ainsi que les palettes formant la roue gauche, furent littéralement broyées. Aussitôt les secours arrivèrent, et on put jeter l’ancre devant le quai de la Mulatière. Vaise Vendredi 23 mars 1888 Incendie Un violent incendie s’est déclaré, hier soir, vers 11 heures, dans la maison portant le n° 34 de la rue de Paris, tout près de la gare de Vaise. Mme Ve Cosonna, propriétaire d’une épicerie-restaurant, au rez-de-chaussée, était au lit lorsque soudain elle entendit sa bonne qui l’appelait. Une épaisse fumée remplissait la chambre et dans le magasin on entendait les crépitements de l’incendie… Affolée, Mme Cosonna se vêtit à la hâte et courut dans l’allée, frappant contre la porte du magasin voisin occupé par M. Gauthier, serrurier. M. Gauthier se leva et essaya à son tour de pénétrer dans l’épicerie. A ce moment, une épaisse colonne de flammes et de fumée sortait de la devanture. M. Gauthier cria : Au feu ! au feu ! et alla en toute hâte prévenir les pompiers de la 5e compagnie. La pompe de la gare et celles de Vaise et de Serin furent rapidement mises en batterie sous les ordres du capitaine Ponchon, et l’incendie fut vigoureusement attaqué. Déjà le feu avait gagné le plancher du premier étage, où se trouvent les appartements de MM. Vidal, chef monteur au chemin de fer, et Leblanc, mécanicien. On put heureusement circonscrire le feu à cet endroit, et lorsque la pompe à vapeur, sous les ordres du capitaine adjudant major Viretton arriva, vers 11 heures ½, on pouvait considérer 12 Vénissieux Samedi 24 mars 1888 Arrivée du tramway Les habitants de la commune de Vénissieux apprendront avec un sensible plaisir que la ligne de tramways (à vapeur), de Lyon à Vénissieux (bourg) va enfin être construite. M. le maire de notre commune, qui vient de nous donner cette bonne et fraîche nouvelle, nous a dit que le dossier de cette grosse affaire était à Paris, que la Compagnie avait bien voulu accepter les modifications qui ont été apportées à son cahier des charges par les soins du ministère des travaux publics, et que M. le Préfet du Rhône lui avait assuré son concours pour obtenir, dans quelques jours, le décret d’utilité publique. Vénissieux (bourg), tête de ligne de tramways !!! les eaux, le gaz; il ne manquera plus rien, et tout fait espérer, pour notre commune, une ère de prospérité. Sénozan (Saône et Loire) Mercredi 28 mars 1888 Un habitant de Vaise se tue Hier matin, à onze heures, un grave accident est arrivé à la gare de Sénozan. Le train de marchandises numéro 2,047 était en manoeuvre depuis quelques instants pour laisser des wagons à cette gare. En voulant atteler les deux parties du train qui devaient continuer sur Mâcon un conducteur chargé de ce travail s’est introduit entre les tampons. Malheureusement, cet employé a sans doute mal calculé son affaire, car il a été pris entre deux tampons au moment de leur contact. Le malheureux est tombé comme foudroyé. C’est le nommé Joseph Couillerot, habitant à Vaise, père de cinq enfants. Ce même employé avait été déjà, il y a quelques années, victime d’un accident de chemin de fer, où il avait été grièvement blessé à la tête. Tassin-la-Demi-Lune Mercredi 28 mars 1888 M. le maire répond Nous avons reçu de quelques habitants d’Ecully un petit questionnaire en deux points nous demandant pourquoi le sieur Machinau, propriétaire d’un omnibus de voyageurs faisant le service entre le Pont-d’Ecully et la Demi-Lune, qui avait l’autorisation de prolonger son service jusqu’aux Trois-Renards, n’avait point reçu de réponse affirmative et s’il était vrai que M. le maire de TassinLa-Demi-Lune, interrogé à ce sujet par un membre de son conseil, aurait répondu qu’il ne serait pas donné suite à cette demande. M. le maire de Tassin nous fait savoir qu’il n’a jamais eu à refuser aucune autorisation de ce genre, attendu que tout voiturier a le droit en payant les droits de régie de pousser jusqu’aux Trois-Renards, si bon lui semble, et qu’en second lieu n’ayant jamais été saisi officiellement par aucun conseiller de la question, il n’a pas eu à y répondre. Vendredi 30 mars 1888 M. le maire répond...la suite Nous recevons la lettre suivante : Dans l’article que vous avez inséré le 28 courant, concernant le questionnaire qu’un certain nombre d’habitants des Trois-Renards ont adressé à M. le maire de Tassin-la-DemiLune, au sujet du prolongement jusqu’aux Trois-Renards, du service de la voiture de M. Machineau, je vous dirai, M. le gérant, que c’est par erreur que M. le maire de Tassin vous fait dire que ce sont les habitants d’Ecully qui ont signé cette pétition. Je vous dirai à ce sujet qu’il n’y a point de votre faute, car les signataires, par discrétion, n’ont pas jugé à propos de faire légaliser leurs signatures. Mais je vous confirme que sur cette pétition, il n’y a qu’une signature d’Ecully, c’est celle de M. Micoud, directeur de l’Institution Fulton, et que tous les autres signataires sont propriétaires ou restaurateurs à Tassin-la-Demi-Lune. Lesdits signataires n’ont pas pensé non plus qu’il était nécessaire que M. le maire dût se trouver en plein conseil pour qu’un conseiller de la commune pût lui parler officiellement. La Demi-Lune Samedi 31 mars 1888 Panique à l’église Grand émoi, hier soir, parmi la gent cléricale prosternée suivant la coutume annuelle devant l’autel du “Jeudi Saint “. Au moment où les nombreux et pieux fidèles se frappaient la poitrine en envoyant au ciel leurs meâ culpa, le Saint-Esprit jugea à propos de descendre parmi les croyants et il descendit avec une telle rapidité qu’il renversa quelques bougies brûlant en son honneur. En un clin d’oeil, le feu se communiqua aux fleurs artificielles et autres ornements entassés sur le saint autel, détruisant sans vergogne l’oeuvre des dévotes. De là une panique générale qui donna lieu à un sauve-qui-peut précipité. Aucun accident sérieux, fort heureusement, n’a eu lieu et, grâce au sang-froid et à la présence d’esprit de quelques citoyens, le feu a été promptement éteint; quelques instants après, il ne restait de tout cela que beaucoup de bruit et pas de fumée. La Demi-Lune Samedi 19 mai 1888 Vol Avant-hier matin, à 9 heures, se présentait à l’hôtel Badole, aux Trois-Renards (DemiLune), un individu mais avec une certaine élégance et se disant voyageur de commerce. Après s’être fait servir à déjeuner, il allait faire une course à Saint-Genis et revint le soir; il dîna puis monta se coucher. Le matin, Mme Badole entendit du bruit dans la chambre; elle monta en toute hâte et surpris cet individu en train de dévaliser la malle d’un nommé Jean Pelosson, manoeuvre. Elle fit immédiatement prévenir la gendarmerie. Pendant ce temps, notre individu prit la fuite et fut rattrapé sur la route d’Ecully par MM. Benoît et Antoine Mélinand, marchands bouchers, aux Trois-Renards. C’est un nommé N…, qui, paraîtil, n’en est pas à son coup d’essai. N… a dérobé dans la malle de Pelosson un portemonnaie contenant 3 fr. 35. Il a été écroué. POUR ALLER PLUS LOIN : Si l’on tient compte des différentes variations de l’inflation et des monnaies entre 1888 et 2014, la somme de 3,35 francs correspond de nos jours à 9,15 euros. (1) La Demi-Lune Mardi 22 mai 1888 Acte de Courage Jeudi dernier, vers une heure de l’aprèsmidi, un break portant plusieurs dames et attelé d’un cheval de boucher descendait à toute vitesse la route nationale de la DemiLune, lorsque, vers le pont du chemin de fer, le cheval pris le mors aux dents. Le conducteur, en voulant retenir l’animal, fut jeté à terre et se trouva pris dans les guides. Un accident effroyable était sur le point de se produire, lorsqu’un courageux citoyen qui passait là par hasard, M. Bardel fils, de la Demi-Lune, se jeta bravement à la tête du cheval emporté et, non sans avoir risqué sa vie lui-même, parvint à le maîtriser. Ce même citoyen, qui n’en est pas à son premier sauvetage, a tué samedi dernier, sur la route de la Demi-Lune à Saint-Just, un chien enragé qui venait de mordre une quarantaine d’animaux de son espèce. Tous nos éloges à ce courageux citoyen, qui certainement ne sera pas oublié. Autrefois n°8 Et si vous preniez si vous preniez Et si vous preniez E R U E T D ERRT 00 VE TURE OOUUV HE 0 R … 2 U À E T 0L … OU8VHE3R LE … Vos co Vos co 1 1 Et si vous preniez F Retrouvez tous vos rayons habituels. Choisissez vos produits en quelques clics. Produits frais, fruits et légumes, E RTUR F Choisissez UVEanimalerie… O boucherie, volaille, surgelés, épicerie,droguerie, hygiène, ous vos rayons habituels. vos produits en quelques clics. Produits frais, fruits et … légumes, Disposez de milliers d’articles ! LE Retrouvez tous vos rayons habituels.Disposez Choisissez produits en quelques clics. 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La commune où est le site dont il s’agit, ou les environs, peuvent fournir à bas prix, environ trois ou quatre cents bras de tout âge et sexe, selon la destination qu’on leur donnerait. S’adresser pour les renseignemens de détail et l’indication plus positive, à MM. Miege frères, rue-Puits Gaillot, n.° 31, qui recevront les propositions. Lyon Vendredi 13 janvier 1826 Vol par ruse Il y a quelques jours, une véritable piété avait conduit à l’église madame D….. Sa prière achevée, elle se lève, cherche une tabatière d’or qu’elle avait mise, à côté d’elle, sur son prie-dieu. Mais soin inutile ! elle a disparu. Est-elle tombée ? un mendiant d’église en a-t-il fait sa proie ? En ce moment, un homme bien vêtu, au maintien composé, au visage bénin, qui jusque-là avait paru absorbé dans un saint recueillement, s’approche, et, d’un ton patelin, s’informe des causes de l’inquiétude de madame D….. et lui offre ses services. Madame D….. presque consolée par tant de complaisance, se répand en remerciements et s’empresse de donner son adresse à l’ officieux personnage. Quelques jours après, madame D….. invitée à dîner chez une de ses parentes, laisse sa maison sous la garde d’une domestique. Une heure était à peine écoulée, que l’homme de l’église se présente. - Je dîne, dit-il, avec madame D….. chez madame R….. sa parente. Celle-ci a besoin de douze couverts d’argent; ces dames m’envoient les demander, et, pour marque de ma mission, madame D….. m’a remis sa tabatière. Comment la fidèle gouvernante n’auraitelle pas cru à la réalité d’un tel message ? Elle donne ce qu’on lui demande, et l’argenterie va rejoindre la tabatière. Nouvelle preuve qu’il ne faut pas toujours se fier à un extérieur dévot, et même à une mine d’honnête homme ! Lyon Vendredi 24 février 1826 Notice historique : Gouvernement municipal de Lyon Après que les Gaulois, les Romains, les Francs et autres barbares qui s’étaient transplantés dans les Gaules, se furent à peu près fondus en une seule nation (la nation française) ; après que les différents états élevés dans la Gaule eurent été réunis, ou par la force ou par la ruse, au royaume primitif de France, les individus de ces peuples mélangés étaient toujours justiciables d’après les lois de la tribu à laquelle avaient appartenu leurs pères. Lorsque le débile Charles-le-Chauve eut rendu les comtés héréditaires, ses faibles Téléchargez le journal en vous rendant à l’adresse : journalautrefois.fr successeurs ne purent empêcher les comtes de secouer le joug des envoyés royaux. Les comtes et les seigneurs, à l’envie l’un de l’autre, travaillèrent à saper les codes en vigueur, et les Francs, les Ripuaires, les Bourguignons et les Gaulois qui jusqu’alors avaient eu des lois particulières, furent tous confondus dans la même servitude. Les seules provinces méridionales, dans lesquelles les Romains formaient presque toute la population, maintinrent leurs lois, et le droit romain a été jusqu’en 1789 le droit commun de ces provinces. Les seigneurs usurpèrent tous les droits Sous le gouvernement féodal, les seigneurs usurpèrent tous les droits attribués à la royauté. Ils faisaient la guerre au roi et aux autres possesseurs de fiefs ; ils faisaient battre monnaie et promulguaient des lois. Les dénominations et les limites de ces fiefs furent conservées aux provinces qui ont subsisté jusqu’à la division de la France en départements. Les lois promulguées par ces seigneurs furent la base de tous ces codes embrouillés qui étaient en vigueur dans chaque subdivision de la France. Le pillage à main armée fut le seul moyen de subsistance de tous ces seigneurs ruinés par leurs guerres intestines. Pour mettre un terme à ce brigandage, Louis-le-Gros voulut fournir à ses sujets les moyens de se défendre eux-mêmes ; et pour cela il vendit aux villes et aux bourgs, un droit naturel à tous les hommes, le droit de communes. Les seigneurs exploitèrent aussi cette branche de revenus, sans songer qu’ils affaiblissaient leur puissance. Les bourgeois des communes recouvrèrent le droit de changer de domicile, de se marier, de disposer de leurs biens, et les tailles furent fixées. Les communes s’administraient ellesmêmes sous l’inspection du gouvernement. Les magistrats municipaux , élus par les habitants, étaient juges civils et criminels, ou seulement assesseurs du juge seigneurial. Les membres des communes composaient la garde de leurs villes, et les chartes leur accordaient le droit de poursuivre par la voie des armes les torts qu’on leur ferait. Enfin sous Philippe-Auguste Retrouvez-nous sur facebook 14 Enfin sous Philippe-Auguste les seigneurs perdirent toute l’autorité qu’ils avaient sur les communes, et celles-ci ne voulurent plus dépendre que du roi. Telle fut l’origine de cette administration municipale dont nous allons suivre les développements dans l’histoire de la commune de Lyon. La ville de Lyon, après avoir passé de la domination romaine sous celle des rois de Bourgogne, puis sous celle des rois de France, et qui, peut-être plus tard, fit partie du royaume de Provence, devint enfin la propriété de l’archevêque, depuis que Burchard, archevêque de Lyon, fit hommage à l’empereur Conrad pour la ville et ses dépendances. L’archevêque Heraclius de Montboissier obtint de l’empereur Barbe-Rousse la fameuse bulle par laquelle la souveraineté de Lyon et l’exercice des droits régaliens lui furent confirmés, tels qu’ils avaient été exercés par les rois de Bourgogne. Le comte de Forez veut s’y opposer, prend le titre de comte de Lyon et fait hommage de ses terres au roi Louis-leJeune. De ces démêlés entre l’archevêque et le comte de Forez, il résulta que PhilippeAuguste, profitant de l’éloignement de l’empereur, sanctionna une transaction entre le comte de Forez et l’archevêque de Lyon, à condition que celui-ci lui prêterait serment de fidélité ; ce qu’il fit. Ce fut à cette époque que se montrèrent les premiers éléments du gouvernement municipal. Je laisse parler ici M. Poullin de Lumina, historien que l’on n’accusera pas d’avoir été infecté par les doctrines révolutionnaires : C’est sous Renaud de Forez “C’est sous Renaud de Forez, archevêque, que commencèrent les troubles entre les habitants de Lyon et l’église, qui ne finirent que lorsque cette ville rentra sous le domaine de nos rois. L’origine de ces troubles eut sa source dans l’abus du gouvernement trop arbitraire de l’église, et dans les exactions des officiers de l’archevêque et du chapitre commis à la perception des droits établis sur les denrées qui se débitaient au marché de cette ville. Il fut cependant transigé pour ces droits, mais cet accord ne dura guère. Les officiers de l’église trouvant tous les jours de nouveaux prétextes d’inquiéter et de tyranniser les habitants, ceux-ci recoururent aux armes, et commencèrent à se former un gouvernement municipal, composé d’un certain nombre de citoyens notables pour veiller à leur sûreté. Louisle-Gros, roi de France, avait le premier montré ce rayon de liberté aux villes de son royaume, qui gémissaient sous la tyrannie des seigneurs, et les avait appuyées de sa protection dans cette entreprise ; les Lyonnais ne faisaient donc que suivre ou imiter l’exemple de leurs voisins. Lyon n’était plus la même ville Tous les historiens ont voulu faire dériver les privilèges de cette ville de ceux dont elle jouissait du temps des Romains ; mais Lyon n’était plus la même ville, et ses habitants le même peuple. L’état, les usages et les besoins des lyonnais d’alors n’avaient pas plus de rapport aux moeurs et à la manière de ses anciens conquérants, qu’avec celles des Gaulois du temps de Brennus et de Sigovèse. Ce fut l’amour de la liberté et la crainte de succomber sous la tyrannie d’un pouvoir trop arbitraire, qui fit naître aux Lyonnais l’idée de se donner des chefs qui veillassent à la conservation de leurs droits, qui n’étaient d’ailleurs que ceux de l’humanité qu’ils réclamaient contre la barbarie du gouvernement féodal. “ Nous verrons dans un autre article comment la division des biens de l’église entre l’archevêque et le chapitre causa de nouveaux troubles, et détermina de la part du roi la confirmation de la commune. Les habitants se retranchèrent C’est à l’année 1228 que l’on doit rapporter l’établissement définitif de la commune. L’archevêque Robert de la Tour-d’Auvergne voulut lever de nouveaux impôts sur le vin, et les troubles recommencèrent. Les habitants se retranchèrent dans le quartier de St-Nizier, s’emparèrent des clefs de la ville et des tours du pont où ils placèrent une cloche pour convoquer leurs assemblées. Les citoyens élurent cinquante d’entre eux pour composer le conseil de la commune dont les assemblées se tenaient dans l’église de St-Jacques. Les corps de métier furent organisés en compagnies de garde nationale ; elles étaient distinguées par leurs drapeaux nommés pennons (de panni), et Autrefois n°8 Chronique de L yon ce nom servit dans la suite à désigner les officiers qui les commandaient. Les officiers de ces corps prêtèrent serment de fidélité entre les mains des membres du conseil. Le chapitre craignant que les citoyens n’échappassent à leur domination Le sceau de la commune représentait le pont de la Saône, avec une fleur de lis comme emblème de la protection de la France. L’archevêque et le chapitre craignant que les citoyens n’échappassent à leur domination, demandèrent la médiation d’Eudes de Bourgogne qui fut acceptée par les habitants, et l’une des conditions du traité fut que l’on suivrait le cours ordinaire de la justice dans la punition des délits, et que les citoyens pourraient changer d’habitation, et même quitter la ville sans perdre les biens qu’ils y possédaient. En 1251, les chanoines firent de nouveaux efforts pour s’emparer de la justice séculière. Mais les citoyens lassés de ce conflit de juridiction et de cette tyrannie, s’emparèrent des clefs de la ville, firent des patrouilles pour pourvoir à leur sûreté, et mirent dans leurs intérêts un bon nombre de nobles de Bresse et de Savoie. Avec leur appui ils s’emparèrent du pont et chassèrent les chanoines du cloître de St-Jean. Ces derniers se retirèrent à St-Just, s’y fortifièrent et parvinrent à y rassembler une armée de 20,000 hommes, que les citoyens tentèrent plusieurs fois, mais toujours en vain, de chasser de ce poste. L’évêque d’Autun offrit inutilement sa médiation pour faire visuel autrefois mm.pdf 1 20/05/2015 18:24:12 cesser cette guerre262x175 ; l’excommunication qu’il lança contre les habitants fut même C M J CM MJ CJ CMJ N de nul effet, et ils déclarèrent ne vouloir reconnaître pour arbitres que le roi de France et le légat du Pape. Les chanoines ne purent refuser la médiation de St-Louis dont les députés arrivèrent pour prendre connaissance de l’affaire. Il fut ordonné que tout serait remis sur l’ancien pied ; mais le Roi étant parti pour la Terre-Sainte, les chanoines recommencèrent la guerre avec fureur et firent massacrer les paysans des villages qui ne leur appartenaient pas. Il fut défendu aux citoyens d’élire leurs conseillers Enfin, après sept années de guerre, les citoyens modifièrent leur administration et réduisirent à douze le nombre des cinquante conseillers qu’ils avaient d’abord élus. La paix fut rétablie par Grégoire X et Philippe III, alors à Lyon. Il fut défendu aux citoyens d’élire leurs conseillers, consuls et gouverneurs, sans le consentement de l’archevêque et du chapitre. En 1312, l’archevêque céda à Philippele-Bel la suzeraineté de Lyon, et en 1315 la sénéchaussée royale fut instituée et les habitants furent débarrassés du joug temporel des archevêques qui (dit de Lumina), ne furent occupés que de guerres, de négociations, de ruptures et d’accommodements. En 1320, Philippe V se réserve la garde des forteresses et des clefs de la ville. Dans la même année l’archevêque confirma la commune de Lyon et les privilèges dont les habitants avaient joui jusqu’alors. Il est dit dans cet acte, que les citoyens pourront s’assembler pour élire les conseillers ; qu’ils pourront s’imposer des taxes pour les besoins de la ville ; qu’ils sont autorisés à faire le guet pendant la nuit ; qu’ils pourront prendre les armes quand l’utilité du seigneur et des citoyens le requerra ; qu’ils auront la garde des portes et des clefs de la ville ; qu’ils ne pourront être imposés à la taille, ni à aucune autre taxe, et ne le furent jamais. François 1er et ses successeurs confirmèrent En 1495, Charles VIII rend un édit par lequel il confirme la commune de Lyon et accorde la noblesse aux conseillers. “Les ayant toujours trouvés, dit-il dans ses lettrespatentes, prompts, enclins et appareillés de nous obéir et complaire……. Par ces causes et autres à ce nous mouvant, avons de notre propre mouvement certaine science, grâce spéciale, pleine puissance et autorité royale, à notre ville et cité de Lyon, et aux dits conseillers, bourgeois, marchands, et autres manants et habitants en ville, donné et octroyé, donnons et octroyons par ces présentes, les privilèges, libertés, franchises, autorités, droits, prérogatives et prééminences qui s’ensuivent, “c’est-à-dire, le droit de nommer douze conseillers , dont six étaient renouvelés chaque année, puis l’anoblissement de ces conseillers et de leur postérité née et à naître en loyal mariage. François 1er et ses successeurs confirmèrent par de nouvelles lettres-patentes les priviléges accordés par Louis XII et Charles VIII. Cette forme d’administration subsista même pendant le temps de la ligue dont Lyon fut un des principaux appuis, sous la direction de l’archevêque Pierre d’Epinac, qui fut pendant quelque temps gouverneur de la ville. Lorsqu’enfin elle rentra sous l’obéissance du roi, on remarqua que de tous les ordres, soit réguliers, soit séculiers, les jésuites furent les seuls qui refusèrent de prêter serment de fidélité au monarque légitime. Dans l’année 1595, Henri IV mît à exécution le projet de Henri II, et par un édit du mois de décembre réduisit le nombre des conseillers. “Pour le bien, sûreté et repos de ladite ville, il statue et ordonne par cet édit perpétuel et irrévocable, qu’en l’échevinage de ladite ville de Lyon, au lieu du nombre effréné de douze échevins, il n’y aura dorénavant qu’un prévôt des marchands et quatre échevins, un procureur et un clerc et secrétaire, qui seront élus et choisis par les habitants, etc.” Les jésuites furent les seuls qui refusèrent de prêter serment de fidélité Les privilèges de la ville furent maintenus. L’historien de Lumina attribue deux motifs à ces changements. Le premier, une plus prompte expédition des ordres de la cour ; le deuxième que le gouvernement municipal tel qu’il était, ayant pris naissance dans le temps des troubles et des insurrections contre la souveraineté des archevêques, il paraissait convenir à la dignité du trône d’en substituer une autre qui ne dût sa forme qu’à l’autorité légitime. Un autre édit de 1601 portait que le prévôt des marchands et les quatre échevins devaient être choisis dans le nombre de ceux qui étaient natifs et originaires de la ville. Cet édit, non plus que le précédent ne parlait pas de la noblesse accordée au corps-de-ville par Charles VIII. Ces Messieurs ayant goûté les douceurs de l’anoblissement, ne pouvaient plus se contenter des libertés obtenues par leurs concitoyens ; il leur fallait une dose de Chronique de L yon privilèges plus considérable. En conséquence les nouveaux magistrats supplièrent le roi de s’expliquer affirmativement à l’égard des privilèges de noblesse dont avaient joui leurs prédécesseurs. Le roi s’inclinant à leur prière et désirant traiter favorablement la ville de Lyon, confirma spécialement, par lettres-patentes, le privilège de noblesse en la personne du prévôt des marchands, des quatre échevins et de leur postérité née et à naître en loyal mariage. Un autre édit de 1603, accorde aux forains domiciliés à Lyon depuis dix ans, la faculté d’être élus échevins. Les citoyens avaient toujours joui du droit de se garder eux-mêmes. Il fallut recourir à la force Leur nonchalance dans le service de la garde bourgeoise et leur négligence à se rendre aux assemblées de la commune, engagèrent les échevins à solliciter du roi le renouvellement de ce privilège et à confirmer la validité de leur autorité dans cette affaire. Il fallut recourir à la force de la volonté royale pour empêcher que ces citoyens insouciants se démissent peu à peu d’une prérogative aussi honorable qu’importante. En 1764, Louis XV confirma le gouvernement municipal et y apporta quelques modifications pour que les assemblées ne fussent point troublées par une trop grande affluence de monde. Il est dit dans ces lettres patentes : 1.° que le corps-de-ville sera composé d’un prévôt des marchands, de quatre échevins, de douze conseillers de ville, d’un procureur, d’un receveur et d’un secrétaire, sans que ces trois derniers aient voix délibérative ; 2.° que le prévôt sera nommé par le roi, sur la présentation de trois candidats élus par les notables ; 3.° au nombre des douze conseillers seront toujours quatre anciens échevins. Les conseillers seront élus par les notables. Aucun conseiller ne pourra être continué dans ses fonctions et ne pourra être réélu qu’après un intervalle de six années ; Les notables seront élus pour une année 4.° le procureur du roi sera élu tous les six ans et sera choisi parmi ceux qui auront rempli une charge ans la juridicature ou fréquenté le barreau ; 5.° les officiers qui composent ledit corps-de-ville seront toujours électifs et sous aucun prétexte ne pourront être créés en titre d’office ; 6.° les assemblées des notables se composeront du corps-de-ville, de deux officiers de la cour des monnaies et sénéchaussée, et de dix-sept habitants, dont un sera choisi par le chapitre, un dans la noblesse, un parmi les trésoriers, un dans le siège de l’élection, un dans l’ordre des avocats, un parmi les notaires, un parmi les procureurs, cinq parmi ceux qui exercent le commerce, et quatre dans les communautés d’arts et métiers. Telle fut la forme de notre gouvernement municipal jusqu’en 1790 Les notables seront élus pour une année, et devront être âgés de 35 ans ; 7.° il sera nommé chaque année des députés des différents corps désignés ci-dessus, et ces députés procéderont à l’élection des notables à la pluralité des voix ; 8.° les notables détermineront aussi quelles sont les affaires qui peuvent être réglées par le corps-de-ville seul, et quelles sont celles qui exigent la convocation des conseillers. Telle fut la forme de notre gouvernement 16 municipal jusqu’en 1790. en récapitulant depuis 1218, les modifications qu’a subies l’administration municipale entre les mains des bourgeois peu jaloux de leurs libertés, et qui semblaient abandonner cette administration au hasard des convenances, aux exigences du moment et au bon plaisir du souverain, nous verrons que le gouvernement communal fut d’abord institué par les habitans, pour échapper à la tyrannie des seigneurs, leurs propriétaires, et que le souverain favorisa l’établissement de ces gouvernemens municipaux, pour se créer un appui contre les insolentes prétentions des ducs, des comtes et des seigneurs. Lorsque les rois n’eurent plus rien à craindre des seigneurs, le droit naturel que les habitans des cités avaient acquis, celui de s’administrer eux-mêmes, leur parut un obstacle non moins redoutable à l’établissement du pouvoir absolu ; dès-lors les rois le légitimèrent par des chartes ; cette générosité apparente aveugla les citoyens à un tel point que par cette acceptation de lettres-patentes, ils reconnurent tacitement que ce droit n’était point imprescriptible. Lyon Jeudi 1er mars 1888 Argent perdu Il a été perdu, dans la matinée d’hier, un billet de banque de cent francs(1), dans le trajet du cours du Midi au cours de la Liberté et de là à la rue du Boeuf par le pont Lafayette. Prière de le rapporter rue du Boeuf, 28, chez M. Reithofer, employé au chemin de fer P.-L.-M. POUR ALLER PLUS LOIN : (1) Si l’on tient compte des différentes variations de l’inflation et des monnaies entre 1888 et 2014, la somme de 100 francs correspond de nos jours à 273 euros. Lyon Lundi 5 mars 1888 Noyé retiré Il fallait faire des hommes dévoués Ils le reconnurent si bien, qu’à chaque avènement ils avaient grand soin de solliciter la confirmation de leurs privilèges, et que chaque roi avait grand soin dans son édit d’apporter quelques modifications à la forme du gouvernement municipal, comme pour répéter aux habitans des cités qu’ils ne jouissaient point d’un droit inhérent à l’homme, mais d’un privilège et d’une faveur qui leur étaient octroyés. Ce n’était point encore assez des classes que le mérite seul établit dans la société, il fallait faire des hommes dévoués, de ceux qui étaient dépositaires du pouvoir municipal, et les placer dans une caste privilégiée ; c’est ce que fit Charles VIII, dont l’édit avait deux buts ; 1.° celui de séparer les intérêts des administrateurs de ceux de leurs administrés, qui n’étaient plus leurs égaux, et pour lesquels chaque nouvel échevin était une nouvelle sangsue ; 2.° de déprécier la noblesse en la rendant plus vulgaire ; chacun sait comment maintes personnes parlent encore de la noblesse d’échevinage. Henri IV fut celui qui porta le coup le plus funeste Tout en déclarant que “les sentiments des Lyonnais le dispensaient d’avoir une citadelle au milieu d’eux, et que la couronne n’avait pas de sujets plus fidèles, ni l’état de meilleurs citoyens. “Henri IV fut celui qui porta le coup le plus funeste au gouvernement municipal, en introduisant le prévôt des marchands, pour lequel, après l’édit de Louis XV, on eut seulement le droit de présenter des candidats élus, au moyen de trois degrés d’élection. Pendant la révolution, le gouvernement municipal se rapprochait de celui qui fut établi dans le principe. Nous ne décrirons pas, au milieu de cette tempête, les formes souvent ridicules sous lesquelles il s’est montré quelques instans, pour tomber ensuite sous le despotisme de la centralisation impériale. Quant au simulacre d’administration municipale que le gouvernement impérial nous a laissé en héritage, personne ne se fait illusion, et nous n’en parlerons pas. Cette centralisation absolue est plus nuisible aux provinces que celle de l’industrie, pour laquelle on a tant plaidé en faveur de la capitale. Des mariniers ont retiré hier, du Rhône, à la Vitriolerie(1), le cadavre d’un homme paraissant âgé de 25 à 30 ans. Sur l’ordre du commissaire de police du quartier, le corps a été transporté à la Morgue. Taille, 1m66; cheveux bruns, moustache brune; pantalon en velours à côtes; deux gilets en drap gris, gilet en drap noir; une chemise à carreaux bleus et blancs; chaussettes rouges et brodequins; plusieurs tricots en laine violette. Tatouage sur le bras représentant un soldat. POUR ALLER PLUS LOIN : Le fort de la Vitriolerie est un ouvrage de la première ceinture de Lyon. Il est aujourd’hui plus connu sous le nom de quartier général Frère à Lyon.(Wikipedia) (1) Lyon Mardi 6 mars 1888 Affaire Mystérieuse Hier matin à 2 heures, les nommés Boulu, âgé de 16 ans, boulonnier, rue Garibaldi, et Plantier, 19 ans, jardinier, route de Vaux, rendaient compte aux gardiens de la paix qu’ils venaient d’être attaqués par des inconnus qui les avaient frappés à coups d’épée. En effet, Plantier porte la trace d’une blessure à la joue gauche et Boulu au bras gauche; une femme, qu’il a été impossible de retrouver, aurait été, au dire des deux blessés, également frappée. Le commissaire de police a ouvert une enquête. Lyon Jeudi 8 mars 1888 Injures aux Agents A cinq heures du matin, M…, chauffeur, rue Delandine, était venu échouer à l’Assommoir de Bellecour ; là, il fit une consommation de 2 fr. 30, qu’il refusa de solder, prétendant qu’il avait payé d’avance. Les gardiens de la paix étant survenus et ne pouvant faire entendre raison à notre pochard, se mirent en devoir de le conduire à la Permanence. Arrivé au pont Tilsitt, M… ne voulut plus avancer et se mit à injurier les agents qu’il traita de : “cochons, lâches, fainéants, etc.” Il menaça, en outre, l’un des gardiens, lui disant qu’il le reconnaîtrait et qu’il lui ferait son affaire. POUR ALLER PLUS LOIN : Si l’on tient compte des différentes variations de l’inflation et des monnaies entre 1888 et 2014, la somme de 2,30 francs correspond de nos jours à 6,28 euros. (1) Lyon Lundi 12 mars 1888 Pauvre Folle Un rassemblement considérable s’était formé, hier soir, à 8 heures, sur le quai St-Antoine, autour d’une femme gesticulant, hurlant des chanson obscènes. Cette malheureuse, nommée V…, demeurant rue de la Poulaillerie, qui est atteinte d’aliénation mentale, a été conduite au poste par les gardiens de la paix, qui mirent fin à cette scène pénible. Le mari, averti, a emmené sa femme à son domicile. Lyon Mercredi 14 mars 1888 Le Sinistre sur le Rhône Nous recevons d’un groupe d’habitants du quartier des Brotteaux la lettre suivante : Monsieur le Rédacteur, Vous avez relaté le double sinistre qui a eu lieu sur le Rhône le 12, et dont ont été victimes deux maîtres de plattes, MM. Rodet et Perret. Ces braves gens sont aujourd’hui dépouillés de tout ce qu’ils possédaient. Malheureusement toute assurance est à peu près impossible pour ce genre d’établissement sur le Rhône, et MM. Rodet et Perret se trouvent aujourd’hui complètement ruinés. Les voisins n’ont pas vu ce malheur fondre sur eux sans y compatir, car ils sont unanimement estimés dans le quartier. Ils viennent donc faire oeuvre de solidarité en faisant appel à tous les habitants du quartier et ils ouvrent une petite souscription. Les versements seront reçus chez M. Mounier, rue Godefroy, 10 et 12, et au café Dumorand, quai des Brotteaux, 1. Lyon Dimanche 18 mars 1888 Vol de Carrioles De nombreux vols de carrioles se commettaient depuis longtemps sur les divers marchés de notre ville et, malgré les Autrefois n°8 Chronique de L yon recherches faites, il n’avait pas été possible de découvrir l’auteur de ces méfaits. Hier, des gardiens de la paix ont vu un homme qui prenait sur le marché Saint-Antoine une petite carriole. Ils l’ont suivi et lui ont vu aller vendre la carriole chez un sieur Peytra, loueur de voitures, rue Bouchardy, 15. Le receleur et le voleur ont été arrêtés. Une perquisition faite dans le domicile de Peytra a amené la découverte de quatorze carrioles volées. Le voleur se nommait Antoine Trari, âgé de 47 ans, journalier, sans domicile fixe. Lyon Mercredi 21 mars 1888 Rixe Dimanche soir, à dix heures, une rixe a éclaté dans la rue Marignan, entre un soldat et un souteneur. Le souteneur a frappé brutalement le militaire, qui est tombé, baignant dans son sang. Fort heureusement est arrivé un artilleur, qui a dégainé et qui a mis en fuite le souteneur. Lyon Dimanche 15 avril 1821 Baptême du duc de Bordeaux Lyon, 15 Avril, M. le baron Rambaud, maire de Lyon, qui est parti hier pour Paris, a réglé avant son départ, le programme des fêtes et réjouissances qui auront lieu dans notre ville, à l’occasion de !a cérémonie du baptême de S. A. R. Mgr. le duc de Bordeaux(1). Nous nous empressons de mettre cette pièce sous les yeux de nos lecteurs. Baptême de S. A. R. Mgr. le duc de Bordeaux. Le baptême de S. A. R. a été définitivement fixé par S. M. au mardi 1er mai prochain. Habitants de la ville de Lyon, ce jour de fête et d’allégresse publique se fera distinguer parmi les beaux jours que citent, avec honneur, les annales lyonnaises. Dans cette circonstance mémorable, vous donnerez au Roi, à la dynastie des Bourbons, au noble fils de France, que la providence a accordé à nos vœux, de nouvelles preuves de cette antique et inaltérable fidélité qui, dans tous les temps, distingua si éminemment votre cité. Le Roi, la famille royale, la légitimité et les institutions que S. M. nous a données, sont à jamais inséparables pour votre bonheur et pour celui de la France. Lyonnais, je suis heureux de porter aux pieds du trône l’expression des sentiments qui vous animent. Je répéterai ce que naguère je disais au prince auguste qui daignait nous visiter : C’est par l’observance des lois, par la soumission la plus profonde aux ordres de S. M., et par le maintien de l’ordre et de la tranquillité que la ville de Lyon prouve le bon esprit de ses habitants, le dévouement sans bornes qu’elle porte au Monarque chéri, protecteur de son commerce et de ses manufactures. Lyonnais, vous ne démentirez jamais ces sentiments dont vos magistrats se sont toujours plus à rendre témoignage, et dans les jours d’allégresse qui vont se succéder, vous unirez, vous confondrez vos concerts de vœux et d’acclamations ; vous ne ferez tous entendre qu’un même cri, celui de tout bon Français : Vive le Roi ! Vive les Bourbons ! Fait à l’Hôtel-de-Ville, Lyon, le 11 avril 1821. Le maire de la ville de Lyon , le Baron Rambaud. Programme Le lundi soir 30 avril, le son des cloches et les salves d’artillerie annonceront la fête du lendemain. Le 1er mai, à huit heures du matin, le corps municipal se transportera avec la commission administrative des prisons, à la prison de Saint-Joseph, pour y mettre en liberté ceux des détenus pour dettes qui auront été délivrés, à la faveur de la somme que la ville a consacrée à cet objet. À neuf heures, Ies mariages dotés par la ville seront célébrés à la mairie. À dix heures, cérémonie religieuse dans l’église métropolitaine de Saint-Jean. Immédiatement après la cérémonie religieuse, et après la revue des troupes de la garnison, il sera, au nom de S. A. R. Mgr. le duc d’Angoulême et par S. E. M. le maréchal duc de Bellune, délégué du Prince, procédé, sur la place Louis le Grand, à la pose de la première pierre du piédestal de la statue équestre de Louis XIV, votée par le département du Rhône et par la ville de Lyon. Les personnes invitées par billets, et MM. les chevaliers de S. Louis et de la Légion d’honneur revêtus de leur décoration, seront admis dans l’enceinte formée au milieu de la place. De là, le cortège se rendra sur le quai du Rhône, pour assister à la pose de la première pierre de la partie du bâtiment de l’Hôpital général des maIades de cette ville, dont la démolition a eu lieu l’année dernière. À trois heures du soir les danses publiques s’ouvriront sur la promenade des Tilleuls de la place Louis-le-Grand. À la même heure, des commissaires de police délégués par nous feront l’ouverture du jeu des mâts de cocagne qui seront établis sur la place de Louis-le-Grand et sur celle des Terreaux. À sept heures, un feu d’artifice sera tiré suc le pont de l’Archevêché. Après le feu d’artifice, il y aura une illumination générale de tous les bâtiments publics et particuliers. Le vœu du conseil municipal relatif au retrait d’un certain nombre d’effets engagés au Montde-piété, a déjà reçu son exécution en vertu de notre arrêté du 16 décembre 1820, et il sera statué ultérieurement sur le mode de distribution des autres actes de bienfaisance par lesquels le conseil municipal a voulu célébrer, d’une manière digne de la seconde ville de France une fête si chère aux Français. Fait à l’Hôtel-de-Ville, Lyon, le 11 avril 1821. POUR ALLER PLUS LOIN : Henri Charles Ferdinand Marie Dieudonné d’Artois, duc de Bordeaux, Comte de Chambord. Fils de Charles-Ferdinand d’Artois, duc de Berry et de Caroline des Deux-Siciles. Né le 29 septembre 1820 et décédé le 24 août 1883 à 62 ans. Petit-fils du roi Charles X, il est prétendant à la Couronne de France de 1844 à sa mort. Sa mort sans enfants en 1883 marque l’extinction de la branche Artois de la maison de Bourbon et le début d’une querelle (toujours d’actualité) entre les maisons de Bourbon-Anjou et d’Orléans pour savoir laquelle a le plus de légitimité à la Couronne de France. (Source Wikipedia) (1) VENTE AUX PARTICULIERS De Messimy - D7 5 Sain t-Iré née Cla ire La nd e de la D75 De Messimy Thurins DESBOS HORTICULTURE De Chaponost Centre P NOUVELLE ENTRÉE Chemin de Claire Landes DE REMISE DU 13 AU 27 JUIN Rte du Bouleau - D50 Rte du Bouleau - D50 Ch em in De Brindas Centre Rte de Rte Neuve % De Francheville De Craponne Rte Neuve 70 JUSQU’À E T U O T R U S * N O I T C U LA PROD CHAPONOST DESBOS 04 78 45 42 30 HORTICULTURE lundi • samedi 9.00-12.00/14.00-18.00 * Selon articles signalés - Voir conditions sur le lieu de vente Plantes à massif • Plants de légumes • Produits complémentaires Dossier paru en mars 2015 AVIS AUX LECTEURS COMME NOUS VOUS L’AVONS EXPLIQUÉ DANS NOS PRÉCÉDENTS NUMÉROS, VOUS RETROUVEREZ DANS LES DEUX PAGES SAUMONÉES SUIVANTES : - “LE RÉCIT DE VACHER PAR LA PRESSE DE L’ÉPOQUE” PARU AU MOIS DE MARS 2015. AVEC CETTE DERNIÈRE RÉÉDITION, NOUS AURONS TENU NOTRE ENGAGEMENT DE METTRE À LA DISPOSITION DE TOUS LES LECTEURS DE L’OUEST LYONNAIS L’INTÉGRALITÉ DE NOS DOSSIERS DE JANVIER, FÉVRIER ET MARS 2015. DÈS LE MOIS PROCHAIN, TOUTES LES PAGES DE VOTRE JOURNAL AUTREFOIS SERONT INÉDITES. L E R É C I T D E VAC H E R PA R L A P R E S S E D E L’É P O QU E indiquait la place de la chute. Seule cette blessure qui se présentait obliquement aurait suffi à occasionner la mort presque instantanée par suite de l’abondance de la perte de sang. L’AFFAIRE VACHER 1897 Mardi 19 octobre 1897 La rumeur publique avait désigné comme auteur de cet assassinat un vagabond qui le matin même du crime demandait, la menace aux lèvres, l’aumône dans les hameaux environnants ; mais toutes les recherches avaient été inutiles, et c’est avec une grande satisfaction que la population d’Allègre a appris l’arrestation du vrai coupable. Le crime de Varennes On La bestialité du meurtrier et la nature des blessures rappellent de tous points les autres crimes qui lui sont reprochés. Cet après-midi à deux heures M. le juge d’instruction Fourquet a fait comparaître Vacher dans son cabinet. Dans la matinée du 1er octobre 1896 la jeune Rosine Rodier, vachère chez M. Chossegros, fermier à Cheneville, était partie comme à l’habitude le matin pour aller garder les vaches de son maître dans un pâturage sis à 500 mètres environ du village. Ne la voyant pas venir et craignant un malheur le fermier et le père de l’enfant se mirent à sa recherche. Chaque jour une foule nombreuse et hostile attend patiemment aux abords du palais de Bientôt leurs investigations les conduisaient au bord du bois qui longeait le pré et là il se trouvait en présence d’un horrible spectacle. Ils avaient gisant devant eux le cadavre de la jeune Rosine ; la robe et la chemise étaient relevées sur la poitrine, à l’abdomen se trouvait une plaie affreuse d’où s’échappaient les intestins ; les cuisses et toutes les parties génitales externes avaient été horriblement mutilées et arrachées, la peau avait été enlevée sur une étendue de près de vingt centimètres. Le misérable bourreau ne pouvant sans doute assouvir sa passion sur la victime, avait satisfait en la mutilant ses instincts féroces et bestiaux. D’après les constatations qui avaient été faites par le parquet on avait ainsi rétabli la scène du crime : La jeune Rodier était partie vers huit heures du matin par une matinée de brouillard intense, des plus favorables au meurtrier. Le crime avait dû être commis entre neuf heures et demie et dix heures du matin. Pour échapper à l’étreinte de son meurtrier, Rosine Rodier avait dû prendre la fuite, divers indices en donnaient une preuve ; malheureusement elle fit une chute ; le meurtrier dut se jeter alors sur elle en lui maintenant la face contre terre lui trancha le cou au milieu du larynx. Une large plaque de sang relevée dans le pré 18 À Belley télégraphie de Belley pharmacien à Saint-Just (Lyon), préparés aux bourgeons de sapins du Nord et au baume de tolu(1), contre la toux, l’oppression, la coqueluche, la phthisie(2) pulmonaire, les crachements de sang, les catarrhes(3) de poitrine et de vessie, les glaires(4) d’estomac et d’intestins. Dépôts : à Lyon, pharmacie Parrayon, place de la Comédie ; à l’ancienne pharmacie Deschamps, rue Saint-Dominique(5) ; aux Brotteaux, pharmacie Cleysson, place Kléber ; à Neuville-sur-Saône, pharmacie Penet ; à Givors, pharmacie Perroud, et dans les bonnes pharmacies. - Demander le sirop et les pastilles de CROLAS. Pour éviter le renouvellement de pareils faits, M. Fourquet a ordonné hier que l’on introduisit Vacher par le jardin du palais de justice. De la sorte le misérable a passé inaperçu. La foule n’en a pas moins stationnée longuement, attendant en vain sa venue. Un nouveau forfait Dans son interrogatoire de ce soir, Vacher a fait à M. le juge d’instruction Fourquet l’aveu d’un nouveau forfait. Mercredi 20 octobre 1897 On nous télégraphie du Puy : Voici des renseignements sur le crime qui fut commis il y a un an environ à Varennes-SaintHonorat, près Allègre (Haute-Loire), par le fameux tueur de bergers, Vacher. nous justice le moment où les gendarmes amènent de la prison le tueur de bergers. Avides de voir de près sa sinistre physionomie, les curieux se pressent et se bousculent, huant l’assassin, et il en résulte de regrettables scènes de désordre. : Il s’agit d’une tentative de viol et d’assassinat commise par lui dans la forêt de Pescheseul, près du Mans, sur la personne d’une jeune fille de quatorze ans, dont le père, M. Derouet, était garde particulier de Mme de Lentillac. Vacher a donné sur cette affaire des détails très précis. Comme il traversait la forêt, il rencontra la fillette qui semblait seule. Pris de sa fureur de tuer il s’élança sur elle, la pris dans ses bras et se disposa à l’emporter dans un fourré, comme un loup sa proie, pour l’égorger. Heureusement la pauvrette poussa des cris perçants ; son père et sa mère étaient tout près ; ils accoururent et M. Derouet bondit sur Vacher auquel il réussit à faire lâcher prise. L’enfant était sauvée, mais la garde ne put s’emparer du monstrueux satyre. Celuici, doué, nous l’avons dit, d’une force herculéenne, réussit à échapper à l’étreinte du père furieux. Il y eut néanmoins un rapide combat auquel le tueur de bergers mit fin en décochant en pleine figure à M. Derouet un coup de pied violent. Étourdi par le choc, les yeux ensanglantés, celui-ci ne put continuer la lutte et Vacher prit la fuite. La fillette venait de l’échapper belle. Le flair d’un gendarme Le même jour, M. Derouet se rendit à la gendarmerie du canton où il fit savoir ce qui s’était passé. Il donna le signalement très exact du satyre, qui l’avait eu le temps d’examiner, et les gendarmes partirent immédiatement en recherche. Ici se place une anecdote du plus haut comique, dont un brave Pandore est le héros, et qui peut-être paraîtra invraisemblable à plus d’un lecteur. Elle a été contée par le tueur de bergers lui-même au juge d’instruction. Vacher errait sur la grand’route lorsqu’il vit arriver à sa rencontre un gendarme monté à bicyclette. Celui-ci s’arrête aussitôt, descend de sa machine et interpelle le chemineau. Vacher se croit pris ; il ne répond qu’en tremblant. - Vos papiers ; lui dit Pandore, en constatant sa mauvaise mine et son allure de trimardeur. Le tueur de bergers tire de son sac son livret militaire et divers certificats de cultivateur chez qui il a travaillé. D’un œil sévère, le gendarme parcourt ces documents, mais bientôt son regard s’éclaire et devient bienveillant. - C’est bien ; ils sont en règle ! s’écrie-t’il. Vacher se rassure ; le représentant de l’autorité ne l’a âs reconnu ou peut-être ne sait-il rien de l’affaire de la forêt de Pescheseul. Cependant le gendarme examine avec attention son interlocuteur, et bientôt il lui demande : “Puisque vous venez de ce côté, n’auriez-vous pas rencontré un individu de votre taille, vêtu comme vous d’un habit de velours et ayant à peu près votre coupe de barbe ? C’est un misérable qui a essayé de violer une jeune fille et toute la brigade est à sa recherche.” Sans se troubler, Vacher répond : “- Je viens justement de croiser un homme qui doit être celui-là. Comme vous avez une bicyclette, en vous pressant un peu vous l’aurez vite rejoint.” Et le gendarme d’enfourcher sa machine, après s’être confondu en remerciement. Grâce à sa présence d’esprit et au flair du brave pandore, Vacher était sauvé. C’est en pouffant de rire que le misérable a raconté au juge d’instruction cette plaisante histoirequi ressemble à une nouvelle à la main. Un ou deux jours après cette aventure, le parquet du Mans lançait contre le tueur de bergers un mandat d’arrêt parfaitement en règle portant son nom et la mention : “Ancien sergent au 60° de ligne”. L’enquête avait en effet retrouvé la trace de Vacher dans une ferme où celui-ci, pour obtenir un gîte, avait montré son livret militaire. Il l’hexibait d’ailleurs tout le long des routes et dans les communes, chqaue fois qu’il avait affaire à la gendarmerie ou qu’il cherchait à s’embaucher. M. Fourquet a demandé au parquet du Mans le dossier de l’affaire Derouet afin de contrôler les dires de Vacher. C’est à cette affaire que s’est borné l’interrogatoire d’aujourd’hui. Un crime dans le Gard On signale qu’à l’époque du passage de Vacher dans le Midi il aurait été commis Autrefois n°8 Dossier paru en mars 2015 aux environs de Nîmes un crime présentant les mêmes particularités que tous ceux de la sinistre série du tueur de bergers.Le cadavre d’un jeune homme avait été trouvé mutilé ; le cou était était sectionné et le ventre ouvert. M. Fourquet n’a pas parlé à Vacher de cette affaire. Il attend d’avoir reçu du parquet de Nîmes des renseignements lui permettant d’interroger le misérable à coup sûr. Chaque jour le tueur de bergers fait l’aveu d’un nouveau forfait, et on se demande quand il se décidera à clore la sanglante énumération de ses victimes. L’examen médical de Vacher On s’occupe au parquet général de Lyon de faire examiner Vacher par des médecins aliénistes. Jusqu’à présent cependant aucune décision ferme n’a été prise.Une question de cette importance ne pourra se régler qu’après mûre réflexion. La décision que prendront les médecins sera précédée d’un long examen du misérable. Un tel monstre ne doit être, en effet, soustrait au juste châtiment que méritent les crimes qu’il a commis qu’au cas ou il serait réellement irresponsable de ses actes. Le soin de l’examiner ne sera pas laissé à un seul médecin. Comme cela se produit dans les affaires importantes de ce genre, le parquet désignera un médecin légiste et le fera assister de deux médecins aliénistes. Ce sont certainement des médecins de Lyon qui seront chargés de cette mission délicate. D’après nos informations, Vacher ne serait pas amené à Lyon, la commission médicale de transporterait à Belley.Mais ce n’est pas avant quelques jours que celle-ci sera désignée. On laisse à M. Fourquet le soin d’interroger Vacher sur tous les crimes qui lui sont imputés. Le magistrat instructeur a reçu de tous ses collègues qui ont eu à s’occuper des assassinats de Vacher une commission rogatoire. Il leur transmettra ensuite les aveux qu’il aura recuillis afin que les juges puissent donner une sanction aux instructions qu’ils ont ouvertes. L’Historique de l’Instruction Il sera certainement intéressant pour nos lecteurs de savoir exactement de quelle façon M. Fourquet a procédé pour arriver à trouver le coupable des nombreux crimes à l’actif de Vacher :À la suite du crime de Courzieu, M. Reverdet, procureur de la République à Belley, parla à M. Fourquet, nouvellement arrivé dans notre ville, du crime de Benonces que l’honorable magistrat ne connaissait pas et dont le dossier avait été classé. M. Fourquet, après avoir examiné ce dossier qui l’intéressa vivement se mis dans la tête d’aboutir dans cette affaire. Ayant vu par une note trouvée au dossier de Benonces que M.Fonfrède, procureur de la République à Dijon, avait, à la suite du crime d’Etaules, commis dans son arrondissement, envoyé à tous les parquets de France une lettre priant ses collèges de lui faire connaître si dans leur arrondissement respectifs des crimes n’auraient pas été accomplis dans des conditions semblables à celles de l’assassinat d’Augustine Mortureux, et persuadé que M.Fonfrède devrait posséder des renseignements interessants M.Fourquet s’adressa à lui. Le procureur de la République de Dijon lui envoya aussitôt en communication un petit dossier formé de notes, extraites des dossiers des affaires de Benonces, Saint-Ours, Saint-Étienne-de-Boulogne, la Vaquière, Varacieux, Busset, Varenne, Saint-Honorat et Courzieu.M.Fourquet étudie minutieusement le dossier qu’il doit à l’obligeance de M. Fonfrède, puis pour pouvoir synthétiser plus commodément ses observations il établit un tableau comparatif des signalements divers du vagabonds aperçu dans les différentes localités et un autre tableau comparatifs de l’aspect des bléssures reçues par les victimes. En ce qui concerne les signalements, il fait figurer dans les colonnes horizontalement les noms des localités plus haut désignées, puis dans une serie de colonnes verticales, perpendiculaires aux premières, chacun des détails du signalement correspondant à chaque crime. Une dernière colonne relate les propos caractéristiques tenus par le vagabond et rapportés par les témoins. M. Fourquet souligna ensuite au crayon bleu tous les signes qui se ressemblaient. Le coup d’oeil d’ensemble obtenu par ce tableau comparatif lui a permis de conclure que le même vagabond était passé dans toutes les localités où des crimes avait été commis. Même travail pour les blessures, leurs formes, leurs dimensions, leur emplacement, le plus ou moins de netteté des coupures, l’état des vêtements des victimes, la nature du lieu où elles étaient trouvées assassinées, ect. Un coup d’œil d’ensemble jeté sur ce travail confirma le juge d’instruction dans son idée première, à savoir que le même individu était l’auteur de tout ces crimes mystérieux. Reprenant l’information première relative à Benonces, M. Fourquet élimina, parmis les trentre témoins entendus en 1895, tous ceux qui n’avaient aperçu que vaguement le vagabond assassin. Il restait dix sept noms de témoins, sur lesquels douze convoqués à l’instruction et minutieusement interrogés donnèrent les éléments avec lesquels le juge composa le signalement à lancer dans sa commission rogatoire dont l’envoi a abouti au resultat cherché. Moins de trois semaines après l’envoi de sa commission rogatoire, trois vagabonds sont signalés à M.Fourquet par différents parquets comme correspondant au signalement. Amenés à Belley, on n’observait pas chez ces vagabonds le rictus caractéristique et l’œil malade remarqués sur l’individu recherché. M.Fourquet n’avait pas grand espoir d’aboutir. Par acquit de conscience, il fit venir les témoins de Benonces qui, du premier coup, déclarèrent que ce n’était pas l’assassin de Portalier. (Source : Le Progrès 1897 - Bibliothèque de Lyon - Cote 070442) Tous les mois vous fait vivre votre histoire Dossier et prend ses positions sur la place. Les troupes se déploient en un cordon qui coupe en deux le Champ-de-Mars. Toutes les rues aboutissantes sont barrées et la consigne étant très sévère, il est impossible de pénétrer sans carte. La foule augmente sans cesse, des rumeurs confuses s’en élèvent ; des voitures arrivent sur lesquelles s’étagent de véritables grappes humaines. Des cris, des refrains se succèdent. Mais voici le fourgon contenant des bois de justice. De suite sous la surveillance de M. Deibler, les aides commencent leur besogne. Dans l’allée qui continue la rue des Ursules, au centre du Champ-de-Mars, bientôt la sinistre machine s’élève et rien n’est lugubre, dans cette nuit frissonnante, comme le travail, aux falotes clartés des lanternes, de ces hommes tranquilles édifiant lentement le fatal engin. LE RÉVEIL DU CONDAMNÉ Le réveil de Vacher avant son exécution - Le Progrès Illustré - Bibliothèque Municipale de Lyon 31 décembre 1898 Suite de la page 1... L’exécuteur des hautes oeuvres a bien vieilli ; il est maintenant tout courbé et c’est avec plaisir qu’il doit voir arriver l’heure de la retraite. C’est, en effet, sa dernière exécution et, le 1er janvier, son fils Anatole lui succèdera dans le titre de Monsieur de Paris. Parmi les centaines d’exécutions que M. Deibler a eu à faire depuis vingt ans, on peut citer parmi les plus intéressantes : Prunier à Beauvais, 18 novembre 1879, sur qui fut pratiquée pour la première fois l’autopsie immédiate, démontrant que le 20 corps du supplicié n’a plus aucune sensation. Le sergent de ville Prévost (1879), qui avait assassiné un bijoutier nommé Lenoble, coupé son corps en morceaux jetés dans les égouts et fait cuire la tête dans une marmite. Campi, le mystérieux et légendaire assassin de M. Ducros de Sixt et de sa soeur, rue du Regard, et qu’on prétendait être le frère du général Boulanger !.. Puis Gamabut, l’assassin de Mme Ballerich, le chanteur des “ Blés d’or “, dont le crime eut pour les deux fils de la victime de si terribles conséquences, Gaspard et Marchandon, exécutés le même jour (11 août 1885), l’un pour le crime d’Angoulème, l’autre pour celui de la rue de Sèze. Pranzini (1er septembre 1888). Puis Eyraud, l’amant de Gabrielle Bompard, l’assassin de l’huissier Gouffé, dont les aventures ont fait tant de bruit (3 février 1891). Vodable, le “ décapiteur “ (août 1891) ; Berlaud et Doré, les sinistres gamins assassins de Courbevoie ; Ravachol, le 10 juillet 1892, à Montbrison, et Anastay, le sous-lieutenant, à Paris. Vaillant, l’auteur de l’attentat à la Chambre des députés, et Emile Henry, l’auteur de l’explosion du Torminus (1894) ; Caserio, l’assassin du président de la République Carnot, et en dernier lieu Carrara, le brûleur de cadavre. Comme on le voit, M. Deibler peut se reposer. Il a eu beaucoup de besogne et, parmi ses “clients”, de nombreux assassins “de marque”. Sa gloire peut être satisfaite. AU CHAMP-DE - MARS À trois heures, les gendarmes, montent à cheval et se rendent au Champ-de-Mars. Cinquante hommes en tout : vingt-cinq cavaliers, vingt-cinq gendarmes à pied. Ils sont rejoints bientôt par un bataillon du 23e qui refoule les curieux À six heures, M. Ducher, procureur de la République, assisté de M. Morellet, greffier, de M. Raisin, substitut, et Verdalle, juge, accompagné de M. Sambet, aumônier, de la prison, réveille Vacher. Le terrible éventreur dort d’un paisible sommeil. M. Ducher le touche à l’épaule. Vacher se dresse sur son séant. - Qu’y a-t-il ? M. Ducher lui dit d’une voix grave : - Vacher, votre pourvoi a été rejeté, soyez énergique. Vacher ne se trouble point et c’est sans altération dans la voix, sans aucun tremblement qu’il répond : - Ça m’est égal, faites de moi ce que vous voudrez. Je marche droit devant moi. Et Vacher se lève et commence à se vêtir, aidé de ses gardiens. L’aumônier s’approche de lui et l’exhorte à se repentir de ses crimes. Vacher refuse de se confesser. - Vous voulez bien, lui dit le prêtre, entendre la messe ? - Je n’ai pas besoin de la messe, je suis innocent. À vous tous qui m’entourez, je souhaite d’être aussi pur que la grande victime fin du siècle que je suis, vous n’aurez pas peur de mourir. Puis Vacher se ravise, il consent à aller à la chapelle, à condition qu’on l’y porte. Il est déféré à son désir et, de suite, Vacher change d’idée, il refuse en protestant encore de son innocence. Le bourreau procède alors à sa toilette. On lui coupe les cheveux, on échancre largement le col de sa chemise. Et pendant cette opération, sans rien perdre de son sang-froid, Vacher proteste encore et toujours de son innocence. Tout est terminé, l’heure est venue; en bas le fourgon stationne tout ouvert, entouré de gendarmes, sabres au clair. Un jour grisâtre éclaire peu à peu l’étroite place qui s’étend devant la prison. La porte s’ouvre. Vacher, qui a refusé de marcher, apparaît porté par les aides. Son visage est livide; il ne porte plus sa barbe taillée en pointe qu’il avait à la cour d’assises et son teint paraît encore plus blafard. Au moment où l’on va l’introduire dans le fourgon, il s’écrie de cette voix perçante dont il interrompait si souvent, pendant les débats de son procès, le président et les témoins. “La voilà, la victime des fautes des asiles !” Les portes de la voiture, où les aides du bourreau et l’aumônier ont pris place, sont fermées et au pas, avec un bruit sourd que martèle le heurt des sabots des chevaux, la voiture s’en va vers le Champ-de-Mars. Pendant le trajet, Vacher continue à protester de son innocence. Il interpelle les aides assis à coté de lui : “ - Est-ce possible de faire de pareilles injustices, dit-il, voilà Mazoyer qui s’avoue coupable, on le gracie et on me tue, moi qui suis innocent et que tout le monde sait innocent. L’aumônier l’exhorte au repentir. Il lui présente le crucifix. Embrassez, dit-il, Jésus-Christ. J’embrasserai, dit-il, Jésus-Christ tout à l’heure. Autrefois n°8 Dossier Puis il parle de la grande victime qu’il est, et des malheurs de la France. Vous croyez, déclare-t-il, en me faisant mourir expier les fautes de la France coupable, mais cela ne suffira pas, vous commettez un crime de plus, je suis la grande victime fin de siècle. Mais voici que le fourgon approche du terme de son voyage. Vacher perd alors de son assurance et tombe dans une profonde prostration. Taty, chef de clinique à l’asile d’aliénés du Rhône, représentant le docteur Pierret ; Chaumier, inspecteur départemental des asiles d’aliénés du Rhône, représentant le docteur Rebatel, qui furent chargés de l’expertise faite, il y a quelques mois, en vue de déterminer si la folie de Vacher était feinte ou réelle, ont dû examiner les restes de l’assassin. L’EXÉCUTION APRÈS L’EXÉCUTION Cependant la voiture débouche de la rue des Ursules. Les troupes font face à la foule et tournent le dos à l’échafaud. Un bref commandement se fait entendre : Portez armes ! présentez armes ! Et de la foule un immense murmure s’élève. Des cris retentissent : A mort, à mort Vacher, à mort l’assassin ! Les préparatifs sont brefs. Vacher, qui n’est plus maintenant qu’une masse inerte, est descendu de la voiture. Un râle continu, une sorte de gémissement de bête montrent seuls que le misérable est vivant encore. Pas un tressaillement ne l’agite. Les aides le déposent La foule s’est ensuite lentement dispersée, sans tumulte, sans désordre, commentant seulement avec vivacité l’exécution qui venait d’avoir lieu. La mort de Vacher a été un véritable soulagement pour toute la population que ses crimes avaient remplie d’une indicible horreur. Jamais sentence na été accueillie avec une aussi unanime satisfaction ; cette affaire Vacher, ce sinistre cauchemar qui a duré de si longs mois vient heureusement de prendre fin et l’expiation est venue pour le terrible bandit qui avait joui si longtemps d’une aussi scandaleuse immunité. 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(Illustration ci-dessus) GLouis Antoine IN K R A P Stanislas Deibler, né le 12 février 1823 à [email protected] IVÉ le 6 septembre PRdécédé Dijon (Côte-d’Or) et Audioprothésiste D.E. 1904 à Paris, est un bourreau français, 3e de la profession à exercer la fonction d’exécuteur Bilan audioprothétique gratuit* U 54, VE A U À L E N T I L L Y Bilan audioprothétique gratuit* en chefNdeOFrance métropolitaine. En 1897, av. Edouard Millaud 69290 gratuits CRAPONNE Prêt** et- essais d’appareil dernière technologie un incident se produit : la maladresse d’un Prêt** et essais gratuits d’appareil dernière technologie Accessoires malentendant aide fait que Louis est aspergé de sang en Ouverture de votre centre Bilan audioprothétique gratuit* Accessoires malentendant plein visage. Dès l’exécution suivante, Louis N O de UV EA UPrêt** À LetE NTIL L Y d’appareil dernière technologie gratuits Deibler demande l’eau pour nettoyer leessais sang dont il est recouvert. 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Il sortit “guéri”, fut hébergé quelques semaines à Menton par sa sœur Olympe (qui nota qu’il passait son temps à écrire), puis il revint dans le Dauphiné et commença peu après ce que Fourquet(15) décrivit comme sa “grande série rouge”. La tête de Joseph Vacher remise aux médecsins légistes après son exécution La rédaction : Après la parution de notre premier numéro, nous avons été contactés par le docteur JeanPierre Luauté, ancien interne des Hôpitaux de Paris, Chef de clinique à la faculté, ex-MédecinChef du service de psychiatrie de l’Hôpital et membre de la Société Française d’Histoire de la Médecine, qui nous a transmis un mémoire auquel il a apporté une contribution majeure. C’est avec son autorisation et grâce à son extrême amabilité que nous vous offrons la retranscription de ses travaux dédiés à l’autopsie du cerveau de Joseph Vacher. Le cerveau de Vacher et les savants première partie. Des crimes au châtiment. Joseph Vacher, le célèbre tueur en série, fut reconnu responsable de ses actes et guillotiné à la fin du XIXe siècle. Son cerveau fut examiné par d’éminents savants qui espéraient trouver des preuves en faveur de l’aliénation du meurtrier. La découverte qu’une des sœurs de Vacher était décédée dans un tableau de démence présénile - qui s’était manifesté initialement par des troubles de l’humeur - et donc que Vacher avait pu être porteur d’une pathologie héréditaire, 22 a amené à revoir les documents de son dossier. Cette revue apporte des arguments en faveur d’un diagnostic de psychose schizo-affective. Une atteinte surajoutée du lobe temporal est une autre hypothèse permise par les connaissances actuelles. À la différence de l’affaire Dreyfus, l’affaire Vacher, qui était contemporaine. ne divisa que l’opinion médicale. Elle ne s’arrêta pas avec l’exécution du condamné. Une autopsie demandée par la famille (signée par son frère Pierre et par sa sœur Olympe), à l’instigation des médecins qui avaient soutenu la thèse de l’aliénation, et pour eux de l’irresponsabilité, permit d’examiner le crâne et le cerveau de Vacher. Dans l’ensemble de ce travail, nous essaierons de savoir qui étaient les savants (petits et grands) qui procédèrent à ces examens, ce qu’ils cherchaient et ce qu’ils trouvèrent. Mais préalablement, il convient de distinguer l’affaire Vacher proprement dite de celle qui l’a précédée et de présenter les dossiers médicaux qui avaient été préparés à l’occasion de ces affaires. Deux hypothèses diagnostiques basées sur la clinique, non exclusives l’une de l’autre, seront alors proposées. 1. LES AFFAIRES VACHER 1.1. L’affaire de Beaume-les-Dames Pendant son service militaire, Joseph Vacher avait fait la connaissance d’une jeune femme qui, après lui avoir promis le mariage, se rétracta. Vacher, qui entre-temps avait été libéré de ses obligations en raison de son état mental (cf. infra), se rendit fin juin 1893 sur le lieu de travail de la jeune femme à Beaume-lesDames, lui fit une scène puis lui tira plusieurs balles à la face. Il retourna ensuite son revolver contre lui et se tira deux balles dans l’oreille droite. L’agressée et l’agresseur survécurent 1.2. Le tueur en série “L’effroyable odyssée d’un des plus grands criminels des temps modernes, sinon du plus grand”, comme l’écrivit avec emphase le juge Fourquet dans son plaidoyer pro domo(15), s’interrompit à la fin du mois d’août 1897. Vacher, qui avait été arrêté après une agression sexuelle qu’il n’avait pas pu mener à son terme. fut soupçonné par le juge d’instruction de Tournon d’être l’individu que son collègue Fourquet recherchait activement (celui que les journaux désignaient comme le “Jack l’éventreur du Sud-Est”), et dont il avait envoyé le signalement à tous les parquets du territoire. Vacher fut transféré à Belley où Fourquet obtint de lui l’aveu de 11 crimes, tous commis depuis sa sortie de l’asile de Saint-Robert le 1er avril 1894. Toutefois, il est probable que Vacher en ait commis bien plus, au moins 16 d’après Fourquet, qui était notamment persuadé qu’il était l’auteur du crime de Varacieux en 1890 sur une fillette de neuf ans, ce que Vacher avait d’abord avoué mais qu’il refusa par la suite de reconnaître. La plupart des crimes avoués furent commis sur de jeunes bergers ou bergères que le chemineau avait repérés lors de ses pérégrinations, et ils obéissaient à un même modus operandi que Lacassagne dans son ouvrage(19) décrit longuement et qu’il désigne comme des “crimes sadiques” (strangulation, égorgement puis éventration et mutilation des parties génitales). Par la suite, Vacher dissimulait plus ou moins les corps et s’enfuyait à grandes enjambées (il était capable de parcourir 80 kilomètres d’une seule traite). Vacher parlait de la rage qui le prenait en face de ses victimes, de son irrésistible besoin de tuer et de mordre, mais il refusa de livrer les détails des actes sexuels auxquels il se livrait sur ses victimes. Fourquet était persuadé qu’il était pédéraste, et il raconte(15) comment il parvint à le faire admettre par les experts. Il les avait certainement choisis avec soin. Il s’agissait des docteurs Lacassagne, Pierret et Rebatel, respectivement professeur de médecine légale à Lyon, professeur de clinique des maladies mentales (et médecin-chef à l’asile de Bron), directeur d’une maison de santé. 2. ANTÉCÉDENTS DE VACHER Ces éléments proviennent de sources très diverses : certificats médicaux et attestations recueillis pendant l’instruction ou rédigés antérieurement aux crimes, rapports des experts(1), récits de Vacher(2), enquêtes faites par des journalistes (l’un des plus actifs fut Albert Sarraut, le futur président du conseil). Il est parfois difficile d’affirmer l’authenticité de ces témoignages, lesquels constituent, selon les partisans et adversaires de la responsabilité de Vacher, des arguments à charge ou à décharge. 2.1. Antécédents personnels Joseph Vacher est né à Beaufort (Isère) le 16 novembre 1869, il était le quinzième des seize enfants que son père avait eus de deux mariages. Il avait un frère jumeau décédé à l’âge de huit mois. D’après Fourquet(15), les deux bébés dormaient dans le même berceau sur lequel un jeune frère aurait posé une énorme miche de pain qui avait étouffé son jumeau. Les experts et Fourquet, se fondant sur des témoignages recueillis lors de l’instruction, indiquent que Vacher se serait très tôt signalé par des actes de petite perversité à l’encontre d’animaux ou de jeunes garçons. Pour sa part, Vacher insistait sur les deux causes qui étaient à l’origine de sa “rage”. D’abord la morsure (il n’en était pas sûr) par un chien enragé (selon une croyance populaire de l’époque, celui qui avait été mordu par un chien enragé le devenait lui-même et s’attaquait à autrui) à l’âge de sept ou huit ans, mais surtout le remède qu’on lui avait alors fait absorber et qui lui avait “vicié le sang”(2). Pour Lamothe(21), le jeune Vacher aurait présenté peu après la morsure (ou le léchage) un état de sidération qui s’expliquerait par un événement qu’elle suppose : son viol par le garde-champêtre du village. Nous avons tenu à signaler ce prétendu événement, dont personne n’a jamais fait mention, et dont Lamothe elle-même dans sa thèse(20) ne parle pas, car il lui a fourni un montage explicatif(21) qui, pour Corneloup (13), apporte “un regard singulièrement novateur, pour ne pas dire révélateur” sur l’affaire. Vacher chercha à se placer comme garçon de ferme mais ne fut gardé nulle part. Dans sa lettre d’aveux “À la France” du 7 octobre 1897(2), il raconte : “Je me souviens que lorsque je me voyais seul, j’avais à cette époque 14 ans, à travailler, je ne pouvais vaincre des idées qui me venaient à la tête et tout d’un coup je partais à travers les champs, je faisais plus ou moins de neuf kilomètres et quand j’étais las je me ramenais à mon travail. li faut que je vous dise que je me serais attaqué et aurais déjà fait des bêtises dans ces accès mais le hasard voulait que je ne rencontrasse personne …” Vacher, à l’âge de 16 ans, fut accepté comme postulant chez les maristes. Il en aurait été expulsé deux ans plus tard, à la suite d’une affaire de mœurs. En septembre 1888, il fut soigné à Grenoble pour une orchite blennorragique pour laquelle il fut, en février 1889, admis à l’Antiquaille dans le service du Dr Gailleton, futur maire de Lyon. Lors de l’instruction(1), celui-ci ne put se souvenir que d’avoir procédé à l’ablation d’un testicule. L’autopsie(18) révéla “que le testicule droit était manifestement atrophié, quant au gauche, il présentait une adhérence presque totale à la vaginale”. Peu après, Vacher se rendit chez l’un de ses frères à Genève (qu’il n’avait pas vu depuis dix ans), lequel, en présence d’“individu à l’air égaré et sauvage”, eut du mal à le reconnaître. Au cours de ce séjour, Vacher lui dit : “Je ne sais pas ce que j’ai ; je suis comme possédé, si je rencontrais quelqu’un je lui ferais du mal”(1). Vacher fut incorporé au 60e RI de Besançon en novembre 1890. Pendant la période de son service militaire, Fourquet recueillit un ensemble de témoignages concordants sur son caractère et son comportement auprès de ses anciens camarades, de ses supérieurs et des médecins militaires. Ils le présentent tous comme un sujet vindicatif et violent qu’il avait fallu à plusieurs reprises désarmer et qui avait dû être deux fois transféré à l’infirmerie en raison de comportements auto- ou hétéro-agressifs graves liés à une intolérance à la frustration et à des idées de persécution. Ses camarades l’appelaient “le fou” et s’en méfiaient car il les menaçait de leur couper le cou avec un rasoir. Ses crises de violence pouvaient être “utilitaires” : ainsi, après l’une d’elles qui était liée à sa déception de ne pas avoir été nommé caporal, il écrivit au colonel et obtint gain de cause. Après un passage à l’hôpital de Besançon, il lui fut accordé un congé de convalescence de quatre mois “afin qu’il n’eut plus à reparaître au corps”. Le Dr Grandgury(19), qui l’avait examiné lors de ses passages à l’infirmerie de la caserne, estima, après l’affaire de Beaume-les-Dames qui avait eu lieu pendant ce congé, que son acte était motivé “par une nouvelle crise Autrefois n°8 Dossier d’excitation cérébrale avec idées délirantes”, et il conclut qu’il y avait lieu de le proposer pour la réforme. Celle-ci fut prononcée le 2 août 1893 pour “troubles psychiques caractérisés par des idées de persécution, idées de suicide, grande irritabilité”. 2.1. Antécédents personnels Il convient ici de signaler la minutie avec laquelle Fourquet rechercha ces antécédents en demandant, par l’intermédiaire du juge de paix de Roybon. les témoignages de trois membres de la famille et de six témoins non apparentés(1). Aucun témoin ne confirma l’existence de tels antécédents. La méthode de Fourquet a été critiquée par Tavernier et Garet(28), car “aucun paysan ne souhaite se compromettre”. L’absence d’antécédents familiaux contredisait l’expertise du Dr Guillemin faite à Sainte-Ylie qui, lui, avait fait appel à la gendarmerie. Il soutenait qu’une sœur de Vacher avait présenté des accès de lypémanie (mélancolie) avec des idées de suicide, et qu’un de ses oncles avait fait des “extravagances”. Plus tard, Laborde(18) affirma avoir reçu des renseignements “absolument confirmatifs” sur l’hérédité de Vacher : “Son Rosalie Ravit, la mère de Vacher, comme une dévote mystique, sujette à des apparitions. Enfin, en 1938, le Dr Locard(23), disciple de Lacassagne, écrivit : “Un nouvel élément qui n’a pas été connu, et qui ne pouvait pas l’être à l’époque du procès, aurait peut-être influé et sur les experts et sur le jury. Plusieurs années après l’exécution du criminel, une sœur de Vacher a présenté les symptômes les moins douteux d’aliénation mentale. Je viens d’apprendre qu’elle est morte dans un asile.” Notre enquête aux archives de l’hôpital de Saint-Egrève retrouve bien le dossier d’une sœur de Vacher, mais elle y est décédée en février 1939. S’agit-il de celle dont parle Locard ? On peut se poser la question, d’autant plus que Tavernier et Garet(28) rapportent qu’en 1920, Locard avait déjà signalé dans une conférence qu’une sœur de Vacher était morte folle dans un asile d’aliénés. Mademoiselle Marcelline Vacher, née le 14 novembre 1867, la treizième de la fratrie, a été admise à Saint-Egrève en 1932 en placement d’office pour un état de “dépression mélancolique avec idées polymorphes de persécution. S’imagine qu’on l’accuse d’avoir volé. 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Une hospitalisation, si elle avait été nécessaire, ne s’était pas faite à SaintRobert car une recherche dans les registres de l’hôpital de Saint-Egrève (qui a remplacé SaintRobert) ne découvre aucune trace d’un Vacher de Beaufort entre 1898 et 1903. D’autres témoignages d’origine journalistique décrivent Autrefois n°8 (Illustration ci-dessus) Alexandre Lacassagne, né à Cahors le 17 août 1843 et mort à Lyon le 24 septembre 1924, est un médecin français (médecin légiste et médecin expert auprès des tribunaux), professeur à la Faculté de médecine de Lyon il contribua à préciser la déontologie médicale et l’un des fondateurs de l’anthropologie criminelle, dans la lignée de l’école italienne de criminologie de Cesare Lombroso – dont il tentera plus tard de se distinguer. En hommage à son apport, le Conseil municipal de Lyon, en 1925, rebaptise en honneur le “Chemin des Pins” sous le nom de avenue Lacassagne, dans le 3e arrondissement.(Wikipedia) CHARPENTE • COUVERTURE • ZINGUERIE EXTENSION • OSSATURE BOIS ISOLATION THERMIQUE • TRAITEMENT CHARPENTE Chaponost 06 12 69 01 56 [email protected] • www.charpente-pascal.com Dossier L’asile Saint-Robert à Saint-Egrève (Isère) où fut interné Vacher douleur morale”. Quelques mois plus tard, il sera précisé que cette dépression mélancolique évolue sur un fond de présénilité. Au cours d’une hospitalisation ininterrompue de près de sept ans, le délire mélancolique restera à peu près inchangé et le diagnostic de “démence présénile” sera affirmé. Elle décéda de marasme après la découverte, fin 1937, d’un probable cancer du col de l’utérus qu’il n’avait pas été possible d’opérer en raison de son agitation. L’observation ne précise pas l’ancienneté des troubles. D’après l’inventaire de ses biens, elle vivait dans des conditions misérables. Elle avait sûrement dû être interrogée sur Joseph car il est mentionné : “Prétend que son frère a été tué pendant la guerre.” il n’y eut pas de vérification. 3. CERTIFICATS MÉDICAUX ET EXPERTISES ÉTABLIS LORS DES HOSPITALISATIONS ET DE L’INCARCÉRATION 3.1. Hospitalisations de Vacher Après l’affaire de Beaume-les-Dames, Vacher fut placé à l’asile de Saint-Ylie, d’abord en observation puis interné d’office après une expertise très complète faite par le Dr Guillemin(19). Celui-ci le décrivait persécuté, interprétant (il n’utilise pas le terme), halluciné (il avait eu des attitudes d’écoute), et concluait à une “aliénation mentale caractérisée par le délire de persécution le rendant irresponsable de ses actes”. Les balles que Vacher s’était tirées dans l’oreille avaient entraîné une surdité complète, une paralysie faciale droite et une suppuration importante. Il réclama une opération destinée à les extraire puis il la refusa, se montrant violent et disant qu’on voulait le tuer. D’une façon générale, il garda un très mauvais souvenir de son séjour dans cet asile, et plus tard, il insistera sur les mauvais traitements et les “abominalités” qu’il y avait subies et constatées. Ce souvenir va lui fournir ultérieurement une explication de ses crimes : “Si je n’avais pas été sali par la saleté et les abominations, jamais je ne les aurais commises les saletés et les abominations”(2). Le certificat établi en décembre 1893 lors de son transfert le décrit comme suit : “Est sombre, taciturne, inquiet, et toujours hanté par des idées de suicide. A fait une tentative vers la fin d’octobre. Se jetait la tête contre les murs. Est tout disposé à recommencer à la prochaine occasion. En veut aux médecins parce qu’ils ne l’ont pas opéré, et croit qu’autour de lui, on le jalouse et le persécute.” Les certificats de 24 heures et de quinzaine signés par le Dr Dufour sont toujours dans les registres de la Loi à l’hôpital de Saint-Egrève. Ils démontrent qu’il était parfaitement informé de l’ancienneté et de la gravité des troubles : “Le nommé Vacher admis hier est malade depuis longtemps. Au régiment, 24 il se croyait poursuivi par ses voisins”, et le 21 décembre_ 1893 : “Est calme mais conserve des idées délirantes. À maintenir.” Vacher ne posa strictement aucun problème de maintien à Saint-Robert et il garda de son séjour et des soins reçus un souvenir reconnaissant. Dufour, au bout de trois mois, put demander sa sortie : “Est calme. inoffensif et paraît ne plus donner de signes de folie. A conscience de son état antérieur et demande sa sortie qui peut être ordonnée.” Elle eut donc lieu le 1er avril 1894. Quaranteneuf jours plus tard, il commettait le premier meurtre de sa “grande série rouge”. Pendant son séjour, l’oreille de Vacher avait été examinée par un chirurgien des hôpitaux de Grenoble qui ne vit pas la balle et conclut à une “carie” du rocher ne nécessitant pas d’opération(18). 3.2. Certificat établi pendant l’incarcération Le Dr Bozonnet, médecin de la prison de Belley peu après son incarcération nota : “Le nommé Vacher est atteint de débilité mentale, d’idées fixes voisines des idées de persécution, de dégoût pour la vie régulière”, et il estimait sa responsabilité “très notablement diminuée”(19). C’est lui qui introduisit le Dr Madeuf auprès de Vacher. 3.3. Le Docteur Madeuf Le Dr François Madeuf. diplômé de la faculté de médecine de Paris “bi licencié es sciences”, se présentait comme professeur libre de rhinologie, otologie, laryngologie. Il fit paraître plusieurs ouvrages de vulgarisation médicale dont un guide sur les maladies ORL et les affections qui en dépendent. Dès l’introduction de son étude sur Vacher(18), J.-B. V. Laborde, maître d’œuvre et principal auteur de l’ouvrage, lui rendit hommage : “Ce passionné de la science et de la recherche, ce spécialiste distingué” grâce à qui cette étude a été rendue possible (c’est Madeuf qui avait obtenu de la famille de Vacher l’autorisation d’autopsie). Madeuf estimait que le cas Vacher était proche de celui de Menesclou, qui avait été guillotiné pour le viol et le meurtre d’une jeune fille et qui souffrait aussi de troubles auriculaires. Et Laborde de préciser : “Dès qu’il fut question chez Vacher de lésions de l’oreille, il (Madeuf) conçut la résolution d’avoir les pièces en mains.” Tous les “vacherologues” connaissent l’épisode du 24 septembre 1897, quand Madeuf, arrivé de Paris pour examiner Vacher, fut interrompu par le juge Fourquet, furieux de cette intrusion non autorisée, et promptement mis à la porte par lui. Fourquet, dans ses mémoires(15), revient sur les“intrigues” du Dr Madeuf qui cherchait “à se tailler une réclame dans l’affaire Vacher”. Il se gausse aussi de l’audition de Madeuf lors du procès, où il avait parlé “de Menesclou et de choses absolument étrangères à l’affaire”, et Fourquet d’ajouter “Vacher seul applaudit”. Vacher avait apprécié la visite de Madoeuf (sic) à qui il adressa le lendemain un courrier respectueux en lui demandant de le faire publier dans le Progrès ou le Lyon Républicain. Mais quelques jours plus tard, le 1er octobre, ayant probablement compris qu’il avait commis un impair vis-à-vis de Fourquet, il lui écrivit : “Il vaut mieux avoir affaire au Grand Millionnaire qu’à tous les petits réunis. On est plus rassuré entre ses mains qu’entre toutes celles de Bi-licenciés en science D’otologie, de Rhynologie et de Laryngologie, de Bi-Bi-Hautes Sciences des oreilles, de la gorge, de l’ozène et de la Punaisie !”(2). La référence de Madeuf à l’affaire Menesclou était habile ; en effet, l’examen du cerveau du supplicié avait fait l’objet en 1880 d’une communication devant la prestigieuse Société d’Anthropologie de Paris (SAP) par Chudzinski, le fidèle préparateur de Broca(12). Il avait découvert un ramollissement de la substance blanche et des méninges très épaisses et adhésives. Toutefois, Eugène Dally, qui était membre de la SAP et de la Société Médico-Pychologique (il fut président des deux sociétés), avait refusé le moindre rapport avec le crime : “Jamais on n’a regardé le viol d’une petite fille comme symptôme d’une méningite chronique.” En revanche, les lésions des oreilles de Menesclou, dûment constatées par le Dr Gellé, et responsables de la quasisurdité du meurtrier, avaient conduit plusieurs membres à supposer un lien avec «certains côtés de son caractère”. L’avis de Delasiauve, qui siégeait, avait été sollicité, et il avait confirmé la relation possible entre maladies des oreilles, délires et altérations du caractère. il avait cité l’observation plus ancienne de l’assassin Lemaire, guillotiné à 19 ans, dont le cerveau avait été présenté devant la société par Broca lui-même. Celui-ci avait découvert les signes d’une méningite chronique diffuse et s’était écrié : “Croyant punir un coupable, on a guillotiné un aliéné”(8). 3.4. Expertise pendant l’incarcération Les experts qui examinèrent longuement Vacher et qui par commodité avaient demandé son transfert à la prison Saint-Paul de Lyon concédaient qu’il avait été atteint d’une aliénation mentale mais transitoire et que sa responsabilité était “à peine atténuée par les troubles psychiques antérieurs”(2). Ces troubles étaient minimisés, et pour eux, l’affaire de Beaume-les-Dames n’était que le crime passionnel banal d’un amoureux éconduit. Fourquet(15) alla plus loin, accusant Vacher d’avoir simulé la folie pour bénéficier du nonlieu. Quels qu’aient été ses troubles antérieurs, Vacher en avait été guéri pour les experts qui s’appuyaient premièrement sur le certificat du Dr Dufour demandant la sortie de Vacher, et deuxièmement sur un long rapport, en date du 12 novembre 1897, où Dufour défendait sa décision(1). Il y déclarait n’avoir eu aucun renseignement sur les antécédents et écrivait : “En admettant qu’il ait été aliéné auparavant, ce qu’on peut supposer d’après les faits, nous avons pu croire que le chagrin d’amour était la cause de sa maladie mentale.” Quant aux troubles présentés depuis, ils étaient, pour les experts, considérés comme simulés. L’aliénation était récusée, de même que l’épilepsie et l’impulsion. L’absence d’antécédents familiaux était soulignée, probablement en tant qu’argument contre l’aliénation. Au moment de l’expertise, après une radiographie de l’oreille qui avait montré la présence d’une balle, et après un examen approfondi par le Pr Lannois de l’oreille de Vacher, Lacassagne et al. reconnurent que Vacher souffrait de “maux de tête, de bouillonnements et de vertiges qui le rendent comme saoul”, mais arguant de l’absence d’hallucinations auditives, ils refusèrent d’établir un lien entre ses troubles auditifs et “son état actuel de folie supposée”. Finalement, les experts conclurent à des “crimes commis par un immoral violent, antisocial, sadique, sanguinaire”. li faut signaler que nulle part ne se trouvent mentionnés les résultats d’un examen neurologique ; la seule indication qui figure dans l’expertise concernant l’examen physique de Vacher est la constatation de l’ “énorme musculature des mollets”, et l’existence de pieds creux. 4. LE PROCÈS Il eut lieu à Bourg-en-Bresse du 26 au 28 octobre 1898 et ne concerna que le crime de Bénonces (Ain) de 1895 commis sur le jeune Portalier âgé de 16 ans. Un commentateur récent de l’affaire, Pierre Truche, ancien président de la Cour de cassation, précise que judiciairement, Vacher n’est donc pas un tueur en série et il s’indigne de l’hypocrisie du procès car “tout au long de la procédure, tous les crimes furent évoqués et détaillés par le juge d’instruction et les experts”(13). Vacher avait décidé, pour se défendre, de se présenter lui-même comme un malade irresponsable. Sa prestation où il en rajoutait (probablement de façon à être bien sûr de passer pour un fou) ne fut pas appréciée des jurés et alimentait l’accusation de simulation. Ses idées éroticomystiques, qui ne dataient pas de son incarcération et n’étaient donc pas utilitaires (voir ses Écrits d’errance(2)), ne furent pas prises en compte. Elles constituent pour J. Biéder(4) “la teinte de l’état mental habituel de Vacher”. L’expertise, manifestement à charge, fut la pièce majeure de l’accusation et emporta la décision des jurés. Dufour ne fut pas entendu et n’eut pas à répéter qu’“au moment de sa sortie, il (Vacher) n’était pas aliéné et qu’il était entièrement responsable.” Telle n’était pas l’opinion d’Olympe, la sœur de Vacher, qui se précipita sur l’inculpé et déclara : “Pauvre frère, c’est le Dr Dufour qui en te remettant en liberté est cause du déshonneur de ta famille.” L’avocat de Vacher, Maître Charbonnier, avait tenté en vain d’obtenir le renvoi de l’affaire à une autre session afin qu’il soit procédé à un examen par un autre collège d’experts : les Drs Toulouse et Magnan de Paris, le Dr Bonnet de l’asile de Saint-Robert (il avait en 1898 remplacé Dufour qui avait été élu député). Après la condamnation à mort, Maître Charbonnier se démena pour obtenir la grâce de Vacher et il fit à la hâte imprimer un opuscule(10) où il reprenait tous les éléments de sa plaidoirie et du dossier médical propres à démontrer, selon lui, l’irresponsabilité de son client. il fit appel au Dr Toulouse qui rédigea en urgence une réfutation de l’expertise de Lacassagne et al. qu’il publia en novembre dans sa Revue de psychiatrie(29). Dans son opuscule, Charbonnier signalait cet article et il reproduisait un courrier de Toulouse où il écrivait en lettres grasses : “Il faut absolument que l’on gracie cet aliéné.” L’ancien magistrat P. Bouchardon donne le détail de la procédure qui suivit la condamnation(5). La commission des grâces de la Chancellerie avait finalement estimé “que la personnalité du condamné, le nombre, la nature des crimes commis et leurs circonstances peuvent faire douter qu’il jouisse de la plénitude de ses facultés mentales”, et elle proposait une commutation de peine. Félix Faure refusa d’apposer sa signature au décret qui avait été préparé. Autrefois n°8 Dossier 4.1. Désiré Magloire Bourneville (1840-1909) Élève de Charcot, ce politicien engagé suivait l’affaire pour le Progrès médical et les Archives de neurologie (il était le rédacteur. en chef de ces deux publications). Deux lettres manuscrites de lui, l’une demandant des renseignements, l’autre de remerciements, figurent dans le dossier de Vacher à SaintEgrève. Bourneville siégeait à la commission de surveillance des asiles de la Seine et il y fit connaître, puis publia(6) l’interview d’un Dr Samuel Garnier au Progrès de la Côte-d’Or (interview que Dufour lui avait probablement transmis). Le Dr Garnier avait déclaré qu’en raison d’une lacune de la législation, les rapports des médecins aliénistes ne suivaient pas le malade en cas de transfert et qu’ ainsi, n’ayant pu prendre connaissance du rapport de si la peine de mort devait être appliquée (il en était un farouche adversaire), qu’une autopsie soit faite “avec le plus grand soin”. 4.2. Édouard Toulouse (1865-1947) Édouard Toulouse avait pris parti pour l’irresponsabilité. Son engagement, quoique tardif. fut total. Sa biographie(17) nous apprend qu’il avait 33 ans et venait juste d’être nommé médecin-chef à Villejuif. Préoccupé de la question, qui était à la mode, des rapports entre le génie et la folie, il avait entrepris très tôt des enquêtes auprès de quelques grands hommes et il s’était déjà fait connaître en publiant celle qu’il avait consacrée à Zola. Il s’agissait d’une étude “multidisciplinaire” et il avait conclu que Zola était bien un névropathe mais du type “dégénéré supérieur”. Toulouse avait PIZZAS À EMPORTER la Belle Etoile Saint-Laurent-d’Agny • MENUS SUR PLACE OU À EMPORTER du mardi au vendredi midi Passez votre commande à emporter dès 11h par téléphone • PIZZAS À EMPORTER - du mardi au jeudi de 18h à 21h - du vendredi au dimanche et les jours fériés de 18h à 22h30 TERRASSE LE MIDI 04 78 45 74 82 route de Mornant 69440 - Saint-Laurent-d’Agny - FERMETURE LE LUNDI TOUTE LA JOURNÉE Vacher face à son juge d’instruction Émile Fourquet - (Source : 1897 - Fonds ancien - Bibliothèque de Lyon) Guillemin, il (Dufour) “put remettre en liberté le monstre qui occupe la région de ses forfaits”. Dès l’annonce de la condamnation à mort, Bourneville exprima ses réticences face aux conclusions des experts(7), soulignant l’influence des accès de folie antérieurs. l’influence de la balle dans le crâne sur le caractère et l’intelligence, celle de l’otite chronique qui “plaideraient en faveur de la commutation de la peine malgré l’horreur des crimes commis par ce malheureux”. Il demandait, Autrefois n°8 bien d’autres compétences (en psychologie expérimentale, en criminologie, en sexologie), et il reste connu comme un critique virulent des conditions de soins dans les asiles, exposées dès 1896 dans Les causes de la folie(30). Dès avant le procès, il avait publié dans sa Revue de Psychiatrie un article du Dr Paul Brousse(9), qui. comme lui, s’insurgeait contre les conditions de prise en charge des aliénés dangereux dans les asiles, réclamant la création, comme à l’étranger. d’asiles spécialisés. Dossier Paul Brousse dénonçait aussi les conditions d’exercice dans les asiles ordinaires où les médecins ont des services de 600 à 1200 malades, et il avait calculé qu’avec un minimum de 600 malades (qu’ils devaient voir tous les jours), et à raison de dix heures de travail par jour, ils ne pouvaient consacrer qu’une minute à chacun d’eux. Ainsi prenait-il d’avance (au cas où les experts auraient reconnu Vacher aliéné) la défense du “dernier médecin d’asile qui avait relâché cette bête fauve”. La situation de pénurie médicale à l’asile de Saint-Robert était bien celle décrite par le Dr Brousse(24). En 1922, grâce à son entregent, Toulouse obtint la création à Sainte-Anne du premier service ouvert pour le traitement des malades mentaux, appelé plus tard “hôpital HenriRousselle”, et il en fut le premier chef de service. Comme beaucoup d’aliénistes de son époque, il avait des compétences d’anatomiste, et plus tard il devint, avec son élève L. Marchand, le promoteur du laboratoire d’anatomie pathologique de l’hôpital Henri-Rousselle. Des années plus tard, il s’engagea, toujours au nom de la science, dans la défense de l’assassin du président Doumer. Il n’eut pas plus de succès(16). 6. DIAGNOSTICS 6.1. Diagnostic psychiatrique Un diagnostic psychiatrique rétrospectif est-il possible ? Nous le pensons et, si nous avons si longuement cité les certificats médicaux antérieurs à la série des crimes, c’est que leur nombre et leur précision nous paraissent autoriser cette entreprise. L’étude de ses antécédents montre ainsi que Vacher présentait depuis des années, et bien avant son internement à Saint-Ylie, des troubles majeurs de la personnalité et du comportement. Si l’on utilise la rubrique correspondante de la CIM-10 (troubles étiquetés F60)[NDRL : La Classification statistique internationale des maladies et des problèmes de santé connexes, 10e révision de schizophrénie faisant partie des psychoses à expression psychopathique.], mais moins en raison de sa froideur affective que du vagabondage et de la violence impulsive. Surtout, sa mégalomanie (sa mission divine), ses accès de passages à l’acte, pourraient aussi s’inscrire dans le cadre d’une “manie hostile” évoluant sur un mode subaigu. De plus, si l’on tient compte des antécédents familiaux (si l’on accepte qu’au moins une de ses sœurs a présenté un épisode mélancolique) un diagnostic de psychose schizo-affective (F25) de la CIM-10 serait à retenir. Certes, et à plus de 100 ans de distance, il n’existe toujours aucun marqueur biologique au sens large des maladies mentales transmissibles, notamment des troubles schizophréniques et de la maladie maniaco-dépressive. Mais s’agissait-il chez Joseph et Marcelline Vacher d’une psychose 5. L’AUTOPSIE DE VACHER Elle eut lieu à Bourg-en-Bresse le 31 décembre 1898, quelques heures après l’exécution, en présence des Drs Madeuf, Boyer (élève de Lacassagne, qu’il représentait), Paviot. ... et des représentants de la presse. Selon Bouchardon(5), Boyer aurait ultérieurement déclaré (au Petit Journal) que le cerveau avait été tellement “malaxé” que les éventuelles lésions microscopiques que l’on pourrait y découvrir ne signifieraient rien. L’autopsie générale ne découvrit rien d’anormal(18). Le crâne fut photographié, la calotte crânienne enlevée puis le cerveau extrait par Madeuf. Il pesait 1500 grammes. Une fois enlevé, on put distinguer à la face supérieure du rocher, séparée du cerveau par une mince pellicule d’os, une tache noire qui correspondait à la balle. Le cerveau en regard dans son ensemble paraissait normal, un moulage en fut fait par Madeuf. Puis le cerveau fut divisé en deux (31). La portion droite fit l’objet de coupes verticales et transversales dont le Dr Paviot conserva la partie comprenant les circonvolutions rolandiques. Tout le reste du cerveau avec le bulbe, le cervelet et la moelle furent mis dans une solution de formol et transportés par Madeuf, avec la tête, à Paris. Là, écrit Toulouse(31), “fidèle à ma méthode de travail, appliquée dans mon enquête médico-psychologique sur les hommes supérieurs, j’ai réparti la besogne entre divers collègues spécialistes”. Et, prenant les devants des résultats car il était au courant du premier résultat décevant de l’autopsie (l’inspection visuelle n’avait rien découvert d’anormal), il écrivit : “Tous les jours des aliénés meurent dans les asiles ( ... ). Et cependant les résultats de l’étude micrographique sont négatifs ou sans signification. On ne peut donc appliquer à Vacher, considéré comme aliéné, d’autres lois que celles qui régissent les autres aliénés.” En clair, c’était affirmer que le diagnostic d’aliénation reposait sur la seule clinique. 26 L’accusation du procès : Le crime de Benonces sur le jeune Victor Portalier (16 ans) (connue sous la “CIM-10”) est une liste de classifications médicales codant notamment les maladies, signes, symptômes, circonstances sociales et causes externes de maladies ou de blessures, publiée par l’organisation mondiale de la santé (OMS)], on repèrera de nombreux traits de personnalité : paranoïaque, schizoïde, dyssociale, émotionnellement labile (impulsions, accès explosifs) et même histrionique, c’est-à-dire presque l’ensemble des troubles de cette rubrique. Les troubles aigus présentés lors de l’hospitalisation à Saint-Ylie sont plus difficiles à classifier car ils sont un mélange de troubles aigus de l’humeur (avec idéations et tentatives de réalisation suicidaire) et de troubles de type délirant et persécutoire. Son comportement criminel ultérieur pourrait évoquer une héboïdophrénie [NDLR : L’héboïdophrénie est une forme dysthymique [NDLR : Classiquement état psychotique à la fois délirant et maniaque ou mélancolique] essentielle (ou primaire) ? Nous verrons si les constatations histologiques de Philippe et Marchand peuvent apporter au moins quelques hypothèses. Notre diagnostic, en mettant l’accent sur la dysthymie, se distingue des quelques travaux contemporains qui ont été consacrés aux troubles dont souffrait Vacher. Morel et Bouvery (25) évoquent en 1964 “une psychose au long cours évoluant sur un fond schizoïde, avec des phases de rémission après des bouffées délirantes de type paranoïde”. Une comitialité [NDLR : synonyme d’épilepsie] temporale leur paraît peu probable et elle n’aurait fait alors “que se substituer à une autre structure». Lamothe, qui s’est amusée dans sa thèse (20) à refaire l’expertise, aboutit de la part des deux pseudo experts à deux conclusions différentes concernant la responsabilité mais à un même diagnostic clinique : “Joseph Vacher est un psychotique dont la maladie évolue depuis de nombreuses années, à travers des formes délirantes, caractérielles, et des passages à l’acte pervers.” À noter que l’un des “experts” dans sa discussion évoque aussi “une épilepsie temporale(...) devant le caractère de décharge des actes, leur aspect paroxystique [NDLR : Se dit d’un phénomène qui se manifeste par des paroxysmes ou présente des paroxysmes.] et irrépressible”. Biéder(4) rappelle d’abord les travaux de l’époque sur “les aliénés migrateurs”, diagnostic non envisagé par les experts, puis il évoque “un vagabondage impulsif ”, mais également “des impulsions procursives( ... ) peut-être (de) véritables automatismes ambulatoires”, c’est-à-dire lui aussi l’hypothèse d’une épilepsie. De même, quand il évoque les idées érotico-mystiques de Vacher, c’est à l’épilepsie qu’il pense puisqu’il s’agit des deux thèmes classiques du délire chez les épileptiques. 6.2. L’hypothèse de l’épilepsie Elle se heurte d’emblée à deux objections. L’une est que Vacher n’a jamais allégué l’amnésie de ses actes (dans un sens complètement différent, Chevrier(11) s’interroge sur les “trous de mémoire” de Vacher, et d’une façon plus générale sur “ces silences qui entourent le passage à l’acte criminel”). L’autre est que les experts avaient éliminé le diagnostic et que, parmi les partisans de l’aliénation, seul Lombroso avait fait de Vacher “un épileptique et un criminel-né”. Toutefois, ses conceptions étaient déjà, comme nous le verrons, largement discréditées ; voir notamment leur critique acerbe par Lacassagne lors du procès(19). Toutefois, le lien entre violence, criminalité et épilepsie restera longtemps vivace. En 1953, Ey(14) décrivait ainsi “l’homme épileptique”: “Un criminel en puissance ( ... ). Animé d’une sorte d’agressivité terrible, comme si l’instrument naturel de cette agressivité, sa musculature (plus ou moins athlétique), est toujours prête à frapper, à tuer.” L’hypothèse de l’épilepsie, et précisément de l’épilepsie temporale, n’a été évoquée qu’à partir des années 1960, c’est-à-dire après l’isolement de cette forme d’épilepsie suite aux constatations faites, après l’introduction de l’EEG, que des manifestations mentales épileptiques pouvaient être liées à des crises électriques bitemporales. Parmi les manifestations critiques de l’épilepsie temporale ont alors été notés des états d’anxiété, de terreur, et surtout, concernant notre sujet, des “rage attacks”, et il se pourrait que les auteurs qui ont évoqué l’épilepsie temporale aient fait le rapprochement avec “les crises de fureur paroxystiques” de Vacher. L’hypothèse de l’épilepsie temporale ne serait pas à écarter si l’on tient compte d’un petit symptôme qui n’a pas, jusqu’à présent, retenu l’attention en tant que phénomène pathologique et qui est la graphomanie de Vacher. Artières(2) écrit : “Vacher n’a cessé tout au long de son existence de s’exprimer ( ... ). Il a tracé des centaines de caractères, il a noirci des dizaines de pages.” Mais, comme son livre le démontre, c’est après le coup de feu dans l’oreille droite que le phénomène a pris toute son ampleur. Il mériterait ainsi d’être qualifié d’“hypergraphisme”, ce recours compulsif à l’écriture qui caractérise certains patients atteints d’épilepsie temporale droite(32). De plus, les écrits des épileptiques temporaux ont souvent une thématique mystique ou religieuse. Toutefois, l’hypergraphie n’est pas spécifique Autrefois n°8 Dossier de l’épilepsie, elle s’observe aussi lors de lésions permanentes de l’hémisphère droit(33). Si l’hypothèse de l’épilepsie est difficile à soutenir, en revanche, il est possible que Vacher ait souffert d’un syndrome temporal, et on signalera que des troubles psychiatriques très divers (caractériels, psychotiques, dépressifs) et une épilepsie sont constants au cours de l’“encéphalite limbique” (voir Saladini et al.(26) pour une observation récente). 6.3. Vacher tueur en série Les travaux récents sur les tueurs en série paraphiliques (sadisme sexuel) concernent bien entendu les crimes de Vacher. Quant à la distinction entre les catégories “tueurs organisés” versus “désorganisés”, elle n’a, pour Bénézech(3), qu’une valeur d’orientation policière. Dans ce cadre, Vacher entrerait plutôt dans la catégorie la moins nombreuse, celle des tueurs désorganisés, ceux que Bénézech considère pour la plupart comme des malades mentaux. On essaiera de montrer dans la deuxième partie que ce sont ses troubles psychotiques et leur gravité qui distinguent Vacher des autres tueurs en série. Remarquons qu’aucun des commentateurs récents(4,20,25) ne l’a considéré comme un criminel psychopathe. Des facteurs de psychosociogenèse sont retrouvés chez les tueurs en série(22,27). Ils nous semblent s’appliquer préférentiellement aux tueurs dits organisés. Ils sont, en cas de psychose, à concilier avec des facteurs de type neurobiologique qui y sont pour nous prépondérants. Storck/Masson ; 1899. (20) Lyon I ; 1982. (21) Archives départementales de l’Ain. Affaire Vacher (en ligne au moment de la rédaction de ce mémoire). (2) Artières P. Joseph Vacher. Écrits d’un tueur de bergers. Édition établie et présentée par Artières P. Lyon: À rebours ; 2006 (l’orthographe de Vacher est conservée). (3) Bénézech M. De quelques perspectives médicopsychologiques sur les homicides sexuels. Présentation de trois observations. Ann Med Psycho 1995;153:50111. (4) Biéder J. Il y a un siècle, l’affaire Vacher: réflexions sur les expertises médico-légales psychiatriques. Ann Med Psychol 1995;153:600-4. (5) Bouchardon P. Vacher l’éventreur. Paris: Albin Michel; 1939. (6) Bourneville DM. Rubrique “Asiles d’aliénés “. Arch Neurol 1898 ; 27 ; 251. (7) Bourneville DM. Le Progrès médical 1898 ; 48 ; 430. (8) Broca P. Sur l’assassin Lemaire et la criminalité. Paris: Bulletins et mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris ; 1867. p. 347-55. (9) Brousse P. L’organisation des asiles. À propos de l’affaire Vacher. Revue de Psychiatrie 1898 ; 301-2. (10) Charbonnier. Documents sur l’état mental de Vacher. Grenoble ; lmp Allier Grenoble; s.d. (11) Chevrier O. Crime ou folie : un cas de tueur en série au XIXe siècle. L’affaire Joseph Vacher. Paris: L’Harmattan ; 2006. (12) Chudzinski. Sur le cerveau de Menesclou. Paris: Bulletins et mémoires de la Société d’Anthropologie de Paris ; 1880. p. 578-85. (13) Corneloup G. (préface Truche P). Joseph Vacher. un tueur en série de la belle époque. Le juge et l’assassin face à face .... Brignais: Éd des Traboules ; 2007. (14) Ey H. L’homme épileptique. Bull Psychol 1953 ; 7 ; 26-31. (15) Fourquet E. Vacher, le plus grand criminel des temps modernes par son juge d’instruction. Besançon: imp. Jacques et Demontrond ; 1931. (16) Gourévitch M. Les aliénistes au procès de Gorgoulof. Ann Med Psycho 2005 ; 163 ; 302-4. (17) Huteau M. Psychologie. psychiatrie et société sous la troisième République. La biocratie d’Édouard Toulouse. Paris: L’Harmattan ; 2002. (18) Laborde JV. Manouvrier. Papillault, Cellé. Étude psycho-physiologique. médico-légale et anatomique sur Vacher. Paris ; Schleicher ; 1900. (19) Lacassagne A. Vacher l’éventreur et les crimes sadiques. Bibliothèque de criminologie. Lyon/Paris: A (1) Autrefois n°8 Lamothe C. Illustration clinique d’une problématique du double : Joseph Vacher, un serial killer à l’ancienne. Psy Fr 1998 ; 4 ; 46-55. (22) Leistedt S, Coumans N. Pham TH. Linkowski P. Psychopathologie du tueur en série. Ann Med Psycho 2008 ; 166 ; 677-85. (23) Locard E. Les grands criminels lyonnais. Lyon ; Albums du crocodile ; 1938. (24) Malevergne R. Du prieuré de St-Robert à l’hôpital psychiatrique de St-Egrève. Esquisse historique. Grenoble: Thèse Grenoble; 1968. (25) Morel P. Bouvery P. Aspects anthropologiques et sociopathiques de dix assassins guillotinés au XIXe siècle dans la région lyonnaise. Préface Locard E. Paris: Masson. Collection de médecine légale; 1964. (26) Saladini O. Gelin V. Bidault E, Remy C. Antoine JC. Luauté JP. Syndrome dépressif et encéphalite limbique : à propos d’un cas. Ann Med Psycho! 2011 ; 169 : 312-4. (27) Senninger JL. Hiegel E. Kahn JP. Le tueur en série. Ann Med Psycho 2004 ; 162 : 634-44. (28) Tavernier R. Garet H. Le juge et l’assassin. Paris: Presses de la Cité ; 1976. (29) Toulouse E. Le rapport des médecins experts sur Vacher. Rev Psychiatrie 1898 ; 11 ; 325-8. (30) Toulouse E. Les causes de la folie. Prophylaxie et assistance. Paris: Société d’édition scientifique; 1896. (31) Références Lamothe C. L’expertise mentale au titre de l’article 64 du Code pénal. Un malaise qui persiste. Lyon: Thèse Toulouse E. L’affaire Vacher. Rev Psychiatrie 1898 ; 1 : 5-6. (32) Waxman SG. Geschwind N. Hypergraphia in temporal lobe epilepsy. Neurology 1974 ; 24:629-36. (33) Yamadori A. Mori E. Tabuchi M. Kudo Y. Mitani Y. Hypergraphia a right hemispheric syndrome. J Neurol Neurosurg Psychiatry 1986 ; 49 : 1160-4. Autrefois est distribué dans les boîtes aux lettres et dans les établissements et commerces de bonne tenue de Lyon-ouest et du pays lyonnais OFFERT n°8 une grande Lyon et le lyonnais ont histoire. La voici... Première année JUIN 2015 É VACHER EXÉCUT Aux environs de Lyon par Olivier Gros-Chevallier EDITO Chers lecteurs, du récit de ce Nous voici donc à l’épilogue nos colonnes terrible criminel qui a occupé Vacher ; condamné durant six numéros, Joseph la presse de l’époque à mort pour onze crimes, populaires bien mélangée à des fantasmes attribué cinquante ...voir page 10 légitimes, lui en ayant pas moins que son deux, il n’en demeure en série des temps titre de “premier tueur Alors que nous modernes” n’est pas usurpé. Atlaoui, avant une tentons de rapatrier Serge peloton d’exécution mort certaine devant le nous imprimons, indonésien - à l’heure où pas encore connue -, l’issue de son sursis n’est BESSENAY l’effet de la peine je me suis interrogé sur civile que L’almanach délinquance capitale au regard de la 1760 la nuit des temps. nous connaissons depuis je précise que loin En précaution oratoire, Note de la rédaction : débat sur la peine de moi l’idée de lancer un ce texte est originale. porter un éclairage La retranscription de de mort mais plutôt de “Français classique”e je mène Elle est écrite en par les investigations que XVIII le alimenté et utilisé entre la renaissance construire le journal au fil des siècles pour classique” donnera siècle. Ce “Français est de constater que moderne” parlé Autrefois. Donc, force naissance au “Français sur un prisonnier e jusqu’à nos jours. l’atteinte physique violente depuis le XIX siècle ne font, en aucun ainsi que la peine capitale de Lyon, de 1760, de crimes, bien au L’édition de l’almanach cas, baisser le nombre des villes, bourgs, où la pendaison la offre la description torture, contraire ; la fiefs, rivières et dans les sociétés villages, seigneuries, Tissot du décapitation sont prégnantes Autrefois ©2015 - Colin provinces du lyonnais, de ceux qui ne le de Joseph Vacher : Journal significative dans les montagnes des Illustration de l’exécution violentes ; au grand dam Voici ce que l’on note pittoresque et bien de toutes parts. forez et du beaujolais. sociétale actuelle est pensent pas, notre vie groupes que l’on rencontre commune de Bessenay. est inutile de le dire, peut trouver pour la sécurité, attention, Les conversations, il empreinte d’une grande du jour, et est fidèle à l’original. imaginer qu’il roulent toutes sur l’événement La graphie de ce texte d’angélisme, il ne faut pas pas voir de satisfaction sa elle ne ressemble tout le monde exprime n’y ait pas de criminalité mais misérable, le jour du commencement de enfin arriver, pour le en rien aux délits du 31 décembre 1898 DE LYON l’année la châtiment. GOUVERN EMENT Bourg-en-Bresse notre ère industrielle. D’ailleurs, a été l’année ON plus criminogène en France AVANT L’EXÉCUTI le gouvernement ACHER l’ivrognerie sur Ce qui forme EXÉCUTION DE V 1900 ; les délits, les suicides, grands des voyageurs doit avoir lieu de Lyon, l’un des douze (2) au Champ-de-Mars que la voie publique, le détroussage un assez Gouvernemens(1) de France, étoit(3) de bergers dont les C’est les injures aux Le Champ-de-Mars est Vacher, le sinistre tueur , dans nos proches campagnes, dans un grand l’exécution. situé en face de autrefois habité par les Ségufiens e, conjugales, violences quadrangulair crimes ont jeté l’épouvante les forces de l’ordre, et dont l’arrestation, vaste plateau dans les Gaules, branches t présents au nombre de départements peuples célèbres bordé d’arbres dont les leur ont défrayé pendant la caserne et l’incivilité ont été particulièremen refuge à une foule auxquels les Romains laifferent de les aveux et le procès l’heure à ce tout autres, de lire nos serviront ; a été exécuté XIXe siècle, il suffit, entre L’aspect, à la nuit, est liberté, même après les avoir vaincus si longtemps la chronique, de gamins et de curieux. Notre évolution aucun incident. (4) Cette contrée qui bien à la scène . colonnes pour s’en persuader. matin, à sept heures, sans Segufiani Liberi sinistre, et le décor convient s’inscrit dans une quelques instants. par fon amour pénale, au fil des décennies, VILLE fe diftinguoit alors qui va se dérouler dans des mentalités et L’ASPECT DE LA eu lieu la dernière prérogative toujours évolution démocratique une C’est là, d’ailleurs, qu’avait pour il y a une je ne m’imagine mérite peut-être aujourd’hui, à titre personnel, à Bourg, la petite exécution capitale faite à Bourg, qui chère à l’humanité, Lorsque nous arrivons place des Terreaux extraordinaire. d’années, celle de Blanc-Gonnet encore plus d’éloges pas emmener mes enfants ville présente une animation Vacher, publiée trentaine pour la voler. aujourd’hui voyou exposé avec de t à fes maîtres. avait assassiné sa bienfaitrice pour nous délecter d’un L’annonce de l’exécution hier matin par fon attachemen Royaume de voir une tête les journaux, a attiré Deibler et ses aides sont arrivés à À la tenue des Etats du dès le matin par tous son carcan où, pire encore, ent de curieux, et, toute la avec les bois de justice. Ils sont descendus (5) après avoir entendu , le Gouvernem en ville une foule de rouler dans un panier cessé de déverser des l’Hôtel de Genève, et, selon son habitude, en 1614 du couperet. l’Auvergne, le journée, les trains n’ont le bruit cinglant et irréversible d’assister aux chez lui et n’a plus Lyon comprenoit le bourreau s’est enfermé voyageurs que la perspective partie du Nivernois. Bourbonnois & une Bonne lecture terrible chemineau de la journée. bougé derniers moments du 6 région. la page ...suite les points de avait fait affluer de tous 1 … suite page 20 regorgent de monde et Les cafés et les hôtels bressans jettent une les blouses des paysans Ce mois-ci TASSIN Autrefois n°8 Abonnez-vous Vous nous permettez ainsi de pérenniser nos travaux de recherche Si vous aussi… … Vous considérez que votre Histoire est universelle, Si vous aussi… … Vous considérez que votre Histoire doit être mise à la disposition du plus grand nombre, Si vous aussi… … Vous souhaitez qu’Autrefois inscrive votre Histoire dans le fil du temps, 4 formules(2) s’offrent à vous, cochez la case de votre choix Formule ARGENT 35 € 1) Vous bénéficiez d’un abonnement au journal Autrefois pour une durée d’une année soit 12 numéros 2) Vous nous accompagnez dans nos travaux de recherche historique à hauteur de 10 € Nom Formule OR 45 Formule PLATINE € 1) Vous bénéficiez d’un abonnement au journal Autrefois pour une durée d’une année soit 12 numéros 2) Vous nous accompagnez dans nos travaux de recherche historique à hauteur de 20 € 55 € 1) Vous bénéficiez d’un abonnement au journal Autrefois pour une durée d’une année soit 12 numéros 2) Vous nous accompagnez dans nos travaux de recherche historique à hauteur de 30 € ............................................................................................................................................ 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Si vous ne souhaitez pas recevoir d’informations de la part des partenaires du journal Autrefois, cochez cette case Si vous ne souhaitez pas recevoir d’informations de la part du journal Autrefois, cochez cette case ATF-8-06/15 Date : / / Signature obligatoire* : (1) N’étant ni une association R.U.P., ni une fondation, aucun avantage ni déduction fiscale ne sont possibles. Bulletin à envoyer, accompagné de votre règlement par chèque à l’ordre du ‘’journal Autrefois’’, à l’adresse : Les éditions thiat[e] - Côte Chaude - 69770 Chambost-Longessaigne * Pour les mineurs, signature d’un parent responsable obligatoire Lyon Mercredi 18 janvier 1826 Palais de justice À ce mot de justice viennent se rattacher les idées de grandeur et de puissance , de même que le nom de magistrat réveille celles de science et d’impartialité. L’étendue de la juridiction de la Cour royale , le nombre des justiciables , l’importance de Lyon , réclament un monument d’une architecture à la fois simple , sévère et majestueuse , digne enfin de servir de sanctuaire aux interprètes des lois. Pénétré de cette pensée , le Conseil général du département a voté la construction d’un nouveau Palais de justice , situé sur l’emplacement de l’ancien et sur quelques maisons voisines. MM. Falconnet et Favre , architectes , ont estimé à 621,000 fr. les maisons qui doivent être achetées pour l’exécution du plan adopté par le Conseil général. Leur rapport vient d’être déposé à la préfecture. On démolira les maisons Gabet , Duvillier , Brossard , de Valoux , Dubost , Vidal , Monin , Deyrieux , et partie de la maison Giraudier , ainsi que le derrière de la maison Mazairat. La façade du palais avancera de douze mètres sur la place de Roanne , et de deux mètres sur la maison Gabet. Nous reviendrons plus tard sur cet objet qui est d’un intérêt général et pressant. Cour d’assises Mercredi 8 mars 1826 Rebellion Cour d’assises Dimanche 12 mars 1826 Faux et empoisonnement Jean-Marie Jolly , accusé de rebellion avec voies de fait graves contre la force armée , a été acquitté sur la plaidoirie de Me Fauchet. Nous regretons que notre mémoire ne nous permette pas de citer quelque fragment de ce discours. Après-demain, 14 mars, la cour d’assises s’occupera de l’affaire du nommé JeanLouis Nesme, natif de St-Lager, accusé de faux ou complicité de faux en écriture publique et d’empoisonnement. L’acte d’accusation présente les faits suivants. Jean-Louis Nesme travaillait, comme ouvrier tonnelier , dans la commune de St-Georges ; cet individu n’avait d’autres moyens d’existence que le produit de ses journées. Il paraît qu’il tenta à diverses reprises de sortir par des moyens criminels de son état d’indigence ; mais les personnes Cour d’assises Mercredi 8 mars 1826 Vol Jeanne Bernin qui a paru dans cette séance devant la cour , sous la prévention d’un vol domestique , a été acquittée. La jeunesse , la candeur de l’accusée , la modicité des objets volés , et l’hésitation de ses maîtres sur la nature de ces objets ont exercé une grande influence sur le jury. Charpente • Couverture • Zinguerie Cour d’assises Mercredi 8 mars 1826 Vol François Souzy , convaincu de vol domestique, la nuit , dans une maison habitée a été condamné à cinq ans de réclusion. Cour d’assises Vendredi 10 mars 1826 Voies de fait Cour d’assises Mercredi 8 mars 1826 Faux en écriture Le 2 mars , Claude Piégay , convaincu de faux en écriture de commerce, a été condamné à cinq ans de travaux forcés. Ce malheureux a vivement intéressé le jury et l’auditoire par l’aveu naïf de son crime ; mais il était impossible de faire fléchir en sa faveur la sévérité de la loi. Cour d’assises Mercredi 8 mars 1826 Vol Marie Montaucieux , femme Montaland et Marguerite sa fille , âgée de 17 ans , ont ensuite paru sur le banc des accusés , comme prévenues , la fille , d’un vol domestique, et la mère, de complicité. Les débats n’ont point établi ce dernier chef d’accusation ; et sur la déclaration qu’a faite madame Vaxor d’avoir reçu les services de la fille Montaland en échange de l’hospitalité qu’elle lui accordait sans qu’il y eut louage de services, le jury a écarté la circonstance aggravante. Aussi cette fille a-t-elle été condamnée correctionnellement à deux ans de prison. Autrefois n°8 auxquelles il s’adressa, pour lui servir de complices, repoussèrent ses insinuations. Enfin, le 26 décembre 1823, deux individus se présentent dans l’étude de M.e Ch…. notaire à Belleville. L’un est Jean-Marie Nesme ; l’autre prend le nom du sieur Antoine Lambert, propriétaire, veuf et sans enfants, demeurant en la commune de St-Georges. Ce sieur Lambert a des nièces auxquelles il a plusieurs fois manifesté la volonté de laisser sa fortune ; son notaire de confiance est M. Billet, unique directeur de ses affaires. L’acte d’accusation fait valoir cette circonstance, pour établir que l’individu qui comparut dans l’étude de M. Ch…. n’est point le véritable Antoine Lambert. Quoi qu’il en soit le notaire ne conçut aucun soupçon d’un faux par supposition de personne et reçut de bonne foi les actes pour lesquels son ministère était requis. Ces actes consistent, 1° en une vente que le soi-disant Lambert passa de ses immeubles et d’une partie de ses meubles au Le 3 mars, la cour a eu à prononcer sur un des crimes qui affligent le plus vivement l’humanité. Claude-Antoine Defond, de la commune de Poule , paraissait devant la cour accusé de voies de fait envers ses père et mère. Déjà aux assises dernières, une affaire de cette nature avait attiré l’attention de la société et la sévérité du jury. Les charges qui pesaient sur Defond n’étaient pas moins graves que celles qui amenèrent en septembre 1825 la condamnation du nommé Colont. Trois scènes d’outrages et de coups étaient imputées à l’accusé. A l’appui de ces faits venait une lettre de M. Corcelette, maire de la commune, adressée à l’autorité supérieure, dans laquelle ce magistrat retraçait la conduite criminelle de Defond envers les auteurs de ses jours, et le peignait sous les traits d’un furieux. A l’audience , M. Péricaud, défenseur de Defond, a réussi à écarter le chef d’accusation relatif au père ; mais convaincu d’avoir maltraité sa mère, Defond a été condamné à cinq ans de réclusion. 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Lambert raconte que, dans la matinée, un homme qu’il ne nomma pas était venu déjeuner avec lui. Enfin, après dix jours de maladie, Lambert succomba. Le jour même du décès, Jean-Louis Nesme se présenta chez M. Perroud, maire de St-Georges et lui exhiba les actes qui le constituaient propriétaire de l’hoirie. A cette occasion plusieurs scènes eurent lieu entre lui et les héritiers naturels. Bientôt des bruits se répandent sur la cause de la mort de Lambert. Les soupçons planent sur la tête de Nesme. L’autorité ordonne l’exhumation du cadavre dont on détache le duodénum et l’estomac. Ces organes sont transportés à l’hôtel-dieu de Villefranche, et là il est procédé à leur autopsie cadavérique par M. Humbert, médecin de cet établissement. Le résultat de son rapport est que la mort du sieur Lambert devait être attribuée à l’inflammation de l’estomac, que cette affection pouvait avoir été produite par diverses causes internes ou externes, ainsi que par l’action directe d’une substance vénéneuse, mais qu’il ne pouvait être constaté d’une manière certaine si, en effet , il y avait eu empoisonnement. C’est pa suite de ces faits, que Jean-Louis Mesne a été arrêté, et qu’il sera jugé sur la double accusation de faux et d’empoisonnement. M.e Menetrier, avocat, est chargé de sa défense. Cour d’assises Vendredi 10 mars 1826 Attentat à la pudeur Jean Vieilly , accusé d’attentat à la pudeur commis sur une fille de huit ans , a été acquitté sur la plaidoirie de M. Vincent de Saint-Bonnet. mis à la disposition de M. le procureur du roi pour être renfermé dans une maison de santé. Cour d’assises Vendredi 10 mars 1826 Voies de fait Le 3 mars, la cour a eu à prononcer sur un des crimes qui affligent le plus vivement l’humanité. Claude-Antoine Defond, de la commune de Poule , paraissait devant la cour accusé de voies de fait envers ses père et mère. Déjà aux assises dernières, une affaire de cette nature avait attiré l’attention de la société et la sévérité du jury. Les charges qui pesaient sur Defond n’étaient pas moins graves que celles qui amenèrent en septembre 1825 la condamnation du nommé Colont. Trois scènes d’outrages et de coups étaient imputées à l’accusé. A l’appui de ces faits venait une lettre de M. Corcelette, maire de la commune, adressée à l’autorité supérieure, dans laquelle ce magistrat retraçait la conduite criminelle de Defond envers les auteurs de ses jours, et le peignait sous les traits d’un furieux. A l’audience , M. Péricaud, défenseur de Defond, a réussi à écarter le chef d’accusation relatif au père ; mais convaincu d’avoir maltraité sa mère, Defond a été condamné à cinq ans de réclusion. avec escalade et la nuit, dans le grenier de Michon, dit Petit-Jean , beau-frère de Thivel, un morceau de cochon salé et une cuiller d’étain. La soustraction était constante ; une partie du cochon avait même été trouvée dans la marmite de Thivel qui, d’ailleurs, confessait le fait ; mais il prétendait n’avoir opéré cet enlèvement qu’à l’invitation de sa belle-soeur, la femme Michon. Celle-ci a obstinément nié cette circonstance. Ainsi, le fait restant dépouillé de son excuse, les accusés durent être déclarés coupables par le jury. La Cour, usant de la faculté accordée par la loi du 25 juin 1824, les a condamnés à cinq ans d’emprisonnement. On espère, d’ailleurs, que cette famille, plus malheureuse que coupable, n’aura pas été en vain recommandée par le jury à la clémence du Roi. Mais si la justice a dû accueillir les dénonciations des mariés Michon, leur insistance à poursuivre des proches parents n’a pas trouvé faveur auprès du public. Au sortir de l’audience de bruyantes marques d’improbation les ont accompagnés jusqu’au pied du Chemin-Neuf. Chose vraiment digne de l’attention des penseurs que cette délicatesse de tact qui soulève les masses d’hommes, quelles qu’elles soient, contre tout ce qui paraît odieux ou vil. Cour d’assises Dimanche 12 mars 1826 Vol Cour d’assises Vendredi 10 mars 1826 Coups Benoît Bancillon, accusé d’avoir frappé son père et sa belle-mère, a été acquitté, attendu son état de démence habituelle. Mais il a été docteur Cour d’assises Dimanche 12 mars 1826 Vol François Thivel, sa femme et ses trois filles ont comparu sous l’accusation d’avoir volé, Dans la séance du 9, François Dubuys, qui avait été surpris en flagrant délit au moment où il volait des paquets de coton chez M. Balaguy, de Thisy, a été condamné, pour cette tentative, à cinq ans de réclusion. Confirmant son engagement solidaire auprès des enfants du monde, le journal AUTREFOIS offre cet espace publicitaire afin de contribuer à la réussite de cet événement organisé par l’association Dr. Clown. TOURNOI DE PÉTANQUE DIMANCHE 7 JUIN à 14H00 Place Maréchal Lyautey - Lyon 6e Gagnants : • 1er : 200 € • 2eme : 150 € • 3eme : 100 € Nombreuses animations enfants dès 10 h : Basket - Pompiers - Jeux Tombola, restauration sur place RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS : 07 78 24 42 89 - [email protected] Droit d’inscription : 30 € par triplette Système AURARD : 3 parties jouées * Exclusivement sur les produits végétaux, hors vivaces - Voir conditions au magasin ** Sur aricles signalés - Voir conditions au magasin - Selon stock disponible TVSMũBEEJUJPOTVSQS©TFOUBUJPO EFDFDPVQPOIPSTCPJTTPOT Votre nouvelle brasserie sur Craponne Des produits frais et faits maison... Quelle Belle Epoque ! 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