A Marseille : l`éternel conflit Guérini/ Gaudin, la Mosquée, l`ar

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A Marseille : l`éternel conflit Guérini/ Gaudin, la Mosquée, l`ar
A Marseille : l’éternel conflit Guérini/ Gaudin, la Mosquée, l’arrêté de mendicité, les calanques...
B
E
T
Mais aussi: le contrôle des naissances en Chine, le retrait des
troupes Américaines en Afghanistan et la fin de l’ETA...
A
EDITO
De l'Irak et de l'Afghanistan, des personnes tombées pour le peuple ou pour rien, de la politique
gauche/droite/verts, d'un éternel confllit Gauche-Gauche/ Droite à Marseille ou encore, de la fin probable
d'un groupe terroriste comme l'ETA, on baigne sans répit dans la discorde la plus totale. Une tension palpable et irritante qui exacerbe nos sentiments et met en éveil les bouillons de culture...
Le conflit est partout: à la télé, dans la rue, dans nos familles, chez nos voisins..
On se déchire, on se juge, on se jauge, on s'agace, on se provoque, tantôt pour le pouvoir, pour l'obtention
de terres, par orgeuil, par jalousie en pensant agir raisonnablement. Mais personne ne se bat pour le titre
le plus noble: la paix; ou plus humblement: la trève. Parce que la frontière entre morale individuelle et morale collective est encore trop distincte peut être.
C'est à se demander si nous pourrons vivre un seul jour sans haine et colère?
Le conflit est-il finalement moteur d'avancées spectaculaires? En avons-nous eu l'exemple une seule fois?!
Le doute s'installe...
Et si le monde n'avait que pour devise suprême que "l'intelligence est la science des rapports", c'est à dire
l'intelligence d'accepter l'autre avec ses travers, l'intelligence de la négociation, du discours, de l'amiabilité
et du main dans la main, est-ce que la mauvaise intention guetterait-elle ces détracteurs d'humanité?
GUERINI CONTRE GAUDIN
J
ean-Noël Guerini doit se sentir seul au monde maintenant.
Depuis le 8 septembre et sa mise en examen pour association
de malfaiteur, prise illégale d'intérêt et trafic d'influence, il
semblait isolé. Pour éviter de gêner ses « camarades socialistes
pendant les primaires », il se met en retrait de la fédération PS des
Bouches du Rhône et du Conseil Général dont il est le président.
Sa mise en retrait jugée illégale par le Conseil d’Etat, il revient aux
affaires, enfin aux affaires légales. Mais Jean-Noël Guerini est bien
seul. Le PS national ne veux plus de lui, le PS départemental non
plus. Même au conseil général il ne fait plus l’unanimité. Dernier
éclat mercredi 9 novembre.
Le président du CG13 informe la Mairie de Marseille ainsi que la
Communauté Urbaine MPM qu’il souhaite retirer les financements
du département pour deux projets majeurs de la Ville, à savoir le
tramway de la Rue de Rome et la rénovation et l’aménagement du
Vieux Port. Une participation estimée à 30 millions d’euro. Ce retrait prend en «otage la communauté urbaine et la Ville » selon Eugene Caselli, président PS de MPM.
une rupture du contrat ». Le problème pour Jean-Noël Guérini
maintenant c’est que cette décision, puis se retour en arrière ne
portent pas seulement préjudice à la droite mais aussi à ses « camarades socialistes ». Des amis qui n’en sont plus vraiment depuis
ses affaires et sa mise en examen. Au niveau national, le cas Guérini gêne aux plus hautes sphères de la rue de Solférino. Aucune
décision n’a été prise depuis sa mise en examen. Le PS ne sait
pas sur quel pied danser. Démission ou non, retrait forcé du conseil
général… C’est un sujet sensible. L’UMP propose son idée… Il doit
démissionner. Jean Claude Gaudin demande au candidat PS à la
présidentielle, François Hollande de réagir et de prendre position.
Jean-Noël Guerini ressemble de plus en plus à un boulet à la cheville du PS.
Encadré
Il a déjà fait sa réponse à Guérini, demandant à tous les conseillers
généraux socialistes de « s’indigner » face aux pratiques du président. « Vous ne pouvez rester sans réagir devant la décision unilatérale prise par Jean-Noël Guérini qui, par une lettre ouverte,
menace de supprimer la part de financement prévue au plan quinquennal signé en 2009 avec MPM ». Pour la droite c’est une provocation de plus, et ils l’espèrent la dernière. Jean Claude Gaudin,
maire de Marseille a vivement répondu par un communiqué de
presse. Pour lui, « Jean-Noël Guérini doit démissionner » immédiatement de son poste de président du Conseil Général.
Il a « politiquement, franchi la ligne jaune ». Le maire de Marseille
dénonce une « vendetta personnelle » contre les socialistes qui
l’ont laissé tomber en septembre. Bien sûr Jean-Noël Guérini a
tenu à s’expliquer. Lundi, pour éteindre un incendie politique qui à
coup sûr l’enfoncerai encore plus, il fait machine arrière et conforte
les financements du département pour les projets du Vieux Port et
du tramway de la rue de Rome. Pour lui le désaccord venait de la
décision du maire de Marseille de commencer en priorité les travaux de la rue de Rome. Une « décision unilatérale provoquant
Jean-Noël Guérini a été mis en examen dans des affaires de marchés
publics liés avec son frère Alexandre. Entrepreneur depuis 1999,
Alexandre Guérini a une place importante dans le traitement des déchets dans les Bouches du Rhône.
Ce dernier est entendu par la justice
pour une affaire d'abus de biens sociaux, de détournement de fonds, de
blanchiment et de corruption active.
C’est à cette occasion que JeanNoël Guérini entre en scène. Il aurait
profité de sa fonction pour permettre
à son frère d'agrandir une de ses
décharges à
Salon de Provence. Il serait aussi
coupable d'avoir fait obstacle à la
justice en remplaçant des disques
durs au Conseil Général pouvant
mettre en cause Alexandre.
Des écoutes effectuées sur les
lignes téléphoniques d'Alexandre
confirment le possible lien entre les
deux frères qui essaie de se couvrir
mutuellement et essayent de tromper les enquêteurs en utilisant la
langue corse.
Il est mis en examen le 8 septembre
dernier par le juge Duchaine pour
« association de malfaiteur, prise illégale d'intérêt et trafic d'influence ».
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Avenir incertain pour la grande
mosquée de Marseille
J
eudi dernier le rapporteur public Renaud Thiele examinait devant le tribunal administratif de Marseille le projet de construction de la grande mosquée de Marseille. Il a finalement conclu
à l'annulation des deux permis de construire délivrés en 2009 et en
juin dernier.
Le projet de grande mosquée de Marseille est maintenant en suspens depuis 18 mois. C'est un nouveau coup dur pour l'association
La Grande Mosquée qui porte le projet. En juin 2006, le Conseil Municipal de la ville de Marseille avait voté à la quasi unanimité en faveur de la grande mosquée. Un bail emphytéotique avait alors été
accordé concernant un local de 2500m2 sur le site des anciens abattoirs de Saint Louis. Après avoir essuyé nombre de réactions négatives sur le projet et la polémique qui s'en est suivi, c'est aujourd'hui
un problème de stationnement qui empêche le projet d'avancer.
Le rapporteur public, qui donne son avis en droit, a décidé d'annuler
le permis de construire initiale ainsi que le second, modificatif. Il estime qu'il y a trop « d'incertitudes » concernant les 450 places de stationnement nécessaires à la grande mosquée, notant qu'aucune «
programmation ni aucun engagement ferme et définitif » n'a été signalé par la communauté urbaine de Marseille Provence Métropole.
Il accéde ainsi à la demande du collectif à l'origine du recours engagé
en juin dernier, composé de deux comités d'intérêt de quartier et quatre entreprises qui travaillent sur le site et qui craignent « l'asphyxie
des entreprises riveraines qui travaillent là depuis des années ».
Du côté de l'association La Grande Mosquée de Marseille on veut
encore y croire. Abderrahmane Ghoul, président de l'association rappelle « nous voulons pratiquer notre culte dignement » avant
d'exprimer sa détermination « on va y arriver ». Maxime Repaux, architecte de l'édifice, exprime simplement son désarroi « je ne comprend pas. On avait l'unanimité des élus locaux » alors que Me
Armelle Bouty, l'avocate de l'association, résume la situation en quatre mots : « on tourne en rond ». C'est également le point de vue de
la ville de Marseille représentée par Me Grégoire Rosenfeld qui
constate le caractère insoluble de la situation : « La mosquée ne peut
exister que s'il y a un parking. Et le parking ne peut exister que s'il y
a la mosquée ». Il affirme également que le parking est « juridiquement et financièrement programmé ». Me Rosenfeld a également
suggéré que Marseille Amenagement, propriétaire du terrain, « s'engage à faire un parking provisoire ».
Selon le rapporteur public même dans le permis modificatif le nombre
de place de parking est « toujours égal à zéro, le projet ne prévoit de
place que pour les futurs salariés » laissant penser que les fidèles
devront se garer sur l'espace public.Un problème de taille pour un
édifice qui prévoit d'accueillir 14 700 personnes. La fréquence est
évaluée de 100 à 150 personnes par jour, 1500 le vendredi et entre
10 000 et 14 000 lors des grandes fêtes musulmanes. Trop d'incertitudes donc, pourtant, l'association de la grande mosquée de Marseille a tenté de répondre à l'exigence des 450 places de parking en
présentant un courrier émanant du président de la communauté urbaine, Eugène Caselli.
Si le débat semble se « cristalliser autour du problème de stationnement » comme l'explique le tribunal administratif de Marseille, du côté
de l'association La Mosquée de Marseille on a un peu l'impression
que l'on cherche la petite bête. Le président de l'association a dénoncé dans ces recours « des manigances de l'extrême droite ».
Pourtant d'autres incertitudes existent notamment au sujet du financement du projet. Sur les 22 millions nécessaires, seulement 250
000 euros ont put être réunis à ce jour. Autres incertitude les cinq
pays qui doivent participer au financement ( Arabie Saoudite, Quatar,
Koweït, Algérie, Maroc) attendent d'être assurés de l'avancement des
travaux pour pouvoir s'engager sereinement et définitivement.
En attendant,l'affaire a été mise en délibéré dont le jugement doit
être rendu dans dix jours.
Un courrier dans lequel il dit que « des aménagements de voirie sont
programmés et des études sont en cours pour la réalisation d'infrastructures : parkings et transports » pas suffisant pour le rapporteur
public.
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VERS UN FUTUR PARC DES CALANQUES...
rine, empêchent le bon développement et la préservation de la zone.
L
e troisième parc périurbain du monde se dessine à l'horizon des
Calanques de Marseille. Un projet pharamineux de préservation entre terre et mer. Si les détracteurs sont nombreux, les
défenseurs de cet espace privilégié, le sont aussi...
Un paysage à couper le souffle, des eaux christallines, des falaises
à perte de vue, des grottes qui renferment un passé historique, des
arbres témoins depuis plus de deux cents ans d'histoire: bienvenue
aux Calanques de Marseille.
Et pour préserver ce petit coin de paradis, l'Etat a décidé de lui offrir
la plus belle des médailles: le statut de Parc National. Après plus de
250 réunions au printemps dernier, manifestations, débats, et oppositions au projet, il reste une étape à franchir: l'enquête publique pour
recueillir l'avis de la population.
Pendant un mois, les uns et les autres pourront dire tout ce qu'ils
pensent, en bien ou en mal, d'un tel projet de parc.
Un projet qui a, cependant, tout pour séduire: "il s'agira de protéger
sur 158 000 hectares, des espèces végétales uniques au monde et
une nature majestueuse, mais grandement fragilisée" explique lionel
Royer-Perreault, chargé de la concertation sur le Parc National.
Avec 1,3 million de visiteurs qui passent sur le site chaque année, la
pollution, la regression de l'herbier de posidonies causée par l'ancrage des bateaux, la surpêche, la disparition de la faune sous-ma-
LA SEBILLE INTERDITE
D
epuis lundi, faire la manche à Marseille est interdit suite à
l’adoption par le conseil municipal d’un arrêté anti-mendicité. Ce texte interdit tous les actes de « sollicitation et de
quêtes » dans le centre ville, du Vieux-Port à la gare St-Charles
jusqu’au stade Vélodrome.
Jusqu’à présent, seules les municipalités de Nice, de Montpellier
et de Chartres avait pris une telle décision. Les « mendiants » pris
sur le fait par les forces de l’ordre pourront être punis d’une
Le but est alors de mieux gérer cette surfréquentation.
Une réglementation plus sévère doit voir le jour, par exemple, interdire les embarcations de plus de 20 mètres à proximité du site ou
encore privilégier l'équipement des moteurs à propulsion électrique.
Ces nouvelles règles ne sont pas au goût de tous, qui craignent pour
leurs petits intêrets particuliers.
La restauration d'un tel patrimoine est une chance exceptionnelle, et
comme l'a clairement souligné Denis Ody, responsable de Pôle
Océan et Côtes au WWF: "Un parc national, c'est comme si on vous
proposait de ravaler votre quartier au frais de la princesse".
Les amoureux du parc gardent bon espoir que le projet sera bouclé
avant l'élection présidentielle...
dans les cartons. Ainsi tout acte de quête, tout acte susceptible de
gêner la « tranquillité et la commodité de passage » des marseillais
seront punis.
Les associations humanitaires haussent le ton. Emmaüs dénonce
une « chasse aux pauvres inhumaine » et appelle à manifester.
Dès jeudi, ils sont des dizaines de « mendiants » et de membres
des association à faire la quête sur une belle adresse… Quai du
Port, devant la mairie centrale, sous les balcons de Jean-Claude
Gaudin.
amende de 38 euros. Paradoxal si on met en parallèle que cette
« quête » leur sert à se nourrir et à vivre.
Pourtant, tout l’été, en plein feuilleton médiatique sur les questions
sécuritaires et humanitaires, notamment autour de la population
roms de Marseille, Jean-Claude Gaudin, sénateur maire de Marseille, refusait de prendre une telle décision. Pendant la venue de
Claude Guéant au mois d’août, en balade pour une histoire de parking, le maire de la ville se félicitait de « l’humanité avec laquelle
Marseille traitait sa population roms ». En effet, leur évacuation de
la Porte d’Aix le 11 août dernier, sans violence malgré les dizaines
de CRS présent note l’humanité de la ville qui les laisse errer ensuite toute la journée dans la ville.
A l’époque, la ville et la préfecture étaient en discussion pour trouver un terrain ou un local pour les accueillir. Une table ronde et des
discussions étaient prévues entre la mairie et les associations
après l’évacuation de la porte d’Aix mais malgré une relance de la
part des associations fin août, cette fameuse réunion est toujours
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ALLO MAMAN ICI BEBE
Il y a deux semaines, la Chine, pays
le plus peuplé du monde avec plus
de 1,3 milliard d'habitants, annonçait qu'elle maintiendrait strictement sa politique de l'enfant
unique, ceci en dépit d'appels à un
assouplissement de cette règle et à
des méthodes plus humaines.
La politique de l'enfant unique est en
vigueur en Chine depuis 1979. Une
exception mondiale puisque le gouvernement chinois a dû recourir à la loi
pour brider l'expansion de sa population et mettre un terme au boom démographique orchestré par Mao
Zedong dans les années 50. Une
tâche prise tellement à cœur par les
autorités qu'elle est à l'origine de pratiques extrêmes . En effet, au delà des
problèmes inhérents à cette loi (structure familiale déséquilibrée, défauts de
personnalités de la génération « enfant
unique
»,
déséquilibre
homme/femme, traffic d'êtres humains...), sa mise en application
donne également lieu à de nombreuses dérives.
Une minute d’histore
Au début des années 50, après la
fondation de la République Populaire de Chine en 1949, Mao Zedong encourageait les ménages
à avoir le plus d'enfants possibles, à grand renforts de titres honorifiques décernés aux femmes
les plus fécondes. Celles ayant
plus de 10 enfants étaient appelées "Maman d'honneur". Cependant, ce système à eu plus que
l'effet désiré. En seulement 23
ans, la population chinoise augmenta de 350 millions d'individus
(550 millions en 1950 et 890 millions en 1973). L'état a choisi
d'agir vite et sérieusement.
En chine, le planning familial tient plus
de la Gestapo que de la structure
bienveillante que l'on connait en
France. Constitués en véritables milices, les agents du planning familial
chinois traquent sans relâche les
contrevenantes. Ils ont toute autorité
sur les quelques 9 600 000 kilomètres
carrés que couvre le pays. Séquestration, arrestations arbitraires, torture,
tout les moyens sont mis en œuvre
pour faire appliquer la loi. Le militant
aveugle Chen Guangcheng, célèbre
pour son combat en faveur des droits
des handicapés et des droits des pay-
sans, en a fait les frais en tentant de
rassemblé en 2005, des témoignages
sur les violences subies par les familles dans lesquelles une femme tentait d'accoucher hors quota. Après un
séjour de quatre ans en prison en
2006 sous prétexte d'avoir "perturbé la
circulation" et "nuit au maintien de l'ordre public", il a été libéré en 2010,
mais aujourd'hui encore, il est séquestré chez lui, avec sa famille, en représailles de sa curiosité.
Le journal « Le Monde » a publié sur
son site internet quelques-uns des témoignages recueillit par Chen Guangchengqu extraits de son rapport
intitulé "Note d'enquête sur le planning
familial à Linyi". Parmi eux, l'histoire
de Fang Zhongxia qui habite le village
de Xiajiagou (bourg de Liangqiu,
comté de Feixian, ville de Linyi). Elle
a eu deux filles, avant de se faire
poser un anneau de contraception.
Seulement voilà, elle tombe de nouveau enceinte alors qu'elle partie travailler dans une autre région. Ni une
ni deux, les personnels du planning familial se lancent à sa recherche. Pour
la faire revenir, ils arrêteront en tout
vingt-deux personnes dont trois enfants, une femme enceinte et une
femme de 70 ans. Tous seront maltraités et devront payer une lourde
amende être libérés (114 euros). Finalement, Fang Zhongxia revient au
village à 7 mois de grossesse. Pour
faire libérer sa tante, toujours séquestrée, elle se fait avorter et ligaturer les
trompes.
L'histoire de Song Houhua, 60 ans,
n'est pas plus douce. Elle habite le village de Maxiagou, également dans le
bourg de Liangqiu. Sa belle-fille Liu
Shanhua a eu un fils et n'a pas le droit
d'avoir un second enfant. Mais elle découvre qu'elle est enceinte de 5 mois,
en novembre 2004. Elle se cache,
mais sa belle-mère Song Houhua est
alors arrêtée dans la froidure de l'hiver. On lui demande de payer 3 000
yuans qu'elle n'a pas. Elle sera sé-
questrée pendant vingt-six jours, avec
son frère de 65 ans, sa belle-sœur et
ses voisins. Les agents du planning
familial n'hésitent pas à les monter les
uns contre les autres allant jusqu'à ordonner à Song Houhua de battre son
propre frère. Bien sur, elle refuse. Ils
demandent alors à son frère de la battre. Ce n'est qu'un exemple des
moyens qu'emploie le planning familial. Ils joignent également la parole
aux actes en mettant en œuvre unpropagande violente. "Posez un anneau
de contraception après le premier enfant. Faites-vous ligaturer après le
deuxième enfant. Sinon la loi sera appliquée" ; "Faites-le sortir en frappant
et en l'avortant. Empêchez le par tous
les moyens de naître" ; "Sans la ligature, la maison s'écroule. Sans l'avortement, les bêtes partent" ; "Mieux
vaut dix tombes fraîches qu'un enfant
de trop"... Tels sont leurs slogans.
Cette politique qui a porté ses fruits
puisqu'en le 28 mars 2006, Zhang
Weiqing, responsable de la Commission d'État pour la population et le
planning familial, a indiqué dans une
interview accordée au site internet du
gouvernement chinois que la politique
du planning familial avait aidé la Chine
à éviter la naissance de quatre cents
millions de bébés au cours des trois
dernières décennies. « L'objectif est
d'assurer au peuple chinois une vie relativement confortable. Un objectif qui
n'aurait pas pu être réalisé si nous
avions quatre cents millions de personnes supplémentaires », a souligné
Zhang Weiqing. Cette politique a fait
chuter le taux de fécondité de plus de
4 enfants à 1,8 enfant par femmes. La
Chine faisant actuellement face à un
nouveau pic de ses naissances (le
planning familial prévoit que la population chinoise atteindra 1,45 milliard
de personnes en 2020), il fallait s'attendre à un maintient de la politique de
l'enfant unique et donc des atrocités
qu'elle génère.
Jonathan Butin
ETA : privée de richesses, l’organisation indépendantiste dépose
les armes
P
ar l’intermédiaire d’une allocution télévisée, les membres de
l’organisation séparatiste basque ETA ont annoncé la fin de
leur activité militaire. Un véritable évènement salué par l’ensemble des hommes politiques européens dans la foulée des réactions d’anonymes et de célébrités. A ce petit jeu, le chef étoilé
espagnol José Andrés a décidé « d’encourager » les indépendantistes en les accompagnant dans leur reconversion.
« Si un membre d'ETA cherche du travail, je lui donnerai. Déposez
vos armes.
Et un seul mot : pardon. Le plus difficile est derrière vous. Agissez.
Merci ». Une bonne manière pour le spécialiste de la cuisine moléculaire de promouvoir l’action symbolique du groupe ETA qui, jeudi
dernier, a annoncé « l’arrêt définitif de son activité armée ».
Après 40 ans de lutte pour l’indépendance du Pays Basque, l’organisation séparatiste née sous la dictature franquiste avait été amputé
de ses têtes pensantes ces dernières années, tombées les armes à
la main en France ou arrêtés dans certains villages Espagnols.
En 2010 déjà, le parti d’extrême gauche Batasuna avait programmé
le lancement d’ « un nouveau parti rejetant la violence ». En janvier
dernier, l’ETA avait déjà annoncé « un cessez-le-feu permanent et
général ».
Au fil des années, l’organisation s’était peu à peu détaché de la
gauche indépendantiste qui préférait favoriser les urnes. Dans ces
conditions, l’extorsion des entrepreneurs Basques, principale source
de revenus de l’ETA, était devenue impossible.
Pour José Luis Rodriguez Zapatero, le premier ministre espagnol,
c'est «la victoire de la démocratie, de la loi et de la raison». Dans la
foulée, la France s’est exprimée par la voix du chef de l’Etat, Nicolas
Sarkozy, qui « reconnaît la victoire de la démocratie sur la violence ».
Quant au Pentagone, il a assuré que cette allocution était « une première étape historique vers la paix ».
Classée depuis 2001 sur la liste des organisations terroristes par
l'Union européenne et les Etats-Unis, l'ETA est tenue pour responsable de la mort de 829 personnes en 40 ans de lutte armée.
Guerre en Irak : les soldats américains
de retour forcé
Barack Obama a décidé de rapatrier l’intégralité de ses troupes en
Irak avant la fin de l’année. Un retour plus tôt que prévu qui ne fait
pas forcément le bonheur du président des Etats-Unis.
Aujourd’hui, le gouvernement de Washington est contraint de quitter
une terre voisine de l’Iran alors que les relations sont de plus en plus
tendues.
40.000. C’est le nombre de soldats américains présents actuellement
sur le sol irakien. Bien loin des 140.000 hommes envoyés dès 2002
par Georges Bush, et maintenus par Barack Obama, pour endiguer
les forces de Saddam Hussein, avant et après la capture du tyran de
Bagdad. Dès 2008, le président des Etats-Unis a décidé, en accord
avec la capitale irakienne, d’accentuer la démilitarisation du pays en
trois années. Aujourd’hui, les paroles semblent avoir été suivies des
faits. « Je suis en mesure d’annoncer, comme promis, que le reste
de nos troupes présentes en Irak rentreront d’ici la fin de l’année »
s’est exprimé Barack Obama lors d’une allocution télévisée donné
en direct de la Maison Blanche. Un pas démocratique en avant, engendré néanmoins sous une pression irakienne persistante.
Les USA sous pression
Le candidat Obama se serait un peu trop précipité dans cette opération rapatriement. A qui la faute ? Aucun protagoniste n’est en faute
mais le premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, aurait, selon un
proche du Pentagone, « mis une grosse pression sur Washington ».
Déjà en premières lignes des échanges en 2008, qui avaient entraînés l’évacuation de 485 bases américaines, Maliki voulait maintenant
ôter l’immunité juridique des troupes restantes, « question de souveraineté ». Dans un pays où la démocratie est en passe de prendre
le pas sur une insécurité « maîtrisée », le premier ministre irakien
était dans l’obligation de montrer l’exemple, en priorité face à « l’occupation » des forces étrangères. Mieux encore, certains soutiens
de Nouri al-Maliki, tel le leader radical chiite Moqtada Sadr, exigeaient
« une compensation » en cas de maintien des troupes américaines.
Impossible pour Washington qui, en plus de ne pas vouloir payer, n’a
pas souhaité exposer ses soldats à d’éventuelles poursuites. En découle le rapatriement des principaux acteurs, prêts à « enjamber »
une simple frontière en cas de nouvelles dégradations diplomatiques
avec le voisin Iranien. « Personne et certainement pas l'Iran ne doit
commettre d'erreur de jugement quant à notre implication durable au
côté des Irakiens » a promis Hillary Clinton, chef de la diplomatie
américaine. Récemment, le gouvernement américain a mis en cause
le régime de Téhéran et la Force Qods d’être à l’origine d’une tentative d’assassinat de l’Ambassadeur de l’Arabie Saoudite aux EtatsUnis. Au final, seuls 200 hommes rattachés à l’ambassade
américaine devraient rester en Irak à l’issue de l’année 2011. A moins
que Massoud Barzani, dirigeant kurde opposé au départ des unités
étasuniennes, n’arrive à convaincre Nouri al-Maliki d’accueillir de
nouveaux soldats dans la province autonome du Kurdistan d’Irak située au Nord du pays.
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