L`Ecole de la Deuxième Chance de Marseille, tout comme l
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L`Ecole de la Deuxième Chance de Marseille, tout comme l
Ecole de la Deuxième Chance de Marseille L’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille, tout comme l’ensemble des dispositifs de deuxième chance existant en Europe, est un instrument de lutte contre l’exclusion par l’éducation. L’éducation est cruciale en l’occurrence, car les sociétés européennes doivent faire face à une forme d’exclusion qui concerne tout autant l’emploi que le savoir. Partant, c’est l’intelligence du fonctionnement de nos sociétés qui est rendu impossible pour des franges de plus en plus importantes de la population. Que la mutation des sociétés européennes engendre la croissance des inégalités et un nombre toujours plus grand de « laissés pour compte » n’est pas la plus forte de nos contradictions actuelles. Sans préjuger des résultats obtenus, l’originalité de l’Union Européenne est justement d’avoir instauré une politique de cohésion dont l’objectif est de répondre à ces inégalités croissantes. La véritable contradiction interne de l’évolution actuelle de nos sociétés est ailleurs : proposer l’accès à la connaissance à un nombre toujours plus grand d’individus et laisser de plus en plus de jeunes en marge de nos sociétés, victimes d’une mutation qu’ils ne sont pas en mesure de comprendre. L’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille n’est qu’un élément de réponse à cette contradiction interne. Son intérêt vient du fait que son action se situe au croisement de trois politiques publiques différentes. (i) La politique de l’éducation et de la formation. Sans entrer en concurrence avec les structures d’enseignement traditionnel, elle cherche seulement à montrer « qu’investir dans l’intelligence » permet d’assurer une insertion professionnelle et sociale, même aux populations sans diplômes ni qualification. (ii) La politique de lutte contre l’exclusion des populations les plus jeunes. En se concentrant sur de jeunes adultes fragilisés, ayant tous connu des situations d’échec et confrontés à d’importants problèmes de comportement, de santé, de logement voire judiciaire, l’Ecole cherche à leur montrer qu’ils ont, pour l’ensemble de la société, les mêmes compétences et le même potentiel d’évolution que celui des autres jeunes dans la même tranche d’âge. (iii) La politique de la ville. Depuis plusieurs années, le développement des grandes métropoles millionnaires s’est accompagné d’une segmentation des quartiers faisant de certaines zones de la ville des îlots de pauvreté. Parce qu’elle est installée au cœur des quartiers les plus touchés par l’exclusion sociale et professionnelle et parce que ses installations matérialisent l’action commune de plusieurs acteurs (Union Européenne, Collectivités locales, société civile), l’Ecole montre que la société est prête à agir au cœur de quartiers défavorisés, avec des moyens de même ampleur que s’il s’agissait de quartiers aisés. Le soutien qu’apportent toutes les Collectivités Territoriales à l’E2C montre que leur rôle est indispensable, aux côtés de l’Union Européenne, pour la réussite d’une politique de cohésion sur le -1- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille territoire européen. Leur rôle de catalyseur et de mobilisateur de toutes les forces locales (institutionnelles, associatives, entreprises…) est une valeur qu’elles seules peuvent ajouter dans la lutte contre l’exclusion. L’expérience initiée à Marseille depuis trois ans et demi entre dans une nouvelle étape. Aujourd’hui installée à Saint Louis, l’Ecole doit relever un nouveau défi : montrer que ce « projet pilote » peut devenir un dispositif ouvert à un nombre beaucoup plus important de jeunes adultes, tout en préservant son originalité et ses résultats. Le seul objectif de ce court rapport est de proposer une présentation détaillée de l’action de l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille. Son origine, son mode de financement et sa mission même, appellent la plus grande transparence. oOo -2- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Sommaire L’origine des dispositifs de Deuxième Chance et de l’Ecole de Marseille I. Investir dans l’intelligence et lutter contre l’exclusion II. Un réseau européen La mission de l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Les spécificités de l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille I. Une approche globale menée en partenariat II. Le pôle Entreprise II.1. Les grandes missions de la Direction Entreprise II.2. Les entreprises partenaires de l’E2C II.3. Les enjeux : le tutorat et l’obtention de stages réellement formateurs III. Le pôle « Vie collective » : étendre la logique de l’accompagnement IV. Un accompagnement permanent des stagiaires V. L’innovation comme moteur pédagogique V.1. Utiliser différentes logiques d’apprentissage simultanément V.2. La personnalisation de la formation et le suivi de la progression Le dispositif de formation I. Le parcours pédagogique II. Le dispositif en équipes pédagogiques III. La mise en œuvre de l’individualisation de la formation Le public cible du dispositif de Deuxième Chance de Marseille I. Un public hétérogène et fragile : plus de 650 stagiaires de 1998 à novembre 2001 II. Répartition par âge et par sexe III. Origine géographique des stagiaires de l’E2C IV. Nationalité et pays d’origine V. Niveau de formation des stagiaires à l’entrée VI. Un public qui doit faire face à d’importants problèmes périphériques à la formation Les résultats de l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille I. Qu’est-ce qu’une sortie positive pour l’E2C ? II. Les suspensions de parcours III. Les résultats enregistrés d’avril 1998 à octobre 2001 Structure institutionnelle et organisation de l’Ecole I. Forme institutionnelle II. Les ressources de l’Ecole II.1. Un personnel qualifié II.2. Organisation et organigramme en novembre 2001 II.3. Des infrastructures à la hauteur de l’enjeu -3- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Conclusion : encore des perspectives I. Les perspectives de développement « interne » I.1. L’organisation de l’Ecole I.2. La démarche pédagogique II. Les perspectives de développement « externe » II.1. L’ouverture de l’Ecole sur son environnement urbain II.2. Renouveler et étendre le partenariat entre l’Ecole et ses entreprises partenaires Annexes Annexe I : Les principaux partenaires de l’Ecole de la Deuxième Chance Annexe II : Les instances de régulation de l’E2C Annexe III : Liste des principaux métiers faits (en stage ou en emploi) par les stagiaires de l’E2C Annexe IV : Répartition sectorielle des entreprises partenaires de l’E2C -4- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille L’origine des dispositifs de Deuxième Chance et de l’Ecole de Marseille I. Investir dans l’intelligence et lutter contre l’exclusion L es dispositifs dits de Deuxième Chance sont l’une des initiatives proposées dans le Livre Blanc « Enseigner et apprendre. Vers une société cognitive », présenté par Mme Edith Cresson1 lors du sommet des chefs d’Etat de Madrid de décembre 1995, puis adopté par les Ministres de l’Education des Etats Membres. Le projet Ecole de la Deuxième Chance était proposé au titre du troisième des cinq objectifs transversaux identifiés par le Livre Blanc : « Lutter contre l’exclusion ». Toutes les initiatives proposées par ce Livre Blanc partent du constat selon lequel les mutations des sociétés européennes, qu’elles soient technologiques (autour de l’information et de la communication), économiques (flexibilité croissante des marchés du travail) ou sociales (renforcement de l’exclusion), appellent de nouvelles compétences qui s’expriment par des capacités individuelles d’adaptation de plus en plus importantes. Face à ce constat, la Commission Européenne préconise d’« investir dans l’intelligence pour que chaque individu construise sa propre qualification ». Les « Ecoles de la Deuxième Chance » ne sont donc que l’un des outils proposés par la Commission pour investir dans l’intelligence et pour réduire le nombre de jeunes ne poursuivant pas leurs études ou leur formation2. Mais la caractéristique forte de ce dispositif est de se concentrer sur des franges de population particulièrement fragilisées : de jeunes adultes, sortis sans diplômes des systèmes d’enseignement traditionnels et qui doivent, aujourd’hui, faire face à des difficultés sociales et humaines marquées. Le Livre Blanc énonce notamment trois grands principes sur lesquels l’Ecole de Marseille fonde son fonctionnement : 9 Le premier est de faire bénéficier les jeunes accueillis à l’Ecole de la Deuxième Chance d’une discrimination positive qui tienne véritablement compte de leur situation actuelle. C’est en se donnant les moyens d’action comparables à ceux d’une école de commerce que l’on peut espérer les remettre à un niveau satisfaisant dans le circuit économique et social. 9 Le deuxième est d’associer dès le départ les entreprises à l’effort de formation. 9 Le troisième est d’utiliser des pédagogies actives les moins formelles possibles facilitant la mise en action plutôt que l’apprentissage passif. La Ville de Marseille s’est, dès juillet 1995, portée candidate à l’organisation de la première Ecole de la deuxième Chance en Europe. Pour la Commission européenne, l’intérêt de cette candidature était double : 9 La candidature de Marseille était d’abord celle de toutes les Collectivités Locales et de nombreux acteurs économiques et sociaux régionaux : cette convergence et cette forte mobilisation se sont révélées cruciales ; Alors Commissaire européen chargée de la recherche, de l’éducation et de la formation. En mars 2000 lors du Conseil Européen de Lisbonne, les Chefs d’Etat et de gouvernement ont invité les 15 Etats membres de l’Union à « réduire de moitié, d’ici à 2010, le nombre de personnes de 18 à 24 ans n’ayant accompli que le premier cycle de l’enseignement secondaire et qui ne poursuivent pas leurs études ou leur formation ». 1 2 -5- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille 9 Ensuite, parce que le dispositif de deuxième Chance répond à la réalité socio-économique de la zone métropolitaine marseillaise : chaque année, plus de 4000 jeunes sortent, sans diplôme et sans qualification reconnue, du système d’enseignement traditionnel dans l’agglomération marseillaise. De nombreux acteurs de la société civile régionale ont, en effet, participé au projet de Marseille : en décembre 1996, l’Institut de la Méditerranée3, sous l’impulsion du Prof. JeanLouis Reiffers, organisait une conférence internationale permettant de situer ce que pourrait être une école de la deuxième chance à Marseille relativement aux expériences comparables, ailleurs dans le monde. Et, à l’issue de cette conférence, le projet pilote de l’Ecole de la Deuxième Chance à Marseille était officiellement lancé. Moins d’un an après (le 15 novembre 1997), les locaux temporaires de la Bégude4 étaient inaugurés en présence de Jacques Santer, alors Président de la Commission Européenne. Treize mois après son lancement officiel, l’école accueillait son premier groupe d’élèves : une session de 24 jeunes entrait en formation en avril 1998. Enfin, en septembre 2001, les élèvesstagiaires de l’école de la Deuxième Chance de Marseille s’installent dans leurs locaux définitifs, environ 10 000 mètres carrés dans le quartier de saint Louis : les anciens abattoirs de Marseille. Encadré n° 1 : Les principales dates de l’Ecole de la deuxième Chance de Marseille (E2C) 1995 – Adoption par la Commission Européenne du Livre Blanc Enseigner et apprendre. Vers la société cognitive, proposé par le Commissaire Edith Cresson. 1996 – Lancement officiel du projet de la Ville de Marseille : première Ecole de la deuxième Chance. 1997 – Inauguration, par le Président de la Commission européenne, des locaux temporaires de l’école de Marseille. 1998 – Création d’une Association de Gestion de l’Ecole de la Deuxième Chance dont les membres fondateurs sont le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Conseil Général des Bouches-duRhône, la Communauté de Communes Marseille Provence Métropole, la Ville de Marseille et la chambre de Commerce et d’Industrie Marseille-Provence. 1998 – Entrée du premier groupe de vingt quatre élèves en formation. 1999 – Conclusion du partenariat de financement des installations de Saint Louis. L’investissement réalisé (près de 14 millions d’euros) est assuré par l’Union Européenne (45%), la Ville de Marseille (35%), le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur (10%) et le Conseil Général des Bouches-duRhône (10%). Cette nouvelle école de Saint Louis est conçue comme une vitrine des politiques sociales locales et européennes. 2001 – L’Ecole de la deuxième Chance de Marseille s’installe dans ses locaux définitifs à Saint Louis. II. Un réseau européen A la suite du projet-pilote de Marseille, d’autres dispositifs de Deuxième Chance ont été progressivement lancés dans d’autres Etats-membres. Aujourd’hui, quatorze écoles de la 3 Institut de la Méditerranée, 1997, L’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille à la lumière des expériences internationales, Editions de l’Aube. 4 Ancienne école primaire du XIIIe arrondissement de Marseille. -6- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Deuxième Chance existent en Europe et ont été mises en réseau par la Commission Européenne5. Ces écoles de la Deuxième Chance européennes ont des formes institutionnelles différentes, à cause principalement : (i) du principe de subsidiarité qui régit la politique de l’éducation en Europe, (ii) de leur environnement légal et (iii) du contexte local dans lequel elles s’insèrent (toutes les Ecoles existantes ou en projet aujourd’hui ont en effet en commun un partenariat renforcé avec les autorités locales). Le réseau européen constitué par la Commission Européenne a pour objectif de faciliter l’échange d’expériences et de pratiques de coopération entre les projets. Afin de soutenir ces activités, la Commission Européenne a encouragé la création d’une Association Européenne des Villes Ecoles de la Deuxième Chance6 en 1999 à Heerlen (Pays-Bas). Cette association de droit français (loi 1901) est actuellement présidée par M. Jean-Claude GAUDIN, Maire de Marseille. Cette dimension européenne a permis à l’Ecole de Marseille de participer, avec d’autres Ecoles, à plusieurs projets européens mis en œuvre dans le cadre des programmes communautaires (LEONARDO, SNOW, GRUNDTVIG…). Au-delà de ces projets, l’E2C encourage et participe à l’échange d’expériences et de pratiques pédagogiques avec les autres Ecoles, ainsi qu’aux rencontres européennes de stagiaires de la Deuxième Chance (la dernière a eu lieu dans les locaux de Saint Louis en juin 2001). Encadré n° 2 : Principaux projets européens de l’E2C lancés en 2000 et 2001 Création d’une entreprise pédagogique d’entraînement avec des établissements de l’éducation nationale italienne, espagnole et hollandaise (projet mis en œuvre dans le cadre du programme Simulation New Opportunities of Work de la Commission Européenne) ; Le projet Cultivate, projet multimédia de création, par les élèves, d’une vidéo de promotion de l’ensemble des écoles de la Deuxième Chance en Europe, en partenariat avec l’Angleterre, l’Allemagne, la Hollande, la Suède ; Plusieurs projets de formation de formateurs ont été engagés en 2000/2001 avec d’autres Ecoles de la Deuxième Chance. Ils étaient centrés sur : 3 3 3 l’analyse du comportement des élèves et la gestion des comportements les plus difficiles ; l’analyse des pratiques de tous les formateurs des dispositifs de Deuxième Chance en Europe ; l’utilisation des nouvelles technologies et le développement d’outils communs ; Le projet Organisme pour la Formation d’Aide aux Jeunes, lancé en février 2001 avec Berlin, a permis de réaliser un travail sur l’intégration en partenariat avec le Théâtre-Forum ; Enfin, le projet « Modèle pédagogique pour une Ecole de la Deuxième Chance » sera lancé dès décembre 2001 dans le cadre du programme Leonardo da Vinci de la Commission Européenne. Conçu avec le Ministère de l’Education Nationale du Luxembourg et d’autres partenaires de Belgique, France, Luxembourg et Allemagne, ce projet pilote a pour objectif de développer des modèles pédagogiques de la Deuxième Chance adaptés à des jeunes de 15 à 22 ans en fin de scolarité obligatoire ou sortis récemment de l’école. Ces modèles seront mis au point à partir de l’existant, testés et évalués en terme de faisabilité comme de démarche scientifique dans les quatre pays du partenariat. 5 Hämeenlinna, Norrköping, Svendborg, Leeds, Heerlen, Halle, Köln, Marseille, Bordeaux, Bilbao, Barcelona, Seixal, Catania et Athènes. Voir : http://europa.eu.int/comm/education/2chance/indexen.html 6 Voir : http://www.e2c-europe.org -7- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille La mission de l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille L a vocation de l’E2C est « d’assurer l’insertion professionnelle, par l’éducation et la formation, des jeunes sortis du système scolaire sans diplôme ni qualification ». L’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille doit permettre à de jeunes adultes (âgés de 18 à 25 ans) sortis en situation d’échec du système scolaire, de réintégrer un dispositif de formation où le travail, à l’Ecole comme en entreprise, doit encourager la valorisation de leur expérience, la reconnaissance de leurs compétences et l’accès à l’emploi. L’objectif de l’E2C est donc l’insertion sociale et professionnelle de jeunes adultes en difficulté. Pour chacune des sessions de jeunes qui rejoignent les effectifs de l’école, les objectifs finaux possibles sont : 9 l’insertion professionnelle directe (l’accès à l’emploi par les contrats de droit commun, contrats à durée déterminée ou indéterminée – CDD ou CDI) ; 9 l’accès à des contrats de travail aidés type Contrat emploi Solidarité ou Contrat Emploi Jeune ; 9 l’accès à des contrats d’alternance diplômant ou qualifiant comme les contrats de qualification ou d’apprentissage ; 9 le retour à une formation qualifiante professionnelle (type CAP, BEP, BAC Pro) ou non professionnelle. Autour d’une formation en alternance, l’E2C de Marseille est donc un producteur de perspectives pour les jeunes adultes qui décident d’y entrer. Les moyens qui leur sont dédiés sont importants, la pédagogie est personnalisée, c’est-à-dire adaptée au contexte social et professionnel de chaque élève, mais en contrepartie, les élèves de l’Ecole de la Deuxième Chance sont « mis à l’épreuve » et doivent se (re)mettre au travail, aussi bien dans le cadre d’une entreprise (stages) que du parcours de formation dans les locaux de l’Ecole. L’un des enjeux principaux de l’E2C est son image publique. En tant qu’objet-monde, exemplaire et innovant, elle doit, en effet, justifier de sa pertinence sociale et économique auprès de l’opinion publique et plus particulièrement des entreprises de l’aire métropolitaine, des institutions publiques qui la soutiennent et, par dessus tout, auprès des jeunes adultes qui forment son public cible. Afin d’améliorer sa transparence, son fonctionnement et son parcours, l’E2C s’est engagé, depuis la « rentrée » 2001, dans une démarche qualité généralisée qui concerne sa gestion administrative, ses résultats en matière d’emploi, son partenariat avec les entreprises régionales et ses relations avec ses institutions fondatrices. L’une des difficultés constantes de l’E2C de Marseille est de se positionner dans une situation médiane où : (i) elle n’est pas une formation à l’emploi, réduite à l’adaptation d’un sujet à un poste de travail précis et négocié avec une entreprise et (ii) elle n’est pas non plus une formation purement scolaire, coupée de l’expérience au travail et dont l’objectif est une mise à niveau exclusivement diplômante. -8- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Les spécificités de l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille L a première spécificité de l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille est sa mission elle-même : assurer l’insertion sociale et professionnelle de jeunes adultes en situation d’échec scolaire. Pour cela, l’Ecole propose une approche globale de chaque stagiaire dans laquelle elle s’attache à : (i) confronter les stagiaires aux situations de travail ; (ii) donner à chaque jeune les moyens de construire son projet professionnel ; (iii) faire entrer le stagiaire dans une démarche active d’apprentissage ; (iv) accompagner le stagiaire tout au long du parcours et le suivre encore environ un an après sa sortie ; (v) trouver des solutions aux problèmes périphériques que rencontrent les jeunes et prévenir les comportements à risque, afin de limiter les abandons. Ce faisant, l’E2C cherche à développer la responsabilisation de ses stagiaires ; elle cherche à les rendre acteurs de leur propre changement au sein de la société. Cette spécificité de l’approche du stagiaire se matérialise dans le cadre : (i) des actions menées conjointement avec les partenaires de l’Ecole ; (ii) de la Direction Entreprise ; (iii) des missions de la Vie collective ; (iv) de la mise en œuvre d’un suivi et d’une formation individualisés ; (v) dans son dispositif pédagogique. I. Une approche globale menée en partenariat L’Ecole propose donc une approche globale de chaque jeune adulte qu’elle accueille. Mais elle n’agit pas seule et doit s’insérer dans un dispositif institutionnel où interviennent de nombreux acteurs. L’E2C s’est donc engagée, depuis sa création, dans la conclusion de partenariats avec d’autres acteurs agissant auprès des jeunes. Depuis son installation à Saint Louis et à la demande de ses membres fondateurs, l’Ecole a décidé d’intensifier ses partenariats et de multiplier les actions communes menées avec ses partenaires dans le domaine (cf. annexe I) : 9 de l’orientation et de la prescription avec les Missions locales ou d’autres organismes de formation ; 9 de la santé, avec la CPCAM, Imaje Santé, l’ARS, le Centre Doria… ; 9 de l’accompagnement spécialisé avec l’ADDAP 13… ; 9 du sport avec le Centre de Loisir Jeunes Police Nationale, le Centre Nautique de Corbières… 9 de l’insertion professionnelle avec les entreprises partenaires de l’Ecole, l’ANPE… II. Le pôle Entreprise Depuis sa création — c’est l’une de ses spécificités — l’Ecole dispose d’une Direction Entreprise chargé notamment de la sensibilisation et de la mobilisation des entreprises locales en faveur des publics défavorisés. Ces entreprises proposent des stages et des emplois aux stagiaires de l’E2C. Mais leur action ne se limite pas à cette dimension : elles doivent pouvoir débattre de l’orientation pédagogique de l’Ecole, concevoir, avec elle, des projets et des actions d’insertion, bref être de véritables partenaires et participer à la mission transversale de l’institution E2C en matière d’insertion professionnelle et de lutte contre l’exclusion. -9- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille II.1. Les grandes missions de la Direction Entreprise Ses effectifs sont en charge de l’interface entre l’Ecole et les entreprises partenaires et doivent aussi permettre d’intégrer dans l’Ecole les exigences du monde économique. Les missions du pôle entreprise sont : 9 La prospection et le développement des partenariats avec les entreprises ; 9 La définition des positionnements en entreprise, réalisés en fonction du profil et du souhait du stagiaire ; 9 L’établissement et la concrétisation des contrats et des conventions de stage ; 9 La gestion des relations avec les tuteurs ; 9 L’implication permanente des entreprises partenaires dans le développement de l’Ecole et la valorisation des expériences innovantes mises œuvre avec elles afin de contribuer au développement de la formation professionnelle. Le pôle Entreprise négocie les périodes d’alternance et effectue le positionnement des stagiaires en fonction de leurs acquis, de leur profil et de leur projet professionnel. Même s’ils ne sont pas formateurs, certains salariés du pôle Entreprise participent à la formation dans le cadre de sessions spécifiques : présentation de certains secteurs d’activité, de thèmes relevant du monde du travail (comme la sécurité…) ainsi que dans le cadre de la préparation et du suivi des stages effectués. II.2. Les entreprises partenaires de l’E2C Le travail réalisé depuis plus de trois ans permet de bénéficier, aujourd’hui, d’un portefeuille de plusieurs centaines d’entreprises partenaires avec lesquelles l’Ecole entretient des relations durables. D’avril 1998 à novembre 2000, près de mille entreprises ont participé aux activités de l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille. Ces entreprises partenaires de l’E2C sont divisées en deux grands groupes : celles qui forment le cœur du partenariat et qui sont sollicitées régulièrement et celles qui sont sélectionnées de façon ponctuelle, selon les besoins des stagiaires. Ces entreprises sont prioritairement localisées dans l’aire métropolitaine marseillaise et, audelà, dans l’ensemble de la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Tous les secteurs et toutes les tailles sont représentés et elles proposent plus de 45 métiers (cf. annexes III et IV). II.3. Les enjeux : le tutorat et l’obtention de stages réellement formateurs Pour la Direction entreprise, l’enjeu est d’abord d’éviter les stages de main d’œuvre bon marché. Mais au-delà, l’enchaînement des stages proposés dans le parcours pédagogique de l’Ecole doit permettre (i) une réelle formation des jeunes stagiaires, (ii) de favoriser leur capacité d’adaptation et donc leur mobilité professionnelle future, (iii) de déboucher sur un emploi stable. Mais le travail du Pôle entreprise doit non seulement concerner la direction des entreprises partenaires, mais aussi les tuteurs qui suivent les stagiaires pendant chaque stage. Le rôle de ces derniers est en effet déterminant : certes ils doivent transmettre un savoir et un savoirfaire, mais ils doivent aussi veiller à l’accueil et au suivi des stagiaires, bref transmettre, au moins pour partie, un savoir-être dans l’environnement « entreprise ». -10- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Aujourd’hui, l’Ecole entend approfondir sa capacité à sensibiliser et à mobiliser les entreprises régionales en faveur des publics défavorisés. Le portefeuille d’entreprises partenaires de l’Ecole doit d’abord être étendu et mieux valorisé. Pour cela, le pôle Entreprise conçoit actuellement une Charte du Partenariat Ecole / Entreprise dont l’objectif est de promouvoir et mieux valoriser l’action citoyenne des entreprises partenaires, la faire connaître et reconnaître dans l’ensemble de la Région. Encadré n° 3 : Le Comité de réflexion et d’orientation de l’E2C Ce comité, composé d’entreprises partenaires et de responsables de l’E2C, a été créé afin de faire participer de façon étroite les entreprises partenaires de l’Ecole à l’évolution et au contenu du dispositif de Deuxième Chance. Il est aussi une tribune de présentation et d’explicitation des principes qui guident l’action pédagogique de l’Ecole, directement destiné aux entreprises partenaires. La première réunion plénière s’est tenue le 17 juin 1999 et a rassemblé plus d’une cinquantaine de personnes. Dans le prolongement de cette première réunion, deux groupes de travail ont été instaurés : (i) un groupe chargé de travailler sur la problématique de l’alternance et (ii) un groupe chargé de traiter du rôle et des missions des tuteurs d’entreprises. Depuis juin 1999, les réunions du Comité de réflexion et d’orientation se sont poursuivies afin d’optimiser le processus d’alternance. La dernière réunion a eu lieu en mai 2001, dans les locaux de l’Ecole. Aujourd’hui, l’Ecole entend réorganiser et renforcer ce comité afin qu’il permette, demain : (i) d’intensifier la réflexion des entreprises sur leur rôle citoyen et (ii) de profiter de l’expertise du dispositif de Deuxième Chance pour faire émerger un portefeuille d’activités d’insertion construit à partir de leurs propres besoins. III. Le pôle « Vie collective » : étendre la logique de l’accompagnement Le pôle Vie collective est l’une des innovations majeures de l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille. Respectant un cahier des charges précis, l’action des médiateurs de la Vie Collective se porte simultanément sur quatre dimensions : 9 un accompagnement santé des élèves dont l’objectif est de permettre aux étudiants de prendre en charge leur santé. Pour cela, l’E2C intervient à quatre niveaux : (i) l’immatriculation des étudiants (un correspondant CPAM est en contact régulier avec le médiateur santé pour attribution d’attestations temporaires), (ii) l’adhésion des étudiants non inscrits à une mutuelle (grâce à un partenariat avec une mutuelle dans lequel l’E2C prend en charge 56% du montant mensuel de l’adhésion de chaque élève), (iii) l’encouragement à la fréquentation des centres de soins, par des entretiens individuels engagé par le médiateur santé avec les étudiants nécessitant conseils et orientations, (iv) la mise en œuvre d’action de sensibilisation et de prévention (forums…) et (v) la gestion des bilans de santé réalisés par un centre partenaire (préparation des visites et de la remise des résultats des bilans) ; 9 un accompagnement facilitant la résolution des problèmes périphériques (logement, judiciaires, financiers, familiaux…) : il s’agit d’orienter les élèves vers les structures spécialisées compétentes (centres médicaux, planning familial, assistants sociaux, CAF…) ; -11- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille 9 la régulation des comportements (absences, retards, violence…) et le respect du règlement intérieur de l’Ecole ; 9 le retour réflexif sur le comportement de chaque stagiaire pendant les périodes en entreprise (attitudes face à un collectif nouveau, acceptation des règles et habitus de l’entreprise…). L’action de la Vie collective concerne tous les stagiaires et pendant la totalité de leur parcours à l’Ecole, depuis leur recrutement jusqu’à leur sortie des locaux. Elle est complétée par des projets et actions menés en commun avec les partenaires de l’E2C. Encadré n° 4 : Les structures de représentation des stagiaires de l’Ecole Pendant plus de deux ans, un Comité d’Action Collective a réuni des représentants élus des stagiaires afin de discuter et de faire des propositions relatives à l’organisation générale de l’Ecole. L’objectif transversal de cette structure démocratique était de faire de tous les étudiants des acteurs de la vie collective de l’école, de développer, par l’élection, leur responsabilisation et la nécessité, pour tous, de dialoguer et d’évaluer les points de vue différents. En retour, l’institution peut réellement prendre en compte les propositions et les points de vue des jeunes sur le déroulement de la formation et de la vie de groupe dans l’école. Depuis l’installation de l’Ecole dans ses locaux définitifs de Saint Louis, les médiateurs de la Vie collective aident à nouveau les stagiaires à mettre un point une structure de représentation qui leur appartienne et qu’ils fassent fonctionner, sur le modèle du Comité d’Action Collective. Cette structure a pour objectifs : √ √ √ De développer le sens de la responsabilité des stagiaires, De former des « délégués-stagiaires » par groupe, De les impliquer dans les activités de l’Ecole hors du domaine strict de la formation. Outre des actions de concertation sur les changements de politique et l’évolution du dispositif pédagogique, cette structure doit permettre aux stagiaires de proposer et d’organiser des actions culturelles et sportives (tournois sportifs…). IV. Un accompagnement permanent des stagiaires Depuis l’origine de l’Ecole, la tâche de ses formateurs ne se limite pas aux séquences de formation. Chaque stagiaire bénéficie, en effet, de l’accompagnement d’un référent tout au long du dispositif de deuxième chance. Dans le cadre des deux entretiens hebdomadaires prévus dans l’emploi du temps (les « temps référents »), une analyse des faits (en centre comme en entreprise) permet de revenir sur les activités réalisées, les objectifs atteints et les moyens utilisés. Il permet aussi de dégager les perspectives à moyen terme. Le référent est l’une des pièces maîtresses du dispositif de deuxième chance. En prenant garde d’évacuer toute dimension purement empathique il doit en effet : 9 participer à toutes les décisions relevant de la formation de l’élève, 9 établir et suivre le plan de formation avec l’élève dans le cadre du dispositif en équipes pédagogiques, -12- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille 9 l’aider à exprimer clairement son projet professionnel (secteur d’activité, missions, objectifs personnels et professionnels…), 9 être le porte parole des difficultés rencontrées, 9 faciliter l’orientation de l’élève vers les médiateurs de la Vie collective et/ou vers des structures d’accueil ad hoc permettant de résoudre les problèmes périphériques susceptibles d’entraver la mise en œuvre de la formation, La fonction de référent doit donc gérer simultanément trois dimensions au cœur du travail de l’E2C : l’accompagnement à l’emploi, la formation proprement dite, capitalisant les acquis antérieurs, et l’accompagnement social qui permet de situer chaque stagiaire dans son environnement (santé, famille, logement) avant de le diriger vers les médiateurs de la Vie collective, chargés de la régulation de cet accompagnement social ou vers d’autres partenaires externes de l’Ecole. Toutefois en aucun cas le référent ne doit se substituer à l’élève : il doit au contraire développer ses capacités « d’auto-formation », sa capacité à agir sur son propre développement, sa capacité à effectuer, seul, toutes les démarches lui permettant de modifier son environnement et sa situation. Le formateur référent doit donc agir comme un catalyseur. V. L’innovation comme moteur pédagogique Selon la Commission (1995), l’approche pédagogique des dispositifs de Deuxième Chance se devait d’être centrée sur les jeunes adultes : « Le point de départ de ces dispositifs, et leur originalité, est d’être centré sur les difficultés du public visé. La Commission préconise une démarche qui consiste à prendre en charge l’individu avec toutes ses difficultés mais aussi avec ses aptitudes, quelles qu’elles soient. La première étape doit être de construire avec lui de façon individualisée un parcours, un projet qui le mobilise, sans présupposés fixes sur la séquence de ce qu’il doit apprendre ou pratiquer. L’individu est acteur de son insertion et de sa qualification ». L’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille est un projet pilote, ce qui signifie notamment qu’elle ne dispose pas de référentiel sur lequel s’appuyer, qu’il soit national ou européen. L’E2C produit donc du référentiel et le moteur de production est l’innovation pédagogique. La démarche pédagogique de l’E2C se caractérise par : (i) le recours à différentes logiques d’apprentissage, (ii) la personnalisation de la formation V.1. Utiliser différentes logiques d’apprentissage simultanément L’approche pédagogique de l’E2C utilise toujours au moins trois logiques d’apprentissage différentes : 9 Les séquences de formation aux savoirs de base. L’enjeu est de permettre d’acquérir ou de consolider les savoirs minimaux en matière de : (i) maîtrise de la langue (communication écrite et orale), (ii) raisonnement et mathématiques, (iii) anglais, (iv) éducation physique et sportive, (v) informatique. Le dispositif repose sur une double logique : une logique d’étude (travail personnel encadré par les formateurs dans chaque discipline) et une logique de guidance. Cette logique de guidance est un dispositif de « ceintures » (métaphore sportive) qui permet à chacun de se situer relativement à l’ensemble des tâches à effectuer, de progresser selon son propre rythme et de concrétiser les progrès par l’obtention d’une nouvelle ceinture. -13- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille 9 La confrontation aux situations de travail. La formation proposée par l’Ecole est une formation en alternance dans laquelle les stagiaires passent un tiers de leur parcours en entreprise. 9 Les projets. Les stagiaires sont amenés à choisir un projet qu’ils devront mener à terme pour une réalisation concrète. Les projets relèvent de trois grands domaines culturels : scientifique et technique, artistique et littéraire, corporelle et sportive. Ces projets doivent encourager un questionnement, une compréhension et une construction du savoir. Ils permettent notamment de faire évoluer, pour chaque élève : (i) le rapport au temps (respect du calendrier de chaque projet), (ii) le rapport aux autres (logique de l’entraînement, travail en groupe, comprendre que la réalisation finale est plus que la somme des réalisations individuelles), (iii) le rapport aux procédures de travail (respect de la hiérarchie des tâches, des procédures, des moyens nécessaires), (iv) le rapport aux symboles (donner un autre sens que le sens initial). Encadré n° 5 : Exemples de projets mis en œuvre à l’Ecole de 1998 à 2001 Les projets pédagogiques mis en œuvre à l’E2C relèvent principalement d’activités : 3 sportives (tournois, activités spécialisées…) afin que chaque stagiaire : (i) développe sa propre maîtrise, la gestion de sa vie physique et son autonomie et (ii) s’approprie des normes comportementales de groupe (rangement du matériel), de sécurité (s’échauffer, éviter les conduites à risques) et les « règles du jeu » (ne pas tricher)… 3 culturelles et artistiques comme : des spectacles de théâtre réalisés et interprétés par les stagiaires sur des sujets relevant de leur formation, la conception d’un journal « interne », la conception et la réalisation d’un CD, de jardins (d’abord sur plan puis en grandeur réelle)… 3 techniques et scientifiques comme un projet réalisé sur les énigmes mathématiques, un autre centré sur la découverte scientifique à travers la visite d’entreprises spécialisées… 3 éducatives et de formation dans lesquelles les stagiaires de l’Ecole, encadrés et aidés par leurs formateurs, proposent eux-mêmes une formation et une aide à d’autres personnes comme : un projet d’Entraide scolaire engagé avec une école communale ou un projet alphabétisation, engagé avec des associations et destiné à un public analphabète… V.2. La personnalisation de la formation et le suivi de la progression Le parti pris de la personnalisation de la formation s’explique d’abord par la grande hétérogénéité du public cible de l’Ecole. La variété des expériences, des cursus et des échecs rencontrés avant l’arrivée à l’école rend indispensable une connaissance précise des besoins de formation personnels, compte tenu des individualités. Mais plus généralement, cette orientation pédagogique a pour objectif (i) d’optimiser la mobilisation et la motivation de chaque élève de l’E2C (certaines connaissances pourront être approfondies par goût personnel autant que par nécessité professionnelle) et (ii) de contribuer au développement de sa capacité à apprendre seul (auto-formation) et à gérer, seul, sa formation. C’est cette personnalisation de la formation qui permet de suivre efficacement la progression de chaque élève, compte tenu de ses acquis et expériences antérieurs. Le plan de formation initialement arrêté par l’élève et son équipe pédagogique (énoncé des objectifs de la -14- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille formation par discipline et des moyens et méthodologies employés afin de les atteindre) est ainsi évalué systématiquement afin de permettre de réajuster les objectifs ou les moyens en cours de route. La personnalisation et la prise en compte des spécificités du public de l’école se sont considérablement améliorées de 1998 à novembre 2001 : des outils pédagogiques propres ont été conçus et développés dans certains modules (comme en mathématique/raisonnement, en anglais ou en sport), des systèmes d’évaluation cohérents et adaptés au processus de personnalisation ont été instaurés. L’objectif affiché de l’E2C, après son installation à Saint-Louis, est d’intensifier ce mouvement pédagogique : 9 en harmonisant, pour toutes les disciplines, les procédures de suivi et d’évaluation des élèves existantes ; 9 en poursuivant l’élargissement de l’offre pédagogique par l’achat et l’adaptation de logiciels de formation ; Les originalités de l’école de la deuxième chance de Marseille se traduisent, logiquement dans le contenu même des emplois du temps : 9 des modules de formation aux compétences et aux savoirs de base : communication écrite, communication orale, raisonnement et jeux mathématiques, informatique, anglais, sport, projet professionnel et travail de recherche d’emploi ; 9 des ateliers thématiques de production (les projets : dessin, info-vidéo, journal…) ; 9 des interventions du pôle entreprise. Ces interventions précèdent et suivent les périodes de stage en entreprise. Elles ont pour objectif (i) de préparer chacun des stages afin qu’ils soient les plus efficaces possibles (ce qui permet, entre autres, de minimiser les cas d’abandon) ; (ii) de réaliser le bilan de chacun des stages ce que chaque élève doit être mesure d’attendre du stage suivant) ; 9 des interventions du pôle Vie collective. Ces interventions ont pour objectif de rappeler et expliquer les règles et codes de la vie en collectivité. En insistant sur les droits et les devoirs de chaque stagiaire, ces interventions permettent (i) d’améliorer les conditions de formation, notamment en entreprise, et (ii) d’encourager une réflexion plus large sur les thèmes liés à la citoyenneté. Ces volumes horaires consacrés à la formation proprement dite sont complétés par différents temps de vie : 9 les « Temps Référents », pendant lesquels chaque formateur-référent reçoit les stagiaires dont il est le référent et discute avec eux de l’avancement du plan de formation construit par leur équipe pédagogique et des problèmes périphériques qu’ils ont pu rencontrer ; 9 les « Temps Conseil », pendant lesquels les délégués élus des stagiaires et les représentants de l’Ecole (formateurs, direction…) discutent de l’organisation générale des activités de l’E2C ; -15- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille 9 la période réservée aux démarches extérieures (sans parler, lors de la première semaine, de l’accueil et de la préparation des visites médicales). Au total, le jeune adulte formé par l’Ecole est bien au centre d’un dispositif qui repose sur : 9 La régulation et la médiation des formateurs de la « Vie Collective » dont l’objectif est de travailler sur le comportement même des stagiaires. Auprès de chaque stagiaire, l’action des formateurs concerne : (i) leur rapport à la norme et au règlement (à l’Ecole et en entreprise), (ii) leur identité en tant que citoyen (expression démocratique au sein de l’Ecole) et (iii) la prise en compte des problèmes périphériques à la formation, avec les partenaires de l’E2C (santé, logement, accès aux droits, problèmes avec la justice…). 9 La pédagogie à proprement parler : les « formateurs référents » de l’école construisent, avec chaque stagiaire, son propre parcours de formation, les moyens à mettre en œuvre et les objectifs à atteindre pour chacun des savoirs de base. Formateurs et stagiaires vérifient périodiquement, et pour chaque discipline, les progrès accomplis, les difficultés rencontrées et les façons d’y remédier. 9 Le pôle Entreprise, enfin, qui détermine, avec chaque stagiaire, le parcours professionnel individualisé répondant, à la fois, aux souhaits et aux compétences acquises par les stagiaires et aux besoins des entreprises partenaires de l’Ecole. Chaque stage réalisé par les élèves de l’Ecole fait l’objet d’une préparation et d’un compte rendu individualisés. L’objectif de ce projet professionnel ne se limite pas à la préparation à une fonction précise dans un secteur déterminé, mais cherche à construire, pour chaque stagiaire, les ressources et les comportements lui permettant d’évoluer dans le monde du travail. -16- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Le dispositif de formation I. Le parcours pédagogique L e parcours de formation de l’Ecole de la Deuxième Chance s’organise autour de trois étapes distinctes pour une durée totale de 46 semaines dont 16 semaines de stage. Chaque semaine de formation propose, en moyenne, des séquences : de mathématiques/raisonnement (de 4h30 à 6 heures) ; de français/communication (de 4 heures 30 à 6 heures) ; d’informatique (3 heures) ; d’anglais (1 heure 30) ; de sport (3 heures) ; de travail sur l’emploi et les stages (1 heure 30) ; de projet (3 heures) ; de temps référent (accompagnement et vie collective, 6 heures au total). (i) La première étape est dite d’évaluation et de détermination (4 semaines de stage pour une durée totale de 14 semaines). Cette première étape permet : 9 de retracer le parcours du stagiaire avant son entrée à l’E2C, 9 d’évaluer ses motivations et son intérêt pour un ou plusieurs secteurs d’activité, 9 de réaliser, pour chaque stagiaire, une évaluation initiale (affinée pendant les premières séquences de cours, un plan de formation et des « pochettes personnalisées » dans chaque module (cf. individualisation du parcours), 9 de réaliser les premiers stages (dont le niveau dépend du degré d’avancement du projet professionnel de chaque stagiaire), 9 de débuter les sessions de formation individualisées dans les savoirs généraux, 9 de réaliser le « bilan intermédiaire étape #1 » qui est un bilan détaillé du plan de formation (bilan des compétences par module), mais aussi du projet professionnel naissant et des acquis des stages réalisés. (ii) La seconde étape est une étape de construction du projet professionnel et de formation (6 semaines de stage pour une durée totale de 18 semaines). Cette étape permet l’articulation entre acquisition de savoirs généraux dans le cadre du plan de formation et acquisition de gestes professionnels correspondant au projet professionnel envisagé. Pendant cette seconde étape : 9 la formation selon le modèle des ateliers de pédagogie personnalisée se poursuit, 9 le lien entre plan de formation et apprentissage des gestes professionnels liés au projet de chaque stagiaire est identifié par module (lorsque pertinent), 9 des séquences de présentation de métiers sont proposées afin de compléter l’expérience et le portefeuille de métiers dont disposent les stagiaires ; le travail des équipes pédagogiques de l’E2C complète ainsi les stages proposés tout au long du parcours ; 9 le projet professionnel peut être formalisé et validé, 9 un bilan intermédiaire étape #2 est réalisé, bilan qui concerne tout autant le plan de formation que le projet professionnel et les acquis des stages. (iii) La troisième étape (6 semaines de stage pour une durée totale de 14 semaines) est une étape de reconnaissance des acquis tout au long du parcours, aussi bien en matière de plan de formation que de projet professionnel. Durant cette étape : 9 le projet professionnel est confirmé, -17- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille 9 le bilan final est réalisé (plan de formation, projet professionnel) accompagné d’entretiens individuels avec le responsable pédagogique et le responsable entreprise de l’E2C, 9 le dossier de reconnaissance des acquis professionnels est réalisé puis soutenu en présence d’un jury et de partenaires extérieurs. Ce dossier de reconnaissance des acquis professionnels (RAP) présente l’ensemble des compétences acquises au cours de la formation en centre et en entreprise, explique le projet professionnel et les raisons de ce choix et identifie les actions à mettre en œuvre pour réaliser le projet professionnel. La logique du dossier RAP s’inspire directement du Livre IX du Code du Travail et plus précisément de celle du « portefeuille de compétences ». II. Le dispositif en équipes pédagogiques Le dispositif actuel matérialise le fait que le jeune stagiaire est au centre du processus de formation. Un groupe de quatre référents est en effet chargé de suivre et d’accompagner au plus trois groupes de douze à quinze stagiaires, tout au long du dispositif de Deuxième Chance. Chaque équipe pédagogique est composée de trois formateurs-accompagnateurs et d’un membre du pôle Entreprise. Chaque équipe est construite en fonction des compétences des formateurs dans les disciplines de base (communication-français, raisonnementmathématiques, anglais, informatique et sport). Le représentant du pôle Entreprise est notamment chargé, en collaboration avec les pédagogues de son équipe, de la construction et de l’évaluation du projet professionnel en collaboration avec les pédagogues, ainsi que de la présentation des métiers dans le cadre des séquences de travail sur la recherche d’emploi et la mobilité professionnelle. Les problèmes périphériques rencontrés par les élèves sont pris en charge, dès le début de son parcours, par les médiateurs de la Vie Collective, en liaison avec l’équipe pédagogique. Après une évaluation initiale et un entretien individuel, l’équipe pédagogique détermine un plan de formation (énoncé des objectifs de la formation par discipline et des moyens et méthodologies employés afin de les atteindre) et un projet professionnel personnalisés. Et au début et à la fin de chaque semaine, un Temps-référent (deux demi-journées) permet d’évaluer systématiquement le plan de formation initialement arrêté (pour chaque discipline), la pertinence du projet professionnel et le comportement général de l’élève. Cette analyse des faits (à l’Ecole comme en entreprise) permet, discipline par discipline et stagiaire par stagiaire, de réajuster les objectifs, les moyens et les perspectives en cours de route. Trois types de réunions sont prévues afin d’assurer la conception et le suivi des parcours en équipe : 9 Chaque équipe pédagogique se réunit une fois par semaine afin d’évoquer le cas de chaque stagiaire dont ils ont la charge. Les objectifs de cette réunion sont : (i) de réaliser la revue des effectifs, (ii) de positionner en stage chaque stagiaire, (iii) d’évaluer la progression générale de chaque stagiaire de l’équipe, (iv) de gérer, en collaboration avec les médiateurs de la Vie Collective, les problèmes périphériques à la formation que peuvent rencontrer les stagiaires (hébergement, santé, procédures judiciaires…) 9 Une réunion par module est organisée tous les quinze jours afin de faciliter l’échange de contenus et de méthodologies. Le responsable de module est notamment chargé du suivi des objectifs généraux et de la pédagogie utilisée. -18- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille 9 Enfin, un conseil des enseignants est organisé chaque mois afin d’assurer la coordination et l’échange pédagogiques d’ensemble. Ce dispositif en équipes pédagogiques de quatre membres permet une véritable « responsabilisation » de l’équipe qui accompagne chaque stagiaire. Cela assure la qualité du positionnement professionnel et la valorisation de la diversité des compétences de chaque membre de l’équipe. III. La mise en œuvre de l’individualisation de la formation L’individualisation s’exprime d’abord à l’intérieur de chaque module disciplinaire : chaque stagiaire dispose d’une « pochette personnalisée »7 qui, à partir de l’évaluation initiale réalisée dans le module à l’entrée du stagiaire à l’E2C, retrace les grandes étapes de progression et les principales ressources pédagogiques adaptées à cette progression (méthodes, logiciels, indicateurs). Dès la seconde moitié de l’étape n°1, dans toutes les séquences de formation, la progression pédagogique elle-même est personnalisée (l’objectif de chaque séquence, dans chaque module et pour chaque stagiaire est basé sur le contenu de la « pochette » correspondante). Des bilans de compétences réguliers et réalisés pour toutes les disciplines du parcours servent de base à l’individualisation de la formation : tout au long du parcours, la progression pédagogique de chaque stagiaire est réalisée en fonction des résultats des bilans de compétences précédents. L’individualisation s’exprime enfin dans l’articulation des stages. Trois grandes familles de stages existent en effet dans le dispositif de Deuxième Chance : 9 des stages de niveau #1 : qui permettent une (re)prise de contact avec le monde du travail. Ces stages permettent la conception du projet professionnel et cherchent à « mettre le stagiaire au travail » ; 9 des stages de validation (niveau #2) qui sont au cœur de la construction du projet professionnel (secteur) ; 9 des stages de confirmation (niveau #3) qui permettent de finaliser le projet professionnel (secteur, métier). Après chaque stage, le bilan de stage et le rapport qui sont réalisés permettent, à partir d’une analyse des faits intervenus au cours du stage, d’évaluer le travail, le comportement, les capacités et les motivations du stagiaire. C’est ainsi que se crée, graduellement, le projet professionnel ; chaque stage des étapes 2 et 3 permettant d’affiner les perspectives du projet professionnel. La mise en œuvre de ces stages est individualisée. En fonction du niveau de développement de son projet professionnel : 9 un stagiaire peut débuter son parcours par des stages de niveau #1 ou #2 ; 9 relativement au schéma type de répartition des stages, leur durée et leur organisation est modulable à l’intérieur d’une étape et entre les étapes. 7 Plus précisément, pour le sport, il s’agit de séquences spécialisées d’activités. -19- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Dépendant du niveau de développement du projet professionnel, cette articulation ne débute, en général, qu’à partir de la deuxième étape du parcours de formation. Elle est principalement organisée par module (lorsque pertinent) : à l’intérieur des modules, en plus des « pochettes personnalisées » qui permettent de suivre la progression du stagiaire dans son plan de formation, un plan d’acquisition des compétences professionnelles est réalisé en fonction du projet professionnel exprimé par le stagiaire. La progression du stagiaire est alors différenciée selon le plan de formation et selon le niveau d’avancement de son projet professionnel. Enfin, le plan d’acquisition des compétences professionnelles évolue en fonction du degré de définition du projet professionnel. Parcours de l'E2C 2001/2002 Etape 1 Evaluation et détermination Objectifs de l'étape 1 : Semaine 1 Semaine 2 Semaine 3 Semaine 4 Semaine 5 Semaine 6 Semaine 7 Semaine 8 Semaine 9 Semaine 10 Semaine 11 Semaine 12 Semaine 13 Semaine 14 Présentation école Parcours du stagiaire Evaluations Préparation stage Stage Stage Retour stage Evaluations formatives individualisées Préparation stage Stage Stage Retour stage /évaluations Bilan étape 1 1) Retracer le parcours du stagiaire avant son entrée à l'E2C, 2) Evaluer ses motivations et son intérêt pour un ou plusieurs secteurs d'activité, 3) Réaliser, pour chaque stagiaire, une évaluation initiale (affinée pendant les premières séquences de cours), un plan de formation et des pochettes personnalisées dans chaque module (cf. individualisation du parcours), 4) Présentation des métiers et réalisation des premiers stages (dont le niveau dépend du degré d'avancement du projet professionnel de chaque stagiaire), 5) Evaluer les retours et bilans de stages 6) Débuter les sessions de formation individualisées dans les savoirs généraux et avancement du projet professionnel de chaque stagiaire), 7) Réaliser le bilan intermédiaire étape #1 qui est un bilan détaillé du plan de formation (bilan des compétences par module), mais aussi du projet professionnel naissant et des acquis des stages réalisés. Etape 2 Construction du projet professionnel et de formation Objectifs de l'étape 2 : Semaine 15 Semaine 16 Semaine 17 Semaine 18 Semaine 19 Semaine 20 Semaine 21 Semaine 22 Semaine 23 Semaine 24 Semaine 25 Semaine 26 Semaine 27 Semaine 28 Semaine 29 Semaine 30 Semaine 31 Semaine 32 Retour bilan Préparation stage/APP Stage Stage Retour stage /formations APP APP Préparation stage Stage Stage Retour stage /formations APP APP Préparation stage Stage Stage Retour stage /évaluations Bilan étape 2 8) Affirmation ou infirmation du projet suite au bilan 1 9) Formation selon le modèle des ateliers de pédagogie personnalisée (APP) 10) Séquences de présentation de métiers proposées afin de compléter l'expérience et le portefeuille de métiers dont disposent les stagiaires ; le travail des équipes pédagogiques de l'E2C complète ainsi les stages proposés tout au long du parcours ; le projet professionnel peut être formalisé et validé, 11) Identification du lien entre plan de formation et apprentissage des gestes professionnels liés au projet de chaque stagiaire et ce par module (lorsque pertinent), 12) Bilan intermédiaire étape #2 est réalisé, bilan qui concerne tout autant le plan de formation que le projet professionnel et les acquis des stages. Etape 3 Reconnaissance des acquis Objectifs de l'étape 3 : Semaine 33 Semaine 34 Semaine 35 Semaine 36 Semaine 37 Semaine 38 Semaine 39 Semaine 40 Semaine 41 Semaine 42 Semaine 43 Semaine 44 Semaine 45 Semaine 46 Retour bilan Préparation stage/APP Stage Stage Stage Retour stage /APP/RAP Préparation RAP Préparation stage/APP/RAP Stage Stage Stage Retour stage /évaluations Soutenance RAP Bilan étape 3 RAP 13) APP 14) Confirmation du projet professionnel ou du contrat d'orientation 15) Réalisation du bilan final (plan de formation, projet professionnel) plus des entretiens individuels avec le responsable pédagogique et le responsable entreprises de l'E2C, 16) le dossier de reconnaissance des acquis professionnels est réalisé puis soutenu en présence d'un jury et de partenaires extérieurs. Ce dossier de reconnaissance des acquis professionnels (RAP) présente l'ensemble des compétences acquises au cours de la formation en centre et en entreprise, explique le projet professionnel et les raisons de ce choix et identifie les actions à mettre en œuvre pour réaliser le projet professionnel. La logique du dossier RAP s'inspire directement du Livre IX du Code du Travail et plus précisément de celle du " portefeuille de compétences ". -20- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Le public cible du dispositif de Deuxième Chance de Marseille I. Un public hétérogène et fragile : plus de 650 stagiaires de 1998 à novembre 2001 S elon la Commission européenne, le groupe cible des dispositifs de la deuxième Chance est constitué de « jeunes sans qualification à la recherche d’une insertion sociale et professionnelle. Ce sont, en premier lieu, des jeunes n’étant plus soumis à l’obligation de la scolarité. De plus, ils n’ont pas les acquis indispensables pour profiter utilement des formations courantes ou occuper et évoluer durablement dans un emploi. Ces jeunes ne disposent que d’un faible niveau de base, ils ont également souvent vécu des expériences scolaires négatives » (DG XXII, CE, 1995, Livre Blanc). L’Ecole de la Deuxième Chance accueille des jeunes hommes et femmes âgés de 18 à 25 ans, sans diplôme ni qualification8, à la recherche d’une insertion professionnelle ou d’une qualification. Ces jeunes ont tous connu un parcours marqué par l’échec, scolaire et/ou en formation. Depuis la première session entrée en 1998 jusqu’au mois de novembre 2001, plus de 650 stagiaires ont suivi le parcours proposé par l’Ecole. L’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille recrute donc de jeunes adultes, conformément au cahier des charges précisé par la Commission Européenne. Mais le choix de n’encadrer que de jeunes adultes s’explique aussi par le fait que la participation des jeunes au projet de l’école se fait sur la base du volontariat et dans la cadre de l’acceptation d’un contrat explicite. L’échec scolaire et la non-adaptation au système d’enseignement traditionnel sont les premiers points communs à tous ces jeunes adultes. L’offre d’un dispositif de deuxième chance se doit donc de ne pas répliquer les caractéristiques du dispositif de première chance. Il doit proposer un enseignement différent, une pédagogie innovante et un champ d’action plus large que les dispositifs traditionnels, portant sur la résolution des problèmes périphériques transversaux des élèves (comme le logement) et sur les comportements des stagiaires (resocialisation). La seule véritable hypothèse de l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille est que le potentiel d’évolution de ces jeunes adultes est le même que celui des autres jeunes dans la même tranche d’âge. II. Répartition par âge et par sexe L’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille a accueilli, de 1998 à novembre 2001, plus de 650 stagiaires dont près des deux tiers sont entrés en 2000 et 2001. Les jeunes femmes représentent environ 39% du total des stagiaires « passés » par l’Ecole. Depuis son installation dans les locaux de Saint Louis, l’E2C s’est engagée dans une période de croissance marquée de ses effectifs. Ou diplômes « obsolètes au regard du marché du travail » selon la définition du Programme Régional de Formation Professionnelle. 8 -21- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Graphique n° 1 : répartition par âge des stagiaires de l’E2C 26 25 24 23 22 21 20 19 18 17 0% 2% 4% 6% 8% 10% 12% 14% 16% 18% 20% Source : E2C, 2001 III. Origine géographique des stagiaires de l’E2C L’E2C est d’abord ouverte au public de la zone métropolitaine marseillaise. Tableau n° 1 : Origine des stagiaires de l’E2C par arrondissement et par année d’entrée % 1998 1999 2000 2001 Total Ier au IIIème 26% 18% 27% 15% 21% IVème au Vème 6% 4% 3% 4% 4% VIème au IXème 9% 10% 10% 8% 9% Xème auXIIème 8% 12% 6% 6% 8% ème XIII 48% 54% 50% 64% 55% au XVIème Hors Mrs. 3% 2% 4% 3% 3% Source : E2C, 2001 L’examen de l’origine par arrondissement des stagiaires entrés à l’E2C montre que : 9 55 % des stagiaires totaux de l’E2C proviennent des quartiers dits « Nord » de la commune de Marseille : XIIIème, XIVème, XVème et XVIème arrondissements. Et la concentration des stagiaires provenant de ces quartiers s’est accentuée depuis l’ouverture de l’E2C. Aujourd’hui, le premier arrondissement d’origine des stagiaires de l’Ecole est le XVème, mais le XIVème ou le XIIIème sont de plus en plus représentés. 9 De 1998/1999 à 2000/2001, le poids des quartiers les plus riches de Marseille (du VIème au IXème) et celui des anciens quartiers « ouvriers » diminue. La part des arrondissements du centre ville (Ier, IIème et IIIème), elle, se maintient à peu près. 9 Compte tenu des problèmes de mobilité géographique que connaissent les stagiaires de l’E2C, l’ouverture aux autres membres de l’aire métropolitaine reste logiquement limitée. IV. Nationalité et pays d’origine Les stagiaires de l’Ecole de Marseille sont très majoritairement de nationalité française (89%). Au-delà, quatre autres nationalités émergent : 9 Près de 5 % sont de nationalité algérienne ; -22- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille 9 Plus de 2 % sont de nationalité marocaine ; 9 1,6 % sont de nationalité tunisienne ; 9 1,2 % sont de nationalité comorienne. Marseille Paca hors Mrs. Reste de la France Tableau n° 2 : Lieu de naissance des stagiaires de l’E2C 62,7% Algérie 7,6% Mayotte 5,0% Maroc 2,1% Madagascar 7,4% Tunisie 1,4% Autres Comores 5,1% Total 3,7% 0,7% 4,2% 100% Source : E2C, 2001 L’examen du lieu de naissance des stagiaires passés par l’Ecole confirme : 9 Qu’une grande majorité des élèves de l’E2C sont issus de familles migrants ; 9 Que les stagiaires d’immigration récente sont encore nombreux, ce qui a des répercussions sur le contenu pédagogique proposé par l’Ecole. V. Niveau de formation des stagiaires à l’entrée 60% des stagiaires passés par l’Ecole de la deuxième Chance de Marseille en 2000/2001 ont, à leur entrée, les niveaux Vbis ou VI, c’est-à-dire qu’ils ont interrompu leur scolarité sans obtenir aucun diplôme soit en fin de 3ème (28%), soit en fin de scolarité (32 %). Graphique n° 2 : Niveau de formation initiale des stagiaires à l’entrée de l’E2C 6% 32% 34% 28% Niveau IV : équivalent à celui du baccalauréat, du brevet professionnel ou de technicien Niveau V : équivalent à celui du brevet d'études professionnelles ou du certificat d'aptitude professionnelle Niveau Vbis : équivalent à une sortie en fin de 3ème Niveau VI : n'allant pas au-delà de la fin de la scolarité obligatoire Source : E2C, 2001. Echantillon de 273 stagiaires d’août 2000 à juillet 2001 La part des élèves entrant à l’école avec les plus grandes lacunes a même progressé pendant les deux dernières années : en 1999, la proportion des élèves n’atteignant pas le niveau V s’élevait à 54 %, alors que cette part s’élève à présent à plus de 60 %. -23- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Graphique n° 3 : Evolution du niveau de formation initiale des stagiaires à l’entrée à l’E2C 1999/2001 VI Vbis V Répartition stagiaires 2000/2001 IV Répartition stagiaires 1999 0 5 10 15 20 25 30 35 40 Source : E2C, 2001 Bien sûr, les chiffres présentés ne peuvent traduire la complexité et la diversité des situations rencontrées par les formateurs de l’école : s’il est vrai que la grande majorité des élèves n’a aucun diplôme et aucun projet professionnel arrêté, certains, au contraire, ont déjà obtenu des unités capitalisables dans certains CAP et souhaitent poursuivre la formation qualifiante ou diplômante commencée. Enfin, dans la plupart des cas, la fragilité des jeunes adultes bénéficiant du dispositif de Deuxième Chance ne disparaît pas à l’issue du parcours dans l’Ecole. Le projet professionnel ou de formation construit lors du passage à l’E2C peut s’effondrer face aux premiers obstacles rencontrés. Pour cette raison, l’E2C assure un suivi post-formation d’environ une année. VI. Un public qui doit faire face à d’importants problèmes périphériques à la formation Les jeunes adultes qu’accueille l’E2C de Marseille doivent faire face à une multitude de problèmes périphériques quotidiens (logement, santé, violence, problèmes judiciaires…). L’E2C doit, en priorité, dès leur arrivée, trouver et mettre en œuvre les ressources nécessaires à la résolution de ces problèmes car ils sont susceptibles d’entraver la formation. Plus les problèmes périphériques quotidiens sont importants, plus l’adaptation des comportements est difficile : changer de rythme de vie (respect des horaires, emploi du temps intensif) et de comportements (vis-à-vis de ses propres problèmes comme vis-à-vis des autres) est d’autant plus difficile que les problèmes familiaux, de logement ou de santé sont importants. Face à de telles situations de détresse sociale et humaine, le parti pris de l’E2C est de refuser tout maternage des élèves, mais de privilégier un accompagnement professionnel : les formateurs de l’école (les référents), ses partenaires institutionnels et les entreprises partenaires de l’E2C (les tuteurs de stage) assurent cet accompagnement rigoureux, régulier et sans complaisance. Le rôle des référents est déterminant dans cet accompagnement. Ils doivent, en effet, aider les élèves (i) à capitaliser les compétences acquises avant l’entrée à l’école, (ii) analyser les situations vécues aussi bien en entreprise que dans l’enceinte de -24- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille l’E2C, (iii) assurer un suivi de leur capacités à l’apprentissage autonome (voir aussi approche pédagogique). Encadré n°6 : Quelques traits récurrents des effectifs de l’E2C 9 Une histoire scolaire très tôt marquée par les échecs : plus de la moitié de l’effectif a redoublé avant l’entrée au collège. 9 Des représentations de l’activité salariée souvent loin de la réalité des marchés du travail et qui restent encore très abstraites. Toutefois, leur volonté de participer pleinement à la vie économique et sociale par le travail se manifeste. 9 De grandes difficultés à exprimer leurs compétences de manière positive. 9 Une biographie familiale et personnelle souvent marquée par la précarité, le chômage et la déstructuration. Plus d’un stagiaire sur deux est issu des quartiers dits « Nord » de Marseille (XIIIème, XIVème, XVème et XVIème arrondissements), ceux dans lesquels le taux de chômage est le plus important. Cf. aussi les éléments de situation familiale des stagiaires. 9 Les limites et les carences de leur situation familiale sont compensées par un fort sentiment d’appartenance aux groupes de pairs (quartier, cité …), principaux pourvoyeurs d’identité sociale. Une « culture des rues9 » (code de relations sociales, système de valeurs et de représentations), développée dans le contexte social et ethnique des grands ensembles urbains, est revendiquée par le plus grand nombre. 9 Contexte où l’identité se fonde sur une appartenance ethnique reconstruite par mélange de représentations et de valeurs issues du pays d’accueil et d’autres issues d’une vision souvent fantasmée du pays et de la culture d’origine. Eléments de la situation familiale des stagiaires de l’E2C 9 41 % des élèves vivent dans une famille monoparentale. La principale cause étant le divorce ou le décès de l’un des deux parents ; 9 26 % vivent ou sont issus de famille vivant grâce aux minimums sociaux ; 9 Dans 34 % des cas, au moins l’un des deux parents est demandeur d’emploi ; 9 36 % sont en situation de rupture familiale ; 9 8 % résident en foyer ; 9 3 % arrivent à l’Ecole de la Deuxième Chance en situation d’errance. Source : D. Chabbert, 2000, Enquête effectifs 1999 et E2C, 2001 9 Cf. D. Lepoutre, 1997, Cœur de Banlieue, codes, rites, langages, Odile Jacob, cité par D.Chabbert -25- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Les résultats de l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille A fin d’évaluer correctement les résultats du dispositif de Deuxième Chance de Marseille, l’analyse des flux de sorties doit être réalisée par session. L’Ecole fonctionne en effet selon un système d’entrées et de sorties permanentes des stagiaires : il n’y a pas d’équivalent de « l’année scolaire » à l’E2C. Les entrées se font par groupe de stagiaires (les « sessions ») et correspondent aux places disponibles dans l’Ecole. Toutefois en fonction de leur progression, de leurs opportunités ou de leurs problèmes personnels, les stagiaires peuvent « sortir » du parcours à n’importe quelle étape de la formation. Pour la représentativité statistique des résultats présentés, il est important de n’analyser les résultats d’une session qu’après que tous les stagiaires concernés soient réellement sortis de l’Ecole. Encadré n° 7 : Le fonctionnement des entrées et des sorties permanentes D’avril 1998 à novembre 2001, plus de 650 stagiaires sont passés par l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille : les sessions n°1 à 31 (les sessions 27 à 31 sont entrées directement dans les locaux de Saint Louis). Les sessions n°1 à 21 ont totalement terminé leur parcours au sein de l’E2C et tous les effectifs correspondant sont donc « sortis » de l’Ecole (soit environ 430 stagiaires). Les 220 stagiaires restant sont : 9 soit encore dans les effectifs des sessions n°22 à 31 (170 élèves) ; 9 soit d’ores et déjà sortis de ces sessions : abandons, exclusions, réorientations ou signature d’un contrat de travail. Les résultats présentés reposent sur l’analyse de près de 400 « sorties » de stagiaires. Ces « sorties » ont eu lieu de fin 1998 à 2001 et correspondent aux vingt premières sessions entrées à l’Ecole depuis avril 1998. Ces résultats sont donc très largement représentatifs. I. Qu’est-ce qu’une sortie positive pour l’E2C ? L’objectif de l’E2C est l’insertion sociale et professionnelle des stagiaires qu’elle accueille. Trois types de sorties sont considérées comme positives de ce point de vue : 9 L’accès à un contrat de travail de droit commun (contrats à durée déterminée ou indéterminée, CDD ou CDI), ou à un contrat de travail aidé (type Contrat Emploi Jeune, CEJ, ou Contrat Emploi Solidarité, CES) constitue le premier type de sortie positive. 9 Le deuxième type de sortie positive est constitué par les contrats d’alternance (type Contrat d’Orientation, CO, Contrat de Qualification, CQ ou Contrat d’Apprentissage, CA). 9 Enfin, le retour vers les formations professionnelles diplômantes (type BEP ou Baccalauréat professionnel) est la troisième famille de sortie positive. -26- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Schéma n° 1 : Organisation générale du parcours de formation E2C Source : E2C, 2001 Suspensions : maladie, incarcération, maternité, réorientation… Abandons Exclusions Réorientations BEP, CAP… Sorties sans emplois Contrats d’alternance : Légende H Orientation H Qualification H Apprentissage : Parcours E2C de 46 semaines Contrats de travail : : Sorties en cours de parcours H Droit commun (CDD, CDI) H Contrats aidés : Sorties en fin de parcours (CEJ, CES) : Sorties « négatives » : Sorties « positives » : Evolutions futures possibles -27- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille II. Les suspensions de parcours Compte tenu des spécificités des jeunes adultes qu’elle accueille, les interruptions et les suspensions de parcours sont nombreuses à l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille. Les suspensions plus ou moins longues de parcours sont liées à : 9 Des difficultés familiales ou de santé (maladie, maternité) ; 9 Des difficultés judiciaires (incarcérations notamment) ; 9 Des problèmes de comportement à l’Ecole ou en entreprise qui justifient une réorientation vers des dispositifs spécialisés de régulation et de suivi des personnalités sensibles (type ADDAP 13, PJJ…). Ces « suspensions » de parcours représentent environ 9% des effectifs totaux de stagiaires sortis de l’Ecole. Toutefois, ils ne sauraient être pris en compte dans l’évaluation des résultats du Dispositif de Deuxième Chance de Marseille car : (i) les stagiaires concernés ne suivent pas, à proprement parler, le parcours proposé par l’Ecole et (ii) ces suspensions ne peuvent être expliquées par le dispositif en place. III. Les résultats enregistrés d’avril 1998 à octobre 2001 Graphique n° 4 : Les résultats de l’Ecole de la Deuxième Chance Sorties positives : 60% CDD, CDI 18% Contrats aidés (CES, CEJ) 33% Contrats aidés (CO, CQ, CA) 7% Réorientations BEP Abandons & démissions 15% Exclusions 6% 4% 17% Sans emplois Résultats basés sur un échantillon de près de Sorties négatives : 40% 400 stagiaires. Hors suspensions de parcours (maladie, maternité, réorientations thérapeutique ou comportementale…) Source : E2C, 2001 En grandes masses, les résultats de l’E2C se présentent sous la forme suivante : 9 18% des stagiaires sortent de l’Ecole sans emplois. Ceci est une mesure de l’échec du parcours pédagogique en alternance proposé par l’Ecole. Toutefois cette mesure est forcément surévaluée dans la mesure où l’action l’E2C se porte notamment sur la -28- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille mobilité professionnelle des jeunes adultes qu’elle accueille. Aussi, une sortie « sans emplois » peut-elle se transformer en contrat de travail moins d’un an après la sortie réelle des effectifs de l’Ecole. D’où l’intérêt, pour l’E2C, de maintenir un suivi de ses stagiaires après leur sortie du parcours (pendant environ une année) ; 9 22% de stagiaires abandonnent ou sont exclus de l’Ecole. 7% des effectifs sont exclus et, ce, uniquement pour raisons disciplinaires. Il s’agit, là encore, d’une sortie « négative » pour l’Ecole de la Deuxième Chance. Toutefois, la sortie « abandon » masque des réalités sociales et professionnelles très diverses : nombre de stagiaires doivent quitter l’Ecole pour des problèmes d’ordre privé (famille, logement…) sur lesquels l’E2C tente d’agir (à travers ses partenariats et l’action des médiateurs de la Vie collective) sans toutefois les maîtriser réellement ; 9 60% des sorties sont des sorties positives et près de 40% des stagiaires sortent de l’Ecole avec un contrat de travail ; 9 Deux sorties positives sur trois sont des contrats de travail (de droit commun ou aidés) et plus de 56% de ces contrats de travail sont des contrats de travail à durée indéterminée ; 9 Les contrats d’alternance représentent près 30% des sorties positives et sont majoritairement des contrats de qualification ; 9 les retours dans une formation qualifiante (majoritairement des BEP) comptent pour 6% des sorties positives. Enfin, les résultats présentés fournissent une image « statique » de la situation professionnelle des stagiaires. Or l’action de l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille concerne aussi la mobilité professionnelle de ces jeunes adultes. L’un des enjeux pour l’Ecole aujourd’hui est : 9 d’intensifier son action sur la mobilité professionnelle des jeunes qu’elle accueille ; 9 et de suivre pendant plus d’une année les trajets professionnels de ses anciens stagiaires afin d’évaluer au plus près leur mobilité professionnelle et leur capacité à « entretenir » et à acquérir des compétences. -29- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Structure institutionnelle et organisation de l’Ecole I. Forme institutionnelle L’ Association de Gestion de l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille (association Loi 1901) a été créée en mai 1998. Initialement prévue pour une durée maximale de trois ans, elle est devenue, depuis, une association à durée de vie illimitée. Ses membres fondateurs sont le Conseil Régional Provence-Alpes-Côte d’Azur, le Conseil Général des Bouches du Rhône, la Communauté de communes Marseille Provence Métropole10, la Ville de Marseille et la Chambre de Commerce et d’Industrie MarseilleProvence. L’Association est aujourd’hui présidée par la Professeur Jean-Louis Reiffers. Les ressources financières de l’école sont publiques et le contrôle de l’exécution de son budget est assuré par un Commissaire aux Comptes. Son financement est quasiintégralement assuré par les Collectivités Territoriales. Tableau n° 3 : Structure du financement de l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille 1998-2002 Ville de Marseille Conseil Régional PACA Fonds Social Européen M.P.M. MàD CCI Marseille Provence Conseil Général 13 MàD Education Nationale Aides de l’Etat Fonds Privés 1998 72% 5% 0% 6% 4% 0% 0% 14% 0% 1999 38% 24% 14% 3% 4% 11% 4% 1% 1% 2000 44% 25% 0% 3% 3% 13% 6% 2% 4% 2001* 39% 15% 9% 14% 2% 15% 3% 2% 1% 2002* 34% 30% 4% 16% 2% 10% 2% 1% 0% 100% 100% 100% 100% 100% Source : E2C, 2001* ; Prévisions – MàD : Personnel mis à disposition. Aides de l’Etat : personnel mis à disposition par l’Education Nationale Plusieurs remarques importantes découlent de la structure et de l’évolution du financement de l’E2C : 9 En 1998, l’E2C bénéficiait d’une aide de l’Etat au titre de la formation professionnelle. Depuis 1999, tous les financements engagés au titre de la formation professionnelle relèvent de la Région qui en détient, seule, la compétence et les ressources correspondantes. 9 De 1998 à 2001, la gestion de la trésorerie de l’E2C a été considérablement perturbée par le rythme de paiement des fonds publics qui la font vivre. Depuis 2001, les membres fondateurs de l’Ecole ont pris conscience de ce risque et ont consenti un effort supplémentaire qui doit permettre, dès l’exercice 2002, une gestion de la trésorerie moins coûteuse et moins risquée. 10 Devenue, depuis, la Communauté Urbaine Marseille Provence Métropole -30- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille 9 A partir de 2001 et surtout en 2002, les charges fixes de l’Ecole sont modifiées par l’installation à Saint Louis. Cette modification recouvre deux grandes réalités : 1. Dès la fin de l’exercice 2001, les charges d’exploitations à Saint Louis se sont révélées plus importantes que prévues. Hors frais de personnel et dépenses liées directement à l’activité de l’Ecole et dépendant du nombre moyen de stagiaires, ces charges d’exploitation passent en effet de 100 000 euros à plus de 400 000 euros pour une année pleine. De plus, les dépenses de personnel engagées pour l’entretien et la sécurité des locaux augmentent en proportion. 2. Les consommations horaires de l’Ecole en 2001 ont été notablement diminuées par la période de déménagement et d’installation à Saint Louis. II. Les ressources de l’Ecole II.1. Un personnel qualifié L’une des premières hypothèses de tout dispositif de Deuxième Chance est que les caractéristiques du public-cible nécessitent le recours aux meilleurs formateurs, bénéficiant non seulement d’un niveau de formation élevé, mais aussi de l’expérience du contact et de l’encadrement de jeunes adultes en situation d’échec social et scolaire. La lutte contre l’exclusion se doit d’offrir les meilleures formations à ceux qui en ont le plus besoin afin de reconstruire la confiance, d’identifier et de capitaliser les compétences que ces jeunes ont pu acquérir, d’une façon ou d’une autre, avant leur entrée dans l’école. Une attention particulière doit être donnée aux moyens mis en œuvre pour dispenser les formations les plus adaptées, développer une formation en alternance (stages et périodes d’essai en entreprise), permettre l’accès aux nouvelles technologies (métiers liés au multimédia…). Tableau n° 4 : Nombre moyen d’élèves par enseignant/tuteur dans les dispositifs de Deuxième Chance Hämeelina Halle Norrköping Athènes Heerlen Leeds Catania Bilbao Marseille (1) Svendborg Barcelone Moyenne (2) Nombre Exprimé en %age de la moyenne nationale dans l’enseignement secondaire 1,3 3,4 3,6 2,8 4,8 7,5 5,4 7,6 8,1 6,8 8,8 5,5 12% 22% 24% 24% 26% 45% 55% 63% 63% 66% 73% 43% (1) : Selon le dispositif pédagogique 2001/2002 et incluant les quatre médiateurs de la Vie collective. (2) : Moyenne simple. Sources : BBJ Consultancy, 2000, Les Ecoles de la deuxième Chance, Rapport synthétique d’évaluation sur les écoles pilotes européennes, Berlin, octobre. E2C, 2001. Tous les dispositifs de Deuxième Chance en Europe nécessitent des ressources éducatives importantes. Un récent rapport de la Direction Générale Education de la Commission -31- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Européenne11 souligne que le nombre d’élèves par enseignant est en moyenne, pour tous les dispositifs de deuxième chance existant, plus de deux fois inférieur à celui de l’enseignement secondaire classique en Europe. Le choix de fonctionnement de l’E2C de Marseille se démarque un peu de la moyenne des Ecoles européennes. Le nombre de stagiaires par enseignant/tuteur y est plus élevé que dans la moyenne des dispositifs de Deuxième Chance. Mais, en contrepartie, la prospection et les relations avec les entreprises incombent totalement aux chargés de mission de la Direction Entreprise. II.2. Organisation et organigramme en novembre 2001 Depuis le début de l’année 2001, une réorganisation des services de l’Ecole a été engagée par la Direction. Cette réorganisation est, actuellement, quasiment terminée. Les services de l’E2C s’organisent autour de quatre directions (ou pôles) et deux services transversaux tels que présentés dans l’organigramme ci-après. Compte tenu des objectifs mêmes de l’Ecole, et afin que les stagiaires restent au centre de l’ensemble du dispositif, la coordination entre les différentes directions fait l’objet d’une attention particulière et, chaque semaine, deux réunions permettent à tous les directeurs de suivre le fonctionnement de l’Ecole. En novembre 2001, l’Ecole compte 54 personnes réparties de la façon suivante : 9 21 personnes relevant de la Direction générale et des services généraux (logistique, secrétariat, administration et comptabilité) ; 9 14 personnes dans la Direction pédagogique, dont 13 formateurs ; 9 12 personnes relevant de la Direction du développement en charge du recrutement, de l’informatique et de la Vie collective ; 9 6 personnes dans la Direction Entreprise ; 9 Une personne chargée de la Direction Europe. Cette personne coordonne l’ensemble des activités européennes de l’Ecole. Mais ces activités sont transversales et, à ce titre, engagent toutes les Directions de l’E2C. La structure du personnel de l’Ecole de la Deuxième Chance est constituée : de 47 salariés, de quatre personnes mises à disposition (par la Chambre de Commerce et d’Industrie MarseilleProvence, par la Ville de Marseille, par le Ministère de l’Education Nationale et par le Ministère de l’Education Luxembourgeois) et de trois emplois jeunes relevant de l’Education Nationale. Commission Européenne, 2001, Les Ecoles de la Deuxième Chance. Résultats d’un projet pilote européen, Rapport de la Direction Générale Education et Culture, CE, mars 2001. 11 -32- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Schéma n° 2 : Organigramme simplifié de l’E2C, novembre 2001 II.3. Des infrastructures à la hauteur de l’enjeu Depuis son arrivée à Saint Louis, l’Ecole de la Deuxième de Marseille dispose d’équipements nombreux, neufs et de grande qualité pour le sport, les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Des ressources sportives sont proposées dans 6 espaces différents : 9 Un gymnase multisports (football en salle, Streetball, Hand-Ball, Volley-ball, divers agrès…) avec vestiaires et gradins ; 9 Une salle de musculation ; 9 Un stade de football avec pelouse synthétique et trois mini terrains d’entraînement ; 9 Un mur d’escalade couvert proposant des niveaux de difficultés allant de débutant jusqu’à un excellent niveau (de 4 à 6C) ; 9 Un plateau multisports (Hand-ball et Volley-Ball) extérieur ; 9 Un parcours de VTT. L’E2C dispose d’un équipement complet pour les NTIC : 9 Equipement informatique récent possédant les derniers systèmes d’exploitation et logiciels existants (70 ordinateurs à disposition des stagiaires avec en plus : Webcam, scanners, lecteurs de DVD…) ; 9 Un accès internet haut débit pour chaque machine et une adresse électronique par stagiaire ; 9 Une régie audiovisuelle complète avec banc de montage numérique permettant la diffusion et le montage en temps réel ; -33- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille 9 Un équipement multimédia : caméscope numérique, appareil photo numérique, magnétoscopes mobiles ; 9 Un réseau intranet, un site en ligne … L’E2c dispose, enfin, d’un amphithéâtre de 105 places multifonctions permettant la projection de films, la visioconférence, l’organisation de spectacles (avec scène de 30 m2 et loges …) et d’un Centre de Ressources spécialisé dédié aussi bien aux formateurs qu’aux stagiaires. -34- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Conclusion : encore des perspectives L’ installation de l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille à Saint Louis marque une nouvelle étape de son développement. La capacité d’accueil (300 stagiaires peuvent être accueillis simultanément dans ces nouveaux locaux) et les équipements disponibles sur le site ouvrent en effet des perspectives de développement interne comme externe pour les prochaines années. I. Les perspectives de développement « interne » I.1. L’organisation de l’Ecole Compte tenu de ses missions, des caractéristiques et de l’hétérogénéité de son public cible, l’E2C doit être très organisée pour faire face à un effectif moyen de 300 stagiaires. Pour cela, l’Ecole a entamé une démarche qualité qui concerne l’ensemble de son fonctionnement : son dispositif de formation en premier lieu (en liaison avec les critères édictés par l’Etat et la Région dans le cadre du contrat de plan Etat-Région), mais aussi l’organisation interne de ses services et Directions, la gestion de ses ressources humaines, les relations avec ses mandants et la gestion budgétaire globale de l’Ecole. I.2. La démarche pédagogique L’accueil d’effectifs beaucoup plus importants et les installations supplémentaires que propose le site de Saint Louis, relativement à l’antenne de la Bégude, conduisent l’Ecole à développer sa démarche pédagogique : (i) Tout d’abord en concevant différentes « filières » qui, jusque-là, n’avaient pas été envisagées. A moyen terme, trois grandes filières vont être instaurées dans le dispositif de Deuxième Chance : 9 Une filière centrée sur le sport (un projet commun ADDAP 13 / E2C nommé Adéquation a d’ores et déjà été lancé) ; 9 Une filière dite « restauration pédagogique » afin de répondre aux besoins exprimés par certaines entreprises partenaires de l’Ecole et d’utiliser au mieux les installations disponibles à Saint Louis ; 9 Une filière « informatique » qui pourrait utiliser des certifications existantes ou à développer, centrées sur des métiers bien identifiés comme technicien réseaux « hotliner » ou développeur d’application Web. (ii) Ensuite, en approfondissant l’individualisation de ses séquences de formation pour les savoirs de base. Le modèle des ateliers de pédagogie personnalisée doit être perfectionné et les ressources pédagogiques disponibles dans le Centre de ressources doivent être augmentées. -35- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille II. Les perspectives de développement « externe » Ces perspectives de développement externe concernent : (i) l’ouverture de l’Ecole sur son environnement urbain et (ii) le renouvellement et l’extension de son partenariat privilégié avec les entreprises. II.1. L’ouverture de l’Ecole sur son environnement urbain A la demande de ses membres fondateurs, l’E2C va étendre progressivement son rayonnement et son action à un plus grand nombre d’acteurs (public et partenaires). Elle doit notamment améliorer son ouverture sur son environnement urbain immédiat. Cette ouverture pourra prendre la forme : 9 D’une « mutualisation » de certains équipements disponibles à Saint Louis : les populations proches peuvent en effet bénéficier des installations et équipements sportifs, informatiques voire de documentation (le Centre de Ressources de l’Ecole). 9 Du développement d’actions associant personnel et stagiaires de l’Ecole et destinées à son environnement urbain. Sans que cette liste soit exhaustive, quelques projets sont d’ores et déjà envisagés concrètement : (i) des stages d’animation sportive : sous le contrôle et avec l’aide des formateurs de l’Ecole, les stagiaires spécialisés de l’Ecole peuvent prendre en charge l’encadrement et l’entraînement de jeunes du quartier, en partenariat avec des associations sportives, des acteurs institutionnels… ; (ii) des projets communs montés avec les établissements qui relèvent de l’éducation nationale (des écoles primaires aux lycées) et animés par les stagiaires de l’Ecole. Le succès rencontré par une opération d’entraide scolaire testée en 1999/2000 avec une école proche de l’antenne de la Bégude, montre l’intérêt d’un tel dispositif pour les populations, pour les établissements scolaires et pour les stagiaires mêmes de l’Ecole (quasiment tous les stagiaires ayant participé à cette action de soutien scolaire en 1999/2000 ont aujourd’hui trouvé un emploi) ; (iii) des actions visant à agir contre la fracture technologique utilisant les ressources informatiques de l’Ecole : sessions d’initiation à l’informatique pour les populations jeunes qui ne bénéficient pas d’accès au matériel informatique ; stages de connaissance et d’utilisation du réseau mondial numérique (internet), espaces numériques publics bénéficiant de l’encadrement du personnel et de certains stagiaires de l’Ecole ; sessions d’obtention de certifications constructeurs… Demain, l’Ecole pourra aussi proposer d’autres services aux différents acteurs de la vie sociale et culturelle du quartier : certains équipements (comme son amphithéâtre pour la tenue de réunions ou conférences), l’accès à certaines innovations pédagogiques envisagées (séquences d’information dans les domaines de la santé ou juridique), voire l’organisation de séquences de formation ouvertes aux populations adultes touchées par l’illettrisme. La forme même de cette ouverture reste encore à définir aujourd’hui. Elle devra se faire conformément aux décisions de son Conseil d’Administration et en partenariat avec les -36- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille acteurs institutionnels de la vie sociale, culturelle et économique du quartier. Elle devra aussi être conçue autour de projets concrets, argumentés et qui devront faire l’objet d’un conventionnement clair et transparent dont l’objectif sera de garantir la pérennité de toutes les installations de St Louis. Enfin, l’E2C doit aussi amplifier sa coopération avec les organismes et acteurs institutionnels en charge de l’orientation et de la formation des jeunes. L’Ecole entretient déjà des relations de coopération avec l’environnement institutionnel de la formation : 9 elle alimente les centres de formation en contrats aidés ; 9 elle s’est d’ores et déjà engagée dans un partenariat étendu et plus clair avec les missions locales. Ces relations devront être poursuivies et amplifiées afin d’améliorer l’impact de l’Ecole sur l’ensemble du système institutionnel d’orientation et de formation des jeunes. Plusieurs projets de partenariat sont d’ores et déjà envisagés. Il s’agit notamment : 9 de la mise à disposition et de l’extension du Centre de Ressources de l’Ecole en partenariat avec d’autres centres de formation. L’objectif à moyen terme est de faire du Centre de Ressources de l’Ecole, un guichet unique spécialisé pour les jeunes sortis du système scolaire sans qualification ; 9 du transfert de l’expertise du pôle Entreprise auprès des organismes de formation, voire des établissements relevant directement de l’éducation nationale. II.2. Renouveler et étendre le partenariat entre l’Ecole et ses entreprises partenaires Le partenariat engagé par l’Ecole avec les entreprises est l’un de ses atouts spécifiques. De ce point de vue, l’implication de la Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille-Provence et des différents syndicats professionnels (Chambre des Métiers, Unions patronales…) est, depuis le lancement du dispositif de Deuxième Chance, un levier d’action important. Le portefeuille d’entreprises partenaires de l’Ecole doit aujourd’hui être étendu et mieux valorisé. Pour cela, la direction Entreprise de l’Ecole travaille actuellement à : 9 l’extension du portefeuille d’entreprises partenaires par une ouverture sur les entreprises localisées près du site de St Louis. Le pôle Entreprise entend contacter et travailler étroitement avec les associations d’entreprises implantées dans les quartiers proches de l’Ecole. La localisation géographique des entreprises est une dimension importante en la matière. Celles-ci doivent être conscientes des ressources qu’elles peuvent obtenir dans leur environnement immédiat et l’Ecole doit les encourager à agir sur leur environnement, principalement auprès des publics en difficulté. L’Ecole pourra ainsi mieux identifier et mobiliser les entreprises citoyennes localisées dans les quartiers difficiles de Marseille ; 9 une plus grande participation de l’Ecole aux activités de réseau (participation aux groupes de réflexion sur la formation de la CCIMP, actions avec le Centre des Jeunes Dirigeants d’entreprises…), afin de mieux faire connaître le dispositif de Deuxième Chance et de mobiliser les entreprises sur une gamme élargie d’activités d’insertion ; -37- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille 9 la conception d’une véritable Charte du Partenariat de Deuxième Chance dont l’objectif premier est de mieux valoriser l’action citoyenne des entreprises partenaires. L’expertise sectorielle du pôle Entreprise doit aussi être renforcée, afin d’identifier plus facilement les besoins des entreprises partenaires et de monter, avec certaines d’entre elles, des projets d’insertion de grande échelle. Les actions de « veille » ont ainsi été réorganisées par secteur et plusieurs projets d’insertion sont aujourd’hui en phase de conception autour de métiers précis et de compétences bien définies. Enfin, l’Ecole entend réorganiser et renforcer son Comité de Réflexion et d’Orientation. Instauré en juin 1999 pour permettre aux entreprises partenaires de participer de façon plus étroite à l’ensemble des activités de l’Ecole, ce comité de réflexion devrait pouvoir permettre, demain, (i) d’intensifier la réflexion des entreprises sur leur rôle citoyen et (ii) de profiter de l’expertise du dispositif de Deuxième Chance pour faire émerger un portefeuille d’activités d’insertion construit à partir de leurs propres besoins. oOo -38- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Annexes Annexe I : Les principaux partenaires de l’Ecole de la Deuxième Chance Santé Le Centre d’examen de santé Doria, la Mutualité des Bouches-du-Rhône (Mutuelle l’Union fait la Force), la Caisse Primaire d’Assurance Maladie, l’Espace Santé Jeunes de Salon de Provence, l’Association Méditerranéenne de Prévention des Toxicomanies (AMPT), Imaje Santé, la Croix Rouge, Association Française pour la santé Buccodentaire… Entreprises Réseau d’entreprises partenaires, Chambre de Commerce et d’Industrie Marseille-Provence, ADIE (créateurs d’entreprises), Compagnons du Devoir, Chambre des Métiers… Logement, social Association Départementale pour le Développement des Actions de Prévention (ADDAP 13)… Culture Théâtre du Merlan, Bibliothèque du Merlan, Institut de la Mode, Association Sous-Marin, Ecole des Beaux-Arts… Pédagogie Association de Formation Professionnelle pour Adultes, Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi de Marseille, Institut Universitaire de Formation des Maîtres… Sport Centre de Loisir Jeunes Police Nationale, Centre Nautique de Corbières, ADDAP 13 – Interlinus… Orientation et formation Missions locales, Agences Nationales pour l’Emploi, Bureaux Information Jeunesse, Centre Régional d’Information Jeunesse, Centre d’Information et de Documentation Jeunesse, divers organismes de Formation (CPE, ACPM, Corot, le Canat…)… oOo -39- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Annexe II : Les instances de régulation de l’E2C Le Conseil des Délégués Fréquence : Réunions mensuelles Composition : Les délégués élus des étudiants, le directeur de l’école et les formateurs de la vie Collective. Objet : Discuter de la vie quotidienne de l’établissement, faire des propositions, assurer une information des étudiants et résoudre les éventuels problèmes d’organisation de l’école. Ce conseil est préparé par des temps conseils hebdomadaires qui réunissent l’ensemble des stagiaires par groupe. Le Temps Référent Fréquence : Réunions hebdomadaires Composition : Tous les étudiants d’un groupe et leur groupe de référents (trois formateurs et le représentant du pôle Entreprise). Objet : Dresser un bilan de la vie des stagiaires en entreprise et à l’école. Résoudre les éventuels conflits apparus entre les étudiants . La Régulation Individuelle Fréquence : Réunion dans le cas d’un manquement aux règles de l’école. Composition : L’étudiant concerné et son groupe de référent (ou le référent du groupe plus particulièrement chargé du suivi de l’étudiant). Objet : Afin d’éviter la saisine d’instances disciplinaire, résoudre par le dialogue les erreurs et/ou les fautes commises. Le Conseil de Régulation Fréquence : Réunion en cas de manquements répétés aux règles de l’école ou de la vie en entreprise et/ou d’échec de la régulation individuelle. Composition : L’étudiant concerné, son référent, les délégués élus des stagiaires, un représentant de la Vie Collective, de la direction entreprise, de la pédagogie et de la Direction générale de l’Ecole. Objet : Organe disciplinaire de première instance. L’étudiant doit s’expliquer devant le Conseil de régulation et peut se faire aider de la personne de son choix. Les sanctions habituellement prononcées sont des travaux d’intérêt collectif dont la durée varie en fonction de la gravité des faits. Le Conseil de Discipline Fréquence : Réunion en cas de manquements graves aux règles de l’école, de la vie en entreprise ou en société. Composition : L’étudiant concerné, son référent, les délégués élus des stagiaires, un représentant de la Vie Collective, de la direction entreprise, de la pédagogie et de la Direction générale de l’Ecole. Objet : L’étudiant doit s’expliquer devant le Conseil de Discipline et peut se faire aider d’un représentant de son choix. Les sanctions prononcées habituellement sont une période d’observation, une exclusion temporaire et une exclusion définitive. oOo -40- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Annexe III : Liste des principaux métiers faits (en stage ou en emploi) par les stagiaires de l’E2C Mécanicien moto Agent administratif Caissier Carrossier automobile Agent d’exploitation Médiateur Chauffeur-livreur Agent de service Palefrenier Coiffeur hospitalier Pâtissier Comptable Agent d’entretien Paysagiste Conducteur de machine d’espaces verts Plombier Cuisinier Agent de maintenance Pompier Distributeur de journaux hygiène des locaux MHL Pompiste Electricien Agent de sécurité Préparateur de ELS Agent transitaire commandes Employé de restauration Import/Export Programmateur collective Aide-graphiste /PAO / informatique Equipier restauration sérigraphiste Projectionniste rapide Aide soignant Réceptionniste Personnel de maison Animateur social Réparateur HIFI Gardien Animateur sportif Secrétaire Horticulteur Assistant audiovisuel Secrétaire médical Hôte d’accueil Assistant dentaire Serveur en salle Jardinier Assistant Webmaster Technicien de Maçon Assistant maternelle maintenance Magasinier Auxiliaire de vie informatique Manœuvre gros œuvre Barman Téléprospecteur Manutentionnaire Boucher Toiletteur d’animaux Mécanicien automobile Boulanger Vendeur NB : Les noms de métiers sont volontairement tous donnés au masculin. Cette liste est représentative mais non exhaustive. Source : E2C, 2001 oOo -41- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Annexe IV : Répartition sectorielle des entreprises partenaires de l’E2C SECTEURS D'ACTIVITES POURCENTAGES Recherche Scientifique 0,2% Tertiaire-Service 0,2% Industrie-Répa. Maritime 0,4% Tourisme 0,6% Comptabilité 0,8% Education 0,8% Espace Verts 0,8% Fabrication Boissons 0,8% Industrie 0,8% Sécurité-Gardiennage 0,8% Sport 0,8% Energie Pétroliére 1,0% Logistique-Entrepôt 1,0% Culture 1,2% Fabrication Industrielle 1,2% service Public 1,4% Transport 1,4% NON IDENTIFIE 1,4% Commerce (détail) 1,5% Commerce de gros 1,5% Banque-Assurance 2,0% BTP-Gros œuvre 2,0% Education Nationale 2,0% Nettoyage 2,0% Fabrication AGRO-ALIM, 2,5% Artisanat 3,0% Service Para-public 3,0% Organisme de Formation 3,5% Petit commerce & Réparat°. 4,0% Santé 5,0% Action Sociale 6,0% BTP-2 nd œuvre 7,0% Hôt-Restauration 8,0% NTIC-Com-Pub 8,0% Grande Distribution 10,5% Petit commerce-Distrib°. 16,0% oOo -42- Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Annexe V : Liste des entreprises partenaires de l’E2C (liste non exhaustive) 2 STB A LA MAISON Boulangerie ABCD Jardins AC EXPERTELEC ACCUEIL PANIER ACOPAD ACPM ADDAP Provence ADDAP Provence Val Plan ADELIES ADELIES Siège AFPA La Treille AFPA Lavéran AFPA Vitrolles AFRO CENTER Coiffure AFT IFTIM AGF AGSI sécurité AIR Informatique S.A.R.L AIR LIQUIDE Fos sur Mer AIR LIQUIDE Vitrolles AJIR ALCARAZ ALCATEL ALLIANCE Santé ALOTRA ALTIVA AMI Insertion APIC ARCADE Insertion ASPROCEP ASPTT Pointe Rouge ASTRA FRALIB ATAC SUPERMARCHE ATEM ATOUT Com AU PAIN D'AUTREFOIS Boulangerie AUCHAN St Loup SUPERMARCHE AUX MEUBLES D'EPOQUE AVENANCE AFPA AVENANCE Bonneveine AVENANCE CG13 AVENANCE Crédit Lyonnais BOULANGERIE Pains et Saveurs BOULANGERIE Panier à Pain BOULANGERIE Panisud Aubagne BOULANGERIE Panisud Estaque BOULANGERIE Panisud SNC Siége BOULANGERIE Pâtisserie Poujol BOULANGERIE Picon BOURRELY Répartition BRASSERIE de la Joliette BRICE Magasin BRIDE L CLUB Centre équestre BRIN de MEUBLE BURO PLUS Papeterie du Commerce CABUS & RAULOT CAFETERIA Claire Maison CAFETERIA Le Cypres Bleu CAISSE EPARGNE Estrangin BANQUE CALLIER CALOU Sarl CAMAÏEU Grand Littoral CANA CANAL de PROVENCE CAPRICORNE CARREFOUR Bonneveine SUPERMARCHE CARREFOUR Le Merlan SUPERMARCHE CARREFOUR Sud Est Siège CASA Centre Ville CASA Grand Littoral CASINO (Géant) Valmante SUPERMARCHE CASINO Baille SUPERMARCHE CASINO Flammarion SUPERMARCHE AVENANCE Préfecture AVENANCE Ricard AVENANCE Santé La Timone AVENANCE SNEF AVENANCE St Charles AYATO BABOU BALESTRA Antiquités BAR - CD Rhum Taverne BECHELA BERNARD Chaussure BGR BIOPHY Reasearch BIOTECHNA BISCUIT du LACYDON BIT Assistance BLUE SPENCER BOUCHERIE du SOLEIL BOULAGERIE Le FOURNIL de la PLAINE BOULANGERIE Pâtisserie GILOUX Boulangerie BAIL BOULANGERIE Comavir BOULANGERIE Europain BOULANGERIE Fougerolle BOULANGERIE La Savine BOULANGERIE La Semoule BOULANGERIE le Père Boulange les Olives BOULANGERIE Le Père Boulange Redon BOULANGERIE Le Père Boulange St Jérôme BOULANGERIE Les Mages BOULANGERIE Madkour BOULANGERIE Manfredi -43- CASINO Porte d'Aix SUPERMARCHE CASINO St Gabriel SUPERMARCHE CASINO St Giniez SUPERMARCHE CASINO St Jérôme SUPERMARCHE CASINO St Joseph SUPERMARCHE CASINO Ste Anne SUPERMARCHE CASTORAMA La Valentine CAT Les Lierres CAT Les Violettes CAUSSEMILLE Agence CCAS St Tronc CCI Maison de l Entreprise CEGECO CENTRE AERE St Joseph CENTRE LEO LAGRANGE Fissiaux CENTRE LEO LAGRANGE St Louis CENTRE MEDICAL République CENTRE SOCIAL Air Bel CENTRE SOCIAL de Servières CENTRE SOCIAL La Gavotte CENTRE SOCIAL La Rose CENTRE SOCIAL Les Rosiers CENTRE SOCIAL Olivier Bleu CENTRE SOCIAL Solidarité CENTRE SOCIAL St Gabriel CERP CFPPA CGA Paca CHAMPION SUPERMARCHE Chenil CAMPAGNE BLANC CHRONOPOST Agence de Marseille Ecole de la Deuxième Chance de Marseille CIARDI Peinture SARL CINEMA Alhambra CINEMA Les 3 Palmes CIRIO CITY VOX CITY ZOO Grand Littoral CLIMELEC La Valentine CLINIQUE Beauregard CLINIQUE Chantecler CLINIQUE Clairval CLINIQUE de la Pointe Rouge CLINIQUE Monticelli CNRS COBIS COCA COLA Siège COCA COLA Usine Marseille COLLEGE Arthur Rimbaud COLLEGE Vallon des Pins COLOR COMEX COMORES MAG COMPAGNIE du SAVON de MARSEILLE COMPAGNONS du TOUR de France CONTINENT Grand Littoral SUPERMARCHE CONTRASTE COURIR Centre Bourse COURIR La Valentine CPE CRAM Sud Est CRECHE de l Evéché CRECHE de l Observance CRECHE de la Gavotte CRECHE du CANA CRECHE Halte Garderie du Panier CRECHE Halte Garderie La Farandole ECTIM ED Siége social ED Madrague ville SUPERMARCHE ED Notre Dame Consolation SUPERMARCHE ED Plombière SUPERMARCHE ED SUPERMARCHE EDF Pôle Industrie ELECTRIC VILLAGE ELECTRICITE MODERNE ELEKTRON ELF Gennevilliers ELF Paris Siége EMIR EMPA Entrep Générale du Bâtiment ENERGY SPORT ENTREPRISE BOUSSAYE ENTREPRISE DUPRE ENTREPRISE GENERAL de PEINTURE Entreprise LERDA EOP CREATION ERIC SPORT ESPACE CULTURE MULTIMEDIA ESPACE LECTURE La Viste ESPACE TELECOM Espaces Verts Mediterranée ETELEC S.A.R.L ETIC Evénement EUREST INPP EUREST Palais de Justice EUROCIRCLE EUROCOPTER EXEL FAME FBA FERRONERIE et SOUDURE D'ART FERRONNERIE D ART D&D FEUX VERT La Valentine FGBI/ OREIQ FIGARET CRECHE Municipale Belsunce CREDIT MUTUEL Prado BANQUE CROUS CRT Comité Régional du Tourisme CRUDELI DAN FER DANY DARTY Direction Régionale DECATHLON Aix La Pioline DECATHLON Aubagne DECATHLON Plan de Campagne DECATHLON Roy d'Espagne DECATHLON Vitrolles Décoration florale RICARD DEMAIN TV DIAF DILIPACK DIVERTIMIENTO Confection DJOUHRI Import / Export DOMUS Construction DORIA Centre d Examen Médical DUMEZ Méditerranée DYNAMIC Systheme Ecole de Conduite SOLAZUR ECOLE Maternelle Kaliste ECOLE Maternelle La Granière ECOLE Maternelle La Savine 1 ECOLE Maternelle La Simiane ECOLE Maternelle La Solidarité II ECOLE Maternelle Peysonnel ECOLE Maternelle Ste Sophie ECOLE Primaire Félix Piat ECOLE Primaire Mixte 1 -44- FORMAGUIDE FOYER Delta Sud FOYER Vert Pré FRUIDOR FUN BEAUTE GALERIES LAFAYETTES GARAGE Boetto Carrosserie du Vieux Port GARAGE Carrosserie Madrague ville GARAGE Carrosserie Trovatello GARAGE Cativel Auto GARAGE Citroën GARAGE Concession MERCEDES-BENZ GARAGE Dépa Moto GARAGE des Dominicaines GARAGE Fiat Arnavant GARAGE Fiat Prado GARAGE MASA cons,Mercedes-Benz GARAGE Metro Dromel GARAGE Moncault Garage PEUGEOT Chutes Lavies GARAGE Peugeot La Pomme GARAGE Peugeot Michelet GARAGE St Mauront GARAGE Zone Rouge GECIM GEMPLUS GEORGES FRANCK Ebénisterie GO SPORT Centre Bourse GO SPORT La Valentine GO SPORTPlan de Campagne GRETA Marseille Sud Groupe BHM Groupe MOUSTAPHA Ecole de la Deuxième Chance de Marseille GTM GRAND TRAVAUX du MIDI GUIGUES S.A GUY et CHRISTIAN Coiffure HARIBO HBS HMP Agence Barthélémy HMP Agence Malpassé HMP Siége Habitat Marseille Provence HOPITAL La Timone HOPITAL Nord HOTEL Fimotel HOTEL IBIS Prado HOTEL IBIS St Charles HOTEL Mercure Beauveau HOTEL Mercure Bonneveine HOTEL New Hôtel Bompard HOTEL New Hotel Garibaldi HOTEL Résidence Vieux Port HOTEL Sofitel aéroport HOTEL Sofitel Vieux Port IEC IFRIAA. IMM MARINDUS IMPRIMERIE Saint Jacques INDUSTRIEL MARITIME MEDITERRANNEE INITIAL Institut de Beauté HARMONIE INTERMARCHE La Rose INTERMARCHE Septèmes INTERMARCHE St Barnabé INTERMARCHE St Loup JENKO JENNY SANARI JENNYFER Boutique Grand Littoral JSC MAISON de RETRAITE La Bastisde St Jean MAISON de RETRAITE La Paquerie MAISON de RETRAITE Le Haras MAISON de RETRAITE Les Anémones MAISON de RETRAITE Les Harmoniques MAISON de RETRAITE Résidence Michelet MAISON de RETRAITE Soleil du Roucas MAISON de RETRAITE St Anne MAISON de RETRAITE St Georges MAISON pour TOUS Belle de Mai MAISONde RETRAITE St Georges MANCA J.M Artisan MARIUS BERNARD MARIUS FERRAT MARK S and SPENCER MARKETING en LIGNE MARSEILLE COURSE MARSEILLE Méditerranée MEDIATION Stratégie MATRAD MAUPETIT Librairie MCO MCO Agence Publicitaire MD DIFFUSION MEDIACO MEDIACOM MEGATRANS SUD METRO La Valentine MG 2000 MIAMI BIKE KIT COM L ACTIVITE L ATELIER Couture La Calanque Ecailler LA FERMIERE La FRANCAISE des JEUX LA REDOUTE LA TOUTOUNIERE LA TROUVAILLE Laboratoire Dentaire LEVY Laboratoire LAPHAL LAFARGE Couverture LASER Hôpital Nord LASER Siège LAURI FLEUR S.A.R.L LBL Alpes Mediterrannée LDC XEROX Le DERNIER CRI LE GARLABOIS LE ROY MERLIN Grand Littoral Le Vieux Plongeur LEADER ACCESSOIRES LEADER Pâtisserie LEADER PRICE Direction Régionale LEADER PRICE La Rose LEADER PRICE Les Olives LEADER PRICE Pierre Doize LEADER PRICE Ste Anne Les Grands Moulins Storione BANETTE LES NOUGATS D'ALLAUCH LIGIER METAL LILI la TIGRESSE LOUIS Boutique LP Prêt à Porter LUMISERVICE MAC DONALD St Férréol MAIRIE de Marseille - Service Architecture MAISON de RETRAITE Epis d Or -45- MIDI COSMETIQUE MIM MIM Centre Régional MIM Le Merlan MINI CHIC MIROITERIE St Just MITA Copieurs MOBILE HUT MONOPRIX Prado MONSIEUR BRICOLAGE 12ème MONSIEUR BRICOLAGE 9ème MOTEURS BAUDOIN MOTO PUZZLE Mutuelle du Midi Mutuelle MGM Agence Centre Ville Mutuelle MGM Agence St Louis NAF NAF La Valentine NET COM NEW COIFF NEW TEX NEW TEX NEW WAY QUICKSILVER Sport NOUVELLES NUANCES NUTRISPORT OFFICE du TOURISME OM Sport SA ONET PROPETE 13003 ONET PROPRETE Château Gombert ONET SANTE ONET SANTE Hôpital Ste Marguerite OPAC Aubagne OPAC Les Bourrely OPAC Les Flammants OPAC Sud Siège OPERA de Marseille OPPAC Les Aygalades ORANGINA ORTEC Environnement OSCILLINI OZAPLAN P2M IMPORT Ecole de la Deuxième Chance de Marseille PACA SERVICE PANZANI / WILLIAM SAURIN PATIS CENTER PATISSERIE PATICENTER PAYSAGISTE Verts PEPINIERE Pelissier PERA parcs et jardins PERNOD S.A PETITES BOMBES PHENIX Boissons PHOCEENNE D HABITATION PLATEFORME Services Publics PMA POIVRE BLANC PORT AUTONOME de MARSEILLE POTERIE de MEDITERRANNEE PREMALLIANCE PRESSING VIT A SEC PRIMA SHOES PRINTEMPS La Valentine PRISUNIC Blancarde PROBAT PROCOGEST PROMOTION VIEILLE MARINE PROTECTION SERVICE Sud Est Sécurité Siège PROTECTION SUD PROVELEC PROVENCE DEPANNAGE Plomberie PROVENCE PORC S.A QUICK castellane QUICK Plombiéres REGIS SERVICE 13 RENAULT La Viste RENAULT Michelet RESTAURANT Bar Vincent RESTAURANT Bar De la Commanderie RESTAURANT Al Dente RESTAURANT Bistro Gambas SERGENT MAJOR Lafayette SEV NET SGS SIBELL SIEM SILINE Baches SIMCOM SME électricité SMTM SNACK "Nefertiti" SNACK Le Latino SNACK Le Saxo SNC NIGESTA Marseille SNC PHENIX BOISSONS SNCF SNCM Entrepôt SNEF SOCIAM SOCIETE des EAUX de MARSEILLE SOCIETE PHOCEENNE D INTERVENTION SODEXHO Cuisine Centrale SODEXHO Restaurant AFPA SODEXHO Restaurant Ecole de Police SOGEV SOGIMA SOLLAC Fos sur Mer SONACOTRA SONTEC SOPOFRE SPA Chenil Campagne Blanc SPAR compadieu SPAR Le Rouet SUPERETTE SPAR Roger Brum SPIE TRINDEL SPIR Communication SPORT AWAY Voyages SPORT USA SPORTMAN 2000 STAR COM Station service du Vieux-Port STATIPRO SUD CARGOS Restaurant Cesar place RESTAURANT Chez Madie Restaurant l' Auberge Espagnole RESTAURANT La Bodega RESTAURANT La Bonne Mère RESTAURANT La Table des Accoules RESTAURANT Le Bec Fin RESTAURANT Le Café Parisien RESTAURANT Le Miramar RESTAURANT Le Succulent RESTAURANT Les Santonniers RESTAURANT L'Iguane Café RESTAURANT Optima Ei RESTAURANT Pizza à Gogo RESTAURANT Planéte Caraibes RICARD RICKETTS SARL ROSSI BOISSONS S.A RSL COM. SACC Génie Climatique SAE Travaux Public SATEL SCHLECKER SCIBARAL SCOOTER SCOP DISTRI SERVICES SCPA SECI SEIE SELLERIE MARINE SEPHORA Grand Littoral SER SERCO 13 SERGENT MAJOR Centre Bourse SERGENT MAJOR Grand Littoral SERGENT MAJOR La Valentine oOo -46- SUD ELECTRO MECA SUD MAINTENANCE SUDMEBAT Syndicat d'Entreprise de la Zone Franche T2N TARRAZI RECOING Assurance TATI TATI République TENNIS CLUB PHOCEEN TERNETIX TG SOFT The NEW CANCAN THEATRE du Merlan THEATRE Toursky THESAURUS TO FER BAT TOTAL FINA Paris TOTAL Raffinerie TRAITEUR Services TRIANGLE TROIS CR TURQUOISE VOYAGE TV Production UFCV Briançon UFOLEP Marseille UNIVERSITE de Provence VACANCES BLEUES Siège VGB HOLDING Import/Export VIANDE A GOGO VIDEO CASSETTE Chave VILANI VIRGIN CAFE Marseille VIRGIN MEGASTORE Marseille VIVIAN et Cie WAITERS ON WHEELS S.A XEROZ XOXO BEACH SHOP YAN S.A.R.L ZIEGLER Ecole de la Deuxième Chance de Marseille Ce rapport a été rédigé par Lionel Urdy, Secrétaire Général de l’Ecole de la Deuxième Chance de Marseille. Il est toutefois le produit d’un travail en équipe avec : Anna Lynn-Rodriguez, directrice du Développement, Max Delfino, directeur Pédagogique, Jacques Favre, directeur du pôle Entreprise, Robert Garzunel, Directeur Général de l’Ecole depuis 1998 et René Kollwelter, responsable du pôle Europe. Toute l’équipe tient à remercier tout particulièrement M. Gilles Rouvier (responsable administratif), M. Ben Zeroual (chargé de mission, pôle Entreprise) et Mme Virginie Trimolet (assistante pédagogique) sans l’aide desquels la rédaction de ce rapport n’aurait pas été possible. Enfin, ce rapport s’est appuyé sur plusieurs documents internes : E2C, 1999, Rapport d’activité 1999, E2CM. E2C, 1999, Projet Pédagogique - Présentation Générale, E2CM, février. E2C, 2000, Rapport d’activité 2000, E2CM, octobre. E2C, 2001, Présentation du dispositif, E2CM. E2C, 2001, Rapport sur l’activité de l’E2C – Dispositif 2000/2001 : bilan et perspectives, E2CM, juillet. C. Abraham, 2000, Ecole de la Deuxième Chance de Marseille, Rapport de Stage Dess APST, Université de Provence, juin. H. Chaizemartin, M.P Parent, 1998, Rapport sur les Ecoles de la Deuxième Chance, octobre. E. Jaffres, 2000, Analyse du travail des référents - Ecole de la Deuxième Chance de Marseille, Rapport de Stage Dess APST, Université de Provence, juin. Ecole de la Deuxième Chance, novembre 2001 -47-