Inclusion de la personne handicapée, quelle réalité ?

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Inclusion de la personne handicapée, quelle réalité ?
Inclusion de la personne handicapée, quelle réalité ?
À travers ce petit fascicule, vous allez pouvoir découvrir ce qu’est l’inclusion, ce que
cela comporte. Mais avant cela, l’auteure Marie-Laure Souplet va vous faire une
petite biographie.
Sommaire
Sommaire ................................................................................................................... 1
Biographie résumé ..................................................................................................... 2
Introduction................................................................................................................. 3
Vocabulaire................................................................................................................. 4
Les bénéfices de l’inclusion ........................................................................................ 6
Exemples de moyens permettant la meilleure inclusion d’une personne handicapée
................................................................................................................................ 7
L’apprentissage des enfants handicapés en France .................................................. 8
L’emploi des personnes handicapées en France ..................................................... 10
Le statut des ESAT ............................................................................................... 10
Les statut des Entreprises Adaptées (EA) ............................................................ 11
Perception du handicap ............................................................................................ 12
Biographie résumé
Marie-Laure Souplet, âgée de 42 ans, non-voyante de naissance, ai suivi toute ma
scolarité en milieu spécialisé.
À l’issue de mon parcours scolaire j’ai été orientée vers une formation de secrétariat
dans un CRP (Centre de Rééducation Professionnel) spécialisé pour la déficience
visuelle.
À l’issue de cette formation j’ai décidé de me perfectionner en bureautique en allant
suivre une formation dans un centre accueillant différents types de handicap. Ma
bonne maîtrise du braille, mes facilités de communication et ma spontanéité d’aller
vers les collègues en difficulté ont été un atout puisqu’à l’issue de la formation j’ai été
embauchée comme formatrice. J’ai travaillé dans ce centre un peu plus de trois ans.
Ma carrière professionnelle a continué à évoluer en poursuivant des études et en
travaillant pour une autre structure.
En 2010, je crée ma propre activité de formation en faveur des personnes en
situation de handicap. Ainsi, je peux proposer :
- Des cours de remise à niveau en langue française,
- De l’initiation à l’outil informatique,
- Des actions d’accompagnement et de sensibilisation au handicap.
Je ne m’adresse pas uniquement aux personnes déficientes visuelles mais à tout
type de handicap.
Mes actions s’adressent aussi bien à des demandeurs d’emploi qu’à des travailleurs
issus du secteur protégé tels que des ESAT (Établissement et Service d’Aide par le
Travail).
En 2011 je publie mon premier livre : Intégration scolaire et socioprofessionnel un
enjeu de société pour les personnes handicapées, publié par la Société des
écrivains. En septembre 2013 sort mon second ouvrage : Entre cultures,
croyances… quels impacts sur le handicap ? publié par les éditions Baudelaire.
Je suis détentrice de plusieurs diplôme :
- Diplôme de formateur que j’ai complété en suivant une formation de formateur
contre l’illettrisme,
- Diplôme Universitaire des Professionnels chargés de l’Insertion des
Travailleurs Handicapés (DUPITH),
- Diplôme des Hautes Études en Pratiques Sociales (DHEPS),
- Master 2 en ressources humaines.
Depuis novembre 2009, Cybèle, ma charmante compagne chienne-guide
m’accompagne dans tous mes déplacements. Nous sommes plus que complices,
nous sommes fusionnelles non pas uniquement dans les déplacements mais aussi
dans les jeux et loisirs.
Introduction
Le mot inclusion ne vous parle certainement pas, ce qui paraît normal puisque ce
terme est relativement peu utilisé en France.
- Mais d’où vient-il ?
- Il nous vient du Canada.
- Comment est né ce concept ?
- Le concept de l’inclusion est né de préoccupations concernant la pauvreté, la
marginalisation et d’autres formes de dénouements. Il place les individus au
cœur du processus d’élaboration de politiques avec pour objectif premier de
les aider à améliorer leur propre vie en leur permettant de saisir les chances
qui s’ouvrent à eux.
- Peut-on parler d’une société inclusive et dans quelle mesure ?
- Une société inclusive est une société où l’on respecte la diversité, où toutes
les personnes se sentent valorisées et où leurs besoins élémentaires sont
comblés, de sorte qu’elles puissent vivre dans la dignité. Au Canada, on
définit l’inclusion sociale comme la manière participative authentique et
responsable et où les institutions soutiennent l’inclusion pour tous.
- Mais avant de parler d’inclusion sociale, n’est-il pas bon de parler d’exclusion
sociale car pour être inclus ne faut-il faut d’abord être exclus ?
- L’exclusion sociale est la marginalisation, la mise à l'écart d'une personne ou
d'un groupe en raison d'un trop grand éloignement avec le mode de vie
dominant dans la société. L'exclusion sociale est souvent consécutive à une
perte d'emploi, au surendettement, à la perte d'un logement… et se traduit par
une grande pauvreté, par une rupture plus ou moins brutale avec les réseaux
sociaux, avec la vie sociale en générale. Elle est vécue comme une perte
d’identité. Ce terme bien que très ancien n’est apparu que dans les années
1980.
- Et la personne handicapée ?
- Les personnes handicapées peuvent rencontrer des frustrations, des
sentiments de rejet, d’isolement, d’incompréhension. À cause de leur
handicap, la personne peut être privée d’éducation, de travail, de loisirs… il
s’agit-là d’exclusion sociale puisque ces manques amènent à de la précarité
financière et sociale. Aussi, le manque d’accessibilité aux bâtiments en fait
une exclusion.
Dans ce petit fascicule, vont être abordés : les bienfaits de l’inclusion, l’apprentissage
des enfants handicapés, l’emploi des personnes handicapées ainsi que la perception
du handicap.
Vocabulaire
Handicap : c'est un obstacle relié à l'environnement ou aux attitudes qui a
pour effet d'empêcher une personne de prendre pleinement place dans la
société. Selon l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) le terme handicap
signifie un manque ou une anomalie durable ou transitoire, d'origine organique
ou psychique provoquant une diminution essentielle. La personne handicapée
a encore trop souvent une image négative : perçue comme différente des
autres, dépourvue de quelque chose d'essentiel, avec qui il est difficile de
communiquer, quelqu’un qui sera assisté toute sa vie, voire inutile. Pour
toutes ces raisons les « valides » ont encore parfois des comportements de
fuite ou d'évitement, par peur de celui qui est différent ou crainte de ce qui
pourrait arriver, ou, crainte de mal faire.
- Handicapé : il faut utiliser le terme « personne handicapée » plutôt que le
terme « handicapé. Les personnes handicapées n'existent que par les
obstacles qu'elles rencontrent (handicap).
Il faut cependant remarquer que le terme handicap a énormément évolué et il semble
donc important que vous en connaissiez l’origine.
Étymologiquement, le terme handicap vient de la contraction de « hand in cap »
expression anglaise qui signifie « main dans le chapeau ». Il se rapportait à des jeux
de hasard, qui consistaient à deviner le nombre de doigts ouverts sous un chapeau
(cap). Ensuite, au dix-neuvième siècle en Irlande, ce mot est employé dans le
domaine des courses hippiques. En effet, lorsqu’il y a des inégalités de départ entre
les concurrents, des pénalités sont ajustées à des participants. Le handicap est donc
un avantage ou un désavantage imposé à un concurrent dans ce genre d’épreuve
afin d’égaliser les chances. En 1963, le dictionnaire usuel indique que le mot
handicap est un mot anglais signifiant « compétition où sont admis des concurrents
de valeur différente, mais où les chances sont égalisées par un jeu d’avantages ou
de désavantages imposé à des concurrents ». Puis, la définition change
progressivement. Le Petit Larousse de 1975 définissait le handicap dans un premier
lieu comme « une épreuve sportive » puis dans un second lieu comme « un
désavantage quelconque ».
Les définitions évoluent au fur et à mesure, le sens du sport passe au second plan
dans les définitions du handicap dans les dictionnaires.
En 1988, le Petit Robert définit le handicap « comme un désavantage, une infériorité
qu’on doit supporter » et est utilisé pour les humains.
Dans le Petit Larousse illustré de 2005, le handicap est définit dans un premier
temps comme un désavantage quelconque tel que l’infirmité ou déficience
congénitale ou acquise.
Actuellement, et ce depuis la loi du 11 février 2005, l’on ne parle plus de personne
handicapée mais de personne en situation de handicap.
Lorsque l’on parle de handicap ou de personne handicapée, on peut entendre les
termes tels que : déficience, incapacité, limitation… En voici les termes :
- Déficience : incapacité et désavantage. C'est la perte ou l'anomalie d'un
membre, d'un tissu ou d'un organe (incluant la fonction mentale), ce qui
provoque une incapacité.
- Incapacité : c'est une limitation fonctionnelle, c'est-à-dire qu'une personne a
plus de difficultés lors de l'accomplissement de certaines activités considérées
-
-
comme « normale ». Exemple : difficulté ou incapacité de marcher, de se
pencher, de lire, d'entendre…
Limitation : situation où une personne est restreinte dans l'exécution de
certaines tâches.
Quand on parle des enfants à l’école, on entend le terme Intégration, quand on parle
de l’emploi ou de l’aspect social, le terme Insertion est généralement retenu.
Aujourd’hui, de manière plus marginale en France on parle d’inclusion. Ces trois
termes ont des différences plus ou moins notables selon les pays.
- L'intégration est un processus qui conduit une personne à adopter les valeurs
et les normes du système social. Il suppose d’une part une volonté et une
démarche individuelle, et d’autre part, une aptitude de la société. L'intégration
est un processus de combinaisons d'éléments qui au premier abord semblent
incompatibles ou même conflictuels mais qui après un peu d'analyse et de resynthèse (menant à la reformulation ou la réorientation), s'avèrent plutôt
complémentaires. L'application du terme d'intégration au domaine des
politiques adoptées à l'égard de certaines ou de certains groupes est d'un
usage récent dont on trouve trace seulement à partir du XXème siècle.
Antérieurement il avait été utilisé pour désigner soit une opération
mathématique, soit des mécanismes d'interdépendance (dans le domaine
biologique, psychologique, soit encore des phénomènes industriels ou
commerciaux de concentration). Être intégré suppose une place dans le
système social (travail, logement) mais n'implique pas nécessairement
l'intégration au sens fort « être intégré suppose de faire partie du tissu social,
des réseaux d'affiliation et de reconnaissance ».
- On constate ainsi que le terme « intégration » est plus fort que le terme
« insertion » qui lui signifie : à la mode de ces temps de pénurie d'emploi que
l'accueil au travail des jeunes, des adultes sans qualification, des immigrés et
des personnes handicapées pose un réel problème à notre société. Pour le
sociologue Nenauld SAINSOLIEU, parler d'insertion revient en effet à décrire
un processus difficile, délicat et parfois pénible pour lequel il faut de la
compétence et de l'effort. Il est donc de plus en plus difficile pour une
personne fragilisée par un handicap de trouver un emploi sans le savoir-faire
d'une équipe pluridisciplinaire de professionnels. L'insertion professionnelle
signifie pour un individu non-handicapé dans la vie active.
- Inclusion veut dire une participation signifiante pendant l’acquisition de
nouvelles compétences, accompagnée de l’acceptation et du soutien de
chaque participant par ses pairs. Ce terme d’inclusion est de plus en plus
adopté dans les organismes internationaux.
À l’école, le terme d’inclusion et celui d’éducation inclusive sont parfois assimilés, en
France à des pratiques d’accueil qui se limiteraient à placer des élèves handicapés en milieu ordinaires sans
aucune réflexion sur les conditions nécessaires à cet accueil.
Les bénéfices de l’inclusion
L’inclusion a de nombreux bénéfices tels que :
- Améliore la santé générale,
- diminue le risque de développer des maladies et des troubles qui sont
généralement associés à un mode de vie inactif
- diminue le risque de développer des états secondaires pouvant résulter du
handicap de cette personne
- atténue certains des effets nocifs qui sont associés à cette déficience
- rend la vie quotidienne plus facile améliore la qualité de vie globale.
Les personnes ayant un handicap sont plus susceptibles de développer des
problèmes de santé tels que les troubles cardiaques, les problèmes respiratoires,
l’hypertension artérielle et d’autres. Souvent, les effets de ces troubles sont
aggravés. Une maladie que l’on considère généralement comme étant mineure peut
engendrer des problèmes de santé graves chez une personne ayant un handicap.
Par conséquent, l’activité physique visant à maintenir la santé devient
particulièrement importante.
Les personnes ayant un handicap sont aussi moins portées à être physiquement
actives que les personnes non-handicapées. Selon des études effectuées par
Ressources humaines et Développement social Canada, les adultes ayant un
handicap sont plus susceptibles de mener une vie sédentaire que ceux sans
handicap.
Exemples de moyens permettant la meilleure inclusion d’une
personne handicapée
-
-
-
lors d’un programme d’éducation :
• les activités sont modifiées et personnalisées selon le
besoin
• les attentes sont réalistes tout en posant des défis
• l’aide est fournie seulement lorsque nécessaire
• le choix et la dignité du risque sont disponibles.
Lors de sorties avec ses proches dans un parc :
• l’inclusion permet à l’individu ayant un handicap d’utiliser
toutes les surfaces de façon aussi autonome que
possible, de participer activement avec ses amis et sa
famille et de pouvoir participer à une variété d’activités.
Dans l’emploi :
•
•
•
•
•
Accéder à son lieu de travail grâce aux moyens de transport et aux
locaux rendus accessibles
Accéder à la cantine comme les autres collègues
Participer aux réunions et les différentes manifestations avec les
collègues
Accéder à la formation professionnelle continue
Évoluer dans sa carrière professionnelle.
L’apprentissage des enfants handicapés en France
Dans l’histoire de la société, les enfants handicapés n’étaient pas scolarisés. Ce
n’est qu’entre la fin du dix-neuvième et le début du vingtième siècle que les choses
commencèrent à bouger grâce à la création d’institutions spécialisés. 1
Soulignons que l’école n’est rendue obligatoire qu’avec la loi de Jules Ferry en 1882.
Toutefois, pas d’obligation pour les enfants handicapés même si l’article IV faisait
état de ce type de public.
Ce n’est qu’à la fin du vingtième siècle que, dans notre pays, on commence à parler
d’intégration des enfants handicapés à l’école, au milieu des autres. Depuis,
beaucoup de choses ont changé.
Depuis la loi du 11 février 2005 portant sur l'égalité des droits et des chances, la
participation et la citoyenneté des personnes handicapées, l'école de quartier a
obligation d’inscription de tout enfant handicapé se présentant.
Même si la présence d’un enfant en situation de handicap peut être bénéfique à tous,
même si des moyens et des efforts sont réalisés pour un meilleur accueil de gros
travaux restent à faire pour l’amélioration de la scolarisation des enfants
handicapés.2
Ci-dessus était mentionné les bienfaits de la présence d’enfants handicapés au sein
d’une classe, découvrons-les :
L’arrivée à l’école est souvent une des premières expériences de socialisation dans
une collectivité.
Le fait d'avoir un enfant en situation de handicap dans une classe peut être un plus
pour tous. En effet, il est prouvé qu'un enfant « dit valide » ayant rencontré le
handicap dès son plus jeune âge sera davantage prêt à accueillir une personne en
situation de handicap dans son équipe de travail.
Aussi, l'enfant en situation de handicap peut permettre de réajuster dans certains cas
le rythme de la classe permettant ainsi à d’autres davantage en difficulté de mieux
suivre et ainsi de moins se sentir marginalisé.
Le fait de rencontrer un enfant différent à l’école aura double objectif : les enfants
vont en parler à leur famille qui à leur tour pourra s’intéresser à cette différence et
ainsi avoir un autre regard. L’équipe pluridisciplinaire (enseignants, responsables
d’établissement, personnel administratif…) sera sensibilisé.
N’oublions pas que les enfants d’aujourd’hui sont les adultes de demain et peut-être
de futurs managers.
Si on se pose la question de savoir s’il y a besoin d’aides spécifiques, la réponse est
sans équivoques.
1
Dans l’ouvrage : entre cultures, croyances… quels impacts sur le handicap ? Auteur Marie-Laure
SOUPLET publié par les éditions Baudelaire un chapitre est consacré à l’histoire de l’éducation des
enfants handicapés.
2
Pour en savoir plus lire : l’intégration scolaire et socioprofessionnel un enjeu de société pour les
personnes handicapées. Auteur Marie-Laure SOUPLET publié par la Société des écrivains.
Sont mis à disposition des Auxiliaires de Vie Scolaires (AVS), mise en place de CLIS
(Classe d’Intégration Scolaire), de ULIS (Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire).
Et, pour les examens il est prévu un tiers-temps supplémentaire ainsi que dans
certains cas la mise à disposition d’un secrétaire.3
Un autre fait très important est la sensibilisation au handicap.
Sensibiliser permet de parler ouvertement du handicap, de faire connaître le
handicap qu’a l’enfant accueilli dans une classe, faire découvrir les matériaux utilisés
et réservés à ce type du handicap… en fait, c’est démystifier le handicap.
Il ne faut pas imaginer qu’un enfant ne doit pas rencontrer d’autres ayant le même
handicap que lui car les rencontres permettent d’échanger sur des pratiques, sur des
matériels à utiliser et surtout de ne pas se sentir seul à avoir ce type de handicap. en
effet, lors des témoignages dans mon ouvrages L’intégration scolaire et
socioprofessionnel en enjeu de société pour les personnes handicapées publié par la
Société des écrivains démontrent bien cette importance de se rencontrer.
Dans tous les pays le handicap a-t-il la même considération ?
Certainement pas puisque des croyances culturelles et/ou religieuses peuvent
intervenir. C’est ainsi, qu’on peut retrouver des enfants qui vont être cachés,
rejetés…4
3
Pour en savoir plus lire l’ouvrage l’intégration scolaire et socioprofessionnel un enjeu de société
pour les personnes handicapées publié par la Société des écrivains, Auteur Marie-Laure SOUPLET
4
Pour mieux comprendre ce phénomène lire Entre cultures, croyances… quels impacts sur le
handicap ? par l’auteur Marie-Laure SOUPLET publié par les éditions Baudelaire.
L’emploi des personnes handicapées en France
À ce jour, le taux de chômage chez les personnes handicapées serait trois fois plus
élevé que chez les « valides ».
Selon le code du travail, article L5213-1, est considéré travailleur handicapé toute
personne dont les possibilités d'obtenir ou de conserver un emploi sont effectivement
réduites par suite de l'altération d'une ou plusieurs fonctions physique, sensorielle,
mentale ou psychique. La qualité de travailleur handicapé est reconnue par la
Commission des Droits et de l'Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH)
mentionnée à l'article L146-9. Elle favorise l'accès à l'ensemble des mesures
législatives, réglementaires et conventionnelles en matière d'emploi et de formation
professionnelle des personnes handicapées.
Les entreprises publiques ou privées de plus de 20 salariés ont obligation d’un quota
de 6 % de travailleurs handicapés sous peine de s’acquitter d’une contribution
financière à l’AGEFIPH (Association de Gestion de Fond pour l’Insertion des
Personnes Handicapées) pour le privé, ou du FIPHFP (Fond pour l’Insertion des
Personnes Handicapées dans la Fonction Publique) pour le privé. Toutefois, jusqu’à
hauteur de 50 % si elles n’arrivent pas à atteindre ce quota elles peuvent faire appel
au secteur protégé tels que les ESAT (Établissement et Service d’Aide par le Travail)
ou les Entreprises Adaptées.5
Le statut des ESAT
Les ESAT anciennement appelés CAT (Centre d’Aide par le Travail) sont des
établissements médico-sociaux. Ces structures sont destinées à offrir aux personnes
handicapées des activités diverses à caractère professionnel et un soutien médicosocial et éducatif en vue de favoriser leur épanouissement. Les ESAT accueillent des
personnes handicapées dont la CDAPH a constaté qu’une orientation vers le marché
du travail « ordinaire » serait impossible.
L’orientation en ESAT, est faite à partir du moment où 30 % de capacité de travail,
c’est-à-dire, 70 % de productivité en moins. En fait, c’est quelqu’un qui n’a pas la
possibilité de productivité en milieu ordinaire. Les problèmes peuvent être liés à la
rentabilité, adaptabilité au poste de travail, problèmes psychiatriques, problèmes
relationnels.
Les personnes accueillies dans les ESAT réalisent entre autres des travaux de soustraitance pour des entreprises comme par exemple du conditionnement, du
classement de petits objets, de la mise sous pli… Lorsque le travailleur est détaché
de l’ESAT, les travaux peuvent être différents : entretien d’espaces verts par
exemple).
5
Pour en savoir plus à ce sujet, lire l’ouvrage de Marie-Laure SOUPLET Intégration scolaire et
socioprofessionnel un enjeu de société pour les personnes handicapées publié par la société des
écrivains.
Une entreprise peut faire appel aux ESAT de différentes manières : soit en apportant
le travail directement sur place (sous-traitance), soit, en intégrant au sein de son
équipe une ou plusieurs personnes dépendant de l’ESAT. La personne handicapée
continuera donc à bénéficier de l’aide de l’ESAT tout en étant intégrée au milieu des
« valides ». C’est alors qu’on parle de détachement de l’ESAT, et, l’entreprise en
elle-même parle alors de recrutent indirect.
Dans les deux cas de figure le taux de personnes handicapées dans l’entreprise
augmente. Il faut toutefois souligner que l’effectif ne peut excéder 50 % du quota de
personnes handicapées, le reste devant appartenir directement à l’entreprise.
Remarque : On voit bien là que ce sont des salariés qui amènent du pouvoir d’achat,
qui contribuent à la vie de la société, ils aident les entreprises… malheureusement, le
travailleur d’ESAT n’entre pas dans le code du travail, il ne peut donc pas faire appel
au prud’homme, ne peut pas avoir de recours auprès de l’inspection du travail, n’a
pas le droit de grève… pourtant, on le sait, certains établissements profitent de cette
situation, et, de plus en plus la rentabilité est exigé ce qui est contraire à l’usage des
ESAT puisque sinon le travailleur serait en milieu ordinaire.
Les statut des Entreprises Adaptées (EA)
L’entreprise adaptée est un lieu d’insertion qui permet à des personnes handicapées
d’accéder à une pleine citoyenneté par la pratique d’un travail salarié adapté.
Dénommées « Ateliers Protégés » avant la loi de 2005, elles contribuent à
l’élaboration du projet professionnel de la personne handicapée. Cette mission se
réalise par la mise en œuvre d’un outil de production conçu et adapté aux personnes
handicapées, d’actions spécifiques conduites pour la réalisation de leur projet
individuel, social et professionnel.
La loi du 11 février 2005 a modifié l’appellation d’Ateliers Protégés en faveur
d’Entreprise Adaptée en affirmant avec force que le principe de non discrimination
doit prouver son application dans toutes les dimensions de la vie des personnes
handicapées. Cette loi prend des dispositions qui vise à rendre effectif ce principe
dans le domaine de l’emploi.
Les personnes doivent avoir une capacité de travail au moins égale au tiers de la
capacité d’un salarié valide effectuant les mêmes tâches. Les travailleurs handicapés
constituent au moins 80 % de l’effectif des personnes de production des entreprises
adaptées. Comme dans toute entreprise ils ont des objectifs de production et de
rentabilité. Le travailleur handicapé employé en entreprise adaptée relève du statut
de salarié au regard du droit du travail comme s’il était employé en milieu ordinaire.
Il dispose d’un contrat de travail à temps plein ou partiel, le plus souvent à durée
indéterminée, des prestations de sécurité sociale et l’assurance chômage.
Perception du handicap
La société a évolué à travers l’histoire, la création des religions, les croyances
culturelles… toutefois, on peut quand même constater des similitudes vis-à-vis du
handicap qui a, et, qui peut encore être perçu comme une fatalité, une punition…
Dans certaines cultures, selon certaines croyances, le handicap est vécu comme une
punition, une fatalité laissant ainsi la personne handicapée abandonnée à son propre
sort, vouée à la mendicité, cachée… seules des structures associatives
généralement religieuses, des ONG viennent en aide.
Il faut arriver à faire évoluer les mentalités afin que les personnes handicapées soient
partie intégrante de la société dans laquelle elles vivent tout en respectant leurs
valeurs culturelles.
Pour intégrer pleinement dans la société il faut que les personnes handicapées
puissent accéder à l’éducation, à l’emploi, la culture… or, on a bien constaté que
globalement encore beaucoup de travail à faire.
Dans les sociétés occidentales bien équipées en établissements de soins,
l’évitement prend un aspect plus « civilisé », la plupart des personnes étant à l’écart
du monde social.
De manière générale la personne est « acceptée » mais doit demeurer dans son
rôle. Elle a le droit de mendier à condition de rester dans la catégorie à part des «
handicapés dépendants », elle a le droit d’être soignée à condition de rester dans un
établissement spécialisé. En effet, cela se voit par exemple lorsqu’on a une
déficience visuelle, qu’on doit aller dans un centre de rééducation suite à un accident
ou une opération puisque très compliqué à trouver. Bien évidemment il n’est jamais
dit que c’est à cause de notre cécité qu’on ne peut nous accueillir (puisque
discrimination), mais, si on cherche un peu plus loin, on comprend vite que la cécité
fait obstacle. Encore beaucoup trop de peurs subsistent face à un handicap qu’on ne
connaît pas. Aussi, une personne qui a un double handicap ne sera jamais acceptée
à part entière. Un témoignage : « j’ai une déficience visuelle, une déficience auditive,
une déficience motrice. Je souhaite suivre une formation dans un CRP (Centre de
Rééducation Professionnel). Dans ceux accueillant des déficients visuels on me
répond qu’on ne peut m’accueillir à cause de ma déficience auditive. L’inverse, je
m’adresse à un CRP spécialisé pour la déficience auditive. Si je m’adresse à un
centre spécialisé pour la déficience motrice la réponse est claire « on ne peut vous
accueillir à cuase de votre déficience sensorielle ». heureusement à force de
persévérance j’ai réussi à trouver une formation me correspondant dans un centre
qui a joué le jeu avec mes trois handicaps ».
Si l’on se pose la question de savoir si l’on peut apprendre d’une personne «
handicapée » ou d’une personne en « situation de handicap » la réponse à la
question peut sembler saugrenue. Tout dépend de la considération que l’on a du
handicap, notre croyance face au handicap, ce que l’on souhaite apporter ou
recevoir de l’autre… en tout cas, il est, comme on l’a vu prouvé qu’un enfant ayant
connu le handicap dès son plus jeune âge sera davantage prêt à accueillir une
personne handicapée dans son équipe de travail, aussi, avoir un enfant handicapé
dans une classe peut être source de régulation.
Si l’on regarde l’accessibilité, les nouvelles technologies, les aménagements mis en
place pour des personnes handicapées… on s’aperçoit que cela ne rend pas service
uniquement à ces dernières mais bien à l’ensemble de la population. Prenons
l’exemple de la télécommande qui avait été inventé à l’origine pour les personnes
handicapées motrices, maintenant, sans télécommande tout le monde est perdu.
Les systèmes d’autonomie permettant de vivre à domicile répondront demain à une
part importante de la société vieillissante, parce que l’adaptation des postes et des
rythmes de travail qui leur ouvre les portes de l'emploi améliorent aussi la prévention
des accidents du travail, parce que les méthodes éducatives développées pour
favoriser leur accès au savoir profitent souvent efficacement à d'autres élèves en
difficulté.
Ce qui améliore l’autonomie et facilitent l’intégration des personnes handicapées est
facteur de développement. Ainsi, pour que la réponse aux besoins ne soit plus
considérée comme une charge mais une aide pour tous.6
Je conclurai en disant qu’il ne faut pas voir les personnes handicapées uniquement
lors des manifestations extraordinaires comme les jeux Paralympiques mais
considérer la personne dans la vie quotidienne car avant d’être handicapée c’est une
personne qui a le droit d’apprendre, de travailler, d’avoir des loisirs, faire un sport
sans pour autant faire des compétitions.
6
Pour en savoir plus, lire mon ouvrage : entre cultures, croyances… quels impacts sur le handicap ?
publié par les éditions Baudelaire.