L`école du spectateur
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L`école du spectateur
L’ECOLE DU SPECTATEUR Page 1 Pages 2-3 Page 4 Pages 5 -6 sommaire le projet le parcours de spectateur la sensibilisation à la représentation théâtrale Les fiches pédagogiques Page 7 Page 8 Page 9 Page 10 Page 11 Page 12 Page 13 avant le spectacle le temps du spectacle après le spectacle ce que l’enfant spectateur doit connaître la scénographie l’écrit du spectateur l’oral du spectateur Outils et réalisations Page 14 Page 15 Pages 16-17 Page 18 Page 19 Page 20 la constellation critique petit lexique pour une école de spectateur description chorale d’un spectacle l’acrostiche le vocabulaire de théâtre la fiche de l’élève spectateur L’évaluation Page 21 Pages 22-23 tableau d’évaluation de l’élève spectateur grille d’évaluation de l’élève spectateur Les ressources Page 24 sites et documents Pages 25 à 31 lexique abrégé des termes techniques de la scène 1 LE PROJET BUT Donner accès au spectacle vivant dans le cadre scolaire FINALITE Viser une perspective de démocratisation culturelle et une recherche d’équité et d’égalité d’accès à l’art et à la culture dans toutes ses dimensions. C’est un objectif différent de la consommation culturelle qui elle ne laisse pas de place au choix. ENJEUX Faire prendre conscience à l’élève qu’il n’est pas simplement destinataire ou consommateur d’un acte de communication mais acteur de la représentation, participant à une expérience humaine au présent où tous ses sens et son imagination sont sollicités. Réinvestir le spectacle dans les apprentissages scolaires par des productions de travaux d’élèves. Mobiliser différentes ressources sous différentes formes de partenariat. Mettre en place des actions de médiations. LIENS AVEC LES COMPETENCES DU SOCLE COMMUN Compétence 1 : maîtrise de la langue française Lire à haute voix, de façon expressive. Rédiger des textes. Prendre part à un dialogue, un débat. Prendre en compte les propos d’autrui, faire valoir son point de vue. Compétence 5 : culture humaniste Pratiquer diverses formes d’expression, à visée artistique. Former le jugement, le goût et la sensibilité. Ouvrir l’esprit à la diversité des situations humaines. Connaître des références essentielles de l’histoire des arts. Situer les œuvres dans le contexte historique et culturel. Fréquenter les œuvres littéraires qui contribuent à la connaissance des idées et à la découverte de soi. Compétence 6 : compétences sociales et civiques Connaître et respecter les règles de la vie collective. Comprendre l’importance du respect mutuel et accepter toutes les différences. Compétence 7 : autonomie et initiative S’impliquer dans un projet individuel ou collectif. Etre autonome dans son travail. Manifester curiosité, créativité, motivation, à travers des activités conduites ou reconnues par l’établissement. 2 OBJECTIFS DU PROJET Culturel : rencontre avec des œuvres. Artistique : rencontre avec des artistes en démarche de création. Pédagogique : acquisition de références et compétences autour du spectacle vivant. OBJECTIFS POUR L’ENSEIGANT • Concevoir un projet pédagogique au centre duquel se trouve le spectacle vivant comme objet d’étude • Développer chez l’élève l’aptitude à voir et regarder, à entendre et écouter, observer, décrire et comprendre un spectacle • Susciter la curiosité de l’élève, son désir d’apprendre, stimuler sa créativité, en lien avec une pratique sensible • Permettre à l’élève d’exprimer ses émotions et préférences face à une proposition artistique • Permettre aux élèves de distinguer les grandes catégories de la création artistique et leur donner les moyens de situer les œuvres étudiées dans l’espace et dans le temps OBJECTIFS POUR L’ELEVE • Découvrir le monde de la création artistique en assistant à des spectacles d’univers et de formes artistiques variés pour aiguiser son jugement et son goût • Se familiariser avec les ressources culturelles de son environnement • Mettre un spectacle en résonnance avec son expérience personnelle et des références communes • Devenir un spectateur actif et respectueux • Partager son expérience de spectateur • Développer des compétences autour du lire-dire-écrire • Développer des compétences en histoire des arts EVALUATION Implication de l’élève dans le projet. Qualité des productions écrites et orales. Attitude de spectateur. Relation aux autres. Connaissances spécifiques dans les domaines visités. 3 LE PARCOURS DE SPECTATEUR Les circulaires ministérielles Circulaire n° 2008-059 du 29-4-2008 éducation artistique et culturelle « …la généralisation de l’éducation artistique et culturelle suppose que chaque école, chaque collège et chaque lycée soient engagés dans un partenariat avec les institutions culturelles qui l’environnent (…) D’ici 2009, en concertation avec les collectivités locales, les DRAC intégreront la mission d’éducation artistique et culturelle dans les cahiers des charges de l’ensemble des structures culturelles subventionnées par l’état… » Une reconnaissance dans l’établissement Pour faire reconnaître sa légitimité par l’ensemble de la communauté éducative, le parcours de spectateur doit être inscrit dans le projet d’établissement ou projet d’école, et validé par le conseil d’administration. Cette légitimation est indispensable pour lever, ou du moins atténuer certaines difficultés souvent rencontrées : réticence des parents pour les sorties en soirée, gestion complexe des autorisations de sortie et du financement des transports, de la billetterie, etc.… Elle peut être dynamisée par diverses dispositions telles que : • • • • inscription du parcours d’école de spectateur à l’ordre du jour des réunions du conseil pédagogique ; présentation du parcours inscrite à l’ordre du jour de la réunion de prérentrée ; présentation de la programmation du partenaire culturel lors de la prérentrée ; mention du parcours dans le livret ou la brochure de rentrée diffusée aux familles. Une reconnaissance sur un territoire Il est indispensable que l’équipe s’appuie, dans ce travail, sur des partenaires culturels. Prioritairement sur les établissements culturels de proximité, partenaires naturels de l’établissement, dont le cahier des charges prévoit explicitement des relations privilégiées avec les établissements scolaires de leur territoire. D’un point de vue éducatif, l’élève aura plus de chances de poursuivre, en marge ou à l’issue de sa scolarité, une pratique culturelle autonome, si c’est dans un lieu qui lui est familier et dont il connaît le chemin. Le partenariat Il est utile d’établir une convention de jumelage avec un établissement culturel et créer des habitudes de travail avec les équipes de la structure culturelle pour favoriser : • • • • • • le dialogue sur les objectifs éducatifs et culturels à destination des élèves ; la concertation sur le choix d’un spectacle ; les rencontres avec les artistes (répétitions, bords de scènes) ; la visite du lieu (spécificités techniques, métiers) ; l’acquisition de ressources autour des spectacles (dossier de création, affiche) ; les conditions de réservation de places. Le choix des spectacles Le parcours sera le plus riche et varié possible afin que l’élève se constitue un ensemble de références. Il pourra ainsi contribuer à une réflexion sur l’enseignement de l’histoire des arts. Il s’agira de donner aux élèves un aperçu de la richesse de la création contemporaine (théâtre, cirque, danse …, ou théâtre de marionnettes, d’objets, d’ombres, musical, ou classique, moderne, contemporain). 4 LA SENSIBILISATION A LA REPRESENTATION THEATRALE Si le plaisir partagé entre élèves et enseignants est sans conteste très important, aller au spectacle dans le cadre scolaire ne peut se limiter à une activité récréative. Les arts sont exigeants et demandent des efforts à la fois à l’artiste et au spectateur. Il est fondamental qu’un travail soit proposé en amont et en aval de toute sortie. AVANT LE SPECTACLE Ce premier temps de l’école du spectateur est déterminant dans l’art de susciter des envies et de créer des attentes. L’approche sensible précède le jugement intellectuel. La sensibilité en éveil, l’émotion suscitée créent un terrain favorable à l’appropriation de l’œuvre. Il faut garder à l’esprit que trop de savoir en amont paralyse l’émotion, mais que pas assez de savoir peut faire passer totalement à côté du spectacle. Il s’agira pour l’enseignant de : Travailler sur les représentations mentales des élèves faire découvrir le monde du théâtre à travers ses codes, ses lieux, ses spécificités, son histoire. distiller quelques informations sur le spectacle pour donner envie de le voir sans raconter le spectacle avant, encore moins son idée du spectacle. Il n’y a pas un détenteur de la vérité de l’œuvre. Chacun fait son chemin avec la représentation et c’est ensuite collectivement que l’on pourra prendre plaisir à en extraire les sens multiples. faire prendre conscience de ce qu’est le travail dramaturgique et de mise en scène, travailler sur des extraits du texte ou le thème du spectacle, laisser aux élèves la construction d’un horizon d’attente qui se confrontera aux choix de l’équipe artistique. Travailler sur les attitudes et les comportements • faire prendre conscience de ce qu’est le spectacle vivant en donnant connaissance aux élèves des codes et conventions qui régissent la représentation. Préparer l’élève à son rôle de spectateur en abordant les notions de respect, d’écoute, d’observation qui favoriseront la qualité de la représentation et celle de la réception de l’œuvre. En théâtre, certains textes étant de compréhension plus difficile (complexité des situations, ancienneté de la langue) il sera utile d’informer les élèves sur les grandes péripéties, les personnages ou le langage utilisé pour que l’effort de compréhension ne nuise pas à la réception du spectacle. 5 LE TEMPS DU SPECTACLE Une préparation de qualité dans la classe conditionne en grande partie l’attitude et la réception du spectacle par les élèves. Il est cependant nécessaire d’organiser l’arrivée et l’installation dans le lieu. Il est toujours préférable qu’une personne de la structure accueille les groupes à leur arrivée. Il est important que les élèves se sentent bienvenus dans un lieu qui, a priori, leur est étranger. Il est utile de renouveler les consignes de respect (fermeture du téléphone portable, interdiction de consommer pendant le spectacle, ne pas parler durant la représentation) . La place occupée par les élèves et leurs encadrants dans la salle est importante. (regroupement des classes ou petits groupes constitués avec des enseignants, bonne visibilité). APRES LE SPECTACLE Pour l’enseignant, toutes les formes de restitution ou de discussion sont possibles pour répondre aux questions, laisser les opinions s’exprimer et réaliser des productions. Les choix se feront selon les niveaux de classe, les publics, les spectacles vus et les approches souhaitées. Les discussions informelles « à chaud » ont aussi leur place juste après le spectacle. L’essentiel étant de donner envie d’y retourner. Il s’agira de prendre en compte ce que l’élève a à nous dire de sa rencontre avec l’œuvre en s’appuyant sur ses propres références, sur ses émotions ressenties, ses imaginaires. Un public est une somme d’individus différents où tous les points de vue sont respectables. La rencontre avec une œuvre d’art constitue une initiation, une expérience, entraînant des apprentissages et questionnements qui influent sur le développement de la personnalité (affirmation de sa présence au monde). Exemple d’écrit après la représentation – Niveau lycée : ‘’Bérénice’’ de Jean Racine Mise en scène de Daniel Mesguich – 1994 « Une immense cadre doré entoure la scène et nous donne l’impression de regarder un tableau, la pièce se transforme en œuvre picturale ; on a aussi l’impression d’observer les personnages enfermés dans une boîte noire. Des étoiles apparaissent et s’éteignent, le sol luit comme un miroir. Il y’a des objets symboliques sur scène : deux chaises avec des fleurs de lys représentant la royauté française, une mappe monde grandeur humaine symbolisant le pouvoir de Rome et un sablier qui montre la tension du temps qui passe ; à la fin, renversé comme tous les autres objets, il laisse le sable s’échapper, pour transcrire l’inéluctable. La musique est tantôt disco, tantôt impériale ; je n’ai pas bien compris son rôle sur les personnages, lorsqu’ils l’entendaient, ils semblaient souffrir, subir une crise. Plusieurs choix restent inexplicables : pourquoi ces pleurs, puis ces rires exagérés, ces voix perchées trop haut ? c’est intéressant mais la mise en scène montre un symbolisme systématique, tout y est pensé et les spectateurs en sont à chercher la signification de chaque geste, lumière, son, objet, ce qui nuit à leur plaisir mais aussi au jeu de l’acteur, et empêche de jouir du texte. Le spectacle est altéré par trop de sophistication. 6 Avant le spectacle SE PREPARER Objectifs : mettre en appétit, créer un horizon d’attente, donner envie, laisser imaginer. Pistes de travail : (selon les spectacles, le vécu des élèves comme spectateur, la forme de travail envisagé, l’enseignant pourra choisir des approches différentes dans le parcours de spectateur de la classe). Informer, préparer un fond commun pour démystifier l’art théâtral • Aborder la notion de spectacle vivant et de théâtre à partir des représentations des élèves (ce qu’ils connaissent, ce qu’ils ont déjà vu : ‘’si je vous dis théâtre, à quoi pensez-vous ? ‘’ , faire ensuite des listes thématiques en fonction des réponses des élèves). Evoquer les liens de ces différents arts et leur complémentarité artistique dans un espace scénique. • Travailler sur les différentes définitions du mot théâtre (un lieu, un genre littéraire, un spectacle, un ensemble de pièces, un métier). • Décrire et informer sur le lieu théâtral, sa spécificité et son organisation (l’espace scénique, l’espace des spectateurs). • Expliquer les rituels : (l’installation en silence, le « noir » avant le début de la représentation, les interdits (échanger avec le voisin, intervenir, se lever,…). • Expliquer les éléments constitutifs de la représentation et les métiers qu’ils représentent scénographie, les décors, les costumes, l’univers sonore, la lumière, le jeu des comédiens,…). • Donner des informations restreintes sur les grandes péripéties de la pièce, les personnages, la nature du texte (contemporain, classique, forme d’écriture). (la Collecter, étudier des documents • • • Le dossier de création. L’affiche du spectacle. Le dossier de presse. Rencontrer des partenaires • • Effectuer la visite de la structure culturelle (historique, architecture, métiers). Assister à un temps de création du spectacle. Réaliser, produire des outils • Analyser l’affiche du spectacle (écritures, illustrations). Ses fonctions. Ce quelle peut évoquer ? Créer son affiche. • Faire des hypothèses à partir du titre : rédiger un texte de présentation du spectacle, écrire les ème premières répliques du spectacle, réaliser une 1ere et 4 de couverture. • Préparer une charte du spectateur. • Préparer une fiche spectacle. • Réaliser un lexique de vocabulaire du théâtre. Pratiquer • Pratiquer une initiation au jeu dramatique par une approche des exercices fondamentaux sur le plateau (écoute, adresse à l’autre, observation). Cette expérimentation facilite l’appropriation de conventions qui permettent de comprendre que jouer nécessite un travail, une rigueur, que c’est un métier. • Mettre en voix quelques répliques pour permettre d’entrer dans la fable et la thématique, de connaître quelques personnages. 7 Le temps du spectacle VOIR, ECOUTER, SE CONCENTRER Objectifs • Mettre l’élève en situation de spectateur attentif et curieux. • Mettre en éveil ses sens. • Inculquer le respect du public et des artistes. Pistes de travail Rencontrer, échanger, respecter • Prendre le temps d’assurer l’accueil et le rappel des consignes (ne pas manger, ne pas sortir ou se déplacer, ne pas parler à voix haute, éteindre les téléphones portables). • S’assurer des bonnes conditions d’entrée et de l’installation dans l’espace du spectacle. • Mettre en place des temps d’échanges avec les artistes, à l’issue du spectacle (bords de scènes). Se concentrer, découvrir et s’émerveiller • Découvrir les rituels qui permettent de se mettre en situation de spectateur (découverte des espaces public et scène, noir, silence). • Profiter de ce temps de rassemblement et de découverte où les élèves côtoient d’autres classes ou d’autres groupes et s’émerveillent ensemble de ce qui se crée sous leurs yeux. Collecter des documents • Ticket du spectacle • Fiche de présentation du spectacle • Programme de la saison culturelle 8 Après le spectacle REAGIR, ECHANGER, ANALYSER, PRODUIRE Objectifs : permettre à l’élève de s’exprimer de diverses manières, nourrir et « structurer » son imaginaire, pour réinvestir une forme, un style, un élément plastique. Pistes de travail Exprimer une émotion, un point de vue • Procéder à des débats, des interviews. Improviser en duo le pour et le contre. • Créer des cercles de parole (« j’ai aimé », « j’ai pas aimé … », « je me souviens… ») • Rédiger des écrits (haïku, article de presse, lettre à un ami, à un comédien, constellation critique).Dessiner un temps fort du spectacle. Analyser, comparer, argumenter • Recenser, analyser et interpréter avec les élèves tous les signes de la représentation, à partir de ce qu’ils ont vu (analyse chorale). • Mettre en parallèle l’œuvre vu avec d’autres œuvres de domaines artistiques différents. • Comparer avec d’autres mises en scène (classique ou contemporaine). • Situer l’œuvre dans son contexte de création (historique, politique, géographique). Rencontrer des partenaires • Rencontrer l’équipe artistique (comédien, technicien,…) Réaliser, produire des outils • Réaliser (affiche du spectacle, album photos, croquis ou maquette de la scénographie, des costumes). Créer une 1ère et 4ème de couverture, un abécédaire, un acrostiche. • Tenir un cahier des spectacles. • Filmer une interview du spectacle (journal, émission TV). Pratiquer • Mettre en lecture et en espace des extraits de la pièce. Reproduire ou proposer de nouvelles situations de jeu (théâtre –image). • Rejouer votre scène préférée et imaginer une mise en scène. • Créer par groupe de 4 ou 5 une bande annonce du spectacle. Consulter, collecter • Consulter les dossiers de création (genèse du spectacle). • Consulter le dossier de presse (approche des formes de critique, d’argumentation). • Regarder des photos, des extraits de vidéos du spectacle. • Faire des recherches documentaires sur le genre, la forme artistique abordée. 9 Ce que l’enfant l’enfant spectateur doit connaître Le texte La mise en scène Les comédiens Connaissance des péripéties de l’histoire. La nature du texte : s’agit-il d’un auteur contemporain, classique, est-ce un texte original, une adaptation, un texte dialogué, une narration, une autre forme d’écriture ? La création théâtrale et l’équipe de création : comment passer d’un texte écrit à un spectacle vivant inscrit dans un espace scénique et mettant en jeu le corps, la voix, l’image ? Description des différentes étapes de création (la genèse, les créateurs, les différents métiers du spectacle) Le rôle du metteur en scène : choix du texte, de l’équipe de création, choix artistiques. Différencier comédiens et personnages. Les codes de jeu (masques, gestuelles). L’apport du costume et du maquillage. Les différents rôles. La représentation d’un personnage peut être donnée par une marionnette, une ombre, une voix, un objet. La scénographie Décor/objets scéniques Construire des images scéniques : les matériaux, les dispositions, les volumes, les espaces. La représentation symbolique des lieux évoqués par le texte : possibilité d’abstraction de l’image théâtrale en opposition à l’image réaliste. L’espace théâtral est animé ou transformé par la présence d’un comédien, le jeu d’un éclairage, un objet scénique, un univers sonore. La lumière Ses fonctions : connoter le temps, découper un espace, souligner un moment dramatique, un changement d’action en utilisant différentes directions, couleurs et intensités. L’univers sonore Idem à l’univers ‘lumière ‘’ . Selon les spectacles on trouve des sons directs (voix des comédiens, musique des instruments joués sur scène) et les sons enregistrés (musique, voix off, bruitages, effets sonores). 10 Mise en scène et scénographie La mise en scène La mise en scène est selon la définition d’André Antoine 1858-1943 (considéré en France comme le premier metteur en scène) : « L’art de dresser sur les planches l'action et les personnages imaginés par l’auteur dramatique ». Si le métier de metteur en scène date du début du XXe siècle, l'organisation d'une mise en scène théâtrale est apparue dès la fin du XVIIIe siècle, lorsqu'il n'y eut plus de spectateur privilégié assis directement sur la scène. Auparavant, les acteurs devaient interpréter leur rôle selon des conventions établies. Chaque artiste élaborait individuellement sa gestuelle et sa déclamation ; il fournissait lui-même le costume de son personnage, et les mouvements de scène étaient réduits au strict nécessaire. C'est avec l'idée d'unifier le style d'un spectacle, dans le jeu des comédiens, les costumes et l'espace des décors, que les dramaturges et directeurs de théâtre ont commencé à élaborer des mises en scène. La mise en scène est donc « création », à partir de l'œuvre de l'auteur dramatique. A chaque moment d'une pièce existent donc des choix à faire, qui engagent le sens de l'œuvre. Le metteur en scène, véritable chef d’orchestre du spectacle, est aujourd’hui assisté d’une équipe artistique pour l’aider dans cette création (scénographe, créateurs lumière, son, vidéo, costumes, décors,…) . Les mises en scène imaginées par les metteurs en scène peuvent varier considérablement la réception de la pièce au cours des siècles jusqu’à en modifier les messages initiaux. La scénographie : du grec Skéné (scène) et Graphein (écrire) : c’est l’art de l’organisation de la scène et de l’espace théâtral (décor, son, lumière). Elle remplit différentes fonctions : • La scénographie « représente » (représenter ne veut pas obligatoirement dire "imiter" ou "ressembler») une "réalité" du monde fictif de la pièce. Exemple : Un palais peut être représenté par des tapis, des colonnes, des murs, un sol, etc... • La scénographie fournit des éléments de référence qui évoquent un lieu, une époque, une classe sociale… Les références de la scénographie (formes, couleurs, matières, disposition sur l'espace scénique) peuvent être artistiques, esthétiques, historiques. • La scénographie modifie, l’espace scénique (a priori vide). Elle le délimite, le rapetisse, l'agrandit, le découpe, y aménage des zones (de jeu), donne une forme à un espace et l'organise. Elle installe des volumes de toutes sortes. Elle donne des possibilités de jeu aux comédiens. (Se cacher, grimper, aller dessous, aller dessus, aller derrière, épier etc.). • La scénographie a une fonction dramatique par les possibilités de jeu qu'elle offre. (Apparition et disparition : trappe, vol). • La scénographie a des fonctions symboliques : un « parquet » brillant peut symboliser le luxe, la froideur, la mort... • La scénographie est profondément en accord avec le parti pris de mise en scène scénographie est ce que le spectateur, le plus souvent, découvre en premier). (la 11 L’écrit du spectateur Après la représentation L’écriture critique Le haïku Vous avez vu le spectacle et vous devez convaincre un camarade d’y aller. Restituer de façon précise la structure culturelle, le titre, le nom de l’auteur, le nom du metteur en scène, les acteurs, en 2 ou 3 phrases. Puis dire la fable (qu’est-ce que cela raconte ?) : ce qui est à différencier de la proposition artistique. Choisir une entrée thématique du spectacle (ex : le voyage, le secret, La peur, le comique, le tragique, L’amour familial, etc.) et dérouler un fil de la pièce. Comment la proposition scénique y répond-elle ? 15 mots maximum. 3’ Quel souvenir, quelle trace avez-vous du spectacle ? Émotions ressenties pendant la représentation ou encore maintenant. Le haïku ne décrit pas, il évoque. Il s’agit d’exprimer une expérience sensorielle par la densité, la suggestion, la concision. C’est à l’opposé du raisonnement. Ne pas mettre de forme verbale conjuguée. Utiliser des éléments cosmiques et du quotidien. On peut travailler ensuite typographie, la mise en page. sur la La constellation critique L’acrostiche Prendre le titre de la pièce. L’écrire à la verticale et composer librement à partir de la première lettre de chaque mot du titre. L’abécédaire Réaliser avec chaque lettre de l’alphabet un abécédaire de la représentation. Donner aux élèves une liste de mots précédée d’un déterminant indéfini extraite de la description chorale : un espace, une gestuelle, une lumière, une musique, un bruit, un costume, une émotion, une voix, une partie du corps, un mot, un rire, un personnage, un déplacement, etc. Donner un temps limité de 2 à 5’. Les listes poétiques Ecrire à la façon ‘’Pérec’’ (je me souviens…) ou un Inventaire ‘’à la Prévert ‘’. Ensuite, les élèves lisent aux autres ce qu’ils ont trouvé. A partir de cela on essaye de retrouver les lignes de force de la proposition artistique. 12 L’oral du spectateur Après la représentation L’analyse chorale Il s’agit de mettre un groupe au travail, le conduisant à s’exprimer et partager autour d’une représentation. Elle a pour objectif de faire travailler la mémoire du spectateur en évitant le « c’est génial, c’est nul » qui bloque tout échange et tout apprentissage. • • • Participation de tous. Attention de chacun pour les autres. Précision sémantique (vocabulaire). Elle débute par la description clinique, sans jugement (j’aime ou j’aime pas) de tout ce que l’on a vu et entendu dans la salle et sur la scène avec l’évolution de l’ensemble au cours de la représentation Espace, acteur. 1er temps : J’ai aimé –j’ai pas aimé Expérience proposée avec plusieurs entrées et qui doit être menée rigoureusement si on ne veut pas tomber dans « l’échauffourée ». Prendre une entrée : le costume, la robe du personnage, la lumière, le jeu d’un acteur, etc. On doit rester sur des éléments objectifs et ne pas tomber dans le « avantage –inconvénient ». C’est une restitution collective. On a la responsabilité devant tous les autres d’une parole qu’on porte. La description Les décors et objets (volumes, matériaux). Les lumières (couleurs, intensités). Les costumes (couleurs, formes, textures). Les sons (enregistrés ou en direct) . Les déplacements et gestuelles des acteurs. Les voix des acteurs. 2ème temps : Les références personnelles « ça m’a fait penser à… ». 3ème temps : Le jugement esthétique ou de valeur (avis, préférences de chacun). Le texte (Montage, adaptation, réécriture), Son adéquation avec la scénographie choisie. La bande-annonce Présenter la bande-annonce du spectacle par groupe de 4-5 élèves .L’objectif est de donner envie à d’autres de venir voir le spectacle. Il faut utiliser différents registres pour créer une petite forme (mots choisis, image, son, bruitage, objets). 13 La constellation critique 1. Une surprise 2. Un bruit 3. Un corps 4. Un émerveillement 5. Un rire 6. Un mot 7. Un costume 8. Un souvenir 9. Un geste 10. Une musique 11. Une lumière 12. Une émotion 13. Un spectateur 14. Une déception 15. Un objet scénique 16. Une voix 17. Un acteur 18. Un son 19. Une couleur 20. Un élément du décor 21. Un silence 22. Un déplacement 23. Une scène 24. Un maquillage 25. Un bonheur 14 Petit lexique pour une école du spectateur La salle Les accès Le côté pair Le côté impair Les gradins Les places Les fauteuils L'ouvreuse La scène Le rideau rouge La cage de scène L'avant-scène Le fond de scène Le jardin La cour Le rideau de fond Les pendrillons Le pendrillonnage à l'allemande Le pendrillonnage à l'italienne La frise Les cintres Le nez de scène Le cyclorama La scénographie Le décor Les éléments fixes du décor Les éléments mobiles du décor Les formes Les matières Les couleurs Les peintures Les accessoires Les objets Le scénographe Les lumières Les sources de lumières Les projecteurs Les ambiances Les faces Les contres Les latéraux Les couleurs Les gélatines colorées Les pieds de projecteurs Les ombres portées Les images projetées Le régisseur lumière Le technicien lumière La poursuite Le son La musique enregistrée La musique en direct Le chant Les bruits Les ambiances La bande son Le son amplifié en direct Le régisseur son Le technicien son Le musicien Les acteurs Le corps La voix La distribution Les costumes Le personnage La mise en scène L'intention Le parti pris Les références Le texte L'origine du texte La traduction L'adaptation Le dramaturge Le genre La tragédie La comédie 15 Description chorale d’un spectacle « La migration des oiseaux invisibles » de Jean-Rock Gaudreault présenté par la compagnie « Mathieu, François, et les autres » Le lieu Nous sommes allés au centre culturel en bus. À gauche de l’entrée, nous avons vu une fontaine. Ce bâtiment en brique, adossé à une pente, est très grand. Construit au XXème siècle, il compte de nombreuses fenêtres. Dans le hall d'entrée il y avait de nombreuses affiches des spectacles passés et à venir. La salle de spectacle Nous sommes entrés dans la salle par deux portes situées en haut des gradins. Une fois à l'intérieur, nous avons découvert le matériel qui permet de régler les lumières et le son. Les techniciens qui s'installent et travaillent à cet endroit s'appellent les régisseurs. Des sièges rouges étaient alignés dans trois zones différentes séparées par des escaliers. Nous nous sommes installés face à la scène. La scène et la scénographie Le plateau où se déroulent les spectacles est situé au sol, en bas des gradins. Pour cette représentation, la cage de scène était pendrillonnée à l'allemande avec des rideaux noirs. Au premier plan, il y avait une coursive, sorte de couloir, dont le sol était fait de grilles métalliques rectangulaires. Tout au long, une rambarde à 1 mètre du sol marquait la limite de l'espace de jeu pour les actrices. Derrière, plusieurs containers bleu-gris et usés, six au total, composaient le second plan sur deux niveaux. Les trois du bas mesuraient 1 mètre 50 de hauteur alors que les trois du haut près de 2 mètres. Ces derniers étaient légèrement décalés de façon à libérer un espace de jeu au-dessus des containers de la partie inférieure. Celui du centre était plus en retrait que les deux des côtés, l'espace central était donc plus grand. Les containers sont des grandes boites rectangulaires en métal qui permettent de transporter des marchandises sur un cargo. Leur surface n'est pas lisse, elle est en relief. Il y avait des inscriptions blanches au pochoir sur chaque container certainement pour créer un effet de réel. Sur le container supérieur, côté jardin, étaient fixés deux barreaux d'échelle métallique parallèle au sol ainsi qu'une main-courante perpendiculaire aux barreaux. Au second niveau, la partie centrale pouvait pivoter pour découvrir un deuxième espace, peut-être la cale du bateau dans laquelle se trouvaient plus de dix piles de cartons. Une porte dans le container central en bas s'est ouverte au début du spectacle pour laisser entrer le personnage de Sinbad. 16 Les objets scéniques Il y avait de nombreux objets : un diable, des gilets de sauvetage blancs avec les sangles noires, une ceinture blanche avec des sangles noires ressemblant aux gilets servant de lien, une chaussette blanche, un morceau de fil, un vrai faux diamant en verre enveloppé dans un chiffon, un sac contenant le très grand manteau du capitaine, une lampe frontale, quelques pages d'un livre, un foulard-ceinture, deux cartons pour s'asseoir, un petit et un plus grand. Tous les accessoires sont utilisés par les actrices à un moment précis du spectacle. Les costumes Rat d'eau portait une casquette de marin blanche et noire, un large pantalon en jean, un maillot rayé de marin à grand col et manches très longues, une ceinture, des chaussettes et une veste de capitaine bleu marine, plus petite. Sinbad portait un béret, un maillot rayé de plusieurs couleurs, un pull vert, un gilet bleu sans manche avec de la fourrure, un pantalon marron bouffant, des chaussures montantes et des mitaines. Les acteurs Les actrices ont entre 25 et 35 ans. Elles incarnaient des personnages d'enfants, plus exactement de garçons. Elles jouaient à certains moments un peu comme des clowns dans leur façon de bouger ou de regarder le public. Les lumières Il y avait beaucoup d'effet de lumières. La surface profilée des containers et leur disposition permettaient beaucoup de jeux d'ombres particulièrement avec des projecteurs latéraux. La passerelle pouvait être éclairée par des lumières très blanches en placées sous les grilles. Il y avait aussi deux rampes d'éclairages, l'une située devant la coursive créant des lignes d'ombres projetées sur les containers et l'autre entre la passerelle et les containers renforçant par des jeux d'ombres et de lumières le relief des containers. Les deux lieux étaient éclairés par des ambiances opposées. La passerelle à l'extérieur était plongée dans une ambiance bleu et blanche, plutôt froide alors que la cale, à l'intérieur était éclairée par une ambiance ambre ou orangée, plutôt chaude. Le son Dans ce spectacle, le son était très présent. Une voix off commence le spectacle. Des musiques enregistrées étaient diffusées par un système d'amplification. Elles utilisaient les instruments suivants : des cordes, particulièrement le violon, jouées avec l'archet ou en pizzicato, des percussions, un métallophone et un synthétiseur. De nombreux sons permettaient de mettre en relief certains événements : la bagarre dans le noir au début du spectacle, le « plouf » du manteau du capitaine qui tombe dans l'eau, l'apparition du vrai faux diamant, la formule magique et bruit de gong, les grincements du bateau, le bruit de la mer ... Pour donner une couleur particulière aux scènes jouées au fond de la cale, les voix des actrices étaient reprises par un micro puis diffusées de façon à créer de l'écho. Enfin, certains sons étaient produits en direct : les pas ou les roues du diable sur les grilles de la passerelle. 17 L’acrostiche ‘’ Les naufragés du Fol Espoir’’ Création et mise en scène Ariane Mnouchkine 2009 La beauté des gestes Emerveillement Surprenants acteurs Le monde les a laissés Et tous les ont oubliés Sang royal Naufrage de nos cœurs A l’abordage du nouveau siècle Unis dans le même navire Fol, fou, folle Reine Victoria et Darwin Agités comme les vagues Grand tournage d’un film muet Espérance de vie plus longue Si seulement le spectacle avait duré plus de Nu dans un océan proche Au beau matin, ils seront libres Un beau matin d’un jour tranquille Folie des hommes Roulements d’espoirs et de désillusions Assassinats, sang, tuerie Générosité oubliée Esperance Solitude quatre heures ! Du plus profond du cœur Une joie si profonde Froid, glace, iceberg Orages, tempête, naufragés L’apocalypse en scène Espoir de revenir Séance inoubliable Patagonie Oh Dieu ! que s’est-il passé! Impossible de quitter ma place Remarquable Des personnages, des acteurs, des hommes Unis dans le même spectacle Film comme autrefois Oh! magie de la scène qui enchante L’amour du jeu Expressions mimées Sous l’œil des spectateurs Prodigieuses illusions Ou métamorphoses Images irréelles Redoutables rêveries 18 Le vocabulaire de théâtre Retrouvez les noms qui correspondent aux définitions Il est l'organisateur et le responsable de tous les éléments qui composent le spectacle : jeu des acteurs, rythmes, espaces, décors, lumières… Il conçoit l'espace scénique dans lequel se déroulera un spectacle vivant. Il définit ainsi le rapport "scène/salle", puis l'espace où évolueront les acteurs. • Le Comédien • Les didascalies • Le scénographe • Le côté jardin • Le metteur en scène • Les objets scéniques • Le régisseur • Les coulisses C’est un technicien du spectacle. Lors d’une représentation théâtrale ou chorégraphique il supervise, selon sa spécialité, la lumière, le son et le décor. Ce sont des objets visibles sur scène lors d’une représentation. Ils peuvent parfois être manipulés par les interprètes, ou demeurer statiques tout au long de la pièce. Ils sont toujours là pour une raison précise, pratique ou symbolique. Indications écrites par l’auteur en marge des paroles dites par les personnages, qui précisent certains aspects importants de la pièce, comme les lieux, les objets utilisés, les intentions et les déplacements des comédiens. C’est un artiste, qui prête son physique ou simplement sa voix à un personnage dans une pièce de théâtre. Elles se trouvent de chaque côté et derrière la scène. Quand on est dans la salle et qu’on regarde la scène, c’est le côté gauche de la scène. 19 La fiche de l’élève spectateur Titre du spectacle : Auteur de la pièce : Metteur en scène : Date et Lieu de la représentation : Nombre de Comédiens : Créateur son : Créateur lumière : Scénographe : Les (s) thèmes (s) : ………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………. L’histoire : ………………………………………………………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………… ………………………………………………………………………………………………………………………………………… …………………………………………………………………………………………………………………………………………. Votre avis de spectateur : *Ce que je ressenti...quand… *Ce que j’ai pensé…quand… *Ce que j’ai compris…pas compris… quand… • • • *Ce que j’ai aimé, pas aimé…quand… *Ça m’a fait penser à… *J’ai rapproché telle chose de…la littérature, du cinéma, de la musique, de l’histoire… • • • Du jeu des comédiens (posture, gestuelle, expression, voix…). Des costumes. De la scénographie (décors, objets scéniques…). De la lumière Du son. De l’atmosphère de la salle, du public dont je fais partie. *J’ai cru que … *Ce que j’emporte avec moi de cette rencontre… 20 Tableau d’évaluation de l’élève spectateur Niveaux Niveau 1 Le spectateur débutant Modes d’approche Activité de l’élève Critères approche sensible exprime ses émotions en caractérisant son ressenti approche analytique reconnait des éléments en identifiant les différents composants approche sensible différencie ses émotions en nuançant son ressenti Exemples d’indicateurs • termes globaux : J’aime parce que …je n’aime pas parce que… • nomme ce qu’il voit de la scène : décors, objets scéniques, acteurs, source de lumière et de son • identifie et caractérise un ou deux « coups de cœur » identifie des points forts et faibles de la scénographie Niveau 2 • Le spectateur averti • approche analytique analyse les composantes de la construction scénographique en utilisant des observables relatifs : -aux fondamentaux du jeu dramatique -aux procédés de composition approche sensible s’exprime sur le propos, les sens, le message, les images évoquées en indiquant son interprétation Niveau 3 Le spectateur expert en justifiant son avis décrit les étapes et les moyens employés sur la scène : - transformation de l’espace - usages des objets • différencie les atmosphères lumineuses et sonores • perçoit les incidences sur le jeu des acteurs et sur l’évolution des situations. • Compare avec des références personnelles • • • approche analytique met en relation les éléments de jeu avec les effets produits en dégageant la cohérence, la pertinence, entre les moyens et les intentions du metteur en scène • • • • formule un sens caché, une interprétation personnelle, un point de vue singulier donne les raisons de ses préférences nomme les procédés scénographiques employés apprécie et différencie les différentes nuances d’interprétation des acteurs (voix, gestuelles, émotions) identifie les différents temps du spectacle cite des éléments du contexte de l’œuvre (qu’est ce qui a nourri l’œuvre ?) compare avec une autre œuvre 21 Grille d’évaluation de l’élève spectateur Elève : …………………………………………… compétence indicateurs Classe : ……… A B C A B C s’exprimer à l’oral écoute et prend en compte les propos des autres élèves lors de la restitution du spectacle décrit les éléments constitutifs de la représentation (son, lumière, scénographie, jeu des acteurs) fait valoir ses préférences, son point de vue sur la représentation maîtrise de la langue française connait et utilise le vocabulaire spécifique à l’environnement du spectacle vivant s’exprimer à l’écrit rédaction d’un écrit descriptif du spectacle (analyse chorale) rédaction d’un écrit sensible du spectacle (interprétation personnelle d’un ressenti, d’une émotion) rédaction de la fable d’une scène de théâtre (Récit chronologique de toutes les actions) compétence indicateurs s’implique dans toutes les étapes du projet « école du spectateur » autonomie Initiative prend des initiatives, des décisions dans un groupe de travail sait se rendre disponible et travailler en équipe A : acquis B : en cours d’acquisition C : non acquis 22 Elève : …………………………………………… compétence indicateurs Classe : ……… A B A B C histoire des arts analyse et interprète tous les signes de la représentation mets l’œuvre en parallèle avec ses références personnelles situe l’œuvre dans un contexte historique et culturel compare avec d’autres œuvres culture humaniste pratiques artistiques exprime des émotions dans des situations de jeu dramatique maitrise les gestuelles et les déplacements dans un espace scénique articule et rend audible sa voix propose des situations originales et singulières observe et analyse les prestations des autres élèves compétence indicateurs C respecte les acteurs et les autres spectateurs durant la représentation écoute et respecte les consignes de jeu théâtral respecte les choix et la parole des autres dans un compétences débat ou dans les situations de jeu théâtral sociales et sait avoir un regard critique sur sa prestation civiques a une attitude positive lors des sorties culturelles A : acquis B : en cours d’acquisition C : non acquis 23 Les ressources des pistes de travail pour donner un sens à la démarche de spectateur « Sortir au théâtre à l’école primaire » de Martine Legrand –Hachette Education-SCEREN- CRDP Amiens. le texte de la charte nationale de l’école du spectateur (Onglet : L’école du spectateur) Une analyse très complète de la représentation théâtrale (Onglet : les outils) www.anrat.asso.fr des séquences clefs de plusieurs mises en scène d’une même pièce pour en comparer l’interprétation. www.cndp.fr/sites-thematiques/antigone-enligne.html pour faciliter la compréhension des enjeux spécifiques du théâtre en confrontant les textes à leur mise en espace, mise en voix et faire travailler le texte théâtral dans ses rapports à la représentation www.crdp.ac-paris.fr/piece-demontee un outil « école du spectateur » crée en 2009 dans l’Aisne. Projet réalisé avec 800 élèves des classes du 1er et 2nd degré. «DVD « à l’école du spectateur » CDDP de l’Aisne 2010. (Disponible en prêt au CDDP de Laon et Soissons) un site complet de ressources théâtre (lexique, exercices de pratique, histoire,…) http://www.dramaction.qc.ca/fr/ un lexique du spectacle vivant pour aborder la représentation théâtrale www.fal53.asso.fr/spectaclesenchemins/includes/lexique un lexique du théâtre www.cinethea.com/theatre_lexique.html 24 Lexique abrégé des termes techniques de la scène ALLEMANDE 1. mode d’installation et de manœuvre par élévation verticale d’un rideau. 2. mode d’installation d’un pendrillon en coulisse, parallèlement à l’axe central de la scène pour cacher les découvertes. AVANT-SCÈNE partie de la scène située devant le rideau de scène. Souvent son plancher est mobile ou démontable pour couvrir la fosse d’orchestre. BOITE NOIRE scène entièrement équipée d’un jeu de draperies noires (taps, pendrillons, frises) pour faire ressortir les éclairages et disparaître la cage de scène. BRIGADIER bâton, bout de perches de 1 mètre de haut, souvent garni de velours et de clous dorés, utiliser pour frapper les 3 coups (précédés de 11, 12 ou 13 coups rapides suivant le type de pièce). CHÂSSIS cadre formé de battants, recouvert de toile ou de contre-plaqué qui sert de support à la décoration. CINTRE [au singulier ou au pluriel] partie du théâtre au de dessus de la scène permettant d’escamoter les décors. CORDE le "fatal" avec ficelle... = tournée générale... Voir Fil, Guinde, Chanvre, Rouler et aussi Cordage à la section Sécurité. COULISSES endroits, de chaque coté de la scène, réservés au rangement des éléments du décor (châssis...) qui coulissent dans des rainures de la scène, les costières, et permettent aux comédiens d’attendre leur entrée en scène. Voir Balisage. COUR [antonyme de Jardin] coté droit de la scène pour les spectateurs / gauche pour les machinistes. Placé sur scène, regardant la salle, on a la Cour à gauche[2], coté Coeur. Voir le plan de Face (Théâtre). Ces termes bizarres ont l’avantage d’éviter tout quiproquo, comme les expressions babord et tribord sur un bateau. CYCLO(rama) toile de grande largeur (à l’origine semi-circulaire, d’ou le nom) cachant le fond et les côtés de la scène. Les lés sont cousus horizontalement pour obtenir une tension régulière et éviter les plis. Une toile normale induit toujours, elle, des ombres et des reflets. Il peut être soit : peint ; le théâtre classique (Vitruve) imposait trois types de toile en fond de scène : 1) urbain : une terrasse de château pour la tragédie (parfois un décor neutre sans détails particuliers : "palais à volonté", ou un intérieur : "chambre à quatre portes",2) urbain : une place publique pour la comédie et champêtre : un paysage de campagne pour la comédie satyrique et la pastorale. 3) uni (en général bleu ciel) permettant, par projection lumineuse des effets d’horizon lointain. 25 CONDUITE liste des consignes chronologiques nécessaires au déroulement du spectacle au niveau : du plateau : machinerie cintres accessoires N° Effet Top Accessoires Cintres Plateau Commentaire ... 11 Musique Donner épee 1er plan cour Appuyer Ouvrir perche patience 45 Fermer volet fenêtre chassis 3 lointain jardin Arrivée Paul à jardin Mise en place châssis aux repères lointain théâtre 12 Porte 13 "je Récupérer reviendrais..." chandelier 3e plan jardin Mise en place Charger Mise en place Il entre chaises et perche chariot arbre table aux 28 aux repères repères lointain cour lointain cour Fermer porte du chassis 2 cour Sortie Jean à cour ... Exemple de conduite plateau • • du son des lumières N° Effet Top Temps Temps de de montée descente N° Circuit Commentaire ... 11 Musique 2 sec 0 sec 4 & 7 & 23 à 30 à 100 % Arrivée Paul à jardin 5 & 10 à 15 à 50 % 6 à 33 % 12 Porte 1 sec 5 sec + 18 FULL Il entre 13 "je reviendrais..." 0 sec - 23 à 30 2 sec Fade Sortie Jean à cour ... Exemple de conduite lumière 26 DÉCOUVERTE 1. partie des coulisses anormalement visible par le public ; 2. rideau ou châssis justement destiné à cacher la coulisse, la découverte. DESSOUS partie de la cage de scène situé sous le plateau et servant à stocker et à manoeuvrer les châssis, à permettre des apparitions ou des escamotages de décors ou de personnages grâce aux trappes des rues. Ils peuvent être étagés (jusqu’à 5 niveaux. DRESSER 1. [anglais : mot à mot to dress = habiller] habilleuse qui aide le comédien à s’habiller pendant les répétitions et les représentations et assure l’entretien des costumes pendant l’exploitation du spectacle. 2. mettre debout un panneau ou un châssis, à la verticale. Souvent pour éviter de le casser, on ne le soulève pas à plat mais par la tranche après l’avoir mis sur champ. ÉQUIPE ensemble de fils, fils de commande, poulies, contrepoids, servant à accrocher et manoeuvrer des perches, des porteuses. FACE [antonyme de Lointain] le bord de la scène coté public. On descends à la face, la scène étant très légèrement inclinée vers le public pour offrir une meilleure vue. Coulisse Arrière-scéne Lointain Lointain Jardin Coulisse Jardin Jardin Face Face Jardin --> Théâtre Lointain Centre Lointain Cour Monter Centre ou Théâtre Cour Coulisse Cour Face Centre Face Cour Descendre Devant de scéne --> Coulisses Emplacements sur scène FILAGE répétition en continue des comédiens ou des effets. FOSSE [fosse d’orchestre, introduite en 1637 à Venice] c’est un espace aménagé pour les musiciens en avant et en contrebas de la scène, dans un théâtre sous l'avant-scène. Cette position permet : • • FRISE de dégager la visibilité des spectateurs (et des artistes) ; d’obtenir un compromis acoustique ; le proscenium jouant le rôle d’un réflecteur sonore, permettant au choeur d’entendre l’orchestre tout en ne couvrant pas les voies. décor, châssis ou toile en velours noir, de faible hauteur (de 0,5 à 3 mètres), disposé horizontalement pour cacher le haut des décors, le gril... SYNONYME : bandeau désigne une frise en dur. 27 GÉNÉRALE répétition générale ; dernière répétition donnée dans les conditions du spectacle, souvent devant des invités et la presse. Avant elle il y a eu la "couturière" (parfois appelée la colonelle !), répétition pour retoucher une dernière fois les costumes. GRECQUE mode d’installation et de manoeuvre par coulissement horizontal d’un rideau sur une patience. Voir Allemande, Française, Italienne. GRIL 1. en théâtre, plancher à claire-voie coiffant la cage de scène où sont installées les poulies de renvoi et à travers duquel passent les fils de commande des équipes. 2. en rock, ensemble mécanique supportant perches, ponts, au-dessus de la scène servant à accrocher les projecteurs, les décors, les pendrillons, les frises, les taps, les retours son... INTERCOUR emplacement intermédiaire situé entre le milieu de la scène (le théâtre) et l’extérieure cour. INTERJARDIN emplacement intermédiaire situé entre le milieu de la scène et l’extérieur jardin. ITALIENNE 1. mode d’installation et de manœuvre d’un rideau s’ouvrant par le milieu et remontant en drapé de chaque coté. 2. répétition rapide (normalement autour d’une table) pour contrôler la mémorisation du texte d’une pièce ; disposition et construction d’un théâtre suivant des règles importées d’Italie à partir de 1637 qui mettent en valeur la scénographie (décor réaliste en trompe-l’oeil et en perspective par opposition au décor symbolique et sacré du théâtre médiéval). La salle construite spécialement (la Comédie Française, construite en 1689, est le premier édifice public consacré au théâtre en France) indique que le spectacle n’est plus un rituel sporadique et spontané mais une institution permanente. 28 La salle séparée de la cage de scène (au volume très important de part l’utilisation des dessous et des cintres) par le cadre de scène et la rampe, symbolisant le cadre d’un tableau, d’un miroir, est composée d’un parterre entouré de galeries et de baignoires, loges et balcons sur plusieurs étages, occupant les trois côtés de la salle en forme de fer à cheval. Dans une salle, on peut voir et être vu, le public se répartissant selon une hiérarchie d’ordre économique et social. JARDIN [antonyme de Cour] coté gauche de la scène pour les spectateurs / droit pour les machinistes. LÂCHER DE TOILE procédé de machinerie consistant à faire tomber au sol un rideau lors d’un changement de décor. Tiré par le bas par les machinistes, il est alors avalé dans une chaussette (housse en forme de tube), disparaissant ainsi très rapidement. LOINTAIN [antonyme de Face] le fond de la scène. On remonte au lointain. MACHINERIE 1. ensemble de l’appareillage, les "machines" au XVIe siècle, permettant la mise en place et le mouvement des éléments nécessaires au spectacle ; 2. art du machiniste. MACHINISTE ouvrier polyvalent qui participe à la construction, au fonctionnement (changement de décor, précipité...), à l’entretien des décors et de la machinerie d’un théâtre. Les machinistes travaillant à la cour sont parfois appelés courriers et ceux de jardin, jardiniers. SYNONYME : familier machino. MANTEAU D’ARLEQUIN encadrement en draperie traditionnellement rouge ou noire légèrement en retrait du cadre et du rideau de scène, installé de manière permanente, permettant de modifier l'ouverture et la hauteur de la scène. La partie haute mobile s’appelle le lambrequin. OEIL DU PRINCE [expression popularisée par Nicola Sabbatini (1574-1654) dans son célèbre traité : "Pratique pour fabriquer scènes et machines de théâtre" publié en 1637 et traduit en 1942] point virtuel situé coté spectateur à 0,60 mètre au-dessus du plateau, dans son axe central et à une distance égale à l'ouverture du cadre de scène (correspondant à peu prés au 7e rang) qui sert à déterminer la perspective d’un décor. OUVERTURE cadrage horizontal de la largeur de la scène limité soit par l’architecture de la salle, soit les draperies verticales de chaque coté (pendrillons ou Manteau d’Arlequin). PATIENCE rail métallique en profilé quadrangulaire (en forme de U ouvert sur toute sa longueur) ou en IPN (poutre de section transversale en forme de I), sur lequel roulent des chariots à galets caoutchoutés munis de crochets ou d’anneaux auxquels est attaché le rideau que l’on veut faire coulisser latéralement. PENDRILLON rideau de faible largeur (2 à 6 mètres), souvent en velours noir, pour cacher les coulisses. Voir Plan. Le bas est lesté par une chaîne pour le tendre et on le charge de 1 à 2 centimètres pour l’"asseoir" ou de plus pour le "mettre à genoux" afin d’assurer la continuité avec le plancher et d’empêcher la vue de la lumière derrière. 29 PERCHE barre de bois ou tube acier de 60 mm de diamètre suspendue aux fils d’une équipe, donc mobile verticalement, permettant d’accrocher et de manoeuvrer les décors et les luminaires. PÉRIACTE décor en forme de prisme triangulaire vertical pivotant sur sa base et présentant sur chacune des trois faces une décoration différente. PLATEAU POLICHINELLE PRATICABLE 1. ensemble du plancher de la scène et des coulisses ; 2. ensemble de la distribution d’un spectacle. méthode d’installation et d’utilisation d’un rideau bobiné sur un rouleau enrouleur muni de fils de commande, employé lorsque la hauteur du cintre est insuffisante pour l'échapper totalement. 1. ce dit d’un élément de décor dont la solidité permet le passage des comédiens (à travers ou par-dessus) ; 2. zone de plancher rajouté pour surélever les musiciens. Cela permet de 3. compenser l’horizontalité des plateaux modernes. PRÉCIPITÉ changement de décor exécuté très rapidement (dans les 20 à 30 secondes). Les machinistes sont souvent obligés de s’habiller en noir et parfois même de porter une cagoule et des gants noirs pour être "invisibles". Pour ne pas être aveugles lors du changement, ils doivent se préparer au noir en ne regardant pas les sources de lumiére ou en fermant un oeil ou les deux avant... PROFONDEUR dimension longitudinale de la scène utilisable, du lointain à la face. PROSCENIUM partie (souvent rajoutée dans le rock) de la scène qui avance vers le public. Voir Avant-scène. La difficulté est d’arriver à l’éclairer en continuité avec la scène malgré la présence du manteau. RÉGIE 1. organisation matérielle du spectacle qui peut être divisé en plusieurs domaines : lumière (conduite), son (mixages façade et retours), plateau (machinerie de scène). L’ensemble de ces régies est synchronisé, centralisé par la régie générale par intercom ; 2. poste de commande, lieu bien situé d’où sont effectuées les différentes régies. Il doit être en salle pour les régies lumière et son et sur scène pour les régies plateau et retours. REGISSEUR Personne ayant la charge de faire appliquer en scène toutes les décisions prises au cours des répétitions. C’est le régisseur général qui a la responsabilité totale du déroulement du spectacle. RUE partie du plateau constituée de trappes amovibles qui peuvent s’ouvrir pour laisser monter des décors des dessous. 30 SALADE (faire la) ranger, mettre dans le bon ordre (d’installation) les décors, les châssis avant une représentation. SCÉNOGRAPHIE art et technique pour utiliser, organiser et transformer l’espace théâtral en fonction d’une oeuvre et de sa mise en scène. Longtemps limitée au décor (perspective), elle touche maintenant l’architecture et l’aménagement du bâtiment théâtral et utilise les ressources de nombreux arts et techniques. THÉÂTRE milieu de la scène. TOILE tissu peint avec une peinture figurative représentant un décor. VÉLUM tissu tendu ou drapé au-dessus de la scène comme un plafond. Sources : « L’analyse chorale »-Yannick Mancel- ANRAT-Continuum n°1 -février 2010 « Charte nationale de l’école du spectateur » – ANRAT -2009 « Sortir au théâtre à l’école primaire » –Martine Legrand-SCEREN Amiens-Hachette éducation « Le festival d’Avignon, une école de spectateur »– CRDP Aix Marseille- 2006 « L’élève spectateur en danse »-Nathalie Castro-Groupe CPC EPS –Grenoble « Accompagner les élèves au spectacle » –Groupe théâtre de l’académie de Créteil - 2010 « Les fondamentaux de l’école du spectateur » -Le Grand T-Octobre 2012 «A l’école du spectateur »DVD –CDDP de l’Aisne -2010 « Glossaire des termes techniques du spectacle »2003 Philippe Chatton Chargé de mission théâtre Direction départementale des services de l’éducation nationale de l’Aisne 2013 31