Montréal Inc.:Le Windsor

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Montréal Inc.:Le Windsor
fait remarquer que « le seul hôtel qui puisse
rivaliser avec Le Windsor d’antan est sans doute
le Waldorf Astoria de New York ».
Or, l’ampleur des dommages laissés par un autre
incendie tout aussi dévastateur – celui-ci en 1957
– a entraîné la démolition de l’aile sud; seule
l’annexe est demeurée intouchée. Les 200
chambres et les salles de bal dont il était
composé, en faisaient un hôtel d’importance qui,
néanmoins, a été rapidement surpassé par
l’arrivée d’une nouvelle génération d’hôtels.
En 1981, l’hôtel Windsor renonçait à une clientèle
des plus fidèles, et tournait la page d’un
important volet de l’histoire de Montréal. L’hôtel a
été l’hôte du roi George VI et de la reine
Elizabeth, de
sommités politiques telles que Sir John A.
Macdonald, Sir Winston Churchill, Charles de
Gaulle et John F. Kennedy, ainsi que de
personnalités du milieu des arts telles que Sarah
Bernhardt, Mark Twain, Rudyard Kipling et JeanPaul Sartre. C’est aussi dans l’un des restaurants
du Windsor qu’un soir d’automne en 1917, les
propriétaires des Canadiens de Montréal, des
Bulldogs de Québec, des Wanderers de Montréal
et des Sénateurs d’Ottawa, tous réunis, ont fondé
la Ligue nationale de hockey.
Un jalon architectural de
Montréal ouvre ses portes au
secteur de l’immobilier
commercial
par Tod Hoffman
Oct. 2003
_________
Tous les Montréalais connaissent
l’élégante façade victorienne blanche
de l’immeuble Le Windsor de la rue
Peel, face au square Dominion. Ils
sont moins nombreux à savoir,
cependant, que cet édifice historique
est l’un des secrets les mieux gardés
du secteur de l’immobilier commercial
depuis tout près de vingt ans, secret
qui sera dévoilé sous peu.
En effet, Magil Laurentienne a tout
récemment (septembre 2003)
commémoré le 125e anniversaire de
l’existence du Windsor. Pour marquer
avec éclat l’événement, Magil
Laurentienne a confié au Musée
McCord le mandat d’élaborer une
rétrospective photographique du
passé glorieux de l’immeuble. La
communauté immobilière commerciale
a été invitée à visiter l’intérieur de ce
prestigieux joyau architectural... et à y
imaginer les possibilités.
À la fin du 19e siècle, alors que le
cœur financier de Montréal battait au
rythme de la rue Saint-Jacques, l’hôtel
Windsor s’est frayé un chemin vers le
sommet de la côte pour y jeter ses
fondations dans un quartier qui,
depuis, est devenu le centre
névralgique de la ville.
Ce n’est qu’une fois l’hôtel érigé sur
le boulevard René-Lévesque (jadis
Dorchester), entre les rues Peel et
Stanley, que l’édifice de la Sun Life
et la gare Windsor – deux autres
projets immobiliers de grande
envergure de l’époque – ont été
construits. Peu après, les magasins
Morgan’s et Ogilvy’s, ainsi que la
bijouterie Henry Birks, ont élu
domicile dans le quartier, signe que
le visage de Montréal se modifiait.
Inaugurée le 28 janvier 1878, cette
magnifique structure de neuf étages
constituait l’hôtel le plus luxueux de
tout le Dominion. Presque
exactement vingt-huit ans plus tard,
soit le 12 janvier 1906, l’hôtel était
ravagé par les flammes. En 1908,
l’immeuble était restauré, et
l’annexe Nord, qui porte maintenant
le nom Le Windsor, était achevée,
augmentant ainsi la capacité de
l’hôtel. Jetant un regard nostalgique
en direction du gratte-ciel qui
occupe dorénavant le coin de
l’édifice, Gordon Grégoire, le
directeur de la gestion de
l’immeuble,
En 1985, les firmes Coopers Lybrand et McCarthy
Tetrault ont fait l’acquisition de l’édifice dans
l’intention de le transformer en immeuble de
bureaux. Ne possédant pas l’expertise pour
superviser la construction ni gérer elles-mêmes la
propriété, les firmes ont fait appel aux
spécialistes immobiliers du Groupe Laurentienne,
organisme encore distinct de Magil à l’époque.
Une fois les travaux de réfection du Windsor
terminés, Laurentienne et Magil ont conclu une
entente de partenariat, devenant ainsi à la fois
propriétaires et gestionnaires de l’immeuble.
Le Windsor a rouvert ses portes en 1987 et
depuis, il a toujours été occupé par les mêmes
locataires. Cependant, les temps changent,
comme les besoins. Ainsi, des locaux très
intéressants sont sur le point d’être offerts au
marché de la location.
En effet, en 2005–2006 – et pour la première fois
depuis 1985 – au-delà de 200 000 pieds carrés
de cet immeuble de catégorie « A » seront mis
sur le marché de l’immobilier commercial, créant
ainsi une situation unique pour le gestionnaire de
l’édifice, Magil Laurentienne, et pour la
communauté immobilière.
« Compte tenu du fait que Le Windsor n’a jamais
occupé le marché de la location, il n’a jamais
retenu l’attention du monde du courtage
immobilier. Nous voilà donc devant un immeuble
de renom que personne, en réalité, ne
connaît vraiment, raconte Richard
Poirier, le vice-président, location et
marketing de Magil Laurentienne.
« Cette propriété extrêmement
attrayante sera le choix par excellence
d’entreprises à la recherche de bureaux
de grand prestige situés au cœur du
centre-ville ». Il ne faudrait pas
présumer du genre de sociétés que
l’immeuble est susceptible d’attirer.
Toutefois, le locataire idéal devrait
vraisemblablement occuper toute la
superficie de plancher d’un ou de
plusieurs étages (entre 17 000 et 33
000
pieds carrés chacun) de l’édifice qui en
compte neuf. Quoique Le Windsor soit
déjà prêt à accueillir d’autres locataires,
Magil Laurentienne reçoit à l’heure
actuelle des soumissions de plusieurs
firmes d’architectes à qui elle a
demandé d’imaginer un intérieur mieux
adapté à un cadre multilocataires. Or,
comme le souligne Martin Gagnon, le
vice-président, développement d’affaires
et projets spéciaux de Magil
Laurentienne, « afin de conserver le
cachet authentique de l’immeuble, nous
entrevoyons une reconfiguration de
l’édifice plutôt qu’une remise à neuf ».
Les deux somptueuses salles de bal du Windsor – plafonds de vingt pieds tout en
dorure, chandeliers de cristal, splendeur architecturale – accueillent
régulièrement des banquets, des mariages, des conventions, des lancements de
produit, des réunions annuelles d’entreprises et des conférences de presse. Le
Salon Versailles de style Renaissance française et le Salon Windsor d’inspiration
victorienne évoquent avec justesse le riche passé historique de Montréal. Entre
les deux salles, d’une extrémité à l’autre du rez-de-chaussée, s’étend le
légendaire corridor Peacock Alley, avenue qui se prêtent merveilleusement bien,
par exemple, à l’entrée de nouveaux mariés.
Les deux salles ont été témoins de quelques-uns des plus grands moments de la
scène montréalaise, dont le mariage de la fille de l’ancien Premier ministre du
Canada, Brian Mulroney, et du fils de l’homme politique Paul Martin. Elles ont
aussi servi de lieux de tournage aux longs métrages The Sum of All Fears, The
Jackal et P. T. Barnum.
Environ 150 événements par année ont lieu dans les salles de bal, qui s’avèrent
des attraits incomparables pour l’immeuble. La directrice des ventes et du
marketing, Valérie White, en témoigne : « Nos invités restent bouche bée devant
la beauté des lieux; ils sont également ravis d’être associés à l’histoire du
Windsor. »
Le personnel de banquet chevronné du Windsor est en mesure de voir aux
moindres détails de tout événement, qu’il s’agisse de monter une salle en
fonction de besoins spécifiques, ou de répondre à toute autre demande en vue
de créer une impression particulière, et contribuer à créer des souvenirs
impérissables de tout événement.
Occupé par les
mêmes locataires
depuis vingt ans,
l’intérieur de
l’immeuble est resté
sensiblement à l’abri
des regards pendant
tout ce temps. C’est
tout comme si un
nouvel immeuble
s’apprêtait à être
dévoilé, sauf que son
nom est familier de
tous. La communauté
immobilière et de
courtage sera
sûrement très
agréablement
surprise d’apprendre
que le Le Windsor a
dorénavant des
bureaux à louer.
Les seules restrictions qui ont été imposées
aux architectes se rapportent aux éléments
qui font partie intégrante du Windsor :
inclure l’atrium qui s’élève entre le deuxième
et le neuvième étage, et d’où provient la
lumière du jour, et donne l’impression d’une
cour intérieure; conserver les deux salles de
bal qui débouchent sur le Peacock Alley du
rez-de-chaussée, témoin du passé grandiose
de l’immeuble.
« Les installations de l’édifice sont des plus
modernes, atteste M. Poirier. L’immeuble est
doté de fibre optique, d’un système CVC
(chauffage, ventilation et climatisation), d’un
service de sécurité, ainsi que de systèmes
d’alimentation auxiliaire en cas d’urgence.
Les plafonds sont beaucoup plus élevés que
ceux que l’on trouve dans les nouveaux
immeubles. À tous les égards, cette propriété
est absolument magnifique. Quel que soit le
concept architectural qui sera retenu,
l’immeuble conservera son intégrité; nous
veillerons à assurer la meilleure configuration
qui soit, en fonction de la présence de
plusieurs locataires. »
En 1995, BOMA Québec et Canada
(Association des propriétaires et des
administrateurs d’immeubles) décernait au
Windsor le prix « Édifice de l’année » de la
catégorie historique. Ce prix se voulait à la
fois une reconnaissance du passé glorieux de
l’immeuble et une affirmation du présent et
de l’avenir.