De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis

Transcription

De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis :
état des connaissances du système marin
La recherche auprès des acteurs de la mer
28 et 29 octobre 2010
Palais des congrès de Royan
Crédits photos : L. Mignaux / N. Bessoneaud
Mission d’étude du parc naturel marin
sur l’estuaire de la Gironde et les Pertuis charentais
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Jeudi 28 Octobre 2010
8h 30
Accueil des participants
9h
Discours d’accueil
Didier QUENTIN, député maire de Royan
9h20
Introduction
Eric FEUNTEUN, MNHN Dinard
Session 1 : Connaissances et expertises
9h45
10h
10h30
10h45
11h15
11h45
12h
12h15
12h30
14h
14h15
14h30
14h45
Outils de connaissance : modélisation et observation sur l’estuaire de la Gironde
Benoit SAUTOUR, Université de Bordeaux
Les réseaux de surveillance de l’IFREMER
Mireille RYCKAERT, IFREMER
Questions-débats
PAUSE
Rétrospectives sur le système côtier Pertuis-Gironde
Michel BELLOUIS, IFREMER
Évènements climatiques exceptionnels et leurs retentissements sur la biodiversité
stationnelle et régionale
Michel SEGUIGNES, Université de La Rochelle
La fréquentation par les mammifères marins du système Pertuis-Gironde
Laurence GONZALES, Université de La Rochelle
Questions-débats
PAUSE DÉJEUNER
Le partenariat pêcheurs-scientifiques pour le suivi des ressources en coquilles
St Jacques et pétoncles noirs des Pertuis charentais
Gérard BIAIS, IFREMER
Un Parc National pour les Calanques ? Mobilisation et expertise des usagers
Valérie DELDREVE, Cemagref
Avis et expertise en milieu marin
Mireille RYCKAERT, IFREMER
Questions-débats
Fin de la 1ère session
4
5
6
7
8
9
10
11
Session 2 : Pratiques et ressources
15h
15h30
15h45
16h15
16h30
16h45
17h
17h15
17h45
18h
Observer les pratiques littorales et maritimes dans l’archipel des Pertuis charentais :
la contribution de l’Observatoire du Littoral et de l’Environnement
Gabrielle MOSSOT, Université de La Rochelle
Questions-débats
PAUSE
Zones de réserve et préservation des ressources impactées par la pêche à pied
Richard COZ, Université de La Rochelle
Influences écologiques de la pêche à pied récréative sur l’île d’Oléron
Mathieu LE DUIGOU, Université de La Rochelle
La pêche de loisir de poissons sur les Pertuis charentais et l’estuaire de la Gironde
Mathieu VASLET, Université de La Rochelle
Écologie, biologie et exploitation du maigre du golfe de Gascogne
Gérard BIAIS, IFREMER
Relations entre filière ostréicole et écosystèmes
Jean PROU, IFREMER
Questions-débats
Fin de la 2ème session
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 2
12
13
14
15
16
17
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Vendredi 29 Octobre 2010
8h 30
accueil des participants
Session 3 : Terre Mer
8h45
9h
9h15
9h30
9h45
10
10h25
10h45
11h
11h30
11h45
12h
12h15
Pertuis charentais et mer côtière : approche intégrée ressource-environnement
Olivier LE MOINE, IFREMER
Impacts des rejets urbains de la Communauté Urbaine de Bordeaux
Henri ETCHEBER, Université de Bordeaux
Caractérisation de la contamination bactériologique d’origine fécale de l’estuaire
de la Seudre
Jean Côme PIQUET, IFREMER
Contamination organiques et contaminants émergents en milieu estuarien
Nathalie TAPIE, Université de Bordeaux
Questions-débats
Transferts des métaux en zone côtière : aspects écologiques et socio-économiques
du système Pertuis – Gironde
Eric MANEUX, Université de Bordeaux
Suivi de l’élément cadmium dans le continuum estuaire de la Gironde – bassin
de Marennes Oléron – Seudre et Charente
Julien MODERAN, Université de La Rochelle
Questions-débats
PAUSE
Impact des facteurs environnementaux sur la qualité des eaux des marais littoraux
de Charente Maritime
Sébastien TORTAJADA, Université de La Rochelle
Économie et gouvernance des zones humides
Patrick POINT, Université de Bordeaux
Questions-débats
PAUSE DÉJEUNER – fin de la 3ème session
18
19
20
21
22
23
24
25
Session 4 : Préservation et fonctionnalités
13h30
14h
14h15
14h30
14h45
15h
15h30
15h45
16h
16h15
16h30
16h55
17h15
17h30
17h45
Échanges dissous et particulaires dans le système Pertuis-Gironde : état des
connaissances et modélisation ; implications sur les fonctionnalités écologiques
Pierre LE HIR, IFREMER
La Gironde et les Pertuis charentais : formation, évolution et comblement
Eric CHAUMILLON, Université de La Rochelle
Turbidité, envasement, érosion : conséquences sur le milieu, les habitats,
l’économie du système Pertuis Gironde
Aldo SOTTOLICHIO, Université de Bordeaux
Qualité de la matière organique particulaire et fonctionnement
du réseau trophique du système Pertuis- Gironde
Nicolas SAVOYE, Université de Bordeaux
Questions-débats
PAUSE
15h30 Biodiversité faune-flore dans les Pertuis charentais : inventaire et perspectives
Pierre Guy SAURIAU, Université de La Rochelle
30
Diversité, abondance et variabilité des communautés de mollusques et
d’annélides sur les vasières des Pertuis charentais
Pierrick BOCHER, Université de La Rochelle
La fonction nourricerie du secteur Pertuis charentais-embouchure
de la Gironde pour la sole commune
Gérard BIAIS, IFREMER
Importance et rôle des Pertuis charentais dans l’accueil des oiseaux limicoles
Pierrick BOCHER, Université de La Rochelle
Comprendre le fonctionnement des réseaux trophiques dans le système Pertuis-Gironde
Jérémy LOBRY, Cemagref
Biologie de la conservation et changements climatiques
Eric ROCHARD, Cemagref
Questions-débats
CONCLUSION Denis SALLES, Cemagref
FIN
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 3
26
27
28
29
31
32
33
34
35
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Jeudi 9h45 : Outils de connaissance : modélisation et
observation sur l’estuaire de la Gironde
Benoit SAUTOUR
Université de Bordeaux
Dans un contexte avéré d'impact du changement climatique sur le milieu marin, la
question de l’impact du changement climatique sur l’environnement littoral reste en grande
partie posée notamment en référence aux activités humaines locales (global vs local).
Le suivi des paramètres abiotiques (salinité, température, oxygène...) complété par
celui des communautés biologiques, intégratrices de ces modifications, constitue en ce sens
un élément de connaissance important dans la mesure où : i) elles constituent un élément de
réponse de la réactivité de l'écosystème, ii) elles sont indicatrices de modifications de
productivité biologique (de près ou de loin en relation avec la gestion de la ressource.
Les suivis réalisés dans l'estuaire de la Gironde depuis 30 ans, avec des stratégies
d'acquisition complémentaires permettent de mettre clairement en évidence la
complémentarité des suivis mais aussi les réponses apportées pour caractériser les
évolutions récentes.
Les principaux résultats permettent i) de mettre en évidence l’évolution temporelle et
spatiale conjointe des différents paramètres descripteurs environnementaux et ii) de mettre
en relation avec le climat à l’échelle de l’Europe de l’Ouest.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 4
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Jeudi 10h : Les réseaux de surveillance de l’IFREMER
Mireille RYCKAERT
IFREMER
Parmi les réseaux mis en place à l’Ifremer certains concernent le suivi sanitaire des
zones conchylicoles (pour mémoire), d’autres permettent d’acquérir des connaissances sur
la biodiversité et son évolution (phytoplancton dans le REPHY) ou sur les variations de
stocks des mollusques exploités. Un autre réseau (RNO puis ROCCH) permet de suivre la
qualité chimique des eaux depuis 1974. Ce réseau a permis de mettre en évidence les
principales sources de contamination anthropique du milieu littoral, comme le cadmium en
Gironde. REPHY et ROCCH ont été adaptés pour répondre aux exigences de la DCE et des
indicateurs de qualité des masses d’eau ont été mis au point.
Le réseau REMORA, remplacé par l’Observatoire Conchylicole en 2009, acquiert des
données sur les variations de croissance des huîtres dans les différents bassins
conchylicoles dont les pertuis Charentais. Ces variations sont notamment analysées en
fonction des paramètres du milieu. L’équivalent de ce réseau existe pour les moules dans les
pertuis, c’est le REMOULA. Si ces deux derniers réseaux ne concernent que des espèces
exploitées et non un écosystème, leurs résultats peuvent cependant mettre en évidence la
capacité du milieu à favoriser, ou non, une production secondaire dans les différents pertuis.
Au delà de leur vocation initiale, ces réseaux alimentent des bases de données
utilisables dans plusieurs domaines dont celui des avis et expertises. Leurs résultats peuvent
également mettre en évidence des dysfonctionnements du milieu et contribuer ainsi à initier
des études et recherches pour une aide à la connaissance et à la gestion.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 5
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Jeudi 11h15 : Rétrospectives sur le système côtier Pertuis-
Gironde
Michel BELLOUIS* et Steven PIEL**
* IFREMER – Brest
** Agence des aires marines protégées – Brest
Historique
Pendant l’été 2003, lors du déménagement d’une salle d’archive de la bibliothèque du
centre Ifremer de Brest, un lot important de photos verticales anciennes a été redécouvert.
Après un rapide état des lieux, l’intérêt scientifique et patrimonial que ce jeu de photos
représentait, est apparu indéniable.
Intérêts de ces photos
Elles sont particulièrement intéressantes car elles ont été prises à marée basse dans
un but de défense du territoire et surtout pour remettre à jour les cartes marines du SHOM.
L’aspect patrimonial
Les plus anciennes ont été prises à Brest en 1919, soit il y a déjà 91 ans durant
lesquels 2 guerres se sont déroulées avec leurs lots de destructions et de reconstructions
habituelles. Ces photos gardent figées dans la gélatine, l’image d’une époque bien souvent
disparue. Il faut ajouter à ce chapitre Vauban, ce grand bâtisseur qui nous a laissé bon
nombre d’édifice et de défense sur le littoral : Saint Martin en Ré, Fouras, Fort Lupin,
Blaye…
L’aspect scientifique
Ces photos nous montrent un état du littoral d’il y a 60 ou plus et nous permettent
ainsi de le comparer à son état actuel en utilisant des clichés pris à des dates plus récentes.
De même ces photos permettre de mettre en évidence l’évolution du cordon littoral en
plusieurs endroits de la côte, en particulier en Vendée et l’estuaire de la Gironde.
Les traitements
Les objectifs de ces traitements sont de garantir la précision spatiale, de respecter la
radiométrie, d’élaborer de la documentation (méta données) et de leur donner le statut de
Données de référence.
Sur le secteur côtier Pertuis-Gironde, plusieurs mosaïques sont d’ores et déjà
disponibles. D’autres en cours de traitement viendront bientôt compléter l’existant charentais.
Selon la formule consacrée « connaître le passé pour mieux appréhender l’avenir »,
ces photographies anciennes représentent un formidable outil d’analyse et de gestion avec
des applications très diverses : évolution et morphologie du trait de côte, état du patrimoine
culturel maritime, évolution des habitats marins benthiques, utilisation de la bande côtière,
etc.).
Nul doute que ces informations seront exploitées au mieux au regard des orientations
de gestion du milieu marin qui se dessinent pour le futur Parc naturel marin de l’estuaire de
la Gironde et des pertuis charentais.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 6
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Jeudi 11h45 : Évènements climatiques exceptionnels et leurs
retentissements sur la biodiversité stationnelle et régionale
Michel Séguignes MC HC
Fédération de Recherche en Environnement pour le Développement Durable - Système
d’OBservation de la BIOdiversité (SOBIO) - FR 3097 : CNRS-IFREMER-Université de La
Rochelle
L’étude des peuplements faune et flore des estrans rocheux des côtes de CharenteMaritime est le fruit de 15 ans d’observations et porte sur plus de 600 espèces. Outre la
présence des espèces, nous nous sommes aussi intéressés à l’abondance et à la fréquence
d’observation de chacune, ainsi nous avons pu évaluer l’impact des phénomènes
climatiques exceptionnels – tempêtes (1999, 2008, 2010) ; canicule (2003), gels sur des
périodes prolongées. Tous ces phénomènes ont un effet plus ou moins détectable sur
l’évolution spatiale et temporelle de la biodiversité des peuplements.
Les sites qui illustreront les impacts des perturbations observées seront pris dans les
trois localités géographiques : la baie de la Rochelle et son environnement immédiat au sud
et au nord, la pointe nord de l’île d’Oléron et l’île de Ré. Nous étudierons les modifications
immédiates dans les mois qui suivent l’événement et la reconquête de la biodiversité sur
plusieurs années. De ces observations, nous essaierons de dégager les mécanismes qui
participent à la biodiversité des sites et à son évolution et nous suggèrerons d’intégrer ces
informations dans le suivi et la gestion dans la durée de la biodiversité de la zone des
pertuis.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 7
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Jeudi 12h : La fréquentation par les mammifères marins du
système Pertuis-Gironde
L. GONZALEZ, G. DOREMUS
Centre de Recherche sur les Mammifères Marins (CRMM) - Fédération Recherche en
Environnement et Développement Durable (FREDD) - Université de La Rochelle - Pôle
Analytique, 5 allées de l’Océan, 17000 La Rochelle
Un bilan des connaissances sur la fréquentation des mammifères marins dans
l’estuaire de la Gironde et les pertuis charentais peut être établi à partir de différents jeux de
données disponibles. Une représentation des observations a donc été réalisée par différents
moyens : les échouages, les campagnes d’observation scientifique et les observations en
mer opportunistes.
Le suivi des échouages représente la plus longue série de données sur les
mammifères marins en France. Il permet de mener à bien un suivi des populations par le
biais d’indicateurs d’abondance relative, de distribution, de démographie et par la collecte de
prélèvements biologiques. Dans la zone concernée, les échouages représentent en
moyenne 12% des effectifs nationaux (n=1740). Les données d’observation en mer,
collectées de manière standard et selon un protocole d’échantillonnage prédéfini et
systématique, proviennent d’observateurs embarqués sur des campagnes scientifiques
(bateau et avion). Enfin, les observations opportunistes sont réalisées par des plaisanciers et
des professionnels de la mer (pêcheurs, administration, autorités). Une attention particulière
est portée sur l’interprétation de ces données car aucune maîtrise de la pression
d’observation ne peut être assurée, elles permettent néanmoins l’acquisition de données de
distribution côtière.
Sur la zone d’étude, six espèces sont régulièrement observées en échouages :
quatre espèces de delphinidés, le phoque gris et le marsouin commun. Ceci est représentatif
de la composition spécifique de la façade atlantique constatée en échouages et en
observations.
Pour ces dernières, les campagnes scientifiques révèlent des probabilités de
présence élevées pour les dauphins communs au niveau de l’estuaire de la Gironde et des
pertuis charentais. Les grands dauphins présentent une distribution plus localisée au large
sur talus continental. Néanmoins, d’autres observations confirment la présence côtière de
cette espèce.
La présence du globicéphale noir (printemps-été) et du phoque gris (hiver-printemps)
sont mise en évidence par les données issues des observations opportunistes. Quant au
marsouin commun malgré peu d’observations, les données d’échouages indiquent qu’il
serait omniprésent en hiver.
La fréquentation côtière des mammifères marins dans l’estuaire de la Gironde et les
pertuis peut être qualifiée d’occasionnelle. La zone estuarienne jouerait un rôle déterminant
dans la distribution de certaines espèces de cétacés sur le plateau continental du golfe de
Gascogne. A l’échelle nationale, le large du système pertuis-gironde révèle une diversité et
une fréquentation des mammifères marins remarquable.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 8
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Jeudi 14h : Le partenariat pêcheurs-scientifiques pour le
suivi des ressources en coquilles Saint-Jacques (Pecten
maximus) et pétoncles noirs (Chlamys varia) des pertuis
charentais
Gérard BIAIS et Jean-Pierre LEAUTE
Département Halieutique Gascogne Sud, IFREMER - l’Houmeau (17137) - Contacts :
[email protected] et [email protected]
La concertation, et notamment celle entre pêcheurs et scientifiques, est au centre des
préoccupations de la mission d'étude du parc marin Pertuis Charentais-Gironde. Or, on ne
part pas de rien dans ce domaine puisque des suivis de deux ressources majeures de la
flottille de pêche locale, la coquille Saint-Jacques et le pétoncle noir sont réalisés par
l'IFREMER depuis de nombreuses années en partenariat avec les Comités locaux des
pêches de La Rochelle et de Marennes-Oléron, sous l'égide des Affaires maritimes dans le
cadre d'une gestion de l'exploitation de ces stocks largement déléguée aux pêcheurs.
Ces opérations consistent en des journées de pêche sur des navires professionnels
avant l'ouverture de la campagne de pêche pour connaître l'état des stocks de ces
coquillages dans les Pertuis. Leur exploitation est en effet encadrée par des jours et heures
d'ouverture entre octobre et mars et pour des navires des ports riverains des Pertuis et
détenteurs d'une licence les autorisant à la pratique de cette pêche. Les scientifiques de
l'Ifremer apportent leur aide pour l'organisation de ces journées et traitent les résultats pour
présentation en ouverture de la réunion des Comités locaux au cours de laquelle est proposé
l'encadrement annuel de la pêche pour adoption d'abord par le Comité régional des pêches
puis par l'Administration.
En 2008, les protocoles de ces suivis ont été révisés de manière à avoir des indices
d'abondance reposant sur des plans d'échantillonnage standardisés. Pour la coquille SaintJacques, l'objectif était de pouvoir comparer les suivis réalisés en partenariat avec les
pêcheurs et ceux réalisés depuis dix ans avec un navire de l'Ifremer. Ces derniers ont été
mis en place en 2000, alors que le stock de coquille se reconstituait après plus de vingt ans
à un niveau faible. Il paraissait pour cela important d'adopter un suivi de même type que
ceux réalisés pour les gisements importants de coquilles de France (Baies de Saint Brieuc et
de Seine). Pour le pétoncle noir, l'objectif était d'avoir un suivi permettant de mieux tenir
compte de la très forte variabilité spatiale de cette ressource. L'adoption de ces protocoles
permet désormais de véritablement qualifier les suivis réalisés avec les professionnels de
campagnes sentinelles.
Il faut toutefois admettre que les professionnels sont loin de tous percevoir l'intérêt
d'un suivi selon des normes statistiques qui vont à l'encontre de leur pratique quotidienne.
Ce cas relativement simple d'évaluation de l'état d'une ressource (à aire de distribution
limitée et de faible mobilité) dans un contexte favorable d'association forte des pêcheurs aux
décisions de gestion montre ainsi la difficulté d'une coopération qui demande une bonne
volonté mutuelle, une confiance dans la démarche scientifique mais surtout un accord sur
l'objectif.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 9
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Jeudi 14h15 : Un Parc National pour les Calanques ?
Mobilisation et expertise des usagers
Valérie DELDREVE et Ludovic GINELLI
Sociologues - Cemagref de Bordeaux
Parce qu’il sera le premier parc national nouvelle génération de la métropole, situé
aux portes d’une agglomération de plus d’un million d’habitants, le futur parc national des
calanques est porteur d’enjeux tant écologiques que sociaux, politiques et économiques
exacerbés. Ces enjeux sont mis en débat dans le cadre d’un dispositif de concertation mis
en œuvre depuis avril 2009 par le Groupement d’Intérêt Public (GIP) des Calanques, chargé
de la création du parc, autour du projet de charte. Cette concertation prend la forme de
diverses réunions : thématiques, territoriales, publiques ou consacrés à certains usages,
voire bilatérales.
Dans le cadre du projet « Un parc national pour les calanques de Marseille ?
Construction territoriale, formes de concertation et principes de légitimité » (Deldrève,
Deboudt coord., CDE-MEEDDM, 2008-2010), nous proposons une analyse de la genèse,
des modalités, avancées et limites de ce processus, la manière dont il rencontre ou non
d’autres formes de participation citoyennes (associations, collectifs) qui marquent l’histoire
de la protection des Calanques depuis le 19e siècle. Un autre axe du projet est consacré aux
usages controversés du futur parc (telles la chasse terrestre et la chasse sous-marine,
l’escalade sur les façades maritimes).
Au croisement de ces deux axes, la communication interroge plus spécifiquement le
rôle joué par les usagers dans la définition du projet de charte, et plus largement dans la
construction du projet de parc national. Comment se mobilisent-ils au sein ou hors du
processus de concertation organisé par le GIP ? Comment font-ils valoir leurs
connaissances des Calanques ? Sont-elles ou non prises en compte dans les débats et avec
quel effet ? Quelles relations entretiennent-ils avec les techniciens et scientifiques du GIP ?
Pour répondre à ces questions qui posent celle de la reconnaissance d’une expertise des
usagers (fondée sur la connaissance des lieux, les mobilisations antérieures, etc.) dans les
processus de protection du milieu naturel littoral et marin, nous exploiterons un certain
nombre d’observations de réunions et d’entretiens menés auprès d’usagers participants et
de non participants à la concertation. Il s’agira ensuite d’interroger la valeur générique ou
limitée (à ce cas d’étude) des principaux résultats et d’introduire à partir de ceux-ci les
questionnements formulés dans le cadre d’une thèse à venir sur l’appropriation des enjeux
environnementaux par les usagers des estuaires de Gironde et du Saint-Laurent (S-J.
Krieger, Cemagref de Bordeaux, projet ASUR, CCRRDT, Deldrève coord., 2010-2013).
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 10
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Jeudi 14h30 : Avis et expertise en milieu marin
Mireille RYCKAERT, Gérard THOMAS, Olivier LE MOINE,
Jean-Côme PIQUET, Daniel MASSON, Jean-Louis GAIGNON, …
IFREMER
La présentation a pour objectif, après avoir précisé les notions « d’avis » et
« d’expertise », de placer ces missions dans le contexte d’une aide à la gestion des espaces
maritimes. Elle s’appuiera sur les documents décrivant le rôle des organismes scientifiques,
missions d’avis et d’expertises (en particulier à la demande des pouvoirs publics) notamment
à l’Ifremer (Charte, guide, rapport du COMEPRA, missions des laboratoires côtiers,…), ainsi
que sur un certain nombre d’exemples locaux. Ceux-ci illustrent l’importance d’une bonne
compétence des émetteurs d’avis et/ou l’intérêt de disposer d’un réseau d’experts
rapidement mobilisables. Les compétences s’enrichissent, outre des veilles documentaires,
des données acquises dans le cadre des études/recherches locales et des réseaux de
surveillance.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 11
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Jeudi 15h : Observer les pratiques littorales et maritimes
dans l'archipel des Pertuis charentais : la contribution de
l'Observatoire du Littoral et de l'Environnement de
l'Université de la Rochelle
V. DUVAT, L. VACHER, L. MARROU, G. RADENAC, G. MOSSOT et D. VYE
UMR LIENSs Université de la Rochelle-CNRS 6250, Institut du Littoral et de l'Environnement, 2
rue Olympe de Gouges, 17000 La Rochelle
En 2007, l'Observatoire du Littoral et de l'Environnement (OLE) a été créé par
l'Université de la Rochelle pour fédérer les actions d'observation existantes et inscrire de
manière stratégique ce type de démarche dans sa politique scientifique. Dans ce contexte,
géographes et géologues ont créé l'Observatoire des CÔtes et des Pratiques (ECOP) qui
s'attache, d'une part, à suivre l'évolution du trait de côte, et d'autre part, à décrire et analyser
les pratiques de tourisme et de loisir sur les littoraux sableux ainsi que dans l'espace
maritime de l'archipel des Pertuis (îles de Ré, d'Oléron et plages urbaines de la Rochelle).
Ce dispositif s'est récemment enrichi de l'étude des pratiques de pêche à pied sur l'île
d'Oléron, réalisée dans le cadre du programme de recherche transdisciplinaire ANRGIPRÉOL, sur la base d'une forte collaboration entre écologues et géographes qui a permis
d'intégrer les estrans rocheux aux études déjà réalisées. En complément, les écologues ont
également engagé des travaux sur la pêche au bar.
L'observation des pratiques s'appuie sur deux approches complémentaires, une
approche quantitative qui vise à déterminer les pics de fréquentation des plages et à
cartographier les flux alimentés par les ports, et une approche qualitative fournissant des
données sur les profils des usagers (origine, catégorie d'âge, motivations, etc.) et sur leur
perception des espaces de pratique. Les études de fréquentation qui sont réalisées
s'appuient sur des clichés aériens verticaux par ULM et par hélicoptère (deux campagnes
effectuées en 2008 et en 2009 à ce jour), sur la prise de vues par ballon captif (mise en
œuvre en 2010) et sur des comptages au sol (réalisés de manière systématique sur les
plages d'Oléron depuis l'été 2008). L'approche qualitative procède par voie d'enquêtes et
d'entretiens semi directifs. À ce jour, plus de 3 000 enquêtes ont été réalisées auprès des
usagers des plages, des pêcheurs à pied et des plaisanciers.
Les données qui ont été produites permettent de réaliser des analyses sur des
questions stratégiques en termes de gestion, comme celles de la qualité de l'environnement
et des lieux touristiques, du degré et des modalités d'utilisation des équipements, et de la
capacité de charge des sites.
La communication proposée s'emploiera à présenter les types d'observations qui sont
effectués, à exposer les méthodes et à illustrer les résultats obtenus par la présentation de
résultats significatifs.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 12
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Jeudi 16h15 : Zones de réserve et préservation des
ressources impactées par la pêche à pied : intérêt de leurs
prises en compte dans les aires marines protégées
R. COZ et G. RADENAC
UMR LIENSs Université de la Rochelle-CNRS 6250, Institut du Littoral et de l'Environnement, 2
rue Olympe de Gouges, 17000 La Rochelle
Sur l’île d’Oléron, la pêche à pied, activité de subsistance à l’origine est dorénavant
l’un de ses attraits touristiques. Une concession scientifique ou « zone de reconquête » a été
instaurée en Février 2008 sur un estran au Nord-Ouest de l’île d’Oléron au pied du phare de
Chassiron pour une durée de trois ans. Cette zone permet d’estimer l’intérêt d’une mise en
réserve dans la préservation des espèces des estrans rocheux soumises aux impacts de la
pêche à pied. L’étrille, Necora puber, est l’une des espèces les plus convoitées par cette
activité et fait l’objet d’une étude scientifique depuis Janvier 2008. Plus précisément, un suivi
mensuel de la population d’étrilles (abondance et sex-ratio) est réalisé depuis Mai 2009
parallèlement sur « la zone de reconquête » et sur une zone adjacente pêchée (estran des 3
Pierres).
Les premiers résultats indiquent des abondances d’individus matures et une
proportion de femelles bien plus élevées sur la zone protégée. La proportion de femelles
portant des œufs pendant le printemps y est aussi très largement supérieure. En l’absence
de suivi antérieur à la mise en place de la « zone de reconquête », il est difficile de conclure
avec certitude à un effet de réserve. En effet, les variations de conditions environnementales
(même faibles) entre les deux sites peuvent influencer ces observations. Dans tous les cas,
au vu du cycle biologique de l’espèce (les premiers stades de vie larvaire s’effectuent dans
la colonne d’eau) et de la dérive littoral Nord-Sud, cette zone semble être adaptée à la
dispersion des jeunes étrilles vers le Sud et donc à un réensemencement des estrans
exploités de la côte Ouest de l’île d’Oléron.
Dans le cadre des AMP, la mise en réserve de certains sites peut s’avérer intéressant
pour la préservation des ressources biologiques de par leurs impacts positives sur les zones
adjacentes. Cependant l’établissement de telles zones se doit d’être issu de concertation
entre les acteurs et les usagers du territoire et faire l’objet de suivis scientifiques pérennes.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 13
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Jeudi 16h30 : Influences écologiques de la pêche à pied
récréative sur l’île d’Oléron : Impact du retournement des
blocs rocheux intertidaux sur les assemblages benthiques
associés
M. LE DUIGOU et D. FICHET
UMR LIENSs Université de la Rochelle - CNRS 6250, Institut du Littoral et de l'Environnement, 2
rue Olympe de Gouges, 17000 La Rochelle
Les champs de blocs médiolittoraux calcaires de l'île d'Oléron sont régulièrement
déstructurés par la pratique de la pêche à pied récréative, une activité essentiellement
motivée par la récolte d’étrilles, de tourteaux ou d’oursins. La forte diversité spécifique
associée à cet habitat a pu être mise en exergue à l'occasion d'un premier inventaire non
exhaustif, mené au sein d'un champ de blocs de l’étage médiolittoral inférieur, situé à la
pointe nord de l’île. Le suivi de cet agglomérat rocheux de 1.5 ha a conduit au recensement
préliminaire de 307 taxons macrobenthiques (endofaune exclue). Certaines espèces,
sessiles pour la plupart (serpulidés, éponges, ascidies, hydraires et bryozoaires), se
développent exclusivement sur les surfaces rocheuses protégées, à l’abri des blocs, où elles
trouvent des conditions environnementales adaptées (ombre, humidité). D’autres
organismes, plus tolérants à la dessiccation (cirripèdes, gastéropodes), ou photophiles
(algues dressées), se distribuent préférentiellement sur le dessus des roches et sur les
platiers rocheux avoisinants. Les blocs stables se caractérisent ainsi par une organisation
biotique hiérarchique ; une résultante de la combinaison de deux strates spatiales aux
conditions environnementales contrastées. Afin d’étudier les effets potentiels du
retournement répété des blocs sur ce schéma organisationnel, une approche expérimentale
in situ a été utilisée, consistant à exposer des blocs artificiels calibrés à un gradient de
perturbation (retournement). Cette expérience a démontré, sur la base d’analyses
multivariées, la transition de deux assemblages spécialisés (situation stable) à un
assemblage commun altéré (blocs instables), composé d’un sous-ensemble espèces
capables de subsister sous des conditions fluctuantes, ou présentant de fortes capacités de
recolonisation. Cette ‘standardisation’ progressive des assemblages, le long du gradient
croissant de perturbation, se traduit par une diminution linéaire des richesses spécifiques à
l’échelle des blocs. Les effets les plus marqués sont observés pour les taxons sessiles
spécialistes des dessous de roches, et leurs espèces associées (nudibranches, fissurelles,
astérides). Les résultats de cette expérimentation ont par ailleurs permis d’établir une liste de
taxons référents, présentant une réponse temporelle constante face à la perturbation
considérée. La pertinence de ces taxons dans le cadre du développement d’un indice
biotique, à validité locale, reste cependant à préciser par des études complémentaires,
notamment en termes de stabilité spatiale et de coûts d’acquisition.
Mots clés : pratiques récréatives, perturbation, blocs médiolittoraux, biodiversité
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 14
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Jeudi 16h45 : La pêche de loisir de poissons sur les Pertuis
charentais et l’estuaire de La Gironde
M. VASLET et G. RADENAC
UMR LIENSs Université de la Rochelle - CNRS 6250, Institut du Littoral et de l'Environnement, 2
rue Olympe de Gouges, 17000 La Rochelle
La pêche de loisirs est l’une des activités les plus pratiquées sur le littoral français
(par environ 2,5 millions de personnes selon l’étude de l’Ifremer et de l’Institut BVA en 2008).
En quelques décennies, avec l’essor du tourisme et l’attractivité des littoraux, elle s’est
développée fortement en quantité. D’une pêche de subsistance pratiquée par les résidents,
elle a aussi évolué qualitativement pour aller vers une pratique purement récréative, ouverte
à tous sur un domaine public maritime réputé « libre ». Eu égard à cet essor, différentes
prises de position émanant de l’Europe et d’une volonté nationale au travers du Grenelle de
la mer ont mené à la nécessité de développer les connaissances sur ce domaine.
Au niveau des Pertuis charentais, une première étude menée sur l’Île d’Oléron
(Vaslet, 2009) permet d’apporter des premiers éléments de réflexion concernant la pêche
récréative de poissons et notamment sur celle du Bar commun (Dicentrarchus labrax).
Pratiquée par des populations diverses (touristes, résidents secondaires et annuels), cette
activité présente un panel de pratiques, de pratiquants et par conséquent de prélèvements
relativement variables. Allant d’une sortie à plusieurs dizaines dans l’année, d’une absence
de prise à plusieurs dizaines de kilogrammes prélevés, cette pratique revêt donc un
caractère complexe. En Outre, cette complexité se retrouve aussi dans le temps et l’espace
puisque les techniques utilisées ou d’autres facteurs tels que la météo ou le coefficient de
marée peuvent avoir une importance cruciale dans le choix du moment et du lieu de pêche.
Dans le cadre de la mise en place du Parc Naturel Marin des Pertuis charentais et de
l’estuaire de la Gironde une seconde étude sur la pêche récréative de poissons est menée
afin d’obtenir les éléments de réflexion nécessaires à une gestion concertée. Cette nouvelle
étude, allant des Sables d’Olonne au Verdon-sur-Mer, couvre cette fois-ci différentes
espèces de poissons. A travers la méthode du questionnaire sont plus particulièrement
ciblés le bar commun, le maigre, la dorade grise et la sole. En complément un carnet de suivi
de captures permet de recenser l’ensemble des prises de poissons effectuées par les
volontaires. D’un point de vue plus global, cette étude doit dans un premier temps permettre
de qualifier les pratiques et les pratiquants, les prélèvements mais aussi localiser
géographiquement cette activité sur la totalité du périmètre du parc. C’est aussi l’occasion de
faire un bilan de l’ensemble des principaux acteurs de l’activité mais aussi de synthétiser les
différents dialogues menés avec les pêcheurs.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 15
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Jeudi 17h : Écologie, biologie et exploitation du maigre du
golfe de Gascogne : vers une approche écosystémique
centrée sur les individus par marquages, études des
contenus stomacaux et de traceurs multi-échelles
G. BIAIS*, Q. SOURGET*, Ph. BOET**, P. HAFFRAY***, J. LOBRY**,
S. PASQUAUD**, M.-L. BEGOUT*
* Ifremer, Laboratoire Ressources Halieutiques de La Rochelle, Place Gaby Coll, B.P. 7, 17137
L’Houmeau
** Cemagref, Unité Écosystèmes estuariens et poissons migrateurs amphihalins, 50 avenue de
Verdun 33612 Cestas Cedex
*** SYSAAF, Station SCRIBE/INRA, Bat. 16 A, Campus de Beaulieu, 35042 Rennes
Ressource emblématique de l’estuaire de Gironde en raison de sa longévité et de sa
taille, le maigre peut prendre rang dans les espèces dont le caractère symbolique pourra
servir le projet de PNM Gironde-Pertuis Charentais. En effet, les captures de maigre ont
récemment explosé dans le sud du Golfe de Gascogne. Celles-ci ont en effet été multipliées
par dix depuis le début des années 2000. Cet accroissement, ainsi que les débats organisés
dans le cadre du SAGE de l'estuaire de la Gironde, ont conduit le SMIDDEST à demander
une première étude à l'Ifremer (2008-2009). Celle-ci a mis en évidence la très faible
proportion des géniteurs dans la population exploitée et la possibilité que cette faiblesse de
la fraction adulte du stock soit à l'origine des fortes fluctuations des débarquements. Ceux-ci
sont en effet très largement composés de juvéniles (environ 90%) et un faisceau
d'observations semblent indiquer que leurs effectifs annuels varient en fonction de
l'abondance des géniteurs (maturité atteinte > 6 ans). Ce premier bilan a mis en évidence
deux axes pour les futurs travaux de recherche afin de tirer au mieux profit du potentiel que
constitue le stock de maigre : d'une part, mieux connaître la phase de reproduction en
estuaire et les répartitions spatio-temporelles selon l’âge et, d'autre part, développer des
travaux pour aider à l'adoption d'une pêche plus sélective. Par ailleurs, le Cemagref de
Bordeaux a étudié les relations alimentaires entre les espèces de poissons de l’estuaire de
la Gironde dont le maigre et le projet ARGYROSAT du SYSAAF réalise la caractérisation de
la structure génétique des populations.
Les connaissances actuelles sur l’écologie et la biologie de l’espèce restent malgré
tout fragmentaires et l’’étape suivante qu’il convient de mettre en œuvre est la réalisation
d’études intégrant les interactions au sein de l’écosystème, les comportements individuels
des maigres et l'impact de la pêche. Dans le contexte plus général du fonctionnement des
écosystèmes estuariens, se pose en effet la question de la dépendance du maigre aux
zones estuariennes et en particulier en Gironde en périodes printanière et estivale
(reproduction et croissance des juvéniles). Afin d'y répondre, un projet de recherche a été
proposé aux Régions Poitou-Charentes et Aquitaine sur l'étude des interactions
environnement-géniteurs-renouvellement du stock en estuaire de la Gironde et dans les
zones maritimes adjacentes. Les objectifs sont de mettre en œuvre différentes
méthodologies pour connaître les déplacements, l’écologie alimentaire et les caractéristiques
génétiques du maigre et modéliser les interactions entre espèces.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 16
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Jeudi 17h15 : Relations entre filière ostréicole et
écosystèmes
Jean PROU
IFREMER
La conchyliculture charentaise est une filière enracinée dans les écosystèmes de la
Gironde et des Pertuis Charentais. Les interdépendances de la conchyliculture avec les
autres usages présents sur ces territoires sont connues anciennes et doivent être vues dans
une perspective historique. Les concepts de biodiversité développés entre autres dans le
Millenium Ecosystem Assessment permettent une lecture nouvelle de la place de la
conchyliculture dans son environnement. Les différentes composantes de la biodiversité
offrent des services écosystémiques qui permettent à l’homme de profiter de la
consommation de coquillages. De la pêche pour sa subsistance à la conchyliculture, la
consommation de coquillage oblige à une intervention dans les écosystèmes. Dans cette
présentation, les services rendus par les écosystèmes et la conchyliculture et les facteurs de
changement opérés par la conchyliculture sur les écosystèmes sont décrits et discutés.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 17
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Vendredi 8h45 : Pertuis charentais et mer côtière : approche
intégrée ressource-environnement
Olivier LE MOINE
IFREMER
La pérennité des filières socio-économiques côtières nécessite la compréhension des
grands processus et flux régissant ces écosystèmes particuliers. Ceci passe par la
caractérisation des fluctuations environnementales, et la capacité du système à soutenir les
diverses activités, dont la conchyliculture. Cette dernière dépend directement en effet du
« bon état » de l’environnement ; à ce titre, elle est un élément clé de la surveillance et de la
connaissance de l’environnement.
Le principal processus à intégrer est celui du mélange des eaux terrigènes et
marines, et sa variabilité saisonnière. L’écosystème Pertuis fonctionne en effet comme un
réacteur biologique, alimenté par des sources terrigènes (fleuves côtiers régionaux) et
marines, sous influence des grands fleuves (Gironde et Loire en ce qui nous concerne).
L’élaboration d’outils d’aide à la bonne gestion de l’environnement littoral et des
métiers associés passe par :
La connaissance des flux des apports terrigènes, et la dynamique de leur mélange
avec les sources marines
La compréhension du fonctionnement du « réacteur Pertuis» , avec identification des
sources et productions (y compris secondaires) en fonction des saisons.
La traduction de cette connaissance en outils de gestion par l’élaboration
d’indicateurs de suivi permettant son intégration par les gestionnaires, en particulier ceux
impliqués dans la gestion des apports d’eau douce, en qualité et quantité.
Les bases de connaissance sur les pertuis sont nombreuses : qualité des eaux (30
ans de mesures manuelles, 10 ans de haute fréquence), données spatialisées (usages,
stocks conchylicoles en élevage ou sauvages etc.). Elles doivent permettre de valider les
estimations des apports fluviaux par la modélisation (en cours), et l’évaluation spatiale de
l’impact régional des fleuves côtiers, première étape de l’élaboration des outils indicateurs.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 18
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Vendredi 9h : Impacts des rejets urbains de la Communauté
Urbaine de Bordeaux
Henri ETCHEBER
Université de Bordeaux - ETIAGE : ETude Intégrée de l’effet des Apports d’amont et locaux sur le
fonctionnement de la Garonne Estuarienne. Ensemble de chercheurs bordelais de l’Université
Bordeaux 1 et du CEMAGREF de Bordeaux. Responsables du programme : P. Gonthier et H.
Etcheber.
Les divers réseaux d’observation de la qualité des eaux mis en place dans l’estuaire
de la Gironde (réseaux SOMLIT et MAGEST) mettent en évidence les problèmes actuels
rencontrés par l’estuaire.
Les effets conjugués du changement climatique et de la pression anthropique ont des
incidences conséquentes sur la qualité physico-chimique des eaux : élévation de la
température, « marinisation » et donc salinité croissantes, remontée du bouchon vaseux de
plus en plus accentuée, désoxygénation des eaux marquée dans la section estuarienne
garonnaise.
Aussi a été lancée cette étude de l’effet des apports d’amont et locaux sur le
fonctionnement de cette zone estuarienne, agencée selon 5 axes :
1) Caractérisation et rôle respectif des apports organiques amont et locaux sur l’oxygénation des
eaux de la Garonne estuarienne ;
2) Caractérisation et flux des contaminants organiques (classiques et émergents) dans les eaux
de la Garonne estuarienne ;
3) Etude des apports métalliques dans les eaux de la section garonnaise de l’estuaire de la
Gironde ;
4) Approche de l’impact des conditions physico-chimiques affectant la masse d’eau estuarienne
garonnaise sur les cortèges biologiques ;
5) Synthèses des pressions et des impacts caractérisant les eaux de la Garonne estuarienne.
Recommandations de gestion.
Le but est de répondre aux questions suivantes :
1
Que représentent les apports des effluents de la Communauté Urbaine de Bordeaux par
rapport à ceux venant de l’amont en termes de charge organique et de micropolluants ?
2
Quels rôles sur le devenir des effluents jouent la présence du bouchon vaseux et la
stagnation résiduelle des eaux en cette zone en période d’étiage estival ?
3
Réciproquement, à quels moments et jusqu’où s’étend l’impact de ces effluents sur la qualité
des eaux de la Garonne estuarienne ?
4
Quelles incidences des effluents sur le comportement des populations biologiques en place
ou migratoires dans la Garonne estuarienne ?
5
Quelle tendance évolutive va connaître l’oxygénation des eaux ? Quel sera l’impact sur le
comportement des micropolluants et des populations biologiques ?
6
Quelles recommandations de gestion pourraient être préconisées à partir de la synthèse des
pressions exercées sur les eaux de la Garonne estuarienne ?
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 19
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Vendredi 9h15 : Caractérisation de la contamination
bactériologique d’origine fécale de l’estuaire de la Seudre
en période sèche
Jean-Côme PIQUET
Ifremer/LER/PC
Les contaminations bactériologiques d’origine fécale sont principalement liées aux
activités anthropiques : assainissement, activités agricoles, rejets d’eaux pluviales… Ces
contaminations entraînent des risques sanitaires pour les activités littorales comme la
conchyliculture ou la baignade. Les enjeux associés sont donc à la fois sanitaires et
environnementaux.
Avec 50% de la commercialisation nationale, le Poitou-Charentes est la première
région conchylicole française et est plus particulièrement spécialisé dans l’affinage
ostréicole. La région accueille 31% des entreprises et 38 % des emplois nationaux de la
filière y sont localisés (données 2006).
L’estuaire de la Seudre est situé dans le bassin de Marennes-Oléron, au cœur de
l’écosystème des Pertuis Charentais. L’estuaire alimente la majorité des surfaces de claire
de la région, et constitue donc le principal secteur pour la pratique de l’affinage à l’échelle
régionale mais également nationale. De plus, 70% des établissements ostréicoles de
Charente-Maritime y sont localisés. La contamination bactériologique de l’estuaire de la
Seudre est donc un enjeu majeur pour l’ostréiculture.
La qualité bactériologique de l’amont de l’estuaire se dégrade ces dernières années.
Les résultats du réseau de surveillance REMI montrent une tendance significative à la
dégradation, d’importants épisodes de contamination ont donné lieu à deux interdictions
temporaires de commercialisation des coquillages. Cette dégradation a aboutit en 2010 au
déclassement administratif en B de la partie amont de l’estuaire.
L’étude présentée vise à caractériser la contamination bactériologique de l’estuaire.
Pour cela, une typologie des différents bassins versants de l’estuaire est établie en fonction
des informations recueillies sur les sources de pollution potentielle. En fonction des données
recueillies, deux secteurs de l’estuaire jugés plus critiques, font l’objet d’une campagne
d’échantillonnage spécifique. Sur ces secteurs, les corrélations entre les flux de
contamination bactérienne issus des tributaires et la contamination de l’estuaire sont
analysées. Par ailleurs, les relations entre données hydrologiques, environnementales
(pluviométrie) et contamination bactériologiques sont étudiées.
Ces résultats, obtenus entre mai et août 2010, sont spécifiques d’une période dite
« sèche » caractérisée par des apports d’eau douce quantitativement faibles. Ces résultats
nécessitent donc une démarche complémentaire pour les périodes où les apports d’eau
douce sont plus importants.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 20
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Vendredi 9h30 : Contamination organiques et contaminants
émergents en milieu estuarien :
application à l’estuaire de la Gironde
TAPIE N., BUDZINSKI H
EPOC-LPTC, Université Bordeaux 1
Les milieux de transition comme les estuaires et les baies subissent une forte
pression anthropique. Ces zones écologiquement importantes et par définition fragiles sont
soumises à des pollutions d’origines diverses (agricoles, industrielles, urbaines) qui amènent
leurs cortèges de contaminants associés. L’estuaire de la Gironde qui est l’un des plus
grands estuaires d’Europe, est généralement considéré comme un estuaire macrotidal
faiblement contaminé. Il accueille un grand assemblage de poissons amphihalins migrateurs
comme l'anguille européenne, le flet, le mulet, la lamproie marine, la lamproie de rivière ainsi
que de nombreuses espèces d’oiseaux migrateurs.
Malgré cette diversité biologique importante, l’estuaire de la Gironde est marqué par
des niveaux de contamination métallique et organique non négligeables. La contamination
historique par le cadmium a entrainé de nombreuses études sur les métaux lourds ; par
conséquent le devenir des métaux dans le système estuarien girondin commence à être bien
caractérisé. A contrario l’étude de la contamination par les contaminants organiques est plus
récente. Il a fallu attendre le développement de techniques d’extraction et d’analyses
performantes qui ont permis d’atteindre les niveaux de sensibilité nécessaire pour quantifier
les contaminants organiques qui sont présents le plus souvent à l’état de traces (ng.L-1,
ng.g-1). Les polluants organiques dits « classiques » comme les Hydrocarbures Aromatiques
Polycycliques (HAP) et les PolyChloroByphényles (PCB) sont suivis maintenant depuis une
dizaine d’année, ce qui permet de commencer à appréhender leur niveau de concentration
et leur devenir dans les différents compartiments du système, mais à coté de ces
contaminants « classiques », on voit apparaitre des composés dits « émergeants » comme
les substances pharmaceutiques, les hormones, les produits de soins corporels…
Cette présentation illustre l’état de la connaissance de la contamination organique de
l’estuaire de la Gironde à travers quelques exemples choisis comme le transfert des PCB
dans la chaine trophique de l’anguille, le screening des pesticides grâce à des techniques
d’échantillonnage passifs intégratifs et les premiers coups de sonde sur les niveaux de
composés pharmaceutiques dans l’estuaire.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 21
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Vendredi 10h : Transferts géochimiques des métaux en zone
côtière : cas des estuaires de la Charente, de la Seudre, de
la Gironde et de la Baie de Marennes Oléron
Gérard BLANC, Jörg SCHÄFER, Alexandra COYNEL, Aymeric DABRIN,
Eric MANEUX, Virginie LAFON, Cécile BOSSY, Jean Pierre LISSALDE,
Gilbert LAVAUX, Lionel DUTRUCH
Dans le cadre du contrat "Défi Cadmium" supporté par l'AEAG, les CG17 et 33, et
l'entente Lot et le programme INSU "VOTR'TRAM" des résultats nouveaux ont été obtenus
sur les transferts hydrogéochimiques du cadmium (métal toxique impactant le parc ostréicole
oléronais) de la Gironde, de la Charente, et de la Seudre vers la baie de Marennes-Oléron.
Les données obtenues sur plus de trois ans d'observations géochimiques de terrain ont
permis de quantifier les flux métalliques sous formes dissoutes et particulaires à l'exutoire
des bassins versants de la Charente et de la Seudre. Ces données montrent que les
concentrations et les flux spécifiques par unité de temps et de surface sont pour la Charente
légèrement supérieurs à ceux de la Garonne. Ce résultat surprenant indique qu'une
recherche de sources métalliques dans le bassin de la Charente devra être entreprise dans
le but d'en limiter les apports futurs vers l'aval.
Les approches technologiques mises en œuvre pour l'étude des zones côtières sont
pluridisciplinaires, incluant des méthodes d'observation géochimiques, géophysiques
et satellitaires permettant de proposer des estimations quantifiées sur les distributions
spatiales et temporelles du cadmium apporté à la Baie de Marennes-Oléron. Les
nombreuses données acquises montrent que la contamination par le cadmium de la Baie de
Marennes-Oléron provient majoritairement de la Gironde et que le transfert du cadmium
dissous et particulaire de la Gironde vers la Baie est possible en moyenne une centaine de
jours par an par le pertuis de Maumusson. La contamination en cadmium de la Baie par le
pertuis d'Antioche est négligeable. Ces résultats nouveaux montrent que pour mieux gérer,
voire réguler dans le temps ces apports en cadmium vers la Baie, un réseau d’observation
hydro sédimentaire et hydrogéochimique spécifique devra être entrepris au niveau du Pertuis
de Maumusson.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 22
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Vendredi 10h25 : Suivi de l’élément cadmium dans le
continuum Estuaire Gironde/Bassin de MarennesOléron/Seudre et Charente 2005-2008
(Programme DEFI Cd)
J. MODERAN et D. FICHET
UMR LIENSs Université de la Rochelle - CNRS 6250, Institut du Littoral et de l'Environnement, 2
rue Olympe de Gouges, 17000 La Rochelle
La mise en évidence d’importantes concentrations de cadmium (Cd) dans les moules
et huîtres sauvages de l’estuaire de la Gironde à la fin des années 70 a conduit par arrêté
préfectoral du 21/07/1995 au classement des eaux de l’estuaire en zone D, interdisant toute
production ou ramassage de coquillages pour cause de dépassement de la norme de
consommation fixée par l’Organisation Mondiale de la Santé. Cette norme relative au
classement de salubrité des zones de production des coquillages, était égale à 2 mg Cd/kg
de poids frais (corps mou). Bien que cette pollution originaire de la région de Decazeville
(site industriel de traitement de minerai de zinc de Vieille Montagne - Aveyron) soit en nette
diminution depuis plus de 20 ans, l’abaissement récent de la norme européenne de
consommation des bivalves à 1 mg Cd/kg pF pose le problème du devenir de cet élément
dans les organismes vivants consommables de l’estuaire de la Gironde et du Bassin de
Marennes-Oléron. Cette zone à forte production conchylicole et d’intérêt économique majeur
subit ainsi la pollution polymétallique originaire du bassin-versant de la Garonne, concernant
non seulement l’élément Cd, mais également le zinc (Zn), le cuivre (Cu) ou le mercure (Hg).
En effet, par la présence de Cd en forte proportion dans les minerais de Zn extractibles, ces
deux éléments sont souvent associés en milieu naturel, avec des proportions de Zn environ
30 fois supérieures à celles du Cd. Le cuivre, largement utilisé par les activités viticoles
développées autour de la région bordelaise, est fréquemment lessivé vers l’estuaire. Les
analyses récentes effectuées sur les poissons de l’estuaire mettent en évidence de fortes
concentrations dans les viscères de plusieurs espèces.
Le réseau de surveillance à moyen terme (période de 3 ans) de la contamination
polymétallique, principalement axé sur le cadmium, mais prenant en compte parallèlement
d’autres éléments (Cu, Zn, Hg…), le long du continuum fluvio-estuarien
« Lot/Garonne/Estuaire de la Gironde », et dans le Bassin de Marennes-Oléron consiste
pour la partie biologique à transplanter des bivalves filtreurs d’eau douce (Corbicula
fluminea) et d’eau saumâtre ou salée (Crassostrea gigas) en cages ou poches, provenant de
sites non contaminés et renouvelés sur le terrain à une fréquence trimestrielle. Ces
organismes témoignent de la biodisponibilité des métaux transportés et/ou stockés, en
utilisant les bivalves filtreurs en tant que bio indicateurs des fractions métalliques présentes
au sein de la colonne d’eau, via la quantification de leur bioaccumulation à l’échelle du corps
mou. Les bivalves se comportent en effet comme de véritables "intégrateurs" à moyen/long
terme des conditions d’exposition rencontrées pendant les phases de transplantation et des
risques de transfert de ces éléments vers la composante biologique dans son ensemble. En
outre, le prélèvement des bivalves à fréquence trimestrielle permet de caractériser les
variations saisonnières de la bioaccumulation métallique et d’identifier les périodes de risque
en termes d’exposition pour la composante biologique aquatique.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 23
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Vendredi 11h30 : Impact des facteurs environnementaux sur
la qualité des eaux des marais littoraux de CharenteMaritime
S. TORTAJADA, V. DAVID, A. BRAHMIA, F. ROUSSEAUX, F. POUGET,
B. PARINET, B. SIMON-BOUHET, C. DUPUY et F.X. ROBIN
UMR LIENSs Université de la Rochelle-CNRS 6250, Institut du Littoral et de l'Environnement, 2
rue Olympe de Gouges, 17000 La Rochelle
Les marais littoraux représentent un patrimoine écologique majeur en termes de
biodiversité et rendent de nombreux biens et services à l’Homme en tant que zone humides
(disponibilité en eau, effet tampon pour les pollutions). Ceux sont des écosystèmes contrôlés
par l’Homme pour leurs usages et se retrouvent au centre de conflits d’intérêt pour ses
différents acteurs agissant sur le bassin versant, les marais ou en aval des portes à la mer
(bassin de Marennes Oléron). Malgré l’importance de ces systèmes en termes de qualité des
eaux, peu de travaux ont été entrepris pour comprendre les facteurs agissant sur ces
systèmes.
Un suivi patrimonial de qualité des eaux a été mis en place en 2003 par l’Union des
Marais de Charente Maritime à raison de 6 prélèvements par an et en 57 stations situés sur
les Marais doux du Nord Aunis, Nord et Sud Rochefort et Nord Gironde et les marais salés
de la Seudre, des Iles de Ré et d’Oléron. Les paramètres échantillonnés sont classiques du
suivi « qualité des eaux » proposés par la Directive Cadre sur l’eau en rivière. L’utilisation de
ce suivi a permis de réaliser une typologie de nature d’eaux dans les marais, identifiant 7
classes en eau douce et 5 classes en eau salée. Ces natures d’eaux sont bien discriminées
par les facteurs environnementaux : facteurs liés à la structure des marais (Surface du
marais par rapport au bassin versant), à la structure du réseau hydrographique (maillage des
canaux), au renouvellement de la masse d’eau (réalimentation par la Charente et les nappes
phréatiques), l’occupation du sol (% culture sur le marais) et la pédologie (% argile).
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 24
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Vendredi 11h45 : Maintenance des zones humides
estuariennes.
Une lecture économique du rôle des associations
syndicales de propriétaires.
Patrick POINT
Directeur de recherche au CNRS - GREThA UMR 5113 - Université Bordeaux IV
L’estuaire de la Gironde, avec la délimitation d’une surface d’écosystèmes
aquatiques et zones humides remarquables (zone verte du Schéma Directeur
d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE)) de plus de 50 000ha, mobilise un
potentiel de premier ordre. Ce sont des systèmes construits, gagnés sur l’estuaire grâce à
des aménagements divers : digues, portes à flot, canaux et ouvrages hydrauliques,
permettant la gestion des niveaux d’eau.
Ces zones humides estuariennes génèrent une production marchande et de multiples
services écosystémiques. Elles sont par construction en équilibre précaire et très sensibles
aux modes de gestions pratiqués sur ces milieux. Cela suppose un entretien permanent des
aménagements et une gestion suivie des ouvrages en relation les évènements hydrauliques
intervenant aussi bien dans l’estuaire que les bassins-versants affluents.
Les marais sont donc des espaces majoritairement privés qui rendent des services à
la collectivité qui investit en retour au coté des propriétaires fonciers pour financer une partie
des coûts d’entretien et de gestion.
Nous examinons les conditions de la production et les gains en bien-être associés à
la prise en compte de la valeur de ces services d’origine écosystémique. On montre
notamment que cette prise en considération conduit à des situations qui permettent de
compenser les perdants et d’assurer un gain net. Nous nous attachons ensuite à l’étude des
unités de production de ces services que sont les associations syndicales de propriétaires
(ASP). Nous rendons compte de l’émergence de cette forme d’organisation et analysons à
partir d’un échantillon de 20 ASP sur les 53 recensées dans la zone d’étude les coûts de
maintenance et d’investissement. Nous montrons la probable présence d’économies
d’échelle et les intéressantes performances en termes de coût des ASP.
Les faibles coûts de maintenance qu’assurent ces associations syndicales en font un
acteur remarquable. Mais, le fonctionnement des ASP qui n’a que peu évolué depuis
l’origine pose problème pour assurer la plénitude de leurs fonctions. Faute de moyens
financiers et de compétences techniques, elles ont du mal à rénover les ouvrages et ces
difficultés sont bien sûr amplifiées lors de la survenance d’évènements extrêmes tels que la
tempête de 1999. Par ailleurs, les nouvelles exigences de protection de l’environnement
pour des milieux rares et sensibles imposent des mutations. La refonte du statut juridique
des associations syndicales avec l’ordonnance de 2004 clarifie certains aspects de
fonctionnement, mais ne règle pas les modalités de coopération avec les institutions d’un
niveau hiérarchique supérieur (communes, SIBV, conseil général…). Les ASP demeurent
très fragiles et leur éventuelle disparition, pourrait se traduire par une hausse significative
des coûts de maintenances des marais estuariens.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 25
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Vendredi 13h30 : Échanges dissous et particulaires dans le
système Pertuis-Gironde : état des connaissances et
modélisation ; implications sur les fonctionnalités
écologiques
Pierre LE HIR*, Stéphane KERVELLA**, Isabelle BRENON***
* Ifremer, dépt. Dyneco, centre Ifremer de Brest, B.P. 70, 29280 Plouzané, France,
[email protected]
** Ifremer LERPC, Place Gaby Coll, B.P. 5, 17137 L'Houmeau, France, Adresse actuelle : G.E.O.
Transfert , avenue des Facultés, 33405 Talence cedex
*** Université de La Rochelle, UMR LIENSS, 2 rue Olympe De Gouges, 17000 La Rochelle,
France
La gestion des sédiments dans le bassin de Marennes-Oléron nécessite une
connaissance des flux particulaires et des bilans sédimentaires à l’échelle du bassin, et une
description des conditions dominantes dans lesquelles les transits se produisent. Un modèle
de dynamique sédimentaire prenant en compte le transport simultané des sables et des
vases sous l’effet des vagues et des courants a été appliqué au secteur côtier des Pertuis
Charentais. La consolidation des vases et des mélanges de sable et de vase est simulée. La
validation est réalisée à l’aide de mesures de courant, de suivis altimétriques en 8 points
pendant un an, d’enregistrements de pression pour les vagues sur estran et de mesures de
turbidité
Une dissymétrie entre l’est et l’ouest du bassin pour la turbidité est constatée, en
accord avec une circulation résiduelle nord/sud. Cette circulation moyenne générée par la
marée entraîne un transit résiduel de matériel fin vers le sud, qui est partiellement piégé
dans le bassin. Le modèle identifie la zone à l’est du pertuis d’Antioche comme principale
source de cette dérive, ce qui reste à valider. Les tempêtes sont susceptibles d’inverser ces
flux, mais sur des périodes courtes. Pourtant, ce sont elles et les agitations locales qui
génèrent les fortes turbidités. Le modèle met en évidence la variabilité de la nature du
sédiment superficiel, à l’échelle de la marée ou à la suite de tempêtes.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 26
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Vendredi 14h : La Gironde et les Pertuis charentais :
formation, évolution et comblement
E. CHAUMILLON
UMR LIENSs Université de la Rochelle-CNRS 6250, Institut du Littoral et de l'Environnement, 2
rue Olympe de Gouges, 17000 La Rochelle
Cette présentation a pour objectif de faire une synthèse des connaissances
stratigraphiques et géomorphologiques depuis l'estuaire de la Gironde jusqu’à la Vendée afin
d'apporter des éclairages sur leur fonctionnement sédimentaire actuel et sur leurs évolutions
morphologiques extrêmement rapides.
L’estuaire de la Gironde, le pertuis de Maumusson, le pertuis d’Antioche et la Baie de
Marennes-Oléron, le pertuis Breton et la Baie de l’Aiguillon sont mis en place sur quatre
grandes vallées incisées inondées par l’océan puis partiellement comblées par des
sédiments. Leurs similitudes et leurs différences en font des objets d’études très pertinents
pour améliorer la connaissance du fonctionnement et des évolutions des systèmes
estuariens. L’étude de leur comblement sédimentaire met en évidence le rôle crucial des
variations du niveau de la mer, des changements climatiques et de l’homme sur des échelles
de temps millénaires à séculaires. Ces évolutions à long-terme fixent le cadre dans lequel
les processus hydro sédimentaires et climatiques ainsi que les actions anthropiques
conduisent aux évolutions à plus court terme et au fonctionnement actuel. Dans le cadre du
changement climatique, des prospectives sur les évolutions de ces systèmes estuariens
doivent être envisagés à la lumière de ces évolutions passées et actuelles.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 27
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Vendredi 14h15 : Turbidité, envasement, érosion :
conséquences sur le milieu, les habitats, l’économie du
système Pertuis Gironde
Aldo SOTTOLICHIO*, Isabelle BRENON** et Pierre LE HIR***
* Univ. Bordeaux 1, Laboratoire EPOC, 33405 Talence
** Univ. de la Rochelle, Laboratoire LIENSs, 17000 La Rochelle
*** IFREMER Centre de Brest, 29280 Plouzané
En zone littorale, la turbidité traduit la présence de matières en suspension (MES),
d’origine minérale pour la plupart. Dans l’estuaire de la Gironde, les MES s’accumulent en un
« bouchon vaseux » sous l’effet de la déformation de l‘onde de marée lors de sa propagation
vers l’amont, et dans une moindre mesure de la circulation résiduelle de densité (due aux
gradients de salinité présents dans l’estuaire). En Gironde les concentrations dépassent en
moyenne 1 g/l, ce qui fait de cet environnement, comparé à d’autres systèmes semblables,
un milieu hyper turbide et une source importante de matière particulaire pour les eaux
côtières et les Pertuis adjacents. Les mécanismes de formation du bouchon vaseux sont
relativement bien identifiés. Les travaux les plus récents ont eu pour but de mieux les
préciser, en hiérarchisant notamment les rôles respectifs de la marée et des stratifications de
salinité dans le maintien de la turbidité élevée dans l’estuaire. Ces études ont nécessité la
mise en place et l’application de modèles hydrodynamiques et de transport sédimentaire
performants, incluant les principaux processus physiques et capables de simuler le bouchon
vaseux sous diverses conditions hydrologiques. Les fortes concentrations en matières en
suspension génèrent des flux de dépôt importants à l’intérieur de l’estuaire, à l’origine de
l’envasement des chenaux et des berges. Il a été observé que sur les 50 dernières années,
ces dépôts se sont progressivement déplacés vers l’amont de l’estuaire et dans les sections
fluviales, du fait d’une remontée du bouchon vaseux favorisée entre autres par
l’intensification des étiages estivaux. Cette tendance a des conséquences importantes sur
l’écologie de l’estuaire (oxygénation des eaux, comportement des poissons migrateurs) et il
est crucial d’analyser les tendances futures. Par ailleurs, l’expulsion de matière vers l’océan
et les Pertuis adjacents est favorisée par les crues et par les marées de vives-eaux. Des
estimations de flux exportés ont été réalisées lors de campagnes océanographiques
ponctuelles, mettant en avant la variabilité du flux en fonction des conditions hydrologiques
et météorologiques à l’embouchure. Cependant, ces flux sont encore insuffisamment
quantifiés, et les modèles apparaissent comme des outils pertinents pour les estimer à
l’échelle annuelle et au-delà. Toutefois cela nécessite d’incorporer des processus physiques
de plus en plus complexes et de disposer de mesures in situ utiles à la validation, comme les
mesures en continu à long terme.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 28
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Vendredi 14h30 : Qualité de la matière organique particulaire
et réseaux trophiques du système Pertuis- Gironde
Nicolas SAVOYE, Jean-Christophe AUGET, Valérie DAVID,
Christine DUPUY, Henri ETCHEBER, Robert GALOIS, Hans HARTMANN,
Benoît LEBRETON, Julien MODERAN, Hélène MONTANIE, Nathalie NIQUIL,
Pascaline ORY, Pierre-Yves PASCAL, Pierre RICHARD, Pascal RIERA,
Pierre-Guy SAURIAU et Benoît SAUTOUR
La matière organique particulaire (matière particulaire vivante ou d’origine vivante)
présente dans l’eau et dans le sédiment du système Pertuis-Gironde peut avoir diverses
origines — continentale (terrestre ou d’eau douce), estuarienne, marine — et être composée
de nombreuses sources — phytoplancton, microphytobenthos, végétaux supérieurs, sol,
bactéries, etc. Selon ses sources et son origine, la matière organique particulaire est plus ou
moins disponible pour les consommateurs primaires et peut ainsi entrer plus ou moins
facilement dans le réseau trophique, et selon différents chemins (e.g. chaîne herbivore
planctonique classique versus réseau microbien, herbivorie versus détritivorie). De même, le
potentiel d’exportation de cette matière vers des systèmes adjacents dépend de sa
dégradabilité.
Il sera effectué une synthèse des connaissances concernant d’une part l’origine et la
composition de la matière organique particulaire et d’autre part son entrée dans le réseau
trophique du système Pertuis-Gironde. Les compartiments pélagique (eau) et benthique
(sédiment) seront évoqués. Quand cela sera possible, des comparaisons entre systèmes
seront effectués (e.g. Gironde versus Charente). Enfin, les principaux manques seront
évoqués.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 29
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Vendredi 15h30 : Biodiversité faune-flore dans les Pertuis
charentais : inventaire et perspectives
P.-G. SAURIAU*, X. DE MONTAUDOUIN**, M. BRERET*
* UMR LIENSs Université de la Rochelle - CNRS 6250, Institut du Littoral et de l'Environnement,
2 rue Olympe de Gouges, 17000 La Rochelle
** UMR EPOC, Université de Bordeaux – CNRS 5805, Station Marine d’Arcachon, 2 rue du Pr
Jolyet, 33120 Arcachon
Dans le débat public le mot biodiversité possède de multiples sens qui dépassent
largement le champ de l’écologie biologique auquel il fait référence. Pour le biologiste,
diversité de la vie rime avec diversité de l’organisation du vivant, la biodiversité englobant
celle des gènes, des populations, des espèces, des habitats jusqu’à celle des paysages et
des écosystèmes. La notion d’espèce est cependant identifiable par tout à chacun, ce qui
rend légitime la question de savoir « quel est le nombre d’espèces marines animales et
végétales dans les Pertuis charentais ». En se focalisant sur les espèces macroscopiques,
observables à l’œil nu, est ici dressé un bilan de connaissances sur la richesse spécifique de
la macrofaune invertébrée et des macros algues dans l’espace littoral et maritime des
Pertuis charentais.
Initié par les savants-naturalistes à l’aube du XVIIIème siècle, l’inventaire faune-flore
des Pertuis charentais s’est construit par paliers successifs au gré des impulsions données
par des efforts d’observation très variables à la fois dans l’espace et le temps. Un tel
inventaire reflète alors de plus faibles acquis de connaissance pour les habitats rocheux
continentaux et îliens ou encore, depuis le XXème siècle, s’inscrit dans l’histoire du
développement des organismes de recherche et de leurs programmes de suivis
scientifiques. Le bilan actuel de l’ordre de 1000 à 1200 espèces d’invertébrés et de moins de
250 espèces de macro algues doit cependant être replacé dans une perspective triple. La
première perspective s’inscrit dans la progression des outils de reconnaissance et
classification du vivant (taxonomie) permettant de décrire en lieu et place d’un unique taxon
un complexe d’espèces valides. La seconde perspective est liée à l’histoire géologique et
climatique des Pertuis charentais avec comme processus majeur, valable aussi pour le
proche futur, des ajustements d’aire de répartition des populations spécifiques. Enfin, une
dernière perspective et non des moindres, est reliée à l’anthropisation accrue des milieux
littoraux et maritimes avec des effets soit directs liés aux modes de gestion et d’exploitation
de ces espaces, soit indirects liés aux introductions d’espèces allochtones en relation avec
les activités de culture marine et de transport maritime. La complexité des processus mis en
jeu ci-dessus éclaire de façon singulière le caractère très dynamique du concept de
richesses spécifique faune-flore et en définitive les difficultés à l’inventorier avec fiabilité.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 30
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Vendredi 15h45 : Diversité, abondance et variabilité des
communautés de mollusques et d’annélides sur les
vasières des pertuis Charentais et Breton
P. BOCHER et C. FONTAINE
UMR LIENSs Université de la Rochelle - CNRS 6250, Institut du Littoral et de l'Environnement, 2
rue Olympe de Gouges, 17000 La Rochelle
Les Pertuis Charentais abritent les plus grandes surfaces de vasières intertidales sur
les côtes françaises avec la baie du Mont Saint-Michel. Ces milieux se divisent
principalement en deux types d’habitats, les vasières nues avec une granulométrie très fine
situées principalement le long de la côte continentale et les herbiers à zostères localisées
essentiellement sur les secteurs protégés des îles. Ces écosystèmes peuvent figurer parmi
les systèmes les plus productifs de la planète. Depuis 2004, quatre secteurs de vasières
intertidales localisés dans la baie de l’Aiguillon et le bassin de Marennes-Oléron sont
échantillonnés afin de mesurer les abondances en vers et en mollusques. Ce suivi a pour but
de mesurer l’évolution des communautés de la faune benthique au cours du temps et
d’estimer l’impact éventuel des changements climatiques globaux sur les écosystèmes
locaux. Ce programme a également pour but de déterminer le stock de nourriture disponible
pour les oiseaux limicoles et de tester si les variations des effectifs en oiseaux sont corrélées
aux oscillations d’abondance de leurs proies. Chaque site est échantillonné sur 64 stations
selon un quadrillage systématique prédéfini avec une maille de 250 m. Les premières cartes
de distribution ont été réalisées pour les six principales espèces de mollusques des zones
intertidales des quatre sites suivis. Ce programme d’étude permettra de caractériser les
habitats intertidaux des différentes baies citées ci-dessus selon la typologie EUNIS en
prenant en compte les invertébrés et le substrat sédimentaire. Les premiers résultats de ce
suivi seront présentés dans le cadre du colloque et les perspectives de suivi à long terme
proposés.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 31
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Vendredi 16h : La fonction nourricerie du secteur « Pertuis
charentais / débouché de la Gironde » pour la sole
commune (Solea solea)
Jean-Pierre LEAUTE*, Gérard BIAIS*, Marie-Laure BEGOUT* et
Eric DURIEUX**
* Département Halieutique Gascogne Sud, IFREMER l’Houmeau (17137)
** Laboratoire Ressources Halieutiques, IFREMER Sète (34203)
Contact : [email protected]
Les pertuis Charentais sont connus depuis longtemps pour être une zone majeure
d'accueil des juvéniles (nourricerie) du stock de sole du golfe de Gascogne. Les fonds
vaseux et de faibles profondeurs y sont d'une étendue importante et assurent de bonnes
conditions de croissance et de survie aux jeunes soles. Une campagne scientifique
(ORHAGO), réalisée depuis 2007 en automne, a aussi montré que des juvéniles de sole
sont présents en grand nombre devant l’embouchure de la Gironde. L'ensemble formé par
les Pertuis et le débouché de la Gironde a ainsi un rôle probablement majeur dans le
renouvellement de la première ressource halieutique du golfe de Gascogne (valeur
débarquée moyenne de 52 M € en 2007-2009 dont 8 M € pour la pêche charentaise), avec la
baie de Vilaine, l'estuaire de la Loire et la baie de Bourgneuf.
Afin de quantifier ce rôle et aussi de déterminer les zones et périodes critiques pour
les juvéniles de sole dans les pertuis charentais, des travaux de recherche ont été
développés ces dernières années avec le soutien de la Région Poitou-Charentes et de l'État,
notamment dans le cadre de l'ORE REPER (Observatoire de Recherche en Environnement
des Pertuis Charentais). D'une part, des campagnes annuelles de chalutage pour
l'évaluation de l'abondance des juvéniles dans les pertuis charentais (SOLPER) ont été
couplées avec des travaux sur la connaissance des proies des petites soles afin de
caractériser les zones de nourrissage préférentielles. D'autre part, des traceurs chimiques
multi-élémentaires ont été recherchés dans les otolithes des juvéniles de sole afin de
disposer de marqueurs naturels spécifiques à chacune des nourriceries de soles peuplant le
plateau continental du golfe de Gascogne.
Ces travaux ont montré que, dans les Pertuis, la baie de l'Aiguillon est
particulièrement importante pour les soles de moins d'un an. Dès leur deuxième année, ces
soles qui deviennent plus mobiles et moins dépendantes de la nature du substrat pour leur
alimentation, sont aussi beaucoup moins abondantes dans les pertuis Charentais. Ceci
conduit à s'interroger sur les contributions respectives de la Gironde et des Pertuis dans le
renouvellement du stock de sole du golfe de Gascogne et les résultats de l'analyse des
otolithes devraient permettre de répondre à cette question. Si toutefois les juvéniles présents
au large de la Gironde en automne ne proviennent pas des Pertuis, l'extension à la Gironde
des travaux de surveillance de l'abondance en juvéniles de sole serait certainement
intéressante pour déterminer dans ce secteur les zones les plus essentielles pour les
juvéniles de sole.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 32
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Vendredi 16h15 : Importance et rôle des Pertuis Charentais et
Breton dans l’accueil des oiseaux limicoles
P. BOCHER, G. QUAINTENNE et F. ROBIN
UMR LIENSs Université de la Rochelle - CNRS 6250, Institut du Littoral et de l'Environnement, 2
rue Olympe de Gouges, 17000 La Rochelle
Les limicoles sont des oiseaux grands migrateurs entre des zones de nidification
boréales ou arctiques et des zones d’hivernage tempérées ou tropicales. La majorité des
espèces pour lesquelles on dispose d’informations quantitatives fiables sont en déclin, voire
menacées. Elles dépendent pour une large part, durant la migration et l’hivernage des
vasières littorales. Les interrogations actuelles portent sur leur conservation dans un
environnement changeant. Cela pose plusieurs questions liées à l’écologie générale et à la
dynamique de populations : Quels sont les facteurs déterminant l’abondance globale des
populations de migrateurs ? Comment les changements intervenant dans la qualité des sites
exploités à un moment de l’année peuvent-il affecter la dynamique globale de la population ?
A l’échelle locale, de nombreuses inconnues demeurent pour expliquer les variations
d’abondance des différentes espèces sur les sites: état et dynamique de la ressource
alimentaire, protection ou non de l’ensemble des milieux nécessaires aux oiseaux (zone de
gagnages, de repos…) compétition avec les activité humaines, dérangement, pollutions. Les
oiseaux constituent ainsi le groupe faunistique le plus symbolique et surtout le plus
facilement observable des milieux littoraux et plus particulièrement des vasières. De plus leur
situation en bout de chaîne alimentaire en fait un intégrateur naturel de l’état du milieu.
Jusqu’à ce jour, très peu d’études ont été menées en France sur les oiseaux littoraux
et en particulier sur les limicoles (Charadriiformes), groupe qui revêt une importance
particulière en raison de leur étroite dépendance au littoral pendant une partie du cycle
annuel. Le rôle majeur des Pertuis Charentais et Breton pour les populations hivernantes
européennes ou en migration pré- et postnuptiales restent à définir ou à compléter. Un point
rarement abordé concerne les modifications induites par le changement d’abondance des
oiseaux sur l’exploitation des ressources alimentaires. La communication proposée dans le
cadre de ce colloque présente une synthèse des études menées par le laboratoire LIENSs
depuis six ans sur les oiseaux limicoles en collaborations avec de nombreux partenaires
dans la zone définie pour la future mise en place du parc marin. Les résultats présentés
concerneront principalement trois espèces parmi les plus abondantes et se focaliseront
essentiellement sur les liens trophiques des oiseaux avec leurs habitats.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 33
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Vendredi 16h30 : Comprendre le fonctionnement des réseaux
trophiques dans le système Pertuis-Gironde : état des
connaissances et perspectives
Jérémy Lobry*, Aimé Roger Nzigou**, Hugues Blanchet**,
Stéphanie Pasquaud*, Valérie David***, Nathalie Niquil***,
Philippe Boët* et Benoît Sautour***
* Cemagref, EPBX, France
** Université de Bordeaux I, UMR 5805 EPOC, France
*** Université de La Rochelle, LIENSS, UMR 6250, France
Sur le plan écologique, l’estuaire de la Gironde et les Pertuis charentais sont des
milieux emblématiques auxquels sont associées une biodiversité et une production
halieutique et aquacole remarquables.
Afin de mieux gérer ces espaces, de mieux appréhender leurs capacités de réaction
aux perturbations naturelles, anthropiques et au changement global et de préserver leurs
fonctionnalités écologiques, il est nécessaire de mieux comprendre la dynamique de la
production biologique et l’organisation des chaines alimentaires.
Si depuis longtemps des études scientifiques se sont intéressées à ces questions,
depuis quelques années, les équipes de recherche se sont structurées autour de ces
problématiques et les collaborations se sont multipliées. Ce travail se propose de faire un
retour sur certaines de ces études, d’en présenter les principaux enseignements et
d’évoquer les dynamiques de recherches qui se mettent en place pour répondre aux enjeux
scientifiques et opérationnels.
Décrire et comprendre l’organisation, le fonctionnement et la dynamique des réseaux
trophiques nécessitent différentes approches à différentes échelles.
En premier lieu, il s’agit de mesurer les processus. Plusieurs travaux ont ainsi porté
sur la caractérisation de la production primaire, secondaire et bactérienne mais aussi sur les
relations alimentaires entres les espèces.
Ces connaissances ont servi à alimenter deux types de modèles décrivant le
fonctionnement du réseau trophique. D’une part, des modèles ‘à l’équilibre’ décrivent
l’organisation de l’ensemble du réseau trophique et quantifient les échanges trophiques sans
prendre en compte les variations temporelles. D’autre part, des modèles ‘dynamiques’
prennent explicitement en compte la dynamique de la production et des relations proiesprédateurs sur un petit nombre de niveaux trophiques.
Les résultats de ces modèles permettent notamment de caractériser les phénomènes
de compétitions trophiques, l’impact de perturbations anthropiques ou l’existence d’espècesclés. Mais les systèmes décrits sont extrêmement complexes et les processus en jeu ne sont
pas tous très bien connus.
Pour continuer à améliorer nos connaissances sur le fonctionnement des réseaux
trophiques du système Gironde-Pertuis, nous sommes confrontés à 3 types de défis : un défi
écologique (mieux comprendre l’écologie de certains compartiments), un défi scientifique
(mieux prendre en compte l’espace et le temps dans nos modèles) et un défi
méthodologique (valider nos modèles et analyser leur sensibilité).
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 34
De la terre à la mer, de la Gironde aux Pertuis : état des connaissances du système marin
Vendredi 16h55 : Biologie de la conservation et changement
climatique
Mélanie BEGUER*, Philippe BOËT*, Aurélie CHAALALI**,
Valérie DAVID***, Christine DELPECH*, Géraldine LASSALLE***,
Éric ROCHARD* et Benoît SAUTOUR**
** Unité ECOSEMA, Cemagref Bordeaux
** EPOC, Univ. Bordeaux
*** LIENS, Univ. La Rochelle
L’observatoire scientifique mis en place depuis plus de 30 ans sur l’estuaire de la Gironde
pour le suivi écologique du Centre nucléaire de production d’électricité du Blayais est unique en
Europe par sa durée. Ce recul permet la caractérisation de l'évolution à long terme de
l’ensemble des paramètres caractéristiques du fonctionnement de l’écosystème, biologiques
et environnementaux.
Les mesures effectuées montrent des changements importants dans les conditions
hydro-climatiques, notamment une augmentation de la température et une diminution des
débits associée à une diminution des précipitations, ainsi que de certains composants
géochimiques, comme une augmentation de la salinité (marinisation de l'estuaire) et une
diminution des concentrations en matière en suspension dans les zones moyenne et aval.
Des modifications notables s’observent aussi chez des compartiments biologiques comme le
zooplancton et les crevettes, où de nouvelles espèces sont apparues, ainsi que dans la
structure et la composition de ces communautés.
À la base du réseau trophique, les évolutions montrent une modification de la qualité des
producteurs primaires ainsi qu’une modification profonde de la production zooplanctonique
(organismes proies des compartiments trophiques supérieurs : poissons, crustacés) faisant apparaître
une seconde période de production (estivale) majeure dans l’estuaire moyen (historiquement
production printanière en amont uniquement). Cette évolution s’accompagne d’une part de
modifications démographiques des populations et d’autre part d’une évolution de la dynamique
saisonnière vers des schémas typiques des estuaires Sud-Européens.
Certaines de ces évolutions relèvent de modifications de la biodiversité, avec par exemple la
disparition constatée de l’éperlan ou au contraire l’apparition de nouvelles espèces
(planctoniques). D’autres indiquent des modifications notoires de la représentativité des
espèces (p. ex. augmentation des abondances du mulet porc). Ces modifications relèvent du
changement climatique et sont cohérentes avec les modèles construits à l’échelle du continent
européen pour tester les changements à venir en fonction des scénarios climatiques
probables.
En revanche, la diminution inquiétante de l’anguille et de la grande alose ne
s’expliquent pas par ce phénomène et dépendent du changement global, notamment de
l’accentuation des multiples pressions exercées par les activités humaines (introduction d’espèces,
exploitation des milieux, etc.).
Cette dynamique en cours est discutée au regard de la création d’un Parc naturel marin
Pertuis-Gironde. Il s’agit en effet de préserver ou réglementer dans un monde changeant, en
tenant compte des capacités d’adaptation des organismes aux nouvelles conditions
d’environnement. Il faut aussi protéger des habitats, propices aujourd'hui alors que les
conditions environnementales évoluent, et prévoir ceux de demain.
Colloque scientifique « La recherche auprès des acteurs de la mer » – Royan – 28 & 29 octobre 2010
Page 35
Contact et renseignements
Mission d’étude pour la création d’un parc naturel marin
sur l’estuaire de la Gironde et les Pertuis charentais
Bat. les Amarres – 1, impasse Toufaire – 17300 Rochefort
Tél. : 05 46 83 83 93 – Télécopie : 05 46 83 83 97
[email protected]
Agence des aires marines protégées
16 bis quai de la Douane – BP 42932 – 29229 Brest cedex 2
Tél : 02 98 33 87 67 – Télécopie : 02 98 33 87 77
www.aires-marines.fr