Meetic - Genesta Finance

Transcription

Meetic - Genesta Finance
INITIATION DE COUVERTURE
Internet / Média
G
Meetic
GENESTA
Equity &Bond Research
Date de première diffusion : 29 mars 2010
Meetic
Un profil très séduisant, mais déjà bien valorisé
Commentaires sur les résultats 2009
Opinion
3. Neutre
Cours (clôture au 26 mars 2010)
22,60 €
Objectif de cours
21,37 € (-5,5 %)
Données boursières
Code Reuters / Bloomberg
Capitalisation boursière
Valeur d'entreprise
Flottant
Nombre d'actions
Volume quotidien
Taux de rotation du capital (1 an)
Plus Haut (52 sem.)
Plus Bas (52 sem.)
MEET.PA / MEET:FP
513,1 M€
472,9 M€
257,1 M€ (50,1 %)
22 702 797
436 205 €
24,9 %
23,95 €
14,00 €
Performances
Absolue
1 mois
+3,8 %
6 mois
+0,0 %
12 mois
+52,1 %
3 000
24
22
2 500
20
14
mars-09
1 500
mai-09
juil.-09
sept.-09
Meetic
nov.-09
2010 sera l’année de la mise en avant de l’offre de Matchmaking du groupe, au
travers de la marque Affinity lancée en 2008. Après avoir accru le parc
d’abonnés au Matchmaking de 60 000 nouveaux clients en 2009, soit plus de
100 000 abonnés au total, et ce en recrutant parmi la base existante d’abonnés
du Dating, Meetic souhaite aujourd’hui conquérir ses futurs clients à l’extérieur
de son parc d’abonnés. La société entend prendre ainsi rapidement une
position dominante sur ce segment dynamique en Europe, à l’instar du segment
du Dating, lui, devenu mature et sur lequel le groupe possède environ 50 % de
parts de marché. Pour cela, Meetic devrait consentir au premier semestre 2010
un niveau d’investissements publicitaires relativement important, y compris par
campagnes TV.
Malgré les efforts nécessaires pour la conquête du segment Matchmaking en
Europe, la rentabilité du groupe devrait se maintenir à des niveaux satisfaisants,
en raison des synergies de coûts mises en œuvre à l’issue du rapprochement
avec les activités européennes de Match.com. De plus, l’évolution du mix
d’activités du groupe devrait avoir un impact favorable sur la marge, le
Matchmaking montant en puissance, cette activité affichant un revenu moyen
par utilisateur plus élevé que sur le Dating.
2 000
12
Le déploiement du Matchmaking en 2010 devrait porter la croissance
Une rentabilité préservée par les synergies de coûts avec Match.com
18
16
Meetic a réalisé, au titre de l’exercice 2009, et après déconsolidation des
activités de la filiale brésilienne ParPerfeito apportée à la JV créée avec Match
en Amérique Latine, un chiffre d’affaires de 157,9 M€, en croissance de
+23,6 %. Cette progression a été tirée par 1/ l’intégration des activités
européennes de Match.com sur 7 mois, représentant 32,2 M€ ; 2/ par la
contribution désormais significative du segment du Matchmaking, à hauteur de
25,3 M€ (vs. 5,3 M€ en 2008). La marge de ROAA s’inscrit en haut de fourchette
de la guidance indiquée par la société (20-25 % du CA) à 23,6 % des revenus.
Avec un résultat net de 19,7 M€, Meetic a su démontrer sa capacité à dégager
une rentabilité significative et présente un modèle fortement générateur de
cash. Le groupe a réitéré sa guidance de 20-25 % de marge de ROAA pour 2010,
soulignant la volonté du groupe de poursuivre une croissance rentable. Dans ce
contexte, Meetic entend verser un dividende, dit « exceptionnel », de 1,50 € par
action au titre de l’exercice passé.
janv.-10
SBF 250
Valorisation
Actionnariat
Flottant : 50,1 % ; Match.com Pegasus : 26,8 % ; Marc
Simoncini : 23,1 %
En initiant la couverture du titre Meetic, nous adoptons une opinion Neutre.
Nous anticipons pour 2010 un chiffre d’affaires de 194,5 M€ (+23,2 % vs. 2009)
ainsi qu’une marge de ROAA de 23,7 %, stable par rapport à l’année 2009. Notre
objectif de cours ressort à 21,37 €, objectif n’offrant aujourd’hui pas d’upside
sur le titre, que nous estimons actuellement bien valorisé par le marché.
Pauline ROUX
Analyste Financier
[email protected]
01.49.27.05.22
Agenda
Chiffre d’affaires T1 2010 publié le 11 mai 2010
Chiffres Clés
CA (M€)
Evolution (%)
ROAA (M€)
ROP (M€)
Marge d'expl. (%)
Res. Net. (M€)
Marge nette (%)
BPA
Ratios
2008
133,6
18,4%
15,9
12,5
9,3%
-6,3
NS
-0,38
2009
157,9
18,1%
37,3
34,3
21,7%
19,7
12,5%
0,87
2010E
194,5
23,2%
46,2
42,3
21,7%
28,6
14,7%
1,26
2011E
214,9
10,5%
52,5
48,2
22,4%
32,6
15,2%
1,44
2012E
225,2
4,8%
56,1
51,6
22,9%
35,0
15,6%
1,54
VE / CA
VE / ROAA
VE / ROP
P/E
2008
1,2
9,7
12,4
NS
2009
1,7
7,4
8,0
16,1
2010E
2,4
10,0
11,0
18,0
2011E
2,1
8,4
9,2
15,7
2012E
1,9
7,5
8,2
14,6
Gearing (%)
Dette nette / EBE
RCE (%)
-20%
-1,1
-6,5%
-17%
-1,0
8,2%
-18%
-1,0
10,6%
-23%
-1,3
10,8%
-27%
-1,6
10,4%
Genesta dispose du statut de Conseiller en Investissements Financiers et est membre de l’AACIF (Numéro d’agrément AMF : B000119).
Voir avertissements importants en fin de document. Pour plus d’informations sur Genesta et ses procédures internes, se référer au site Internet www.genesta-finance.com.
www.genesta-finance.com
1
29 mars 2010
G
Meetic
Présentation de la société
Leader européen dominant de la rencontre en ligne
Avec le rachat des activités européennes de Match.com mi-2009,
Meetic, créé fin 2001, est devenu sans conteste le leader dominant du
secteur de la rencontre en ligne en Europe. Regroupant environ
5,4 millions de visiteurs uniques par mois, et plus de 920 milliers de
membres au sein de son parc d’abonnés, la société dispose d’une
notoriété et d’une base de clients inégalées en Europe, zone sur
laquelle la société occupe 50 % du marché.
Une offre mieux segmentée et diversifiée…
Historiquement positionné sur le segment du Dating, Meetic s’est
progressivement attaché à diversifier son offre en développant des
services différenciés, à forte valeur ajoutée, répondant pleinement aux
attentes spécifiques des utilisateurs (rencontre gay, « flirting » pour les
plus jeunes, rencontre par affinités, etc.). Cet élargissement des services
proposés par le groupe s’accompagne d’une segmentation plus
pertinente de son offre afin d’optimiser le trafic du site et d’améliorer
son taux de conversion de profils en membres payants.
… qui devrait profiter du dynamisme de marché du
Matchmaking
Dans cette optique de segmentation et de diversification de son offre,
Meetic cherche aujourd’hui à maximiser la valeur de ses abonnés, tout
en continuant d’augmenter son parc de membres. Sur un marché
toujours dynamique, mais au sein duquel le segment du Dating entre en
phase de maturité, Meetic dispose aujourd’hui d’un relais de croissance
à fort potentiel sur le segment du Matchmaking, segment sur lequel le
groupe était modestement présent avant le lancement de l’offre
Affinity mi-2008. Ainsi, Meetic s’attache aujourd’hui à conquérir ce
nouveau segment de marché, avec pour ambition à horizon 3 ans d’y
acquérir une position prépondérante, à l’instar de celle construite sur le
segment du Dating, soit 50 % de parts de marché.
Méthode de valorisation
DCF
Suite à la publication par Meetic de résultats 2009 satisfaisants, nous
sommes confiants dans les capacités de la société à délivrer un exercice
2010 de bonne facture tout en poursuivant le déploiement de son offre
de Matchmaking et en finalisant l’intégration des activités européennes
de Match.com. Nos hypothèses de progression des revenus, qui restent
prudentes, se fondent sur une croissance sensible du parc d’abonnés du
Matchmaking, segment le plus dynamique du secteur de la rencontre
online, alors que le Dating tend à arriver en maturité en Europe, et sur
lequel Meetic ne devrait croître qu’au rythme du marché. Nous pensons
la société à même de maintenir une rentabilité proche du haut de
fourchette de 20-25 % du chiffre d’affaires et à générer des cash flows
significatifs sur les prochains exercices. L’actualisation des flux de
trésorerie d’exploitation disponibles avec un coût moyen pondéré des
ressources de 10,37 % valorise le titre à 24,25 € par action.
Comparables
Meetic n’ayant pas de comparable direct en Europe, nous avons
constitué notre échantillon de :
1)
IAC : maison mère de Match.com aux Etats-Unis, également
positionnée sur des activités de régie publicitaires et
d’édition de sites.
2)
Dreamnex : leader européen de l’Internet de charme pour
adultes, dont la majorité des revenus proviennent de la
vente d’abonnements.
3)
Adenclassifieds : l’un des principaux exploitants de sites
Internet français dédiés à la diffusion d’annonces classées.
L’approche par les multiples boursiers nous conduit à une valorisation
de l’action Meetic de 18,49 € par action.
Notre objectif de cours, résultant de la moyenne des résultats obtenus
par les méthodes DCF et comparaison boursière, ressort à 21,37 € par
action.
GENESTA
Equity &Bond Research
SWOT
Forces
Faiblesses
- Leader européen de la
rencontre en ligne, ayant
atteint une taille critique
dominante
- Forte
notoriété
et
capitalisation sur l’une de ses
deux marques fortes selon
les zones géographiques :
Meetic, Match
- Politique de partenariats clés
et stratégiques (MSN, etc.)
- Présence peu marquée en
Allemagne
et,
à
l’international,
peu
développée en dehors de
l’Amérique Latine (Joint
Venture avec Match sur
cette zone, arrêt des
activités en Chine)
- Echec de l’implantation en
Asie et retrait des activités
chinoises
- BFR structurellement négatif,
bonne
génération
de
trésorerie
Opportunités
Menaces
- Dynamisme du segment de
marché « Matchmaking »
- Contexte
concurrentiel
intense et segmenté
- Possibilité de renégociation
des partenariats clés grâce à
la nouvelle taille critique du
groupe
- Arrivée graduelle à maturité
du segment « Dating » en
Europe
- Tarifs publicitaires assez bas
dans le contexte actuel
- Dynamisme de l’Internet
mobile sur smartphones
Synthèse et Opinion
Après le Dating, objectif de leadership européen sur le
Matchmaking
Avec environ 50 % de parts de marché sur le segment du Dating en
Europe, Meetic est le leader incontestable de la rencontre en ligne. Ce
segment arrivant progressivement à maturité, le groupe axe désormais
sa stratégie sur la conquête du segment du Matchmaking (rencontre
par affinités). Sur ce marché estimé aujourd’hui à 100 M€, la société
occupe déjà environ 25 % de parts de marché et compte bien profiter
de son dynamisme…
Une croissance qui coûte, mais financée par les
synergies tirée de l’intégration de Match
Afin d’accélérer le déploiement de son offre Affinity en Europe au cours
du premier semestre 2010, Meetic devrait consentir un niveau
d’investissements publicitaires supérieur à 2009, proche de ses niveaux
standard d’investissement, soit 50 % du CA, voire plus... Ces efforts
marketing devraient néanmoins être supportés par 1/ les synergies de
coûts tirées de l’intégration de Match, de l’ordre de 10/15 M€ en année
pleine, la première année ; 2/ un ARPU des nouveaux clients du
Matchmaking nettement supérieur à celui du Dating.
Opinion : Neutre
En initiant la couverture du titre Meetic, nous adoptons une opinion
Neutre. Nous anticipons pour 2010 une croissance du chiffre d’affaires
de +22,3 %, en raison de l’intégration en année pleine de Match.com et
du dynamisme du segment du Matchmaking. Notre prévision de marge,
dépendante du succès des campagnes actuellement menées par le
groupe sur Affinity, ressort à 23,7 %, soit une rentabilité assez
équivalente à celle de 2009. Si notre valorisation par DCF fait ressortir
un objectif de cours de 24,25 €, notre approche par comparables
boursiers indique que le titre Meetic se traite sur des niveaux de
valorisation assez élevés. In fine, notre objectif de cours ressort à
21,37 €, le titre étant, selon nous, bien valorisé par le marché.
www.genesta-finance.com
2
29 mars 2010
Meetic
G
GENESTA
Equity &Bond Research
Sommaire
1
Présentation de la société............................................................................................................................................................. 4
1.1
Une position de premier rang en Europe, construite en quelques années.................................................................................. 4
1.2
Une stratégie de partenariats sélective et payante.................................................................................................................... 6
1.3
L’atteinte effective d’une taille critique : le cercle vertueux de la notoriété ............................................................................... 8
1.4
Commentaires sur le chiffre d’affaires et les résultats 2009......................................................................................................11
2
Vers un business model plus solide : une offre mieux segmentée, un portefeuille plus diversifié, des segments d’activités
complémentaires.........................................................................................................................................................................13
2.1
L’ambition de segmenter l’offre…............................................................................................................................................13
2.2
… et de diversifier les sources de revenus ................................................................................................................................17
3
Le pilotage de la rentabilité..........................................................................................................................................................19
3.1
La volonté d’upgrader l’offre pour augmenter la valeur des abonnés (ARPU)............................................................................19
3.2
Le dosage des metrics : investissements publicitaires et fidélité du parc d’abonnés ..................................................................20
4
Enjeux et perspectives .................................................................................................................................................................23
4.1
L’Internet Mobile : un relais de croissance à moyen terme.......................................................................................................23
4.2
La poursuite du déploiement à l’international ? .......................................................................................................................25
4.3
Sites de rencontre gratuits et réseaux sociaux : opportunité ou menace ? ................................................................................26
5
Prévisions....................................................................................................................................................................................27
5.1
Chiffre d’affaires et marges .....................................................................................................................................................27
5.2
Santé financière......................................................................................................................................................................29
6
Valorisation.................................................................................................................................................................................29
6.1
DCF.........................................................................................................................................................................................29
6.2
Comparables...........................................................................................................................................................................32
7
Annexes ......................................................................................................................................................................................35
7.1
8
Evolution et prévisions du marché US de la rencontre en ligne.................................................................................................35
Synthèse des comptes .................................................................................................................................................................36
8.1
Compte de résultats simplifié ..................................................................................................................................................36
8.2
Bilan – principaux agrégats......................................................................................................................................................36
8.3
Tableau des flux de trésorerie – principaux agrégats ................................................................................................................36
8.4
Ratios financiers......................................................................................................................................................................37
9
Avertissements importants ..........................................................................................................................................................38
9.1
Définition des opinions et objectifs de cours de Genesta Equity Research.................................................................................38
9.2
Détection de conflits d’intérêts potentiels ...............................................................................................................................38
9.3
Historique des opinions et objectifs de cours relatifs à la valeur au cours des 12 derniers mois .................................................38
9.4
Répartition des opinions .........................................................................................................................................................38
9.5
Avertissement complémentaire...............................................................................................................................................39
www.genesta-finance.com
3
29 mars 2010
1
G
Meetic
GENESTA
Equity &Bond Research
Présentation de la société
Avec la reprise, en juin 2009 des activités européennes de Match.com (n° 1 mondial), Meetic est devenu le leader européen
dominant de la rencontre en ligne. La société est présente, essentiellement sous les marques Meetic, Meetic Affinity et
Match.com, sur deux principaux segments de marché : 1/ le Dating, rencontre en ligne classique à vocation généraliste ; 2/ le
Matchmaking, rencontre en ligne par affinités (psychologiques, sociologiques, etc.).
Meetic organise ses activités selon trois segments distincts et complémentaires :
-
Internet : abonnements vendus aux utilisateurs membres, convertis en clients (96,5 % du CA en 2009) ;
-
Mobile : services complémentaires à ceux proposés sur les divers sites Internet du groupe, par le biais de la téléphonie
mobile (WAP, i-mode ©, SMS, etc.) (2,3 % du CA en 2009) ;
-
Autres : vente d’espaces publicitaires sur les sites de la société (1,2 % du CA en 2009).
Meetic est aujourd’hui présent dans 16 pays d’Europe et disponible en 11 langues.
1.1
Une position de premier rang en Europe, construite en quelques années
2001-2005 : CONSTRUCTION DE LA NOTORIETE DU GROUPE : DEVELOPPEMENTS EN INTERNE ET STRATEGIE DE PARTENARIATS
Meetic, anciennement dénommée Ilius SAS (société éditrice du site Internet Meetic), a été fondé en novembre 2001 par Marc
Simoncini, actuel PDG du groupe. A l’origine uniquement positionné sur le Dating, segment de la rencontre online à vocation
généraliste, Meetic va, grâce à une stratégie de partenariats d’envergure à l’échelle européenne, s’imposer en quelques années
parmi les premiers acteurs de la rencontre en ligne.
Peu après la mise en ligne de la première version du site Meetic.fr en avril 2002, la société s’attache à rapidement déployer ses
activités en Europe, de façon quasi-concomitante sur la plupart des grands marchés européens de l’Internet, via le lancement de
versions adaptées du site français, mais aussi au travers de la conclusion de nombreux partenariats avec les grands intervenants
de l’Internet sur chacun des marchés adressés, et ce, afin de gagner rapidement en visibilité et en notoriété.
De 2002 à fin 2005/début 2006, la société articule sa stratégie de développement selon trois principaux axes :
-
Le lancement de versions adaptées du site Meetic à l’étranger et l’amélioration graduelle du site français : 1/ lancement
dès l’été 2002 des versions belges et espagnoles de Meetic.fr ; 2/ présence effective et notable dès 2003 sur les
marchés européens majeurs que sont la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni ; 3/ poursuite de
l’expansion à l’international, sur des marchés moins stratégiques mais néanmoins dynamiques, avec le lancement du
site en Suisse en octobre 2003, en Autriche et aux Pays-Bas début 2004, en Suède et au Danemark fin 2004, au Portugal
et au Luxembourg mi-2005 ; 4/ mise en ligne, en juillet 2004, d’une deuxième version du site Meetic, plus aboutie et
conviviale ;
-
Une stratégie de partenariats très dynamique auprès des acteurs de l’Internet, des médias et de la téléphonie mobile
qui permettent à Meetic d’accroître sa visibilité sur des sites tiers, mais aussi de disposer d’extensions de liens vers son
propre site (pour les partenariats Internet ou Mobile quand il s’agit de navigation WAP/i-mode), et ainsi capter une
audience supplémentaire à convertir en abonnés. Ces accords, conclus pour 1 à 2 ans, s’inscrivent dans une logique de
partage de revenus avec les partenaires du groupe, rémunérés (part fixe et/ou variable), comme apporteurs d’affaires.
Les premières étapes clés de cette stratégie sont les suivantes : 1/ conclusion d’un premier contrat important avec la
chaîne de rencontre de Free ; 2/ signature d’un partenariat clé avec Yahoo en septembre 2004, qui permet au groupe
de poser pied sur le marché asiatique, Meetic devenant la chaîne de rencontre de Yahoo à Singapour, en Malaisie, en
Indonésie, aux Philippines et en Thaïlande. Cependant, la position de Meetic sur le continent asiatique reste modeste
au regard du caractère stratégique de l’Europe pour le groupe ; 3/ ajout de 5 nouveaux partenariats importants avec
des acteurs majeurs de l’Internet et des médias dont Neuf Telecom en France, l’extension du partenariat en Allemagne
avec AOL Europe aux Pays-Bas, la collaboration avec le groupe de presse Mondadori en Italie, détenteur de Men’s
Health et Cosmopolitan. Ainsi, à fin 2005, Meetic dispose d’un réseau d’environ 60 partenaires dans le monde,
représentant plus d’une centaine de chaînes de rencontre auprès de sites de renom, de portails Internet, de FAI, de
sites médias ou de sites thématiques à fort trafic. Parmi les intervenants stratégiques, il convient de mentionner
Wanadoo.fr, Free.fr, TF1.fr, Yahoo.fr/.es/.it, Terras.es, Lycos Europe, Lastminute, etc.
www.genesta-finance.com
4
-
G
Meetic
29 mars 2010
GENESTA
Equity &Bond Research
La création de nouveaux sites, déclinaisons du site générique Meetic, ayant vocation à élargir le positionnement du
groupe tout en segmentant son offre afin de mieux répondre aux attentes de chacune des composantes du marché de
la rencontre en ligne : 1/ lancement de Meetic Mobile en France dès l’été 2003 au travers d’un partenariat avec i-mode
(équivalent concurrent du système WAP) de Bouygues Telecom, site mobile dupliqué à l’été 2004 avec Vodafone en
Allemagne et Telefonica en Espagne ; 2/ prémisse de diversification vers le Matchmaking (rencontre par affinités) avec
le lancement en octobre 2005 du site Ulteem, aujourd’hui devenu Meetic Affinity ; 3/ lancement du site Superlol en
France, qui deviendra rapidement Superlov ;
Par ailleurs, dans la perspective de construction de la notoriété de la marque du groupe, Meetic a également développé, surtout
les premières années, une activité d’évènementiel, sous le nom Meetic Live. Par le biais de prestataires externes, Meetic a mené
diverses opérations autour du thème de la rencontre, ces évènements ayant vocation à réunir à la fois membres et clients du
groupe comme des personnes non liées à Meetic, à l’occasion de soirées ou de sorties loisirs. Ainsi, par exemple, en février
2003, juste avant la Saint-Valentin, Meetic lance en France la « Fête des Célibataires », qui deviendra un RDV annuel, repris et
dupliqué dès 2005 dans d’autres pays où le groupe est présent (Allemagne, Italie, Espagne). Si cette activité est clairement non
stratégique pour le groupe et a été mise en veille ces dernières années, elle a néanmoins permis à la société d’accroître encore
sa notoriété auprès du public, et ce, au travers d’opérations « physiques » qui pouvaient s’avérer rassurantes pour une partie de
la cible de clientèle encore réticente à engager une démarche de rencontre online.
Ainsi, en seulement quelques années, Meetic est parvenu à développer, d’une part, un contenu et un service de qualité,
rapidement dupliqués sur la plupart des pays d’Europe de l’Ouest et du Nord, et d’autre part, la notoriété de sa marque via une
stratégie de partenariats active et pertinente, qui aujourd’hui encore s’avère payante.
Fort des succès enregistrés ces trois premières années, et dans l’optique de maintenir un rythme de croissance soutenu, Meetic
s’introduit en bourse fin 2005 pour financer son développement.
2006-2009 : ACCELERATION DU DEVELOPPEMENT PAR LA CROISSANCE EXTERNE
Après cette première étape de construction de contenus et d’accroissement progressif de la notoriété de sa marque, Meetic a
accéléré son développement à l’international, afin d’asseoir sa position de premier acteur sur les marchés majeurs où le groupe
était déjà présent, mais aussi pour pénétrer de nouvelles zones prometteuses. L’année 2006 marque un tournant pour le groupe
qui débute une série d’acquisitions sélectives et ciblées, jusqu’à la reprise des activités Europe de Match.com en juin 2009.
Le tableau ci-après retrace l’historique d’acquisitions soutenu de Meetic depuis 2006 :
CA
lors du
rachat
Nombre de profils
lors du rachat
20 M$
2,8 M$
4,0 M de profils
enregistrés
Acquisition de 100 % du capital
11,5 M€
4,0 M€
ParPerfeito
Acquisition de 100 % du capital
28,0 M€
3
4,0 M€
Janvier
2007
DatingDirect
Acquisition de 100 % du capital
27,3 M£
16,0 M€
4,5 M de profils
dont 70 K abonnés
Octobre
2007
FC&Co
(Cleargay)
Acquisition de 60 % du capital
Option d’acquisition des 40 %
restants sur 4 ans
3,0 M€4
0 ,7 M€
5 K abonnés
Janvier
2008
Neu.de
Acquisition de 100 % du capital
24,8 M€
ND
26 K abonnés
Juin
2009
Match.com
Acquisition des activités
Europe de Match.com,
filiale de IAC
97,5 M€
+7,5 M€5
60 M€
270 K abonnés
Date
Société
Opération
Janvier
2006
eFriendsNet
Acquisition de 70 % du capital
Option d’acquisition des 30 %
restants sur 4 ans
Février
2006
Lexa.nl
Mai
2006
Montant1
2
0,1 M de profils
actifs à 30 jours
dont 30 K abonnés
8,0 M de profils
enregistrés
dont 44 K abonnés
Activité
Editeur du 1er réseau
communautaire mobile et de
rencontre en ligne de Chine
er
Acteur de 1 plan de la
rencontre en ligne
aux Pays-Bas
er
1 site de rencontre en ligne
au Brésil
Leader historique de la
rencontre en ligne
en Grande-Bretagne
Société éditrice du site
Cleargay, leader en France de
la rencontre gay online
2ème acteur de la rencontre en
ligne en Allemagne
Acquisition des activités
Europe du n°1 mondial de la
rencontre en ligne
Source : société, estimations Genesta
1
Hors frais d’acquisition.
Au moment du désengagement de Meetic du marché chinois et de la cession de la société début 2009, les 1,5 M$ pour acquérir les 15 % restants ne seront pas
versés.
3
Montant global, earn-outs inclus.
4
0,5 M€ sont versés pour acquérir les 40 % restants.
5
97,5 M€ : valorisation de l’apport en actions ; 7,5 M€ : Promissory Note.
2
www.genesta-finance.com
5
29 mars 2010
Meetic
G
GENESTA
Equity &Bond Research
La politique de croissance externe de Meetic, très active ces 3 dernières années, a suivi une triple logique :
-
Dans un premier temps, Meetic a, au travers de cette série d’acquisitions, et en parallèle de sa stratégie de partenariats
en France comme à l’étranger, souhaité accélérer son expansion à l’international. La société a donc fait le choix de
reprendre les activités d’acteurs majeurs, figurant parmi les leaders sur leurs marchés domestiques, ce qui a permis à
Meetic de gagner rapidement des positions dominantes dans chacun des pays concernés. Ce sont les motivations des
rachats d’eFriendsNet en Chine, de Lexa.nl aux Pays-Bas et de ParPerfeito au Brésil en 2006, de DatingDirect en GrandeBretagne en 2007 et de Neu.de en Allemagne en 2008. Au travers de ces opérations, Meetic est parvenu en seulement
3 ans à devenir un acteur incontournable sur les principaux marchés européens, et à pénétrer la zone Amérique Latine.
L’expérience en Chine avec eFriendsNet, reste à ce jour, le seul échec du groupe en matière d’intégration, comme nous
le verrons par la suite, la société s’étant désengagée de ce marché depuis début 2009 ;
-
Depuis 2007, époque à laquelle le groupe avait déjà atteint une position de leader en Europe, Meetic a cherché à 1/
encore diversifier son offre de rencontre en ligne, et 2/ optimiser son trafic, après avoir atteint un volume critique.
Ainsi, le rachat de Cleargay en 2007 s’inscrit dans une logique de segmentation de l’offre du groupe afin de compléter
ses prestations de services de rencontre à destination de la communauté gay et de mieux cibler chaque segment de
clientèle adressé ;
-
En 2009, fort d’une position prédominante sur la plupart des marchés européens, et dans un contexte d’intensification
de la concurrence (en particulier avec Match.com) sur un marché qui a gagné en maturité, Meetic a procédé au rachat
des activités européennes de Match.com, son principal concurrent sur cette zone, afin de mettre fin à une compétition
frontale, coûteuse en investissements marketing pour chacun des deux acteurs. Ce rachat, le plus important de
l’histoire de la société, est pertinent dans la mesure où il permet à Meetic : 1/ d’asseoir sa position hégémonique en
Europe, laissant peu de place aux autres acteurs dont la taille est beaucoup plus modeste, et donc en quelque sorte
d’étouffer la concurrence en Europe sur le marché du Dating ; 2/ de bénéficier des positions fortes de Match.com au
Royaume-Uni et dans les pays scandinaves, zones sur lesquelles la marge de progression de Meetic était la plus
sensible ; 3/ d’améliorer à moyen terme la rentabilité du nouvel ensemble au travers de synergies de coûts importantes
(estimées à 10/15 M€ en année pleine la première année), en raison de la mutualisation des savoir-faire et des
ressources techniques, mais aussi de l’arrêt du surinvestissement publicitaire des deux sociétés qui se menaient,
jusqu’alors, une bataille acharnée.
Ainsi, hormis la tentative coûteuse d’implantation sur le marché chinois, Meetic a su, ces dernières années, mener une politique
d’acquisitions opportuniste mais, selon nous, maîtrisée. Elle lui aura permis, en plus du développement de son offre et de ses
contenus en interne et de leur distribution selon une stratégie de partenariats, d’étendre rapidement ses activités à l’étranger
en intégrant des sociétés de premiers rangs sur leurs marchés domestiques respectifs et en leur appliquant le modèle dupliqué
de Meetic France.
1.2
Une stratégie de partenariats sélective et payante
UN RESEAU DE DISTRIBUTION ETOFFE…
Comme évoqué précédemment, Meetic a toujours appuyé sa stratégie de développement sur l’amélioration constante de sa
notoriété auprès du public, et ce, notamment au travers d’un réseau de partenaires dense, diversifié et de qualité. Le
développement rapide de l’offre de contenus du groupe et la duplication des sites sur de nombreux pays a en effet permis à la
société de conclure de nombreux partenariats de premier plan, en France comme à l’étranger (les différents accords étant
souvent conclus à l’échelle européenne). Ces partenariats confèrent à Meetic une visibilité accrue et lui permettent d’attirer une
part supplémentaire de consommateurs potentiels vers ses sites.
Afin d’accroître rapidement sa notoriété à l’échelle internationale, Meetic s’est très tôt attaché à construire des partenariats
avec trois types d’acteurs couvrant l’ensemble de la communauté cible du groupe, tant pour ses prestations Internet que
Mobiles :
-
Les acteurs de l’Internet (FAI, portails, sites à fort trafic, etc.)
Parmi les partenaires clés de Meetic figurent les intervenants majeurs de l’Internet : les portails Internet (Yahoo en Europe et au
Brésil, MSN, etc.), les fournisseurs d’accès à Internet (Orange, Free.fr, Alice, etc.), les sites de renom et à fort trafic (Virgin en
Grande-Bretagne, Lastminute en Italie et en Espagne, eBay, Bluewin en Suisse), ou encore les sites communautaires (Dada, ICQ).
Le trafic et l’audience générés par ces sites partenaires permettent à Meetic de capter une partie de leur audience et de la
rediriger vers ses propres sites, la plupart du temps par la création d’une extension commune à Meetic et au site associé.
www.genesta-finance.com
6
29 mars 2010
G
Meetic
GENESTA
Equity &Bond Research
Ces accords constituent pour la société un solide et large réseau de distribution, d’environ 125 partenaires, qui contribuent non
seulement à parfaire la notoriété du groupe dans la durée, mais aussi plus ponctuellement à appuyer le lancement de nouveaux
sites ou de nouveaux services développés par la société. Ce fut par exemple le cas pour le lancement de Meetic Affinity au cours
du second semestre de 2008, offre désormais distribuée à l’instar de l’offre classique de Meetic par les principaux intervenants
Internet européens comme Orange ou MSN.
-
Les acteurs des médias (Internet et papier)
Au-delà des acteurs Internet spécialisés, Meetic a également conclu des partenariats avec divers groupes médias qui relayent les
activités de la société sur leurs différents moyens de communication online et offline (presse papier, site Internet, radio, TV,
etc.). Parmi les plus importants, il convient de citer TF1.fr, RTL en France/Luxembourg/Allemagne, Terra en Espagne, RP online
en Allemagne, etc.
-
Les opérateurs de téléphonies mobiles
La société a également conclu des partenariats importants avec un grand nombre d’opérateurs de téléphonie mobile en Europe
tels que : Orange en France/Grande-Bretagne/Espagne/Suisse/Belgique, T-Mobile en Autriche/Grande-Bretagne, Vodafone en
Grande-Bretagne/Allemagne/Espagne/Suisse/Belgique, SFR et Bouygues en France, H2G en Italie, etc. En effet, au-delà des
activités Internet, Meetic a souhaité diversifier les supports d’accès à ses services, et a également développé des services
Mobiles (SMS, WAP, i-mode, etc.), qui, à ce jour, ne comprennent toutefois pas d’offre Internet Mobile sur smartphones en
accès 3G.
L’avènement de l’Internet mobile en Europe, avec la croissance rapide du parc installé de smartphones, offre une nouvelle
opportunité de développement des activités Mobiles de Meetic, qui n’était jusqu’alors pas présent sur ce segment d’appareils.
Ainsi, la société compte poursuivre sa stratégie de partenariats avec les acteurs majeurs de la téléphonie mobile, opérateurs
comme à terme constructeurs de mobiles, afin de 1/ permettre à ses membres d’accéder de manière simple, efficace et nomade
à ses services par le biais de leur téléphone portable et 2/ diversifier ses sources de revenus.
On peut alors regretter la part encire faible des revenus réalisés par le groupe sur ce segment, revenus qui se sont élevés en
2009 à 3,7 M€ soit seulement 2,3 % du chiffre d’affaires. En effet, le développement accru de l’Internet Mobile recèle selon nous
un potentiel important, que le groupe n’est, à ce jour, pas encore parvenu à pleinement exploiter. Comme nous le verrons par la
suite, ceci s’explique notamment par le fait que l’offre du groupe est aujourd’hui trop basique par rapport aux possibilités
technologiques qu’offrent les nouveaux supports de téléphonies mobiles, et notamment les smartphones. Dès lors, l’adaptation
des sites existants, telle que la société l’envisage pour Peexme qui sera disponible en 2010 sur iPhone, ainsi que le remodelage
de l’offre commerciale du groupe sur mobiles de technologies 3G nous apparaît comme une condition sine qua non pour
dynamiser ce segment d’activité et donc diversifier les sources de revenus de la société, comme souhaité.
… MAIS MAITRISE
En 2005, Meetic disposait déjà d’un réseau d’une soixantaine de partenaires, réseau porté au maximum à plus de 200 accords,
et aujourd’hui ramené à environ 125 partenaires, soit autant de chaînes de rencontres. En effet, si Meetic a eu tendance à
multiplier ces partenariats quelques années après sa création, la société dispose aujourd’hui d’une taille critique et d’une
notoriété suffisantes lui permettant de ne conserver, dans un souci de simplification et d’efficacité, que les partenariats conclus
avec des acteurs majeurs disposant d’un rayonnement global et significatif. Ainsi, parmi la centaine de partenaires avec lesquels
la société collabore, seule une quinzaine constitue des partenaires clés et pivots pour le groupe tant leur visibilité est importante
en termes de part d’audience (Yahoo, MSN, Orange, etc.) et de couverture géographique.
Par ailleurs, si ces partenariats continuent de conférer aujourd’hui à Meetic une notoriété importante auprès du public, et sont
en ce sens stratégiques, les revenus générés par ces contrats représentent une part relative mais non négligeable du chiffre
d’affaires global du groupe, puisque de l’ordre de 18 % sur l’exercice 2008 (donnée non disponible pour 2009).
Part de nouveaux profils provenant des partenariats
Part des ventes initiée par les partenariats
2005
37%
25%
2006
33%
26%
2007
25%
23%
2008
14%
18%
Source : société
Ainsi, la dépendance du groupe vis-à-vis de ses partenaires est certes réelle, mais nous semble raisonnable et contenue. Il
convient toutefois de noter que ce taux de revenus issus de ces collaborations devrait augmenter au titre de l’exercice 2009, le
groupe ayant signé en juin dernier un accord de partenariat important avec le groupe MSN (portail Internet de Microsoft) en vue
de fournir l’accès aux services de rencontre de Meetic sur la quasi-totalité de son réseau européen (soit 12 pays). La signature de
ce contrat vient parachever le maillage du réseau développé par Meetic, aujourd’hui présent auprès des principaux FAI et
portails Internet européens (Orange, Yahoo, AOL, etc.), ce qui constitue un avantage concurrentiel significatif. En ce sens,
l’étendue du réseau de partenaires représente selon nous, plutôt qu’un réel risque compte tenu de la position dominante de
Meetic en Europe, une opportunité d’étouffer la concurrence et d’asseoir son rang de leader.
www.genesta-finance.com
7
G
Meetic
29 mars 2010
GENESTA
Equity &Bond Research
Les partenariats Internet sont conclus pour une durée d’environ 1 à 2 ans, sur la base de modalités de partage des revenus qui
diffèrent, comportant une part fixe plus ou moins conséquente et une part variable liée à l’efficacité (taux de conversion ou
chiffre d’affaires généré par ce vecteur). Sur ce point, il convient de souligner que l’atteinte par Meetic d’une taille critique à
l’échelle européenne devrait lui permettre à moyen terme de renégocier favorablement les conditions de partage des revenus
avec ses partenaires. En effet, la société s’efforce de réduire graduellement la part de revenus fixes qu’elle reverse à ses
partenaires, part qui constitue un engagement ferme et donc un risque non négligeable pour le groupe. Alors que la société
avait consenti, au titre de l’exercice 2008, un engagement fixe pour un montant d’environ 17 M€, elle n’a déboursé en 2009 que
5 M€ au titre des reversements fixes, cette part devant encore être réduite pour l’exercice 2010 et les années suivantes. Même
si la portion du chiffre d’affaires généré par les partenariats reste non majoritaire pour Meetic, bien que stratégique, l’évolution
de la politique de partage des revenus vers plus de rémunération variable devrait s’avérer favorable pour le groupe à moyen
terme.
1.3
L’atteinte effective d’une taille critique : le cercle vertueux de la notoriété
RETOUR SUR LA DYNAMIQUE DE CROISSANCE DU MARCHE DE LA RENCONTRE EN LIGNE
Il convient d’abord de rappeler que la tendance sur le secteur de l’Internet va dans le sens d’une augmentation de la
consommation de services online payants, tendance accélérée ces dernières années, en raison notamment 1/ du fort taux de
pénétration Internet et plus récemment du haut débit et 2/ de la courbe d’expérience ascendante des utilisateurs pour acheter
en ligne. Ainsi le marché de la rencontre en ligne a pu bénéficier en Europe d’un double catalyseur, à la fois technologique,
(comme évoqué ci-dessus), mais aussi sociologique.
Le tableau ci-après montre l’évolution de l’âge au premier mariage dans les principaux pays d’Europe, depuis les années 1990 :
Pays
1990
1995
2000
2001
2002
Hommes
Femmes
Hommes
Femmes
Hommes
Femmes
Hommes
Femmes
Allemagne
28
25
29
26
30
27
30
27
Autriche
27
25
29
26
30
27
30
27
30
Belgique
26
24
27
25
28
26
29
27
Danemark
30
28
31
29
32
29
32
30
Espagne
28
25
29
27
30
28
Finlande
27
25
29
27
30
28
30
France
28
26
29
27
30
28
30
Grèce
29
25
30
26
-
-
Irlande
28
26
30
28
-
Italie
29
26
30
27
30
Luxembourg
27
25
29
27
30
Pays-Bas
28
26
29
27
Portugal
RoyaumeUni
Suède
26
24
27
27
25
30
27,9
27
25,5
Moyenne
Hommes
2003
Femmes
Hommes
Femmes
31
28
27
ND
28
29
27
29
27
32
30
32
30
30
28
-
-
28
30
29
-
29
28
30
28
-
-
-
-
31
27
-
-
-
-
-
-
-
-
-
27
-
-
-
-
-
-
27
30
28
30
28
30
28
30
28
30
28
31
28
31
28
25
27
25
28
26
28
26
28
26
28
26
29
27
-
-
-
-
-
-
31
29,1
29
26,8
32
29,8
30
27,5
32
30,1
30
27,9
33
30,4
30
28,0
33
31
30,6
28,3
Source : eurofound
En effet, les évolutions démographiques et sociétales des dernières décennies ont profondément modifié le mode de rencontre :
recul de l’âge du mariage, entrée plus tardive dans la vie active, développement du célibat (environ 18 millions de célibataires
estimés en France soit 30 % de plus qu’il y a 10 ans), etc. De plus, l’évolution des mœurs a permis une acceptation de plus en
plus positive de l’utilisation d’Internet pour nouer des relations humaines et affectives.
Les données des tableaux ci-après montrent d’une part que, environ un quart des européens qui sont célibataires ne sont pas
satisfaits de leur statut de célibat, et qu’à titre d’exemple, environ la moitié de la population célibataire du Royaume-Uni a déjà
eu recours a un site de rencontres et que la même proportion envisage d’utiliser ces services à horizon 1 an, les pourcentages
variant en fonction des tranches d’âge considérées (le taux le plus élevé étant auprès des 36-41 ans).
www.genesta-finance.com
8
G
Meetic
29 mars 2010
GENESTA
Equity &Bond Research
Taux de célibataires insatisfaits de leur statut, en Europe,
par pays (2007)
36%
35%
31%
29%
27%
25%
23%
17%
30%
27%
18% 19%
25%
19%
Source : Parship
Taux d'utilisation de sites de rencontre par les célibataires au
Royaume-Uni (2007)
53%
60%
30-35 ans
65%
55%
36-40 ans
53% 50%
41-45 ans
43% 44%
43% 41%
46-50 ans
51-55 ans
Ont utilisé un site de rencontre en ligne en 2007
Source : Parship
Taux de célibataires qui considère "socialement acceptable"
de rencontrer quelqu'un via Internet, en Europe, par pays
(2007)
64% 66% 68%
67%
41%
77%
57%
44%
73%
59% 59% 59%
52%
40%
Source : Parship
On comprend alors mieux pourquoi de plus en plus de personnes engagent des démarches de rencontre online, le taux
d’acceptation sociale européen concernant les activités de rencontre en ligne avoisinant les 60 %.
www.genesta-finance.com
9
G
Meetic
29 mars 2010
GENESTA
Equity &Bond Research
Ainsi selon une étude Jupiter Research datant de début 2007, l’industrie de la rencontre en ligne en Europe était valorisée à
environ 243 M€ et estimée à 549 M€ à horizon 2011 (tous segments confondus), présentant alors un taux de croissance moyen
de +17,7 % par an. Sur la même période, aux Etats-Unis, zone plus mature que l’Europe, le rythme de développement du secteur
commençait déjà à ralentir, l’analyste de Jupiter Research estimant le marché dans son ensemble à environ 932 M$ à l’issue de
la même période, soulignant une progression du marché en valeur mais une augmentation plus limitée du parc d’abonnés
payants. Ainsi, le marché de la rencontre en ligne, selon cette étude de 2007, devrait arriver à maturité sur le segment du Dating
à horizon 2011, délivrant alors une croissance annuelle de +9 % en Europe et de +6 % aux Etats-Unis.
En ce sens, le marché européen, moins mature que celui des Etats-Unis, a clairement été porteur, ces dernières années, d’une
croissance plus dynamique qu’outre-Atlantique.
SUR LEQUEL MEETIC A ACQUIS UNE POSITION DOMINANTE
er
Meetic a, en quelques années, acquis une notoriété forte qui lui a permis de prendre des positions de 1 rang sur la plupart des
marchés européens. Avec 5,4 M de visiteurs uniques début 2009, Meetic enregistre la plus forte part d’audience parmi le panel
des sites disponibles sur le secteur de la rencontre en ligne, soit 18,3 % (selon Nielsen NetRatings) en Octobre 2008 et est, en ce
sens, le premier acteur du secteur de la rencontre en ligne en Europe. En France, la part d’audience de Meetic s’élève à 25,3 %,
ce qui révèle la position extrêmement concurrentielle du groupe sur son pays historique, avec 95 % de taux de notoriété sur sa
marque (source TNS Sofres, janvier 2009).
Lancé en 2002, Meetic a enregistré depuis sa création plusieurs dizaines de millions de profils, est géré en 11 langues dans 16
pays d’Europe et est présent, au travers de la joint venture créée avec Match, en Amérique Latine. Le parc d’abonnés du groupe
s’élevait à fin 2009 à 920 286 personnes, incluant les membres hérités de la reprise des activités européennes de Match.com (et
avant déconsolidation des 76 000 abonnés de ParPerfeito apportés à la joint venture latino-américaine). Meetic est aujourd’hui
ème
sans conteste le leader dominant du secteur de la rencontre en ligne en Europe, et se place en 2 position au niveau mondial,
derrière Match.com, filiale d’IAC, présente sur les 5 continents jusqu’au rachat de ses activités européennes par Meetic mi-2009.
Si le principal concurrent de Meetic a historiquement été Match, concurrence qui a pris fin avec le rachat par Meetic des
activités européennes de Match.com, il convient également de mentionner la prédominance de Meetic par rapport à d’autres
intervenants du secteur comme Friendscout24, Easyflirt, Parship, ou Be2, dont les parts d’audience sont sensiblement
inférieures à celles du groupe avec respectivement 7,7 % pour Friendscout24, 2,2 % pour Easyflirt, 1,6 % pour Be2, et 1,2 % pour
Parship contre 18,3 % pour Meetic.
Le graphique présenté ci-après permet de récapituler l’évolution conjointe du chiffre d’affaires de Meetic et de son parc
1
d’abonnés sur les 5 dernières années :
Evolution du chiffre d'affaires de Meetic(M€)
et de son parc d'abonnés
(en milliers)
920,286
1 000,000
180,0
160,0
800,000
696,472
600,000
400,000
200,000
140,0
577,255
120,0
100,0
426,179
224,618
112,9
133,6
164,5
80,0
60,0
40,0
78,8
43,0
20,0
0,000
0,0
2005
2006
2007
2008
2009
Source : société
1
Parc d’abonnés en fin de période.
L’année 2009 inclut le chiffre d’affaires de ParPerfeito (6,6 M€) et son parc d’abonnés (76 000 membres). Retraité de ParPerfeito, le chiffre d’affaires s’élève à
157,9 M€ et le parc d’abonnés fin 2009 compte 844 286 clients).
www.genesta-finance.com
10
29 mars 2010
1.4
G
Meetic
GENESTA
Equity &Bond Research
Commentaires sur le chiffre d’affaires et les résultats 2009
Note importante : il convient de noter que les comptes annuels 2009 publiés par Meetic le 23 mars dernier sont retraités de
l’activité de ParPerfeito, filiale apportée à la Joint Venture créée avec Match.com afin de développer conjointement leurs
activités en Amérique Latine. Ainsi, le résultat de la filiale brésilienne ParPerfeito a été reclassé en « résultat des activités cédées
ou en cours de cession » et est désormais déconsolidé. Pour comparaison, les données 2008 ci-après ont également été
retraitées de l’activité de ParPerfeito.
Meetic a réalisé, au titre de l’exercice 2009, un chiffre d’affaires consolidé de 157,9 M€, en croissance de +23,6 % (+27,2 % à
taux de change constant, le groupe étant désormais exposé à la livre sterling depuis l’intégration des activités européennes de
Match.com). La progression des revenus a été fortement tirée par l’intégration, sur 7 mois, de Match.com, qui a contribué sur
cette période à hauteur de 32,2 M€ au chiffre d’affaires global. Ainsi, la croissance organique de Meetic, hors impact de Match
et retraité des activités de ParPerfeito en 2009 et 2008, est légèrement négative de -1,6 %. Ce repli s’explique notamment par :
1
1/ la pression sur l’ARPU du Dating sur la période (16,5 € estimés vs. 17,1 € estimés en 2008), non totalement compensée par
les débuts du déploiement de l’activité de Matchmaking dont l’ARPU est nettement supérieur à celui du Dating (25,0 € estimés
en 2009) ; 2/ le fait que l’augmentation du parc d’abonnés du Matchmaking ait été réalisée sur la base de clientèle de Meetic sur
le Dating, conduisant à une certaine cannibalisation de l’activité historique du groupe…
Le chiffre d’affaires par segment, est resté assez stable en 2009, la majorité des revenus provenant des abonnements Internet,
comme le montre le graphique ci-après :
Répartition du chiffre d'affaires en 2009
2,3%
1,2%
96,5%
Internet
Mobile
Autres
Source : société
Les faits marquants de l’exercice concernent principalement 1/ les débuts prometteurs du déploiement du Matchmaking en
Europe ; 2/ la réussite de l’intégration des activités européennes de Match.com :
-
Déploiement du Matchmaking
Affinity, lancé mi-2008, délivre au titre de 2009 des performances assez prometteuses pour le segment Matchmaking au sein du
groupe. En effet, ce segment a réalisé sur l’exercice un chiffre d’affaires de 25,3 M€, à comparer à 5,3 M€ en 2008. Ainsi, Affinity
a su séduire 60 350 nouveaux abonnés au cours de l’année 2009, ce qui valide la pertinence de cette offre de rencontre par
affinités, apportant plus de valeur ajoutée à ses clients que l’offre de Dating classique. A fin 2009, le parc d’abonnés du
Matchmaking s’élève alors à 100 626 clients. Si les premiers résultats enregistrés par Affinity sont prometteurs, il convient
toutefois de souligner que cette croissance s’est essentiellement réalisée sur la base du parc d’abonnés de Meetic sur le Dating,
ayant un effet partiel de cannibalisation, en partie compensé par le fait que l’ARPU du Matchmaking est supérieur à celui du
Dating. Ainsi, après cette première phase prudente de « validation » de l’offre auprès des clients existants, le groupe souhaite
désormais recruter ses futurs nouveaux abonnés à l’extérieur du parc installé d’abonnés du groupe, ce qui constitue l’un des
axes stratégiques prioritaires en ce début d’année 2010. Meetic, notamment au travers de campagnes marketing importantes,
ambitionne de déployer rapidement son offre à l’ensemble des pays européens sur lequel le groupe est présent au cours du
premier semestre 2010, afin de gagner rapidement des parts de marché sur ce segment, passant d’environ 25 % actuellement à
un objectif à moyen terme de 50 %, soit le niveau effectivement atteint sur le segment du Dating.
1
ARPU : correspond à la notion anglo-saxonne de Average Revenue Per Use, soit le revenu moyen mensuel par membre. Il correspond aux ventes réalisées sur
une période donnée divisées par le parc clients sur cette même période.
www.genesta-finance.com
11
-
G
Meetic
29 mars 2010
GENESTA
Equity &Bond Research
Intégration de Match.com
2009 aura également été marquée par le rachat des activités européennes de Match.com dont l’intégration effective devrait
être finalisée à l’issue du premier semestre 2010, soit avec près de 6 mois d’avance sur le calendrier énoncé au moment de
l’acquisition. La migration des activités et des bases de données héritées du groupe est quasiment achevée : le Royaume-Uni,
zone la plus importante sur laquelle opérait Match.com, a été basculée au sein de Meetic courant mars 2010, de telle sorte
qu’ils ne restent aujourd’hui à intégrer que les pays scandinaves. Une fois cette migration parachevée, Meetic n’aura plus à
supporter les coûts de la plateforme initiale de Match.com (de l’ordre de 7 M$ par an), et dégagera ainsi, compte tenu des
investissements néanmoins nécessaires, des économies nettes de l’ordre de 5 M$ par an sur ce poste...
Ainsi, les synergies de coûts annoncées de 10/15 M€ en année pleine la première année devraient être réalisées puisque la
société est déjà parvenue à dégager 8 M€ de synergies sur les 7 mois d’intégration de Match.com. Ces synergies de coûts se
matérialisent dès l’exercice 2009 sous 3 aspects : 1/ la mutualisation des ressources technologiques au travers notamment des
économies opérées sur la plateforme technique, des économies administratives, ou encore sur les charges de personnel (une
partie de l’effectif, environ 20 personnes, n’ayant pas été reprise de Match) ; 2/ l’optimisation des investissements marketing
dans la mesure où Meetic est désormais leader incontesté en Europe, ce qui nécessite moins d’efforts marketing pour maintenir
ses parts de marché face à son ancien concurrent, mais aussi parce que Meetic a choisi, de façon selon nous judicieuse, de
n’axer sa communication au niveau local que sur la marque disposant historiquement d’une notoriété et d’une position
dominantes. Ainsi, selon les zones adressées, la société met en avant soit la marque Meetic, soit la marque Match, en fonction
de la notoriété acquise ; 3/ la renégociation fructueuse des partenariats conclus avec le réseau de distribution du groupe
(partenaires Internet et Mobile) au vu de la nouvelle taille critique de Meetic aujourd’hui.
Compte tenu de ces divers éléments, les résultats de l’année 2009, présentés ci-après, soulignent la capacité du groupe à se
développer de façon accélérée grâce à la croissance externe, tout en positionnant son offre afin d’être plus en adéquation avec
les tendances de marché et les attentes des consommateurs, et ce enfin d’améliorer sa rentabilité.
Compte de résultat (en M€)
Chiffre d'affaires
% évolution
Autres achats et charges externes
Dont dépenses marketing
% du CA
Charges de personnel
% du CA
ROAA (avant rémunérations des stock-options)
% évolution
% du CA
Rémunération des stock-options
ROAA
% évolution
% du CA
Résultat opérationnel
% évolution
% du CA
Résultat financier
Résultat Net des activités poursuivies
Résultat Net des activités cédées ou en cours de cession
Résultat Net
2009
157,884
+23,6 %
92,158
71,114
45,0 %
26,754
16,9 %
40,909
+157,1 %
25,9 %
3,574
37,335
+185,7 %
23,6 %
34,270
+174,9 %
21,7 %
-0,354
22,322
-2,662
19,661
2008
127,786
90,707
73,561
57,6 %
22,306
17,5 %
15,911
12,4 %
2,844
13,067
10,2 %
9,823
7,7 %
1,289
8,823
-15,165
-6,342
Il convient de souligner la progression sensible de la rentabilité du groupe, dont la marge de ROAA ressort dans la fourchette
haute des indications données par la société de 20/25 % du chiffre d’affaires, à 23,7 %. Cette amélioration notable de la marge
du groupe s’explique principalement comme évoqué ci-avant par les synergies de coûts déjà en place : 1/ des investissements
publicitaires de 71,1 M€, en baisse en valeur relative comme en valeur absolue par rapport à l’année précédente ; 2/ des
charges de personnel maîtrisées à 16,9 % des revenus, à comparer à 17,5 % du chiffre d’affaires en 2008 ; 3/ des frais liés aux
stock-options contenus.
Après amortissements, assez faibles pour le groupe, le résultat opérationnel ressort à 34,3 M€, soit une marge de 21,7 % en
forte augmentation par rapport à 2008 (7,7 %).
La société enregistre un résultat financier négatif de -0,4 M€ sur la période, en raison notamment de l’impact défavorable de la
livre sterling, Meetic étant désormais exposé à hauteur d’environ 30 % de son activité à la monnaie britannique.
www.genesta-finance.com
12
29 mars 2010
Meetic
G
GENESTA
Equity &Bond Research
Le résultat net des activités poursuivies est donc en forte hausse, à 22,3 M€ (vs. 8,8 M€ en 2008). La déconsolidation des
activités de ParPerfeito est alors reflétée par le résultat net des activités cédées, résultat qui s’élève à -2,6 M€. Il convient de
noter que la filiale brésilienne est restée rentable sur l’exercice, son résultat net s’élevant à 0,8 M€, mais que ce montant de
-2,6 M€ prend en compte l’impact de l’apport de la filiale à la JV. L’opération, qui a été débouclée le 10 mars 2010, devrait
favorablement impacter les comptes 2010 à hauteur de 2 M€ en raison de l’effet positif de changes à cette date.
Ainsi, au final, le résultat net de Meetic pour l’exercice 2009 est de 19,7 M€, redevenant positif, et significativement amélioré
par rapport à l’année précédente.
En ce qui concerne la santé financière du groupe, il est clair que Meetic reste une société dont la structure financière est solide,
avec un endettement net négatif de -40,2 M€, et fortement génératrice de cash avec plus de 34 M€ en exploitation. A ce titre, et
pour remercier les actionnaires de la société, Meetic a décidé de distribuer un dividende de 1,50 € par action, soit près de 34 M€
de trésorerie. Le management a toutefois précisé que ce dividende revêtait un caractère « exceptionnel » et que la société se
gardait le droit, pour les exercices à venir, de ne pas nécessairement renouveler ce versement.
Enfin, le groupe a réitéré son ambition de poursuivre une stratégie de croissance rentable, avec une marge de ROAA 2010 à
nouveau comprise dans la fourchette de 20 à 25 % du chiffre d’affaires, ce que nous jugeons pleinement réalisable compte tenu
des synergies prometteuses de l’intégration de Match et du déploiement de l’activité de Matchmaking, activité très rentable.
2
2.1
Vers un business model plus solide : une offre mieux segmentée, un portefeuille plus
diversifié, des segments d’activités complémentaires
L’ambition de segmenter l’offre…
UN POSITIONNEMENT REPOSANT SUR UNE STRATEGIE DE MARQUES OMBRELLES POUR ADRESSER DES CŒURS DE CIBLE
DIFFERENCIES
Sur le marché de la rencontre en ligne, Meetic a choisi de se positionner progressivement sur plusieurs segments différenciés
afin d’être en adéquation avec les besoins et attentes spécifiques des différents cœurs de cible de clientèle. En effet, la société a
observé qu’il existait des nuances sensibles dans le comportement et les valeurs d’usages des utilisateurs de sites de rencontre,
notamment en fonction de leur âge et de leurs affinités affectives.
Fort de ce constat, Meetic a décidé d’optimiser son offre de services en proposant des prestations différenciées à chaque cible
de clientèle visée. Ainsi, le groupe considère que l’optimisation de son trafic et la conquête de nouveaux abonnés passent
essentiellement par la meilleure segmentation de son offre, afin de répondre au plus près aux attentes des consommateurs. Il
convient alors de noter que Meetic s’est toujours positionné sur la rencontre en ligne dite « sérieuse », et a donc écarté les
activités de rencontre « sexy » ou « coquines » telles que peuvent les développer des acteurs comme Adultfriendfinder ou
encore Easyflirt.
Ainsi, la société s’est attaché à développer une offre complète, aux services différenciés, dont les principaux sont : 1/ le Dating
(rencontre classique), via la marque Meetic, qui s’adresse à une clientèle cible assez jeune (25-35/40 ans) ; 2/ le Matchmaking
(rencontre par affinités), via la marque Affinity qui cible plutôt la clientèle des 35-40 ans et plus ; 3/ le Flirting (rencontre plus
« légère », à la frontière du réseau social), via la marque PeexMe, pour les plus jeunes (18-24 ans).
Afin de maximiser l’efficacité de ses investissements marketing, le groupe opère ses activités selon une stratégie de marque
ombrelle. En effet, l’ensemble des déclinaisons de prestations proposées par la société sont clairement identifiables comme des
services faisant partie intégrante de la marque mère Meetic, tout en étant distinctement positionnées. Ainsi, le niveau de
notoriété des diverses marques du groupe a toujours servi de socle de réputation au moment de lancer de nouveaux services,
notamment Affinity en juillet 2008.
www.genesta-finance.com
13
Meetic
29 mars 2010
G
GENESTA
Equity &Bond Research
Depuis l’intégration des activités européennes de Match.com en juin dernier, la société s’efforce de poursuivre cette stratégie
de positionnement de marques ombrelles et a décidé de mettre en avant, selon les zones géographiques, l’une ou l’autre des
marques phares du groupe, c'est-à-dire Meetic (et donc Meetic Affinity) ou Match (et donc Match Affinity). Ainsi, là où Meetic
devançait Match en termes de notoriété et de parts de marché, le nouvel ensemble a opté pour la mise en avant (en termes
d’investissements marketing) de la marque Meetic, et vice-versa lorsque Match était plus fort sur d’autres zones. C’est par
exemple le cas dans les pays scandinaves et au Royaume-Uni, où Match.com bénéficiait de positions dominantes. A titre
d’illustration, sur le Royaume-Uni, où l’overlap de membres était de 9 % au moment du rachat et de 5 % pour les abonnés, les
activités historiques opérées par DatingDirect ne font plus l’objet d’investissements publicitaires, ni de campagnes marketing,
afin de progressivement faire migrer DatingDirect vers la marque Match. Si ce choix stratégique a pour effet la perte inévitable
d’une partie des abonnés (perte de 15 000 membres pour DatingDirect au T4 2009 selon le management de Meetic), elle nous
semble être un mal nécessaire : d’une part, afin de maintenir une politique de marque double (Meetic ou Match) cohérente, et
d’autre part de maximiser les retours sur investissements marketing engagés par la société sur chacune de ces deux marques sur
leurs territoires respectifs. Ainsi, à moyen terme, la constitution de deux marques fortes associées et déclinées, devrait s’avérer
être un atout concurrentiel de poids pour le maintien de la position de leader du groupe en Europe et la conquête de parts de
marché sur les nouveaux segments (notamment le Matchmaking), ainsi que sur de nouveaux territoires.
MEETIC : UN MULTI-SPECIALISTE ?
Eu égard à l’évolution du marché dans le sens d’une partition graduelle des typologies de consommation de la rencontre en
ligne, Meetic a concentré ses efforts sur le développement d’une offre complète, aux prestations différenciées selon les cibles
adressées, et ce afin de maximiser le parc d’abonnés et d’augmenter le revenu moyen par membre.
Le tableau ci-après détaille l’offre de Meetic par segment de prestations :
Segment
Dating
Matchmaking
Flirting
Services Internet
Meetic
Match
DatingDirect
Lexa.nl
ParPerfeito
Neu.de
Meetic Affinity 1
Match Affinity
Lexamore.nl
Partner.de
PeexMe 2
Gay Dating
Select Dating
Meetic Gay
Meetic VIP
Portail
VIOO
3
Services Mobiles
Meetic Mobile
Offre
Rencontre en ligne classique
Sites déclinés selon les zones géographiques
Cible
25-35/40 ans
A noter le basculement progressif de l'offre de
DatingDirect vers la marque Match.com
Rencontre par affinités psychologiques
35/40 ans et +
-
A noter le déploiement progressif du Matchmaking sous
la marque Match Affinity
PeexMe
Site communautaire, rencontres ados
18-24 ans
-
A noter le lancement en 2010 de la version iPhone du
site et de son intégration totale à Facebook
Rencontre adaptée à la communauté homosexuelle
Site communautaire composé de membres « premium »
intégrés sur invitation/parrainage
Portail communautaire féminin
Communauté gay
Environ 5 000
abonnés
Femmes
-
Contenu éditorial et participatif (blog), vidéo
Source : société, Genesta
Comme évoqué auparavant, Meetic dispose désormais d’un portefeuille de services mieux segmenté, dont les principaux en
termes de contribution aux revenus du groupe sont le Dating (activité historique) et le Matchmaking (activité lancée sous la
marque Ulteem en 2005 et redéployée sous la marque Affinity depuis mi-2008), ces deux activités couvrant la majorité des
cibles de clientèle du secteur de la rencontre sur Internet.
En dehors du Matchmaking, sur lequel nous reviendrons en détail dans la partie suivante, Meetic s’est attaché à développer des
prestations complémentaires afin de répondre de façon plus ciblée et adéquate aux attentes spécifiques de certains utilisateurs,
et ce, pour les convertir en abonnés. De façon complémentaire, la société a lancé de nouveaux services tels que :
-
1
2
3
Peexme : Meetic a vite ambitionné de se positionner sur le segment des plus jeunes en lançant dès 2006 Superlol,
rapidement devenu Superlov, succès à l’époque en demi-teinte pour le groupe. La société a en effet éprouvé des
difficultés à monétiser son audience, d’autant plus que le site avait été initialement lancé sur une thématique plus
proche du réseau communautaire que d’un média de rencontre online, ce qui a peut-être freiné la captation d’abonnés
(vs. profils gratuits).
Activité de Matchmaking anciennement opérée sous le site Ulteem, lancé en 2005.
Activité de Flirting anciennement opérée sous le site Superlol, qui devient Superlov début 2006.
Hérité du rachat de Cleargay en 2007.
www.genesta-finance.com
14
29 mars 2010
Meetic
G
GENESTA
Equity &Bond Research
Ainsi, au T2 2009, la société relance cette activité sous le nom de PeexMe, en version Web et Mobile, présentée comme
réseau social de « flirting », soit un positionnement plus réaffirmé sur le secteur de la rencontre. Nous pensons que ce
segment de population recèle effectivement un potentiel certain en termes de taille de marché, mais nous jugeons
l’offre incomplète puisque non disponible jusqu’alors en accès smartphones, appareils pourtant très appréciés parmi
les 18-24 ans et qui affichent un taux de pénétration important sur cette tranche d’âge. Conscient de ce potentiel,
Meetic développera au cours de l’année 2010, une version Mobile plus aboutie de Peexme ainsi que l’adaptation du
site pour iPhone ;
-
Meetic Gay : Avec l’acquisition de la société éditrice du site Cleargay en 2007, Meetic a choisi de faire un pas
supplémentaire dans la qualification de son audience et de son trafic, et donc de son optimisation, en proposant un
service adapté à la communauté homosexuelle ;
-
Meetic VIP : Meetic VIP est une déclinaison haut de gamme et « select » du site de Dating classique, et ne regroupe
qu’environ 5 000 abonnés, le choix des membres se faisant par parrainage de membres existants. En développant cette
offre, Meetic est parvenu à dégager un surcroît de rentabilité sur quelques milliers de membres, pour des
investissements très faibles. En effet, avec un abonnement à 89 € par mois (soit plus de deux fois supérieur à l’offre de
base), Meetic a su saisir l’opportunité d’augmenter la valeur de ces quelques milliers d’abonnés. Si le chiffre d’affaires
additionnel généré par ces membres n’est pas significatif à l’échelle du groupe, il atteste de la capacité de la société à
segmenter son offre et à optimiser son audience ;
-
VIOO : VIOO, lancé en 2008 est un portail communautaire à destination d’une audience féminine proposant à la fois du
contenu éditorial, des vidéos sur les thématiques féminines, mais aussi un contenu participatif et interactif, l’internaute
pouvant rédiger des articles sur ce média. La démarche de Meetic sur cette offre est de répondre à la large part
d’audience représentée par les femmes sur Internet (47 % fin 2008) et d’en rediriger une partie vers son offre de
rencontre en ligne. Ce type de services semble assez différent des autres offres de la société, et n’est à ce jour pas très
contributeur aux revenus du groupe, compte tenu de l’environnement délicat de la publicité online en 2008 et 2009 et
de l’expérience limitée du groupe en termes d’activité de régie publicitaire. Nous voyons néanmoins dans ce portail
l’opportunité pour Meetic de capter une part d’audience supplémentaire, audience qui à première vue ne ferait pas la
démarche volontaire de consulter un site de rencontre online, de la convertir en profils utilisateurs, et mieux encore en
abonnés.
Ainsi, le groupe a su, ces dernières années, développer une gamme de services plus étoffée et mieux segmentée par rapport à
l’offre initiale de Meetic, et en ce sens qualifier son audience, pour mieux la monétiser selon une double démarche : poursuivre
l’augmentation du trafic au travers d’une offre plus adaptée aux attentes spécifiques de chaque segment d’utilisateurs, et mieux
la monétiser en augmentant le parc d’abonnés, c'est-à-dire en convertissant les profils en abonnés payants. Il reste que, selon
nous, certains des segments développés n’ont pas encore délivré pleinement leur potentiel, comme par exemple PeexMe, qui
dispose d’un potentiel de marché, certes difficile à monétiser, mais important en termes de volume, ou encore VIOO qui
constitue une base d’audience certaine afin de capter de nouvelles clientes sur les autres sites du groupe.
LE MATCHMAKING : NOUVEAU RELAIS DE CROISSANCE, EN ADEQUATION AVEC LES EVOLUTIONS DE MARCHE
La rencontre en ligne, progressivement entrée dans les mœurs des sociétés actuelles, semble aujourd’hui être arrivée à maturité
aux Etats-Unis sur le segment du Dating, qui représenterait environ 600 M$. Les Etats-Unis ayant environ 4 à 5 ans d’avance sur
l’Europe, on peut considérer qu’à terme, le marché européen du Dating, estimé à ce jour à environ 300 M€, ne représente pas
plus de 450 à 500 M€ de chiffre d’affaires à terme. Sur un secteur où le segment du Dating devrait rapidement gagner en
maturité, le Matchmaking apparaît alors comme une alternative de croissance. Là encore les Etats-Unis font figure de précurseur
dans la mesure où ce marché a d’ores et déjà bien amorcé son développement outre-Atlantique et représente actuellement
environ 300 M$. En Europe, le segment du Matchmaking n’est aujourd’hui valorisé qu’à environ 100 M€ et est estimé à horizon
3-4 ans à environ 200 M€.
On voit alors que si le Dating ne devrait croître que modestement au cours des prochaines années, même si ce segment est
toujours prépondérant sur le marché de la rencontre online et devrait à terme représenter environ 2/3 du marché. Ainsi, le
segment du Matchmaking offre un potentiel important en termes de progression, et devrait incarner à terme 1/3 de l’industrie.
Si le Matchmaking devrait s’avérer plus dynamique au cours de prochaines années, et en ce sens constitue un vrai relais de
croissance, il ne faut toutefois pas sous-estimer le poids du Dating, qui devrait rester plus important en valeur. Meetic qui
détient à ce jour environ 50 % des parts de marché du Dating en Europe, compte bien profiter de la marge de progression du
segment du Matchmaking pour y atteindre le même niveau de parts de marché, dont le groupe ne détient aujourd’hui
qu’environ 25 % en Europe.
Meetic a assez tôt perçu l’émergence de ce nouveau segment, et a lancé dès la fin de l’année 2005, la première version de son
site de Matchmaking, rencontre par affinités psychologiques, sous le nom d’Ulteem. Mais ce n’est qu’au milieu de l’année 2008,
que le groupe décide d’accélérer ses investissements sur ce segment, harmonisés à l’échelle internationale, avec le lancement
de la marque Affinity et la mise en avant de son offre auprès du public par rapport aux services de Dating classiques.
www.genesta-finance.com
15
Meetic
29 mars 2010
G
GENESTA
Equity &Bond Research
Ainsi, l’offre de Matchmaking d’Affinity se distingue de l’offre de Dating classique sur plusieurs points :
Temps d'inscription
Dating
25-35/40 ans
+ d'hommes
Plutôt physique
Sérieuse mais spontanée
Quelques minutes
Offre
Base de profils à contacter
Abonnement
Prix
1/3/6 mois
Moyen
Cible
Démarche
Matchmaking
40 ans et +
Autant de femmes que d'hommes
Plutôt psychologique
Sérieuse et plus engageante
Environ 1/2 heure
Proposition de profils jugés compatibles
au sein de la base de profils + coaching
3/6/12 mois
Elevé
Source : Société, Genesta
On voit alors qu’au travers de cette nouvelle offre, à plus forte valeur ajoutée et affinée, Meetic cible plutôt une population de
clientèle plus âgée, pour laquelle la démarche de rencontre est vécue comme un engagement sérieux, dans la durée.
Le développement de cette offre devrait permettre à la société de 1/ capter de nouveaux clients qui ne se seraient pas laissés
séduire par l’offre classique jugée trop basique, mais qui trouvent en Affinity une valeur ajoutée supplémentaire forte ; 2/ faire
basculer parmi le parc d’abonnés existant de Meetic certains membres du Dating vers le Matchmaking, cette dernière offre
présentant le double avantage de générer un niveau moyen de revenu par client plus élevé, mais aussi plus pérenne dans la
mesure où Affinity ne propose pas d’abonnement 1 mois, mais des accès plus longs.
Ce segment d’activité a d’ores et déjà un poids non négligeable au sein du groupe, puisque ce segment a réalisé au titre de
l’exercice 2009 environ 25 M€ de chiffre d’affaires vs. 5 M€ l’année précédente. Meetic dispose à fin 2009 d’un parc d’abonnés
sur le Matchmaking d’environ 100 000 clients (vs. les quelques 750 000 sur le Dating), et compte bien, au cours de l’année 2010,
faire croître cette base installée à un rythme soutenu et ainsi récolter les fruits d’investissements marketing importants. Ainsi,
l’objectif de la société est d’atteindre avec Affinity 50 % de niveau de parts de marché en Europe d’ici 3 ans, niveau comparable
à celui acquis sur le Dating, c'est-à-dire réaliser environ 100 M€ de revenus sur ce segment.
Ces objectifs nous paraissent certes ambitieux, à l’image du groupe, mais pas démesurés dans la mesure où la concurrence à
l’échelle européenne est encore assez peu marquée. En effet, seul Parship en Allemagne, avec ses 40 M€ de chiffre d’affaires,
dispose d’une position solide sur le segment du Matchmaking, et semble ne pas souhaiter s’investir dans une guerre frontale
avec Meetic sur les autres pays européens. Le second concurrent sur l’Europe serait Be2, société qui ne réalise à ce jour
qu’environ 10 M€ de chiffre d’affaires, et qui semble déjà distancée par Meetic. En outre, on pourrait imaginer que le leader
américain du Matchmaking, eHarmony, souhaite accélérer son développement en Europe, où la société ne dispose encore que
d’un parc limité. Ce dernier devrait alors consentir des efforts marketing et publicitaires importants pour développer la notoriété
de sa marque, afin qu’elle devienne une alternative tangible à celle de Meetic, dont la notoriété est dominante en Europe,
surtout depuis l’intégration des activités de Match, ce qui constituerait un pari ambitieux voire risqué pour le groupe américain.
Ainsi, face à une concurrence encore dispersée et d’intensité raisonnable, Meetic fait déjà figure aujourd’hui d’acteur de
premier plan et devrait confirmer son leadership sur ce secteur à terme.
Ainsi, Meetic semble selon nous disposer avec Affinity d’un relais de croissance certain, au vu de la dynamique anticipée du
segment du Matchmaking en Europe pour les prochaines années, des possibilités d’y gagner rapidement des parts de marché
significatives, mais aussi de la rentabilité de ce segment d’activité, supérieure en rythme de croisière (une fois les
investissements marketing de lancement opérés) à celui du Dating.
www.genesta-finance.com
16
2.2
G
Meetic
29 mars 2010
GENESTA
Equity &Bond Research
… et de diversifier les sources de revenus
LE MODELE CONFORTABLE DE L’ABONNEMENT
Evolution des revenus Internet
(en M€)
160,0
140,0
121,8
120,0
107,3
100,0
71,7
80,0
60,0
40,0
20,0
40,8
95,1 %
du CA
152,3
96,5 %
du CA
95,3 %
du CA
91,0 %
du CA
94,8 %
du CA
0,0
2005
2006
2007
2008*
* 2008 et 2009 n’incluent pas les activités de ParPerfeito
2009*
Source : société
Au 31 décembre 2009, Meetic a réalisé 96,5 % de ses revenus sur le segment Internet, c'est-à-dire les revenus tirés des
abonnements, soit 152,3 M€. On comprend ainsi dans quelle mesure la taille du parc d’abonnés constitue un élément clé de la
croissance du chiffre d’affaires de la société. Le business model des services Internet par abonnement développé par Meetic
repose en effet sur la capacité de la société à, dans un premier temps, accroître le nombre de ses membres (ou de ses profils
enregistrés), et à, ensuite, convertir ses membres en abonnés utilisant les services payants, et, objectif final, à upgrader la valeur
de ses membres pour maximiser les revenus générés par chacun des abonnés.
Ce modèle économique construit autour de l’abonnement de 1 à 12 mois selon les offres développées par le groupe, confère
une certaine récurrence aux revenus générés sur le segment Internet, segment qui représente la majeure partie du chiffre
d’affaires global du groupe. Ainsi, dans un environnement de consommation difficile, Meetic n’a que peu ressenti les effets d’un
pouvoir d’achat dégradé, ses abonnés étant souvent liés dans la durée avec le groupe. Aussi, à l’issue de la période de ces
contrats, comme nous le verrons par la suite, la société n’a pas enregistré en 2008 comme en 2009 de taux de désabonnement
significatifs de la part de ses utilisateurs, restant alentours de 14 % sur les deux exercices.
Ainsi, le modèle économique d’abonnement a le double avantage de générer des revenus récurrents mais aussi d’avoir tendance
à pérenniser les relations avec les clients, qui présentent chez Meetic un taux de désabonnement relativement faible, en ligne
avec ceux du secteur.
LE MOBILE : UN POTENTIEL ENCORE PEU EXPLOITE
Evolution des revenus Mobiles
(en M€)
6,0
4,9
5,0
6,2 %
du CA
4,0
3,4
3,1 %
du CA
3,0
3,8
3,0 %
du CA
96,6 %
du3,7
CA
2,3 %
du CA
2,0
1,0
0,0
1,0
2,4 %
du CA
2005
2006
2007
2008*
2009*
* 2008 et 2009 n’incluent pas les activités de ParPerfeito
Source : société
www.genesta-finance.com
17
G
Meetic
29 mars 2010
GENESTA
Equity &Bond Research
Le graphique ci-avant présente l’évolution des revenus Mobiles de Meetic sur les 5 dernières années, en valeur absolue comme
en proportion du chiffre d’affaires total de la société. Il convient de préciser que la performance enregistrée en 2006 sur ce
segment, qui a généré alors un chiffre d’affaires de 4,9 M€, soit 6,2 % des revenus globaux du groupe sur l’exercice, est liée
d’une part à l’acquisition des activités mobiles de eFriendsNet en Chine, et d’autre part au lancement du site Superlol au début
du même exercice.
Au-delà de cette année 2006, on constate la faible part des revenus Mobiles au sein des revenus totaux du groupe. Si la société a
progressivement développé et étoffé son offre de rencontre online de services sur téléphones mobiles, le potentiel de ce
segment semble encore peu exploité par le groupe au regard du développement accéléré de la téléphonie mobile, et
particulièrement de l’Internet Mobile, sur la période récente. En effet, le groupe a, à ce jour, seulement développé des
adaptations complémentaires des services proposés sur ses sites Internet traditionnels, l’offre mobile n’étant accessible qu’en
mode SMS, WAP ou i-mode. Meetic envisage cependant, dans un premier temps, d’adapter le site Peexme en version iPhone
dans le courant de l’année 2010.
Si Meetic considère ce segment comme une source de diversification de revenus, il reste regrettable que le groupe ne soit pas
encore réellement présent sur l’Internet Mobile nouvelle génération, accessible à partir des téléphones 3G (smartphones, etc.).
Eu égard à la croissance rapide de ce marché, porté par le taux de pénétration accru des téléphones dits « intelligents » en
Europe, Meetic dispose d’une nouvelle opportunité technologique pour déployer l’offre Mobile de ses sites phares (Meetic,
Match, Affinity), au-delà de l’adaptation de Peexme à l’iPhone, et ce en répliquant les services proposés aux internautes
classique, sur mobile, et ce avec les mêmes fonctionnalités, la même ergonomie d’utilisation et le même confort de navigation.
Ainsi, nous estimons la diversification des revenus du groupe vers le segment Mobile pertinente et disposant d’un réel potentiel.
Toutefois celle-ci ne saurait être matérialisée qu’avec une offre redéveloppée spécifiquement pour l’Internet Mobile nouvelle
génération, afin d’être en adéquation avec les tendances de consommation actuelle, condition sine qua non pour que ce
segment prenne une envergure significative à terme au sein du groupe.
Nous reviendrons de façon plus détaillée sur ce point en partie 4.
LA REGIE PUBLICITAIRE : UNE POSSIBILITE SUPPLEMENTAIRE DE MONETISER L’AUDIENCE
Le graphique ci-après retrace, sur les 5 derniers exercices, l’évolution du segment « Autres Revenus », comprenant en majeure
partie les revenus tirés de la vente d’espaces publicitaires sur les sites du groupe (le solde correspondant à l’exploitation des
bases de données e-mails de la société et aux revenus autrefois générés par l’organisation des évènements Meetic Live) :
Evolution des revenus Autres
(en M€)
2,5
2,2
2,0
1,5
1,0
2,8 %
du CA
2,1
1,9 %
du CA
2,1
1,6 %
du CA
1,2
1,9
1,2 %
du CA
2,7 %
du CA
0,5
0,0
2005
2006
2007
2008
2009
Source : société
Même constat que pour le segment Mobiles, on observe que la société ne réalise qu’une faible portion de ses revenus en régie
publicitaire. Or, l’audience générée par Meetic est non seulement qualifiée, mais aussi importante en volume, de telle sorte que
l’on puisse s’étonner du fait que la société ne cherche pas plus à rentabiliser son trafic en le monétisant au travers de la vente
d’espaces publicitaires.
Sur ce sujet, la position de Meetic est assez claire. Le groupe, qui consent déjà près de 50 % de son chiffre d’affaires dans des
investissements marketing externes afin de maximiser la notoriété de sa marque et faire croître son parc d’abonnés, préfère
utiliser ses espaces disponibles pour promouvoir ses propres marques (mise en avant par exemple de Meetic Affinity sur la
home page de Meetic.fr) plutôt que de tirer des revenus d’annonceurs tiers qui seraient ensuite immédiatement réalloués
auprès d’autres intervenants en dépenses de publicité. Ainsi, Meetic a choisi d’utiliser ce potentiel d’espace en autopromotion
sur l’ensemble de ses marques.
www.genesta-finance.com
18
G
Meetic
29 mars 2010
GENESTA
Equity &Bond Research
Si une telle position est pertinente dans la mesure où le groupe parvient à s’auto-promouvoir à moindre frais en comparaison
des budgets qui seraient consentis pour être présent sur d’autres sites, nous restons prudents quant à l’optimisation de l’impact
d’une telle stratégie sur la cible de Meetic. Dans un sens assez pragmatique, un internaute visitant le site de Meetic est exposé à
la promotion d’autres marques de Meetic et pourrait s’avérer moins réceptif qu’un internaute découvrant Meetic dans un autre
cadre, dans la mesure où cet internaute a en quelque sorte déjà fait la démarche de visiter le site, et en ce sens, est déjà au plus
près de l’offre du groupe. Les publicités Meetic additionnelles de Meetic sur ses propres sites, certes sont moins polluantes que
celles d’autres marques positionnées sur des industries diverses, mais nous semblent plus revêtir un caractère informatif que
pleinement commercial.
En ce sens, nous pensons que Meetic pourrait judicieusement opérer un arbitrage à mi-chemin entre ces deux stratégies et
combiner à la fois l’autopromotion de ses marques tout en exploitant la masse critique de son audience, en la mettant à
disposition des annonceurs via la régie publicitaire, et ainsi diversifier ses sources de revenus.
3
3.1
Le pilotage de la rentabilité
La volonté d’upgrader l’offre pour augmenter la valeur des abonnés (ARPU1)
INFLATION TARIFAIRE : WEB 2.0 ET SERVICES DIFFERENCIES
Fort de sa position de premier plan en Europe, et d’un parc d’abonnés ayant atteint une certaine taille critique, Meetic a choisi
d’anticiper l’amorçage de la phase de maturité du segment du Dating, en lançant dès 2007, la version 2.0 du site, et en
déployant progressivement le renouvellement de l’ensemble de ses sites en Europe.
Au-delà de l’amélioration du contenu du site et de son ergonomie, le lancement de cette nouvelle version correspond
également à l’évolution de la politique tarifaire du groupe, notamment au travers de la facturation de l’abonnement pour les
femmes depuis mi-février 2007, alors qu’auparavant les services étaient gratuits pour elle, et de la revue à la hausse de certains
prix en rendant par exemple certains accès « premium » soumis à la souscription de nouvelles options payantes. Cette évolution
de la grille tarifaire nous semble en partie justifiée par les améliorations techniques apportées au site et par la différenciation
accrue des services proposés par le groupe, et a pour conséquence de faire augmenter l’ARPU affiché par la société.
Au travers de l’exploitation de concepts marketing forts, Meetic est parvenu à atteindre son objectif d’augmenter la valeur de
ses abonnés, sans que cela ne se réalise aux dépens d’un taux de désabonnement plus élevé. Le graphique ci-après montre
l’évolution de l’ARPU du groupe sur les 4 dernières années.
ARPU
% d'évolution
2006
16,67 €
ND
2007
17,60 €
+5,6 %
2008
17,55 €
-0,3 %
2009
18,10 €
+3,1 %
Source : société
On constate alors un redressement assez significatif de cet indicateur en 2007, au moment du lancement de la version 2.0 des
sites de Meetic. En 2008, au moment de la crise de la consommation, on voit que le revenu moyen généré par membre n’a pas
sensiblement souffert et s’est maintenu à un niveau satisfaisant, Meetic n’ayant sur cette période pas revu ses tarifs à la baisse.
L’ARPU de 2009, quant à lui, doit être apprécié au regard de divers éléments : 1/ le déploiement plus vigoureux de l’offre de
Matchmaking, dont les abonnements sont plus chers que ceux du Dating, ce qui vient mécaniquement augmenter l’ARPU, mais
dans une moindre mesure qu’escompté puisque 2/ au cours de l’année, la société a réalisé des tests sur la sensibilité prix de ses
abonnés, en proposant l’offre de base à 9,90 € par mois (Dating).
Sur ce point, il s’avère selon la société que la sensibilité au prix est certes forte, cette opération ayant été un véritable succès
2
commercial, mais à relativiser dans la mesure où elle a eu un certain impact défavorable sur le taux de churn . En effet, les
clients ont massivement souscrit à cette offre promotionnelle, mais de façon uniquement temporaire, et se sont désengagés au
moment où Meetic a rebasculé sur sa grille tarifaire initiale.
1
ARPU : correspond à la notion anglo-saxonne de Average Revenue Per Use, soit le revenu moyen mensuel par membre. Il correspond aux ventes réalisées sur
une période donnée divisées par le parc clients sur cette même période.
2
Churn : taux correspondant au solde des departs d’abonnés sur une période donnée divisé par le parc d’abonnés au cours de la période comparable
précédente, soit le taux de désabonnement.
www.genesta-finance.com
19
29 mars 2010
Meetic
G
GENESTA
Equity &Bond Research
Ainsi, si une baisse durable des prix aurait vraisemblablement un effet fortement positif sur le taux de conversion du groupe, la
priorité est aujourd’hui donnée à l’augmentation de la valeur des abonnés, et non à la captation massive de membres qui se
ferait vraisemblablement aux dépens du niveau de revenus moyens générés par les nouveaux clients, à coups de promotions
tarifaires qui rendraient, in fine, cette clientèle certainement moins fidèle et donc peu rentable.
LE MATCHMAKING DEVRAIT DYNAMISER LE REVENU MOYEN
Comme développé ci-avant, la stratégie du groupe repose aujourd’hui sur l’augmentation de son parc d’abonnés, tout en
s’attachant à upgrader le revenu moyen par clients (ARPU), afin d’améliorer encore sa rentabilité. Dans cette perspective, le
choix de la mise en avant du Matchmaking avec l’offre Affinity nous paraît tout à fait pertinent, l’ARPU de ces clients étant situé
aux alentours de 25 €, contre un peu plus de 16 € pour les clients du Dating classique.
Ainsi, l’augmentation du nombre d’abonnés inscrits aux services de Matchmaking devrait avoir un impact favorable sur le
revenu moyen dégagé par client, et ce d’autant plus qu’on peut imaginer que l’offre de Dating classique, apportant moins de
valeur ajoutée à l’utilisateur, puisse se retrouver sous pression tarifaire à moyen terme. Ainsi, le choix du Matchmaking
constitue selon nous un levier de rentabilité important que le groupe s’attache à exploiter.
Toutefois, il convient de noter que la mise en avant des services de Affinity passe par la promotion d’abonnements de plus
longue durée que les abonnements de Dating classiques, et font l’objet d’une politique tarifaire dégressive. Ainsi, avec
l’augmentation de la proportion de pass longs couvrant l’activité Affinity, l’ARPU est en quelque sorte mis sous pression dans la
mesure où plus le client s’abonne pour une longue durée, moins le prix moyen mensuel payé par l’abonné est élevé. Mais
comme l’abonné est engagé sur une période plus longue, les revenus qu’il génère en valeur absolue se révèlent, au final, plus
importants et plus pérennes.
Ainsi, nous pensons que le choix de la mise en avant du Matchmaking aura un effet bénéfique en termes de mix prix et donc de
revenu moyen par abonné, conformément aux ambitions du groupe, pour les prochains exercices. L’enjeu réside ensuite dans
les efforts marketing à consentir pour déployer de façon soutenue l’offre Affinity et recruter de nouveaux abonnés.
3.2
Le dosage des metrics : investissements publicitaires et fidélité du parc d’abonnés
UNE LOGIQUE DE RETOUR SUR INVESTISSEMENT A MOYEN TERME
Dans l’optique de l’augmentation de son parc d’abonnés, c'est-à-dire des clients payants, mais aussi de la maximisation de la
valeur des abonnés existants et de ceux nouvellement acquis, Meetic a toujours alloué des budgets importants aux dépenses
marketing (environ 50 % de ses revenus). En effet, l’enjeu pour le groupe réside dans le bon dosage entre ses différents metrics,
qui constituent des indicateurs clés au quotidien. Ainsi, le coût d’acquisition des nouveaux clients (CAC) reflété notamment par
l’importance des frais marketing engagés doit être considéré au regard de la part de chiffre d’affaires additionnelle générée par
les nouveaux membres, mais aussi de la pérennisation des clients existants (représentée par le « churn »). Ainsi, Meetic est prêt
à consentir un niveau élevé d’investissements publicitaires afin non seulement de faire progresser son parc d’abonnés, mais
surtout d’augmenter le revenu moyen par client (ARPU) et ce, sans que cela se fasse au dépens d’un taux de désaffection
(churn) élevé.
www.genesta-finance.com
20
G
Meetic
29 mars 2010
GENESTA
Equity &Bond Research
Les tableaux et graphiques ci-après permettent d’apprécier l’évolution de ces metrics sur la période récente :
Evolution des investissements publicitaires (en M€)
80
73,561
71,114
70
60
56,6 %
du CA
45,0 %
du CA
2008
retraité de
ParPerfeito
2009
sans
ParPerfeito
54,186
50
36,529
40
30
22,287
20
10
48,0 %
du CA
46,4 %
du CA
51,8 %
du CA
0
2005
2006
2007
Source : société
Le graphique ci-dessus atteste de l’augmentation régulière, en valeur absolue des dépenses marketing réalisées par Meetic au
cours des dernières années, même si en valeur relative du chiffre d’affaires, l’année 2005 s’inscrit à un niveau assez élevé en
ère
raison du lancement en fin d’année du site Ulteem (1 version de l’offre de Matchmaking de Meetic). Sur la période 2006-2008,
le niveau croissant de dépenses consenties par le groupe s’explique par 1/ le gain en maturité du segment du Dating en Europe,
requérant des efforts supplémentaires pour accroître le parc d’abonnés et conquérir de nouvelles parts de marché ; 2/ la
nécessité de promouvoir la marque sur l’ensemble des zones géographiques sur lesquelles le groupe s’est progressivement
implanté et a ainsi gagné rapidement des parts de marché ; 3/ un effort particulier consenti en 2008 dans un environnement de
consommation dégradé.
En conséquence, comme le montre le tableau ci-après, le coût d’acquisition des clients a eu tendance à augmenter sur la même
période, jusqu’en 2008. En effet, sur un marché plus mature (particulièrement sur le Dating) et sur lequel Meetic dispose d’une
position de leader depuis plusieurs années, la conquête de nouveaux clients et de parts de marché additionnelles requiert des
niveaux d’investissements plus élevés, puisque le potentiel, certes toujours existant, tend néanmoins à se resserrer. On observe
toutefois une baisse du CAC en 2009 reflétant 1/ les premiers effets des synergies de coûts avec Match ; 2/ un moindre niveau
d’investissements au T4 2009, période peu favorable à la promotion sur le secteur.
Evolution du coût d'acquisition client (CAC)
S1 06
37,50 €
S2 06
33,30 €
S1 07
42,60 €
S2 07
34,70 €
S1 08
66,50 €
S2 08
51,62 €
S1 09
63,40 €
S2 09
50,60 €
Source : société
Il convient également de noter que les investissements publicitaires du groupe sont structurellement plus massifs sur la
première moitié de l’année, cette tendance étant liée à la saisonnalité du secteur. En effet, le T1 (janvier-mars) s’avère être un
trimestre important, porté par le changement d’année et les « bonnes résolutions » qui l’accompagnent. L’autre période critique
pour le groupe en termes d’intensité du trafic et de potentiel de captation de nouveaux clients correspond au T3 de chaque
exercice (de mi-août à début octobre), période au cours de laquelle la rentrée suscite une audience importante et réceptive aux
problématiques de rencontre. On comprend alors pourquoi le T2, avec l’arrivée des beaux jours, et le T4 marqué par la
préparation des fêtes de Noël et de la priorité donnée à la famille, ne sont pas les périodes sur lesquelles Meetic concentre ses
investissements marketing, qui trouveraient un moindre écho auprès de sa cible de clientèle.
Sur cet exercice d’alchimie, Meetic nous semble bien maîtriser le pilotage de sa rentabilité en dosant au fil de l’eau ses
investissements marketing selon la saisonnalité de l’activité, les opportunités offertes par le marché (par exemple actuellement
sur le Matchmaking), et les tarifs pratiqués par les prestataires de publicité. Ainsi, Meetic s’attache à trouver le bon dosage
d’investissements marketing, variant alentours de la moitié de son chiffre d’affaires, afin de conquérir de nouveaux clients mais
aussi de continuer à séduire les clients existants, et minimiser le taux de désabonnement.
www.genesta-finance.com
21
G
Meetic
29 mars 2010
GENESTA
Equity &Bond Research
Le tableau ci-après retrace l’évolution du churn du groupe sur la période récente :
Evolution du Churn annuel
2006
15,76 %
2007
15,35 %
2008
14,00 %
2009
14,30 %
Source : société
On constate que sur la période 2006-2008, le groupe est parvenu à minimiser le taux de désaffection de ses clients, le churn
passant de 15,8 % en 2006 à environ 14,0 % en 2008, et ce tout en continuant de faire sensiblement progresser son parc
d’abonnés. Ainsi, Meetic a su démontrer la qualité du pilotage de sa rentabilité via un bon dosage entre ses campagnes de
recrutement de clients, dont la valeur (ARPU) a globalement progressé, et la fidélisation des clients existants. Le léger
relèvement du taux de churn sur l’exercice écoulé s’explique selon nous par des éléments ponctuels liés à l’actualité de la
société en 2009, mais ne saurait constituer une alerte forte d’une dégradation de l’indicateur. Ainsi, cette évolution résulte de :
1/ l’overlap de clients, de l’ordre de 5 %, sur la zone UK entre DatingDirect et le parc d’abonnés hérité de Match sur ce
territoire ; 2/ la migration d’une partie de la base de clientèle des services de Dating vers les services de Matchmaking, Meetic
ayant dans un premier temps puisé ses nouveaux clients Affinity au sein des membres de l’offre classique de Dating.
Ainsi, à l’instar de la société, nous pensons que le niveau de churn normatif pour le groupe pourrait s’élever autour de 15 %
incluant les facteur suivants : 1/ la poursuite de la migration des clients historiques du Dating vers le Matchmaking, ce qui ne
constitue pas un élément nécessairement négatif dans la mesure où ces nouveaux abonnés correspondent à une valeur
supérieure à ceux du Dating (le niveau d’ARPU estimé des clients du Matchmaking se situant autour de 25 € vs. 16 € pour le
Dating) ; 2/ un taux de désabonnement incompressible, compte tenu du fait que tout ou partie des membres, parvient à terme à
concrétiser le service du groupe en rencontrant quelqu’un et à se désabonner de l’offre. Nous pensons qu’à court terme, le
niveau de churn du groupe pourrait encore progresser à la marge, pour atteindre un niveau normé proche de 15 %, niveau que
nous jugeons acceptable dans la perspective du renouvellement du parc d’abonnés avec un niveau moyen de revenus supérieur
au niveau passé.
2010 : TOUT SCHUSS SUR LE MATCHMAKING…
Lors de ses dernières publications, Meetic a confirmé que 2010 serait l’année de la mise en avant de Meetic Affinity, avec le
lancement, déjà partiellement effectué d’une campagne marketing agressive afin d’accélérer la progression de son parc
d’abonnés sur ce segment, et ce, notamment via des campagnes offline télévisées. En effet, le public visé par l’offre de
Matchmaking est constitué d’adultes de 35/40 ans et plus, tranche d’âge plus réceptive à la publicité offline de masse qu’à la
publicité sur Internet.
Ainsi, il apparaît que Meetic semble déterminé à conquérir une position dominante, d’environ 50 % de parts de marché à
horizon 3 ans, sur le segment du Matchmaking en Europe, identifié comme le principal relais de croissance pour le groupe à
moyen terme. Après avoir puisé ses premiers membres au sein même de la base de clients Meetic sur le segment Dating, la
société s’attache aujourd’hui à recruter de nouveaux abonnés, externes au groupe.
Compte tenu de l’ambition d’atteindre un rang plus ou moins similaire à celui construit sur le Dating en quelques années, Meetic
est prêt à consentir des investissements publicitaires conséquents pour parvenir à cet objectif, les campagnes TV étant
d’ordinaire plus coûteuses que le marketing online. Toutefois, le groupe souligne que ces dépenses lui semblent loin d’être
discrétionnaires dans la mesure où ce média est particulièrement adapté à la cible de clientèle visée, et que ces campagnes
devraient délivrer de bons retours sur investissements. Si cette stratégie marketing nous semble pertinente en termes de
ciblage, nous sommes toutefois dubitatifs quant à la réussite des futurs retours sur investissements d’un lancement d’une telle
envergure en raison 1/ du caractère assez novice de Meetic sur ce média, le savoir-faire de la société étant historiquement
éprouvé online mais restant à démontrer offline ; 2/ du budget important consenti, constituant un certain pari sur l’avenir.
Ainsi, dans l’ensemble, la dynamique de croissance de Meetic sur les prochains exercices, en termes de revenus comme de
rentabilité, dépendra étroitement des retours sur les investissements marketing actuellement engagés, et notamment du succès
des campagnes télévisées. Meetic a encore récemment confirmé son objectif de maintenir une croissance rentable, avec une
marge toujours comprise à court terme entre 20 et 25 % de son chiffre d’affaires. Dès lors, la société pourrait, en cas de succès
en demi-teinte de ces campagnes, être amenée à revoir le niveau de dépenses engagées sachant qu’il existe une flexibilité
d’ajustement limitée à court terme sur le secteur de la publicité offline (contrairement au online).
Si le management se dit serein quant à la délivrance des effets positifs de tels investissements, et malgré la croissance déjà
amorcée du parc d’abonnés sur le segment du Matchmaking, nous restons prudents quant aux pleins effets positifs futurs de ces
campagnes offline, le savoir-faire de la société étant, selon nous, plus éprouvé sur le média Internet et restant à démontrer sur
les autres médias.
www.genesta-finance.com
22
G
Meetic
29 mars 2010
GENESTA
Equity &Bond Research
… SANS SACRIFIER LE DATING
Si les efforts d’investissements publicitaires seront en 2010 principalement tournés vers le Matchmaking afin d’accélérer le
déploiement de la marque Affinity, Meetic ne compte en outre ni sacrifier, ni se désengager du segment du Dating classique, ce
segment restant d’une part son cœur de métier historique (et sur lequel il détient une position de leader en Europe) et d’autre
part celui-ci représentant encore la majeure partie de ses abonnés (le parc du Dating étant estimé à environ 750 000 clients sur
les 850 000 totaux, une fois retraitée la base d’abonnés de ParPerfeito, apportée depuis peu à la joint venture créée avec Match
sur l’Amérique Latine). Ainsi, Meetic concède que les investissements en Dating seront quelque peu relâchés en 2010 par
rapport aux années précédentes. La société devrait toutefois conserver un niveau de dépenses marketing, certes toujours
conséquent mais minimisé, afin de maintenir sa position hégémonique sur ce segment, et croître en ligne avec le marché, la
bataille se faisant désormais sur le segment du Matchmaking.
4
Enjeux et perspectives
4.1
L’Internet Mobile : un relais de croissance à moyen terme
Comme évoqué ci-avant, l’offre mobile jusqu’ici développée par Meetic n’est accessible que par SMS, WAP et i-mode, ces deux
dernières technologies étant les protocoles de communication des téléphones portables d’ancienne génération. A ce jour,
Meetic ne dispose pas d’offre spécifique pour les smartphones (iPhone, BlackBerry, etc.) dont le confort de navigation sur
Internet est bien meilleur que sur les téléphones d’ancienne génération. La société envisage, dans un premier temps de
développer l’offre mobile de Peexme courant 2010, qui sera notamment disponible sur iPhone.
UN MARCHE EN FORTE CROISSANCE
Le marché de l’Internet mobile, actuellement en pleine ébullition, recèle un potentiel de croissance certain. En effet, on observe
une nette accélération du renouvellement des équipements d’anciens mobiles par ces téléphones dits « intelligents », comme le
montre le graphique d’évolution des ventes mondiales de smartphones, présenté ci-après :
Evolution des ventes mondiales de smartphones par constructeur
Part de
Part de
Ventes 2008
Ventes 2007
marché en
marché en
(en millions
(en millions
2008
2007
d'unités)
d'unités)
(en %)
(en %)
Nokia
RIM (Blackberry)
Apple
HTC
Sharp
Autres
Total
60,9
23,1
11,4
5,9
5,2
32,7
139,3
43,7%
16,6%
8,2%
4,2%
3,8%
23,5%
100,0%
60,5
11,8
3,3
3,7
6,9
36,2
122,3
49,4%
9,6%
2,7%
3,0%
5,6%
29,6%
100,0%
Evolution
(en %)
Evolution des ventes mondiales de smartphones par constructeur
(en millions d'unités)
70
60,9
60,5
60
0,8%
96,7%
245,7%
58,5%
-24,0%
-9,7%
13,9%
Nokia
50
40
30
20
10
Research In Motion
(Blackberry)
36,2
32,7
Apple
23,1
HTC
11,4
11,8
5,9 5,2
Sharp
3,3 3,7
6,9
Others
0
2008
2007
Source : Gartner
Par ailleurs, il convient de noter que la pénétration des smartphones concerne aujourd’hui principalement les zones les plus
avancées (Amérique du Nord, Europe de l’Ouest, Japon, etc.), et que le taux d’équipement des zones plus émergentes reste très
faible. En Europe de l’Ouest, selon l’institut GfK, il s’est vendu en 2009 plus de 162 millions d’appareils (-3 % par rapport à 2008),
pour un chiffre d’affaires de 27 milliards d’euros (-6 %). En outre, le dernier trimestre s’est révélé plus dynamique que le reste de
l’année, la croissance provenant clairement du segment des smartphones (+109 %) qui est venue compenser la chute des ventes
de téléphones portables classiques (-25 %). Ainsi, le chiffre d’affaires réalisé par les smartphones représente 31 % des revenus
totaux de l’industrie, soit deux fois plus qu’en 2008 et, la part en volume des ventes de smartphones s’est élevée en 2009 à
12 %, taux encore moyennement élevé, mais qui devrait croître significativement au cours des prochaines années.
www.genesta-finance.com
23
G
Meetic
29 mars 2010
GENESTA
Equity &Bond Research
D’après une analyse récente publiée par Morgan Stanley, l’Internet Mobile devrait dépasser l’Internet fixe d’ici à 5 ans en termes
de nombre de connectés, s’appuyant sur le constat que les internautes connectés à partir de PC fixes ou portables ne
représentent aujourd’hui que 1,6 milliards de personnes quand le nombre d’utilisateurs de téléphones mobiles dépasse les 4
milliards. Dans la perspective du renouvellement des équipements mobiles en faveur des smartphones qui viendront
graduellement supplanter les téléphones d’ancienne génération, il est clair que le potentiel du marché de l’Internet Mobile est
considérable. A titre d’illustration, l’iPhone et l’iPod Touch d’Apple se sont vendus, à fin septembre 2009, à 57 millions
d’exemplaires sur neuf trimestres, quand, dans le même laps de temps à compter de sa sortie, l’i-mode (première expérience
réussie de l’Internet Mobile) n’avait trouvé preneur qu’auprès de 25 millions d’utilisateurs. Dans cette perspective, selon
Morgan Stanley, le taux de pénétration des smartphones devrait suivre une croissance dynamique, passant de 15 % en 2009, à
un peu plus de 20 % dès 2010 et s’inscrire entre 40 et 45 % à horizon 2014.
Au niveau européen, l’Internet mobile représentait, à fin 2009, 22 millions d'utilisateurs sur les principaux marchés. Ce nombre
devrait atteindre 43 millions en 2011, et le chiffre d'affaires généré par ce marché, de 6 milliards d’euros en 2009, est estimé à
plus de 11 milliards d'euros à même horizon. Selon l’institut Forrester, l’ensemble de l’Europe devrait, d’ici 2014 enregistrer un
taux proche de 40 % au global.
En France, le taux de pénétration de l’Internet mobile est actuellement de 11 %, inférieur aux 17 % de moyenne à l’échelle
européenne. D'après une étude de CSS Insight, la France se classe, en 2009, quatrième au niveau européen en termes de
revenus générés par l'Internet mobile et devrait prendre la deuxième place en 2011.
Estimation du taux de pénétration de l'Internet Mobile en
France et en Europe
41%
40%
France
Europe
11%
17%
2009E
2014E
Source : Forrester
POTENTIEL SUR LES REVENUS PAR ABONNEMENT…
Au vu de ces différentes prévisions de marché, qu’elles soient mondiales, européennes ou nationales, il convient d’observer la
même tendance de pénétration accélérée des smartphones et du développement conséquent rapide de l’utilisation de
l’Internet Mobile. Ces évolutions de consommation de l’Internet offrent sans nul doute de nouvelles opportunités à Meetic en
ce qui concerne le développement et l’upgrade de son offre auprès de ses membres et abonnés.
Ainsi, au-delà de l’adaptation de Peexme, le groupe pourrait lancer des versions mobiles sur smartphones de ses différents sites
phares (Meetic, Match, Affinity), dont les fonctionnalités seraient quasi équivalentes à celles des sites traditionnels, et ce, avec
une ergonomie de navigation bien meilleure que ce que permettent les technologies WAP ou i-mode. Le développement de
telles applications pourrait alors permettre au groupe de cibler non seulement 1/ ses abonnés existants, avec une offre qui
s’inscrirait dans le prolongement de ses abonnements Internet fixe, mais aussi 2/ de capter une nouvelle part de
consommateurs potentiels qui trouveraient les abonnements fixes trop onéreux mais consentiraient en revanche, pour un
montant moins élevé de ne s’abonner qu’aux services mobiles du groupe.
On peut imaginer que le lancement de nouvelles offres mobiles (notamment sur smartphones en 3G), pourraient donner lieu à
augmentation tarifaire des abonnements sur ces derniers appareils. En effet, les services et fonctionnalités alors proposés
seraient sensiblement améliorés par rapport à ceux actuellement disponibles en commercialisation sur les téléphones classiques
en mode WAP ou i-mode. A ce jour, le prix des abonnements qui composent l’offre mobile de Meetic varie de 2 € à 6 € par mois
hors options supplémentaires disponibles (accès illimité, messages supplémentaires, etc.). Ces tarifications pourraient
vraisemblablement êtres rehaussées sur smartphones, tout en restants moins élevées que sur l’Internet fixe, les services 3G
étant assez proches de ceux proposés sur l’Internet classique.
www.genesta-finance.com
24
29 mars 2010
Meetic
G
GENESTA
Equity &Bond Research
Conscient du potentiel que recèle ce nouveau segment de marché, la société déclare aujourd’hui vouloir développer ses
activités sur l’Internet Mobile à moyen terme. On peut toutefois regretter la préférence de Meetic d’adoption d’une position de
suiveur sur ce segment. En effet, la société concède vouloir réellement développer cette offre plus avant quand elle jugera le
marché suffisamment mature et significatif en termes de potentiel, et ainsi ne pas avoir à consentir des investissements trop
importants pour se positionner. Cette stratégie, certes compréhensible nous semble toutefois trop prudente, eu égard aux
moyens financiers dont dispose le groupe et au potentiel de ce segment, à court terme, que d’autres acteurs pourraient choisir
d’exploiter plus rapidement.
… MAIS AUSSI EN VENTE D’ESPACES PUBLICITAIRES
Au-delà de la possibilité d’accroître son audience et les revenus générés par les abonnements, le lancement d’une offre
complète sur l’Internet Mobile pourrait également constituer une nouvelle voie de diversification des revenus pour la société,
en développant sur ce média son offre de vente d’espaces publicitaires. Si le groupe a historiquement arbitré l’utilisation de ses
espaces disponibles en faveur de la promotion de ses marques propres (par exemple Meetic Affinity sur le site principal Meetic),
on peut imaginer qu’une plus grande proportion des espaces publicitaires disponibles sur les sites de la société en version
mobile soient dédiés aux annonceurs tiers, l’audience développée et agrégée par l’offre mobile étant sensée être un
prolongement de l’offre Internet classique, et donc être composée pour une part importante de clients communs avec les sites
web traditionnels du groupe.
4.2
La poursuite du déploiement à l’international ?
APRES L’EUROPE, UNE TENTATIVE COUTEUSE EN ASIE
Dans l’optique d’une expansion rapide à l’international afin de capter prématurément la plupart des marchés majeurs de
er
l’Internet, Meetic a racheté en 2006 la société eFriendsNet, société éditrice du 1 réseau communautaire mobile (Yeeyoo.com)
et de rencontre en ligne de Chine (Meetic China). Cette acquisition réalisée pour un montant non négligeable de 20 M$ se
révèlera être un échec. En effet, trois ans après son rachat, l’activité chinoise n’était toujours pas rentable, et enregistrait en
2009 des pertes opérationnelles estimées à 2 voire 3 M€.
Il semble que Meetic ait précipité son implantation sur le marché chinois à une époque où celui-ci était encore immature :
mœurs sociales encore trop traditionnalistes, taux de pénétration de l’Internet insuffisant, difficulté à nouer des partenariats
solides, etc. De plus, quelques mois après la reprise du groupe, mi 2006, les opérateurs de téléphonie mobile chinois ont décidé
de faire marche arrière et de durcir leur politique commerciale en rendant plus contraignante la conversion et la fidélisation des
abonnés aux services mobiles. Malgré la tentative, en décembre 2007, de rendre les services de Yeeyoo.com gratuits et de
générer des revenus via l’insertion publicitaire, le développement des activités de Meetic sur le territoire ne décollera pas.
Ainsi fin 2008, dans un contexte économique global difficile, durant lequel Meetic a choisi de mettre l’accent sur le
renforcement de sa rentabilité, la société s’est désengagée du marché chinois. Meetic, qui avait déjà versé 18,5 M$ pour
acquérir la société chinoise, n’aura pas eu à s’acquitter des 1,5 M$ restant à verser pour finaliser le rachat, les
actionnaires/fondateurs de eFriendsNet ayant accepté d’abandonner cette créance. In fine, Meetic aura revendu la filiale en
pertes pour seulement 1,5 M$, et aura enregistré sur l’exercice une dépréciation de 20 M$, montant qui révèle combien ce
désengagement aura été coûteux au vu du montant initial investi et des efforts opérationnels consentis sur cette filiale.
Après cette expérience infructueuse, peut-on envisager que Meetic souhaite dans l’avenir se réimplanter en Asie ? Il apparaît
clairement qu’à court terme Meetic va privilégier sa croissance sur le marché européen au travers de l’assise de son leadership
sur le segment du Dating et de la conquête de la majeure partie du segment du Matchmaking, qui recèle aujourd’hui un
potentiel certain. S’il n’est pas inconcevable que la société revienne sur le marché asiatique à long terme, nous considérons son
développement en Amérique Latine plus prometteur.
L’AMERIQUE LATINE : CO-LEADER GRÂCE A LA JOINT VENTURE AVEC MATCH
Meetic s’est implanté en Amérique Latine en 2006, avec le rachat de ParPerfeito, le leader de la rencontre en ligne au Brésil.
Contrairement à l’expérience chinoise, l’opération latino-américaine a jusqu’ici porté ses fruits. Si jusqu’ici, les activités
brésiliennes étaient modestement contributives à la génération de revenus totaux du groupe dans le sens où elles ne
représentaient que 4,0 % du chiffre d’affaires combiné en 2009, l’Amérique Latine reste une zone dynamique en termes de
croissance de revenus et de rentabilité, et est en ce sens stratégique pour Meetic. Avec un parc d’abonnés de 76 000 clients,
ParPerfeito a réalisé au titre de l’exercice 2009 un chiffre d’affaires de 6,6 M€ (contre 5,8 M€ en 2008), un ROAA de 1,7 M€ et un
résultat net de 0,8 M€, soit une marge d’EBITDA de 25,8 % et une marge nette de 12,1 %, niveaux de rentabilité supérieurs à
ceux affichés par le groupe.
www.genesta-finance.com
25
29 mars 2010
Meetic
G
GENESTA
Equity &Bond Research
Compte tenu de ces bonnes performances, Meetic a choisi de s’associer à son principal concurrent sur cette zone, Match.com,
afin de consolider la notoriété et les atouts opérationnels de chacun des deux groupes sur des zones complémentaires et ainsi
former le leader latino-américain de la rencontre en ligne. Dans cette perspective, Meetic et Match.com ont annoncé en février
2010 la création d’une joint venture en Amérique Latine, détenue à parts égales, et à laquelle chaque société a apporté ses
activités préexistantes sur diverses zones (Brésil pour Meetic avec ParPerfeito et activités de Match.com dans les autres pays
d’Amérique Latine). Les opérations de la nouvelle entité sont désormais contrôlées par Match.com à partir du Brésil pour un
chiffre d’affaires global d’environ 12 M€ en 2009.
Cette opération de collaboration sur la zone latino-américaine nous semble pleinement pertinente, et ce pour plusieurs raisons :
-
La collaboration entre les deux premiers acteurs mondiaux nous semble plus créatrice de valeur qu’une compétition
acharnée frontale, comme ce fut le cas en Europe (particulièrement au Royaume-Uni jusqu’à récemment), qui aurait
engendré des surinvestissements publicitaires superflus de la part des deux sociétés. Au contraire, cette alliance
permettra non seulement de construire une position de leader dominant à forte notoriété, mais d’atteindre un niveau
de rentabilité élevé tiré de synergies opérationnelles (investissements marketing moindres, structure commune moins
lourde, etc.) ;
-
La complémentarité géographique entre les zones couvertes par les deux groupe est idéale, ParPerfeito étant le leader
incontesté au Brésil et Match.com ayant des positions dominantes dans les pays hispanophones ;
-
La qualité des partenariats jusqu’ici développés par les deux groupes sur cette zone auprès des portails majeurs (Yahoo
pour ParPerfeito, et MSN/Terra pour Match.com) devrait porter la nouvelle entité et lui conférer un poids
supplémentaire dans la négociation de nouveaux contrats catalyseurs de notoriété ;
-
Le marché de la rencontre en ligne devrait poursuivre une dynamique de croissance soutenue ces prochaines années
(environ +20 % à court terme selon Meetic), tirée par les évolutions sociétales, le taux de pénétration accéléré de
l’Internet et la hausse graduelle du niveau de vie moyen.
L’EUROPE DE L’EST ?
Après la tentative avortée en Asie, l’impossibilité pour Meetic de se lancer dans la conquête du marché américain sur lequel
Match détient une position prédominante, et le développement conjoint en cours sur l’Amérique Latine, on peut se poser la
question de l’éventuelle expansion des activités de Meetic en Europe de l’Est.
Dans la lignée de son implantation sur les pays d’Europe de l’Ouest et du Nord, il convient de rappeler que Meetic a également
déjà adapté, il y a quelques années, une version de son site en Pologne. Toutefois, les activités de Meetic Pologne restent très
marginales et sont à ce jour encore à l’état de veille. En effet, les catalyseurs du développement de la rencontre online y étaient
encore trop peu présents pour accueillir favorablement les activités de Meetic : peu d’acceptation sociétale, pénétration de
l’Internet trop faible, difficulté à développer des partenariats locaux, mais aussi à investir en publicité online ou encore à
déployer des moyens de paiement online tant le secteur de l’Internet était immature, etc.
Or aujourd’hui, ces facteurs clés semblent progressivement se réunir au sein des différents territoires d’Europe de l’Est, de telle
sorte que l’on puisse envisager l’expansion des activités de Meetic sur cette zone, sinon à court terme, à moyen terme. En effet,
si Meetic s’emploie aujourd’hui à consolider l’intégration des activités européennes de Match, à conquérir le segment du
Matchmaking en Europe afin de parachever son rang de leader européen, il semble vraisemblable que la future expansion à
l’international du groupe, si elle se poursuit, évolue vers l’est, où le marché n’est aujourd’hui occupé que par quelques acteurs
locaux et de tailles modestes.
4.3
Sites de rencontre gratuits et réseaux sociaux : opportunité ou menace ?
L’engouement observé pour les sites communautaires et les réseaux sociaux de type Facebook, Twitter ou encore Dada ces
dernières années, réunissant aujourd’hui pour la plupart plusieurs dizaines de millions d’inscrits (plus de 400 millions sur
Facebook à fin décembre 2009), soulève la question d’une éventuelle menace pour les sites de rencontre en ligne. En effet, si le
but premier de ces sites n’est pas la rencontre amoureuse, il reste l’élargissement d’un réseau social, amical, professionnel ou
affectif, et donc en ce sens constitue un potentiel lieu de rencontre.
Sur ce sujet, la réponse des acteurs de la rencontre en ligne est quasi unanime : ces intervenants se révèlent plutôt être des
partenaires que des concurrents frontaux, et ce pour plusieurs raisons :
-
Les réseaux sociaux et communautaires véhiculent et agrègent un trafic important, qui s’inscrit en partie dans la cible
des sites de rencontre en ligne, et qu’ils peuvent donc exploiter en communiquant sur leur supports ;
www.genesta-finance.com
26
29 mars 2010
-
Meetic
G
GENESTA
Equity &Bond Research
Le business model de ces sites, pour lesquels l’inscription est en général gratuite, repose encore principalement sur la
monétisation de leur audience via l’insertion publicitaire ou la vente de produits indépendants d’activités de rencontre,
et non sur la vente d’abonnements ou de services sur le segment spécifique de la rencontre en ligne ;
In fine, les objectifs stratégiques poursuivis par les intervenants de chacun de ces deux secteurs d’activité semblent assez
différents.
On peut alors se demander si la concurrence ne viendrait pas plutôt de la gratuité de certains sites de rencontre plus encore que
de l’audience captée par les réseaux sociaux. En effet, on voit fleurir aujourd’hui de nombreux sites de rencontre gratuits, que
cela soit au niveau national, ou encore à niveau régional. Or, il convient de noter que les acteurs nationaux des sites de
rencontre gratuits disposent aujourd’hui d’une audience nettement moins élevée que celle de Meetic.
A titre d’illustration les données ci-après, issues d’une étude menée auprès d’un échantillon de visiteurs du site bestrencontre.fr fin 2009, illustrent la position dominante de Meetic en France sur le secteur dace à d’autres sites, gratuits comme
payants :
Source : Best-rencontre.fr
Les graphiques ci-avant permettent de montrer la notoriété et l’appréciation prédominante de Meetic sur l’ensemble du secteur
de la rencontre en ligne, toutes catégories confondues (sites gratuits vs. payants, rencontre sérieuse vs. « sexy »). Ainsi, nous
pensons que les sites gratuits ne constituent pas, ou plus à ce jour, une réelle menace pour le groupe dans la mesure où la
valeur ajoutée du service proposé par Meetic semble bien perçue et valorisée par le public.
Cependant, on constate que le rang accordé à Meetic Affinity, à fin 2009, reste en retrait par rapport à d’autres sites. En ce sens,
il semble que, côté utilisateur, le service Matchmaking du groupe doive encore prouver sa renommée et sa valeur d’usage.
Toutefois, il convient de noter que parmi les intervenants cités, Affinity est le seul acteur du Matchmaking présent au sein de ce
top 10, ce qui constitue selon nous un point encourageant.
5
5.1
Prévisions
Chiffre d’affaires et marges
Au regard de la publication des résultats annuels de la société le 23 mars dernier, nous pensons le groupe à même de délivrer de
bons résultats sur les exercices 2010 et suivants. En effet, Meetic devrait bénéficier en année pleine de l’intégration des activités
européennes de Match.com (les activités du groupe ayant été consolidées, pour rappel, sur 7 mois en 2009), de l’accélération du
déploiement d’Affinity ayant un impact positif sur l’ARPU, mais aussi des synergies de coûts liées au rachat de Match, chiffrées
par le management entre 10 et 15 M€ en année pleine la première année. Par ailleurs, la société a renouvelé sa guidance de
1
marge de ROAA comprise entre 20 et 25 % du chiffre d’affaires pour 2010.
1
Résultat Opérationnel Avant Amortissements (et après prise en compte des charges liées aux stock-options).
www.genesta-finance.com
27
29 mars 2010
Meetic
G
GENESTA
Equity &Bond Research
Nous anticipons un chiffre d’affaires pour les 3 prochains exercices de respectivement 194,5 M€ en 2010, 215,0 M€ en 2011 et
225,2 M€ en 2012, soit des croissances respectives de +23,2 %, +10,5 % et +4,8 %. Nos prévisions de revenus s’appuient sur les
hypothèses suivantes :
-
L’intégration en année pleine de Match.com au nouvel ensemble, à hauteur de 59,6 M€. ce qui implique une croissance
organique de Meetic sur l’exercice 2010 de +7,5 % par rapport à 2009 (prenant en compte le retraitement des activités
de ParPerfeito) ;
-
Un accroissement régulier et graduel du parc d’abonnés de la société, tiré en particulier par l’accélération du
déploiement des activités de Matchmaking, et après retraitement des 76 000 abonnés de ParPerfeito qui ne sont plus
inclus au sein du parc du groupe. Pour rappel, la filiale ParPerfeito a réalisé un chiffre d’affaires de 6,6 M€ en 2009 ;
-
Une amélioration assez sensible du revenu moyen par abonné, lui aussi boosté par la hausse du poids des membres du
Matchmaking, dont l’ARPU est estimé entre 25,1 € et 25,5 € sur la période 2010-2012, alors que l’ARPU du Dating
pourrait connaître une certaine pression à la baisse, puisqu’anticipé entre 16,4 et 16,0 € sur la même période.
A plus long terme, sur notre période prévisionnelle, nous prévoyons une décélération graduelle de la croissance du chiffre
d’affaires jusqu’à +4,0 % en 2019 (année normative).
Au niveau de la rentabilité du groupe, principalement mesurée en termes de ROAA après prise en compte des charges liées aux
stock-options, nous sommes confortables avec la guidance de la société de maintenir une marge de ROAA comprise entre 20 et
25 %, et même de l’améliorer à moyen et long terme. Ainsi, nos anticipations de ROAA ressortent à 46,2 M€ en 2010, 52,5 M€
en 2011 et 56,1 M€ en 2012 (vs. 37,3 M€ en 2009), soit des marges respectives de 23,7 %, 24,4 % et 24,9 %, et ce, pour les
raisons suivantes :
-
Des efforts publicitaires, plus importants en proportion des revenus en 2010 qu’en 2009, du fait de l’impact des
campagnes offline menées afin de mettre en avant et de déployer les services de Matchmaking du groupe en Europe.
Ces investissements devraient toutefois être maîtrisés et s’élever selon nos estimations à respectivement 51,0 % du CA
1
en 2010 et en 2011 et 50,5 % en 2012 (vs. 57,6 % en 2008 et 45,0 % en 2009 ) ;
-
La capacité du groupe à contenir ses charges de personnel à 29,3 M€ en 2010, 31,7 M€ en 2011 et 34,0 M€ en 2012,
soit respectivement 15,1 %, 14,7 % et 15,1 % des revenus. Ce moindre poids des charges de personnel en proportion du
chiffre d’affaires par rapport à 2009 (16,9 %) s’explique par : 1/ l’effet, en année pleine, de la reprise de 20 des 40
salariés autrefois rattachés à Match ; 2/ l’impact du retraitement sur les effectifs pour environ 40 personnes de l’apport
de ParPerfeito à la JV en Amérique Latine ; 3/ d’évolution des effectifs en croissance modérée sur les prochains
exercices ;
-
D’une régression progressive des charges liées aux stock-options.
Nous prévoyons une amélioration progressive mais prudente de la marge de ROAA de la société, jusqu’à un niveau normatif de
26,0 %, en raison d’un mix produits plus favorable (le Matchmaking étant un segment plus rentable que le Dating), des pleines
synergies opérées entre Meetic et Match, ainsi que d’accords plus favorables avec les partenaires distributeurs du groupe en
raison de la taille critique et dominante du nouvel ensemble.
Après prise en compte des amortissements, stables à 2,0 % du chiffre d’affaires sur la période, le résultat opérationnel après
charges liées aux stock-options ressort à 42,3 M€ en 2010, 48,2 M€ en 2011 et 51,6 M€ en 2012 (contre 34,3 M€ en 2009), soit
des marges d’EBIT de respectivement 21,7 %, 22,4 % et 22,9 %.
Il convient de noter que depuis le rachat de Match.com, Meetic est désormais exposé à un risque de change sur la livre sterling,
à hauteur d’environ 30 %. Notre résultat financier n’intègre, à ce jour, pas de variation erratique de la monnaie britannique par
rapport à l’euro.
In fine, nos prévisions de résultat net, intégrant un taux d’impôts de 34,0 % s’élèvent à 28,6 M€ en 2010, 32,6 M€ en 2011 et
35,0 M€ en 2012 (vs. 19,7 M€ en 2009), sans que l’apport de ParPerfeito n’ait d’incidence sur le résultat net, puisque les titres
de la filiale ont été apportés au nouvel ensemble à leur valeur bilancielle.
1
Après retraitement de l’activité de ParPerfeito sur ces deux années.
www.genesta-finance.com
28
Meetic
29 mars 2010
5.2
G
GENESTA
Equity &Bond Research
Santé financière
Nous formulons l’hypothèse d’une relative stabilité du BFR en valeur relative à environ -60 jours de chiffre d’affaires, soit un
niveau normatif de -16,7 % des revenus (le BFR étant structurellement négatif), la société ayant selon nous à ce jour quasiment
optimisé ses délais de paiements et de réception de créances.
Nous sommes relativement confiants dans la qualité des impairment tests menés par Meetic et dans la non dépréciation du
goodwill accumulé par la société, bien que ce dernier soit assez élevé.
En ce qui concerne l’endettement net, celui-ci restera fortement négatif, la société ayant à compter de 2010 un niveau de dette
nul et une capacité importante en termes de génération de trésorerie, progressivement améliorée au fil des exercices, à
respectivement 49,7 M€ en 2010, 70,7 M€ en 2011 et 92,1 M€ en 2012.
En termes de flux de trésorerie, nous anticipons une bonne génération de cash flows opérationnels pour les prochains exercices,
supérieure à 30 M€ par an. En effet, nous anticipons un niveau de CAPEX correspondant à des investissements de maintenance
(principalement informatique), de l’ordre de 5,0 M€ en 2010, 4,3 M€ en 2011 et 4,6 M€ en 2012, soit inférieurs à 2,0 % du
chiffres d’affaires en niveau normé.
Il convient de noter que, malgré la déclaration du management du caractère « exceptionnel » du dividende de 1,50 € par action
versé au titre de 2009, nos prévisions intègrent désormais le paiement d’un dividende, en progression régulière au fil des
exercices. Nos estimations, prudentes, font apparaître un versement de 0,80 € par action au titre de l’exercice 2010, et de
0,85 € pour l’année 2011, la société souhaitant selon nous maintenir une position de cash confortable en cas d’opportunité de
croissance externe à moyen terme. Sur la base du cours de clôture du 26 mars 2010 de 22,60 €, nos prévisions font ressortir un
rendement de respectivement 6,6 % sur le dividende au titre de l’exercice 2009, de 3,5 % au titre de 2010 et de 3,8 % au titre de
2011.
6
6.1
Valorisation
DCF
6.1.1 Détermination du taux d’actualisation
Le taux d’actualisation correspond au coût moyen entre le coût des fonds propres et le coût de la dette financière, et ce de
manière pondérée en fonction de l’importance de ces deux ressources dans le financement global de la société. Le coût des
fonds propres a été déterminé sur la base du modèle du CAPM auquel est intégrée une prime de risque Small Cap, selon la
formule suivante :
Coût des Fonds Propres = Rf +beta * (Rm-Rf) + Prime Small Caps
avec Rf : taux sans risque
(Rm-Rf) : prime de marché action
En effet, compte tenu de la taille de la société, nous affectons une prime de risque Small Caps au coût des fonds propres. La
prime Small Caps est déterminée selon 6 critères, dont l’évaluation est factuelle et objective. L’échelle de notation pour chaque
critère comporte 5 paliers allant de - - à ++. Chaque franchissement de palier ajoute 20 points de base au coût des fonds
propres.
www.genesta-finance.com
29
G
Meetic
29 mars 2010
GENESTA
Equity &Bond Research
Les critères sont appréciés de la façon suivante :
Echelle de notation
Critère
++
+
=
-
4
3
2
1
0
[66 % ; 100 %]
[33 % ; 66 %[
[15 % ; 33 %[
[5 % ; 15 %[
[0 % ; 5 %[
1
Gouvernance d’entreprise
Liquidité
2
--
Taille du CA (M €)
[150 ; +∞[
[100 ; 150[
[50 ; 100[
[25 ; 50[
[0 ; 25[
Rentabilité opérationnelle
[25 % ; 100 %]
[15 % ; 25 %[
[8 % ; 15 %[
[3 % ; 8 %[
[0 % ; 3 %[
Gearing
]-∞ % ; -15 %]
]-15 % ; 15 %]
]15 % ; 50 %]
]50 % ; 80 %]
]80 % ; +∞[
[0 % ; 10 %]
]10 % ; 20 %]
]20 % ; 30 %]
]30 % ; 40 %]
]40 % ; 100 %]
Risque Client
3
Dans le cas de Meetic, nous obtenons la matrice suivante :
++
+
=
-
--
Prime
Small Caps
Gouvernance d'entreprise
Liquidité
Taille du CA
Rentabilité opérationnelle
Gearing
Risque Client
TOTAL
0,60%
0,60%
0,20%
0,40%
0,20%
0,20%
2,20%
Par conséquent, sur la base d’un taux sans risque de 3,48 % (moyenne à 3 mois de l’OAT TEC 10 – source Agence France Trésor),
4
d’une prime de marché de 5,75 % (prime au 25 mars 2010 calculée par Natixis Securities), d’un beta de la société de 0,82 , d’une
prime de risque Small Caps de 2,20 % et de l’endettement net négatif de la société 31 décembre 2009, le taux d’actualisation
s’élève à 10,37 %.
Taux
sans risque
3,48 %
Prime de
marché
5,75 %
Beta
0,82
Prime
Small Caps
2,20 %
Coût du
capital
10,37 %
Coût de
la dette
NS
Levier
financier
0
Taux
d'impôts
34,00 %
WACC
10,37 %
Source : AFT, Natixis Securities, Datastream, estimations Genesta
6.1.2 Calcul de FCF opérationnels
Avec un taux d’actualisation de 10,37 %, nous obtenons le tableau de flux de trésorerie disponible suivant (en M€) :
Chiffre d'affaires
Excédent brut d'exploitation
Impôt
Investissements
Variation de BFR
FCF opérationnels
FCF opérationnels actualisés
2010E
194,544
46,190
14,382
5,000
-8,819
35,628
33,085
2011E
214,945
52,462
16,375
4,300
-3,400
35,187
29,605
2012E
225,225
56,102
17,543
4,600
-1,713
35,672
27,192
2013E
236,486
59,468
18,611
4,899
-1,956
37,914
26,184
2014E
247,128
63,036
19,752
5,217
-1,777
39,844
24,931
2015E
258,249
66,503
20,855
5,530
-1,857
41,975
23,796
2016E
269,870
69,828
21,906
5,862
-1,941
44,000
22,599
2017E
2018E
2019E
282,014
293,295
305,026
73,319
76,252
79,302
23,011
23,931
24,889
6,185
6,525
6,851
-2,028
-1,884
-1,959
46,152
47,680
49,522
21,477
20,102
18,916
Source : estimations Genesta
1
La qualité de la gouvernance d’entreprise est évaluée selon les quatre critères suivants : séparation des fonctions de Présidence et de Direction Générale ou
fonctionnement sur la base d’un Conseil de Surveillance et d’un Directoire ; présence de membres indépendants au sein du Conseil d’Administration ou du
Conseil de Surveillance ; présence de censeurs ou d’organes de contrôle ; existence de comités spécialisés.
2
Taux de rotation du capital au cours d’une année.
3
Part du chiffre d’affaires représentée par les 5 clients les plus importants.
4
Le beta retenu correspond à la moyenne d’un beta sectoriel (calculé comme moyenne des betas désendettés du secteur Internet – 1,13 – et du secteur des
loisirs – 1,06 –, moyenne ensuite réimpactée du cash dont dispose la société, soit un beta de 1,00) et du beta Datastream de Meetic, de 0,64. Eu égard aux
disparités des informations transmises par nos bases, informations qui ne nous semblent pas cohérentes avec le profil et les activités de la société, nous avons
retenu la méthode de calcul présentée ci-avant.
www.genesta-finance.com
30
G
Meetic
29 mars 2010
GENESTA
Equity &Bond Research
Sur la période post prévisionnelle, nous appliquons un taux de croissance à l’infini, en deux temps, et obtenons les prévisions
suivantes (en M€) :
Croissance
des FCF
Période 1-10 ans
Période 11-20 ans
Taux de croissance à l'infini
Total
dont valeur terminale
Valeur
%
247,888
50,1 %
129,580
26,2 %
117,410
23,7 %
494,878
100,0 %
246,990
49,9 %
Source : estimations Genesta
3,0%
2,0%
Ainsi, la valorisation d’entreprise de Meetic ressort à 494,878 M€.
6.1.3 Calcul de la valeur par action
La valeur des fonds propres par action est obtenue comme suit :
FCF actualisés (2009-2018)
+ Valeur terminale actualisée
+ Titres financiers
+ Participation dans la JV *
- Provisions
- Endettement financier net
- Minoritaires
= Valeur des Capitaux Propres pg
Nombre d'actions
Valeur par action
247,888
246,990
5,875
9,834
0,316
-40,209
0
550,480
22,703
24,25
* : La valeur de la participation de Meetic à hauteur de 50 % dans la Joint Venture créée avec Match, de 9,8 M€, est obtenue
comme la moyenne de :
-
la valorisation induite de ParPerfeito, dont la carrying value est de 5,2 M€, et à laquelle nous appliquons le ratio 2009
de Market to Book de Meetic (soit 1,31), conduisant à une valorisation de ParPerfeito de 6,8 M€
-
la valorisation induite de la filiale brésilienne, qui a réalisé un résultat net de 0,8 M€ en 2009, auquel nous appliquons le
P/E de Meetic en 2009 (soit 16,05), conduisant à une valorisation de ParPerfeito de 12,8 M€
In fine, la méthode d’actualisation des flux de trésorerie disponible (« Discounted Cash Flow ») fait ressortir une valeur par
action de 24,25 € soit un potentiel d’appréciation de la valeur selon cette méthode de +7,3 % par rapport au cours de clôture du
26 mars 2010 de 22,60 €.
A titre informatif, le tableau de sensibilité de la valorisation en fonction du taux d’actualisation retenu et de la croissance à
l’infini est le suivant (en €) :
CMPC
24,24723706
9,37%
9,87%
10,37%
10,87%
11,37%
1,0%
25,09
24,36
23,65
22,97
22,33
Taux de croissance à l'infini
1,5%
2,0%
25,40
25,75
24,65
24,98
23,93
24,25
23,24
23,55
22,59
22,87
2,5%
26,13
25,35
24,60
23,89
23,20
3,0%
26,58
25,77
25,01
24,27
23,57
www.genesta-finance.com
31
6.2
G
Meetic
29 mars 2010
GENESTA
Equity &Bond Research
Comparables
6.2.1 Choix des comparables
Meetic, leader sur le marché européen de la rencontre en ligne, ne dispose pas de société cotée directement comparable en
termes d’activité sur cette zone, ainsi qu’à l’échelle internationale. Ainsi, la composition de notre échantillon de comparables
vise à : 1/ approcher le secteur sur lequel Meetic est positionné, à savoir la rencontre en ligne, mais plus largement le domaine
de la rencontre communautaire ou de charme ; 2/ apprécier le business model du groupe, au carrefour de modèles
économiques de l’industrie Internet, récurrents par abonnement, de régie publicitaires et d’acteurs à la fois présent sur
l’Internet classique et l’Internet Mobile.
Dans cette perspective, notre échantillon de comparables est composé de IAC qui détient désormais les activités hors d’Europe
de Match, de Dreamnex et d’AdenClassifieds.
IAC (InterActiveCorp) : cette société américaine est l’ancienne maison mère de Match.com, à laquelle Meetic a racheté mi 2009
les activités de Match Europe. La société Internet, regroupant plus de 50 marques dans plus de 30 pays, opère sur divers
segments d’activités dont la rencontre en ligne (désormais en dehors de l’Europe via Match), la régie publicitaire ou encore
l’édition de sites.
Dreamnex : Dreamnex est le leader européen de la distribution en ligne de contenus et de produits de charme pour adultes. Les
revenus du groupe sont générés à environ 80 % par la vente d’abonnements, le solde correspondant à des activités de vente à
distance en e-commerce.
AdenClassifieds : AdenClassifieds figure parmi les principaux exploitants français de sites Internet dédiés à la diffusion
d'annonces classées auprès des professionnels du recrutement, de la formation et de l'immobilier. Si la société opère
majoritairement selon un modèle BtoB, nous avons choisi d’inclure cette société dans notre échantillon, dans la mesure où
l’offre du groupe est composée à la fois de services ponctuels (facturés individuellement) mais aussi de services par
abonnements mensuels et de packages.
Le tableau ci-dessous récapitule les principaux agrégats, en M€, des sociétés composant notre échantillon :
IAC
Dreamnex
AdenClassifieds
CA 09
CA 10
CA 11
1 017,829 1 085,574 1 151,280
67,331
63,833
66,450
54,300
59,950
71,400
IAC
Dreamnex
AdenClassifieds
EBE 09
123,907
17,048
11,100
EBE 10
153,362
14,875
12,650
Capitalisation
boursière
2 043,660
88,580
134,910
EBE 11
176,666
16,303
13,900
Dette nette
-1 142,639
-5,102
-54,987
REX 09
-782,940
16,000
6,400
REX 10
32,407
14,388
9,050
REX 11
RN 09
RN 10
RN 11
74,365 -724,141
13,125
34,630
15,751
10,580
10,411
11,237
8,115
3,750
6,050
8,000
Source : Factset au 20/03/10
Valeur
d’entreprise
19,661
920,682
0,000
83,478
0,000
79,923
Source : WVB au 20/03/10
Minoritaires
6.2.2 Valorisation
Le tableau ci-dessous détaille les principaux multiples bousiers des sociétés comparables composant notre échantillon :
VE/CA
10
IAC
Dreamnex
AdenClassifieds
Moyenne
Médiane
0,85
1,31
1,33
1,16
1,31
VE/CA
11
0,80
1,26
1,12
1,06
1,12
VE/ EBE
10
6,00
5,61
6,32
5,98
6,00
VE/ EBE
11
5,21
5,12
5,75
5,36
5,21
VE/REX
10
28,41
5,80
8,83
14,35
8,83
VE/REX
11
12,38
5,30
9,85
9,18
9,85
PE
10
NS
8,51
22,30
15,40
15,40
www.genesta-finance.com
PE
11
59,01
7,88
16,86
27,92
16,86
32
G
Meetic
29 mars 2010
GENESTA
Equity &Bond Research
Le tableau ci-après montre les valorisations induites (en M€) pour Meetic en fonction des multiples appliqués sur la base des
valorisations actuelles affichées par les sociétés de l’échantillon.
CA 10
194,544
266,465
294,625
Meetic
Valorisation induite
1
Valorisation moyenne (€/ action)
CA 11
214,945
267,716
280,812
12,22
2
EBE 10
46,190
316,325
317,505
EBE 11
52,462
321,435
313,611
13,97
REX 10
42,300
647,110
413,767
REX 11
48,163
482,174
514,558
22,66
RN 10
32,613
502,357
502,357
RN 11
35,044
978,442
590,976
28,35
Compte tenu de la différence entre la capitalisation boursière moyenne des sociétés composant l’échantillon de comparables
retenu et celle de Meetic, nous appliquons une décote de taille, sur la base du modèle de Eric-Eugène Grena, présenté dans la
note méthodologique ci-après, afin d’obtenir une valorisation plus pertinente du titre.
Appliquée à Meetic, cette méthode nous amène à mettre en œuvre une décote de taille de -8,0 % aux résultats évoqués
précédemment.
Capitalisation moyenne des comparables
Capitalisation non corrigée de la société
Rapport des capitalisations
Décote à appliquer
755,7
M€
438,1
M€
58,0 %
-4,2 %
Après décote, nous obtenons les valorisations suivantes :
Valorisation moyenne / action
Moyenne
11,71
13,39
21,71
27,15
18,49
Ainsi, l’approche par la méthode des multiples boursiers de sociétés comparables nous amène à une fourchette de valorisation
de 11,71 € – 27,15 €, et en moyenne à un prix par action de 18,49 €. Sur la base du cours de clôture de l’action Meetic au
26 mars 2010 de 22,60 €, le titre présente selon cette approche un potentiel de baisse notable (-18,2 %).
Si notre valorisation par DCF fait ressortir un objectif de cours de 24,25 € par action, soit un potentiel d’appréciation de la valeur
d’environ +7,3 %, notre objectif de cours par comparaison boursière n’offre quant à lui pas d’upside à court terme. Bien que
notre échantillon référentiel soit composé de sociétés dont le positionnement n’est pas totalement identique à celui de Meetic,
cette approche montre que le titre Meetic se traite actuellement avec une prime par rapport à ses comparables, surcote qui
peut toutefois se justifier au regard du positionnement qualitatif et dominant du groupe sur le secteur de la rencontre en ligne.
6.2.3 Méthodologie de la décote
Compte tenu de la différence éventuelle entre la capitalisation boursière moyenne des sociétés composant l’échantillon de
comparables retenus et celle de la société à évaluer, Genesta applique une décote ou une prime, inspirée du modèle de EricEugène Grena, afin d’obtenir une valorisation plus pertinente de la société.
Les travaux menés par Eric-Eugène Grena – membre de la SFAF, ancien responsable du bureau d’analyse financière de BNP
Paribas et directeur associé de Clinvest – ont montré le risque qu’il existe à appliquer la méthode d’évaluation par les
comparables boursiers sans tenir compte de l’existence d’écarts parfois non négligeables entre la taille de la société évaluée et
celle des sociétés retenues comme référentiel boursier.
Il semble donc important de procéder à une correction en calculant, le cas échéant une décote ou une prime à appliquer à la
société évaluée. L’étude réalisée sur un échantillon probant a révélé une décroissance des P/E avec la taille des sociétés de
l’échantillon et que la correction à pratiquer doit être du même ordre de grandeur.
La démarche que Genesta adopte consiste à :
1) Calculer le rapport entre la capitalisation boursière de la société à évaluer et la capitalisation boursière moyenne du
groupe de comparables ;
2) Appliquer, selon le ratio obtenu, la décote ou la prime selon l’abaque défini par les travaux d’Eric-Eugène Grena en
prenant soin de pratiquer une extrapolation linéaire entre chaque palier ;
1
2
La valeur induite est calculée sur la base des moyennes et médianes des agrégats présentées ci-dessus.
Avant décote de taille (cf. 6.2.3 Méthodologie)
www.genesta-finance.com
33
29 mars 2010
G
Meetic
GENESTA
Equity &Bond Research
3) Impacter cette décote ou cette prime sur la valorisation de la société concernée et ainsi affiner la pertinence de la
valorisation par les comparables.
Rapport des capitalisations
<2%
2%
5%
10%
20%
30%
40%
50%
60%
80%
100%
120%
140%
150%
160%
170%
180%
190%
195%
198%
>198%
Ajustement à appliquer
-40%
-34%
-26%
-20%
-14%
-10%
-7%
-5%
-4%
-2%
0%
2%
4%
5%
7%
10%
14%
20%
26%
34%
40%
Décote
Prime
www.genesta-finance.com
34
7
7.1
G
Meetic
29 mars 2010
GENESTA
Equity &Bond Research
Annexes
Evolution et prévisions du marché US de la rencontre en ligne
Evolution du marché US de la rencontre en ligne
(en milliards de $)
2012
2011
+5 %
1,45
2009
2007
+6 %
1,56
2010
2008
+7 %
1,65
+3 %
1,32
1,18
1,03
+14 %
+21 %
Source : emarketer.com
www.genesta-finance.com
35
8
G
Meetic
29 mars 2010
GENESTA
Equity &Bond Research
Synthèse des comptes
8.1
Compte de résultats simplifié
Au 31/12 (en M€)
Chiffre d'affaires
2006
78,76
2007
112,87
43,3%
18,4%
18,1%
23,2%
10,5%
4,8%
Autres Achats et charges externes
49,62
67,90
93,54
92,52
117,73
129,25
133,95
%du CA
63,0%
60,2%
70,0%
58,6%
60,5%
60,1%
59,5%
dont publicité
36,53
54,19
75,69
71,11
99,22
109,62
113,74
%du CA
46,4%
48,0%
56,6%
45,0%
51,0%
51,0%
50,5%
dont achats et prestations
13,09
13,72
17,85
21,40
18,51
19,63
20,21
%évolution
%du CA
Charges de personnel
%du CA
Excédent brut d'exploitation avant charges liées
aux stock-options et actions gratuites
Valorisation des stock-options et actions gratuites
ROAA après charges liées aux stock-options et
actions gratuites
Résultat opérationnel
Résultat financier
Résultat courant avant impôts
Impôts
2011E
214,94
2012E
225,22
12,2%
13,4%
13,6%
9,5%
9,1%
9,0%
16,36
23,33
26,75
29,28
31,66
33,98
13,8%
14,5%
17,5%
16,9%
15,1%
14,7%
15,1%
17,51
28,48
18,74
40,91
49,49
55,66
59,10
62,7%
-34,2%
118,3%
21,0%
12,5%
6,2%
22,2%
25,2%
14,0%
25,9%
25,4%
25,9%
26,2%
0,07
0,74
2,84
3,57
3,30
3,20
3,00
17,44
27,75
15,90
37,34
46,19
52,46
56,10
59,1%
-42,7%
134,8%
23,7%
13,6%
6,9%
22,1%
24,6%
11,9%
23,6%
23,7%
24,4%
24,9%
15,16
25,16
12,47
34,27
42,30
48,16
51,60
65,9%
-50,5%
174,9%
23,4%
13,9%
7,1%
19,3%
22,3%
9,3%
21,7%
21,7%
22,4%
22,9%
0,22
15,38
5,27
-1,00
24,16
8,58
1,11
13,57
3,16
-0,35
33,92
11,59
1,00
43,30
14,72
1,25
49,41
16,80
1,50
53,10
18,05
%évolution
%du CA
2010E
194,54
16,6%
%évolution
%du CA
2009
157,88
10,89
%évolution
%du CA
2008
133,63
%Taux d'impôt ef fectif
34,3%
35,5%
23,3%
3418,2%
34,0%
34,0%
34,0%
Résultat Net
10,11
14,13
-6,34
19,66
28,58
32,61
35,04
%évolution
39,8%
-144,9%
-410,0%
45,4%
14,1%
7,5%
12,8%
12,5%
-4,7%
12,5%
14,7%
15,2%
15,6%
Au 31/12 (en M€)
Immobilisations incorporelles
Goodwill
Immobilisations corporelles
Immobilisations financières
2006
6,34
55,37
2,22
4,88
2007
13,92
95,92
2,53
2,93
2008
14,98
90,19
2,13
0,61
2009
24,71
190,26
2,52
5,88
2010E
27,00
190,26
2,70
16,50
2011E
30,00
190,26
2,90
16,50
2012E
33,00
190,26
3,10
16,50
BFR
-13,83
-19,16
-27,26
-23,61
-32,42
-35,82
-37,54
-17,6%
-17,0%
-20 ,4 %
-15,0%
-16,7%
-16 ,7%
-16,7%
24,06
76,49
-52,43
17,15
41,48
-24,33
7,97
27,75
-19,79
3,95
44,16
-40,21
0,00
49,69
-49,69
0,00
70,74
-70,74
0,00
92,11
-92,11
2010E
35,77
5,00
2011E
40,11
4,30
2012E
42,55
4,60
%du CA
8.2
Hausse des
investissements
publicitaires en 2010
(campagnes TV pour
mise en avant
d'Affinity), puis retour à
un niveau normatif
proche de 50 % du CA
Maîtrise des charges de
personnel
Rentabilité évoluant
vers le haut de
fourchette de 20-25 %
du CA donnée par le
management
Bilan – principaux agrégats
%du CA
Dettes financières
Trésoreries et valeurs mobilières
Endettement net
8.3
Dynamique de
croissance provenant
essentiellement du
segment Matchmaking
Impact du rachat de
Match.com Europe
BFR structurellement
négatif
Bonne génération de
trésorerie
Dette nulle
Tableau des flux de trésorerie – principaux agrégats
Au 31/12 (en M€)
CAF
Investissements
%du CA
Variation du BFR
Flux de trésorerie d'exploitation net
2006
12,46
45,57
2007
18,91
55,92
2008
16,69
23,53
2009
28,96
10,97
57,9%
49,5%
17,6%
6,9%
2,6%
2,0%
2,0%
-7,36
-25,75
-5,33
-31,68
-8,10
1,25
3,65
14,35
-8,82
39,59
-3,40
39,21
-1,71
39,66
Capacité à contenir le
niveau
d'investissements
www.genesta-finance.com
36
8.4
G
Meetic
29 mars 2010
GENESTA
Equity &Bond Research
Ratios financiers
Au 31/12 (en M€)
Bénéfice net par action
2006
0,61
2007
0,86
2008
-0,38
2009
0,87
2010E
1,26
2011E
1,44
4 1,0%
-144 ,2 %
-32 7,9%
45,4%
14,1%
7,5%
322,40
269,97
31,89
0,75
3,10
491,33
467,00
34,76
1,14
4,24
173,76
153,97
-27,40
1,00
1,79
315,56
275,35
16,05
1,28
1,31
513,08
463,39
17,95
1,58
1,91
513,08
442,34
15,73
1,77
1,70
513,08
420,98
14,64
1,87
1,52
VE / CA
VE / ROAA
VE / ROP
3,43
15,48
17,80
4,14
16,83
18,56
1,15
9,68
12,35
1,74
7,38
8,03
2,38
10,03
10,96
2,06
8,43
9,18
1,87
7,50
8,16
ROAA / CA
ROP / CA
Résultat net / CA
22,1%
19,3%
12,8%
24,6%
22,3%
12,5%
11,9%
9,3%
-4,7%
23,6%
21,7%
12,5%
23,7%
21,7%
14,7%
24,4%
22,4%
15,2%
24,9%
22,9%
15,6%
Gearing
-50,4%
-21,0%
-20,4%
-16,7%
-18,5%
-23,5%
-27,4%
54,98
NS
9,7%
96,15
30,2%
12,2%
80,67
9,7%
-6,5%
199,76
28,1%
8,2%
204,04
13,8%
10,6%
203,84
15,4%
10,8%
205,32
16,5%
10,4%
%évo lution
Capitalisation boursière
Valeur d'entreprise
P/E
P/CF
Market to Book
Capitaux engagés
RCE
Rentabilité des Fonds Propres
2012E
1,54
Santé financière solide
Gearing négatif
www.genesta-finance.com
37
9
9.1
G
Meetic
29 mars 2010
GENESTA
Equity &Bond Research
Avertissements importants
Définition des opinions et objectifs de cours de Genesta Equity Research
Les opinions mentionnées par Genesta Equity Research traduisent la performance absolue attendue, à un horizon compris entre
6 et 12 mois, pour chaque valeur considérée, et ce, en monnaie locale.
1. Achat fort
2. Achat
3. Neutre
4. Vente
5. Vente fort
9.2
Le titre devrait réaliser une performance absolue supérieure à +25 %
Le titre devrait réaliser une performance absolue comprise entre +10 % et +25 %
Le titre devrait évoluer entre +10 % et -10 %
Le titre devrait réaliser une contre performance absolue comprise entre -10 % et -25 %
Le titre devrait réaliser une contre performance absolue supérieure à -25 %
Détection de conflits d’intérêts potentiels
Participation de
l’analyste, de
Participation de
Genesta et/ou de l’émetteur au
ses salariés au
capital de
capital de
Genesta
l’émetteur
Non
Autres intérêts
financiers
importants
entre
l’émetteur et
Genesta
Existence d’un
contrat de teneur
de marché ou
d’apporteur de
liquidité entre
l’émetteur et
Genesta
Rémunération de
Genesta par
l’émetteur au titre
de l’établissement
de la présente
analyse financière
Rémunération de
Genesta par
l’émetteur au titre
d’autres prestations
que l’établissement
de la présente
analyse financière
Communication de
l’analyse financière
à l’émetteur
préalablement à sa
diffusion
Non
Non
Non
Non
Oui *
Non
* : Aucun changement significatif n’a été réalisé suite à la communication de l’analyse financière à l’émetteur.
En qualité de Conseiller en Investissements Financiers, membre de l’AACIF, Association des Analystes Conseillers en Investissements Financiers, Genesta se
réfère aux modalités administratives et organisationnelles définies par cette association pour son fonctionnement interne, en particulier dans le respect du Code
de Bonne Conduite défini par l’AACIF et des Procédures prévues par l’AACIF en matière de gestion des conflits d’intérêts. Des procédures internes à Genesta
définissent par ailleurs certains aspects complémentaires au fonctionnement des activités d’analyse financière. Des informations supplémentaires peuvent être
obtenues sur simple demande écrite adressée à la société Genesta quant à ces règles de fonctionnement.
9.3
Historique des opinions et objectifs de cours relatifs à la valeur au cours des 12 derniers mois
ère
Date de 1
diffusion
29 mars 2010
9.4
Opinion
Initiation de couverture
Neutre
21,37 €
Répartition des opinions1
Répartition des opinions
sur l'ensemble des valeurs suivies par Genesta
29%
43%
29%
Répartition des opinions
sur les valeurs suivies par Genesta au sein d'un
même secteur d'activité
50%
Achat fort
1
Objectif de cours
Ach at
50%
Neutre
Ven te
Répartition des opinions sur les
valeurs pour lesquelles Genesta a fourni des
prestations de services
50%
50%
Ven te fo rt
Il convient de noter que Genesta ne couvre aujourd’hui qu’un nombre limité de valeurs.
www.genesta-finance.com
38
29 mars 2010
9.5
Meetic
G
GENESTA
Equity &Bond Research
Avertissement complémentaire
Les informations présentées dans les pages précédentes restent partielles. Elles ne peuvent être considérées comme ayant une valeur contractuelle.
Cette publication a été rédigée par Genesta et est délivrée à titre informatif. Elle ne constitue en aucun cas un ordre d’achat ou de vente de la (les) valeur(s)
mobilière(s) qui y est (sont) mentionnée(s). Elle est destinée aux investisseurs professionnels et ne constitue en aucun cas une décision d’investissement. De ce
fait, ni Genesta, ni ses dirigeants, ni ses employés ne peuvent être tenus responsables d’une quelconque décision d’investissement.
Les informations, estimations et commentaires exprimés dans cette étude proviennent de sources jugées dignes de foi. Toutefois, Genesta n’en garantit ni
l’exactitude, ni l’exhaustivité, ni la fiabilité. Ainsi, sa responsabilité, ni celle de ses dirigeants, ni de ses employés, ne pourrait être engagée d’aucune manière à ce
titre. Les opinions, appréciations, estimations et prévisions contenues dans cette publication reflètent le jugement de Genesta à la date mentionnée en première
page du document, et peuvent ultérieurement faire l’objet de modifications ou d’abandons sans préavis, ni notification.
Cette publication ne peut être diffusée auprès de personnes soumises à certaines restrictions. Ainsi, en particulier, au Royaume-Uni, seules les personnes
considérées comme ‘personnes autorisées ou exemptées’ selon le ‘Financial Services Act 1986’ du Royaume-Uni, ou tout règlement passé en vertu de celui-ci ou
les personnes telles que décrites dans la section 11 (3) du ‘Financial Services Act 1986 (Investment Advertisement) (Exemption) order 1997’ peuvent avoir accès
à la publication ci-présente. Celle-ci ne saurait être distribuée ou communiquée, directement ou indirectement, à tout autre type de personne. Toute personne
qui viendrait à être en possession de cette publication doit s’informer et respecter de telles restrictions. De même, cette publication ne peut être diffusée aux
Etats-Unis ni à ses ressortissants. La (les) valeur(s) mobilière(s) faisant l’objet de cette publication n’a (n’ont) pas été enregistrée(s) auprès de la Securities and
Exchange Commission et envoyer cette étude à un résident des États-Unis est interdit.
Il est possible que Genesta ait conclu avec l’émetteur sur lequel porte l’analyse financière un contrat en vue de rédiger et diffuser une (ou plusieurs)
publication(s), laquelle (lesquelles) a (ont) été relue(s) par celui-ci. Toutefois, le cas échéant, cette publication pourra être réalisée par Genesta de façon
indépendante, conformément à la déontologie et aux règles de la profession.
Cette publication reste la propriété de Genesta et ne peut être reproduite ou diffusée sans autorisation préalable de Genesta.
www.genesta-finance.com
39