Article DNA sur l`hebergement d`urgence

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Article DNA sur l`hebergement d`urgence
Conseil départemental - Hébergement
d’urgence « Que l’État prenne ses
responsabilités »
Parce que l’hébergement d’urgence est une compétence
d’État, le président du conseil départemental 67 ne
souhaite plus le financer. Frédéric Bierry invite le maire de
Strasbourg et le président de l’Eurométropole à
rencontrer le préfet pour « trouver une solution ».
La décision de ne plus financer l’hébergement d’urgence « aurait de lourdes conséquences sur
l’existence des structures concernées ». Photo archives DNA – Michel Frison
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La proposition de ne plus financer l’hébergement d’urgence, qui sera débattue vendredi lors
du vote du budget du département, est une mesure drastique. Mais Frédéric Bierry, président
(LR) du Bas-Rhin, veut que « l’État comprenne l’impact de ses décisions » sur les finances
départementales : « L’enjeu est de sauver le département de la faillite… Un département sur
deux en France ne pourra pas boucler son budget l’an prochain. »
Sur un budget total de 1,1 milliard d’euros, le conseil départemental du Bas-Rhin est pris
entre la baisse de 230 millions des recettes de l’État d’un côté et l’augmentation des dépenses
sociales de l’autre. Si pour réaliser des économies, « le bien-fondé de chaque dépense » a été
analysé, la priorité pour le département est d’assurer ses politiques obligatoires, rappelle
Frédéric Bierry.
Inquiétudes de Roland Ries et Robert Herrmann
Viennent ensuite les politiques volontaristes, dont celle de l’habitat (rénovation énergétique,
accession sociale à la propriété, aide à l’autonomie des personnes âgées…) qui représente un
investissement de 17 millions dans le budget 2016. « Nous sommes un des seuls départements
à avoir une politique du logement », souligne Frédéric Bierry qui entend cependant
économiser 500 000 euros en supprimant les soutiens financiers aux associations en charge de
l’hébergement d’urgence. Avec un argument massue : « L’hébergement d’urgence est une
compétence de l’État. »
Alertés par les associations, Roland Ries, maire de Strasbourg, et Robert Herrmann, président
de l’Eurométropole, ont adressé, hier, un courrier à Frédéric Bierry. Ils demandent à le
rencontrer en lui indiquant que « ce retrait marquerait une rupture forte dans le partenariat
établi sur le territoire », et « qu’une telle décision aurait de lourdes conséquences sur
l’existence des structures concernées et mettrait en grave péril les actions qu’elles mènent ».
En réponse, le président du Bas-Rhin a souligné, hier après-midi, que le département est
toujours engagé pour aider les femmes en difficulté d’hébergement, les femmes seules et les
mères avec des enfants en bas âge. En outre, le conseil départemental n’est pas le principal
financeur des associations en charge de l’hébergement d’urgence, note le président du BasRhin qui invite « ces structures à revoir leur mode de fonctionnement pour réaliser des
économies. On doit tous se restructurer. »
Sur le fond, Frédéric Bierry, qui a informé le préfet de sa volonté de ne plus financer
l’hébergement d’urgence, considère néanmoins que « cette politique a du sens. Mais c’est à
l’État de prendre ses responsabilités. » Pour en débattre, il invite Roland Ries et Robert
Herrmann à « aller voir ensemble le préfet pour trouver une solution » lors d’un rendez-vous
programmé le 11 février. « C’est un discours positif, il ne faut pas s’opposer entre
collectivités. »
En attendant, pour réduire les dépenses du département, Frédéric Bierry a demandé à
l’opposition de faire des propositions. Pour l’heure, les deux suggestions qui lui sont
parvenues, faire payer les transports scolaires et vendre le château du Haut-Koenigsbourg, «
ne régleront pas le problème ». Affaire à suivre le 5 février lors d’un débat budgétaire qui
promet.