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Christophorus Demantius (1567-1643) :
un compositeur de la fin de la Renaissance en Saxe
L’impression extrêmement diversifiée, voire même paradoxale, donnée par la culture musicale européenne au début du xviie siècle est étonnante. En voici probablement l’exemple le
plus frappant : le compositeur bohémien Christoph Demant (Demuth) – il a latinisé son nom
à la fin de sa vie – et Claudio Monteverdi sont nés et morts la même année.
Pourtant, les bases musico-philosophiques, les techniques de composition, les formes et
styles musicaux de ces deux contemporains exacts se situent à des lieues les uns des
autres. Tout au long de sa carrière, l’Italien a été un compositeur novateur attiré par l’expérimentation et sa pensée a rarement été influencée par des restrictions extra-musicales. En
revanche, Christophorus Demantius, tout comme d’autres contemporains d’Europe centrale
(tels Lechner et Hassler), a construit l’ensemble de son œuvre sur la tradition de la
Réforme, avec sa pratique musicale dérivée de la Ratschule, du Chorus Symphoniacus et
du Chorus Musicus, où la formation et la pratique musicale faisaient partie d’une éducation
humaniste générale.
Il serait trop facile de dépeindre le Bohémien comme un réactionnaire. Mais la qualité de
sa musique, son individualité et son universalité font de ses compositions des témoignages
fascinants d’une culture musicale florissante. Et si cette culture n’a pas propagé les innovations italiennes, elle a fait preuve d’une extraordinaire ingéniosité dans la production
d’œuvres attrayantes avec des moyens traditionnels.
En outre, le fait que la musique de Demantius soit plutôt facile d’accès – pour l’auditeur
comme pour l’interprète, de nos jours comme à l’époque où elle a été écrite – n’a pas
­toujours été propice à la qualité de son exécution. Des exécutions d’amateurs ont souvent
eu l’inconvénient de projeter une image déformée du compositeur, bien qu’il n’ait jamais fait
appel à des techniques expérimentales.
L’universalité et l’habileté de Demantius sont incontestables. Il nous a laissé beaucoup de
musique profane et sacrée, un nombre assez remarquable de pièces de circonstance
(écrites pour des baptêmes, des mariages locaux, etc…). En même temps, il est étonnant
qu’il n’ait eu recours à la pratique “nouvelle” de la basse continue que dans une seule de
ses publications (Triades Sioniæ, 1619). Et même dans ce cas, il fait preuve d’originalité en
adaptant cette technique à ses propres idées ; il l’appelle “Nova bassi et cantus ­generalis
sive continui conjunctio”, ce qui signifie que Demantius croyait qu’un accompagnateur pouvait vraiment évaluer la nature du processus harmonique et mélodique en ayant simplement
à l’esprit la basse et la partie chantée.
Mais, comme il a été déjà indiqué, Demantius a écrit ses autres œuvres dans un langage
polyphonique qui s’inspire et qui n’est pas sans rappeler les dernières compositions de
Lassus et de ses contemporains, Michael Praetorius et Hans Leo Hassler. Le style de
Demantius excelle dans sa sonorité somptueuse qui fait largement appel à l’écriture à six
voix. La richesse harmonique correspond mieux à l’expression de la profondeur du texte
qu’à une illustration superficielle de ce texte.
1
Sa faculté d’adaptation ressort du large éventail des genres qu’il emploie, à la fois dans le
cadre de son environnement protestant et dans les œuvres liturgiques catholiques. Des
motets évangéliques, des arrangements de chants et d’hymnes, des messes et des motets,
des villanelles, des vêpres, une passion-motet allemande (la dernière en son genre), des
chants de guerre et de victoire (Tympanum Militare, 1600, réimprimé en 1615 à l’occasion
de la victoire contre les Turcs à Györg), des canzonettes, des madrigaux allemands, des
danses instrumentales, un très volumineux recueil de chants funèbres, des pièces de circonstance humanistes, des psaumes, etc. ont coulé sous sa plume. Et il n’a pas renoncé
aux arrangements, puisqu’on lui doit une version à cinq voix d’un recueil de chants à trois
voix de Langius.
Bien que son écriture polyphonique rappelle encore beaucoup la polyphonie du xvie siècle
(surtout dans ses œuvres latines), Demantius n’a jamais employé la technique du cantus
firmus. Ses idées sur l’indépendance de la musique lui interdisaient de soumettre son
contrepoint à l’utilisation servile d’une mélodie particulière. On trouve des exceptions à
cette règle dans ses chants funèbres, qui sont des arrangements homophoniques de
­chorals et de chants traditionnels, et dans ses Polnische Tänze populaires, harmonisations
d’airs de danse célèbres.
Outre ses activités de compositeur, Demantius a également été cantor (avec tout ce que cela
impliquait de vexations et de soucis), poète et auteur de traités musicaux. Dans la ­huitième
édition de l’un de ses ouvrages théoriques, Isagoge artis Musicae (1632), on trouve la
­première terminologie alphabétique en allemand. Dans cet ouvrage, il exprime en outre son
admiration pour Lassus, Langius et Lechner : “… Orlandus est tenu en grande estime pour
ses nombreuses chansons de l’époque : Langius et Lechner ne sont pas moins estimés…”
On ne sait presque rien de la jeunesse de Demantius. Né dans la petite ville de Reichenberg
(aujourd’hui Liberec) en Bohême, il ressort de l’une des préfaces qu’il a été enfant de
chœur. En 1594, après un bref séjour à Wittenberg, il s’installe à Leipzig, où sa première
pièce de circonstance est publiée (Epithalamium Honori Nuptiarum Dn. Andreae Goldbeckii).
Entre 1597 et 1604, il occupe son premier poste officiel important. Il est nommé cantor de
la Johanneskirche et directeur du “Singechorus” du Gymnasium Johanneum (fondé en
1586) à Zittau, en Saxe.
À cette époque, Zittau possède déjà une riche tradition musicale avec un grand chœur et
une harmonie municipale, administrés par la ville depuis la Réforme. Le Kantorei est chargé
du chant quotidien des vêpres et d’autres offices. Melchior Franck fait partie du chœur et
est sans doute l’élève de Demantius. C’est dans ce contexte que Demantius compose ses
vêpres, qui seront publiées à Nuremberg en 1602 et qui figurent dans cet enregistrement.
Nous y reviendrons.
En 1604, Demantius est nommé cantor de la cathédrale de Freiberg (Saxe), poste qui, après
celui de la Thomaskirche de Leipzig, est alors le poste de cantor le plus important en Saxe.
Dès la seconde moitié du xve siècle, Freiberg est devenue l’une des plus grandes villes de
Saxe. Ce qui reste de la bibliothèque prouve qu’avant la nomination de Demantius, des
œuvres de Lechner, Utendal, Wert, Zanotti, Lassus et De Monte ont été exécutées par un
“chorus musicus” bien pourvu dont les membres, conformément à un règlement de la ville
“… doivent chanter leurs chants calmement, lentement, et de façon à ce qu’il soit agréable
de les écouter, et parfois chanter les psaumes allemands composés de façon très simple à
quatre voix, ou d’autres chants sacrés courts à voix égales et non élevées… ” (“ihren
Gesänge stille, langsam und so verrichten, dass ihnen lieblich zuzuhören, und dass sie
bissweilen die deutschen Psalmen, wie sie aufs einfältigste mit vier Stimmen componiert oder
andere kurtze geistliche Gesänge mit gleicher und nicht erhöhter Stimme singen würden”).
Demantius va apporter des changements à ce chant “très simple” à quatre voix, comme le
confirment les doléances conservées dans les archives de la ville : il “… ne faisait chanter
que ses propres pièces et de nouvelles choses inconnues, et non les anciennes pièces que
connaissaient bien les gens de la ville…” (“nur seine eigene Stücke und sonst new unbekannter Dinge singen lässt und nicht die alten Stücke, so der Bürgerschaft bekannt sind”) !
Malgré de nombreux revers et conflits avec les autorités, Demantius continuera à exercer
ses activités à Freiberg jusqu’à sa mort. Cet homme débordant d’énergie et de caractère
obstiné a régulièrement été en désaccord avec ses chanteurs et ses choristes à tel point
que “… un jour, en infligeant un châtiment dans sa classe, il a presque tué un élève…”
(“einmal in der Schulzucht einen Schüler beinahe umgebracht”). Et son collègue Johann
Schellenberg a décrit son caractère difficile en des termes qui ne prêtent pas à équivoque,
le qualifiant d’“homme inconsidéré et de génie turbulent” ! En même temps, Demantius n’a
pas été épargné par les revers de fortune : cinq de ses enfants sont morts de son vivant
et il s’est marié quatre fois. Il a beaucoup moins composé au cours des vingt dernières
années de sa vie qu’il a passées dans l’angoisse et la détresse. La Guerre de Trente Ans
(1618-1648) n’a pas laissé Freiberg indemne et la peste a dramatiquement réduit le
nombre de chanteurs de son Kantorei.
2
En raison de la pénurie de musiciens, il a fallu prendre un décret municipal pour assurer la
présence ponctuelle des chanteurs survivants : “… ne pas quitter le chorus musicus pour
cette raison, mais y assurer une présence zélée…” (“… der chorus musicus derowegen
nicht verlasset, sondern mit Fleiss besuchet werde”).
Malgré son intransigeance, Demantius était déjà tenu en grande estime de son vivant en
tant que compositeur (“… berühmter und kunstreicher Musicus” et “excellens in sua arte
homo”). À sa mort, il a été enterré avec tous les honneurs dans le cimetière de Freiberg,
“où demeure son corps sans âme dans l’attente d’une résurrection dans la joie” (“allwo
sein abgeseelter Körper in seinem Ruhestädtlein eine fröhliche Auferstehung erwartet”).
Christophorus Demantius a écrit son recueil de vêpres durant la période passée à Zittau.
Le volume a été publié à Nuremberg en 1602 sous le titre suivant : Trias precum vespertinarum, qua continentur : Canticum B. Mariae Virginis, intonationes cum psalmis, et clausulae
in precibus vespertinis consuetae quas Benedicamus vocant. Et ad octo usitatos Tonos : & ad
duodecim Modos Musicos, tam quaternis, quam Quinis & senis vocibus : eleganti Harmonia &
quibusvis instrumentorum musicorum generibus communi.
Ce volume contient donc tous les ingrédients de l’ordre musical des vêpres, l’une des attributions quotidiennes du Singechorus de Zittau. Il n’est pas surprenant que le colophon
mentionne l’utilisation d’instruments, puisqu’ils intervenaient dans la pratique quotidienne
de Demantius. En 1567, le conseil municipal avait déjà décidé que les instrumentistes
seraient présents en tant que “… support du chœur” (“Unterstützung des Singechores”)
également durant les services liturgiques. En outre, la Johanneskirche ne possédait pas
moins de trois orgues.
Le contenu des vêpres de Demantius (qui étaient encore chantées en latin à Zittau) s’écarte
légèrement du cérémonial habituel. Il ajoute une salutation classique (Dominus vobiscum)
à l’intonatio (Deus in adiutorium) ; il limite le nombre de psaumes à quatre et, avant le
Magnificat, il propose un choix d’au moins vingt-huit versets différents : à quatre et cinq voix
dans les huit modes ecclésiastiques traditionnels, et à six voix dans douze modes (en
ajoutant les modes “modernes” éolien et ionien).
Les quatre psaumes sont écrits en six parties et leur structure suit entièrement la pratique
courante. Autrement dit, il conserve le caractère alternatif des psaumes en séparant de
façon stricte les versets pairs et impairs. Ceci ressort en outre clairement dans la notation :
chaque verset commence par un nouveau chiffrage des mesures ou est séparé du précédent par une barre de mesure verticale.
En outre, en ce qui concerne l’unité mélodique, la structure harmonique et la progression
cadentielle, chaque verset forme une unité séparée.
Dans le caractère de fête de ces vêpres de Pentecôte (avec l’hymne “Veni Sancte Spiritus”),
on trouve toutes les caractéristiques d’un compositeur du xviie siècle qui a opéré la transition du contrepoint “ancien” aux innovations imminentes de Scheidt, Schein et Schütz.
L’attention méticuleuse que Demantius accorde à la structure harmonique au détriment de
l’élaboration contrapuntique le confirme.
En 1620, un très curieux recueil de pièces de Demantius a été publié à Freiberg : Threnodiae
Das ist: Ausserlesene Trostreiche Begräbnüss Gesänge (…) mit 4, 5 auch 6 Stimmen… Ce
livre est tout simplement le recueil le plus complet de chants à une, quatre, cinq et six voix
traitant de la mort et des rituels des morts en langue allemande. Dans cet ouvrage de plus
de 650 pages, les pièces sont réunies et classées en catégories, comme “In Begleitung der
­Verstorbenen” (“En accompagnant le défunt”), “Bey dem Begräbnüss” (“À l’enterrement”),
“Für der Thür der Verstorbenen” (“Devant la porte du défunt”), etc.
En outre, ce recueil contient des œuvres composées à l’occasion de la mort d’illustres
dignitaires, notamment de l’Électeur de Saxe : “Sehnlich klaglied über den unzeitigen doch
seligen Abschied herrn Christian II Churfürsten und hertzogen zu Sachsen à 6.”
Demantius a harmonisé tous ces chants dans un style homophonique extrêmement simple.
Deux de ces chorals sont enregistrés sur ce disque et sont des exemples typiques d’arrangements d’hymnes protestants tels que les ont aussi pratiqués abondamment d’autres
compositeurs contemporains de Demantius (Praetorius, Vulpius).
Paul Van Nevel
Traduction Marie-Stella Pâris
3
1 | Deus in adiutorium
Deus in adiutorium meum intende
Domine, ad adiuvandum me festina.
Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto,
sicut erat in principio et nunc et semper
et in secula seculorum. Amen.
Alleluia
Dominus vobiscum
et cum spiritu tuo
O Dieu, hâte-toi de me délivrer !
Eternel, hâte-toi de me secourir !
Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit,
comme il était au commencement, maintenant et toujours
Et pour les siècles des siècles. Amen.
Alleluia
Le Seigneur soit avec vous
et avec votre esprit.
2 | Dixit Dominus
Antifona
Dixit Dominus Domino meo sede a dextris meis,
Antienne
L’Eternel a dit à mon Seigneur : assieds-toi à ma droite,
donec ponam inimicos tuos,
scabellum pedum tuorum.
Virgam virtutis tuae
emittet Dominus ex Sion :
dominare in medio inimicorum tuorum.
Tecum principium in die virtutis tuae
in splendoribus sanctorum,
ex utero ante luciferum
genui te.
Juravit Dominus, et non poenitebit eum :
Tu es sacerdos in aeternum
secundum ordinem Melchisedech.
Dominus a dextris tuis,
confregit in die irae suae reges.
Judicabit in nationibus, implebit ruinas,
conquassabit capita in terra multorum.
De torrente in via bibet :
propterea exaltabit caput.
Gloria Patri et Filio
et Spiritui Sancto.
Sicut erat in principio et nunc et semper,
et in saecula saeculorum. Amen.
jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis
ton marchepied.
L’Eternel étendra de Sion le sceptre
de ta puissance :
domine au milieu de tes ennemis !
Ton peuple est plein d’ardeur,
quand tu rassembles ton armée,
avec des ornements sacrés, du sein de l’aurore
ta jeunesse vient à toi comme une rosée.
L’Eternel a juré, et il ne s’en repentira point :
tu es sacrificateur pour toujours,
à la manière de Melchisédek.
Le Seigneur, à ta droite,
brise des rois au jour de sa colère.
Il exerce la justice parmi les nations :
tout est plein de cadavres.
Il brise des têtes sur toute l’étendue du pays.
Il boit au torrent pendant la marche :
c’est pourquoi il relève la tête.
Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit.
Comme il était au commencement, maintenant et toujours, et pour les
siècles des siècles. Amen.
(Da capo antifona)
Antienne (reprise)
3 | Lauda Jerusalem Dominum
Antifona
Lauda, Jerusalem, Dominum
Antienne
Jérusalem, célèbre l’Eternel !
Lauda Deum tuum, Sion.
Quoniam confortavit seras
portarum tuarum :
benedixit filiis tuis in te.
Qui posuit fines tuos pacem :
et adipe frumenti satiat te.
Qui emittit eloquium suum terrae :
velociter currit sermo ejus.
Qui dat nivem sicut lanam :
nebulam sicut cinerem spargit.
Mittit cristallum suam sicut buccellas :
ante faciem frigoris ejus quis sustinebit ?
Emittet verbum suum, et liquefaciet ea :
flabit spiritus ejus, et fluent aquae.
Qui annunciat verbum suum Jacob :
justitias et judicia sua Israel.
Non fecit taliter omni nationi :
et judicia sua non manifestavit eis.
Gloria Patri et Filio
et Spiritui Sancto.
Sicut erat in principio et nunc et semper,
et in saecula saeculorum. Amen.
Sion, loue ton Dieu !
Car il affermit les barres de tes portes,
il bénit tes fils au milieu de toi.
Il rend la paix à ton territoire,
il te rassasie du meilleur froment.
Il envoie ses ordres sur la terre,
sa parole court avec vitesse.
Il donne la neige comme de la laine,
il répand la gelée blanche comme de la cendre.
Il lance sa glace par morceaux,
qui peut résister devant son froid ?
Il envoie sa parole, et il les fond ;
il fait souffler son vent, et les eaux coulent.
Il révèle sa parole à Jacob,
ses lois et ses ordonnances à Israël.
Il n’a pas agi de même pour toutes les nations,
et elles ne connaissent point ses ordonnances.
Gloire au Père et au Fils
et au Saint-Esprit.
Comme il était au commencement, maintenant et toujours,
et pour les siècles des siècles. Amen.
(Da capo antifona)
Antienne (reprise)
4 | Laudate Dominum
Antifona
Laudate Dominum de caelis
Antienne
Louez le Seigneur parmi les cieux
Laudate Dominum omnes gentes
Laudate eum omnes populi
Quoniam confirmata est super nos misericordia ejus,
et veritas Domini manet in aeternum.
Gloria Patri et Filio
et Spiritui Sancto.
Sicut erat in principio et nunc et semper,
et in saecula saeculorum. Amen.
Toutes les nations, louez le Seigneur,
peuples, glorifiez-le tous
car sa fidélité nous dépasse ,
et la loyauté du Seigneur est pour toujours.
Gloire au Père, au Fils
et au Saint-Esprit
comme il était au commencement, maintenant et toujours, et pour les
siècles des siècles. Amen.
(Da capo antifona)
Antienne (reprise)
4
5 | Laudate Pueri a 8
Antifona
Sit nomen Domini benedictum in secula.
Antienne
Béni soit le nom du Seigneur, maintenant et à tout jamais.
Psalmus 112
Laudate pueri Dominum,
laudate nomen Domini.
Sit nomen Domini benedictum ex hoc
nunc et usque in seculum.
A solis ortu usque ad occasum
laudabile nomen Domini.
Excelsus super omnes gentes Dominus
et super coelos gloria ejus.
Quis sicut Dominus Deus noster,
qui in altis habitat,
et humilia respicit in coelo et in terra ?
Suscitans a terra inopem,
et de stercore erigens pauperem ;
Ut collocet eum cum principibus,
cum principibus populi sui.
Qui habitare facit sterilem in domo,
matrem filiorum laetantem.
Gloria Patri et Filio
et Spiritui Sancto.
Sicut erat in principio
et nunc et semper
et in saecula saeculorum. Amen.
Serviteurs du Seigneur, louez,
louez le nom du Seigneur !
Que le nom du Seigneur soit béni,
dès maintenant et à jamais !
Du lever du soleil jusqu’à son couchant,
que le nom du Seigneur soit célébré !
Le Seigneur est élevé au-dessus de toutes les nations,
sa gloire est au-dessus des cieux.
Qui est semblable au Seigneur, notre Dieu ?
Il a sa demeure en haut ;
il abaisse ses regards sur les cieux et sur la terre.
De la poussière il retire le pauvre,
du fumier il relève l’indigent,
pour les faire asseoir avec les grands,
avec les grands de son peuple.
Il donne une maison à celle qui était stérile,
il en fait une mère joyeuse au milieu de ses enfants.
Gloire au Père et au Fils
et au Saint-Esprit.
Comme il était au commencement,
maintenant et toujours,
et pour les siècles des siècles. Amen.
(Da capo antifona)
Antienne (reprise)
6 | Hymnus Veni Sancte Spiritus
Veni Sancte Spiritus
reple tuorum corda fidelium
et tui amoris meis ignem accende.
Qui per diversitatem linguarum cunctarum
gentes in unitate fidei congregasti.
Alleluia.
Viens Esprit Saint
remplir tes fidèles de tes vues sages
et attiser le feu de ton amour en eux.
Réunis tous ceux que les différences
séparent en une fidèle unité.
Alléluia.
7 | Magnificat
Antifona
Non vos relinquam orphanos alleluia :
Vado et venio ad vos, alleluia
et gaudebit cor vestrum, alleluia
Antienne
Je ne vous laisserai pas orphelins :
je m’en vais, mais je vais revenir à vous
et votre cœur sera dans la joie. Alléluia.
Magnificat anima mea Dominum.
Et exultavit spiritus meus
in Deo salutari meo.
Quia respexit humilitatem
ancillae suae :
Ecce enim ex hoc beatam me dicent
omnes generationes.
Quia fecit mihi magna qui potens est :
et sanctum nomen ejus.
Et misericordia ejus in progenies
et progenies timentibus eum.
Fecit potentiam in brachio suo :
dispersit superbos mente cordis sui.
Deposuit potentes de sede,
et exaltavit humiles :
Esurientes implevit bonis :
et divites dimisit inanes.
Suscepit Israel puerum suum
recordatus misericordiae.
Sicut locutus est ad patres nostros,
Abraham et semini ejus in saecula.
Gloria Patri et Filio
et Spiritui Sancto.
Sicut erat in principio
et nunc et semper
et in saecula saeculorum.
Amen.
Mon âme exalte le Seigneur.
et mon esprit se réjouit en Dieu,
mon Sauveur.
Parce qu’il a jeté les yeux
sur la bassesse de sa servante.
Car voici, désormais toutes les
générations me diront bienheureuse,
Parce que le Tout-Puissant a fait pour moi
de grandes choses. Son nom est saint.
Et sa miséricorde s’étend d’âge en âge
sur ceux qui le craignent.
Il a déployé la force de son bras ; il a dispersé ceux
qui avaient dans le cœur des pensées orgueilleuses.
Il a renversé les puissants de leurs trônes,
et il a élevé les humbles.
Il a rassasié de biens les affamés,
et il a renvoyé les riches à vide.
Il a secouru Israël, son serviteur, et
il s’est souvenu de sa miséricorde.
Comme il l’avait dit à nos pères, envers
Abraham et sa postérité pour toujours.
Gloire au Père et au Fils
et au Saint-Esprit.
Comme il était au commencement,
maintenant et toujours,
et pour les siècles des siècles.
Amen.
(Da capo antifona)
Antienne (reprise)
8 | Benedicamus Domino
Benedicamus Domino
Deo dicamus gratias.
Bénissons le Seigneur.
Rendons grâces à Dieu.
5
9 | Laß mich o Christ
Laß mich o Christ an deinem Leib
ein grünes Zweiglein bleiben.
Mit deinem Geist Herr bei mir bleib
wenn sich mein Seel soll scheiden.
Wenn mir vergeht all mein Gesicht
und meines Bleibens nicht mehr ist
allhie auff dieser Erden.
Fais que je sois toujours, ô Christ,
Au pied de vigne un sarment vert,
Reste auprès de moi en esprit
Quand mon âme, quittant mon corps, vers le Ciel
Lorsque mes yeux à la lumière [ prendra son essor,
Se fermeront, sur cette terre
Quand mon séjour aura pris fin.
So laß mich nicht in dieser Noth
umbkommen und verzagen.
Spring mir zu Hülff du treuer Gott
mein Angst hilff mir ertragen.
Denn das ich bin am Leibe dein
ein Glied und grünes Zweigelein.
Im Fried laß mich hinfahren.
Dans l’angoisse ne permets pas
Qu’en lâche je quitte la vie ;
Ô Dieu fidèle, assiste-moi,
Et soutiens-moi dans l’agonie.
Si je suis sarment de ta vigne
Et de ton corps un membre digne,
Laisse-moi m’en aller en paix.
10 | Aus tieffer Noth
Aus tieffer Noth schrey ich zu Dir
Herr Gott erhör mein Ruffen.
Dein gnädig Ohren kehrt zu mir
und meiner Bitt sie öffen.
Denn so du wilt das sehen an
was sünd und Unrecht ist gethan
wer kann Herr für dir bleiben.
Je crie vers toi des profondeurs,
Seigneur, écoute ma clameur
Et rend ton oreille accueillante
Au cri de ma prière ardente.
Si tu regardes nos péchés,
Seigneur, qui pourra subsister ?
Ne tiens pas compte de nos fautes.
Bey Dir gilt nichts denn Gnad
und Gunst die Sünde zu vergeben.
Es ist doch unser Thun umbsonst
auch in dem besten Leben.
Für die niemand sich rühmen kann
des muß ich fürchten jedermann
und deiner Gnaden leben.
Rien n’a de prix pour toi ; ta grâce
Justifie seule, et ta pitié…
Nos œuvres ne sont que vanité –
Notre vie fût-elle sans tache,
Ce dont nul ne peut se vanter.
Ainsi je dois toujours trembler
Et ne vivre que pour ta grâce.
Darumb auff Gott will hoffen ich
auff mein Verdienst nicht bauen.
Auff ihn mein Herz soll lassen sich
und seiner Güte trauen.
Die dir zusagt sein werthes Wort
das ist mein Trost und treuer Hort
des will ich allzeit harren.
En Dieu je mets mon espérance,
Ma vertu n’a nulle valeur ;
Je mets ma foi dans le Seigneur,
Et dans sa bonté ma confiance.
Sa grâce est mon vrai réconfort :
J’attendrai toujours ce trésor
Car je suis sûr de sa parole.
Traduction Brigitte Hébert (9, 10)
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