Géographie des relation forêt-ville en Afrique centrale
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Géographie des relation forêt-ville en Afrique centrale
Annexe IV : Synthèse des fiches d'enquêtes villes: Contexte historique, démographique, culturel et socio-économique Les données synthétisées dans cette annexe regroupent les données collectées à partir des fiches d’enquêtes distribuées en (1998-1999) et celles dérivées des recherches bibliographiques. Il n'a pu être possible de distribuer les fiches dans toutes les villes mais nous espérons que cet effort de standardisation et de collecte de données sur les villes sera poursuivi . L’établissement de banque de données standardisé est nécessaire pour la documentation et une meilleure compréhension des phénomènes de conversion des forêts et pour faciliter la comparaison entre les différentes villes. La synthèse des résultats est organisée pour chaque ville suivant le modèle suivant : l’historique et les traits généraux, la population, l’économie, l’agriculture et la biodiversité. Les références citées ont été intégrées dans la bibliographie du rapport. Kinshasa............................................................................................................................. 2 Banngui .............................................................................................................................. 3 Yaoundé ............................................................................................................................. 4 Libreville ............................................................................................................................ 6 Douala ................................................................................................................................ 7 Pointe Noire ...................................................................................................................... 8 Isiro ..................................................................................................................................... 9 Kisangani ......................................................................................................................... 10 Ebolowa ........................................................................................................................... 10 Franceville ....................................................................................................................... 12 Yokadouma ..................................................................................................................... 13 Kindu ............................................................................................................................... 15 Mbandaka ........................................................................................................................ 15 Lomela.............................................................................................................................. 16 Gamba .............................................................................................................................. 18 Bitam ............................................................................................................................... 19 Bayanga............................................................................................................................ 20 Makokou .......................................................................................................................... 21 Oyem ............................................................................................................................... 22 1 Annexe IV 1 Kinshasa Kinshasa est la plus grande ville d’Afrique centrale avec plus de 3 millions d'habitants, se distribuant sur 24 communes. La ville fût fondée au environ de 1881 (Léopoldville) à l’emplacement de Stanley Pool, initialement le point de départ de nombreuses explorations. Bien qu'initialement entourée par des forêts, la végétation dominante autour de Kinshasa est en 1990 une mosaïque de formations herbeuses et arbustives très dégradées avec un espace urbain et agricole qui s’étale sur plus de 250 km2 (Dubresson et al,1994). Les quartiers pauvres sont très mal desservis par les moyens de transport et les routes sont utilisables uniquement par les piétons. Cinq ménages sur six n’ont pas accès à l’eau et six sur sept à l’électricité. La population souffre de plusieurs décades d'insécurité politique et économique. Population En 1919, la population de Kinshasa n'était que de 14.000 habitants, entre 1954 et 1988 la population de Kinshasa augmenta de 6.8 % en moyenne (Goossens, 1996). La ville de Kinshasa est de loin la plus grande ville d'Afrique centrale avec plus de 3 millions d’habitants, sa population est très mélangée mais avec une dominance de population originaire la région de Bandundu (70%), et de Bakongos (30%) (Houyoux et al, 1986). Economie Depuis l'installation de la crise en 1970, l’économie de Kinshasa est en déclin continu et repose essentiellement sur le secteur informel. La crise débuta en 1974 avec la chutte du prix du cuivre et celui du pétrole (Shapiro et Tollens 1992). Le produit national brut annuel est en moyenne de (-2%) depuis 1965. Avec la crise, l’urbanisation c’est notablement ralentie (Dubresson et al, 1994), une importante détérioration du niveau de vie s’observe depuis 1985 (pers. Com., Kakolongo Mujika- Fiche d’enquête Kinshasa, 1998). La pêche artisanale est encore une activité très importante, le poisson étant la source de protéine animale la moins chère. La zone de pêche couvre Malulku, Ngamanzo, Kiakolé, Masina, Limete, Ndolo, Kinga, Brakana, et Kinsuka. Agriculture L’agriculture urbaine et périurbaine permet à beaucoup de famille un minimum vital en période de crise. La durée moyenne de la jachère est en forte baisse de l’ordre de 3-4 ans contre 10 ans et plus dans le passé. Les surfaces défrichées ne dépassent pas 0.25 ha. Les cultures les plus proches de la ville sont de type maraîchère dans un rayon de moins de 20km, puis de riz et de manioc dans un rayon de 50km, et de manioc pour un rayon de plus de 100 km. La consommation mensuelle de manioc par habitant à Kinshasa est de l’ordre de 4.5 kg par habitant (contre 13 kg en zone rurale). L’essentiel 2 Annexe IV de la production de manioc provient de la région du bas zaïre (100 à 300km) et du Bandundu (200 à 700 km) (Goossens, 1996). Energie Bien que l’électricité en provenance du barrage d’Inga alimente Kinshasa. c’est une énergie chère et mal distribuées et les kinois ont recours essentiellement au charbon de bois et au bois pour leur besoins journaliers. Le bois de chauffe est exploité dans un rayon de 10 à 30 km autour de Kinshasa et notamment de Kassangulu à 28km de Kinshasa, mais en raison de la surexploitation et de la demande importante, la ville est approvisionnée en charbon de bois par des camions provenant de régions plus éloignée. Biodiversité La réserve naturelle la plus proche se trouve à 60 km de la ville, crée en 1972 elle est très dégradée (Kakolongo Mujika, fiche Kinshasa, 1998). 2 Bangui Bangui, capitale de la République Centrafricaine a été crée en 1893, sur la rive du fleuve Oubangui, faisant face à la ville de Zongo en République Démocratique du Congo. La ville c’est agrandie rapidement entre 1966 et 1971 (Prioul, 1971). Le noyau urbain de Bangui se réduit à 6.5 km2, et le réseau urbain lâche occupe 55 km2 (Prioul, 1971) Population La population de Bangui était de 7,000 habitants en 1910 et d’environ 280,000 en 1975, elle est estimée à 600,000 en 1999. Le taux d'accroissement de la population est de l’ordre de 4% depuis 1975 (Vickos et al, 1997). Bangui, comme les autres capitales d’Afrique centrale est un lieu de brassage de la population important, plus de 13 ethnies se partagent l'espace. Les populations autochtones de la région sont les Ngaka et les Mbati, ils sont originaires de la forêt et pratique la culture itinérante, la majorité des autres ethnies sont originaires des savanes et de la République Démocratique du Congo (Vickos et al, 1997 ). Economie Comme Kinshasa, l’économie de Bangui repose sur le secteur informel. Pendant longtemps Bangui a été « sous-peuplée » et la rareté des hommes fut un handicap sérieux pour la croissance de la ville, notamment pour l’organisation de son système de transport et pour l’approvisionnement vivrier des résidents (Prioul, 1971). L’agriculture intra et périurbaine est une partie intégrante du phénomène géographique de Bangui, Prioul parle d’un système agro-urbain (Prioul, 1971). 3 Annexe IV Agriculture L’agriculture périurbaine autour de Bangui est importante, déjà dans les années soixante dix, l’extension des champs était en passe de devenir régionale (Prioul, 1971). Vers 1950, l’administration de Bangui poussa la population à s’installer à 5 kilomètres du centre ville, sur une demi couronne de terres plus sèches pour préserver les terres marécageuses du centre ville à l’agriculture (Prioul,1971). Le déboisement a été estimé à 1,200 ha entre 1982 et 1989 et 2,500 ha entre 1989 et 1992 (PARN, Volet Agroforestier, Résultats préliminaire). Energie De nombreux villages à la périphérie de Bangui approvisionnent la ville en bois de chauffe, le revenu mensuel tiré de la commercialisation du bois est élevé, de l’ordre de 160.000 CFA soit 1.9 millions de CFA par an. La consommation de bois s’élève à 170.000 tonnes en 1980 et 290.000 tonnes en 1994). La quantité de charbon de bois livrée sur le marché de Bangui était de l’ordre de 4,557 tonnes en 1994 contre 2,500 tonnes en 1980 (Vickos et al,1997). Il est estimé que 140 tonnes de charbon de bois entre dans Bangui par an ( PARN, rapport OXFAMOCSD- non publié) Biodiversité (pas d'informations) 3 Yaoundé Yaoundé est la capitale du Cameroun depuis 1940. Elle s'est développée autour d’un ancien poste d'exploration établi sous la colonisation allemande vers (1884-1914), ce poste fût choisi en raison de sa richesse en gibier (Laburthe-Tolra, 1981). La ville se situe en zone de forêt dense humide à une altitude de 760 m, à la porte du domaine des savanes guinéennes, son climat est de type équatorial humide. Parmi les grandes villes, Yaoundé montre un des patterns de dégradation les plus distincts sur les images AVHRR, avec une auréole de dégradation (savane) qui s’étend sur environ un rayon de 10 kilomètres de diamètre, correspondant au tissus urbain puis une seconde auréole de dégradation plus fragmentée entourant la ville proprement dite correspondant à la classe de complexe rural et forêt secondaire (aussi appelé forêt dégradée). Population La population est d’origine Beti, provenant de la zone de savane, aujourd’hui la population de Yaoundé elle est très hétérogène et elle a grandit de 107% (soit 7.1% annuel) entre 1970 et 1985 (Sunderlin, 1998). La zone de Yaoundé présente aussi une des densités de population les plus élevées de la région forestière du Cameroun pouvant atteindre 240 habitant par km2 (ONAEDF, 1992). En raison de l’exode rural important, les villages entourant Yaoundé sont phagocytés par la ville, le village de Ngoulemakong qui a vue sa population passée de 820 en 1966 à plus de 6000 en 1987 (Sunderlin et al, 1998). Le taux d’accroissement de la population du à l’immigration entre 1957 et 4 Annexe IV 1969 à été estimé 5.8%, les immigrés proviennent essentiellement de la région de la Mefou (Nord-Est de Yaoundé) et des autres départements du Centre-sud. Cet exode a un impact négatif sur les communautés rurales, qui voit leur population vieillir, et le niveau de vie se dégradé. L’exode apparaît donc comme un facteur de régression économique et social dans les campagnes. Economie En 1985, le revenu moyen des population de Yaoundé était de l’ordre de 400,00 CFA contre 200,000 CFA en zone rurale (Tiki Manga et Weise, 1994). Yaoundé est une ville administrative, commerciale et agricole. Yaoundé est aussi la capitale de la région cacaoyère, avec l’essentiel de la production annuelle du pays provenant de la région. La culture du cacao fût introduite en 1858 par des missionnaires baptistes fuyant le Sao Tomé, tout de suite adoptée par l'élite Douala, de larges plantations furent installées long des rivières Mongo, Wuri et Dibamba vers 1907 (Monga, 1996). C'est seulement vers 1910 que le gouvernement mis en place une politique de promotion de la cacao culture de petite taille (1 à 2 ha), mais cette tentative ne pris essor dans la région du Centre Sud (pays Beti) qu'après la première guerre mondiale. Le début de la dégradation forestière dû à la culture de rente remonte donc à cette époque. L'importance historique du secteur agricole dans le sud et centre du Cameroun est donc un facteur important de modification des paysages forestiers. Les prises de décision politiques faite au début de ce siècle dans le domaine agricole et industriel se reflètent encore dans l’organisation spatiale des paysages forestiers d’Afrique centrale. Agriculture Avant 1940, la famille Beti était moins sédentaire et les pratiques agricoles incluaient un cycle de culture en savane (zone d’origine des Beti) et un cycle en forêt. Mais le développement des cultures de rentes entraîna une sédentarisation et introduisit une division du travail, les femmes se concentrant sur les cultures vivrièreset les hommes sur les cultures de rente (Eckert, 1996). Les larges superficies de forêts dégradées autour de Yaoundé sont liées à la fois aux cultures vivrières et de rente. La durée de la jachère est très courte de l'ordre de 3.9 ans autour de Yaoundé (IITA, 1996) Le taux de déforestation annuel pour le Cameroun est estimé à 0.6 % par la FAO (période 1980-90). Mais une étude récente a permis de vérifier que les taux de déforestation autour de Yaoundé peuvent être jusqu’a 2 fois plus élevés que ce de la FAO autour de Yaoundé et que l’expansion urbaine c’est ralentie pendant la période de crise (après 1986) comparé à pré-crise, alors que l’expansion de l’agriculture sur la forêt a été plus rapide pendant la crise (Laporte, 1999). Les villages environnant sont spécialisés dans les cultures vivrières et maraîchères et la production du bois de chauffe, bien que le revenu provenant du bois de chauffe soit en augmentation constante, l'agriculture est le principal revenu pour la plus part des villages autour de Yaoundé, celui des cultures pérennes (cacao) est secondaire, les villages les plus riches étant ceux dont les revenus sont tirés à la fois des cultures vivrières et pérennes, les villages les plus pauvres tirent essentiellement leurs revenus de la vente du bois de chauffe (Demedou,1997). Il est possible que le bois de chauffe comme dans les environs de Bangui soit le source de revenu importante pour les immigrés, une lutte 5 Annexe IV contre la dégradation autour des villes doit donc passé par une politique de décentralisation et de dynamisation des campagnes. Energie Bien que le gaz et l’électricité soit disponible pour de nombreux habitants. Le bois de chauffe reste la source d'énergie importante pour l'essentiel de la population, notamment les petits restaurants. Le bois provient essentiellement de villages limitrophes, c'est un sous produit des activités agricoles ( Demenou, 1997). Biodiversité (pas d'informations) 4 Libreville Libreville a été fondé en 1849 par des esclaves libérés à l’emplacement de l'actuel quartier de "Montagne Sainte" qui avait à cette époque abrité les libérés (Mboumbé , fiche d'enquête Libreville). La ville s'étend aujourd’hui le long de la côte sur une distance de l'ordre de 25 km, de la pointe Owendo au Sud et Okala au Nord. Libreville englobe aussi le village de Melen. La population est estimée à 450,000 en 1998, avec un densité d'occupation de 220m2/habitant (BDPA,1998). Entourée de mangrove, elle est encore très forestière mais la mangrove recule de 0.44 km2 par an contre 0.26 km2 à Port gentil. Population Libreville, capitale du Gabon regroupe environ 50% de la population nationale (6.7% en 1960). Malgré cette forte concentration humaine à l’échelle du pays, c'est l'une des capitales les moins peuplées d’Afrique centrale, avec 360,000 habitants en 1990 (fichier « Aftown », CDROM CARPE). Les projections de croissance de la population varient de 2.1% et 5% avec une estimation de la population de 1.2 millions en 2015 (BDPA, 1998). Economie Le secteur d'activité le plus important à Libreville est le commerce (44 %) de la population et l'administration (28%). Près de 84% des actifs sont employés dans le tertiaire. En 1993, le flux annuel de demandeur d'emploi était de l'ordre de 10,000 (BDPA,1998). Agriculture L'agriculture, l'élevage et la pêche n'occupent que 2% des actifs. Ce pourcentage ne reflète certainement pas l’agriculture intra-urbaine qui contribue de façon non négligeable à l'alimentation de la population et de la vente au détail dans les petits marchés de la ville. Le faible taux de densification du tissus urbain permet aussi la persistance de nombreuses parcelles cultivée dans la ville (BDPA, 1998) 6 Annexe IV L'essentiel des produits agricoles intra-urbain sont le manioc, taros, bananier, fruitiers, condiments et légumes feuilles. En 1995, les parcelles maraîchères « organisées » occupent une surface totale d'environ 60 ha avec environ 200 exploitations et une production annuelle de l'ordre de 42 t/ha. Les cultures intra-urbaines sont en croissance rapide et généralement exploitées par des étrangers (75% des exploitants) qui sont le plus souvent des locataires ou des métayers. Cinq cent hectares de parcelles maraîchères seraient nécessaire pour satisfaire une population d'1 million d'habitants (sur la base de 20kg/an/ha) et d’un un rendement de 40 t/ha/an (BDPA,1998). En zone rurale, dans la zone d'influence directe de Libreville, les villages se succèdent sans interruption le long de l'axe routier, formant des auréoles continues sur une bandes de 2 à 4 km de largeur le long de la route. La surface cultivée est de 0,3 à 0,33 hectares par habitants, soit 1.5 en moyenne par ménage. Energie Sur la base des fiches d’enquêtes les combustibles les plus utilisés sont par ordre décroissant : le gaz, le bois, le charbon et l’électricité. Le bois provenant de Ntoum (96 km). Le coup de transport pour Ntoum est de 500 CFA. Les dépense mensuelle d’une famille pour l’achat de combustible est de 20,000 CFA pour l’électricité, 5,000 CFA pour le gaz et 1000 CFA pour le charbon de bois ( Fiche d'enquêtes, 1998-99) Biodiversité (pas d'informations). Plus de 4,000 tonnes de gibier arrive à Libreville chaque mois. 5 Douala Douala, nichée dans la mangrove à 24 km de la mer, est la capitale économique du Cameroun, c'est une ville commerciale et industrielle, avec son port d'estuaire de plus de 300 ha (10 km de quai). Elle se compose de plusieurs quartiers distincts qui regroupent de nombreuses ethnies venues de tout le Cameroun ( Bamiléké, Bamoum, Foulbé etc...). Population Historiquement, l'évolution de la population correspond presque point par point au développement économique de la ville, les immigrants constituant la plus large partie du prolétariat (Gouelain, 1975). Mais l'essor économique et l'augmentation de la population c'est accompagné d'une forte dissymétrie entre les sexes et un déséquilibre important entre les groupes d'âge ce trait démographique est une des caractéristiques des centres urbains des villes "coloniales" (Gouelain, 1975). La population de Douala augmenta de 25 % entre 1920-1925 , de 28 % entre 1925-1935 et de 150 % entre 1920 et 1954 (Gouelain, 1975). Plus récemment la population de Douala à augmenté de 77% entre 1976 et 1987, soit un taux annuel de 7% (Sunderlin, 1998). Economie Douala est une ville commerciale et industrielle, l’essentiel des produits d’exportation transitent par Douala. Son ressort commença pendant la nouvelle économie de l'après 7 Annexe IV guerre (1946) avec la présence d'un prolétariat important, une marché international favorable à l'exportation des marchandise et la mise en place d'un plan d'équipement du territoire, le commerce s'accroissant de 43% entre1945 (Gouelain, 1975). Nous n'avons pas à notre disposition de données récentes sur l'économie de Douala à partir des fiches d'enquêtes mais nous savons que le port de Douala écoule actuellement l'essentiel des grumes exploitées au Cameroun et celles provenant de la RCA et du Nord Congo. Agriculture Le secteur agricole est peu développé à Douala. L'essentiel des produits agricoles proviennent de la région de l'Ouest. Il faut cependant noter le développement de large plantations industrielles proche de la ville. Energie (pas d'informations) Biodiversité (pas d'informations) 6 Pointe Noire Pointe Noire est la seconde ville du Congo après Brazzaville. Elle doit son essor a la création d’un port pour l’exportation des produits miniers, forestiers et pétroliers. Avant la construction du Transgabonais, Pointe Noire écoulait la totalité du manganèse produit dans le Haut Ogooué (mais le trafic a été réduit de 75 %. Pte Noire est localisée en zone de forêt savane. Sans activités anthropique le couvert forestier gagne sur la savane de façon significative. Le paysage actuel autour de Pointe Noire est très anthropique offrant des mosaïques de savanes et de plantation d’Eucalyptus, de palmiers, manguiers, avocatier, cocotiers, la forêt naturelle ne subsiste que dans les bas-fonds sous forme de forêt galerie secondaire avec parasoliers (Fabing , 1997). Population La présence humaine est très sa population est en forte augmentation depuis les années cinquante. En 1984, la population urbaine de Pointe Noire représente 80% de l’effectif de la région du Kouilou. Avec une population d'environ 400,000 habitants Pointe Noire regroupe 18 % de la population du Congo (CNSEE, 1980). Economie Pointe Noire est une ville portuaire, commerciale et industrielle, elle abrite l’essentiel des entreprises congolaises. La rente pétrolière à permis de réaliser quelques opérations d’urbanisme, mais la réduction budgétaire et les conflits politico-ethniques ont ralentis le développement de la ville. 8 Annexe IV La potasse est aussi extraite dans la région. Depuis 1978, Pointe Noire abrite de large plantations d’eucalyptus. L’unité d’Afforestation du Congo (UAC) a planté 25000 ha d’Eucalyptus dans la région de savane pour la fabrication de la pâte à papier et la plus part des bois sont exportés. Le secteur forestier est ancien dans cette région, l’exploitation suivait l’axe de chemin de fer vers les années cinquante, à partir de 1959, les compagnie se sont déplacée vers le Mayombé. Actuellement l’axe privilégié est suivant un axe Nord vers Nkola, où une compagnie asiatique était active en 1997 (Fabing,1997) Agriculture La production agricole est essentiellement vivrière (manioc, banane plantain arachide et maïs). Le manioc étant la culture principale occupant 92% de la superficie cultivée. L’essentiel du déboisement en forêt est lié à la culture du manioc et la production du charbon de bois. La coupe a blanc est pratiquée à l’aide de tronçonneuse (Fabing , 1997). Energie Les ménages utilisent en priorité les combustibles ligneux (261 kg/pers/an de bois, 60.5 kg/per/an de charbon, 13.6 kg/per/an de gaz et 15.6 l/per/an). Le bois vendus est composé de bois d’Eucalyptus ( 36%) de bois de brousse (48%) ou des deux (Fabing,1997). Il y a eu aussi une mutation vers une plus grande utilisation du charbon de bois, avant 1983 le bois dominait mais en 1997 54 % des dépôts vendent du charbon contre 7% seulement des fagots et 39% les deux (Fabing, 1997). L’essentiel du bois provient du district d’Hinda sur la Nationale 1. Certains villages sont spécialisés dans la production du bois (villages charbonniers), les autochtones appellent ceux-ci les villages des réfugiés. Biodiversité (pas d'informations) 7 Isiro Isiro est bâtie sur un terrain plat a 650m d'altitude, c'est un important centre commercial et industriel et l'agriculture est un secteur important de son économie, c'est le chef-lieu de la sous-région du Haut Uélé. Population La population d'Isiro est estimée à 93,000 habitants en 1990. En raison de sa localisation proche de la zone de transition forêt savane il est probable que l'essentiel de ca population provienne des zones de savane où les densité de population sont généralement plus élevées que celles du domaine forestier. 9 Annexe IV Economie La ville est essentiellement agricole mais elle abrite aussi une usine de savon et un grande brasserie. C'est aussi un axe routier et ferroviaire important, qui permet d'écouler les produits des grandes plantations de café, palmiers et de coton. Agriculture C'est l'agriculture vivrière et les cultures industrielles (plantations de café, palmiers et de coton) qui sont à la base de l'économie et de la dégradation de la végétation. La culture du maïs y est aussi importante (Bakanza, pers. com) Biodiversité (pas d'informations) 8 Kisangani La ville est localisé en domaine forestier à 428 m d'altitude. C'est le chef lieu de la région du Haut Zaïre, C'est une des plus anciennes ville de RDC. Stanley, y arriva en 1877. Elle est lié au Shaba par le fleuve via une gare ferroviaire et à Kinshasa par le fleuve. Population La ville de Kisangani est l'une des plus grandes villes localisée à l'intérieur du bloc forestier d'Afrique Centrale, sa population était estimée à 380,000 en 1990. Economie Elle draine d'importantes production agricoles, forestières et minières, c'était la troisième région économique du pays. Elle abrite des brasseries, industrie textile etc. Agriculture L'agriculture est a la fois de rente et de subsistance et occupe de large surface autour de Kisangani pour supporté sa population importante. Biodiversité (pas d'informations) 9 Ebolowa Ebolowa est située en forêt dense semi-décidue (à 615 mètre d'altitude) Les précipitations moyenne annuelle sont de l'ordre de 1800 mm (200 de plus que Yaoundé), la forêt qui l'entoure à un faciès dégradée et les sols sont plus pauvres que ceux de la région de Yaoundé. 10 Annexe IV Population La densité de population est de l’ordre 15 habitants/km2. La population en 1990 est de l’ordre de 85,000 habitants dont l’essentiel travaille dans le secteur agricole Economie L’économie d’Ebolowa est essentiellement agricole. C'est aussi une ville de passage sur l'axe commercial Yaoundé - Libreville. Agriculture L’agriculture est à la fois vivrière et de rente, avec l’agriculture de rente produisant la proportion de revenus les plus important (48%) suivi par les travaux non agricole (21 %) puis les produits vivrier (17%) (IITA, 1996 - IIRA-IRA1996). La durée moyenne de la jachère est d’autant plus longue dans la région que l’on s’éloigne de Yaoundé (voir graphe ci-dessous). 8 Durée jachère (an) 6 4 2 0 Ebolowa Mbalmayo Yaoundé La longueur moyenne du cycle de la jachère dans la région d’Ebolowa y est relativement long (7.5 ans) contre (3.9) pour les villages de la périphérie de Yaoundé (Tiki Manga et Weise,1995). Les sols de la région d'Ebolowa sont moins riches, plus fragiles et la population est moins dense qu’au environ de Yaoundé. 11 Annexe IV 10 Franceville La ville fut fondée en 1880 par Savorgnan de Brazza sur la rive droite de la rivière M'passa sur laquelle existaient déjà plusieurs villages. Franceville a acquis le statut de chef-lieu de circonscription en 1902 mais jusqu'à l'indépendance elle va demeurer un poste administratif, et une ville de faible dimension. C'est à partir de 1967 à l'ascension au pouvoir du Président Bongo, originaire du HautOgooué que la ville va connaître un développement fulgurant. Franceville est érigée en commune en mai 1972. Cette décision politique sera suivie d'une vague de travaux d'infrastructures routières, urbaines, administratives et aéroportuaires destinées à accueillir la fête de l'indépendance. Les principales rues de la ville furent goudronnées et en 1973, la ville fut dotée de l'aérodrome international de Mwengé. La ville couvre plus de 6.000 ha, dont près de la moitié est réellement occupée par le bâti, le reste étant occupé par les marchés, les cultures, les zones de friches. Population Franceville est la capitale régionale de la province du Haut-Ogooué et la troisième ville du Gabon. Elle connaît une croissance démographique rapide depuis le début des années 70, soit 7 % an entre 1960 et 1963. Cette rapide croissance de la population s'explique par l'exode rural, les migrations interrégionales, notamment au départ de Libreville et par une immigration étrangère relativement importante. Au total, près de 50 % de la population résidente de 10 ans et plus à Franceville était composée de migrants. Economie La province du Haut-Ougooué se caractérise par une économie industrielle (mines de Moanda et de Mounana) et tertiaire, avec 53 % des actifs ne travaillant pas dans le secteur agricole. Le secteur tertiaire occupe respectivement 83 % des actifs à Franceville (principalement des agents de l'administration publique). L'agriculture est l'une des priorités du plan quinquennal lancé en 1975. L'objectif poursuivie est d'accroître le taux de satisfaction des besoins alimentaires nationaux et d'accroître les revenus de producteurs. Il s'agit de mettre en place une agriculture fixe, intensive, mécanisée et salariale. Le Haut-Ougoué fut choisi comme espace d'expérimentation; ce qui se traduit par l'implantation dans la province de plusieurs unités agro-industrielles à l'exemples de la Société Sucrière du Haut-Ogooué, la Société industrielle et d'élevage qui produit des poulets et œufs, la société Gabonaise d'Elevage, etc. mais ces unités agroindustrielles connaissent dans leur ensemble de sérieux problèmes financiers malgré plusieurs investissement pour développer le secteur projet (FAEN) Ferme d’Agriculture et d’Elevage de Ngoroumq, le SIAEB ( la Société Industrielle Agricole et d’Elevage de Boumango). 12 Annexe IV Agriculture L'agriculture constitue une activité complémentaire indispensable à l'approvisionnement des ménages. L'agriculture itinérante sur brûlis reste cependant la principale pratique culturale, ce qui en milieu périurbain conduit à une forte consommation de l'espace forestier et à des nouvelles pratiques foncières (location des terres par exemple). La durée de jachère jadis de 6 ans est de moins de 3 ans en raison de la pression foncière. Les cultures de rente à savoir le café, le cacao ont perdu de leur importance au profit de la culture du manioc, répondant à la demande urbaine. On distingue deux types de champs : les petits champs dits aussi "champs de femme", sur lesquels on cultive des légumes et autres cultures vivrières (maïs, arachide...). L'ensemble de la production est destinée à l'autoconsommation. La dimension moyenne du champs est inférieure à 0,30 ha. La grande exploitation située en zone forestière ou dans une zone de jachères d'au moins 6 ans, est consacrée à culture de la culture du manioc. Celle-ci est parfois associée à la culture de la banane plantain, du maïs, de l'igname, etc. La superficie moyenne de l'exploitation varie de 0,45 à 1,25 ha. L'auréole de déboisement autour de Franceville s'étire le long de certains axes routiers et est entrecoupée par des zones de savanes. L'extension de zones de cultures et de jachères autour de Franceville s'est réalisée avec un taux d'accroissement annuel moyen de 1,6 % (voir analyse échelle locale). Celui-ci est nettement plus lent que l'accroissement de la population; ce qui une faible importance de l'agriculture au profit d'autres activités économiques. Biodiversité La ville de Franceville est située dans une zone de mosaïque de forêt et de savane. Les activités économiques pouvant constituer une grande menace à l'environnement sont : l'exploitation du bois et à l'intensification de l'agriculture. L'accroissement de la demande urbaine en produits locaux a conduit à une surexploitation des bosquets forestiers et à la réduction de la durée de la jachère dans les espaces proches de la ville. Il y aussi l'usage intensif de la tronçonneuse dans les travaux agricoles; ce qui a rendu l'opération d'abattage moins pénible et a eu un impact sur la dimension des exploitations. Celle-ci est passé de 0,45 à 1,25 ha. On assiste par ailleurs à l'intensification des prélèvements forestiers divers (bois, chasse,...) pour l'autoconsommation et la vente. Par ailleurs, le développement des unités agroindustrielles dans la province s'est traduit par l'exploitation de très larges concessions agricoles. De façon secondaire, l'extension urbaine joue aussi un impact négatif sur la biodiversité. 11 Yokadouma Yokadouma est une ville administrative et agricole. C'est la préfecture d'un des départements les plus vastes du Cameroun la Bomba-Ngoko. Cette ville modeste reflète la faible urbanisation de la province de l'Est. Elle est très enclavée et difficile d’accès durant la saison des pluies. Les 2 axes principaux sont Moloudou - Batouri et celui vers la République Centrafricaine, celui de Lomié est en réhabilitation. Depuis quelques années, cette région est caractérisée par un développement très important de l’industrie 13 Annexe IV forestière. Une étude récente de la GTZ (1998) a dénombrée une chiffre alarmant de grumiers transitant par Yaoundé, avec plus de 290 camions transitant chaque jours. Population Les populations autochtones ( Mvong-mvong, Mbimo, Yangéré) sont d'origine Bantou et Pygmées ( Dongmo, 1997). Les Bangando (Bantu) ont été implantés le long de la route pendant l'époque coloniale vers1920. Les pygmées (Baka) commencèrent à s’implanter le long des routes plus tardivement vers 1950. Traditionnellement les villages Baka se trouvent à proximité des villages Bangando, ils sont souvent temporaires et les populations Baka migrent en forêt de Février à Mai pour la grande chasse et d’Août à Septembre pour la cueillette des mangues, chenilles etc. Economie C’est l’exploitation forestière qui génère les revenus les plus importants, les espèces exploitées regroupent, Sapelli, Triplochiton, Assamela et Kossipo. L’exploitation forestière à la périphérie de Yokadouma est présente depuis les années 1990 ( Fiche d'enquêtes). Le revenu annuel des ménages varie de 360,000 à 3.6 millions de CFA, avec un revenu moyen de 720,000 CFA par an (fiche d’enquêtes). Les dépenses mensuelles occasionnée par l’achat de vivre de base s’élève à30,000 CFA (Bangui 60,000 à 90,000) (Libreville 80,000) ( Brazza 20,000). Agriculture L’agriculture est de type vivrière itinérante sur brûlis. Les produits agricoles les plus répandus sont le manioc , les légumes et le cacao à la périphérie de Yokadouma, puis le cacao, le plantain et le manioc dans un rayon de 20 km, puis le cacao, le manioc, le macabo à plus de 30 km, puis le café le manioc et le macabo a plus de 100 km. Les nouvelles parcelles agricoles sont de l’ordre de 0.25 ha, environ 1 à 2 parcelles sont ouvertes chaque année par famille et de préférence en forêt, puis en forêt de recrû (Parasolier) appelée aussi jachères forestières et finalement en dernier choix étant dans les jachères herbeuses. Aussi les parcelles ouvertes dans les forêts secondaires de jeune parasoliers ont généralement une surface plus grande (0.5 ha), elle sont aussii plus facile à ouvrir que les parcelles de forêt. De nombreuses plantations de café et cacao abandonnées sont présentent le long de la route qui mène à Yokadouma et l'agriculture est essentiellement une agriculture vivrière, la chasse et la cueillette sont aussi des activités importantes. Les fruits du moabi et de la mangue sauvage sont les deux produits forestiers non ligneux les plus exploités pour l' autoconsommation locale. La cacaoculture à été introduire par les allemands vers 1895. Biodiversité La limite forestière est localisé environ à 3 km du centre de Yokadouma, c’est une forêt du domaine National, elle est utilisée par la population locale pour la chasse et la collecte 14 Annexe IV de plantes médicinales, Koko, rotins, condiments, miel, tubercules sauvages, champignons chenilles etc.… Au regard du développement récent d’une industrie forestière très importante et du lien connu entre l’exploitation du gibier et son transport par les grumiers, il est clair que la conservation de la biodiversité va être un challenge. La mise en place d’une réserve de faune et de flore dans la zone pourrait servir de zone de refuge pour la faune qui risque fort d’ être surexploitée dans les années avenir. 12 Kindu Autrefois appelé Enano, nom de la petite rivière qui la traverse, Kindu est le chef lieu de la région de Maniema, à la limite entre savane et forêt équatoriale. Elle se situe à 456 mètre d'altitude, elle se trouve a 627km de Kisangani et 570 du Bukavu. Population La population de Kindu est estimée à 80,000 habitants en 1990. En raison de sa localisation proche de la zone de transition forêt savane il est probable que l'essentiel de ca population provienne des zones de savane où les densité de population sont généralement plus élevées que celles du domaine forestier. Economie C'est une ville agricole et de négoce, c'est le point de passage des marchandises entre shaba et Haut Zaïre. En effet, Kindu est la tête de ligne de chemins de fer pour le Shaba et la région des grands lacs. Les zones occupées anciennement par l'exploitation forestière sont souvent converties l'agriculture (café), et les zone de savanes sont transformées en rizière (Fiche d’enquête). La ville aussi abrite de grande scieries. En temps « normal « l’aéroport à des vols journalier sur Kinshasa, Bukavu, Goma, et Kananga. Agriculture Le secteur agricole est bien développé avec à la fois des cultures de rente et de subsistance. Biodiversité (pas d'informations) 13 Mbandaka Mbandaka fût fondé en 1891, comme Yaoundé ce fut un des premiers postes d'exploration, en effet en1883 Stanley y installe un poste à 6 kilomètres au sud de l’emplacement actuel de Mbandaka. Elle se situe à la confluence de la Ruki et du fleuve Zaïre, c’est le chef lieu de la région administrative de l'Equateur. Les environs de la ville présente de large forêt inondée intactes. 15 Annexe IV Population La population autochtone de Mbandaka était initialement composée de pêcheurs /chasseurs. La population en 1990 est de l’ordre de 160,000. Economie C'est une ville portuaire et commerciale où les bateaux venus de Kinshasa ou Kisangani font escale. Agriculture (pas d'informations) Biodiversité (pas d'informations) 14 Lomela C'est une petite ville proche de la zone de transition forêt savane, située au sud est de la réserve de la Salonga au Sud Ikela. La région de LOMELA est situé à l’extrême nord de la province du Kasai Oriental à la limite avec la province de l’Equateur, entre 2 et 3 degrés au sud de l’Equateur. La région est entièrement située dans la Cuvette Centrale du Congo, dans le domaine de la forêt ombrophille sempervirente, à une altitude moyenne ne dépassant pas 450 mètres. Il s’étend sur une superficie de 26.346 km2 avec une population estimée à 14.204 habitants en 1994 soit une densité de 5 habitants au Km2. Le climat de LOMELA est du type Af, suivant la classification de Koppen. Il s’agit d’un climat de type équatorial caractérisé par l’absence d’une saison sèche distincte. Cependant, on observe une diminution des précipitations durant les mois de juillet et août. Les précipitations moyennes annuelles tournent autour de 1940 mm d’eau. La température moyenne est de 24,1 º C avec des minima qui tournent autour de 19ºC. Le soubassement géologique est constitué des dépôts sableux récents appartenant au Système du Kalahari ou au Système Post-Karoo. Ces dépôts donnent lieu à de sols sablonneux à sablo-argileux avec une teneur en éléments fins inférieure a 15%. Ces sols profondément lessives sont enrichi par la matière organique provenant de la décomposition des feuilles et débris provenant de la foret. Sur le plan hydrographique, le territoire de LOMELA appartient au bassin de la Ruki dont les principaux affluents (La Salonga et la Lomela) tirent précisément leurs sources dans le territoire de Lomela. Population Ca population est estimée à environ 9,600 en 1990. 16 Annexe IV Economie (pas d'informations) Agriculture La production agricole est réalisée essentiellement par les paysans suivant le système agricole traditionnel basé sur l’agriculture itinérante sur brûlis. Chaque paysan cultive sur la terre de ses ancêtres à l’endroit de son choix suivant la fertilité du sol. La plupart des champs sont éloignés des villages par crainte de destruction des cultures par des bêtes en divagation. La superficie emblavée par ménage agricole est généralement faible. Cependant, les paysans exploitent une gamme variée des cultures vivrières, industrielles, maraîchères et fruitières. Comme dans tous les autres territoires du Sankuru, c’est la banane plantain, le manioc, le riz et l’arachide qui sont le plus plantés. Les agriculteurs pratiquent souvent des cultures en association ou succession des cultures sur un même sol pour toutes les cultures à l’exception du maïs. Le tableau ci-après donne la situation de la production des principales spéculations dans le territoire de Lomela. On peut remarquer que le manioc est de loin le plus important produit de LOMELA à la fois en terme de superficie cultivée et de production. Le mais est souvent produit en monoculture dans toute la région du Sankuru. Il vient au deuxième rang en terme de superficie emblavée tandis qu’en terme de production, c’est la culture riz qui est plus importante. La banane, l’igname et le millet sont également produits dans le territoire de LOMELA mais ils occupent une importance moindre en terme de superficie et de production. Tableau 1 : Evolution des superficies cultivées et de la production des principaux produits agricoles dans le territoire de LOMELA de 1990 à 1994. 1990 Sup. (ha) 1990 Prod. (T) 1991 Sup. (ha) 1991 Prod. (T) 1992 Sup. (ha) 1992 Prod. (T) 1993 Sup. (ha) 1993 Prod. (T) 1994 Sup. (ha) 1994 Prod. (T) 5501 4205 5617 4297 7259 4385 8458 4972 8864 5211 Manioc 8610 69183 8733 70168 8820 70869 9072 64665 9206 65980 Riz 5493 5000 5521 5024 5997 5133 5757 5256 5786 5283 Arachide 1664 1158 1347 935 1367 949 1823 1196 1935 1270 Banane plantain 389 1948 394 1973 400 2037 420 2139 Igname 67 447 67 479 67 480 67 484 Mais 17 Annexe IV Biodiversité Due à sa proximité de la Réserve de la Salonga il est probable que la biodiversité soit élevée. 15 Gamba La ville de Gamba est une petite ville située dans le Complexe des Aires Protégées de Setté Gama au Gabon. La végétation autour de Gamba est un mélange de savanes herbeuses à tapis lâche, temporairement inondées sur sol sableux qui alternent avec de formations boisée plus ou moins dense parfois inondée, parallèle à la côte. Population La population de Gamba est estimée à 7,226 habitants. L'essor démographique est lié à la présence de la compagnie pétrolière Shell. De nombreux immigrés vivent dans la villes. Les populations autochtones sont des pêcheurs/chasseur. Economie La ville de Gamba tient son essor à la présence de la compagnie pétrolière Shell. Traditionnellement les populations autochtones vivent de l'exploitation les lagunes très poissonneuses, la pêche constituant l'essentiel des activités traditionnelles avec une agriculture d'autosuffisance. Il y a de nombreux immigrés vivant à Gamba, les hommes travaillent pour la Shell s'occupe de petits magasins. Les femmes immigrées venue du Cameroun et d'Afrique de l'Ouest s'occupent essentiellement de la restauration. Agriculture Les sols trop sableux ne sont pas propices à l'agriculture et peu de cultures entourent la ville, quelques villages à la périphérie de Gamba, localisés sur des sols plus argileux approvisionnent la ville en produit de base (banane, manioc etc.), mais la plus part des denrées viennent de l'étranger pour les employés de la Shell (Supermarché et Cafétéria moderne) ou des régions plus agricoles de Tchibanga pour les autochtones. Les agriculteurs qui travaillent aussi pour la Shell ont des revenus plus élevés, il peuvent ainsi investir dans des tronçonneuses qui leur permettent de dégager de très larges parcelles dans les collines proches de Gamba (observation personnelle, Novembre 1997). Lors d'une mission terrain en Novembre 1997 pour un projet NASA nous avons pu noté que l'extraction du bois de feu est importante dans la les forêts proches de Gamba, nous n'avons pas de données sur les quantités exploitées. 18 Annexe IV Biodiversité Cette région a une riche flore et faune. La gestion du Complexe des aires Protégées de Gamba - Setté Gama ce fait en collaborations avec les populations locales. Il est prévu que la Compagnie Shell quitte cette ville d'ici 10 ans, ceci peut avoir un impact important sur la forêt et les ressources animales, quand une crise sévit a forêt est souvent le “refuge” pour les populations les plus démunies et une dégradation importante de la faune et de la flore peut être attendue si des mesures ne sont pas prises pour aider les populations avant le départ de la Shell. Des produits de la faune sont en vente sur le marché journalier de Gamba, œuf de tortues, poisson etc. et parfois certaines espèces protégées comme le buffle, ceci illustre la difficulté d’implémenter des projets de conservation où traditionnellement la chasse et la pêche joue un rôle prépondérant dans l’économie et la culture locale. 16 Bitam Bitam est une ville frontière, elle se situe sur l’axe commercial Yaoundé-Libreville. Comme Oyem elle était rattachée au Cameroun avant d’être sous l’administration du Gabon. La population est d’origine Fang. Population La population de Bitam est estimée a 7,400 habitants en 1990. En raison de la proximité du Cameroun et de la Guinée équatoriale, une large proportion de la population est certainement étrangère. Economie L’agriculture est a la fois de rente et d'autosuffisance et joue un rôle très important dans l’économie de cette ville. Agriculture Les culture de rentes (café et cacao) ont été introduites pendant la période coloniale entre 1910 et 1930 . Les larges superficies de forêts dégradées sont liées à une agriculture vivrière et de rente ancienne (cacao). Dans le passé Oyem et Bitam étaient rattachés au Cameroun et les populations locales plantent du Cacao depuis son introduction. L'importance historique du secteur agricole dans le sud et centre du Cameroun jusque dans la région d'Oyem est un facteur important de la modification des paysages forestiers. Il en est de même autour de Kisangani et d’Isiro, où de larges plantations d’hévéa café etc. ont été aussi installées pendant la période coloniale. Il est donc évident que les prises de décision politiques faite au début de ce siècle dans le domaine agricole et industriel se reflètent encore dans l’organisation spatiale des paysages forestiers d’Afrique centrale. 19 Annexe IV Biodiversité (pas d'informations) 17 Bayanga Bayanga est une petite ville de la RCA, elle est localisée sur la rive du fleuve Sangha, dans la Réserve Spéciale de Forêt Dense de Dzanga-Sangha - Parc National de DzangaNdoki dans la pointe Sud -Ouest de la RCA, elle fût crée vers 1892. Population Bayanga est la plus petites des villes sélectionnée. La population est d’origine Sangha (pêcheurs) et BaAka (chasseur-cueilleur). La population actuelle est composée de 90% d’allochtones qui sont arrivés avec les compagnies forestières dans les années 70 et pour l’exploitation du bois et du diamant. La population n'était que de 210 habitants en 1950 (table1) Table 1 Evolution de la population à Bayanga Années Population 1950 210 1989 1289 1990 2600 Economie Les populations locales sont traditionnellement des pêcheurs /chasseurs et l'agriculture est essentiellement une agriculture de subsistance. C'est en 1972 avec l’installation de la compagnie forestière Slovenia Bois que Bayanga se développe, mais la compagnie fit faillite en 1986. Avec l’arrêt de l’exploitation forestière c’est la production de vin de palme, de tuiles de palme et la chasse qui sont devenus les activités économiques les plus importantes à Bayanga. Une nouvelle compagnie forestière devrait s’y installer en 2000. L’exploitation du diamant est aussi une activité importante dans la région. La fenêtre d'étude inclue aussi la ville de Lidjoumo, cette petite ville frontière est pour ainsi dire une ville «morte», c’est la production de café qui dans le passé (1950) était à la base de l’économie de cette ville alors plus importante que Bayanga. Aujourd'hui, l’essentiel des plantations sont abandonnées et la chasse est l’activité économique la plus importante de cette petite ville qui approvisionne principalement les chantiers forestiers du Cameroun. Agriculture Il y a peu de formations forestières dégradées (complexe de cultures et de jachère), l’agriculture se concentre le long de la route principale et autour du village. L’expansion agricole récente se concentre au sud de la ville, le long de la route vers Lidjoumo. Manioc et ignames sont les cultures dominantes, le café occupe des surfaces réduites mais en progression. Les taux annuel de déforestation varies de 0.6 à 0.8%. L’expansion 20 Annexe IV agricole est un problème dans la mesure ou la réglementation de la zone de Bayanga ne permet pas d’agriculture au delà d’une zone de 500 mètres de chaque côté de la route principale, cette zone a été depuis longtemps dépassée et un nouveau zonage est prévu pour les centres d’habitations localisés dans le parc. Biodiversité Bayanga présente une riche flore et faune. Le Parc National de Dzangha-Ndoki et la Réserve spéciale de forêt dense de Dzanga-Sangha furent établis par arrêté en 1992 et 1995. Le parc est actuellement géré en partenariat entre le Ministère de l’Environnement, le WWF et LUSO/GTZ. La plus grande menace pour cet écosystème forestier vient de la chasse, et de la destruction des raphiales pour la production du vin. La nouvelle installation d’une exploitation forestière à Bayanga va certainement s’accompagnée d’une augmentation de la population qui ceci peut entraîner une accélération du déboisement et des activités de chasse. 18 Makokou Makokou localisé dans une région relativement enclavée du Gabon (Moyen Ogooué). Pendant l’époque coloniale la population masculine de la région a été drainer pour les travaux de construction des routes et le travail obligatoire dans les concessions forestières (Gray, 1999). Population La population de Makokou est estimé à 9,667 habitants en 1990. La densité de population y est très faible de l'ordre de 1 ha/km2. Au début du siècle, la population de la zone a été réduite par l’enrôlement de force des hommes pour la construction des routes et l’exploitation du bois (1915-1920), cette politique entraîna une série de famine en raison du manque d’hommes pour les travaux agricoles (Gray, 1999). Economie/Agriculture C’est une ville d’agriculture traditionnelle de subsistance (manioc, maïs, arachide et taro) qui est complémentée par la chasse et la pêche, il y a peu d’activités forestières autour de la ville pour le moment, mais plusieurs concessions existent au nord de la ville. Au sud de la ville, l’aire protégée d’Ipassa (Réserve Naturelle Intégrale du Plateau d’Ipassa) crée en 1971 abrite la station de recherche de l’Institut de Recherche en Ecologie Tropicale (IRET). Il est prévu d’agrandir cette réserve sur la zone de Mingouli. Cette dernière est actuellement exploitée par la compagnie forestière Rougier. 21 Annexe IV Biodiversité La forêt est principalement menacée par la culture de palmier à huile, avec la Société de Développement de l’Agriculture au Gabon (AGROGABON). En effet le Gabon ne produit que 50% de sa demande en huile de palme et le programme de développement de Makokou et de Lambaréné ont pour objectif de pallier ce manque de production national. Cette région pressente une riche faune, un inventaires d'éléphants effectué dans cette zone montre que les plus fortes densités sont trouvées en forêt dense secondaire, principalement à l’emplacement des anciens villages et d'anciennes zones cultivées et le long de la rivière Nouna et Oua, et à une distance d'au moins 7 km des routes ou villages habités. Le facteur le plus important déterminant la densité d' éléphants dans cette zone sont les activités humaines (Barnes et al, 1998) 19 Oyem Avant la période coloniale, il y avait une dizaine de villages dispersés à travers le plateau occupé actuellement par la ville d'Oyem. Ils sont habités par les descendants d'un même ancêtre, qui y avait établi le premier village vers 1740. L'histoire coloniale débute en 1899 avec la visite de deux allemands Kinder et Klider et un an plus tard par l'arrivée du capitaine Scott, chargé de délimiter la frontière entre le territoire de l'Afrique Equatoriale Française, les possessions allemandes, espagnoles du Cameroun et du Rio Muni. L'histoire coloniale de Oyem est assez mouvementée; le poste de Oyem (et sa province) va être successivement rallier au Cameroun et Gabon et passer tour à tour sous administration française et allemande. Poste militaire français en 1901, Oyem passa en1904 sous administration allemande à la suite du rattachement du Woleu-Ntem au Cameroun. En 1921, suite à la défaite allemande et au traité de Versailles, le poste militaire d'Oyem devient un poste administratif et civil sous contrôle français. En 1927, la première école et le premier centre de santé sont ouverts et dès 1928 les premiers plants de cacaoyers et de caféiers sont mis en place. Les boutiques sont ouvertes à Oyem. La ville compte 2.000 habitants dont une dizaine d'européens. En 1940, la province de Woleu-Ntem est à nouveau attachée au Cameroun, sous domination française jusqu'à l'indépendance du Gabon. Oyem devient le centre administratif et économique de la région. Une route reliant Oyem à Libreville, via Mitzic et Ndjolé, est construite afin d'évacuer le café et le cacao vers le port de Libreville. En 1965, des lotissements sont construits dans le centre-ville, dans le quartier commercial, dans le quartier Peloton. Des logements de fonctionnaires, ainsi qu'un camps de police à Adzougou et quelques villas au quartier Peloton. En 1968, à l'occasion des festivités du 8ème anniversaire de l'indépendance, plusieurs édifices ont été érigés dont le stade de football, le marché, l'hôpital, l'école régionale, collège moderne, etc. En 1978, deuxième année de festivités à Oyem, marqua le développement urbain. Une dizaine de Km de routes bitumées, dont le boulevard de l'indépendance, le centre administratif complètement rénové, de nombreux édifices modernes sont construits : l'hôtel MVET Palace, l'immeuble d'Air Gabon, l'immeuble Nembot, etc. La ville couvre plus de 1.000 ha, dont près de la moitié est réellement occupée par le bâti, le reste étant occupé par les marchés, les cultures, les zones de friches. 22 Annexe IV Population La ville de Oyem est le chef - lieux de la province du Woleu-Ntem. C'est la quatrième ville du Gabon avec 20.000 habitants. Elle connaît une croissance démographique rapide depuis le début des années 70, soit 7 % an entre 1960 et 1993. Les migrants représentaient plus d'un quart de la population de 10 ans et plus. On note la forte représentation des migrants de l'estuaire (35 %), constitués en grande partie des fonctionnaires de l'Etat et des ressortissants de Woleu-Ntem (17 %). Il s'agit dans ce dernier cas des migrants ruraux. La population d'origine étrangère, venant essentiellement de la Guinée Equatoriale et du Cameroun attirée par les meilleures opportunités d'emploi, représentait plus d'un tiers de migrants; ceci s'explique sans doute par les différences de niveaux de vie et l'accessibilité géographique d'Oyem par rapport aux régions frontalières. De façon générale, Oyem joue le rôle d'une ville-relais par laquelle transitent les ruraux et les produits agricoles vers la capitale. Economie La province du Woleu-Ntem se caractérise par une économie agricole. Les structures économiques sont dominées par l'agriculture qui emploie à lui seul 75 % des résidents occupés. Au niveau de la ville de Oyem, 86 % des actifs travaillent dans le secteur tertiaire. Ces statistiques officielles ne mettent pas en évidence le fait qu'en raison de la crise économique et de la dégradation du niveau de vie, la majorité des urbains pratiquent l'agriculture comme une activité complémentaire. Agriculture L'agriculture constitue la principale activité économique de la province de Woleu-Ntem. L'amélioration du réseau routier entre Libreville et Oyem a largement contribué à innerver l'exploitation agricole, notamment vivrière dans la province et autour de cette dernière ville qui joue un rôle de ville "grenier'" de la capitale. L'agriculture itinérante sur brûlis reste cependant la principale pratique culturale; ce qui en milieu périurbain a conduit à une forte consommation de l'espace forestier. La durée de jachère jadis de 6 ans est de moins de 3 ans en raison de la pression foncière. Les cultures de rente à savoir le café, le cacao et le hévéa ont perdu de leur importance au profit des cultures vivrières telles que le manioc et la banane plantain. Ceci est dû à la chute des prix des cultures industrielles sur le marché international, à l'abandon de la stratégie d'importation de produits agricoles en raison de la crise économique que traversent le Gabon et à l'accroissement de la demande alimentaire en produits locaux. La dimension moyenne du champs est inférieure à 0,30 ha. Il s'agit dans ce cas du champs dit "de la femme" dont la production est destinée à l'autoconsommation. La grande exploitation est située en zone forestière ou dans une zone de jachères d'au moins 6 ans, et est consacrée à culture de la banane plantain. Celle-ci est pratiquée aussi en association avec principalement avec la culture du manioc. La superficie 23 Annexe IV moyenne du champs peut atteindre 1,25 ha. La production est destinée essentiellement à la commercialisation, en particulier vers Libreville. Le pattern de forêt dégradée autour de Oyem se caractérise par une auréole de déboisement qui s'étire le long de certains axes routiers. L'accroissement des superficies de cultures et de jachères s'effectue avec un taux d'accroissement annuel moyen de 2 % entre 1961 et 1990. Celui-ci étant nettement plus lent que l'accroissement de la population; ce qui peut traduire une intensification de l'agriculture par la diminution de la durée de la jachère. Biodiversité La ville de Oyem est située en zone forestière. La plus grande menace à l'environnement est liée à l'intensification de l'agriculture, notamment dans les zones forestières proches de la ville. L'amélioration du réseau routier entre Libreville et Oyem a innervé l'exploitation agricole autour de Oyem, en particulier la production de la banane plantain dont la culture se fait généralement sous bosquet forestier. Il y a aussi l'usage intensif de la tronçonneuse dans les travaux agricoles; ce qui a rendu l'opération d'abattage moins pénible et a eu un impact sur la dimension des exploitations. Celle-ci est passée de 0,45 à 1,25 ha. On assiste par ailleurs à l'intensification des prélèvements forestiers divers (bois, chasse) pour l'autoconsommation et la vente. 24 Annexe IV