Bulletin de Mars 2013
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Bulletin de Mars 2013
FRANCE ALZHEIMER 93 MARS 2013 ENSEMBLE avec les FAMILLES Editorial Témoignage d’une professionnelle de consultation mémoire : Les mêmes mots sortent de la bouche de nos patients : "« Je ne suis pas fou quand même - Tu me traites comme si j’étais un enfant - Je suis capable de vivre toute seule tout de même - Je ne suis pas une petite fille - Je ne suis pas encore bon à être enfermé - Je ne suis pas encore mort… » Ils rendent responsables les personnes ou les objets qui les entourent de leurs dysfonctionnements et incapacités à effectuer un geste raisonné, gnosiques [incapacité à reconnaître la forme d’un objet, de se le représenter, et d’en saisir la signification], linguistiques ou mnésiques [propre à la mémoire] : C’est la télé ou le magnétoscope qui ont besoin d’être réparés, les piles du téléphone qui sont usées, le tire-bouchon qui est cassé, le distributeur de billets qui a avalé la carte bancaire qui est hors service, le commerçant qui ne comprend pas le français, la voisine non reconnue qui a changé de coiffure, l’ami qui a vieilli ou grossi, le conjoint qui soidisant l’accompagnait lors d’une promenade qui est parti sans prévenir et a occasionné l’errance, etc. Le professionnel de santé, quand il reçoit le patient avec son aidant familial, est fréquemment le témoin de l’agressivité violente du patient envers ses proches. Devant l’énoncé des difficultés croissantes, il nie, se vexe : "« C’est pas vrai ! Il ment ! Elle exagère ! Je ne sais pas ce que je fais là ! Je suis encore capable de vivre tout seul ! » La souffrance des proches est alors incommensurable. Continuellement partagés entre respect de l’autonomie et nécessités de la vie quotidienne, entre sécurité et dangers potentiels, entre affection et rejet, entre laisserfaire et compenser les incapacités, entre crier la réalité ou préserver le déni pour lui conserver sa dignité… Ce témoignage d’une professionnelle est criant de réalisme et de compréhension….Et vous devez être nombreux à vous y reconnaître. Mais pourquoi donc alors, tant d’aidants familiaux ressortent-ils d’une consultation mémoire avec le sentiment d’avoir été rejetés, ignorés, incompris, jugés même ? SOMMAIRE : Approches culturelles de la maladie - Page 2 Les maladies apparentées Page 3 La personne de confiance Page 4 L’équipe spécialisée Alzheimer à domicile Page 5 Litiges et personnes qualifiées - Page 6 Litiges en EHPAD page 7 Vie de l’association Page 8 Peut-être parce que les professionnels eux-mêmes sont confrontés au même dilemme : replacer la parole du malade, par rapport aux résultats de ses différents tests, lui conserver un regard positif sur sa vie en mettant en valeur ses capacités préservées, atténuer sa colère et sa révolte …et tenir compte de son proche aidant ? Autant de besoins aussi contradictoires que pour les aidants familiaux, et qui mettent à mal nos désirs de faire ...du mieux possible ! Pour mieux répondre à ces enjeux contradictoires : la formation des aidants familiaux de FA93 Inscription à nos prochaines formations : [email protected] ou par courrier à FA93 Les lundis 8 et 22 Avril - 13 et 27 mai - 3 et 17 Juin à 14 h - Résidence les Cèdres 30 bis avenue de la Station à Villemomble Les samedis 13, 20 et 27 avril - 25 mai - 8 et 22 juin à 10 h - Accueil de jour Les Rives 3bis rue Regnault à Pantin ENSEMBLE A VE C L E S F AM I L L E S PAGE 2 Eviter les hospitalisations inutiles Différentes études menées sur des personnes de 70 ans et plus, ont montré que la survie des personnes atteintes de démence après une hospitalisation en urgence non planifiée, est réduite de plus de la moitié (1.1 an pour les personnes atteintes de démence), par rapport aux personnes non atteintes de démence ( 2.7 ans). La « cascade de vulnérabilité » des personnes malades d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée, et de leurs aidants a pour origine : un défaut d’orientation (aller aux urgences alors qu’une autre prise en charge aurait été possible) , une longue attente qui génère de l’anxiété, un manque d’attention aux besoins élémentaires (boire, manger, uriner…), des relations et des interactions avec les professionnels ayant pour conséquence le sentiment d’être ignoré, oublié et peu important. Dans la plupart des cas, le système infirmier d’accueil et d’orientation des urgences n’est pas capable de reconnaître la présence de la démence chez une personne qui attend. Certains hôpitaux ont développé une « équipe mobile gériatrique » qui peut venir en appui aux urgences pour améliorer rapidement l’orientation et la prise en charge adaptée de ces personnes malades. Encore faut-il que les urgences fassent appel à cette ressource compétente rapidement et qu’un lit soit disponible dans un service adapté ! Maladie d'Alzheimer et bilinguisme Plusieurs études montrent que les personnes bilingues ou plurilingues manifestent les symptômes de la maladie d'Alzheimer plus tardivement que celles qui ne parlent qu’une seule langue. Toutefois, une fois les symptômes apparus, le bilinguisme cesse de constituer un avantage pour les patients chez qui on observe des phénomènes de mélanges des langues dès les premiers stades de la maladie avec très rapidement des difficultés à sélectionner la langue appropriée à la situation de communication, vraisemblablement en raison d'un déficit des fonctions exécutives. En outre, dans le cas d'un bilinguisme tardif, la seconde langue va progressivement disparaître au profit de la première. Les implications cliniques de cette régression de la seconde langue sont particulièrement présentes dans le cas des immigrés vieillissants en France. Il semble nécessaire d'inscrire le soin gérontologique dans une perspective interculturelle, en lien avec la diversité sociale et linguistique qui caractérise notre département. Source : revue de presse Médéric Alzheimer Approches ethniques et culturelles en Seine St Denis A Bobigny, grâce à des financements spécifiques de l'ARS, Plaace 93, une organisation en appui de la consultation mémoire du service de neurologie de l'Hôpital Avicenne, organise en Avril prochain une première formation spécifique des aidants familiaux de personnes malades issues de l'immigration maghrébine. Une bénévole de FA93 interviendra dans cette formation. Si vous souhaitez bénéficier de cette formation gratuite : Les mardis 2, 9, 15, 23, 30 avril et 7 mai de 17 à 19 h. dans les locaux de Plaace 93 à l’hôpital Avicenne - Bobigny. Renseignements et inscriptions : 01 48 95 77 30 A savoir : La consultation mémoire de l'Hôpital Avicenne du Dr Catherine Belin, neurologue, a développé depuis plusieurs années, des outils de diagnostic spécifiques pour les personnes ne parlant pas le français ou illettrées, à l'aide d'icônes compréhensibles par tous. 103 essais cliniques sur la maladie d’Alzheimer sont actuellement en cours en France, selon l’Observatoire national de la maladie d’Alzheimer. Mais l'énigme Alzheimer continue... L'arrêt des essais cliniques des deux dernières molécules mises au point contre la maladie d'Alzheimer, avait sonné le glas de certaines espérances... Malgré tout, l’un des traitement expérimenté a continué d'être testé sur des « malades » au stade dit « prodomal », c'est-à-dire avant l’apparition des symptômes cognitifs, selon l'hypothèse que l'échec était dû à un traitement trop tardif dans l'évolution de la maladie. En décembre dernier le laboratoire Bristol-Myers-Squibb qui développait cette molécule en a annoncé l'arrêt total, non seulement pour absence de bénéfices pour le patient, mais en raison de l'aggravation des symptômes... Source : Alzheimer actualités – Fondation Ipsen. ENSEMBLE A VE C L E S F AM I L L E S PAGE 3 Malades jeunes Dans la littérature internationale, les démences du sujet jeune se définissent par l’apparition des premiers signes avant l’âge de 65 ans. En France, le plan Alzheimer a déterminé le seuil à 60 ans, qui correspond à l’âge d’accès à certaines prestations sociales différentiant l’adulte handicapé, avant 60 ans de « la personne âgée » de 60 ans et plus, pour lesquels les droits sociaux sont différents, particularité spécifique à notre pays. Le Centre national de référence pour les patients Alzheimer jeunes (CMRR - centre mémoire de ressources et de recherche - CHUR et Université Lille Nord de France) estime à environ 20 000 le nombre de personnes atteintes d’une démence Alzheimer ou maladies apparentées avant l’âge de 65 ans. Les causes de la maladie sont plus nombreuses et les présentations cliniques sont souvent plus atypiques et rendent le diagnostic différentiel entre les différentes démences envisageables plus délicat, par rapport aux démences du sujet âgé. Plus l’âge de début est précoce (30 - 40 ans), plus les causes génétiques et métaboliques potentiellement traitables, sont fréquentes d’où l’importance d’un diagnostic le plus tôt possible. Retenez cette date Dimanche des familles de malades jeunes Comme chaque année depuis 10 ans, les associations France Alzheimer d’Ile-de-France vous accueillent Le dimanche 16 Mai de 10 h à 17 h Hôtel IBIS Alésia 49 rue des Plantes - PARIS 14ème - metro Alesia Renseignements et inscriptions à cette journée gratuite : [email protected] Ou par courrier à FA93 Maladie d'Alzheimer et autres maladies neurodégénératives Pour répondre à l'éventuel élargissement d’un nouveau Plan Alzheimer à d'autres maladies neurodégénératives, envisagé par le gouvernement dans le cadre d'un 4ème plan, France Alzheimer et la Fondation Médéric Alzheimer ont uni leur réflexion pour déterminer ensemble quelles pathologies neuro-dégénératives pourraient bénéficier de cet élargissement du plan de prise en charge. Ce périmètre de la maladie d'Alzheimer et des maladies apparentées couvrirait ainsi les maladies suivantes : Maladies neurodégénératives primaires : Maladie d'Alzheimer – Maladie d'Alzheimer dans le cadre d'une trisomie 21 – Démence Parkinsonnienne – démence à Corps de Lewy – démences lobaires fronto-temporales (maladie de Pick – aphasie primaire progressive – démence sémantique ) – Paralysie supranucléaire progressive (PSP ou maladie de Steele Richardson) et les dégénérescences cortico-basales – Maladie de Huntington et Sclérose Latérale Amyotrophique (SLA maladie de Charcot). Maladies neurodégénératives secondaires : démences vasculaires, encéphalite limbique, maladie de Creutzfeldt-Jacob, hydrocéphalie à pression normale et démences alcooliques. Les points communs de ces pathologies sont : L'existence d'un dysfonctionnement cognitif et/ou comportemental au premier plan des symptômes fonctionnels, et donc entraînant une importante perte de l’autonomie. Et le fait que ces maladies sont causées par des processus dégénératifs cérébraux d'évolution progressive et irréversible. Une caractéristique secondaire, pour certaines d'entre elles, est l'association à des troubles moteurs (SLA - Parkinson par exemple) venant aggraver le pronostic fonctionnel et générant une dépendance supplémentaire. ENSEMBLE A VE C L E S F AM I L L E S PAGE 4 Désigner une personne de confiance : un droit encore méconnu Le dispositif de désignation de la personne de confiance est souvent difficile à mettre en place dans les services hospitaliers car perçu comme une démarche imposée dans l’urgence et trop souvent mal expliquée. En ville, la médecine générale devrait occuper une place privilégiée pour procéder à l’information des patients et à la désignation de la personne de confiance, avant même que certaines pathologies invalidantes soient présentes. Malheureusement, il reste encore de nombreuses étapes avant de voir cette procédure intégrer les pratiques usuelles. L’intérêt essentiel du dispositif de déclaration de la personne de confiance est d’avoir un interlocuteur privilégié qui exprimera un avis le plus proche possible de celui du patient si celui-ci ne peut le faire lui-même. Mais l’information de la personne de confiance ne doit pas faire négliger les autres membres de la famille qui doivent pouvoir être également informés avec l’accord du patient, mais sans doute de façon moins systématique, selon les circonstances. Dans l’unité de court séjour gériatrique à l’hôpital Ambroise-Paré de Boulogne-Billancourt, une procédure pluridisciplinaire de désignation systématique de la personne de confiance a été mise en place. Un an plus tard, 70% des patients ont désigné leur personne de confiance. Pour les 30% restants, cette désignation n’a pas eu lieu : soit leur état de santé ne leur permettait pas de le faire, soit ils ne souhaitaient pas le faire. Les motifs de refus ? La peur de signer son arrêt de mort, la peur d’engager son patrimoine, la volonté de ne pas choisir entre plusieurs enfants pour n’en peiner aucun ou bien de ne pas désigner l’enfant plutôt que le conjoint, alors que ce dernier ne semble plus en mesure d’assumer ce rôle. Certains patients isolés n’ont, au final, personne à désigner. Un travail de thèse de médecine générale, mené auprès de 150 patients des services de gériatrie de l’hôpital AmbroiseParé (à l’exclusion de ceux présentant une démence évoluée et des patients seuls ne parlant pas le français), montre que 73% des patients interrogés voient des avantages à la désignation d’une personne de confiance : sécurité, aide aux démarches administratives, aide à la prise de décision, aide au quotidien, soutien moral. Les désavantages cités concernent avant tout le poids que fait peser ce rôle sur la personne de confiance en termes de disponibilité, d’abstraction de ses propres problèmes et de tension avec les membres de la famille. De nombreux patients demandent que la désignation de la personne de confiance puisse se faire devant son médecin traitant, « au calme » et non en situation de stress à l’hôpital. Plus de la moitié demandent aussi à être mieux informés sur cette possibilité de désignation. Pour les aidants familiaux, conjoints eux-mêmes âgés, La lourdeur de vos responsabilités peut mettre votre propre santé en péril ... Envisager de désigner un de vos proches, enfant, ami intime, comme personne de confiance, calmement, avant toute situation de crise, pour vous aider dans vos démarches médicales, vous soutenir si vous deviez être hospitalisé, peut être souhaitable ! Cette désignation se fait sur papier libre, en deux exemplaires, l’un que vous remettez à votre personne de confiance, l’autre que vous conservez dans votre dossier médical. Vous pouvez l’annuler, ou le modifier librement. La recherche sur la prévention est prioritaire Le Professeur Bruno Vellas, responsable du pôle de gériatrie et du gérontopôle du CHU de Toulouse, milite pour que davantage de personnes soient incluses dans les essais de prévention. cellules du cerveau et du volume de l’hippocampe. « En France, actuellement, on inclut 250 patients par an. C’est notre frein principal, car ce n’est pas suffisant. Plus il y aura de patients, plus on ira vite ». Il y en avait cent fois plus pour le SIDA ! Il faut également confirmer les résultats de travaux sur l’apport de la vitamine D, qui a une action sur l’os, le muscle et le cerveau. « Pratiquer un exercice physique est extrêmement important, car cela produit une augmentation du nombre de Il faut combiner l’exercice physique avec une alimentation riche en oméga-3. On sera plus efficace si on agit sur tous ces domaines. » Source : Revue de Presse Médéric Alzheimer ENSEMBLE A VE C L E S F AM I L L E S PAGE 5 Maladie d’Alzheimer et autres démences en établissement Une étude issue du système d’information Pathos de l’assurance maladie (renseigné par les médecins coordonnateurs des établissements), portant en 2011 sur 29 204 patients en USLD (Unités de soins de longue durée à l’hôpital) et 28 036 résidents en EHPAD, montre que les personnes qui déambulent, atteintes de maladies de type Alzheimer, représentent une part importante des personnes accueillies : 25.6% des patients en USLD et 38.7% des résidents d’EHPAD. Un syndrome démentiel est observé chez 66.3% des patients d’USLD et 53.4% des résidants d’EHPAD. Des troubles du comportement sont observés chez 55.4% des patients d’USLD et 46.7% des résidents d’EHPAD, Un état dépressif est diagnostiqué chez 41.7% des patients d’USLD et 42.4% des résidents d’EHPAD. 51.2% des patients d’USLD et 23.2% des résidents d’EHPAD sont dénutris : la proportion plus importante de patients dénutris en USLD peut s’expliquer par un meilleur dépistage systématique de la dénutrition et par une prise en charge de patients plus lourdement atteints, souffrant souvent de plusieurs pathologies. Les syndromes digestifs hauts, qui recouvrent les fausses routes, pathologie la plus fréquente de ces malades, concernent 42.0% des patients d’USLD et 32.4% des résidents d’EHPAD. En termes de dépendance, 84.3% des patients d’USLD sont classés en GIR 1 et 2 (dépendance la plus lourde), contre 55.85% des résidents d’EHPAD. Source : Journal du médecin coordonnateur en EHPAD 48% des maisons de retraite et des services de portage de repas ne proposent qu’un menu unique selon l’enquête 2012 de la Confédération de la consommation, du logement et du cadre de vie. Lorsqu'on parle de respecter le droit au choix ..... L’équipe spécialisée Alzheimer à domicile Pour qui ? Sa mission : L’équipe spécialisée assure une prise en charge à domicile des personnes atteintes d’une maladie de type Alzheimer, diagnostiquée à un stade léger ou modéré. Déterminer avec la personne malade et son aidant un « projet de soins ». Elle est composée d’un cadre infirmier, d’une psychomotricienne, d’aides médico-psychologiques ou d’assistants de soins en gérontologie. Préserver l’autonomie par des activités de stimulation. L’équipe intervient sur prescription médicale avec prise en charge par la Sécurité Sociale, selon une fréquence définie avec le médecin, en principe une fois par semaine. Prévenir et ralentir l’évolution de la maladie. Soutenir l’aidant familial. En Seine St Denis, l’équipe spécialisée Alzheimer de la Fondation Ste Marie intervient dans plusieurs communes. Pour en savoir plus : 01 78 09 08 40 Prise en charge non médicamenteuse : les effets bénéfiques de la danse Une revue systématique de la littérature sur les interventions de danse en maison de retraite, menée par un centre de recherche sur la démence du Royaume-Uni, a identifié dix études de bonne qualité sur le sujet. A l’accueil de jour LE PATIO, Alice, danseuse professionnelle et bénévole de FA93, fait danser les personnes malades accueillies le mardi et le vendredi toutes les deux semaines : Il existe des preuves d’une réduction des comportements difficiles, d’une amélioration de l’interaction entre les résidents et le personnel, et de leur satisfaction réciproque. « Les personnes ont participé avec joie et plaisir. Le mardi un petit groupe de dames et le vendredi un grand groupe mixte ! » Source : Revue de Presse Médéric Alzheimer ENSEMBLE A VE C L E S F AM I L L E S PAGE 6 Litiges et Personnes Qualifiées dans les services et structures Loi du 2 janvier 2002 L’article L.311-5 du Code de l’action sociale et des familles dispose que : « Toute personne prise en charge par un établissement ou un service médico-social, ou son représentant légal, peut faire appel, en vue de l'aider à faire valoir ses droits, à une personne qualifiée qu'elle choisit sur une liste établie conjointement par le représentant de l’État dans le département, le directeur général de l'agence régional de santé, et le président du conseil général. La personne qualifiée rend compte de ses interventions aux autorités chargées du contrôle des établissements ou services concernés, à l'intéressé ou à son représentant légal dans des conditions fixées par décret en Conseil d’État. » En outre, la circulaire n° 138 du 24 mars 2004 relative à la mise en place du livret d’accueil prévu à l’article du code de l’action sociale et des familles dispose que le livret d’accueil doit contenir « la liste des personnes qualifiées remplissant la mission mentionnée à l’article L 311-5, les modalités pratiques de leur saisine et les numéros d’appel des services d’accueil et d’écoute téléphonique, adaptés aux besoins de prise en charge, ainsi que le cas échéant, les coordonnées de l’autorité judiciaire à l’origine de la mesure dont bénéficie l’usager ». Pour éviter tout conflit d'intérêt et avoir une réelle légitimité à soutenir les personnes utilisant les services et structures sociales et médico-sociales, une Personne Qualifiée « médiateur » devrait répondre à certains critères : Présenter des garanties de moralité, de neutralité et d’indépendance. Selon une première estimation, les départements ayant une liste à jour de personnes qualifiées, sont encore une minorité … mais la Seine St Denis l’a fait ! Ces Personnes Qualifiées peuvent être sollicitées en cas de litiges par toutes les personnes, ou leurs familles, prises en charge par des services à domicile et des établissements d'accueil, que ce soit dans le champ du handicap ou dans celui des personnes âgées. Il existe, aujourd’hui, une profusion de services à domicile et de services à la personne et les sources de mécontentements et de litiges ne manquent pas. Pour une personne demandeuse d'une prestation à domicile, il est utile de connaître la différence entre « service à la personne » et « service à domicile ». Une personne aidée, dont ce n'est pas le quotidien, sait-elle que toutes les structures ne sont pas autorisées à faire des prestation auprès de personnes âgées ou handicapées ? Et comment peut-elle le savoir ? Ces structures interviennent soit sur tout le département soit sur une zone plus ou moins bien localisée ... Même si l’agrément est départemental. Elles ont soit l’agrément soit l’autorisation soit….les deux. En outre, certaines structures sont certifiées ou …labellisées !!! Il ne suffit pas de choisir une structure, il y a aussi le mode d’intervention, à savoir les modes mandataire et prestataire, avec les avantages et inconvénients et l'emploi direct si finalement vous décidez de ne pas faire appel à une structure. Ainsi, il faut savoir que la législation n’est pas la même en mode prestataire et mandataire et en fonction du statut juridique du service à domicile : C'est le code du travail qui règne dans les structures de service à domicile à but lucratif, la convention collective unique nationale de l’aide à domicile pour les structures de services à domicile à but non lucratif et la convention nationale des salariés des particuliers employeurs pour le mandataire et l'emploi direct !!!! Vous y comprenez quelque chose dans toutes ces « subtilités » ??? On peut donc imaginer sans peine, pour une personne fragile et ses proches, les difficultés pour lire et comprendre les contrats. D'autant que les professionnels eux-mêmes peuvent interpréter différemment les textes. Combien d'utilisateurs de ces services à domicile connaissent ces subtilités juridiques ? Le plus souvent, ils ne découvrent ces différences qu'à l'occasion d'un litige ! La Commission des clauses abusives (CCA) a publié, le 24 avril 2012, une recommandation « visant à sécuriser » les contrats de services à la personne, services à domicile, et leur relation avec le client. » Cette commission a travaillé plusieurs mois, à partir d'une centaine de contrats, de nombreuses auditions, analysées par des magistrats, juristes, représentants des consommateurs et de professionnels des services à domicile. La recommandation recense 22 clauses à éliminer, quelle que soit l’activité réalisée au domicile et quel que soit le mode d’intervention (prestataire, mandataire ou mise à disposition de personnel). Mais qui le sait actuellement parmi les personnes « clientes » ou même parmi les professionnels ? Théoriquement si conflit il y a entre la personne aidée et le service d’aide à domicile, la personne aidée peut soit faire appel au CLIC soit à une personne qualifiée désignée par le préfet, le directeur de l’ARS et le président du conseil général.... Encore faut-il qu'elle connaisse ses droits. Source : Pré-étude sur les listes de personnes qualifiées, l'un des 7 outils de la loi 2002, 10 ans après A savoir : En Seine St Denis, la présidente de France Alzheimer 93, Mme Catherine Ollivet, a été nommée « personne qualifiée » dans le champ médico-social personnes âgées, par triple arrêté conjoint. ENSEMBLE A VE C L E S F AM I L L E S PAGE 7 Et qu'en est-il pour les litiges avec un EHPAD ? La même liste actualisée des Personnes Qualifiées doit être présente dans tous les livrets d'accueil des établissements d’accueil. Dans la mesure du possible, réunir les réclamations de plusieurs familles dont les raisons de litige sont similaires, peut être souhaitable pour avoir plus de « poids ». La réclamation écrite doit-être adressée à l'une des personnes qualifiées de la liste, avec copie à la délégation territoriale de l'ARS et copie au service personnes âgées du Conseil Général. Adresses utiles : Délégation territoriale de l’ARS 93 : Immeuble Européen 5/7 Promenade Jean Rostand 93005 BOBIGNY Cedex Le plaignant (ou son proche) rédige sa réclamation la plus précise possible, en évitant cependant de noter tous les détails et tout l’historique du litige, (même si cela correspond souvent à des mois de souffrances et de difficultés pour certains résidents et leur famille, cela peut nuire à la compréhension du dossier), avec les pièces justificatives appuyant leur réclamation, échanges de courriers adressés et reçus, témoignages étayant leurs difficultés, maltraitances physiques ou morales, vols, erreurs de médicaments, non respect des régimes alimentaires, etc. En cas de rupture de contrat de séjour, adresser une copie complète du contrat de séjour signé à l'entrée dans l'institution, et la lettre de la direction donnant les motifs de la rupture du contrat. Dans le cas d'une rupture éventuellement abusive de contrat de séjour, il est important de signaler le fait le plus tôt possible car le plus souvent le préavis n’est que de 30 jours. Conseil Général 93 - Service Population âgée Hôtel du département Esplanade Jean Moulin 93006 BOBIGNY Cedex Il est possible aussi de saisir le « Défenseur des Droits ». Adresser alors l'ensemble des documents à : Défenseur des Droits Pôle santé 7 rue Saint-Florentin 75409 Paris cedex 08 Coordonnées du « défenseur des droits » délégué territorial pour le département : http://www.defenseurdesdroits.fr/contacter-votre-delegue. Il est bien entendu souhaitable que les familles concernées par ces litiges, adressent copie de leur courrier de réclamation, à leur association FA 93 ! Prise en charge des personnes âgées malades en Seine St Denis Quelques chiffres : 228 000 personnes sont âgées de 60 ans et plus soit 15% de la population du département (France : 23% ). Taux d’équipement d’accueil de longue durée : 106 pour 1000 personnes de 75 ans et plus (France 127,7). 135 Services d’aides à domicile 56 EHPAD avec 5 113 places dont 3 661 sont habilitées à l’aide sociale à l’hébergement. 30 SSIAD (Services de soins infirmiers à domicile) - 1566 places. 47 % des EHPAD associatifs, 22% publics et 31% privés commerciaux. 5 services HAD (Hospitalisation à domicile) - 2260 places. 5 Unités de soins de longue durée à l’hôpital - 357 places 3 Réseaux de soins palliatifs à domicile. 1 MAIA et 1 équipe spécialisée Alzheimer A Montreuil : des ateliers de prévention des chutes Le CLIC de Montreuil organise des ateliers de prévention des chutes plus particulièrement destinés aux aidants familiaux de personnes âgées malades. Ils ont comme objectif de vous apprendre les « bonnes » méthodes pour aider à la mobilisation de votre proche et à vous protéger des douleurs, lombalgies et autres, qui vous touchent souvent, du fait de gestes inadaptés : Apprendre à rechercher la participation optimale de l’aidé, Aider à le rehausser au lit et au fauteuil, Assurer les transferts, levers, couchers, déplacements… Acquérir les principes de sécurité physique et d’économie d’efforts lors des manipulations, et les appliquer avec sécurité et confort pour la personne malade. La participation est gratuite et les demandes d’inscription sont à faire auprès du CLIC : 01 48 70 65 01 FRANCE ALZHEIMER 93 Correspondance 17 Bd de l’Ouest 93340 LE RAINCY 01 43 01 09 66 [email protected] Www.Francealzheimer93.fr/accueil_FA93/ POUR VOUS 3 Rendez-vous avec FA93 Saint Denis le 26 avril 14 h - Cinéma l’Ecran Place du Caquet Film « La tête en l’air » suivi d’un débat Drancy le 15 mai Forum santé organisé par la Ville Espace Culturel de 9h à 18 h Les bénévoles de FA93 vous accueilleront sur le stand de l’association Pierrefitte le 8 Juin 14 h - Hôtel de ville Conférence débat avec FA93, médecin, infirmière du SSIAD Alzheimer et Directeur d’EHPAD FA 93 2 nouveaux établissements À BOBIGNY Résidence Le Clos des Peupliers 52/54 rue des républicains Espagnols EHPAD privée du groupe ORPEA. Renseignements : 01 43 93 31 10 À DRANCY Villa Beausoleil 12 rue Louis Delplace EHPAD privée du groupe Beausoleil Renseignements : 01 55 89 00 00 Prix éthique et société : EREMA et Fondation Médéric Alzheimer Paroles de résidants ... regardant leurs portraits, pris par des soignants ou d’autres résidants, qui ont appris à se servir d’un appareil numérique : « C’est moi ? C’est vieux, hein ? C’est vieux, mais c’est comme ça », dit Lucien, en voyant sa photo. « Dites, c’est moi sur ces photos ? Ah, je suis content, car je ne savais pas comment les autres me voyaient. On n’est pas soi-même, on est fait par les autres. Là, je me situe : c’est moi, ces photos parlent de moi », dit Pierre, regardant une série de portraits. « Il n’y a que le chant, les enfants, la famille, qui sont les choses de ma vie », déclare Renée, au stade avancé de la maladie. « La maladie, honnêtement, je l’accepte. Je suis libre », dit Gérard. « J’aime voir les autres autour de moi. C’est ça la vie. Ça me remplace la mienne, de vie », ajoute Renée. « Quand on se sent bien dans sa peau, quand on est heureux, c’est comme une nouvelle jeunesse. Moi, je suis heureuse », dit Jeanne. La photographe Pascale Lord a été récompensée pour son mémoire de recherche intitulé : « Renouer avec soi-même et avec les autres grâce à la photographie lors de séances d’art-thérapie proposées à des patients atteints de la maladie d’Alzheimer » réalisé dans le cadre du diplôme universitaire d’art-thérapie de l’Université François-Rabelais de Tours. L’Espace national de réflexion éthique sur la maladie d’Alzheimer publie une galerie virtuelle des photos de la série intitulée Lumières de Mémoire. www.espace-ethique-alzheimer.org/ressourcesdocs_galerievirtuelle_pascalelord.php Assemblée générale de FA93 Nous étions réunis le 16 mars dernier à l’accueil de jour LE PATIO pour notre AG annuelle. de vie. Nous avons demandé le soutien financier complémentaire d'un Rotary Club pour cet achat onéreux. Notre rapport moral et d’activité, ainsi que le rapport financier, ont été adoptés à l’unanimité. Ils sont à votre disposition si vous souhaitez les recevoir par courrier. MERCI à toutes les familles adhérentes qui nous ont fait confiance en prenant le temps de nous envoyer leur pouvoir. Quelques projets pour 2013 : Le soutien en équipement aux lieux d’accueil : Hôpital René Muret Le Dr Henri Pierre Cornu, chef de pôle de gériatrie pour les 3 hôpitaux de l'APHP de notre département (AvicenneJean Verdier et René Muret) nous a sollicités pour l'achat d'un « chariot Snoezelen », un équipement mobile particulièrement adapté pour apporter au lit du malade des stimulations sensorielles ou au contraire des effets apaisants pour les personnes malades avec des états de grande agitation ou en fin Soutien à l’UCC de St Denis FA93 accompagne depuis sa création l’Unité Cognitivo-comportementale de l’Hôpital de St Denis. Nous allons les aider à s’équiper en matériel pour une meilleure prise en charge des malades. Les actions autour du jour mondial Alzheimer : Comme chaque année, nombreux stands d'information à l’occasion des fêtes des associations organisées par les communes et notre action spécifique le 21 septembre dans la gare RER du Raincy, nous avons aussi le projet d'emmener un petit groupe de familles avec leur proche malade, visiter le zoo d'Attily en Seine et Marne, le spectacle des animaux étant très souvent une source de plaisir et de stimulation pour tous. Nous pourrions pour cette visite bénéficier des explications d'une vétérinaire spécialisée en animaux sauvages. Information plus complète et inscription dans le prochain ENSEMBLE ...