L`Echappée - Gymnase Auguste Piccard

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L`Echappée - Gymnase Auguste Piccard
Gymnase Auguste-Piccard
8 novembre 2010
Virginie Borgeaud
3m3
Travail de Maturité
Atelier de création poétique
L’Echappée
Maître : Charles-Edouard Racine
Résumé
Pour réaliser un tel travail créatif, il est important de se raccrocher à un point de
départ autour duquel se construira le recueil. Pour ce faire, il m’a fallu lire
énormément de poèmes de différents auteurs afin de trouver quel style, quel thème,
quel auteur me correspondaient le mieux. Après de nombreuses hésitations et
réflexions, mon choix s’est arrêté sur Blaise Cendrars, un auteur suisse qui a écrit
autant de poésies que de romans. Ce poète m’a particulièrement plu, d’abord par
son style vif, mais également par son regard simple et posé qu’il porte sur le monde.
J’ai eu alors envie d’en savoir plus sur lui, mais surtout sur sa poésie. C’est ainsi que
je me suis lancée dans la lecture de son recueil de poésies complètes Du monde
entier au cœur du monde.
Ce titre, aux apparences énigmatiques ne peut pas mieux annoncer le thème
principal du recueil qui est également devenu le mien : le voyage. En effet, comme je
l’expliquerai plus en détail dans l’analyse du recueil, Blaise Cendrars a beaucoup
voyagé et raconte ses périples dans sa poésie. Ce thème offre énormément de
possibilités et est même trop large pour être totalement exploré. C’est pourquoi, je
l’ai réduit à un seul de mes voyages, à un trajet quotidien mené deux fois par jour
depuis cinq ans : mon voyage en LEB jusqu’à l’école. Ce thème m’est soudainement
apparu lorsque j’étais dans le train-même et m’a séduit par son originalité.
Malgré ce thème peu banal, je me suis retrouvée plus proche de l’auteur que je
pensais l’être au départ. En effet, lors de l’analyse du recueil de poésies complètes
de Blaise Cendrars, j’ai déniché un thème autre que le voyage que je ne souhaitais
pas particulièrement exploiter dans mes poèmes. Je parle ici évidemment de la
modernité. Je me suis plus tard rendue compte que malgré mon intention de ne pas
la développer dans mon recueil, elle s’est à plusieurs reprises immiscée dans ma
poésie. Ainsi, on la retrouve dans les Scènes, ou même dans des poèmes comme
La Pin-up, symbole des nouvelles modes vestimentaires.
Je suis également restée proche de l’auteur en essayant de garder son processus de
prochronie. En effet, mon thème de voyage jusqu’à l’école en LEB m’a permis de
montrer également le côté routinier des trajets que j’effectue chaque jour et donc
d’illustrer la prochronie. N’oublions pas également qu’il faut aller à l’école, mais
également revenir de l’école. La boucle prochronique est alors parfaitement fermée.
Il ne me reste plus qu’à parler du titre de mon recueil. De part l’originalité du thème
choisi, il me paraissait évident que je devais jouer sur les lettre L, E et B pour
nommer mon recueil. J’ai alors obtenu le titre suivant : Le LEB ou L’Echappée d’une
Bachelière. Cependant, après maintes réflexions et discussions avec les gens de
mon entourage, mais également avec mon professeur de TM, M. Racine, il m’est
apparu dommage d’expliquer à ce point-là le contenu de mon recueil et d’en ôter
alors le mystère que pouvait provoquer l’originalité du thème. Je l’ai donc réduit à
L’Echappée.
1
Table des matières
INTRODUCTION .............................................................................. 3
BLAISE CENDRARS : BIOGRAPHIE ..................................... 3
ANALYSE ............................................................................................ 5
DU MONDE ENTIER .............................................................................. 5
Les Pâques à New York .................................................................... 5
La Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France ............ 7
PARTIE CENTRALE DU RECUEIL.......................................................... 8
AU CŒUR DU MONDE .......................................................................... 8
L’ECHAPPEE .................................................................................. 11
CONCLUSION ................................................................................ 22
BIBLIOGRAPHIE ........................................................................... 23
2
Introduction
Pour réaliser un tel travail créatif, il est important de se raccrocher à un point de
départ autour duquel se construira le recueil. Pour ce faire, il m’a fallu lire
énormément de poèmes de différents auteurs afin de trouver quel style, quel thème,
quel auteur me correspondaient le mieux. Après de nombreuses hésitations et
réflexions, mon choix s’est arrêté sur Blaise Cendrars, un auteur suisse qui a écrit
autant de poésies que de romans. Ce poète m’a particulièrement plu, d’abord par
son style vif, mais également par son regard simple et posé qu’il porte sur le monde.
J’ai eu alors envie d’en savoir plus sur lui, mais surtout sur sa poésie. C’est ainsi que
je me suis lancée dans la lecture de son recueil de poésies complètes Du monde
entier au cœur du monde.
Le titre aux apparences énigmatiques ne peut pas mieux annoncer le thème principal
du recueil qui est également devenu le mien : le voyage. En effet, comme je
l’expliquerai plus en détail dans l’analyse du recueil, Blaise Cendrars a beaucoup
voyagé et raconte ses périples dans sa poésie. Ce thème offre énormément de
possibilités et est même trop large pour être totalement exploré. C’est pourquoi, je
l’ai réduit à un seul de mes voyages, à un trajet quotidien mené deux fois par jour
depuis cinq ans : mon voyage en LEB jusqu’à l’école. Ce thème m’est soudainement
apparu lorsque j’étais dans le train-même et m’a séduit par son originalité.
Le titre de mon recueil s’est alors petit à petit construit dans mon esprit. Je voulais
jouer sur les lettre L, E et B. J’ai alors obtenu le titre suivant : Le LEB ou L’Echappée
d’une Bachelière. Cependant, après maintes réflexions et discussions avec les gens
de mon entourage, mais également avec mon professeur de TM, M. Racine, il m’est
apparu dommage d’expliquer à ce point-là le contenu de mon recueil et d’en ôter
alors le mystère que pouvait provoquer l’originalité du thème. Je l’ai donc réduit à
L’Echappée.
Blaise Cendrars : biographie
Frédéric Louis Sauser, plus connu sous le nom de Blaise Cendrars, est né en Suisse
le 1er janvier 1887 dans la petite ville de la Chaux-de Fonds. Il voyage dès son
enfance. En effet, sa famille a souvent déménagé. C’est probablement ces premiers
déplacements qui lui ont donné le goût du voyage.
Après des études peu fructueuses à l’Ecole de Commerce de Neuchâtel, son père
l’expédie à Moscou pour un apprentissage, puis à Saint-Pétersbourg chez un
horloger-bijoutier, Leuba. C’est à cette époque qu’il écrit son premier poème, La
Légende de Novgorode, imprimé en quelques exemplaires. On n’a malheureusement
retrouvé aucune trace de ce poème qu’on croyait inexistant bien que l’auteur le
3
mentionne à chaque fois dans ses bibliographies. Ce n’est qu’en 1995 que le poème
a été découvert dans une bibliothèque de Sofia. Cependant, l’authenticité de cet
ouvrage reste douteuse.
Dès 1910, il voyage beaucoup. Il va à Bruxelles et à Londres puis, après un séjour
de quelques mois à Saint-Pétersbourg en 1911, il part à New York. C’est durant la
nuit de Pâques 1912 qu’il aurait écrit son long poème, Les Pâques à New York. Il
signe ce texte pour la première fois du pseudonyme « Blaise Cendrars ». Ce
pseudonyme a pour origine les mots « braise » et « cendres » qui rappellent le
phénix (oiseau légendaire qui se consume à sa mort et renaît perpétuellement de
ses cendres). En effet, cet oiseau est un symbole très important pour le poète
puisqu’il illustre parfaitement la prochronie, un système d’éternel recommencement
qu’il a mis au point dans ses poèmes (voir analyse).
En août 1912, il se rend à Paris où il écrit Séquences, un recueil de poèmes publié
en 1913. A la fin de cette année apparaît la Prose du Transsibérien et de la petite
Jeanne de France, accompagnée de quelques compositions de Sonia DelaunayTerk (artiste peintre russe naturalisée française).
Lorsque la guerre éclate en 1914, il s’engage dans la Légion étrangère. Après une
année de combats, il est grièvement blessé le 28 septembre 1915. Il est alors
amputé de l’avant-bras droit avant d’être rapatrié en France. Il doit alors apprendre à
écrire de la main gauche, période très difficile pour le poète.
En 1916, il publie La Guerre au Luxembourg et est naturalisé français. Dès 1917, il
est à nouveau à Paris, s’intéresse de plus en plus au monde de l’édition et
abandonne peu à peu l’écriture pour se consacrer au cinéma. Cependant, il publie
tout de même en 1918 un poème Le Panama ou les aventures de mes sept oncles,
qu’il a écrit avant la guerre. Quelques temps plus tard paraît le recueil de ses Dixneuf poèmes élastiques. Il s’intéresse également, comme beaucoup d’artistes, à
l’Afrique et publie alors une Anthologie Nègre qui raconte des contes d’origine
africaine.
En 1924, Blaise Cendrars entame son premier voyage au Brésil (il en fera trois) à
bord du Formose qui donnera son nom à la première partie de son recueil Feuilles
de route publié en septembre. Il publie aussi en juin Kodak ou Documentaire, une
série de poèmes plagiés du roman Le Mystérieux docteur Cornélius de Gustave Le
Rouge (écrivain dont la plupart des œuvres ont une dose de fantastique, de science
fiction ou de merveilleux). Durant cette année-là, Blaise Cendrars écrit son premier
roman L’Or en deux semaines seulement. Ce dernier connaît un grand succès.
Entre 1925 et 1940 se succèdent des publications d’ouvrages et de reportages. En
1940, Blaise Cendrars cesse d’écrire et de publier. Ce n’est que trois ans plus tard
qu’il commence enfin à écrire à nouveau. Naissent alors les romans L’Homme
foudroyé, La Main coupée et Bourlinguer. En 1944, alors que Blaise Cendrars n’écrit
plus de poèmes depuis vingt ans, paraît le premier recueil de ses Poésies
complètes.
En 1958, à la suite de deux attaques cérébrales, Blaise Cendrars est paralysé. Il
cesse totalement d’écrire. Le 17 janvier 1961, Blaise Cendrars reçoit le Grand prix
4
littéraire de la Ville de Paris avant de mourir le 21 janvier à Paris. Il est enterré au
cimetière des Batignolles.
En conclusion, on peut ajouter que Blaise Cendrars a très rapidement eu des
contacts avec le monde artistique. En effet, dans son enfance déjà, la musique était
très importante pour lui. Il s’était même imaginé musicien avant d’y renoncer
totalement après la perte de sa main. Il a très vite rencontré de nombreux autres
artistes : peintres, sculpteurs, romanciers ou poètes comme Guillaume Apollinaire
avec qui il a développé une relation où se mêlaient collaboration et rivalité.
Blaise Cendrars était un voyageur très solitaire ou du moins paraissait vivre en
marge de la société. Il était passionné par toutes les nouveautés techniques du
monde moderne qu’il oppose incessamment à une époque antérieure, vieillie et
démodée dans ses poèmes (par exemple dans Les Pâques à New York, 1912).
Blaise Cendrars semble toutefois avoir été en accord avec la modernité de son
temps. En effet, il cherchait à exprimer une forme de poésie nouvelle.
Analyse
Ce recueil, intitulé Du monde entier au cœur du monde, a été constitué selon la
volonté de Blaise Cendrars bien que l’éditeur ait ajouté quelques poèmes inédits.
L’auteur met en scène deux thèmes principaux qui reviennent continuellement dans
les poèmes : le voyage et la modernité. Ce sont les deux sujets sur lesquels je vais
principalement axer mon analyse. Cependant, l’auteur utilise également un système
auquel il a donné le nom de prochronie. On peut le décrire comme un cycle. En effet,
il s’agit de construire la poésie de telle manière que la fin rejoigne le commencement.
Le recueil est donc construit selon un cercle fermé, selon une continuité, selon un
éternel recommencement. Chaque partie, chaque poème est relié au suivant,
l’ensemble formant une chaîne circulaire. Le recueil est en fait une sorte d’immense
poème fragmenté en chapitres.
Du monde entier
Les Pâques à New York
Ce long poème est non seulement le premier du recueil, mais également le premier
que Blaise Cendrars a publié sous son pseudonyme. Il est donc très important.
Le personnage du poème erre dans New York. Il rencontre sur sa route la
déchéance, la prostitution, la pauvreté et la misère. Pendant cette errance, le Christ
l’accompagne. Comme le fils du Seigneur, cet homme vit une passion. La longue
descente qu’il entame dans New York peut être comparée au long supplice du
5
Christ. En effet, sa douleur provient de la misère du monde à laquelle il est confronté
durant son trajet.
On peut se demander qui est cet homme, le « je » dans le texte. Très vite, le lecteur
devine son identité : c’est Blaise Cendrars lui-même ou plutôt Frédéric Sauser. En
effet, c’est ce poème qui donne naissance au pseudonyme « Blaise Cendrars ». On
peut comparer Les Pâques à New York à la descente aux enfers de Frédéric Sauser
et à sa résurrection en Blaise Cendrars comme le phénix, oiseau qui a largement
inspiré le futur nom du poète, renaît de ses cendres. Déjà au début du poème, la
présence du pseudonyme est palpable : « Dans la chambre à côté, un être triste et
muet // Attend derrière la porte, attend que je l’appelle ! » (p. 32). On retrouve dans
ce poème l’histoire-même de Pâques où le Christ, trois jours après sa passion,
ressuscite. Le « je » est donc à la fois Frédéric Sauser, Blaise Cendrars et le Christ :
« C’est Vous, c’est Dieu, c’est moi, − c’est l’Eternel. » (p. 32). Cette résurrection,
cette renaissance illustre très bien la prochronie que Cendrars utilise pour construire
ses poèmes. En effet, après la mort, la vie recommence. Après la nuit sombre et
terrifiante pendant laquelle se passe le poème vient l’aube à l’arrivée de laquelle
l’œuvre se termine : « Seigneur, l’aube a glissé froide comme un suaire » (suaire =
linceul) (p. 40).
Quant au thème du voyage, il est clairement présent dans ce long poème. En effet,
l’auteur voyage d’abord à travers les rues de New York, puis il s’aventure également
au plus profond de sa spiritualité, n’hésitant pas à affirmer son absence de foi : « Je
ne Vous ai pas connu alors, − ni maintenant. // Je n’ai jamais prié quand j’étais un
petit enfant. » (p. 32). Il voyage à travers les malheurs du monde en rencontrant des
pauvres, des immigrés, des juifs dans des ghettos, des prostituées. Il explore même
l’évolution de la société en opposant la modernité du monde à son ancienneté. Ce
thème est déjà annoncé clairement dans le titre du poème : Les Pâques à New York,
les Pâques représentant l’antiquité, l’ancienneté et New York la modernité.
Il ne faut pas oublier que Blaise Cendrars écrit dans un contexte bien précis. En
1912, l’avancée technologique développée durant les deux siècles précédents tient
une place importante dans la société. On voit l’arrivée du cinéma et l’utilisation des
nouveaux moyens de transport explose. L’auteur n’y est pas insensible et exploite
constamment cette modernité dans la totalité de son œuvre. Les Pâques à New York
montrent très bien le passage de « l’ancien » au « moderne ». En effet, au début du
poème, la nuit profonde représente l’ancienneté, l’absence de lumière, de nouveauté
alors que dès que l’aube arrive, la ville moderne se réveille. Apparaissent alors des
gratte-ciel : « Et a mis tout à nu les gratte-ciel dans les airs. » (p. 40) ; les trains :
« Déjà les trains bondissent, grondent et défilent » (p. 40) ; les ponts, la foule. La
modernité fait son apparition.
Si la naissance de la nouveauté et la réincarnation de Frédéric Sauser en Blaise
Cendrars se rejoignent dans le poème, ce n’est évidemment pas par hasard. En
effet, la coïncidence de ces deux événements amène toutes les futures
caractéristiques de son recueil : le nom de l’auteur, la prochronie, le thème du
voyage et surtout une forme de poésie moderne qui vit avec son temps.
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La Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France
La Prose du Transsibérien et de la petite Jeanne de France est sans doute l’œuvre
la plus connue de Blaise Cendrars. Ce poème de 450 vers paru en 1913 et
accompagné de compositions de la peintre Sonia Delaunay est le premier livre
simultané. Il se déplie sur deux mètres et le tirage des 150 exemplaires prévus devait
alors couvrir la taille de la tour Eiffel. Malheureusement, tous n’ont pas été
assemblés.
Selon le système de la prochronie, ce poème doit avoir un lien avec le précédent afin
de poursuivre la continuité du recueil. Les Pâques à New York racontent la
naissance de Blaise Cendrars et de sa poésie moderne. La Prose du Transsibérien
en est la suite. À travers un voyage en Russie dans le Transsibérien, Blaise
Cendrars raconte toutes les étapes d’une vie et même de sa vie. En effet, il se met
en scène lui-même lors de son adolescence, voyageant avec son maître
d’apprentissage. Se pose alors la question de la véracité des faits : Blaise Cendrars
a-t-il vraiment pris le Transsibérien ? « Qu’est-ce que ça peut te faire, puisque je
vous l’ai fait prendre à tous ! » répond-il lorsque son ami Pierre Lazareff, un
journaliste et producteur d’émissions de télévision, lui pose la question. Personne ne
saura donc jamais si ce voyage en compagnie de la petite Jehanne de France a
vraiment eu lieu.
Cette ambiguïté entre le réel et l’imaginaire est présente durant tout le poème. En
effet, autant le poète donne des éléments temporels et historiques réels tels que la
mention de la guerre russo-japonaise (1904-1905) : « c’était la guerre la faim le froid
la peste et le choléra » (p. 47) ou fait apparaître son maître d’apprentissage (p. 48),
autant il mentionne des éléments imaginaires tels que des contes ou des récits
(Jules Verne, Ali Baba et les quarante voleurs) (p. 48). En lisant le poème, le lecteur
se trouve donc toujours à la frontière entre le vrai et le faux. C’est ce qui donne toute
sa complexité à cette prose, mais aussi tout son sens. En effet, l’adolescent qu’est
Blaise Cendrars au départ du Transsibérien est conscient des événements terribles
qui se produisent autour de lui, mais les perçoit encore à travers son regard d’enfant.
Puis, au fil du trajet, il va grandir et commencer à se rappeler son enfance. Enfin, il
va rencontrer les femmes et l’amour qui apparaissent dès l’énonciation de la Petite
Jehanne ou Jeanne de France dont l’identité réelle reste mystérieuse (représente-telle Jehanne d’Arc ou est-elle Jeanne, une simple prostituée ?). L’auteur voyage
donc à travers la vie, les souvenir et ses sentiments. Il raconte sa transformation
d’adolescent en homme. On voyage donc également dans le temps. Sans parler du
voyage au sens propre du terme. En effet, l’auteur nous emmène dans un train qui
parcourt des centaines de kilomètres, le Transsibérien. Les paysages défilent et tous
les bruits du train sont retrouvés.
Comme pour Les Pâques à New York, la modernité est également très présente
dans ce poème. En effet, autant la présentation sous forme de livre simultané est
innovante, autant la présence du Transsibérien, symbole de la technologie moderne,
rappelle cette nouveauté qui attire tant Blaise Cendrars.
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Partie centrale du recueil
Blaise Cendrars met en avant deux thèmes principaux, le voyage et la modernité. On
a déjà pu remarquer dans les deux poèmes précédents que ces deux thèmes
pouvaient se retrouver sous diverses formes. Ainsi, le voyage peut apparaître sous
son sens propre comme dans Feuilles de route où Blaise Cendrars raconte son
voyage au Brésil à bord du Formose. Le voyage se fait en bateau et le lecteur peut
ainsi suivre toutes les étapes du trajet comme s’il lisait un journal de bord. L’auteur
explore aussi l’Amérique et ses paysages sous forme de petits Documentaires
(initialement appelé Kodak), poèmes plagiés d’un roman de Gustave Le Rouge, et
l’Afrique dans ses Poèmes Nègres. Cependant, Blaise Cendrars n’emmène pas le
lecteur uniquement à travers le monde, mais également à travers lui-même, ses
pensées, à travers la vie et l’art. Ainsi, dans Le Panama ou les aventures de mes
sept oncles, le poète nous emmène visiter toutes les vies possibles et tous les
destins qui s’offrent à l’homme à travers les lettres de ses sept oncles. Dans La
guerre au Luxembourg, il nous décrit les horreurs de la guerre qu’il a lui-même
vécues et se rappelle la perte de sa main droite (c’est d’ailleurs le premier poème
qu’il a écrit de la main gauche). Quand au voyage à travers l’art, on le retrouve dans
ses Sonnets dénaturés où il démantèle le sonnet sous une forme tout à fait
extravagante ou dans Feuilles de route dont le style d’écriture des poèmes n’obéit à
aucune règle précise si ce n’est le rythme.
Blaise Cendrars écrit donc de la poésie sous des formes tout à fait nouvelles. C’est
d’abord dans ces éléments d’écriture que le thème de la modernité apparaît.
Cependant, cette dernière se manifeste également autrement. On la trouve dans la
mention d’événements modernes comme la construction du canal de Panama (Le
Panama ou les aventures de mes sept oncles) ou même dans son récit de la
première guerre mondiale, un grand sujet d’actualité. La modernité s’exprime aussi
dans les poèmes de Blaise Cendrars à travers des images de technologie moderne
comme les gratte-ciel, les bâtiments ou même les marques de voiture comme dans
le poème F.I.A.T. (Dix-neuf poèmes élastiques). Ce thème revient encore dans les
Poèmes Nègres et Documentaires où l’Afrique, continent dont on commence à
percevoir les secrets, et l’Amérique, symbole de la nouveauté, sont le centre des
poèmes.
Au cœur du monde
Au cœur du monde est un long poème entrecoupé de ce que Cendrars appelle des
poésies « à forme fixe » qui portent toutes un titre. Ce poème aurait été écrit en
1917. Toutefois, d’après des documents originaux, il aurait été antidaté pour une
raison symbolique. En effet, Blaise Cendrars dit être mort en tant que poète pour
renaître en tant qu’écrivain de romans en 1917. Cet adieu à la poésie s’est fait d’une
façon bien étrange. En effet, Cendrars dit avoir cloué le poème Au cœur du monde
au fond d’une caisse. Serait-ce une manière de crucifier le Christ moderne né dans
Les Pâques à New York en lequel il s’était incarné ? Rien ne pourra nous le révéler.
8
Au cœur du monde se trouve tout à la fin du recueil. Blaise Cendrars veut ainsi
fermer la boucle formée par le système de la prochronie et commencée dans Les
Pâques à New York. Les deux poèmes sont donc étroitement liés.
Blaise Cendrars reprend son premier poème, Les Pâques à New York, mais le
transpose à Paris. On retrouve cette longue marche dans la ville qui l’emmène
jusqu’au quartier Latin devant l’Hôtel Notre-Dame qu’il décrit comme étant le lieu de
son enfance. Puis, il repart au milieu de la ville de Paris en guerre pour arriver devant
la maison 216 Rue Saint-Jacques, L’Hôtel des Étrangers, dont il fait son lieu de
naissance. Enfin, il emmène le lecteur encore plus loin, jusqu’au cœur du ventre de
sa mère.
Comme pour Les Pâques à New York, le poème est construit comme une passion.
En effet, Blaise Cendrars marche à travers un Paris en guerre, en proie à la
démolition, qui rappelle évidemment ses années de soldat et la perte de sa main.
Comme dans le premier poème, le rapport à la religion est très présent. Dans Les
Pâques à New York, Frédéric Sauser se réincarne en Blaise Cendrars, le Christ de la
poésie moderne. Dans Au cœur du monde, il raconte comment il était destiné à
l’écriture en faisant de sa mère une nouvelle Vierge Marie : « Il a un beau tatouage,
un nom, une rose et un cœur poignardé. // Ce nom je le connais bien : c’est celui de
ma mère. » (p. 307). À elle aussi, comme dans le récit de la naissance de Jésus, on
lui refuse l’entrée d’une maison déjà au complet, ce qui l’oblige à accoucher à l’Hôtel
des Étrangers : « Au 218 est l’enseigne d’une sage-femme de 1ère classe. // Comme
elle était au complet elle envoya ma mère coucher et accoucher à l’hôtel d’à côté. »
(p. 311).
Blaise Cendrars voyage ici à travers le temps. En effet, il retourne non seulement
jusqu’à l’heure de sa naissance, mais n’hésite pas à retourner plus loin encore,
jusque dans le ventre de sa mère. Il voyage aussi à travers sa parenté et ses
origines. Il rappelle que son nom est unique puisque c’est lui qui l’a choisi et qu’il n’a
de ce fait aucune origine : « Pourtant je suis le premier de mon nom puisque c’est
moi qui l’ai inventé de toutes pièces. » (p. 311). Puis, on traverse aussi les
principales facettes de son caractère. C’est un poète de la contemplation symbolisé
par Lavater, un théologien et écrivain, célèbre pour son ouvrage sur la
physiognomonie, et Euler, un mathématicien, qui symbolise par la perte de sa vue
celle de sa main : « J’ai du sang de Lavater dans les veines et du sang d’Euler, // Ce
fameux mathématicien appelé à la cour de Russie par Catherine II et qui, devenu
aveugle à 86 ans,… » (p. 311). Puis, arrive le moment fatidique où tout bascule. En
effet, comme dans Les Pâques à New York, Blaise Cendrars « chancelle » et ne
supporte plus le lieu dans lequel il se trouve. Mais, il n’est pas mort et va se relever
en devenant écrivain de romans et de mémoires en entrant à nouveau, mais cette
fois-ci seul, à L’Hôtel des Étrangers : « Ô rue Saint-Jacques ! Oui, je chancelle, mais
je ne suis pas frappé à mort, ni même touché. » (p. 312), « Mais cette nuit, maman,
j’entre seul. » (p. 313).
Le thème de la modernité se retrouve aussi dans ce poème. En effet, les bruits de la
ville se font entendre et le Paris en guerre est en réalité un Paris en complète
rénovation : « On démolit des pâtés de maisons//On a changé le nom des rues »
(p. 305).
9
Pour conclure, on remarque que deux thèmes principaux se mêlent constamment
l’un à l’autre dans le recueil : le voyage et la modernité. Ces deux éléments sont non
seulement présents dans la vie de l’auteur, mais font également partie de ses
passions. C’est pourquoi, les deux thèmes sont si développés. A cela s’ajoute que
Blaise Cendrars fait usage de la prochronie non seulement dans ses poèmes, mais
aussi dans la construction de son recueil. C’est cette intime liaison entre ces
différents éléments qui donne tout son intérêt à la poésie de Blaise Cendrars.
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L’Echappée
Recueil de poèmes
11
Train
Cheseaux je monte
Paysages campagnards
Train
Bel-Air
Bleu
Train
Camares
Vert
Train
Romanel j’attends
Changement brusque
Train
Union
Gris
Béton
Train
Chauderon
Noir
Poussière
Train-train quotidien
Le Flon enfin je descends
Nous sommes en ville
12
Ciel
Champs
Réveil
Que faire
Départ
Le Réveil sonne
Arrêt de mort
Je somnole
Tiroir, porte, claquements, cris
Quelle rage !
Long ou court
Chaud ou léger
Sexy, timide ou stylé
Tiroir, porte, claquements, cris
Quelle rage !
Que vais-je donc porter ?
La nuit s’éteint
Le jour s’allume
J’ouvre la porte
Je sors livres sous le bras
Je m’en vais apprendre le monde
La pluie résonne doucement comme le
[tic-tac d’une montre
Image de la Nuit
Songes envolés
Je ne rêve plus
Adieu la Lune
Frayeurs nocturnes
J’entends déjà l’Aube
Lumière d’Orient
Feu sur mes yeux
Je suis aveugle
Appel du Soleil
Sonnerie du Réveil
Enfin je m’éveille
13
Scènes
I
II
III
Arrêt
Fenêtre
Je vois
Le ciel
Le vert
En abondance
La terre
Et ce jaune
Criard
Eclatant
Le colza
Un homme et un tracteur
Bientôt
Le jaune aura disparu
Arrêt
Fenêtre
Je vois
Les champs
Les grues
En abondance
Le vert
Et ce monde
Etrange
Nouveau
La mixité
Arbres et supermarchés
Encore
Modernités campagnardes
Arrêt
Fenêtre
Je vois
Le gris
Les immeubles
En abondance
Le noir
Et cette poussière
Triste
Epaisse
La fumée
Trois hommes et un marteau-piqueur
Ensemble
Longue histoire de modernité
14
Vocabulaire
Le hurlement des voies
Silence… comment ça se dit déjà ?
Il faut se concentrer
Il faut y arriver
La ligne verte
Larve blanche
Vert de terre
Elle se tortille jusqu’au Flon
Escargot
Wagons sur le dos
Elle rampe en serpentant
Brouette des jardins
Transport des paysans
Elle récolte les passants
Le sifflement du train
Sourd… comment ça s’écrit déjà ?
Il faut se concentrer
Il faut y arriver
Les cris dans le couloir
Calme… comment ça se dit déjà ?
Il faut se concentrer
Il faut y arriver
Et la cacophonie
Paix… comment ça s’écrit déjà ?
Il faut se concentrer
Il faut y arriver
Au fond de mon esprit
Silence… comment ça se dit déjà ?
Ça y est, je m’en souviens
RUHE !
15
Trop plein
Le LEB, cet âne
Gris et sale
Il trotte lentement
Chargé, déchargé, plein à craquer
Vulgaire bête de somme !
Les écoliers
L’homme d’affaires
Lignes
Habitués des transports
Maitres de l’impatience
Ils s’agglutinent
Meute en chasse
Prêts à bondir
Un homme
Costard-cravate
Souliers vernis
Droites
Et courbes
Longues
Et étroites
Seules
Et ensemble
Libres
Et enchainées
Infinies
Rois des secrets
Princes des ragots
Ils s’entretiennent
Perroquets des quais
Prêts à partir
Le LEB arrive
On court, on pousse, on crie
Ils s’élancent
Chiens des trains
Prêts à surgir
Et sa serviette
Amie fidèle
Sœur siamoise
Regard
Horloge
Sept heures
Soupire…
Gauche
Droite
Un homme et sa serviette
Valsent sur le quai
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Les voies du train
Hiver
Un train
Brûlé par le froid
Il frissonne
Flocons
Buée
Axes enroués
Il neige
Sur les vitres
Les larmes du matin cristallisées
Le vieillard
Attente
Petit rabougri
Assis sur un banc
Il attend impatiemment
Grosses
Rondes
Ballonnées
Ont-elles donc si faim ?
Mais non !
Mais non !
Grognon tout fripé
Pris de tremblements
Il marmonne entre ses dents
Râleur à lunettes
Grand livre d’histoire
Il sermonne les blancs-becs
En son temps
Rien comme à présent
Le train était à l’heure !
Grossier personnage
Il rouspète sans arrêt
« Ces jeunes, plus aucun respect
Dégagez, c’est mon siège ! »
Vieux con sur trois pieds
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Fortes
Enormes
Bouffies
Quand sera la fin ?
Des mois !
Noeuf mois !
Au cœur du corps
Caché
Dissimulé
Et pourtant perceptible
S’édifie
Se construit
Se bâtit
Un fœtus
Paroles en l’air
Fauve du train
A l’affût du moindre bruit
Je guette chaque mot
Crapauds des champs
Reinettes des prés
Les ados coassent
Chat et SMS
As du pianotage
Pies bavardes
Bassecours des rails
Les commères piaillent
Potins et ragots
Virtuoses des cancans
Inséparables voyageurs
Ventouses buccales
Les amants murmurent
Mots doux et baveux
Habiles séducteurs
Sottes préhistoriques
Fossiles oubliés
Les mémés radotent
Souvenirs et balivernes
Victimes d’Alzheimer
Fauve du train
A l’affût du moindre bruit
Je guette chaque mot
La pin-up
Asperge blanche
Peau de pêche
Cheveux aubergine
Elle poireaute sur le quai
Tableau
Amande douce
Fruit de la passion
Pécher originel
Elle attend d’être croquée
Peinture naissante
Œuvre temporaire
Reflets fugaces
Vitesse
Regard noisette
Yeux en olive
Prunelles pétillantes
Elle épluche les garçons
Image passagère
Miroir impressionniste
Défilé indistinct
Rapidité
Senteur fruitée
Melons bien mûrs
Grenades explosives
Elle se jette sur les pommes
Chemin de lumières
Fresque illusoire
Toile éphémère
Accélération
Bouche en fraise
Couleur cerise
Lèvres pulpeuses
Elle se fiche de leur poire
Le train
Musée itinérant
Ah, la belle plante
Elle s’en va sans crier gare !
18
Les chaises roulantes
Le contrôleur
Sherlock Holmes des trains
Inquisiteur des rails
Il arpente
Mouvements pendulaires
Couloirs et wagons
Inspecteur à casquette
Homme d’uniforme
Il scrute
Soupçonneux
Passagers et écoliers
Police des resquilleurs
Auteur des contraventions
Il perfore
Menaçant
Billets et abonnements
Vert émeraude
Ecossais
Etoffe de pixels
Pluie
Lentement
Une goutte
Puis deux
Puis trois
Des milliers
Immobiles
Pétrifiés
Statues des wagons
Côte à côte
Face à face
Complices des secrets
Assiégés
Écrasés
Victimes des fessiers
Patchwork de pluie
Chute d’eau
Clapotis difformes
Flou
Au loin
Un parapluie se promène
Malmenés
Humiliés
Collecteurs des crachats
Enfumés
Parfumés
Martyrs des pieds
Sièges ambulants
19
Scènes
I
II
III
J’entends
Les klaxons
La foule
Lointain
Le trafic
Et cette activité
Sourde
Absente
Endormie
Un homme
Seul
Face à la nuit
J’entends
Le clocher
Les grues
Lointain
Le vent
Et ce monde
Opposé
Connu
La banlieue
Un supermarché
Fermé
Face à la nuit
J’entends
Les oiseaux
Les tracteurs
Lointain
Le chant des voies
Et ce silence
Doux
Unique
Pénétrant
Une gare
Déserte
Face à la nuit
20
Illusions
Retour
Paupières éteintes
Le train démarre
J’imagine
La télé
Un roman
Un thé
Un lit
Mirages
Dong
C’est l’heure
Le train s’en va
A la maison
Apprendre
Apprendre
Apprendre…
Miracle
Une porte s’ouvre
Un piano
Renaissance
Dong
La ville s’éclipse
Le vert s’embrase
Dong
Le bleu s’efface
Le ciel se dore
Dong
Le jour s’endort
La nuit s’éveille
Dong
Lune d’argent
Soleil d’occident
Mélange crépusculaire
Dong
Berceuse du soir
Il est six heures
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Conclusion
Pour conclure, je dirais que je ne suis pas arrivée là où je pensais lorsque j’ai débuté
mon TM. En effet, beaucoup de petits détails se sont immiscés à mon insu entre les
lignes de mes poèmes. Ainsi, je me suis retrouvée plus proche de l’auteur que je ne
l’imaginais au départ. En effet, lors de l’analyse du recueil de poésies complètes de
Blaise Cendrars, j’ai déniché un thème autre que le voyage que je ne souhaitais pas
particulièrement exploiter dans mes poèmes. Je parle ici évidemment de la modernité.
Je me suis plus tard rendue compte que malgré mon intention de ne pas la développer
dans mon recueil, elle s’est à plusieurs reprises introduite dans ma poésie. Ainsi, on la
retrouve dans les Scènes, ou même dans des poèmes comme La Pin-up, symbole des
nouvelles modes vestimentaires.
Je suis également restée proche de l’auteur en essayant de garder son processus de
prochronie. En effet, mon thème de voyage jusqu’à l’école en LEB m’a permis de
montrer également le côté routinier des trajets que j’effectue chaque jour et donc
d’illustrer la prochronie. N’oublions pas également qu’il faut aller à l’école, mais
également revenir de l’école. La boucle prochronique est alors parfaitement fermée.
J’ai beaucoup appris sur la poésie grâce à ce travail de maturité. En effet, il est vrai
que beaucoup de gens pensent que, pour faire de la poésie, il suffit d’aligner quelques
rimes et quelques belles paroles et le tour est joué. Je savais déjà que ce n’était pas le
cas. Cependant, je ne me doutais pas un instant que le moindre détail, du titre du
poème à la conception du recueil, soit à ce point calculé. Cela, je l’ai découvert à la fois
en analysant le recueil de Blaise Cendrars, mais également dans la construction de
mes propres poèmes. On peut dire que je me suis prise au jeu. En effet, j’ai été
surprise de constater que, moi aussi, je m’arrêtais sur de petits détails qui pouvaient
sembler insignifiants, mais qui avaient à mes yeux toute leur importance. J’ai ainsi
compris que les écrivains ne sont pas seulement doués en français ou munis d’un don
pour l’écriture, mais doivent certainement apprendre à avoir une grande rigueur dans
leur travail.
Je dois évidemment avouer que tout n’a pas été facile. Au début de mon travail, il est
évident que, malgré l’influence de l’auteur, le thème original et toute ma bonne volonté,
je n’ai pas immédiatement trouvé comment écrire mes poèmes. J’entends par là qu’il
m’a fallu plusieurs semaines pour trouver mon style d’écriture, le chemin que je voulais
suivre et surtout une méthode d’écriture. Je crois que le plus difficile dans tout cela a
été de trouver le style que je voulais utiliser. Au commencement, je n’avais pas du tout
ce style mordant qui m’avait tellement plu dans les poèmes de Blaise Cendrars. J’ai dû
trouver en quoi je pouvais devenir mordante ou plutôt « méchante », comme me l’a si
bien conseillé M. Racine. Je pense y être parvenue, du moins en partie, même si cela
n’a pas été de tout repos.
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Bibliographie
Livres
Cendrars, Blaise, Du monde entier au cœur du monde, Poésies complètes, SaintAmand (France), Poésie/Gallimard, 2010, 420 p.
Berranger, Marie-Paule, Marie-Paule Berranger commente Du monde entier au cœur
du monde de Blaise Cendrars, Saint-Amand (France), Gallimard folio, 2007, 280 p.
Sites internet
http://pagesperso-orange.fr/calounet/biographie/cendrars_biographie.htm
Site sur la passion du livre contenant des biographies d’auteurs et différents conseils
de lecture
http://www.fondationlaposte.org/article.php3?id_article=904
Site consacré à l’actualité littéraire et au patrimoine de la correspondance
http://fr.wikipedia.org/wiki/Blaise_Cendrars
Encyclopédie libre
http://www.poesie.net/cendrs2.htm
Site consacré à la poésie (Club des Poètes)
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