urban repérages
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URBAN REPÉRAGES Chaque semaine, nous découvrons nombre de nouvelles adresses et, au passage, de petits lieux méconnus qui méritent largement d’être mis en avant. De votre côté, si vous prenez régulièrement note de ceux qui vous séduisent, allant même, on le sait, jusqu’à découper les pages où ils apparaissent, il n’est pas rare de vous entendre nous demander de retrouver qui un petit resto dans le 1er, dont la chronique était parue il y a trois mois (en fait, c’était dans le 9e il y a six mois), qui un pop-up store qui a plié boutique depuis des lustres. Du coup, nous vous avons concocté ce petit best-of à conserver, qui, s’il n’est pas exhaustif, regroupe au moins tous nos coups de cœur de ces derniers mois, qui deviendront peut-être aussi les vôtres. www.anousparis.fr Photo Éric Antoine. www.maisonsouquet.com BEST OF ADRESSES Concept stores, lieux hybrides, galeries, bars, cafés, restos, pâtisseries, clubs, accessoires, barbiers, cocons de bien-être, salles de concerts, art stores, librairies, dînettes, designers, maroquinerie, créateurs, vintage, fitness, massages, senteurs, mixologie, institutions, tendances… À l’hôtel Maison Souquet, dans le 9e, dont le bar est spécialisé dans les cocktails au rhum. Photo Basilio Silva Photo Luc Boegly 2014 Photo DR © Zeit Paris Berlin © Arts Factory © www.blou-paris.fr Photo DR © Bacsac Photo Camille Malissen URBAN REPÉRAGES 03 SOMMAIRE 04 CONCEPT STORES, INCLASSABLES ATELIER DO IT YOURSELF, APPART-BOUTIQUE, OBJETS POUR KIDS, QUINCAILLERIE CHIC... 07 À BOIRE ET À MANGER COMPTOIRS, PÂTISSERIE, NÉO-BISTROTS, ÉPICERIE FINE, FRUITS DE MER, ITALIEN... 14 MODE, DÉCO DESIGN, ACCESSOIRES, CRÉATEURS, VINTAGE, MARQOUINERIE, TAPIS... 18 BARS/CLUBS COCKTAILS, TAPAS, CAVES, MINICLUB, TERRASSES, MUSIQUE... 24 LIEUX CULTURELS ARTS GRAPHIQUES, LIBRAIRIES, GALERIES, SALLE DE CONCERTS… 27 BEAUTÉ/BIEN-ÊTRE FITNESS, POLE DANCE, PARFUMS, MASSAGES, MANUCURE... Magazine gratuit édité par A Nous Paris, SAS au capital de 1 580 000 euros, 23, rue de Châteaudun, 75308 Paris Cedex 09 • Principal associé : Roularta Media France • Président et directeur de la publication : Hendrik De Nolf • E-mail : [email protected] • Tél. : 01 75 55 10 00 ou 01 75 55 + numéro de poste • Fax : 01 75 55 12 61 • DIRECTION GÉNÉRALE : 01 75 55 10 80 • Directeur général : Bruno Zaro • Directeur des opérations : Stéphane Lafosse (1007) • Attachée de direction : Sarah Hacquebart (1080) • RÉDACTION : 01 75 55 10 28 • Rédactrice en chef : Carine Chenaux • Chef de rubrique : Murielle Bachelier • Assistante de la rédaction : Emmanuelle Suzanne (1028) • Ont collaboré à ce numéro : Jérôme Berger, Smaël Bouaici, Alexis Chenu, Alain Cochard, Bénédicte Le Guérinel, Rémi Mistry, Sophie Peyrard, Thomas Séron, Philippe Toinard • Direction artistique : Agence Samouraï • Première maquettiste : Laurence Philippot (1011) • Secrétaire de rédaction : Vincent Arquillière • Iconographe : Marie-Françoise Vibert (1060) • SITE INTERNET : www.anousparis.fr • PUBLICITÉ/COMMERCIAL : 01 75 55 11 86 • Directrice commerciale : Sandrine Geffroy (1112) • Directrice marketing : Françoise Caillon (1257) • Responsable promotion et communication : Alizée Szwarc (1003) • Directrice de la publicité : Paule-Valérie Bacchieri Van Berleere (1161) • Directrice des opérations spéciales : Stéphanie Le Meur (1249) • Directrice de clientèle internationale : Claire Bourin (1172) • Directrice de clientèle : Fanny Guillaume (1155) • Chef de publicité : Hanène Jemili (1210) • Chef de publicité immobilier : Sébastien Tisseyre (1077) • Publicité culture et partenariats : Carolyn Occelli (1194) • Responsable des projets musicaux : Mathieu Proux (1198) • Graphiste : Juliette Babelot (1145) • Publicité rubrique Formation : L’Etudiant, service commercial. 01 75 55 18 59. [email protected] Publicité locale : 01 75 55 11 86. • Carnet d’adresses : Développement Media : 01 77 51 58 84. • Ressources humaines : [email protected] • Impression : Roularta Printing, Meiboomlaan, 33, B-8800 Roeselare, Belgique. Tél. : 00 32 51 266 111 • Diffusion : Distripaq 04 OFR LA BOUTIQUE Plantée depuis sept ans dans le quartier du Carreau du Temple, l’institution OFR, librairiegalerie, y a ouvert son deuxième magasin. L’affaire de Marie et Alexandre Thumerelle, frère et sœur dans la vie, lancés ensemble depuis 1996 dans la distribution de magazines et fanzines pointus, des premiers The Face et Wallpaper aperçus sur la place de Paris aux récents Inventory, Double, Self-Service ou l’excellent Fanzine 137, et fins organisateurs d’expos et vernissages attirant tout Paris. Ouverts à Londres pendant deux ans, toujours fournisseurs de titres pour Colette, le Palais de Tokyo ou la Librairie Yvon Lambert, Marie et Alexandre appellent dans leur micro-boutique de la rue Paul Dubois tous leurs amis créateurs de mode et d’accessoires – les sacs de Meilleur Ami, les bottines Carritz pour filles, la très belle collection de chemises, blouses et teeshirts signés Nina Christen. Dressent une pyramide de bougies, celles d’Astier de Villatte, aux senteurs de Stockholm et de Mantes-la-Jolie. Et font venir quelques très belles pièces de mobilier des années 50 à 70 chinés par un pro, David Feder (ex-galerie (RE)Source), signés pour la plupart : table-jardinière par Pierre Guariche, suspensions nordiques de Louis Poulsen, paravent à vagues sorti de Mad Men par Jacobsen, étagères Tomado ou bougeoirs modulables de l’allemand Nagel. Le sous-sol, quant à lui, a été pensé pour accueillir des expos. A.C. DÉCO/GALERIE CHEZ MOI PARIS Rue Hérold, à la place d’un atelier de cosmétiques bio, la boutique-galerie de Jean-Baptiste Chapernay Limon baptisée “Chez moi”. À prendre au premier degré. Car depuis le mois de mars, c’est là que le garçon de 24 ans a décidé de s’installer. Un appart’ sans les chaussettes ni la brosse à dents qui traîne, mis en scène avec talent, comme dans une vraie boutique de déco. « L’idée est de créer un espace le plus intime qu’il soit pour établir un rapport étroit avec les gens, dixit Jean-Baptiste, en sélectionnant les objets que j’aime, sans avoir peur de les voir partir. » On entre donc chez Jean Baptiste par la cuisine, micro-ondes et frigo bien planqués, avec sur le comptoir la cafetière du matin et la sélection du jour du locataire. Côte salon, on embarque la collection de cendriers en marbre chinés, les tables en mousse recyclée signées du designer Mathieu Briand, le magazine culte Holiday tout fraîchement ressorti, une bouteille de vin et tout un choix de verrerie, gobelets et carafes Seletti. Dans le coin bibliothèque, que du beau livre, David Hockney, Basquiat ou l’Autrichien Ingmar Alge, et dans la chambre de Jean-Baptiste, les œuvres d’artistes en pointe. La visite s’achève par une mini-galerie faisant office de bureau, avec collages et sérigraphies entre 60 et 600 €. Eclectisme et bon goût dans les choix, on trouve ici le cadeau qui devrait A.C. faire la différence. Photo DR DÉCO ET MODE Photo Paul Blind BEST OF CONCEPT STORES, INCLASSABLES 3, rue Paul Dubois, 3e. Ouvert du lundi au samedi de 10 h à 20 h, le dimanche de 14 h à 19 h. DO IT YOURSELF MON ATELIER EN VILLE Deux cent cinquante mètres carrés rien que pour vous en plein cœur de Paris, où fabriquer votre bibliothèque sur mesure, patiner votre vieux fauteuil, repeindre votre vélo ou vous initier à la mosaïque. Ce sont deux anciens cadres, Baudouin et Sébastien, qui ont imaginé cet atelier urbain entièrement dédié au bricolage et aux loisirs créatifs, et destiné à ceux qui n’ont pas de place ou d’outillage chez eux. Les ateliers, tout équi- pés avec du matériel professionnel haut de gamme, se louent à l’heure (prix dégressifs, de 15 à 10 € de l’heure). Vous réservez votre espace en ligne et vous venez à l’Atelier avec votre projet. L’espace loué comprend un établi, l’outillage à main (marteaux, tournevis…), l’outillage électroportatif (perceuses, scies sauteuses, ponceuses…), ainsi que le matériel spécifique que vous avez sélectionné (perceuse à colonne, chevalet, machine à coudre…). Et quel que soit votre profil de bricoleur, vous bénéficiez de conseils à la carte. B.L.G. 30, rue de Cléry, 2e. Mo Sentier. Tél. : 09 82 55 08 34. Ouvert tous les jours de 8 h à 22 h. www.monatelierenville.com. 25, rue Herold, 1er. Du mardi au samedi de 11 h à 19 h. E-shop www.chezmoiparis.com BEST OF CONCEPT STORES, INCLASSABLES 05 MODE ET DÉCO KIDS LE PETIT BAZAR Photo Vincent Cacaly LA FAUSSE BOUTIQUE Concept store autour de l’enfance créé il y a cinq ans, Le Petit Bazar vient de s’installer à deux pas de la rue du Commerce et en a profité pour élargir son offre. Il propose maintenant également des trouvailles de brocante (meubles, jouets et objets anciens décalés) et des créations “faites maison” comme des nuages en guirlande lumineuse, des mobiles, des attrape-rêve romantiques, des coussins, des kits de loisirs créatifs ou encore d’adorables petites robes trapèze avec leur culotte bouffante assortie. Katia et Caroline, les deux “Bazar girls”, font aussi de la recherche de meubles sur demande, de la rénovation et mise en couleur de meubles et objets chinés, et du conseil en aménagement et décoration pour chambres d’enfants. Concrètement, que vient-on chercher au Petit Bazar ? Des jouets français ou européens en bois, tissu ou plastique recyclé, comme des puzzles géants et insolites Londji, des mobiles oiseaux en plumes et carton à faire soimême par Oh c’est beau !, ou des cahiers de gommettes. On trouve aussi les charmants jouets d’imitation pour bébés en tissu Oskar & Ellen faits à la main. La boutique propose également la marque Jack n’a qu’un œil, avec linge de lit, trousse de toilette, tapis à langer, tour de lit ou coussins absolument craquants. On aime aussi les boîtes à musique en tissu Nini La Duchesse, les coussins oniriques à suspendre Pompon Pétillant, la déco et les vêtements Numéro 74… Mais ce ne sont que quelques exemples. Car même sans enfants sous la main, votre déco pourrait bien trouver à s’enrichir ici de mille petites choses parfaitement irrésistibles. Attention, l’addiction vous guette ! B.L.G. Dans la lignée des concept stores apparus ces dernières années dans la capitale, proposant une sélection de petits objets aussi variés qu’originaux, parfois inutiles, souvent irrésistibles, La Fausse Boutique se démarque en vendant exclusivement des produits de jeunes créateurs français, la plupart du temps fabriqués de manière artisanale dans l’atelier de leur enseigne inaugurale du 9e devenue une bouillonnante pépinière d’entreprises. Un parti pris qui vise forcément juste à l’heure où le “consommer local et responsable” a le vent en poupe. Alors, stratégie marketing pour coller à l’air du temps ou nouvelle forme d’engagement citoyen ? Finalement qu’importe, puisque cette démarche permet de mettre en lumière des marques tricolores prometteuses rivalisant de créativité pour concevoir prêt-àporter, accessoires de mode et autres gadgets décoratifs qui tranchent avec le tout-venant industriel et uniforme. On trouve, en vrac, dans la seconde Fausse Boutique ouverte au cœur du Marais, moult bijoux imaginés par Sur les toits de Paris (de 20 à plus de 200 €), des tee-shirts sérigraphiés Zebrananas (25 €), des montres customisées par Rich Gone Broke (49 €), des stickers muraux Space Invader (6 €), des nœuds papillon colorés et classieux confectionnés par Oh My Nod (50 €), de la lessive réservée aux hommes (22 €) ou même les désormais célèbres boîtes de “criquets à croquer” à l’apéro (10 €). Iconoclaste, on vous dit. R.M. 19, rue des Ecouffes, 4e. Mo Saint-Paul. Tél. : 06 62 17 59 02. www.lafausseboutique.com. Ouvert tous les jours de 13 h 30 à 19 h. QUINCAILLERIE SNOB LA TRÉSORERIE Façade grise et grands barreaux aux vitres imposantes, de l’extérieur, le lieu a de quoi surprendre ! Anciennement trésorerie principale du 10e arrondissement, le magasin est resté dans son jus d’antan pour l’extérieur, et a gardé le même nom. À l’intérieur, sous une verrière, c’est un antre agréable et bien pensé qui renferme des trésors pour la maison et se veut dans la lignée des bazars, quincailleries, drogueries d’autrefois. Mais en version snob car ici, si l’esthétique générale se veut simple et fonctionnelle, on vise la qualité et parfois même le luxe du sur-mesure. Qu’on se rassure, la vaisselle et les ustensiles de cuisine affichent des prix tout à fait démocratiques. Un quart des fournisseurs sont scandinaves. Parmi les meilleures ventes, les tables haricots Karsten Lauritsen se démarquent fortement. Une visite s’impose donc, d’autant plus qu’à côté, le petit Café Smörgas est comme une promesse d’évasion à Stockholm. Ambiance coffee-shop avec une formule petit-déjeuner valable dès 8 heures. À l’heure du déjeuner, c’est la fameuse tartine du nom du café qui s’impose à table. M.B. 11, rue du Château d’eau, 10e. www.latresorerie.fr. Café Smörgas ouvert du lundi au vendredi de 8 h à 16 h 30, le samedi de 9 h à 18 h 30. Photo Murielle Bachelier 10, rue Gramme, 15e. Ouvert du mardi au samedi de 10 h à 19 h. Tél. : 09 84 03 69 67. www.lepetitbazar.com. 06 BEST OF CONCEPT STORES, INCLASSABLES SHOWROOM GREEN CADEAUX BAZAR THERAPY © Bacsac BACSAC cours de récré ; le ghettoblaster Boombox, en carton et fabriqué à Berlin ; Jésus en hologramme ; les balloon dogs gonflables ; des carnets en provenance d’Ukraine, du Japon ou d’Allemagne et la collection de bougeoirs, vases et pots en verre recyclés « In vino veritas », éditée par la maison. Une deuxième facette du Bazar, aussi éditeur d’objets et de mobilier, dont la première saison expose sur les deux niveaux du magasin les derniers travaux du duo Ich&Kar. Happiness Therapy avec la ligne « Poker Face », couvrant commodes, armoires, étagères et coffres d’imprimés poétiques, et inspirations mathématiques pour les tables Penrose aux pavages géométriques et couleurs réalisables sur mesure. Soyez rapides : la plupart des objets sont vendus ici en série limitée. A.C. L’ancien magasin de couleurs, fermé depuis 25 ans, revoit sa façade éclater au grand jour. La plus belle du quartier. Marbrée vert façon apothicaire chic. Mis en forme par les supra créatifs Ich&Kar, Bazar Therapy dépoussière l’esprit des vieilles quincailleries en compilant plus d’un millier d’objets et gadgets, tous rangés et merveilleusement organisés ; ajoute gourmandises – Pierrot Gourmand dans les bocaux – surprises à sortir de machines à tirette de fêtes foraines, soldats en plastique, papeterie, senteurs, petit mobilier, bougies, produits de beauté... Perles parmi les perles : les Kit Cat Clock, horloges cultes aux Etats-Unis depuis les années 30 ; l’Alien catapulte à sortir dans les meilleures 15, rue Beaurepaire, 10e. Tél. : 01 42 40 10 11. Ouvert du mardi au samedi de 11 h à 19 h 30 et le dimanche de 14 h 30 à 19 h 30. 6, rue des Fossés Saint-Jacques, 5e. Tél. : 01 83 81 82 34. Ouvert du lundi au vendredi de 9 h à 18 h. www.bacsac.com. INSTALLATION LIFESTYLE DANOIS © Nordkraft.fr SONIA RYKIEL Si on ne l’a pas déjà fait, on passe s’imprégner de l’esprit “café littéraire” qui règne depuis quelque temps dans la boutique Sonia Rykiel du boulevard Saint-Germain. Là, l’espace de 550 m2 s’est joliment vu envahir par les livres, avec, au rez-de-chaussée, des rayonnages du sol au plafond, et au premier étage, des étagères rouges accueillant des ouvrages dédiés aux arts visuels. Cette bibliothèque éphémère tiendra compagnie aux collections mode de la maison pendant un an, avant de laisser place à un nouveau concept et une tout autre histoire. C.C. NORDKRAFT Photo Luc Boegly 2014 C’est une idée somme toute assez simple mais il fallait y penser. En 2009, un designer et deux architectes paysagistes parisiens s’associent pour donner naissance à Bacsac, une gamme de « contenants intelligents » permettant aux citadins de mieux cultiver leur lopin de terre au cœur de la ville. Depuis un peu plus d’un an, la petite équipe s’est enracinée à deux pas du Luxembourg dans un showroom à l’ambiance champêtre faisant office à la fois de bureau et de lieu de vente. À l’intérieur, ça bosse, ça s’active, ça parle toutes les langues : visiblement la petite entreprise a bien germé et pousse désormais à vue d’œil. Derrière, la charmante cour accueille une mini-jardinerie qui donne un bel aperçu des produits fabriqués. Alternatives pratiques et esthétiques au traditionnel bac à plantes, les pots et les jardinières de Bacsac sont en fait des sacs légers et souples en géotextile ultra-résistants qui, avec leurs différentes couches de feutres hydrophiles, protègent bien les racines, limitent l’évaporation et distribuent l’eau. Surtout, ils sont facilement transportables et peuvent se nicher un peu partout, que ce soit sur un balcon, dans un appartement, voire dans la rue. À l’heure où la capitale repense ses espaces verts à coups de potagers participatifs et murs végétaux, il est fort probable que le concept Bacsac participe grandement à façonner le visage du jardin urbain de demain. R.M. Sonia Rykiel, 175, bd Saint-Germain, 6 . e Après avoir ouvert un concept store online, la Danoise Camilla Schousboe, installée à Paris depuis une dizaine d’années, a sauté le pas du shop physique, ouvert en décembre dernier. Un lieu à la blancheur solaire et à l’image de son site, hybride, qui propose principalement du design, mais aussi de la mode basique pour la femme, l’homme et l’enfant, des affiches graphiques, de la porcelaine créative, des lunettes ultra-smart, des vélos chic (forcément)… Puisque au Danemark, il paraît que les gens sont plus heureux qu’ailleurs, alors un tour dans ce concept store s’impose, histoire de se faire du bien. Puisez dans l’esprit de ce design fonctionnel mais aussi très esthétique : pas de vintage ici, simplement un style contemporain minimaliste pile dans l’air du temps, où toutes les marques sont made in Danemark. M.B. 20, rue Sampaix, 10e. Ouvert du mercredi au dimanche de 11 h 30 à 19 h 30. 07 BEST OF À BOIRE ET À MANGER Photo Loïc Lautard LA PASSERELLE Dans un quartier d’Issy-les-Moulineaux en profonde mutation, un bloc noir au pied de la passerelle qui mène à l’île Saint-Germain. Il abrite le premier restaurant de Mickaël Meziane, qui a usé ses fonds de toque chez de grands noms de la gastronomie parisienne. En terrasse, vue imprenable sur les péniches amarrées, une poignée de canards et, parfois, un bateau qui glisse sur l’eau. Bucolique, on vous dit ! Si l’on peut regretter l’absence de choix dans le menu, on salue en revanche la qualité des assiettes servies dont le cœur de saumon travaillé au miso, julienne de betterave crue et sauce thaï. À suivre, brandade de cabillaud. Simple sur le papier mais souvent bourrative ou dominée par la pomme de terre. Ici, elle est moelleuse, généreuse en poisson et agrémentée d’herbes parfumées qui la font sortir du registre classique dans laquelle elle est enfermée. Le finger chocolat glacé et sa quenelle vanille sont moins surprenants mais le dessert a de l’allure pour un menu du déjeuner. Et la bonne action pour finir et joindre l’utile à l’agréable, 1 euro reversé sur chaque addition à l’association 1 maillot pour la vie. Ph.T. EPICERIE KILIKIO Le projet de la Jeune Rue dans le 3e a beau connaître de sérieuses difficultés, cette épicerie grecque a décidé d’ouvrir dans le périmètre. C’est l’idée de trois amis aux CV bien affûtés, deux Grecs – Kritanos Poulis, ancien chef pâtissier de chez Hermé, passé chez Gagnaire et Passard, et Stavros Seretis, artiste gourmet basé à Athènes – et un Français, Ivan Aublin, sympathique gérant de la maison. Le contenu vaut largement le décor, piochant les meilleurs producteurs et artisans locaux du pays. Dans les rayons, des variétés d’origan en provenance directe de Crête ou de Naxos (dans les Cyclades), des petits pains secs traditionnels sur lesquels étaler un caviar d’aubergine, et des pâtes langues d’oiseau au lait de chèvre, parfaites dit-on pour un risotto. Autres références de la maison, le miel, celui d’argousier pauvre en sucre, les olives bien sûr, originaires de Kalamata, Sparte et Mytilène, et une collection d’huiles d’olive aux notes d’agrume ou de pomme exceptionnelles. À noter que la maison propose ateliers dégustation, paniers tout prêts et fruits bio en cagettes, service traiteur et bientôt du vin grec à goûter à l’apéro. A.C. Photo DR Photo C. & G. Bremilts TERRASSE 172, quai de Stalingrad, Issy-les-Moulineaux (92). T2, station Jacques-Henro Lartigue. Tél. : 01 46 48 80 81. Fermé le dimanche et le lundi. Formule au déjeuner : 34 €. Menus : 40 € (au déjeuner) et 95 €. AFTERWORK ITALIEN EAST MAMMA Paris made in USA, c’est pas fini… La preuve au détour de ce dinner italo-américain du Faubourg-Saint-Antoine. Une table à tiroirs, du trottoir-terrasse aux salles façon loft défraîchi, en passant par ses comptoirs de marbre vert avec mange-debout. Un dépaysement à la sauce Little Italy. Parmi la carte, parmigiano reggiano de 30 mois (7 €) délicat, jambon culatello (9 €) fondant, pâtes de blé dur aux tomates, saucisse au fenouil et pecorino (15 €) généreux et vif, pizza “Mammargherita” (12 €) fraîche et tiramisu (6,50 €) aérien s’accompagnent d’un sangiovese, Gran Sasso, 2013 (5 € le verre) profond et plaisant. Du vite fait joliment fait, sans la ruine et avec l’humeur… J.B. 133, rue du Faubourg-Saint-Antoine, 11e. Mo Ledru-Rollin. Tél. : 01 43 41 32 15 (pas de réservation). Ouvert tous les jours de 12 h à 15 h et de 19 h 30 à 23 h. Carte : env. 25 €. 34, rue Notre-Dame-de-Nazareth, 3e. Mo Temple. Tél. : 09 83 33 88 24. Ouvert du mardi au vendredi de 11 h 30 à 14 h 30 et de 15 h 30 à 20 h, le samedi de 11 h à 20 h, fermé le dimanche. 08 BEST OF À BOIRE ET À MANGER Photo DR ALIMENTATION GÉNÉRALE MAISON PLISSON Il y avait foule à l’ouverture de Maison Plisson, magasin alimentaire de 500 m² rappelant les légendaires Dean & Delluca et Eataly de New-York, et posé en plein cœur de l’“hypstérique” boulevard Beaumarchais. Avec son lettrage rétro en vitrine, ses marquises rappelant les Halles parisiennes, et le tablier à pois du personnel, l’adresse remet le vieux Paris au goût du jour. À l’origine du lieu, Delphine Plisson, une pro de la mode, ancienne directrice générale de Claudie Pierlot, planchant depuis trois ans sur un concept réunissant à la fois marché, cave, épicerie, boulangerie, restauration et vente à emporter. Le résultat est grandiose, tant dans le décor aux effets marbrés avec miroirs piqués et fumés, que dans la sélection pointue, valorisant le produit français principalement. À explorer, la partie “halle alimentaire”, conçue comme un grand marché, réunissant les meilleurs experts – fruits et légumes d’Alexia Charraire du Comptoir des Producteurs, boucherie et fromagerie signés de M.O.F. – et compilant plus de 3 000 références dans la partie épicerie fine du sous-sol. Du haut de gamme en grande majorité, paradis du branché trouvant là de la vodka au qui- noa, le rosé d’Angelina Jolie en version Jéroboam, les biscuits chics de la Maison Dandoy, un choix d’huiles incomparable et même un stand de préparation des légumes et fruits allant de l’épluchage au jus minute... Rien de très bon marché, c’est vrai – en cherchant bien, on trouve un côtes-de-gascogne à 6,60 € –, mais un leitmotiv du « goût avant tout » et de la qualité bien trouvé. Autre espace déjà bondé, la « salle à manger » de 200m² refait vivre le comptoir de marché, avec la bonne odeur du fournil en fond et la cuisine fraîche de Bruno Doucet et Benoit Bordier (La Régalade) au déjeuner. Le meilleur moment reste le dimanche matin – croissant en terrasse au son du violon. A.C. 93, boulevard Beaumarchais, 3e. Ouvert de 8 h 30 à 21 h du lundi au samedi, de 8 h 30 à 17 h le dim. www.lamaisonplisson.com. CANTINE FUSION BRASSERIE DERSOU LA MARÉE JEANNE À deux pas d’Aligre, en plein bastion bistronomique, murs défraîchis, appliques indus’, baguettes chinoises et carte de “sides” invitent à laisser de côté un temps nos traditions et leur réinterprétations. Au comptoir comme en salle, place à une dînette fusionnante, entre Méditerranée, Asie et Afrique du Nord, façon plateau-repas à midi et menu dégustation le soir. Bouillon d’épinards, xérès, amande de mer – plus vert que mer, avec du caractère –, croquettes d’agneau, aïoli – régressif et plaisant –, nouilles coréennes, ragoût de porc – réconfortant et puissant –, yaourt, crème de citron, miel, granola – riche et contrasté –, bière Pale Citra – légère et fraîche… Les amateurs de légèreté apprécient. Nous aussi, surtout au déjeuner. J.B. Les Jeanne sont de retour ! Après Jeanne A (11e), puis B (17e), le taulier d’Astier (11e) quitte le solide pour verser dans l’aqueux. Direction “Montorgueil-sur-Mer” ! À quelques milles des Halles, sa nouvelle table remue les cœurs. Dans le bon sens. Banc d’écailler à l’accueil, comptoir-paillasse où s’accouder, sous-sol à grandes tablées, cuistots-Cousteau à bonnet rouge... D’entrée, l’adresse chasse le vague à l’âme des bobos du quartier. D’autant que la carte affiche des prix doux, en petites comme en grandes portions. Justement, l’assiette : bonne pêche ? Plaisante, même si trop travaillée, au point d’en oublier parfois le iodé. Friture d’éperlans, légumes et gingembre (6 €) – haut en couleur et en saveurs, un peu beaucoup –, lotte marinée, purée d’olives et vinaigrette d’agrumes (8 ou 12 €) – vif et fondant –, tartelette au chocolat fondu et crème pralinée (9 €) – gauche. Côté liquide, chablis de Pico (9 €) et pils Kout 10 (4,50 €) donnent le sourire. Suffisamment pour qu’on ait envie de revenir. J.B. 21, rue Saint-Nicolas, 12e. Mo Ledru-Rollin. Ouvert du mardi au samedi de 9 h à 17 h 30 et de 19 h à 0 h 30 (service de 12 h à 15 h et de 19 h 30 à minuit). Carte : env. 25 € (déj.), env. 45 € (dîn.). Menus (dîn.) : 90 et 130 €. Tél. : 09 81 01 12 73. 3, rue Mandar, 2e. Mo Sentier. Ouvert tous les jours de 12 h à 23 h. Menu déj. : 18 €. Carte : env. 30 €. Tél. : 01 42 61 58 34. FRUITS DE MER PÂTISSERIE L’HUÎTRADE Le nouveau bistrot des chefs Guy Savoy et Clément Leroy est entièrement consacré au gratin de l’huître. Les deux toqués proposent de faire le tour de France des parcs ostréicoles. Première étape, Prat-ar-Coum dans le Finistère, avant de rejoindre les Charentes et la production de David Hervé. Puis c’est au tour de Joël Dupuch (ostréiculteur acteur dans Les Petits Mouchoirs, le film à succès de Guillaume Canet) et de la maison Gillardeau de nous faire découvrir les pépites du bassin d’Arcachon et de Marennes-Oléron. La balade se termine du côté de Sète pour apprécier le travail de la famille Tarbouriech qui a recréé les marées dans l’étang de Thau par un ingénieux système de panneaux solaires et de poulies. Ces trésors se gobent par huit au comptoir avec du pain de campagne, du beurre et un verre de vin blanc de Savoie, ou en faisant “Le Grand Huître”. Cependant, elles s’apprécient aussi travaillées, en nage glacée, en escabèche, avec un granité aux algues et au citron ou déposées sur une tranche de pain façon tartine de casse-croûte, comme on aimerait les manger en rentrant d’une promenade le long du littoral. Ph.T. Photo Laurence Mouton EUGÈNE À l’angle des rues Guillaume Tell et Descombes dans le 17e, une pâtisserie à la devanture un brin criarde, toute de jaune et violet vêtue. Les gourmands du quartier s’y pressent, réclament leur pain quotidien, un brownie pour la route ou un saint-honoré pour six personnes pour le dessert. Particularité, toutes ces gourmandises sont allégées. Du pain à la viennoiserie en passant par les tablettes de chocolat, la forêt-noire ou le saint-honoré avec, pour dénominateur commun, la pâte à chou qui limite l’impact glycémique des crèmes pâtissières qui n’ont donc pas besoin d’être trop dé-sucrées. Pour proposer des desserts allégés en sucre mais délicieux, les deux fondateurs d’Eugène vont travailler sur la réduction des quantités et l’augmentation des fibres solubles, celles qui font remonter au cerveau les informations sur la satiété. Sont donc bannis des fiches techniques le sucre, les édulcorants, la stevia, les farines raffinées. Quant aux graisses animales, elles sont remplacées par des graisses végétales. En lieu et place de toutes ces matières premières qui sont au cœur de la pâtisserie traditionnelle, de la farine T80 meulée à la pierre, de la farine de lentilles ou de pois chiches, du son d’avoine, du fructose, du sirop d’agave, des sirops naturels, du thé vert, de la cannelle et de l’avocat. Pour une fois que l’on peut ne pas être raisonnable, pourquoi s’en priver ? Ph.T. 11, rue Guillaume Tell, 17e. Mo Porte de Champerret. Tél. : 01 42 27 65 24. Fermé le dimanche après-midi et le lundi. TENDANCE LOUIS 13, rue Troyon, 17e. Mo Charles de GaulleÉtoile. Tél. : 01 44 09 95 85. Fermé le dimanche et le lundi. Carte : de 40 à 60 et vente à emporter. Une fois n’est pas coutume, commençons par la claque de ce déjeuner : le dessert, de l’ananas taillé en brunoise, déposé dans un jus de coriandre surmonté d’une mousse coco. La coriandre, personne ne l’attendait à pareille fête, elle porte le dessert, sublime l’ananas souvent engoncé dans des saveurs trop sucrées ou des crèmes trop riches. Ici elle tranche et prouve qu’elle a aussi sa place en fin de repas. Auparavant, après une brioche au curcuma et huile d’olive à doser soi-même sur la dite brioche, Stéphane Pitré rappelle à ses convives ses origines bretonnes à travers une bisque de langoustines, un poil trop discrète, plus proche d’un bouillon que d’une bisque, entourant une raviole de foie gras piquée au vif par un condiment au citron qui apporte une légère pointe d’acidité. Àsuivre, un quasi de veau rosé, du pack-choï (variété de chou chinois) relevé avec le jus court du quasi et là encore, une touche que personne n’aurait soupçonné, de l’avocat snacké qui en perd une partie de sa couleur mais pas son goût. Ph.T. 23, rue de la Victoire, 9e. Mo Le Peletier. Tél. : 01 55 07 86 52. Fermé le samedi et le dimanche. Menus : de 32 € (au déjeuner) à 48 €. © www.eugene.paris.fr 10 BEST OF À BOIRE ET À MANGER La musique sans limite Enceinte sans fil portable www.philips.fr/BT6000 www.facebook.com/PhilipsSoundFrance Gibson Innovations France – S.A.S. au capital de 2 500 000 € – 792 741 464 R.C.S. Nanterre Philips BT6000 12 BEST OF À BOIRE ET À MANGER SUR LE POUCE COCKTAILS AU RHUM MAISON SOUQUET Et de trois ! Après Le Camion qui fume et le Freddie’s Deli (11e), Kristin Frederick sert cette fois l’Asie façon Chinatown. Au menu de son nouveau comptoir de la rue du Faubourg-Poissonnière, des woks minute, de nouilles sautées, de poulet aigre-doux, de bœuf aux brocolis…, servis avec un thé ou de la bière (environ 15 €). J.B. Et pourquoi ne pas aller dans le bar d’un hôtel pour s’évader ? On ne parle pas d’un rendezvous caché, d’un cinq-à-sept (il s’agit pourtant d’une ancienne maison de plaisir), mais plutôt d’un lieu où l’on prendrait un bon cocktail à base de rhum (39 références). D’autant que cet établissement, entièrement rénové sous la patte du décorateur Jacques Garcia, vient d’ouvrir ses portes, non loin du Moulin Rouge. Le bar est situé dans la « salle des petits bonheurs ». Il est au cœur même de l’établissement, comme pour mieux enivrer nos nuits. À découvrir absolument ! S.O. Photo Éric Antoine HUABU 67, rue du Faubourg-Poissonnière, 9e. Mo Cadet ou Poissonnière. Tél. : 01 45 89 16 94 PÂTISSERIE PROFITEROLE CHÉRIE Dessert de grand-mère par excellence, la profiterole renaît dans sa première boutique dédiée. Aux commandes, le pâtissier cathodique Philippe Urraca ajoute une alternative au chou de Popelini. Toujours chérie des français, la profiterole fait son revival. En expert, le pâtissier Philippe Urraca, pensionnaire de l’émission Qui sera le prochain grand pâtissier ?, et aussi M.O.F. en passant, offre à la profiterole le meilleur des emplacements, secteur rue de Bretagne. A la carte, une dizaine de recettes, des déclinaisons glacées, les meilleures au tout chocolat Valrhona ou à la vanille de Tahiti, servies dans des choux cuits toutes les 45 minutes, et recouverts d’un craquelin tout juste croustillant. La suite se fait sous nos yeux, garniture glacée ou crème pâtissière comme dans le temps, surdose de sucre pour la version paris-brest, mais équilibre et justesse pour la classique vanille. A.C. Photo F. Mantovani 10, rue de Bruxelles, 9e. Mo Blanche. Tél. : 01 48 78 55 55. www.maisonsouquet.com. NÉO-BISTROT LE VITIS Au bout du bout de la rue du Cherche-Midi. Au pied de la tour Montparnasse. Dans ce “no food land” qu’est la frontière entre le 6e et le 15e. C’est là que les frères Delacourcelle ont remis le couvert. Deux messieurs de la bistrote “plus plus”, deux docteurs ès cuisine de routard, épicée, réconfortante, précise… Eh bien, qu’on se le dise : les gaillards n’ont rien perdu de leur doigté ! Dans leur une-pièce-cuisine un tantinet désuet, l’assiette et le verre refont le coup du very good trip ! Asperges vertes et flan de lait fermenté au citron vert (10 €) contrasté, délicat… magnifique, cochon de lait fondant aux épices douces et chou croquant (19 €) – relevé et texturé –, truffade de chocolat noir et crème anglaise à la chicorée (7 €) – plus sage – partagent la vedette avec des vins au verre finauds, comme ce muscadet Fief du Breil 2011 de Landron (5,50 €) ou ce vin de France, Grolleau 79 du Château de Bois-Brinçon (4,50 €). Les anciens habitués de l’adresse du 5e suivent. Nous aussi ! J.B. 17, rue Debelleyme, 3e. Tél. 01 42 77 90 62. Du mardi au dimanche de 10 h à 20 h. 8, rue Falguière, 15e. Mo Falguière. Ouvert du mardi au samedi de 12 h à 14 h et de 19 h 30 à 22 h. Tél. : 01 42 73 07 02. Fermé dimanche et lundi. Formule déj. : 15,50 €. Carte : env. 40 €. Photo Rina Nurra BEST OF À BOIRE ET À MANGER 13 ÉPICERIE PAPA SAPIENS Et de deux pour Papa Sapiens, qui après le marché Poncelet dans le 17e, vient d’emménager rue de Bourgogne. À l’origine, une bande d’amis, gens de la finance, pubards, gourmets et gourmands, réunis autour d’un projet : créer une épicerie fine de luxe made in France. Remis à neuf par le duo de designers Sismo, l’ancien salon de massages thaï exhibe désormais des petits producteurs, tous présentés en photo, et experts dans leur rayon. Au menu, tout ce qu’il faut pour un apéro chic, du jambon noir de Bigorre excellent, un filet de bœuf séché (le Pasterma) aux vingt épices, de la rillette light et du beurre de caviar (De Neuvic) à tomber. Gros atout de Papa Sapiens : son rayon frais, avec les fromages du Meilleur Ouvrier de France Laurent Dubois, le vrai yaourt grec de Grèce (celui rapporté par la nouvelle épicerie Kilikio, rue Notre-Dame-de-Nazareth) ou ceux de brebis du Pays basque. Rien que du bon, testé par la sympathique Alexandra, cofondatrice des lieux, et un choix aussi inventif que qualitatif. Parmi les dernières nouveautés : les glaces aux parfums décalés de l’artisan Glazed, la collection de condiments au piment d’Espelette, ou les biscuits croustillants et bio au sésame ou gingembre de la fabrique picarde La Pierre qui tourne. A.C. 32, rue de Bourgogne, 7e. Tél. : 01 58 57 82 81. Ouvert le lundi de 16 h à 20 h, et du mardi au samedi de 10 h 30 à 20 h. À nous l’été ! À vos pailles. Frais. Partez ! avec un blended beverage Yaourt * *boisson glacée et frappée © 2015 Starbucks Coffee France. Tous droits réservés. POUR VOTRE SANTÉ , PRATIQUEZ UNE ACTIVITÉ PHYSIQUE RÉGULIÈRE . WWW . MANGERBOUGER . FR 14 MODE RÉTRO ANNA TIRMANN Créateurs du concept-store L’Avant-Scène dans le 11e, Philippe et Sonia viennent d’investir l’une des plus jolies boutiques de la rue Keller en proposant un vestiaire inspiré par la littérature. Entre les lignes, celles de René Char ou de Stefan Zweig, et une pile de romans, le duo invite à la découverte de leur marque Anna Tirmann. Un look aux influences doucement rétro, robes vert-degris, en jean ou tartan, blouses à carreaux et cachemires, chaque vêtement portant le nom d’un écrivain : Beauvoir, Dostoïevski, Zweig… le tout complété par quelques pièces du Mont Saint Michel, des danois de Custommade et de la créatrice Valentine Gauthier. Belle sélection de bijoux en laiton et cuir, porte-monnaie et sacs délicieusement vintage signés Tammy & Benjamin, et chaussures FTroop aux inspirations années 30. A.C. Photo Alexis Chenu DÉCO ET DESIGN © www.blou-paris.fr BEST OF MODE/DÉCO BLOU 2 En 2010 naissait Blou, un concept store révélateur de talents, proposant des objets fonctionnels et beaux. Entre design, mode et art contemporain, en peu de temps la boutique s’est fait une place aux Batignolles grâce à des marques peu distribuées à Paris. Quatre ans plus tard, voici Blou 2, à quelques pas de celui que l’on appelle désormais Blou 1. Ce second lieu a de quoi surprendre. Tout d’abord par son extérieur, recouvert d’un zinc noir japonisant très contemporain sur la façade d’un immeuble classique. Puis par l’intérieur où les murs bruts et le vieux plancher viennent contrebalancer l’offre, centrée sur la déco toujours très pointue. Là encore, Julien, le maître des lieux, a sélectionné des marques innovantes. La part belle est faite au design en provenance du Danemark, mais pas seulement. Les luminaires en verre soufflé sont signés Atelier Areti, un duo de sœurs franco-autrichiennes. Treku est une marque espagnole de mobilier modulable à l’extrême, qui permet de meubler presque toutes les pièces de la maison ainsi que le bureau. Les canapés et fauteuils Prostoria, en provenance de Croatie, aux lignes pures, sont tous convertibles et s’ouvrent grâce à des systèmes simples et jamais vus. On a aussi beaucoup aimé les tapis-sculptures en bois de chez Böwer (Allemagne), signés Elisa Trozyk. Du côté des Danois, Blou propose une belle offre de chez Hay, avec des fauteuils “coque” simples et beaux, des tables épurées, du verre soufflé à impression textile, des coussins graphiques bien dans l’air du temps, ou encore des bibliothèques remplies d’astuces. La marque Menu est spécialisée dans le design mural fonctionnel, avec des patères, des porte-clés aimantés, des miroirs, des horloges… Autre marque coup de cœur, Vifa, qui propose une enceinte portable en wi-fi tapissée de laine, en six couleurs, au son fabuleux. Pour le reste, on vous laisse découvrir… B.L.G. 75, rue Legendre, 17e. Mo Place de Clichy ou La Fourche. Tél. 09 81 20 95 22. www.blou-paris.fr. Ouvert du mardi au samedi de 11 h à 14 h et de 15 h à 19 h 30. 15, rue Keller, 11e. Du lundi au samedi de 11 h à 19 h 30. KIDS PAUL SMITH JUNIOR À côté de sa boutique homme, sur le boulevard Raspail, le créateur anglais Paul Smith a enfin ouvert son premier espace parisien dédié à ses collections kids et junior. Petit, l’endroit n’en est pas moins stylé comme il se doit, avec son mobilier harmonieusement hétéroclite, ses œuvres d’art aux murs et sa déco ludique. Pas besoin non plus d’avoir l’âge requis pour y trouver son bonheur : ici, il y a toujours quelque chose, vêtement ou accessoire, à subtiliser aux enfants. C.C. 24, bd Rapail, 7e. Mo Rue du Bac ou Sèvres-Babylone. Tél. : 01 53 63 08 74. BEST OF MODE/DÉCO 15 Photo Antoine Rozes DÉCO COLORÉE LOULOU JASMIN Voici enfin une boutique de décoration qui sort des sentiers battus. Pas de taupe ou de gris, ou alors en petites touches : ici, la couleur est reine, d’où une atmosphère d’emblée vivante et joyeuse. Valérie Bettane, la fondatrice, s’amuse avec les créations textiles, joue avec les motifs, brise les symétries. Elle voue une véritable passion aux étoffes rares et aux papiers peints étonnants. Osborne & Little, Elitis, Canovas, Dedar, Hermès et surtout Frey, Designers Guild, Larsen et Jim Thomson ont ses faveurs pour imaginer des univers atypiques et pleins de personnalité. Elle puise son inspiration dans ses origines, au carrefour de la Chine, de la Corse et de la Guyane française, mais aussi dans ses nombreux voyages. Cet ingénieur de formation sait aussi appréhender avec aisance l’espace et les perspectives. Conçue comme une maison, la boutique Loulou Jasmin regorge de surprises et de recoins, où l’on découvre avec ravissement des pots à thé décoratifs signés Fabienne Jouvin fabriqués d’après la technique du cloisonné, du mobilier en bronze de Jean Dange, de fabuleux miroirs Emdé, des bougies parfumées Voluspa et Marianne Guedin, ou encore de magnifiques coussins brodés qui explosent de couleurs. Des accessoires hétéroclites mais qui cohabitent sans faux pas. On entre ici pour un achat coup de cœur, et on peut ressortir avec un projet de décoration d’intérieur. Valérie saura alors vous accompagner dans une relation ultra-personnalisée pour créer un intérieur original, qui n’appartiendra qu’à vous. B.L.G. 5, rue Poussin, 16e. Mo Michel-Ange ou Molitor. Tél. : 01 46 47 18 36. Ouvert du lundi au samedi de 10 h 30 à 19 h. www.louloujasmin.com. Photo DR MOBILIER VINTAGE GOLDEN AGE À équidistance de Marx-Dormoy et de La Chapelle, pas très loin du marché de l’Olive dans le 18e, le passage Ruelle s’était fait connaître avec l’ouverture du Kube Hotel il y a dix ans. Un gros buzz à l’époque, tenant plus à l’attractivité de son bar de glace qu’au décor “design” désormais passé de mode. Bien située juste en face, voisine du théâtre de la Reine Blanche, et déjà fréquentée par les connaisseurs, la galerie-boutique Golden Age est devenue en quelques mois l’un des repaires les plus pointus du mobilier vintage parigot. Celui des années 50, 60 et 70 principalement, chiné par deux jeunes têtes chercheuses hyperactives : Alexandre Neimann, passé chez l’archi Graf, et Ambroise Alliou, sorti de ses galeries d’art. Un duo habitué aux brocantes de France et de Navarre. Dans leur grand loft, pas de fauteuils Eames vus et revus à toutes les sauces, mais une sélection d’objets choisis pour coller aux appart parisiens : tables portefeuille (280 €), chaises bistrot (40 € l’unité), porte-revues (30 €), mini-commodes ou bureaux en formica (à partir de 160 €), miroirs en rotin à profusion et collections d’étagères Tomado (moins de 100 €). Auxquels s’ajoutent quelques objets décalés, des affiches érotiques des années 70 aux anciennes couves de Lui, en passant par quelques vieux mannequins de secou- risme, têtes de biche, coquillages et crustacés. Sur des airs de Gainsbourg, Brel ou Reggiani, cette galerie vous remplit un appart’ pour moins de mille euros, l’esprit décontracté de la maison rendant la chine bien tranquille. Pour bien faire, les deux patrons assurent aussi la partie conseil en proposant leur service de décoration à domicile, multiplient aussi les expos d’artistes (à voir, les collages de Jérôme Verger ou la série de photos d’Iris Guillaume della Roca) et se préparent à leur première expo en mars prochain, consacrée aux coquineries rétro... A.C. 4, passage Ruelle, 18e. Mo Marx-Dormoy ou La Chapelle. Ouvert du jeudi au samedi de 11 h à 19 h, le dimanche de 14 h à 19 h. www.goldenage.fr. TAPIS ET DESIGN MAISON CHEVALIER Boutique de tapis ? D’objets design ? Les deux, mon capitaine ! Maison Chevalier, entreprise familiale née il y a bientôt cent ans, a ouvert son premier point de vente selon un concept bien ancré dans le XXIe siècle : des tapis contemporains et ce qui va avec, c’est-à-dire le service ainsi que des objets déco. Service, car le métier initial de Maison Chevalier est le nettoyage, la restauration et l’expertise des tapis, tapisseries et textiles pour les musées comme pour les particuliers. La Maison est d’ailleurs labellisée “Entreprise du patrimoine vivant”. Côté déco, Camille et Nicolas Chevalier, quatrième génération des Chevalier, sélectionnent des objets (bougeoirs, photophores…) et du petit mobilier contemporain (dont un superbe bureau-enceintes) issus d’éditeurs français tel que Marcel By ou Y a pas le feu au lac. Du haut de gamme, beau et original. La boutique propose aussi les tapis contemporains Chevalier Éditions, dont certains signés de grands noms du design : Noé Duchaufour-Lawrance, Stéphane Lanez (qui est aussi le directeur artistique de la maison)… Un bel hommage à un héritage familial. B.L.G. 94, av. Charles de Gaulle, Neuilly (92). Mo Les Sablons. Tél. : 01 46 98 95 59. www.maison-chevalier.com. Ouvert du lundi au samedi de 10 h à 19 h. 16 BEST OF MODE/DÉCO Photo DR MOBILIER CRÉATRICE ZEIT PARIS BERLIN © Zeit Paris Berlin « Zeit » signifie « temps » en allemand. Un nom qui fait référence à la créatrice, Cécile Zeitoun, et au temps qu’elle prend afin de réaliser de belles choses : des vêtements intemporels que l’on gardera longtemps, avec un beau tombé et des finitions impeccables. L’histoire de Zeit Paris Berlin s’écrit entre les deux capitales où évolue la créatrice franco-berlinoise. Berlin l’inspire par son architecture brute et son esprit de liberté. Paris lui apporte sa conception unique de l’élégance et le savoir-faire exceptionnel du made in France. C’est d’ailleurs dans un petit atelier parisien familial que sont fabriquées les pièces de la collection. KANN DESIGN Vous êtes fan de mobilier d’esprit vintage 50 et 60 ? Alors voici votre boutique. Après une première adresse dans le 10e arrondissement, une seconde vient d’ouvrir ses portes rue des Moines, dans le quartier des Batignolles. Parquet brut, murs bleu nuit, belle hauteur sous plafond, les meubles sont bien mis en valeur. Kann Design est une histoire de famille. Houssam Kanaan est le gérant de l’entreprise. Sa femme, Meghedi, les dessine et reçoit les clients. Son père, ébéniste libanais, les fabrique. Les collections sont inspirées par les deux décennies de l’après-guerre, même si la boutique propose aussi quelques pièces plus contemporaines en bois recyclé. De production artisanale, donc, les meubles sont fabriqués en petites séries, avec amour et passion. C’est d’abord leur ligne parfaite qui séduit. Puis on découvre la qualité des finitions, et là, difficile de ne pas succomber. Le bois est toujours lisse et très doux au toucher. La laine des assises vient d’une société familiale écossaise. Cà et là, des coussins (Rouge du Rhin, Hello Pillow) apportent une note graphique, et un ou deux tapis iraniens une touche plus exotique. Qualité, rendu, tout y est. B.L.G. 8, rue des Moines, 17e. Mo Brochant ou Rome. Tél. : 09 51 64 50 13. www.kanndesign.com. Ouvert du mardi au samedi, de 11 h à 19 h 30. MAROQUINERIE SUR MESURE ATELIER RENARD La rue de Bourgogne cache une jolie pépite. À l’intérieur d’une cour pavée, Brigitte Montaut reprenait il y a quinze ans l’ancien atelier d’un fameux compagnon sellier nommé Renard. L’adresse idéale pour se faire faire un sac entièrement sur mesure, du choix du cuir (taurillon, autruche, crocodile, veau…) à celui du zip ou du fil de couture. Adresse que les clientes du coin se repassent sous le manteau, l’Atelier Renard sort de ses ateliers de vrais trésors de maroquinerie, moins chers que dans les grandes maisons de luxe, et tous faits main. Un artisanat que réclament aujourd’hui quelques grands noms de la mode, Rick Owens en premier, Dior aussi, et que l’on a même pu voir au cinéma… A.C. 3, place du Palais-Bourbon, 7e. Tél. : 01 45 51 77 87. Ouvert du lundi au vendredi de 8 h 30 à 18 h (essentiellement sur rendez-vous). « Je peux contrôler la qualité au jour le jour, et je sais que les couturiers ne sont pas exploités. Car bien choisir ses vêtements est aussi un engagement sociétal », revendique la créatrice. En termes de style, la marque affiche un classicisme détourné, parfois légèrement japonisant, mariant espièglerie et élégance. Le travail de la coupe vient sublimer la silhouette et impose l’allure d’une femme sûre d’elle, un brin irrévérencieuse. La collection sait aussi manier l’humour, comme ces combi-shorts jaune d’or ou ces vestes de forme “chanelisante” faites de wax. Les tissus proviennent de grandes maisons de couture comme Kenzo, Galliano, YSL ou Sonia Rykiel, où Cécile achète des métrages inutilisés dans lesquels elle coupe de toutes petites séries. Les doublures sont en viscose ou en soie pour respirer et tenir chaud. Sur les étiquettes, la cliente apprend où, comment et par qui a été fabriqué son vêtement. Zeit fait aussi du sur-mesure, en particulier des robes de mariée. B.L.G. 70, rue des Martyrs, 9e. Mo Pigalle. Ouvert du mardi au samedi de 12 h à 20 h et le dimanche de 15 h à 19 h. Tél. : 09 50 50 61 18. www.zeitparisberlin.com. PARTENAIRE DES FESTIVALS 18 BEST OF BARS/CLUBS BEST OF BARS/CLUBS CLUB/TERRASSE COCKTAILS À l’origine de ce bar, quatre associés, la trentaine à peine : deux anciens d’écoles de commerce et un avocat acoquinés à l’un des meilleurs barmen de Paris, Sullivan Doh. Sacré au Sherry-Butt, le garçon de 27 ans affiche un CV bien fourni. Formé chez Ferrandi, passé par Sydney (bar l’Eau-de-vie), le bar de l’Edouard VII et l’Experimental 1, place de la Porte de Versailles, 15e. M° Porte de Versailles. www.electric-paris.com. MINICLUB ÉLECTRO LE FAUST LE MONSEIGNEUR Ouvert depuis septembre, le Faust est le petit frère du Showcase. Les deux clubs, situés de part et d’autre du pont Alexandre III, se ressemblent comme deux gouttes d’eau de la Seine. Le Faust est toutefois un peu plus convivial, et sa programmation moins flashy, piochant au-delà du maelström house et techno qui règne dans la capitale, lui confère S.B. un supplément d’âme bienvenu. Calé dans la rue d’Amsterdam, à deux pas de la place Clichy, le Monseigneur n’est pas vraiment au centre des festivités parisiennes. S’il pâtit d’un soundsystem un peu patraque, le petit club garde le contact grâce à une ligne artistique sans artifices mais solide, tenue par Vice et SNTWN, avec une belle place laissée aux collectifs électro français (Antinote, D.KO…) et des concerts bien cool en semaine. S.B. Port des Invalides, 7e. RER Invalides. www.faustparis.fr. 94, rue d’Amsterdam, 9 . M° Place de Clichy. www.monseigneurparis.com. e Photo Jared Brown et Romain Le Mouellic LE SYNDICAT L’immense salle située dans le parc Paris Expo de la porte de Versailles accueille les fêtes les plus mégalos de la capitale. Avec son immense terrasse et sa vue sur tout Paris, l’Electric fait rêver les fans de techno, qui ont pu y voir dernièrement la star berlinoise Ben Klock ou les pionniers de Detroit Carl Craig et Mad Mike. S.B. Photo Felipe Ribon L’ELECTRIC, VUE PANORAMIQUE Cocktail Club, il s’associe à la bande avec comme intention commune « organiser la défense du patrimoine des spiritueux français que s’arrachent depuis des années rappeurs américains ou milliardaires chinois ». Évitant la corde franchouillarde et patriote, leur Syndicat s’adapte aux lieux, se taillant un look underground dehors, étincelant dedans. Déjà vu au PNY, le resto à burgers d’en face, le duo des Cut Architectes signe une ambiance chicissime au décor tout gaufré d’or, sort quelques belles matières créatives (à voir, le plafond en liège et murs perforés) et des jeux de lumières parfaitement tamisés en soirée. Pour voir shaker le maître, filer au comptoir tout en miroirs, piquer une table juste en face, ou sinon commander, en bande, dans le tripot chic du fond. Sur quelques pépites de soul et de hip hop, de Lauryn Hill à NTM, le Syndicat sert des cocktails haute couture, s’amusant des textures, jus et sirops faits maison. Il ressuscite les vieux alcools français, réarrangeant les grands classiques du cocktail à la sauce frenchy. Courte mais efficace, la carte des créations maison donne envie de rester une bonne partie de la nuit… A.C. 51, rue du Faubourg Saint-Denis, 10e. M° Château d’eau. Ouvert du lundi au samedi de 18 h à 2 h. BEST OF BARS/CLUBS 19 COCKTAILS ET TAPAS LE LULU WHITE L’HÔTEL DES ARTISTES © luluwhite.bar Si les bars à hôtesses de Pigalle mettent la clé sous la porte, d’autres légendes sulfureuses rejaillissent. Celle de Lulu White par exemple, matronne chic de Storyville à La Nouvelle-Orléans, connue pour sa célèbre maison Mahogany Hall et ses soirées coquines. Un trait d’union que les créateurs du bar à cocktails le Little Red Door dans le Marais – Dotan Shalev et Timothée Prangé – ont voulu pour leur second bar à l’ambiance Pigalle fin de siècle et Louisiane chic. Passée l’entrée discrète et le vestiaire à chapeau, le Lulu White s’ouvre donc, comme dans un saloon, sur un grand comptoir, comme un manège, bardé de miroirs et de rangées de lumières, à la fois référence aux marquises du métro parisien d’Hector Guimard et au fameux bar du Carousel de l’Hôtel Monteleone de La Nouvelle-Orléans. On connaissait le restaurant l’Atelier des artistes. Monté en 2010 par Filipe Alves, bonhomme sympathique bien connu de la faune nocturne pour avoir lancé les soirées Terrassa sur une péniche des quais de la Seine, et pour son rôle de D.A. des soirées Ambassadeurs. Collé au restaurant arty, l’Hôtel des artistes n’est pas un nouvel hôtel thématique mais un bar, speakeasy dans le style, où pour entrer, il faut réserver. Au fond du bar en sous-sol, après la salle de projection et l’un des plus beaux fumoirs de Paris, la Danish Room pique quelques codes d’hôtellerie – comptoir de lobby, carte magnétique pour entrer – et adapte l’ambiance au style scandinave 50’s. Dressé comme une bibliothèque de voyage, avec moquette de marine au sol, bois clair et tables rondes, le salon expose gramophone, vieux transistor et téléphone, des mallettes d’avant-guerre posées ici et là, et une sélection de livres allant de Victor Hugo à Frederick Exley, dont on lira Le Dernier Stade de la soif. À ce sujet, on boit ici jusqu’à 2 heures une carte de cocktails maison, pas la plus savante du moment, mais efficace et relativement abordable (12 €), bien vue en mojito à la mangue fraîche, gin et kiwi, ou rhum, Cointreau et purée de banane maison. Déjà aux manettes du restaurant là-haut, le chef Yann Fontaine accompagne la carte d’une sélection de tapas, burratina au lait cru en premier choix, carpaccio de canard à la vinaigrette de miel bien tenté et tartare retour de pêche en valeur sûre. Un bon mix ! A.C. 12, rue Frochot, 9 . M Pigalle. Ouvert de 19 h à 2 h. e o BATON ROUGE Les Crayères des Montquartiers, à Issy-lesMoulineaux, sont devenues le nouveau terrain de jeu de promoteurs parisiens. Squatté une dizaine de fois par an par Lakomune pour ses soirées Tunnel et désormais par District Paris, les souterrains du 92 ont pris le dessus sur les catacombes pour le titre des fêtes les plus claustro. S.B. Nouveau à Pigalle, Baton Rouge fait penser à la Louisiane, comme son nom le suggère. Derrière le comptoir, barmen et barmaid secouent le shaker en tablier de jean et bretelles rouges, au bon son du blues et d’une ambiance vaudoue étonnante. Un mix entre Le Projet Blair Witch, Tom Sawyer et les racines indiennes de Baton Rouge, très bien ficelé avec attrape-cœurs, vampirellas, matrioshkas effrayantes et totems à têtes de mort. À l’origine du lieu, deux experts en mixologie, Julien Escot (le Papa Doble à Montpellier) et Joseph Biolatto (Apicius et le regretté Forum), bien associés ici, revisitent les recettes classiques de La Nouvelle-Orléans. Ils ajoutent quelques potions étrangement envoûtantes – le Lait de pélican à base de Bourbon, de sirop d’érable, jaune d’œuf et noix de muscade est à se damner –, de l’absinthe pour exciter son petit monde – à goûter, le Baton Rouge à base de cognac, guignolet, absinthe et champagne –, et accompagnent le tout d’une carte de snacks à bon prix (à partir de 8 €), avec sandwich qui régale (le po’ boy) et sundae vanille qui cale. Précis dans les détails – du crochet pour attacher son sac au choix de la verrerie, en passant par l’addition présentée dans les meilleures formes –, juste dans les manières, le Baton Rouge réussit parfaitement son entrée. Conseil pour la jouer pro : les coques des cacahuètes se jettent ici par-dessus la tête, tradition de la maison décontractant son petit monde. A.C. 5, chemin des Montquartiers, Issy-les-Moulineaux (92). RER Issy. www.tunnelparis.com. 62, rue Notre-Dame de Lorette, 9e. Mo SaintGeorges. Du lundi au samedi de 18 h à 2 h. Cocktails à partir de 13 €. 4, rue Rampon, 11e. Mo République ou Oberkampf. Tél. : 01 47 00 55 71. Ouvert du mardi au dimanche de 19 h 30 à 2 h. Pour l’heure verte, spécialité de la maison, filer au comptoir, meilleure planque pour apercevoir Matthew Long, barman en chef passé par l’hôtel du Ritz à Londres et le One Aldwych, qui décline ici l’absinthe dans quelques dérivés surprenants, ressort alcools oubliés, granités frais pour l’été et recettes au miel ou à l’anis rafraîchissantes. Touche parfaite en musique, celle proposée par Kelly Ballet et des sons jazzy rétro bien dans le ton, avec tous les mardis soirs des bandes à banjo, les meilleures voix du moment, des clarinettes et même de gros tubas entraînant jusqu’au bout de la nuit… ou presque. A.C. AMBIANCE VAUDOUE Photo Joseph Biolatto BAR À COCKTAILS UNDERGROUND LES CRAYÈRES COCKTAILS ET MUSIQUE Photo DR 20 BEST OF BARS/CLUBS SALON ET JARDIN LE TRÈS PARTICULIER BAR Photo Florent Linker Ancienne propriété de la famille GuerrandHermès, convertie en hôtel de cinq suites arty par la cinéaste et artiste Morgane Rousseau, l’Hôtel Particulier a désormais son bar. Pour y entrer, montrer patte blanche, affirmer la garde-robe puis sonner à l’interphone. Au bout de l’allée, après le terrain de pétanque plus que centenaire, il faut longer le restaurant, emprunter les escaliers et filer au Très Particulier, nouveau bar et salon sorti d’on ne sait quelle époque. Une scène de Twin Peaks ? La véranda du Cluedo ? Les fauteuils d’un ancien cabaret des Années folles ? Le Jardin d’éden ? Tout fait déconnecter ici, même les toilettes très star, habillées en loges, avec canapés BRÛLÉ AU W HOTEL Après Coquette, la brasserie non-stop du W Hotel posée au rez-de-chaussée, l’ancien restaurant à tapas du dessus s’est transformé en bar. Nom de code : Brûlé. Plutôt risqué tant l’hôtel s’était mis à dos un paquet de critiques à son arrivée, voire suicidaire en envoyant pour l’ouverture du bar de vraies boîtes d’allumettes en guise d’invitation. Si personne n’y met encore le feu, le Brûlé s’en sort plutôt bien. Nouvelle entrée, monumentale, côté rue. Dans l’escalier, du rouge sang et du phosphorescent, et sur les murs le bel ouvrage du street artist Echo. Situé au premier étage, le bar s’est couvert de cendres. Un peu sage, mais bien réveillé par les fresques de Yué-Wu. Une belle signature pour l’hôtel, le garçon rejouant tout l’esprit mondain parisien des Années folles aux années Palace, mélangeant chapeaux melon et colliers de perles, invitant dans le même décor la Castafiore, Kiki de Montparnasse, Boy George ou Tekilatex. Pour un verre, préférer les banquettes aux cages, avec pin-up volantes dans le décor, et à la carte, un bon parti pris : le whisky. L’affaire d’Émeric Aguilar, chef barman formé au swing drinking de London, et qui dégaine ici une série de cocktails cultes – Penicillin, French Maid, Honey. Ouvert du jeudi au samedi, le Brûlé s’assure pour trois soirs une vraie programmation musicale, le New-Yorkais Karl Illustrious One prenant les commandes : sons hip hop et r’n’b le jeudi, dose d’électro en plus le vendredi et nu-disco le samedi. Dans la cabine de DJ, on retrouve Karl certains soirs, et ses invités, la Londonienne Siobhan Bell, annoncée parmi les réguliers, ou le duo Wycasaya, aux sons électro tribaux. Un bon casting qui mérite d’y passer en soirée, d’autant que des concerts dopent l’ambiance certains soirs. A.C. 2, rue Meyerbeer, 9e. Mo Chaussée d’Antin-La Fayette. Tél. : 01 77 48 94 49. Ouvert jeudi, vendredi et samedi de 19 h à 3 h. Cocktails entre 14 et 16 €. CLUB LE ZIG ZAG Transfuge du Showcase, l’équipe de Wihm Central s’est emparée d’une salle maudite pour en faire un des clubs les plus courus de la nouvelle génération de clubbeurs. Tous les weekends, les visages poupins dansent en sueur dans le chaudron de la rue Marbeuf, poussés par l’un des meilleurs systèmes son de la capitale. S.B. 32, rue Marboeuf, 8e. M° Franklin Roosevelt. zigzagclub.fr. intégrés, le tout tapissé couleur Palm Springs. C’est l’idée d’Oscar Comtet, déjà rodé au restaurant de l’hôtel, et de l’architecte Pierre Lacroix, ancien de chez India Madhavi, les deux franchement bien inspirés par le décor. Même qualité sur la carte des cocktails, ceux du chef barman Francesco Giordanetti, avec au choix une liste de créations maison aux références tombant à pic, un punch à partager tous les soirs, tous les ingrédients provenant du jardin, herbes notamment et miel du patron. Bijou final, le jardin sous les lumières de Montmartre est le spot parfait pour croiser la coupe. A.C. 23, avenue Junot, Pavillon D, 18e. Mo Lamarck-Caulaincourt. Ouvert du mercredi au dimanche de 18 h à 2 h. BAR/ROOFTOP INSPIRATION LATINO BRASSERIE BARBÈS L’ancien magasin Vano, royaume du slip et de la robe de mariée à bas prix, réduit presque à néant après un violent incendie en 2011, renaît en brasserie parisienne au bon nom de Brasserie Barbès. Avec le cultissime Tati et ses néons brillants juste en face, le cinéma Louxor de l’autre côté du métro, le lieu se dresse comme avant, sur trois niveaux, désormais surplombés d’un rooftop. Au rez-de-chaussée, une grande brasserie avec terrasse, servant du petit-déjeuner (pas juste le croissant beurre) au dîner des classiques bistrot et de bons plateaux de fruits de mer. Au premier, un bar à cocktails sans artifice, et, bijou, une terrasse plein ciel, dressée sous une immense verrière amovible, qui devrait ramener un paquet de monde cet été. Au deuxième, l’ancien donjon devient piste de danse et bar à musique, avec playlists de potes et guests. Et la surprise au dernier : un rooftop parfait en petit comité, avec vue plongeante sur le métro. La déco brute et indus’, la touche mode des moquettes Madeleine Castaing et le bon choix de luminaires ajoutent encore à la séduction de l’endroit. A.C. Photo DR MARIA MAGDALENA 124, boulevard de la Chapelle, 18e. Mo Barbès. Ouvert 7/7 jusqu’à 2 h. MIXOLOGIE LA CAVE À COCKTAILS Paris figurant de mieux en mieux dans le gratin du cocktail mondial, deux garçons bien sympathiques, Maximilien Missud, expro de la com’ et du packaging, et Jean-François Verrière, ancien barman du Forum et du Little Red Door, surfent sur la vague en lançant le premier service de take-away et de La mutation continue à Pigalle. Réduits à peau de chagrin, les bars à hôtesses et strip-clubs continuent à mettre la clé sous la porte. Finies coquineries et arnaques au champagne, le Pigalle sexe a désormais soif. Dernière adresse à changer de propriétaire, l’ancien Chris et Manu. Un lieu culte qui attirait depuis les années 80 tous les couples libertins de Paris et du monde entier, célibataires, épouses et maris volages en journée, échangistes en soirée. Revu et corrigé par l’équipe du bar Le Fourbi, le club s’est transformé en bar à cocktails et racheté une virginité, à la gloire de Maria Magdalena, sainte parmi les saintes, puis s’est payé un nouveau décor, aussi mystique qu’érotique. Derrière la façade aux lettres d’or, le bar mélange miroir en forme d’orgue, ampoules en croix, livres anciens et papillons collés au plafond, ajoute quelques positions du Kamasutra, une cage à lionnes et des balançoires au fumoir pour l’ambiance. Derrière le comptoir, Gérald et Adrian, les barmen, shakent une dizaine de cocktails signature, vintage dans les accords, et aux noms tous bien trouvés. Au choix, “l’acte des apothicaires” mixant gin et liqueur de tabac, “l’ordre des Chartreux”, recette à base de chartreuse et d’absinthe, ou le “Maria Magdalena”, valeur sûre de la maison, au pisco, Apérol et chartreuse. C’est un peu plus inégal dans l’assiette : risotto au whisky, foie gras et champignons parfait pour caler, tortilla de chorizo déstructurée à revoir, et ceviche passable. Tout Pigalle et tout le 9e débarquent ici, les habitués du Fourbi aussi, bons sons dans les oreilles et bon esprit tous les soirs. A.C. 41, rue de la Rochefoucauld, 9e. Ouvert du mardi au samedi jusqu’à 2 h. Cocktails à 12 €, tapas entre 9 et 17 €. livraison de (vrais) cocktails à domicile. Dans une rue pavée, la Cave à cocktails a recouvert de noir une ancienne épicerie livrant pour le roi du Maroc. Des airs de bar gothique ? Que nenni, ici on fait seulement dans la mixologie, ou l’art de réaliser des cocktails. Derrière le comptoir, les patrons préparent minute et embouteillent sous nos yeux, les classiques Margarita et Cosmo, tentent et réussissent les bons twists de Mojito et de Piña Colada, ressortent quelques noms cultes pour faire s’exciter le(la) client(e) – le Pornstar vodka et passion – et surtout des créations maison, dont le Basil Instinct et deux recettes de cocktails vieillis en fût. En attendant d’être servi, vautrage conseillé dans les canapés, apéro ou brushing possible chez les garçons de Why Not, le nouveau coiffeur d’â côté, rencontres du troisième type avec un chat angora n’ayant peur de rien, ou la jolie Sandra et ses boucles d’oreille magiques… Ah, sinon, la Cave à cocktails organise en sous-sol des ateliers gratuits pour manier le shaker (informations sur place). A.C. 62, rue Greneta, 2e. Du mardi au samedi de 12 h à 21 h 30 sur place, à emporter via le site www.cave-cocktails.com. Bouteille de 70 cl à 18 € (cocktails sans alcools) et à partir de 30 € (avec alcool). Photo Basilio Silva 22 BEST OF BARS/CLUBS Disponible sur iPad® / www.anous.fr / Suivez-nous 24 LE LIEU DU DESIGN Sur l’affiche de l’exposition Design Power, un robot donne le ton de l’événement, tout en laissant planer le mystère. À l’évidence, il est ici question d’innovation, mais l’on imagine aisément plonger dans un enthousiasmant mais virtuel univers de science-fiction. On ignore encore à quel point les initiatives ou objets que l’on s’apprête à voir sont déjà ancrés dans le réel, et aussi, qu’ils sont le résultat de projets qui ont pu se développer grâce à l’énergie du Lieu du design. Notre fameux robot, en vérité un exosquelette (developpé par la société Wandercraft et designé par l’agence Axena) visant à permettre aux personnes souffrant de handicap moteur de marcher à nouveau, est l’un d’eux. Il est à découvrir avec une centaine de créations, parmi les plus fameuses, qui ont pu voir le jour grâce au constant travail de mise en relation des entreprises et des créateurs réalisé ici. C’est que Le Lieu du design est né en 2009 d’un constat simple : avec 70 % des designers français implantés en Île-de-France, 60 % des sociétés du territoire déclaraient toujours n’avoir jamais eu recours à aucun d’entre eux. Convaincue de l’importance majeure de la discipline dans l’évolution de la société, le Conseil régional a alors initié cette structure dédiée qui s’est au départ installée rue du Faubourg-Saint-Antoine à Paris, et a com- mencé son travail minutieux d’accompagnement. Plus de 1800 demandes ont été reçues depuis, dont la moitié ont au final pu être concrétisées. L’expo en propose une sorte de best-of imaginé en collaboration avec les célèbres Sismo, pour montrer tous les domaines d’action possibles. Ainsi, l’amélioration de la vie domestique ou même des conditions de travail, avec l’e-bulle, un fauteuil de bureau connecté pour open space ou encore la résolution des nuisances sonores, dans la ville, avec un écran acoustique qui fait aussi office d’outil de communication, et produit en même temps une énergie propre, grâce au photovoltaïque. Pour agencer tous ces projets, le nouveau Lieu du design s’avère en prime un écrin parfait. Installé depuis cinq mois au cœur des cinq hectares du parc du Pont de Flandres aux côtés d’autres structures dédiées à l’innovation (La Fonderie – agence régionale du numérique -, Paris Région Entreprises…), ses locaux lumineux et modernes incitent à la découverte. De quoi s’installer dans la bibliothèque, riche de plus de 1 500 ouvrages incontournables et récents dédiés à la création et de dossiers thématiques, bénéficier d’une formation, assister à l’un des nombreux colloques ou conférences proposés ou venir découvrir le parcours d’une pointure du genre. C.C. Le Lieu du design, 11, rue de Cambrai, bâtiment 28, 19 . M Corentin Cariou. www.lelieududesign.com. Exposition Design Power, jusqu’au 11 juillet, du lundi au samedi de 13 h à 19 h. Entrée libre. e o PÉNICHE-LIBRAIRIE L’EAU ET LES RÊVES Un joli projet a émergé sur les eaux paisibles du canal de l’Ourcq, à quelques encablures de La Villette. Celui de l’association entre une éditrice et un marin – ancien commandant d’un chalutier océanographique – qui se sont mis en tête d’ouvrir une librairie maritime flottante dans la capitale. Baptisée L’Eau et les Rêves d’après le titre évocateur d’un texte du philosophe Gaston Bachelard, la librairie propose une multitude de livres neufs ou d’occasion autour de l’eau, de la mer et du voyage. Dans une cale spacieuse à la déco soignée et immersive (les traditionnels hublots, bouées de sauvetage et maquettes de bateaux font toujours leur petit effet), on navigue entre ouvrages techniques (guide nautique, architecture navale, astronomie…) et récits d’excursion littéraire en passant par des documents et essais (flibustiers, naufrages, tourisme…), des BD, des “polars d’eau” ainsi qu’un rayon jeunesse particulièrement bien fourni qui fait la part belle aux fascinantes créatures du monde aquatique. Les deux capitaines organisent aussi des animations à bord parmi lesquelles des lectures, des expos, des spectacles et des ateliers pour enfant, avec en creux la volonté de sensibiliser les esprits sur les questions de préservation de l’eau et des océans. R.M. Photo Rémi Mistry ESPACE D’ÉCHANGES © CALQ Architecture BEST OF LIEUX CULTURELS 3, Quai de L’Oise, 19e. M° Crimée. Ouverture du mercredi au dimanche de 13 h à 19 h. Tél. : 01 42 05 99 70. www.penichelibrairie.com BEST OF LIEUX CULTURELS 25 LIBRAIRIE DE BD SALLE DE CONCERTS Photo William Beaucardet BULLES-EN-VRAC Fraîchement débarquée dans le quartier, la boutique nous a d’abord séduits par son large espace soigneusement organisé et son élégante décoration épurée, toute de bois vêtue. Grégoire, le taulier, gère déjà depuis cinq ans La Rubrique à bulles, dans le 11e, qui s’est taillé une belle réputation chez les amateurs du neuvième art. Fort de sa collaboration avec Canal BD – un réseau d’entraide pour librairies indés de BD –, il avait envie d’un nouveau défi. « Ce lieu, je l’ai pensé de A à Z, il me permet de grandir et de côtoyer un autre type de public », nous explique-t-il. Il tient d’ailleurs particulièrement à cette notion de librairie de proximité, où bédévores comme néophytes peuvent passer du temps à discuter avec des vendeurs toujours prompts à partager leurs conseils avisés. On y trouve autant les best-sellers du moment qu’une sélection pointue de bandes dessinées d’auteur : du manga, des comics, du franco-belge, du roman graphique, de l’humour, de l’érotisme, de la fantasy mais également un confortable coin jeunesse avec des livres illustrés pour les plus petits, couplés aux classiques du genre (Tintin, Spirou, Gaston…), sans oublier une poignée d’affiches et quelques figurines de collection. Le petit plus : les séances de dédicaces organisées quasiment chaque semaine, qui permettent de rencontrer de nouveaux auteurs et de repartir avec un petit trésor graphique personnalisé sous le bras. R.M. Photo Rémi Mistry LA PHILHARMONIE DE PARIS 60 000 m3 de béton, 5 000 tonnes d’armatures d’acier, 4 500 tonnes de charpentes métalliques, un coût global de 386,5 millions d’euros : il aura fallu beaucoup de matériaux et de moyens pour que la Philharmonie de Paris imaginée par Jean Nouvel sorte de terre. Beaucoup de temps aussi. Si le lancement officiel du projet date de 2006, on doit en effet remonter au tout début des années 1980 pour voir naître l’idée d’une “cité de la musique” comportant une grande salle comparable à celle qui a ouvert ses portes en début d’année. Deux mois jour pour jour après l’inauguration du splendide auditorium de Radio France (1 460 places), l’entrée en service de la grande salle de la Philharmonie et le changement d’affectation de la salle Pleyel, désormais réservée à d’autres genres que le classique, promettaient de bouleverser la géographie de la vie musicale parisienne et les habitudes des mélomanes. Pour pas mal d’entre eux, ils avaient déjà coutume de se rendre aux concerts de ce que l’on nommait jusqu’à présent Cité de la musique. C’est désormais de Philharmonie de Paris qu’il faut parler, partagée entre une Philharmonie 1 et une Philharmonie 2, la première désignant le bâtiment inauguré en janvier, la seconde comprenant la Salle des concerts (900 places) et l’Amphithéâtre (250 places) que l’on connaît déjà à la Villette. Concerts éducatifs, ateliers, formules participatives en tous genres et pour tous les âges vont se multiplier à la Philharmonie pendant les week-ends. A.Co. 221, avenue Jean Jaurès, 19e. Mo Porte de Pantin. Tél. : 01 44 84 44 84. Programme complet sur : www.philharmoniedeparis.fr PRÊT MÉDIATHÈQUE FRANÇOISE SAGAN 9, rue de Mirbel, 5 . Ouvert le lundi de 11 h 30 à 19 h 30, du mardi au samedi de 10 h à 19 h 30 et le dimanche de 10 h à 14 h 30. Tél. : 09 51 48 24 27. e Paris compte une nouvelle médiathèque, nommé en hommage à François Sagan. Elle occupe le bâtiment principal du carré historique et les deux ailes de l’ancien hôpital Saint-Lazare, dans le 10e arrondissement, soit plus de 4 000 m². Dans le fonds, on trouve en prêt 77 000 livres en français et en langues étrangères, 23 000 CD et DVD. On ne dira sûrement pas “Bonjour tristesse” ! T.S. 8, rue Léon Schwartzenberg, 10e. 26 BEST OF LIEUX CULTURELS LIBRAIRIE-GALERIE ARTS GRAPHIQUES Depuis quelques années, le Quartier latin et plus largement le 5e arrondissement renouent avec la tradition “arts et lettres” d’antan qui a fait sa réputation, en partie grâce à l’opération Vital’Quartier, une initiative de la Ville de Paris favorisant l’installation de commerces culturels, que nous avons déjà évoquée dans ces pages. C’est dans ce cadre qu’une nouvelle librairie-galerie vient de s’implanter à deux foulées de la rue Mouffetard. A l’origine, Argentic est un club d’une cinquantaine de collectionneurs passionnés par la photographie, qui officie à travers son site internet. « Dernièrement, deux de nos membres ont voulu vendre leurs acquisitions et nous nous sommes dit que c’était le moment d’inaugurer une galerie pour exposer nos pièces », nous explique le gérant Éric Boudry. Et des pièces, ce n’est pas ce qui manque puisque la collection contient près de 5 000 œuvres qui vont des débuts de la photographie à aujourd’hui. « Nous avons le souci de recouvrir un spectre très large de la photo mais aussi de ne pas être élitiste, il faut que même un budget serré puisse y trouver son compte », précise-t-il. Et c’est ce mélange des genres (portrait, paysage, nu, journalisme…) et des cotes (de 100 à plus de 4 000 euros) qui étonne lorsque l’on pénètre dans cet élégant espace où les tirages de célèbres photographes côtoient sur les murs ceux d’artistes aux noms plus obscurs comme les prometteurs Patricia Van ou Laurent Marois (la série noir et blanc Un été au soleil). Un parti pris réjouissant que prolonge une sélection d’ouvrages neufs et d’occasion avec notamment quelques beaux artbooks sur les travaux essentiels de Robert Doisneau, Henri Cartier-Bresson et Willy Ronis. R.M. 43, rue Daubenton, 5e. Mo CensierDaubenton. Ouvert du mardi au samedi de 15 h à 19 h et sur rendez-vous. Tél. : 06 08 90 51 33. www.argentic.fr. GALERIE ARTS FACTORY Une fois la devanture franchie, s’ouvre un espace à plusieurs niveaux qui évoque assez l’intérieur d’un bateau, pourvu de plusieurs ponts reliés entre eux par des escaliers droits. Autrement dit, c’est un loft. Deux cents mètres carrés, lumineux, idéalement situés dans le quartier Bastille. Mais ici, nulle affaire immobilière : Arts Factory est le premier espace d’envergure entièrement dédié à la scène graphique contemporaine. L’espace et l’éclairage permettent d’apprécier les œuvres dans d’excellentes conditions. En outre, l’accrochage est abondant. Et toutes les six semaines, on décroche et on recommence : place à de nouveaux créateurs internationaux, de confidentiels à établis. Arts Factory peut s’enorgueillir d’avoir contribué à la diffusion en Europe du travail du musicien et dessinateur américain culte Daniel Johnston, héros dans la galaxie musicale lo-fi, voire dans celle de l’art brut. Chez Arts Factory, le dessin et la musique font bon ménage. Le nom du lieu est un double hommage : l’un à la Factory de Warhol à New York ; l’autre au label Factory Records de Manchester. Warhol ? C’est ici même, en © Arts Factory Photo Éric Boudry/Argentic ARGENTIC 1986, dans ce qui était à l’époque la galerie Lavignes-Bastille, que le pionnier du pop art a présenté sa seule exposition spécialement conçue pour une galerie française. Et si l’on ne craque pas pour une œuvre exposée, un coup d’œil à la librairie s’impose. On y trouve livres, revues, affiches, sérigraphies, disques, etc. Le graphisme contemporain a son QG ! T.S. Galerie Arts Factory, 27, rue de Charonne, 11e. Mo Ledru-Rollin ou Bastille. Ouvert du lundi au samedi de 12 h 30 à 19 h 30. Entrée libre. www.artsfactory.net. LIBRAIRIE DE BD FANTASMAK Entre les années 50 à 70, on connaissait les “petits formats”, ces bandes dessinées où l’on pouvait suivre les tribulations de héros alors vedettes des cours de récréation : Akim, Blek le Roc, Tex ou l’inénarrable Diabolik. Quasi gommées de l’histoire officielle d’un neuvième art pourtant réévalué et célébré en grande pompe de nos jours, ces productions ont toujours été un peu mal vues par les spécialistes. Trop fragiles, trop simplistes, trop populaires… Et pourtant, les pages jaunies de ces petits fascicules au parfum d’aventure, de mystère et de fantaisie provoquent irrémédiablement la nostalgie des grands enfants d’aujourd’hui. Gérard Thomassian fait partie de cette espèce. Déjà plus de 30 ans qu’il tient Fantasmak, une échoppe remplie de trésors pour amateurs et collectionneurs de petits formats. Il s’est également lancé dans une grande entreprise d’exhumation et d’archivage du genre en publiant de copieux ouvrages qui réhabilitent le splendide travail de dessinateurs injustement ignorés. On trouve dans sa boutique des classiques (les fameuses revues Kiwi , Rodeo ou Strange, vendus entre 5 et 10 euros) et bon nombre de raretés (dont une bonne part des éditions Lug, avec des prix pouvant grimper assez haut). Mais également une poignée d’affiches illustrées de film de genre, quelques albums de BD traditionnels et des planches ou couvertures originales triées sur le volet. Une adresse – entre le bouquiniste à l’ancienne (joyeux désordre et poussière de rigueur) et le comic shop pour nerd éclairé – à conseiller à tous ceux qui souhaitent replonger dans l’imaginaire de leur enfance, ou à l’inverse découvrir cette culture populaire d’avant dont le charme ne cesse de grandir à mesure que les années passent. R.M. 17, rue de Belzunce, 10e. M° Poissonnière. Ouvert du mardi au samedi de 15 h à 19 h. Tél. : 01 48 78 72 44. http://fantasmak.com. 27 Démonstration de pole dance par la Pink School. Photo Alban Wyters BEST OF BEAUTÉ/BIEN-ÊTRE TENDANCE LE POLE DANCE EN POLE POSITION Pratiqué à l’origine dans les cirques entre deux numéros, le pole dance refait parler. Devenu la pièce maîtresse de quelques bars à hôtesses et strip-clubs, les plus populaires au Québec et aux States, il arrive pour la première fois dans un club de fitness. La faute à qui ? À Kate Moss d’abord, fabuleuse et sexy dans I Just Don’t Know What to Do With Myself, le clip des White Stripes réalisé par Sofia Coppola en 2003. La faute aussi à Beyoncé, pro de la barre et sublime en déesse féline dans la vidéo de Partition sortie l’an dernier. Ou encore à Rihanna (Pour It Up, un must), ou à Diplo (l’excellent Set It Off ). Sans oublier Joanna Atik, sublime Anglaise originaire de Minsk (Biélorussie), sorte de Jessica Rabbit version blond platine, reine du casting au Pink Paradise – qui vient de rouvrir rue de Ponthieu – et créatrice de la Pink School en 2006. Sortant le pole dance des podiums, la première école en France, qui compte un millier d’abonnés, propose depuis dix ans une dizaine de cours allant du “Sexy Bad Girls”, cours de chorégraphie sexy devant révéler la “pussycat girl” qui sommeille en vous, aux enterrements de vie de jeune fille (avec strip-teaseur inclus), en passant par de vraies leçons de pole fitness, « pour se sculpter un corps de rêve et travailler son gainage tout en restant sexy »… Une dimension sportive revendiquée aujourd’hui par des dizaines de clubs et associations en France, organisant compétitions et championnats. Avec des filles tout habillées. « Si le pole dance reste la dance sexy des strip-clubs, explique Joanna, l’activité se pratique aussi comme un vrai sport. Les cours de pole fitness sculptent la silhouette, font travailler toute la partie haute du corps, la sangle abdominale et le bassin, si bien que les meilleures qui s’entraînent régulièrement se retrouvent avec des corps de gymnastes. Même les figures pour débutantes ont des effets positifs sur le dos, la cambrure, les bras et le fessier. Et les Parisiennes adorent, elles peuvent transpirer tout en restant glamour, et reviennent en général se perfectionner. » Preuve à l’appui, avec la démonstration organisée au CMG (ex-Club Med Gym), première enseigne de fitness à inviter le pole dance dans ses activités. Deux bars et une horde de filles, en mini-top, boxer et “crop-top”, enchaînant tricks – des postures figées sur la barre –, inversions la tête à l’envers, et tourbillons – spins – autour de la barre. Un manège où les complexes disparaissent, nous promet-on. Tenez bon la barre Formés par les profs de la Pink School, les coachs de CMG proposent désormais, dans tous les clubs Waou et Pure du réseau CMG, deux cours collectifs “pole dance”. « Le premier, baptisé Pole-Fit, est très orienté fitness, détaille la directrice de la Pink School. Pendant une heure, il cible le renforcement musculaire au niveau des bras, des cuisses, du fessier et de la ceinture abdominale, et travaillant globalement sur le maintien du corps et l’équilibre ». L’autre, “Sexy Attitude”, reprend les clips vidéo d’artistes tendance, pour une chorégraphie sexy. « Des classes qui devraient être prises d’assaut très vite, selon Joanna Atik, et qui pourront même être ouvertes aux hommes. » Jusqu’ici, la discipline en version masculine était surtout pratiquée par les strip-teaseurs et danseurs des clubs gay de Las Vegas ou de Montréal. Cela risque bien de changer avec l’arrivée à Paris de Travis Scott, ancien gymnaste et danseur de ballet devenu champion du monde de pole dance et de pole fitness en Australie, et dont le spectacle That Pole Guy, un show transformiste unique, a mis en transe les Aussies pendant quatre ans. Tout fraîchement débarqué à Paris, au studio de pole dance Spin with me, le garçon donne depuis janvier deux cours (jeudi et samedi) réservées aux hommes. Et à voir ses démos sur YouTube (taper “That Pole Guy”), il pourrait bien faire des émules. A.C. Pole dance au CMG, infos sur www.cmgsportsclub.com Cours collectifs de 12 personnes pour “Pole fit” et de 40 personnes pour “Sexy attitude”. Cours réservés aux hommes les jeudis et samedis. Infos sur www.spinwithme.com. 28 BEST OF BEAUTÉ/BIEN-ÊTRE Photo Didier Pazery BARBER SHOP LA BARBIÈRE DE PARIS Experte en coupe-choux, Sarah, la barbière de Paris, a apposé en fin d’année son poteau bleu blanc rouge, signalétique de son nouveau barber shop. La liste d’attente pour se faire couper le bouc et tailler la moustache s’allongeant depuis des années rue Condorcet – première adresse de la Barbière de Paris –, la demoiselle s’en est allée reprendre un ancien showroom du premier, 200 m² coiffés de vieilles pierres et de briques lustrées. Passé le salon d’accueil, ses canapés stylés 50’s, les jolies moustaches du talentueux Geoffrey Guillin affichées aux murs, et son tapis de carreaux de ciment, et vous voilà projeté sur un ring de beauté. Sous une grande verrière, vue plein ciel, les barbiers de Sarah coupent, coiffent, rasent, sculptent, projecteurs pour le soir et ronde de miroirs pour s’observer. Mais pas d’effusion de sang ici ni de mauvais coups, l’heure est au chouchoutage des barbes, celles de trois jours ou plus fournies ; au travail méticuleux de la moustache, des variations à la gauloise, façon Clark Gable, Dali ou en brosse ; du rasage du crâne aux coupes dandy ou rétro ; et aux soins du visage et manucure, désormais possibles dans l’arrière-boutique. Et pour les fidèles et célébrités du quartier, place au chaud dans le « cercle de Sarah », l’espace réservé à la barbière, toujours très demandée. Interdit aux femmes, petites amies et curieuses – à l’exception de Sarah, heureusement –, ce barber shop séduit sans snober, mélangeant hipsters, cadres sup, politiques ou mécanos. Le corner shopping – ligne barbier d’Acqua di Parma, blaireaux Plisson, cires à moustache et huiles de rasage – garantit le bon entretien du poil à la maison. A.C. 7, rue Bertin Poirée, 1er. Tél. : 01 40 26 01 01. Ouvert du lundi au samedi de 9 h à 20 h 30. www.labarbieredeparis.com Photo DR BEAUTÉ DES ONGLES Avoir quelqu’un qui s’occupe de vous avec douceur, dans un lieu cosy et raffiné, et ressortir avec des ongles parfaits sans casser sa tirelire, le rêve, n’est-ce pas ? Pas tant que ça, puisque c’est ce que propose La Pomponnière, un salon de beauté pour les mains et les pieds. Cette précieuse adresse nichée dans le 7e arrondissement offre tous les soins d’un bar à ongles dans un boudoir d’autrefois. Ici, pas de musique assommante ni de néons éblouissants, et pas de clientes à la chaîne. On vous prend en charge comme si vous étiez unique. Rien que la vitrine, joliment rétro, vous fait voyager dans le temps. A l’intérieur, le décor incite à la détente : boiseries, moulures, parquet Versailles, meubles et petites lampes chinés, lustre à pampilles, bougies parfumées, musique douce… vous êtes dans un écrin de raffinement à la française. Le salon est orchestré par Alexandra Sojfer, créatrice d’ombrelles, parapluie et accessoires de luxe. C’est dire si le bon goût, ça la connaît ! Confortablement installée dans un fauteuil, vous confiez alors vos ongles à une jeune femme à tablier à volants. Si vous optez pour une beauté des pieds, on baignera vos petons dans une bassine à confiture en cuivre comme celles qu’utilisaient nos grands-mères, avec de l’eau puisée à la fon- L’USINE Photo Alexis Chenu LA POMPONNIÈRE FITNESS taine. Une beauté des mains ? On vous proposera d’allonger vos jambes sur un pouf pour être encore plus détendue. Quant aux soins prodigués, que dire ? Ils sont juste parfaits. La manucure que nous avons testée a duré plus d’une semaine sans faillir. Et la couleur était si éclatante qu’on aurait dit du vernis semi-permanent. Quant au prix, là aussi, bonne surprise : c’est du luxe à prix accessible (25 € la beauté des mains, 10 € la pose de vernis mains). B.L.G. 11, rue Dupont des Loges, 7e. Du lundi au samedi de 11 h à 19 h. Tél. : 01 40 67 15 48. Ici, la nouveauté du moment, c’est le “Corde & Punch”. Le nom pourrait faire penser à une séance de torture. C’est presque la réalité. Lancé à la rentrée dernière aux clubs l’Usine, ce cours vous fait reprendre la corde à sauter. Régressif, pas vraiment. Mais intensif certainement, tout le travail de la corde optimisant l’endurance, renforçant le haut du corps (abdos compris), et pouvant faire perdre jusqu’à 400 calories en 30 minutes. Vu le niveau général plutôt élevé et ceux qui se la jouent déjà Rocky Balboa, une petite séance d’entraînement maison est vivement recommandée pour se mettre à niveau. A.C. À essayer dans les clubs l’Usine à Opéra et Beaubourg. Infos sur www.usineopera.com. © histoiresdeparfums.com BEST OF BEAUTÉ/BIEN-ÊTRE 29 PARFUMS HISTOIRES DE PARFUMS C’est un lieu d’expression autour des parfums, à mi-chemin entre la galerie et la boutique. Les flacons y sont mis en scène théâtralement, à tel point que l’on se demande quel est cet endroit. Quand nous y sommes allés, un violoncelle était accroché au plafond, avec une multitude d’archets or et argent. En réalité, la marque, Histoires de parfums, en dit déjà long, sans dévoiler le cœur des choses. Des parfums qui racontent une histoire… Au départ, c’est celle de Gérald Guislain, le créateur de la marque, dont les parfums lui ressemblent : riches de tempérament et singulièrement romanesques. La collection n’obéit à aucune contrainte, si ce n’est l’inspiration. Ainsi, chacune de ses créations est une réminiscence ou une interprétation personnelle d’un personnage, d’un poème, d’un opéra ou d’un écrivain. Ses parfums évoquent un univers fait de senteurs mêlées. Nombre d’entre eux portent l’année de nais- sance du personnage ou la date de création de l’œuvre. Parmi la large gamme, on trouve 1899 (référence à Hemingway), à base de muscade, de lavande et d’iris. 1804 rend hommage à George Sand avec des notes d’ananas, d’ambre et de tiaré. 1740 est le parfum du marquis de Sade, aux effluves de cuir, d’épices et de patchouli. 1969, année érotique, comme chacun sait, associe café, chocolat et pêche. 1904 évoque l’opéra Madame Butterfly, avec des effluves de poudre de riz et un côté frais et métallique. 1875, c’est Carmen, avec des notes de vanille, de safran et de benjoin. Moulin Rouge, lui, sent la cocotte et le rouge à lèvres. Pour les opéras, le flacon est présenté dans un écrin-boîte à musique qui reprend quelques mesures de l’opéra en question. Pour les autres thèmes, les boîtes sont élégamment packagées, évoquant une bibliothèque olfactive. Des éditions de luxe, à lire sur la peau. B.L.G. 11, rue du Roi Doré, 3e. M° Saint-SébastienFroissart. Ouvert du lundi au samedi de 10 h à 19 h. Tél. : 01 40 13 87 57. www.histoiresdeparfums.com. Vivez le massage selon WELEDA comme une expérience sensorielle unique Le Mois du Massage à l’Espace Weleda -15 % de réduction sur les soins* Pour plus de renseignements contactez l’Espace WELEDA Tél. 01 53 96 06 15 – 10 av. Franklin D. Roosevelt - 75008 PARIS Du lundi au samedi de 10h30 à 19h www.espace-weleda.fr *Pour tout soin réservé et réglé pendant le mois de juin et utilisable jusqu’au 30 juillet 2015. Offre valable sur présentation de cet encart. Hors ateliers. 30 BEST OF BEAUTÉ/BIEN-ÊTRE PILATES Photo Alizée Patton BIEN-ÊTRE LE KLAY Vous connaissez forcément le club de gym branchouille du quartier Étienne Marcel. Là, on a découvert cette année une nouvelle activité, le Pilates-fusion, mix entre Pilates, yoga et barre au sol. Face aux miroirs, une heure de flexions extensions destinées à faire travailler tous les muscles du corps (surtout fessiers, cuisses et abdos), même les plus insoupçonnés. Positions élégantes, où s’imaginer en petit rat de l’Opéra, mais sans le tutu, et une variété intéressante de postures de yoga. Ca tire, ça fait mal, ça coince parfois, mais l’effet gainage et la sensation de bien-être après une heure sont radicaux. Pour la vue, emplacement du tapis sous la vitre donnant sur la salle de gym à l’étage où voir musclors et Apollons faire gonfler les pecs. A.C. 4 bis, rue Saint-Sauveur, 2e. Infos sur www.klay.fr. EXPÉRIMENTER SEYMOUR+ Un appartement haussmannien du 1er arrondissement au charme discret abrite l’un des secrets les mieux gardés de la capitale. Connu par tous les professionnels du massage grâce à son centre de formation, Jaidee offre aujourd’hui la possibilité aux particuliers de bénéficier de soins uniques réalisés par les enseignants eux-mêmes. Oubliez les massages à la chaîne, les masseurs blasés et fatigués qui reprennent mécaniquement les mêmes gestes conventionnels à longueur de journée, ici on vous offre la crème de la crème du massage ! La séance débute par un bilan fonctionnel global car chaque massage est réalisé en fonction de la personne. Le soin en lui-même a été créé par les fondateurs, Yong Lyf et No Sourintha, considérés comme des références dans la formation au massage thaï en France. À quoi ça ressemble ? À une base de massages thaïs enrichie d’ostéopathie, d’approches douces comme le yoga ou la méthode Egoscue. Le massage est disons, dynamique, et demande d’être actif par la respiration pour mieux accompagner les mouvements. Et parce que les fondateurs voient leur activité comme l’une des facettes d’une transmission plus globale, ils proposent aussi un coaching personnalisé qui permet d’éduquer le corps pour tenir la douleur à distance. Adieu maux chroniques, bonjour aisance corporelle : Jaidee, c’est l’adresse des pros que l’on vous passe sous le manteau, ou presque. S.P. 12, rue du Renard, 4e. Mo Hôtel de Ville. Tél. : 01 42 71 91 31. www.jaidee.fr. 100 € le soin d’une heure, 140 € pour 1 h 30. Photo Camille Malissen JAIDEE Unique en son genre, ce lieu que l’on a du mal à qualifier tant il est original est tout droit sorti de l’esprit bouillonnant de la sémillante Melissa Unger. Cette Franco-Américaine, qui a travaillé notamment dans la production cinématographique et l’art, a de l’énergie et de l’enthousiasme à revendre pour faire bouger les lignes. Son but ? Promouvoir l’exploration de l’inconscient et de l’imagination et encourager l’expression de la créativité. Loin des longs discours, Melissa a une manière toute personnelle d’aborder la question. Elle propose avec ce projet à but non lucratif cinq univers interactifs inspirés par le processus de création. En arrivant, chaque visiteur est invité à déposer dans un casier tout appareil technologique et autre distraction avant de commencer le parcours. Car ici, aucune utilisation d’ordinateur ou de téléphone portable n’est permise, ni lecture de livres ou de magazines – juste soi-même, un crayon et un papier. Le “parcours” peut alors commencer dans ce lieu exceptionnel, 230 m2 sur deux étages, à la déco impeccable. Mais pourquoi venir déconnecter ici alors qu’il suffirait d’éteindre son portable à la maison, ne serait-ce qu’une heure ? Question à laquelle répond Melissa, sourire aux lèvres : « C’est comme le sport : je peux me dire que je vais me mettre devant la télé ou un ordinateur pour faire mon heure de gym dans mon salon, mais au final, on ne le fait jamais. » Véritable havre de paix en plein Paris, ce lieu permet à l’esprit de vagabonder et se reposer, autant d’éléments vitaux pour l’imagination, la créativité et le bien-être mental. S.P. 41, bd de Magenta, 10e. Tél. : 01 40 03 81 68. Ouvert du mardi au vendredi, le matin de 8 h à 11 h, le soir de 17 h à 20 h et le week-end de 10 h à 18 h. Tarif : 7 € la visite et 50 € l’abonnement de dix visites. www.seymourprojects.com.