urban repérages

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urban repérages
URBAN REPÉRAGES
Chaque semaine, nous découvrons nombre
de nouvelles adresses et, au passage, de petits
lieux méconnus qui méritent largement
d’être mis en avant. De votre côté, si vous prenez régulièrement note de ceux qui vous séduisent, allant
même, on le sait, jusqu’à découper les pages où ils apparaissent, il n’est pas rare de vous entendre
nous demander de retrouver qui un petit resto dans le 1er, dont la chronique était parue il y a trois mois
(en fait, c’était dans le 9e il y a six mois), qui un pop-up store qui a plié boutique depuis des lustres.
Du coup, nous vous avons concocté ce petit best-of à conserver, qui, s’il n’est pas exhaustif, regroupe
au moins tous nos coups de cœur de ces derniers mois, qui deviendront peut-être aussi les vôtres.
www.anousparis.fr
Photo Éric Antoine. www.maisonsouquet.com
BEST OF
ADRESSES
Concept stores, lieux hybrides,
galeries, bars, cafés, restos,
pâtisseries, clubs, accessoires,
barbiers, cocons de bien-être,
salles de concerts, art stores,
librairies, dînettes, designers,
maroquinerie, créateurs,
vintage, fitness, massages,
senteurs, mixologie, institutions,
tendances…
À l’hôtel Maison Souquet, dans le 9e, dont le bar
est spécialisé dans les cocktails au rhum.
Photo Basilio Silva
Photo Luc Boegly 2014
Photo DR
© Zeit Paris Berlin
© Arts Factory
© www.blou-paris.fr
Photo DR
© Bacsac
Photo Camille Malissen
URBAN REPÉRAGES 03
SOMMAIRE
04 CONCEPT STORES, INCLASSABLES ATELIER DO IT YOURSELF, APPART-BOUTIQUE,
OBJETS POUR KIDS, QUINCAILLERIE CHIC... 07 À BOIRE ET À MANGER COMPTOIRS,
PÂTISSERIE, NÉO-BISTROTS, ÉPICERIE FINE, FRUITS DE MER, ITALIEN... 14 MODE, DÉCO
DESIGN, ACCESSOIRES, CRÉATEURS, VINTAGE, MARQOUINERIE, TAPIS...
18 BARS/CLUBS COCKTAILS, TAPAS, CAVES, MINICLUB, TERRASSES, MUSIQUE...
24 LIEUX CULTURELS ARTS GRAPHIQUES, LIBRAIRIES, GALERIES, SALLE DE CONCERTS…
27 BEAUTÉ/BIEN-ÊTRE FITNESS, POLE DANCE, PARFUMS, MASSAGES, MANUCURE...
Magazine gratuit édité par A Nous Paris, SAS au capital de 1 580 000 euros, 23, rue de Châteaudun, 75308 Paris Cedex 09 • Principal associé : Roularta Media France • Président et directeur de la publication : Hendrik De
Nolf • E-mail : [email protected] • Tél. : 01 75 55 10 00 ou 01 75 55 + numéro de poste • Fax : 01 75 55 12 61 • DIRECTION GÉNÉRALE : 01 75 55 10 80 • Directeur général : Bruno Zaro • Directeur des opérations :
Stéphane Lafosse (1007) • Attachée de direction : Sarah Hacquebart (1080) • RÉDACTION : 01 75 55 10 28 • Rédactrice en chef : Carine Chenaux • Chef de rubrique : Murielle Bachelier • Assistante de la rédaction : Emmanuelle Suzanne (1028)
• Ont collaboré à ce numéro : Jérôme Berger, Smaël Bouaici, Alexis Chenu, Alain Cochard, Bénédicte Le Guérinel, Rémi Mistry, Sophie Peyrard, Thomas Séron, Philippe Toinard • Direction artistique : Agence Samouraï • Première maquettiste : Laurence
Philippot (1011) • Secrétaire de rédaction : Vincent Arquillière • Iconographe : Marie-Françoise Vibert (1060) • SITE INTERNET : www.anousparis.fr • PUBLICITÉ/COMMERCIAL : 01 75 55 11 86 • Directrice commerciale : Sandrine Geffroy (1112) •
Directrice marketing : Françoise Caillon (1257) • Responsable promotion et communication : Alizée Szwarc (1003) • Directrice de la publicité : Paule-Valérie Bacchieri Van Berleere (1161) • Directrice des opérations spéciales : Stéphanie Le Meur
(1249) • Directrice de clientèle internationale : Claire Bourin (1172) • Directrice de clientèle : Fanny Guillaume (1155) • Chef de publicité : Hanène Jemili (1210) • Chef de publicité immobilier : Sébastien Tisseyre (1077) • Publicité culture et partenariats : Carolyn Occelli (1194) • Responsable des projets musicaux : Mathieu Proux (1198) • Graphiste : Juliette Babelot (1145) • Publicité rubrique Formation : L’Etudiant, service commercial. 01 75 55 18 59. [email protected] Publicité
locale : 01 75 55 11 86. • Carnet d’adresses : Développement Media : 01 77 51 58 84. • Ressources humaines : [email protected] • Impression : Roularta Printing, Meiboomlaan, 33, B-8800 Roeselare, Belgique. Tél. : 00 32 51 266 111
• Diffusion : Distripaq
04
OFR LA BOUTIQUE
Plantée depuis sept ans dans le quartier du Carreau du Temple, l’institution OFR, librairiegalerie, y a ouvert son deuxième magasin. L’affaire de Marie et Alexandre Thumerelle, frère
et sœur dans la vie, lancés ensemble depuis 1996 dans la distribution de magazines et fanzines pointus, des premiers The Face et Wallpaper aperçus sur la place de Paris aux récents
Inventory, Double, Self-Service ou l’excellent Fanzine 137, et fins organisateurs d’expos et vernissages attirant tout Paris.
Ouverts à Londres pendant deux ans, toujours fournisseurs de titres pour Colette, le Palais
de Tokyo ou la Librairie Yvon Lambert, Marie et Alexandre appellent dans leur micro-boutique
de la rue Paul Dubois tous leurs amis créateurs de mode et d’accessoires – les sacs de Meilleur Ami, les bottines Carritz pour filles, la très belle collection de chemises, blouses et teeshirts signés Nina Christen. Dressent une pyramide de bougies, celles d’Astier de Villatte, aux
senteurs de Stockholm et de Mantes-la-Jolie. Et font venir quelques très belles pièces de mobilier des années 50 à 70 chinés par un pro, David Feder (ex-galerie (RE)Source), signés pour la
plupart : table-jardinière par Pierre Guariche, suspensions nordiques de Louis Poulsen, paravent à vagues sorti de Mad Men par Jacobsen, étagères Tomado ou bougeoirs modulables de
l’allemand Nagel. Le sous-sol, quant à lui, a été pensé pour accueillir des expos.
A.C.
DÉCO/GALERIE
CHEZ MOI PARIS
Rue Hérold, à la place d’un atelier de cosmétiques bio, la boutique-galerie de Jean-Baptiste
Chapernay Limon baptisée “Chez moi”. À
prendre au premier degré. Car depuis le mois
de mars, c’est là que le garçon de 24 ans a
décidé de s’installer. Un appart’ sans les
chaussettes ni la brosse à dents qui traîne, mis
en scène avec talent, comme dans une vraie
boutique de déco. « L’idée est de créer un
espace le plus intime qu’il soit pour établir un
rapport étroit avec les gens, dixit Jean-Baptiste,
en sélectionnant les objets que j’aime, sans
avoir peur de les voir partir. » On entre donc
chez Jean Baptiste par la cuisine, micro-ondes
et frigo bien planqués, avec sur le comptoir la
cafetière du matin et la sélection du jour du
locataire.
Côte salon, on embarque la collection de cendriers en marbre chinés, les tables en mousse
recyclée signées du designer Mathieu Briand,
le magazine culte Holiday tout fraîchement
ressorti, une bouteille de vin et tout un choix
de verrerie, gobelets et carafes Seletti. Dans le
coin bibliothèque, que du beau livre, David
Hockney, Basquiat ou l’Autrichien Ingmar
Alge, et dans la chambre de Jean-Baptiste,
les œuvres d’artistes en pointe. La visite
s’achève par une mini-galerie faisant office
de bureau, avec collages et sérigraphies entre
60 et 600 €. Eclectisme et bon goût dans les
choix, on trouve ici le cadeau qui devrait
A.C.
faire la différence.
Photo DR
DÉCO ET MODE
Photo Paul Blind
BEST OF CONCEPT STORES, INCLASSABLES
3, rue Paul Dubois, 3e. Ouvert du lundi au samedi de 10 h à 20 h, le dimanche de 14 h à 19 h.
DO IT YOURSELF
MON ATELIER
EN VILLE
Deux cent cinquante mètres carrés rien que
pour vous en plein cœur de Paris, où fabriquer votre bibliothèque sur mesure, patiner
votre vieux fauteuil, repeindre votre vélo
ou vous initier à la mosaïque. Ce sont deux
anciens cadres, Baudouin et Sébastien, qui
ont imaginé cet atelier urbain entièrement
dédié au bricolage et aux loisirs créatifs, et
destiné à ceux qui n’ont pas de place ou
d’outillage chez eux. Les ateliers, tout équi-
pés avec du matériel professionnel haut de
gamme, se louent à l’heure (prix dégressifs,
de 15 à 10 € de l’heure). Vous réservez votre
espace en ligne et vous venez à l’Atelier
avec votre projet.
L’espace loué comprend un établi, l’outillage
à main (marteaux, tournevis…), l’outillage
électroportatif (perceuses, scies sauteuses,
ponceuses…), ainsi que le matériel spécifique que vous avez sélectionné (perceuse à
colonne, chevalet, machine à coudre…). Et
quel que soit votre profil de bricoleur, vous
bénéficiez de conseils à la carte.
B.L.G.
30, rue de Cléry, 2e. Mo Sentier.
Tél. : 09 82 55 08 34. Ouvert tous les jours
de 8 h à 22 h. www.monatelierenville.com.
25, rue Herold, 1er. Du mardi au samedi de
11 h à 19 h. E-shop www.chezmoiparis.com
BEST OF CONCEPT STORES, INCLASSABLES 05
MODE ET DÉCO
KIDS
LE PETIT BAZAR
Photo Vincent Cacaly
LA FAUSSE
BOUTIQUE
Concept store autour de l’enfance créé il y a
cinq ans, Le Petit Bazar vient de s’installer à
deux pas de la rue du Commerce et en a profité pour élargir son offre. Il propose maintenant également des trouvailles de brocante
(meubles, jouets et objets anciens décalés)
et des créations “faites maison” comme des
nuages en guirlande lumineuse, des mobiles,
des attrape-rêve romantiques, des coussins,
des kits de loisirs créatifs ou encore d’adorables petites robes trapèze avec leur culotte
bouffante assortie. Katia et Caroline, les deux
“Bazar girls”, font aussi de la recherche de
meubles sur demande, de la rénovation et
mise en couleur de meubles et objets chinés, et du conseil en aménagement et décoration pour chambres d’enfants.
Concrètement, que vient-on chercher au
Petit Bazar ? Des jouets français ou européens
en bois, tissu ou plastique recyclé, comme des
puzzles géants et insolites Londji, des mobiles
oiseaux en plumes et carton à faire soimême par Oh c’est beau !, ou des cahiers de
gommettes. On trouve aussi les charmants
jouets d’imitation pour bébés en tissu Oskar
& Ellen faits à la main. La boutique propose
également la marque Jack n’a qu’un œil,
avec linge de lit, trousse de toilette, tapis à
langer, tour de lit ou coussins absolument
craquants. On aime aussi les boîtes à musique
en tissu Nini La Duchesse, les coussins oniriques à suspendre Pompon Pétillant, la déco
et les vêtements Numéro 74… Mais ce ne
sont que quelques exemples. Car même sans
enfants sous la main, votre déco pourrait
bien trouver à s’enrichir ici de mille petites
choses parfaitement irrésistibles. Attention,
l’addiction vous guette !
B.L.G.
Dans la lignée des concept stores apparus ces
dernières années dans la capitale, proposant une sélection de petits objets aussi
variés qu’originaux, parfois inutiles, souvent irrésistibles, La Fausse Boutique se
démarque en vendant exclusivement des
produits de jeunes créateurs français, la
plupart du temps fabriqués de manière artisanale dans l’atelier de leur enseigne inaugurale du 9e devenue une bouillonnante
pépinière d’entreprises. Un parti pris qui
vise forcément juste à l’heure où le “consommer local et responsable” a le vent en poupe.
Alors, stratégie marketing pour coller à l’air
du temps ou nouvelle forme d’engagement
citoyen ? Finalement qu’importe, puisque
cette démarche permet de mettre en lumière
des marques tricolores prometteuses rivalisant de créativité pour concevoir prêt-àporter, accessoires de mode et autres gadgets
décoratifs qui tranchent avec le tout-venant
industriel et uniforme.
On trouve, en vrac, dans la seconde Fausse
Boutique ouverte au cœur du Marais, moult
bijoux imaginés par Sur les toits de Paris (de
20 à plus de 200 €), des tee-shirts sérigraphiés
Zebrananas (25 €), des montres customisées par Rich Gone Broke (49 €), des stickers
muraux Space Invader (6 €), des nœuds
papillon colorés et classieux confectionnés
par Oh My Nod (50 €), de la lessive réservée
aux hommes (22 €) ou même les désormais
célèbres boîtes de “criquets à croquer” à
l’apéro (10 €). Iconoclaste, on vous dit. R.M.
19, rue des Ecouffes, 4e. Mo Saint-Paul. Tél. :
06 62 17 59 02. www.lafausseboutique.com.
Ouvert tous les jours de 13 h 30 à 19 h.
QUINCAILLERIE SNOB
LA TRÉSORERIE
Façade grise et grands barreaux aux vitres imposantes, de l’extérieur, le lieu a de quoi surprendre ! Anciennement trésorerie principale du 10e arrondissement, le magasin est resté
dans son jus d’antan pour l’extérieur, et a gardé le même nom. À l’intérieur, sous une verrière, c’est un antre agréable et bien pensé qui renferme des trésors pour la maison et se veut
dans la lignée des bazars, quincailleries, drogueries d’autrefois. Mais en version snob car ici,
si l’esthétique générale se veut simple et fonctionnelle, on vise la qualité et parfois même
le luxe du sur-mesure.
Qu’on se rassure, la vaisselle et les ustensiles de cuisine affichent des prix tout à fait démocratiques. Un quart des fournisseurs sont scandinaves. Parmi les meilleures ventes, les
tables haricots Karsten Lauritsen se démarquent fortement. Une visite s’impose donc, d’autant plus qu’à côté, le petit Café Smörgas est comme une promesse d’évasion à Stockholm.
Ambiance coffee-shop avec une formule petit-déjeuner valable dès 8 heures. À l’heure du
déjeuner, c’est la fameuse tartine du nom du café qui s’impose à table.
M.B.
11, rue du Château d’eau, 10e. www.latresorerie.fr. Café Smörgas ouvert du lundi
au vendredi de 8 h à 16 h 30, le samedi de 9 h à 18 h 30.
Photo Murielle Bachelier
10, rue Gramme, 15e. Ouvert du mardi au samedi de 10 h à 19 h. Tél. : 09 84 03 69 67.
www.lepetitbazar.com.
06 BEST OF CONCEPT STORES, INCLASSABLES
SHOWROOM GREEN
CADEAUX
BAZAR THERAPY
© Bacsac
BACSAC
cours de récré ; le ghettoblaster Boombox, en
carton et fabriqué à Berlin ; Jésus en hologramme ; les balloon dogs gonflables ; des
carnets en provenance d’Ukraine, du Japon
ou d’Allemagne et la collection de bougeoirs,
vases et pots en verre recyclés « In vino veritas », éditée par la maison.
Une deuxième facette du Bazar, aussi éditeur d’objets et de mobilier, dont la première
saison expose sur les deux niveaux du magasin les derniers travaux du duo Ich&Kar. Happiness Therapy avec la ligne « Poker Face »,
couvrant commodes, armoires, étagères et
coffres d’imprimés poétiques, et inspirations
mathématiques pour les tables Penrose aux
pavages géométriques et couleurs réalisables sur mesure. Soyez rapides : la plupart des
objets sont vendus ici en série limitée. A.C.
L’ancien magasin de couleurs, fermé depuis
25 ans, revoit sa façade éclater au grand jour.
La plus belle du quartier. Marbrée vert façon
apothicaire chic. Mis en forme par les supra
créatifs Ich&Kar, Bazar Therapy dépoussière
l’esprit des vieilles quincailleries en compilant plus d’un millier d’objets et gadgets,
tous rangés et merveilleusement organisés ;
ajoute gourmandises – Pierrot Gourmand
dans les bocaux – surprises à sortir de
machines à tirette de fêtes foraines, soldats
en plastique, papeterie, senteurs, petit mobilier, bougies, produits de beauté... Perles
parmi les perles : les Kit Cat Clock, horloges
cultes aux Etats-Unis depuis les années 30 ;
l’Alien catapulte à sortir dans les meilleures
15, rue Beaurepaire, 10e. Tél. : 01 42 40 10 11. Ouvert du mardi au samedi de 11 h à 19 h 30
et le dimanche de 14 h 30 à 19 h 30.
6, rue des Fossés Saint-Jacques, 5e.
Tél. : 01 83 81 82 34. Ouvert du lundi au
vendredi de 9 h à 18 h. www.bacsac.com.
INSTALLATION
LIFESTYLE DANOIS
© Nordkraft.fr
SONIA RYKIEL
Si on ne l’a pas déjà fait, on passe s’imprégner
de l’esprit “café littéraire” qui règne depuis
quelque temps dans la boutique Sonia Rykiel
du boulevard Saint-Germain. Là, l’espace de
550 m2 s’est joliment vu envahir par les livres,
avec, au rez-de-chaussée, des rayonnages du
sol au plafond, et au premier étage, des étagères rouges accueillant des ouvrages dédiés
aux arts visuels. Cette bibliothèque éphémère tiendra compagnie aux collections
mode de la maison pendant un an, avant de
laisser place à un nouveau concept et une
tout autre histoire.
C.C.
NORDKRAFT
Photo Luc Boegly 2014
C’est une idée somme toute assez simple
mais il fallait y penser. En 2009, un designer
et deux architectes paysagistes parisiens
s’associent pour donner naissance à Bacsac,
une gamme de « contenants intelligents »
permettant aux citadins de mieux cultiver
leur lopin de terre au cœur de la ville. Depuis
un peu plus d’un an, la petite équipe s’est
enracinée à deux pas du Luxembourg dans
un showroom à l’ambiance champêtre faisant office à la fois de bureau et de lieu de
vente. À l’intérieur, ça bosse, ça s’active, ça
parle toutes les langues : visiblement la
petite entreprise a bien germé et pousse
désormais à vue d’œil. Derrière, la charmante cour accueille une mini-jardinerie
qui donne un bel aperçu des produits fabriqués.
Alternatives pratiques et esthétiques au traditionnel bac à plantes, les pots et les jardinières de Bacsac sont en fait des sacs légers
et souples en géotextile ultra-résistants qui,
avec leurs différentes couches de feutres
hydrophiles, protègent bien les racines, limitent l’évaporation et distribuent l’eau. Surtout, ils sont facilement transportables et
peuvent se nicher un peu partout, que ce soit
sur un balcon, dans un appartement, voire
dans la rue. À l’heure où la capitale repense
ses espaces verts à coups de potagers participatifs et murs végétaux, il est fort probable que le concept Bacsac participe grandement à façonner le visage du jardin urbain
de demain.
R.M.
Sonia Rykiel, 175, bd Saint-Germain, 6 .
e
Après avoir ouvert un concept store online,
la Danoise Camilla Schousboe, installée à
Paris depuis une dizaine d’années, a sauté le
pas du shop physique, ouvert en décembre
dernier. Un lieu à la blancheur solaire et à
l’image de son site, hybride, qui propose principalement du design, mais aussi de la mode
basique pour la femme, l’homme et l’enfant,
des affiches graphiques, de la porcelaine
créative, des lunettes ultra-smart, des vélos
chic (forcément)… Puisque au Danemark, il
paraît que les gens sont plus heureux qu’ailleurs, alors un tour dans ce concept store
s’impose, histoire de se faire du bien. Puisez
dans l’esprit de ce design fonctionnel mais
aussi très esthétique : pas de vintage ici, simplement un style contemporain minimaliste
pile dans l’air du temps, où toutes les marques
sont made in Danemark.
M.B.
20, rue Sampaix, 10e. Ouvert du mercredi
au dimanche de 11 h 30 à 19 h 30.
07
BEST OF À BOIRE ET À MANGER
Photo Loïc Lautard
LA PASSERELLE
Dans un quartier d’Issy-les-Moulineaux en profonde mutation, un bloc noir au pied de la
passerelle qui mène à l’île Saint-Germain. Il abrite le premier restaurant de Mickaël
Meziane, qui a usé ses fonds de toque chez de grands noms de la gastronomie parisienne.
En terrasse, vue imprenable sur les péniches amarrées, une poignée de canards et, parfois, un bateau qui glisse sur l’eau. Bucolique, on vous dit ! Si l’on peut regretter l’absence
de choix dans le menu, on salue en revanche la qualité des assiettes servies dont le cœur
de saumon travaillé au miso, julienne de betterave crue et sauce thaï. À suivre, brandade
de cabillaud. Simple sur le papier mais souvent bourrative ou dominée par la pomme de
terre. Ici, elle est moelleuse, généreuse en poisson et agrémentée d’herbes parfumées qui
la font sortir du registre classique dans laquelle elle est enfermée. Le finger chocolat glacé
et sa quenelle vanille sont moins surprenants mais le dessert a de l’allure pour un menu
du déjeuner. Et la bonne action pour finir et joindre l’utile à l’agréable, 1 euro reversé sur
chaque addition à l’association 1 maillot pour la vie.
Ph.T.
EPICERIE
KILIKIO
Le projet de la Jeune Rue dans le 3e a beau
connaître de sérieuses difficultés, cette épicerie grecque a décidé d’ouvrir dans le périmètre. C’est l’idée de trois amis aux CV bien
affûtés, deux Grecs – Kritanos Poulis, ancien
chef pâtissier de chez Hermé, passé chez
Gagnaire et Passard, et Stavros Seretis, artiste
gourmet basé à Athènes – et un Français,
Ivan Aublin, sympathique gérant de la maison. Le contenu vaut largement le décor, piochant les meilleurs producteurs et artisans
locaux du pays. Dans les rayons, des variétés
d’origan en provenance directe de Crête ou
de Naxos (dans les Cyclades), des petits pains
secs traditionnels sur lesquels étaler un caviar
d’aubergine, et des pâtes langues d’oiseau au
lait de chèvre, parfaites dit-on pour un risotto.
Autres références de la maison, le miel, celui
d’argousier pauvre en sucre, les olives bien sûr,
originaires de Kalamata, Sparte et Mytilène,
et une collection d’huiles d’olive aux notes
d’agrume ou de pomme exceptionnelles. À
noter que la maison propose ateliers dégustation, paniers tout prêts et fruits bio en
cagettes, service traiteur et bientôt du vin
grec à goûter à l’apéro.
A.C.
Photo DR
Photo C. & G. Bremilts
TERRASSE
172, quai de Stalingrad, Issy-les-Moulineaux (92). T2, station Jacques-Henro Lartigue.
Tél. : 01 46 48 80 81. Fermé le dimanche et le lundi. Formule au déjeuner : 34 €.
Menus : 40 € (au déjeuner) et 95 €.
AFTERWORK ITALIEN
EAST MAMMA
Paris made in USA, c’est pas fini… La preuve
au détour de ce dinner italo-américain du
Faubourg-Saint-Antoine. Une table à tiroirs,
du trottoir-terrasse aux salles façon loft
défraîchi, en passant par ses comptoirs de
marbre vert avec mange-debout. Un dépaysement à la sauce Little Italy. Parmi la carte,
parmigiano reggiano de 30 mois (7 €) délicat,
jambon culatello (9 €) fondant, pâtes de blé
dur aux tomates, saucisse au fenouil et pecorino (15 €) généreux et vif, pizza “Mammargherita” (12 €) fraîche et tiramisu (6,50 €)
aérien s’accompagnent d’un sangiovese, Gran
Sasso, 2013 (5 € le verre) profond et plaisant.
Du vite fait joliment fait, sans la ruine et
avec l’humeur…
J.B.
133, rue du Faubourg-Saint-Antoine, 11e. Mo Ledru-Rollin. Tél. : 01 43 41 32 15
(pas de réservation). Ouvert tous les jours de 12 h à 15 h et de 19 h 30 à 23 h. Carte : env. 25 €.
34, rue Notre-Dame-de-Nazareth, 3e.
Mo Temple. Tél. : 09 83 33 88 24. Ouvert du
mardi au vendredi de 11 h 30 à 14 h 30 et
de 15 h 30 à 20 h, le samedi de 11 h à 20 h,
fermé le dimanche.
08 BEST OF À BOIRE ET À MANGER
Photo DR
ALIMENTATION GÉNÉRALE
MAISON PLISSON
Il y avait foule à l’ouverture de Maison Plisson, magasin alimentaire de 500 m² rappelant
les légendaires Dean & Delluca et Eataly de
New-York, et posé en plein cœur de l’“hypstérique” boulevard Beaumarchais. Avec son
lettrage rétro en vitrine, ses marquises rappelant les Halles parisiennes, et le tablier à
pois du personnel, l’adresse remet le vieux
Paris au goût du jour. À l’origine du lieu, Delphine Plisson, une pro de la mode, ancienne
directrice générale de Claudie Pierlot, planchant depuis trois ans sur un concept réunissant à la fois marché, cave, épicerie, boulangerie, restauration et vente à emporter. Le
résultat est grandiose, tant dans le décor aux
effets marbrés avec miroirs piqués et fumés,
que dans la sélection pointue, valorisant le
produit français principalement.
À explorer, la partie “halle alimentaire”,
conçue comme un grand marché, réunissant les meilleurs experts – fruits et légumes
d’Alexia Charraire du Comptoir des Producteurs, boucherie et fromagerie signés de
M.O.F. – et compilant plus de 3 000 références
dans la partie épicerie fine du sous-sol. Du
haut de gamme en grande majorité, paradis
du branché trouvant là de la vodka au qui-
noa, le rosé d’Angelina Jolie en version Jéroboam, les biscuits chics de la Maison Dandoy,
un choix d’huiles incomparable et même un
stand de préparation des légumes et fruits
allant de l’épluchage au jus minute... Rien de
très bon marché, c’est vrai – en cherchant
bien, on trouve un côtes-de-gascogne à
6,60 € –, mais un leitmotiv du « goût avant
tout » et de la qualité bien trouvé. Autre espace
déjà bondé, la « salle à manger » de 200m²
refait vivre le comptoir de marché, avec la
bonne odeur du fournil en fond et la cuisine
fraîche de Bruno Doucet et Benoit Bordier (La
Régalade) au déjeuner. Le meilleur moment
reste le dimanche matin – croissant en terrasse
au son du violon.
A.C.
93, boulevard Beaumarchais, 3e. Ouvert de 8 h 30 à 21 h du lundi au samedi, de 8 h 30 à 17 h le dim. www.lamaisonplisson.com.
CANTINE FUSION
BRASSERIE
DERSOU
LA MARÉE JEANNE
À deux pas d’Aligre, en plein bastion bistronomique, murs défraîchis, appliques indus’,
baguettes chinoises et carte de “sides” invitent
à laisser de côté un temps nos traditions et
leur réinterprétations. Au comptoir comme en
salle, place à une dînette fusionnante, entre
Méditerranée, Asie et Afrique du Nord, façon
plateau-repas à midi et menu dégustation le
soir. Bouillon d’épinards, xérès, amande de mer
– plus vert que mer, avec du caractère –, croquettes d’agneau, aïoli – régressif et plaisant –, nouilles coréennes, ragoût de porc
– réconfortant et puissant –, yaourt, crème
de citron, miel, granola – riche et contrasté –,
bière Pale Citra – légère et fraîche… Les amateurs de légèreté apprécient. Nous aussi, surtout au déjeuner.
J.B.
Les Jeanne sont de retour ! Après Jeanne A
(11e), puis B (17e), le taulier d’Astier (11e) quitte
le solide pour verser dans l’aqueux. Direction
“Montorgueil-sur-Mer” ! À quelques milles
des Halles, sa nouvelle table remue les cœurs.
Dans le bon sens. Banc d’écailler à l’accueil,
comptoir-paillasse où s’accouder, sous-sol à
grandes tablées, cuistots-Cousteau à bonnet
rouge... D’entrée, l’adresse chasse le vague à
l’âme des bobos du quartier. D’autant que la
carte affiche des prix doux, en petites comme
en grandes portions. Justement, l’assiette :
bonne pêche ? Plaisante, même si trop travaillée, au point d’en oublier parfois le iodé. Friture d’éperlans, légumes et gingembre (6 €)
– haut en couleur et en saveurs, un peu beaucoup –, lotte marinée, purée d’olives et vinaigrette d’agrumes (8 ou 12 €) – vif et fondant –, tartelette au chocolat fondu et crème
pralinée (9 €) – gauche. Côté liquide, chablis
de Pico (9 €) et pils Kout 10 (4,50 €) donnent
le sourire. Suffisamment pour qu’on ait envie
de revenir.
J.B.
21, rue Saint-Nicolas, 12e. Mo Ledru-Rollin.
Ouvert du mardi au samedi de 9 h à 17 h 30
et de 19 h à 0 h 30 (service de 12 h à 15 h et
de 19 h 30 à minuit). Carte : env. 25 € (déj.),
env. 45 € (dîn.). Menus (dîn.) : 90 et 130 €.
Tél. : 09 81 01 12 73.
3, rue Mandar, 2e. Mo Sentier. Ouvert tous
les jours de 12 h à 23 h. Menu déj. : 18 €.
Carte : env. 30 €. Tél. : 01 42 61 58 34.
FRUITS DE MER
PÂTISSERIE
L’HUÎTRADE
Le nouveau bistrot des chefs Guy Savoy et Clément Leroy est entièrement consacré au gratin de l’huître. Les deux toqués proposent
de faire le tour de France des parcs ostréicoles.
Première étape, Prat-ar-Coum dans le Finistère, avant de rejoindre les Charentes et la production de David Hervé. Puis c’est au tour de
Joël Dupuch (ostréiculteur acteur dans Les
Petits Mouchoirs, le film à succès de Guillaume Canet) et de la maison Gillardeau de
nous faire découvrir les pépites du bassin
d’Arcachon et de Marennes-Oléron. La balade
se termine du côté de Sète pour apprécier le
travail de la famille Tarbouriech qui a recréé
les marées dans l’étang de Thau par un ingénieux système de panneaux solaires et de
poulies. Ces trésors se gobent par huit au
comptoir avec du pain de campagne, du
beurre et un verre de vin blanc de Savoie, ou
en faisant “Le Grand Huître”. Cependant,
elles s’apprécient aussi travaillées, en nage
glacée, en escabèche, avec un granité aux
algues et au citron ou déposées sur une
tranche de pain façon tartine de casse-croûte,
comme on aimerait les manger en rentrant
d’une promenade le long du littoral.
Ph.T.
Photo Laurence Mouton
EUGÈNE
À l’angle des rues Guillaume Tell et Descombes dans le 17e, une pâtisserie à la devanture un
brin criarde, toute de jaune et violet vêtue. Les gourmands du quartier s’y pressent, réclament leur pain quotidien, un brownie pour la route ou un saint-honoré pour six personnes
pour le dessert. Particularité, toutes ces gourmandises sont allégées. Du pain à la viennoiserie en passant par les tablettes de chocolat, la forêt-noire ou le saint-honoré avec, pour dénominateur commun, la pâte à chou qui limite l’impact glycémique des crèmes pâtissières qui
n’ont donc pas besoin d’être trop dé-sucrées.
Pour proposer des desserts allégés en sucre mais délicieux, les deux fondateurs d’Eugène vont
travailler sur la réduction des quantités et l’augmentation des fibres solubles, celles qui font
remonter au cerveau les informations sur la satiété. Sont donc bannis des fiches techniques le sucre, les édulcorants, la stevia, les farines raffinées. Quant aux graisses animales, elles sont remplacées par des graisses végétales. En lieu et place de toutes ces
matières premières qui sont au cœur de la pâtisserie traditionnelle, de la farine T80 meulée à la pierre, de la farine de lentilles ou de pois chiches, du son d’avoine, du fructose, du
sirop d’agave, des sirops naturels, du thé vert, de la cannelle et de l’avocat. Pour une fois que
l’on peut ne pas être raisonnable, pourquoi s’en priver ?
Ph.T.
11, rue Guillaume Tell, 17e. Mo Porte de Champerret. Tél. : 01 42 27 65 24.
Fermé le dimanche après-midi et le lundi.
TENDANCE
LOUIS
13, rue Troyon, 17e. Mo Charles de GaulleÉtoile. Tél. : 01 44 09 95 85. Fermé
le dimanche et le lundi. Carte : de 40 à 60
et vente à emporter.
Une fois n’est pas coutume, commençons
par la claque de ce déjeuner : le dessert, de
l’ananas taillé en brunoise, déposé dans un
jus de coriandre surmonté d’une mousse
coco. La coriandre, personne ne l’attendait à
pareille fête, elle porte le dessert, sublime
l’ananas souvent engoncé dans des saveurs
trop sucrées ou des crèmes trop riches. Ici elle
tranche et prouve qu’elle a aussi sa place
en fin de repas. Auparavant, après une brioche
au curcuma et huile d’olive à doser soi-même
sur la dite brioche, Stéphane Pitré rappelle à
ses convives ses origines bretonnes à travers
une bisque de langoustines, un poil trop discrète, plus proche d’un bouillon que d’une
bisque, entourant une raviole de foie gras
piquée au vif par un condiment au citron
qui apporte une légère pointe d’acidité. Àsuivre, un quasi de veau rosé, du pack-choï
(variété de chou chinois) relevé avec le jus
court du quasi et là encore, une touche que
personne n’aurait soupçonné, de l’avocat
snacké qui en perd une partie de sa couleur
mais pas son goût.
Ph.T.
23, rue de la Victoire, 9e. Mo Le Peletier. Tél. : 01 55 07 86 52. Fermé le samedi et le dimanche.
Menus : de 32 € (au déjeuner) à 48 €.
© www.eugene.paris.fr
10 BEST OF À BOIRE ET À MANGER
La musique
sans limite
Enceinte sans fil portable
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12 BEST OF À BOIRE ET À MANGER
SUR LE POUCE
COCKTAILS AU RHUM
MAISON SOUQUET
Et de trois ! Après Le Camion qui fume et le
Freddie’s Deli (11e), Kristin Frederick sert cette
fois l’Asie façon Chinatown. Au menu de son
nouveau comptoir de la rue du Faubourg-Poissonnière, des woks minute, de nouilles sautées, de poulet aigre-doux, de bœuf aux brocolis…, servis avec un thé ou de la bière
(environ 15 €).
J.B.
Et pourquoi ne pas aller dans le bar d’un hôtel pour s’évader ? On ne parle pas d’un rendezvous caché, d’un cinq-à-sept (il s’agit pourtant d’une ancienne maison de plaisir), mais plutôt d’un lieu où l’on prendrait un bon cocktail à base de rhum (39 références). D’autant que
cet établissement, entièrement rénové sous la patte du décorateur Jacques Garcia, vient d’ouvrir ses portes, non loin du Moulin Rouge. Le bar est situé dans la « salle des petits bonheurs ».
Il est au cœur même de l’établissement, comme pour mieux enivrer nos nuits. À découvrir
absolument !
S.O.
Photo Éric Antoine
HUABU
67, rue du Faubourg-Poissonnière, 9e. Mo
Cadet ou Poissonnière. Tél. : 01 45 89 16 94
PÂTISSERIE
PROFITEROLE
CHÉRIE
Dessert de grand-mère par excellence, la
profiterole renaît dans sa première boutique
dédiée. Aux commandes, le pâtissier cathodique Philippe Urraca ajoute une alternative au chou de Popelini. Toujours chérie des
français, la profiterole fait son revival. En
expert, le pâtissier Philippe Urraca, pensionnaire de l’émission Qui sera le prochain grand
pâtissier ?, et aussi M.O.F. en passant, offre à
la profiterole le meilleur des emplacements,
secteur rue de Bretagne. A la carte, une dizaine
de recettes, des déclinaisons glacées, les meilleures au tout chocolat Valrhona ou à la
vanille de Tahiti, servies dans des choux cuits
toutes les 45 minutes, et recouverts d’un craquelin tout juste croustillant. La suite se fait
sous nos yeux, garniture glacée ou crème
pâtissière comme dans le temps, surdose de
sucre pour la version paris-brest, mais équilibre et justesse pour la classique vanille. A.C.
Photo F. Mantovani
10, rue de Bruxelles, 9e. Mo Blanche. Tél. : 01 48 78 55 55.
www.maisonsouquet.com.
NÉO-BISTROT
LE VITIS
Au bout du bout de la rue du Cherche-Midi. Au pied de la tour Montparnasse. Dans ce “no food
land” qu’est la frontière entre le 6e et le 15e. C’est là que les frères Delacourcelle ont remis le
couvert. Deux messieurs de la bistrote “plus plus”, deux docteurs ès cuisine de routard, épicée, réconfortante, précise… Eh bien, qu’on se le dise : les gaillards n’ont rien perdu de leur
doigté ! Dans leur une-pièce-cuisine un tantinet désuet, l’assiette et le verre refont le coup
du very good trip ! Asperges vertes et flan de lait fermenté au citron vert (10 €) contrasté, délicat… magnifique, cochon de lait fondant aux épices douces et chou croquant (19 €) – relevé
et texturé –, truffade de chocolat noir et crème anglaise à la chicorée (7 €)
– plus sage – partagent la vedette avec des vins au verre finauds, comme ce muscadet Fief
du Breil 2011 de Landron (5,50 €) ou ce vin de France, Grolleau 79 du Château de Bois-Brinçon (4,50 €). Les anciens habitués de l’adresse du 5e suivent. Nous aussi !
J.B.
17, rue Debelleyme, 3e. Tél. 01 42 77 90 62.
Du mardi au dimanche de 10 h à 20 h.
8, rue Falguière, 15e. Mo Falguière. Ouvert du mardi au samedi de 12 h à 14 h et de 19 h 30 à
22 h. Tél. : 01 42 73 07 02. Fermé dimanche et lundi. Formule déj. : 15,50 €. Carte : env. 40 €.
Photo Rina Nurra
BEST OF À BOIRE ET À MANGER 13
ÉPICERIE
PAPA SAPIENS
Et de deux pour Papa Sapiens, qui après le
marché Poncelet dans le 17e, vient d’emménager rue de Bourgogne. À l’origine, une
bande d’amis, gens de la finance, pubards,
gourmets et gourmands, réunis autour d’un
projet : créer une épicerie fine de luxe made
in France. Remis à neuf par le duo de designers Sismo, l’ancien salon de massages
thaï exhibe désormais des petits producteurs, tous présentés en photo, et experts
dans leur rayon. Au menu, tout ce qu’il faut
pour un apéro chic, du jambon noir de Bigorre
excellent, un filet de bœuf séché (le Pasterma) aux vingt épices, de la rillette light et
du beurre de caviar (De Neuvic) à tomber.
Gros atout de Papa Sapiens : son rayon frais,
avec les fromages du Meilleur Ouvrier de
France Laurent Dubois, le vrai yaourt grec de
Grèce (celui rapporté par la nouvelle épicerie Kilikio, rue Notre-Dame-de-Nazareth) ou
ceux de brebis du Pays basque. Rien que du
bon, testé par la sympathique Alexandra,
cofondatrice des lieux, et un choix aussi
inventif que qualitatif. Parmi les dernières
nouveautés : les glaces aux parfums décalés de l’artisan Glazed, la collection de
condiments au piment d’Espelette, ou les
biscuits croustillants et bio au sésame ou
gingembre de la fabrique picarde La Pierre
qui tourne.
A.C.
32, rue de Bourgogne, 7e. Tél. : 01 58 57 82 81. Ouvert le lundi de 16 h à 20 h, et du mardi au samedi de 10 h 30 à 20 h.
À nous l’été !
À vos pailles. Frais. Partez !
avec un
blended beverage
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14
MODE RÉTRO
ANNA TIRMANN
Créateurs du concept-store L’Avant-Scène
dans le 11e, Philippe et Sonia viennent d’investir l’une des plus jolies boutiques de la rue
Keller en proposant un vestiaire inspiré par
la littérature. Entre les lignes, celles de René
Char ou de Stefan Zweig, et une pile de
romans, le duo invite à la découverte de leur
marque Anna Tirmann. Un look aux
influences doucement rétro, robes vert-degris, en jean ou tartan, blouses à carreaux et
cachemires, chaque vêtement portant le nom
d’un écrivain : Beauvoir, Dostoïevski, Zweig…
le tout complété par quelques pièces du
Mont Saint Michel, des danois de Custommade et de la créatrice Valentine Gauthier.
Belle sélection de bijoux en laiton et cuir,
porte-monnaie et sacs délicieusement vintage
signés Tammy & Benjamin, et chaussures
FTroop aux inspirations années 30.
A.C.
Photo Alexis Chenu
DÉCO ET DESIGN
© www.blou-paris.fr
BEST OF MODE/DÉCO
BLOU 2
En 2010 naissait Blou, un concept store révélateur de talents, proposant des objets fonctionnels et beaux. Entre design, mode et art contemporain, en peu de temps la boutique
s’est fait une place aux Batignolles grâce à des marques peu distribuées à Paris. Quatre
ans plus tard, voici Blou 2, à quelques pas de celui que l’on appelle désormais Blou 1. Ce
second lieu a de quoi surprendre. Tout d’abord par son extérieur, recouvert d’un zinc noir
japonisant très contemporain sur la façade d’un immeuble classique. Puis par l’intérieur
où les murs bruts et le vieux plancher viennent contrebalancer l’offre, centrée sur la déco
toujours très pointue.
Là encore, Julien, le maître des lieux, a sélectionné des marques innovantes. La part belle
est faite au design en provenance du Danemark, mais pas seulement. Les luminaires en
verre soufflé sont signés Atelier Areti, un duo de sœurs franco-autrichiennes. Treku est une
marque espagnole de mobilier modulable à l’extrême, qui permet de meubler presque toutes
les pièces de la maison ainsi que le bureau. Les canapés et fauteuils Prostoria, en provenance de Croatie, aux lignes pures, sont tous convertibles et s’ouvrent grâce à des systèmes
simples et jamais vus. On a aussi beaucoup aimé les tapis-sculptures en bois de chez Böwer
(Allemagne), signés Elisa Trozyk.
Du côté des Danois, Blou propose une belle offre de chez Hay, avec des fauteuils “coque”
simples et beaux, des tables épurées, du verre soufflé à impression textile, des coussins
graphiques bien dans l’air du temps, ou encore des bibliothèques remplies d’astuces. La
marque Menu est spécialisée dans le design mural fonctionnel, avec des patères, des
porte-clés aimantés, des miroirs, des horloges… Autre marque coup de cœur, Vifa, qui propose une enceinte portable en wi-fi tapissée de laine, en six couleurs, au son fabuleux. Pour
le reste, on vous laisse découvrir…
B.L.G.
75, rue Legendre, 17e. Mo Place de Clichy ou La Fourche. Tél. 09 81 20 95 22.
www.blou-paris.fr. Ouvert du mardi au samedi de 11 h à 14 h et de 15 h à 19 h 30.
15, rue Keller, 11e. Du lundi au samedi
de 11 h à 19 h 30.
KIDS
PAUL SMITH JUNIOR
À côté de sa boutique homme, sur le boulevard Raspail, le créateur anglais Paul Smith
a enfin ouvert son premier espace parisien
dédié à ses collections kids et junior. Petit, l’endroit n’en est pas moins stylé comme il se
doit, avec son mobilier harmonieusement
hétéroclite, ses œuvres d’art aux murs et sa
déco ludique. Pas besoin non plus d’avoir
l’âge requis pour y trouver son bonheur : ici,
il y a toujours quelque chose, vêtement ou
accessoire, à subtiliser aux enfants.
C.C.
24, bd Rapail, 7e. Mo Rue du Bac
ou Sèvres-Babylone. Tél. : 01 53 63 08 74.
BEST OF MODE/DÉCO 15
Photo Antoine Rozes
DÉCO COLORÉE
LOULOU JASMIN
Voici enfin une boutique de décoration qui sort des sentiers battus. Pas de taupe ou de gris,
ou alors en petites touches : ici, la couleur est reine, d’où une atmosphère d’emblée vivante
et joyeuse. Valérie Bettane, la fondatrice, s’amuse avec les créations textiles, joue avec les
motifs, brise les symétries. Elle voue une véritable passion aux étoffes rares et aux papiers
peints étonnants. Osborne & Little, Elitis, Canovas, Dedar, Hermès et surtout Frey, Designers
Guild, Larsen et Jim Thomson ont ses faveurs pour imaginer des univers atypiques et pleins
de personnalité. Elle puise son inspiration dans ses origines, au carrefour de la Chine, de la
Corse et de la Guyane française, mais aussi dans ses nombreux voyages.
Cet ingénieur de formation sait aussi appréhender avec aisance l’espace et les perspectives.
Conçue comme une maison, la boutique Loulou Jasmin regorge de surprises et de recoins,
où l’on découvre avec ravissement des pots à thé décoratifs signés Fabienne Jouvin fabriqués
d’après la technique du cloisonné, du mobilier en bronze de Jean Dange, de fabuleux miroirs
Emdé, des bougies parfumées Voluspa et Marianne Guedin, ou encore de magnifiques coussins brodés qui explosent de couleurs. Des accessoires hétéroclites mais qui cohabitent sans
faux pas. On entre ici pour un achat coup de cœur, et on peut ressortir avec un projet de décoration d’intérieur. Valérie saura alors vous accompagner dans une relation ultra-personnalisée pour créer un intérieur original, qui n’appartiendra qu’à vous.
B.L.G.
5, rue Poussin, 16e. Mo Michel-Ange ou Molitor. Tél. : 01 46 47 18 36. Ouvert du lundi
au samedi de 10 h 30 à 19 h. www.louloujasmin.com.
Photo DR
MOBILIER VINTAGE
GOLDEN AGE
À équidistance de Marx-Dormoy et de La
Chapelle, pas très loin du marché de l’Olive
dans le 18e, le passage Ruelle s’était fait
connaître avec l’ouverture du Kube Hotel il
y a dix ans. Un gros buzz à l’époque, tenant
plus à l’attractivité de son bar de glace qu’au
décor “design” désormais passé de mode.
Bien située juste en face, voisine du théâtre
de la Reine Blanche, et déjà fréquentée par les
connaisseurs, la galerie-boutique Golden Age
est devenue en quelques mois l’un des
repaires les plus pointus du mobilier vintage
parigot. Celui des années 50, 60 et 70 principalement, chiné par deux jeunes têtes chercheuses hyperactives : Alexandre Neimann,
passé chez l’archi Graf, et Ambroise Alliou,
sorti de ses galeries d’art. Un duo habitué aux
brocantes de France et de Navarre.
Dans leur grand loft, pas de fauteuils Eames
vus et revus à toutes les sauces, mais une
sélection d’objets choisis pour coller aux
appart parisiens : tables portefeuille (280 €),
chaises bistrot (40 € l’unité), porte-revues
(30 €), mini-commodes ou bureaux en formica
(à partir de 160 €), miroirs en rotin à profusion et collections d’étagères Tomado (moins
de 100 €). Auxquels s’ajoutent quelques objets
décalés, des affiches érotiques des années
70 aux anciennes couves de Lui, en passant
par quelques vieux mannequins de secou-
risme, têtes de biche, coquillages et crustacés.
Sur des airs de Gainsbourg, Brel ou Reggiani,
cette galerie vous remplit un appart’ pour
moins de mille euros, l’esprit décontracté de
la maison rendant la chine bien tranquille.
Pour bien faire, les deux patrons assurent
aussi la partie conseil en proposant leur service de décoration à domicile, multiplient
aussi les expos d’artistes (à voir, les collages
de Jérôme Verger ou la série de photos d’Iris
Guillaume della Roca) et se préparent à leur
première expo en mars prochain, consacrée
aux coquineries rétro...
A.C.
4, passage Ruelle, 18e. Mo Marx-Dormoy ou La Chapelle. Ouvert du jeudi au samedi
de 11 h à 19 h, le dimanche de 14 h à 19 h. www.goldenage.fr.
TAPIS ET DESIGN
MAISON
CHEVALIER
Boutique de tapis ? D’objets design ? Les deux,
mon capitaine ! Maison Chevalier, entreprise
familiale née il y a bientôt cent ans, a ouvert
son premier point de vente selon un concept
bien ancré dans le XXIe siècle : des tapis
contemporains et ce qui va avec, c’est-à-dire
le service ainsi que des objets déco. Service,
car le métier initial de Maison Chevalier est
le nettoyage, la restauration et l’expertise des
tapis, tapisseries et textiles pour les musées
comme pour les particuliers. La Maison est
d’ailleurs labellisée “Entreprise du patrimoine
vivant”.
Côté déco, Camille et Nicolas Chevalier, quatrième génération des Chevalier, sélectionnent des objets (bougeoirs, photophores…)
et du petit mobilier contemporain (dont un
superbe bureau-enceintes) issus d’éditeurs
français tel que Marcel By ou Y a pas le feu au
lac. Du haut de gamme, beau et original. La
boutique propose aussi les tapis contemporains Chevalier Éditions, dont certains signés
de grands noms du design : Noé Duchaufour-Lawrance, Stéphane Lanez (qui est aussi
le directeur artistique de la maison)… Un bel
hommage à un héritage familial.
B.L.G.
94, av. Charles de Gaulle, Neuilly (92).
Mo Les Sablons. Tél. : 01 46 98 95 59.
www.maison-chevalier.com. Ouvert
du lundi au samedi de 10 h à 19 h.
16 BEST OF MODE/DÉCO
Photo DR
MOBILIER
CRÉATRICE
ZEIT PARIS BERLIN
© Zeit Paris Berlin
« Zeit » signifie « temps » en allemand. Un
nom qui fait référence à la créatrice, Cécile
Zeitoun, et au temps qu’elle prend afin de
réaliser de belles choses : des vêtements
intemporels que l’on gardera longtemps,
avec un beau tombé et des finitions impeccables. L’histoire de Zeit Paris Berlin s’écrit
entre les deux capitales où évolue la créatrice
franco-berlinoise. Berlin l’inspire par son
architecture brute et son esprit de liberté.
Paris lui apporte sa conception unique de
l’élégance et le savoir-faire exceptionnel du
made in France. C’est d’ailleurs dans un
petit atelier parisien familial que sont fabriquées les pièces de la collection.
KANN DESIGN
Vous êtes fan de mobilier d’esprit vintage 50 et 60 ? Alors voici votre boutique. Après une première adresse dans le 10e arrondissement, une seconde vient d’ouvrir ses portes rue des Moines,
dans le quartier des Batignolles. Parquet brut, murs bleu nuit, belle hauteur sous plafond,
les meubles sont bien mis en valeur. Kann Design est une histoire de famille. Houssam Kanaan
est le gérant de l’entreprise. Sa femme, Meghedi, les dessine et reçoit les clients. Son père,
ébéniste libanais, les fabrique. Les collections sont inspirées par les deux décennies de
l’après-guerre, même si la boutique propose aussi quelques pièces plus contemporaines en
bois recyclé. De production artisanale, donc, les meubles sont fabriqués en petites séries, avec
amour et passion. C’est d’abord leur ligne parfaite qui séduit.
Puis on découvre la qualité des finitions, et là, difficile de ne pas succomber. Le bois est toujours lisse et très doux au toucher. La laine des assises vient d’une société familiale écossaise. Cà et là, des coussins (Rouge du Rhin, Hello Pillow) apportent une note graphique, et
un ou deux tapis iraniens une touche plus exotique. Qualité, rendu, tout y est.
B.L.G.
8, rue des Moines, 17e. Mo Brochant ou Rome. Tél. : 09 51 64 50 13. www.kanndesign.com.
Ouvert du mardi au samedi, de 11 h à 19 h 30.
MAROQUINERIE SUR MESURE
ATELIER RENARD
La rue de Bourgogne cache une jolie pépite.
À l’intérieur d’une cour pavée, Brigitte Montaut reprenait il y a quinze ans l’ancien atelier d’un fameux compagnon sellier nommé
Renard. L’adresse idéale pour se faire faire un
sac entièrement sur mesure, du choix du
cuir (taurillon, autruche, crocodile, veau…) à
celui du zip ou du fil de couture. Adresse
que les clientes du coin se repassent sous le
manteau, l’Atelier Renard sort de ses ateliers de vrais trésors de maroquinerie, moins
chers que dans les grandes maisons de luxe,
et tous faits main. Un artisanat que réclament
aujourd’hui quelques grands noms de la
mode, Rick Owens en premier, Dior aussi, et
que l’on a même pu voir au cinéma… A.C.
3, place du Palais-Bourbon, 7e. Tél. : 01 45 51 77 87. Ouvert du lundi au vendredi de 8 h 30
à 18 h (essentiellement sur rendez-vous).
« Je peux contrôler la qualité au jour le jour,
et je sais que les couturiers ne sont pas exploités. Car bien choisir ses vêtements est aussi
un engagement sociétal », revendique la créatrice. En termes de style, la marque affiche un
classicisme détourné, parfois légèrement
japonisant, mariant espièglerie et élégance. Le
travail de la coupe vient sublimer la silhouette
et impose l’allure d’une femme sûre d’elle, un
brin irrévérencieuse. La collection sait aussi
manier l’humour, comme ces combi-shorts
jaune d’or ou ces vestes de forme “chanelisante” faites de wax.
Les tissus proviennent de grandes maisons
de couture comme Kenzo, Galliano, YSL ou
Sonia Rykiel, où Cécile achète des métrages
inutilisés dans lesquels elle coupe de toutes
petites séries. Les doublures sont en viscose
ou en soie pour respirer et tenir chaud. Sur
les étiquettes, la cliente apprend où, comment et par qui a été fabriqué son vêtement. Zeit fait aussi du sur-mesure, en particulier des robes de mariée.
B.L.G.
70, rue des Martyrs, 9e. Mo Pigalle.
Ouvert du mardi au samedi de 12 h à 20 h
et le dimanche de 15 h à 19 h. Tél. : 09 50
50 61 18. www.zeitparisberlin.com.
PARTENAIRE DES FESTIVALS
18 BEST OF BARS/CLUBS
BEST OF BARS/CLUBS
CLUB/TERRASSE
COCKTAILS
À l’origine de ce bar, quatre associés, la trentaine à peine : deux anciens d’écoles de commerce et un avocat acoquinés à l’un des
meilleurs barmen de Paris, Sullivan Doh.
Sacré au Sherry-Butt, le garçon de 27 ans
affiche un CV bien fourni. Formé chez Ferrandi, passé par Sydney (bar l’Eau-de-vie),
le bar de l’Edouard VII et l’Experimental
1, place de la Porte de Versailles, 15e. M° Porte de Versailles. www.electric-paris.com.
MINICLUB
ÉLECTRO
LE FAUST
LE MONSEIGNEUR
Ouvert depuis septembre, le Faust est le petit
frère du Showcase. Les deux clubs, situés de
part et d’autre du pont Alexandre III, se ressemblent comme deux gouttes d’eau de la
Seine. Le Faust est toutefois un peu plus
convivial, et sa programmation moins flashy,
piochant au-delà du maelström house et
techno qui règne dans la capitale, lui confère
S.B.
un supplément d’âme bienvenu.
Calé dans la rue d’Amsterdam, à deux pas de
la place Clichy, le Monseigneur n’est pas vraiment au centre des festivités parisiennes.
S’il pâtit d’un soundsystem un peu patraque,
le petit club garde le contact grâce à une
ligne artistique sans artifices mais solide,
tenue par Vice et SNTWN, avec une belle
place laissée aux collectifs électro français
(Antinote, D.KO…) et des concerts bien cool
en semaine.
S.B.
Port des Invalides, 7e.
RER Invalides.
www.faustparis.fr.
94, rue d’Amsterdam, 9 . M° Place de Clichy.
www.monseigneurparis.com.
e
Photo Jared Brown et Romain Le Mouellic
LE SYNDICAT
L’immense salle située dans le parc Paris Expo de la porte de Versailles accueille les fêtes les
plus mégalos de la capitale. Avec son immense terrasse et sa vue sur tout Paris, l’Electric fait
rêver les fans de techno, qui ont pu y voir dernièrement la star berlinoise Ben Klock ou les
pionniers de Detroit Carl Craig et Mad Mike.
S.B.
Photo Felipe Ribon
L’ELECTRIC, VUE PANORAMIQUE
Cocktail Club, il s’associe à la bande avec
comme intention commune « organiser la
défense du patrimoine des spiritueux français
que s’arrachent depuis des années rappeurs
américains ou milliardaires chinois ».
Évitant la corde franchouillarde et patriote,
leur Syndicat s’adapte aux lieux, se taillant
un look underground dehors, étincelant
dedans. Déjà vu au PNY, le resto à burgers d’en
face, le duo des Cut Architectes signe une
ambiance chicissime au décor tout gaufré
d’or, sort quelques belles matières créatives
(à voir, le plafond en liège et murs perforés)
et des jeux de lumières parfaitement tamisés en soirée. Pour voir shaker le maître, filer
au comptoir tout en miroirs, piquer une table
juste en face, ou sinon commander, en bande,
dans le tripot chic du fond.
Sur quelques pépites de soul et de hip hop,
de Lauryn Hill à NTM, le Syndicat sert des
cocktails haute couture, s’amusant des textures, jus et sirops faits maison. Il ressuscite
les vieux alcools français, réarrangeant les
grands classiques du cocktail à la sauce frenchy. Courte mais efficace, la carte des créations maison donne envie de rester une bonne
partie de la nuit…
A.C.
51, rue du Faubourg Saint-Denis, 10e.
M° Château d’eau. Ouvert du lundi
au samedi de 18 h à 2 h.
BEST OF BARS/CLUBS 19
COCKTAILS ET TAPAS
LE LULU WHITE
L’HÔTEL
DES ARTISTES
© luluwhite.bar
Si les bars à hôtesses de Pigalle mettent la
clé sous la porte, d’autres légendes sulfureuses rejaillissent. Celle de Lulu White par
exemple, matronne chic de Storyville à La
Nouvelle-Orléans, connue pour sa célèbre
maison Mahogany Hall et ses soirées
coquines. Un trait d’union que les créateurs
du bar à cocktails le Little Red Door dans le
Marais – Dotan Shalev et Timothée Prangé –
ont voulu pour leur second bar à l’ambiance
Pigalle fin de siècle et Louisiane chic. Passée
l’entrée discrète et le vestiaire à chapeau, le
Lulu White s’ouvre donc, comme dans un
saloon, sur un grand comptoir, comme un
manège, bardé de miroirs et de rangées de
lumières, à la fois référence aux marquises
du métro parisien d’Hector Guimard et au
fameux bar du Carousel de l’Hôtel Monteleone de La Nouvelle-Orléans.
On connaissait le restaurant l’Atelier des
artistes. Monté en 2010 par Filipe Alves, bonhomme sympathique bien connu de la faune
nocturne pour avoir lancé les soirées Terrassa
sur une péniche des quais de la Seine, et pour
son rôle de D.A. des soirées Ambassadeurs.
Collé au restaurant arty, l’Hôtel des artistes
n’est pas un nouvel hôtel thématique mais
un bar, speakeasy dans le style, où pour
entrer, il faut réserver. Au fond du bar en
sous-sol, après la salle de projection et l’un
des plus beaux fumoirs de Paris, la Danish
Room pique quelques codes d’hôtellerie
– comptoir de lobby, carte magnétique pour
entrer – et adapte l’ambiance au style scandinave 50’s.
Dressé comme une bibliothèque de voyage,
avec moquette de marine au sol, bois clair et
tables rondes, le salon expose gramophone,
vieux transistor et téléphone, des mallettes
d’avant-guerre posées ici et là, et une sélection de livres allant de Victor Hugo à Frederick Exley, dont on lira Le Dernier Stade de la
soif. À ce sujet, on boit ici jusqu’à 2 heures une
carte de cocktails maison, pas la plus savante
du moment, mais efficace et relativement
abordable (12 €), bien vue en mojito à la
mangue fraîche, gin et kiwi, ou rhum, Cointreau et purée de banane maison. Déjà aux
manettes du restaurant là-haut, le chef Yann
Fontaine accompagne la carte d’une sélection
de tapas, burratina au lait cru en premier
choix, carpaccio de canard à la vinaigrette de
miel bien tenté et tartare retour de pêche en
valeur sûre. Un bon mix !
A.C.
12, rue Frochot, 9 . M Pigalle. Ouvert
de 19 h à 2 h.
e
o
BATON ROUGE
Les Crayères des Montquartiers, à Issy-lesMoulineaux, sont devenues le nouveau terrain de jeu de promoteurs parisiens. Squatté
une dizaine de fois par an par Lakomune
pour ses soirées Tunnel et désormais par
District Paris, les souterrains du 92 ont pris
le dessus sur les catacombes pour le titre
des fêtes les plus claustro.
S.B.
Nouveau à Pigalle, Baton Rouge fait penser à
la Louisiane, comme son nom le suggère.
Derrière le comptoir, barmen et barmaid
secouent le shaker en tablier de jean et bretelles rouges, au bon son du blues et d’une
ambiance vaudoue étonnante. Un mix entre
Le Projet Blair Witch, Tom Sawyer et les
racines indiennes de Baton Rouge, très bien
ficelé avec attrape-cœurs, vampirellas,
matrioshkas effrayantes et totems à têtes
de mort. À l’origine du lieu, deux experts en
mixologie, Julien Escot (le Papa Doble à Montpellier) et Joseph Biolatto (Apicius et le regretté
Forum), bien associés ici, revisitent les recettes
classiques de La Nouvelle-Orléans.
Ils ajoutent quelques potions étrangement
envoûtantes – le Lait de pélican à base de
Bourbon, de sirop d’érable, jaune d’œuf et noix
de muscade est à se damner –, de l’absinthe
pour exciter son petit monde – à goûter, le
Baton Rouge à base de cognac, guignolet,
absinthe et champagne –, et accompagnent
le tout d’une carte de snacks à bon prix (à partir de 8 €), avec sandwich qui régale (le po’
boy) et sundae vanille qui cale.
Précis dans les détails – du crochet pour
attacher son sac au choix de la verrerie, en
passant par l’addition présentée dans les
meilleures formes –, juste dans les manières,
le Baton Rouge réussit parfaitement son
entrée. Conseil pour la jouer pro : les coques
des cacahuètes se jettent ici par-dessus la
tête, tradition de la maison décontractant son
petit monde.
A.C.
5, chemin des Montquartiers, Issy-les-Moulineaux (92). RER Issy.
www.tunnelparis.com.
62, rue Notre-Dame de Lorette, 9e. Mo SaintGeorges. Du lundi au samedi de 18 h à 2 h.
Cocktails à partir de 13 €.
4, rue Rampon, 11e. Mo République ou
Oberkampf. Tél. : 01 47 00 55 71. Ouvert du
mardi au dimanche de 19 h 30 à 2 h.
Pour l’heure verte, spécialité de la maison, filer
au comptoir, meilleure planque pour apercevoir Matthew Long, barman en chef passé par
l’hôtel du Ritz à Londres et le One Aldwych,
qui décline ici l’absinthe dans quelques dérivés surprenants, ressort alcools oubliés, granités frais pour l’été et recettes au miel ou à
l’anis rafraîchissantes. Touche parfaite en
musique, celle proposée par Kelly Ballet et des
sons jazzy rétro bien dans le ton, avec tous
les mardis soirs des bandes à banjo, les meilleures voix du moment, des clarinettes et
même de gros tubas entraînant jusqu’au
bout de la nuit… ou presque.
A.C.
AMBIANCE VAUDOUE
Photo Joseph Biolatto
BAR À COCKTAILS
UNDERGROUND
LES CRAYÈRES
COCKTAILS ET MUSIQUE
Photo DR
20 BEST OF BARS/CLUBS
SALON ET JARDIN
LE TRÈS
PARTICULIER BAR
Photo Florent Linker
Ancienne propriété de la famille GuerrandHermès, convertie en hôtel de cinq suites arty
par la cinéaste et artiste Morgane Rousseau,
l’Hôtel Particulier a désormais son bar. Pour
y entrer, montrer patte blanche, affirmer la
garde-robe puis sonner à l’interphone. Au
bout de l’allée, après le terrain de pétanque
plus que centenaire, il faut longer le restaurant, emprunter les escaliers et filer au
Très Particulier, nouveau bar et salon sorti
d’on ne sait quelle époque. Une scène de
Twin Peaks ? La véranda du Cluedo ? Les fauteuils d’un ancien cabaret des Années folles ?
Le Jardin d’éden ?
Tout fait déconnecter ici, même les toilettes
très star, habillées en loges, avec canapés
BRÛLÉ AU W HOTEL
Après Coquette, la brasserie non-stop du W Hotel posée au rez-de-chaussée, l’ancien restaurant à tapas du dessus s’est transformé en bar. Nom de code : Brûlé. Plutôt risqué tant
l’hôtel s’était mis à dos un paquet de critiques à son arrivée, voire suicidaire en envoyant
pour l’ouverture du bar de vraies boîtes d’allumettes en guise d’invitation. Si personne n’y
met encore le feu, le Brûlé s’en sort plutôt bien. Nouvelle entrée, monumentale, côté rue.
Dans l’escalier, du rouge sang et du phosphorescent, et sur les murs le bel ouvrage du street
artist Echo.
Situé au premier étage, le bar s’est couvert de cendres. Un peu sage, mais bien réveillé par
les fresques de Yué-Wu. Une belle signature pour l’hôtel, le garçon rejouant tout l’esprit mondain parisien des Années folles aux années Palace, mélangeant chapeaux melon et colliers
de perles, invitant dans le même décor la Castafiore, Kiki de Montparnasse, Boy George ou
Tekilatex. Pour un verre, préférer les banquettes aux cages, avec pin-up volantes dans le décor,
et à la carte, un bon parti pris : le whisky. L’affaire d’Émeric Aguilar, chef barman formé au
swing drinking de London, et qui dégaine ici une série de cocktails cultes – Penicillin, French
Maid, Honey. Ouvert du jeudi au samedi, le Brûlé s’assure pour trois soirs une vraie programmation musicale, le New-Yorkais Karl Illustrious One prenant les commandes : sons hip hop
et r’n’b le jeudi, dose d’électro en plus le vendredi et nu-disco le samedi. Dans la cabine de
DJ, on retrouve Karl certains soirs, et ses invités, la Londonienne Siobhan Bell, annoncée parmi
les réguliers, ou le duo Wycasaya, aux sons électro tribaux. Un bon casting qui mérite d’y
passer en soirée, d’autant que des concerts dopent l’ambiance certains soirs.
A.C.
2, rue Meyerbeer, 9e. Mo Chaussée d’Antin-La Fayette. Tél. : 01 77 48 94 49. Ouvert jeudi,
vendredi et samedi de 19 h à 3 h. Cocktails entre 14 et 16 €.
CLUB
LE ZIG ZAG
Transfuge du Showcase, l’équipe de Wihm Central s’est emparée d’une salle maudite pour
en faire un des clubs les plus courus de la nouvelle génération de clubbeurs. Tous les weekends, les visages poupins dansent en sueur dans le chaudron de la rue Marbeuf, poussés par
l’un des meilleurs systèmes son de la capitale.
S.B.
32, rue Marboeuf, 8e. M° Franklin Roosevelt. zigzagclub.fr.
intégrés, le tout tapissé couleur Palm Springs.
C’est l’idée d’Oscar Comtet, déjà rodé au restaurant de l’hôtel, et de l’architecte Pierre
Lacroix, ancien de chez India Madhavi, les
deux franchement bien inspirés par le décor.
Même qualité sur la carte des cocktails, ceux
du chef barman Francesco Giordanetti, avec
au choix une liste de créations maison aux
références tombant à pic, un punch à partager tous les soirs, tous les ingrédients provenant du jardin, herbes notamment et miel du
patron. Bijou final, le jardin sous les lumières
de Montmartre est le spot parfait pour croiser la coupe.
A.C.
23, avenue Junot, Pavillon D, 18e.
Mo Lamarck-Caulaincourt. Ouvert
du mercredi au dimanche de 18 h à 2 h.
BAR/ROOFTOP
INSPIRATION LATINO
BRASSERIE
BARBÈS
L’ancien magasin Vano, royaume du slip et de
la robe de mariée à bas prix, réduit presque
à néant après un violent incendie en 2011,
renaît en brasserie parisienne au bon nom de
Brasserie Barbès. Avec le cultissime Tati et ses
néons brillants juste en face, le cinéma Louxor
de l’autre côté du métro, le lieu se dresse
comme avant, sur trois niveaux, désormais
surplombés d’un rooftop. Au rez-de-chaussée,
une grande brasserie avec terrasse, servant
du petit-déjeuner (pas juste le croissant
beurre) au dîner des classiques bistrot et de
bons plateaux de fruits de mer.
Au premier, un bar à cocktails sans artifice, et,
bijou, une terrasse plein ciel, dressée sous
une immense verrière amovible, qui devrait
ramener un paquet de monde cet été. Au
deuxième, l’ancien donjon devient piste de
danse et bar à musique, avec playlists de
potes et guests. Et la surprise au dernier : un
rooftop parfait en petit comité, avec vue plongeante sur le métro. La déco brute et indus’,
la touche mode des moquettes Madeleine
Castaing et le bon choix de luminaires ajoutent encore à la séduction de l’endroit. A.C.
Photo DR
MARIA MAGDALENA
124, boulevard de la Chapelle, 18e.
Mo Barbès. Ouvert 7/7 jusqu’à 2 h.
MIXOLOGIE
LA CAVE
À COCKTAILS
Paris figurant de mieux en mieux dans le
gratin du cocktail mondial, deux garçons
bien sympathiques, Maximilien Missud, expro de la com’ et du packaging, et Jean-François Verrière, ancien barman du Forum et
du Little Red Door, surfent sur la vague en lançant le premier service de take-away et de
La mutation continue à Pigalle. Réduits à peau de chagrin, les bars à hôtesses et strip-clubs
continuent à mettre la clé sous la porte. Finies coquineries et arnaques au champagne, le
Pigalle sexe a désormais soif. Dernière adresse à changer de propriétaire, l’ancien Chris et
Manu. Un lieu culte qui attirait depuis les années 80 tous les couples libertins de Paris et du
monde entier, célibataires, épouses et maris volages en journée, échangistes en soirée. Revu
et corrigé par l’équipe du bar Le Fourbi, le club s’est transformé en bar à cocktails et racheté
une virginité, à la gloire de Maria Magdalena, sainte parmi les saintes, puis s’est payé un nouveau décor, aussi mystique qu’érotique.
Derrière la façade aux lettres d’or, le bar mélange miroir en forme d’orgue, ampoules en croix,
livres anciens et papillons collés au plafond, ajoute quelques positions du Kamasutra, une
cage à lionnes et des balançoires au fumoir pour l’ambiance. Derrière le comptoir, Gérald et
Adrian, les barmen, shakent une dizaine de cocktails signature, vintage dans les accords, et
aux noms tous bien trouvés. Au choix, “l’acte des apothicaires” mixant gin et liqueur de tabac,
“l’ordre des Chartreux”, recette à base de chartreuse et d’absinthe, ou le “Maria Magdalena”,
valeur sûre de la maison, au pisco, Apérol et chartreuse. C’est un peu plus inégal dans l’assiette : risotto au whisky, foie gras et champignons parfait pour caler, tortilla de chorizo déstructurée à revoir, et ceviche passable. Tout Pigalle et tout le 9e débarquent ici, les habitués
du Fourbi aussi, bons sons dans les oreilles et bon esprit tous les soirs.
A.C.
41, rue de la Rochefoucauld, 9e. Ouvert du mardi au samedi jusqu’à 2 h. Cocktails à 12 €,
tapas entre 9 et 17 €.
livraison de (vrais) cocktails à domicile. Dans
une rue pavée, la Cave à cocktails a recouvert
de noir une ancienne épicerie livrant pour le
roi du Maroc. Des airs de bar gothique ? Que
nenni, ici on fait seulement dans la mixologie, ou l’art de réaliser des cocktails. Derrière le comptoir, les patrons préparent
minute et embouteillent sous nos yeux, les
classiques Margarita et Cosmo, tentent et
réussissent les bons twists de Mojito et de Piña
Colada, ressortent quelques noms cultes
pour faire s’exciter le(la) client(e) – le Pornstar
vodka et passion – et surtout des créations
maison, dont le Basil Instinct et deux recettes
de cocktails vieillis en fût. En attendant d’être
servi, vautrage conseillé dans les canapés,
apéro ou brushing possible chez les garçons
de Why Not, le nouveau coiffeur d’â côté, rencontres du troisième type avec un chat angora
n’ayant peur de rien, ou la jolie Sandra et ses
boucles d’oreille magiques… Ah, sinon, la
Cave à cocktails organise en sous-sol des
ateliers gratuits pour manier le shaker (informations sur place).
A.C.
62, rue Greneta, 2e. Du mardi au samedi de 12 h à 21 h 30 sur place, à emporter via le site www.cave-cocktails.com. Bouteille de 70 cl
à 18 € (cocktails sans alcools) et à partir de 30 € (avec alcool).
Photo Basilio Silva
22 BEST OF BARS/CLUBS
Disponible sur iPad® / www.anous.fr / Suivez-nous
24
LE LIEU DU DESIGN
Sur l’affiche de l’exposition Design Power, un
robot donne le ton de l’événement, tout en laissant planer le mystère. À l’évidence, il est ici
question d’innovation, mais l’on imagine aisément plonger dans un enthousiasmant mais
virtuel univers de science-fiction. On ignore
encore à quel point les initiatives ou objets que
l’on s’apprête à voir sont déjà ancrés dans le
réel, et aussi, qu’ils sont le résultat de projets
qui ont pu se développer grâce à l’énergie du
Lieu du design. Notre fameux robot, en vérité
un exosquelette (developpé par la société
Wandercraft et designé par l’agence Axena)
visant à permettre aux personnes souffrant
de handicap moteur de marcher à nouveau,
est l’un d’eux. Il est à découvrir avec une centaine de créations, parmi les plus fameuses,
qui ont pu voir le jour grâce au constant travail de mise en relation des entreprises et
des créateurs réalisé ici.
C’est que Le Lieu du design est né en 2009 d’un
constat simple : avec 70 % des designers français implantés en Île-de-France, 60 % des
sociétés du territoire déclaraient toujours
n’avoir jamais eu recours à aucun d’entre
eux. Convaincue de l’importance majeure de
la discipline dans l’évolution de la société, le
Conseil régional a alors initié cette structure
dédiée qui s’est au départ installée rue du
Faubourg-Saint-Antoine à Paris, et a com-
mencé son travail minutieux d’accompagnement. Plus de 1800 demandes ont été reçues
depuis, dont la moitié ont au final pu être
concrétisées. L’expo en propose une sorte de
best-of imaginé en collaboration avec les
célèbres Sismo, pour montrer tous les
domaines d’action possibles. Ainsi, l’amélioration de la vie domestique ou même des
conditions de travail, avec l’e-bulle, un fauteuil de bureau connecté pour open space ou
encore la résolution des nuisances sonores,
dans la ville, avec un écran acoustique qui fait
aussi office d’outil de communication, et produit en même temps une énergie propre,
grâce au photovoltaïque.
Pour agencer tous ces projets, le nouveau Lieu
du design s’avère en prime un écrin parfait.
Installé depuis cinq mois au cœur des cinq
hectares du parc du Pont de Flandres aux
côtés d’autres structures dédiées à l’innovation (La Fonderie – agence régionale du numérique -, Paris Région Entreprises…), ses locaux
lumineux et modernes incitent à la découverte.
De quoi s’installer dans la bibliothèque, riche
de plus de 1 500 ouvrages incontournables et
récents dédiés à la création et de dossiers
thématiques, bénéficier d’une formation,
assister à l’un des nombreux colloques ou
conférences proposés ou venir découvrir le parcours d’une pointure du genre.
C.C.
Le Lieu du design, 11, rue de Cambrai, bâtiment 28, 19 . M Corentin Cariou.
www.lelieududesign.com. Exposition Design Power, jusqu’au 11 juillet, du lundi
au samedi de 13 h à 19 h. Entrée libre.
e
o
PÉNICHE-LIBRAIRIE
L’EAU ET LES RÊVES
Un joli projet a émergé sur les eaux paisibles
du canal de l’Ourcq, à quelques encablures
de La Villette. Celui de l’association entre
une éditrice et un marin – ancien commandant d’un chalutier océanographique – qui se
sont mis en tête d’ouvrir une librairie maritime flottante dans la capitale. Baptisée L’Eau
et les Rêves d’après le titre évocateur d’un
texte du philosophe Gaston Bachelard, la
librairie propose une multitude de livres
neufs ou d’occasion autour de l’eau, de la mer
et du voyage. Dans une cale spacieuse à la
déco soignée et immersive (les traditionnels
hublots, bouées de sauvetage et maquettes
de bateaux font toujours leur petit effet), on
navigue entre ouvrages techniques (guide
nautique, architecture navale, astronomie…)
et récits d’excursion littéraire en passant par
des documents et essais (flibustiers, naufrages, tourisme…), des BD, des “polars d’eau”
ainsi qu’un rayon jeunesse particulièrement
bien fourni qui fait la part belle aux fascinantes créatures du monde aquatique. Les
deux capitaines organisent aussi des animations à bord parmi lesquelles des lectures, des
expos, des spectacles et des ateliers pour
enfant, avec en creux la volonté de sensibiliser les esprits sur les questions de préservation de l’eau et des océans.
R.M.
Photo Rémi Mistry
ESPACE D’ÉCHANGES
© CALQ Architecture
BEST OF LIEUX CULTURELS
3, Quai de L’Oise, 19e. M° Crimée. Ouverture
du mercredi au dimanche de 13 h à 19 h.
Tél. : 01 42 05 99 70.
www.penichelibrairie.com
BEST OF LIEUX CULTURELS 25
LIBRAIRIE DE BD
SALLE DE CONCERTS
Photo William Beaucardet
BULLES-EN-VRAC
Fraîchement débarquée dans le quartier, la
boutique nous a d’abord séduits par son large
espace soigneusement organisé et son élégante décoration épurée, toute de bois vêtue.
Grégoire, le taulier, gère déjà depuis cinq ans
La Rubrique à bulles, dans le 11e, qui s’est taillé
une belle réputation chez les amateurs du
neuvième art. Fort de sa collaboration avec
Canal BD – un réseau d’entraide pour librairies indés de BD –, il avait envie d’un nouveau
défi. « Ce lieu, je l’ai pensé de A à Z, il me permet de grandir et de côtoyer un autre type de
public », nous explique-t-il. Il tient d’ailleurs
particulièrement à cette notion de librairie de
proximité, où bédévores comme néophytes
peuvent passer du temps à discuter avec des
vendeurs toujours prompts à partager leurs
conseils avisés.
On y trouve autant les best-sellers du
moment qu’une sélection pointue de bandes
dessinées d’auteur : du manga, des comics,
du franco-belge, du roman graphique, de
l’humour, de l’érotisme, de la fantasy mais
également un confortable coin jeunesse avec
des livres illustrés pour les plus petits, couplés aux classiques du genre (Tintin, Spirou,
Gaston…), sans oublier une poignée d’affiches et quelques figurines de collection. Le
petit plus : les séances de dédicaces organisées quasiment chaque semaine, qui permettent de rencontrer de nouveaux auteurs
et de repartir avec un petit trésor graphique
personnalisé sous le bras.
R.M.
Photo Rémi Mistry
LA PHILHARMONIE DE PARIS 60 000 m3 de béton, 5 000 tonnes d’armatures d’acier, 4 500 tonnes de charpentes métalliques,
un coût global de 386,5 millions d’euros : il aura fallu beaucoup de matériaux et de moyens
pour que la Philharmonie de Paris imaginée par Jean Nouvel sorte de terre. Beaucoup de temps
aussi. Si le lancement officiel du projet date de 2006, on doit en effet remonter au tout début
des années 1980 pour voir naître l’idée d’une “cité de la musique” comportant une grande
salle comparable à celle qui a ouvert ses portes en début d’année. Deux mois jour pour jour
après l’inauguration du splendide auditorium de Radio France (1 460 places), l’entrée en service de la grande salle de la Philharmonie et le changement d’affectation de la salle Pleyel,
désormais réservée à d’autres genres que le classique, promettaient de bouleverser la géographie de la vie musicale parisienne et les habitudes des mélomanes.
Pour pas mal d’entre eux, ils avaient déjà coutume de se rendre aux concerts de ce que l’on
nommait jusqu’à présent Cité de la musique. C’est désormais de Philharmonie de Paris qu’il
faut parler, partagée entre une Philharmonie 1 et une Philharmonie 2, la première désignant
le bâtiment inauguré en janvier, la seconde comprenant la Salle des concerts (900 places)
et l’Amphithéâtre (250 places) que l’on connaît déjà à la Villette. Concerts éducatifs, ateliers,
formules participatives en tous genres et pour tous les âges vont se multiplier à la Philharmonie pendant les week-ends.
A.Co.
221, avenue Jean Jaurès, 19e. Mo Porte de Pantin. Tél. : 01 44 84 44 84. Programme complet
sur : www.philharmoniedeparis.fr
PRÊT
MÉDIATHÈQUE FRANÇOISE SAGAN
9, rue de Mirbel, 5 . Ouvert le lundi de
11 h 30 à 19 h 30, du mardi au samedi
de 10 h à 19 h 30 et le dimanche de 10 h
à 14 h 30. Tél. : 09 51 48 24 27.
e
Paris compte une nouvelle médiathèque,
nommé en hommage à François Sagan. Elle
occupe le bâtiment principal du carré historique et les deux ailes de l’ancien hôpital
Saint-Lazare, dans le 10e arrondissement,
soit plus de 4 000 m². Dans le fonds, on
trouve en prêt 77 000 livres en français et en
langues étrangères, 23 000 CD et DVD. On ne
dira sûrement pas “Bonjour tristesse” ! T.S.
8, rue Léon Schwartzenberg, 10e.
26 BEST OF LIEUX CULTURELS
LIBRAIRIE-GALERIE
ARTS GRAPHIQUES
Depuis quelques années, le Quartier latin et
plus largement le 5e arrondissement renouent
avec la tradition “arts et lettres” d’antan qui
a fait sa réputation, en partie grâce à l’opération Vital’Quartier, une initiative de la Ville
de Paris favorisant l’installation de commerces culturels, que nous avons déjà évoquée dans ces pages. C’est dans ce cadre
qu’une nouvelle librairie-galerie vient de
s’implanter à deux foulées de la rue Mouffetard. A l’origine, Argentic est un club d’une
cinquantaine de collectionneurs passionnés
par la photographie, qui officie à travers son
site internet. « Dernièrement, deux de nos
membres ont voulu vendre leurs acquisitions et nous nous sommes dit que c’était le
moment d’inaugurer une galerie pour exposer nos pièces », nous explique le gérant Éric
Boudry.
Et des pièces, ce n’est pas ce qui manque
puisque la collection contient près de 5 000
œuvres qui vont des débuts de la photographie à aujourd’hui. « Nous avons le souci de
recouvrir un spectre très large de la photo
mais aussi de ne pas être élitiste, il faut que
même un budget serré puisse y trouver son
compte », précise-t-il. Et c’est ce mélange
des genres (portrait, paysage, nu, journalisme…) et des cotes (de 100 à plus de 4 000
euros) qui étonne lorsque l’on pénètre dans
cet élégant espace où les tirages de célèbres
photographes côtoient sur les murs ceux
d’artistes aux noms plus obscurs comme les
prometteurs Patricia Van ou Laurent Marois
(la série noir et blanc Un été au soleil). Un parti
pris réjouissant que prolonge une sélection
d’ouvrages neufs et d’occasion avec notamment quelques beaux artbooks sur les travaux
essentiels de Robert Doisneau, Henri Cartier-Bresson et Willy Ronis.
R.M.
43, rue Daubenton, 5e. Mo CensierDaubenton. Ouvert du mardi au samedi
de 15 h à 19 h et sur rendez-vous.
Tél. : 06 08 90 51 33. www.argentic.fr.
GALERIE ARTS
FACTORY
Une fois la devanture franchie, s’ouvre un
espace à plusieurs niveaux qui évoque assez
l’intérieur d’un bateau, pourvu de plusieurs
ponts reliés entre eux par des escaliers droits.
Autrement dit, c’est un loft. Deux cents mètres
carrés, lumineux, idéalement situés dans le
quartier Bastille. Mais ici, nulle affaire immobilière : Arts Factory est le premier espace
d’envergure entièrement dédié à la scène
graphique contemporaine. L’espace et l’éclairage permettent d’apprécier les œuvres dans
d’excellentes conditions. En outre, l’accrochage est abondant. Et toutes les six semaines,
on décroche et on recommence : place à de
nouveaux créateurs internationaux, de confidentiels à établis.
Arts Factory peut s’enorgueillir d’avoir contribué à la diffusion en Europe du travail du
musicien et dessinateur américain culte
Daniel Johnston, héros dans la galaxie musicale lo-fi, voire dans celle de l’art brut. Chez
Arts Factory, le dessin et la musique font bon
ménage. Le nom du lieu est un double hommage : l’un à la Factory de Warhol à New
York ; l’autre au label Factory Records de
Manchester. Warhol ? C’est ici même, en
© Arts Factory
Photo Éric Boudry/Argentic
ARGENTIC 1986, dans ce qui était à l’époque la galerie
Lavignes-Bastille, que le pionnier du pop art
a présenté sa seule exposition spécialement
conçue pour une galerie française.
Et si l’on ne craque pas pour une œuvre
exposée, un coup d’œil à la librairie s’impose.
On y trouve livres, revues, affiches, sérigraphies, disques, etc. Le graphisme contemporain a son QG !
T.S.
Galerie Arts Factory, 27, rue de Charonne, 11e. Mo Ledru-Rollin ou Bastille. Ouvert du lundi
au samedi de 12 h 30 à 19 h 30. Entrée libre. www.artsfactory.net.
LIBRAIRIE DE BD
FANTASMAK
Entre les années 50 à 70, on connaissait les
“petits formats”, ces bandes dessinées où l’on
pouvait suivre les tribulations de héros alors
vedettes des cours de récréation : Akim, Blek
le Roc, Tex ou l’inénarrable Diabolik. Quasi
gommées de l’histoire officielle d’un neuvième art pourtant réévalué et célébré en
grande pompe de nos jours, ces productions
ont toujours été un peu mal vues par les
spécialistes. Trop fragiles, trop simplistes,
trop populaires… Et pourtant, les pages jaunies de ces petits fascicules au parfum d’aventure, de mystère et de fantaisie provoquent
irrémédiablement la nostalgie des grands
enfants d’aujourd’hui. Gérard Thomassian
fait partie de cette espèce. Déjà plus de 30 ans
qu’il tient Fantasmak, une échoppe remplie
de trésors pour amateurs et collectionneurs
de petits formats. Il s’est également lancé
dans une grande entreprise d’exhumation
et d’archivage du genre en publiant de copieux
ouvrages qui réhabilitent le splendide travail de dessinateurs injustement ignorés.
On trouve dans sa boutique des classiques (les
fameuses revues Kiwi , Rodeo ou Strange,
vendus entre 5 et 10 euros) et bon nombre de
raretés (dont une bonne part des éditions
Lug, avec des prix pouvant grimper assez
haut). Mais également une poignée d’affiches
illustrées de film de genre, quelques albums
de BD traditionnels et des planches ou couvertures originales triées sur le volet. Une
adresse – entre le bouquiniste à l’ancienne
(joyeux désordre et poussière de rigueur) et le
comic shop pour nerd éclairé – à conseiller à
tous ceux qui souhaitent replonger dans
l’imaginaire de leur enfance, ou à l’inverse
découvrir cette culture populaire d’avant
dont le charme ne cesse de grandir à mesure
que les années passent.
R.M.
17, rue de Belzunce, 10e. M° Poissonnière. Ouvert du mardi au samedi de 15 h à 19 h.
Tél. : 01 48 78 72 44. http://fantasmak.com.
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Démonstration de pole dance par la Pink School. Photo Alban Wyters
BEST OF BEAUTÉ/BIEN-ÊTRE
TENDANCE
LE POLE DANCE
EN POLE
POSITION
Pratiqué à l’origine dans les
cirques entre deux numéros, le
pole dance refait parler. Devenu la
pièce maîtresse de quelques bars
à hôtesses et strip-clubs, les plus
populaires au Québec et aux
States, il arrive pour la première
fois dans un club de fitness.
La faute à qui ? À Kate Moss d’abord, fabuleuse et sexy dans I Just Don’t Know What to
Do With Myself, le clip des White Stripes réalisé par Sofia Coppola en 2003. La faute aussi
à Beyoncé, pro de la barre et sublime en
déesse féline dans la vidéo de Partition sortie l’an dernier. Ou encore à Rihanna (Pour It
Up, un must), ou à Diplo (l’excellent Set It Off ).
Sans oublier Joanna Atik, sublime Anglaise
originaire de Minsk (Biélorussie), sorte de
Jessica Rabbit version blond platine, reine
du casting au Pink Paradise – qui vient de rouvrir rue de Ponthieu – et créatrice de la Pink
School en 2006.
Sortant le pole dance des podiums, la première
école en France, qui compte un millier d’abonnés, propose depuis dix ans une dizaine de
cours allant du “Sexy Bad Girls”, cours de
chorégraphie sexy devant révéler la “pussycat
girl” qui sommeille en vous, aux enterrements
de vie de jeune fille (avec strip-teaseur inclus),
en passant par de vraies leçons de pole fitness,
« pour se sculpter un corps de rêve et travailler son gainage tout en restant sexy »… Une
dimension sportive revendiquée aujourd’hui
par des dizaines de clubs et associations en
France, organisant compétitions et championnats. Avec des filles tout habillées.
« Si le pole dance reste la dance sexy des
strip-clubs, explique Joanna, l’activité se pratique aussi comme un vrai sport. Les cours de
pole fitness sculptent la silhouette, font travailler toute la partie haute du corps, la sangle abdominale et le bassin, si bien que les
meilleures qui s’entraînent régulièrement se
retrouvent avec des corps de gymnastes.
Même les figures pour débutantes ont des
effets positifs sur le dos, la cambrure, les bras
et le fessier. Et les Parisiennes adorent, elles
peuvent transpirer tout en restant glamour,
et reviennent en général se perfectionner. »
Preuve à l’appui, avec la démonstration organisée au CMG (ex-Club Med Gym), première
enseigne de fitness à inviter le pole dance
dans ses activités. Deux bars et une horde de
filles, en mini-top, boxer et “crop-top”, enchaînant tricks – des postures figées sur la barre –,
inversions la tête à l’envers, et tourbillons –
spins – autour de la barre. Un manège où les
complexes disparaissent, nous promet-on.
Tenez bon la barre
Formés par les profs de la Pink School, les
coachs de CMG proposent désormais, dans
tous les clubs Waou et Pure du réseau CMG,
deux cours collectifs “pole dance”. « Le premier, baptisé Pole-Fit, est très orienté fitness, détaille la directrice de la Pink School.
Pendant une heure, il cible le renforcement
musculaire au niveau des bras, des cuisses,
du fessier et de la ceinture abdominale, et travaillant globalement sur le maintien du
corps et l’équilibre ». L’autre, “Sexy Attitude”,
reprend les clips vidéo d’artistes tendance,
pour une chorégraphie sexy. « Des classes qui
devraient être prises d’assaut très vite, selon
Joanna Atik, et qui pourront même être
ouvertes aux hommes. »
Jusqu’ici, la discipline en version masculine
était surtout pratiquée par les strip-teaseurs
et danseurs des clubs gay de Las Vegas ou de
Montréal. Cela risque bien de changer avec
l’arrivée à Paris de Travis Scott, ancien gymnaste et danseur de ballet devenu champion
du monde de pole dance et de pole fitness en
Australie, et dont le spectacle That Pole Guy, un
show transformiste unique, a mis en transe
les Aussies pendant quatre ans. Tout fraîchement débarqué à Paris, au studio de pole
dance Spin with me, le garçon donne depuis
janvier deux cours (jeudi et samedi) réservées aux hommes. Et à voir ses démos sur YouTube (taper “That Pole Guy”), il pourrait bien
faire des émules.
A.C.
Pole dance au CMG, infos sur www.cmgsportsclub.com Cours collectifs de 12 personnes pour “Pole fit” et de 40 personnes pour “Sexy
attitude”. Cours réservés aux hommes les jeudis et samedis. Infos sur www.spinwithme.com.
28 BEST OF BEAUTÉ/BIEN-ÊTRE
Photo Didier Pazery
BARBER SHOP
LA BARBIÈRE DE PARIS
Experte en coupe-choux, Sarah, la barbière de Paris, a apposé en fin d’année son poteau bleu
blanc rouge, signalétique de son nouveau barber shop. La liste d’attente pour se faire couper le bouc et tailler la moustache s’allongeant depuis des années rue Condorcet – première
adresse de la Barbière de Paris –, la demoiselle s’en est allée reprendre un ancien showroom
du premier, 200 m² coiffés de vieilles pierres et de briques lustrées. Passé le salon d’accueil,
ses canapés stylés 50’s, les jolies moustaches du talentueux Geoffrey Guillin affichées aux
murs, et son tapis de carreaux de ciment, et vous voilà projeté sur un ring de beauté. Sous
une grande verrière, vue plein ciel, les barbiers de Sarah coupent, coiffent, rasent, sculptent,
projecteurs pour le soir et ronde de miroirs pour s’observer.
Mais pas d’effusion de sang ici ni de mauvais coups, l’heure est au chouchoutage des
barbes, celles de trois jours ou plus fournies ; au travail méticuleux de la moustache, des variations à la gauloise, façon Clark Gable, Dali ou en brosse ; du rasage du crâne aux coupes dandy
ou rétro ; et aux soins du visage et manucure, désormais possibles dans l’arrière-boutique.
Et pour les fidèles et célébrités du quartier, place au chaud dans le « cercle de Sarah », l’espace réservé à la barbière, toujours très demandée. Interdit aux femmes, petites amies et
curieuses – à l’exception de Sarah, heureusement –, ce barber shop séduit sans snober, mélangeant hipsters, cadres sup, politiques ou mécanos. Le corner shopping – ligne barbier d’Acqua di Parma, blaireaux Plisson, cires à moustache et huiles de rasage – garantit le bon entretien du poil à la maison.
A.C.
7, rue Bertin Poirée, 1er. Tél. : 01 40 26 01 01. Ouvert du lundi au samedi de 9 h à 20 h 30.
www.labarbieredeparis.com
Photo DR
BEAUTÉ DES ONGLES
Avoir quelqu’un qui s’occupe de vous avec
douceur, dans un lieu cosy et raffiné, et ressortir avec des ongles parfaits sans casser sa
tirelire, le rêve, n’est-ce pas ? Pas tant que ça,
puisque c’est ce que propose La Pomponnière, un salon de beauté pour les mains et
les pieds. Cette précieuse adresse nichée
dans le 7e arrondissement offre tous les soins
d’un bar à ongles dans un boudoir d’autrefois. Ici, pas de musique assommante ni de
néons éblouissants, et pas de clientes à la
chaîne. On vous prend en charge comme si
vous étiez unique. Rien que la vitrine, joliment
rétro, vous fait voyager dans le temps. A l’intérieur, le décor incite à la détente : boiseries,
moulures, parquet Versailles, meubles et
petites lampes chinés, lustre à pampilles,
bougies parfumées, musique douce… vous
êtes dans un écrin de raffinement à la française. Le salon est orchestré par Alexandra
Sojfer, créatrice d’ombrelles, parapluie et
accessoires de luxe. C’est dire si le bon goût,
ça la connaît ! Confortablement installée
dans un fauteuil, vous confiez alors vos ongles
à une jeune femme à tablier à volants. Si
vous optez pour une beauté des pieds, on
baignera vos petons dans une bassine à confiture en cuivre comme celles qu’utilisaient nos
grands-mères, avec de l’eau puisée à la fon-
L’USINE
Photo Alexis Chenu
LA POMPONNIÈRE
FITNESS
taine. Une beauté des mains ? On vous proposera d’allonger vos jambes sur un pouf
pour être encore plus détendue. Quant aux
soins prodigués, que dire ? Ils sont juste parfaits. La manucure que nous avons testée a
duré plus d’une semaine sans faillir. Et la
couleur était si éclatante qu’on aurait dit du
vernis semi-permanent. Quant au prix, là
aussi, bonne surprise : c’est du luxe à prix
accessible (25 € la beauté des mains, 10 € la
pose de vernis mains).
B.L.G.
11, rue Dupont des Loges, 7e. Du lundi au samedi de 11 h à 19 h. Tél. : 01 40 67 15 48.
Ici, la nouveauté du moment, c’est le “Corde
& Punch”. Le nom pourrait faire penser à
une séance de torture. C’est presque la réalité. Lancé à la rentrée dernière aux clubs
l’Usine, ce cours vous fait reprendre la corde
à sauter. Régressif, pas vraiment. Mais intensif certainement, tout le travail de la corde
optimisant l’endurance, renforçant le haut du
corps (abdos compris), et pouvant faire perdre jusqu’à 400 calories en 30 minutes. Vu le
niveau général plutôt élevé et ceux qui se la
jouent déjà Rocky Balboa, une petite séance
d’entraînement maison est vivement recommandée pour se mettre à niveau.
A.C.
À essayer dans les clubs l’Usine à Opéra et
Beaubourg. Infos sur www.usineopera.com.
© histoiresdeparfums.com
BEST OF BEAUTÉ/BIEN-ÊTRE 29
PARFUMS
HISTOIRES
DE PARFUMS
C’est un lieu d’expression autour des parfums,
à mi-chemin entre la galerie et la boutique.
Les flacons y sont mis en scène théâtralement, à tel point que l’on se demande quel
est cet endroit. Quand nous y sommes allés,
un violoncelle était accroché au plafond,
avec une multitude d’archets or et argent. En
réalité, la marque, Histoires de parfums, en
dit déjà long, sans dévoiler le cœur des choses.
Des parfums qui racontent une histoire…
Au départ, c’est celle de Gérald Guislain, le
créateur de la marque, dont les parfums lui
ressemblent : riches de tempérament et singulièrement romanesques. La collection
n’obéit à aucune contrainte, si ce n’est l’inspiration. Ainsi, chacune de ses créations est
une réminiscence ou une interprétation personnelle d’un personnage, d’un poème, d’un
opéra ou d’un écrivain. Ses parfums évoquent un univers fait de senteurs mêlées.
Nombre d’entre eux portent l’année de nais-
sance du personnage ou la date de création
de l’œuvre. Parmi la large gamme, on trouve
1899 (référence à Hemingway), à base de
muscade, de lavande et d’iris. 1804 rend
hommage à George Sand avec des notes
d’ananas, d’ambre et de tiaré. 1740 est le
parfum du marquis de Sade, aux effluves de
cuir, d’épices et de patchouli. 1969, année érotique, comme chacun sait, associe café, chocolat et pêche. 1904 évoque l’opéra Madame
Butterfly, avec des effluves de poudre de riz
et un côté frais et métallique. 1875, c’est
Carmen, avec des notes de vanille, de safran
et de benjoin. Moulin Rouge, lui, sent la
cocotte et le rouge à lèvres. Pour les opéras,
le flacon est présenté dans un écrin-boîte à
musique qui reprend quelques mesures de
l’opéra en question. Pour les autres thèmes,
les boîtes sont élégamment packagées, évoquant une bibliothèque olfactive. Des éditions
de luxe, à lire sur la peau.
B.L.G.
11, rue du Roi Doré, 3e. M° Saint-SébastienFroissart. Ouvert du lundi au samedi de
10 h à 19 h. Tél. : 01 40 13 87 57.
www.histoiresdeparfums.com.
Vivez le massage selon WELEDA
comme une expérience sensorielle unique
Le Mois du Massage à l’Espace Weleda
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*Pour tout soin réservé et réglé pendant le mois de juin et utilisable jusqu’au 30 juillet 2015. Offre valable sur présentation de cet encart. Hors ateliers.
30 BEST OF BEAUTÉ/BIEN-ÊTRE
PILATES
Photo Alizée Patton
BIEN-ÊTRE
LE KLAY
Vous connaissez forcément le club de gym branchouille du quartier Étienne Marcel. Là, on a
découvert cette année une nouvelle activité, le Pilates-fusion, mix entre Pilates, yoga et barre
au sol. Face aux miroirs, une heure de flexions extensions destinées à faire travailler tous les
muscles du corps (surtout fessiers, cuisses et abdos), même les plus insoupçonnés. Positions
élégantes, où s’imaginer en petit rat de l’Opéra, mais sans le tutu, et une variété intéressante
de postures de yoga. Ca tire, ça fait mal, ça coince parfois, mais l’effet gainage et la sensation
de bien-être après une heure sont radicaux. Pour la vue, emplacement du tapis sous la vitre
donnant sur la salle de gym à l’étage où voir musclors et Apollons faire gonfler les pecs. A.C.
4 bis, rue Saint-Sauveur, 2e. Infos sur www.klay.fr.
EXPÉRIMENTER
SEYMOUR+
Un appartement haussmannien du 1er arrondissement au charme discret abrite l’un des
secrets les mieux gardés de la capitale. Connu
par tous les professionnels du massage grâce
à son centre de formation, Jaidee offre
aujourd’hui la possibilité aux particuliers
de bénéficier de soins uniques réalisés par les
enseignants eux-mêmes. Oubliez les massages à la chaîne, les masseurs blasés et
fatigués qui reprennent mécaniquement les
mêmes gestes conventionnels à longueur
de journée, ici on vous offre la crème de la
crème du massage !
La séance débute par un bilan fonctionnel
global car chaque massage est réalisé en
fonction de la personne. Le soin en lui-même
a été créé par les fondateurs, Yong Lyf et No
Sourintha, considérés comme des références
dans la formation au massage thaï en France.
À quoi ça ressemble ? À une base de massages thaïs enrichie d’ostéopathie, d’approches douces comme le yoga ou la
méthode Egoscue.
Le massage est disons, dynamique, et
demande d’être actif par la respiration pour
mieux accompagner les mouvements. Et
parce que les fondateurs voient leur activité
comme l’une des facettes d’une transmission
plus globale, ils proposent aussi un coaching
personnalisé qui permet d’éduquer le corps
pour tenir la douleur à distance. Adieu maux
chroniques, bonjour aisance corporelle : Jaidee, c’est l’adresse des pros que l’on vous
passe sous le manteau, ou presque.
S.P.
12, rue du Renard, 4e. Mo Hôtel de Ville.
Tél. : 01 42 71 91 31. www.jaidee.fr. 100 €
le soin d’une heure, 140 € pour 1 h 30.
Photo Camille Malissen
JAIDEE
Unique en son genre, ce lieu que l’on a du mal
à qualifier tant il est original est tout droit sorti
de l’esprit bouillonnant de la sémillante
Melissa Unger. Cette Franco-Américaine, qui
a travaillé notamment dans la production
cinématographique et l’art, a de l’énergie et
de l’enthousiasme à revendre pour faire bouger les lignes. Son but ? Promouvoir l’exploration de l’inconscient et de l’imagination et
encourager l’expression de la créativité.
Loin des longs discours, Melissa a une manière
toute personnelle d’aborder la question. Elle
propose avec ce projet à but non lucratif cinq
univers interactifs inspirés par le processus
de création. En arrivant, chaque visiteur est
invité à déposer dans un casier tout appareil
technologique et autre distraction avant de
commencer le parcours. Car ici, aucune utilisation d’ordinateur ou de téléphone portable n’est permise, ni lecture de livres ou de
magazines – juste soi-même, un crayon et un
papier. Le “parcours” peut alors commencer
dans ce lieu exceptionnel, 230 m2 sur deux
étages, à la déco impeccable.
Mais pourquoi venir déconnecter ici alors
qu’il suffirait d’éteindre son portable à la maison, ne serait-ce qu’une heure ? Question à
laquelle répond Melissa, sourire aux lèvres :
« C’est comme le sport : je peux me dire que
je vais me mettre devant la télé ou un ordinateur pour faire mon heure de gym dans mon
salon, mais au final, on ne le fait jamais. » Véritable havre de paix en plein Paris, ce lieu permet à l’esprit de vagabonder et se reposer,
autant d’éléments vitaux pour l’imagination,
la créativité et le bien-être mental.
S.P.
41, bd de Magenta, 10e. Tél. : 01 40 03 81 68. Ouvert du mardi au vendredi, le matin de 8 h
à 11 h, le soir de 17 h à 20 h et le week-end de 10 h à 18 h. Tarif : 7 € la visite et 50 €
l’abonnement de dix visites. www.seymourprojects.com.