action culturelle - site
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Proposition pour une action culturelle autour de Olympe de Gouges et le droit des femmes Présentation du travail L’atelier « En scène toutes ! Les héroïnes modernes » est né en 2009 de notre désir de comédiennes de commencer un travail artistique autour des femmes comme source d’inspiration, de recherche, comme un hommage empreint d’admiration et de tendresse, mais aussi d’engagement. Des femmes comme les autres et aussi des figures emblématiques de la générosité, de l’engagement, de la maternité et de l’indépendance. Entrer dans leurs regards et leurs réactions. Aller creuser dans leur force, leur exubérance ou leur repli, leur empathie et leur style. C’est l’intensité et la lisibilité de leur émotion, son immédiateté qui nous intéresse. Leur perméabilité face au monde et aux choses. Leurs réponses radicales –en tous cas démesurées, impulsives. C’est la femme aussi dans son corps, dans ses attitudes. Comment elle parle, comment elle se pare, comment elle bouge, se meut et s’émeut. Cet atelier s’adresse à des adolescent(e)s en collège ou lycée. Mais aussi à des femmes qui se trouvent pour diverses raisons en situation de vulnérabilité comme par exemple des femmes en détention. Alors que le rôle traditionnel de la femme dans la famille conduit à accroître le risque de précarité, la femme aujourd’hui doit cumuler les fonctions, être à la fois : salariée / en recherche d’emploi, mère, épouse ou compagne, en charge des tâches ménagères, etc … Il lui faut à chaque fois s’adapter à différents mondes, développer différentes facettes et aptitudes. C’est sa capacité de réactivité qui est sollicitée, ce sont des trésors d’énergie et de résistance qu’elle doit déployer. Ainsi, on considère que les femmes nous apparaissent d’abord comme des héroïnes de notre monde moderne. C’est ce que nous essayerons de leur transmettre par le biais de figures féminines contemporaines et en s’appuyant surtout sur ce personnage si fascinant d’Olympe de Gouges, morte guillotinée à Paris en 1793, considérée comme la pionnière du féminisme, auteure de la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, personnage emblématique des mouvements pour la libération des femmes, et pour l’humanisme en général. Sachant le poids que peut exercer les traditions culturelles dans l’évolution des mentalités, il s’agit d’abord d’offrir aux participant(e)s de l’atelier un espace préservé où ensemble nous pourrons penser le monde différemment, les difficultés à être ou devenir une femme, et de s’engager dans l’aventure de la création théâtrale qui porte leur parole. Juliette Baron et Sophie Troise. Fonctionnement des ateliers - spectacle Les deux comédiennes dirigent et encadrent ensemble le travail. Elles proposent des ateliers en lycée ou collège, sur une période de 10 à 12 heures. Si un rendu ou présentation de travaux est demandé, Juliette Baron écrit, tandis que Sophie Troise, réalise la mise en scène. Travail préparatoire : Nous avons commencé par nous constituer tout un fond documentaire sur Olympe de Gouges en s’attachant à chaque fois à la notion d’héroïne : femme d’un grand courage qui fait preuve par son action d’une grandeur d’âme au-dessus du commun. 1 Ensuite, lors des séances avec les participant(e)s, nous évoquerons, convoquerons cette figure, cette héroïne en la confrontant dans un travail de plateau à nos corps et imaginaires de femmes d’aujourd’hui, praticiennes du théâtre débutantes ou professionnelles. Ce premier travail, intéressant à plusieurs égards, nous permet d’ailleurs de constater que l’engagement d’une telle femme est toujours d’actualité. Mais nous avons surtout approché ensemble un type d’énergie, en se confrontant à d’autres figures contemporaines telle qu’Antoinette Fouque, Simone Veil, Elisabeth Badinter et d’autres féministes et femmes d’actions qui ont joué un rôle majeur dans le droit des femmes. UNE EXPÉRIENCE MARQUANTE AU TERME DE PLUSIEURS MOIS D’ATELIER : L’ÉCRITURE D’UNE PIÈCE - Note d’intention pour l’écriture de la pièce Lueurs, la vie deux fois (2011) Dans le droit fil du travail préparatoire sur les mythes et figures de mères et d’héroïnes dans les pièces du répertoire, les participantes ont commencé à nous livrer des histoires qu’elles avaient vécues elles-mêmes ou dont elles connaissaient les protagonistes. On a vu très vite que ces témoignages avaient une grande valeur et qu’il était vraiment pertinent de partir d’eux. Originales, poignantes, émouvantes, simples et belles, ces histoires ont été la première matière de l’écriture. Les participantes elles-mêmes avec leurs personnalités, et ce qu’elles avaient envie de montrer d’elles-mêmes, ce qui les amusait, a été aussi pour moi une source importante d’inspiration. Qu’est-ce qu’être mère aujourd’hui, dans ce contexte, dans ce quartier, quelles réalités ça recouvre ? Quels sont les obstacles, les difficultés qu’on rencontre ? Les moyens de les surmonter ? Comment parler de l’amour ? De son ambivalence ? L’amour maternel, le sentiment amoureux, le désir ? Et comment on peut l’appréhender en cherchant des manières de langage, en écrivant du langage parlé ? Si l’amour se dit autrement aujourd’hui qu’au Vè siècle avant Jésus Christ, qu’au XVIIè siècle ou même qu’en 1980 alors ce n’est pas le même. Alors, il faut chercher à le cerner, le mettre au jour,à l’écrire et le théâtre en tant que lieu de questionnement sur le monde a aussi cette vocation. Telles ont été quelques unes de mes préoccupations. J’ai également fortement ressenti le besoin de faire intervenir la fiction qui permet un déplacement, le partage d’une histoire commune qui libère la sienne propre. Ainsi, j’ai placé les héroïnes de la pièce dans une forêt digne du Douanier Rousseau, touffue et merveilleuse, qui appelle à une sensualité épanouie. Ca obligeait tout de suite à un tempo particulier, un rythme plus alangui dans le rythme des phrases. Juliette Baron. - Note d’intention pour la mise en scène de la pièce Lueurs, la vie deux fois Ecouter - voir - ressentir - vivre - donner Le travail a débuté à partir d’improvisations autour du thème : rites, mythes et coutumes dont l’axe principal est la maternité. Chacune des femmes raconte un ou des évènements, histoires, anecdotes qu’elles ont envie de donner et de partager. C’est un moment d’échange et de mise en confiance, une prise de parole. Ainsi, j’ai constaté qu’elles se libéraient des contraintes théâtrales. Surgit alors, une présence juste et nécessaire. Elles ne pensent pas à jouer mais à être. Une prise de parole active où chacune s’implique sur le plateau comme une analyse par l’action de ce qu’elles ont vécu. Une fois ce processus amorcé, j’ai fait de leurs histoires personnelles une matière théâtrale. Tout au long des séances, j’ai eu pour souci de faire en sorte que l’action verbale, qui est le fondement du travail créateur du comédien soit authentique. 2 L’aptitude à dire sur une scène le texte d’un auteur est entièrement liée, chez l’acteur, à son aptitude à penser et vêtir ses pensées des mots que l’auteur (Juliette Baron) lui a donnés. Parvenir en scène à un processus de pensées authentiques, voilà mon objectif. Ecouter-voir-ressentir-vivre-donner. Ce travail leur demande une immense exigence qui restitue dignité et respect d’elles mêmes. Jusqu’à présent deux spectacles ont été créés avec les participantes : Les héroïnes du quotidien au Cinq du 104 à Paris en mai 2010 et Lueurs, la vie deux fois qui a été joué au centre d’animation Curial à Paris en juin 2011 et qui a été repris à la Maison du Peuple Guy Moquet à la Courneuve en décembre 2011. Sophie Troise. En 2012 - 2013 Nous entamons une nouvelle période d’atelier et comme à chaque fois, les anciennes participantes désireuses de continuer sont les bienvenues et nous en accueillons de nouvelles que nous rencontrons dans divers lieux partenaires du projet. Nous fonctionnons de janvier à juin selon un système de « temps fort » : un atelier de 3h par mois dans un lieu partenaire du projet. C’est un espace de découverte du travail et du groupe mais aussi une phase de création pour le futur spectacle. A l’automne 2012, nous souhaitons nous installer dans un lieu fixe du 19è ardt de Paris pour continuer le travail de manière plus soutenue et entrer dans une nouvelle phase de création. Le thème que nous avons choisi cette année est « la femme et sa parure : séduction et pouvoir ». Nous allons travailler avec les femmes autour du corps, du soin qu’on lui accorde ou non, du fait de se faire belle, de se mettre en beauté, du vêtement comme armure, complice, seconde peau, de celui porté à telle ou telle occasion de la vie, etc. Tous les rites de la beauté du corps selon les pays et les époques. Le corps aussi comme lieu d’une ou des histoires, espace protégé, célébré ou meurtri, lieu des cicatrices et des métamorphoses, il garde la mémoire du passé. Nous allons travailler autour de souvenirs, réminiscences, de sensations, ressentis, d’états de bien être. Tout ce matériau va servir à l’écriture et l’élaboration du futur spectacle. Nos partenaires : Les centres sociaux Tanger, Belleville, Cambrai, Danube Les associations Libres Terres des Femmes, Entraide et Espoir, Amas, Emmaüs Le salon de beauté social Joséphine Le Cinq du 104 La ville de la Courneuve L’espace Fleury-Goutte d’Or 3