Les rodomontades du Capitaine Fracasse
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Les rodomontades du Capitaine Fracasse
Les rodomontades du Capitaine Fracasse d’après le gros livre de Théophile Gautier par La Grenade Spectacle soutenu par : DISTRIBUTION Mise en scène : Soizic de la Chapelle Dramaturgie : Pauline Picot Assistance à la direction d'acteur et à la chorégraphie : Louise Tardif Musique : Georges Bizet / Milena Buchmann Régie : Baptiste Mongis / Clarisse Bernez-Cambot-Labarta Costumes : Soizic et Ysaure de la Chapelle / Pauline Picot Scénographie : Soizic de la Chapelle, avec l’aide non négligeable de Xavier de la Chapelle Arthur Baratin : Lampourde Romain Berthet-Pilon : Hérode / Le Prince Aurélie Camus : Zerbine Thibault Duperron-Seillac : Blazius François Gelay : Malartic Estelle Girard : Isabelle Pablo Jupin : Agostin Amine Kidia : Vidalinc Sophie Madonna : Chiquita Adrien Saouthi : Vallombreuse Lucas Vautrin : Sigognac NOTE D’INTENTION L’auteur du Capitaine Fracasse a les pieds en 1830 et la tête en 1620. Le jeune Théophile Gautier, en pleine période romantique, feuillette des auteurs baroques qui le ramènent à des temps où les chapeaux d'hommes disparaissaient sous des monceaux de plumes, où les bottes claquaient, où les épées fendaient l'air. Il rêve éveillé. En 1836, il entrevoit une fiction dont le centre serait un acteur fameux de cette époque où le théâtre foisonne d'illusions et de mystères : le Capitaine Fracasse. Le temps passe, les auteurs écrivent — pas lui. La littérature change — son idée reste. Il repousse la rédaction de son roman. Il visite le Paris mal famé des bouges avec Nerval, respire l'odeur fumée des tavernes, passe quelques mois en Gascogne, soupire après sa grande histoire qui tarde à naître. Et c'est déjà 1863. Baudelaire, Flaubert sont passés par là. Mais lui s'en fiche : il sort d'un grand carton chapeaux, bottes et épées, intacts sous la poussière, et s'y met. « Pendant ce long travail, nous nous sommes autant que possible séparé du milieu actuel, et nous avons vécu rétrospectivement, nous reportant vers 1830, aux beaux jours du romantisme ; ce livre, malgré la date qu’il porte et son exécution récente, n’appartient réellement pas à ce temps-ci. (…) On n’y trouvera aucune thèse politique, morale ou religieuse. Nul grand problème ne s’y débat. On n’y plaide pour personne. L’auteur n’y exprime jamais son opinion. C’est une œuvre purement pittoresque. » Jamais présent, toujours daté, Le Capitaine Fracasse est éternellement marginal, marginalité que Gautier revendique en brandissant des valeurs provocatrices pour son temps — et pour le nôtre : inutilité, pittoresque, gratuité. Cette gratuité est essentielle au théâtre. Vitez l’a dit un beau jour : le théâtre est un luxe. Et c’est bien pour cela, paradoxalement, que l’on ne peut s’en passer. Créer de grands tableaux, travailler des ambiances, s'adonner à une intrigue dont le romanesque et l'invraisemblable s'assument sans rougir, quoi de plus gratuit ? C’est d’ailleurs en cela que l’acte théâtral puise sa beauté : il s’offre. Il s’offre au spectateur pour le divertir, en bon bouffon du peuple. Gautier avait dû dépoussiérer son idée pour écrire son œuvre : nous devons, nous, lui donner un grand coup de balai. Sa romance nobiliaire manque cruellement d’originalité. Son intrigue est convenue, invraisemblable, essaimée de mièvreries. Tout en protégeant la candeur de son imaginaire, nous y jetons des couleurs sombres. Nous y mêlons la joie bruyante des coulisses et des tavernes, le bruit feutré des complots. Nous brouillons les pistes. Nous ne montrerons plus le libertinage des hauteurs mais l’humour noir des profondeurs. Les nobles, que l'on ne verra que très peu, frapperont par leur ridicule et leur kitsch. Les malfrats et les comédiens seront les vrais héros de notre épopée. Prenant le revers de notre dernier projet théâtral, nous donnerons ainsi la primauté à ceux que l’on a trop oubliés, et qui croustillent d’humour, de ce fameux pittoresque, mais surtout d'un délicieux cynisme populaire. Après Les Liaisons dangereuses, les Pieds perdus vous offrent de nouveau l'adaptation décalée d'un grand classique romanesque — avec la même énergie, la même légèreté, ils vont tenter de redonner à des feuillets jaunis leur goût vif, salé et coloré. Soizic de la Chapelle, Pauline Picot QUELQUES RETOURS « Si vous aimez l'humour, le rythme, les acteurs survoltés, les trouvailles de mise en scène, les choses qui ne se suivent pas, si vous aimez le roman de Théophile Gautier (ou pas) (ou si vous ne l'avez pas lu), il vous reste une dernière occasion de voir Les Rodomontades du capitaine Fracasse, par la troupe des pieds perdus, demain, jeudi, à 20 h 30, théâtre des Maristes, 5 montée des Carmes déchaussées. » Publication Facebook de Philippe Manevy, professeur d’Etudes théâtrales. « Oui vraiment ! Spectacle de grande qualité ! L'adaptation est très intelligente et rend toute sa qualité à ce beau texte de Théophile Gauthier que les acteurs disent avec un bonheur visible . La scénographie met en valeur le jeu de théâtre dans le théâtre, puisqu'il s'agit d'une troupe de comédiens dans le texte aussi ... et le "cadrage" est subtil et découpe les séquences de manière visuelle. Le jeu d'acteur est remarquable, drôle et très enlevé, et nous fait voir une galerie de personnages pittoresques. Un régal vraiment, qu'il faut goûter avant qu'il disparaisse (trois fois hélas !) de l'affiche ... Il y en a pour tous les goûts, les jeunes et les vieux, les amateurs de textes et ceux qui aiment rire ! Bravo et merci à toute la troupe, et à la fougue de la jeunesse !» Publication Facebook de Brigitte Cazeaux (professeur de lettres et de théâtre) « Tout d’abord, il me semble qu’un pas a été franchi par rapport aux Liaisons dangereuses. On retrouve bien sûr des qualités (sens du rythme, maîtrise, parti tiré des qualités propres de chaque comédien – la distribution est impeccable, humour), mais j’ai trouvé Fracasse plus personnel, notamment grâce à l’adaptation, qui propose une lecture singulière de l’œuvre, pour ne pas dire une « réécriture ». J’ai hâte de voir ce que vous ferez sur L’homme qui rit ! Tout en refusant la linéarité et la simplification, vous donnez à comprendre l’histoire (je dois avouer que je n’avais pas lu Fracasse, ou alors trop jeune pour que j’en aie gardé un vrai souvenir) : c’est un vrai plaisir que d’avancer dans la fable un peu à tâtons, et de s’y retrouver progressivement, sans trop s'y retrouver non plus. Et, dans le même temps, vous proposez une double vision : éloge mélancolique du monde de la troupe, et déconstruction de l’idéologie aristocratique. Cela donne de très beaux moments de mise en scène : les saluts de la troupe en négatif et au ralenti, par exemple, ou la scène des portraits (où l’univers aristocratique et le monde du théâtre se télescopent, c’est une superbe idée et un moment très fort de mise en scène). La double fin est aussi très réussi, et poignante. » Philippe Manevy (professeur d’Etudes théâtrales) « Fracasse est une pièce étonnante où on se laisse emporter par une mise en scène fournie et pleine de surprises. C'est plein de petits détails qui amusent l'oeil, comme l'ordre de "brassez l'air" de Vallombreuse à ses valets, les chamailleries des uns en arrière plan ou les embrassades des autres sur le devant de la scène. j'ai passé un excellent moment, et à la sortie on a qu'une envie, c'est d'y retourner pour être encore plus vigilant sur certains détails de jeux ou de mise en scène qui nous auraient échappés ! » Camille Collet (étudiante en ostéopathie) « Merci pour cette très bonne soirée ! C’était enlevé, et tout ça me fait à présent l’effet d’une gourmandise partagée. Je n’ai jamais relu Le Capitaine Fracasse depuis l’adolescence, ça m’a fait une drôle (mais pas toujours !) madeleine de Proust, pour filer la gourmandise. Le duc est excellent, le marquis a une présence physique assez magnétique, le spadassin maître Jacques crevait le... cadre, et Hérode me semble avoir du potentiel à revendre. Encore merci ! » Franck Tisserand (professeur d’Espagnol) « J'ai beaucoup aimé cette pièce, même si de prime abord le choix m'a paru audacieux. J'ai apprécié que le levé de rideau ouvre sur une scène forte, et le fait que les personnages arrivent du fond de la salle nous donne l'impression d'être vraiment dans la pièce, rompant les traditionnelles barrières acteurs/spectateurs. La façon de nous montrer à la fois les coulisses et la scène, ainsi que les retours en arrière pour nous expliquer comment les protagonistes en sont arrivés là nous forcent à réfléchir et à être vigilants. De manière général, il faut être concentré tout au long de la pièce, tant il y a de choses à voir, de jeux de scène et de clins d'œil. C'est à la fois un plaisir pour les yeux mais aussi une frustration, car en sortant on a envie de revoir la pièce plusieurs fois : une fois pour l'histoire, une fois pour les acteurs et une fois pour apprécier tous les détails de la mise en scène ! » Marion Folliet (assistante en Management)
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