Exposer les cultures urbaines, comment muséographier

STAGE DE MUSEOLOGIE DE L’ECOLE DU LOUVRE
24 au 28 mars 2014
Exposer les cultures urbaines :
Comment muséographier les espaces marchands ?
Description du stage
Le thème du stage concerne la muséographie des places marchandes dans la ville à partir de
l’exemple de Marseille.
Halles, marchés découverts, marchés forains, marchés aux puces… alimentent la cité et en rythment
la vie. Traités sous un angle historique et ethnologique cette fonction urbaine sera le fil conducteur
qui permettra de comprendre et mettre au jour ce qu’il est convenu d’appeler une culture urbaine.
Pendant la durée du stage les étudiants travailleront en groupe. Ils seront guidés dans leur travail de
documentation et de terrain par des ethnologues.
Evaluation
L’évaluation portera sur l’élaboration d’un projet d’exposition faisant appel aux différentes sources
repérées au cours du stage.
Les objectifs généraux du stage
-
Familiarisation avec la recherche d’archives.
Familiarisation avec les techniques d’enquête ethnographiques (entretien oral et
observation)
Expérimentation du processus de production d’une exposition à partir de l’exploitation
d’archives et de données ethnographiques (photographies, enregistrements sonores, objets
matériels…)
Lieux du stage
MuCEM, à l’Institut Méditerranéen des Métiers du Patrimoine (I2MP), Fort Saint-Jean, Marseille.
Archives Départementales des Bouches-du-Rhône (AD13), Marseille.
Maison Méditerranéenne des Sciences de l’Homme (MMSH), Aix en Provence.
1
Date
Lundi 24
mars
Matin
10h24 Arrivée à Marseille.
Mardi 25
mars
8h30 : Départ en bus pour Aix-enProvence.
9h30 : Début du séminaire Ethnologie des
espaces marchands dans la ville, MMSH.
Avec les interventions de Mmes Sophie
Bava et Sylvie Bredeloup.
Cf. Annexe 2 - Programme
Mercredi 26
mars
Jeudi 27
mars
12h30 : Repas à la MMSH.
9h : Accueil à l’I2MP, MuCEM entrée Fort
St-Jean.
9h30 : Intervention de Mme Véronique
Manry « Méthodologie de l’enquête sur les
espaces marchands en milieu urbain ».
10h30 : Visite des salles d’exposition qui
serviront de supports aux projets.
11h : Travail en groupe.
- Organisation du travail.
- Délimitation de la problématique.
12h : Repas au MuCEM.
9h : Travail en groupe.
Suite :
- Enquête de terrain.
-Recherche documentaire.
18h : Vernissage de l’exposition « Le Monde à
l’envers », au MuCEM.
13h : Travail en groupe.
- Enquête de terrain.
-Recherche documentaire.
15 h : Travail en groupe au MuCEM
Mise en œuvre du projet d’exposition et
constitution du diaporama.
16h : Présence sur place d’un membre du CCR
(Centre de conservation et de Ressources) du
MuCEM, pour présenter les ressources du
musée.
14 h : Invitation à suivre le séminaire
« Requalifier les restes » (MuCEM, ODORR)
ou visite du MuCEM.
12h30 : Repas libre.
Vendredi 28
mars
Après-midi
14h : Accueil aux AD13.
- Présentation des AD13 par la directrice Mme
Jacqueline Ursch et son équipe.
- Présentation du stage par Mme Claire
Calogirou et M. Denis Chevallier.
15h-17h : Visite des AD13, présentation des
services et ressources documentaires.
17h-18h : Intervention de Mme Sophie
Brones, « La photographie comme objet
anthropologique. Usages d’un outil, enjeux
d’une source ».
Cf. Annexe 1 - Résumé
18h : Constitution des groupes de travail.
14h-16h : Reprise du séminaire.
Intervention de Mme Emmanuelle Lallement,
suivie de la diffusion du film Les puces de
Marseille réalisé par Mme Bania Medjbar.
Cf. Annexe 2 - Programme
16h30 : Départ pour retour en bus à Marseille.
9h : Finalisation des projets.
10h-13h : Restitution et évaluation.
13h : Repas au MuCEM.
2
Coordination du stage
Jacqueline Ursch, Directrice des Archives Départementales des Bouches-du-Rhône
Denis Chevallier, Conservateur général au MuCEM
Claire Calogirou, ethnologue, IDEMEC-CNRS-MUCEM
Encadrement stagiaires
Kristel Amellal, ethnologue, Museon Arlaten
Emilie Francez, doctorante en anthropologie, IDEMEC, Aix-Marseille Université (AMU), CNRS
Karine Michel, anthropologue, chercheure associée IDEMEC-CNRS-AMU
Intervenants
Sophie Bava, socio-anthropologue, Institut de Recherche pour le Développement (IRD) LPED-AMU.
Sylvie Bredeloup, socio-anthropologue, IRD-LPED-AMU.
Sophie Brones, anthropologue, post-doctorante Labexmed, AMU- MMSH-IDEMEC, associée IIAC,
EHESS-CNRS
Emmanuelle Lallement, ethnologue, Université Paris-Sorbonne CELSA, GRIPIC, associée IIAC
et LAU, EHESS-CNRS.
Véronique Manry, socio-anthropologue, Association Transvercité
Contact : Emilie Francez
[email protected]
06 07 05 64 99
3
Annexe 1 – Résumé et biographie de Sophie Brones
Lundi 24 mars 2014
17h-18h - Archives Départementales des Bouches-du-Rhône
La photographie comme objet anthropologique. Usages d’un outil, enjeux d’une source, Sophie
Brones, anthropologue, post-doctorante Labexmed, MMSH-IDEMEC, associée IIAC, EHESS-CNRS
L’anthropologie et la photographie sont deux disciplines dont l’histoire commune pourrait bien
s’articuler autour de la question du regard. La photographie, d’abord témoignage sur l’enquête puis
mode de représentation de l’Autre, constitue, dès les premières enquêtes de terrain au début du XXe
siècle, un mode d’enregistrement lié à l’expérience du terrain. Pourtant, les modalités de la
constitution des images en objet de connaissance n’ont été considérées que très récemment par
l’anthropologie visuelle photographique, le texte et la description écrite ayant occupé l’ensemble des
recherches consacrées à la restitution et à la diffusion du savoir ethnographique. Cette présentation
s’articulera autour de deux moments principaux. Dans un premier temps, nous aborderons les divers
usages de la photographie considérée comme empreinte, trace et signe du réel, témoignage et outil
de la recherche ethnographique. Nous questionnerons dans un deuxième temps le statut de
document de la photographie et les enjeux de son étude à travers le cas d’une récente enquête
ethnographique menée dans des archives photographiques à Beyrouth (Liban).
Sophie Brones est anthropologue, post-doctorante de la Fondation Gerda Henkel, Aix-Marseille
Université (LabexMed, UMR 7299 CCJ, MMSH, accueillie à l’IDEMEC (UMR 7307)).
Associée à l’équipe du laboratoire d’anthropologie urbaine de l’institut Interdisciplinaire
d’Anthropologie du Contemporain (IIAC, EHESS-CNRS), ses travaux portent sur les institutions
culturelles (musées, galeries, archives) et leurs contextes urbains dans l’Orient arabe. Ses principaux
terrains de recherche sont Beyrouth et Dubaï où elle s’intéresse aux nouvelles formes d’urbanité –
pratiques urbaines, production des temporalités et des patrimonialisations – dans un contexte
d’émergence des nouveaux territoires culturels de la globalisation.
4
Annexe 2 - Programme du séminaire organisé à la MMSH
Séminaire « Ethnologie des espaces marchands dans la ville »
SÉMINAIRE IDEMEC – MuCEM – ÉCOLE DU LOUVRE
Mardi 25 mars 2014
9h30-16h – MMSH – Salle Georges Duby
9h30-10h : Accueil des participants et introduction.
Denis Chevallier, conservateur général au MuCEM et Claire Calogirou, ethnologue, IDEMEC-CNRS.
10h-12h : Colporteurs et traders africains : de Marseille à Guangzhou en passant par Le Caire et
Dubaï, Sophie Bava et Sylvie Bredeloup, socio-anthropologues IRD-LPED-AMU.
A partir de travaux sur les migrations africaines, il s'agira d'interroger la pluralité des formes
commerciales (colportage, commerces "ethniques", commerce de bazar, commerce et pèlerinage,
interstices commerciaux et comptoirs) déployées par les entrepreneurs migrants. Seront abordés les
agencements commerciaux, les passages de relais entre communautés marchandes à travers
l'histoire des migrations dans ces villes. Les méthodes de recherches convoquées dans ces travaux
(observations, récits de vie, archives, ...) seront également déclinées.
12h00-14h00 : Repas à la cafétéria de la MMSH
14h-15h : Les marchés dans la ville. Sociabilités marchandes, sociabilités citadines, Emmanuelle
Lallement, ethnologue, Université Paris-Sorbonne CELSA, GRIPIC, associée IIAC et LAU, EHESS-CNRS.
Cet exposé présentera l’ethnologie des marchés urbains. A partir d’une approche
ethnographique des lieux, des scénographies et des sociabilités à l’œuvre sur les marchés, il
s’agira de mettre en évidence la place et le rôle qu’ils ont dans la production des identités
citadines.
15h-15h30 : Diffusion du film Les puces de Marseille.
Réalisation Bania Medjbar, conseil scientifique Michel Péraldi et Véronique Manry.
Le marché de la Madrague, plus connu sous le nom de « Marché aux puces » est sans doute l’un des
espaces marchands les plus célèbres et les plus fréquentés de Marseille. Il a pour particularité de
combiner les fonctions traditionnelles du marché aux puces, du marché forain et du marché paysan.
Ce documentaire nous présente ainsi les fonctionnements d’une économie informelle, bien loin des
idées reçues qui pèsent souvent sur ce mode d’échange marchand. Les témoignages de
commerçants et grossistes, ainsi que les analyses de l’ethnologue Michel Peraldi éclairent les ressorts
de cette économie où l’oralité et le face-à-face jouent un rôle central dans les échanges.
15h30-16h : Discussion autour du film et conclusion de la journée.
5
Annexe 3 – Biographies des intervenants du séminaire
Sophie Bava est socio-anthropologue, chargée de recherche à l’Institut de Recherche et de
Développement (IRD), au sein du Laboratoire Population Environnement et Développement (LPED).
Ses recherches portent sur les migrations d’Afrique subsaharienne en direction du monde arabe (vers
l’Egypte, l’Algérie et le Maroc principalement). Ses enquêtes cherchent d’une part à identifier les
réseaux religieux qui sous-tendent certaines migrations ; le rôle des intermédiaires religieux, des
espaces confrériques, des universités musulmanes et des ONG d’origine confessionnelle, dans la
formation des itinéraires de ces migrants originaires d’Afrique subsaharienne ; mais elles ont
également pour objectif de suivre la mise en œuvre d’un véritable marché du religieux sur les routes
de la migration africaine.
Sylvie Bredeloup est socio-anthropologue, docteur de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales
(Centre d’Etudes Africaines, Paris) et urbaniste (Ecole Nationale des Ponts et Chaussées, Paris), HDR,
directrice de recherches à l’Institut de Recherche et de Développement (IRD), au sein du Laboratoire
Population Environnement et Développement (LPED). De Dakar à Marseille en passant par Abidjan,
Ouagadougou, Tripoli et Guangzhou, ses travaux explorent les articulations entre mobilité spatiale,
identité sociale et territoire urbain. En conjuguant ancrages locaux et circulations, proximités
relationnelles et réseaux transnationaux, les migrants contribuent à la production de nouvelles
formes urbaines, consacrant ou transformant les cités en places marchandes ou comptoirs,
connectant les villes en réseaux et proposant des nouvelles manières d’être citadins. Ses recherches
tentent également de mettre en évidence la diversité des profils de migrants, la labilité de leurs
itinéraires professionnels ainsi que l’instabilité de leurs statuts juridiques, en réaction au durcissement
généralisé des politiques migratoires. Elle questionne la notion d’aventure migratoire et s’intéresse à
la construction de l’étrangeté en lien avec le durcissement des politiques migratoires
Emmanuelle Lallement est ethnologue, maître de conférences à l'université Paris-Sorbonne, Celsa
depuis 1999. Elle est chercheure au GRIPIC (Groupe de recherche sur les processus d’information et de
communication) et chercheure associée au IIAC (Institut interdisciplinaire d’anthropologie du
contemporain) et au LAU (Laboratoire d’anthropologie urbaine), EHESS-CNRS. Ses recherches portent
d’une part sur la ville, plus particulièrement Paris (urbanisme, espaces publics, commerces, fêtes,
politiques publiques, design), d’autre part sur les situations d’échange, marchands et non-marchands,
la consommation, les modes de sociabilité et les commerces (du grand magasin parisien au commerce
de rue en passant par le commerce ethnique, les marchés…), enfin sur l’ethnicité et l’interculturalité.
Elle développe également une activité et une réflexion en anthropologie appliquée.
Elle a publié deux livres :
- La ville marchande. Enquête à Barbès, Téraèdre, 2010.
- Paris résidence secondaire. Enquête chez ces habitants d’un nouveau genre, Belin, 2013. Avec
Sophie Chevalier et Sophie Corbillé. (Recherche du programme Paris 2030).
6
Annexe 4 – Résumé et biographie de Véronique Manry
Mercredi 26 mars 2014
I2MP, MuCEM (entrée Fort Saint-Jean) – 9h30-10h30
Méthodologie de l'enquête sur les espaces marchands en milieu urbain, Véronique Manry, socioanthropologue, Association Transvercité.
Enquêter sur les espaces marchands en milieu urbain demande d'adopter une posture
anthropologique en utilisant les outils de l'observation.
Celle-ci peut être participante ou "à distance". Cette posture requiert à la fois discrétion, empathie et
vigilance permanente. Elle peut être croisée avec des outils tels que les entretiens, la prise de note,
l'enregistrement, voire la photographie ou la vidéo.
Véronique Manry est sociologue. Elle a mené des recherches durant une dizaine d'années sur la
mutation des espaces marchands à Marseille et les mobilités commerciales en Méditerranée.
Spécialiste des mobilités, des migrations et d'anthropologie urbaine, elle s'est intéressée à la fois aux
acteurs économiques issus des mondes migrants, aux filières d'approvisionnement, aux échanges
commerciaux entre les places marchandes méditerranéennes et aux imbrications du formel et de
l'informel.
Elle est notamment l'auteur de Marseille discount, paru en 2006 aux éditions P'tits papiers, et de
nombreuses contributions dans des ouvrages collectifs.
7
Annexe 5 – Bibliographie indicative
Bibliographie indicative des intervenants
Bava, Sophie. 2000. « Reconversions et nouveaux mondes commerciaux des Sénégalais mourides à
Marseille ». Hommes & Migrations (1224), pp.46-55
Bredeloup S. 2014, « West-African Students Turned Entrepreneurs in Asian Trading Posts : A new facet of
Globalization », American Journal of Urban Anthropology and Studies of Cultural Systems (UAS),
Special Issue on African Global Migration
Bredeloup, Sylvie, et Brigitte Bertoncello. 2009. « Chine-Afrique ou la valse des entrepreneurs-migrants ».
Revue européenne des migrations internationales 25(1), pp.45-70
Bredeloup, Sylvie, et Brigitte Bertoncello. 2004. Colporteurs africains à Marseille : un siècle d’aventures.
Paris : Autrement
Lallement, Emmanuelle. 2013. « La ville marchande : une approche ethnologique. » Revue électronique des
sciences humaines et sociales, http://www.espacestemps.net/articles/la-ville-marchande-uneapproche-ethnologique-2/, consulté le 3 mars 2014
Lallement, Emmanuelle. 2010. La ville marchande. Enquête à Barbès, Téraèdre
Lallement, Emmanuelle. 2005. « Tati et Barbès : Différence et égalité à tous les étages ». Ethnologie
française, vol. 35(1), pp.37-46
Manry, Véronique. 2006. Marseille discount: sociabilités, échanges et mise en scène de l’abondance.
Marseille: P’tits papiers
Bibliographie générale sur les espaces marchands dans la ville
Hassoun, Jean-Pierre. 2005. « La place marchande en ville : quelques significations sociales ». Ethnologie
française, vol. 35 (1), pp.5-16
Ma Mung, Emmanuel. 1996. « Entreprise économique et appartenance ethnique ». Revue européenne de
migrations internationales, 12 (2), pp.211-233.
Mazzella, Sylvie, et Nadine Roudil. 1997. « La place du marché dans les politiques urbaines marseillaises ».
Annales de la Recherche Urbaine (78)
Peraldi, Michel, et Franck Mermier. 2010. Mondes et places du marché en Méditerranée : formes sociales
et spatiales de l’échange. Paris, Rabat, Beyrouth : Karthala
Peraldi, Michel. 2001. Cabas et containers: activités marchandes informelles et réseaux migrants
transfrontaliers. Paris : Maisonneuve et Larose
La Pradelle, Michèle. 1997. « Société du spectacle et approvisionnement : les marchés et leurs échanges à
Carpentras et à Barbès ». Annales de la Recherche Urbaine 78, pp.38-45
La Pradelle, Michèle de. 1995. Les vendredis de Carpentras faire son marché en Provence ou ailleurs. Paris:
Fayard
Raulin, Anne. 2000. L’ethnique est quotidien : diasporas, marchés et cultures métropolitaines. Paris :
L’Harmattan
Tarrius, Alain, et Lamia Missaoui. 1995. Arabes de France : dans l’économie mondiale souterraine. La Tour
d’Aigues : Éditions de l’Aube
8