Manchette - Association québécoise des marionnettistes

Transcription

Manchette - Association québécoise des marionnettistes
15 janvier 2007
C A L E N D R I E R
L'ARMOIRE - Théâtre de l’Avant-Pays
Auditorium Joseph-Lavergne, Bibliothèque
Gabrielle-Roy, Institut Canadien, Québec
12 novembre 2006 à 14h
Salle Georges-Codling, Sorel Tracy
21 novembre 2006 (heure à confirmer)
Centre culturel de Joliette, Joliette
28 novembre 2006 à 9h30 et 13h15
HARMONIE - Théâtre Sans fil
Théâtre Maisonneuve, Place des Arts, Montréal
24 novembre 2006 à 19h
25 novembre 2006 à 14h et 19h
26 novembre 2006 à 14h (option à 19h)
Le Théâtre Palace, Granby
9 décembre 2006 à 19h30
10 décembre 2006. à 14h
Salle Maurice-O'Bready, Sherbrooke
12 décembre 2006 à 19h30
Théâtre Hector-Charland, L'Assomption
14 décembre 2006 à 19h.30
15 décembre 2006 à 20h
Grand Théâtre de Québec, Québec
28 et 29 décembre 2006 à 19h
Théâtre du Vieux Terrebonne, Terrebonne
3 et 4 janvier 2007 à 19h30
LES TRACAS D’ONIRIA - Ombres Folles
Au Studio de la Caserne Letourneux TSF
411, rue Letourneux, Montréal
Billetterie: 514.769.9805
Admission générale 10 $
16-21-22 décembre 2006 à 14h
17-27-28-29-30 décembre 2006 à 19h30
RATATATARATS - 7 ans et +, 45 minutes
1301, rue Ontario Est, Montréal.
Billets sur place :
Adultes 12 $
Étudiants ou membre UDA 10 $
Enfants (13 ans et moins) 8 $
9 et 10 novembre 2006 à 19h30
11 novembre 2006 à 15h30 et 19h30
Le Centre de Développement de la Marionnette,
164, rue Cowie Local 204A à Granby
MARC, LE PROPRIÉTAIRE DES RAISINS
8 octobre 2006 à 14h
5 novembre 2006 à 14h
14 janvier 2007 à 14h
LE MUSICIEN DU PÈRE NOËL
10 décembre 2006 à 14h
Billets : enfants 6$
Adultes 10$
Exposition permanente de marionnettes du monde.
70 marionnettes d’Argentine, du Canada,
d’Europe, de Chine, d’Uruguay, de Russie, etc.
Horaire : Les dimanches de 13h à 16h
d’octobre à mai
INNUUSIA - Motus
L’école et les arts - Maison de la culture Mercier
23 au 27 octobre 2006
Valleyfield 8 novembre 2006
St-Léonard - 14 novembre 2006
Outremont - Pendant CINARS et les coups de théâtre
18 novembre à 13h
19 novembre (tout public)
20 novembre (scolaire)
Val d’Or 19 février 13h15 (scolaire)
20 février (scolaires)
Châteauguay - 25 février 2007
St-Hubert 3 et 4 mars (ou 7 et 8 mars)
LA CRISE - Motus
Valleyfield 26 novembre 2006
Gatineau 5-6-7 décembre 2006
St-Jérôme 10 décembre 14h
Thetford Mines - 12 et 13 décembre 2006
Trois Rivières 17 et 18 décembre 2006
NOMBRIL - Motus
Maison Théâtre - 13 mars au 7 avril 2007
Lévis 15 et 16 mai 2007
FIL DE FÉES - Le Collectif Maât
Bibliothèque Gabrielle-Roy Série Dimanches-Famille
3 Décembre 2006
Maison de la Culture Pointes-aux-trembles en
collaboration avec Rivières-des-Prairies (scolaires)
11 au 21 Décembre 2006
Maison de la culture Côte-des-Neiges
4 Février 2007
Maison de la culture Rosemont-La Petite-Patrie
9 Février 2007
Présence à Rideau, QC
11 au 16 Février 2007
MARIONNET TE
Bulletin de l’Association québécoise des ma rionnettistes
Centre UNIMA-Canada (section Québec)
Automne 2006
Jacques Félix
LA FÉLICITÉ - Théâtre de l’Œil
École Antoine-Brossard / Salle Jean-Pierre
Auger, Brossard
12 novembre 2006
Salle Pauline-Julien, Sainte-Geneviève
19 novembre 2006
UN AUTRE MONDE - Théâtre de l’Œil
Représentations scolaires et grand public
Maison Théâtre, Montréal
10 mai au 3 juin 2007
Manchette
Neville Tranter
Le Festival de
Charleville-Mézières
LE PORTEUR - Théâtre de l’Œil
Théâtre de Muses, Laval
4 mars 2007
Tournées américaines New Jersey, Wiscosin,
Illinois
13 mars au 4 avril 2007
Pennsylvanie, Arkansas 29 avril au 10 mai 2007
Théâtre La Rubrique, Jonquière
14 avril 2007
Centre des Arts Juliette-Lassonde, St-Hyacinthe
17 et 18 avril 2007
LA CITÉ DES LOUPS - Théâtre de l’Œil
Maison de la culture Plateau Mont-Royal, Montréal
4 novembre 2006
École secondaire de Beaconsfield, Beaconsfield
19 novembre 2006
Patro Le Prévost, Montréal
26 novembre 2006
Maison de la culture de Pointe-aux-Trembles, Montréal
15 janvier 2007
en
Photo : M. Foli
Photo : M. Van Hoof
Les activités de l’AQM
La nouvelle création de l’Illusion, Théâtre de marionnettes
Festival de Charleville-Mézières
Hommage à Jacques Félix
Volume 17, no 3 automne 2006
Association québécoise des marionnettistes
C.P. 7 Succ. De Lorimier
Montréal, Qc, H2H 2N6
tél.: (514) 522-1919
téléc.: (514) 521-3737
[email protected]
www.aqm.ca
Date de tombée
pour le prochain numéro :
MOT DU PRÉSIDENT
Bonjour tout le monde,
La vie bouge, la terre tourne, le
monde change...
Seul ombre au tableau, le règlement financier qui devait aider les
interprètes ayant vécu une difficile année de boycott culturel de la part
des enseignants. L’entente ne touche que les compagnies
subventionnées (ce qui exclut beaucoup d’interprètes parmi les plus
démunis) pour une période se terminant en décembre 2005. Le boycott,
longtemps annoncé, a entraîné l’annulation de très nombreuses tournées
et a eu de graves répercussions au printemps 2006, mais cela n’a pas été
retenu. Les contrecoups de ce boycott se feront sentir encore longtemps.
Le Théâtre Sans Fil plonge
sous chapiteau au Quai de
l’Horloge et présente son
nouvel opus, Le Royaume des
Devins, tandis que le Théâtre
de la Dame de Coeur investit 6
des plus grandes salles du
Québec avec son magnifique
Harmonie. De nouvelles
compagnies émergent, de
beaux festivals font courrir les
foules, l’art de la marionnette vole vers des sommets d’excellence et de
popularité, il atteint une maturité et une profondeur impressionnante.
Mais bon... que pouvons nous faire? Retrousser nos manches et
souhaiter que nous ne soyons plus jamais pris en otage dans un conflit
qui ne nous regarde pas.
Pour souligner nos 25 ans, l’AQM publiera cette année une édition toute
spéciale de son répertoire, en préparation du prochain congrès UNIMA
qui aura lieu à Perth en Australie. Nous voulons faire un document riche
et beau, dans la veine de nos grandes réalisations que furent le Parcours
de l’imaginaire ou encore notre cédérom. Vous serez très bientôt
contactés pour la collecte du matériel nécéssaire à la réalisation de ce
répertoire.
L’AQM, qui fête cette année ses 25 ans, est un témoin et un
accompagnateur privilégié de l’évolution de la profession de montreur de
marionnettes. Par ses rencontres, ses formations, les liens qu’elle sait
créer entre les marionnettistes d’ici et de l’étranger et par l’ouverture
qu’elle crée avec toutes les formes d’art, l’AQM est un organisme très
dynamique. Les rencontres du 26 septembre dernier à la Maison
Théâtre, sur l’esthétisme et la mise en scène, et les matchs de la MOMI
lors des Journées de la culture ont soulevé l’enthousiasme des
participants et du public.
Bons spectacles !
Marc-André Roy
Président de l’AQM
Lam-Thu Nguyen
1972-2006
Lam-Thu sera passé comme une étoile filante
dans nos vies et dans celle de plusieurs.
Nous avons le regret de vous annoncer le décès prématuré du
responsable administratif à l’emploi du Théâtre de l’Œil depuis le
mois d’août 2005. Lam-Thu a été grièvement blessé par une
voiture dans la nuit du 29 au 30 septembre 2006 et c’est une
semaine plus tard, au Montreal General Hospital, qu’il est décédé
des suites d’un sévère traumatisme crânien.
Jeune homme dans la fleur de l’âge, au rythme de vie trépidant, Lam-Thu était sur une
lancée prometteuse. Cherchant à multiplier les expériences, il a fait sa marque dans
différents milieux : ceux du cinéma et de l’impro notamment. Le théâtre est arrivé plus
récemment dans son parcours avec le Théâtre de l’Œil. Plus précisément encore avec
Simoniaques Théâtre, compagnie qu’il venait de fonder avec Simon Boudreault et Marie-Eve
Pelletier, et dans laquelle il s’était beaucoup investi.
Outre ses amis du monde du théâtre et du cinéma, il laisse dans le deuil son épouse, Valérie
Gagnon, ses parents, Madame Lien et Monsieur Nguyen, et son frère Thomas Nguyen.
Julie Laviolette
pour tous ceux du Théâtre de l’Œil
2
DERNIER RAPPEL
L’équipe du bulletin
Direction de production :
Les compagnies intéressées à proposer
un spectacle pour UNIMA 2008
doivent envoyer leur dossier
avant décembre 2006.
STUDIO À LOUER
VITRINE À LOUER
Le Off-Interarts offre un joli petit
studio de 850 pi2 sans colonnes, à
louer pour des répétitions,
lancements, expositions, cours,
ateliers, etc.
Il est possible de louer aussi
seulement la vitrine du studio. En
général, elle montre des oeuvres
d’art, des petites expositions, de la
publicité pour des événements
culturels… Il me semble que ce
serait génial si elle pouvait aussi
montrer des marionnettes et des
masques… On n’en voit pas assez!
Le tarif est de 175$ par mois.
Situé au 5145 boulevard SaintLaurent
dans
un
quartier
sympathique (tout juste au nord de
Laurier), entouré de bons petits
restos pas trop chers et de boutiques
d’artisans, il n’est qu’à 10 minutes à
Vous aurez tous les détails sur le
pieds du métro.
studio et la vitrine en contactant :
Le studio offre 11 pieds de
dégagement en hauteur, un mur de
brique, 2 salles de bains avec Off-Interarts
cuisinette et accès à une jolie Tél. : 514-274-3222
terrasse l’été. L’accès est direct sur Téléc. : (514) 274-2498
la rue St-Laurent. En fait, c’est Courriel : [email protected]
l’ancien Théâtre des voyagements Site Internet : www.offinterarts.org
qui a vu naître Broue… pour les
superstitieux, il pourrait peut-être
Au plaisir de vous croiser… Je
vous porter chance ?
travaille maintenant chez Dulcinée
Le tarif est environ de 10$/h pour les Langfelder & cie, juste au-dessus du
OSBL ou 325$ à la semaine (environ studio!
40 heures). Il est possible de le louer
en soirée; le quartier est encore
Anne-Marie Panneton
animé le soir.
Stéphane Guy
Mise en page :
Julie Laviolette
Info : www.unima2008.com
cliquez « downloads » pour
obtenir le formulaire d’inscription
BIENTÔT
Correction d’épreuves :
Stéphane Guy,
Louise Lapointe
L’HISTOIRE D’UN CŒU R
contact : Philip Mitchell
Artistic Director
UNIMA PERTH 2008
PO Box 897
Fremantle 6160
Western Australia
[email protected]
T +61 8 9335 5044
F +61 8 9335 7687
de Larry Tremblay
Mise en scène de José Babin
15 N0VEMBRE 20H
Coups de Théâtre - Usine C
1345, avenue Lalonde, Montréal
Réservation : (514) 521-4493
Avec : Karine Gagnon, Alain Lavallée, Nicolas Letarte et Pierre Limoges _ Régie : Nicolas Jobin
Marionnettes & théâtre d’ombres : Alain Lavallée _ Décor & éclairages : Éric Belley _ Musique : Nicolas Letarte
Costumes : Thaly Savard _ Assistance à la mise en scène : Marie-France Goulet
Finition et patine des marionnettes : Mélanie Charest _ Stagiaire à la scénographie : Chloé Beaulé-Poitras
11
de rendre réalité les idées qu'il ne cessait d'avoir
pour contribuer à faire mieux connaître, et
reconnaître, l'art de la marionnette.
Jacques Félix avait aussi un sens inné de
l'internationalité du monde. Pour lui les frontières
n'existaient pas. Jacques était un rassembleur, un
artisan de paix, toujours convaincu que l'amitié ne
pouvait avoir de frontières. Il n'était jamais aussi
heureux que lorsqu'il parvenait à rassembler les
cinq continents dans sa ville, à Charleville. Cette
ville où tous le connaissaient, ne serait-ce que de
vue. Quand sa longue silhouette arpentait les
rues de Charleville pour se rendre à l'Institut, il
était souvent abordé par des amis, des
connaissances, mais également des inconnus.
À tous il accordait son temps ; pour tous, toujours,
il se rendait disponible. Qui aujourd'hui prend le
temps d'écouter son voisin ?
Né le 31 mars 1923, à Charleville, Jacques
poursuit des études qu'il termine à Poitiers, à
cause de la guerre. Devenu scout de France à
l'âge de dix ans, cela déterminera les grandes
lignes de sa vie. Mais pendant les évènements de
cette guerre le mouvement scout est interdit par
l'occupant, et en 1941, pour divertir les enfants,
Jacques crée une équipe de marionnettistes
amateurs avec un groupe de copains qui se verra
obligé de suspendre ses activités fin 1942. En
effet, le groupe est dispersé du fait que la plupart
d'entre eux est convoquée par l'occupant pour
effectuer le service du travail obligatoire. Jacques
quitte alors Charleville pour échapper au S.T.O.
En 1943, il épouse une lorraine, réfugiée comme
lui, Micheline, qui lui donnera trois enfants, et sera
toujours fidèlement à ses côtés dans toutes les
aventures vécues par son mari. Après avoir
effectué son service militaire, il reprend son
activité professionnelle de représentation
commerciale et industrielle. Eh oui, Jacques
exerçait un métier bien éloigné de ses passions
artistiques ! Bien que… Jacques se plaisait à me
dire qu'il trouvait un point commun entre son
métier et son activité au service de la marionnette :
il aimait convaincre. Convaincre revêtait pour lui
un aspect ludique et lui procurait un certain plaisir,
à condition bien sûr d'atteindre l'effet recherché…
Il reprendra aussi ses activités artistiques au sein
de son groupe de marionnettistes amateurs
reformé après la guerre, qui prend alors le nom de
Compagnie "Les Petits Comédiens de Chiffons".
La Compagnie se produira régulièrement dans
toute la région ainsi qu'en France et à l'étranger.
l'Union Internationale de la Marionnette – UNIMA
organisé à Charleville-Mézières, deviendra
triennal et prendra alors l'appellation de Festival
Mondial.
Parallèlement, Jacques devient Conseiller
municipal de Charleville, puis de CharlevilleMézières, de 1959 à 1977.
En 1982, il est élu par ses pairs pour être
représentant des institutions et associations
culturelles de notre région Champagne Ardenne
au sein du Conseil Economique et Social. À ce
titre il sera élu Vice-Président de l'Office Régional
Culturel de Champagne Ardenne.
Entre-temps il fonde en 1961 à Charleville, avec
des amis, la Maison pour Tous, Maison des
Jeunes et de la Culture, et également la
Fédération des MJC des Ardennes, et sera
Président de ces deux associations jusqu'en
1976.
En 1964 il fonde aussi l'Association "Vacances
Ardennes" pour permettre aux enfants n'ayant
pas la possibilité de partir en vacances d'avoir des
loisirs sur place.
En 1980, il fonde à Charleville-Mézières l'Institut
International de la Marionnette dont il restera
Président jusqu'à son décès survenu le 6 janvier
2006. En 1986 s'ouvre au sein de ce même
Institut l'École Supérieure Nationale des Arts de la
Marionnette.
En 1991 a lieu l'inauguration officielle de l'Horloge
Monumentale du Grand Marionnettiste créée
d'après une idée de Jacques qui là encore a su
convaincre, puisqu'il a rassemblé 900 donateurs
(firmes et particuliers) pour réaliser cette pièce
unique.
Il ne faut pas oublier non plus que Jacques
adhère en 1957 à l'UNIMA qui vient, après
l'interruption de la guerre, de se recréer.
En 1961, il participe à la fondation du Centre
français de l'UNIMA, UNIMA-France, et il en sera
le Vice-Président jusqu'en 1976, puis le Président
jusqu'en 1991.
En 1976, il est élu membre du Conseil
international de l'UNIMA lors du XIIe Congrès
organisé à Moscou.
e
Par la suite c'est au sein de cette Compagnie qu'il
fonde en 1961 le premier Festival de Théâtres de
Marionnettes de Charleville, Festival qui évoluera
et qui, dès 1972, lors du XIe Congrès mondial de
En 1980, il devient, lors du XIII Congrès de
l'UNIMA à Washington aux U.S.A. le Secrétaire
Général de cette Union, dont il fera une ONG de
l'UNESCO en 1992. Jusque-là l'UNIMA figurait à
l'UNESCO à travers l'IIT, Institut International du
10
Théâtre. Or il faut savoir que l'UNIMA est la plus
ancienne organisation de théâtre au monde,
puisque créée en 1929 (l'IIT a été fondé après la
seconde guerre mondiale). Jacques tenait à ce
que l'UNIMA soit reconnue directement par
l'UNESCO.
Réélu tous les quatre ans depuis le Congrès de
1980, il passera le flambeau en 2000 lors du
Congrès de Magdeburg en Allemagne.
Jacques, malgré un comportement très doux,
avait aussi un caractère fort et certains se sont
parfois laissés surprendre. Mais il était avant
tout un humaniste, et ses grandes qualités lui
ont valu de recevoir en France les distinctions
suivantes :
- Chevalier dans l'Ordre National de la Légion d'Honneur
- Officier dans l'Ordre National du Mérite
- Commandeur dans l'Ordre des Arts et Lettres
- Commandeur dans l'Ordre des Palmes Académiques
- Médaille d'Or de la Jeunesse et des Sports
- Médaille d'Honneur de la Ville de Charleville-Mézières
- Médaille d'Honneur du Département des Ardennes.
Jacques n'avait sollicité aucune de ces
récompenses, mais il les avait hautement
méritées. Pour lui elles étaient surtout importantes
dans le sens où elles représentaient une
reconnaissance pour les actions qu'il avaient
menées à bien tout au long de sa vie. Mais jamais
il n'en faisait état.
La vanité était un des défauts qu'il exécrait, et
jamais personne ne l'a vu se vanter, et bien peu
savaient qu'il avait reçu ces honneurs. C'est ainsi
qu'il avait modestement préféré être décoré de la
Légion d'Honneur ici à Charleville auprès de ses
amis plutôt que de se rendre à Paris à l'invitation
de Madame Catherine Trautmann, alors Ministre
de la Culture en France, pour y recevoir de sa
main cette distinction.
Les stages de l’Association québécoise des marionnettistes
L e L a n g a g e p l a s t i q u e, dirigé par Marie-Pierre Simard
Stage en création, conception et fabrication de marionnettes
Le Théâtre de l’Avant-Pays a accueilli en ses murs
au mois d’août dernier, 11 stagiaires avides de
parfaire leurs connaissances et d’explorer le
monde fascinant de la fabrication de marionnettes.
Durant 2 semaines, le plâtre, la colle, les vis et le
tissu ont régné en rois et maîtres dans le spacieux
atelier de l’Avant-Pays, le tout savamment
orchestré par la formatrice Marie-Pierre Simard.
Les stagiaires ont eu le privilège d’entrer dans le
monde singulier et fascinant de Marie-Pierre,
diplômée de l’École Supérieure Nationale des Arts
de la Marionnette (ESNAM) de CharlevilleMézières. Artiste et artisan hors pair, elle a su leur
insuffler l’élan créateur en dosant bien
encadrement et liberté. On a encore une fois
remarqué la générosité et l’esprit de partage qui
ont animé cet atelier où tous ont échangé entre eux
secrets et astuces pour arriver à des marionnettes
toujours plus solides et plus expressives.
Le Conservatoire et la marionnette : heureux mariage !
Jeu avec marionnettes, édition 2006
C’est en juin dernier que José Babin (directrice générale et artistique du Théâtre
Incliné) et Jean Cummings (marionnettiste, concepteur et artisan) ont offert à 12
participants l’occasion de s’initier aux rudiments de la manipulation et d’explorer
certaines techniques, particulièrement la marionnette sur table et la marionnette
à fils.
Organisé par le Conservatoire d’art dramatique de Montréal et l’Union des
artistes, en collaboration avec l’Association québécoise des marionnettistes,
cette formation d’une durée de 2 semaines a permis à plusieurs nouvelles
personnes d’entrer en contact pour une première fois avec la matière inanimée
et de lui prêter vie. Remarquez bien que toutes les stagiaires sont de sexe
féminin, tendance que l’on remarque depuis quelques années dans les
formations en théâtre de marionnettes…
Il nous laisse un héritage précieux que nous nous
devons de préserver.
MERCI JACQUES.
Sylvie JUPINET
Marionnettiste amateur
des Petits Comédiens de Chiffons de 1976 à 1986
Assistante professionnelle de Jacques Félix
de 1982 à 2006
Photos : S. Guyet N. Villiger
La demande toujours très forte pour ce type de
formation nous convainc de la nécessité et de la
pertinence d’offir de tels stages. Nous remercions
chaleureusement Emploi-Québec qui par son
appui financier rend possible ces formations.
Stéphane Guy
Jacques aura été pour moi un compagnon de
route, et en ce sens il me manque terriblement.
Pour conclure, je le citerai par cette phrase qu'il
avait écrite et qui le définissait si bien : "Avec
l'Amitié et la Volonté, les utopies les plus grandes
Jacques Félix.
deviennent réalité."
Marie-Pierre Simard (derrière, au centre) entourée des stagiaires
au centre, en haut : José Babin et Jean Cummings entourés des stagiaires
À travers des exercices pratiques, les participantes ont appris les principes de base de
la manipulation : la respiration, le regard, l’intention, la précision. Elles ont développé
leur sens de l’observation et du rythme. Avec des marionnettes et des parties de corps
détachées, avec de la matière brute et des objets, les participantes ont appris à manipuler
les personnages, seules et en équipe, et à rechercher la justesse du mouvement et la
qualité du geste. Souhaitons fortement que cette expérience se répète pour une 3ème
année et que le Conservatoire d’art dramatique poursuive cette belle ouverture sur les
arts de la marionnette !
Stéphane Guy
3
Photos : Stéphane Guy
Des artisans et créateurs se dévoilent à la Maison Théâtre
Le 26 septembre dernier s’est tenue à la Maison Théâtre une fructueuse journée
d’échange et de discussion sur le théâtre de marionnettes dont les thèmes étaient :
Esthétismes multiples et La Mise en scène «marionnettique». Animée de main de
maître par Hélène Ducharme, directrice générale et codirectrice artistique du Théâtre
Motus, cette journée a été une occasion en or pour chaque participant d’approfondir
ses connaissances sur cette forme théâtrale unique et d’en découvrir ou redécouvrir
les multiples facettes. Les artisans et créateurs invités ont été d’une très grande
générosité et ont partagé avec enthousiasme leur approche du métier, nous faisant
découvrir des univers de création très différents et uniques qui témoignent de la
diversité et de la richesse des arts de la marionnette. Cette journée s’est déroulée
PHOTOS : Michel Neveu
comme suit :
Photos : S. Guy
de g. à d. : Hélène Ducharme, Richard Morin et Claude Rodrigue
- Le matin, nous avons exploré la naissance, la mise en forme puis l’évolution de l’esthétique de 5 créateurs
et artisans, à l’aide de supports visuels tels que croquis, prototypes et photos. Étaient invités : Patrick
Martel, Pierre Robitaille, Marcelle Hudon, Claude Rodrigue et Richard Morin.
- En après-midi, nous avons exploré le processus de création théâtrale de metteurs en scène qui travaillent
avec la marionnette de manières différentes. Les questions abordées furent : Pourquoi utilisent-ils la
marionnette au théâtre? Comment intègrent-ils la marionnette et le marionnettiste aux répétitions? Quelle
est la différence entre diriger un acteur, un marionnettiste ou une marionnette? Comment développent-ils
Quelques participants attentifs leur mise en scène et comment se précise leur démarche d’un spectacle à l’autre? Étaient invités : Marthe
Adam, Martine Beaulne, Richard Blackburn, Martin Genest et Gérard Bibeau.
Il est bien évident que ces sujets sont vastes et une demi-journée pour chacun est bien peu
devant toute l’ampleur de leur contenu, mais il n’en demeure pas moins que toutes les
personnes présentes en ont été enchantées. Devant le grand succès remporté par cet
événement – plus de 45 personnes au total ont assisté à l’un ou l’autre des ateliers – l’AQM
planifie la tenue d’autres rencontres de ce genre dans le futur. Nous tenons à remercier la
Maison Théâtre pour son accueil, Hélène Ducharme pour l’animation et la conception de cette
rencontre, et tous les artistes invités qui nous ont ouvert une fenêtre sur leur imaginaire.
Stéphane Guy
de g. à d. : Gérard Bibeau et Martin Genest
lieu à Perth, en Australie, du 2 au 12 avril 2008.
Le Congrès durera pendant quatre jours,
précédé et suivi de plusieurs conférences,
ateliers, classes de maître et activités
parallèles. Le festival proposera pendant 10
jours des spectacles du monde entier, une
rencontre des cultures de l’Ouest et de l’Est,
réservant une place spéciale aux compagnies
de l’Asie-Pacifique et de l’Australie. Le site
www.unima2008.com permet déjà d’obtenir un
éventail d’informations et de visionner la
magnifique vidéo promotionnelle conçue pour
l’occasion. La programmation officielle sera
disponible à l’automne 2007.
marionnettes ». Suite au succès remporté en
mai 2003 à Bochum, où s’étaient alors réunis
plus de quarante directeurs venus des cinq
continents, plusieurs professionnels ont depuis
exprimé le désir de voir répéter cette initiative.
Annette Dabs, directrice du Festival FIDENA,
s’est proposée pour organiser à nouveau cette
rencontre, en juin 2007 à Bochum, à l’occasion
d’un « vitrine » de spectacles de marionnettes
germaniques. Les membres de la Commission
ont applaudi le projet, discuté de son
financement et choisi le thème. De plus
amples informations à ce sujet seront
annoncées à Tolosa.
pour la première fois organisée dans le cadre
unique du Festival Mondial des Théâtres de
Marionnettes. Enrichie d’échanges avec nos
pairs du monde entier et de découvertes
artistiques, cette réunion aura permis de
constater à nouveau la spécificité et le
caractère exceptionnel du festival de
Charleville-Mézières, de célébrer la mémoire
de son fondateur et directeur, Monsieur
Jacques Félix et de reconnaître l’œuvre
immense qu’il aura léguée, vibrante affirmation
de sa passion pour la marionnette, de son
attachement pour sa ville et surtout, de son
amitié infinie pour les artistes.
Le dernier point à l’ordre du jour concernait
l’organisation d’une 2e « Rencontre
internationale de directeurs de festivals de
Cette neuvième rencontre de la Commission
des Festivals internationaux, fondée en 2000
au Congrès de l’UNIMA à Magdebourg, était
Louise Lapointe
-
H o m m a g e
C'est toujours une expérience fascinante de
vivre, à chaque trois ans, le Festival Mondial
des Théâtres de Marionnettes de CharlevilleMézières. L'événement dépasse tout ce que
l'on peut imaginer. La marionnette est
omniprésente et se décline sous toutes ses
formes: des centaines de spectacles, des
dizaines d'expositions, d'animations et de lieux
de rencontres. La présence remarquée de
l'UNIMA et de l'Institut International de la
Marionnette.
à
Conseillère pour le Centre UNIMA-Canada (section Québec)
Directrice générale de Casteliers
J a c q u e s
Cette année, avant toute chose, je m'y suis
rendu pour honorer la mémoire de Jacques
Félix, le visionnaire, l'internationaliste par
lequel tout a commencé. Il est décédé le 6
janvier 2006. Touchant de voir les 5 immenses
photos de Jacques collées aux murs de la
Mairie et de parcourir l'exposition qui lui est
consacrée à la Vitrine du Conseil Général.
Le hasard a voulu que je croise la personne la
mieux habilitée pour parler du grand homme.
F é l i x
-
C'est une amie sincère des québécois. Son
nom: Sylvie Jupinet. Elle a été la secrétaire
professionnelle de Jacques Félix durant près
de 25 ans. Elle se sentait un peu orpheline.
Nous avons partagé un même sentiment de
tristesse mêlé d'admiration pour notre ami
défunt. Je vous invite à lire le portrait qu'elle
nous livre de cet immense citoyen de
Charleville et grandissime ami de la
marionnette.
Jacques Trudeau
Deux fois plutôt qu’une
J a c q u e s
Matchs de la MOMI aux Journées de la culture 2006
Deux fois plutôt qu’une, les marionnettes et objets savamment manipulés par les joueurs aguerris de la MOMI ont étonné et surpris de très nombreux
spectateurs ravis lors des Journées de la Culture le 30 septembre dernier. D’abord le matin pour un tout jeune public et en soirée pour les plus grands.
Nous étions accueillis pour l’occasion dans les coulisses de la Maison Théâtre, et ce dans un espace scénique spécialement créé pour l’événement
et qui a fait l’unanimité pour sa convivialité et son charme. Un gros merci aux joueurs, au maître de jeu, au musicien et à l’équipe de la Maison
Théâtre.
Stéphane Guy
Marionnette de Isabelle Payant
Photos : Jocelyn Proulx
Corps insolite...
4
Mélanie Charest et David Magny
Charleville. La marionnette à Charleville. Un
Festival Mondial. Un Institut International de la
Marionnette et son Ecole. Le siège mondial de
l'Union Internationale de la Marionnette.
Pourquoi à Charleville ?
Et pourquoi pas à Charleville ?!
F é L I X
Oui, Jacques était un passionné.
Oui, Jacques aimait la marionnette.
Oui, Jacques aimait sa ville.
Oui, Jacques aimait les gens.
Combien de fois m'a-t-on posé cette question…
La réponse est pourtant bien simple, mais tous ne
la connaissent pas et ceux-là même découvrent
toujours avec étonnement que tout est parti de la
passion d'un homme pour l'art de la marionnette
et pour sa ville.
Nous avons tous encore en mémoire son rire
immense, sa bonne humeur communicative.
Jacques avait une force psychologique hors du
commun. Combien de fois l'ai-je vu réagir face
aux obstacles, aux contrariétés, faisant montre
d'une patience exemplaire, d'une grande
diplomatie que bien de nos hommes politiques du
monde entier devraient lui envier.
Il est de plus en plus rare il est vrai de rencontrer
un personnage aussi sincère, aussi désintéressé
que Jacques Félix. Tous ceux qui ont eu la
chance de le rencontrer, de le côtoyer, peuvent en
témoigner. Son amour de la vie l'a toujours porté
au-delà des conflits, au-delà des médisances, audelà des tragédies qui ont traversé son existence.
Il détestait les conflits, cela le désespérait. Il me
disait toujours : "Sylvie, souviens-toi toujours de
cela : les plus grandes forces sont celles qui ne
résistent pas." D'aucuns pourraient voir en cette
maxime une attitude de fuite, mais alors ils
réagiraient au premier degré. Il nous faut méditer
un peu le sens de cette phrase pour en saisir
9
Photo : D. Jupinet
toute la sagesse. Jacques ne se heurtait pas aux
obstacles, il les contournait, patiemment, mais
sûrement ; et quand il avait une idée en tête, un
but à poursuivre, une idée à concrétiser, jamais il
n'abandonnait. Il contournait l'obstacle pour
arriver à ses fins. Les hommes politiques et autres
institutionnels qu'il a rencontrés tout au long de sa
vie en savent quelque chose pour l'avoir vu se
présenter inlassablement dans leurs bureaux afin
d’une micro-caméra, elle parcourt les
construction du monde : « les puissants, les
différentes parties de son corps, révélant ses
insignifiants qui se croient importants, les
intimités tout en livrant ses pensées. L’usage
insignifiants tout courts », mais aussi Noé sur le
d’un œil électronique permet d’obtenir sur
conflit duquel il entreprend de se pencher
l’écran des images faites de superposition
sérieusement. Enchaînant les réflexions
devant lesquelles elle évolue, son corps
philosophiques et les observations, fines et
devenant un autre écran : le réel et le virtuel se
drôles, s’appuyant sur un usage métaphorique
confondent. La silhouette devient le siège
de l’objet, dans un français lent mais aussi
d’explorations visuelles aussi belles que
précis que ses gestes, Santos livre ici une
fascinantes; l’oeil du spectateur est entraîné
magnifique illustration de la façon dont le
dans des espaces intérieurs incandescents qui
théâtre d’objets peut générer un poème visuel.
prennent des allures de tableaux abstraits
pendant que le personnage livre ses pensées
Côté OFF, il y a évidemment quantité de
secrètes. Au-delà de sa propre identité, Iris
spectacles dont il faudrait parler, entre autres
Meinhardt s’interroge sur le désir, sur le
ceux présentés dans le lieu dit la SOPAIC, qui
paraître et l’être. Ce qui frappe, c’est aussi la
ont fait le bonheur de nombreux festivaliers.
modestie des moyens utilisés et la légèreté du
Mes deux préférés s’intitulaient Nous avons
dispositif. Je ne peux pas clôturer sans citer
toutes la même histoire (Compagnie
deux derniers spectacles remarquables et
Battement d’Elle) et Humeurs/Vanités
originaux. Kratochvil (Figurentheater Vagabu,
(Compagnie de la Soupe). Cette partie du
Bâle) est l’histoire d’un personnage qui sort
festival fera l’objet d’un prochain article.
tout droit d’une bande dessinée (de Nicolas
Mahler). Satire du monde-postmoderne, le
Marine Van Hoof
spectacle a adopté une esthétique très
particulière, qui fait écho à celle très
dépouillée de la bande dessinée originale,
les personnages et les décors étant
fabriqués à partir d’un mince treillis
métallique. Le ton général est impertinent
de bout en bout, soutenu par l’attitude
ironique et détachée des marionnettistes
qui officient d’un air solennel au destin du
héros. Dans Entre deux déluges (La
Chana Teatro), l’Espagnol Jaime Santos
raconte la genèse de l’univers avec
presque rien. Quelques morceaux de bois
de coffrage lui suffisent pour évoquer la Les Bénévoles du Tof Théâtre
Photo : M. Van Hoof
Charleville-Mézières
60 000 habitants (Carolomacériens)
1961
Année de la création du Festival, devenu
triennal en 1976
2006
Plus de 100 000 spectateurs
(spectacles décentralisés compris)
Près de 250 spectacles
148 compagnies Festival IN
70 compagnies Festival OFF
750 représentations IN
180 représentations OFF
34 pays représentés
35 lieux de spectacles (IN)
9 lieux de spectacles (OFF)
12 lieux d’expositions
Public
20%
France et étranger
entre autres programmateurs.
80%
local et région Est de France
Tarifs
entre 5 et 12 Euros
des spectacles gratuits
Équipe
300 bénévoles
105 familles d’accueil/hébergement
25 dans le comité d’organisation
3 salariés permanents
4 stagiaires
20 techniciens pendant le festival
(intermittents du spectacle)
Budget
35% d’autofinancement
Pour plus de détails
voir le dossier de presse très complet à
http://www.festival-marionnette.com/
Rencontre de la Commission UNIMA
des Festivals internationaux
l’UNIMA, Massimo Schuster et le
Secrétaire général, Miguel Arreche,
ont aussi pris part à certains débats.
Ces rencontres avaient comme but
premier de discuter des critères
essentiels pour qu’un festival international
puisse obtenir l’endossement de l’UNIMA et la
permission d’utiliser son logo. En effet, suite à
certains questionnements soulevés au cours
de la dernière année, le Comité Exécutif a
demandé que la Commission des Festivals
internationaux se penche sur cette question et
propose au Conseil, lors de la réunion à Tolosa
en novembre 2006, une liste de critères précis
selon laquelle le C.E. pourrait ensuite évaluer
chaque demande reçue.
De g. à d. : L.Lapointe, J. Kaplan, S. Doubrava, P. Mitchell, A. Dabs et M. Arreche
La Commission des Festivals internationaux
s’est réunie les 15 et 16 septembre dernier,
lors du XIVe Festival Mondial des Théâtres de
Marionnettes à Charleville-Mézières. Les
rencontres ont eu lieu au siège social de
l’UNIMA, rue Cours Briand, en présence de 5
des 7 membres de la Commission : le
président, Stanislav Doubrava (République
tchèque), Annette Dabs (Allemagne), Jean
Kaplan (France), Philip Mitchell (Australie) et
Louise Lapointe (Canada). Le Président de
8
Ce sujet avait déjà fait l’objet de plusieurs
discussions depuis la fondation de la
Commission. La relecture des procès verbaux,
les idées et recommandations antécédentes
sur la question ont facilité la réflexion. Les
membres ont finalement établi une liste de
cinq critères, accompagnée d’une modification
aux Règlements généraux, qui seront
proposées au Conseil le mois prochain.
Deuxième point à l’ordre du jour, les
préparatifs de UNIMA 2008. Philip Mitchell,
directeur du Spare Parts Puppet Theatre et
directeur artistique de l’événement a résumé
les travaux entourant l’organisation du XXe
Congrès de l’UNIMA Internationale et du
festival qui lui sera jumelé. UNIMA 2008 aura
Il y longtemps, longtemps, longtemps …
Je suis tombée en amour
avec un texte français du
racontant
XIIIème siècle
l’histoire du jeune prince
Aucassin et de la belle esclave, Nicolette. Dès
la première lecture, j’ai ressenti le désir
d’adapter ce texte à la scène contemporaine
du théâtre de marionnettes. L’auteur aborde
avec audace des thèmes immortels qui me
sont chers : la nécessaire rébellion des jeunes
contre l’autorité stagnante des vieux, la
stupidité des guerres et l’atrocité du racisme
découlant de l’ignorance et des préjugés.
Plus de 30 ans se sont écoulés avant que le
projet ne prenne forme et qu’une équipe soit
formée pour le porter. Aujourd’hui, j’ai le plaisir
de vous présenter ceux qui travaillent à donner
vie à cet univers offert au public à compter du
3 novembre 2006 au Studio-théâtre de
L’Illusion. Le spectacle porte le nom par lequel
l’auteur a identifié son oeuvre tantôt parlée,
tantôt chantée : Chantefable.
Julie Desrosiers
interprète de
Nicolette
Julie est issue des
arts visuels et de
la scénographie.
Elle est à la fois
sculpteure,
peintre, maquilleuse et conceptrice. Elle a
d’ailleurs eu deux nominations à la Soirée des
Masques de l’Académie québécoise du théâtre
pour ses costumes. Parallèlement, son travail
visuel bifurque vers des recherches de plus en
plus animées dans l’espace et elle découvre
ainsi la marionnette pour tout ce qu’elle peut
soutenir visuellement. Elle fait plusieurs stages
et explorations en manipulation, mais aussi en
mime, en danse et en butoh. Ses recherches
de « mise en espace visuel » l’ont menée à
créer ou à prendre part à des spectacles de
danse (Conte de poussières de Marie-Julie
Asselin) et de théâtre, à faire des animations
sur échasses et d’autres performances avec
des marionnettes (dont Entre 2, présenté entre
autres, à l’Institut International de la
Marionnette de Charleville-Mézières), ce qui
reflète bien ses préoccupations artistiques qui
souhaitent réunir différentes formes de
langages.
Karel Brozek signe la mise en scène de
Chantefable.
L'influence de Karel Brozek a marqué tant le
théâtre de comédiens que l’opéra et le théâtre
de marionnettes. Sa reconnaissance
internationale remonte à son implication au
sein de la Lanterna Magica, toute première
compagnie théâtrale à faire l’usage du
multimédia. Son travail fut hautement louangé
aux expositions universelles de Montréal
(1967) et d’Osaka (1970). Depuis 1991, sa
mise en scène de Don Giovanni de Mozart est
jouée au célèbre théâtre national Rise Loutek
où il fracasse tous les records de
fréquentation, dépassant la 3 500e
représentation ! Lauréat de plusieurs prix dont
le Prix Skupa, la plus haute distinction au
théâtre de marionnettes, l’originalité du travail
de création signé Karel Brozek continue
d’étonner et de surprendre le spectateur.
Le trio des interprètes est composé de Julie
Desrosiers, Sylvain Hétu et Philippe Racine.
Sylvain Hétu
interprète de Garin,
père d’Aucassin
Depuis sa sortie du
Conservatoire d’art
dramatique
de
Montréal il y a 22
ans, Sylvain Hétu a
principalement
oeuvré en théâtre pour l’enfance et la
jeunesse. En 1984, il fonde les Productions Ma
Chère Pauline, où il y joue sous la direction de
Louisette Dussault, Daniel Simard, René
Gagnon, René-Daniel Dubois et Robert
Lepage. Il collabore avec plusieurs autres
compagnies, dont le Théâtre de Quartier dans
Les deux soeurs, et depuis 12 ans, Les petits
orteils et le Petit Théâtre de Sherbrooke dans
Cat et Billy et en janvier prochain, dans La
tempête de Shakespeare où il y interprétera
Prospéro. En 1997, il fonde le Théâtre Les
5
Lucioles, qui lui permet de jouer dans
L’ornithorynque et d’assumer la mise en scène
d’un texte de Suzanne Lebeau, Une lune entre
deux maisons. L’an dernier, ici même à
L’Illusion, il incarnait l’Inventeur dans Histoire à
dormir debout et a collaboré à la mise en
scène de Jacques et le haricot magique.
Philippe Racine
interprète
d’Aucassin
Acteur et enseignant,
Philippe Racine
complète sa formation
au Conservatoire
d’art dramatique de
Montréal. Il fonde
sa compagnie, Qui Va Là, et crée Toutou rien
et La tête blanche. On a pu le voir au théâtre,
entre autres, dans Les Zurbains 2004 (Théâtre
le Clou). Il sera prochainement sur la scène de
La Licorne dans Coma Unplugged, une mise
en scène de Denis Bernard.
L’équipe d’idéation :
J’ai eu le plaisir de travailler à l’idéation du
spectacle avec des maîtres des arts de la
marionnette : la journaliste et conseillère
littéraire, Nina Malikova et Alois Tomanek,
scénographe. Tous deux enseignent à la
faculté de théâtre de Prague qui offre la
spécialisation en arts de la marionnette et où
j’ai eu le bonheur d’apprendre les rudiments de
mon métier et de découvrir ce merveilleux
texte qui fait partie du répertoire de nombreux
théâtres de marionnettes en République
tchèque.
La musique de la compagnie musicale La Nef,
la conception lumière de Guy Simard et les
costumes de Sabine Voisard donnent tout son
sens à ce spectacle qui vous attend au Studiothéâtre de L’Illusion, du 3 au 19 novembre. Au
plaisir de vous y accueillir !
Claire Voisard
Directrice artistique et générale
Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes
de Charleville-Mézières (15 au 24 septembre 2006)
La quatorzième édition du Festival mondial de
la marionnette aura-t-elle été un grand cru?
La plupart des habitués semblaient au moins
d’accord pour affirmer que l’événement est
resté ce que son fondateur Jacques Félix
(récemment décédé) a toujours voulu : une
manifestation populaire et un éventail de
toutes les pratiques artistiques dans le
domaine, des plus originales aux plus
traditionnelles. En ce qui me concerne (j’en
étais à ma 3ème édition), je n’ai pu assister qu’à
55 spectacles. Je dis « que », car un petit coup
d’oeil sur le dossier de presse, rappelle qu’en
combinant le « in » et le « off », le festival
présentait près de 250 spectacles. Et même si
le nombre des spectacles qui remportent mon
adhésion au point de souhaiter ardemment
leur venue au Québec n’est pas si élevé (15%
environ), je suis convaincue qu’assister à cet
événement reste une des expériences les plus
passionnantes qui soit dans le domaine. Oui,
ce Festival brosse large et il prend le risque du
pot-pourri esthétique, mais à travers tout cela,
il demeure de bout en bout un carrefour
exceptionnel de rencontres et d’échanges
entre professionnels et amateurs de tous pays
et continents. L’investissement de Jacques
Félix et ses premiers collaborateurs y est pour
beaucoup. Mais continue à y contribuer,
indéniablement, l’implication étonnante de
l’ensemble de la ville dans cet événement
triennal auquel elle s’identifie depuis près de
40 ans, implication visible à tous les niveaux
d’organisation.
Montreurs ambulants
Vampyr de Neville Tranter
Impossible d’esquisser une synthèse de
l’ensemble du festival : mon choix de
spectacles s’est concentré sur la catégorie
« pour adultes » ou « pour tous », ce qui m’a
écartée du volet important que représente les
spectacles « pour enfants » et mon
programme très rempli a fait peu de place aux
spectacles de rue qui contribuent beaucoup à
l’ébullition générale. Je préfère donc évoquer
en toute simplicité quelques spectacles, en
particulier mes coups de coeur, en essayant
de reproduire leur couleur particulière.
J’attendais beaucoup de Neville Tranter (à
force d’en avoir tant entendu parler). Et je n’ai
pas été déçue. Un pur enchantement que son
Vampyr ou comment le voyage d’un père et de
sa fille malade qui échouent une soir dans un
sinistre camping se transforme peu à peu en
cauchemar, puisque l’endroit, dirigé par un
espèce de malfrat, se trouve juste à côté de la
demeure d’un vieux vampire et de son jeune
fils. L’histoire est
simple, faisant la
place aux intrigues
parallèles
qui
permettent au profil
psychologique de
chacun de prendre
forme. Les dialogues
souvent
drôles
campent
des
personnages
attachants à travers
lesquels se dessinent
nos rituels humains,
mais aussi nos
travers,
notre
tendance à la lâcheté
Photo : M. Van Hoof
comme au courage.
6
Il ne faudra pas grandchose pour que l’innocente
jeune fille devenue la proie
du vieux vampire se
transforme en épouse
zélée du fils, qu’elle tente
de
convaincre
de
s’intéresser davantage au
métier que lui a choisi son
père.
Les
grandes
marionnettes,
toutes
manipulées par Tranter qui
les porte, évoluent avec
Photo : M. Van Hoof grâce et lenteur sur une
scène large, dont le décor
fait de sombres rideaux végétaux suggère la
sinistre forêt environnante avec plus ou moins
d’intensité selon l’éclairage, très étudié. Au
centre, un peu vers l’arrière, un arbre-rideau
sert d’abri pratique pour certains
changements. À la fois très présent et parfois
légèrement en retrait, Tranter a l’art d’habiter à
vue chacun de ses personnages tout en
gardant tendu le fil de notre attention. Il lui
arrive de déposer une marionnette par terre
pour aller s’occuper d’une autre, sans que cela
dérange. Il est économe aussi dans ses
déplacements. Une marionnette ne fait pas
toujours une entrée en règle. La liste des
qualités repérées dans ce spectacle est longue
et redonne insuffisamment l’essence de son
art : une excellente histoire dont le héros
confine à l’archétype; la sobriété dans la
manipulation conjuguée à cette animation
particulière de la bouche, finalement
expressive sans excès; la place faite aux
instants de silence et d’immobilité qui donne
tout le relief aux moments plus dramatiques; le
nombre réduit d’accessoires. Il y a aussi cette
couleur particulière donnée à la relation entre
le vieux vampire et son « porteur » (Tranter)
qui joue son ange Gabriel affublé d’un langage
légèrement déficient. Un duo très riche jouant
sur le décalage, mais aussi sur l’opposition.
J’ai lu quelque part que Tranter fondait la
dynamique, dans sa relation avec la
marionnette, sur le conflit.
Avec Le Manteau, le Bouffou Théâtre exploite
sans les épuiser les ressources d’une nouvelle
de Gogol qui a été beaucoup jouée. Récit
burlesque de l’ascension sociale que vise
Akaki Akakiévitch, un médiocre fonctionnaire,
à travers l’acquisition d’un manteau qui
Le Manteau du Bouffou Théâtre
signifiera sa perte, le spectacle fait cohabiter le
jeu d’acteurs (4 personnes dont l’une joue
aussi de la musique) et la manipulation de
marionnettes et d’objets. D’un rythme très
soutenu, cette version frappe par l’occupation
aussi visuelle que sonore de l’espace et du
décor ingénieux composé entre autres
d’armoires-vestiaires métalliques parfaites
pour les entrées et sorties des personnages et
d’étagères à rabats d’où peuvent surgir toutes
sortes de choses. Comme dans le récit
original, la narration prend toute sa place; elle
épaule l’action, sans la ralentir. L’ensemble
(les déplacements des comédiensmarionnettistes et la manipulation) est réglé
comme une partition. Les personnages
naissent d’assemblages rudimentaires et ont
un aspect grotesque (Akaky se constitue
progressivement au début du récit; le tailleur
est fait d’un gros sac; parfois les collègues
d’Akaky se composent de petites têtes sur un
socle); la manipulation implique les objets les
plus variés: des détails amusants colorent le
récit tragique des malheurs de Akaki, par
exemple le déplacement rapide d’un vieux
sachet de thé pour suggérer la nouvelle ère de
privation dans laquelle le pauvre homme
s’engage; le petit cadre avec le dessin du
manteau convoité, auprès duquel le héros
s’endort. L’ambiance fantastique qui entoure
les apparitions du défunt Akaky est bien
rendue. Les dialogues font écho au caractère
original de critique virulente des inégalités
sociales dans la société russe, mais il y a aussi
des moments de poésie.
Inscrit à mon programme à cause du défi
représenté par son sujet, le spectacle Adieu
Benjamin de la Compagnie allemande E.T.E.,
(pour enfants), l’histoire de Benjamin, un petit
garçon, qui raconte ce qui se passe à sa mort,
m’a touchée par plusieurs aspects. Il y a
d’abord la capacité à traiter le sujet de la mort
d’un enfant, du deuil et du monde d’après, en
évitant toute morbidité; ensuite, la grande
sobriété du dispositif scénique et du jeu
marionnettique. Sur la
scène à gauche, se
trouvait le violoncelliste
accompagnant de sa
propre composition
musicale le récit; à
droite, assise sur une
chaise, la comédiennelectrice tenant sur ses
genoux
le
livre
permettant d’amorcer
le récit de l’histoire; au
Photo : M. Van Hoof centre, le comédienmarionnettiste se tenant debout devant une
boule terrestre posée sur 3 pieds, au sommet
de laquelle se déroule l’action : y défilent, en
plus ou moins grande dimension, les
marionnettes (rudimentaires, de petite taille et
à tringle) et les éléments ou décors qui
constituent le monde de Benjamin. Il faut
souligner aussi la prouesse linguistique
réalisée par la compagnie allemande qui
présentait à Charleville pour le première fois le
texte en français. Les inévitables moments
d’hésitation dans les dialogues n’ont pas nui à
l’intensité dramatique, ce qui devrait
encourager beaucoup plus de marionnettistes
à se lancer dans une version allophone de leur
spectacle… La répartition de l’attention des
spectateurs entre les différents pôles – les
marionnettes très simplement manipulées au
sommet du globe, le jeu du musicien, la
narration de la comédienne-lectrice, mais
aussi les jolis duos chantés en allemand à
certains moments lorsque Benjamin devenu
fantôme fait la fête – était suffisamment
équilibrée pour que le confinement de l’action
à l’espace réduit du sommet du globe ne rende
pas le spectacle statique. Les moments graves
(le questionnement de Benjamin sur son
propre sort, sur son désir de consoler sa
famille en deuil) alternent avec des moments
comiques (par exemple, la course folle du
corbillard transportant Benjamin vers le
cimetière, comme cadeau ultime de son
facétieux grand-père). Fait de lucidité et
d’espoir, le spectacle a la force des messages
que sont souvent capables d’envoyer les
enfants dans les situations dramatiques, avec
un brio comparable à celui déployé par la
compagnie allemande venue jouer à Montréal
l’an dernier le spectacle Can you whistle
Johanna?.
Comment décrire sans les dénaturer les
spectacles mis en scène ou interprétés par
l’Allemande Ilka Schönbein, qui est à la fois
mime, danseuse, marionnettiste et metteure
en scène et a présenté plusieurs spectacles
7
remarquables sous le titre de Mamans Fatales ?
Chair de ma chair, son dernier spectacle,
s’inspire d’un récit de Aglaja Veteranyi dans
lequel une enfant d’une famille d’artistes de
cirque roumains évoque ses souvenirs de
petite fille, ses rapports avec sa mère, le
nomadisme, la solitude, la peur de perdre l’être
aimé. Loin de produire une vision romantique
du cirque, ce récit campe l’existence dure d’un
être privé d’enfance. Ilka Schönbein interprète
l’enfant en compagnie de l’actrice Nathalie
Pagnac qui est à la fois la traductrice et
intégrée au spectacle. Au-delà du lien avec
une biographie particulière, le spectacle est
pour Schönbein davantage un retour sur sa
propre enfance, le fruit de la quête de l’enfant
encore en elle. Au fur et à mesure de ses
métamorphoses, s’aidant de masques, de
fragments de corps en papier mâché moulés
sur le sien qu’elle détache ensuite lentement
d’elle pour leur donner vie en se dédoublant,
Schönbein traduit très physiquement le
malaise du passage de l’enfance à
l’adolescence, le tiraillement entre l’amour et la
haine envers sa mère, qui était une jongleuse
suspendue durant son numéro par les
cheveux, une vision qui hantait la petite fille. Le
Ilka Schönbein dans Chair de ma chair
Photo : M. Van Hoof
jeu d’échange entre son propre corps et les
masques et objets est à l’origine d’une danse
lente et douloureuse, toute en tension, qui
génère à plusieurs reprises des images d’une
insoutenable dureté. L’implication totale de son
corps frêle dans la relation avec la
marionnette, passant du registre de la
souffrance à celui de l’extase, de la beauté à la
laideur, détermine son rapport à la marionnette
dont à ses yeux les possibilités sont infinies.
Je suis sortie de ce spectacle bouleversée.
Dans le registre des métamorphoses, il faut
souligner la présence du spectacle de Iris
Meinhardt, Intimitäten, invité dans le cadre du
volet « Nouvelles technologies » mis en avant
par cette édition-ci du Festival et qui raconte le
périple d’une femme à la recherche de son
identité. Vêtue d’une robe blanche, elle semble
tout droit sortie d’un tableau ancien. Au moyen