Manchette - Association québécoise des marionnettistes
Transcription
Manchette - Association québécoise des marionnettistes
15 janvier 2007 C A L E N D R I E R L'ARMOIRE - Théâtre de l’Avant-Pays Auditorium Joseph-Lavergne, Bibliothèque Gabrielle-Roy, Institut Canadien, Québec 12 novembre 2006 à 14h Salle Georges-Codling, Sorel Tracy 21 novembre 2006 (heure à confirmer) Centre culturel de Joliette, Joliette 28 novembre 2006 à 9h30 et 13h15 HARMONIE - Théâtre Sans fil Théâtre Maisonneuve, Place des Arts, Montréal 24 novembre 2006 à 19h 25 novembre 2006 à 14h et 19h 26 novembre 2006 à 14h (option à 19h) Le Théâtre Palace, Granby 9 décembre 2006 à 19h30 10 décembre 2006. à 14h Salle Maurice-O'Bready, Sherbrooke 12 décembre 2006 à 19h30 Théâtre Hector-Charland, L'Assomption 14 décembre 2006 à 19h.30 15 décembre 2006 à 20h Grand Théâtre de Québec, Québec 28 et 29 décembre 2006 à 19h Théâtre du Vieux Terrebonne, Terrebonne 3 et 4 janvier 2007 à 19h30 LES TRACAS D’ONIRIA - Ombres Folles Au Studio de la Caserne Letourneux TSF 411, rue Letourneux, Montréal Billetterie: 514.769.9805 Admission générale 10 $ 16-21-22 décembre 2006 à 14h 17-27-28-29-30 décembre 2006 à 19h30 RATATATARATS - 7 ans et +, 45 minutes 1301, rue Ontario Est, Montréal. Billets sur place : Adultes 12 $ Étudiants ou membre UDA 10 $ Enfants (13 ans et moins) 8 $ 9 et 10 novembre 2006 à 19h30 11 novembre 2006 à 15h30 et 19h30 Le Centre de Développement de la Marionnette, 164, rue Cowie Local 204A à Granby MARC, LE PROPRIÉTAIRE DES RAISINS 8 octobre 2006 à 14h 5 novembre 2006 à 14h 14 janvier 2007 à 14h LE MUSICIEN DU PÈRE NOËL 10 décembre 2006 à 14h Billets : enfants 6$ Adultes 10$ Exposition permanente de marionnettes du monde. 70 marionnettes d’Argentine, du Canada, d’Europe, de Chine, d’Uruguay, de Russie, etc. Horaire : Les dimanches de 13h à 16h d’octobre à mai INNUUSIA - Motus L’école et les arts - Maison de la culture Mercier 23 au 27 octobre 2006 Valleyfield 8 novembre 2006 St-Léonard - 14 novembre 2006 Outremont - Pendant CINARS et les coups de théâtre 18 novembre à 13h 19 novembre (tout public) 20 novembre (scolaire) Val d’Or 19 février 13h15 (scolaire) 20 février (scolaires) Châteauguay - 25 février 2007 St-Hubert 3 et 4 mars (ou 7 et 8 mars) LA CRISE - Motus Valleyfield 26 novembre 2006 Gatineau 5-6-7 décembre 2006 St-Jérôme 10 décembre 14h Thetford Mines - 12 et 13 décembre 2006 Trois Rivières 17 et 18 décembre 2006 NOMBRIL - Motus Maison Théâtre - 13 mars au 7 avril 2007 Lévis 15 et 16 mai 2007 FIL DE FÉES - Le Collectif Maât Bibliothèque Gabrielle-Roy Série Dimanches-Famille 3 Décembre 2006 Maison de la Culture Pointes-aux-trembles en collaboration avec Rivières-des-Prairies (scolaires) 11 au 21 Décembre 2006 Maison de la culture Côte-des-Neiges 4 Février 2007 Maison de la culture Rosemont-La Petite-Patrie 9 Février 2007 Présence à Rideau, QC 11 au 16 Février 2007 MARIONNET TE Bulletin de l’Association québécoise des ma rionnettistes Centre UNIMA-Canada (section Québec) Automne 2006 Jacques Félix LA FÉLICITÉ - Théâtre de l’Œil École Antoine-Brossard / Salle Jean-Pierre Auger, Brossard 12 novembre 2006 Salle Pauline-Julien, Sainte-Geneviève 19 novembre 2006 UN AUTRE MONDE - Théâtre de l’Œil Représentations scolaires et grand public Maison Théâtre, Montréal 10 mai au 3 juin 2007 Manchette Neville Tranter Le Festival de Charleville-Mézières LE PORTEUR - Théâtre de l’Œil Théâtre de Muses, Laval 4 mars 2007 Tournées américaines New Jersey, Wiscosin, Illinois 13 mars au 4 avril 2007 Pennsylvanie, Arkansas 29 avril au 10 mai 2007 Théâtre La Rubrique, Jonquière 14 avril 2007 Centre des Arts Juliette-Lassonde, St-Hyacinthe 17 et 18 avril 2007 LA CITÉ DES LOUPS - Théâtre de l’Œil Maison de la culture Plateau Mont-Royal, Montréal 4 novembre 2006 École secondaire de Beaconsfield, Beaconsfield 19 novembre 2006 Patro Le Prévost, Montréal 26 novembre 2006 Maison de la culture de Pointe-aux-Trembles, Montréal 15 janvier 2007 en Photo : M. Foli Photo : M. Van Hoof Les activités de l’AQM La nouvelle création de l’Illusion, Théâtre de marionnettes Festival de Charleville-Mézières Hommage à Jacques Félix Volume 17, no 3 automne 2006 Association québécoise des marionnettistes C.P. 7 Succ. De Lorimier Montréal, Qc, H2H 2N6 tél.: (514) 522-1919 téléc.: (514) 521-3737 [email protected] www.aqm.ca Date de tombée pour le prochain numéro : MOT DU PRÉSIDENT Bonjour tout le monde, La vie bouge, la terre tourne, le monde change... Seul ombre au tableau, le règlement financier qui devait aider les interprètes ayant vécu une difficile année de boycott culturel de la part des enseignants. L’entente ne touche que les compagnies subventionnées (ce qui exclut beaucoup d’interprètes parmi les plus démunis) pour une période se terminant en décembre 2005. Le boycott, longtemps annoncé, a entraîné l’annulation de très nombreuses tournées et a eu de graves répercussions au printemps 2006, mais cela n’a pas été retenu. Les contrecoups de ce boycott se feront sentir encore longtemps. Le Théâtre Sans Fil plonge sous chapiteau au Quai de l’Horloge et présente son nouvel opus, Le Royaume des Devins, tandis que le Théâtre de la Dame de Coeur investit 6 des plus grandes salles du Québec avec son magnifique Harmonie. De nouvelles compagnies émergent, de beaux festivals font courrir les foules, l’art de la marionnette vole vers des sommets d’excellence et de popularité, il atteint une maturité et une profondeur impressionnante. Mais bon... que pouvons nous faire? Retrousser nos manches et souhaiter que nous ne soyons plus jamais pris en otage dans un conflit qui ne nous regarde pas. Pour souligner nos 25 ans, l’AQM publiera cette année une édition toute spéciale de son répertoire, en préparation du prochain congrès UNIMA qui aura lieu à Perth en Australie. Nous voulons faire un document riche et beau, dans la veine de nos grandes réalisations que furent le Parcours de l’imaginaire ou encore notre cédérom. Vous serez très bientôt contactés pour la collecte du matériel nécéssaire à la réalisation de ce répertoire. L’AQM, qui fête cette année ses 25 ans, est un témoin et un accompagnateur privilégié de l’évolution de la profession de montreur de marionnettes. Par ses rencontres, ses formations, les liens qu’elle sait créer entre les marionnettistes d’ici et de l’étranger et par l’ouverture qu’elle crée avec toutes les formes d’art, l’AQM est un organisme très dynamique. Les rencontres du 26 septembre dernier à la Maison Théâtre, sur l’esthétisme et la mise en scène, et les matchs de la MOMI lors des Journées de la culture ont soulevé l’enthousiasme des participants et du public. Bons spectacles ! Marc-André Roy Président de l’AQM Lam-Thu Nguyen 1972-2006 Lam-Thu sera passé comme une étoile filante dans nos vies et dans celle de plusieurs. Nous avons le regret de vous annoncer le décès prématuré du responsable administratif à l’emploi du Théâtre de l’Œil depuis le mois d’août 2005. Lam-Thu a été grièvement blessé par une voiture dans la nuit du 29 au 30 septembre 2006 et c’est une semaine plus tard, au Montreal General Hospital, qu’il est décédé des suites d’un sévère traumatisme crânien. Jeune homme dans la fleur de l’âge, au rythme de vie trépidant, Lam-Thu était sur une lancée prometteuse. Cherchant à multiplier les expériences, il a fait sa marque dans différents milieux : ceux du cinéma et de l’impro notamment. Le théâtre est arrivé plus récemment dans son parcours avec le Théâtre de l’Œil. Plus précisément encore avec Simoniaques Théâtre, compagnie qu’il venait de fonder avec Simon Boudreault et Marie-Eve Pelletier, et dans laquelle il s’était beaucoup investi. Outre ses amis du monde du théâtre et du cinéma, il laisse dans le deuil son épouse, Valérie Gagnon, ses parents, Madame Lien et Monsieur Nguyen, et son frère Thomas Nguyen. Julie Laviolette pour tous ceux du Théâtre de l’Œil 2 DERNIER RAPPEL L’équipe du bulletin Direction de production : Les compagnies intéressées à proposer un spectacle pour UNIMA 2008 doivent envoyer leur dossier avant décembre 2006. STUDIO À LOUER VITRINE À LOUER Le Off-Interarts offre un joli petit studio de 850 pi2 sans colonnes, à louer pour des répétitions, lancements, expositions, cours, ateliers, etc. Il est possible de louer aussi seulement la vitrine du studio. En général, elle montre des oeuvres d’art, des petites expositions, de la publicité pour des événements culturels… Il me semble que ce serait génial si elle pouvait aussi montrer des marionnettes et des masques… On n’en voit pas assez! Le tarif est de 175$ par mois. Situé au 5145 boulevard SaintLaurent dans un quartier sympathique (tout juste au nord de Laurier), entouré de bons petits restos pas trop chers et de boutiques d’artisans, il n’est qu’à 10 minutes à Vous aurez tous les détails sur le pieds du métro. studio et la vitrine en contactant : Le studio offre 11 pieds de dégagement en hauteur, un mur de brique, 2 salles de bains avec Off-Interarts cuisinette et accès à une jolie Tél. : 514-274-3222 terrasse l’été. L’accès est direct sur Téléc. : (514) 274-2498 la rue St-Laurent. En fait, c’est Courriel : [email protected] l’ancien Théâtre des voyagements Site Internet : www.offinterarts.org qui a vu naître Broue… pour les superstitieux, il pourrait peut-être Au plaisir de vous croiser… Je vous porter chance ? travaille maintenant chez Dulcinée Le tarif est environ de 10$/h pour les Langfelder & cie, juste au-dessus du OSBL ou 325$ à la semaine (environ studio! 40 heures). Il est possible de le louer en soirée; le quartier est encore Anne-Marie Panneton animé le soir. Stéphane Guy Mise en page : Julie Laviolette Info : www.unima2008.com cliquez « downloads » pour obtenir le formulaire d’inscription BIENTÔT Correction d’épreuves : Stéphane Guy, Louise Lapointe L’HISTOIRE D’UN CŒU R contact : Philip Mitchell Artistic Director UNIMA PERTH 2008 PO Box 897 Fremantle 6160 Western Australia [email protected] T +61 8 9335 5044 F +61 8 9335 7687 de Larry Tremblay Mise en scène de José Babin 15 N0VEMBRE 20H Coups de Théâtre - Usine C 1345, avenue Lalonde, Montréal Réservation : (514) 521-4493 Avec : Karine Gagnon, Alain Lavallée, Nicolas Letarte et Pierre Limoges _ Régie : Nicolas Jobin Marionnettes & théâtre d’ombres : Alain Lavallée _ Décor & éclairages : Éric Belley _ Musique : Nicolas Letarte Costumes : Thaly Savard _ Assistance à la mise en scène : Marie-France Goulet Finition et patine des marionnettes : Mélanie Charest _ Stagiaire à la scénographie : Chloé Beaulé-Poitras 11 de rendre réalité les idées qu'il ne cessait d'avoir pour contribuer à faire mieux connaître, et reconnaître, l'art de la marionnette. Jacques Félix avait aussi un sens inné de l'internationalité du monde. Pour lui les frontières n'existaient pas. Jacques était un rassembleur, un artisan de paix, toujours convaincu que l'amitié ne pouvait avoir de frontières. Il n'était jamais aussi heureux que lorsqu'il parvenait à rassembler les cinq continents dans sa ville, à Charleville. Cette ville où tous le connaissaient, ne serait-ce que de vue. Quand sa longue silhouette arpentait les rues de Charleville pour se rendre à l'Institut, il était souvent abordé par des amis, des connaissances, mais également des inconnus. À tous il accordait son temps ; pour tous, toujours, il se rendait disponible. Qui aujourd'hui prend le temps d'écouter son voisin ? Né le 31 mars 1923, à Charleville, Jacques poursuit des études qu'il termine à Poitiers, à cause de la guerre. Devenu scout de France à l'âge de dix ans, cela déterminera les grandes lignes de sa vie. Mais pendant les évènements de cette guerre le mouvement scout est interdit par l'occupant, et en 1941, pour divertir les enfants, Jacques crée une équipe de marionnettistes amateurs avec un groupe de copains qui se verra obligé de suspendre ses activités fin 1942. En effet, le groupe est dispersé du fait que la plupart d'entre eux est convoquée par l'occupant pour effectuer le service du travail obligatoire. Jacques quitte alors Charleville pour échapper au S.T.O. En 1943, il épouse une lorraine, réfugiée comme lui, Micheline, qui lui donnera trois enfants, et sera toujours fidèlement à ses côtés dans toutes les aventures vécues par son mari. Après avoir effectué son service militaire, il reprend son activité professionnelle de représentation commerciale et industrielle. Eh oui, Jacques exerçait un métier bien éloigné de ses passions artistiques ! Bien que… Jacques se plaisait à me dire qu'il trouvait un point commun entre son métier et son activité au service de la marionnette : il aimait convaincre. Convaincre revêtait pour lui un aspect ludique et lui procurait un certain plaisir, à condition bien sûr d'atteindre l'effet recherché… Il reprendra aussi ses activités artistiques au sein de son groupe de marionnettistes amateurs reformé après la guerre, qui prend alors le nom de Compagnie "Les Petits Comédiens de Chiffons". La Compagnie se produira régulièrement dans toute la région ainsi qu'en France et à l'étranger. l'Union Internationale de la Marionnette – UNIMA organisé à Charleville-Mézières, deviendra triennal et prendra alors l'appellation de Festival Mondial. Parallèlement, Jacques devient Conseiller municipal de Charleville, puis de CharlevilleMézières, de 1959 à 1977. En 1982, il est élu par ses pairs pour être représentant des institutions et associations culturelles de notre région Champagne Ardenne au sein du Conseil Economique et Social. À ce titre il sera élu Vice-Président de l'Office Régional Culturel de Champagne Ardenne. Entre-temps il fonde en 1961 à Charleville, avec des amis, la Maison pour Tous, Maison des Jeunes et de la Culture, et également la Fédération des MJC des Ardennes, et sera Président de ces deux associations jusqu'en 1976. En 1964 il fonde aussi l'Association "Vacances Ardennes" pour permettre aux enfants n'ayant pas la possibilité de partir en vacances d'avoir des loisirs sur place. En 1980, il fonde à Charleville-Mézières l'Institut International de la Marionnette dont il restera Président jusqu'à son décès survenu le 6 janvier 2006. En 1986 s'ouvre au sein de ce même Institut l'École Supérieure Nationale des Arts de la Marionnette. En 1991 a lieu l'inauguration officielle de l'Horloge Monumentale du Grand Marionnettiste créée d'après une idée de Jacques qui là encore a su convaincre, puisqu'il a rassemblé 900 donateurs (firmes et particuliers) pour réaliser cette pièce unique. Il ne faut pas oublier non plus que Jacques adhère en 1957 à l'UNIMA qui vient, après l'interruption de la guerre, de se recréer. En 1961, il participe à la fondation du Centre français de l'UNIMA, UNIMA-France, et il en sera le Vice-Président jusqu'en 1976, puis le Président jusqu'en 1991. En 1976, il est élu membre du Conseil international de l'UNIMA lors du XIIe Congrès organisé à Moscou. e Par la suite c'est au sein de cette Compagnie qu'il fonde en 1961 le premier Festival de Théâtres de Marionnettes de Charleville, Festival qui évoluera et qui, dès 1972, lors du XIe Congrès mondial de En 1980, il devient, lors du XIII Congrès de l'UNIMA à Washington aux U.S.A. le Secrétaire Général de cette Union, dont il fera une ONG de l'UNESCO en 1992. Jusque-là l'UNIMA figurait à l'UNESCO à travers l'IIT, Institut International du 10 Théâtre. Or il faut savoir que l'UNIMA est la plus ancienne organisation de théâtre au monde, puisque créée en 1929 (l'IIT a été fondé après la seconde guerre mondiale). Jacques tenait à ce que l'UNIMA soit reconnue directement par l'UNESCO. Réélu tous les quatre ans depuis le Congrès de 1980, il passera le flambeau en 2000 lors du Congrès de Magdeburg en Allemagne. Jacques, malgré un comportement très doux, avait aussi un caractère fort et certains se sont parfois laissés surprendre. Mais il était avant tout un humaniste, et ses grandes qualités lui ont valu de recevoir en France les distinctions suivantes : - Chevalier dans l'Ordre National de la Légion d'Honneur - Officier dans l'Ordre National du Mérite - Commandeur dans l'Ordre des Arts et Lettres - Commandeur dans l'Ordre des Palmes Académiques - Médaille d'Or de la Jeunesse et des Sports - Médaille d'Honneur de la Ville de Charleville-Mézières - Médaille d'Honneur du Département des Ardennes. Jacques n'avait sollicité aucune de ces récompenses, mais il les avait hautement méritées. Pour lui elles étaient surtout importantes dans le sens où elles représentaient une reconnaissance pour les actions qu'il avaient menées à bien tout au long de sa vie. Mais jamais il n'en faisait état. La vanité était un des défauts qu'il exécrait, et jamais personne ne l'a vu se vanter, et bien peu savaient qu'il avait reçu ces honneurs. C'est ainsi qu'il avait modestement préféré être décoré de la Légion d'Honneur ici à Charleville auprès de ses amis plutôt que de se rendre à Paris à l'invitation de Madame Catherine Trautmann, alors Ministre de la Culture en France, pour y recevoir de sa main cette distinction. Les stages de l’Association québécoise des marionnettistes L e L a n g a g e p l a s t i q u e, dirigé par Marie-Pierre Simard Stage en création, conception et fabrication de marionnettes Le Théâtre de l’Avant-Pays a accueilli en ses murs au mois d’août dernier, 11 stagiaires avides de parfaire leurs connaissances et d’explorer le monde fascinant de la fabrication de marionnettes. Durant 2 semaines, le plâtre, la colle, les vis et le tissu ont régné en rois et maîtres dans le spacieux atelier de l’Avant-Pays, le tout savamment orchestré par la formatrice Marie-Pierre Simard. Les stagiaires ont eu le privilège d’entrer dans le monde singulier et fascinant de Marie-Pierre, diplômée de l’École Supérieure Nationale des Arts de la Marionnette (ESNAM) de CharlevilleMézières. Artiste et artisan hors pair, elle a su leur insuffler l’élan créateur en dosant bien encadrement et liberté. On a encore une fois remarqué la générosité et l’esprit de partage qui ont animé cet atelier où tous ont échangé entre eux secrets et astuces pour arriver à des marionnettes toujours plus solides et plus expressives. Le Conservatoire et la marionnette : heureux mariage ! Jeu avec marionnettes, édition 2006 C’est en juin dernier que José Babin (directrice générale et artistique du Théâtre Incliné) et Jean Cummings (marionnettiste, concepteur et artisan) ont offert à 12 participants l’occasion de s’initier aux rudiments de la manipulation et d’explorer certaines techniques, particulièrement la marionnette sur table et la marionnette à fils. Organisé par le Conservatoire d’art dramatique de Montréal et l’Union des artistes, en collaboration avec l’Association québécoise des marionnettistes, cette formation d’une durée de 2 semaines a permis à plusieurs nouvelles personnes d’entrer en contact pour une première fois avec la matière inanimée et de lui prêter vie. Remarquez bien que toutes les stagiaires sont de sexe féminin, tendance que l’on remarque depuis quelques années dans les formations en théâtre de marionnettes… Il nous laisse un héritage précieux que nous nous devons de préserver. MERCI JACQUES. Sylvie JUPINET Marionnettiste amateur des Petits Comédiens de Chiffons de 1976 à 1986 Assistante professionnelle de Jacques Félix de 1982 à 2006 Photos : S. Guyet N. Villiger La demande toujours très forte pour ce type de formation nous convainc de la nécessité et de la pertinence d’offir de tels stages. Nous remercions chaleureusement Emploi-Québec qui par son appui financier rend possible ces formations. Stéphane Guy Jacques aura été pour moi un compagnon de route, et en ce sens il me manque terriblement. Pour conclure, je le citerai par cette phrase qu'il avait écrite et qui le définissait si bien : "Avec l'Amitié et la Volonté, les utopies les plus grandes Jacques Félix. deviennent réalité." Marie-Pierre Simard (derrière, au centre) entourée des stagiaires au centre, en haut : José Babin et Jean Cummings entourés des stagiaires À travers des exercices pratiques, les participantes ont appris les principes de base de la manipulation : la respiration, le regard, l’intention, la précision. Elles ont développé leur sens de l’observation et du rythme. Avec des marionnettes et des parties de corps détachées, avec de la matière brute et des objets, les participantes ont appris à manipuler les personnages, seules et en équipe, et à rechercher la justesse du mouvement et la qualité du geste. Souhaitons fortement que cette expérience se répète pour une 3ème année et que le Conservatoire d’art dramatique poursuive cette belle ouverture sur les arts de la marionnette ! Stéphane Guy 3 Photos : Stéphane Guy Des artisans et créateurs se dévoilent à la Maison Théâtre Le 26 septembre dernier s’est tenue à la Maison Théâtre une fructueuse journée d’échange et de discussion sur le théâtre de marionnettes dont les thèmes étaient : Esthétismes multiples et La Mise en scène «marionnettique». Animée de main de maître par Hélène Ducharme, directrice générale et codirectrice artistique du Théâtre Motus, cette journée a été une occasion en or pour chaque participant d’approfondir ses connaissances sur cette forme théâtrale unique et d’en découvrir ou redécouvrir les multiples facettes. Les artisans et créateurs invités ont été d’une très grande générosité et ont partagé avec enthousiasme leur approche du métier, nous faisant découvrir des univers de création très différents et uniques qui témoignent de la diversité et de la richesse des arts de la marionnette. Cette journée s’est déroulée PHOTOS : Michel Neveu comme suit : Photos : S. Guy de g. à d. : Hélène Ducharme, Richard Morin et Claude Rodrigue - Le matin, nous avons exploré la naissance, la mise en forme puis l’évolution de l’esthétique de 5 créateurs et artisans, à l’aide de supports visuels tels que croquis, prototypes et photos. Étaient invités : Patrick Martel, Pierre Robitaille, Marcelle Hudon, Claude Rodrigue et Richard Morin. - En après-midi, nous avons exploré le processus de création théâtrale de metteurs en scène qui travaillent avec la marionnette de manières différentes. Les questions abordées furent : Pourquoi utilisent-ils la marionnette au théâtre? Comment intègrent-ils la marionnette et le marionnettiste aux répétitions? Quelle est la différence entre diriger un acteur, un marionnettiste ou une marionnette? Comment développent-ils Quelques participants attentifs leur mise en scène et comment se précise leur démarche d’un spectacle à l’autre? Étaient invités : Marthe Adam, Martine Beaulne, Richard Blackburn, Martin Genest et Gérard Bibeau. Il est bien évident que ces sujets sont vastes et une demi-journée pour chacun est bien peu devant toute l’ampleur de leur contenu, mais il n’en demeure pas moins que toutes les personnes présentes en ont été enchantées. Devant le grand succès remporté par cet événement – plus de 45 personnes au total ont assisté à l’un ou l’autre des ateliers – l’AQM planifie la tenue d’autres rencontres de ce genre dans le futur. Nous tenons à remercier la Maison Théâtre pour son accueil, Hélène Ducharme pour l’animation et la conception de cette rencontre, et tous les artistes invités qui nous ont ouvert une fenêtre sur leur imaginaire. Stéphane Guy de g. à d. : Gérard Bibeau et Martin Genest lieu à Perth, en Australie, du 2 au 12 avril 2008. Le Congrès durera pendant quatre jours, précédé et suivi de plusieurs conférences, ateliers, classes de maître et activités parallèles. Le festival proposera pendant 10 jours des spectacles du monde entier, une rencontre des cultures de l’Ouest et de l’Est, réservant une place spéciale aux compagnies de l’Asie-Pacifique et de l’Australie. Le site www.unima2008.com permet déjà d’obtenir un éventail d’informations et de visionner la magnifique vidéo promotionnelle conçue pour l’occasion. La programmation officielle sera disponible à l’automne 2007. marionnettes ». Suite au succès remporté en mai 2003 à Bochum, où s’étaient alors réunis plus de quarante directeurs venus des cinq continents, plusieurs professionnels ont depuis exprimé le désir de voir répéter cette initiative. Annette Dabs, directrice du Festival FIDENA, s’est proposée pour organiser à nouveau cette rencontre, en juin 2007 à Bochum, à l’occasion d’un « vitrine » de spectacles de marionnettes germaniques. Les membres de la Commission ont applaudi le projet, discuté de son financement et choisi le thème. De plus amples informations à ce sujet seront annoncées à Tolosa. pour la première fois organisée dans le cadre unique du Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes. Enrichie d’échanges avec nos pairs du monde entier et de découvertes artistiques, cette réunion aura permis de constater à nouveau la spécificité et le caractère exceptionnel du festival de Charleville-Mézières, de célébrer la mémoire de son fondateur et directeur, Monsieur Jacques Félix et de reconnaître l’œuvre immense qu’il aura léguée, vibrante affirmation de sa passion pour la marionnette, de son attachement pour sa ville et surtout, de son amitié infinie pour les artistes. Le dernier point à l’ordre du jour concernait l’organisation d’une 2e « Rencontre internationale de directeurs de festivals de Cette neuvième rencontre de la Commission des Festivals internationaux, fondée en 2000 au Congrès de l’UNIMA à Magdebourg, était Louise Lapointe - H o m m a g e C'est toujours une expérience fascinante de vivre, à chaque trois ans, le Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes de CharlevilleMézières. L'événement dépasse tout ce que l'on peut imaginer. La marionnette est omniprésente et se décline sous toutes ses formes: des centaines de spectacles, des dizaines d'expositions, d'animations et de lieux de rencontres. La présence remarquée de l'UNIMA et de l'Institut International de la Marionnette. à Conseillère pour le Centre UNIMA-Canada (section Québec) Directrice générale de Casteliers J a c q u e s Cette année, avant toute chose, je m'y suis rendu pour honorer la mémoire de Jacques Félix, le visionnaire, l'internationaliste par lequel tout a commencé. Il est décédé le 6 janvier 2006. Touchant de voir les 5 immenses photos de Jacques collées aux murs de la Mairie et de parcourir l'exposition qui lui est consacrée à la Vitrine du Conseil Général. Le hasard a voulu que je croise la personne la mieux habilitée pour parler du grand homme. F é l i x - C'est une amie sincère des québécois. Son nom: Sylvie Jupinet. Elle a été la secrétaire professionnelle de Jacques Félix durant près de 25 ans. Elle se sentait un peu orpheline. Nous avons partagé un même sentiment de tristesse mêlé d'admiration pour notre ami défunt. Je vous invite à lire le portrait qu'elle nous livre de cet immense citoyen de Charleville et grandissime ami de la marionnette. Jacques Trudeau Deux fois plutôt qu’une J a c q u e s Matchs de la MOMI aux Journées de la culture 2006 Deux fois plutôt qu’une, les marionnettes et objets savamment manipulés par les joueurs aguerris de la MOMI ont étonné et surpris de très nombreux spectateurs ravis lors des Journées de la Culture le 30 septembre dernier. D’abord le matin pour un tout jeune public et en soirée pour les plus grands. Nous étions accueillis pour l’occasion dans les coulisses de la Maison Théâtre, et ce dans un espace scénique spécialement créé pour l’événement et qui a fait l’unanimité pour sa convivialité et son charme. Un gros merci aux joueurs, au maître de jeu, au musicien et à l’équipe de la Maison Théâtre. Stéphane Guy Marionnette de Isabelle Payant Photos : Jocelyn Proulx Corps insolite... 4 Mélanie Charest et David Magny Charleville. La marionnette à Charleville. Un Festival Mondial. Un Institut International de la Marionnette et son Ecole. Le siège mondial de l'Union Internationale de la Marionnette. Pourquoi à Charleville ? Et pourquoi pas à Charleville ?! F é L I X Oui, Jacques était un passionné. Oui, Jacques aimait la marionnette. Oui, Jacques aimait sa ville. Oui, Jacques aimait les gens. Combien de fois m'a-t-on posé cette question… La réponse est pourtant bien simple, mais tous ne la connaissent pas et ceux-là même découvrent toujours avec étonnement que tout est parti de la passion d'un homme pour l'art de la marionnette et pour sa ville. Nous avons tous encore en mémoire son rire immense, sa bonne humeur communicative. Jacques avait une force psychologique hors du commun. Combien de fois l'ai-je vu réagir face aux obstacles, aux contrariétés, faisant montre d'une patience exemplaire, d'une grande diplomatie que bien de nos hommes politiques du monde entier devraient lui envier. Il est de plus en plus rare il est vrai de rencontrer un personnage aussi sincère, aussi désintéressé que Jacques Félix. Tous ceux qui ont eu la chance de le rencontrer, de le côtoyer, peuvent en témoigner. Son amour de la vie l'a toujours porté au-delà des conflits, au-delà des médisances, audelà des tragédies qui ont traversé son existence. Il détestait les conflits, cela le désespérait. Il me disait toujours : "Sylvie, souviens-toi toujours de cela : les plus grandes forces sont celles qui ne résistent pas." D'aucuns pourraient voir en cette maxime une attitude de fuite, mais alors ils réagiraient au premier degré. Il nous faut méditer un peu le sens de cette phrase pour en saisir 9 Photo : D. Jupinet toute la sagesse. Jacques ne se heurtait pas aux obstacles, il les contournait, patiemment, mais sûrement ; et quand il avait une idée en tête, un but à poursuivre, une idée à concrétiser, jamais il n'abandonnait. Il contournait l'obstacle pour arriver à ses fins. Les hommes politiques et autres institutionnels qu'il a rencontrés tout au long de sa vie en savent quelque chose pour l'avoir vu se présenter inlassablement dans leurs bureaux afin d’une micro-caméra, elle parcourt les construction du monde : « les puissants, les différentes parties de son corps, révélant ses insignifiants qui se croient importants, les intimités tout en livrant ses pensées. L’usage insignifiants tout courts », mais aussi Noé sur le d’un œil électronique permet d’obtenir sur conflit duquel il entreprend de se pencher l’écran des images faites de superposition sérieusement. Enchaînant les réflexions devant lesquelles elle évolue, son corps philosophiques et les observations, fines et devenant un autre écran : le réel et le virtuel se drôles, s’appuyant sur un usage métaphorique confondent. La silhouette devient le siège de l’objet, dans un français lent mais aussi d’explorations visuelles aussi belles que précis que ses gestes, Santos livre ici une fascinantes; l’oeil du spectateur est entraîné magnifique illustration de la façon dont le dans des espaces intérieurs incandescents qui théâtre d’objets peut générer un poème visuel. prennent des allures de tableaux abstraits pendant que le personnage livre ses pensées Côté OFF, il y a évidemment quantité de secrètes. Au-delà de sa propre identité, Iris spectacles dont il faudrait parler, entre autres Meinhardt s’interroge sur le désir, sur le ceux présentés dans le lieu dit la SOPAIC, qui paraître et l’être. Ce qui frappe, c’est aussi la ont fait le bonheur de nombreux festivaliers. modestie des moyens utilisés et la légèreté du Mes deux préférés s’intitulaient Nous avons dispositif. Je ne peux pas clôturer sans citer toutes la même histoire (Compagnie deux derniers spectacles remarquables et Battement d’Elle) et Humeurs/Vanités originaux. Kratochvil (Figurentheater Vagabu, (Compagnie de la Soupe). Cette partie du Bâle) est l’histoire d’un personnage qui sort festival fera l’objet d’un prochain article. tout droit d’une bande dessinée (de Nicolas Mahler). Satire du monde-postmoderne, le Marine Van Hoof spectacle a adopté une esthétique très particulière, qui fait écho à celle très dépouillée de la bande dessinée originale, les personnages et les décors étant fabriqués à partir d’un mince treillis métallique. Le ton général est impertinent de bout en bout, soutenu par l’attitude ironique et détachée des marionnettistes qui officient d’un air solennel au destin du héros. Dans Entre deux déluges (La Chana Teatro), l’Espagnol Jaime Santos raconte la genèse de l’univers avec presque rien. Quelques morceaux de bois de coffrage lui suffisent pour évoquer la Les Bénévoles du Tof Théâtre Photo : M. Van Hoof Charleville-Mézières 60 000 habitants (Carolomacériens) 1961 Année de la création du Festival, devenu triennal en 1976 2006 Plus de 100 000 spectateurs (spectacles décentralisés compris) Près de 250 spectacles 148 compagnies Festival IN 70 compagnies Festival OFF 750 représentations IN 180 représentations OFF 34 pays représentés 35 lieux de spectacles (IN) 9 lieux de spectacles (OFF) 12 lieux d’expositions Public 20% France et étranger entre autres programmateurs. 80% local et région Est de France Tarifs entre 5 et 12 Euros des spectacles gratuits Équipe 300 bénévoles 105 familles d’accueil/hébergement 25 dans le comité d’organisation 3 salariés permanents 4 stagiaires 20 techniciens pendant le festival (intermittents du spectacle) Budget 35% d’autofinancement Pour plus de détails voir le dossier de presse très complet à http://www.festival-marionnette.com/ Rencontre de la Commission UNIMA des Festivals internationaux l’UNIMA, Massimo Schuster et le Secrétaire général, Miguel Arreche, ont aussi pris part à certains débats. Ces rencontres avaient comme but premier de discuter des critères essentiels pour qu’un festival international puisse obtenir l’endossement de l’UNIMA et la permission d’utiliser son logo. En effet, suite à certains questionnements soulevés au cours de la dernière année, le Comité Exécutif a demandé que la Commission des Festivals internationaux se penche sur cette question et propose au Conseil, lors de la réunion à Tolosa en novembre 2006, une liste de critères précis selon laquelle le C.E. pourrait ensuite évaluer chaque demande reçue. De g. à d. : L.Lapointe, J. Kaplan, S. Doubrava, P. Mitchell, A. Dabs et M. Arreche La Commission des Festivals internationaux s’est réunie les 15 et 16 septembre dernier, lors du XIVe Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes à Charleville-Mézières. Les rencontres ont eu lieu au siège social de l’UNIMA, rue Cours Briand, en présence de 5 des 7 membres de la Commission : le président, Stanislav Doubrava (République tchèque), Annette Dabs (Allemagne), Jean Kaplan (France), Philip Mitchell (Australie) et Louise Lapointe (Canada). Le Président de 8 Ce sujet avait déjà fait l’objet de plusieurs discussions depuis la fondation de la Commission. La relecture des procès verbaux, les idées et recommandations antécédentes sur la question ont facilité la réflexion. Les membres ont finalement établi une liste de cinq critères, accompagnée d’une modification aux Règlements généraux, qui seront proposées au Conseil le mois prochain. Deuxième point à l’ordre du jour, les préparatifs de UNIMA 2008. Philip Mitchell, directeur du Spare Parts Puppet Theatre et directeur artistique de l’événement a résumé les travaux entourant l’organisation du XXe Congrès de l’UNIMA Internationale et du festival qui lui sera jumelé. UNIMA 2008 aura Il y longtemps, longtemps, longtemps … Je suis tombée en amour avec un texte français du racontant XIIIème siècle l’histoire du jeune prince Aucassin et de la belle esclave, Nicolette. Dès la première lecture, j’ai ressenti le désir d’adapter ce texte à la scène contemporaine du théâtre de marionnettes. L’auteur aborde avec audace des thèmes immortels qui me sont chers : la nécessaire rébellion des jeunes contre l’autorité stagnante des vieux, la stupidité des guerres et l’atrocité du racisme découlant de l’ignorance et des préjugés. Plus de 30 ans se sont écoulés avant que le projet ne prenne forme et qu’une équipe soit formée pour le porter. Aujourd’hui, j’ai le plaisir de vous présenter ceux qui travaillent à donner vie à cet univers offert au public à compter du 3 novembre 2006 au Studio-théâtre de L’Illusion. Le spectacle porte le nom par lequel l’auteur a identifié son oeuvre tantôt parlée, tantôt chantée : Chantefable. Julie Desrosiers interprète de Nicolette Julie est issue des arts visuels et de la scénographie. Elle est à la fois sculpteure, peintre, maquilleuse et conceptrice. Elle a d’ailleurs eu deux nominations à la Soirée des Masques de l’Académie québécoise du théâtre pour ses costumes. Parallèlement, son travail visuel bifurque vers des recherches de plus en plus animées dans l’espace et elle découvre ainsi la marionnette pour tout ce qu’elle peut soutenir visuellement. Elle fait plusieurs stages et explorations en manipulation, mais aussi en mime, en danse et en butoh. Ses recherches de « mise en espace visuel » l’ont menée à créer ou à prendre part à des spectacles de danse (Conte de poussières de Marie-Julie Asselin) et de théâtre, à faire des animations sur échasses et d’autres performances avec des marionnettes (dont Entre 2, présenté entre autres, à l’Institut International de la Marionnette de Charleville-Mézières), ce qui reflète bien ses préoccupations artistiques qui souhaitent réunir différentes formes de langages. Karel Brozek signe la mise en scène de Chantefable. L'influence de Karel Brozek a marqué tant le théâtre de comédiens que l’opéra et le théâtre de marionnettes. Sa reconnaissance internationale remonte à son implication au sein de la Lanterna Magica, toute première compagnie théâtrale à faire l’usage du multimédia. Son travail fut hautement louangé aux expositions universelles de Montréal (1967) et d’Osaka (1970). Depuis 1991, sa mise en scène de Don Giovanni de Mozart est jouée au célèbre théâtre national Rise Loutek où il fracasse tous les records de fréquentation, dépassant la 3 500e représentation ! Lauréat de plusieurs prix dont le Prix Skupa, la plus haute distinction au théâtre de marionnettes, l’originalité du travail de création signé Karel Brozek continue d’étonner et de surprendre le spectateur. Le trio des interprètes est composé de Julie Desrosiers, Sylvain Hétu et Philippe Racine. Sylvain Hétu interprète de Garin, père d’Aucassin Depuis sa sortie du Conservatoire d’art dramatique de Montréal il y a 22 ans, Sylvain Hétu a principalement oeuvré en théâtre pour l’enfance et la jeunesse. En 1984, il fonde les Productions Ma Chère Pauline, où il y joue sous la direction de Louisette Dussault, Daniel Simard, René Gagnon, René-Daniel Dubois et Robert Lepage. Il collabore avec plusieurs autres compagnies, dont le Théâtre de Quartier dans Les deux soeurs, et depuis 12 ans, Les petits orteils et le Petit Théâtre de Sherbrooke dans Cat et Billy et en janvier prochain, dans La tempête de Shakespeare où il y interprétera Prospéro. En 1997, il fonde le Théâtre Les 5 Lucioles, qui lui permet de jouer dans L’ornithorynque et d’assumer la mise en scène d’un texte de Suzanne Lebeau, Une lune entre deux maisons. L’an dernier, ici même à L’Illusion, il incarnait l’Inventeur dans Histoire à dormir debout et a collaboré à la mise en scène de Jacques et le haricot magique. Philippe Racine interprète d’Aucassin Acteur et enseignant, Philippe Racine complète sa formation au Conservatoire d’art dramatique de Montréal. Il fonde sa compagnie, Qui Va Là, et crée Toutou rien et La tête blanche. On a pu le voir au théâtre, entre autres, dans Les Zurbains 2004 (Théâtre le Clou). Il sera prochainement sur la scène de La Licorne dans Coma Unplugged, une mise en scène de Denis Bernard. L’équipe d’idéation : J’ai eu le plaisir de travailler à l’idéation du spectacle avec des maîtres des arts de la marionnette : la journaliste et conseillère littéraire, Nina Malikova et Alois Tomanek, scénographe. Tous deux enseignent à la faculté de théâtre de Prague qui offre la spécialisation en arts de la marionnette et où j’ai eu le bonheur d’apprendre les rudiments de mon métier et de découvrir ce merveilleux texte qui fait partie du répertoire de nombreux théâtres de marionnettes en République tchèque. La musique de la compagnie musicale La Nef, la conception lumière de Guy Simard et les costumes de Sabine Voisard donnent tout son sens à ce spectacle qui vous attend au Studiothéâtre de L’Illusion, du 3 au 19 novembre. Au plaisir de vous y accueillir ! Claire Voisard Directrice artistique et générale Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes de Charleville-Mézières (15 au 24 septembre 2006) La quatorzième édition du Festival mondial de la marionnette aura-t-elle été un grand cru? La plupart des habitués semblaient au moins d’accord pour affirmer que l’événement est resté ce que son fondateur Jacques Félix (récemment décédé) a toujours voulu : une manifestation populaire et un éventail de toutes les pratiques artistiques dans le domaine, des plus originales aux plus traditionnelles. En ce qui me concerne (j’en étais à ma 3ème édition), je n’ai pu assister qu’à 55 spectacles. Je dis « que », car un petit coup d’oeil sur le dossier de presse, rappelle qu’en combinant le « in » et le « off », le festival présentait près de 250 spectacles. Et même si le nombre des spectacles qui remportent mon adhésion au point de souhaiter ardemment leur venue au Québec n’est pas si élevé (15% environ), je suis convaincue qu’assister à cet événement reste une des expériences les plus passionnantes qui soit dans le domaine. Oui, ce Festival brosse large et il prend le risque du pot-pourri esthétique, mais à travers tout cela, il demeure de bout en bout un carrefour exceptionnel de rencontres et d’échanges entre professionnels et amateurs de tous pays et continents. L’investissement de Jacques Félix et ses premiers collaborateurs y est pour beaucoup. Mais continue à y contribuer, indéniablement, l’implication étonnante de l’ensemble de la ville dans cet événement triennal auquel elle s’identifie depuis près de 40 ans, implication visible à tous les niveaux d’organisation. Montreurs ambulants Vampyr de Neville Tranter Impossible d’esquisser une synthèse de l’ensemble du festival : mon choix de spectacles s’est concentré sur la catégorie « pour adultes » ou « pour tous », ce qui m’a écartée du volet important que représente les spectacles « pour enfants » et mon programme très rempli a fait peu de place aux spectacles de rue qui contribuent beaucoup à l’ébullition générale. Je préfère donc évoquer en toute simplicité quelques spectacles, en particulier mes coups de coeur, en essayant de reproduire leur couleur particulière. J’attendais beaucoup de Neville Tranter (à force d’en avoir tant entendu parler). Et je n’ai pas été déçue. Un pur enchantement que son Vampyr ou comment le voyage d’un père et de sa fille malade qui échouent une soir dans un sinistre camping se transforme peu à peu en cauchemar, puisque l’endroit, dirigé par un espèce de malfrat, se trouve juste à côté de la demeure d’un vieux vampire et de son jeune fils. L’histoire est simple, faisant la place aux intrigues parallèles qui permettent au profil psychologique de chacun de prendre forme. Les dialogues souvent drôles campent des personnages attachants à travers lesquels se dessinent nos rituels humains, mais aussi nos travers, notre tendance à la lâcheté Photo : M. Van Hoof comme au courage. 6 Il ne faudra pas grandchose pour que l’innocente jeune fille devenue la proie du vieux vampire se transforme en épouse zélée du fils, qu’elle tente de convaincre de s’intéresser davantage au métier que lui a choisi son père. Les grandes marionnettes, toutes manipulées par Tranter qui les porte, évoluent avec Photo : M. Van Hoof grâce et lenteur sur une scène large, dont le décor fait de sombres rideaux végétaux suggère la sinistre forêt environnante avec plus ou moins d’intensité selon l’éclairage, très étudié. Au centre, un peu vers l’arrière, un arbre-rideau sert d’abri pratique pour certains changements. À la fois très présent et parfois légèrement en retrait, Tranter a l’art d’habiter à vue chacun de ses personnages tout en gardant tendu le fil de notre attention. Il lui arrive de déposer une marionnette par terre pour aller s’occuper d’une autre, sans que cela dérange. Il est économe aussi dans ses déplacements. Une marionnette ne fait pas toujours une entrée en règle. La liste des qualités repérées dans ce spectacle est longue et redonne insuffisamment l’essence de son art : une excellente histoire dont le héros confine à l’archétype; la sobriété dans la manipulation conjuguée à cette animation particulière de la bouche, finalement expressive sans excès; la place faite aux instants de silence et d’immobilité qui donne tout le relief aux moments plus dramatiques; le nombre réduit d’accessoires. Il y a aussi cette couleur particulière donnée à la relation entre le vieux vampire et son « porteur » (Tranter) qui joue son ange Gabriel affublé d’un langage légèrement déficient. Un duo très riche jouant sur le décalage, mais aussi sur l’opposition. J’ai lu quelque part que Tranter fondait la dynamique, dans sa relation avec la marionnette, sur le conflit. Avec Le Manteau, le Bouffou Théâtre exploite sans les épuiser les ressources d’une nouvelle de Gogol qui a été beaucoup jouée. Récit burlesque de l’ascension sociale que vise Akaki Akakiévitch, un médiocre fonctionnaire, à travers l’acquisition d’un manteau qui Le Manteau du Bouffou Théâtre signifiera sa perte, le spectacle fait cohabiter le jeu d’acteurs (4 personnes dont l’une joue aussi de la musique) et la manipulation de marionnettes et d’objets. D’un rythme très soutenu, cette version frappe par l’occupation aussi visuelle que sonore de l’espace et du décor ingénieux composé entre autres d’armoires-vestiaires métalliques parfaites pour les entrées et sorties des personnages et d’étagères à rabats d’où peuvent surgir toutes sortes de choses. Comme dans le récit original, la narration prend toute sa place; elle épaule l’action, sans la ralentir. L’ensemble (les déplacements des comédiensmarionnettistes et la manipulation) est réglé comme une partition. Les personnages naissent d’assemblages rudimentaires et ont un aspect grotesque (Akaky se constitue progressivement au début du récit; le tailleur est fait d’un gros sac; parfois les collègues d’Akaky se composent de petites têtes sur un socle); la manipulation implique les objets les plus variés: des détails amusants colorent le récit tragique des malheurs de Akaki, par exemple le déplacement rapide d’un vieux sachet de thé pour suggérer la nouvelle ère de privation dans laquelle le pauvre homme s’engage; le petit cadre avec le dessin du manteau convoité, auprès duquel le héros s’endort. L’ambiance fantastique qui entoure les apparitions du défunt Akaky est bien rendue. Les dialogues font écho au caractère original de critique virulente des inégalités sociales dans la société russe, mais il y a aussi des moments de poésie. Inscrit à mon programme à cause du défi représenté par son sujet, le spectacle Adieu Benjamin de la Compagnie allemande E.T.E., (pour enfants), l’histoire de Benjamin, un petit garçon, qui raconte ce qui se passe à sa mort, m’a touchée par plusieurs aspects. Il y a d’abord la capacité à traiter le sujet de la mort d’un enfant, du deuil et du monde d’après, en évitant toute morbidité; ensuite, la grande sobriété du dispositif scénique et du jeu marionnettique. Sur la scène à gauche, se trouvait le violoncelliste accompagnant de sa propre composition musicale le récit; à droite, assise sur une chaise, la comédiennelectrice tenant sur ses genoux le livre permettant d’amorcer le récit de l’histoire; au Photo : M. Van Hoof centre, le comédienmarionnettiste se tenant debout devant une boule terrestre posée sur 3 pieds, au sommet de laquelle se déroule l’action : y défilent, en plus ou moins grande dimension, les marionnettes (rudimentaires, de petite taille et à tringle) et les éléments ou décors qui constituent le monde de Benjamin. Il faut souligner aussi la prouesse linguistique réalisée par la compagnie allemande qui présentait à Charleville pour le première fois le texte en français. Les inévitables moments d’hésitation dans les dialogues n’ont pas nui à l’intensité dramatique, ce qui devrait encourager beaucoup plus de marionnettistes à se lancer dans une version allophone de leur spectacle… La répartition de l’attention des spectateurs entre les différents pôles – les marionnettes très simplement manipulées au sommet du globe, le jeu du musicien, la narration de la comédienne-lectrice, mais aussi les jolis duos chantés en allemand à certains moments lorsque Benjamin devenu fantôme fait la fête – était suffisamment équilibrée pour que le confinement de l’action à l’espace réduit du sommet du globe ne rende pas le spectacle statique. Les moments graves (le questionnement de Benjamin sur son propre sort, sur son désir de consoler sa famille en deuil) alternent avec des moments comiques (par exemple, la course folle du corbillard transportant Benjamin vers le cimetière, comme cadeau ultime de son facétieux grand-père). Fait de lucidité et d’espoir, le spectacle a la force des messages que sont souvent capables d’envoyer les enfants dans les situations dramatiques, avec un brio comparable à celui déployé par la compagnie allemande venue jouer à Montréal l’an dernier le spectacle Can you whistle Johanna?. Comment décrire sans les dénaturer les spectacles mis en scène ou interprétés par l’Allemande Ilka Schönbein, qui est à la fois mime, danseuse, marionnettiste et metteure en scène et a présenté plusieurs spectacles 7 remarquables sous le titre de Mamans Fatales ? Chair de ma chair, son dernier spectacle, s’inspire d’un récit de Aglaja Veteranyi dans lequel une enfant d’une famille d’artistes de cirque roumains évoque ses souvenirs de petite fille, ses rapports avec sa mère, le nomadisme, la solitude, la peur de perdre l’être aimé. Loin de produire une vision romantique du cirque, ce récit campe l’existence dure d’un être privé d’enfance. Ilka Schönbein interprète l’enfant en compagnie de l’actrice Nathalie Pagnac qui est à la fois la traductrice et intégrée au spectacle. Au-delà du lien avec une biographie particulière, le spectacle est pour Schönbein davantage un retour sur sa propre enfance, le fruit de la quête de l’enfant encore en elle. Au fur et à mesure de ses métamorphoses, s’aidant de masques, de fragments de corps en papier mâché moulés sur le sien qu’elle détache ensuite lentement d’elle pour leur donner vie en se dédoublant, Schönbein traduit très physiquement le malaise du passage de l’enfance à l’adolescence, le tiraillement entre l’amour et la haine envers sa mère, qui était une jongleuse suspendue durant son numéro par les cheveux, une vision qui hantait la petite fille. Le Ilka Schönbein dans Chair de ma chair Photo : M. Van Hoof jeu d’échange entre son propre corps et les masques et objets est à l’origine d’une danse lente et douloureuse, toute en tension, qui génère à plusieurs reprises des images d’une insoutenable dureté. L’implication totale de son corps frêle dans la relation avec la marionnette, passant du registre de la souffrance à celui de l’extase, de la beauté à la laideur, détermine son rapport à la marionnette dont à ses yeux les possibilités sont infinies. Je suis sortie de ce spectacle bouleversée. Dans le registre des métamorphoses, il faut souligner la présence du spectacle de Iris Meinhardt, Intimitäten, invité dans le cadre du volet « Nouvelles technologies » mis en avant par cette édition-ci du Festival et qui raconte le périple d’une femme à la recherche de son identité. Vêtue d’une robe blanche, elle semble tout droit sortie d’un tableau ancien. Au moyen