hypertension canada - STA HealthCare Communications
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HYPERTENSION CANADA Rapport annuel du président Une année de changements pour la SCHA par Ross Feldman Pour la Société canadienne d’hypertension artérielle, 1998 a été une année marquante et ce, dans plusieurs domaines. Nous avons, par exemple, modifié l’organisation de notre réunion annuelle. Nous avons également pris la responsabilité d’élaborer une version révisée des recommandations cliniques sur le traitement de l’hypertension. Enfin, nous avons augmenté le nombre de membres du comité de révision par les pairs et avons ajouté d’autres volets à notre programme de bourses. «Hypertension 1998» aura lieu à Ottawa, du 22 au 25 octobre. La tenue de cet événement concrétise la restructuration importante des activités de notre réunion annuelle pour les rendre encore plus intéressantes à tous nos membres. Cette réunion se déroulera en partie en même temps que celle de la Société canadienne de cardiologie (SCC). Le Dr Frans Leenen et les membres de son comité ont, de concert avec leurs homologues de la SCC, élaboré un programme scientifique exceptionnel. La réunion commencera par une séance d’affiches le jeudi 22 octobre 1998. Le programme du vendredi se déroulera conjointement avec celui de la SCC; les participants assisteront à des conférences, à une séance d’affiches et à des séances plénières tenues conjointement, notamment la Conférence du Président de la SCHA. Le samedi matin aura lieu un symposium SCC/SCHA, qui sera suivi de l’assemblée annuelle de la SCHA. À souligner, la Conférence du Jeune Investigateur ainsi qu’un forum sur les nouvelles recommandations cliniques seront présentés dans le cadre de ce symposium. Le Dr Leenen organise également une série de petits déjeuners-causeries («Meet the Professor») pour donner l’occasion à des étudiants, à des boursiers de recherche et à de jeunes scientifiques de rencontrer un scientifique chevronné. Ces rencontres porteront sur les nouvelles frontières et les perspectives futures de la recherche sur l’hypertension artérielle au Canada. La SCHA consacre également beaucoup d’efforts à la révision des recommandations cliniques sur l’hypertension artérielle. La dernière mise à jour a été faite en 1992 et la révision actuelle tient compte de la publication récente des recommandations du JNC VI, des États-Unis. Les recommandations canadiennes, qui sont fondées sur une revue critique de la littérature scientifique et sur l’évaluation des résultats d’études cliniques pour déterminer les degrés de preuve (levels of evidence), sont reconnues au niveau international; elles servent également de modèle à l’élaboration de lignes directrices sur l’hypertension dans différents pays. L’élaboration de nouvelles recommandations est un travail de longue haleine; il faut d’abord recruter des experts chargés de la revue critique de la littérature, puis il faut transmettre le document de travail à une gamme d’experts dans le domaine de l’hypertension artérielle ainsi qu’à des organismes concernés par ces questions; après une revue officielle, ces experts nous feront part de leurs commentaires et une conférence de consensus permettra d’élaborer Suite à la page 2 Publiée par la : SOCIÉTÉ CANADIENNE D’HYPERTENSION ARTÉRIELLE Avec l’aide d'une subvention à l’éducation de : TABLE DES MATIÈRES MARS 1998 BULLETIN N° 56 Un nouveau code d’éthique pour les chercheurs canadiens . . . . . . . . 3 Traitement de l’hypertension en prévention secondaire de l’AVC . . . . . . . . . . 4 Stress, tension artérielle et tensions domestiques . . . . . . 5 Interactions des médicaments avec le jus de pamplemousse : un problème réel . . . . 7 2 HYPERTENSION CANADA mars 1998 Société canadienne d'hypertension artérielle Comité exécutif Ross Feldman, président élu Ellen Burgess, ancien président Michel Bouvier, président élu Donald D. Smyth, secrétaire-trésorier Anciens présidents George Fodor Jacques de Champlain Otto Kuchel John K. McKenzie Frans H.H. Leenen Pavel Hamet HYPERTENSION CANADA est publiée par la Société canadienne d'hypertension artérielle Avec l’aide d’une subvention à l’éducation de Servier Canada Inc. Martin Myers R. Brian Haynes Alexander Logan S. George Carruthers Ernesto L. Schiffrin Richard Ogilvie Simon W. Rabkin Pierre Larochelle Robert Lee Ellen Burgess Hypertension Canada Une publication de la Société canadienne d'hypertension artérielle Conseil d’administration Jake Onrot, Vancouver, président Jean Cléroux, Québec Tim Dean, Halifax Louis Laplante, Montréal Richard Ogilvie, Toronto (ex-officio) Luc Poirier, Québec John Smeda, Hamilton Alain Vanasse, Rimouski Sudesh Vasdev, St. John’s Albert Yeung, Edmonton Kelly Zarnke, London Bureau de rédaction Richard Ogilvie, rédacteur en chef Uwe Ackerman Bill Balfe John Floras Christine Forster Alexander Logan Brian O’Kelly William Schabas, directeur de la publication Hypertension Canada est une revue trimestrielle, publiée en français et en anglais par STA Communications Inc., 955, boul. St-Jean, bureau 306, Pointe-Claire, Québec, H9R 5K3. Toute personne qui s'intéresse à l'hypertension artérielle peut s'y abonner gratuitement. Les articles publiés dans Hypertension Canada n'engagent que leurs auteurs et ne reflètent pas nécessairement les opinions de la Société canadienne d'hypertension artérielle, de STA Communications Inc. ou de Servier Canada Inc. © 1998 STA Communications Inc. Tous droits réservés. Dépôt légal premiere trimestre 1998. Les articles peuvent être soumis en anglais ou en français au Bureau de rédaction, Hypertension Canada, The Toronto Hospital (Western Division), 399 Bathurst St, Toronto, Ontario M5T 2S6 (FAX: (416) 866-7919; (416) 603-7919). La date de tombée pour le prochain numéro est le 15 mai. Hypertension Canada est publiée grâce à une subvention à la formation continue accordée par Servier Canda Inc. Société canadienne des Postes. Envois de publications canadiennes, contrat de vente no 0174610. Rapport annuel du président Suite de la page 1 une version préliminaire des recommandations. Le projet de recommandations sera diffusé et ensuite étudié lors de la réunion annuelle de la SCHA, au mois d’octobre. Soulignons enfin que 1998 a marqué l’expansion du programme de soutien salarial offert par la SCHA. Notre société finance actuellement toute une gamme de bourses individuelles, notamment un programme d’études d’été, un programme de bourses d’études et un autre d’études post-doctorales. À compter de 1998, nous financerons un programme de bourse d’études, conjointement avec le Conseil de recherches médicales du Canada (CRMC), pour aider des nouveaux scientifiques à devenir des chercheurs de carrière indépendants dans le domaine de l’hypertension artérielle. D’une part, nous avons donc élargi le rôle de la SCHA dans l’octroi de bourses d’études, soumises à la révision par les pairs, et d’autre part, nous avons restructuré le comité des bourses. Cette initiative, sous la direction du Dr Michel Bouvier, président élu, permettra d’assurer l’efficacité et la transparence du processus d’octroi des bourses, une activité qui devient de plus en plus importante pour répondre aux besoins de nos membres. En résumé, j’espère que 1998 sera non seulement une année très occupée, mais aussi une année marquante pour la croissance et le développement de notre Société. J’anticipe avec plaisir l’occasion de vous rencontrer et de vous faire part du travail accompli pour essayer de concrétiser un programme très ambitieux. Je vous présenterai alors mon rapport annuel à la réunion d’octobre, à Ottawa. Ross D. Feldman, M.D., Président, Société canadienne d’hypertension artérielle HYPERTENSION CANADA mars 1998 3 Le groupe de travail des trois Conseils prépare un nouveau code d’éthique pour les chercheurs canadiens par Ellen Burgess Le groupe de travail Tri-Council Working Group, dont les membres sont issus du Conseil de recherches médicales du Canada, du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie et du Conseil de recherches en sciences humaines, a complété le nouveau code d’éthique de la recherche menée auprès d’êtres humains (Code of Ethical Conduct for Research Involving Humans). C’est le deuxième document que ce groupe soumet pour étude. Vous pouvez consulter la version anglaise sur Internet (http:://www.hssfc.ca) sous la rubrique General Interest, ou vous pouvez en faire la demande à l’un des trois Conseils. Bien que le document semble avoir atteint le stade final, le groupe de travail accepte encore les commentaires. Le code d’éthique n’apportera probablement pas beaucoup d’éléments nouveaux aux chercheurs biomédicaux. Cependant, les chercheurs dans d’autres disciplines seront peut-être étonnés de la rigueur des revues imposées; ils et elles découvriront aussi que la revue par les pairs devra avoir lieu avant la réalisation de l’étude, plutôt qu’après, au moment où les résultats de la recherche sont soumis pour publication. On prévoit que tous les chercheurs qui reçoivent des subventions et les organismes auxquels ils sont affiliés se conformeront à ce nouveau code. Les trois Conseils mentionnés se réservent le droit de procéder à une vérification des recherches pour lesquelles ils ont octroyé des fonds. Bien qu’on ne l’ait pas dit encore ouvertement, il est probable que ce code d’éthique deviendra la norme pour tous les organismes de recherche et pour toutes les agences de financement. Des directives plus claires à l’intention des comités d’éthique Le nouveau code énonce des directives beaucoup plus claires à l’intention des comités d’éthique de la recherche et des chercheurs, allant même jusqu’à proposer des modèles de formulaire de consentement. La composition des comités d’éthique de la recherche est la même que celle adoptée par les IRB (Institutional Review Boards) des États-Unis. Une enquête menée auprès des comités d’éthique de la recherche canadiens a révélé que tous les intervenants qui s’occupent de revoir les recherches médicales au Canada ne satisfont pas aux critères américains. Cette lacune pourrait avoir incité la Federal Drug Administration à refuser de reconnaître les résultats d’études cliniques menées dans ces établissements pour évaluer les demandes de nouveaux médicaments. Une partie du code porte sur le modèle de fonctionnement des comités d’éthique de la recherche et sur les interrelations entre ces comités. Il se pourrait que ces mesures mettent fin à la prolifération des comités d’éthique de la recherche commerciaux puisque selon les nouveaux critères, les membres de tels comités devront inclure une personne issue du «milieu communautaire» où se déroulera l’étude. «Milieu communautaire» pourrait désigner une communauté géographique, mais il pourrait aussi s’agir de la population d’où sont issus les sujets, par exemple des groupes autochtones, des femmes autochtones, etc. Il semble que la définition du concept de recherche soit plus large qu’auparavant et inclut «l’investigation systématique pour déterminer les faits, les principes ou les connaissances pouvant être généralisées» en faisant appel à des personnes ou à des groupes, ou «renseignements privés identifiables», ou à l’aide de restes humains, de cadavres, d’embryons, de tissus ou de liquides biologiques. Le code n’indique pas clairement si une partie ou la totalité des travaux pour vérifier l’assurance de la qualité devra faire l’objet d’une revue. Les projets d’études pilotes et des recherches sur des traitements innovateurs devront être soumis, évalués et approuvés avant le début même de ces recherches. Il est également probable que les recherches effectuées dans le cadre d’un cours (par exemple pour les étudiants universitaires) devront également faire l’objet de revues. Possibilité d’obtenir la permission initiale d’un substitut Le code d’éthique contient aussi des sections biens structurées sur les concepts de choix éclairé et de consentement éclairé, sur l’utilisation d’un consentement substitut dans les cas où un sujet potentiel n’est pas compétent à cause de son âge, de la maladie ou d’un traumatisme; une autre section porte sur l’inclusion de l’ADN dans des bases de données et sur les recherches sur l’ADN. Puisqu’un nombre croissant de recherches seront menées auprès de patients victimes d’une incapacité temporaire, par exemple par suite d’un traumatisme crânien ou d’un AVC, il est important de mettre sur pied un système qui permettra à un chercheur d’admettre un patient à son étude clinique dans les plus brefs délais. Le code autorise l’obtention de la permission initiale d’un membre de la famille ou d’un substitut (en théorie, seule la personne elle-même peut accorder un consentement en ce qui le ou la concerne; un substitut, un fondé de pouvoir et un parent peut donner une permission); cette permission initiale est sujette à la ratification par le patient qui a retrouvé ses facultés et est en mesure d’évaluer la décision du substitut. L’Université de Calgary a élaboré un formulaire spécial pour ces cas. Dans les circonstances où un substitut n’est pas disponible, ou lorsque le protocole de recherche exige une intervention immédiate (recherche sur la réanimation), la recherche doit porter uniquement sur les aspects de la maladie à l’origine de la situation d’urgence, elle ne doit pas entraîner pour le patient plus qu’un risque minimal ou raisonnable. En outre, ce risque doit être évalué en regard des avantages potentiels. La dérogation au consentement doit faire l’objet d’une demande au Comité d’éthique de la recherche; le chercheur ne peut instituer une telle demande de façon unilatérale, et la demande doit être approuvée par le Comité d’éthique de la recherche. Protocoles sur la propriété des échantillons humains Maintenant que les chercheurs se passionnent pour les aspects génétiques des maladies, le chapitre du code sur la recherche génétique arrive à un moment bien opportun. Nombreux sont ceux et celles qui ont fait part de leurs préoccupations au sujet de la création de banques de tumeurs, de tissus et de matériel génétique prélevés chez Suite de la page 8 4 HYPERTENSION CANADA mars 1998 Traitement de l’hypertension en prévention secondaire de l’AVC Des résultats d’études cliniques en apparence contradictoires Dans les années 1970, deux études cliniques contrôlées par placebo ont été menées auprès d’un petit nombre de patients pour évaluer le risque d’un AVC récurrent chez des sujets hypertendus ayant subi un AVC et traités par diurétiques; ces recherches ont produit des résultats contradictoires. À cela s’ajoutent plusieurs rapports portant sur de petits nombres de patients et qui laissent entendre qu’un traitement antihypertensif énergique a accru le risque d’AVC — le fameux phénomène de la courbe en J. Dans ces rapports, le risque d’AVC était élevé lorsque la tension artérielle était élevée ou inférieure à une valeur tension- Niveaux moyens des tension artérielles associés aux risques d’AVC > Risque d’AVC augmenté 160 TA systolique nelle dite «optimale». Les cliniciens trouveront donc difficile d’évaluer de telles préoccupations théoriques et des observations cliniques en apparence contradictoires. Ces questions trouveront peut-être réponses dans quelques années lorsque l’étude clinique PROGRESS sera terminée. En l’absence de résultats concluants, comment faudrait-il alors maîtriser la tension artérielle chez des patients qui ont déjà subi un AVC? Toutes les études cliniques réalisées jusqu’à maintenant indiquent qu’une tension artérielle systolique plus élevée que 160 mm Hg et (ou) une tension artérielle diastolique de plus de 100 mm Hg entraîne un risque plus élevé d’AVC. Les cliniciens doivent donc prendre les mesures nécessaires pour maintenir la tension artérielle dans les valeurs avoisinantes. Nous ne connaissons pas encore de façon certaine les conséquences d’abaisser la tension artérielle dans la plage dite «normale», c’est-à-dire 120/80 mm Hg, et on ne peut préconiser une telle stratégie à ce stade. Les antihypertenseurs et un nouvel AVC Quant au type d’antihypertenseur qui pourrait être bénéfique, il n’existe pas de résultats d’études pour indiquer que l’un est plus efficace que l’autre pour prévenir un nouvel AVC. La diète, l’exercice, les diurétiques et les bêta-bloquants sont la pierre angulaire du traitement initial. Des résultats d’études expérimentales permettent de croire que les antagonistes du calcium et les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine influent de façon > mm Hg Chez les patients qui ont subi un accident vasculaire cérébral (AVC), qu’il s’agisse d’un accès ischémique transitoire, d’un infarctus cérébral ou d’une hémorragie cérébrale, l’hypertension artérielle est souvent présente. Chez ces patients, le risque d’AVC augmente parallèlement à l’élévation des pressions diastolique et systolique. Ainsi, abaisser la tension artérielle de patients hypertendus peut diminuer significativement le risque d’un premier AVC. Qu’en est-il des patients qui ont déjà subi un AVC? Dans leur cas, est-ce qu’abaisser la tension artérielle diminue également le risque d’un nouvel AVC? La réponse est loin d’être évidente. Chez les patients hypertendus, l’AVC témoigne en général de la lésion d’un organe cible. Parmi ces lésions, on note la lipohyalinose ou anévrysme de Charcet-Bouchard qui affecte les microvaisseaux cérébraux, les plaques athéroscléreuses dans les artères de petit calibre ou de calibre intermédiaire, et la fibrose endomyocardique. Une baisse de la tension artérielle n’est pas susceptible de faire régresser de telles lésions. Tant et aussi longtemps que la pathologie est présente, le patient court un risque plus élevé d’AVC. Par ailleurs, le fait d’abaisser la tension artérielle pourrait empêcher la progression de ces lésions, et peut-être prévenir la formation de nouvelles lésions. En théorie du moins, cela diminuerait le risque d’un nouvel AVC. Figure 1 mm Hg par Richard K.T. Chan et Vladimir Hachinski Risque d’AVC augmenté 100 TA diastolique bénéfique sur la perfusion cérébrale et qu’ils seraient, en théorie, préférables, mais les résultats d’études cliniques à cet effet manquent encore. Une mise en garde s’impose L’hypertension artérielle est seulement un des nombreux facteurs de risque d’un nouvel AVC. Le recours aux agents antiplaquettaires ou antithrombotiques (acide acétylsalicylique, ticlopidine, warfarine) et le recours judicieux à l’endartériectomie carotidienne peuvent diminuer de façon substantielle le risque d’un nouvel AVC, et on doit les envisager dans le cas de tous les patients. Références 1. Carter AB. Hypotensive therapy in stroke survivors. Lancet 1970;1:485-489. 2. Hypertension-Stroke Cooperative Study Group. Effect of antihypertensive treatment on stroke recurrence. JAMA 1974;229:409-418. 3. Irie K, Yamaguchi T, Minematsu K, Omae T. The J-curve phenomenon in stroke recurrence. Stroke 1993:24;1844-1849. 4. Nakamura K, Oita J, Yamaguchi T. Nocturnal blood pressure dip in stroke survivors: a pilot study. Stroke 1995;26:1373-1378. 5. Barnett JHM, Eliasziw M, Meldrum HE. Drugs and surgery in the prevention of ischemic stroke. N Engl J Med 1995; 332:238-248. Richard K.T. Chan, MBBS, MRCP (UK), Vladimir Hachinski, m.d., FRCP(C), M.sc. (DME), D.sc. (Méd.), Département des sciences neurologiques cliniques, University of Western Ontario. HYPERTENSION CANADA mars 1998 5 Le stress peut-il maintenir la tension artérielle élevée? Stress, tension artérielle et tensions domestiques par Brian Baker La plupart des gens sont convaincus qu’il y a une relation directe entre le stress et la tension artérielle. Les médecins savent que le stress peut élever la tension artérielle, mais ils sont en général sceptiques quant aux effets du stress sur l’hypertension même. Ce n’est que récemment que les scientifiques ont commencé à élaborer des stratégies pour évaluer les interrelations entre les facteurs psychosociaux, la tension artérielle et l’hypertension artérielle essentielle. Dans la population générale, les événements de la vie qui sont source de stress — relations interpersonnelles, traumatisme ou catastrophe naturelle tel un tremblement de terre — sont reliés à des élévations transitoires de la tension artérielle. Certaines situations, par exemple vivre dans un environnement surpeuplé (prison), ont également été reliées à une réaction d’élévation de la tension artérielle. Quant au phénomène de l’hypertension dite «de la blouse blanche», il n’est pas encore élucidé. Au cours des quelques dernières décennies, des études en laboratoire ont été menées pour déterminer les circonstances qui aboutissent à des élévations de la tension artérielle. Les résultats de ces études dites psycho-physiologiques ont été très constants. Les chercheurs ont constaté que lorsqu’un sujet est confronté à un obstacle facile, ou au contraire, impossible à surmonter, il y a élévation initiale de la tension artérielle mais cette tendance n’est pas maintenue. Cependant, lorsque le sujet a une maîtrise partielle de la situation et qu’il lutte pour surmonter l’obstacle, l’élévation de la tension artérielle devient soutenue. Ce phénomène est décrit comme une stratégie d’adaptation active et ressemble au concept de lutte. Est-ce que les conclusions des études sur la réactivité peuvent être étendues à l’hypertension? De même, dans le contexte de relations interpersonnelles, la tension artérielle s’élève lorsqu’un sujet essaie de persuader une autre personne ou que lui-même résiste à une tentative de persuasion. La tension artérielle peut également s’élever s’il y a hostilité. Cette association peut être reliée au sexe. Toutefois, ces observations n’ont pas été concluantes. Le plus difficile a été d’appliquer les conclusions d’études sur la réactivité à l’hypertension artérielle même. En un mot, les résultats ne sont pas convaincants. Ainsi, la question de la relation entre le stress et l’hypertension n’est pas résolue. Plusieurs raisons expliquent pourquoi les résultats de recherche n’ont pas été concluants. D’une part, concevoir et appliquer des tests normalisés isolés de «stress» peut être très loin de la réalité quotidienne. D’autre part, si le stress produit une réaction trop idiosyncrasique, il sera impossible d’extrapoler les résultats. La solution serait peut-être de choisir des facteurs de stress que l’on retrouve dans la vie quotidienne. Ces situations se présentent au travail et à la maison. C’est dans ces environnements que nous trouverons des facteurs de stress constants, persistants et réalistes, qui peuvent être appliqués à un très grand nombre, voire à la majorité de la population générale. Une des erreurs fréquentes des recherches sur les facteurs psychosociaux dans le contexte de l’hypertension artérielle est de croire que ces facteurs peuvent causer par eux-mêmes l’hypertension artérielle. Rien n’appuie objectivement une telle approche. Les facteurs sociaux ne peuvent être qu’un facteur déclencheur ou aggravant de l’hypertension. L’évaluation des traits de personnalité est inexacte Une autre erreur est d’attribuer aux personnes hypertendues des faiblesses psychologiques particulières. Si nous reconnaissons que les études sur le profil psychologique de patients hypertendus ont produit des résultats assez concordants, il est important de souligner aussi que l’évaluation de la méthodologie de ces études a mis en évidence toutes sortes de lacunes. Je crois que ces résultats sont erronés. Même si la définition rigoureuse des symptômes psychiatriques tels que la dépression se sont révélés très fiables et utiles sur le plan clinique, l’évaluation des caractéristiques psychologiques demeure une science très inexacte. Chaque personne se situe à un endroit ou un autre dans le large spectre des traits de caractères. Puisque nombreux sont ceux et celles qui présentent de telles caractéristiques, par exemple le manque d’assurance, une vulnérabilité particulière, ils seront plus susceptibles de ne pas gérer efficacement leur stress. Il est toutefois important de se rendre compte que ce phénomène n’est pas unique aux patients hypertendus. Cependant, lorsqu’une personne hypertendue a de la difficulté à gérer des facteurs de stress, ces derniers sont beaucoup plus susceptibles d’avoir des effets délétères. Ce qui est tout à fait remarquable dans le cas des hypertendus, c’est leur tendance à l’hypertension! Les recherches nous ont permis de constater que si les facteurs psychosociaux ont un impact, cet impact se manifeste dès le stade précoce de la pathologie, avant que d’autres mécanismes tels qu’une augmentation des résistances périphériques soient présents. Lorsque le diagnostic d’hypertension est confirmé et que le traitement antihypertensif est amorcé, il est difficile de déterminer le rôle des facteurs de stress psychosociaux. Stress au travail : une corrélation plus grande Par contre, des recherches menées en milieu de travail produisent un nombre croissant de résultats montrant que les facteurs de stress psychosociaux ont bel et bien un impact sur une hypertension soutenue. Le milieu de travail crée des conditions assez constantes dans la vie des gens. La nature et la charge du travail demeurent le plus souvent les mêmes, et sont donc très prévisibles. Des recherches ont montré de façon répétée que la tension artérielle est plus élevée durant les heures de travail que durant les heures passées à la maison. Ainsi, les personnes qui n’ont qu’une faible maîtrise sur les conditions de leur travail sont beaucoup plus susceptibles de présenter une tension artérielle élevée que celles qui jouissent d’une latitude plus grande dans leurs activités professionnelles. Suite à la page 6 6 Stress, tension artérielle Suite de la page 5 Les résultats de l’étude marquante menée par Cobb ont montré que les contrôleurs de trafic aérien étaient beaucoup plus susceptibles d’être hypertendus qu’un groupe de sujets appariés. Bien que ce résultat n’ait pas été confirmé, le concept d’un environnement de travail où les tâches sont imposées selon un rythme trépidant a permis de conclure que certaines circonstances constituent une menace pour l’appareil cardiovasculaire. Karasek a proposé le concept de job strain ou stress professionnel, qui intègre deux composantes. La première, ce sont les exigences psychologiques du poste. Cela réfère à la notion de fardeau, définie par l’expérience du sujet face aux exigences de son travail (quantité et rythme). La deuxième composante est celle de la latitude au travail et réfère au degré de maîtrise perçu par le sujet sur son travail. Ainsi, la notion de stress professionnel porte à la fois sur les exigences du poste et sur la latitude dans l’exécution de ces tâches. Des résultats de recherche ont montré de façon assez constante une corrélation entre le stress professionnel, défini de cette façon, et les indicateurs de résultats cardiovasculaires. Dans une étude rétrospective, Schnall et ses collaborateurs ont mené des recherches auprès d’hommes travaillant dans huit endroits différents, à New York. Ces chercheurs ont montré que les 20 % de sujets qui étaient soumis à un stress professionnel étaient plus susceptibles d’être hypertendus, et que les sujets dans le groupe d’âge des 30 à 40 ans présentaient, par rapport aux autres sujets, une masse ventriculaire gauche plus élevée. La plupart des études ont établi une relation entre le stress professionnel et l’hypertension artérielle. La plupart de ces études ont porté sur des hommes, et il n’est pas certain que la notion de stress professionnel puisse être appliquée d’emblée aux femmes. Soulignons aussi que la définition de stress professionnel varie beaucoup. Par exemple, des chercheurs ont évalué seulement les exigences d’un poste ou seulement la latitude au travail en relation avec l’hypertension artérielle. Dans notre étude, nous avons évalué des hommes et des femmes chez qui on avait détecté de façon répétée des élévations de la tension artérielle diastolique, et qui occupaient des emplois très variés. Nous HYPERTENSION CANADA avons réussi à démontrer que les hommes, mais non pas les femmes, soumis à un stress professionnel étaient plus susceptibles de présenter une hypertension artérielle vraie plutôt qu’une hypertension dite «de la blouse blanche». Les conjoints influent-ils sur la tension artérielle? Un autre environnement commun à tous, c’est la vie domestique. Il n’a cependant pas été facile de dresser une image fidèle des facteurs de stress domestique. La plupart des gens se marient et restent mariés pendant plusieurs années. Les conflits conjugaux sont malheureusement chose courante, et l’échec touche jusqu’à 40 % des couples au Canada et jusqu’à 50 % des couples aux États-Unis. Les effets, psychologiques et physiques, des mésententes conjugales peuvent être graves. Pourtant, réussir à démontrer que les disputes conjugales ont un effet constant sur la tension artérielle n’a pas encore été possible. Ce n’est que depuis peu que les recherches sur la vie conjugale sont suffisamment rigoureuses pour permettre de tirer des conclusions. En médecine clinique, deux circonstances permettent d’évaluer les facteurs conjugaux et leur relation avec l’hypertension artérielle. La première, familière aux cliniciens même s’il s’agit de cas isolés, est celle où le patient hypertendu n’arrive pas à maîtriser sa tension artérielle malgré les traitements usuels et traverse en même temps une phase de turbulence conjugale, par exemple un divorce imminent. Bien que des études de cas aient décrit de façon précise le rétablissement de la maîtrise de la tension artérielle une fois les problèmes conjugaux résolus, aucune étude systématique n’a encore été menée pour évaluer ce point. Des recherches ont permis d’établir une certaine concordance des valeurs de la tension artérielle chez les époux, sur une période de temps. Bien que cette observation n’exclut pas le fait de partager un mode de vie semblable, elle nous permet de croire que les relations interpersonnelles peuvent avoir un effet sur la tension artérielle. Nous savons d’après l’étude de Timothy Smith menée auprès de sujets normotendus en laboratoire que les interactions avec une autre personne peuvent influer sur la tension artérielle. Ewart a montré que dans des couples où l’un des deux partenaires est hypertendu et la relation conjugale conflictuelle, la modification des comportements a diminué la réactivité de la tension artérielle chez le conjoint mars 1998 hypertendu. Cependant, ces patients étaient soumis à un traitement pharmacologique antihypertensif et, plus important encore, il n’y a pas eu d’effets sur l’hypertension soutenue. Le contact du conjoint relié aux valeurs de la tension artérielle ambulatoire nocturne Nous avons examiné des sujets chez qui l’hypertension avait été dépistée au stade précoce, qui cohabitaient avec leur partenaire et n’avaient pas reçu de traitement pharmacologique pendant au moins six mois. Les patients ont été soumis à la surveillance de la tension artérielle ambulatoire durant 24 heures, et ils ont répondu à des questionnaires sur leur vie conjugale. L’échelle d’évaluation de l’adaptation dyadique DAS (Dyadic Adjustment Scale) est celle qui a été le plus souvent utilisée pour évaluer la relation conjugale du point de vue du sujet; on l’a utilisée dans plus d’un millier d’études. Le score total est une mesure très fiable de la détresse conjugale. Cette échelle compte quatre souséchelles, dont une a produit des résultats marquants dans les analyses. Dans l’ensemble, les résultats du questionnaire sur la cohésion ont été reliés aux valeurs de la tension artérielle ambulatoire, et particulièrement aux valeurs nocturnes (de 23 h à 7 h). Le questionnaire permet d’évaluer cinq activités partagées : pratiquer des activités de plein air ensemble; entretenir des échanges stimulants d’idées; rire ensemble; discuter ensemble calmement; travailler ensemble à un projet. Dans les cas où le score du questionnaire sur la cohésion était plus faible que la moyenne, on a constaté que le contact du conjoint était relié de façon significative à la valeur de la tension artérielle ambulatoire nocturne. L’étude a été menée une journée de semaine ordinaire, et les chercheurs n’ont pas établi de distinction entre les mesures faites au travail et à la maison. Ainsi, les valeurs de la tension artérielle nocturne seraient plus susceptibles de démontrer les effets des facteurs conjugaux sur la tension artérielle. Chez quelques sujets, le score du questionnaire sur la cohésion était le même que celui observé chez des personnes ayant déjà divorcé; ces sujets cohabitaient toutefois avec leur conjoint; on a noté une relation entre toutes les valeurs de la tension artérielle ambulatoire indiquant une élévation de 6 mm Hg environ; après avoir corrigé les résultats pour tenir compte des variables significatives telles l’âge et le Suite à la page 8 HYPERTENSION CANADA mars 1998 7 Interactions des médicaments avec le jus de pamplemousse : un problème réel par J. David Spence Il y a un risque important d’interactions dangereuses entre plusieurs médicaments et le jus de pamplemousse, une boisson très populaire. Le problème est très différent des interactions médicament-médicament. Alors que le pharmacien s’informera des antécédents de traitement pharmacologique chez un patient qui fait exécuter une ordonnance d’érythromycine ou de kétoconazole, l’épicier ne s’enquerra pas de ces choses. Pourtant, dans le cas de plusieurs médicaments, il faut s’attendre à ce que le jus de pamplemousse ait pratiquement les mêmes effets que l’érythromycine ou le kétoconazole ou l’itraconazole. C’est en 1990 que les Drs David Bailey, Malcolm Arnold et moi-même avons fait la découverte inattendue que le jus de pamplemousse modifie le métabolisme des médicaments. Dans une étude sur les effets de l’alcool sur le métabolisme de la félodipine, nous utilisions le jus de pamplemousse pour masquer le goût de l’alcool et protéger le caractère à l’insu de l’étude. Cette découverte a ouvert un nouveau domaine de recherche en pharmacologie. Il n’est pas rare qu’on rapporte les interactions médicamenteuses qui élèvent les concentrations sanguines d’un médicament de 30 % à 50 %, un pourcentage peu élevé. Par exemple, les interactions entre la cimétidine et la phénytoïne ou le propranolol entraînent des élévations des concentrations sanguines de cet ordre, et on le signale souvent. Que dire alors des interactions avec le jus de pamplemousse, un aliment de consommation courante, qui élève les concentrations de médicaments de l’ordre de 240 % à 900 %? Cela devient un problème grave. L’érythromycine et le jus de pamplemousse augmentent tous deux les concentrations de félodipine de près de trois fois, et les deux triplent les concentrations de cyclosporine. Chez des patients hypertendus, l’élévation des concentrations sanguines de félodipine par suite de l’absorption de jus de pamplemousse a été reliée à une augmentation du double des effets de la félodipine sur la tension artérielle et sur la fréquence cardiaque. Les effets indésirables étaient également plus marqués. Une mort subite reliée au jus de pamplemousse En moyenne, le jus de pamplemousse augmente l’aire sous la courbe de la félodipine de 240 %, et cela peut aller jusqu’à 600 %; le jus de pamplemousse augmente la Cmax de la nisoldipine de cinq fois en moyenne, et dans certains cas jusqu’à neuf fois (900 %); le jus de pamplemousse a un effet marqué sur la pharmacocinétique du midazolam et il augmente de sept à 10 fois la proportion des patients qui présentent des concentrations détectables de la molécule mère de terfénadine. Jusqu’à maintenant, un cas de mort subite dû à des concentrations anormalement élevées de terfénadine dans le sang a été attribué à une interaction avec le jus de pamplemousse. Cet effet semble attribuable à une inhibition significative du cytochrome CYP3A4 dans la paroi intestinale, un mécanisme important dans le métabolisme de toutes les dihydropyridines, des inhibiteurs de l’HMG Co-A réductase, du cisapride, du midazolam, de la terfénadine et de la cyclosporine. On a également décrit une inhibition significative du cytochrome CYP1A2. Cette inhibition aura probablement une importance particulière dans le cas des patients traités par warfarine, ainsi que par propafénone et warfarine, un traitement d’association fréquemment administré aux patients de chirurgie cardiaque. Très nombreux sont ceux qui croient, à tort, qu’il faut une quantité très grande de jus de pamplemousse pour entraîner un tel effet. En réalité, un verre de 250 mL de jus de pamplemousse ordinaire entraîne un effet qui correspond à environ 80 % à 90 % de celui d’un verre de jus de pamplemousse deux fois plus concentré. La prise répétée peut accroître l’effet Une autre opinion erronée très répandue, que nous avons partagée pendant un certain temps, c’est que l’effet du jus de pamplemousse est principalement attribuable à la naringénine (l’aglycone de la naringine, un bioflavonoïde présent en concentration très élevée dans le jus de pamplemousse), qui est un inhibiteur modérément actif du cytochrome CYP3A4. Il semble maintenant qu’en plus de la naringine, un dérivé coumarinique, la 6’7’ dihydroxybergamottine, jouerait un rôle important dans les interactions observées. Il est également important de souligner que la plupart des résultats de recherche ont porté uniquement sur les effets d’une seule dose. Les caractéristiques pharmacocinétiques de l’interaction restent à élucider, mais les indications préliminaires montrent que la prise répétée de jus de pamplemousse accroît l’effet. L’effet d’une seule dose de jus de pamplemousse semble durer plus d’une journée. On peut s’attendre à ce que le jus de pamplemousse entraîne les mêmes interactions défavorables que celles que l’on observe avec l’érythromycine, le kétoconazole et les autres antibiotiques de cette classe, dont le mode d’action est l’inhibition du CYP3A4. On peut donc prévoir une interaction importante entre l’itraconazole et la lovastatine chez des patients qui prennent un inhibiteur de l’HMG Co-A réductase et qui boivent aussi du jus de pamplemousse. Le même problème sera observé chez des sujets traités par mibéfradil, qui a entraîné des interactions graves avec la simvastatine. Les observations faites dans le cas du mibéfradil permettent de croire qu’une interaction grave pourrait survenir entre le jus de pamplemousse et la simvastatine. Si un médicament est caractérisé par une faible biodisponibilité par suite d’un métabolisme de premier passage par le CYP3A4 dans la paroi intestinale, il est probable que le fait de prendre ce médicament avec du jus de pamplemousse augmentera de façon marquée la concentration dans le sang. Cet aspect revêt une importance particulière dans le cas de la terfénadine et du cisapride, des agents qui causent des torsades de pointe. Les rapports démontrent également des interactions dans le cas de la cyclosporine et dans le cas des dihydropyridines ayant une faible biodisponibilité, par exemple la félodipine et la nizoldipine. On craint aussi ces interactions dans le cas de la lovastatine, de la simvastatine, chez les gens qui métabolisent lentement le propafénone, et aussi peut-être dans le traitement par warfarine. Règle générale, on peut dire que si on craint une interaction médicamenteuse en présence d’érythromycine, il est probable que le jus de pamplemousse entraînera aussi une telle interaction. Références 1. Spence JD. Drug interactions with grapefruit, whose responsibility is it to warn the public? Clin Pharmacol Ther 1997;61:395-400. 2. Bailey DG, Spence JD, Munoz C, Arnold JMO. Interaction of Citrus Juices with Felodipine and Nifedipine. Lancet 1991;337:268-269. 3. Bailey DG, Arnold JMO, Strong HA, Munoz C, Spence JD. Effect of grapefruit juice and naringin on nisoldipine pharmacokinetics. Clin Pharmacol Ther 1993;54:589-594. 4. Bailey DG, Arnold JMO, Spence JD. Grapefruit juice and drugs: How significant is the interaction? Clin Pharmacokinet 1994;26(2):91-98. 5. Rau SE, Bend JR, Arnold JMO, Tran LT, Spence JD, Bailey DG. Grapefruit-terfenadine single-dose interaction: magnitude, mechanism and relevance. Clin Pharmacol Ther 1997;61:401-409. J. David Spence, m.d., FRCP(C), FACP, Professeur de neurologie, médecine et pharmacologie, Stroke Prevention & Atherosclerosis Research Centre, SiebensDrake/Robarts Research Institute, London, Ontario. 8 HYPERTENSION CANADA un nouveau code d’éthique Suite de la page 3 les patients, à leur insu ou non, et les nombreuses utilisations potentielles de ces échantillons humains. À l’heure actuelle, les scientifiques ne connaissent pas toutes les utilisations potentielles, et l’on ignore si de tels échantillons pourraient faire l’objet d’une commercialisation. Le code incite donc les chercheurs et les comités d’éthique de la recherche à étudier attentivement les demandes pour inclure des échantillons dans des banques; on souligne aussi la nécessité d’informer les patients le mieux possible. Divers renseignements doivent être fournis au Comité d’éthique de la recherche, notamment les protocoles qui permettront de déterminer la propriété des échantillons, la manière et la durée de leur conservation, la manière et le moment où ils seront détruits, et la manière dont le patient ou sa famille pourrait y avoir accès. Les chercheurs doivent également fournir des renseignements détaillés sur leur laboratoire. Au cours des réunions parrainées par le Conseil national de la bioéthique en recherche chez les sujets humains, des représentants de l’industrie pharmaceutique et des présidents de comités d’éthique de la recherche ont discuté des problèmes soulevés par la revue des conclusions d’études cliniques multicentriques. Bien que tous les intervenants aient reconnu que la création d’un comité de revue central permette de procéder à la revue dans des délais acceptables, ils ont aussi reconnu le caractère unique de chaque communauté. Le code aborde également cette question et présente des recommandations pour que les chercheurs expliquent à leurs comités d’éthique de la recherche respectifs quels aspects du protocole ne sont pas négociables (des éléments fondamentaux de la recherche) et lesquels peuvent être modifiés pour tenir compte des préoccupations locales tout en permettant de regrouper les données de tous les centres participants. Le code aborde brièvement la question des études cliniques contrôlées par placebo. Puisque des recherches ont démontré de façon concluante que le traitement antihypertensif produit des effets bénéfiques chez les patients, certains s’inquiètent de l’utilisation d’un placebo dans des études cliniques sur l’hypertension artérielle. En général, le recours au placebo était restreint à l’évaluation à courte échéance de nouveaux médicaments et il était justifié par un taux de réponse de 30 % à 40 % au traitement de courte durée par placebo. On sait que les complications de l’hypertension apparaissent à longue échéance et, par conséquent, une brève Stress, tension artérielle Suite de la page 6 sexe, la relation a été significative dans toutes les analyses, sauf une. C’est la première fois qu’on démontre que les facteurs conjugaux sont reliés à l’hypertension artérielle soutenue. Ces résultats sont encourageants, mais il reste encore beaucoup à faire pour démontrer une relation mars 1998 phase placebo dans une étude n’aurait pas de conséquences néfastes importantes pour les patients. Le code incite les chercheurs à faire preuve de prudence dans l’administration de placebo, que l’étude vise à évaluer un traitement pharmacologique ou non pharmacologique. Ce nouveau code marque une amélioration par rapport aux lignes directrices du CRMC publiées en 1987, et il apporte des directives plus claires, assorties d’exemples concrets. Cependant, on sait que la recherche, de par sa nature même, propose et explore de nouveaux concepts, et aujourd’hui plus rapidement que jamais. Ainsi, les codes et la réglementation ne peuvent anticiper tous les nouveaux développements. Les chercheurs devraient donc discuter de leurs nouvelles idées et de leurs projets de recherche innovatrice avec leur comité d’éthique de la recherche et ils devraient élaborer un plan conforme à l’esprit du code et aux principes de bioéthique, dans le respect de leurs patients ou sujets. Ellen Burgess, m.d., FRCPC, Directeur, Hypertension Clinic, Calgary. entre les facteurs conjugaux et l’hypertension. Lorsque je présente mes résultats de recherche, j’utilise une caricature où la femme dit à son mari grognon : «Rien d’étonnant à ce que tu sois hypertendu, tu prends tout ce que je dis avec un grain de sel!». Brian Baker, m.d., FRCPC Département de Psychiatrie, Toronto Hospital, Western Division. La Société canadienne d’hypertension artérielle a créé sa page d’accueil sur Internet. Vous pouvez nous joindre à l’adresse suivante : http://www.umanitoba.ca/outreach/chs. Les lecteurs de Hypertension Canada sont invités à nous visiter et à nous faire part de leurs suggestions sur la façon d’améliorer notre site. HYPERTENSION CANADA est publiée par la Société canadienne d’hypertension artérielle avec l’aide d’une subvention à l’éducation de Servier Canada Inc.