70 ans d`histoire des comités d`entreprise
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70 ans d`histoire des comités d`entreprise
70 ans d'histoire des comités d'entreprise PROJET DE FILMS DOCUMENTAIRES « Les comités d'entreprise, Histoire et mémoires en Rhône-Alpes / 1946-2016 » 70 ans d'histoire des comités d'entreprise NOTE D'INTENTION Origine et objectifs du projet Ce projet est né d'une rencontre entre plusieurs acteurs et d'une double nécessité. Lors de la « journée séminaire » organisée par la CGT Rhône-Alpes « Synthèse de l'étude : les activités culturelles des comités d'entreprise en Rhône-Alpes » du 16 janvier 2015 à St Maurice l'Exil, Michel Szempruch de l'association Repérages, l'historien Jean Michel Leterrier et Lise Bouveret de la CGT Rhône-Alpes ont évoqué l'idée d'une production documentaire sur l'histoire des CE. Cette idée a fait son chemin et désormais motive fortement plusieurs partenaires à s'engager dans une réalisation et une collecte sur le thème « 70 ans déjà. Histoire et mémoires des comités d'entreprise en Rhône-Alpes » Cette volonté s'appui sur une nécessité double. 70 ans ont passé et les acteurs de cette histoire tendent à disparaître, bien souvent avec leurs souvenirs et leurs expériences, leurs archives. Préserver, collecter et valoriser cette histoire est indispensable. La transmission de l'histoire des CE auprès des générations actuelles ne s'est bien souvent pas effectué. Les équipes qui animent les CE expriment le besoin de connaître cette histoire, non pas par nostalgie mais pour mieux affronter le présent et l'avenir. La réalité du monde du travail actuel amène les salariés et leurs représentants a requestionner le rôle et les perspectives de leur activités et de leurs organisations dans les entreprises. La place et le rôle des CE est un enjeu majeur dans les discussions aujourd'hui, la volonté de certains étant de les défendre, d'autres de les réformer, voire pire de les supprimer. Indépendamment de l'attachement que nous pouvons avoir les uns ou les autres au dispositif CE, il apparaît dans tous les cas qu'un retour sur ces 70 années d'existence est indispensable. Pour connaître cette riche histoire, en connaître les tenants et les aboutissants, les réalisations dans les différents champs de compétences, sociaux, économiques et surtout culturels. Enfin dans une période où le rapport au travail est en pleine mutuation, étudier l'activité des CE nous permet de mesurer et de penser le rapport entre les salariés et l'entreprise. 70 ans d'histoire des comités d'entreprise Une histoire très riche à mieux connaître Si l’acte de naissance officiel des comités d’entreprise porte la date du 16 mai 1946, leur conception, indéniablement est antérieure, car elle porte le double héritage du Front Populaire et de la Résistance. Issus du programme du Conseil National de la Résistance, qui réclamait pour la France d’après la Libération « La participation des travailleurs à la direction de l’économie », les Comités d’entreprise seront, dés leur création l’objet d’un affrontement idéologique entre patronat, syndicat et gouvernement. Après un premier décret pris par le Général de Gaulle en 1944, succédera une ordonnance du 22 février 1945, qui elle aussi reconnaît aux Comités d’entreprise une responsabilité sur les « questions économiques ». Mais le patronat, sentant la menace, mena une bataille idéologique farouche pour leur retirer cette prérogative, et de fait, la Loi du 16 mai 1946 leur confie en matière économique un seul rôle « d’information et de consultation ». Issus des grands acquis de 1945, au même titre que la sécurité sociale, les retraites et les nationalisations, les C.E. sont menacés. Victimes déjà aujourd’hui des fermetures de sites, des délocalisations, des réductions d’effectifs, et du recours à la sous-traitance et à l’intérim, ils pourraient être aussi menacés demain, par la commission européenne, parce qu’ils constitueraient une sorte de privilège franco-français. Mieux les connaître, mieux valoriser leurs réalisations c’est aussi pouvoir mieux les défendre. Le manque de connaissances, et d’informations qui entoure la nature de leurs activités et réalisations, permet toutes les spéculations et toutes les déformations. Certains affirment qu’ils auraient renoncés à leurs politiques ambitieuses de démocratisation culturelle et d’aide à la création, au profit de la billetterie et de la redistribution. En effet prés de soixante-dix ans après leur naissance, les comités d'entreprise restent trop peu connus et encore moins reconnus. Cette méconnaissance entraîne des caricatures, des sous estimations, des malentendus y compris chez les militants syndicaux. Pourtant l’intervention des CE est souvent capitale sur le plan économique. Leurs prérogatives dans l’entreprise ont été élargies par les lois Auroux de 1982, les CE parviennent à stopper parfois des procédures de licenciements. Avec l’appui des cabinets d’expertise, les CE construisent des alternatives aux plans sociaux qui, portées par les luttes parviennent parfois à sauvegarder des productions et des emplois. Les CE ont contribué à l’essor du tourisme social qui a largement participé au développement économique de certains territoires : littoral, arrière-pays, stations de ski…. Sur le plan social et culturel, là aussi leur implication a bousculé le paysage. 70 ans d'histoire des comités d'entreprise L'actualité des réformes gouvernementales, la volonté des entreprises de réduire voire de supprimer les prérogatives des CE aujourd'hui, rendent d'autant plus nécessaire de mieux connaître leur histoire et leur rôle pour mener la réflexion sur l'avenir. Peu d'ouvrages, peu d'études ont été consacrés aux CE. La première étude fut initiée par Jack Lang en 1981, le "rapport Belleville" constitua le premier état des lieux consacré aux CE. Cet état des lieux permit dans un temps très court (1981-1984) la signature de conventions culturelles entre l'état et une cinquantaine de comités d'entreprise. Première et dernière étape d'un partenariat. Une seconde enquête fut menée en 2000 par Claude Goulois sous l'égide le l'IRES. C'est tout ou à peu près, c'est donc peu, trop peu. Situé au carrefour du temps de travail et du temps de loisir, les CE sont de véritables interfaces entre deux temporalités que la société marchande entend bien dissocier. Le travail d'un côté (pour ceux qui en ont un) et le temps dit "libre" d'un autre, objet de toutes les sollicitudes mercantiles. Un CE pour des grandes entreprises composées bien souvent de techniciens et ingénieurs, pas de CE pour des PME sous traitante ou les activités de production délocalisées, une situation qui reflète de nouvelles fractures et inégalités sociales. Incontestablement la Région Rhône-Alpes constitue un territoire privilégié pour prolonger sous l'angle documentaire, une étude sur l'état des lieux au sein des comités d'entreprise, première pierre de touche pour imaginer des coopérations inter-CE, et des partenariat avec d'autres acteurs du champ culturel et surtout transmettre un héritage précieux. Des besoins de transmission, de formation et de réflexion En ces temps de perte de repères idéologiques et culturels, les retours historiques, la réappropriation des expériences, sont des exercices utiles voire indispensables pour faire face aux difficultés et aux défis d'aujourd'hui. Sans idéalisation et sans nostalgie, nous envisageons d'aller à la rencontre des acteurs de l'aventure des comités d'entreprise, dans une démarche critique c'est à dire en prenant en compte l'ensemble des dimensions et des points de vue. On peut constater que nombreux sont les salariés qui ignorent cette histoire, y compris dans les réseaux des militants syndicaux et des CE. Nous pensons que produire des outils de formation et de réflexion, qui retracent les chemins parcourus, les pratiques, les réussites et les dérives, est un enjeu important aujourd'hui. Le 70ème anniversaire est là pour nous le rappeler. 70 ans d'histoire des comités d'entreprise Célébrer le 70ème anniversaire Les premiers comités comités d'entreprise ont vu le jour en 1945, reconnus par la loi officiellement en 1946. Il paraît incontournable de marquer cet événement anniversaire par l'organisation d'un temps fort. Ce temps fort sera l'occasion pour l'ensemble des comités d'entreprise de se réapproprier cette histoire et de participer chacun à sa façon à ce temps mémoriel. Il sera également l'occasion de faire partager au plus grand nombre cette histoire qui nous concerne tous et toutes, en tant que salariés et citoyens. Il sera aussi l'occasion de mesurer et de valoriser tout le travail accompli et qui s'effectue quotidiennement aujourd'hui, et surtout de requestionner dans un contexte très difficile, la place aujourd'hui des CE dans la vie économique, sociale et culturelle. LE PROJET Une mobilisation de partenaires et des acteurs Divers partenaires ont décidé de se mobiliser pour mettre en œuvre ce projet ambitieux. L'ACL (Association Coordination des loisirs/réseau de tourisme social ANCAV-TT) réseau régional RhôneAlpes de comité d'entreprise adhérents, l'association Repérages, l'Institut régional d'histoire sociale de la CGT, la Maison des Sciences de l'Homme-Alpes de Grenoble (Axe Alpes), le LARHRA (équipe SET), des représentants de CE, des cabinets d'expertises ont décidé de réaliser : une collecte d'archives , deux films, un événement anniversaire. Plus généralement, dans le prolongement de l'étude régionale lancée en 2014, s'exprime dans ce projet une volonté forte de mobiliser l'ensemble des acteurs concernés par l'activité et l'avenir des comités d'entreprise. Une collecte d'archives En nous appuyant sur divers réseaux existants (ANCAV-TT, Cezam, Alices, ), Instituts d'archives des syndicats, sur le réseau de l'étude sur les activités culturelles (70 CE), la MSH, nous engagerons un travail de collecte de documents sur l'histoire des CE en Rhône-Alpes. L'objectif est de recenser et de collecter le maximum de documents (photos, films, écrits, témoignages …) permettant de raconter, d'illustrer l'histoire des CE, notamment l'activité culturelle. Cette documentation enrichira le fond existant de l'institut régional et constituera la matière d'illustration pour les films documentaires. 70 ans d'histoire des comités d'entreprise Les militants de l'institut d'histoire sociale, des divers CE, mais aussi des étudiants se mobiliseront pour recenser et collecter l'ensemble des sources disponibles. Un film documentaire « 70 ans d'histoire des comités d'entreprise en Rhône-Alpes » Nous proposons de réaliser un film documentaire sur l'histoire des comités d'entreprise en Rhône-Alpes. Ce film de synthèse présentera plusieurs dimensions et plusieurs thématiques : -l'origine de l'idée de CE et le contexte de leur création -les grandes phases de l'histoire des CE (la naissance, reconstruire 1945/1952, construire 1953/1967, de l'élargissement à la crise 1968/1973, mémoire et mutation 1973/1981, de l'ouverture à la mercantilisation 1981 à 1999, face à la libéralisation économique et aux crises 2000/2015 -les CE et la démocratie dans l'entreprise -les activités des CE sur le plan social, économique et culturel -les enjeux et défis aujourd'hui Le film sera construit à partir de plusieurs matériaux : Des exposés d'historiens, des témoignages de militants de CE, des syndicalistes de différentes organisations, de représentants d'employeurs, des experts de cabinets, des salariés, des archives audiovisuelles. Liste de personnes ressources (à compléter) - Jean Michel Leterrier, historien - Jean Michel Etievent - Jean Auroux, ancien ministre - TEC Roussillon - Pascale Puig TTI - ex Neyrpic Grenoble Ce film sera d'une durée de 40mns environ maximum. Le souhait est de produire un document pas trop long adapté à de la sensibilisation et de la formation. 70 ans d'histoire des comités d'entreprise Un document audiovisuel «L'activité culturelle des comités d'entreprise, 70 ans de pratique» Ce film se concentrera sur la dimension culturelle des comité d'entreprise. A travers le témoignage de salariés, de syndicalistes, d'acteurs culturels et artistiques, le film évoquera diverses expériences emblématiques du travail des CE menés en Rhône-Alpes en matière culturelle. Travail et Culture, la danse et le théâtre à Rodia, La maison de la Culture à Grenoble et les CE, les bibliothèques du CE EDF, les co-productions artistiques et culturelles, les ateliers cinéma, les chèques culture…. Il rappellera les grandes périodes, les apports et les enjeux de cette dimension à travers la parole de JM Leterrier. (CF annexe) Education populaire, démocratisation culturelle, accès à une société des loisirs, auto émancipation sociale, promotion sociale, société de consommation et culture de masse, la dimension culturelle rencontre de nombreuses problématiques. Le film requestionnera la politique et l'activité des CE aujourd'hui à partir de l'étude menée en 2014/2015 auprès de 70 CE. Jean-Michel Leterrier, historien, auteur de nombreux ouvrages notamment : « Comités d’entreprise en révolution », Messidor, 1990 « La culture au travail », Messidor 1991, Scandéditions, « Métro, boulot, expos, La Dispute, 1997 « Citoyen chiche ! , le livre blanc de l’éducation populaire, l’Atelier, 2001 « Me(s)tissages culturels, Les points sur les i, 2001 « Panser ou repenser la culture ?, Les points sur les i, 2005 « Sous l’usine la plage, à la conquête du temps libre, Les points sur les i, 2005 Un temps fort anniversaire L'année 2016 sera marquée par l 'anniversaire de la première loi sur les CE (mai 1946), portée par Ambroise Croizat. Nous proposons l'organisation d'un temps fort en mai 2016, à l'occasion de la sortie des films. Le comité de pilotage en lien avec l'ensemble des partenaires, proposera un rendez-vous culturel pour marquer cet événement. La forme finale sera à construire et à finaliser avec l'ensemble des acteurs. Semaine culturelle, séminaire, rendez-vous inter comités d'entreprise, projection dans un cinéma, etc toutes les propositions seront à discuter. L'enjeu pour nous est de : -Mobiliser les CE, leurs militants autour de ces productions -Mobiliser un large public : salariés, acteurs culturels, institutionnels, entreprises 70 ans d'histoire des comités d'entreprise LA MISE EN OEUVRE l'animation et le portage du projet L'animation du projet ainsi que sa coordination seront assurées par l'ACL ANCAV TT et l'Association Repérages. La référence administrative, la gestion du projet sera assuré par l'ACL ANCAV TT. Un comité de pilotage Un comité de pilotage sera mis en place pour le bon suivi du projet. Des réunion de travail thématiques seront organisées. Des personnes ressources associatives chercheurs seront invités pour travailler les contenus des films avec le réalisateur. Celui-ci proposera dans un second temps un scénario qui sera validé par ce comité. Le comité de pilotage validera chaque film avant sa diffusion. Il sera composé de : Lise Bouveret, CGT Rhône-Alpes Jean Luc Monard, ACL ( Savatou, LCE 74, ALTS, TLRA, TTL) Anne Dalmasso, LARHRA Valérie Sagnol directrice Régionale de Sécafi-Alpha Sylvie Vincent, Musée Berges CG38 Roger Gay, Institut régional d'histoire Sociale Michel Szempruch, Repérages Des élus de CE : CE ST Micro electronics : Dominique Savignon ; CE Renault Trucks : Christian Ginot ; CE Alstom Henri Enrico, Association Les CE tissent la toile (Festival Ecran Total) Un comité scientifique Un comité scientifique sera constitué pour accompagner le projet. Sa mission sera d’aider à la définition des problématiques, à la validation des axes historiques et des sources. Il sera composé de : et 70 ans d'histoire des comités d'entreprise -Anne Dalmasso, Professeur d'histoire contemporaine, Université Pierre Mendès France, Grenoble ; UMR CNRS 5190 LARHRA (Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes) -Jean Michel Leterrier, Docteur en esthétique, il a enseigné au département d’Ergologie de l’université d’Aix en Provence. -Rolande Trempé, historienne, professeur émérite Université du Mirail à Toulouse -Gérard Astor, auteur, dramaturge, ancien directeur du théâtre Jean Vilar de Vitry (94) -Noëlle Gêrome, ethnologue (Musée des arts et traditions populaires) -Yves Schwartz, philosophe, Université de provence (Aix/Marseille) -Sophie Béroud sociologue, maitre de conférences Laboratoire Triangle Lyon 2 -François Duchêne géographe enseignant chercheur à l’ENTPE, laboratoire EVS- RIVES -Sophie Berrou, sociologue, Maitre de conf, Labo Triangle Lyon 2 -Guillaume Martin, expert SECAFI -Sylvie Vincent, conservatrice du Musée Berges, Conseil général de l'Isère Ils seront consultés dans la phase conception des outils et au moment de la validation des réalisations. Ils seront garants de la rigueur scientifiques des outils. Une équipe de réalisation La réalisation documentaire sera confiée à l'équipe de Repérages, avec ses moyens techniques, sous la responsabilité de Michel Szempruch, réalisateur. Repérages a déjà réalisé de nombreux projet dans le champ du travail, du social et de la culture. (CF annexe) Une équipe : Hyacinthe Karambiri, Directeur ; Marie Combe, réalisatrice et technicienne ; Annie Sougey, comptabilité Des moyens techniques : -Ensemble de tournage Haute Définition : caméra GY 200 HD, pied, micro HF, micro canon, éclairage, appareil photo Canon… -Station de montage Final Cut Studio 2 HD, stockage RAID 12To, Magnétoscope JVC BRHD50 70 ans d'histoire des comités d'entreprise PLANNING Février : mise en place du projet, Mars : mise en place du partenariat, rédaction du projet, recherche de financement Avril : suite des réunions du comité de pilotage Mai : démarrage du projet Juin à octobre : collecte et recherche documentaire et discussion sur le contenu et la forme du temps fort. Novembre : écriture des scénario Décembre : validation des scénarii Janvier à février : tournages Mars à avril : montage Fin avril : validation des films Mai : présentation et diffusion lors du temps fort LA COMMUNICATION ET L'EDITION Nous assurerons l'édition d'un DVD en 600 exemplaires, avec une brochure. Un dispositif de communication sera mis en place. Une conférence de presse sera organisée. Une information particulière sera faite auprés des CE en Rhône-Alpes et des partenaires. EVALUATION DE L'ACTION Le bilan de cette action sera évalué autour des points suivants : -Qualité et nombre des documents collectés -Qualité des films réalisés -Nombre de CE associés et impliqués dans la diffusion -Participation au temps forts final 70 ans d'histoire des comités d'entreprise BUDGET PREVISIONNEL DEPENSES Axes 1-Temps de travail Animation de projet et Coordination Contacts et préparation Collecte archives Tournage AV Interviews 1 Images d'illustration et traitement images Interviews 2 culture Images illustration Montage1 Dérushage Montage Post production Montage2 Dérushage Montage Post production Total : 2-Frais techniques Tournages Ensembles reportage Caméra HD Fongible Cassettes, piles Station de montage 4-Frais déplacement Total 30H 24H 30H 40H 24H 40H 4HX12 24H 48H 24H 4H10 40H 12H 30H 90H 24H 428H à 55euros 15H 45H 12H 23540euros 1400euros 100euros 3000euros T=4500euros 70 ans d'histoire des comités d'entreprise Frais déplacement Forfait 1000Kms voyages 5-Edition DVD Gravage et impressions Création jaquette 6-Musique Création originale 7-Archives Stagiaire documentaliste TOTAL HT TVA TOTAL TTC 500euros 600euros T=1100euros 500ex 800euros 400euros T=1200euros 500euros T=500euros T=800euros TOTAL : 31640euros 6328 37968euros 70 ans d'histoire des comités d'entreprise BUDGET PREVISIONNEL RECETTES Financements Divers CE en Rhône-Alpes Conseils départementaux Municipalités Mutuelles MACIF Partenaires SECAFI Appel à projet mémoire du 20eme siècle DRAC/Région RA Total 11200euros 4000euros 3000euros 2000euros 3000euros 4768euros 10000euros Total : 37968euros 70 ans d'histoire des comités d'entreprise PRESENTATION DE REPERAGES L'association REPERAGES est née en 1997. REPERAGES est une structure d'intervention sociale, culturelle et économique qui a pour objet de promouvoir la personne, la culture, de favoriser la citoyenneté, la solidarité. Depuis l’origine Le secteur audiovisuel/action culturelle de Repérages a pour vocation d'une part d’accompagner des publics (groupes d’habitants, jeunes, publics en difficultés, femmes,...) dans des projets avec des outils de communication audiovisuels. Les objectifs varient en fonction des actions menées : lien social, débat citoyen, échanges culturels, information-débat, intégration, expression artistique, insertion sociale et professionnelle... Repérages a également pour objet de concevoir, réaliser, produire des films, des actions culturelles, des expositions pour et avec des partenaires associatifs et institutionnels, des entreprises (Musées, associations, collectivités, MJC, centres sociaux, compagnies, organismes divers,...). Au cœur de ses projets, l’être humain en société. Repérages c’est une équipe de professionnels maîtrisant : -Le montage de projet, le travail en partenariat, l'accompagnement de projet filmique et culturels -Les techniques audiovisuelles: scénarisation, réalisation, tournage, montage -La création d’événements culturels (exposition, conférence, spectacle, actions de sensibilisation...) -Les techniques de création graphique, photographique, -L'accompagnement de publics en insertion sociale et professionnelle En 2001, grâce à la reconnaissance dont elle bénéficie dans le domaine de l'insertion et dans un souci de diversification des outils d’intervention, l’association crée un chantier d'insertion de recyclage de vélos. Références Dans le champs du handicap « Le handicap en entreprise » 12mns ; La Banque Postale ; 2014 « Le handicap invisible » 35mns UPMF/UOH, 2013 70 ans d'histoire des comités d'entreprise « On n'est pas des anges » 35mns UPMF, CG 2011 « Tombés du ciel » 52mns UPMF, Ville de Grenoble 2010 « L’intégration des personnes handicapées dans la fonction publique » 3 films ; 2010 Metro, Centre de Gestion, 2011 « Tous parents » 36mns, parentalités et handicap ; 2009 Ville de Grenoble, Conseil Général de l’Isère « Cœur de Femmes » 26mn Grand Prix du festival Handica Lyon 2003 « Festival Images de la déficience, éloge de la différence » dans le cadre de l'année européenne du handicap ; 2003 « plusieurs films courts » projets jeunes Dans le champ du patrimoine « Le Grésivaudan en 1968 » 7mns, 2014, Musée Berges « Patrimoine du Pays des milles couleurs » 2010 Communautés du Pays des Couleurs « Patrimoine et identité du Sud Grenoblois » 2010 ; une expo, un film ; Communauté de communes sud grenoblois « Projet Mémoire à Venir ; Mistral-Eaux-claires, vivre ensemble, vivre ici » 2006-2009 Ville de Grenoble ; une exposition ; des films « Décibel’Années » 52mns « Le site préhistorique de Vassieux » 13mns ; 2008 Musée de Vassieux « Ouvriers en Isère » 2008 Musée Dauphinois « Etres fantastiques, Nikita » 15mns MD « Papetiers de Alpes » 2005 Musée Dauphinois « Le chemin de fer de la Mure » 16mns Musée de la Mure Dans le champ de la mémoire « Vercors, 1940, 1944 » Musée de la Résistance 2014 « La saint Barthélemy Grenobloise » 15mns Musée de la Résistance 2013 « Exils chiliens » 52mns Musée de la Résistance 2013 « Un air d'Italie » 15mns 2012 Musée Dauphinois « Liberta ! » mémoire d'antifascistes italiens 20mns 2011 Musée de la Résistance « Spoliés ! l’ aryanisation de la société française » 2010 Musée de la Résistance « Ce que l'Isère doit à l'Afrique » Musée Dauphinois 2010 « Le train s’est arrêté à Grenoble, la guerre d’Espagne et l’Isère » 2009 Musée de la Résistance « Pierre Fugain, un résistant dans le siècle » 52mns ; 2009 Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère Le génocide Kmer » ; 20mns 2009 MRDI « Résister, militer » 52mns 2008 MRDI « Ils ont survécu » 40mns 2007 MRDI « 6 témoins du STO » 2006 MSH – Université de Berlin 70 ans d'histoire des comités d'entreprise « l’Isère libérée » 40mns 2004 MRDI « Saint Martin le Vinoux, Hier, Aujourd’hui, Demain, la mémoire pour bâtir ensemble » 1996 Dans le champs de la communication Divers reportages mensuels pour canal Fontaine, 2011 ; 2012 ; 2013 ; 2014, 2015, Ville de Fontaine « 40 ans de la Semitag » 2015 « making off campagne Semitag » Agence Mardi, 2014 « Elections professionnelles CGT Rhône Alpes ; 6 spots, 2014 « ARTELIA, la semaine de l'engagement » 2014 Dans le champ culturel et artistique « Toupratic.net ; Le rocket tiger circus ; Jeanne Bouton d'or » Cie Artiflette, Captation et teaser 2015 « Quelque chose d'Elle » DVD du spectacle de Claudie Rajon et l'AFMD ; 2014 « Balai brosse » Cie du Savon noir, captation et teaser « Les petits Bruns » DVD du spectacle de la Cie Vox Théatre ; 2013 « Teaser pour la Cie « jesaisquevous » ; 2013 « AFRIQUE, la jeunesse se mobilise » 2011 Clubs UNESCO, Musée Dauphinois « Droits de l’enfant et de la jeunesse, des jeunes se mobilisent » 2010 Clubs UNESCO « DUDH, les jeunes en(quête)nt » 2008 Clubs UNESCO « LOUHOKT » 10mns ; 2004 Compagnie ACA « Rencontres ordinaires » 26mns 1997 Un été au Ciné Dans le champ du social et de l'économique « Maux, sur la souffrance au travail » 35mns ; projet collectif ; 2015 « Le VO » film documentaire sur le Village Olympique » 52mns ; 2014 « Recherche-action documentaire : les mutations dans le travail, Crise et récits de crise » 2011-2015 ; Rize, MSH, LAHRHA, CE... « Histoires de créations, MCAE » 2011 MCAE « Les projet de gestion de site » 2008 ACTIS « Locataires, propriétaires, gérer, cohabiter, vivre ensemble » 2008 Ville de Pont de Claix 2012 « Faisons-le et ça se fera » 26mns ; 2004 Fédé des Centres sociaux de la Drôme « Vies croisées, vers l’égalité homme - femme » 2002 CD ROM ONISEP « Les murs ont la parole » 25mns ; 2002 Ville de Romans « Regard et paroles sur le RMI» 20mns 1999 « Devenir Français, le poids et le sens des mots »1996 ODTI - ADATE 70 ans d'histoire des comités d'entreprise « Désir d’apprendre » 28mns 1996 Lefop « Ombres et lumière » 22mns ; 1995 Ville de Grenoble « Pour Nina » 30mns 1994 ; Primé aux Journées de l'Insertion. 70 ans d'histoire des comités d'entreprise RESEAU DE TOURISME SOCIAL ANCAV-TT RHONE-ALPES Les associations loi 1901 de l’ANCAV-TT CARTE LOISIRS proposent à leurs adhérents des activités culturelles, de tourisme ou de loisirs, à destination des collectivités ou des particuliers. Elles ont été créées par les comités d’entreprise et sont gérées par des conseils d’administration composés d’élus de CE ou équivalents, de syndicats, d’associations, d’individuels. Le réseau régional en Rhône Alpes comprend 500 collectivités adhérentes qui représentent 800 000 bénéficiaires, 30 000 adhérents individuels et 100 000 ayants-droits via la carte loisirs. Les associations du réseau ont pour but : • d'organiser des activités de tourisme, de vacances, de loisirs et culturelles comme moyens de détente et de repos, de contacts, de connaissance et de respect des autres, d'acquisition culturelle et d'épanouissement de l'individu de développer des actions pour favoriser le droit aux vacances, aux loisirs et à la culture pour tous par la mutualisation des moyens, la réalisation de projets inter-Collectivités ouverts au plus grand nombre, la coordination des activités des adhérents collectifs et la participation à des projets basés sur les mêmes principes ; • d'organiser l'action de ses membres pour défendre et élargir ses droits et pour conquérir les moyens de les exercer ; • d'organiser l'action de ses membres pour la défense et la mise en valeur du patrimoine social, touristique et architectural. Les associations du réseau sont adhérentes au réseau de l'ANCAV-TT. L'ANCAV-TT (Association Nationale de Coordination des Activités de Vacances - Tourisme et Travail), a été créée en 1985. Elle fédère 24 associations adhérentes qui développent leurs activités sur les territoires, en coordination avec les comités d'entreprises, COS, CAS et amicales du personnel. 70 ans d'histoire des comités d'entreprise Afin d’atteindre ces objectifs, le réseau régional a développé son action culturelle par le biais de commissions culturelles mais aussi par la mise en place de partenariat privilégié afin de proposer à ses adhérents collectifs et individuels des activités culturelles de qualité. Afin de faciliter les relations avec les différents partenaires, ces associations sont réunies au sein de l’Association Coordination des Loisirs (ACL), association qui a pouvoir de les représenter auprès de structures régionales en tant qu’interlocuteur unique et de coordonner au plan régional les actions qu’elles décident de mener en commun. Dans le cadre de la diffusion de leurs activités culturelles, de vacances et de loisirs, en direction de leurs adhérents et leurs familles en Rhône Alpes, les associations du réseau ANCAV-TT CARTE LOISIRS en Rhône Alpes ont mis en place l’organisation suivante. BELLEY – Ain BOURG en BRESSE –Ain VALENCE – Drôme BOURGOIN JALLIEU - Isère ECHIROLLES – Isère VOIRON- Isère VIENNE-Isère LE CHAMBON FEUGEROLLES – Loire LYON – Rhône ALBERTVILLE – Savoie CHAMBERY – Savoie ANNECY – HauteSavoie 70 ans d'histoire des comités d'entreprise Coordonnées des Associations ASSOCIATION LOISIRS TOURISME SOCIAL (A.L.T.S.) 27, rue Saint-Jérôme – 69 007 LYON Tél. 04 78 58 92 14 [email protected] 27 rue Bovier Lapierre – 38 300 BOURGOIN-JALLIEU Tél : 04 74 28 82 12 [email protected] 13 boulevard Pacatianus – 38 200 VIENNE Maison des syndicats - 1er étage 17 rue Georges Bizet – 26 000 VALENCE Tél : 04 75 75 42 85 [email protected] [email protected] [email protected] 3 impasse Alfred Chanut – 01 000 BOURG-EN-BRESSE SAVOIE VACANCES TOURISME (SA.VA.TOU.) 29, avenue Jean Jaurès - 73 007 CHAMBERY Tél. 04 79 96 30 73 Fax 04 79 96 30 82 [email protected] 4, place Grenette – 73 206 ALBERTVILLE Tél. 04 79 32 01 25 Fax 04 79 31 39 72 [email protected] 45 avenue Général de Gaulle – 38 130 ECHIROLLES Tél. : 04 76 71 15 15 Centre Charles Beraudier 6, avenue Jules Ravat – 38 500 VOIRON Tél. : 06 40 99 72 91 [email protected] 70 ans d'histoire des comités d'entreprise LIAISON COMITÉS D’ENTREPRISE (L.C.E. 74) 12, rue de la République - 74 006 ANNECY Tél. 04 50 51 59 86 Fax 04 50 51 23 26 [email protected] TOURISME LOISIRS RHÔNE-ALPES (T.L.R.A.) 33, Grande Rue – 01 300 BELLEY Tél. 04 79 81 23 07 Fax 04 79 81 16 64 [email protected] TRANS ’TOURISME LOISIRS (T.T.L.) 14, rue de la république – 42 502 LE CHAMBON FEUGEROLLES Tél. 04 77 56 37 37 Fax 04 77 61 62 48 [email protected] 70 ans d'histoire des comités d'entreprise LARHRA UMR CNRS 5190-Laboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes Le LARHRA est une Unité Mixte de Recherche du CNRS, regroupant les Universités Lumière-Lyon 2, Jean Moulin-Lyon 3, Pierre Mendès FranceGrenoble 2 et l'ENS de Lyon. Il comprend 4 chercheurs CNRS, 82 enseignants-chercheurs, 15 ingénieurs, techniciens et administratifs, 3CDD et 135 doctorants. Il se donne pour objet l'élaboration d'une histoire sociale centrée sur les acteurs, qui prennent en compte toutes les dimensions du social, des mécanismes du marché aux représentations. Il accorde une importance toute spéciale à l'étude des articulations entre les différents plans de la réalité, des données matérielles à l’imaginaire. Le LARHRA accorde par ailleurs une grande importance à la construction de la mémoire historique et à ses usages et à la place que les sources audiovisuelles tiennent dans ces processus. Il est organisé en 6 équipes et un pôle méthode, le présent projet s’appuiera sur les ressources de l’équipe « société économie territoire » et du pôle « images, sons mémoire ». Anne Dalmasso, professeur à l’Université Pierre Mendès France de Grenoble, est spécialiste d’histoire des entreprises et s’intéresse, outre au CE en tant que tels à la valorisation des archives des Comités d’entreprises comme source. Elle travaille régulièrement avec des institutions culturelles et patrimoniales, notamment les services du patrimoine et de la culture du Conseil général de l’Isère et l’Institut d’histoire sociale de la CGT Isère. 70 ans d'histoire des comités d'entreprise SUR LES 70 ANS DE COMITES D'ENTREPRISES JM LETERRIER Si l’acte de naissance officiel des comités d’entreprise porte la date du 16 mai 1946, leur conception, indéniablement est antérieure, car elle porte le double héritage du Front Populaire et de la Résistance. Issus du programme du Conseil National de la Résistance, qui réclamait pour la France d’après la Libération « La participation des travailleurs à la direction de l’économie », les Comités d’entreprise seront, dés leur création l’objet d’un affrontement idéologique entre patronat, syndicat et gouvernement. Après un premier décret pris par le Général de Gaulle en 1944, succédera une ordonnance du 22 février 1945, qui elle aussi reconnaît aux Comités d’entreprise une responsabilité sur les « questions économiques ». Mais le patronat, sentant la menace, mena une bataille idéologique farouche pour leur retirer cette prérogative, et de fait, la Loi du 16 mai 1946 leur confie en matière économique un seul rôle « d’information et de consultation ». Prés de soixante dix ans après leur création les comités d’entreprise restent mal connus, ils sont les parents pauvres du paysage culturel. Issus des grands acquis de 1945, au même titre que la sécurité sociale, les retraites et les nationalisations, les C.E. sont menacés. Victimes déjà aujourd’hui des fermetures de sites, des délocalisations, des réductions d’effectifs, et du recours à la sous-traitance et à l’intérim, ils pourraient être aussi menacés demain, par la commission européenne, parce qu’ils constitueraient une sorte de privilège franco-français. Mieux les connaître, mieux valoriser leurs réalisations c’est aussi pouvoir mieux les défendre. Le manque de connaissances, et d’informations qui entoure la nature de leurs activités et réalisations, permet toutes les spéculations et toutes les déformations. Certains affirment qu’ils auraient renoncés à leurs politiques ambitieuses de démocratisation culturelle et d’aide à la création, au profit de la billetterie et de la redistribution. Il est de bon ton semble-t-il, ces derniers temps, de dénigrer ou de minimiser l’action des CE, comme en témoigne entre autre une séries d’articles récents: « Les comités d’entreprise ont-ils perdu leur rôle d’éveilleur à la culture ? » auquel répond un autre article de Liaisons sociales de juin 2010 titré : « Il est loin l’esprit fondateurs, tourné vers le tourisme et l’ouverture culturelles des salariés » La réalité est bien plus complexe, si certains comités d’entreprise choisissent en effet la voie de la facilité, d’autres aujourd’hui, comme hier, résistent, expérimentent et innovent. Ce n’est pas parce que les salariés d’une entreprise fréquenteraient moins le théâtre municipal que 70 ans d'histoire des comités d'entreprise l’activité culturelle de leur C.E serait inexistante ou dévoyée. Des coopérations, des collaborations, des projets plus fructueux peuvent naître, à condition de ne pas seulement considérer les comités d’entreprise comme des « pourvoyeurs » de spectateurs ou comme des lieux d’accueil, de concerts, ou d’expositions, proposés par les « institutions ». Une étude attentive de leur histoire montre que l’action culturelle des Comités d’entreprise aura façonné à sa manière la vie culturelle française depuis prés de soixante dix ans. Dans bien des domaines le paysage culturel porte la marque de l’engagement des CE. Dans le champ de l’action culturelle proprement dite, la part prise par les comités d’entreprise pour aider à la démocratisation de la Culture auprès des salariés sur le terrain même du lieu de travail est loin d’être négligeable comme le confirme de nombreuses études réalisées sur la culture au travail. Ainsi, par exemple, alors que les bibliothèques municipales sont fréquentées, en moyenne, par 15% des habitants de la ville, celles de CE le sont par plus de 25% des salariés, grâce à un travail militant de proximité. La bibliothèque du CE constitue, très souvent, le pivot de l’action culturelle autour duquel gravitent les autres activités du comité. Aujourd’hui encore, les comités d’entreprise, contre le vent de la mercantilisation et la marée de la précarisation du travail, poursuivent leurs actions de découvertes en organisant des rencontres, des débats avec des auteurs, des artistes, des scientifiques. Nombre de spectateurs qui constituent le public des théâtres, des salles de spectacle, des cinémas, et autres lieux d’expositions proviennent du travail effectué au quotidien sur le plan culturel et économique par les comités d’entreprise. Les CE sont à l’origine de nombreuses créations sous forme de résidences, d’aide à la production et à la diffusion, tant pour les arts plastiques, le spectacle vivant, le livre, le théâtre ou même le cinéma. La situation de crise que nous connaissons doit plus encore nous conduire à placer l’action culturelle comme une priorité. Elle reste une dimension d’autant plus importante qu’elle contribue à endiguer les obstacles économiques et culturels qu’éprouvent les salariés. Non, les Comités d’entreprise n’entendent pas proposer « du temps disponible pour Coca Cola ». Ils savent la responsabilité qui est la leur aujourd’hui plus encore qu’hier pour que triomphent la résistance à la médiocrité, la persévérance face au désespoir, l’intelligence face à la bêtise. Sans doute l’ensemble des CE ne constitue pas une force homogène. Il y a cependant encore et toujours à inventer des actions culturelles de qualité pour que s’exerce une pleine et entière citoyenneté sur le lieu du travail, favorisée par la rencontre, la découverte du monde du travail artistique, dans toutes ses disciplines. 70 ans d'histoire des comités d'entreprise Sans doute aussi les efforts financier et culturel, de nombreux comités d’entreprise pourraient se trouver amplifiés dans une saine et intelligente mutualisation sur le territoire du lieu de travail. Alors qu’ils sont menacés il convient, plus que jamais, de défendre cette exception culturelle française. Autant de raisons, à contre courant des clichés faciles et démagogiques, pour valoriser les actions innovantes et les politiques culturelles ambitieuses que mènent, contre vents et marées, nombre de Comités d’entreprise. Oui, les Comités d’entreprise sont, et doivent devenir plus encore des « éveilleurs de culture ». Pour favoriser une meilleure appréhension et lecture du monde qui nous entoure. La réciprocité, l’échange, le partage d’expérience peut permettre un riche métissage et de riches coopérations. Pour cela il faut se connaître, afin de pouvoir échanger. L’activité professionnelle est une expérience culturelle majeure et ceux qui en sont écartés, à cause du chômage ou de la maladie, se déconstruisent, se désocialisent. Par relâchement ou par la non pratiques des autres expressions de la culture, et notamment de ses dimensions artistiques, la culture du travail est pour beaucoup la principale, voir la seule pratique culturelle. Il faut entendre par culture du travail, l’ensemble de ce qui se joue au sein de cet espace et de ce temps, l’expression d’un métier, d’un savoir-faire, mais aussi les rapports humains, intergénérationnel, inter-ethnique, l’activité syndicale et politique, la gestion des activités sociales et culturelles. C’est le croisement, l’échange entre ces différentes formes d’activités au sein de l’espace de travail qui constituent une expérience culturelle que j’appelle la culture du travail. Or donc, si travail « EST » culture, comment introduire cette forme de culture dans le champ des autres dimensions de la culture, comment la faire reconnaître « La TITULARISER » disait Marius Bertou ? Si cette expérience culturelle est reconnue et validée comme telle, elle appelle des échanges, des circulations, des recherches de complémentarités, vers d’autres rivages, d’autres rives de la culture. Mais pour passer vers d’autres rivages d’autres rives, pour dresser un pont, une passerelle, il faut s’appuyer, avant de lancer la passerelle, sur du solide, du concret… Naguère la culture du travail était cette berge stable d’où l’on pouvait s’élancer vers d’autres aventures. Un autre regard dans le rétroviseur, nous rappelle que si les ouvriers firent les grandes heures, entre autres, du Théâtre National 70 ans d'histoire des comités d'entreprise Populaire c’est aussi parce qu’a cette époque le travail était une valeur positive, les ouvriers étaient porteurs d’un savoir-faire, d’un militantisme, leur travail était reconnu comme un acte culturel. Les ouvriers étaient conscients d’être porteurs d’une culture, d’où des passages possibles vers d’autres aventures, d’autres complicités, d’autres complémentarités Les expériences relatées dans le livre « la culture au travail » confirment le rôle essentiel que joue le travail comme « passerelle » vers la création artistique. Le travail est une valeur, une expérience, un statut social, largement partagé, il est une « valeur d’échange » entre le salarié et l’artiste, entre le chercheur et le sportif. Il faut rendre perméable cette forme de culture là, comme doivent être perméables les unes aux autres les autres formes d’expressions de la culture, et notamment ses dimensions artistiques et littéraires. Il faut provoquer des passages, des porosités, des « Métissages », pour favoriser les ouvertures, les rencontres, les échanges. La conscience de classe est aussi une conscience culturelle, que cette conscience de classe, c'est-à-dire le sentiment d’appartenir à une communauté s’effrite, et la conscience culturelle se délite. Il nous faut mieux connaître ce qu’est, réellement, aujourd’hui l’expérience culturelle qu’est le travail Je pense que les travaux aussi nécessaire soient-il de la « psychologie du travail » ne nous apprennent que peu sur la nature réelle de l’activité besogneuse. Au « Boxeur manchot » d’Yves Clot, j’oppose l’image du « Kiné aveugle »….. Que comprendrait des règles du rugby, un kiné aveugle qui dans les vestiaires tenterait de se faire une idée de ce qui se passe sur la pelouse, en calmant les blessures et les traumatismes des joueurs ? Rendons hommage et prenons appui sur les travaux d’Yves Schwartz et de son département d’Ergologie : analyses pluridisciplinaires des situations de travail, regard croisé d’économiste, d’ergonome, de sociologue, de linguiste…. pour tenter de résoudre ce que Schwartz appelle « l’énigme du travail ». Le travail s’est atomisé, individualisé, flexibilisé… La conscience que l’activité de travail est une expérience culturelle s’étiole… La berge d’où lancer des passerelles s’effrite, se ramolli, s’affaisse, et si la passerelle devient une échelle de corde ou de liane de bambou, moins nombreux seront les audacieux. La culture de masse, le divertissement, le consumérisme, s’alimentent sur le recul culturel de la valeur travail. Aussi est-il absolument nécessaire d’œuvrer à l’enrichissement du travail et de multiplier les initiatives autour de cette forme singulière de culture que reste l’expérience du travail. 70 ans d'histoire des comités d'entreprise Je postule l’existence d’un lien d’interaction entre la nature du travail et le contenu des activités culturelles proposées par les comités d’entreprise. Il y a un rapport de dépendance entre la qualité du travail et le contenu des loisirs, du temps hors travail. Quand on parle de temps libre, c’est un temps qui est libéré du travail, mais qui n’en est pas totalement déconnecté. Le travail vient hanter la sphère non travaillée. D’où l’intérêt, pour avoir des loisirs valorisant, d’avoir un travail qualifiant. C’est une sorte d’utopie, à laquelle je ne crois pas, de penser que l’on pourrait travailler de façon déqualifiante, parcelliser, précarisé, et s’émanciper dans ses loisirs. Dans leurs activités culturelles, les CE sont l’interface entre temps de travail et temps de loisirs. Par leurs activités économiques, ils peuvent modifier les conditions de travail. Le CE est l’un des seuls espaces qui peut modifier la relation entre travail et non-travail. La question est de savoir comment construire des ponts, à partir de la reconnaissance du travail, entre les différents champs culturels. Les salariés reproduisent dans leurs demandes de temps libéré ce qu’ils font dans leur travail. Si on a un travail totalement déqualifiant, sans responsabilité, alors on ne peut imaginer des demandes sur un temps libre qui seraient vraiment responsables. C’est pour cette raisons, qu’il est intéressant pour les CE d’intervenir dans les deux champs, d’œuvrer pour que le travail soit plus qualifiant, responsable et autonome, afin que la sphère du non-travail soit elle-même plus responsable et plus valorisante. La requalification du travail est donc une question essentielle car elle conditionne la nature des activités sociales et culturelles. Mais celles-ci, en retour permettent le développement de la citoyenneté et donc l’exercice d’une riche et pleine démocratie à l’entreprise et dans la société. Il est déterminant aujourd'hui de mieux connaître la réalité des comités d'entreprise, de dresser un état des lieux afin de faire découvrir et de partager les expériences, de créer les conditions de l'échange, premier pas vers la mutualisation. Le paysage culturel à besoin de l'expérience des CE, comme ceux-ci ont besoin de se revivifier au contact des autres acteurs culturels. Jean-Michel Leterrier Universitaire, essayiste Ancien responsable du secteur de politique culturelle de la CGT Auteur du livre « Voyage au pays des CE », à paraître aux Editions « Premier mai » préface de Jean Auroux