La logique interne de l`intérêt général - Interet

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La logique interne de l'intérêt général
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La logique interne de l'intérêt
général
- Sciences -
Date de mise en ligne : mercredi 30 décembre 2009
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La logique interne de l'intérêt général
Partout où s'observe la vie s'observe un principe d'organisation d'intérêt général, qui veut
que chacun des éléments d'un organisme contribue à la prospérité des autres. Ainsi, les divers
organes sont complémentaires et chacun bénéficie du bon fonctionnement des autres. Ce
principe d'organisation s'observe également au niveau d'un biotope, où végétaux, herbivores,
carnivores et charognards exercent des fonctions complémentaires.
A priori, chacun des organismes de la création pourrait être organisé d'une manière
spécifique, due au hasard. Il est donc intéressant de comprendre pourquoi tout, dans la
nature, est organisé selon une logique d'intérêt général. Pour le comprendre, il faut analyser
cette logique d'intérêt général. Bien que sa conception paraisse simple à première vue, elle
présente des propriétés extraordinaires, quasiment magiques, qu'on ne retrouve dans aucun
autre principe d'organisation.
Si les divers organes de l'organisme -voire d'une cellule de l'organisme- fonctionnaient de
manière anarchique, au lieu de se compléter dans une logique d'intérêt général, cet
organisme ne pourrait pas vivre. Il serait fondamentalement privé de cohésion. Le cancer est
l'exemple d'une cellule qui se multiplie anarchiquement, sans se conformer à la logique de
l'intérêt général. Le cancer meurt avec l'organisme qu'il détruit. En s'opposant à
l'organisation d'intérêt général, il provoque son autodestruction. Ce principe d'organisation
d'intérêt général est manifestement vital.
Au niveau d'un biotope, si les herbivores proliféraient au point de dévorer les végétaux avant qu'ils aient eu
le temps de pousser, ils périraient ensuite de faim. Il en irait de même pour les prédateurs, s'ils massacraient
aveuglément leurs proies au lieu de ne tuer que pour se nourrir. Les prédateurs exercent un effet régulateur
sur leurs proies et contribuent ainsi à préserver l'environnement.
L'équilibre entre les diverses espèces d'un biotope ne résulte pas d'un hasard. Il est organisé et coordonné
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par des relations de cause à effet. Si les herbivores se raréfient, les petits des prédateurs sont moins
nombreux à survivre en bas âge. L'organisation d'intérêt général exerce un contrôle indirect sur l'ensemble,
au moyen des relations de cause à effet.
Il arrive qu'une falaise s'effondre et découvre une caverne jusqu'alors scellée. Dans cette caverne, on trouve
tout un biotope plus ou moins microscopique, à l'échelle des bactéries, avec ses proies et ses prédateurs. Et
là, comme partout, l'ensemble fonctionne par relations de cause à effet, dans une logique d'intérêt général.
Alors même que chaque espèce -et chaque individu au sein de chacune des espèces- se préoccupe
exclusivement de son intérêt particulier, tous ces intérêts particuliers sont interdépendants et coordonnés
par une logique visant à promouvoir l'intérêt général. Quand on se représente, derrière la vie
interdépendante des diverses espèces d'un étang, l'idée mère organisatrice sans laquelle chaque espèce
évoluerait chaotiquement, de façon préjudiciable à toutes les autres, au lieu de contribuer à la prospérité de
l'ensemble, on constate l'influence de la logique d'intérêt général sur l'évolution de la matière et sur
l'évolution de la vie.
Il est évident que cette organisation d'intérêt général, avec son système de fonctionnement par relations de
cause à effet, n'est pas due au hasard, puisqu'elle s'observe partout et toujours. C'est tout le contraire d'un
hasard. Et il est non moins évident que ce principe d'organisation d'intérêt général, essentiel à la vie comme
à l'évolution de la vie, est un phénomène intelligent. Il s'agit d'un phénomène immatériel qui détermine de
manière fondamentale l'évolution de la matière vivante. Ce phénomène immatériel appartient
incontestablement au domaine de l'esprit. En quelque sorte, cette logique d'intérêt général est une idée en
action.
L'erreur fondamentale de l'approche purement matérialiste des scientifiques est de faire abstraction de
l'intelligence. Ils ne veulent voir dans les animaux que des sortes de robots programmés pour obéir à des
instincts ou réagir automatiquement à des phénomènes chimiques. Tout au plus les scientifiques
admettent-ils quelque intelligence aux espèces dites "supérieures". Pourtant, si on demande à partir de quel
moment, en redescendant l'échelle de l'évolution des espèces, depuis les mammifères jusqu'aux bactéries, il
n'y aurait plus d'intelligence, ils sont incapables de l'indiquer.
En faisant abstraction de l'intelligence dans la nature, les scientifiques font abstraction de l'esprit. Ils
raisonnent paradoxalement comme si l'esprit n'existait pas. Tout ce qui pourrait être attribué à l'esprit est
attribué à l'instinct. L'esprit est implicitement nié. Ainsi, même si tel scientifique convient qu'il existe une
organisation d'intérêt général à l'échelle d'un biotope, ou d'un organisme, il tient pour acquis que cette
organisation d'intérêt général résulterait d'un hasard. Il ne s'interroge pas à propos de son origine. Il ne se
demande pas pourquoi le biotope -ou l'organisme- est organisé en fonction d'une logique d'intérêt général
plutôt que de n'importe quelle autre manière que le hasard aurait pu produire.
Plus on analyse cette logique d'intérêt général et plus on est fasciné par l'extraordinaire intelligence de sa
conception. On constate que cette logique d'intérêt général contient implicitement des notions telles que la
solidarité, l'équité, la liberté, etc... Surgissent alors des questions élémentaires : cette idée d'organisation
d'intérêt général, de quel esprit émane-t-elle ? Comment se fait-il que notre esprit soit conçu pour la
percevoir ? Qu'a-t-elle à nous enseigner ?
A priori, comme nous n'imaginons rien d'autre, nous sommes tentés de sous-estimer les propriétés que
présente cette logique d'intérêt général. Elle nous paraît tout simplement « normale », au même titre que
l'existence de la pluie et des arbres. A force de l'avoir devant les yeux, nous ne la voyons plus, au propre
comme au figuré. Pourtant, il suffit d'imaginer des organisations différentes pour constater qu'en
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comparaison une organisation d'intérêt général offre des avantages extraordinaires. Une organisation
d'intérêt général n'est pas du tout « une quelconque organisation ».
Par exemple, si on considère la vie d'une touffe d'herbe, certains éléments captent l'énergie solaire, d'autres
captent l'eau, d'autres captent les molécules nutritifs du sol, mais chacun de ces éléments aux fonctions
spécialisées participe à la prospérité de la touffe d'herbe dans son ensemble. Il y a une organisation
commune, conçue en sorte de coordonner les intérêts particuliers dans une logique de prospérité commune
; une logique d'intérêt général. On remarque qu'aucune des cellules composant la touffe d'herbe -des
racines à la pointe de chaque brin- n'est exclue des « bénéfices » par cette organisation d'intérêt général.
Cette organisation d'intérêt général est, par sa nature, non-discriminatoire. Chacune des cellules associées
retire un bénéfice égoïste de la prospérité commune et a donc égoïstement intérêt à participer au
fonctionnement du phénomène. Le brin d'herbe bénéficie de l'activité de la racine, tandis que la racine
bénéficie de l'activité du brin d'herbe.
Si on passe de la touffe d'herbe à une feuille d'arbre, on constate, là encore, que les nervures ont une
fonction nourricière, en permettant la circulation de la sève, tandis que la feuille proprement dite capte
l'énergie solaire. Chacun des éléments contribue à la prospérité des autres et bénéficie simultanément de
cette prospérité.
On retrouve ce principe d'organisation à l'échelle de l'arbre dans son ensemble. Les racines, le tronc et le
feuillage assurent chacun une fonction spécifique, mais dans une relation coordonnée d'interdépendance
dont chacun des éléments bénéficie.
C'est toujours ce même principe d'organisation qu'on observe derrière la vie d'un étang. Il y a les plantes qui
produisent de l'oxygène, les animaux qui se nourrissent des plantes, puis les prédateurs des herbivores,
etc..., le tout formant un cycle uni par des relations de cause à effet. Les cadavres en décomposition
nourrissent les plantes.
Il faut bien voir que cette logique d'intérêt général n'est pas une abstraction comme le serait telle ou telle
formule mathématique. Il s'agit d'un phénomène évolutif, organisé, dont le comportement est intelligent -et
déterminé, par des relations de cause à effet, de manière à favoriser la création.
Les relations de cause à effet et les interactions déclenchées par la logique d'intérêt général ne sont pas
aléatoires. Elles procèdent d'une logique cohérente qui rend leur évolution prévisible et permet également
d'en discerner la cause initiale, la raison d'être.
L'organisation d'intérêt général qui coordonne le développement du biotope lie, par une logique de relations
de cause à effet, la prolifération d'une espèce aux ressources de nourriture disponibles dans son
environnement. La logique de l'intérêt général a la faculté d'exercer automatiquement une influence
régulatrice sur les phénomènes qui s'associent à elle.
Parmi d'autres propriétés remarquables, la logique d'intérêt général a la faculté de s'adapter
automatiquement à l'évolution de la réalité. On a vu cette faculté se manifester dans « l'effet régulateur »,
entre les diverses espèces d'un biotope, mais il y a bien davantage à observer à ce propos.
La logique de l'intérêt général implique que les éléments d'un organisme s'adaptent entre eux, mais aussi
que l'organisme lui-même s'adapte à l'évolution de la réalité de son environnement. L'herbe ne se met pas à
pousser parce qu'il existe des herbivores. Les herbivores apparaissent parce que l'environnement présente
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de l'herbe. A sa naissance, le bébé est parfaitement adapté à la réalité de l'environnement dans lequel il va
évoluer. Il va respirer l'air qui existe, boire l'eau qui existe, etc... Il ne s'est pas développé pour respirer ou
boire quelque chose qui n'existe pas en réalité.
Etant donné que l'écoulement du temps modifie continuellement la réalité, il en résulte que la logique de
l'intérêt général a la faculté de s'adapter automatiquement à l'évolution de la réalité. Le fait n'a rien d'anodin.
En effet, a priori, on pourrait imaginer une logique d'intérêt général absolument rigide, immuable. Cette
logique s'opposerait à ce que les espèces vivantes se modifient pour s'adapter à un changement climatique,
par exemple. Elle ne laisserait aucun espace de liberté aux éléments qui lui seraient associés. Fort
heureusement, la logique de l'intérêt général, même si elle exerce une influence coordinatrice sur la vie dans
son ensemble, introduit, par sa nature, une notion de liberté. C'est-à-dire que chacun des éléments associés
à la logique d'intérêt général peut choisir de ne plus s'y soumettre, d'adopter subitement un comportement
anticonformiste, voire totalement anarchique. Cet espace de liberté permet d'améliorer individuellement la
capacité d'adaptation de tous les éléments qui composent l'organisme, entre eux et avec leur
environnement.
Pour reprendre l'exemple d'une feuille d'arbre, supposons que chacune des cellules qui la composent soit
totalement indépendante des autres, au lieu de s'y associer dans une logique d'intérêt général. Dans cette
hypothèse, il est évident que chacune des cellules de la feuille devrait assumer seule toutes les fonctions
qui étaient auparavant partagées : capter l'énergie solaire, les éléments nutritifs, se reproduire, etc... Ces
cellules autonomes n'auraient plus aucun motif de s'associer pour former une feuille, et la feuille elle-même
n'aurait plus de raison d'être. Pour chacune des cellules qui composent la feuille, la dépense d'énergie serait
très supérieure à ce qui est nécessaire si les diverses cellules de la feuille se spécialisent dans des
fonctions complémentaires.
On constate donc qu'à potentialités égales, une organisation d'intérêt général assure une plus grande
efficacité -on pourrait dire un meilleur rendement- que si les mêmes potentialités ne sont pas organisées
dans une logique d'intérêt général. C'est pourquoi le résultat d'ensemble est supérieur à la somme des
parties dont il se compose.
Même dans l'hypothèse où chacune des cellules de la feuille d'arbre fonctionnait de manière absolument
autonome, comment cette simple cellule pourrait-elle vivre si ses propres « organes » fonctionnent
eux-mêmes sans tenir aucun compte les uns des autres ? Il faudrait, assurément, au moins une logique
d'intérêt général au sein de la cellule, même si la cellule, pour ce qui lui est étranger, n'obéit plus à une
logique d'intérêt général.
On constate qu'une organisation d'intérêt général est le préalable indispensable à la durée de la vie. Sans
elle, la vie n'est pas possible. La division cellulaire et le développement d'un embryon ne sont pas des
phénomènes anarchiques. Les organes se forment d'une manière coordonnée, suivant une logique
commune voulant que chacun contribue au bien-être de tous les autres et bénéficie simultanément de leur
bien-être.
Par nature, la logique de l'intérêt général s'oppose au chaos. Elle en est l'antithèse. On pourrait comparer la
logique d'intérêt général à un chef d'orchestre veillant à ce que chacun des musiciens puisse jouer sa
partition au même rythme que tous les autres, même si chaque instrument produit un son spécifique. Les
musiciens n'ont même pas besoin de s'accorder entre eux, en surveillant leur rythme réciproque. Il suffit,
pour un musicien, de respecter le rythme indiqué par le chef d'orchestre, et son instrument se trouve alors
automatiquement en symbiose avec tous les autres instruments. Le chef d'orchestre est la référence
commune pour tous les musiciens. Cette coordination des musiciens par une référence commune fait que
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l'ensemble de l'orchestre produit une harmonie au lieu de produire une cacophonie. Sans chef d'orchestre,
cette coordination harmonieuse de tous les musiciens serait extrêmement difficile à atteindre et presque
impossible à faire durer, parce qu'il n'y aurait aucun principe de stabilité pour s'opposer aux tendances
cacophoniques de l'orchestre.
Lorsqu'un organisme cesse de s'adapter à l'évolution de la réalité de son environnement, il cesse, du même
coup, de se conformer à la logique de l'intérêt général, puisque celle-ci a la faculté de s'adapter
automatiquement à l'évolution de la réalité. C'est comme si les trajectoires, jusqu'alors associées, se
mettaient subitement à diverger. Soudain, le comportement d'une cellule devenue cancéreuse n'obéit plus à
la logique d'intérêt général qui coordonne la vie de toutes les autres cellules de l'organisme. En quelque
sorte, la cellule cancéreuse a « choisi » de proliférer de manière individualiste, sans tenir compte de
l'évolution de la réalité au sein de l'organisme. Et c'est là qu'on observe l'une des propriétés les plus
fantastiques de la logique de l'intérêt général.
Quand un élément cesse de s'adapter à la logique de l'intérêt général, son comportement se modifie d'une
manière caractéristique et très significative. En cessant de s'adapter à l'évolution de la réalité, en ne se
conformant plus à la logique de l'intérêt général, l'élément perturbateur déclenche l'apparition d'un problème
-qu'on appellera le problème fondamental.
Au lieu de rester stable, ce problème fondamental se met lui-même à déclencher, automatiquement, des
cascades de problèmes secondaires, qui déclenchent, à leur tour, d'autres cascades de problèmes
secondaires, etc... La logique des relations de cause à effet veut que le problème fondamental, à force de
multiplier les cascades de problèmes secondaires, anéantisse l'environnement dont il dépend et
s'anéantisse avec lui. Mais, entre temps, le problème fondamental peut exercer des ravages considérables.
C'est-à-dire qu'un problème est un phénomène évolutif, qui a naturellement tendance à s'aggraver, à
s'amplifier, à mesure que le temps passe. Il suffit de ne pas y remédier pour qu'il s'amplifie
automatiquement. Par exemple, l'arbitraire suscite la révolte par une relation de cause à effet. Il faut donc
toujours davantage d'arbitraire pour imposer l'arbitraire, si bien qu'il devient toujours plus révoltant... Ceux
qui cherchent à imposer leur arbitraire sont entraînés dans une fuite en avant qui les rend de plus en plus
odieux et méprisables, alors même qu'ils voudraient se faire respecter.
Quand on analyse une situation problématique, il est donc nécessaire de tenir compte de l'évolution
prévisible du phénomène. Dans une année, un problème qu'on omet de résoudre n'aura pas les mêmes
proportions qu'aujourd'hui. Il se sera aggravé.
Ce qu'il faut bien remarquer, dans une situation problématique, c'est que le problème fondamental est la
raison d'être de tous les problèmes secondaires qu'il suscite en cascades, quel que soit le nombre et la
complexité de ces problèmes secondaires. Il suffit donc de « résoudre » le problème fondamental pour que
tous les problèmes secondaires perdent simultanément leur raison d'être. Par contre, il est futile de vouloir «
résoudre » tel ou tel problème secondaire si on laisse le problème fondamental en déclencher
continuellement des cascades de nouveaux.
Par exemple, supposons qu'au dernier étage d'une maison un robinet coule et fait déborder le lavabo. L'eau
inonde tous les étages, la cage d'escalier, s'accumule dans la cave et mine les fondations de la maison. Il
suffit de fermer le robinet pour que l'inondation perde sa raison d'être et que l'eau répandue s'évapore
progressivement. Par contre, si on laisse couler le robinet, il est futile d'éponger l'eau dans les escaliers ou
d'écoper les flaques dans la cave.
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Pour « résoudre » un problème fondamental, il suffit de réadapter la situation problématique initiale à
l'évolution de la réalité et à la logique de l'intérêt général. Une fois le problème fondamental résolu, l'énergie
de destruction est convertie en énergie de création. Le résultat est d'autant plus spectaculaire que le
problème fondamental était plus dévastateur.
Par exemple, supposons qu'un organisme est envahi par un virus inconnu. L'apparition de ce virus modifie
la réalité de l'environnement auquel l'organisme était adapté. Il y a donc, au départ, une inadaptation de
l'organisme à cette modification. De plus, la logique interne du virus est une logique de parasitisme. Le virus
veut « profiter » de l'organisme, sans se soucier de contribuer à la prospérité de cet organisme. C'est-à-dire
que le virus ne se conforme pas à la logique d'intérêt général qui coordonne l'évolution des éléments de
l'organisme. Son comportement est purement individualiste. Si ce problème n'est pas « résolu »
conformément à la logique de l'intérêt général, le virus va proliférer au point de détruire les fonctions vitales
et tuer l'organisme qu'il parasite. Il périra avec cet organisme, s'il ne parvient pas à en contaminer un autre.
Un virus mortel a toutes les « chances » de disparaître -aussi vite qu'il est apparu- s'il contamine, par
exemple, une espèce rare d'animaux, car ceux-ci, vivant isolés les uns des autres, sont rarement exposés à
une contamination. Le virus peut accroître ses chances de survie en augmentant la période d'incubation
avant de se manifester dans l'organisme contaminé. Mais le moyen le plus sûr d'assurer sa survie est, pour
le virus, de perdre son caractère « mortel », afin que l'organisme contaminé puisse néanmoins continuer de
vivre. Certains virus finissent par devenir complètement inoffensifs, au point de s'intégrer à la structure
cellulaire de leur « victime » et peuvent ainsi parasiter les générations successives d'un même organisme.
On reconnaît là l'influence de la logique d'intérêt général. Au lieu d'obliger l'organisme contaminé à se
soumettre à son comportement individualiste, le virus s'adapte à la logique d'intérêt général de l'organisme.
Simultanément, la logique d'intérêt général de l'organisme s'efforce automatiquement de s'adapter à cette
nouvelle réalité introduite par l'irruption du virus. L'organisme crée des anticorps. Cela nécessite du temps,
et le temps peut manquer si le virus est trop virulent. Mais les plus graves épidémies de peste ou de choléra
ont permis de constater que certains organismes parviennent toujours à s'adapter et survivent à la maladie
qui a décimé toute une population autour d'eux.
L'une des facultés les plus astucieuses de la logique d'intérêt général consiste à se servir d'un problème
pour résoudre un problème complémentaire. Par exemple, dans le cas de la pollinisation des fleurs par les
abeilles, on résout, l'un par l'autre, à la fois le problème de la nourriture des abeilles et celui de la
reproduction des fleurs. Cela nous paraît « normal », mais on aurait fort bien pu avoir une situation où les
abeilles seraient utiles aux fleurs sans en retirer elles-mêmes un profit particulier. Le problème de la
reproduction des fleurs aurait été résolu, mais pas celui de la nourriture des abeilles.
La logique d'intérêt général opère de telle sorte que certains virus ou bactéries finissent par être
complètement associés à l'organisme contaminé, au point d'y exercer des fonctions nouvelles, totalement
intégrées à la logique d'intérêt général. Par exemple, au sein d'une cellule, telle bactérie devient un nouvel
organe. Elle peut assurer la transformation de tel élément que, sans lui, la cellule ne parvenait pas à
assimiler. Elle peut améliorer la nutrition ou la respiration de la cellule. Le virus peut déterminer des
mutations fondamentales, comme le passage des animaux unicellulaires aux animaux multicellulaires, ou le
passage des cellules végétales aux cellules animales. Une cellule qui ne se reproduisait que par division ou
clonage pourrait acquérir, du virus, la faculté de se reproduire par contamination, en « fécondant » d'autres
cellules pour tirer profit de leurs potentialités génétiques spécifiques.
Ce qui est fascinant, quand on réfléchit aux surprenantes propriétés de la logique de l'intérêt général, c'est
de constater qu'elle constitue un phénomène dynamique continu, qui s'amplifie, et dont la puissance
potentielle se mesure naturellement à l'échelle de la création de l'univers. Alors que ses manifestations
matérielles sont évidentes pour quiconque veut se donner la peine d'ouvrir les yeux, la logique de l'intérêt
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général est pourtant un phénomène invisible relevant du domaine de la pensée, du domaine de l'esprit. On
constate son existence par le raisonnement logique. On peut mesurer ses effets sur le monde matériel, mais
on ne peut pas la mesurer elle-même.
Pour qu'un organisme quelconque puisse percevoir la logique de l'intérêt général, l'esprit est indispensable.
L'intelligence, qui permet de comprendre le présent, a besoin de la mémoire afin de reconstituer la logique
de l'évolution des événements -et de l'imagination afin d'anticiper la suite logique de cette évolution. Sans la
mémoire et l'imagination, le raisonnement est privé de cohérence, incapable de se conformer à une logique,
et la pensée demeure stérile, quelle que soit l'intelligence potentielle. En quelque sorte, la création est une
matérialisation de l'imaginé.
La compréhension et la maîtrise de l'évolution des phénomènes dynamiques offrent des potentialités qui
défient l'imagination. Puisqu'un problème est une situation qui n'est pas comme elle devrait être pour qu'il
n'y ait plus de problème, il en résulte qu'un problème n'existe que dans la mesure où sa solution existe. Il en
résulte également que la disparition de la raison d'être du problème fondamental entraîne, par une relation
de cause à effet, la réadaptation automatique de la situation concernée à la logique de l'intérêt général et à
l'évolution de la réalité. C'est pourquoi, pour peu qu'on résolve un problème fondamental, on s'épargne la
corvée et l'énergie de devoir résoudre une infinité de problèmes secondaires, ceux-ci ayant perdu leur raison
d'être. C'est également pourquoi il est vain de vouloir résoudre tel ou tel problème secondaire si on laisse le
problème fondamental en susciter continuellement des cascades de nouveaux.
On peut résoudre un problème fondamental par symbiose, en l'associant à un autre problème fondamental
complémentaire, dans une logique d'intérêt général. On peut également résoudre un problème fondamental
en se servant de l'énergie dynamique du problème lui-même -de ses conséquences-, un peu à la manière
d'un judoka qui se sert de l'énergie dynamique de son adversaire pour le déséquilibrer et le terrasser.
Si on part d'une situation de chaos et qu'on considère le phénomène dans sa durée, on constate qu'une
logique d'intérêt général apporte automatiquement aux éléments particuliers -qui évoluaient chaotiquementune cohérence, une cohésion, une logique interne commune. Le chaos se transforme en un phénomène
ininterrompu et toujours plus diversifié de création, d'associations complémentaires animées par un esprit
commun à toutes choses. Ce phénomène se nourrit de lui-même, avec un effet d'amplification, en s'adaptant
automatiquement à l'évolution de la réalité.
A mesure que cette logique d'intérêt général se propage dans le chaos universel, elle s'en associe les
potentialités et se renforce toujours davantage. Elle crée toujours davantage, se diversifie toujours
davantage, et la solution d'un quelconque problème fondamental devient toujours plus facile à mesure que
les possibilités d'interactions sont plus diversifiées, puisque la logique de l'intérêt général a la faculté de
résoudre un problème par symbiose avec un problème complémentaire.
L'impossible, ça n'existe pas, car l'impossible a déjà eu lieu.
Frank BRUNNER
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