l`eau du - Formations par correspondance de naturopathe

Transcription

l`eau du - Formations par correspondance de naturopathe
DOSSIER
Fanny Guibert, avec
Goeffrey Plankeele
À boire sans
modération
Il faut boire de l’eau
sans attendre d’avoir
soif, surtout l’été.
Mais laquelle choisir ?
L’eau du robinet,
la même filtrée
par une carafe ou l’eau
en bouteille ?
Quelle eau
boire ?
C’est un privilège : ouvrir un robinet et
disposer d’eau potable. Pourtant nous
consommmons de plus en plus d’eaux en
bouteille.
Alors quelle eau est bonne à boire ? Nous
avons étudié 44 eaux minérales et de source
dans un guide détachable et testé huit
carafes filtrantes et filtres de robinet.
N°407/JUILLET-AOÛT 2006
<<< 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS
La qualité de l’eau
brute est menacée
Les périodes de canicule et de
sécheresse ont sensibilisé les
Français à la nécessité d’économiser les ressources en eau.
Pour cet été, la crainte d’une
pénurie a finalement été écartée
grâce aux pluies abondantes du
printemps. Mais les ressources
ont besoin d’être préservées en
quantité et en qualité. Or, cette
dernière est menacée. On
déplore ainsi des excès de
nitrates, liés aux rejets urbains
et industriels et à l’utilisation
d’engrais par l’agriculture.
Autres polluants, les pesticides.
Dans son dernier bilan, qui date
malheureusement de 2002,
l’Institut français de l’environnement (Ifen) a mis en évidence
leur présence dans les trois
quarts des points de mesure.
Avec, comme pour les nitrates,
une pollution plus forte des
eaux superficielles que des
eaux souterraines.
L’eau du robinet
est très contrôlée
Si la situation des eaux brutes est
préoccupante, la qualité de
l’eau du robinet, elle, est globalement très bonne. Car l’eau
destinée à la consommation
humaine est à la fois protégée,
contrôlée et traitée. L’eau
potable, en France, provient
d’environ 30 000 captages. On
distingue une majorité de petits
captages situés dans des zones
de montagnes, et une minorité
de grands captages en plaine.
Ajoutons qu’un tiers de l’eau du
robinet provient de ressources
superficielles (rivières, canaux,
lacs...) et que les deux tiers sont
d’origine souterraine. Cette
dernière n’est donc pas un privilège de l’eau en bouteille.
L’un des outils pour préserver la
qualité de l’eau destinée à la
consommation humaine est la
mise en place de périmètres de
protection autour des points de
captages. Des progrès sont
encore possibles, puisqu’en
2002, seulement 40 % des captages bénéficiaient d’un périmètre reconnu par une déclaration d’utilité publique.
L’eau destinée à la consommation humaine est par ailleurs
très contrôlée. Des centaines
de milliers de prélèvements
sont réalisés chaque année sur
les eaux brutes, à la sortie des
unités de production et au plus
près du robinet du consommateur. La découverte de nonconformité, notamment en cas
de pollution accidentelle, peut
conduire à des restrictions provisoires de consommation
concernant une partie (les
enfants, les femmes enceintes)
ou l’ensemble de la population
de la zone concernée.
Enfin, la majorité de l’eau destinée à la consommation
humaine est traitée. Objectifs :
la débarrasser des agents chimiques ou biologiques qui
pourraient la rendre dangereuse et garantir sa qualité jus-
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS >>> JUILLET-AOÛT 2006/N°407
qu’au robinet. Au final, l’eau doit
respecter des normes de potabilité qui incluent des paramètres microbiologiques et chimiques (pas plus de 1,5 mg/l
de fluor, 2 mg de cuivre, 50 mg
de nitrates...).
confère à l’eau du robinet. C’est
en effet d’abord parce qu’ils
n’aiment pas son goût qu’une
bonne partie des consommateurs se dotent de filtres ou se
détournent de l’eau du robinet
au profit de l’eau en bouteille.
Les traitements
ne sont pas anodins
Ces normes sont globalement
respectées. D’après un bilan
fourni par la Direction générale
de la santé, environ 95 % de la
population a été alimentée en
2004 par une eau conforme
toute l’année. Où se concentrent
les non-conformités ? Dans des
eaux d’origine souterraine,
transitant par de petites unités
de distribution. C’est donc dans
ces zones que l’on a intérêt à
scruter les notes d’information
diffusées avec les factures (voir
encadré ci-contre), à surveiller
les alertes et que l’on peut songer à renoncer à l’eau du robinet
pour de l’eau en bouteille.
Cette maîtrise globale de la
qualité est toutefois obtenue
grâce à la généralisation de
traitements qui ne sont pas
sans poser de problèmes. Sur le
plan sanitaire d’abord : le chlore
utilisé pour la désinfection peut
produire, au contact de matières
organiques présentes dans
l’eau, des sous-produits
néfastes pour la santé, comme
les trihalométanes. Sans
remettre en cause la désinfection, il faut donc souhaiter que les
doses de chlore soient réduites
au strict minimum nécessaire.
Sur le plan financier, ensuite.
Les traitements poussés qui
impliquent une filtration, une
désinfection, mais aussi un
volet chimique plus ou moins
développé, sont désormais
appliqués à la moitié des eaux
captées. Or ces traitement ont
un coût qui n’a pas manqué de
se répercuter sur les factures.
Enfin, n’oublions pas le problème du goût que le chlore
BON À SAVOIR
Connaître
son eau
Depuis juillet 2000,
une note sur la qualité
de l’eau est obligatoirement jointe une fois par
an aux factures. Elle est
établie par la Direction
départementale des
affaires sanitaires et
sociales (Ddass). Si vous
habitez en immeuble
collectif, vous pouvez
vous adresser à votre
syndic destinataire de
la facture, et donc de
la note informative. Par
ailleurs, les communes
doivent rendre publiques
les données transmises
par les préfets sur
la qualité de l’eau distribuée. Enfin, chaque
citoyen doit avoir accès,
dans un lieu ouvert au
public, aux données sur
la qualité de l’eau portant
au moins sur les trois
dernières années.
DOSSIER >>>
35
EAU POTABLE
« Redécouvrez l’eau du robinet ! » Voilà l’invitation faite
depuis plusieurs mois aux
Français par différents organismes ou associations. Les
arguments des uns et des
autres se rejoignent et se résument à ces quatre principaux
points : l’eau du robinet n’est
pas si mauvaise, elle n’est pas
chère, elle est écologique par
rapport à l’eau embouteillée et,
enfin, elle est disponible sans
effort. Faut-il y voir l’effet de ces
messages ? Le baromètre 2006
du Centre d’information sur
l’eau-TNS Sofres montre que la
consommation d’eau du robinet, qui avait tendance à diminuer
au profit de l’eau embouteillée,
s’est stabilisée. Selon cette
étude, 63 % des Français affirment boire régulièrement de
l’eau du robinet et 66 % de l’eau
en bouteille. Cet écart de trois
points reste stable par rapport à
l’année précédente.
mentions doivent
figurer sur l’étiquette
des bouteilles d’eau :
le nom de la source et
son lieu d’exploitation.
Ces informations sont
plus ou moins faciles
à trouver selon les
bouteilles. En prenant
en main une bouteille
de Badoit, l’affaire
est simple : l’eau vient
de la source Badoit,
exploitée à SaintGalmier, dans la Loire.
Tous ces noms figurent
sur le devant de la
bouteille et sont repris
en plus petit sur
le côté. Mais combien
de consommateurs
savent que l’eau
contenue dans les
bouteilles de Cristaline
provient de plus d’une
dizaine de sources ?
Le producteur, en
l’occurrence le groupe
• Au moins deux
Certaines bouteilles
livrent facilement
leurs secrets alors
que d’autres réclament une loupe,
voire un dictionnaire, pour parvenir à
connaître leur origine et leur composition. Décryptage.
N°407/JUILLET-AOÛT 2006
Neptune, respecte
la réglementation
en indiquant le nom
de la source en gros
caractères mais
sur le côté en bleu
sur fond bleu.
• L’exploitant d’une eau
minérale doit, par
ailleurs, détailler ses
caractéristiques essentielles. Mais il faut parfois une loupe pour les
déchiffrer. Sans parler
de ceux qui, comme
Perrier, se contentent
des seuls symboles
chimiques, incompréhensibles pour qui n’a
jamais fait de chimie.
• On trouve comme
principaux composants
le calcium (Ca), le
sodium (Na), le magnésium (Mg), le potassium (K), les bicarbonates (HCO3), le chlore
(Cl), les sulfates (SO4)
et les nitrates (NO3).
<<< 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS
On peut aussi trouver
du fluor (F) ou du silicium (Si). Si un composant est absent de
l’étiquette, c’est qu’il
est absent ou présent
seulement sous forme
de traces.
• Certains producteurs
signalent une teneur
particulière en tel
ou tel composant par
des caractères gras ou
de couleurs différentes.
La démarche est
intéressante et, d’une
manière générale,
on peut souhaiter que
les producteurs fournissent un peu plus
d’indications sur les
effets positifs et/ou
négatifs de leur eau.
L’Académie de médecine devrait d’ailleurs
faire une recommandation dans ce sens dans
un rapport qui doit être
adopté en octobre.
Décrypter les mentions
sur les étiquettes
XVI <<< GUIDE DES EAUX EN BOUTEILLE
INFO PLUS
&
KEHRER/CORBIS
PLIER SUIVANT LES POINTILLÉS
en bouteille
Le guide
des eaux
&
Choisissez
votre bouteille
Qu’elles soient de source ou minérales,
les eaux contiennent les mêmes composants minéraux. Ils peuvent avoir, selon
leur concentration, des effets sur la santé.
Les effets des minéraux
sur la santé
pas toujours aux normes de potabilité,
mais des concentrations maximales ont
été fixées pour certains éléments comme
l’arsenic, le fluor... Certaines eaux minérales sont naturellement gazeuses, et
on distingue celles dont la teneur en gaz
carbonique est conservée à l’identique
et celles renforcées au gaz de la source.
Des eaux peuvent être rendues effervescentes par adjonction de gaz carbonique.
Des rouges, des bleues, des vertes, des petites, des grandes,
des sportives… les eaux embouteillées multiplient les versions pour
séduire les acheteurs. Ce guide devrait vous aider à trouver la vôtre.
L
es Français restent de gros
consommateurs d’eaux en bouteille.
Avec 142 litres par habitant et
par an, ils arrivent en effet en deuxième
position derrière les Italiens (198 litres),
selon les statistiques 2003 de la Fédération
européenne des eaux en bouteille.
Les différentes catégories
d’eaux en bouteille
On distingue deux principales catégories :
l’eau de source et l’eau minérale
naturelle, plate ou gazeuse. Toutes deux
sont issues de nappes d’eau souterraines
et ne font l’objet d’aucune désinfection.
L’eau de source. Sa composition
est susceptible de varier au cours du
temps mais elle doit répondre aux mêmes
normes de potabilité que l’eau du robinet.
Les eaux de source ne peuvent se prévaloir de propriétés favorables à la santé.
<<< 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS
Le calcium. C’est un des composants les plus intéressants de l’eau.
Il est recommandé d’en consommer
environ 900 mg par jour et jusqu’à
1 200 mg pour les adolescents et
les personnes âgées. Les principales
sources de calcium dans notre
alimentation sont le lait et les produits
laitiers. Mais on en trouve aussi
dans certains légumes à feuilles vertes,
les fruits secs et l’eau. Les personnes
qui ne consomment pas de produits
laitiers doivent donc privilégier des eaux
riches en calcium.
Selon la réglementation, une eau minérale peut revendiquer d’être “calcique” si
elle contient plus de 150 mg/l de calcium.
N°407/JUILLET-AOÛT 2006
L’eau minérale naturelle, plate
ou gazeuse. Elle est définie comme
une eau « possédant un ensemble de
caractéristiques de nature à lui apporter
des propriétés favorables à la santé ».
Elle se distingue des autres eaux
destinées à la consommation par
sa pureté originelle et par sa nature
« caractérisée par sa teneur en minéraux,
oligoéléments ou autres constituants, et
par certains effets ». Sa composition est
stable. L’eau minérale naturelle n’obéit
II <<< GUIDE DES EAUX EN BOUTEILLE
Prix/l : 0,22 €
Minéralisation totale :
311 mg/l
Apport modéré
en calcium (103 mg/l).
Source Lilas
PIERVAL
Prix/l : 0,2 €
Minéralisation totale :
(non disponible)
Apport modéré
en calcium (89 mg/l).
Source Fiée des Lois
FIÉE DES LOIS
Prix/l : 0,09 €
Minéralisation totale :
239 mg/l
Source Emma
EAU DE SOURCE
SOURCE EMMA
(Éco+ Leclerc)
VOLCANIA
(Leader Price)
Prix/l : n. d.
Minéralisation totale :
140 mg/l
Sans apport
de minéraux utiles.
Source Saint-Georges
ST GEORGES
Prix/l : 0,15 €
Minéralisation totale :
178 mg/l
Source Saint-Benoit
ONDINE
Prix/l : 0,15 €
Minéralisation totale :
70 mg/l. Sans apport
de minéraux utiles.
Source Laqueille
LAQUEUILLE
(Marque repère
Leclerc)
GUIDE DES EAUX EN BOUTEILLE
>>> XV
Prix/l : 0,23 €
Minéralisation totale :
33,8 mg/l
Sans apport
de minéraux utiles.
Source Chantade
TELLE QU’ELLE
Source Terres de Flein
>>> JUILLET-AOÛT 2006/N°407
Prix/l : 0,12 €
Minéralisation totale :
370 mg/l
Apport intéressant
en calcium (116 mg/l).
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS
Source Monclar
Prix/l : 0,18 €
Minéralisation totale :
139 mg/l
EAU DE MONTAGNE
DES ALPES
Source Louise/Cristaline
Prix/l : 0,09 €
Minéralisation totale :
513 mg/l
Apport intéressant
en calcium (110 mg/l).
EAU DE MONTAGNE
D’AUVERGNE
(Carrefour)
Source Beaupré
Prix/l : 0,19 €
Minéralisation totale :
240 mg/l
Source Montcalm
Prix/l : 0,19 €
Minéralisation totale :
28 mg/l. Sans apport
de minéraux utiles.
<<< 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS
BEAUPRÉ
EAU DE MONTAGNE
DE PROVENCE
(Cora)
MONTCALM
EAU DE MONTAGNE
DES PYRÉNÉES
(Champion)
N°407/JUILLET-AOÛT 2006
Prix/l : 0,19 €
Minéralisation totale :
240 mg/l
Apport modéré
en calcium (63 mg/l).
Prix/l : 0,18 €
Minéralisation totale :
52,2 mg/l. Sans apport
de minéraux utiles.
Source Grand Barbier
Source Roche des Écrins
MONTCLAR
(Auchan)
Prix/l : 0,19 €
Minéralisation totale :
223 mg/l. Apport modéré
en calcium (64,5 mg/l).
Source
De La Doye/Cristaline
EAU DE MONTAGNE
DU JURA (Monoprix)
EAU DE SOURCE
(Lidl)
Prix/l : 0,11 €
Minéralisation totale :
300 mg/l
Apport modéré
en calcium (71 mg/l).
Source Saint-Cyr
CRISTALINE
XIV <<< GUIDE DES EAUX EN BOUTEILLE
&
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS
GUIDE DES EAUX EN BOUTEILLE
>>> III
Le sodium. Une eau minérale peut
se dire “sodée” si elle contient plus de
200 mg/l de sodium. Ce dernier peut être
recherché notamment par des sportifs,
pour se réhydrater après l’effort. Mais
la prudence s’impose avec des eaux très
sodées. Certes, on trouve surtout dans
l’eau du bicarbonate de sodium, qui ne
doit pas être confondu avec le sel qui est
du chlorure de sodium. Ce dernier peut
avoir, si on en consomme trop, un effet
hypertenseur. Qu’en est-il du bicarbonate
de sodium ? Les avis divergent. Pour certains, il serait sans danger. Pour d’autres,
il pourrait avoir, à forte dose, un effet
sur la tension, d’autant qu’une fois
ingéré, il est susceptible de se transformer en chlorure à l’intérieur de l’estomac. En attendant, nous ne pouvons
que recommander un usage modéré de
certaines eaux très sodées.
Les nitrates. Ils ont mauvaise
presse et leur concentration excessive
dans l’eau de certaines régions comme
la Bretagne continue à être inquiétante.
Mais il s’agit avant tout d’un problème
d’environnement. En matière de santé
humaine, le risque potentiel ne concerne
que les jeunes enfants. Les nitrates sont
susceptibles de se dégrader en nitrites
et de provoquer une méthémoglobinémie, ou “maladie de l’enfant bleu”.
Mais, a priori, aucun cas impliquant
de l’eau n’a été recensé alors que
des soupes de carottes ont pu l’être.
Des normes spécifiques pour la préparation des biberons ont donc été établies
(cf. lire nos fiches, p.IV). Pour les adultes,
en revanche, il n’y a pas lieu de viser
le “zéro nitrates” que certaines eaux
minérales continuent de mettre en avant.
Dans l’eau du robinet, la concentration
maximale autorisée est de 50 mg/l.
qu’elles ne conviennent pas aux nourrissons ni aux enfants de moins de 7 ans
pour une consommation régulière.
>>> JUILLET-AOÛT 2006/N°407
Le fluor. Les eaux de source
comme l’eau du robinet ne doivent pas
en contenir plus de 1,5 mg/l. Un seuil
de 5 mg/l a aussi été fixé pour les eaux
minérales. Ces dernières sont, par
ailleurs, soumises à une obligation
d’étiquetage si elles en contiennent
plus de 1,5 mg/l : elles doivent préciser
Les bicarbonates. Ils facilitent
la digestion. On pourra donc rechercher
des eaux “bicarbonatées” qui en contiennent plus de 600 mg/l. On veillera cependant à en choisir une pas trop chargée
par ailleurs en sodium ou en fluor.
Le magnésium. L’apport conseillé
est d’environ 350 mg pour un adulte
de 70 kg. Pour y parvenir, il convient
de consommer des céréales et des produits végétaux. Mais certaines personnes
peuvent ne pas en consommer assez
et trouver un complément intéressant
dans des eaux “magnésiennes”. Ce qualificatif est autorisé pour des eaux minérales qui contiennent plus de 50 mg/l de
magnésium. Ajoutons qu’une eau fortement chargée en sulfates et en magnésium peut avoir un effet laxatif. Elle peut
donc être utile en cas de constipation.
Les personnes concernées ont intérêt
à opter pour des eaux gazeuses car
elles sont plus favorables à la rétention
osseuse du calcium. Les eaux plates
riches en calcium, elles, ont l’inconvénient d’être souvent très riches en sulfates. Or un excès de sulfates augmente
la fuite urinaire du calcium. De plus,
cet excès peut être à l’origine d’irritation
du côlon. Cet inconvénient ne remet pas
en cause leur intérêt pour les personnes
qui consomment peu ou pas de produits
laitiers. En revanche, les eaux riches
en calcium sont inutiles et peuvent même
être nocives pour les personnes dont
l’alimentation est déjà bien pourvue
en lait, yaourts, fromages...
&
nitrates, 0,5 mg/l pour
le fluor (en l’absence
de supplémentation
médicale en fluor),
140 mg/l pour les
sulfates, 100 mg/l pour
le calcium et 50 mg/l
pour le magnésium.
Lors de nos évaluations, nous avons suivi
les recommandations
de l’Afssa. Voilà pourquoi des eaux qui,
pourtant, portent en
toute légalité la mention “Convient à l’alimentation des nourissons” peuvent
apparaître dans nos
fiches avec le sigle
“biberon” barré.
La minéralisation
La minéralisation
totale, exprimée en
mg/l, correspond à
l’ensemble des substances solides contenues dans un litre
d’eau, après évaporation par chauffage
à 180°C. Sur les bouteilles, elle est souvent
indiquée sous la formule “résidus à sec”.
<<< 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS
Le prix est donné au
litre et à titre indicatif,
ayant été relevé dans
différentes moyennes
et grandes surfaces.
Nous avons précisé
l’appartenance à l’un des
trois grands groupes
produisant l’eau en bouteille : Nestlé, Neptune,
Danone, pour les bouteilles concernées.
Le prix
Cette valeur n’est pas
obligatoire, d’où certains “non disponible”
dans nos fiches.
Dommage, car elle permet de rapidement différencier les eaux. Il est
possible de savoir si
une eau est faiblement
minéralisée et donc
buvable par tous sans
restriction ou au
contraire si elle est très
minéralisée et donc
comporte des avantages et d’éventuels
inconvénients. Pour
les eaux minérales, la
réglementation prévoit
trois mentions possibles : avec moins de
50 mg/l de résidu sec,
une eau est « très faiblement minéralisée » ;
entre 50 et 500 mg/l,
elle est « faiblement
minéralisée ». Enfin, audessus de 1 500 mg/l,
elle peut se dire « riche
en sels minéraux ».
Comment lire nos fiches
N
ous avons analysé
44 eaux en bouteille de trois familles :
eau minérale plate,
gazeuse et eau de
source.
Le nombre de verres
Certaines eaux sont
buvables par tous, sans
modération, tandis que
d’autres sont plus spécifiques, c’est ce que
représente l’attribution
de un à trois verres.
Le biberon
De nombreuses bouteilles d’eau portent
la mention “Convient
à l’alimentation des
nourrissons”. Cette
mention n’est autorisée
que si l’eau répond
à trois exigences :
être non effervescente,
potable et avoir une
teneur en nitrates
inférieure à 15 mg/l.
En 2003, l’Agence
française de sécurité
sanitaire des aliments
(Afssa) a proposé des
normes plus strictes :
10 mg/l pour les
eau buvable par tous,
sans modération.
eau buvable sans modération,
mais pas par tout le monde,
notamment pas par les enfants.
eau buvable sans excès.
N°407/JUILLET-AOÛT 2006
convient à la préparation
des biberons.
IV <<< GUIDE DES EAUX EN BOUTEILLE
INFO PLUS
que des eaux de source peuvent faire
l’objet de traitements. Cristaline source
Aurèle, Source Louise (Cristaline Lidl),
Source Emma (Eco +) sont déferrisées ;
Cristaline, source St-Cyr est démanganisée ; avec Ondine, source Saint Benoît,
et Telle Qu’elle, source Terres de Flein,
les deux minéraux, fer et manganèse,
sont éliminés. Là encore, rien d’illégal,
il s’agit des mêmes traitements autorisés
que pour les eaux minérales (voir page V).
L’image d’une eau pure
à l’épreuve
Mais ces traitement n’en remettent pas
moins en cause l’image d’une eau de
source naturellement pure. Au passage,
profitons-en pour faire tomber une autre
image : il n’y a pas toujours de source
pour une eau de source. Il s’agit d’une
eau souterraine qui peut être exploitée
par une ou plusieurs émergences naturelles ou… forées.
Si certaines eaux de source ressemblent
autant à des eaux minérales, ne faudrait-il pas revoir la classification ?
Nous avons appris que des réflexions
étaient en cours et que l’on pourrait
s’orienter vers une définition qui tienne
plutôt compte de l’origine de l’eau (plus
ou moins souterraine). Mais, comme
le souligne un spécialiste, les producteurs d’eaux de source ne pousseront
sans doute pas dans ce sens. Il pourrait
être intéressant pour une eau de source
de mettre en avant sa richesse en
calcium. La réglementation le lui interdit
pour l’instant, afin justement d’éviter
toute confusion avec les eaux minérales.
Mais aller au-delà et obtenir le classement d’une eau de source comme eau
minérale serait une autre histoire.
Cela reviendrait à opter pour un autre
positionnement en termes d’image
et de prix. Or, sur le marché des eaux,
la guerre des prix est forte.
Source belge
des Acacias
CRISTALINE
Prix/l : 0,28 €
Minéralisation totale :
(non disponible)
Apport modéré en
calcium (80 mg/l).
Source Carola
CAROLA
(Nestlé)
Prix/l : 0,22 €
Minéralisation totale :
208 mg/l
Apport modéré en
calcium (70 mg/l).
Source Arline
AQUAREL (Nestlé)
CHANTEREINE
>>> XIII
Source Chantereine
GUIDE DES EAUX EN BOUTEILLE
Prix/l : 0,11 €
Minéralisation totale :
677 mg/l
Bons apports en calcium
(165 mg/l) et en
magnésium (36 mg/l).
>>> JUILLET-AOÛT 2006/N°407
Prix/l : 0,13 €
Minéralisation totale :
(non disponible)
Apport intéressant
en calcium (119 mg/l).
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS
XII <<< GUIDE DES EAUX EN BOUTEILLE
C
N°407/JUILLET-AOÛT 2006
<<< 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS
Plus largement, on peut être frappé par
les différences de minéralisation entre les
eaux de source. La minéralisation totale
n’est pas toujours indiquée, et ce n’est
pas une obligation. Mais sur les vingt
bouteilles de notre échantillon, nous en
avons suffisamment pour que les lecteurs
puissent s’en rendre compte. En comparant avec les fiches des eaux minérales
plates, ils pourront aussi constater que
ces dernières sont parfois moins minéralisées que les eaux de source. La lecture
des étiquettes permet aussi de découvrir
Des minéralisations
très différentes
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS
GUIDE DES EAUX EN BOUTEILLE
>>> V
On l’a dit, elles ne subissent pas de
traitement de désinfection. Ce qui fait
une différence incontestable avec l’eau
du robinet. Mais les eaux minérales peuvent-elles continuer à se targuer d’être
“naturelles” ? Car elles peuvent subir
d’autres traitements qui sont d’ailleurs
Peuvent-elles prétendre
être encore naturelles ?
toute la famille. Mais cette faible minéralisation peut surprendre. Les Parisiens,
par exemple, seront sans doute intéressés de savoir que l’eau d’Evian n’est pas
plus minéralisée que leur eau du robinet !
L’eau d’Evian conserve toutefois l’avantage de n’avoir subi aucun traitement de
désinfection. Autre étonnement : certaines eaux de source sont plus minéralisées que des eaux minérales plates. Elles
ne subissent pas non plus de traitement
de désinfection. Reste alors comme différence la stabilité de composition de l’eau
minérale alors que celle d’une eau de
source peut fluctuer. Mais, en pratique,
certaines eaux de source sont aussi très
stables. Bref, de quoi s’interroger sérieusement sur le classement de certaines
eaux minérales dans cette catégorie.
>>> JUILLET-AOÛT 2006/N°407
Il est vrai qu’avec une minéralisation
totale de 340 mg/l, Plancoët fait partie
des eaux « faiblement minéralisées »,
selon la réglementation. Nestlé Waters
France nous a assuré que l’information
serait corrigée sous six mois.
Plusieurs eaux minérales plates sont
« faiblement minéralisées ». Il en est
même qui sont « très faiblement minéralisées » comme Mont Roucous. Leur
avantage est de pouvoir être bues par
Des eaux minérales…
bien peu minérales !
P
lancoët revendique d’être la seule
eau minérale de Bretagne. Elle
se vante aussi d’être « riche en
minéraux et oligoéléments ». Bretonne,
oui, mais riche, sûrement pas. Un coup
d’œil sur sa « minéralisation caractéristique » permet de s’apercevoir
que Plancoët ne brille pas par ses fortes
teneurs : à peine 55 mg/l de calcium,
22 mg/l de magnésium, 36 mg/l
de sodium... Nous avons donc fait part
de notre étonnement au groupe
Nestlé Waters France, auquel Plancoët
appartient. Et obtenu sans difficulté
un changement d’étiquette !
Les eaux minérales plates jouissent d’une bonne image,
entretenue par des campagnes vantant leur pureté naturelle
et leur richesse en minéraux venues “des profondeurs de la terre”.
Problème : certaines sont bien peu minérales, et une bonne partie
subit des traitements. Quant à leurs vertus, elles mériteraient
d’être précisées. Bref, un grand ménage paraît nécessaire.
Toutes les eaux de source sont-elles semblables ?
Pas vraiment. On les croit sans intérêt sur le plan minéral, et l’on
découvre que certaines ont plus de calcium que des eaux minérales.
Cette richesse leur vaut d’être alors déconseillées pour la fabrication
des biberons. On les croit pures, alors qu’elles peuvent être traitées.
Enfin, on croit acheter une eau de source, alors qu’il s’agit parfois
d’une marque commerciale avec plusieurs sources différentes.
Cristaline, on affirme aussi proposer
des eaux avec des minéralisations plutôt
homogènes. Nous avons toutefois noté
de grands écarts. La minéralisation totale
des deux sources qui figurent dans nos
fiches varie du simple au double :
Arline atteint 677 mg/l, alors que St-Cyr
est à 300 mg/l. Et il existe aussi une
source Vosgia avec à peine 30 mg/l !
Le moins que l’on puisse dire est que
les acheteurs de Cristaline ne boivent pas
la même eau.
VOUS AVEZ DIT
MINÉRALE ?
ELLES FONT
LE GRAND ÉCART
ristaline est un beau succès.
En quelques années, la marque
du groupe Neptune est arrivée à
occuper la première place des eaux de
source. Ce résultat a toutefois été obtenu
grâce à une stratégie susceptible de créer
une confusion pour le consommateur.
Il n’y a en effet pas une eau de source
Cristaline, mais plus d’une dizaine. Sans
compter celles que l’on retrouve comme
eau à la marque d’un distributeur (voir
Monoprix et Lidl). Cristaline respecte
la réglementation. Selon cette dernière,
si le nom commercial diffère de celui de
la source ou du lieu d’exploitation, ce nom
ou lieu doive apparaître en caractères
au moins une fois et demie aussi grands
que ceux du nom commercial. Obligation
remplie sur les bouteilles Cristaline.
La marque est en rouge sur le devant.
Et le nom de la source est indiqué en plus
gros, mais bleu sur fond bleu, sur le côté.
Cristaline a été copié. Nestlé Waters
France a lancé Aquarel, qui regroupe
deux sources. On assure toutefois chez
Nestlé Waters que l’on a veillé à avoir
deux eaux de composition assez proches.
Chez Neptune, maison mère de
eaux minérales plates
eaux de source
&
&
mentionnés sur l’étiquette. On peut ainsi
lire qu’une eau minérale est “déferrisée”
ou “démanganisée”. Sa teneur en fluor
peut aussi être abaissée. Nous avons
d’ailleurs noté que Wattwiller et Saint
Amand, qui contenaient plus de 1,5 mg/l
de fluor dans notre dossier de 2004, sont
désormais à 1,3 mg/l. Du coup, ces eaux
sont dispensées de l’avertissement pour
les nourrissons et les enfants de moins
de 7 ans (voir le fluor, page III). Ces traitements sont encadrés : on ne peut pas
faire n’importe quoi avec une eau minérale et, la plupart du temps, on utilise
une technique à base d’air comprimé
qui ne porte pas à conséquence. Mais
les traitements à l’ozone éventuellement
utilisables peuvent, s’ils ne sont pas bien
contrôlés, conduire à la formation de bromates, dont on sait qu’ils sont cancérigènes. Vous avez dit “naturelle” ?
Des vertus à revoir
et à corriger
Evian est « déclarée source de jeunesse
pour votre corps ». Il est en effet conseillé
de boire de l’eau. Mais comment Mont
Roucous avec sa minéralisation de
19 mg/l pourrait-elle être « particulièrement recommandée pour les seniors »,
alors que ces derniers ont plutôt besoin
d’apports en calcium ? Thonon, avec
342 mg/l peut-elle vraiment se dire
“généreuse par nature” ? D’autres eaux
mériteraient à l’inverse d’être plus
bavardes. Riche en magnésium, Hépar
est aussi très riche en sulfates, la combinaison des deux pouvant, on l’a vu, avoir
un effet laxatif. Sans le dire en ces termes,
Hépar précise qu’elle est « déconseillée
en cas de troubles digestifs graves » et
qu’elle ne doit pas être « utilisée chez
les nourrissons, sauf en cas de constipation sur avis médical ». Mais ces contreindications sont rares. Ainsi, Contrex ou
Courmayeur, qui sont susceptibles d’avoir
aussi un effet laxatif, n’en disent rien.
Ces deux eaux sont par ailleurs très
riches en calcium. Un avantage pour ceux
qui en manquent, mais un risque possible
pour ceux qui consomment déjà des
produits laitiers. On peut donc souhaiter,
comme l’Académie de médecine devrait
le recommander cet automne, un peu
de ménage dans les indications et les
contre-indications des eaux minérales.
TAILLEFINE
(Danone)
Source d’Auvergne
non précisée
Prix/l : 0,43 €
Eau minérale enrichie
en calcium (250 mg/l) et
en magnésium (50 mg/l).
ni protéines ni
glucides ni lipides.
Pour de l’eau,
le contraire serait
surprenant.
<<< 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS
que Taillefine
ne détaille pas
sa composition,
au lieu d’indiquer
qu’elle ne contient
N°407/JUILLET-AOÛT 2006
« idéale lorsque
vous cherchez
à maigrir ».
Rappelons que
boire de l’eau ne
fait pas maigrir.
Les messages de
Contrex et Taillefine
sont plutôt clairs.
Ces eaux mettent
en avant leur
richesse en calcium
et magnésium, deux
minéraux « souvent
déficitaires quand
on fait attention à
sa ligne ».
Dommage toutefois
TAILLEFINE, L’EAU ENRICHIE
Taillefine fait l’objet
d’une fiche à part,
car il s’agit d’une
eau minérale enrichie en calcium et
en magnésium. Elle
n’a donc pas le droit
de porter le nom
d’eau minérale, sa
composition d’origine ayant été
modifiée. Taillefine
surfe sur un créneau également
occupé par Contrex,
votre « partenaire
minceur », et
Courmayeur,
VI <<< GUIDE DES EAUX EN BOUTEILLE
Source San Pelegrino
SAN PELLEGRINO
(Nestlé)
Source Vernière
VERNIÈRE
(Neptune)
VICHY ST-YORRE
(Neptune)
Prix/l : 0,38 €
Minéralisation totale :
1 226 mg/l
Apports élevés en calcium
(200 mg/l), en magnésium
(76 mg/l) et en bicarbonates
(1 228 mg/l). Parmi les plus
adaptées pour apporter calcium,
magnésium et faciliter la digestion.
VICHY CÉLESTINS
(Neptune)
Source Royale
Prix/l : 0,95 €
Minéralisation totale :
959 mg/l
Bons apports en calcium
(186,9 mg/l) et en
magnésium (52,2 mg/l).
Moyennement sulfatée
(476 mg/l).
Source Célestins
Prix/l : 0,59 €
Minéralisation totale :
4 774 mg/l
Teneur exceptionnelle en
bicarbonates (4 368 mg/l).
Mais teneur élevée en
sodium (1 708 mg/l) et en
fluor (9 mg/l).
Déconseillée aux enfants.
GUIDE DES EAUX EN BOUTEILLE
>>> XI
« Il ne faut pas confondre sel et sodium »,
clame Vichy St-Yorre sur son étiquette.
On trouve, en effet, dans l’eau surtout
du bicarbonate de sodium. Or, ce dernier est différent du sel, qui est du chlorure de sodium. Vichy St-Yorre en profite pour mettre l’accent sur sa faible
teneur en sel. C’est en effet ce dernier
qui fait peur. Mais pourquoi ne soulignet-elle pas aussi sa très forte teneur
en sodium de 1 708 mg/l ? Les effets
du bicarbonate sont moins bien connus
que ceux du sel, mais une information
moins orientée paraît souhaitable.
SEL N’EST PAS SODIUM
Prix/l : 0,60 €
Minéralisation totale :
3 325 mg/l
Très forte teneur en
bicarbonates (2 989 mg/l).
Mais teneur très élevée en
sodium (1 172 mg/l) et en
fluor (5mg/l).
Déconseillée aux enfants.
VALS VIVARAISE
Source Vals-les-Bains
>>> JUILLET-AOÛT 2006/N°407
Prix/l : 0,40 €
Minéralisation totale :
(non disponible)
Attention à sa teneur
en sodium (381 mg/l)
et à sa richesse en fluor
(1,7 mg/l).
Déconseillée aux enfants.
Sans apport de minéraux
utiles.
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS
Prix/l : 0,59 €
Minéralisation totale :
1 656 mg/l
Apports élevés en
calcium (241 mg/l) et
en magnésium (95 mg/l).
Mais riche en fluor
(2,1 mg/l) et modérément
sodée (255 mg/l).
LA SALVETAT
(Danone)
Source Rieumajou
Prix/l : 0,66 €
Minéralisation totale :
475 mg/l
Intéressante pour
son apport en calcium
(149 mg/l) et sa faible
teneur en sodium
(11,5 mg/l).
ROZANA
(Neptune)
Source Rozana
N°407/JUILLET-AOÛT 2006
<<< 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS
Prix/l : 0,38 €
Minéralisation totale :
850 mg/l
Apport élevé en calcium
(253 mg/l) et très faible
teneur en sodium (7 mg/l).
Parmi les plus adaptées
pour apporter du calcium.
Source Diva
Source Perrier
Prix/l : 0,58 €
Minéralisation totale :
3 022 mg/l
Apport élevé en calcium
(301 mg/l), exceptionnel en
magnésium (160 mg/l) et forte
teneur en bicarbonates (1 837 mg/l).
Mais sodée (493 mg/l). Parmi les
plus adaptées pour un effet laxatif.
QUÉZAC
(Nestlé)
Prix/l : 0,64 €
Minéralisation totale :
1 200 mg/l
Bons apports en calcium
(190 mg/l), en magnésium
(85 mg/l) et bonne teneur
en bicarbonates
(1 300 mg/l). Parmi les plus adaptées
pour apporter calcium, magnésium
et faciliter la digestion.
Source Saint-Galmier
BADOIT (Danone)
PERRIER
(Nestlé)
Prix/l : 0,56 €
Minéralisation totale :
2 520 mg/l
Bons apports en calcium
(170 mg/l), en magnésium
(92 mg/l) et richesse
en bicarbonates (2 195 mg/l).
Mais riche en sodium (650 mg/l).
Source du Cézallier
ARVIE
(Danone)
X <<< GUIDE DES EAUX EN BOUTEILLE
&
PHOTOS PRODUITS : J. CHISCANO/«60»
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS
>>> JUILLET-AOÛT 2006/N°407
Prix/l : 0,39 €
Minéralisation totale :
19 mg/l
Très faiblement
minéralisée, aucun
apport de minéraux utiles.
GUIDE DES EAUX EN BOUTEILLE
>>> VII
Prix/l : 0,25 €
Minéralisation totale :
340 mg/l
Faiblement minéralisée.
Source Sassay
PLANCOËT
(Nestlé)
MONT ROUCOUS
Source Mont Roucous
Prix/l : 0,55 €
Minéralisation totale :
2 513 mg/l
Apport très élevé
en calcium (549 mg/l)
et en magnésium (119 mg/l).
Mais très forte teneur en sulfates
(1 530 mg/l). Parmi les plus
adaptées pour un effet laxatif.
Source Hépar
Source Cachat
Prix/l : 0,39 €
Minéralisation totale :
309 mg/l
Faiblement minéralisée,
apport modéré
en calcium (78 mg/l).
HÉPAR
(Nestlé)
EVIAN
(Danone)
Prix/l : 0,33 €
Minéralisation totale :
2 285 mg/l
Apport très élevé
en calcium (533 mg/l)
et bon apport en
magnésium (66 mg/l).
Mais très forte teneur en sulfates
(1 420 mg/l).
Source Fonte Youla
Source Contrex
Prix/l : 0,37 €
Minéralisation totale :
2 125 mg/l
Apport très élevé
en calcium (486 mg/l)
et en magnésium (84 mg/l).
Mais forte teneur en sulfates
(1 187 mg/l). Parmi les plus adaptées
pour un effet laxatif.
COURMAYEUR
(Neptune)
CONTREX
(Nestlé)
&
SAINT AMAND
Source du Clos
de l’abbaye
THONON
(Neptune)
Source de la Versoie
VITTEL
(Nestlé)
Prix/l : 0,30 €
Minéralisation totale :
342 mg/l
Apport modéré en calcium
(108 mg/l).
VALVERT
(Nestlé)
Prix/l : 0,23 €
Minéralisation totale :
859 mg/l
Se distingue par un
bon apport en calcium
(176 mg/l) et un apport
modéré en magnésium (46 mg/l).
Déconseillée aux enfants (fluor).
Source Valvert
N°407/JUILLET-AOÛT 2006
<<< 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS
Prix/l : 0,39 €
Minéralisation totale :
889 mg/l
Apport élevé en
calcium(222 mg/l).
Mais moyennement
riche en sulfates
(520 mg/l).
Source Lithinée
WATTWILLER
Prix/l : 0,37 €
Minéralisation totale :
841 mg/l
Apport élevé en calcium
(202 mg/l) et apport
modéré en magnésium
(43 mg/l).
Source Vittel
Grande Source
Prix/l : 0,47 €
Minéralisation totale :
201 mg/l
Faiblement minéralisée
Apport modéré en calcium
(67,6 mg/l).
VOLVIC
(Danone)
Source Clairvic
Prix/l : 0,27 €
Minéralisation totale :
130 mg/l
Très faiblement
minéralisée. Sans apport
significatif de minéraux.
VIII <<< GUIDE DES EAUX EN BOUTEILLE
eaux minérales gazeuses
DES BULLES ET
DES MINÉRAUX
Les eaux pétillantes ont leurs adeptes. On trouve
quelques eaux de source ou minérales plates gazéifiées. Mais
les eaux minérales naturellement gazeuses constituent toujours
le gros des troupes. Celles qui sont riches en calcium sont
d’autant plus recommandées que la présence de bicarbonates
est un avantage. En revanche, certaines ont des teneurs en fluor
et en sodium qui incitent à les déconseiller pour un usage courant.
À
Plusieurs ont des teneurs élevées en
calcium et l’association avec les bicarbonates est un bon point. Les bicarbonates,
à l’origine des bulles, favorisent en effet
la rétention du calcium dans les os.
Attention aux teneurs
en sodium et fluor…
GUIDE DES EAUX EN BOUTEILLE
>>> IX
Parmi ces eaux calciques, on prendra
soin d’en choisir une qui ne soit pas trop
chargée en d’autres composants, notamment en sodium ou en fluor. Ainsi, Arvie,
avec ses 650 mg/l de sodium, ne paraît
pas la plus appropriée pour une consommation quotidienne. Quézac non plus,
car à son sodium s’ajoutent 2,1 mg/l
de fluor. Idem pour Vals Vivaraise. Rien
n’empêche de consommer ces eaux de
manière occasionnelle. Mais, pour une
consommation quotidienne, on pourra
leur préférer Badoit ou La Salvetat.
Impossible, enfin, de ne pas évoquer le
cas des deux Vichy, St-Yorre et Célestins.
Elles n’ont pas beaucoup de calcium. En
revanche, elles ont beaucoup de fluor et
une teneur en sodium exceptionnellement forte. D’où notre recommandation
d’en consommer modérément.
>>> JUILLET-AOÛT 2006/N°407
la question « avec ou sans bulle »,
la réponse « avec » semble en
hausse. Pour preuve, Contrex, eau
minérale plate, existe aussi en version
« fines bulles ». L’eau de source Ondine
se transforme en Saint Benoît avec
adjonction de gaz carbonique. Autre eau
de source, Carola se décline en finement
pétillante pour les repas, et intensément
pétillante pour « les sensations fortes ».
On assiste même à une surenchère au
sein des eaux minérales naturellement
gazeuses. Ainsi, Badoit a une version
« intensément pétillante », qui promet
« deux fois plus de fines bulles ». Son
grand rival, Perrier, a lancé l’eau de Perrier,
« finement pétillante », avec des bulles
plus fines pour accompagner le repas.
Si on aime les bulles, il n’y a pas de raison
de s’en priver. Mais cela ne dispense pas
de regarder ce qu’il y a derrière. La plupart du temps, il s’agit d’eaux minérales
naturellement gazeuses, dont la minéralisation totale est élevée. Dans notre
échantillon, Perrier fait exception en étant
en dessous de 500 mg/l. Toutes les autres
sont au-dessus et la plupart sont franchement « riches en sels minéraux ».
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS
DOSSIER
ESSAIS
es filtres en carafes ou sur robinet vous promettent une eau de boisson d’excellente qualité.
EAU POTABLE
Pourquoi filtrer l’eau
CENTRE
D ESSAIS
Les filtres en carafes ou sur robinet promettent une
eau de boisson d’excellente qualité.
Nous en avons testé huit. Résultats : leur utilité est quelque peu
limitée.
’
Vous êtes las de transporter des
bouteilles d’eau et vous ne voulez pas boire l’eau du robinet ?
Alors, vous êtes candidat potentiel à l’achat d’une carafe filtrante ou d’un filtre sur robinet.
La principale promesse de ces
dispositifs est de fournir une
eau avec un goût plus agréable.
Rien de surprenant : le mauvais
goût reste la principale cause
d’insatisfaction des Français
vis-à-vis de l’eau du robinet
utilisée comme eau de boisson.
Il est cité par 44 % des personnes interrogées dans le
Baromètre 2006 Centre d’information sur l’eau-TNS Sofres. La
deuxième cause d’insatisfaction
est liée à la première puisqu’il
s’agit de la présence de chlore
(36 %). Les filtres en carafe ou
sur robinet retiennent plus ou
moins bien le chlore grâce à la
présence de charbons actifs.
D’une pierre deux coups, l’eau filtrée n’a donc plus de mauvaise
odeur. Mais elle est aussi sans
protection face aux bactéries.
Autre inconvénient, une partie
de ces charbons actifs peut, à
l’usage, se retrouver dans l’eau
filtrée. D’où la nécessité de bien
remplacer les filtres.
Des substances
indésirables
L’autre principale promesse des
dispositifs est de réduire les
“substances indésirables”. Le
plomb fait partie des métaux
lourds dont on peut vouloir se
passer. Nous avons donc vérifié l’efficacité des dispositifs
pour le retenir. Pour les autres
minéraux ou oligoéléments,
l’affaire est discutable. Car ce
sont des constituants de l’eau
dont nous pouvons souhaiter ne
pas nous priver. C’est le cas, en
particulier, du calcium. Les
filtres sur robinet ne le retiennent
pas du tout, comme nous avons
pu le vérifier, et c’est un bon
point en leur faveur. Les carafes,
en revanche, revendiquent une
action anticalcaire (le calcaire
est le dépôt formé par le calcium et le magnésium de l’eau).
Elle est modérée (entre 10 et
27 %). Mais on ne s’étonnera
pas de l’argument commercial :
la troisième cause d’insatisfaction vis-à-vis de l’eau du robinet est d’être trop calcaire. Rappelons toutefois que cela n’est
pas vrai partout. Mieux vaut
donc vérifier avant de s’équiper.
Ensuite, il n’y a pas de raison de
vouloir supprimer le calcium
dans l’eau de boisson. Reste
l’avantage d’une eau faiblement
minéralisée pour la préparation
du café et du thé. C’est un vrai
“plus”, mais les amateurs pourront hésiter entre l’achat d’une
carafe et de l’eau en bouteille.
L’utilité de ces dispositifs n’est
pas flagrante. En revanche, leur
coût et leur contrainte d’utilisation peuvent faire craindre une
reconversion de la carafe filtrante en simple carafe.
Le goût et la qualité
Réduire, voire supprimer
le goût de chlore de l’eau
du robinet est la motivation
première des acheteurs de
carafes et de filtres. L’eau
du robinet est très contrôlée
et reste de bonne qualité.
CARAFES FILTRANTES
✪✪
BRITA
14/20
ELEMARIS COOL
Capacité : 1,4 litre
Prix indicatif : 35 €
Points forts : très bonne pour
la filtration du chlore. Action notable
sur les nitrates. L’eau filtrée a
bon goût. Très bonne distribution
des recharges. Compte à rebours
électronique indiquant de changer
la cartouche. Information de qualité
sur l’hygiène, l’entretien, le montage et l’utilisation.
Point faible : les cartouches les plus onéreuses de l’essai.
36 <<< DOSSIER
✪✪
BRITA
13/20
ELEMARIS XL
Capacité : 2,2 litres
Prix indicatif : 38 €
Points forts : bonne action sur
le chlore. Compte à rebours
électronique indiquant de changer
la cartouche. Très bonne distribution
des recharges.
Information de qualité sur l’hygiène,
l’entretien, le montage et l’utilisation.
Point faible : les cartouches les plus onéreuses de l’essai.
Ne filtre les nitrates que de manière symbolique.
N°407/JUILLET-AOÛT 2006 <<< 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS
EAU POTABLE
Mais leur utilité est limitée, et ils ne sont pas sans contraintes.
du robinet ?
CE QU’IL FAUT SAVOIR
AVANT D’ACHETER
Le prix des cartouches
Les deux dispositifs fonctionnent à l’aide de cartouches. Celles des carafes
sont moins chères que celles
des filtres, mais elles durent
moins longtemps. D’où l’intérêt de se reporter à notre
tableau pour connaître le
coût de revient global (voir
page 38-39). Il convient aussi
de vérifier la disponibilité des
cartouches près de chez soi
✪
ALPATEC
12,5/20
KENWOOD
LISA
Capacité : 1,2 litre
Prix indicatif : 60 €
Points forts : très bonne
filtration du chlore et
du plomb (dans les conditions de notre essai). L’eau
filtrée la plus appréciée.
Point faible : prix de la carafe. Filtration trop lente et insuffisante sur les
nitrates. Disponibilité des cartouches.
Notice succincte concernant l’hygiène.
car nous avons eu du mal à
trouver certains modèles.
Hygiène : les contraintes
Carafes et filtres impliquent
une grande rigueur en matière d’hygiène, qui peut vite
se révéler contraignante.
L’eau déchlorée n’a plus de
protection face aux microorganismes. Elle doit être
consommée sous 24 heures
et être conservée au réfrigérateur. Par ailleurs, la
carafe doit être nettoyée
régulièrement, et les cartouches changées. En l’occurrence, les compteurs
électroniques, qui indiquent
à quel moment le changement doit intervenir, constituent un “plus”. Il convient
également de jeter les premiers volumes d’eau après
toute phase d’inactivité. Si
cette dernière est prolongée,
mieux vaut tout nettoyer et
remplacer la cartouche.
✪
12/20
WASSER FILTER
Capacité : 1,3 litre
Prix indicatif : 40 €
Points forts : bonne
filtration du chlore et
du plomb. Les cartouches
les moins chères de notre
essai. Compte à rebours électronique
indiquant de changer la cartouche.
Point faible : action insignifiante sur
les nitrates. Filtration trop lente. Notion
d’hygiène trop succincte dans la notice.
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS >>> JUILLET-AOÛT 2006/N°407
CULLIGAN
Z
9,5/20
KIRA
Capacité : 1 litre
Prix indicatif : 22 €
Points forts : bonne filtration du chlore. Son prix.
Point faible : le goût
le moins apprécié.
Mauvaise filtration du
plomb et des nitrates. Filtration lente.
Aucune information sur le changement
de cartouche et la conservation de l’eau
filtrée. Absence de témoin d’usure.
DOSSIER >>>
37
PHOTOS PRODUITS : J. CHISCANO/«60»
Carafes ou filtres ?
Vous avez le choix entre des
carafes ou des filtres à raccorder au robinet. Les filtres
peuvent être désactivés, par
exemple pour faire la vaisselle. Les carafes traitent de
petites quantités, alors que
les filtres brassent de gros
volumes. Le choix dépend
donc du nombre de personnes au foyer et de l’utilisation envisagée (boisson,
cuisson…).
DOSSIER
EAU POTABLE
Très bon A A A
20 à 17
Bon A A
16,5 à 13
Acceptable A
12,5 à 10
RÉSULTATS ET COMMENTAIRES
PRIX
PRIX
D’UNE
INDICATIF
CARTOUCHE
MARQUES/MODÈLES
DURÉE DE VIE
FILTRE (60 %)
COMMODITÉ D’EMPLOI (25 %)
D’UNE
CARTOUCHE
Durée
moyenne
En
Chlore
Plomb
Nitrates
Total
Notice
Utilisation
En
de filtration Total
litres temps
pour 1 l
filtrés
APPRÉCIATION
DÉGUSTATION GLOBALE
(15 %)
Note sur 20
(100 %)
CARAFES FILTRANTES
BRITA Elemaris Cool
35 €
7€
100 1 mois A A A
A
A
A A
A A
A A
4’ A
A A
A A
14
A A
BRITA Elemaris XL
38 €
7€
100 1 mois A A
A
Z
A
A A
A A
4’ A
A A
A A
13
A A
ALPATEC Lisa
60 €
6€
100 1 mois A A A A A A
Z
A A
Z
Z
9’ ZZ
Z
A A
12,5 A
KENWOOD Wasser Filter
40 €
5€
100 1 mois A A
A A
ZZ
A
A
Z
7’ ZZ
Z
A A
12
CULLIGAN Kira
22 €
6€
100 1 mois A A
Z
ZZ
Z
ZZ
A
5’30” Z
Z
A
BRITA On Tap Select
60 €
24 €
1 200 3 mois A A A A A A A A A A A A A
A
30”*A A A
A A
AAA
17 A A A
CULLIGAN FM 4 A
90 €
27 €
1 600 4 mois A A A A A A
A
A A
A A
A
30”*A A A
A A
AAA
16,5 A A
DOM’SOURCE
70 €
44 €
2 000 4 mois A A A A A A
A
A A
A A
A A 30”*A A A
A A
AAA
14
9,5
A
Z
FILTRES DE ROBINET
PRÉSENCE ET GOÛT
DE CHLORE
Les dispositifs tiennent leur
principale promesse. Le chlore
a été complètement retenu par
les trois filtres sur robinet pendant toute la durée de l’essai.
Pour les carafes, les performances sont variables, allant
de plus de 50 % pour Culligan
à plus de 90 % pour Alpatec et
Brita Elemaris cool. Rappelons
que nous avons utilisé une eau
“dopée” avec une teneur excep-
tionnelle de 3 mg/l. Avec une
eau du robinet dans laquelle les
concentrations habituelles sont
de l'ordre de 0,1 à 0,3 mg/l, nos
carafes font certainement
mieux. Mais notre “amplification” nous a permis de les
différencier.
Les résultats de la dégustation
corroborent ces mesures. Tous
les filtres et la plupart des
carafes sont parvenus à faire
disparaître le mauvais goût de
notre eau très chlorée. En
A A
revanche, l’eau filtrée par la
Culligan n’a perdu son goût
qu’après avoir subi quatre dilutions, ce qui lui vaut d’être classée seulement acceptable.
Côté carafes, les meilleures
performances sont réalisées
par Alpatec et Kenwood, alors
la Culligan n’a abaissé la teneur
en plomb que de 40 %.
PLOMB
Les filtres sur robinet retiennent très bien le plomb. La
concentration de ce métal
lourd est restée en dessous du
seuil de détection de 0,5 microgrammes/litre (μ/l) pendant
toute la durée de notre essai.
NITRATES
Même si les fabricants n’en
parlent pas, les dispositifs testés ont aussi une action sur les
nitrates. Toutefois, celle-ci est
modérée, et elle diminue avec
le temps. De plus, les résines
échangeuses d’ions qui retien-
FILTRES DE ROBINET
BRITA
✪✪✪
17/20
ON TAP SELECT
Prix indicatif : 60 €
Points forts : retient entièrement
le chlore et le plomb. Bonne action
sur les nitrates. L’eau filtrée a très bon
goût. Filtration instantanée. Compteur
électronique de volume d’eau filtrée.
Très bonne distribution des recharges.
Information de qualité sur l’hygiène,
l’entretien, le montage et l’utilisation.
Point faible : coût de fonctionnement élevé pour les foyers
qui consomment peu d’eau.
38 <<< DOSSIER
✪✪
CULLIGAN
16,5/20
FM 4 A
Prix indicatif : 90 €
Points forts : retient entièrement
le chlore et le plomb. L’eau filtrée a
très bon goût. Filtration instantanée.
Compteur électronique de volume
d’eau filtrée. Information de qualité
sur l’hygiène, l’entretien, le montage
et l’utilisation.
Point faible : coût de fonctionnement
élevé pour les foyers qui consomment peu d’eau. Son action
sur les nitrates diminue significativement avec le temps.
N°407/JUILLET-AOÛT 2006 <<< 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS
nsuffisant Z Très insuffisant ZZ
6,5 à 0
nent les nitrates peuvent avoir
tendance à les relâcher lorsqu’elles sont saturées. Si l’on
réside dans une zone où le taux
de nitrates dans l’eau du robinet est élevé, il faudra donc remplacer plus fréquemment les
cartouches.
COMMODITÉ D’EMPLOI
À l’exception des modèles Brita,
les notices sont trop succinctes
concernant l’entretien et l’hygiène. Des informations essentielles comme la durée de
conservation sont oubliées. La
notice Culligan ne mentionne
même pas la nécessité de changer la cartouche !
Carafes et filtres sur robinet sont
simples à utiliser. Cependant, l’indication du changement de cartouche laisse parfois à désirer.
Seuls deux filtres sur robinet possèdent un compteur de volume.
Deux carafes possèdent un
compte à rebours électronique,
mais il décompte le temps et pas
le volume filtré. La durée moyenne de filtration indiquée dans
notre tableau confirme qu’avec
certaines carafes, mieux vaut
prendre un peu d’avance, sous
peine de devoir patienter jusqu’à
sept, voire neuf minutes pour
remplir à nouveau les verres.
COMMENT NOUS AVONS PROCÉDÉ >>>>>>>>>>>>>>>>>>
>>> Notre essai comporte trois parties :
une analyse physico-chimique, une dégustation et une évaluation de la commodité
d’emploi. Pour l’analyse physico-chimique,
nous ne pouvions utiliser l’eau du robinet,
sa composition étant susceptible de varier.
Nous avons donc préparé en laboratoire
de l’eau “dopée”, en portant la concentration
de différents éléments au niveau maximal
autorisé par la réglementation.
Pour le chlore, nous avons retenu une valeur
exceptionnelle de 3 mg/l. Cette eau préparée
en laboratoire avait l’avantage d’avoir une
composition stable et parfaitement connue.
Notre essai s’est déroulé sur un mois pour
observer le vieillissement des cartouches.
Évaluation des filtres
Nous avons simulé le vieillissement des systèmes
en filtrant de l’eau pendant un mois. Si la fin de vie
des filtres n’est pas atteinte, cela nous a fourni des
indications sur l’évolution de leurs performances.
F. LELAN/«60»/RÉA
9,5 à 7
Analyse physico-chimique
Dégustation
Tous les deux jours, des échantillons d’eau filtrée
sont analysés afin de mesurer la rétention des
métaux, minéraux et agents chimiques présents
dans l’eau.
La dégustation a été menée par un jury de quatre
personnes. Nous avons utilisé une eau minérale que
nous avons chlorée, puis filtrée. Elle a été dégustée
telle quelle et avec quatre niveaux de dilution.
NOS CONCLUSIONS >>>>>>>>>>>>>>>
DOM’SOURCE
✪✪
>>> Les cinq carafes et les
14/20
Prix indicatif : 70 €
Points forts : retient entièrement
le chlore et le plomb. L’eau
filtrée a très bon goût. Filtration
instantanée. Information de
qualité sur l’hygiène, l’entretien,
le montage et l’utilisation.
Point faible : coût de fonctionnement très élevé. Absence de
témoin d’usure. Attention à la disponibilité des cartouches
de rechange. Son action sur les nitrates diminue
significativement avec le temps.
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS >>> JUILLET-AOÛT 2006/N°407
trois filtres sur robinet de
notre essai se révèlent efficaces : ils réduisent significativement les teneurs de l’eau
en chlore, en plomb et, dans
une moindre mesure, en
nitrates. Le goût de chlore est
bien atténué avec les carafes
et supprimé avec les filtres.
>>> On retiendra que
les filtres sur robinet ont
de meilleures performances
que les carafes ; et que les
modèles de la marque Brita
se distinguent dans les deux
catégories.
>>> On peut s’interroger sur
l’utilité d’un tel équipement.
L’eau du robinet est très
contrôlée et globalement
de bonne qualité. Il est facile
de faire disparaître son goût
chloré en la laissant quelques
heures au réfrigérateur. On
peut aussi hésiter face au coût
que représentent ces dispositifs, et aux règles contraignantes qu’ils imposent
en matière d’hygiène.
DOSSIER >>>
39
EAU POTABLE
ESSAIS
DOSSIER
Prix au litre : l’eau du
CENTRE
D ESSAIS
eau filtrée
’
Il n’y a pas photo!
Lorsque l’on
compare les prix
au litre, l’eau
du robinet distance,
de très loin, l’eau
filtrée ou l’eau en
bouteille. L’écart
est également
impressionnant
lorsque l’on
calcule le budget
d’eau de boisson
sur un an d’une
famille type.
Le prix moyen de l’eau du robinet en France est de 2,90 € le m3.
Exprimé en litre, ce montant
n’est pas très parlant puisque
l’on tombe en dessous du centime d’euro. Nous l’avons fait
pour le besoin de nos comparaisons ci-contre, mais on
retiendra, pour faire simple, que
l’on paie un peu plus d’un centime d’euro pour quatre litres
d’eau du robinet.
Ce prix moyen ne correspond
pas à celui qui est indiqué sur
votre facture ? Rien d’étonnant.
Plusieurs enquêtes ont montré
que le prix de l’eau peut varier du
simple au double d’un département à l’autre. Mais nous ne
pouvions pas entrer dans le
détail de chaque zone.
Comparée avec l’eau filtrée et
l’eau en bouteille, l’eau du robinet défie toute concurrence.
L’écart est encore plus impressionnant si l’on raisonne en coût
40 <<< DOSSIER
0,07 €/litre
0,0029 €/litre
0
eau du robinet
e
annuel. Pour établir nos calculs,
nous avons retenu une consommation quotidienne de 1,3 l par
jour. C’est le chiffre qui figure
dans les apports nutritionnels
conseillés par l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa).
1,38 € par an
et par personne
Par ailleurs, les distributeurs
d’eau estiment la consommation moyenne des Français à
137 litres par personne et par
jour pour l’ensemble des activités domestiques. La boisson
représentant 1 % de ce total, on
aboutit à peu près au même
chiffre que l’Afssa.
Résultat pour une consommation annuelle d’eau du robinet
comme eau de boisson : à raison
de 1,3 l par personne et par
jour, on a un total de 475 litres
par an. Multiplié par le prix du
litre, on aboutit à 1,38 € pour
une consommation annuelle
individuelle. Vous en reprendrez
bien un verre.
Les filtres, eux, ne peuvent
représenter qu’un surcoût puisqu’ils s’ajoutent au prix de l’eau
du robinet. Au final, la différence
est forte comme on peut s’en
rendre compte avec les calculs
réalisés par notre centre d’essai
dans le tableau ci-contre. Bien
sûr, le coût de la première
année est pénalisé par l’achat
du dispositif. C’est la raison
pour laquelle nous donnons
aussi un coût sur deux années.
On retiendra que le prix du filtre
s’amortit au fil des ans et que
c’est le prix des cartouches qui
fait la différence sur la durée.
Un élément à ne pas négliger
au moment de l’achat, tout
autant que la disponibilité de
ces cartouches et la performance globale du dispositif.
Pour l’eau en bouteille, l’affaire
est un peu plus compliquée. Si
l’on s’en tient à notre comparaison de prix au litre, on
constate que l’eau embouteillée
est cent fois plus chère que
l’eau du robinet.
100 fois moins chère
que l’eau en bouteille
Notre prix indicatif n’est toutefois pas représentatif de toutes
les eaux en bouteille. Nous
avons mis en avant celui de l’eau
minérale non gazeuse car il est
suivi par l’Institut national de la
statistique et des études économiques (Insee). Il était donc possible de disposer d’une moyenne
fiable. Mais l’eau de source est
beaucoup moins chère.
Ainsi Cristaline, qui représente
plus de 20 % des volumes d’eau
de source, est vendu 1 € le lot de
six bouteilles d’un litre et demi.
Soit 0,11 € le litre. L’eau pre-
N°407/JUILLET-AOÛT 2006 <<< 60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS
LE COÛT DE REVIENT DES
CARAFES ET FILTRES DE ROBINET
LES TROIS EAUX
EN COMPÉTITION
u en bouteille
mier prix de Leclerc ou celle de
Lidl sont encore moins chères,
à 0,09 €. Mais les autres bouteilles sont plutôt un peu audessus. Dans notre échantillon,
la plus chère est Aquarel de
Danone dont le prix a pourtant
reculé. Nous l’avions relevé à
2,11 € le lot de six bouteilles
d’un litre et demi chez Carrefour
pour notre dossier de 2004 et
nous l’avons retrouvé à 1,98 €
chez Auchan en 2006. Ce qui
donne aujourd’hui un prix de
0,22 € le litre. Si l’on s’en tient au
prix de Cristaline, l’eau de
source se révèle cinquante fois
plus chère que l’eau du robinet.
L’écart se réduit mais reste
considérable.
La comparaison annuelle est
aussi intéressante. Une personne consommant 475 litres de
Cristaline déboursera 52,25 €.
Si on multiplie par quatre pour
permettre une comparaison avec
le tableau des carafes et des
filtres sur robinet, on aboutit à
un total de 209 €.
L’écart devrait
se resserrer
Les eaux minérales plates sont
deux à trois fois plus chères que
les eaux de source. Ce qui
explique sans doute qu’elles se
vendent moins bien. Selon les
données communiquées par AC
Nielsen, les ventes des premières ont chuté de plus de 4 %
entre avril 2005 et avril 2006.
Alors que les eaux de source,
elles, progressent légèrement
pour les grandes bouteilles et
fortement pour les petites.
Quant aux eaux minérales
gazeuses, leur prix est en gros le
double de celui des plates mais,
sans doute grâce aux bulles,
leurs ventes résistent mieux à
la chute (-0,6 % en volume).
L’eau minérale gazeuse est donc
60 MILLIONS DE CONSOMMATEURS >>> JUILLET-AOÛT 2006/N°407
COÛT SUR 1 AN
COÛT SUR 2 ANS
Carafes filtrantes
BRITA Elemaris Cool
BRITA Elemaris XL
ALPATEC Lisa
KENWOOD Wasser Filter
CULLIGAN Kira
COUPLE FAMILLE DE COUPLE FAMILLE DE
4 PERSONNES
4 PERSONNES
101 €
167 €
167 €
299 €
104 €
170 €
170 €
302 €
117 €
173 €
173 €
286 €
90 €
140 €
140 €
241 €
79 €
135 €
135 €
248 €
Filtres de robinet
BRITA On Tap Selec
CULLIGAN FM 4 A
DOM SOURCE
ILLUSTRATION : S.FELLAY
,32 €/litre
Les prix indiqués ci-contre
correspondent :
• pour l’eau du robinet,
au prix moyen calculé à partir
des données pour la
consommation en métropole de
l’Institut national de la statistique
et des études économiques
(Insee), établies pour le mois
d’avril 2006 ;
• pour l’eau en bouteille,
au prix moyen calculé à partir
d’un lot de six bouteilles d’un
litre et demi d’eau minérale non
gazeuse, provenant également
de l’Insee à la même période ;
• pour l’eau filtrée,
au coût de revient de l’utilisation
d’une carafe par famille avec
deux enfants pendant deux ans,
calculé par notre centre d’essais.
Bilan : un écart de 1 à 100
entre l’eau du robinet
et l’eau en bouteille.
159 €
174 €
205 €
162 €
177 €
208 €
258 €
258 €
340 €
263 €
263 €
345 €
Qu’est-ce qui est le plus
avantageux pour l’eau
de boisson : la carafe
ou le filtre à placer sur
le robinet ? Nos calculs.
couple et une famille avec
deux enfants. Nous avons
considéré que chaque personne buvait 1,3 l par jour. Nous
avons inclus le prix payé pour
l’eau du robinet dans le coût
Nous avons indiqué les prix
total. Résultat : notre tableau
d’achat des carafes et filtres
fait apparaître que les carafes
sur robinet dans la partie
sont plus avantageuses
essai de notre dossier
(cf. p 36-39). Mais pour déter- pour une faible consommation
alors que les filtres le sont
miner le coût de fonctionnement de ces dispositifs, il faut pour les familles. Dom source
fait exception, mais si l’on
aussi intégrer le prix des
envisage des familles plus
cartouches. Et donc établir
grandes ou composées
des scénarios qui tiennent
de plus gros consommateurs,
compte de l’utilisation de la
carafe ou du filtre. Nous avons tous les filtres se révèlent
retenu deux cas de figure : un plus avantageux.
deux fois plus chère que l’eau
minérale plate, elle-même deux
fois plus chère que l’eau de
source. Ainsi, notre budget
annuel pour une famille de
quatre personnes passe de
209 € pour l’eau de source à
418 € avec de l’eau minérale et
à 627 € avec de l’eau gazeuse.
La situation n’est toutefois pas
figée. Après une rude guerre
des prix, l’eau de source semble
avoir atteint un plancher. À l’inverse, le prix de l’eau du robinet est orienté à la hausse. Les
investissements nécessaires
pour garantir une eau potable
et pour traiter les eaux usées
font grimper les factures (cf. Le
vrai coût de la pollution de l’eau,
«60» n° 394, mai 2005). Sans
remettre en cause l’avantage de
l’eau du robinet, l’écart devrait
donc se resserrer.
●
DOSSIER >>>
41
EAU POTABLE
robinet reste imbattable