Spécial économie - Limousin entreprise

Transcription

Spécial économie - Limousin entreprise
Le journal de la Région Limousin MAI 2014
PORTRAIT
Spécial économie
HORS-SÉRIE
www.region-limousin.fr
Le Limousin imprime
sa marque économique
La Région lance Limousin entreprise,
une plateforme de services pour les entreprises
qui prend la forme d’un réseau de partenaires
et d’un site internet.
p. 3
EN AVANT
Le Limousin
La Région a identifié dix filières porteuses de développement économique
reposant sur la recherche, l’innovation et ses singularités industrielles.
Objectif : l’emploi. Rien que cette année en Limousin, 15 500 employeurs
projettent de recruter. À lui seul, d’ici à 2020, le secteur sanitaire et social
devrait générer au moins 2 000 embauches.
Lire page 4
Michel
Ayroulet,
UNE ÉTHIQUE
AVANT TOUT
Le président de Limousin
entreprises durables a adopté
la région. Lire en page 8
en limousin et pas ailleurs
Objectif, la croissance
et l’emploi
Éditorial
DÉTERMINATION Avec 68 millions d’euros investis par an
dans l’économie et l’emploi, la Région favorise la croissance
durable des entreprises au profit des salariés.
Soutenir
et accompagner
la relance
Dans un contexte de crise
d’ampleur exceptionnelle,
les fonds publics et leur utilisation
sont stratégiques. Ils servent
de levier et de point d’appui au
maintien et au développement
de la capacité d’initiative
des entreprises d’un territoire.
C’est pourquoi, face à la frilosité du système
bancaire, la Région Limousin a fait le choix
d’accompagner résolument les entrepreneurs
et ce particulièrement dans les phases
les plus délicates du développement
de leur société. Il s’agit à la fois de faire preuve
de solidarité et d’imagination et de tendre
vers un seul résultat, la création d’emplois.
La mobilisation des fonds publics à travers
des dispositifs innovants s’effectue dans
une logique d’efficacité au service
de la relance, de la croissance et de
la cohésion. Premièrement, concernant
les besoins de financement, les avances
remboursables sont privilégiées tout comme
l’apport en fonds propres à travers le fonds
de co-investissement Dynalim, fruit
de l’emprunt levé directement auprès
des citoyens limousins. Deuxièmement,
des critères précis d’éligibilité et
de conditionnalité permettent d’impulser
une dynamique vertueuse au service
des filières stratégiques pour le Limousin.
Troisièmement, l’accent est mis sur
la contractualisation dans le cadre
d’engagements réciproques tenant compte
des enjeux environnementaux et sociaux.
Quatrièmement enfin, la concertation
avec les partenaires sociaux, les chambres
consulaires, les services de l’État,
les collectivités locales et les agences
et les clubs d’entrepreneurs permet, grâce
à la mise en place d’un guichet d’entrée
unique, d’organiser la complémentarité
des dispositifs afin d’éviter les doublons
dans l’accompagnement des entreprises.
Au-delà de cette approche microéconomique,
la Région s’attaque aussi aux conditions
nécessaires pour le développement
du Limousin à l’horizon 2040.
Dans ce cadre, les infrastructures de transport
et du numérique sont incontournables pour
l’équipement et la desserte de l’ensemble
des territoires y compris les plus isolés.
C’est le moyen de répondre aux défis
de la ruralité et d’imposer une nouvelle
croissance. Pour le Limousin et
ses entreprises, c’est essentiel. n
2
La lettre du limousiN HORS-SÉRIE SPÉCIAL ÉCONOMIE MAI 2014
Le Limousin ne manque
pas de ressort. Afin de
garantir l’essor économique et
créer des emplois, la Région met
en œuvre le schéma régional
de développement économique.
Elle dynamise l’emploi par
l’apprentissage, l’accès à une
formation tout au long de la
vie et en soutenant la création
et la reprise d’entreprises avec
l’appui de son agence de dévelop­
pement économique Limousin
Expansion. La Région accompagne aussi les entreprises pour
faciliter les recrutements.
Le développement d’infrastructures, de services de qualité
attirent de nouveaux projets qui,
conjugués aux savoir-faire, à des
Le contexte
régional
TPE/PME
16,3 % des salariés dans l’industrie
Entreprises
de moins de 10 salariés
82 %
33 % des salariés
du secteur des
services dans
1,4 %
Entreprises
de plus
de 100 salariés
l’action sociale
et la santé
filières structurées et à l’innovation qui font la renommée du
Limousin permettent de doper
la compétitivité et l’exportation.
Le tourisme, le bois, l’eau, sont
également des ressources locales
à valoriser. C’est tout l’objet du
lancement début juin de la plate­
forme de services économique
Limousin entreprise. n
2 pôles de compétitivité
Bois-papier-imprimerie
Agroalimentaire
4 500
Electricité-électronique
4 300
Métallurgie - mécanique
4 000
Céramique-porcelainecaoutchouc-plastique
3 300
7 900
personnes
6%
des emplois dans
l’agriculture
Living lab sur
700 chercheurs
(personnes âgées
et dépendantes)
5 500 employés
l’autonomie
2 850 étudiants
55 entreprises
900 étudiants
Économie sociale
et solidaire,
une force
économique
60 entreprises
12 % des salariés :
500 chercheurs
5 000 employés
28 000 personnes
dans 3 000 entreprises.
Engagement fort
pour l’environnement :
12 % des entreprises
certifiées
10 % de
l’emploi régional dans le BTP
La Région
68 millions d’euros investis
Chef de file du développement
économique, la Région Limousin
lance avec ses partenaires
la plateforme de services
Limousin Entreprise.
dans l’économie et l’emploi.
Les objectifs
Dynamiser
l’emploi
Être
compétitif
• Former les jeunes et les salariés : • Soutenir l’investissement :
immobilier, matériel, Dynalim…
apprentissage, formation initiale,
formation tout au long de la vie
• Doubler les exportations :
en Russie, Chine,Turquie, Asie
• Aider à la création
centrale grâce à l’agroalimentaire,
et à la reprise d’entreprises :
au bois, à l’industrie du luxe…
pépinières d’entreprises,
réseau Objectif
• Doper l’innovation :
économie sociale
création
et solidaire,
• Attirer
génétique animale,
de nouvelles
domotique, énergies
entreprises :
renouvelables, santé…
qualité de vie,
services…
• Structurer les filières :
biotechnologie,
• Appuyer les
agroalimentaire,
recrutements :
céramique, électronique,
cadres,
économie du bien vieillir,
jeunes…
agriculture…
Valoriser
les ressources locales
• Tourisme :
4% de l’emploi régional
• Bois : 585 000 ha boisés
• Circuits courts : s’approvisionner
près de chez soi
• Maitrise
de l’énergie
• Préservation
des ressources
en eau
La Région lance
sa marque économique
AVENIR Afin de dynamiser les projets économiques,
la Région lance Limousin entreprise, un service qui regroupe
les professionnels pour développer l’entrepreneuriat.
Limousin entreprise.
C’est le nouvel outil
pour le Limousin qui entreprend. La plateforme de services
lancée le 4 juin prochain
rassemble à la fois un réseau de
partenaires, un site internet et un
numéro de téléphone à destination des chefs d’entreprise et de
ceux qui souhaitent le devenir.
Point d’entrée unique, le site
www.limousinentreprise.fr
rassemble tous les accompagnements disponibles en Limousin :
diagnostics, avances remboursables, prêts, subventions,
Dynalim... Chacun peut y trouver l’information ou la solution
qu’il recherche. Ceux qui ont
déjà un projet défini pourront
préparer leur business plan, les
autres bénéficieront d’une prise
en charge individuelle qui leur
permettra de transformer l’idée
en projet.
Limousin entreprise propose une
entrée par filière pour mieux
connaître les spécificités et les
opportunités de développement.
Les entreprises pourront aussi
trouver des informations sur les
marchés d’avenir afin d’anticiper
les évolutions et d’adapter leur
stratégie.
Déjà, les dispo­sitifs d’accompagnement des entreprises portent
leurs fruits. Julien Moreau, chef
de projet à Pixine, une société
limougeaude de communication
spécialisée dans le web et l’animation, vient de créer CréaDona,
un logiciel gratuit qui permet
aux élèves de monter des productions d’art plastique d’après un
scénario qu’ils ont eux-mêmes
écrit. « Seuls, nous n’aurions pas
pu mener à bien notre nouveau
projet à destination des écoles primaires, reconnaît Julien Moreau.
Cet outil pédagogique est financé
à hauteur de 50 % par la Région et
l’Europe, ce qui limite les risques
bancaires. Nous bénéficions
aussi de l’appui du Centre de
recherche sémiotique de l’université de Limoges. »
Les secteurs d’activité plus
traditionnels aussi y trouvent
leur compte. Equip’forêt a
wbénéficié de l’aide de la Banque
publique d’investissement (BPI
France). « Cela nous a permis
d’innover. Nous avons pu créer
de nouveaux produits et offrir des
prestation sur-mesure », assure
Christian Magimel, le président
de la société de construction
d’équipements et de machines
forestières.
Tous deux seront présents à l’hôtel
de Région le 4 juin prochain,
à l’occasion des Rendez-vous
Limousin entreprise, placés sous
le thème du financement de la
croissance. n
www.limousinentreprise.fr
Au programme
des rendez-vous Limousin entreprise
Comment générer un projet ? Comment passer de l’idée à la réalité ?
Comment en faciliter la mise en œuvre ? Autant de questions qui seront abordées
au cours des Rendez-vous Limousin entreprise organisés le 4 juin à l’hôtel de Région
entre 9 h 45 et 14 h.
Après une présentation de la marque Limousin entreprise, quatre entrepreneurs
limousins témoigneront des accompagnements dont ils ont bénéficié pour financer
le développement de leur société.
À partir de 11 h 30, des entretiens privés seront organisés avec des membres
du réseau Limousin entreprise. Ce sera l’occasion de recevoir des conseils
individualisés. Vingt-quatre structures régionales seront présentes pour renseigner
les chefs d’entreprise sur les dispositifs de développement disponibles
dans la région.
Pas moins de 2 000 entreprises régionales ont été conviées, de la filière bois
à la chimie verte en passant par l’économie du bien vieillir, le luxe, la céramique
ou encore l’art contemporain et le numérique.
Quelque
2 000
entreprises
du Limousin
ont été conviées
aux Rendez-vous
du 4 juin.
LA RÉGION EN ACTION
Bientôt un campus
pour les formations
sanitaires
Le site de Vanteaux à Limoges
regroupera bientôt les sept
écoles paramédicales rattachées
au CHU et l’Institut de formation
aux métiers de la rééducation
(Ilfomer). La Région, responsable
du pilotage des formations
sanitaires et sociales, envisage
de transformer l’ancien centre
régional de documentation
pédagogique (CRDP). Le site
devrait ainsi accueillir près de
1 000 élèves en ergothérapie,
orthophonie, kinésithérapie, soins
infirmiers, anesthésie, des sagesfemmes, des aides-soignants,
ambulanciers et cadres de santé.
Coût prévisionnel : 7,3 millions
d’euros.
www.region-limousin.fr
en bref
Aux côtés
de l’innovation
La Région a accordé en 2013
57 000 euros de subvention et
autant de crédits européens
au Centre national d’innovation
santé, autonomie et métiers
(Cnisam), un service de
la chambre régionale de métiers
et de l’artisanat. Labélisé Pôle
d’inno­vation de l’artisanat,
le Cnisam accompagne
les projets et les services adaptés
aux personnes âgées et
handicapées. Un travail de
recherche avec la direction
régionale de l’environnement, de
l’aménagement et du logement
du Limousin (Dreal) et le lycée
Raymond-Lœwy de
La Souterraine (Creuse) a permis
de créer une nouvelle gamme de
mobilier adapté, destinée à
sensibiliser les artisans
menuisiers. Le Cnisam publie
également, en lien avec le service
diététique du CHU, un guide
des repas à domicile pour
les professionnels.
www.cnisam.fr
et si vous Deveniez
ambassadeur
du Limousin ?
Lancé le 14 mars, le réseau
Limousin Ambassadeurs animé
par la marque Limousin, osez
la différence compte déjà
une cinquantaine de membres,
des personnalités des domaines
universitaires, économiques,
culturels ou sportifs à l’affût
d’opportunités de développement
régional et de nouveaux projets.
www.limousinambassadeurs.fr
Objectif création :
Pari tenu
Chef de file du réseau Objectif
création, la Région Limousin a
attribué plus d’un million d’euros
de subventions aux chambres
de métiers et d’artisanat(CMA),
aux chambres de commerce
et d’industrie (CCI) et à sept
associations d’accompagnement
vers la création et la reprise
d’entreprises.
Depuis 2007, Objectif création
a accompagné 4 144 sociétés,
notamment dans l’artisanat
(42 %), le commerce (30 %)
et les services (17 %).
www.creezenlimousin.fr
L’Europe aux côtés du Limousin
Pour 2014-2020, le Limousin pourra
compter sur 579,1 millions d’euros
de Fonds européen agricole pour
le développement (Feader), 126,7 millions
d’euros de fonds européen de développement régional (Feder) et 52,8 millions
d’euros de fonds social européen (FSE),
dont 35,6 millions gérés par l’État et
les départements et 17,9 millions gérés par
la Région elle-même. Si les enveloppes
Feder et FSE restent stables, les dotations
Feder pour les énergies renouvelables,
les aménagements numériques et les
infrastructures de transport augmentent
fortement. Le Feader devrait offrir plus
de possibilités de cofinancement
pour l’agriculture, la sylviculture,
l’agroalimentaire et, surtout,
le développement rural.
HORS-SÉRIE SPÉCIAL ÉCONOMIE MAI 2014 La lettre du limousin
3
© Jean-Christophe Dupuy
PARÉS POUR L’AVENIR
Demandeurs d’emploi,
voici les secteurs
qui embauchent
Les besoins
en ergothérapeutes
devraient augmenter
d’ici à 2030.
© MATTHIEU CHAUVEAU
RÉUSSir Si cette année, quelque 15 500 recrutements sont
déjà envisagés dans l’industrie, le commerce, les services
et l’agriculture, d’ici à 2020, l’économie du bien-vieillir
devrait générer plusieurs milliers d’emplois.
Dans les six ans qui
viennent, plus de 2 000
postes seront à pourvoir dans la
région. Et ce, uniquement dans
le secteur sanitaire et social et les
emplois de services.
Selon l’Insee, la Haute-Vienne
concentre l’essentiel des besoins.
Avec une hausse de 27 % de
personnes âgées dépendantes,
le département doit trouver
420 emplois en institution :
infirmiers, personnels médicaux,
paramédicaux, éducatifs, aidessoignants, agents de service et
cadres de santé. En Creuse et en
Corrèze, il faudra respectivement
recruter 70 et 90 personnes,
surtout des aides-soignants.
Mais c’est l’emploi à domicile qui
nécessitera le plus d’embauches :
1 400 à 1 800 aides-ménagères,
auxiliaires de vie et gardes à
domicile. Et les besoins devraient
encore s’accroître d’ici à 2030.
4
Déjà, cette année, quelque
15 500 employeurs de la région
projettent de recruter. Les offres
d’emploi pourraient concerner la
vente, le tourisme et les services
(4 662 postes), le secteur sanitaire
et social (1 700 postes). Quelque
2 000 ouvriers et techniciens
(industrie et BTP), 1 200 cadres,
et 900 personnels administratifs
pourraient aussi être embauchés
cette année. L’agriculture, offrirait
3 700 emplois potentiels, essentiellement des contrats saisonniers.
On recrute déjà en Corrèze
et en Haute-Vienne
Par exemple, en Corrèze,
Mécabrive Industries, une entreprise d’électronique doit recruter
seize usineurs de commande
numérique, ajusteurs-monteurs,
gavaplast et peintres cette année.
« Les postes sont quasiment
»,
ouverts en permanence La lettre du limousiN HORS-SÉRIE SPÉCIAL ÉCONOMIE MAI 2014
explique Franck Porier, le directeur
général. De même en HauteVienne, la création de l’entreprise
Aérolyce à Bellac nécessitera
l’embauche de 30 personnes en
deux ans. Spécialiste du traitement
de surface et de la peinture de
pièces aéro­nautiques, elle est en
quête de peintres, contrôleurs,
techniciens de maintenance,
opérateurs de production
et d’un responsable de site.
Aéroset, une autre société du
groupe Nimrod devrait à terme
passer de 20 à 50 employés.
D’ici à 2020, il faudra également
trouver 2 700 conducteurs de
véhicules, autant de techniciens
de maintenance et 400 agents
d’exploitations de transport
(logistique) et d’employés de
la deuxième transformation du
bois.
www.prisme-limousin.fr
En chiffres
4 662
EMPLOIS
POURRAIENT
ÊTRE
DISPONIBLES
DANS LA VENTE
LE TOURISME
ET LES SERVICES.
2000
OUVRIERS
ET TECHNICIENS
(INDUSTRIE
ET BTP).
1 700
POSTES DANS
LE SECTEUR
SANITAIRE
ET SOCIAL.
Le bois est
à la fois source
d’emplois
et de développement
à l’international.
Export : le Limousin
relève le défi
Les Défis de l’export se tiendront le 27 juin
à Ester Technopole de 8 h 30 à 17 h.
Le rendez-vous organisé par la CCIR
du Limousin, les CCI des trois départements,
la Région Limousin, UBI France et le réseau
européen d’entreprises aura pour thème
« International, les clés de la réussite ».
Au programme : ateliers, entretiens
individuels et une conférence de Carlos Diaz,
directeur général de Kwarter.
[email protected] ou au 05 55 71 39 43.
Dix pistes à suivre
pour le Limousin
interview
Rémi Noguéra
Se réinventer La Région a identifié dix filières
pour développer son économie en pariant sur la recherche,
l’innovation et des secteurs industriels singuliers.
Tournée vers l’avenir.
La Région a retenu dix
filières synonymes de croissance
et d’emplois. Cinq sont prioritaires : nouveaux équipements
de santé, industrie du bois,
énergies renouvelables, réseaux
électriques intelligents et produits
alimentaires innovants. Cinq
autres sont complémentaires :
biotechnologies médicales,
recyclage des matériaux verts,
qualité de l’eau, bornes électriques
de recharge et usine du futur.
À elle seule Disasolar envisage
d’embaucher 150 personnes,
essentiellement des ingénieurs,
dans l’usine de modules photo­
voltaïques organiques (OPV)
qu’elle projette de construire à
Limoges. « Il y a de plus en plus
d’objets connectés, on a de plus
en plus besoin d’énergie et l’OPV
est une réponse », estime Sarah
Losa, responsable marketing
chez Disasolar qui mise sur une
commercialisation dès 2016. « On
imprime une couche active de
composants sur un substrat en
plastique adaptable à n’importe
quel support, par exemple sur
du papier peint pour alimenter
la télévision en électricité ou sur
un sac à main pour recharger un
portable. »
La santé apparaît aussi comme
une filière porteuse. Le CHU et
la Région parient notamment
sur la création d’une plateforme
d’innovation qui permettrait
l’évaluation et l’émergence de
nouveaux dispositifs en médecine, imagerie et chirurgie
© DISASOLAR
Disasolar
envisage
de créer
150 emplois
à Limoges.
expérimentale (MICE). Ce plateau
technique mutualisé, offrirait,
d’une part, des opportunités de
formation à de nouvelles techniques pour les jeunes médecins
et, d’autre part, des perspectives
de recherche sur le système
vasculaire, les cancers, la fertilité,
l’orthopédie, la neuromodu­
lation, et le traitement de la plaie.
Mais le Limousin détient également une richesse naturelle
d’avenir : la forêt. « La technique
du lamellé-collé et de l’aboutage permettent aujourd’hui
d’envi­sager la construction de
bâtiments de grande hauteur en
bois », explique Xavier Lecompte,
le PDG d’Atulam, une entreprise
corrézienne de fabrication
de fenêtres. Par ailleurs, des
recherches sur les nouvelles
sources d’énergie sont actuellement menées en lien avec le
laboratoire science des procédés
céramiques et de traitement
de surface (SPCTS) et le laboratoire de chimie et de substances
naturelles (LCSN) de l’université.
« Le Limousin a une vraie carte à
jouer. On peut créer des emplois »,
assure Xavier Lecompte.
PDG de Ceradrop-MGI Group
« Les projets innovants se montent
extrêmement vite »
Votre entreprise est
spécialiste de la fabrication
additive, l’impression 3D
par jet d’encre.
Quelles opportunités cette
nouvelle technologie offre-t-elle
au Limousin ?
En Limousin, nous avons tous les
acteurs de la fabrication additive,
une technologie qui permet de
déposer de la matière à certains
endroits, couche par couche, de façon
à fabriquer rapidement des pièces
3D en série. Le seul site d’Ester
Technopole à Limoges concentre
toute une chaîne technologique : deux
laboratoires du CNRS (SPCTS, Xlim),
le Centre de transfert de technologies
céramiques (CTTC) à la pointe
de la fabrication additive, des
équipementiers (Ceradrop-Groupe
MGI, Cerinnov) et des fabricants
de pièces comme Axis, 3DCeram ou
Disasolar. Toutes ces compétences
offrent une formidable capacité
d’innovation. Les projets innovants
se montent extrêmement vite.
On a tout pour amorcer la pompe
de l’innovation en région et ensuite
monter des projets européens de plus
grande envergure. C’est ce qu’a fait
Ceradrop avec Sprintronics, un projet
de sept millions d’euros basé sur
une technologie jet d’encre industrielle
afin d’imprimer en 3D des
composants électroniques sur tous
types de support.
Quel est le rôle du Pôle européen
de la céramique dont vous êtes
le président ?
C’est un catalyseur qui permet de
mettre tous les acteurs de l’innovation
en ordre de bataille et faire en sorte
qu’ils travaillent ensemble de manière
naturelle. Sprintronics est par exemple
un projet labélisé par le Pôle
européen de la céramique qui a fait
de la fabrication additive un axe
stratégique. Le travail commun de
toute la chaîne technologique
présente en Limousin et du Pôle doit
déboucher cette année sur des projets
majeurs extrêmement innovants
à l’échelle européenne et mondiale.
Quelles sont les retombées
en termes d’emplois ?
À son lancement en 2006,
Ceradrop comptait deux postes et
demi. Aujourd’hui, nous sommes
quinze et on continue à embaucher.
Nous allons encore recruter deux à trois
personnes cette année. Nos machines
permettent aujourd’hui au Centre de
transfert de technologies céramiques
de travailler pour des acteurs
industriels, aux laboratoires de
développer leurs recherches, de former
de jeunes docteurs. De même,
Disasolar envisage d’implanter
une usine à Ester. L’entreprise puise
sa technologie sur l’électronique
imprimée au service du photovoltaïque
souple dans celle de Ceradrop-MGI
Group. Financement : l’important, c’est de participer
Avenir Contributions privées, financement participatif,
fonds public d’investissement s’affirment comme
des moyens sûrs pour créer ou reprendre une entreprise.
« C’était une course
contre la montre »,
se souvient Marie-Christine
Dussart. Celle qui est désormais
présidente de la Manufacture
d’accordéons Maugein se rappelle
de septembre 2013, lorsque
son collègue et elle-même, des
contributeurs privés, le fonds
d’investissement régional
Dynalim ont mis la main à la
poche pour sauver ce fleuron du
savoir-faire régional. Onze salariés
ont été repris. La nouvelle
société pourrait à terme employer
20 personnes.
En sept ans, près de 800 emplois
ont été créés ou sauvés grâce à des
contributeurs privés ou à
Dynalim qui a déjà injecté
4,4 millions dans l’écononale. De son côté,
mie régio­
Limousin Business Angels,
un groupement de finan­
ceurs
privés soutenu par la Région
Limousin, a aussi accompagné
40 entreprises dans leur lance­
ment ou leur reprise. « Au départ,
67 % de ces sociétés n’avaient
pas de chiffre d’affaires.
Aujourd’hui, 83 % sont encore en
activité », se félicite Patricia Rivalier,
animatrice de la structure qui
vient d’ailleurs de s’associer à
wiseed, un site de financement
par la foule, pour soutenir Pe@rL,
une SAS limougeaude experte en
mesure de radioactivité.
En moyenne, l’intervention
permet de tripler le capital de
départ. C’est ainsi qu’Airmems,
une start-up spécialisée dans
l’électronique de défense et
aérospatiale, a pu lancer rapidement un programme de
recherche et développement.
« Cette solution, et notamment
le recours à Finance Utile, une
communauté d’investisseurs,
nous apporte également des
compétences. Nous avons
aujourd’hui un réseau de 10 à
20 anciens chefs d’entreprise
qui connaissent le marché de
la défense. C’est une bonne
»,
chose quand on se lance reconnaît Romain Stéfanini
le président, âgé de 29 ans
seulement, de la toute jeune
société adossée au laboratoire
Xlim. Dynalim et
des contributeurs
privés ont permis
de sauver
les accordéons
Maugein.
HORS-SÉRIE SPÉCIAL ÉCONOMIE MAI 2014 La lettre du limousin
5
PRATIQUE
© TINA PAULI
Trois questions à…
directeur
Sylvie Périllaud
© MICKAËLLE JOUAULT
Thibaut Favre
assistante de direction
maroquinerie Daguet
à Saint-Junien (Haute-Vienne)
« Avec nous, les clients
auront toujours du sur-mesure »
La maroquinerie Daguet
possède un magasin
d’usine. Est-ce nouveau ?
Thibault Favre : Non, mais
nous l’avons développé et refait
intégralement il y a deux ans.
Il fonctionne bien. Certains tarifs sont
très avantageux. Les prix démarrent
à 15 euros, alors que vous ne trouverez
ici aucune fin de série ou autre article
défectueux.
Equip’ Froid
compte
7 500 clients.
La vitrine
du savoir-faire
d’Equip’ Froid
S’ADAPTER Fournisseur et installateur d’équipements
dédiés aux métiers de bouche, l’entreprise a bien grandi
depuis sa création, notamment grâce à ses deux magasins
d’exposition à destination des professionnels.
Depuis le siège social
d’Equip’ Froid, à Tulle, Frédéric
Estrade l’affirme haut et fort :
« Nous sommes une entreprise
familiale et nous en sommes
fiers ! » À 50 ans, il est président de
la société que son père a fondée
en 1970. À cette époque, elle ne
comptait que trois salariés et se
consacrait exclusivement à la
petite restauration. Aujourd’hui,
elle emploie 40 personnes et
s’adresse à l’ensemble des métiers
de bouche.
Fournisseur et installateur de
tout équipement permettant la
conservation et la cuisson des ali-
ments, Equip’ Froid assure également le service après-vente, grâce
à 28 techniciens mobilisés 7 jours
sur 7 et 24 h sur 24. Membre du
réseau EuroChef, une association
qui garantit la continuité de services sur le territoire national,
l’entreprise concentre sa clientèle sur le Limousin et plusieurs
départements limitrophes.
En novembre 2009, Equip’ Froid
a inauguré son premier magasin
d’expo­sition à Brive. « Il est réservé
aux professionnels et nous y faisons
notamment des démonstrations
sur les nouveautés. » Rien de tel
que de faire constater directement
à la clientèle toute l’ergonomie
et le potentiel d’une cuisine intégralement équipée. Régulièrement visité, « ce magasin est une
belle vitrine des savoir-faire de
l’entreprise », poursuit le président
qui précise qu’un autre espace
d’exposition existe également à
Aurillac (Cantal).
Restaurateurs, bouchers, charcutiers, fromagers, maraîchers,
chocolatiers, collectivités locales…
Equip’ Froid compte 7 500 clients.
La société augmente son chiffre
d’affaires de 10 % par an. En
2013, ce dernier atteignait près
de dix millions d’euros.
D’où vient votre clientèle ?
Sylvie Périllaud : Les gens viennent
de partout et principalement de
Bordeaux, Toulouse et Angoulême.
Saint-Junien est idéalement située
sur le réseau routier et beaucoup
en profitent pour acheter des gants à
la mégisserie ainsi que des ceintures
et autres articles de maroquinerie
chez nous. Après tout, nous sommes
sur la route du cuir.
Thibault Favre : Notre clientèle vient
du Limousin mais pas uniquement.
Beaucoup de Parisiens ont
une résidence secondaire dans
la région et en profitent pour venir
sur place. Ils connaissent nos ceintures
et sacs à mains car ils sont vendus
dans la capitale, notamment par
des créateurs de mode. Mais pas
au même prix ! C’est une clientèle
fidèle depuis quatre générations.
Depuis la création de l’entreprise
par René Reijasse, en fait. Ils savent
qu’avec nous, ils auront toujours
du sur-mesure et du sur-désir.
On peut tout fabriquer selon votre
propre modèle, avec comme
dénominateurs communs le luxe,
le travail bien fait.
Le magasin d’usine est-il rentable ?
Sylvie Périllaud : Cela représente
30 % de notre chiffre d’affaires en 2013.
Les visites d’entreprises organisées
par la chambre de commerce et
d’industrie de la Haute-Vienne
nous aident aussi. La Région est aussi
partie prenante. Mais c’est surtout lié
à un retour aux valeurs.
Les gens ne veulent pas du made
in France mais du fabriqué en France.
Des savoir-faire de proximité
au meilleur prix
Les magasins d’usine tendent à se développer en Limousin, donnant
aux professionnels et aux particuliers directement accès à une production
de proximité. Les métiers de bouche (Denoix liquoriste à Brive, la minoterie
Estager à Égletons, la Brasserie du Plateau à Croze, la Cidrerie artisanale
à Châteauneuf-la-Forêt), la porcelaine en Haute-Vienne et le secteur textile-cuirpeau (Chéri-Bibi à Combressol, Mary Nap à Guéret, Allande au Dorat, Agnelle à
Saint-Junien) ne sont plus les seuls à se lancer dans l’aventure. Les
produits naturels pour le jardinage (Axioma à Brive), la seconde transformation
du bois (Sostra Palettes à La Souterraine) ou l’artisanat à l’image de
REC Meubles (Châlus), de la cristallerie Pierre de lune (Gouzon) ne sont pas
en reste, sans compter GBM, une miroiterie de Limoges reprise en Scop après
de graves difficultés. À l’origine directement adossés aux sites de production,
les magasins d’usine prennent désormais souvent la forme de halls d’exposition
et se déclinent aussi sur internet.
Au bonheur du nougat
AUTHENTICITÉ Créé il y a deux ans à Gouzon (Creuse), Délice des abeilles ravit
les gourmands et les curieux, entre sa boutique et son atelier ouvert au public.
C’est une boutique des plus appétissantes, à la lisière de Gouzon. À l’intérieur, un grand étal
propose du nougat aux amandes,
au chocolat, à la praline, à la
myrtille... Les étagères sont
chargées de pots de miel, mais
aussi d’hydromels, de pollen
ou encore de savons et de gelées
royales. Derrière ces murs,
un atelier artisanal de nougat,
nonettes et pains d’épice. Le
lieu est ouvert au public à de
multiples reprises dans l’année.
L’apiculteur Francis Luquet est
ravi. « Notre but était de fidéliser
notre clientèle et ça fonctionne ».
Car ici, « il n’y a rien à cacher et
6
tout à montrer ». De 1997 à 2012,
il a produit les délices de ses
fidèles petites ouvrières en son
nom propre, avant de bénéficier
d’un contrat de croissance aidé
par la Région à hauteur de 30 %.
C’est ainsi que Délice des abeilles
a vu le jour. Une formule idéale
puisque « les visiteurs de l’atelier
passent nécessairement par
la boutique et sont séduits par
les produits », explique Francis
Luquet. Le magasin a rapporté
80 000 euros en 2013, soit 30 %
du chiffre d’affaires total.
Délice des abeilles vend ses
produits à une quarantaine de
grandes et moyennes surfaces,
La lettre du limousiN HORS-SÉRIE SPÉCIAL ÉCONOMIE MAI 2014
ainsi qu’à des épiceries fines et à
des chocolatiers. « Nous essayons
de faire appliquer les mêmes prix
partout. Nos clients doivent avoir
le choix d’aller où ils le désirent »,
précise l’apiculteur qui emploie
aujourd’hui huit salariés et un
apprenti. Délices
des abeilles
a réussi
à fidéliser
sa clientèle.
© MICKAËLLE JOUAULT
les PRINCIPALES AIDES de la RÉGION
Création
d’entreprises
Le Pass conseil permet
aux entreprises de financer
des conseils juridiques, études
de marchés ou plans de
communication. Il prend en
charge 80 % du coût pour
les prestations courtes (moins
de 35 h et de 3 800 euros hors
taxe) et jusqu’à 80 % d’une
prestation longue (plus de 35 h
et inférieure à 20 000 euros
hors taxe). L’aide est plafonnée
à 5 000 euros hors taxe pour
la conception d’un site internet.
Le Pass création est une aide
forfaitaire de 1 000 euros.
La demande doit parvenir
à la Région dans les six mois
après la date d’immatriculation
de la société.
Le prêt d’honneur est un prêt
personnel à taux zéro.
Montant maximum :
40 000 euros, en partenariat
avec Initiative Limousin.
L’entreprise doit avoir moins
de trois ans d’existence et avoir
sollicité un prêt bancaire.
Le fonds régional de
garantie est proposé
en partenariat avec LimousinBPI France. Il garantit jusqu’à
70 % du prêt lié à un
investissement immobilier,
matériel ou au rachat de titres
d’une entreprise. Il concerne
aussi les TPE ou PME qui
souhaitent augmenter leur
besoin en fonds de roulement
ou consolider leurs crédits
à court terme.
Création
d’emplois
La prime régionale à l’emploi
est une subvention forfaitaire
de 6 000 euros maximum pour
recruter un jeune de moins
de 26 ans en CDI à temps
complet. L’aide est ouverte aux
groupements d’employeurs
agricoles et aux Cuma et
permet également de
recruter une personne en
difficulté d’insertion (cinq
emplois maximum en trois ans).
La prime régionale à l’emploi
permet aussi de recruter
un premier, un second et
un dixième salarié.
La subvention varie alors
de 1 500 à 3 000 euros.
La prime régionale
à l’emploi
« Contrat de génération » est
une subvention de 2 000 euros
qui permet de recruter
en CDI et à temps complet.
Elle complète un contrat de
génération, un dispositif visant
à créer des binômes
jeune-senior pour encourager
l’embauche des jeunes et
garantir le maintien dans
l’emploi des seniors.
L’aide au recrutement
de cadre est une subvention
forfaitaire de 30 000 euros
pour la création d’un emploi
en CDI à temps complet
d’un cadre amené à remplir de
nouvelles fonctions, notamment
de type commerciales, relatives
à la gestion des risques,
à l’innovation et au dévelop­
pement à l’international.
La subvention forfaitaire est
alors de 40 000 euros.
L’aide concerne aussi les
cadres partagés entre plusieurs
entreprises (forfait de
40 000 euros), le recrutement
de second exerçant
une fonction d’encadrement
dans une PME de moins
de 20 salariés ou en prévision,
de la part d’un employé,
d’une reprise d’entreprise
de moins de 250 salariés
dans les deux ans assortie
d’une création d’emplois en CDI
(forfait de 30 000 euros).
Réalisation
d’un projet
d’investissement
L’aide à l’investissement
immobilier prend en charge
entre 6 % à 35 % de
l’investissement. L’avance
remboursable (ou subvention)
doit permettre de construire ou
de réaliser une extension et
de maintenir ou d’augmenter
les effectifs.
L’aide aux investissements
productifs permet d’investir
dans l’achat de machines,
d’acquérir des brevets et
des licences d’exploitation.
L’aide aux investissements
matériels et de conseil
s’adresse aux TPE de moins
de dix salariés du secteur
de l’artisanat et des services
qui envisagent de réaliser
des investissements de moins
de 10 000 euros.
L’avance remboursable
en fonds propres permet
de renforcer la trésorerie.
Ce prêt à taux zéro est une
avance comprise entre
15 000 et 200 000 euros
plafonnée au montant du
capital social de l’entreprise
d’au moins trois ans d’existence.
Dynalim, le fonds de
co-investissement de la Région
intervient à hauteur de
50 000 à 1,5 million d’euros
auprès des PME qui comptent
aussi des investisseurs privés.
Limousin participation,
société capital risque, intervient
à hauteur de 15 000 à
300 000 euros en tant
que partenaire minoritaire
auprès des entreprises
industrielles, des sociétés
de services à l’industrie ou
de biotechnologies.
Accès à
de nouveaux
marchés
L’aide au conseil est une
subvention qui prend en charge
la moitié des coûts concernant
le conseil, le diagnostic,
l’innovation, le transfert de
technologie, la réorganisation
de l’outil de production,
la création d’un site internet
(5 000 euros maximum),
l’obtention d’une certification
destinée à maintenir ou créer
des emplois.
Si l’entreprise souhaite obtenir
le label Origine France
Garantie ou financer
des études de développement
à l’export, l’aide au conseil
prend alors en charge 80 %
du coût de la prestation.
La subvention est plafonnée
à 30 000 euros.
L’aide aux investissements
de conseil est une subvention
qui prend en charge la moitié
du coût hors taxe d’une
prestation externe de
diagnostic ou de création de
site internet. Le projet de la
TPE de moins de dix salariés
des secteurs de l’artisanat et
de services aux entreprises doit
être inférieur à 10 000 euros.
L’aide à l’international
comporte trois niveaux.
Le niveau 1 prévoit la prise en
charge des frais de prospection
commerciale à l’étranger
ou de participation à un salon
à retombées internationales.
Le niveau 2 concerne la
structuration de l’entreprise à
l’export grâce au recrutement
d’un cadre expert, d’un volontaire international en entreprise
(VIE), à l’externalisation
d’un service commercial ou
au recrutement d’un jeune
diplômé (Bac +2 minimum)
en CDI à temps complet
(forfait de 10 000 euros pour
un jeune diplômé et de
40 000 euros pour un cadre
export).
Le niveau 3 concerne
les entreprises qui souhaitent
renforcer leurs capacités
financières. L’aide varie de
30 000 à 100 000 euros.
Amélioration
énergétique et
environnementale
Les aides aux économies
d’énergie et à l’amélioration
environnementale,
en partenariat avec l’Ademe
et l’État, permettent aux
entreprises de faire réaliser
un diagnostic en prévision
d’investissements (prise en
charge éventuelle de 50 % à
70 %). Une fois l’étude réalisée,
une subvention peut être
accordée pour soutenir
les investissements qui iraient
au-delà des exigences
www.limousinentreprise.fr
réglementaires. Ces aides
s’appliquent aux économies
d’énergie, au développement
des énergies renouvelables et
des technologies propres, à la
certification environnementale.
Reprise ou
mutation
d’activité
L’avance remboursable
en fonds propres est un prêt
à taux zéro, sur trois à sept ans,
compris entre 15 000 euros
et 200 000 euros destiné
aux entreprises ayant
un programme de reprise
qui aurait des incidences sur
l’emploi et la compétitivité.
Le Pass reprise est une aide
majorée jusqu’à 5 000 euros
pour les entreprises sans
salarié et jusqu’à 10 000 euros
pour celles qui maintiennent
ou créent au moins un emploi
en CDI à temps complet.
Il s’applique en cas de reprise,
sans procédure collective, avec
rachat de fonds de commerce,
de parts sociales ou d’actions à
condition de détenir la majorité
du capital (hors SCOP).
Le dispositif de maintien
dans l’emploi est une avance
remboursable pour la reprise
d’une entreprise ayant fait
l’objet d’une liquidation
judiciaire. Une enveloppe
de 5 000 euros maximum est
prévue pour la reprise en CDI
de chaque ancien salarié.
Le montant peut être porté
à 7 000 euros si la reprise se
fait sous la forme d’une Scop.
L’aide est plafonnée à
200 000 euros.
Le prêt d’honneur
transmission est un prêt
personnel à taux zéro
d’un montant maximum
de 15 000 euros octroyé
à un repreneur, en partenariat
avec Initiative Limousin
et adossé à un prêt d’honneur
de même montant.
Accompagner
les mutations
économiques
Le dispositif d’appui
à la relance prévoit la prise en
charge à 100 % du diagnostic
qui permettrait d’identifier
les causes de difficultés
économiques. L’entreprise, qui
doit pouvoir faire face au passif
exigible, doit aussi mobiliser
un prestataire retenu par
la Région pour réaliser un audit
financier et économique
qui permettront d’identifier
les axes de relance. Une avance
remboursable plafonnée
à 100 000 euros peut ensuite
être mobilisée pour mettre
en place un plan de relance.
Six thèmes sont
particulièrement
accompagnés
Retrouvez sur le site internet
tous les détails concernant :
Les moins de 30 ans
Aide coup de pouce, Pass
création bonifié, Pass
création forfaitaire jeunes,
aide l’incubation de projet,
Pass reprise bonifié.
L’économie sociale
et solidaire
Pass création bonifié, aide
à l’incubation de projet, aide
à l’entrepreneuriat social,
dispositif de maintien de
l’emploi, fonds régional
d’investissement solidaire,
contrat d’apport associatif,
garantie France Active.
L’hébergement
touristique
Aide à la mise aux normes
des hébergements
touristiques, Pass création
bonifié, aides à
l’investissement immobilier
pour la création,
la réhabilitation et
l’extension des hôtels,
de l’hôtellerie de plein air,
les meublés.
La filière
agroalimentaire
Aide aux investissements
matériels et immobiliers
dans les entreprises de
transformation de produits
agricoles pour l’achat de
machines, l’acquisition des
brevets, les projets d’abattoir.
L’innovation
Pass création bonifié,
prêt d’honneur amorçage
régional, aide au
recrutement d’un cadre,
soutien des projets R&D,
fonds régional d’innovation
Limousin, soutien des projets
collaboratifs du FUI, aide
au conseil.
La filière bois
Le contrat
de croissance
Un conseil dédié pour
les volets stratégiques,
environnementaux,
énergétiques et les conditions
de travail
Un accompagnement
sur trois ans du projet de
développement de
l’entreprise
Une réponse adaptée
aux besoins de financement
des entreprises
En contrepartie,
l’entreprise doit justifier une
situation financière saine,
le paiement des obligations
sociales et fiscales et
respecter ses obligations
environnementales. Elle
s’engage sur l’honneur à
respecter l’égalité des genres
et à mener une politique
éthique lors de l’accueil
des stagiaires. Enfin, elle
transmet, si besoin, des
informations sur la structure
du capital et sur sa politique
de gestion des dividendes.
HORS-SÉRIE SPÉCIAL ÉCONOMIE MAI 2014 La lettre du limousin
7
portrait
Durablement
limousin
Michel Ayroulet, originaire de Marseille, a été séduit par la région.
Il préside depuis 2009 Limousin entreprises durables (LED), un réseau
de professionnels qui œuvre pour une économie citoyenne et responsable.
© MICKAËLLE JOUAULT
Bio express
1949
Naissance
à Marseille.
27, boulevard de la Corderie
CS 3116 - 87031 Limoges Cedex
05 55 45 19 00
Directeur de la publication
Jean-Paul Denanot
Responsable de la rédaction
Sybille Mangin
Rédacteur en chef
Nicolas Lavallée
Rédaction
Mickaëlle Jouault
avec la collaboration des services
et agences de la Région
1975
Premier poste
de responsable
qualité et
directeur de
la recherche
industrielle au
sein de Lesieur.
Photos
Région Limousin
Sauf mention contraire
conception graphique
Agence Cinquième Colonne
04 73 87 15 27
Mise en page
Graphik Studio
05 55 32 06 32
Impression
Rivet Presse Édition
1990
Directeur
qualité au sein
de Danone.
05 55 04 49 50
L’entreprise Rivet Presse Édition
est labellisée Imprim’vert. Elle respecte
un cahier des charges strict sur le recyclage
de ses déchets et la composition
de ses encres. La Lettre du Limousin
est imprimée sur du papier recyclé
avec des encres végétales.
2002
Directeur
qualité,
service et
environnement
au sein
d’Unilever.
ISSN N° 0151-2587
345 000 exemplaires
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et adresse postale à :
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ou par courrier à :
Abonnement La Lettre du Limousin
27, boulevard de la Corderie
CS 3116 - 87031 Limoges Cedex
2007
Directeur
qualité,
service et
environnement
au sein de Silab.
2009
Présidence
de LED.
facebook.com/regionlimousin
twitter.com/regionlimousin
Nous avons créé un système d’évaluation
permettant un diagnostic environnemental
et sociétal des entreprises . »
De sa voix douce et
chantante, Michel
Ayroulet pourrait parler du développement durable
pendant des heures, et ce n’est
pas un hasard. Voilà six ans que
ce natif de Marseille assure la
présidence du réseau Limousin
entreprises durables (LED).
L’aventure commence en 2007.
Fraîchement nommé directeur
qualité, service et environnement
au sein de la société corrézienne
Silab, spécialisée dans l’élaboration de principes actifs à usage
cosmétique, Michel Ayroulet se
voit chargé de mettre en place le
dispositif Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), un
engagement significatif en faveur
du développement durable.
« Voilà qui ne pouvait que m’intéresser ! », s’exclame l’ingénieur
en agronomie. Car après avoir
officié à ce même poste dans de
grands groupes comme Lesieur
et Danone, il sait que la clientèle
se préoccupe de l’éthique de ses
fournisseurs, tout comme les
consommateurs. « Déforestation,
travail des enfants, pollution…
8
Autant d’impacts qui desservent
cruellement l’image des entreprises et à juste titre d’ailleurs. »
Mais c’est en 2009 que l’ébauche
de LED se dessine. « Limousin
Expansion, l’agence de développement économique, proposait aux
entreprises spécialisées dans les
biotechnologies une mutualisation des compétences », explique
Michel Ayroulet. Silab, qui ne peut
s’inscrire dans cette démarche,
au nom de son indépendance,
propose alors une initiative
conjointe sur le dévelop­pement
durable.
Le groupe cosmétique Sothys
répond présent. Catalent, spécialisée dans les solutions stériles
injectables, aussi. De même que
le bureau d’études acoustiques
Orféa. Métis biotechnologies et
le bureau d’études sur les sites et
sols pollués Egeh également. Le
noyau dur de LED est désormais
constitué et se met immédiatement au travail.
« Nous cherchions un mode d’action
pragmatique et autonome. C’est
ainsi que nous avons créé un
système d’évaluation permettant
La lettre du limousiN HORS-SÉRIE SPÉCIAL ÉCONOMIE MAI 2014
un diagnostic environnemental
et sociétal des entreprises. »
Conditions de travail des salariés,
de la sécurité et bien-être, mais aussi
consommation des énergies et
rejet des déchets sont notamment
jugés.
Chaque candidat au réseau
commence ainsi par dresser
le bilan de sa propre situation.
« Fin 2009, nous avons souhaité
présenter le projet à la Région,
raconte Michel Ayroulet. C’était
! Elle a souhaité
formidable pleinement s’investir. » 2010 :
première convention de consortium signée. Une seconde l’est
ensuite en 2013. Un acte fort, qui
marque le croisement naturel
des volontés, dans un élan politique et citoyen pour un territoire
toujours plus dynamique.
« Nous avons également établi un
nouveau système d’évaluations
croisées, pour des diagnostics
complétement honnêtes. Les uns
évaluent donc les autres, mais
sans esprit d’audit », poursuit le
président.
Car si le réseau mène un travail
extrêmement sérieux, la convi-
SORTIE DU NUMÉRO 108
en juiLLET
vialité reste de mise lors des
comités pléniers qui se tiennent
tous les trimestres. Ceux-ci se
déroulent successivement dans
chacun des trois départements
limousins. Un moment d’échange
indispensable qui enrichit les initiatives communes. « Les anciens
accompagnent les nouveaux
arrivants, grâce au dispositif de
parrainage et tutorat », raconte
Michel Ayroulet, tandis que
chaque pan du développement
durable est abordé.
Aujourd’hui, LED compte
36 membres qui, ensemble,
font « évoluer la grille d’autodiagnostic », précise le président
de LED. Tous sont signataires
d’une charte portant sur les
valeurs défendues par le réseau,
tels la gratuité, « dans une région
où la dimension humaine compte
beaucoup ».
Une région qui a définitivement
su séduire Michel Ayroulet et son
épouse. Car « c’est décidé », quand
l’heure de la retraite aura sonné,
ils resteront !
Région Limousin
Une chance à saisir