Spécial économie - Limousin entreprise
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Spécial économie - Limousin entreprise
Le journal de la Région Limousin MAI 2014 PORTRAIT Spécial économie HORS-SÉRIE www.region-limousin.fr Le Limousin imprime sa marque économique La Région lance Limousin entreprise, une plateforme de services pour les entreprises qui prend la forme d’un réseau de partenaires et d’un site internet. p. 3 EN AVANT Le Limousin La Région a identifié dix filières porteuses de développement économique reposant sur la recherche, l’innovation et ses singularités industrielles. Objectif : l’emploi. Rien que cette année en Limousin, 15 500 employeurs projettent de recruter. À lui seul, d’ici à 2020, le secteur sanitaire et social devrait générer au moins 2 000 embauches. Lire page 4 Michel Ayroulet, UNE ÉTHIQUE AVANT TOUT Le président de Limousin entreprises durables a adopté la région. Lire en page 8 en limousin et pas ailleurs Objectif, la croissance et l’emploi Éditorial DÉTERMINATION Avec 68 millions d’euros investis par an dans l’économie et l’emploi, la Région favorise la croissance durable des entreprises au profit des salariés. Soutenir et accompagner la relance Dans un contexte de crise d’ampleur exceptionnelle, les fonds publics et leur utilisation sont stratégiques. Ils servent de levier et de point d’appui au maintien et au développement de la capacité d’initiative des entreprises d’un territoire. C’est pourquoi, face à la frilosité du système bancaire, la Région Limousin a fait le choix d’accompagner résolument les entrepreneurs et ce particulièrement dans les phases les plus délicates du développement de leur société. Il s’agit à la fois de faire preuve de solidarité et d’imagination et de tendre vers un seul résultat, la création d’emplois. La mobilisation des fonds publics à travers des dispositifs innovants s’effectue dans une logique d’efficacité au service de la relance, de la croissance et de la cohésion. Premièrement, concernant les besoins de financement, les avances remboursables sont privilégiées tout comme l’apport en fonds propres à travers le fonds de co-investissement Dynalim, fruit de l’emprunt levé directement auprès des citoyens limousins. Deuxièmement, des critères précis d’éligibilité et de conditionnalité permettent d’impulser une dynamique vertueuse au service des filières stratégiques pour le Limousin. Troisièmement, l’accent est mis sur la contractualisation dans le cadre d’engagements réciproques tenant compte des enjeux environnementaux et sociaux. Quatrièmement enfin, la concertation avec les partenaires sociaux, les chambres consulaires, les services de l’État, les collectivités locales et les agences et les clubs d’entrepreneurs permet, grâce à la mise en place d’un guichet d’entrée unique, d’organiser la complémentarité des dispositifs afin d’éviter les doublons dans l’accompagnement des entreprises. Au-delà de cette approche microéconomique, la Région s’attaque aussi aux conditions nécessaires pour le développement du Limousin à l’horizon 2040. Dans ce cadre, les infrastructures de transport et du numérique sont incontournables pour l’équipement et la desserte de l’ensemble des territoires y compris les plus isolés. C’est le moyen de répondre aux défis de la ruralité et d’imposer une nouvelle croissance. Pour le Limousin et ses entreprises, c’est essentiel. n 2 La lettre du limousiN HORS-SÉRIE SPÉCIAL ÉCONOMIE MAI 2014 Le Limousin ne manque pas de ressort. Afin de garantir l’essor économique et créer des emplois, la Région met en œuvre le schéma régional de développement économique. Elle dynamise l’emploi par l’apprentissage, l’accès à une formation tout au long de la vie et en soutenant la création et la reprise d’entreprises avec l’appui de son agence de dévelop pement économique Limousin Expansion. La Région accompagne aussi les entreprises pour faciliter les recrutements. Le développement d’infrastructures, de services de qualité attirent de nouveaux projets qui, conjugués aux savoir-faire, à des Le contexte régional TPE/PME 16,3 % des salariés dans l’industrie Entreprises de moins de 10 salariés 82 % 33 % des salariés du secteur des services dans 1,4 % Entreprises de plus de 100 salariés l’action sociale et la santé filières structurées et à l’innovation qui font la renommée du Limousin permettent de doper la compétitivité et l’exportation. Le tourisme, le bois, l’eau, sont également des ressources locales à valoriser. C’est tout l’objet du lancement début juin de la plate forme de services économique Limousin entreprise. n 2 pôles de compétitivité Bois-papier-imprimerie Agroalimentaire 4 500 Electricité-électronique 4 300 Métallurgie - mécanique 4 000 Céramique-porcelainecaoutchouc-plastique 3 300 7 900 personnes 6% des emplois dans l’agriculture Living lab sur 700 chercheurs (personnes âgées et dépendantes) 5 500 employés l’autonomie 2 850 étudiants 55 entreprises 900 étudiants Économie sociale et solidaire, une force économique 60 entreprises 12 % des salariés : 500 chercheurs 5 000 employés 28 000 personnes dans 3 000 entreprises. Engagement fort pour l’environnement : 12 % des entreprises certifiées 10 % de l’emploi régional dans le BTP La Région 68 millions d’euros investis Chef de file du développement économique, la Région Limousin lance avec ses partenaires la plateforme de services Limousin Entreprise. dans l’économie et l’emploi. Les objectifs Dynamiser l’emploi Être compétitif • Former les jeunes et les salariés : • Soutenir l’investissement : immobilier, matériel, Dynalim… apprentissage, formation initiale, formation tout au long de la vie • Doubler les exportations : en Russie, Chine,Turquie, Asie • Aider à la création centrale grâce à l’agroalimentaire, et à la reprise d’entreprises : au bois, à l’industrie du luxe… pépinières d’entreprises, réseau Objectif • Doper l’innovation : économie sociale création et solidaire, • Attirer génétique animale, de nouvelles domotique, énergies entreprises : renouvelables, santé… qualité de vie, services… • Structurer les filières : biotechnologie, • Appuyer les agroalimentaire, recrutements : céramique, électronique, cadres, économie du bien vieillir, jeunes… agriculture… Valoriser les ressources locales • Tourisme : 4% de l’emploi régional • Bois : 585 000 ha boisés • Circuits courts : s’approvisionner près de chez soi • Maitrise de l’énergie • Préservation des ressources en eau La Région lance sa marque économique AVENIR Afin de dynamiser les projets économiques, la Région lance Limousin entreprise, un service qui regroupe les professionnels pour développer l’entrepreneuriat. Limousin entreprise. C’est le nouvel outil pour le Limousin qui entreprend. La plateforme de services lancée le 4 juin prochain rassemble à la fois un réseau de partenaires, un site internet et un numéro de téléphone à destination des chefs d’entreprise et de ceux qui souhaitent le devenir. Point d’entrée unique, le site www.limousinentreprise.fr rassemble tous les accompagnements disponibles en Limousin : diagnostics, avances remboursables, prêts, subventions, Dynalim... Chacun peut y trouver l’information ou la solution qu’il recherche. Ceux qui ont déjà un projet défini pourront préparer leur business plan, les autres bénéficieront d’une prise en charge individuelle qui leur permettra de transformer l’idée en projet. Limousin entreprise propose une entrée par filière pour mieux connaître les spécificités et les opportunités de développement. Les entreprises pourront aussi trouver des informations sur les marchés d’avenir afin d’anticiper les évolutions et d’adapter leur stratégie. Déjà, les dispositifs d’accompagnement des entreprises portent leurs fruits. Julien Moreau, chef de projet à Pixine, une société limougeaude de communication spécialisée dans le web et l’animation, vient de créer CréaDona, un logiciel gratuit qui permet aux élèves de monter des productions d’art plastique d’après un scénario qu’ils ont eux-mêmes écrit. « Seuls, nous n’aurions pas pu mener à bien notre nouveau projet à destination des écoles primaires, reconnaît Julien Moreau. Cet outil pédagogique est financé à hauteur de 50 % par la Région et l’Europe, ce qui limite les risques bancaires. Nous bénéficions aussi de l’appui du Centre de recherche sémiotique de l’université de Limoges. » Les secteurs d’activité plus traditionnels aussi y trouvent leur compte. Equip’forêt a wbénéficié de l’aide de la Banque publique d’investissement (BPI France). « Cela nous a permis d’innover. Nous avons pu créer de nouveaux produits et offrir des prestation sur-mesure », assure Christian Magimel, le président de la société de construction d’équipements et de machines forestières. Tous deux seront présents à l’hôtel de Région le 4 juin prochain, à l’occasion des Rendez-vous Limousin entreprise, placés sous le thème du financement de la croissance. n www.limousinentreprise.fr Au programme des rendez-vous Limousin entreprise Comment générer un projet ? Comment passer de l’idée à la réalité ? Comment en faciliter la mise en œuvre ? Autant de questions qui seront abordées au cours des Rendez-vous Limousin entreprise organisés le 4 juin à l’hôtel de Région entre 9 h 45 et 14 h. Après une présentation de la marque Limousin entreprise, quatre entrepreneurs limousins témoigneront des accompagnements dont ils ont bénéficié pour financer le développement de leur société. À partir de 11 h 30, des entretiens privés seront organisés avec des membres du réseau Limousin entreprise. Ce sera l’occasion de recevoir des conseils individualisés. Vingt-quatre structures régionales seront présentes pour renseigner les chefs d’entreprise sur les dispositifs de développement disponibles dans la région. Pas moins de 2 000 entreprises régionales ont été conviées, de la filière bois à la chimie verte en passant par l’économie du bien vieillir, le luxe, la céramique ou encore l’art contemporain et le numérique. Quelque 2 000 entreprises du Limousin ont été conviées aux Rendez-vous du 4 juin. LA RÉGION EN ACTION Bientôt un campus pour les formations sanitaires Le site de Vanteaux à Limoges regroupera bientôt les sept écoles paramédicales rattachées au CHU et l’Institut de formation aux métiers de la rééducation (Ilfomer). La Région, responsable du pilotage des formations sanitaires et sociales, envisage de transformer l’ancien centre régional de documentation pédagogique (CRDP). Le site devrait ainsi accueillir près de 1 000 élèves en ergothérapie, orthophonie, kinésithérapie, soins infirmiers, anesthésie, des sagesfemmes, des aides-soignants, ambulanciers et cadres de santé. Coût prévisionnel : 7,3 millions d’euros. www.region-limousin.fr en bref Aux côtés de l’innovation La Région a accordé en 2013 57 000 euros de subvention et autant de crédits européens au Centre national d’innovation santé, autonomie et métiers (Cnisam), un service de la chambre régionale de métiers et de l’artisanat. Labélisé Pôle d’innovation de l’artisanat, le Cnisam accompagne les projets et les services adaptés aux personnes âgées et handicapées. Un travail de recherche avec la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement du Limousin (Dreal) et le lycée Raymond-Lœwy de La Souterraine (Creuse) a permis de créer une nouvelle gamme de mobilier adapté, destinée à sensibiliser les artisans menuisiers. Le Cnisam publie également, en lien avec le service diététique du CHU, un guide des repas à domicile pour les professionnels. www.cnisam.fr et si vous Deveniez ambassadeur du Limousin ? Lancé le 14 mars, le réseau Limousin Ambassadeurs animé par la marque Limousin, osez la différence compte déjà une cinquantaine de membres, des personnalités des domaines universitaires, économiques, culturels ou sportifs à l’affût d’opportunités de développement régional et de nouveaux projets. www.limousinambassadeurs.fr Objectif création : Pari tenu Chef de file du réseau Objectif création, la Région Limousin a attribué plus d’un million d’euros de subventions aux chambres de métiers et d’artisanat(CMA), aux chambres de commerce et d’industrie (CCI) et à sept associations d’accompagnement vers la création et la reprise d’entreprises. Depuis 2007, Objectif création a accompagné 4 144 sociétés, notamment dans l’artisanat (42 %), le commerce (30 %) et les services (17 %). www.creezenlimousin.fr L’Europe aux côtés du Limousin Pour 2014-2020, le Limousin pourra compter sur 579,1 millions d’euros de Fonds européen agricole pour le développement (Feader), 126,7 millions d’euros de fonds européen de développement régional (Feder) et 52,8 millions d’euros de fonds social européen (FSE), dont 35,6 millions gérés par l’État et les départements et 17,9 millions gérés par la Région elle-même. Si les enveloppes Feder et FSE restent stables, les dotations Feder pour les énergies renouvelables, les aménagements numériques et les infrastructures de transport augmentent fortement. Le Feader devrait offrir plus de possibilités de cofinancement pour l’agriculture, la sylviculture, l’agroalimentaire et, surtout, le développement rural. HORS-SÉRIE SPÉCIAL ÉCONOMIE MAI 2014 La lettre du limousin 3 © Jean-Christophe Dupuy PARÉS POUR L’AVENIR Demandeurs d’emploi, voici les secteurs qui embauchent Les besoins en ergothérapeutes devraient augmenter d’ici à 2030. © MATTHIEU CHAUVEAU RÉUSSir Si cette année, quelque 15 500 recrutements sont déjà envisagés dans l’industrie, le commerce, les services et l’agriculture, d’ici à 2020, l’économie du bien-vieillir devrait générer plusieurs milliers d’emplois. Dans les six ans qui viennent, plus de 2 000 postes seront à pourvoir dans la région. Et ce, uniquement dans le secteur sanitaire et social et les emplois de services. Selon l’Insee, la Haute-Vienne concentre l’essentiel des besoins. Avec une hausse de 27 % de personnes âgées dépendantes, le département doit trouver 420 emplois en institution : infirmiers, personnels médicaux, paramédicaux, éducatifs, aidessoignants, agents de service et cadres de santé. En Creuse et en Corrèze, il faudra respectivement recruter 70 et 90 personnes, surtout des aides-soignants. Mais c’est l’emploi à domicile qui nécessitera le plus d’embauches : 1 400 à 1 800 aides-ménagères, auxiliaires de vie et gardes à domicile. Et les besoins devraient encore s’accroître d’ici à 2030. 4 Déjà, cette année, quelque 15 500 employeurs de la région projettent de recruter. Les offres d’emploi pourraient concerner la vente, le tourisme et les services (4 662 postes), le secteur sanitaire et social (1 700 postes). Quelque 2 000 ouvriers et techniciens (industrie et BTP), 1 200 cadres, et 900 personnels administratifs pourraient aussi être embauchés cette année. L’agriculture, offrirait 3 700 emplois potentiels, essentiellement des contrats saisonniers. On recrute déjà en Corrèze et en Haute-Vienne Par exemple, en Corrèze, Mécabrive Industries, une entreprise d’électronique doit recruter seize usineurs de commande numérique, ajusteurs-monteurs, gavaplast et peintres cette année. « Les postes sont quasiment », ouverts en permanence La lettre du limousiN HORS-SÉRIE SPÉCIAL ÉCONOMIE MAI 2014 explique Franck Porier, le directeur général. De même en HauteVienne, la création de l’entreprise Aérolyce à Bellac nécessitera l’embauche de 30 personnes en deux ans. Spécialiste du traitement de surface et de la peinture de pièces aéronautiques, elle est en quête de peintres, contrôleurs, techniciens de maintenance, opérateurs de production et d’un responsable de site. Aéroset, une autre société du groupe Nimrod devrait à terme passer de 20 à 50 employés. D’ici à 2020, il faudra également trouver 2 700 conducteurs de véhicules, autant de techniciens de maintenance et 400 agents d’exploitations de transport (logistique) et d’employés de la deuxième transformation du bois. www.prisme-limousin.fr En chiffres 4 662 EMPLOIS POURRAIENT ÊTRE DISPONIBLES DANS LA VENTE LE TOURISME ET LES SERVICES. 2000 OUVRIERS ET TECHNICIENS (INDUSTRIE ET BTP). 1 700 POSTES DANS LE SECTEUR SANITAIRE ET SOCIAL. Le bois est à la fois source d’emplois et de développement à l’international. Export : le Limousin relève le défi Les Défis de l’export se tiendront le 27 juin à Ester Technopole de 8 h 30 à 17 h. Le rendez-vous organisé par la CCIR du Limousin, les CCI des trois départements, la Région Limousin, UBI France et le réseau européen d’entreprises aura pour thème « International, les clés de la réussite ». Au programme : ateliers, entretiens individuels et une conférence de Carlos Diaz, directeur général de Kwarter. [email protected] ou au 05 55 71 39 43. Dix pistes à suivre pour le Limousin interview Rémi Noguéra Se réinventer La Région a identifié dix filières pour développer son économie en pariant sur la recherche, l’innovation et des secteurs industriels singuliers. Tournée vers l’avenir. La Région a retenu dix filières synonymes de croissance et d’emplois. Cinq sont prioritaires : nouveaux équipements de santé, industrie du bois, énergies renouvelables, réseaux électriques intelligents et produits alimentaires innovants. Cinq autres sont complémentaires : biotechnologies médicales, recyclage des matériaux verts, qualité de l’eau, bornes électriques de recharge et usine du futur. À elle seule Disasolar envisage d’embaucher 150 personnes, essentiellement des ingénieurs, dans l’usine de modules photo voltaïques organiques (OPV) qu’elle projette de construire à Limoges. « Il y a de plus en plus d’objets connectés, on a de plus en plus besoin d’énergie et l’OPV est une réponse », estime Sarah Losa, responsable marketing chez Disasolar qui mise sur une commercialisation dès 2016. « On imprime une couche active de composants sur un substrat en plastique adaptable à n’importe quel support, par exemple sur du papier peint pour alimenter la télévision en électricité ou sur un sac à main pour recharger un portable. » La santé apparaît aussi comme une filière porteuse. Le CHU et la Région parient notamment sur la création d’une plateforme d’innovation qui permettrait l’évaluation et l’émergence de nouveaux dispositifs en médecine, imagerie et chirurgie © DISASOLAR Disasolar envisage de créer 150 emplois à Limoges. expérimentale (MICE). Ce plateau technique mutualisé, offrirait, d’une part, des opportunités de formation à de nouvelles techniques pour les jeunes médecins et, d’autre part, des perspectives de recherche sur le système vasculaire, les cancers, la fertilité, l’orthopédie, la neuromodu lation, et le traitement de la plaie. Mais le Limousin détient également une richesse naturelle d’avenir : la forêt. « La technique du lamellé-collé et de l’aboutage permettent aujourd’hui d’envisager la construction de bâtiments de grande hauteur en bois », explique Xavier Lecompte, le PDG d’Atulam, une entreprise corrézienne de fabrication de fenêtres. Par ailleurs, des recherches sur les nouvelles sources d’énergie sont actuellement menées en lien avec le laboratoire science des procédés céramiques et de traitement de surface (SPCTS) et le laboratoire de chimie et de substances naturelles (LCSN) de l’université. « Le Limousin a une vraie carte à jouer. On peut créer des emplois », assure Xavier Lecompte. PDG de Ceradrop-MGI Group « Les projets innovants se montent extrêmement vite » Votre entreprise est spécialiste de la fabrication additive, l’impression 3D par jet d’encre. Quelles opportunités cette nouvelle technologie offre-t-elle au Limousin ? En Limousin, nous avons tous les acteurs de la fabrication additive, une technologie qui permet de déposer de la matière à certains endroits, couche par couche, de façon à fabriquer rapidement des pièces 3D en série. Le seul site d’Ester Technopole à Limoges concentre toute une chaîne technologique : deux laboratoires du CNRS (SPCTS, Xlim), le Centre de transfert de technologies céramiques (CTTC) à la pointe de la fabrication additive, des équipementiers (Ceradrop-Groupe MGI, Cerinnov) et des fabricants de pièces comme Axis, 3DCeram ou Disasolar. Toutes ces compétences offrent une formidable capacité d’innovation. Les projets innovants se montent extrêmement vite. On a tout pour amorcer la pompe de l’innovation en région et ensuite monter des projets européens de plus grande envergure. C’est ce qu’a fait Ceradrop avec Sprintronics, un projet de sept millions d’euros basé sur une technologie jet d’encre industrielle afin d’imprimer en 3D des composants électroniques sur tous types de support. Quel est le rôle du Pôle européen de la céramique dont vous êtes le président ? C’est un catalyseur qui permet de mettre tous les acteurs de l’innovation en ordre de bataille et faire en sorte qu’ils travaillent ensemble de manière naturelle. Sprintronics est par exemple un projet labélisé par le Pôle européen de la céramique qui a fait de la fabrication additive un axe stratégique. Le travail commun de toute la chaîne technologique présente en Limousin et du Pôle doit déboucher cette année sur des projets majeurs extrêmement innovants à l’échelle européenne et mondiale. Quelles sont les retombées en termes d’emplois ? À son lancement en 2006, Ceradrop comptait deux postes et demi. Aujourd’hui, nous sommes quinze et on continue à embaucher. Nous allons encore recruter deux à trois personnes cette année. Nos machines permettent aujourd’hui au Centre de transfert de technologies céramiques de travailler pour des acteurs industriels, aux laboratoires de développer leurs recherches, de former de jeunes docteurs. De même, Disasolar envisage d’implanter une usine à Ester. L’entreprise puise sa technologie sur l’électronique imprimée au service du photovoltaïque souple dans celle de Ceradrop-MGI Group. Financement : l’important, c’est de participer Avenir Contributions privées, financement participatif, fonds public d’investissement s’affirment comme des moyens sûrs pour créer ou reprendre une entreprise. « C’était une course contre la montre », se souvient Marie-Christine Dussart. Celle qui est désormais présidente de la Manufacture d’accordéons Maugein se rappelle de septembre 2013, lorsque son collègue et elle-même, des contributeurs privés, le fonds d’investissement régional Dynalim ont mis la main à la poche pour sauver ce fleuron du savoir-faire régional. Onze salariés ont été repris. La nouvelle société pourrait à terme employer 20 personnes. En sept ans, près de 800 emplois ont été créés ou sauvés grâce à des contributeurs privés ou à Dynalim qui a déjà injecté 4,4 millions dans l’écononale. De son côté, mie régio Limousin Business Angels, un groupement de finan ceurs privés soutenu par la Région Limousin, a aussi accompagné 40 entreprises dans leur lance ment ou leur reprise. « Au départ, 67 % de ces sociétés n’avaient pas de chiffre d’affaires. Aujourd’hui, 83 % sont encore en activité », se félicite Patricia Rivalier, animatrice de la structure qui vient d’ailleurs de s’associer à wiseed, un site de financement par la foule, pour soutenir Pe@rL, une SAS limougeaude experte en mesure de radioactivité. En moyenne, l’intervention permet de tripler le capital de départ. C’est ainsi qu’Airmems, une start-up spécialisée dans l’électronique de défense et aérospatiale, a pu lancer rapidement un programme de recherche et développement. « Cette solution, et notamment le recours à Finance Utile, une communauté d’investisseurs, nous apporte également des compétences. Nous avons aujourd’hui un réseau de 10 à 20 anciens chefs d’entreprise qui connaissent le marché de la défense. C’est une bonne », chose quand on se lance reconnaît Romain Stéfanini le président, âgé de 29 ans seulement, de la toute jeune société adossée au laboratoire Xlim. Dynalim et des contributeurs privés ont permis de sauver les accordéons Maugein. HORS-SÉRIE SPÉCIAL ÉCONOMIE MAI 2014 La lettre du limousin 5 PRATIQUE © TINA PAULI Trois questions à… directeur Sylvie Périllaud © MICKAËLLE JOUAULT Thibaut Favre assistante de direction maroquinerie Daguet à Saint-Junien (Haute-Vienne) « Avec nous, les clients auront toujours du sur-mesure » La maroquinerie Daguet possède un magasin d’usine. Est-ce nouveau ? Thibault Favre : Non, mais nous l’avons développé et refait intégralement il y a deux ans. Il fonctionne bien. Certains tarifs sont très avantageux. Les prix démarrent à 15 euros, alors que vous ne trouverez ici aucune fin de série ou autre article défectueux. Equip’ Froid compte 7 500 clients. La vitrine du savoir-faire d’Equip’ Froid S’ADAPTER Fournisseur et installateur d’équipements dédiés aux métiers de bouche, l’entreprise a bien grandi depuis sa création, notamment grâce à ses deux magasins d’exposition à destination des professionnels. Depuis le siège social d’Equip’ Froid, à Tulle, Frédéric Estrade l’affirme haut et fort : « Nous sommes une entreprise familiale et nous en sommes fiers ! » À 50 ans, il est président de la société que son père a fondée en 1970. À cette époque, elle ne comptait que trois salariés et se consacrait exclusivement à la petite restauration. Aujourd’hui, elle emploie 40 personnes et s’adresse à l’ensemble des métiers de bouche. Fournisseur et installateur de tout équipement permettant la conservation et la cuisson des ali- ments, Equip’ Froid assure également le service après-vente, grâce à 28 techniciens mobilisés 7 jours sur 7 et 24 h sur 24. Membre du réseau EuroChef, une association qui garantit la continuité de services sur le territoire national, l’entreprise concentre sa clientèle sur le Limousin et plusieurs départements limitrophes. En novembre 2009, Equip’ Froid a inauguré son premier magasin d’exposition à Brive. « Il est réservé aux professionnels et nous y faisons notamment des démonstrations sur les nouveautés. » Rien de tel que de faire constater directement à la clientèle toute l’ergonomie et le potentiel d’une cuisine intégralement équipée. Régulièrement visité, « ce magasin est une belle vitrine des savoir-faire de l’entreprise », poursuit le président qui précise qu’un autre espace d’exposition existe également à Aurillac (Cantal). Restaurateurs, bouchers, charcutiers, fromagers, maraîchers, chocolatiers, collectivités locales… Equip’ Froid compte 7 500 clients. La société augmente son chiffre d’affaires de 10 % par an. En 2013, ce dernier atteignait près de dix millions d’euros. D’où vient votre clientèle ? Sylvie Périllaud : Les gens viennent de partout et principalement de Bordeaux, Toulouse et Angoulême. Saint-Junien est idéalement située sur le réseau routier et beaucoup en profitent pour acheter des gants à la mégisserie ainsi que des ceintures et autres articles de maroquinerie chez nous. Après tout, nous sommes sur la route du cuir. Thibault Favre : Notre clientèle vient du Limousin mais pas uniquement. Beaucoup de Parisiens ont une résidence secondaire dans la région et en profitent pour venir sur place. Ils connaissent nos ceintures et sacs à mains car ils sont vendus dans la capitale, notamment par des créateurs de mode. Mais pas au même prix ! C’est une clientèle fidèle depuis quatre générations. Depuis la création de l’entreprise par René Reijasse, en fait. Ils savent qu’avec nous, ils auront toujours du sur-mesure et du sur-désir. On peut tout fabriquer selon votre propre modèle, avec comme dénominateurs communs le luxe, le travail bien fait. Le magasin d’usine est-il rentable ? Sylvie Périllaud : Cela représente 30 % de notre chiffre d’affaires en 2013. Les visites d’entreprises organisées par la chambre de commerce et d’industrie de la Haute-Vienne nous aident aussi. La Région est aussi partie prenante. Mais c’est surtout lié à un retour aux valeurs. Les gens ne veulent pas du made in France mais du fabriqué en France. Des savoir-faire de proximité au meilleur prix Les magasins d’usine tendent à se développer en Limousin, donnant aux professionnels et aux particuliers directement accès à une production de proximité. Les métiers de bouche (Denoix liquoriste à Brive, la minoterie Estager à Égletons, la Brasserie du Plateau à Croze, la Cidrerie artisanale à Châteauneuf-la-Forêt), la porcelaine en Haute-Vienne et le secteur textile-cuirpeau (Chéri-Bibi à Combressol, Mary Nap à Guéret, Allande au Dorat, Agnelle à Saint-Junien) ne sont plus les seuls à se lancer dans l’aventure. Les produits naturels pour le jardinage (Axioma à Brive), la seconde transformation du bois (Sostra Palettes à La Souterraine) ou l’artisanat à l’image de REC Meubles (Châlus), de la cristallerie Pierre de lune (Gouzon) ne sont pas en reste, sans compter GBM, une miroiterie de Limoges reprise en Scop après de graves difficultés. À l’origine directement adossés aux sites de production, les magasins d’usine prennent désormais souvent la forme de halls d’exposition et se déclinent aussi sur internet. Au bonheur du nougat AUTHENTICITÉ Créé il y a deux ans à Gouzon (Creuse), Délice des abeilles ravit les gourmands et les curieux, entre sa boutique et son atelier ouvert au public. C’est une boutique des plus appétissantes, à la lisière de Gouzon. À l’intérieur, un grand étal propose du nougat aux amandes, au chocolat, à la praline, à la myrtille... Les étagères sont chargées de pots de miel, mais aussi d’hydromels, de pollen ou encore de savons et de gelées royales. Derrière ces murs, un atelier artisanal de nougat, nonettes et pains d’épice. Le lieu est ouvert au public à de multiples reprises dans l’année. L’apiculteur Francis Luquet est ravi. « Notre but était de fidéliser notre clientèle et ça fonctionne ». Car ici, « il n’y a rien à cacher et 6 tout à montrer ». De 1997 à 2012, il a produit les délices de ses fidèles petites ouvrières en son nom propre, avant de bénéficier d’un contrat de croissance aidé par la Région à hauteur de 30 %. C’est ainsi que Délice des abeilles a vu le jour. Une formule idéale puisque « les visiteurs de l’atelier passent nécessairement par la boutique et sont séduits par les produits », explique Francis Luquet. Le magasin a rapporté 80 000 euros en 2013, soit 30 % du chiffre d’affaires total. Délice des abeilles vend ses produits à une quarantaine de grandes et moyennes surfaces, La lettre du limousiN HORS-SÉRIE SPÉCIAL ÉCONOMIE MAI 2014 ainsi qu’à des épiceries fines et à des chocolatiers. « Nous essayons de faire appliquer les mêmes prix partout. Nos clients doivent avoir le choix d’aller où ils le désirent », précise l’apiculteur qui emploie aujourd’hui huit salariés et un apprenti. Délices des abeilles a réussi à fidéliser sa clientèle. © MICKAËLLE JOUAULT les PRINCIPALES AIDES de la RÉGION Création d’entreprises Le Pass conseil permet aux entreprises de financer des conseils juridiques, études de marchés ou plans de communication. Il prend en charge 80 % du coût pour les prestations courtes (moins de 35 h et de 3 800 euros hors taxe) et jusqu’à 80 % d’une prestation longue (plus de 35 h et inférieure à 20 000 euros hors taxe). L’aide est plafonnée à 5 000 euros hors taxe pour la conception d’un site internet. Le Pass création est une aide forfaitaire de 1 000 euros. La demande doit parvenir à la Région dans les six mois après la date d’immatriculation de la société. Le prêt d’honneur est un prêt personnel à taux zéro. Montant maximum : 40 000 euros, en partenariat avec Initiative Limousin. L’entreprise doit avoir moins de trois ans d’existence et avoir sollicité un prêt bancaire. Le fonds régional de garantie est proposé en partenariat avec LimousinBPI France. Il garantit jusqu’à 70 % du prêt lié à un investissement immobilier, matériel ou au rachat de titres d’une entreprise. Il concerne aussi les TPE ou PME qui souhaitent augmenter leur besoin en fonds de roulement ou consolider leurs crédits à court terme. Création d’emplois La prime régionale à l’emploi est une subvention forfaitaire de 6 000 euros maximum pour recruter un jeune de moins de 26 ans en CDI à temps complet. L’aide est ouverte aux groupements d’employeurs agricoles et aux Cuma et permet également de recruter une personne en difficulté d’insertion (cinq emplois maximum en trois ans). La prime régionale à l’emploi permet aussi de recruter un premier, un second et un dixième salarié. La subvention varie alors de 1 500 à 3 000 euros. La prime régionale à l’emploi « Contrat de génération » est une subvention de 2 000 euros qui permet de recruter en CDI et à temps complet. Elle complète un contrat de génération, un dispositif visant à créer des binômes jeune-senior pour encourager l’embauche des jeunes et garantir le maintien dans l’emploi des seniors. L’aide au recrutement de cadre est une subvention forfaitaire de 30 000 euros pour la création d’un emploi en CDI à temps complet d’un cadre amené à remplir de nouvelles fonctions, notamment de type commerciales, relatives à la gestion des risques, à l’innovation et au dévelop pement à l’international. La subvention forfaitaire est alors de 40 000 euros. L’aide concerne aussi les cadres partagés entre plusieurs entreprises (forfait de 40 000 euros), le recrutement de second exerçant une fonction d’encadrement dans une PME de moins de 20 salariés ou en prévision, de la part d’un employé, d’une reprise d’entreprise de moins de 250 salariés dans les deux ans assortie d’une création d’emplois en CDI (forfait de 30 000 euros). Réalisation d’un projet d’investissement L’aide à l’investissement immobilier prend en charge entre 6 % à 35 % de l’investissement. L’avance remboursable (ou subvention) doit permettre de construire ou de réaliser une extension et de maintenir ou d’augmenter les effectifs. L’aide aux investissements productifs permet d’investir dans l’achat de machines, d’acquérir des brevets et des licences d’exploitation. L’aide aux investissements matériels et de conseil s’adresse aux TPE de moins de dix salariés du secteur de l’artisanat et des services qui envisagent de réaliser des investissements de moins de 10 000 euros. L’avance remboursable en fonds propres permet de renforcer la trésorerie. Ce prêt à taux zéro est une avance comprise entre 15 000 et 200 000 euros plafonnée au montant du capital social de l’entreprise d’au moins trois ans d’existence. Dynalim, le fonds de co-investissement de la Région intervient à hauteur de 50 000 à 1,5 million d’euros auprès des PME qui comptent aussi des investisseurs privés. Limousin participation, société capital risque, intervient à hauteur de 15 000 à 300 000 euros en tant que partenaire minoritaire auprès des entreprises industrielles, des sociétés de services à l’industrie ou de biotechnologies. Accès à de nouveaux marchés L’aide au conseil est une subvention qui prend en charge la moitié des coûts concernant le conseil, le diagnostic, l’innovation, le transfert de technologie, la réorganisation de l’outil de production, la création d’un site internet (5 000 euros maximum), l’obtention d’une certification destinée à maintenir ou créer des emplois. Si l’entreprise souhaite obtenir le label Origine France Garantie ou financer des études de développement à l’export, l’aide au conseil prend alors en charge 80 % du coût de la prestation. La subvention est plafonnée à 30 000 euros. L’aide aux investissements de conseil est une subvention qui prend en charge la moitié du coût hors taxe d’une prestation externe de diagnostic ou de création de site internet. Le projet de la TPE de moins de dix salariés des secteurs de l’artisanat et de services aux entreprises doit être inférieur à 10 000 euros. L’aide à l’international comporte trois niveaux. Le niveau 1 prévoit la prise en charge des frais de prospection commerciale à l’étranger ou de participation à un salon à retombées internationales. Le niveau 2 concerne la structuration de l’entreprise à l’export grâce au recrutement d’un cadre expert, d’un volontaire international en entreprise (VIE), à l’externalisation d’un service commercial ou au recrutement d’un jeune diplômé (Bac +2 minimum) en CDI à temps complet (forfait de 10 000 euros pour un jeune diplômé et de 40 000 euros pour un cadre export). Le niveau 3 concerne les entreprises qui souhaitent renforcer leurs capacités financières. L’aide varie de 30 000 à 100 000 euros. Amélioration énergétique et environnementale Les aides aux économies d’énergie et à l’amélioration environnementale, en partenariat avec l’Ademe et l’État, permettent aux entreprises de faire réaliser un diagnostic en prévision d’investissements (prise en charge éventuelle de 50 % à 70 %). Une fois l’étude réalisée, une subvention peut être accordée pour soutenir les investissements qui iraient au-delà des exigences www.limousinentreprise.fr réglementaires. Ces aides s’appliquent aux économies d’énergie, au développement des énergies renouvelables et des technologies propres, à la certification environnementale. Reprise ou mutation d’activité L’avance remboursable en fonds propres est un prêt à taux zéro, sur trois à sept ans, compris entre 15 000 euros et 200 000 euros destiné aux entreprises ayant un programme de reprise qui aurait des incidences sur l’emploi et la compétitivité. Le Pass reprise est une aide majorée jusqu’à 5 000 euros pour les entreprises sans salarié et jusqu’à 10 000 euros pour celles qui maintiennent ou créent au moins un emploi en CDI à temps complet. Il s’applique en cas de reprise, sans procédure collective, avec rachat de fonds de commerce, de parts sociales ou d’actions à condition de détenir la majorité du capital (hors SCOP). Le dispositif de maintien dans l’emploi est une avance remboursable pour la reprise d’une entreprise ayant fait l’objet d’une liquidation judiciaire. Une enveloppe de 5 000 euros maximum est prévue pour la reprise en CDI de chaque ancien salarié. Le montant peut être porté à 7 000 euros si la reprise se fait sous la forme d’une Scop. L’aide est plafonnée à 200 000 euros. Le prêt d’honneur transmission est un prêt personnel à taux zéro d’un montant maximum de 15 000 euros octroyé à un repreneur, en partenariat avec Initiative Limousin et adossé à un prêt d’honneur de même montant. Accompagner les mutations économiques Le dispositif d’appui à la relance prévoit la prise en charge à 100 % du diagnostic qui permettrait d’identifier les causes de difficultés économiques. L’entreprise, qui doit pouvoir faire face au passif exigible, doit aussi mobiliser un prestataire retenu par la Région pour réaliser un audit financier et économique qui permettront d’identifier les axes de relance. Une avance remboursable plafonnée à 100 000 euros peut ensuite être mobilisée pour mettre en place un plan de relance. Six thèmes sont particulièrement accompagnés Retrouvez sur le site internet tous les détails concernant : Les moins de 30 ans Aide coup de pouce, Pass création bonifié, Pass création forfaitaire jeunes, aide l’incubation de projet, Pass reprise bonifié. L’économie sociale et solidaire Pass création bonifié, aide à l’incubation de projet, aide à l’entrepreneuriat social, dispositif de maintien de l’emploi, fonds régional d’investissement solidaire, contrat d’apport associatif, garantie France Active. L’hébergement touristique Aide à la mise aux normes des hébergements touristiques, Pass création bonifié, aides à l’investissement immobilier pour la création, la réhabilitation et l’extension des hôtels, de l’hôtellerie de plein air, les meublés. La filière agroalimentaire Aide aux investissements matériels et immobiliers dans les entreprises de transformation de produits agricoles pour l’achat de machines, l’acquisition des brevets, les projets d’abattoir. L’innovation Pass création bonifié, prêt d’honneur amorçage régional, aide au recrutement d’un cadre, soutien des projets R&D, fonds régional d’innovation Limousin, soutien des projets collaboratifs du FUI, aide au conseil. La filière bois Le contrat de croissance Un conseil dédié pour les volets stratégiques, environnementaux, énergétiques et les conditions de travail Un accompagnement sur trois ans du projet de développement de l’entreprise Une réponse adaptée aux besoins de financement des entreprises En contrepartie, l’entreprise doit justifier une situation financière saine, le paiement des obligations sociales et fiscales et respecter ses obligations environnementales. Elle s’engage sur l’honneur à respecter l’égalité des genres et à mener une politique éthique lors de l’accueil des stagiaires. Enfin, elle transmet, si besoin, des informations sur la structure du capital et sur sa politique de gestion des dividendes. HORS-SÉRIE SPÉCIAL ÉCONOMIE MAI 2014 La lettre du limousin 7 portrait Durablement limousin Michel Ayroulet, originaire de Marseille, a été séduit par la région. Il préside depuis 2009 Limousin entreprises durables (LED), un réseau de professionnels qui œuvre pour une économie citoyenne et responsable. © MICKAËLLE JOUAULT Bio express 1949 Naissance à Marseille. 27, boulevard de la Corderie CS 3116 - 87031 Limoges Cedex 05 55 45 19 00 Directeur de la publication Jean-Paul Denanot Responsable de la rédaction Sybille Mangin Rédacteur en chef Nicolas Lavallée Rédaction Mickaëlle Jouault avec la collaboration des services et agences de la Région 1975 Premier poste de responsable qualité et directeur de la recherche industrielle au sein de Lesieur. Photos Région Limousin Sauf mention contraire conception graphique Agence Cinquième Colonne 04 73 87 15 27 Mise en page Graphik Studio 05 55 32 06 32 Impression Rivet Presse Édition 1990 Directeur qualité au sein de Danone. 05 55 04 49 50 L’entreprise Rivet Presse Édition est labellisée Imprim’vert. Elle respecte un cahier des charges strict sur le recyclage de ses déchets et la composition de ses encres. La Lettre du Limousin est imprimée sur du papier recyclé avec des encres végétales. 2002 Directeur qualité, service et environnement au sein d’Unilever. ISSN N° 0151-2587 345 000 exemplaires Recevez La Lettre du Limousin Vous avez un autocollant « Stop pub » ou vous n’habitez pas en Limousin mais vous voulez recevoir La Lettre du Limousin, abonnez-vous sur simple demande en précisant nom, prénom et adresse postale à : [email protected] ou par courrier à : Abonnement La Lettre du Limousin 27, boulevard de la Corderie CS 3116 - 87031 Limoges Cedex 2007 Directeur qualité, service et environnement au sein de Silab. 2009 Présidence de LED. facebook.com/regionlimousin twitter.com/regionlimousin Nous avons créé un système d’évaluation permettant un diagnostic environnemental et sociétal des entreprises . » De sa voix douce et chantante, Michel Ayroulet pourrait parler du développement durable pendant des heures, et ce n’est pas un hasard. Voilà six ans que ce natif de Marseille assure la présidence du réseau Limousin entreprises durables (LED). L’aventure commence en 2007. Fraîchement nommé directeur qualité, service et environnement au sein de la société corrézienne Silab, spécialisée dans l’élaboration de principes actifs à usage cosmétique, Michel Ayroulet se voit chargé de mettre en place le dispositif Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), un engagement significatif en faveur du développement durable. « Voilà qui ne pouvait que m’intéresser ! », s’exclame l’ingénieur en agronomie. Car après avoir officié à ce même poste dans de grands groupes comme Lesieur et Danone, il sait que la clientèle se préoccupe de l’éthique de ses fournisseurs, tout comme les consommateurs. « Déforestation, travail des enfants, pollution… 8 Autant d’impacts qui desservent cruellement l’image des entreprises et à juste titre d’ailleurs. » Mais c’est en 2009 que l’ébauche de LED se dessine. « Limousin Expansion, l’agence de développement économique, proposait aux entreprises spécialisées dans les biotechnologies une mutualisation des compétences », explique Michel Ayroulet. Silab, qui ne peut s’inscrire dans cette démarche, au nom de son indépendance, propose alors une initiative conjointe sur le développement durable. Le groupe cosmétique Sothys répond présent. Catalent, spécialisée dans les solutions stériles injectables, aussi. De même que le bureau d’études acoustiques Orféa. Métis biotechnologies et le bureau d’études sur les sites et sols pollués Egeh également. Le noyau dur de LED est désormais constitué et se met immédiatement au travail. « Nous cherchions un mode d’action pragmatique et autonome. C’est ainsi que nous avons créé un système d’évaluation permettant La lettre du limousiN HORS-SÉRIE SPÉCIAL ÉCONOMIE MAI 2014 un diagnostic environnemental et sociétal des entreprises. » Conditions de travail des salariés, de la sécurité et bien-être, mais aussi consommation des énergies et rejet des déchets sont notamment jugés. Chaque candidat au réseau commence ainsi par dresser le bilan de sa propre situation. « Fin 2009, nous avons souhaité présenter le projet à la Région, raconte Michel Ayroulet. C’était ! Elle a souhaité formidable pleinement s’investir. » 2010 : première convention de consortium signée. Une seconde l’est ensuite en 2013. Un acte fort, qui marque le croisement naturel des volontés, dans un élan politique et citoyen pour un territoire toujours plus dynamique. « Nous avons également établi un nouveau système d’évaluations croisées, pour des diagnostics complétement honnêtes. Les uns évaluent donc les autres, mais sans esprit d’audit », poursuit le président. Car si le réseau mène un travail extrêmement sérieux, la convi- SORTIE DU NUMÉRO 108 en juiLLET vialité reste de mise lors des comités pléniers qui se tiennent tous les trimestres. Ceux-ci se déroulent successivement dans chacun des trois départements limousins. Un moment d’échange indispensable qui enrichit les initiatives communes. « Les anciens accompagnent les nouveaux arrivants, grâce au dispositif de parrainage et tutorat », raconte Michel Ayroulet, tandis que chaque pan du développement durable est abordé. Aujourd’hui, LED compte 36 membres qui, ensemble, font « évoluer la grille d’autodiagnostic », précise le président de LED. Tous sont signataires d’une charte portant sur les valeurs défendues par le réseau, tels la gratuité, « dans une région où la dimension humaine compte beaucoup ». Une région qui a définitivement su séduire Michel Ayroulet et son épouse. Car « c’est décidé », quand l’heure de la retraite aura sonné, ils resteront ! Région Limousin Une chance à saisir