Les « pseudo-relatives » dans les structures clivées en
Transcription
Les « pseudo-relatives » dans les structures clivées en
Les « pseudo-relatives » dans les structures clivées en il y a … qui … Karen Lahousse (KU Leuven) en collaboration avec Lena Karssenberg (KU Leuven) Projet “Presentational clefts in French and Italian” (FWO G.0611.13.) http://www.arts.kuleuven.be/ling/presentationalclefts/ Le sujet de cet exposé Les clivées en il y a … qui … (1) (2) (3) (4) Y’a le téléphone qui sonne ! (Lambrecht, 1988:137) Il y a un chien qui arrive (Léard, 1986: 94) Y’a Jean qu’a téléphoné (Lambrecht, 1988: 136) Il y a mes parents qui arrivent demain. (Secova, 2010: 240) [Sur le tour il n’y a que … qui … voir Pierrard 1985, Cappeau & Deulofeu 2001, Karssenberg à paraître] Définition (générale) des clivées - FORME • Construction à deux places (“syntaxe binaire”) • Marqueur + constituant + “pseudo-relative” o o o o o c’est il y a voici, voilà C’est Marc qui l’a fait. Il y a le téléphone qui sonne. Voilà Marie qui arrive. avoir voir etc. J’ai ma voiture qui est en panne. Je vois Marie qui arrive [“pseudo-relatives”: Radford 1975, Ruwet 1978, Sandfeld 1936, Cadiot 1976, Lambrecht 1986, Guasti 1992, Van der Auwera 1993, Strudsholm 1995, Muller 1995/1996, Furukawa 1996, Leeman 2001, Herslund 2011, Havu & Pierrard 2014, Kleiber 1988 etc.] Définition (générale) des clivées - SENS • Expriment une prédication simple par une syntaxe binaire (e.g. Lambrecht 1994/2001/2002) • Correspondent à une phrase en SV(O) = test 1 pour les clivées (1) (2) (3) (4) Y’a le téléphone qui sonne ! (Lambrecht 1988:137) ~ Le telephone sonne! Il y a un chien qui arrive (Léard, 1986: 94) ~ Un chien arrive (Mais: français parlé il y a ± obligatoire pour les indéfinis) Y’a Jean qu’a téléphoné (Lambrecht, 1988: 136) ~ Jean a téléphoné. Il y a mes parents qui arrivent demain. (Secova, 2010: 240) ~ Mes parents arrivent demain. Les clivées en il y a … qui … • Souvent mentionnées comme phénomène typique du français parlé [Lambrecht 1986, 1988, 1994, 2001, 2002, Giry-Schneider 1988; Léard 1992; Ashby 1995, 1999; Jullien 2007, 2008; Pitavy 2009; Jullien 2014; Hamann and Tuller 2015, Cappeau & Deulofeu 2001, Ashby 1995/1999; Léard 1992; Jullien 2007/2008; ChoiJonin & Lagae 2005, Willems & Meulleman, 2010: 4, Pierrard 1995; Karssenberg & Lahousse 2016] • Considérées comme des dispositifs [voir Blanche-Benveniste et al. (1984); Rouget & Salze (1985); Blanche-Benveniste & Jeanjean (1987); Scappini (2006; 2013); Sabio & Benzitoun (2013)] Fonction de la clivée en il y a … qui … • Fonction “présentative” = présenter un nouveau référent ou événement dans le discours = “all focus” (Lambrecht 1994) = phrases thétiques [Lambrecht 1986/1988/1994/2001; Ashby 1995/1999; Léard 1992; Jullien 2007/2008; Choi-Jonin & Lagae 2005; Pierrard 1985, Damourette et Pichon “tout le fait est nouveau”, Secova, 2010 …] • Eviter des indéfinis / rhèmes en position initiale de phrase [Jeanjean 1979; Cappeau & Deulofeu 2001] Sens du marqueur il y a dans les clivées ≠ il y a existentiel / locatif [Pierrard 1985, Giry-Schneider, 1988: 88; Choi-Jonin & Lagae, 2005: 4; Willems & Meulleman, 2010: 4]. (5a) Il y a existentiel (~ ‘il existe’, ‘on trouve’) Il y a (des/beaucoup de/plusieurs) conducteurs qui sont potentiellement dangereux. (Anscombre, 1996) (5b) Il y a locatif (~ ‘il se trouve’, ‘on aperçoit’) Sur l’autre trottoir, il y a quelques hommes qui sont gros. (Choi-Jonin & Lagae, 2005: 5) è Dans ces cas : pas clivée, mais GN modifié par relative è = test 2 pour les clivées Les “pseudo-”relatives dans il y a… qui Statut “pseudo”: souvent PAS considérées comme “de véritables relatives” (i.e. des restrictives ou appositives claires) mais comme des “pseudo-relatives” [voir Pierrard 1985, Lambrecht 1986/2001, Gapany 2004, Loock 2013 pour un survol] Propriétés “spéciales” (que nous nuancerons par la suite) : Les “pseudo-”relatives dans il y a… qui • Ne sert pas à restreindre la référence (sous-ensemble) >< relative restrictive / ~ rel appositive • Ne peut pas être omise sans modifier profondément le sens de la phrase ~ rel. restrictive / >< relative appositive • Seulement en qui [mais: Willems & Meulleman 2010] (6) • … Qu’est-ce qu’il y a? ?* Il y a le lavabo que Max vient de démolir (Giry-Schneider 1988:88) Pourquoi étudier ces clivées ? - i • DESCRIPTIF o Clivées en il y a pas souvent analysées en détail, sur la base d’un corpus assez large (>< les pseudo-clivées, les clivées en c’est) [Secova 2010, Verwimp & Lahousse 2016: corpus réduit de français parlé; Karssenberg & Lahousse 2016: grand corpus] o Peu d’analyses de la macro-syntaxe / structure de l’information de la construction Pourquoi étudier ces clivées ? - ii • THEORIQUE o Cas où une variante syntaxiquement plus complexe est choisie au lieu de variante plus simple (phrase SV canonique) o Les relatives dans les clivées ne sont pas souvent intégrées dans une théorie des relatives MAIS une théorie des relatives = d’autant plus forte si elle rend compte des “pseudo”-relatives dans cet environnement “problématique” Les “pseudo-relatives” dans les clivées et la théorie des relatives - i • La notion de “pseudo” est crucialement basée sur l’existence de relatives prototypiques • MAIS: o o la distinction entre ces types de relatives prototypiques (surtout restrictive et appositive) = problématique la limitation de la classe des relatives à ces deux types = problématique [voir littérature sur les relatives, résumée par Gapany 2014 et Loock 2013] Les “pseudo-relatives” dans les clivées et la théorie des relatives - ii • « l’hypothèse de la relative unique » (voir e.a. Lambrecht 2001, Loock 2013 pour survol) : une seule relative, qui peut avoir des propriétés et une fonction sémantico-discursive spécifique selon le contexte (syntaxique / sémantique / discursif) dans lequel elle apparait • Si l’on arrive à réduire ces propriétés “spéciales” des “pseudo-relatives” dans les clivées en il y a à d’autres propriétés de la construction entière => ces propriétés ≠ arguments pour statut “pseudo” des relatives = argument (indirect) pour hypothèse de la relative unique But de cet exposé DESCRIPTIF • Montrer par une analyse de corpus que ces « propriétés spéciales » des « pseudo-relatives » relatives dans les clivées en il y a o doivent être nuancées/corrigées o et/ou dépendent (au moins en partie) de la structure de l’info de la construction clivée entière (= macro-syntaxe de ces relatives) • Confirmer que les “frontières” entre les « pseudo »-relatives dans clivées et les « véritables » relatives (restrictives ou appositives) ne sont pas très nettes => pas une classe tout à fait différente CONSEQUENCE THEORIQUE • Plaide en faveur de l’hypothèse de la relative unique • contre le statut “pseudo” des relatives dans les clivées. SELECTION DES CLIVEES DANS UN CORPUS Les corpus 1. Le Monde 1998 o o o (extraction Piet Mertens) articles de presse français écrit formel 25.7 millions de mots 2. Yahoo Questions and Answers 2006-2009 (Hendrik De Smet) o o o o forum de discussion en ligne: français écrit informel 6.1 millions de mots (20.000 questions, 140.000 réponses) 3. Discours sur la Ville / CFPP 2000 o o o Transcriptions d’interviews Français parlé 550.000 mots (38,9 heures) Les erreurs d’ortho n’ont pas été corrigées! Sélection des données (résultats provisoires) CFPP2000 (fr parlé) Yahoo (fr écrit informel) Le Monde (fr écrit formel) Clivées 235 262 71 GN + relative restrictive/appositive 367 1158 294 91 50 30 693 1470 395 Cas sous-spécifiés (plutôt que « ambigus ») TOTAL Le but ≠ de classer chaque ex individuel = de voir des tendances = de comprendre et expliquer les propriétés des cas clairs & des cas difficiles à classer Clivées - exemples (7) Je fais un rêve bizarre depuis quelques jours, (…) subitement je vois une lumière blanche à la surface de l'eau et y'a une main qui me saisit par le cou et qui me relève. (Yahoo 4810) Test 1 : ~ une main me saisit par le cou et me relève Test 2 : ?* on trouve / il existe / il se trouve / on voit (8) A: Je recherche des modèles de voiture à acheter neuve moins de 10 000 euros, ou aller!? B: bonjours. il y a la citroen c1 qui est a moins de 10 000 euros. (Yahoo 1307) Test 1 : ~ la Citroën C2 est à moins de 10000 euros Test 2 :?* on trouve / il existe / il se trouve / on voit Cas sous-spécifiés – exemple 1 (9) Antoine, vingt-cinq ans, chômeur au Mans, n'était pas dans le mouvement il y a trois semaines. “Je regardais la télé. Je me suis dit qu'il fallait aller voir. Dans ma cité, je sens qu'il y a plein de gens qui seraient prêts à nous rejoindre. Un mouvement, vraiment libre, sans étiquette, si un jour il se crée, le monde qu'il y aurait !” (Le Monde 1998) • ~ clivée : Test 1 : Dans ma cité, plein de gens seraient prêts à nous rejoindre. • ~ relative restrictive : o Test 2 : Dans ma cité, on trouve / il existe plein de gens qui seraient prêts à … (plein de gens comme moi) o Cas sous-spécifiés – exemple 2 (10) - A: […] quand on dit "le centre ville de Rosny" on sait à peu près euh (mm) situer en fait + […] - B: mm + donc + et c'est limité par quoi ? par les grands axes routiers qui l'encerclent ? euh ++ - A: euh ben y a oui enfin y a (mm) à côté là y a l'autoroute qu'est pas (mm) effectivement qu'est pas loin (mm) qu'est pas loin d'ici + donc euh oui + (DV: rosny-sous-bois) • ~ clivée Test 1: euh ben, oui enfin, l’autoroute est effectivement pas loin d’ici. • ~ relative appositive Test 2 : euh ben, on aperçoit l’autoroute qu’est pas loin d’ici. Cas sous-spécifiés • = cas pour lesquels les tests donnés dans la littérature (test 1 = paraphrase par SV(O) + test 2 = paraphrase existentielle/locative de il y a) donnent des résultats contradictoires • Semblent avoir des caractéristiques typiques (à creuser !): o prédicat sous-spécifié (pour l’aspect) à interpréter comme prédicat spécifiant (plus typique des clivées) OU caractérisant (plus typique des relatives) o GN quantifié (plein de gens) Conclusion intermédiaire • Problèmes (non surprenants) de classification et de délimitation dans une analyse de corpus des clivées en il y a … qui … => la distinction entre “véritable” relative et “pseudo-relative” (dans la clivée) n’est pas tenable => les clivées ne peuvent pas être exclues des descriptions des relatives • L’interprétation sous-spécifiée des cas “ambigus” semble déterminée (au moins en partie) par les propriétés du GN, du prédicat dans la relative => en faveur de l’hypothèse de la relative unique (existence d’un type de relative, qui peut avoir plusieurs interprétations en interaction avec le contexte où il est inséré, voir e.a. Lambrecht 2001, Loock 2013) Dans ce qui suit • Les propriétés “spéciales” des “pseudo-relatives” dans ces clivées (telles qu’elles ont été décrites dans la littérature linguistique, voir cidessus) o ne sont pas tout à fait correctes o dépendent de la structure de l’information de la construction clivée (son fonctionnement discursif, i.e. la macro-syntaxe de la “pseudorelative”) • = argument supplémentaire o o EN FAVEUR de l’hypothèse de la relative unique CONTRE l’hypothèse que les relatives dans les clivées sont des “pseudo”-relatives STRUCTURE DE L’INFO DES CLIVEES (macro-syntaxe des “pseudo-relatives”) Etat de la question - i • FOCUS-FOCUS (voir intro) fonction présentative = introduire un nouveau référent ou événement dans le discours = “all focus” (Lambrecht 1994) = phrases thétiques = entièrement rhématiques • FOCUS – ARRIERE-FOND (Ar-Fond) En anglais : Collins 1991/1992; Piotrowski 2009, Davidse (1999a; 1999b; 2000; 2013) (11) I’ve really just got to fill them in on lexicographers’ needs just because we’ve been doing a lot of it but there’s other people that you think are doing kind of creative corpus lexicography. – Well, there’s McCarthy who’s just building a new one. (Davidse, 2000: 1126) Etat de la question - ii En français (12) (13) (14) (15) Y’a Beth qui veut y’aller, euh, y’a y’a Jean-Marc, y’a moi, bon (Lambrecht, 1988: 154) – « listing constructions » [à propos des élections]: Il y a Giscard qui veut faire un pas vers la gauche, à côté de lui par exemple, il y a Michel Poniatowski qui le tient plus vers la droite. (Ashby, 1995: 104) – « presentational structure » [context: A mother looks around the dinner table and asks who wants some more meat. When she describes the scene later on, she says:] Y avait André qui voulait encore de la viande, y avait Bertrand, mais Claude il en voulait pas. (Lambrecht, 2001: 506-507) - « non-exhaustive specificational avoir-clefts’ with a value-variable interpretation » – Je me demande ce qui sera le mieux pour les bagages. – Il y a le sac qui est pratique. (Léard 1992:53) Nécessité d’analyse de corpus MAIS • Les deux types n’ont pas été analysés sur la base d’une étude de corpus étendue. • Fréquence des deux types ? • Existence de sous-types particuliers ? • Propriétés des “pseudo-relatives” dans ces deux types ? FOCUS-FOCUS (16) Je fais un rêve bizarre depuis quelques jours, (…) subitement je vois une lumière blanche à la surface de l'eau et y'a une main qui me saisit par le cou et qui me relève. (Yahoo 4810) • L’événement entier est nouveau dans le discours “Pseudo-relatives” dans FOCUS+FOCUS Remarque : • ≠ relatives restrictives : ne déterminent pas l’identité du référent • ≠ relatives appositives : ne peuvent pas être omises, essentielles pour la phrase Propriétés des « pseudo-relatives » • Ne peuvent PAS être omises PARCE QU’elles font partie du focus de la phrase • PAS d’exemples avec que (ni dans la littérature linguistique, ni dans notre recherche de corpus) PARCE QUE le sujet est mis dans rapport de “prédication seconde” (voir Herslund 2011) (i) assertion de l’existence d’un référent (ii) assertion d’une action dans laquelle le référent est impliqué FOCUS-ArFond (17) A: Je recherche des modèles de voiture à acheter neuve moins de 10 000 euros, ou aller!? B: bonjours. il y a la citroen c1 qui est a moins de 10 000 euros. (Yahoo 1307) • élément introduit par il y a = nouvelle information • “pseudo-relative” = l’arrière-fond, ce qui est donné dans le context FOCUS-ArFond (18) - A: mais: j'vois les gens qui viennent et ça m'fait rire parce que + + c'est pas les jeunes les gens jeunes qui du quartier qui viennent au conseil + + c'est toutes les personnes âgées (…) - A: et c'est souvent + + souvent c'est les personnes alors ils ils viennent aux conseils de quartier + mais c'est les personnes âgées alors comme y a madame Blumenthal - B: mmh mmh - A: qui vient + (DV: 12ième thérèse) • L’élément clivé est souvent présenté comme un nouveau membre d’une classe de référents déjà annoncée FOCUS-ArFond AVEC focus suppl. dans pseudo-relative (19) - A: et alors vous manquez un peu d'espaces verts tu dis vers le square - B: on a un petit square - C: euh oui oui y a celui-là y a celui d' la Roquette qu'est pas loin y a l' Père-Lachaise qui est un bel espace vert - C: on a l' Père-Lachaise qui est un grand espace vert (DV: 11ième blanche) • Classe mentionnée dans le discours = espaces verts vers le square • Le foyer de la clivée identifie un nouveau membre • La “pseudo-relative” o o répète cette classe ajoute qualification subjective (bel) FOCUS-ArFond AVEC focus suppl. dans pseudo-relative (20) A: Je vais bientôt passer un examen, et j'ai le trac. pouvais vous me donner des conseils? B: détends-toi, fais aussi du sport, ça permet de bien éliminer le stress. Il y a aussi l'homéopathie qui fonctionne vraiment super bien! (Yahoo 503) • Dans le contexte : conseils pour bien passer les examens • Élément introduit par il y a = nouveau membre de cette classe • Relative répète conseils (= qui fonctionne bien) + ajoute qualification subjective (vraiment super) FOCUS-ArFond + que (21) A: Idées de film pour ce soir...? Salut, Ce soir, j'ai la flemme de bouger. Alors ce sera certainement DVDâ Quel film pouvezvous me conseiller ? B: Shining ! Même réalisateur que Orange Mécanique, vraiment un très bon film je trouve ! c'est une adaptation du roman du même nom de Stephen King ... (…) Sinon La Cité de Dieu est vraiment énorme, un de mes film preferé ... et de Sydney Lumnet il y a Serpico avec Al Pacino (son premier rôle) que j'adore ! (yahoo) (22) <question> Faire caca est-il un des plus grands plaisirs à notre disposition sur cette terre ? Et c'est un plaisir très démocratique non ? <answer> mouai ... il y a aussi le pet qu'il ne faut pas oublier ! qui lui peut fournir du plaisir en public pour partager l'odeur et le bruit ! (Yahoo) “Pseudo-relatives” dans FOCUS+ArFond Remarque : • ne déterminent pas l’identité du référent (>< relatives restrictives) • peuvent être omises si elles ne contiennent pas d’info nouvelle supplémentaire (~ relatives appositives) Propriétés • Omissibilité ou non de la “pseudo-relative” dépend de présence de nouvelle info dans la “pseudo-relative” (donc de la structure de l’info) • Présence d’exemples avec que PARCE QUE la relation entre l’élément clivé et la “pseudo-relative” ≠ un cas de prédication seconde (voir supra) MAIS une relation de spécification (phrases spécificationnelles) Types d’ex donnés dans la littérature (1) FOCUS-FOCUS (très fréquent) (2) FOCUS-FOCUS (seuls qqs exemples, non analysés) Nos données de corpus (1) FOCUS-FOCUS (en effet fréquent : environ 75% des cas) (2) FOCUS-ArFond (pas négligeable : environ 25% des cas) Nos données de corpus (1) FOCUS-FOCUS (en effet fréquent : environ 75% des cas) (2) FOCUS-ArFond (pas négligeable : environ 25% des cas) sans ou avec “focus secondaire” dans la “pseudo-relative” Nos données de corpus (1) FOCUS-FOCUS (en effet fréquent : environ 75% des cas) “pseudo-relative” : - seulement avec qui - ne peut pas être omise (2) FOCUS-ArFond (pas négligeable : environ 25% des cas) sans ou avec “focus secondaire” dans la “pseudo-relative” Nos données de corpus (1) FOCUS-FOCUS (en effet fréquent : environ 75% des cas) “pseudo-relative” : - seulement avec qui (PARCE QUE prédication seconde) - ne peut pas être omise (PARCE QUE partie de focus) (2) FOCUS-ArFond (pas négligeable : environ 25% des cas) sans ou avec “focus secondaire” dans la “pseudo-relative” Nos données de corpus (1) FOCUS-FOCUS (en effet fréquent : environ 75% des cas) “pseudo-relative” : - seulement avec qui (PARCE QUE prédication seconde) - ne peut pas être omise (PARCE QUE partie de focus) (2) FOCUS-ArFond (pas négligeable : environ 25% des cas) sans ou avec “focus secondaire” dans la “pseudo-relative” “pseudo-relative” : - aussi avec que - peut être omise si elle ne contient pas de nouvelle info Nos données de corpus (1) FOCUS-FOCUS (en effet fréquent : environ 75% des cas) “pseudo-relative” : - seulement avec qui (PARCE QUE prédication seconde) - ne peut pas être omise (PARCE QUE partie de focus) (2) FOCUS-ArFond (pas négligeable : environ 25% des cas) sans ou avec “focus secondaire” dans la “pseudo-relative” “pseudo-relative” : - aussi avec que (PARCE QUE prédication seconde spécification) - peut être omise si elle ne contient pas de nouvelle info (confirme que la structure de l’info détermine caractère (non) obligatoire de la “pseudorelative”, et que ce n’est pas une propriété inhérente CONCLUSION • Dans ce qui précède: o o Dans les clivées en il y a … qui … les relatives posent les mêmes problèmes de classification et de délimitation que dans les autres contextes d’apparition des relatives Les propriétés “spéciales” des pseudo-relatives dépendent de la structure de l’information de la construction clivée => ne sont donc pas des propriétés inhérentes d’un type “spécial” ou “pseudo” de relative => CONTRE la notion de “pseudo-relative” (définie comme une “structure qui ressemble à une relative (restrictive/appositive) sans en être une” => EN FAVEUR d’un seul type de relative dont les propriétés dépendent du contexte dans lequel elle est insérée (voir e.a. Lambrecht 2001, Loock 2013) Références • Antonelli, Giuseppe. 2011. Lingua. In A. Afribo & E. Zinato (eds.), Modernità italiana. Cultura, lingua e letteratura dagli anni settanta a oggi. Rome: Carocci. • Ashby, William J. 1995. French presentational structures. In Jon Amastae, Grant Goodall, Mario Montalbetti & Marianne Phinney (eds.), Contemporary Research in Romance Linguistics, 91–104. Amsterdam/Philadelphia: John Benjamins. • Ashby, William J. 1999. Au sujet de quoi? La fonction du sujet grammatical, du complément d’objet direct, et de la construction présentative en français parlé. The French Review 72(3). 481–492. • Ball, Catherine N. & Ellen F Prince. 1977. A note on stress and presupposition. Linguistic Inquiry 8(3). 585. • • Belletti, Adriana. 2008. The CP of clefts. Rivista di Grammatica Generativa 33. 191–204. Belletti, Adriana. 2009. Answering strategies: New information subjects and the nature of clefts. Structures and Strategies. London: Routledge. • Belletti, Adriana. 2012. Revisiting the CP of clefts. In Ede Zimmermann & Günther Grewendorf (eds.), Discourse and Grammar. From Sentence Types to Lexical Categories., 91–114. Berlin: Mouton De Gruyter . • Bentley, Delia. 2014. Subject canonicality and definiteness effects in Romance theresentences. Language 89(4). 675–712. • Berretta, M. 1995. Come inseriamo elementi nuovi nel discorso/1: “C”è il gatto che ha fame’. Italiano e Oltre 53. 79–105. • Berruto, Gaetano. 1987. Sociolinguistica dell’italiano contemporaneo. Rome: La Nuova Italia Scientifica. • Besserman, Ana, Tracy Love & Lew Shapiro. 2015. Anticipatory processes in language comprehension: the English existential as an indicator of newness. Experimental Pragmatics 15. Chicago, July 16-18 2015. https://lucian.uchicago.edu/blogs/xprag2015/ files/2015/06/bessermanetal.pdf. • Besserman, Ana. 2014. There was... something new! Do information status constraints guide hearers’ expectations during online language comprehension? MA thesis. San Diego State University. • Blanche-Benveniste, Claire. 2006. Les clivées françaises de type : C’est comme ça que, C'est pour ça que, c'est là que tout a commencé. Moderna Språk 100(2). 273–287. • Bouchard, Jacynthe, Fernande Dupuis & Monique Dufresne. 2007. Un processus de focalisation en ancien français : le développement des clivées. . 1–13. • Breivik, Leiv Egil & Ana E. Martínez-Insua. 2008. Grammaticalization, Subjectification and Non-Concord in English Existential Sentences. English Studies 89(3). 351–362. doi: 10.1080/00138380802011321. • Cappeau, Paul & José Deulofeu. 2001. Partition et topicalisation: il y en a “stabilisateur” de sujets et de topiques indéfinis. Cahiers de praxématique 37. 45–82. http:// praxematique.revues.org/209. • Carter-Thomas, Shirley. 2009. The French c’est-cleft : Function and frequency. In David Banks (ed.), La linguistique systémique fonctionelle et la langue française, 127–157. <halshs–00276942>. L’Harmattan. • Cesare, Anna-Maria De & Davide Garassino. 2015. On the status of exhaustiveness in cleft sentences: An empirical and cross-linguistic study of English also-/only-clefts and Italian anche-/solo-clefts. Folia Linguistica 49(1). 1–56. • Choi-Jonin, Injoo & Véronique Lagae. 2005. Il y a des gens ils ont mauvais caractère. A propos du rôle de il y a. In A Murguía (ed.), Sens et références. Mélanges Georges Kleiber, 39–66. Tübingen: Gunter Narr Verlag. • Clech-Darbon, Anne, Georges Rebuschi & Annie Rialland. 1999. Are there cleft sentences in French? In L. Tuller & Georges Rebuschi (eds.), The grammar of focus, 83–118. Amsterdam: Benjamins. • • Collins, Peter C. 1991. Cleft and pseudo-cleft constructions in English. London: Routledge. Collins, Peter C. 1992. Cleft existentials in English. Language Sciences 14(4). 419–433. doi:10.1016/0388-0001(92)90024-9. http://linkinghub.elsevier.com/retrieve/pii/ 0388000192900249. • Crocco, Claudia & Stefania Marzo. 2015. Tipicità delle costruzioni presentative per l’italiano neostandard. Revue Romane 50(1). 30–50. doi:10.1075/rro.50.1.02cro. • Cruschina, Silvio. 2014. Some notes on clefting and fronting. In Elisa Di Domenico, Cornelia Hamann & Simona Matteini (eds.), Structures, Strategies and Beyond. Studies in Honour of Adriana Belletti. Amsterdam: John Benjamins. • Davidse, Kristin. 1999. The semantics of cardinal versus enumerative existential constructions. Cognitive linguistics 10(3). • • Davidse, Kristin. 2000. A constructional approach to clefts. Linguistics 38(6). 1101–1131. • Davidse, Kristin. 2014. On specificational there-clefts. (Leuven Working Papers in Linguistics 2014 - 1). http://www.arts.kuleuven.be/ling/workingpapers/papers/pdf-files/ lwpl15. Declerck, Renaat. 1988. Studies on copular sentences, cleſts and pseudo -clefts. Dordrecht: Foris Publications. • De Cat, Cécile. 2007. French Dislocation: Interpretation, Syntax, Acquisition. Oxford: Oxford University Press. • Delin, Judy & Jon Oberlander. 2005. Cleft Constructions in Context: Some Suggestions for Research Methodology. http://www.fb10.uni-bremen.de/anglistik/langpro/projects/GeM/ delin-publications.html#cleft. • Destruel, Emilie. 2013. The French C’est-cleft: Empirical studies of its meaning and use. University of Texas at Austin. • Dikken, Marcel Den. 2013. Predication and specification in the syntax of cleft sentences. In Katharina Hartmann & Tonjes Veenstra (eds.), Cleft Structures, 35–70. Amsterdam: John Benjamins. • Doetjes, Jenny, Georges Rebuschi & Annie Rialland. 2004. Cleft Sentences. In Francis Corblin & Henriëtte De Swart (eds.), Handbook of French Semantics, 529–552. • Dufter, Andreas. 2006. Kompositionalität und Konventionalisierung: Satzspaltung mit c’est im Französischen der Gegenwart. Romanistisches Jahrbuch 57(31-59). • Dufter, Andreas. 2008. On explaining the rise of c’est-clefts in French. In Ulrich Detges & Richard Waltereit (eds.), The paradox of grammatical change: perspectives from Romance, 31–56. Amsterdam: John Benjamins. • Dufter, Andreas. 2009. Clefting and Discourse organization - comparing Germanic and Romance. In Andreas Dufter & Daniel Jacob (eds.), Focus and Background in Romance languages, 83–121. Amsterdam/Philadelphia: John Benjamins. http://www.ling.unipotsdam.de/~zimmermann/teaching/clefts/Dufter2008.pdf. • Erteschik-Schir, Nomi. 2007. Information Structure. The Syntax-Discourse Interface. Oxford: Oxford University Press. • Erteschik-Shir, Nomi. 1997. The Dynamics of Focus Structure. Cambridge: Cambridge University Press. • Francez, Itamar. 2007. Existential Propositions. Stanford University. http:// home.uchicago.edu/ifrancez/ifthesis.pdf. • Giry-Schneider, Jacqueline. 1988. L’interprétation événementielle des phrases en il y a. Lingvisticae Investigationes 12(1). 85–100. • Grondelaers, Stefan, Marc Brysbaert, Dirk Speelman & Dirk Geeraerts. 2002. Er als accessibility marker: on- en offline evidentie voor een procedurele interpretatie van presentatieve zinnen. Gramma/TTT 9. 1–22. • Halliday, Michael. 1967. Notes on transitivity and theme in English 2. Journal of Linguistics 3. 199–244. • Hartmann, Jutta M. 2006. Well, there’s the list reading. UiL OTS Working Papers 2006. http://parles.upf.edu/llocs/bgehrke/SAM2/SAM2-hartmann.pdf (23 October, 2014). • Hedberg, Nancy. 1990. Discourse Pragmatics and Cleft Sentences in English. PhD Dissertation. University of Minnesota. • Hobæk Haff, Marianne. 2006. La construction clivée en c’est … qui/que – étude contrastive français- norvégien. In Michel Olsen & Erik H. Swiatek (eds.), XVI Congreso de Romanistas Escandinavos / XVIe Congrès des Romanistes Scandinaves / XVI Congresso dei Romanisti Scandinavi / XVI Congresso dos Romanistas Escandinavos. Department of Language and Culture, Roskilde University. http://www.hf.uio.no/ilos/forskning/prosjekter/ sprik/pdf/mhh/Report-35.pdf. • Huddleston, Rodney & Geoffrey Pullum. 2002. The Cambridge grammar of the English language. Cambridge: Cambridge University Press. • Huber, Stefan. 2002. Es-clefts und det-clefts. Zur Syntax, Semantik und Informationsstruktur von Spaltsätzen im Deutschen und Schwedischen. Stockholm: Almqvist & Wiksell. • Jeanjean, Colette. 1979. Soit y avait le poisson soit y avait ce rôti farci: étude de la construction il y a dans la syntaxe du français. Recherches sur le Français Parlé 2. 121– 162. • Jullien, Stéphane. 2007. Prosodic, syntactic and semantico-pragmatic parameters as clues for projection: the case of «il y a». Nouveaux cahiers de linguistique française 28. 279– 297. http://clf.unige.ch/display.php?numero=28&idFichier=123 (5 November, 2014). • Jullien, Stéphane. 2008. La construction présentative clivée dans la gestion des tours de parole: Le cas des interactions adulte – enfant. Revue Tranel 49. 101–118. • Karssenberg, Lena & Karen Lahousse (under revision). The information structure of French il y a clefts & c’est clefts: a corpus-based analysis. • Karssenberg, Lena. 2013. L’adverbe ainsi en tête de phrase : une analyse de corpus. KU Leuven. • Katz, Stacy. 2000. Categories of c’est-cleft constructions. Canadian Journal of Linguistics/ Revue canadienne de linguistique 45(2). 253–273. • Kiss, Kátalin É. 2002. The EPP in a Topic-Prominent Language. In Peter Svenonius (ed.), Subjects, Expletives, and the EPP, 107–127. Oxford: Oxford University Press. • Kuno, Susumu. 1975. Conditions for verb phrase deletion. Foundations of Language 13. 161–175. • Lahousse, Karen & Marijke Borremans. 2014. The distribution of functional-pragmatic types of clefts in adverbial clauses. Linguistics, vol. 52, 793–836. De Gruyter Mouton. doi:DOI 10.1515/ling-2014-0009. • Lahousse, Karen, Christopher Laenzlinger & Gabriela Soare. 2014. Contrast and intervention at the periphery. Lingua 143. 56–85. http://www.sciencedirect.com/science/ article/pii/S0024384114000138 (25 November, 2014). • Lahousse, Karen. 2011. Quand passent les cigognes: Le sujet nominal postverbal en français moderne. Linguistic Inquiry. Vol. 2. • Lambrecht, Knud. 1986. Pragmatically motivated syntax. Presentational cleft constructions in spoken French. Papers from the parasession on pragmatics and grammatical theory at the twenty-second regional meeting (Chicago Linguistic Society), 115–126. • Lambrecht, Knud. 1988. Presentational cleft constructions in spoken French. In John Haiman & Sandra A. Thompson (eds.), Clause combining in grammar and discourse, 135– 179. Amsterdam/Philadelphia: John Benjamins. • Lambrecht, Knud. 1994. Information structure and sentence form: Topic, focus and the mental representations of discourse referents. Cambridge: Cambridge University Press. • Lambrecht, Knud. 2001. When subjects behave like objects: An analysis of the merging of S and O in Sentence-Focus Constructions across languages. Studies in Language 24(3). 611–682. doi:10.1075/sl.24.3.06lam. • Lambrecht, Knud. 2002. Topic, focus and secondary predication. The French presentational relative construction. Romance languages and linguistic theory 2000, 171– 212. Amsterdam/Philadelphia: John Benjamins. • Léard, Jean-Marcel. 1992. Les gallicismes. Étude syntaxique et sémantique. ParisLouvain: Duculot. • Loock, Rudy. 2013. Pour (enfin ?) en finir avec les deux types de relative : la linguistique aux limites de la catégorisation. Cercles 29. 21-45. • Pierrard. 1985. IL N’Y A QUE X QUI: Remarques sur la syntaxe de “il y a” marquant l’exclusivité. Revue Romane 20(id). • Piotrowski, Jennifer A. 2009. Information structure of clefts in spoken English. Dissertation. University of Oregon. https://scholarsbank.uoregon.edu/xmlui/handle/1794/10024 (29 October, 2014). • Prince, Ellen F. 1978. A Comparison of Wh-Clefts and it-Clefts in Discourse. Language 54(4). 883–906. • Rando, Emily & Donna Jo Napoli. 1978. Definites in there-sentences. Language 54(2). 300–313. • Reinhart, Tanya. 1982. Pragmatics and Linguistics: an analysis of sentence topics. Philosophica 27. 53–94. • Rialland, Annie, Georges Rebuschi & Jenny Doetjes. 2002. What is Focused in C’est XP qui/que Cleft Sentences in French ? • Riegel, Martin, Jean-Christophe Pellat & René Rioul. 2011. Grammaire méthodique du français. Paris: Presses Universitaires de France. • Roggia, Carlo Enrico. 2008. Frasi scisse in italiano e in francese orale: evidenze dal CORAL-ROM. Cuadernos de filologìa italiana 15. 9–29. http://revistas.ucm.es/index.php/ CFIT/article/view/17536/0 (9 October, 2014). • Smits, Rik J.C. 1989. Eurogrammar. The relative and cleft constructions in the Germanic and Romance languages. Dordrecht: Foris Publications. Cas sous-spécifiés – exemple () [pas de contexte antérieur] Pourquoi y’a plein de gens qui posent des questions débiles au lieu de chercher sur Google (Yahoo 32) • ~ clivée : la question porte sur l’observation d’un événement de “gens qui posent des questions débiles” o Test 1 : Pourquoi plein de gens posent des questions débiles au lieu de chercher sur Google? • ~ relative restrictive : la question porte sur l’existence d’un type de personnes o Test 2 : Pourquoi trouve-t-on plein de gens… Fréquence des clivées CFPP2000 (fr parlé) Yahoo (fr écrit informel) Le Monde (fr écrit formel) Clivées en il y a (total = 568) 235 262 71 (63 citations!) Nombre de mots dans corpus 550,000 6.1 millions 25.7 millions Fréquence des clivées (occurrences/ nombre de mots) 427.27 / million 43.61 / million 2.63 / million Fréquence des clivées CFPP2000 (fr parlé) Yahoo (fr écrit informel) Le Monde (fr écrit formel) Clivées en il y a (total = 568) 235 262 71 (63 citations!) Nombre de mots dans corpus 550,000 6.1 millions 25.7 millions Fréquence des clivées (occurrences/ nombre de mots) 427.27 / million 43.61 / million 2.63 / million