contextes, enjeux et pistes d`action pour un parc naturel marin en

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contextes, enjeux et pistes d`action pour un parc naturel marin en
Mission d’étude pour la création
d’un parc naturel marin en Martinique
Groupe de travail pour la création
d’un parc naturel marin en Martinique
(Articles L334-3 à 8 du code de l’environnement)
Orientations : contextes, enjeux et pistes d’action
26 octobre 2015
Mission d’étude pour la création d’un parc naturel marin en Martinique
1 Mieux connaitre les écosystèmes littoraux et marins, notamment les embouchures de
rivières, les mangroves, les herbiers et les récifs, leur biodiversité, leurs fonctionnalités,
leurs potentialités ainsi que les savoir-faire traditionnels et les sites archéologiques afin de
gérer, préserver et valoriser les patrimoines marins martiniquais.
Paroles d’acteurs :
« Connaitre et faire connaitre les potentiels de développement durable basés sur la valorisation du
patrimoine naturel et humain. Connaitre ça peut être aussi un moteur pour la bonne gestion et la
bonne valorisation du patrimoine maritime et marin. » (personnalité qualifiée)
« Il y a la connaissance des institutions mais aussi la connaissance locale des usagers qui mérite
d’être valorisée. » (personnalité qualifiée)
« C’est important de mieux connaitre les fonctionnalités des mangroves, herbiers et récifs. »
(association de protection de la nature)
« Dans les embouchures de rivières se font les échanges avec le milieu marin. Elles subissent de fortes
pressions, il y a besoin de mieux les considérer et de mieux les connaitre. » (personnalité qualifiée)
« Il y a une volonté locale de découvrir et mieux connaitre les différentes potentialités énergétiques,
médicinales ou autres que propose le milieu marin en Martinique. » (collectivité territoriale)
Contexte et enjeux :
Les connaissances sur le milieu marin martiniquais sont lacunaires, notamment sur les îlets, plages et
falaises qui sont les habitats privilégiés des tortues et des oiseaux marins. Une gestion adaptée
des mangroves, récifs et herbiers demande une connaissance plus approfondie.
Le maintien de la biodiversité marine nécessite de bien appréhender des notions telles que la
fonctionnalité des écosystèmes ou encore la continuité écologique pour mieux les protéger.
Des compétences scientifiques locales sont présentes en Martinique. L’acquisition de nouvelles
données sur les patrimoines naturel et culturel marins est l’occasion de mutualisation des
savoirs et de développement de formations locales.
Les données existantes doivent être partagées et complétées selon les besoins afin de pouvoir
valoriser et diffuser cette richesse patrimoniale auprès du plus grand nombre.
Les décideurs doivent mieux prendre conscience des services rendus par les écosystèmes marins
pour un développement durable du territoire. Une meilleure connaissance du patrimoine
naturel et culturel est un préalable indispensable lors de l’instruction des dossiers de projets
d’aménagement.
Pistes d’actions :
Améliorer la connaissance globale sur les écosystèmes littoraux et marins tout en
portant une attention particulière sur ceux encore peu étudiés comme les
embouchures de rivières ou les fonds de baie en mutualisant et valorisant les
compétences locales.
Mener des études sur des groupes d’espèces comme les éponges, les mollusques
ou encore les oiseaux marins afin de mettre en place une protection de la
biodiversité autant ordinaire que patrimoniale.
Étudier les fonctionnalités et les potentialités des écosystèmes marins pour une
gestion adaptée à chaque zone du parc naturel marin.
Améliorer la connaissance sur le patrimoine culturel matériel et immatériel pour
valoriser l’histoire maritime et les savoir-faire traditionnels martiniquais.
Veiller à la diffusion des études auprès des décideurs pour éviter leur duplication et
pour favoriser une meilleure prise en compte des patrimoines dans les projets de
développement.
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2 Faire connaitre au plus grand nombre et éveiller dès le plus jeune âge à la spécificité de
l’espace maritime insulaire pour l’appropriation et la préservation du milieu marin
martiniquais et soutenir les initiatives de connaissances et de sensibilisation dans la
Caraïbe.
Paroles d’acteurs :
« Il y a à prendre en considération dans la démarche du parc un côté pédagogique pour nous rappeler
que nous faisons parti, non pas d’une île mais d’un archipel partant de l’Orénoque jusqu’à la Floride »
(collectivité territoriale)
« Il faut vraiment que la Martinique se tourne à 180°, regarde la mer et la pratique. C’est connaitre,
sensibiliser, accompagner, initier les martiniquais à la mer (personnalité qualifiée)
« S’inspirer de ce qui existe sur d’autres bassins de la Caraïbe ne serait-ce que pour comprendre
l’évolution des écosystèmes. » (personnalité qualifiée)
« En Martinique, nous souffrons du manque de transmission. Nous devons valoriser nos savoirs-faires
et notre patrimoine, la transmission se fait par l’éducation » (collectivité territoriale)
« Faire connaitre la mer, me parait quelque chose de trop passif, dans d’autres documents on parle
de la conquête de la mer. » (personnalité qualifiée)
Contexte et enjeux :
Peu de Martiniquais sont sensibilisés à la biodiversité et à la richesse de leurs patrimoines naturel et
culturel marins.
Les acteurs souhaitent que des efforts soient développés concernant les outils et les moyens
d’information et de sensibilisation pour une appropriation de l’espace marin permettant à
chaque Martiniquais de participer à sa préservation.
La transmission des connaissances acquises sur les habitats et les espèces aux enfants et aux jeunes
est une étape indispensable pour pérenniser la protection du milieu marin et assurer le
développement durable des activités maritimes.
La vision des acteurs va au-delà de l’île, avec une volonté de faire de la Martinique une référence
pour les autres îles de la Caraïbe en termes de connaissance et de sensibilisation.
Pistes d’actions :
Associer le conseil départemental de la jeunesse aux travaux du conseil de gestion
du parc naturel marin.
Inciter à la création d’aires marines éducatives et participer à la production d’outils
pédagogiques intégrés aux programmes scolaires.
Créer une bourse pour les initiatives innovantes en termes de transmission de la
connaissance et de sensibilisation à la protection du milieu marin.
Développer les outils d’observation, de partage et de valorisation des connaissances
du patrimoine en partenariat avec les différentes instances au bénéfice du plus
grand nombre.
Appuyer la création d’un pôle de compétences locales dans le domaine de la
gestion, de la préservation et du développement durable du milieu marin en
participant au développement de formations à l’Université des Antilles et dans les
établissements de formations professionnelles.
Participer aux projets de coopération internationale entre les îles de la Caraïbe pour
partager la connaissance et ainsi mieux protéger la biodiversité marine.
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3 Protéger les espèces et les espaces marins, tout en participant à l’évaluation des impacts
des pratiques, des pollutions et des dégradations des habitats, particulièrement dans le
fond des baies, et contribuer à la veille sur les risques naturels et technologiques et sur les
changements globaux.
Paroles d’acteurs :
« Je suis content d’apprendre que le parc peut aussi intervenir sur des projets terrestres afin de
protéger le milieu marin. » (personnalité qualifiée)
« Pour protéger c’est important d’évaluer l’impact des usages, c'est-à-dire de mieux comprendre
l’impact de l’assainissement, des rejets, etc., sur la dégradation des habitats. »
(personnalité qualifiée)
« En fait c’est tous les micropolluants qu’il faut mieux connaitre et le transfert de ces micropolluants
dans les chaines alimentaires. » (personnalité qualifiée)
« Le fond des baies, il ne faut pas oublier que c’est le réceptacle. Ce sont des zones qui sont justement
très impactées par certaines dégradations et certaines pollutions.»
(association de protection de la nature)
Contexte et enjeux :
La Martinique recèle une biodiversité marine remarquable de la côte au large. Les eaux
martiniquaises accueillent de nombreuses espèces emblématiques : 21 espèces de
mammifères marins, 5 espèces de tortues… Les 47 espèces de coraux recensées sont toutes
exclusivement retrouvées au niveau du bassin caribéen ce qui les rend très vulnérables.
Les habitats littoraux tels que les mangroves, les herbiers et les récifs coralliens jouent un rôle
important dans le cycle de vie d’un grand nombre d’espèces marines lors des phases les plus
vulnérables comme la reproduction ou la croissance des juvéniles. Leurs fonctionnalités
doivent être protégées.
Des habitats littoraux en bon état offrent une protection contre l’érosion des côtes, les houles
cycloniques et contribuent à la limitation des effets de l’élévation du niveau des eaux marines.
Une grande partie des habitats côtiers en Martinique sont dégradés.
La conservation réalisée à l’échelle locale doit être intégrée dans des programmes internationaux à
l’échelle des Antilles voir de la Caraïbe pour développer une gestion intégrée, partagée et
globale du bassin caribéen.
Les activités en mer et à terre ont un fort impact sur les milieux littoraux et plus particulièrement
dans les fonds de baie où la courantologie ne permet pas un renouvellement suffisant des
eaux.
Des projets industriels en lien avec le milieu marin ont lieu en Martinique, il est indispensable
d’évaluer les risques technologiques et les impacts liés.
Pistes d’actions :
Engendrer une dynamique de concertation visant au développement de la
protection du milieu marin de la Martinique dans son contexte caribéen.
Identifier les espaces présentant des fonctionnalités importantes de frayère et de
nourricerie et mettre en place une gestion adaptée.
Appuyer la mise en place de programmes de gestion et de protection des espèces
patrimoniales.
Identifier les pollutions et les dégradations d’origine terrestre impactant les
écosystèmes marins et proposer des alternatives pouvant réduire ces impacts.
Améliorer la connaissance des risques naturels et des pollutions afin de limiter leurs
impacts en vue de restaurer la fonctionnalité des fonds de baie.
Identifier les impacts des changements globaux sur le milieu marin et littoral
martiniquais et les porter à connaissance des décideurs pour une meilleure
anticipation des risques.
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4 En tenant compte du fort lien terre-mer en Martinique, soutenir une gouvernance
participative dans les projets de développement qui vise à concilier les usages et qui
intègre la gestion des espaces naturels, la restauration de la qualité des eaux des mornes à
l’océan et les services rendus par les écosystèmes marins.
Paroles d’acteurs :
« On doit travailler avec les basins versants sur la ressource, sur le milieu naturel, pour concilier tous
les usages. » (association de loisir)
« Il faut accompagner le développement des activités à terre autrement pour donner du sens si l’on
crée un parc naturel marin. » (collectivité territoriale)
« On a beaucoup parlé de concertation, de cohérence, de dynamique, c’est ce que peut apporter le
futur parc naturel marin. » (personnalité qualifiée)
« Les évaluations de tous les écosystèmes marins et les espèces vulnérables doivent être à la fois des
évaluations écologiques mais aussi économiques. ». (personnalité qualifiée)
« Les décideurs doivent mieux prendre conscience des services rendus par les écosystèmes marins
pour un développement durable du territoire lors de l’instruction des projets d’aménagement. »
(personnalité qualifiée)
Contexte et enjeux :
Le caractère insulaire de la Martinique explique une forte connectivité entre milieux aquatiques
terrestres et côtiers et il augmente la valeur des écosystèmes littoraux et marins.
La forte densité de population entraine une forte urbanisation et artificialisation du littoral. Il est
constaté une insuffisance dans les infrastructures d’assainissement des eaux usées et de
récupération des eaux pluviales.
Les pollutions d’origines domestiques, agricoles et industrielles impactent la qualité des cours d’eau.
Les carrières, l’agriculture intensive et l’imperméabilisation des sols due à l’urbanisation
diffuse entrainent l’accélération des eaux pluviales et le rejet important de particules en mer.
Tous les polluants se retrouvent en mer et impactent les habitats et les espèces marines. De fait,
l’état écologique des masses d’eau côtière va de moyen à mauvais.
Les activités professionnelles et de loisirs sur le littoral et en mer se développent entrainant des
conflits d’usages. Une gouvernance participative est souhaitée par l’ensemble des acteurs
concernés tout en intégrant la gestion des milieux naturels.
Pistes d’actions :
Inclure les mangroves, plages, ilets, fonds de baie, embouchures de rivières,
composantes essentielles du lien terre-mer, dans la gestion intégrée du littoral et
des écosystèmes.
Prendre en compte la valeur des services rendus par les écosystèmes dans les
projets d’aménagement.
Appuyer les projets de développement de filière de récupération des eaux grises et
des eaux noires et participer à la réglementation et l’encadrement des zones de
carénages.
Participer aux travaux du comité de bassin et des autres instances de partage et de
réflexion sur la gestion de l’eau et de la biodiversité.
Engager le conseil de gestion du parc naturel marin dans une démarche de
gouvernance participative des activités professionnelles et de loisirs intégrant zones
de développement économique et espaces naturels.
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5 Contribuer à l’adoption par les autorités compétentes d’une règlementation adaptée et
en assurer le respect soit directement soit au moyen de partenariats avec les
administrations intervenant en mer.
Paroles d’acteurs :
« La plus-value principale du parc naturel marin et de son conseil de gestion, c’est d’assurer plus de
cohérence, plus de coordination entre les différents services et entre les différentes politiques
publiques. » (service de l’État)
« La réglementation sur un certain nombre de points n’est, à mon avis, pas à la hauteur des enjeux. Il
faut renforcer l’arsenal réglementaire pour appliquer cette police et contrôler en mer. Le parc marin a
un rôle à jouer. » (service de l’État)
« Contribuer à la définition des réglementations adaptées et à une police efficace ! Pourquoi ne dit on
pas police puisque c’est de ça qu’il s’agit ? » (personnalité qualifiée)
« Les agents assermentés du parc ne pourront pas intervenir seuls à 200 nautiques des côtes. Il
faudra solliciter les moyens de la marine, de la gendarmerie, des affaires maritimes et de la douane »
(service de l’État)
« Les services de l’État ont des compétences police de la pêche ou police de l’eau, dont la pollution,
qui sont également du domaine de compétence du parc » (service de l’État)
Contexte et enjeux :
Les réglementations en mer sont peu respectées en Martinique et le manque de moyen ne permet
pas un contrôle suffisant. Il est nécessaire de coordonner et mutualiser les différentes
instances pour développer un système de contrôle mieux ciblé.
Des pratiques culturelles, comme aux fêtes de Pâques ou de Pentecôte, amènent à une forte
fréquentation du littoral pendant plusieurs jours entrainant des dégradations d’habitats
sensibles. Ces événements et plus généralement les pratiques de loisir nécessitent un travail
d’information, d’encadrement et de contrôle afin de limiter les impacts sur les milieux.
Les plaisanciers ne sont pas assez informés sur leurs différentes obligations notamment sur le respect
des réglementations de mouillage, de balisage et de pêche de loisir.
La pêche professionnelle est soumise à des réglementations communautaires, nationales et locales.
Des faits de braconnage sont régulièrement constatés comme le non respect des zones de
protection, des périodes de capture, etc. Ces pratiquent aboutissent à une surexploitation du
plateau insulaire.
Cinq cantonnements de pêche ont été mis en place par le Comité régional des pêches maritimes et
des élevages marins afin d’assurer un renouvellement de la ressource mais ces zones ne
bénéficient pas de suivis scientifiques et sont peu surveillées.
Pistes d’actions :
Soutenir et participer à la concertation pour la mise en place d’une réglementation
locale pour la pêche professionnelle et de loisir.
Développer des chartes pour la pratique des activités au sein du parc naturel marin
tout en gardant les moyens de sanctionner les infractions.
Proposer des mesures de surveillance et de police adaptées à la protection des
habitats et des espèces fragiles particulièrement pour les zones sensibles ou
réglementées.
Coopérer avec les différentes instances de surveillance et de police pour mettre en
place une mutualisation des compétences et des moyens.
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6 Engager les activités de tourisme, de sports, de loisirs et les autres filières économiques
dans des pratiques responsables et durables, participer à la formation des acteurs de la
mer et inciter à la mise en place d’équipements adaptés, notamment de mouillages et
portuaires, tout en associant les collectivités territoriales.
Paroles d’acteurs :
« Si nous maitrisons l’ensemble des activités humaines sur l’espace naturel qui nous entoure, la
Martinique sera une vraie vitrine du développement durable. » (personnalité qualifiée)
« Le grand nombre de pratiques fait que leur cumul ont un impact sur le milieu. » (personnalité
qualifiée)
« Le plan de balisage, c’est le moyen de mettre en œuvre un schéma directeur des usages. »
(personnalité qualifiée)
« Il n’y a pas que les mouillages qui sont insuffisants, il y a également les infrastructures portuaires
qui manquent, par exemple pour la vidange des eaux noires et eaux grises des bateaux de
plaisance. » (personnalité qualifiée)
« Dans cette orientation on n’est pas sur la sensibilisation grand public, en fait ce qui est intéressant
c’est qu’on est sur la formation professionnelle et permanente. » (personnalité qualifiée)
Contexte et enjeux :
Le tourisme représente une activité économique majeure pour la Martinique. Les activités de loisir
proposées sont principalement tournées vers la mer (nautisme, plongée sous-marine, kayak,
kitesurf, surf, excursion, observation de mammifères marins…).
Les activités de loisir sont encore peu encadrées et se pratiquent simultanément sur les mêmes
secteurs. Les effets négatifs se cumulent et exercent de fortes pressions sur les écosystèmes.
Il existe encore trop peu de zones de mouillages organisées et de plan de balisage autour de l’île. La
récupération des eaux grises et des eaux noires des bateaux ainsi que les zones de carénages
ne sont pas encore systématiques.
La plongée sous-marine est une véritable économie en Martinique. Des aménagements restent à
faire, de nombreux sites de plongées ne sont pas équipés de mouillages écologiques et les
bateaux y mouillent à l’ancre.
L’activité d’observation des mammifères marins s’est rapidement développée et continue d’attirer
un nombre important d’excursionnistes. En 2013, la Martinique s’est dotée d’une charte
d’approche et d’observation responsables afin de limiter les pressions des observateurs sur les
animaux.
De plus en plus d’opérateurs touristiques se lancent dans l’écotourisme et font de la sensibilisation à
l’environnement. La formation à de bonnes pratiques et au respect de la règlementation sont
des objectifs majeurs pour le parc naturel marin.
Pistes d’actions :
Accompagner les collectivités territoriales sur les projets de mise en place de
mouillages écologiques et de plan de balisage afin de diminuer l’impact des activités
sur les écosystèmes.
Sensibiliser à des pratiques portuaires et maritimes respectueuses de
l’environnement : mise en place d’une filière de récupération des eaux usées et des
déchets et de construction de zones de carénages aux normes.
Encourager et accompagner le développement de projets éco touristiques portés
par les acteurs, les mettre en réseau et diffuser leurs pratiques.
Accompagner les établissements de formations initiale ou permanente qui
sensibilisent les professionnels aux bonnes pratiques et aux enjeux de préservation
du milieu tout en proposant une diversification de leurs activités.
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7 Accompagner une pêche artisanale et promouvoir une production aquacole
respectueuses des milieux, du littoral jusqu’au large, pour l’exploitation durable des
ressources halieutiques au bénéfice des acteurs de ces secteurs.
Paroles d’acteurs :
« Si une aire marine se développe en Martinique, cela va peut être permettre une meilleure utilisation
de la ressource pour la pêche. » (collectivité territoriale)
« Depuis 20 ans on a noté une diminution de prés de deux tiers de la production du plateau. C’est
plutôt là que se trouvent les axes sur lesquels il faut travailler. » (personnalité qualifiée)
« Aujourd’hui le secteur de la pêche maritime est en grande difficulté, c’est un constat partagé par
tous, il n’y a qu’une très faible partie des pêcheurs qui vivent bien de la pêche. » (service de l’État)
« Ceux qui vivent de la pêche aujourd’hui ce sont ceux qui ont des navires adaptés pour aller pêcher
sur DCP et qui savent valoriser leur produit » (service de l’État)
« Il faut penser à élever des espèces locales qui sont intéressantes même si le coefficient de
grossissement est moins important que celui des espèces introduites. » (professionnel)
Contexte et enjeux :
La production de la pêche a fortement diminué sur le plateau insulaire ces dernières années. La
daurade coryphène, le marlin ou encore le thon jaune sont aujourd’hui les principales espèces
commercialisées.
Des techniques de pêches non sélectives (casier, filet trémail, senne), à forts impacts sur la ressource
halieutique et les habitats, sont encore largement utilisées. La mise en place de dispositif de
concentration de poisson (DCP) au large a permis de diminuer l’effort de pêche sur le plateau.
Depuis le 30 novembre 2012, 200 km² de zones côtières sont interdits à la pêche pour des raisons de
santé publique du fait de la contamination par la chlordécone des produits halieutiques.
Le secteur de la pêche maritime est en grande difficulté : forte diminution de la ressource
halieutique, budget important du carburant et du matériel, pollutions dont la chlordécone… Il
n’y a qu’une faible partie des pêcheurs qui ne vivent que de la pêche. La population des
pêcheurs professionnels est vieillissante, leur âge est un frein à la diversification des pratiques.
Une meilleure connaissance de la ressource ainsi qu’une gestion des pêches sont nécessaires pour
une exploitation durable des ressources halieutiques.
La production aquacole actuelle, essentiellement du loup caraïbe, est en dessous des potentialités de
la Martinique.
Pistes d’actions :
Améliorer la connaissance de la ressource halieutique afin d’en proposer une
gestion adaptée aux différentes zones fonctionnelles.
Travailler avec les pêcheurs à des pratiques plus sélectives qui impactent moins la
ressource et les habitats et accompagner le développement des filières de
valorisation des produits de la pêche (transformation, labellisation…).
Proposer et accompagner les professionnels de la pêche dans la diversification vers
de nouvelles activités telles que le pescatourisme.
Gérer les zones interdites de pêche du fait de la pollution par la chlordécone en
priorité au bénéfice des pêcheurs professionnels de ces secteurs.
Accompagner le développement d’une production aquacole d’espèces locales.
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