Extrusion soja à la ferme
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Extrusion soja à la ferme
e n b re f... LE SOJA Simon a expérimenté plusieurs variétés de soja au fil des années. Ascasubi était une variété qui contenait peu de facteurs antitrypsiques. Mais les rendements étaient faibles et le taux de protéines assez bas. Il a donc testé les variétés Shama et Isidor, deux variétés plus productives. Il sème aujourd’hui 16 ha en Isidor, ce qui lui permet d’atteindre 38 % de protéines dans ses graines extrudées. Malgré la forte teneur en facteur antitrypsiques, l’extrusion permet de passer sous les 10 000 UI/g. Les graines étant assez riches en matière grasse, Simon a recalculé ses rations pour respecter les besoins nutritionnels de ses volailles. Composition de la ration des poulets et pintades de 19 à 45 j #$) Soja AUTONOME À 100% À Estipouy, dans le Gers, Simon GRAF produit des volailles bio dont les rations sont composées à 100 % de matières issues de l’exploitation. Non seulement son parcellaire est entièrement dédié à la production de céréales et protéagineux pour la fabrication de l’aliment fermier, mais Simon s’est également doté depuis 2011 d’une extrudeuse à soja. Les Infos agricoles sont allées à la rencontre de ce jeune agriculteur pour tenter d’apporter des réponses sur les intérêts et inconvénients de l’extrusion du soja à la ferme. #$) !&) #$) %) " ) Source : La France Agricole, 31 janvier 2014 Transmission POUR UNE RETRAITE RÉUSSIE ! La traditionnelle journée départementale de la transmission aura lieu le vendredi 21 mars à Meilhan (salle des fêtes) de 9h30 à 17h). Cettejournées’adresseauxchefsd’exploitation de 54 ans et plus. La matinée sera consacrée à des témoignages de cédants et de repreneurs d’exploitations agricoles dans le cadre familial ou hors cadre familial. Un débat suivra. L’après-midi se présentera sous forme d’ateliers animés par des experts : Préparer la transmission (juridique et fiscal) / Trouver un futur repreneur / Les démarches pour prendre la retraite. Un déjeuner convivial vous sera offert sur place. Pour cela il suffit de réserver avant le 10 mars au 05 58 85 44 14. BPACA LES PRIX DE LA DYNAMIQUE AGRICOLE Le 13 février, la Banque populaire Aquitaine Centre Atlantique (BPACA) a récompensé 3 agriculteurs dans le cadre de la 21e édition du prix départemental de la Dynamique agricole et de la pêche. Il s’agit de la CopaDax de Castets (catégorie initiative collective), de Dominique LARTIGAU (catégorie savoir faire technique) et de Philippe DESSANS (agriculture durable). 8 i ni ti ati ve Vendredi 10 28 août février 2012 2014- N° - N° 2709 2786 Après avoir repris l’exploitation de sa mère en 2009, Simon GRAF décide de s’orienter vers l’élevage de volailles bio. Sur une SAU de 75 ha, il produit soja, maïs irrigué, tournesol, triticale et féveroles, qui entrent dans la composition des rations de son élevage. Tous les poulets, pintades, poules pondeuses, chapons et poulardes qu’il produit passent par la Cuma d’abattage de Seissan et sont vendus en circuit-court, magasin bio à Tarbes et Toulouse, AMAP, vente directe. L’autonomie alimentaire s’est imposée à lui comme une évidence. Quand le prix du tourteau de soja s’est envolé par rapport au prix de la graine, extruder son propre soja est une idée qui a vite germé dans l’esprit de Simon. D’autant plus que sa clientèle est attentive à l’autonomie alimentaire de l’élevage. FONCTIONNEMENT DE L’OUTIL L’agriculteur a investi dans une extrudeuse d’occasion T75 de la marque Croix pour 18 000 € HT ; celle-ci n’ayant été utilisée qu’une centaine d’heures auparavant par l’INRA. « Pour une machine neuve de même gabarit, il faudrait compter 30 000 €, et 80 000 € pour un modèle plus gros » précise l’agriculteur. Son modèle des années 1990 est relativement bas de gamme, mais avec un petit débit de 80 à 100 kg par heure, il est bien adapté à la fabrication individuelle à la ferme. Cette extrudeuse fonctionne avec un moteur 20 CV. « Pour un modèle plus puissant de 300 kg/h, il faudrait un moteur de 300 CV » explique Simon. Il confie qu’acheter chez un fabricant français est pratique lorsqu’il faut changer des pièces, et ne cache pas que l’outil est d’une grande technicité. « Surtout qu’il faut démonter et nettoyer le système après chaque utilisation », fait remarquer l’agriculteur. L’extrudeuse est constituée d’un ensemble de 6 vis doublefilet qui guident les graines, associées à des écluses internes et externes pour les faire monter en pression. Un système assez complexe que Simon aurait eu du mal à maîtriser seul. Il explique qu’il a heureusement été accompagné par le fabricant pour régler tous les paramètres. à marteaux et traversent une grille de 6 ou 8 mm, puis elles sont stockées dans un silo. Simon n’extrude qu’en fonction des besoins de son élevage. Il stocke son soja 3 mois au maximum. UÊÊExtrusion-refroidissement : Les graines broyées passent dans l’extrudeuse par lot de 5 tonnes. Le principe de l’extrusion est la mise sous pression de la graine, qui monte alors en température. La chaleur permet de neutraliser les facteurs anti-trypsiques du soja, mal tolérés par les animaux. « Une fois extrudées, les graines sortent entre 130 et 140° C, si elles ne sont pas refroidies dans la foulée, elles se prennent en masse. » indique Simon. C’est pourquoi il a fabriqué un système de ventilation « maison », qui refroidit les graines dans un silo à la sortie de l’extrudeuse. Simon nous fait savoir qu’il est possible d’ajouter, à la suite de la machine, un refroidisseur « industriel » ou encore une presse à graines extrudées pour valoriser les tourteaux et l’huile. Pour faire ses 130 tonnes d’aliment annuel, il n’utilise son extrudeuse que toutes les 6 à 8 semaines. Il laisse alors tourner la machine toute la journée et toute la nuit pendant plusieurs jours. « Pour la mise en route de la machine et l’étape de broyage, il faut prévoir une grosse demi-journée de travail, explique Simon, mais durant le processus d’extrusion, il n’y a pas d’intervention particulière à faire. La machine tourne toute seule, il faut juste surveiller la température. On passe trois fois par jour pour voir si tout se va bien ». COÛT DU SYSTÈME Même si l’utilisation du matériel n’est que ponctuelle, lors des phases d’extrusion celui-ci est très sollicité. Les pièces s’usent relativement vite, les vis les plus fines (celles du bout) doivent être en parfait état pour que l’extrusion soit optimale. Il faut compter 37 € pour changer une écluse et entre 250 et 300 € par vis. Il compte aujourd’hui 50 € de frais d’usure par tonne de soja extrudé mais pense revoir ces estimations à la baisse, « en achetant une machine d’occasion non équipées en Croix, les vis se sont usées très vite. Avec les pièces du fabricant d’origine, le système est viable pour 50 à 60 t de graines de soja, on peut donc envisager une diminution des frais d’usure » estime Simon GRAF. « Au total, il faut compter environ 200 €/ha de charges pour la culture de soja et 150 € pour les frais d’extrusion, donc je m’y retrouve » précise-t-il, « la réalité économique fait que le ÉTAPES DE L’EXTRUSION U Broyage-stockage : Afin d’améliorer l’extru- soja est bien mieux rémunéré en bio ». Il émet sion, la graine doit préalablement être broyée. toutefois une réserve sur la viabilité de cette Les graines de soja passent dans un broyeur initiative individuelle en conventionnel.