ils restent « populaires

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ils restent « populaires
Février 2016
ILS RESTENT
« POPULAIRES »
Petit répertoire des films comiques français à la
videothèque de l’ Odyssée
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Pourquoi le cinéma français est-il synonyme de comédie ?
Oui ! rire au cinéma quand on est Français est un cliché, voir une
obligation ! Dans les 25 plus grands succès du cinéma français, on compte 9
comédies « à la française ». Seul Walt Disney et « titanic » de James Cameron
peuvent rivaliser avec Dany Boon ou Louis de Funès. Le succès du moment
se nomme « Baby sitting deux ». Gageons que la baby sitter reviendra une
troisième fois ! Avant notre séance de » Baby sitting deux », nous vous
convions à un panorama sur la « comédie « bien de chez nous !
Depuis 1896 et « Bébé mange sa soupe », le cinéma est populaire. C’est la
peuple qui détermine le succés d’un film et non l’avis critique. Tel film qui
se voulait populaire ne le sera jamais ! C’est le cas par exemple du film
« populaire ». avec Romain Duris.
Populaire et non « vulgaire »
Longtemps, le cinéma dit « populaire » a été synonyme de cinéma vulgaire
(le cinéma « franchouillard »). Bidasseries, gendarmettes et cucuteries ont
caressé nos zygomatiques pendant de Longues décennies. Mais depuis les
succés phénoménaux du « Corniaud » mais surtout de la « grande
vadrouille », la comédie est devenue pour les producteurs « l’espoir aux
yeux brillants avec des dents en or ».
Qu’est-ce que le cinéma populaire ?
Peut-on encore parler de cinéma comique ou de cinéma populaire alors
que les cinémas de quartier ou les salles spécialisées qui distribuaient ces
films ont disparu au profit des complexes et multiplexes
cinamcinématographiques.
Aujourd’hui, les niveaux culturels s’harmonisent. En effet, il faudra
attendre la naissance des multiplexes (en 1995) pour que le cinéma
redevienne le loisir préféré de tous les Français, en recapturant un public
populaire. Là, Le cinéma de genre, donc le cinéma de comédies rallient tous
les suffrages. Sous l’effet de cette industrialisation les publics spécifiques
ont disparu en même temps que les salles spécifiques. Les phénomènes
populaires ne réapparaissent qu’à intervalles réguliers pour des films
fédérateurs (à la fois consolateur + réconfortant + relaxant + familier) sur
des sujets saillants (handicap, famille recomposée, société métissée).
Certains critiques cinématographiques osent même prononcer le terme de
« chefs d’œuvres » pour des films qui, à leur époque, n’ont pas été reçus
avec ces marques d’estime. D’ailleurs, depuis quand le Festival de Cannes
n’a-t’elle- pas projeté en sélection officielle une comédie digne de ce nom ?
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Le public populaire préfère maintenant rester chez lui devant internet ou la
télévision ou envisager des sorties diversifiées (société des loisirs,
restauration rapide). En même temps, la consommation « privée » de
cinéma qui ne correspondait qu’à la seule cassette vidéo et qui s’est étendu
aujourd’hui à la pratique DVD/ Internet, plus rarement le blu-ray et la VOD
est toujours difficilement mesurable. On sait que la salle de projection n’est
plus et ne sera plus la seule vitrine d’exploitation. Le nombre d’entrées et
de tickets vendus n’est plus le seul critère comptable. Il faut compter sur les
nombreuses rediffusions télévisées qui captivent un grand public avec les
« valeurs sures » à grande écoute. Surtout que les droits de difusion d’un
film sont achetés dans un deal pour plusieurs passages. Ainsi, la mesure de
l’indice de popularité d’un film est devenu plus commode au fil des ans.
On trouvera en annexe de ce document, les films ayant réalisés les meilleurs
scores d’entrées en salle depuis 1945 et une liste de films comiques français
les plus diffusés à la télévision.
L’achat d’un film sur « support durable » (DVD, blu ray) est lui un facteur
sensible. Mais le prix du DVD et surtout du blu ray malgré un rendu
qualitatif certain est souvent rédhibitoire. L’acheteur de DVD qui achète
des films qu’il connait déjà pour pouvoir les visionner « ad libitum » a
remplacé le collectionneur de cassettes vidéo. On sort ici de la cinéphilie
populaire du simple plaisir occasionnel (comme la télévision). On devient
lecteur ou incitateur d’œuvres cultes. Pour la décennie écoulée, le niveau
des ventes de supports numériques peut donc compléter la vente des
tickets en salle.
Depuis peu, la lecture de films sur internet vient renforcer la tendance que
la vie publique d’un film en salles est très éphémère avec le nombre
exponentiel de sorties hebdomadaires. Certains films condamnés à une
sortie confidentielle peuvent se « rematérialiser » grâce au marché vidéo ou
à la VOD (Video On Demand – video à la demande) et même la lecture sur
internet (la culture d’écrans).
On sait qu’aujourd’hui que la différence entre « culture pérenne » ou
« classique » et « culture facile » existe de moins en moins. Le « cinéma de
genre » fort décrié il y a peu par les historiens du cinéma est devenu un
« marqueur » légitime de bon goût. Une œuvre n’est plus en soi légitime ou
populaire mais se prête souvent à de multiples lectures à travers le temps.
Les pratiques culturelles actuelles sont confuses et indémêlables*. Les
consommateurs peuvent se croiser à diverses échelles. La nomination de
Frédéric Bonnaud à la Cinémathèque comme directeur général à la place de
Serge Toubiana préfigure cette tendance aux changements de
programmation. C’est à la Cinémathèque que l’on peut visionner des
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« nanars « comme « le bourgeois genti mec » ou « belles, blondes et
bronzées » lieu ou se mêlent habilement culture légitime et illégitime.
A l’instar de ces choix, nous voulons rendre compte dans ce document du
cinéma comique « à la française » des options d’acquisitions de DVD depuis
bientôt dix ans que la médiathèque existe.
*(La dernière enquête « pratiques culturelles des Français « date de 2008.
La prochaine aura lieu en 2017)
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SOMMAIRE
-
Petit dictionnaire des films comiques
Petit dictionnaire des comédiens
Filmographie (index)
Box office et rediffusions
Les citations quizz
p. 6-51
encart
p.52-57
p.58
p.59
Un sort louable sera réservé aux deux réalisateurs franco-belge
Dominique Abel et Fiona Gordon dans un prochain coup de coeur.
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LE CINEMA COMIQUE FRANCAIS AL’ODYSSEE (on y rit ! on ira !)
L’AILE ou LA CUISSE de Claude Zidi (1976) / Louis de
Funès, Coluche. FA ZID
Le 21 mars 1975, Louis de Funès, épuisé par les représentations de
« la valse des toréadors », est victime d’une crise cardiaque alors
que Gérard Oury l’attend pour un rôle de dictateur dans « le
crocodile » qui devait confirmer son « hénaurme talent ». Un an
après, pour son retour à l’écran, Claude Zidi lui mitonne ce film,
critique directe de la malbouffe et de l’industrie agro-alimentaire.
Claude Zidi s’est inspiré du couple De Funès/Bourvil pour mitonner
ce plat qui ne manque pas de saveur malgré de nombreux
réchauffements (15 rediffusions télévisées)
ALEXANDRE LE BIENHEUREUX de Yves Robert
(1967)/Philippe Noiret, Marlène Jobert,... FA ROB
Agriculteur exploité par la Grande, son épouse autoritaire,
Alexandre voit sa vie basculer lorsqu’il se retrouve veuf...
Après « l’aile ou la cuisse », vous prendrez bien une petite sieste ! Ode à la
flemmardise, ce film est resté dans le coeur de tous les Français avec ce
personnage plus vrai que nature, bon vivant, qui exerce, au pied du lit, son
droit à la paresse. Sa philosophie crée des contestations dans son entourage.
Qui va se coucher devant lui ? Ce film, en mélangeant habilement, absurde,
poésie rustique et réussite triomphe et devient un peu par défaut le porteétandard de la comédie en mai 1968.
A NOUS LA LIBERTE de René Clair (1932) FA CLA
Deux amis détenus tentent de s’évader. L’un réussit à s’évader et
devient un gros entrepreneur. L’autre, libéré, se prélasse au soleil.
Les deux amis se retrouvent mais l’un est devenu le patron de
l’autre. Ce film qui inspira Chaplin pour les « Temps modernes »
fond à lui seul tout le cinéma poétique français de cette époque. La
folie douce et la tendresse des personnages, le mélange des genres
(on y chante en parlant, on parle en chantant) est un enchantement.
C’est surtout un régal de critique sociale qui dénonce le travail à la
chaine et le capitalisme triomphant. Deux « Alexandre
Bienheureux » pour le prix d’un ticket de cinéma !
ARGOT : il était dépaysant dans les années trente aux oreilles d’un FERNANDEL qui,
dans FRIC FRAC lorsque dégoisent Michel Simon et Arletty n’entrave que dalle. L’argot
devient le langage des mauvais garçons ou des faux bourgeois lorsque BOUDU est sauvé
des eaux ! Plus tard, lorsque le cinéma se pare de séries noires, les truands empruntent
l’argot avant de s’allonger chez les poulets. Dans ses pastiches de polars, MICHEL
AUDIARD qui d’ailleurs, déteste l’argot car langue trop littéraire (NE NOUS FACHONS
PAS, LES TONTONS FLINGUEURS, LES BARBOUZES) la perverti. Bertrand BLIER s’en est
inspiré dans « les VALSEUSES » et dans tout son cinéma fruité et Gérard OURY l’utilise
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dans les titres de ses films, attirant la clientèle (vadrouille, corniaud, carapate,
schpountz).
L’ARNACOEUR de Pascal Chaumeil (2010)/ Romain Duris,
Vanessa Paradis FA CHA (prochainement)
Un séducteur professionnel est chargé de briser un couple dix jours
avant leur mariage. Reposant sur l’alchimie attirance/répulsion du
couple Duris/Paradis, le film surprend surtout par la force comique
du second couple mis en scène : Julie Ferrier et François DAMIENS.
THE ARTIST de Michel Hazanavicius (2011)/ Jean
Dujardin, bérénice Bejo FA HAZ
Certainement, un des succès surprises de ces dernières années !
Une star du cinéma muet voit son destin bouleversé par l’arrivée du
cinéma parlant. Ce film est un hommage au cinéma muet et aux
mégaproductions de l’époque de Douglais Fairbanks alliant action,
humour et aventures. Le thème de « the Artist » d’un film célébré
par les historiens du cinéma. Le succés est d’autant plus
antinomique que ce film silencieux mais musical est sorti en pleine
folie 3D (Avatar et consœurs !) A la fois comédie et mélodrame
comme dans « les lumières de la ville », sensoriel et sensationnel.
Comme les films qu’il rend hommage, les spectateurs du monde
entier continue d’applaudir « the Artist ».
L’AS DES AS de Gerard Oury (1982) /Jean paul Belmondo
FA OUR
Un ex champion de boxe lance un défi à Hitler. On se rappelle tous
ces grandes affiches paradant un « bébel » tout en biscotos et en
superflingue ! Ici, il s’agit de trancher avec le superhomme
séducteur. Le réalisateur de la « GRANDE VADROUILLE » renoue
avec les déboires de la seconde guerre mondiale et avec le succès.
Comme Chaplin, il n’hésite pas à ridiculiser le dictateur. Belmondo,
également producteur n’a pas lésiné sur les moyens reconstituant
le Berlin de l’année olympique. Pur divertissement familial, le film
témoigne d’une époque où le cinéma français pouvait rivaliser avec
les meilleurs productions hollywoodiennes. Il marque l’apogée de
Belmondo au box office après le retrait de De FUNES et la baisse de
régime d’alain Delon. Cinq ans après, Indiana Jones n’a pas fait
mieux .
ASTERIX ET OBELIX MISSION CLEOPATRE de Alain
Chabat (2002) Film AST
Mis en scène par Alain Chabat, ce second opus au cinéma des
aventures d’Astérix, si on le compare au premier Astérix de Claude
Zidi est une réussite totale au niveau de l’esprit et du rythme. Ici,
l’humour Canal + rencontre Goscinny. Toute une génération de
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lecteurs d’aprés guerre se réjouirent de retrouver l’humour décalé
et anachronique des albums. Tout ce qui est d’inspiration comique
dans l’album est converti ici avec une dimension spirituelle héritée
de la meilleure « télévision ». Des acteurs de la nouvelle génération
apportent un rafraichissement à cette potion déjà magique (15
millions de spectateurs en salle !).
L’AUBERGE ESPAGNOLE/POUPEES RUSSES/CASSE TETE
CHINOIS de Cedric Klapisch FA KLA
Xavier, 25 ans, part à Barcelone pour sa dernière année d’études. Il
partage un appartement avec 7 étudiants européens. Deux ans
après, devenu écrivain, il se trouve déchiré entre la réalité de la vie
de couple et ses propres fantasmes. Dix ans après, Xavier mène une
vie sentimentale compliquée, partagé entre les 4 femmes de sa vie.
Il s’envole vers New York les retrouver. Sa vie est toujours aussi
décousue...
Fort du succés du premier volet (5 millions de spectateurs),
Klapisch décide de tourner une suite sans scénario véritablement
cimenté entre Paris, Londres et Saint Petersbourg en y ajoutant la
langue russe. On retrouve Xavier en pleine crise d’adulescence
pour une réunion d’anciens élèves. Au troisième volet, Xavier,
devenu quadragénaire s’est marié avec Wendy avec qui il a eu deux
enfants.
Cédric Klapisch peint les relations amoureuses de son héros comme
le faisait François Truffaut au temps d’Antoine Doinel. Il étudie le
baromètre de la jeunesse sensible d’aujourd’hui sans sombrer dans
les clichés. Son triptyque (jusqu’à présent !) est plein de fraicheur et
d’impertinence. Et il fait preuve d’une réelle fantaisie personnelle.
L’AUBERGE ROUGE de Claude Autant-Lara (1951)/
Fernandel FA AUT
Perdu dans la montagne, un moine trouve refuge dans une auberge
tenue par un couple d’assassins. Les deux scénaristes, Aurenche et
Bost, se sont inspirés de faits réels survenus vers 1830. Dans leur
version, un bonhomme de neige cache un secret mortel. Le film fut
l’objet, à sa sortie, d’amers quolibets de la part de l’autorité
cléricale. Très drôle (et parfois effrayant !) La scène de la confession
restera l’un des grands moments de l’humour à la Fernandel. Celuici récupèrera la soutane l’année suivante pour DON CAMILLO.
L’AVENTURE, C’EST L’AVENTURE de claude Lelouch
(1972/Lino Ventura, Jacques Brel... FA LEL
Alors qu’en 2015, on célèbre Charles Denner, on oublie trop
souvent son rôle de comparse inoubliable dans ce film magique où
naissent des télescopages heureux. L’action située dans une
république bananière, 5 malfrats profitent de la confusion politique
mondiale pour commettre une série de coups plus fumants les uns
que les autres. Branquignols ou pieds nickelés, ils inventent le film
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de braquage à la française dissimulant des peaux de bananes sous
un discourt doucement et politiquement incorrect. Quatre ans
après la chienlit, ce film qui recycle du pognon à tout va annonce le
cynisme des années 90 et le règne de l’argent roi. Comme le dit
Jacques Brel dans le film : « le chemin le plus court pour aller de la
barbarie à la décadence, c’est la civilisation ! »
LES AVENTURES DE RABBI JACOB de Gérard Oury (1973)
Louis de Funès FA OUR
Un industriel, Victor Pivert, se rend au mariage de sa fille. Pris en
otage par Slimane, un leader politique recherché, il est obligé de
prendre l’identité d’un rabbin new yorkais.
« Rabbi Jacob » manifeste l’apothéose de la carrière de Gérard Oury
et de Louis de Funès, celui-ci reprenant son personnage de petit
bourgeois qu’il dessine depuis « POUIC POUIC ». Courses
poursuites, dialogues mémorables, chorées loufoques, gags
anthologiques (la cuve de chewing gum), Gérard Oury atteint, avec
cette dernière réunion un sommet dans le rire grinçant. L’idée
géniale étant de faire de Pivert un raciste qui s’ignore. Les liaisons
avec l’actualité brûlante (la guerre du Kippour ! nous sommes en
1973 ! ) font de ce film un succès ashkénaze en Israël et aux EtatsUnis. Rabbi Jacob demeure un des films les plus importants contre
le racisme et l’antisémitisme.
BARBECUE de Eric Lavaine (2014)/Frank Dubosc,
Lambert Wilson FA LAV
Pour ses 50 ans, Antoine a reçu un cadeau original : un infarctus. Il
change de comportement et change la vie de ceux qu’il aime... En se
faisant plaisir avant de faire plaisir à autrui. C’est une comédie qui
pose de vraies questions sur l’amitié. Par exemple, « comment
demeurer un ami sincère » ? Prototype du film de « copains » (on
oublie « les petits mouchoirs » ), on a applaudit cette brochette qui
à du goût. Les acteurs, (on pense à Dubosc et Foresti) sont assez
sobres et ressemblent aux personnages de la vraie vie que l’on a
forcément fréquentés Sympathique, mais avec un arrière-goût de
déjà vu ! (2 millions d’entrées).
BANCS PUBLICS de Bruno Podalydès (2009)/lui-même
FA POD
Lucie et ses collègues découvrent sur l’immeuble en face de leur
bureau une banderole « homme seul ». Ils mènent l’enquête.
Burlesque, poétiquement décalée, « Bancs publics » est une
comédie de mœurs travestie en comédie sociale. On a l’impression
en découvrant ce film d’ouvrir un inventaire à la « Prévert », une
maison de bricolage excentrique... La banderole « homme seul »
plane sur ce film générationnel. Ici, les bricoleurs provoquent des
catastrophes linguistiques en série. Après « Versailles chantiers » et
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« Versailles rive droite » vient ce ballet collectif bricolé avec génie.
Précipitez-vous sur le DVD pour découvrir ce petit théâtre du
bonheur, ce petit bijou de la comédie humaine.
LES BARBOUZES de Georges Lautner (1964)/Bernard
Blier, Lino Ventura, Francis Blanche, Mireille Darc...
Quatre agents internationaux confinés dans un château tentent
d’extirper les brevets industriels et l’héritage d’un marchand
d’armes à sa jeune et jolie veuve...
Qui, au cours de cette nuit appuya le premier sur la gâchette ? Qui
recassa le vase de Soissons ? Tels sont les propos qui introduisent le
début du film. Le succés des TONTONS FLINGUEURS donnent à ces
barbouzes une aura particulière. On associe souvent ces deux
comédies d’espionnage franchouillardes par la proximité des dates
de sortie des deux films et par la composition des équipes
gagnantes dans toutes les parties. Un nouvel atout charme apparait
ici en la personne de Mireille DARC qu’Albert Simonin au scénario
et Michel AUDIARD aux dialogues font surjouer comme ses petits
camarades de jeu en les parfumant à la dynamite. Il est question
quelque part d’un héritage et de brevets secrets que le délirium à
l’espionnage pastiche fait tout sauter...A tout à l’heure, ne nous
fâchons pas !
LES BEAUX GOSSES de Riad Sattouf (2009)/Vincent
Lacoste FA SAT
La quête amoureuse désespérée de deux collégiens en plein âge
ingrat. L’âge ingrat, vous connaissez ? Riad Sattouf a décidé
d’enquêter à son tour dans la région de Rennes en 2009. Il pose sa
caméra sur les épaules de deux jeunes garçons puceaux, Hervé
(Vincent Lacoste) et Camel (Anthony Sonigo). Tous deux
s’aventurent en terra incognita pour investiguer le mystère féminin
en la personne de Aurore. Riad Sattouf nous conte leur poussée
hormonale en quête d’émois amoureux. Ce film bénéficie d’un ton
inédit dans le cinéma français aux antipodes de la « BOUM » ou
de « Diabolo menthe », ces autres films sur la génération
boutonneuse. Il retrouve l’esprit des ses BD « retour au collège « et
« la vie secrète des jeunes ».
BERNIE de Albert Dupontel (1996) de et avec FA DUP
Lorsque Bernie sort au cinéma, il ne ressemble à rien de connu. La
Forme rejoint le fond dans sa description foutraque d’un désaxé
social. « Bernie » raconte l’histoire d’un enfant de la DDAS trouvé
bébé dans une poubelle dont l’obsession de retrouver ses parents
vire au cauchemar. La provocation est toujours gratuite ! Dupontel
remue sa caméra dans tous les sens pour prouver au public que la
vie n’est pas un long fleuve tranquille ! Mélange assez habile entre
Hara Kiri et Tex Avery, humour gore et punkitude déchainée ! Mais
attention, ce film qui peut s’avérer très REMUANT n’est pas
conseillé aux moins de 12 ans !
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BIENVENUE CHEZ LES CH’TIS de Dany Boon 2008)/ Dany
Boon, Kad Merad, Michel Galabru FA BOO
20 489 303 entrées pour ce phénomène de film à exporter. Qui
réussira à faire mieux faisant frissonner ce bon vieux Titanic ? Ce
film réalisé en 2008 sort tout d’abord dans le Nord Pas de Calais
puis dans le reste de la France et connait une carrière sans
précédent. « En essayant de se faire muter dans un village de la côte
d’azur, le directeur d’un bureau de poste atterrit à Bergues
(Nord/Pas de Calais). Les gens du Nord l’accueillent et fraternisent
avec lui. « Un étranger qui vient dans le Nord pleure deux fois :
quand il arrive et quand il repart ». Ici, Dany Boon prend à
contrepied tous les poncifs sur les gens du nord. Le « chti » sert ici
de rampe de lancement à la verve comique de Dany Boon Et
inévitablement, lorsqu’on parle de cinéma comique « à la
française », les deux silhouettes antagonistes se reforment
(syndrome de la « GRANDE VADROUILLE). Grâce aux « chtis »,
certains spectateurs français qui avaient déserté les salles y
retournent dans un véritable engouement populaire dans l’une des
phases les moins dépressives de notre beau pays. En pleine crise
économique (2008), il propose un univers où le lien social n’est pas
dégradé... Rassurant ?
LE BONHEUR EST DANS LE PRE de Etienne Chatiliez
(1995)/Michel Serrault, Eddy Mitchell, S. AZEMA FA CHA
Michel Serrault a remplacé Jean Carmet prévu pour incarner le rôle
du fabricant de lunettes (de WC) qui se découvre une nouvelle
identité dans un coin perdu du Gers. Le film raconte l’histoire d’une
recherche (une trouvaille !) en paternité. Michel Serrault prend la
place d’un « parfait sosie » pour disparaitre de la surface de la Terre
et réapparaitre dans une parfaite comédie du Terroir cocasse et
satirique. Elle réussira à attirer 5 millions d’entrées grâce à un
casting réussi (Sabine Azema irrésistible en demi-folle hystérique
et Eddy Mitchell en superbeauf bien ajusté !).
 BOUDU SAUVE DES EAUX de Jean Renoir
(1932)/Michel Simon FA REN
Le clochard Boudu, très affecté par la mort de son chien, se jette
dans la Seine. Un brave libraire lui sauve la vie et l’accueille dans le
cercle de famille. On n’imagine pas Boudu sans Michel SIMON. Il
incarne ce brave clochard céleste avec toute la gouaille de brave
bonhomme égaré dans un milieu inadapté. Avec sa chair, sa
spontanéité, et ses intentions pas catholiques, il passe son temps à
caresser les femmes qui lui tombe sous la main et par
désœuvrement à cracher dans la « physiologie du mariage » de
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Balzac. On retrouve tout le cinéma de Renoir dans ce chef-d’œuvre ,
le retour à la nature, l’expression innée des personnes qui
résonnent de vie, le don de la paresse, une certaine désinvolture
devant les contingences de la vie bien ordonnée. Comme son acteur
principal, c’est un film qui n’a de cesse de rajeunir son spectateur à
chaque entrevue ! Voir le texte complet sur le site « coup de cœur ».
LA BOUM 1, LA BOUM 2 de Claude Pinoteau (1980-1982)/
Sophie Marceau « Dreams are my Reality ». FA PIN
Une adolescente de 13 ans découvre ses premiers sentiments amoureux
tandis que ses parents filent du mauvais coton. A la base, le scénario de
Danièle Thompson s’inspire largement de la vie amoureuse de sa fille.
*c’est une jeune inconnue qui décroche le rôle de Vic, alors que d’autres
jeunes actrices beaucoup plus connues se présentaient. Sa nature et sa
spontanéité collaient au personnage. Très vite, Sophie Marceau
sympathise avec sa grand-mère Poupette et bientôt le tournage du film
vire à la « surboum ». A la sortie du film, le bouche à oreille est
phénoménal. Le jeune public s’identifiait aux émois amoureux des jeunes
gens et les parents compatissaient face aux problèmes conjugaux
des « autres » parents joués par Claude Brasseur et brigitte Fossey. La
vicmania se propage dans le monde entier et les rêves deviennent réalité...
Aussitôt, les producteurs envisagent une suite toute aussi bien accueillie
par le public. Aujourd’hui, les deux films témoignent d’une époque révolue
et la musique résonne comme un marqueur de ces années là (1980-1983).
LES BRONZES (1972) LES BRONZES FONT DU SKI (1979)
LES BRONZES AMIS POUR LA VIE (2006) de Patrice Leconte/
Michel Blanc, Christian Clavier, Josiane Balasko... FA LEC
Y a du soleil et des nanas, la dirladada ! A la sortie du film « les bronzés »,
les comédies françaises se limitaient à des bidasseries ou à des funéseries.
Puis apparu cette bande de beaufs-guignolos caustiques et inspirés : la
troupe du Splendid ! Ils ont pour noms : Nathalie Morin, Jean-Claude
Dusse, Bernard Morin, Gigi ou Popeye (pour aller vite !). Un groupe de
vacanciers arrive au club Méditerranée bien décidés à passer des vacances
inoubliables sous les palmiers ...ou dans les stations d’hiver. Inspiré de leur
spectacle de cabaret : « amour, coquillages et crustacés » le premier film
scrute le comportement de vacanciers-types tels le couple jaloux,
l’évaporée, l’obsédé sexuel, le dragueur...Ces caractères forment une
couche tendre de sédiments que les « bronzeurs » , ceux qui consacrent à
ces bronzés un véritable culte, singent, quitte à organiser des soirées
spéciales en leur honneur. Arrogance, débilité, vulgarité, l’humour à la
Reiser ou à la Vuillemin survit grâce à ces bronzés dont le troisième
épisode qui rassembla autant de spectateurs que le deux premiers est
dispensable.
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BUFFET FROID de Bertrand Blier (1979)/ Bernard Blier, jean
Carmet, Gérard Depardieu... FA BLI
Un chômeur, un inspecteur de police et un assassin sont les seuls habitants
d’une tour vide de la défense. Le scénario de « Buffet froid » résulte d’un
cauchemar récurrent de son auteur. « C’est l’histoire d’un cadavre qui
change d’identité ou mieux l’histoire d’un » cadavre exquis » que tout le
monde se refile comme le bébé avec l’eau du bain. Chaque
protagoniste/antagoniste a du sang sur les mains jusqu’à Carole bouquet
qui apparait à la fin comme ange exterminateur. Les acteurs se succèdent
fomentant des troubles qui se répercutent sur les façades de la Défense,
insolite. Au milieu des ses dialogues assassins, Bertrand Blier nous
propose un plat qui se mange froid en compagnie d’une sarabande de
monstres sacrés.
LA CAGE AUX FOLLES de Edouard Molinaro (1975)/ Michel
Serrault, Ugo Tognazzi FA MOL
Cette cage n’est autre qu’une boite de travestis de saint Tropez dirigée par
Renato Baldi. La vedette du show, Albin, répond au doux nom de Zaza
Napoli. Ce couple d’homosexuels vieillissant imagine une supercherie
quand le fils de Renato décide de se marier avec la fille du député et
président de « l’union pour l’ordre moral ». Albin, travesti en Zaza,
remplace la mère du fils de Renato qui refuse d’assister au mariage. Crée
par Jean Poiret sur scène, la pièce fut un triomphe. Jean Poiret et Francis
Veber décident de cosigner l’adaptation. Peu de films abordaient de front
la question homosexuelle. Même si cette « cage aux folles » manque parfois
de finesse, en caricaturant cette « folle », nous sommes dans la grande
farce (très loin de « Victor Victoria » et de « Liberace »). A l’époque, la cage
aux folles (5,5 millions de spectateurs) devance « Grease » et « Rencontres
du troisième type » au box office. Elle connaitra deux suites et un remake
américain.
CAMPING de Fabien Onteniente (2006)/ Franck Dubosc, Gérard
Lanvin FA ONT
Si Frank Dubosc possède un indéniable talent comique, son rôle de Patrick
Chirac lui colle définitivement à la peau. Comme si cet hurluberlu lunaire
s’était ensablé depuis des générations pour hanter ce camping de sa classe
olympique. Près d’Arcachon, un camping est le théâtre de rencontres
inattendues. Un chirurgien esthétique (Lanvin) tombe en panne à l’entrée
du camping est contraint d’accepter l’hospitalité de Patrick au camping des
« Flots bleus ». Il découvre peu à peu les mœurs curieuses de ces joyeux
drilles. Le choc des « classes sociales » se passera au « shogun », la boite de
nuit du camping. Ces allumés du «Flot bleu » comme les « bronzés » de
même acabit, nous les retrouvons avec une certaine affection à chaque fois
comme « des amis pour la vie ». Nous les avons retrouvés en 2010, et nous
les retrouverons en 2016 pour des retrouvailles chiraquiennes explosives !
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CARTOUCHE de Philippe de Broca (1962)/ Jean-Paul Belmondo
FA BRO
Premier film de la trilogie « BebelBroca », consacré aux récits d’aventure,
« Cartouche » est un modèle de film de cape et d ‘épées avec plein de
rebondissements. Sous la Régence, nous suivons les péripéties de Louis
Dominique Bourguignon alias « Cartouche », l’un des voleurs à la tire les
plus habiles de Paris qui fait trembler les riches. Entre Robin des Bois,
FANFAN LA TULIPE et l’insolence de la « Nouvelle Vague, « Cartouche »
poursuit son chemin sous la bonne humeur à la croisée de tous ces chefs
d’inspiration. Plein de petits bonds, d’entrechats et de fantaisie, le film
change de ton soudainement, passant de la pure fantaisie au drame
lyrique. Et puis, n’oublions pas Venus ! (Claudia Cardinale) qui offre le
charme supplémentaire aux envolées de la botte secrète.
LE CAVALEUR de Philippe de Broca (1979)/Jean Rochefort
FA BRO
Ce film conte les aventures adultèrines de Edouard Choiseul, pianiste
réputé victime du démon de midi. Ici, l’archétype de la Femme fatale se
décline en cinq pêcheuses capitales.. Pour lui, arrêter de cavaler est
synonyme de petite mort même si son art lui importe plus que cette
« précipitation » de tendresse qui lui évite de s’engager. Bien accompagné,
le soliste, faux dom Juan, qui arrive en fin de saison recule l’échéance en
éprouvant les picotements du dernier charivari.
LE CAVE SE REBIFFE de Gilles Grangier (1961)/ Jean Gabin,
Bernard Blier FA GRA
Ce polar cocasse dialogué par Michel Audiard et adapté par Albert Simonin
est classé jubilatoire. Gabin, Blier et Maurice Biraud (le « cave » du titre)
dans un trafic de fausse monnaie font le service maximum. Autant dire que
l’on ne s’ennuie pas dans ce modèle de divertissement policier « à la
française » et profondément immoral. C’était au temps où l’on se
contentait de truander dans les règles de l’art... Un ancien patron de
maison close (Gabin), son notaire, un marchand de voitures d’occasion, un
« dabe » et un « cave » s’associent en réunion dans la fabrique de faux
billets. Comme le dit si bien Audiard, à méditer : « les millions, ça se divise,
mais les années de placards, ça s’additionne !
LA CHEVRE de Francis Veber (1981)/Gérard Depardieu, Pierre
Richard FA VEB
Mi chèvre-mi chou ! C’est ainsi que se présente cette année 1981 partagé
entre la « chèvre » de Francis Veber et la « soupe au chou » de Jean Girault.
Cette « chèvre » atteindra les sept millions de spectateurs sans compter les
35 millions de Russes ! L’argument est simple. Pour retrouver sa fille
disparue au Mexique un PDG millionnaire propose au détective Campana
et à’un SIMPLE employé de banque poissard un contrat en or. Bien rythmé
sans surenchère, cette comédie repose évidemment sur le tandem
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improbable : le clown blanc costaud face à l’auguste qui joue de malheur.
Le corps de François Perrin, comme dans les meilleurs cartoons est
allongé, disloqué, torturé. Le tournage ne sera pas sans péripéties.
Depardieu fut piqué par un scorpion lors du tournage en Amazonie, le
scorpion en est mort ! Ce coupe mythique récidivera dans « les
COMPERES » en 1983 et les fugitifs en 1986.
CHOUCHOU de Merzak Allouache (2003)/Gad Elmaleh, Alain
Chabat FA ALL
Ce « Chouchou » fut le premier film avec Gad Elmaleh, humoriste bien
connu sur scène et un vecteur truculent pour ce personnage truculent mis
en scène dans l’un des sketches de son spectacle. Jeune homosexuel
maghrébin, Chouchou débarque à Paris et retrouve son neveu dans un
cabaret parisien. Sa vie est bouleversée quand il décide de s’y produire. Ce
qui plait au public, c’est de partager le même langage que ce « chouchou »
qui adore les sushis. Son parcours est une joyeuse traversée de toutes les
exclusions identitaires (émigration, perte d’identité, travestissement,
homosexualité, précarité du travail). Ce personnage de « One Woman
Show » pourtant fort populaire n’aura pas d’autre destin au cinéma,
Dommage.
LES COMIQUES TELE
Le cinéma a toujours su capter les talents où qu’ils se trouvent. Jadis, c’était au cirque, au
café-concert (RAIMU, FERNANDEL), au cabaret (DE FUNES, BOURVIL) et au café-théâtre
(le « Splendid »). Les phénomènes comiques sont dorénavant issus de la télévision.
Certaines émissions comme en 1975 l’émission de Jacques Martin « le petit rapporteur »
ou »le petit théâtre de Bouvard » plus tard. Mais c’est surtout les studios de Canal+ qui
servent de « réservoir » au cinéma français dans les années 90. Ces années là se crée un
esprit nulle part ailleurs propre à la chaine (Antoine de Causnes, les Deschiens, les Nuls,
Edouard Baer, Bruno Delépine, Jamel Debbouze, les Robins des Bois, Omar et Fred,...).
Certains comiques deviennent réalisateurs avec plus ou moins de bonheur. Parmi ceuxci, signalons Alain CHABAT ou Didier Bourdon (des « inconnus »). Mais le succès de
l’opération n’est jamais garanti car ces vedettes peuvent donner l’impression d’utiliser le
cinéma pour gonfler leur notoriété sur scène.
CON (céoenne)
On ne le dira jamais assez. Le cinéma français commence par AUDIARD et fini par
AUDIARD. « Deux intellectuels assis vont moins loin qu’un con qui marche » (Un taxi
pour Tobrouk). Le triomphe du « DINER DE CONS » en 1998 le suggère à nos oreilles.
Plus le con s’exprime plus il est cinématographiquement parlant. Dans certains films, le
con était toujours l’autre. Plusieurs filmographies vérifient cet aphorisme, qu’il soit sale,
simple ou brave, qu’il possède les traits de ce « vieux » FERNANDEL dans « le
SCHPOUNTZ » ou dans « SIMPLET », la frimousse bovine de Jean LEFEBVRE dans « NE
NOUS FACHONS PAS » ou de « un idiot à Paris », de BOURVIL dans ses premiers rôles ou
de Jean CARMET à toute heure du jour, sans oublier les « VIEUX DE LA VIEILLE ». Ils sont
souvent « sympas ». Mais laissons le dernier mot à notre thuriféraire : « Quand om
mettra les cons sur orbite, t’aura pas fini de tourner !
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LES COMPERES de Francis Veber (1983)/Gérard Depardieu,
Pierre Richard (prochainement) FA VEB
Francis Veber reforme le ticket gagnant de « LA CHEVRE » (1981). Cette
fois-ci, pour retrouver son fils, une mère fait croire simultanément à ses
deux anciens amants qu’il s’agit de...leur fils ! L’esprit comique repose une
nouvelle fois sur les oppositions physiques. Jean Lucas est un journaliste
costaud et rustre et l’autre se nomme...François Pignon ! Vous l’avez
compris, le point de départ est source de quiproquo mais c’est aussi une
manière légére de traiter le thème de la dépression (+ 3 millions
d’entrées).
LE CORNIAUD de Gérard Oury (1965)/ Bourvil, Louis de Funès
FA OUR
Tiré d’un fait divers connu, ce film phénomène inaugure le cycle des succès
de la comédie « à la française ». Il est devenu patrimonial du fait de ses
nombreuses rediffusions à la télévision. BOURVIL et DE FUNES s ‘étaient
déjà croisé dans des petites productions mais c’est dans la TRAVERSEE DE
PARIS qu’ils sympathisèrent. « Le Corniaud » fait parti de ces films qui
unissent toute la famille autour du poste de télévision. On partageait avec
nos parents cette gaieté nocturne qui serait peut-être sans lendemain. Ce
film comporte plusieurs scènes-cultes comme la scène d’ouverture lorsque
la Bentley de Saroyan percute la deux-chevaux de Maréchal. Gérard Oury
réussit la collision entre deux caractères opposés : le petit grincheux
malveillant et manipulateur contre le « bon » français affectueux et
cartésien, la mauvaise foi contre la bonté lunaire. Pile poil dans la
parenthèse enchantée des années 60, ce film constitue la « madeleine de
Proust » enrichie par les nombreuses diffusions. Même s’ils s’évitent dans
ce premier film, Bourvil et De Funés deviendront compagnons de route
dès l’année suivante... Sixième succès de tous les temps avec plus de 12
millions de spectateurs !
COUP DE TETE de Jean-Jacques ANNAUD (1979)/Patrick
Dewaere FA ANN
Réalisé par Jean-Jacques Annaud dont ce n’est que le second film, « Coup
de tête » réunit quelques gueules du samedi soir. Outre Patrick Dewaere
au naturel, on retrouve au scénario Francis VEBER qui crée pour lui le rôle
de François Perrin. Alain Poiré producteur, musique de Pierre Bachelet,
Jean Bouise, Michel Aumont et la délicieuse France Dougnac font de ce film
un pur produit Francis VEBER. Petit club de football, l ‘US Trincamp
réussit à se hisser en finale de la coupe de France par des moyens peu
orthodoxes. Bouc émissaire, puis gloire locale, François Perrin dénonce les
ripoux du foot-business bien avant les « affaires » qui préoccupent le
football national, incarné ici par le préoccupant Jean Bouise. Film très
populaire et qui n’a pris une ride grâce à son scénario malin et à son
rythme débridé. Avec « A mort l’arbitre » de J.P. MOCKY, « coup de
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tête »commente sur le mode aigre-doux l’hypocrisie et les dérives du
football français.
LE COUP DU PARAPLUIE de Gérard Oury (1980)/Pierre Richard
FA OUR
Dix ans après la « Carapate », Gérard OURY retrouve Pierre RICHARD pour
un nouveau succès. Ce coup fameux représente peut-être l’une des
meilleures prestations du comédien burlesque. Il confirme l’art et la
manière qu’a Gérard OURY de confisquer la réalité (un fait divers
d’espionnage, le coup de parapluie bulgare) pour la transformer en
véritable entreprise de démolition. Le coup de parapluie bulgare est une
technique utilisée par les services secrets bulgare pour assassiner les
espions ennemis. Le 7 septembre 1978, l’écrivain et dissident bulgare,
George Markov fut assassiné par du poison réfugié dans un parapluie.
Comme le personnage joué par BOURVIL dans « LE CORNIAUD », Grégoire
Lecomte, comédien sans envergure est utilisé contre son gré pour éliminer
un trafiquant sur la Côte d’Azur.. Mais de là qu’on se marre comme des
baleines ! (je sais, c’est facile !)
CUISINE ET DEPENDANCES de Philippe Muyl (1993)/Agnès
Jaoui, Jean Pierre Bacri, Zabou Breitman... FA MUY
Au début des années 90, un vent nouveau souffle sur la comédie française.
Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri s’unissent pour écrire tout d’abord pour la
scène la pièce « cuisine et dépendances », récompensée par quatre
« Molières ». Adaptant leur pièce au cinéma, ils utilisent le vieux dispositif
en huis-clos, du théâtre filmé pour mieux s’en amuser : la caméra virevolte
autour des personnages et de l’appartement, scènes de la vie nocturne.
Jacques et Marie, couple de bourgeois ordinaires invitent deux amis à
diner qu’ils avaient perdus de vue. Mais les invités arrivent avec deux
heures de retard. Le film révèle la méchanceté ordinaire de petits
bourgeois pas si inoffensifs que cela, veules et cyniques. Les répliques
fusent, insolentes, savoureuses sur la soi-disant réussite professionnelle. C
et D reste une des meilleures comédies de ces années là avec un quatuor
de comédiens qui fonctionnent comme des « bêtes de scène ». C’est dans ce
film que Jean Pierre Bacri interprète pour la première fois ce personnage
d’éternel rabat-joie qui deviendra sa « marque de fabrique ».
DIDIER d’Alain Chabat (1997)/Alain Chabat, Jean-Pierre Bacri
FA CHA
Après la période des Nuls, le premier film réalisé par Alain Chabat
semblait une véritable gageure. Il fallait oser transformer un acteur en
chien savant pour obtenir le césar du premier film. Confié à la garde de
Jean-Pierre Bacri, un manager de football, le labrador humain s’avère un
sacré détonateur de gags. Le football (voir « COUP DE TETE ») sert de
prétexte pour faire rire. Sous son apparence grossière, le film a le mérite
d’aller jusqu’au bout de son idée de départ. Plusieurs scènes sont devenues
« cultes » !
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LA DILETTANTE de Pascal Thomas (1999)/ Catherine Frot FA THO
Pierrette Dumortier alias Catherine Frot est une passante sans-souci de la
vie. Après quinze années (ennuyeuses) en Suisse, elle décide de retrouver
ses enfants. Arrivée en France, elle passe de bras en bras sans
véritablement s’engager dans ses « drôles d’histoires » de cœurs épinglés.
« la Dilettante » est sans doute une des meilleures comédies avec
Catherine Frot . Digne d’une comédie de Sacha GUITRY (étude de
caractères, choix d’une existence... )La dilettante habite ce monde tant
bien que mal, avec le plus de légèreté possible, menant une existence au fil
de la vie.
LE DINER DE CONS de Francis VEBER (1998)/Jacques Villeret,
thierry Lhermitte, Daniel Prevost... FA VEB
Cette comédie a presque vingt ans mais elle semble d’actualité tant les
chefs d’escadrons se multiplient. Ce film a obtenu en 2005, le record
d’audience pour un film sur une chaine privée avec 11,5 millions de
téléspectateurs. Après sa célèbre trilogie avec le couple Pierre
Richard/Gérard Depardieu, Francis VEBER décide de proposer à Jacques
VILLERET le rôle de François Pignon. On peut certifier à la vision de ce film
que JacquesVILLERET sans aucune baisse de régime porte la connerie en
bandoulière. Réalisé en huis clos (inspiré d’une pièce de théâtre), premier
film « au téléphone » avant l’arrivée du portable, ce film restera dans les
annales comme une belle « tête de vainqueur »dans la filmographie de
Francis VEBER et un hommage « franc du collier » à la chanson de Georges
Brassens.
DISCOUNT de Louis Julien-Petit (2014) FA PET
On nous conte la vie de quelques caissières de supermarché hard discount
dans le Nord Pas-de-Calais. Avec l’arrivée des caisses automatiques, ce
petit monde se remet en cause. Quelques employés décident de dérober
des marchandises avant la date de péremption pour les revendre aux
pauvres à des prix cassés. C’est un film à découvrir car il colle vraiment à
l’air du temps. Le petit groupe propose une solution alternative au
désarroi actuel et à l’impuissance. Pour son premier film, Louis Julien-Petit
réalise une comédie sociale à la « Ken Loach » et une grande comédie
optimiste sur la solidarité et la générosité dans la grande distribution.
LE DISTRAIT de et avec Pierre Richard (1970)/Bernard Blier
FA RIC
Premier film de Pierre Richard, ce premier essai constitue un coup de
maitre sur l’échiquier du burlesque. Il confirmera d’ailleurs par la suite
avec « les malheurs d’Alfred » et, « je sais rien mais je dirai tout ».Ce film
dénonce la société publicitaire à travers les yeux d’un individu lunaire pas
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vraiment concerné par son environnement qu’on demande de pervertir.
Pierre Malaquais (Pierre Richard) est une charge plastique permanente
contre la propagande et l’autorité (Bernard Blier). Pierre Richard en
humble successeur de Harpo Marx en moins subversif, offre un étalage de
douceurs poétiques à défriser les têtes de gondole.
DOMICILE CONJUGAL de François Truffaut (1970) FA TRU
Tourné la même année que le film précédent (heureuse époque), ce film
est le quatrième volet des aventures amoureuses d’Antoine Doinel
commencé avec les « quatre-cent coups » et poursuivi plus tard
avec »Baisers volés ». Devenu père de famille, Antoine déambule toujours
comme un « orphelin qui cherche une famille de remplacement ».Il trouve,
à la fois, ici, la jeune femme émancipée et moderne des années 70 et
succombe à l’adultère en même temps. Le roman d’apprentissage
d’Antoine se conclura huit ans plus tard dans « l’amour en fuite ».
DON CAMILLO (1952) de Julien Duvivier/Fernandel FA DUV
Cette série de cinq films, inspirés des romand de Giovanni Guareschi a
établi sans compter des records de popularité à la télévision française. On
suit les tribulations d’un curé de choc dans un petit village italien de la
plaine du Pô dont le maire, Peppone (Gino Cervi) est communiste. Les
affrontements homériques, les coups de sang du prêtre libéral et ses
conversations avec Jesus font de cette série de films un feuilleton à
redécouvrir sans cesse.
DROLE DE DRAME (1937) de Marcel Carné/ Louis Jouvet,
Michel Simon FA CAR
C’est avec ce film que la comédie française entre dans l’ère moderne
redorant son blason au fil des époques, devenant valeur de film culte,
d’objet filmique non identifié et de film maudit. Le film tranche
radicalement avec les productions de l’époque et révèle le courage des
producteurs et des interprètes à s’engager dans un film aux dialogues
absurdes proches d’un inventaire anglo saxon à la « prévert ». A sa sortie,
le film fut conspué par les spectateurs et la critique. Il reste, grâce à ses
fameuses répliques l’un des films les plus drôles du cinéma et l’un des
films proposant un personnage de serial killer, un tueur de bouchers. Par
sa cruauté et sa forme déstructurée, par sa brochette d’acteurs qui le
décompose, ce film puzzle est une des plus grandes réussites des années
trente.
DUPONT LAJOIE (1974) de Yves Boisset/Jean Carmet FA BOI
Un cafetier parisien passe ses vacances dans un camping du midi à
proximité d’un chantier où travaillent des immigrés. Sa xénophobie fait
tache d’huile dans un petit groupe de vacanciers. A la suite de la sortie du
film, l’expression « Dupont Lajoie » désignera un français moyen.
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L’EMMERDEUR de Edouard Molinaro (1973)/Lino Ventura,
Jacques Brel FA MOL
M.Milan (Lino Ventura) est un tueur à gages qui doit exécuter son contrat
depuis sa chambre d’hôtel donnant sur le palais de justice de Montpellier.
Son voisin, François Pignon (Jacques Brel), représentant en chemises,
décide de se suicider par dépit amoureux ce jour là. François Pignon est un
nom commun à plusieurs personnages de fiction créés par Francis VEBER.
Le nom apparait pour la première fois en 1971, dans sa pièce « le contrat »
créé sur les planches par Jean Le Poulain. La pièce est adaptée au cinéma
deux ans plus tard sous le titre de l « emmerdeur », Jacques Brel devenant
le premier comédien à incarner François Pignon au cinéma. Par la suite,
plusieurs comédies dont VEBER est le réalisateur et/ou le scénariste
mettent en scène un personnage portant ce nom. Le point commun de ces
personnages, qui font désormais partie du folklore du film français, est de
se trouver face à une situation qui les dépasse, voire dont ils n’ont même
pas conscience. Dans un certain nombre de cas, les Pignon/Perrin se
démarquent par leur candeur (parfois à la limite de l’idiotie), leur grande
naïveté et leur gentillesse.
ENGUEULADES
L’engueulade nationale occupe une place de choix dans le panorama mémorable du
cinéma comique français. Qui n’a pas pêché par omission pour administrer une paire de
claques au petit Pivert ou à l’insupportable Michalon. Qui ne jubile pas devant le « PETIT
BAIGNEUR » massacrant son embarcation, le même morigénant son orchestre
symphonique ou ses domestiques habituels, Paul Préboist ou Maurice Risch ? Il ya des
acteurs qui engueulent et d’autres qui ne peuvent pas ! Michel SIMON peut ! BOURVIL ne
peut pas ! Certains films reposent sur le principe de l’engueulade, par exemple, la crise
permanente opposant Simone Signoret et Jean GABIN dans le « Chat ». ou Michel SIMON
dans « la poison », ou bien la crise qui se déclare et progresse lentement mais sûrement
jusqu’à « LA GIFLE » de Lino VENTURA sur la joue impertinente d’Isabelle Adjani. Quelle
scène retiendra t-on de la « TRAVERSEE DE PARIS », sinon celle ou GABIN ravage le
troquet des fanatiques. Mais l’art de l’engueulade se perd ces derniers temps malgré la
présence encore bouillante d’un Jean-Pierre MOCKY qui explose des deux côtés de la
caméra. Les prises de becs se font rares même du côté de Jean-Pierre BACRI ou de
Gérard LANVIN (Ludivine Bantigny)
ESSAYE MOI de Pierre-François MARTIN LAVAL (2005)/Julie
Depardieu, Kad Merad, Pierre Richard FA MAR
« Le jour où tu vas dans les étoiles, je te donne ma main ». C’est le serment
qui relie Yves Marie à Jacqueline, deux enfants de neuf ans. Lorsque YvesMarie retrouve Jacqueline, il a oublié son serment et s’apprête a en
épouser une autre. Alors, Yves-Marie, devenu cosmonaute, propose à sa
« chère et tendre » de l’ »essayer » pour une journée. Cette bonne idée de
départ s’enrichit grâce aux talents conjugués du couple Depardieu/ Martin
Laval. Satisfaite ou remboursée ? Il est rare qu’une comédie nous fasse
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passer du rire aux larmes avec autant d’allure que de délicatesse. Pour
l’occasion Pierre RICHARD reprend son rôle d’éternel gaffeur. Cette ode
savoureuse de l’âge tendre marquera les années 2000 par sa fraicheur et
son opportunité.
LE FABULEUX DESTIN D’AMELIE POULAIN de Jean-Pierre
Jeunet (2001) Kassovitz/Tautou FA JEU
Ce fut un triomphe public et critique de l’année 2001. Faisant de JeanPierre Jeunet le nouveau Wonder Boy du cinéma français. Il n’a pas eu tort
de ré-imaginer l’âge d’or de l’enfance et d’insister sur le côté « figurines de
cartes à collectionner » de notre enfance. Des images que l’on échangeait
avec les copains et les copines dans la cour de l’école. Quand Amélie nous
apostrophe, cela renforce la complicité auteur/ auditeur lorsque nos
parents nous racontaient une belle histoire avant de s’endormir lorsqu’il
fallait quitter provisoirement nos objets familiers. Renouant avec le bric à
brac à la « prévert », ce fabuleux destin confié au couple Audrey Tautou/
Matthieu Kassovitz demeure un rêve merveilleusement articulé.
LA FAMILLE BELIER d’Eric Lartigau (2014) FA LAR
Dans cette famille tout le monde est sourd, sauf Paula, élément essentiel,
car sans elle, la gestion de la ferme familiale serait une catastrophe. Douée
d’une voix superbe, Paula encouragé par son professeur de musique,
décide de préparer le concours de Radio France. Ce film réussit à réunir à
l’écoute 7,5 millions de français. Grâce à ces comédiens (Louane Emera,
François Damiens, Karin Viard) et un scénario solide, un peu tire-larmes
quand même, Eric Lartigau réussit à nous émouvoir et à nous amuser en
même temps. Les chansons ont été composées par Michel Sardou.
FANFAN LA TULIPE de Christian-Jaque (1952)/Gérard Philippe
FA CHR
Ce film représentait pour les spectateurs de l’époque le modèle de film
porté par l’esprit français, aventures et folie douce mené tambour battant,
trépidant et rocambolesque. Le personnage à la fois naïf et intrépide joué
par Gérard Philippe, ici à l’apogée de sa popularité préfigure le panache
d’un Jean MARAIS ou d’un Jean-Paul BELMONDO. Tout ici concourt au
bonheur du spectateur : action, aventure, bottes secrètes, esprits malins.
Noël roquevert qu’on avait rarement vu invité à pareille fête saupoudre
d’un poivre décapant les amours chaotiques entre sa fille (Gina
Lollobrigida) et le rebelle honnête et loyal.
FANTOMAS de André Hunebelle (1964-1966)/Jean Marais,
Louis de Funès FA HUN
Au firmament des rediffusions à la télévision, la trilogie FANTOMAS avec
Jean MARAIS et Louis de Funès dominent le panthéon. Marcel Allain, le
créateur du personnage disait clairement de cette série : « je ne peux pas
reconnaitre ma progéniture sous ces oripeaux là ! Le contresens est total.
En effet, il ne subsiste de ce personnage que le côté inquiétant, hanté. Mais
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il faut admettre que ce type de comédie alerte, burlesque, policière est un
modèle de cinéma pop et kitsch, surfant sur la renommée récente des
aventures de James Bond avec sean Connery. Le producteur Alain Poiré
voulait à nouveau réunir BOURVIL et Jean MARAIS , les acteurs gagnants
du « Bossu » et du « capitan » mais suite au désistement de BOURVIl, on
appela Louis de FUNES pour le remplacer. Pour le plus grand bonheur de
cette trilogie car c’est le personnage du commissaire Juve qui coordonne le
tempo et devint à travers le temps la véritable vedette du film . Ce fut un
triomphe commercial car on retrouve tout le charme de ces années là :
bravoure, péripéties comiques et factices, facéties policières.
FETE DU CINEMA : rappelons que cette fête a été instaurée en 1985 par Jack Lang,
ministre de la Culture. Cette opération profite souvent aux films français en cours
d’exploitation qu connaissent déjà un certain succès publics. Le succès génère le succès,
et ce sont essentiellement les comédies qui tirent leur épingle du jeu...ou les films
américains spectaculaires.
LA FOLIE DES GRANDEURS (1971) de Gérard Oury/Yves
Montand, Louis de Funès FA OUR
Alors qu’on attend toujours une édition numérique digne de ce nom, la
folie des grandeurs conserve dans nos cœurs d’enfant la saveur des
dimanches soirs ou des vacances de noël que rien ne peut édulcorer. Et
pourtant ! Pourtant que de rendez-vous manqués avec ce film, une des
plus grandes coproductions franco-hispano-italo allemande de l’époque.
Le scénario qui se démarque grossièrement de la pièce de Victor Hugo
(premier rendez-vous manqué), la musique de Polnareff qui se teinte de
reflets morriconnesques (nous sommes en pleine vague du western
spaghetti), Yves Montand jouant de sobriété face à un De FUNES exultant,
débordant de méchancetés. Ce film devait boucler une trilogie OURY/ DE
FUNES/ BOURVIL. La mort de BOURVIL menaçait la réalisation du film. Il
fut finalement réécris pour Yves MONTAND plus proche de Scapin que de
Sganarelle. Le succès fut pérennisé par la télévision.
FRANCOIS Ier de Christian-Jaque (1937)/ Fernandel FA CHR
François Ier (le titre dit tout !) est certainement l’un des films le plus
brillants avec Fernandel car il ne s’embarrasse pas du personnage
pagnolesque inventé par Fernandel empreint de moralisme. Plongé au
début du seizième siècle, un comédien sans expérience doit, au pied levé,
remplacer un comédien défaillant dans la pièce « François premier ». Mais
la doublure est victime d’un hypnotiseur et se retrouve chez le célèbre
Valois en pleine « Renaissance ». Armé de son dictionnaire « Larousse », il
rencontre le roi à la cour. La célébrité du film tient moins à un scénario
brillant qu’à une séquence d’anthologie : le supplice de la chèvre. Il s’agit
d’un acte de torture insoutenable, une chèvre léchant la plante du pied du
supplicié ce qui déclenche un fou rire inextinguible, indépassable au
cinéma !
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FRIC FRAC de Maurice Lehmann (1939)/ Fernandel, Michel Simon,
Arletty FA LEH
Tiré d’une pièce d’Edouard Bourdet. C’est l’histoire d’un brave garçon,
bijoutier de son état qui rencontre un couple de malandrins (Arletty,
Michel SIMON), rencontre improbable, irréaliste mais le cinéma n’est-il
pas le lieu où se rencontre justement les êtres les plus improbables ?
Malgré sa théâtralité d’origine, on peut déceler dans ce film toujours
sympathique des circonstances rocambolesque et surtout un langage
recréé de toutes pièces. Ici, la la langue ARGOTique renverse tout sur son
passage. Quel plaisir de réécouter les accents du javanais et l’ambiance des
arrière-cafés de l’époque ! Les trois interprètes, toujours à la limite du
cabotinage rivalisent de prouesses langagières. Pourtant, après ce film,
Fernandel et Michel Simon ne se fréquenteront plus.
LES GARCONS ET GUILLAUME A TABLE (2013) de et avec
Guillaume Gallienne FA GAL
En incarnant sa propre mère et lui au cinéma, Guillaume Gallienne a élevé
le niveau de la comédie française en transposant avec brio sa propre
histoire, de l’adolescence perdue aux blessures cicatrisées de l’ego.
Intelligent et bouleversant, le public ne s’est pas trompé en venant
applaudir en nombre ce one man show pas égoïste pour un sou ! Comme
souvent, on utilise un sujet grave : l’emprise des mères dévoreuses que
l’on traite sous les traits de la comédie, ce genre de comédies qui coupent
le cordon avec les fausses comédies qui se disent légères et décomplexées.
GAZON MAUDIT de Josiane Balasko (1998)/ Josiane Balasko,
Alain Chabat FA BAL
Quatrième film de Josiane Balasko comme réalisatrice. Elle s’attaque cette
fois à un sujet délicat. : L’homosexualité féminine, sujet pratiquement
jamais traité au cinéma avant elle. Elle ne se contente pas de traiter le sujet
et de rendre une copie sans tache. Elle l’ « affronte » comme dans les
meilleures comédies dramatiques italiennes. Marijo en panne de voiture
trouve refuge chez un couple bien assorti. Bientôt le mari macho se trouve
dépassé par la relation « ultra sensible » entre Marijo et Lali. Josiane
Balasko, imagina cette relation après son expérience sur le film de
Bertrand Blier « Trop belle pour toi. Elle s’est aussi inspirée du couple
insolite formé par Michel Blanc et Gérard Depardieu dans « tenue de
soirée ». Bref cet excellent mélange des genres rend hommage à tous les
drames de la jalousie entre Bertrand Blier et Pedro Almodovar.
LES GENDARMES de Saint-Tropez de Jean Girault (1964-1982)
/Louis de FUNES, Michel Galabru FA GIR
Rappelons l’ordre des épisodes : le gendarme de Saint Tropez (1964), le
gendarme à New York , le gendarme se marie, le gendarme en balade, le
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gendarme et les extraterrestres, le gendarme et les gendarmettes. La
popularité retentissante de ces films repose sur l’antagonisme qui oppose
l’adjudant-chef Gerber (Michel GALABRU) et le lieutenant Cruchot. Malgré
tout, cette brigade représente une autorité légèrement vilipendée par une
insolence somme toute assez respectueuse. Cruchot et Gerber sont
entourés par des seconds couteaux tous « agréés » par De FUNES imposant
comme d’habitude sa mécanique intransigeante et ombrageuse. Avec 8
millions d’entrées, le premier « gendarme » fut suivi d’une longue (trop
longue ?) postérité avec près de 4 millions d’entrées à chaque épisode.
LA GIFLE de Claude Pinoteau (1974)/ Lino Ventura, Isabelle
Adjani FA PIN
Pour Isabelle Adjani, il existe un avant et un après « la gifle ». Sa vocation
avait changé. Elle savait aussi faire rire. Récompensé par un prix « Delluc »
mérité, la gifle représente tout le cinéma populaire des années 70.
L’autorité paternelle chavire (dévolue à Lino Ventura). La société française
évolue depuis la rupture de mai 1968. Jean est incapable de comprendre sa
fille et, lors d’une scène mémorable, la gifle ! La particularité heureuse de
ce film c’est que Claude Pinoteau et Jean-Louis Dabadie ont proposé à Lino
Ventura un rôle à contre emploi. Séparé de sa femme et de sa maitresse,
Jean est désabusé, harassé par des difficultés professionnelles. Etude de
caractère avant tout, ce film précède de six ans la « BOUM » du même
Pinoteau. Sophie Marceau se révèlera dans le modèle de la « jeune fille »,
comme Adjani dans un premier grand rôle.
LE GOUT DES AUTRES de Agnés Jaoui (1999) FA JAO
Castella (Jean-Pierre BACRI) est le patron bougon d’une entreprise de
taille moyenne d’une ville de province. Il est entouré d’un chauffeur (Alain
Chabat) d’un assistant et de sa femme décoratrice d’intérieur. Un jour, sa
vision de chef d’entreprise change quand, forcé de se rendre au théâtre
pour voir sa nièce interpréter un petit rôle dans « Bérénice », il se retrouve
complètement « sidéré » , subjugué par les talents de l’actrice qui joue
Bérénice (Anne Alvaro). C’est l’histoire de cette sidération que conte Agnés
Jaoui. Castella, malgré les différences, commence à apprécier autrui (avoir
le goût des autres). Son regard découvre la fragilité des êtres qui
l’entourent. Autour de lui, d’autres histoires se nouent. Ce beau film
témoigne de la stérilité des cloisonnements sociaux. Malgré quelques
degrés de séparation, comment cette marge de tolérance peut-elle régler
sur l’ardoise magique des années d’imperméabilité ?
LE GRAND BLOND AVEC UNE CHAUSSURE NOIRE ; LE RETOUR
DU GRAND BLOND de Yves Robert (1972-1974) FA ROB
Le règne de Pierre RICHARD s’étend sur une vingtaine d’années et, sans
nul doute, le rôle du grand blond, à la fois poète et maladroit marquera les
esprits. Après Jacques TATI , Pierre ETAIX et Harpo Marx, il demeure le
dernier grand « naïf « du cinéma. A la fois parodie d’espionnage et parodie
24
du contre-espionnage, un grand naïf (donc !) est projeté à l’insu de son
plein gré, dans une cascade de malentendus. Il déclenche à son tour un
dérèglement de tous les sens. Jean Rochefort, Mireille Darc, Bernard Blier
et Jean Carmet complète la distribution. Francis VEBER qui s’occupe des
dialogues et du scénario tient déjà à sa merci le personnage de François
Perrin.
LE GRAND RESTAURANT de Jacques Besnard (1966) FA BES
Chez « Septime », le client est roi. Sa carrière est bouleversée quand un
chef d’état d’une république bananière se fait enlever dans son restaurant.
Ponctué de scènes d’anthologie comme la » recette du « soufflet aux
pommes de terre », nous assistons à un festival de grimaceries et de
gesticulations, de lâchetés et de mauvaise foi. Cette comédie hilarante
matinée de vaudeville d’espionnage possède le goût des friandises d’antan.
Sans temps mort jusqu’à la pirouette finale, il reproduit idéalement ce que
faisait De FUNES à cette époque, c’est à dire un antihéros fourbe et
teigneux que les spectateurs aimaient flatter. Cette farce à la crème avec
roitelet de pacotille et loufiats à volonté mérite vraiment le détour.
LA GRANDE LESSIVE de Jean Pierre Mocky (1968)/ Bourvil FA
MOC
1968 reste la saison cinématographique de toutes les remises en cause.
BOURVIL, (Armand St Just) qui représente l’intelligence en mouvement
défient toutes les puissances, des CRS, à l’ORTF en passant par tous les
sigles à la mode. En entamant sa croisade anti-télévision, l’instituteur
rencontre sur son chemin un mèdecin obsédé (Francis BLANCHE), un
patron de chaine ultra cynique (Jean POIRET) et un chef du protocole de
L’Elysée fortement aviné ! (Michael LONSDALE) On ne pourrait plus
produire ce genre de film aujourd’hui. Celui-ci conserve son pouvoir
subversif comme au premier jour. Et Jean Pierre Mocky réunit un
commando idéal (outre BOURVIL, on reconnait Roland Dubillard et Jean
Tissier). Le vrai film sur les évènements de mai 68 est-il celui-ci ?
LA GRANDE VADROUILLE de Gérard Oury (1966)
La même année que « LE GRAND RESTAURANT », DE FUNES tourne « la
grande vadrouille ». Ce film, fut pendant longtemps le plus gros succès du
cinéma français bien avant les CH’TIS. Que rajouter de plus (17 millions
d’entrées mais pour 50 millions de Français) qui n’a pas été écrit. A voir, à
revoir pour garder son âme d’enfant avec ces deux infatigables résistants
contre la mauvaise humeur, la candeur de l’un contre l’ignominie de
l’autre. Ce type d’humour peut-il vieillir ? Finira t-il par annihiler le mal
absolu ? L’un et l’autre se jouent des rapports avec l’Histoire en occupant
cette histoire, ils semblent indestructibles en tant qu’icônes populaires,
tellement asymétriques qu’ils semblent tout droit sorti d’un cartoon.
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Jamais lassé, le spectateur n’a qu’une seule hâte, c’est de reprendre la
route avec ces deux bons copains.
LA GUERRE DES BOUTONS de Yves Robert (1961) Film GUE
Cette adaptation réussie du roman de Louis Pergaud reçut un accueil
triomphale en salles (+ 10 millions d’entrées). Autour de Martin Lartigue
qui incarne Petit Gibus, Robert associe des acteurs chevronnés (Jacques
Dufilho, Michel GALABRU, Jean Richard. Yves Robert, qui voulait depuis
longtemps réaliser un film sur l’enfance a eu la main heureuse en
réunissant cette bande de galapiats. Entre cruauté et tendresse, les enfants
singent les codes des adultes préparant un affrontement final entre bandes
rivales. Il deviendra en 1962 le plus gros succès de l’année tenant 28
semaines en salle ! Comme une parenthèse enchantée suspendue dans le
temps, parfois violent, ce film est un hommage à la nature qu’elle soit
humaine ou bucolique !
HIBERNATUS de Edouard Molinaro (1969)/ Louis de FUNES FA
MOL
Même si cela ne se remarque pas au résultat, le tournage d’Hibernatus a
été très mouvementé. Huit versions du scénario et soixante cinq ans de
congélation plus tard, Paul Fournier(Bernard Alane) se réveille en plein
vingtième siècle. Comme il ne faut pas le brusquer, l’industriel Hubert de
Tartas et sa femme, en fait, la petite fille de Paul Fournier, décident de
récréer l’ambiance « début du siècle ». Même si on peut préférer OSCAR du
même réalisateur, on trouvera chez cet hiberné matière à rire avec un
Louis de FUNES en grande forme et Claude Gensac, qui joue une nouvelle
fois son épouse. Entourés de comédiens (Paul Préboist, Michael
LONSDALE) qui ne font que dodeliner devant le maitre de maison, grand
patron d’une société française d’emballages, ce film, malgré un scénario
trop elliptique est une réussite sur le thème des « faux » voyages dans le
temps, vaut le détour.
L’HOMME DE RIO de Philippe de Broca (1964)/Jean Paul
Belmondo FA BRO
De nombreuses références sont à l’origine de ce chef d’œuvre du film
d’action. C’est l’histoire d’un permissionnaire pour huit jours (joué par
BELMONDO) qui assiste à l’enlèvement de sa fiancée ( Françoise Dorléac)
par des barbouzes. Il affrontera mille périls. On sait que les albums de
tintin : « l’affaire Tournesol » sorti en 1956 a inspiré vaguement le début
de l’intrigue, mais d’autres albums (l’oreille cassée, le temple du soleil)
peuvent être cités pour leurs péripéties et leurs artefacts. Tout dans la
dérive des personnages évoque l’univers de la ligne claire. Mais aussi Jules
Verne, Jack London, Joseph Conrad ont inspiré les tribulations du fougueux
et débonnaire Adrien Dufourquet sur la piste de la belle évaporée. Le film,
à sa sortie, contentera 4,8 millions de spectateurs et fera de « Cartouche »
une star montante.
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L’HOMME QUI AIMAIT LES FEMMES de François Truffaut
(1977) / Charles Denner FA TRU 
François Truffaut sait filmer les jambes des femmes. Cela tombe bien,
Charles Denner son héros, les adore ! Quoi qu’on en dise ! On peut être un
dragueur invétéré et aimer les femmes ! Bertrand Morane, l’homme qui
n’avait pas peur des femmes en est un témoignage. Tout est dans le titre :
« l’homme qui aimait (toutes) les femmes ». François Truffaut s’inspire de
sa vie intime pour parachever le portrait non pas d’un vil séducteur, mais
au contraire d’un homme qui regarde les femmes et tente de les
comprendre. En superposant le portrait de toutes ces femmes qu’il a
rencontrées, Bertrand Morane essaie de dessiner le portrait de sa vraie
mère pour que la blessure originelle se cicatrise. A chaque rencontre sa
vérité, son illumination. Qui est Bertrand Morane ? Un enfant qui a eu la
chance de grandir !
INSPECTEUR LA BAVURE de Claude Zidi (1980)/ Gérard
Depardieu, Coluche FA ZID
Après sa participation à l’AILE OU LA CUISSE, Claude Zidi retrouve son
auguste, COLUCHE. Cette fois çi, le réalisateur s’adapte au style de
COLUCHE, l’un des derniers clowns authentiques qui se confine au cinéma
dans une douce marginalité. Zidi lui adjoint un clown blanc et choisi
Gérard Depardieu dans le rôle du grand méchant. Inspecteur malgré lui,
Coluche empile les pitreries et les cascades dans un scénario indigent. Mais
le spectateur se déplace essentiellement pour COLUCHE. Malgré tout, les
nombreuses rediffusions télé font de cette « bavure » qui fonctionne aussi
bien que les « RIPOUX » du même metteur en scène, une comédie bien
regardable.
INTOUCHABLES d’Olivier Nakache, Eric Toledano (2012)/
Francois Cluzet, Omar Sy FA TOL
A la suite d’un accident, Philippe, riche aristocrate engage Driss qui vient
de sortir de prison comme aide à domicile. L’antagonisme initial se
transforme en amitié. On a beaucoup glosé sur les raisons de ce succès
phénoménal (près de 20 millions d’entrées). On pense à Chaplin qui aurait
pu réaliser cette histoire qui défie le temps (rencontre improbable,
mansuétude). Quelques années après le passage de la comète, on a senti
que le public de l’époque etait en phase avec ce type d’intrigue,
complaisante sur le papier. Au lieu du tire-larmes – tiroir-caisse, on est en
présence de deux êtres vivants dans leur complexité et leur distinction,
tous deux affublés d’un handicap qui s’annulent lorsque les réalisateurs les
maintiennent en présence l’un et l’autre. Vents contraires, ils s’attirent et
se rétractent comme les extrémités d’un aimant. Les sensations de 2012
sont encore sensibles.
27
JEAN PHILIPPE de Laurent Tuel (2005) avec Fabrice Luchini,
Johnny Halliday FA TUE
On remarque en « clin d’œil » la présence de Bernard Frédéric, le »Claude
François » de PODIUM. Fabrice, qui ne vit, ne s’agite, ne respire que pour
son idole, le grand Johnny Halliday, un chanteur assez connu. Une nuit,
alors qu’il tente de rentrer chez lui, il reçoit un coup violent de la part d’un
quidam. Lorsqu’il se réveille à l’hôpital le lendemain matin, il s’aperçoit
que son idole n’existe pas ou plutôt qu’il n’existe qu’à l’état larvaire dans le
corps d’un certain Jean-Philippe Smet. C’est certainement dans le genre
comique uchronique un film aussi réussi que le film de Michel BLANC
« grosse fatigue ». Rappelons qu’une uchronie repose sur un préalable, la
réécriture de l’Histoire à partir de la modification d’un élément du passé
qui vient bousculer l’enchainement des évènements. Totale réussite ou
totale imposture ? A vous de choisir ! Si tu nous entends Johnny, pense à
nous ! Réincarne toi !
JE VOUS TROUVE TRES BEAU d’Isabelle Mergault
(2005)/Michel Blanc FA MER
Il fait parti de la liste des « feel good Movie » que l’on a plaisir à retrouver
pour se rassurer. Cinéaste peu expérimentée, Isabelle Mergault utilise
deux sujets complémentaires. Venant de perdre sa femme dans un
accident survenu à la ferme familiale, Aymé, se trouve dépassé par le
labeur domestique. Cherchant à se remarier, il rencontre une jeune
roumaine qui l’attendrit...Toujours aussi populaire malgré des choix
dramatiques plus marqués (depuis « Monsieur Hire ») Michel BLANC
réussit sa conversion dans un rôle de paysan courtaud aussi caricatural
que les personnages rustiques que jouait BOURVIL à ses débuts. Isabelle
Mergault ne sait pas si elle doit choisir un sujet sur l’immigration, sur la
condition des agriculteurs, ou la comédie sentimentale. Peut-être ne faut-il
voir en « je vous trouve très beau » qu’une simple histoire d’amour ?
LE JOUET de Francis VEBER (1976)/ Pierre Richard
Un journaliste un peu maladroit est engagé comme « jouet » pour distraire
le fils d’un milliardaire.(joué par Michel Bouquet). Après une carrière de
scénariste pleine de succès, Francis VEBER entreprend de passer à la mise
en scène avec cette fable morale. Caricature du magnat Marcel Dassault (il
s’était reconnu !) très influent en 1976, Michel Bouquet reste très sobre
devant un Pierre Richard aussi maladroit en ville qu’à l’écran .Il était très
intimidé par le mystérieux Michel Bouquet. L’argent peut-il tout acheter ?
Y compris d’être le jouet de quelqu’un c’est à cette question que tente de
répondre durant une heure et demie ce joli film plein d’entrain.
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JOUR DE FETE de et avec Jacques Tati (1944) FA TAT
Il existe trois versions de ce film dont une colorisée en 1994. Dès sa sortie,
la popularité de ce facteur gagne du terrain (6,7 millions de spectateurs). A
cette époque, Monsieur Hulot n’existait pas encore. C’est à François le
facteur de Ste Sévère, grisé par la vitesse et la modernisation, portant
moustache et décontraction de porter ce « jour de fête » sur ses épaules de
postier volant. Dans sa courte filmographie, c’est dans ce film que Jacques
Tati honore le plus ses qualités de mime et d’acrobate. Par le sens inné du
gag méticuleusement préparé, Tati invente une nouvelle pantomime à
vélo, véritable hommage aux arabesques bucoliques de Buster Keaton. Son
choix de tourner en extérieur dans le village de Sainte Sévère est aussi une
preuve de modernité. Il invente même un procédé couleurs pour les
besoins du film : le « thomsoncolor » et invente de nouvelles sonorités
jamais entendues.
LAISSE TES MAINS SUR MES HANCHES de Chantal Lauby
(2008) FA LAU
Ce n’est pas un film sur la vie de Salvatore Adamo mais il tente néanmoins
de reproduire l’ambiance et la couleur de la chanson. L’histoire raconte la
crise de la quarantaine chez une maman dont la fille se dérobe pour vivre
avec son copain. Curieusement mélancolique de la part de la « maman »
des Nuls, dont on peut reconnaitre dans des petits rôles Dominique
Farrugia et Alain Chabat. Cette quadragénaire un peu paumée qui intègre
un monde qui ne lui correspond pas (le monde des forains) reste un peu
trop « fleur bleue ». On ne retrouve pas ici l’humour sarcastique des Nuls.
Le romantisme de cette femme qui lutte contre la solitude, combattante de
l’amour apporte une note de fraicheur. Il reste de bonnes idées comiques
démenties par un sujet trop sociologique.
LOUISE-MICHEL de Benoît Delépine, Gustave Kervern (2009)
FA DEL
Représentatif de l’humour décapant de ces deux réalisateurs belges qui
sévissaient sur Canal +, Louise-Michel est un film politiquement incorrect
très politique. Ici, nous ne sommes pas dans quelque « présipauté » de
pacotille même si le film réunit quelques résidents extra-belges. Comme
Yolande MOREAU (Louise Ferrand) et Boulli Lanners, et même, dans des
seconds rôles Benoît POELVOORDE ou Albert DUPONTEL. C’est l’histoire
d’une conspiration qui bouleverse la vie d’une petite entreprise sur le
point d’être délocalisée. Une poignée d’ouvrières décide d’employer un
tueur à gages pour trucider leur infâme patron,. Mais le tueur se montre
particulièrement inerte et incompétent. Ce film commis par des agitateurs
connus sur la place de Bruxelles est, comme ses auteurs, particulièrement
irrévérencieux et radical sous des oripeaux carnavalesques.
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LE MAGNIFIQUE de Philippe de Broca (1973)/Jean-Paul
Belmondo FA BRO
Pour être moins connu que l’HOMME DE RIO, le Magnifique fait partie de
ces parodies qui rendent hommage au cinéma de genre. Titré
provisoirement : « comment détruire la réputation du plus célèbre agent
secret ? » tout est déjà là dans le pari absolument dantesque de desservir
James Bond en le dynamitant de l’intérieur. Un romancier de gare
s’imagine le plus grand des super agents secrets. Le script de Francis
VEBER est idéal pour notre Bébel national prétentieux et dilettante.
Philippe de Broca voulait dénoncer le comportement de ces super héros de
pacotille et leur quincaillerie qui sévirent à cette époque . Pour gonfler sa
musculature, il doit rencontrer une créature de rêve (Jacqueline Bisset)
mais le rêve n’a qu’un temps. Le tournage au Mexique a été héroïque dans
des conditions épouvantables mais le résultat est là. Même si la
collaboration entre De BROCA/ Rappeneau/Daniel Boulanger/Francis
VEBER/BELMONDO fut quelque peu chaotique, le résultat est un vrai feu
d’artifice avec en prime deux films pour le prix d’un !
MAIS QUI A TUE PAMELA ROSE ? d’Eric Lartigau (2003) FA LAR
Dans le même esprit que « LA CITE DE LA PEUR », Kad Merad et Alain
Baroux nous propose le foutraque « Mais qui a tué Pamela Rose ». Le point
de départ est très simple. Pamela, une strip teaseuse est retrouvée
assassinée dans une chambre d’hôtel. Les deux enquêteurs du
FBI...enquêtent ! Le film enchaine les scènes loufoques proches de l’esprit
« Fluide glacial » comme si le « faucon maltais » se préparait un « DROLE
DE DRAME ». Thriller parodique ou parodie de thriller. Succès oblige, une
suite assez pathétique sera réalisée en 2012.
MARCHE A L’OMBRE de Michel Blanc ((1994)/ Michel Blanc,
Gérard Lanvin FA BLA
De retour à Paris après un séjour à l’étranger, Denis et François passent de
galère en galère. Voici une comédie sociale qui repose comme souvent sur
des caractères opposés. Ici, le petit maigrichon râleur et hypocondriaque
tire la couverture devant son compagnon d’infortune, beau ténébreux.
Marche à l’ombre est un polaroïd de la crise sociale que traversait les
Français à cette période. On pouvait sourire de tout, ce qu’une « époque
formidable » de Gérard Jugnot répétera quelques années plus tard avec
plus de grincements. Ce road movie séduira 6 millions de spectateurs avec
les « dents qui poussent » devant ce couple de routards marginaux.
MARIUS – CESAR- FANNY de Marcel Pagnol/ Raimu FA PAG
La pièce que monte en 1929 un professeur d’anglais, Marcel Pagnol, a un
tel succés que la Paramount attiré par l’aubaine, en produisit un film
réalisé par un anglais d’origine hongroise. « Marius » consacre toute une
région. La mer attirait le jeune Marius l’éloignant de sa bien-aimée Fanny
et de son bar paternel. Les réalisateurs font souffler l’air du grand large sur
les palabres méridionaux. Les paroles s’envolent et Fanny reste seule pour
élever son fils... Ce n’est pas uniquement du « théâtre en conserve » comme
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on l’a répété de nombreuses fois. Les péripéties de la pièce sont respectées
dans les grandes largeurs avec un réel souci de placer la caméra pour
attirer les acteurs mais aussi pour s’ouvrir au large. Cette vitalité, Pagnol la
réalisera lui même en réalisant le dernier volet : « César ». Les
personnages y gagnent en épaisseur surtout Orane Demazis, le personnage
le plus intéressant. Dans ce dernier volet, les accents de son univers et
l’intégrité des sentiments sont si véridiques que Pagnol les rend
invraisemblables. A noter que ce dernier volet a été écrit directement pour
une mise en scène de cinéma, ce cinéma qui transforme le destin en
pouvoir magique.
MARIUS ET JEANNETTE de Robert Guediguian (1996) FA GUE
Sous-titré conte de l’Estaque, Marius et Jeannette est un film choral comme
les cinéastes les imaginaient dans les années 30 (René CLAIR ou Julien
Duvivier). Chronique d’une petite communauté ouvrière dans le quartier
de l’Estaque à Marseille en prise avec le chômage, le racisme, la dilution
d’appartenir à une classe sociale. Blessés par la vie, Marius, qui est gardien
dans une cimenterie désaffectée, et Jeannette, qui élève seule ses enfants
avec un salaire de caissière, se rencontrent... C’est l’histoire de leur
résurrection qui nous est contée ici, de leur capacité naturelle à chercher
le bonheur et a ressouder une certaine fracture sociale (2,6 millions
d’entrée).
MERCREDI FOLLE JOURNEE de Pascal Thomas (2001)
Vincent Lindon FA THO
Ce film est emblématique de la carrière de Vincent Lindon qui fonce
comme un chien battu dans tous ses défis. Il forme avec Catherine FROT
un couple dépassé par les évènements. C’est en 2001, que le meilleur
acteur français croise la route de Pascal THOMAS. Ce mercredi, on
renverse les rôles. Ce sont les enfants qui s’occupent des parents. A
Nantes, la petite Victoria et son père, Martin, se cherchen et se
découvrent lors d’une folle journée. Martin ne s’est jusqu’à présent,
rarement occupée de sa fille, trop assidu aux courses et au poker. Mais
cette fois çi... Les multiples pérégrinations et oscillations donnent le
tournis. Les êtres sont en perpétuelle accélération. Chaque rencontre
semble une collision inextricable. Deux ans après la belle surprise de
la »DILETTANTE » avec Catherine FROT déjà, Pascal THOMAS nous livre
un petit chef d’œuvre de fantaisie sur la belle ville de Nantes dans laquelle
il fait bon respirer. Sacré mercredi, beau comme un court instant qui
s’éternise.
MES MEILLEURS COPAINS de Jean-Marie Poiré (1988)/ Gérard
Lanvin, Christian Clavier, Jean-Pierre Bacri FA POI
Une bande de copains qui s’étaient perdus de vue ont l’occasion pour les
retrouvailles avec leur idole rock de se retrouver « pour leur plus grand
malheur ». La crise de la quarantaine, vous connaissez ! On s’encroute et
on s’embourgeoise. Les rancœurs rejaillissent. Malgré le ripolin de la
nostalgie, l’ancienne fleur bleue est devenue un pétale desséché. Le film le
31
plus abouti du réalisateur de « opération corned-beef » ressemble aux
films d’Ettore Scola, amer et mélancolique sur la défaite des illusions, la
dilution des insouciances sous l’effritement du temps et sa dureté. Echec
relatif à sa sortie, « mes meilleurs copains » a été, grâce a ses nombreuses
rediffusions télévisées, réévalué à sa juste valeur.
LA METAMORPHOSE DES CLOPORTES de Pierre GranierDeferre (1965)/ Lino Ventura FA GRA
Le premier roman d’Alphonse Boudard sort en 1962. C’est l’histoire
autobiographique d’un ancien malfrat qui n’a pas balancé ses complices et
qui se retrouve en « taule ». Il bénéficie d’une libération conditionnelle et
sans nouvelles de leur part, se met en chasse pour les retrouver les uns
après les autres. Ses acolytes à la pâle figure se nomment Roquemoute,
Edmond Clancul et Youpi... On pense évidemment à la réunion de « grande
classe » des TONTONS FLINGUEURS ou à l’univers « rentre dedans » d’un
commissaire San Antonio. La cueillette ne va pas être triste et la vengeance
est un plat qui se mange froid avec un délicieux fumet de cloportes. Michel
AUDIARD s’offre une bagatelle de bons mots. Ce fut un demi-échec pour sa
sortie en salles (seulement 900 000 entrées) alors que Lino VENTURA
grosse vedette à l’époque drainait 2 millions de spectateurs en moyenne.
LE MIRACULE de Jean-Pierre Mocky (1987)/ Michel Serrault,
Jean Poiret FA MOC
Sorti le jour de la Sainte Bernadette, ce pamphlet anticlérical, 25 ans après
« UN DROLE DE PAROISSIEN » renverse toute la machinerie sur la grotte
de Lourdes et la ferveur aveugle qui s’y attache. Jean Pierre MOCKY a filmé
clandestinement certaines scènes comme tout le dispositif autour des
simulacres. Le film raconte le pèlerinage à Lourdes d’un faux handicapé
(Poiret) poursuivi par un assureur (serrault). Jean-Pierre MOCKY reste un
provocateur souvent génial quand il s’agit de martyriser les conventions. Il
signe ici l’un de ses meilleurs films en renouant avec le couple « PoiretSerrault. Il ridiculise l’exploitation de la foi à des fins mercantiles.
MON ONCLE –MONSIEUR HULOT de Jacques Tati (1953-1958)
FA TAT
Le nom de Hulot n’est pas totalement inconnu dans l’histoire de la culture
française. On sait maintenant que le grand monsieur au chapeau et au
parapluie est inspiré directement du nom de Victor Hugo (Hector Hulot).
Le nom Hulot donnera par extension le mot « hublot ». Il apparait en
vacances en 1953 dans la série de films (quatre films en tout) qui le met
en selle. Ce grand corps malade peine à trouver sa place dans la
communauté des vacanciers. Dans « mon oncle » (1958), il peine à trouver
une famille ou un bureau pour travailler et déplier sa grande carcasse. Il
personnalise tout ce qu’il touche même une ville entière qui se construit
sous nos yeux par la magie de sa mise en scène.
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NE NOUS FACHONS PAS de Georges Lautner (1966)/ Lino Ventura
Jean Lefebvre FA LAU
Troisième partie de la trilogie existentielle consacrée aux bourre-pif et aux
mandales à répétition, ce film ultra pop présente le temps où Lino
VENTURA s’auto parodiait en gorille plus que convenable et où il recule les
limites de l’extravagance et des convenances. L’auteur des dialogues,
Michel AUDIARD raconte souvent comment il eut l’idée du film. « En 1965,
sur les pare-brise des voitures, les automobilistes collaient des macarons
du style « priorité au sourire » ou »ne nous fâchons pas ». Il n’en faut pas
plus pour trouver les articulations décapantes qui font de ce dernier opus
une des comédies les plus délirantes du cinéma des années 60. Jean
Lefebvre en « Michalon » embrigadé dans des quiproquos pas possibles
reprend son rôle de tête à claques. Ça mandale à tout va pour le plaisir
(innocent) du spectateur. Pour compléter la distribution, Michel
Constantin et Mireille DARC jouent leur numéro en couleurs. La musique
tendance « Mods » déclenche un jeu de massacre final rarement vu sur un
écran. Quel dommage que Georges Lautner n’ait pas réalisé « priorité au
sourire » !
LE NOM DES GENS de Michel Leclerc (2011) FA LEC
Voici un film qui tranche par rapport à la production française habituelle.
Michel Leclerc et sa compagne signent une comédie qui dérange, l’histoire
de Baya, fille peu farouche d’une baba cool et d’un immigré algérien tient
résolument la promesse de « payer de sa personne » en couchant avec tous
les types de droite qu’elle rencontre. Un jour, elle croise Arthur Martin
dont elle ne voit tout d’abord qu’un « facho ». Mais Arthur qui cache des
origines juives sous un nom d’emprunt est en fait quelqu’un de fragile,
nuancé et délicat. D’où proviennent les convictions des gens ? De leur
nom ? de leur histoire ? De leur secret sans doute ! Ce film rassure quelque
part et pose enfin des questions cruciales dans le cinéma français.
NOS JOURS HEUREUX d’Olivier Nakache, Eric Toledano (2006)/
Jean-Paul Rouve, Omar Sy FA NAK
Eté 1992, un nouveau moniteur de colonies, Vincent Rousseau se lance
dans le bain. Les enfants se montrent vite très agités. Ce qui devaient être
de jolies colonies de vacances tourne vite au cauchemar. Le problème, c’est
que les moniteurs deviennent vite aussi ingérables que les enfants.
Chronique agréable et en partie autobiographique, les coréalisateurs se
sont rencontrés en colonies de vacances et revivifient leurs souvenirs.
LA NUIT AMERICAINE de François Truffaut (1973) FA TRU
Ce film reçut l’oscar du meilleur film étranger en 1973. Ferrand, metteur
en scène tourne » je vous présente Pamela » aux studios de la Victorine à
Nice. Au delà des turpitudes de la vie de tournage c’est le cinéma qui, ici,
est l’objet de toutes les attentions, un monde où même les émotions sont
factices. La nuit américaine est un procédé qui consiste à tourner des
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scènes nocturnes en plein jour. On distingue clairement la vie privée et la
vie comme une fiction. Dans la fiction, il n’y a pas de temps morts. Les faits
s’enchainent pour combler une vie. Il faut montrer que l’on s’aime comme
dans les vrais films. L’art est-il supérieur à la vie ? Ne serait-ce pas la
même chose ? Comme le dit le régisseur à la fin du film : »Qu’est ce que
c’est que ce métier ou tout le monde couche avec tout le monde ? Où tout
le monde se tutoie, où tout le monde ment ? Mais votre cinéma, votre
cinéma, moi, je trouve cela irrespirable ! La « nuit américaine » est un
bienfait pour les spectateurs de 2016. Pas vraiment une comédie, à moins
que la vie soit une comédie jouée par des figurants.
ON CONNAIT LA CHANSON d’Alain Resnais (1997) FA RES
Ecrire un scénario avec des rimes de chansons françaises, il fallait y
penser. Alain Resnais l’a pensé, l’a écrit, lui qui incarne le « chainon
manquant » entre la cinéphilie et la comédie populaire. « On connait la
chanson » est son plus grand succès (2,7 millions d’entrées) car le ton est
plus léger quand tout commence par des chansons. Grâce au duo
JAOUI/BACRI, l’idée lumineuse devint incandescente. A la sortie des salles
de cinéma, le public reprenait en « chœur » des airs de variété qu’ils
avaient reconnu. La vie n’est pas un roman mais du moins avec Resnais
elle est faite de tous petits riens qui reviennent comme une chanson
entêtante. !
OSCAR de Edouard Molinaro (1967)/ Louis de Funès FA MOL
Nous sommes ici en présence d’une pièce cinématographique où le décor
unique tient lieu d’unité de lieu et l’intrigue (sommaire !) d’unité de temps.
La pièce, créée en 1957 (de Claude Magnier), lorsque De FUNES la reprend
deux ans après pour faire d’un honnête succés un « hit » de Boulevard, a
force d’onomatopées, de grimaces et de defunaiseries improvisées. Même
si c’est du petit boulevard, De FUNES magnifie la pièce pour en faire autre
chose. Il faudra attendre plus de 600 représentations pour qu’elle soit
adaptée au cinéma. Même si le film est un succès, on ne peut imaginer que
les conditions de tournage et le rythme imposé par sa vedette principale
furent héroïques Ce film prouvait que DE FUNES rendait tous les projets
en or massif !
OSS 117 de Michel Hazanavicius (2006-2009)/ Jean Dujardin
FA HAZ
Avant que Michel Hazanavicius et Jean Dujardin ne s’emparent du
personnage, il faut rappeler q’OSS avait déjà commis un carton dans le box
office français. Hazanavicius et son dialoguiste Halain ont repris la trame
des romans du papa, Jean Bruce pour un pastiche éloquent de la France
cocardière et coloniale de cette époque. Au départ, le personnage imaginé
par Jean Bruce et par sa femme Josette est adapté pour des acteurs de
seconde zone qui souffrent de la comparaison avec Sean Connery. Hubert
Bonnisseur de La Bath, reparait donc sous les traits de Jean DUJARDIN à
deux reprises. En fait de pastiche, nous sommes en présence d’un véritable
détournement qui met en scène un OSS 117 veule, crétin, homophobe,
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misogyne et d’une stupidité sans bornes. Ce qui lui permet de conquérir le
monde à sa façon. Jean DUJARDIN pousse tous les leviers au bout de leur
logique dans une ambiance de guerre froide pour rire. Comme le disait le
slogan : « un peu de Sean, beaucoup de Connery ».
PAPA, MAMA N, LA BONNE ET MOI de Jean-Paul Le Chanois
(1954) / Robert Lamoureux FA LEC
Voici le parangon du film familial projeté pendant les Trente Glorieuses.
Chaque Français pouvait se déclarer membre de cette famille élargie à la
bonne. Robert Lamoureux, grand comédien sur scène a débuté une
carrière cinématographique en 1951. La chanson « papa, maman, la bonne
et moi » avec sa voix si particulière (très proche de COLUCHE !) composée
en 1954 est un tube ! Aussitôt le producteur Robert Dorfman s’empresse
de la transformer en film d’après les paroles et les didascalies du chanteur.
Ecrit par Pierre Véry et Marcel Aymé, le public s’identifie entièrement avec
cette famille attachante condamnée à vivre au centre de Paris dans un tout
petit appartement. Sorti à Noël 1954, le film fut un tel succès qu’une suite
fut tout de suit envisagée : « papa, maman, ma femme et moi » Que se
passe t’il une fois qu’on a épousé la bonne ?On remarquera dans le rôle du
voisin, un acteur qui allait faire parler de lui, Louis de FUNES !
PAPY FAIT DE LA RESISTANCE de Jean-Marie Poiré (1983) FA
POI
Après le légendaire « PERE NOEL EST UNE ORDURE (1982) Christian
CLAVIER et Jean-Marie POIRE s’associent à nouveau pour écrire une
parodie des films sur la Résistance, une sorte de « dernier métro » qui
déraille. Ce film, sorte de ventre mou de la « collaboration »
CLAVIER/POIRE a nécessité de gros moyens (plus cher que le
Débarquement ! insistait une publicité de l’époque) et si le film est dédié à
DE FUNES c’est parce que DE FUNES venait de nous quitter en 1983. Il
devait d’ailleurs participer au gala à l’instar de toutes les vedettes
comiques de l’époque aussi bien résistante que collabos (Jacqueline
Maillan, JACQUES VILLERET,...) Tous les registres du gros rire qui tache y
passent dans ce catalogue du rire, désamorcé par la dernière séquence, qui
parodie l’émission phare « les dossiers de l’écran », siège de l’autocritique.
LE PERE NOEL EST UNE ORDURE de Jean-Marie Poiré (1982)
FA POI
Le succès des BRONZES a ouvert une brèche sur ce type d’humour
décomplexé, véritable récital du grotesque et du vulgaire. On retrouve
cette bande d’affreux, sales et méchants en ce jour de Noël 1982 lorsque
sort le Père Noël transcription (pas tellement) exagérée de la pièce qui a
obtenu un grand succès du théâtre du Splendid depuis 1979. Ce film
expose en pleine lumière la détresse des exclus, les nouveaux pauvres
descendus dans la rue... Cette nuit de Noël, on assiste au déroulement de la
soirée dans un centre d’écoute pour âmes en détresse. Proche du théâtre
filmé (voir CUISINE ET DEPENDANCE) L’appartement témoin de la misère
humaine se retrouve sollicité par une horde de sans-abris taraudés par la
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crise. Tout ce petit monde d’exclus et de bénévoles eux même en pleine
crise morale s’étripent dans un délire de fin d’année. En 1982, Le « Père
Noël répondait à la question « Peut-on rire de tout ? ».
LE PETIT NICOLAS de Laurent Tirard (2009) FA TIR
Les exemples d’adaptation et de remake au début des années 2000 sont
nombreuses d’ « Iznogoud » à l’ « enquête corse », en passant par Astérix
ou « Lucky Luke », on estime que « le petit Nicolas » au même titre que
« LES BEAUX GOSSES » de Riad Sattouf est une indéniable réussite. Aidé
par des acteurs d’envergure, les parents Valérie LEMERCIER et Kad
MERAD, le Petit Nicolas et les autres gamins tirent leur épingle des vieux
dans la malice chère à Goscinny et Sempé dont on retrouve par moments
la grâce et la fantaisie poétique. Valsant sur la vague nostalgique, le
scénario est astucieux à condition d’être sensible aux années
Simca/Formica, instillant des épisodes devenus célèbres. Laurent Tirard
nous rend une copie un peu sage où espièglerie et nostalgie font bon
ménage.
LE PETIT BAIGNEUR de Robert Dhéry (1968)/ Louis De Funés,
Michel Galabru FA DHE
Louis de FUNES retrouve ici ses complices des Branquignols Colette
Brosset et Robert Dhéry qui l’avait accueilli dans leur troupe après guerre.
André Castagnier, ingénieur, crée des prototypes de bateaux. Son « Petit
Baigneur » remporte une course prestigieuse. Son patron, Fourchaume le
renvoie, mais se mord les doigts lorsque un contrat juteux se précise.
Fourchaume emploie toutes les ruses pour convaincre son ancien employé
de revenir mais cela ne sera pas sans risque. Il était un petit navire... La
mécanique est bien en place et les dériveurs Dhéry et De Funès assurent
au gouvernail.
LE PLACARD de Francis VEBER (2001) /Gérard Depardieu,
Daniel Auteuil, Thierry Lhermitte FA VEB
On retrouve François Pignon sous les traits de Daniel Auteuil comptable
dans une usine de caoutchouc dont le produit porteur est le préservatif. Il
est sur le point d’être licencié. Sur les conseils d’un voisin, il se fait passer
pour homosexuel... Le faux coming out génère évidemment une foule de
malentendus et de connections parallèles. Le regard de son entourage se
modifie. Même si le thème de l’homophobie au travail est traité sur le
mode caricatural et même vulgaire, on ressent malgré tout une volonté
analytique sur la nature des relations entre collègues. On pouvait attendre
mieux du tandem Francis VEBER/Daniel Auteuil, surtout après le succès
de la pièce avec Elie Semoun. Chronique sur la « crédibilité » de la fausse
image que l’on reflète et sur le politiquement correct, le « placard » tente
de répondre à la question : « faut-il accepter la part de fémininité qui
sommeille en tout Homme ? La construction de l’être humain moderne se
réalise autant sur le plan humain que sur le plan professionnel, et quelque
fois, en même temps !
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PLAYTIME de Jacques Tati (1967) FA TAT
Cette troisième aventure de Monsieur Hulot se situe dans un Paris
futuriste, anticipé mais pas augmenté. Le tournage a constitué une folle
aventure démiurgique. Playtime est un film-monde recroquevillé sur lui.
Basé sur l’efficacité et la rapidité, cette rationalité des espaces vertigineux
abolit toute forme de communication et de joie de vivre sauf peut-être sur
cette grande silhouette dégingandé qui l’arpente en tous sens. C’est belle et
bien à la visite perturbante d’un opportun qu’on assiste, déambulant
comme un fantôme parmi ses »semblables ». Malgré de nombreuses
récompenses le film dont le tournage dura trois ans, fut un échec total en
salles malgré une bonne réception critique. La carrière de Tati resta
incomprise. Restauré en 2002, Playtime fut l’objet d’une seconde carrière
révélant tout ce qu’il avait de sibyllin et de prémonitoire.
PODIUM de Yann Moix (2004)/ Benoît Poelvoorde FA MOI
Un sosie professionnel de Claude François s’inscrit à un grand concours de
la « nuit des sosies ». Yann Moix adapte lui même son roman mais
n’exploite pas jusqu’au bout ce grand film sur l’imposture qui reste à
tourner. Reste la surprise de retrouver Benoît POELVOERDE dans l’un de
ses meilleurs rôles. Il a pour profession : Claude François, totalement
survolté en pattes d’eph’. L’autre atout de ce film outre le talent de la
composition (on pense aussi à Jean-Paul ROUVE en Polnareff) le film
propose une réelle réflexion sur les modes d’identification pervers que
notre société dissimule et suscite une dépendance au célèbre « quart
d’heure de célébrité ». Voici une bonne occasion de se détendre les
zygomatiques. Si le téléphone pleure, c’est qu’il n’y a plus de tonalité !
LA POISON de Sacha Guitry (1951)/ Michel Simon FA GUI
En 1950, Sacha Guitry n’a toujours pas digéré son incarcération après la
guerre. Pour son prochain film, il se met en quête d’un sujet susceptible de
réveiller les Français. Rien de tel qu’un procès. Paul Braconnier et sa
femme ne se font plus d’illusion sur l’avenir de leur couple. Ils se
poursuivent une haine éternelle. Paul rencontre un avocat qui lui explique
les moyens d’assassiner sa femme en évitant la peine de mort. Paul
exécute son plan dans les moindres détails... Eloge du mensonge,
concentré d’humour noir, dialogues corrosifs, ce film totalement maitrisé
par son auteur est un pamphlet contre le système judiciaire et la société du
spectacle. Son scénario expose la bêtise des masses de la France profonde.
Guitry égratigne les petits profiteurs. L’histoire de ce brave homme qui
met en branle toute une société est pleine de bon sens. D’ailleurs, Michel
SIMON disait de ce film qu’il était le meilleur souvenir de sa carrière. Ce
n’est pas une condamnation de la peine de mort pour autant, c’est
l’hypocrisie de la justice et son absence totale de morale qui est objectée.
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POTICHE de François OZON (2010)/ Catherine Deneuve,
Fabrice Luchini Gérard Depardieu FA OZO
Adapté de la pièce de barillet et Grédy, gros succès de boulevard. Le film
d’Ozon assure sa théâtralité en reprenant les répliques célèbres en les
incorporant dans un contexte de France giscardienne, mais aussi de la
France sarkozienne. Dans une petite ville du nord, l’usine de parapluies de
Robert (Luchini) prospère. Il a épousé Suzanne qu’il considère comme sa
« potiche », un objet de luxe qu’il regarde avec condescendance. Suzanne
rencontre le député maire du village qui l’encourage à remplacer son mari,
séquestré par les ouvriers. Si l’on peut contester la surabondance de
références (décor, mode, musique), le film ne s’écroule pas, bien au
contraire, l’osmose entre la vérité de 1977 et celle de 2010 est sujette à
d’habiles correspondances. Film contre la soumission et pour
l’émancipation des classes sociales lorsque les classes sociales existaient
Potiche est une grande comédie politique sur l’engagement de la femme.
Tous ces thèmes font de « Potiche », le deuxième plus grand succès public
de François Ozon après « 8 femmes ».
POUIC POUIC de Jean Girault (1963)/ Louis de Funes,
Jacqueline Maillan FA GIR
Le coq « Pouic Pouic » est l’heureux observateur d’une famille très
« destructrice ». Ce film est le premier succès en tant que tête d’affiche de
DE FUNES et le premier rôle de Mireille Darc .Cynthia, épouse excentrique
de l’homme d’affaires Léonard Monestier a pour animal domestique un
coq nommé Pouic Pouic. Avec ce « pouic pouic », on n’est pas loin de
l’univers délirant de Tex Avery ou d’Helzapoppin avec cette histoire sur
fond d’escroquerie sur des actions pétrolifères. Ces agitateurs conspirent
contre le gogo de service à qui on veut refiler ces actions en perte de
valeur. Un petit chef d’œuvre de non sense sur les familles élargies et
volatiles.
PREPAREZ VOS MOUCHOIRS de Bertrand Blier (1978)/Gérard
Depardieu, Patrick Dewaere FA BLI
Bertrand Blier réunit à nouveau les deux excités des « VALSEUSES ». Tous
deux tombent amoureux de la même femme, Carole Laure qui succède à
MIOU MIOU. Raoul propose un deal à un inconnu, dérider sa femme
Solange qui est devenue insensible. Mais elle refuse à s’effeuiller comme la
marguerite. Alors que nos deux excités sont devenus moniteurs de colonie
de vacances, ils retrouvent Solange qui en pince pour un adolescent... On a
beaucoup glosé sur ce film dérangeant à l’époque. Le film va au bout de ses
provocations et tente un procès de la virilité à tout prix, sur ses blocages et
ses limites à l’époque où l’on confondait vie sexuelle et vie sentimentale.
Le film a reçu l’oscar du meilleur film étranger 1978.
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PRETE MOI TA MAIN d’Eric Lartigau (2007)/ Alain Chabat FA
CHA
Alain Chabat , 43 ans, décide qu’il est temps de se marier. Enfin, pas tout à
fait parce que lui, son boulot de compositeur de parfums le comble
amplement. Mais sa mère et ses sœurs le harcèlent pour qu’il trouve
rapidement l’âme sœur. Il trouve une combine. Il engage son amie Emma à
devenir sa future épouse. Mais Emma ne se laisse pas manœuvrer aussi
facilement. La recette est livrée avec le mode d’emploi avec le catalogue de
scènes à traiter. Les comédiens, Charlotte Gainsbourg, en tête, sont
irrésistibles. A voir donc pour l’interprétation car le scénario ne réserve
aucune surprise.
LES PROFS 1 et 2 de Pierre-François Martin-Laval (2013-2015)
Christian Clavier Film PRO
Rappelez vous des « sous-doués » avec Daniel Auteuil ou les « sous-doués
en vacances » encore mieux. Rassurez-vous, c’est encore pire !Mais cela
vaut mieux que d’attraper la scarlatine ! Les gags sur grand écran sont ils
aussi enlevés que dans les cases ?
QUAI D’ORSAY de Bertrand Tavernier (203)/Thierry Lhermitte
FA TAV
Adapté d’une BD célèbre de Christophe Blain et de l’ancien diplomate Abel
Lanzac, « Quai d’Orsay » conte l’histoire de ce ministre des affaires
étrangères qui ressemble étrangement à Dominique de Villepin. Abel
Lanzac, ancien plumitif de de Villepin entre 2002 et 2004 analyse au
scalpel les relations qui s’insinuent au Quai d’Orsay. Un jeune énarque a
été embauché pour écrire les discours du ministre. Devant le caractère
fougueux de ce dernier, le jeune énarque prend la tangente. Thierry
LHERMITTE nous rappelle le meilleur Cary Grant, volcan en ébullition,
grenadier voltigeur du stabilo, il gesticule, vitupère, se rétracte, claque les
portes et brasse de l’air, pendant que les membres du cabinet se brûlent la
cervelle dans la ruche. Toute l’interprétation est à la hauteur du ministre
plénipotentiaire, mention spéciale à Niels Arestrup en conseiller spécial.
Ne manquez pas la dernière séquence historique ! Energisant en diable !
RRRRRRR !!! de Alain CHABAT (2004) FA CHA
Les avis sont partagés. Œuvre culte ou navet néanderthalien ? Brrrrr ! Ce
film expose la première enquête policière de l’histoire qui sert de prétexte
pour un film. Pendant que la tribu des Cheveux propres coule des jours
paisibles, la tribu des Cheveux sales se lamente. Enjeu : le secret de la
formule du shampooing. Ecrit et réalisé par Alain CHABAT pour la tribu
des Robins des Bois, joyeux turlurons qui sévissaient dans un show sur
Canal +, ce film est considéré comme un demi échec (cela m’évitera de
prendre parti !) avec quand même 1,5 million d’entrées ! On peut préférer
dans le même genre la série « Silex and the City ». A noter la participation
amicale de Jean ROCHEFORT et Gérard DEPARDIEU. Si vous aimez la
comique de Rrrrrépétition et l’humour pré-histérique, Prrrrécipitez-vous !
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LES RANDONNEURS de Philippe Harel (1997)/ Benoît
Poelvoorde FA HAR
On suit quelques amis trentenaires sur le plus renommé des sentiers de
randonnée en Corse, le fameux GR 20. En compagnie de leur guide en
grande forme verbale, ils subiront le martyr quand leur belle amitié
s’effilochera ! Cette comédie fraiche et drôle mérite vraiment son succès en
salles (1,5 million d’entrées). L’île de Beauté est toujours aussi
photogénique. Comparé aux « BRONZES »que l’on peut préférer pour les
gags qui font mouche, ce film ci est plus ancré sur la fragilité des relations.
Il est vrai qu’avec un guide aussi dynamique, les kilomètres peuvent
paraitre interminables et usants. Les interprètes, tous remarquables nous
donneront rendez-vous pour une suite (moins réussie) à Saint-Tropez.
LES RIPOUX de Claude Zidi (1984)/ Philippe Noiret, Thierry
Lhermitte FA ZID
Ce film au mitan des années 80 sert de requiem à un genre fort populaire
jusque là, le polar français qu’il court-circuite en pervertissant les marques
et les valeurs de l’héroïsme. Un jeune stagiaire de l’école de police
(L’HERMITTE) accompagne l’inspecteur Boisrond (NOIRET) dans ses
frasques et malversations. Pour Boisrond tout est devenu affaire
comptable ou statistique, tout est transgressif alors que chez son jeune
collègue la loi reste une règle infranchissable, inaliénable. Le film repose
sur cette ligne de démarcation, lutte d’influence entre génération de
fonctionnaires, entre vérité mouvante et absolu. L’inspecteur Boisrond
propose une nouvelle sorte de contrat social adapté aux réalités de notre
époque. Mais bientôt, l’élève dépasse le maitre en cynisme. Avec les
Ripoux, la morale est définitivement un vieux souvenir... de cinéma et une
pierre décisive dans l’évolution du cinéma [comique] français.
LE ROMAN D’UN TRICHEUR de Sacha Guitry (1936) FA GUI
De toutes les comédies jouées ou réalisées par GUITRY, le « Roman d’un
tricheur » est certainement l’œuvre la plus représentative de l’esprit
ironique de son auteur. « Au théâtre, on joue, au cinéma on a joué ». Rien
n’est plus véridique quand le tricheur s’anime une nouvelle fois devant
nous sous l’effet de la narration. Adaptant à l’écran son unique roman,
GUITRY décide de l’énoncer intégralement à l’écran. Comme si la voix de
l’auteur suffisait à rendre les images éloquentes comme les bulles dans les
bandes dessinées. Les mémoires d’un tricheur nous sont contées, corsées
par toute absence de moralité. Puisqu’il a volé de l’argent, le narrateur est
privé du plat de champignons dominical et sera le seul survivant de
l’hécatombe. D’où une existence faussée par le seul désir de l’argent. Ce
que le bonheur des uns !... de saynète en saynète, le film brasse quarante
ans de la vie d’un richissime tricheur. Comme le disait lui-même GUITRY,
tricher n’est pas voler, c’est s’opposer à l’œuvre du hasard. C’est se
substituer à lui.
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RIEN A DECLARER de Dany Boon (2010) Dany Boon/ Benoît
Poelvoorde FA BOO
Même si le public se retrouvait dans la fraicheur et la tendresse des Ch’tis,
la plupart des spectateurs ont fait une haie d’honneur à ces deux douaniers
franco-belge et frères ennemis, contraints et forcés de faire équipe dans la
première brigade volante. Les petits postes de douane ne sont plus qu’un
vieux souvenir. Les journaux de l’époque jugeaient sévèrement le film.
« rien à déclarer », tout est dans le titre ! Le film dépassera les 8 millions
d’entrées. Renouant avec un humour bien franchouillard, le film se déroule
cahin caha, ne volant pas bien haut ! Pas grand-chose à se mettre dans les
fouilles sinon ce rire rétrograde et gratuit que l’on subissait déjà en 1959
dans « vous n’avez rien à déclarer » avec Darry Cowl. Une comédie
poussive qui ne laisse envisager rien de bon pour l’avenir du cinéma de
Dany BOON.
LES SAINTES CHERIES (1965-1970) TV SAI
Voici une œuvre culte de la télévision française que les jeunes
générations ne connaissent pas. Une série qui réunissait à partir du 9
octobre 1965 tous les Français (presque tous !) devant le petit écran. La
série met en scène Eve et Pierre Lagarde, un couple de Français moyen
dans la France des années 60. Outre Daniel Gélin et Micheline Presle, de
nombreux acteurs connus apparaissent régulièrement dans la série.
Réalisées par Jean Becker, ces mésaventures bon chic bon genre se
déroulèrent sur trois saisons et sur une décennie. Avec le temps, devenue
une sainte série, comme actuellement « fais pas ci, fais pas ça », on
observait au microscope un quartier de Paris. Sociologique et inoubliable,
la bonne humeur était toujours de mise avant mai 1968. Filmé en décors
naturels, très cocasse, la société fonce à toute allure.
SAMBA d’Olivier Nakache, Eric Toledano (2014)/ Omar Sy FA
NAK
L’adaptation du roman de Delphine Coulin à l’écran est-il une réussite ?
Alice, cadre proche du burn-out rencontre un Sénégalais qui réside en
France depuis dix ans. Lui essaye par tous les moyens d’obtenir ses
papiers et elle tente de se ressourcer en participant comme bénévole dans
une association… La vie, parait-il, est pleine d’imagination, les auteurs un
peu moins qui ont préféré traiter une histoire romantique qui était à
l’arrière plan dans le roman. Le risque aussi était de vouloir toucher toutes
les problématiques au risque de les survoler : les difficultés d’intégration,
les risques liés à la perversité dans le travail en voulant brosser le
spectateur dans le sens du poil.. Malheureusement les touches d’humour
restent superficielles. Reste une rencontre improbable qu’un tour de
magie cinématographique manigance avec les plus belles intentions.
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LE SCHPOUNTZ de Marcel Pagnol (1937)/ Fernandel FA PAG
C’est l’histoire d’un pauvre diable incarné par Fernandel, neveu d’un
épicier qu’une équipe de cinéma venue de la capitale en Provence tourne
en bourrique, lui faisant miroiter des rêves de gloire et de strass. Monté à
Paris pour faire l’acteur tragique, le Schpountz découvre malgré lui qu’il
est né pour faire rire puisque l’équipe de techniciens s’esclaffe des bourdes
et autres calembredaines et autres inventions provençale de notre Clark
Gable en herbe. Né pour faire rire, ce naïf réussi à convaincre son
entourage que cette innocence enflammée sous les feux des sunlights
s’affirme comme l’un de ces naïfs pour qui le monde sera sauvé. La scène
où Fernandel déclame sous tous les tons un article du code pénal est
devenue célèbre. Le film est également une caricature des productions de
l’époque avec le personnage du producteur juif et bonhomme.
LA SOUPE AUX CHOUX de Jean Girault (1981)/ Louis de Funès,
Jean Carmet, Jacques villeret FA GIR
Tout était réuni pour que le roman de Réné Fallet devienne l’une des
adaptations les plus rentables du cinéma. Louis de FUNES (de retour après
une longue maladie) dans le rôle de Glaude, Jean CARMET dans celui du
Bombé et l’extraterrestre joué par Jacques VILLERET en villégiature sur
notre bonne vieille planète bleue. Tout ceci sent le film culte avec des vrais
morceaux de De FUNES en survoltage. Outre les glousseries
interplanétaires de l’extraterrestre devenu addicte à la soupe aux choux,
outre les scènes qui nous font « péter de rire », on remarque quelques
scènes touchantes qui font de cette soupe une mixture odorante. A voir
tout de même au treizième degré après un petit coup de « perniflard ».
SUPERCONDRIAQUE de Dany Boon (2014) / Dany Boon FA BOO
Dix ans après, on retrouve avec bonheur la complicité qui unissait Kad
MERAD et Dany BOON dans les CH’TIS. Dany BOON développe la
rédaction d’un dictionnaire médical en ligne en tant que photographe, ce
qui l’a rendu paranoïaque et surtout hypocondriaque. Son ami, le docteur
Zvenka (Kad MERAD) lui propose de lui trouver une femme qui le
désensibilisera. Malade imaginaire du vingt et unième siècle, on nous livre
un festival de grimaces et de geignements. Comme élément déclencheur du
rire cela peut fonctionner mais cela ne fait pas un sujet de film, n’est pas
Gérard OURY qui veut ! Des 65 millions de Français qui ingurgitent des
médicaments à longueur d’année, un peu plus de 5 millions ont déposé
leur ordonnance, ce qui n’est pas si mal ! Moralité de l’entreprise : les
médicaments c’est pas top ! et la vie, c’est mieux à deux ! Banco !
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TANGUY de Etienne Chatiliez (1990)/ Sabine Azéma, André
Dussollier FA CHA
Un grand dadais de 28 ans qui cocoone chez ses parents peut provoquer
une avalanche de situations abracadabrantesques. Il ne s’incruste plus, il
végète depuis 1990. Le film tente de répondre à la question : « comment se
débarrasser de Tanguy ?’. Vue de l’extérieur, la vie de cet agrégé de
philosophie coule des fleuves tranquilles. Mais il fait le désespoir de ses
parents ni Quesnoy, ni Groseille, qui rivalisent d’imagination pour rendre
infernale la vie de leur fils. Le sujet traité de ce film est le problème de
l’adulescence. De plus en plus de jeunes adultes désinvoltes épuisent les
crédits de la carte vermeille de leurs parents. C’est le conflit des
générations qui est exploité ici et le rejet des enfants. Film violent, presque
d’horreur si l’on traitait le sujet jusqu’au bout, c’est à une véritable bataille
affective à laquelle nous assistons, un grand film familial à méditer en
famille.
TATIE DANIELLE d’Etienne Chatiliez (1990) FA CHA
Ce film constitue avec le précédent un diptyque sur la méchanceté au
cinéma. Après le succès de la VIE EST UN LONG FLEUVE TRANQUILLE sur
la lutte des classes, Etienne Chatiliez s’attaque à la cruauté sous la forme
d’une vieille dame, Danielle Billard qui choisit ses victimes dans le cercle
de la famille. Après avoir perdu son souffre douleur habituel, son colonel
de mari, la bonne « Tatie » voit dans un appel de sa famille, l’opportunité
d’élargir l’éventail de ses victimes que l’arrière-pensée d’un proche
héritage aide à souffrir en silence. Elle exerce une tyrannie sur ses neveux.
Seule une mamie-sitter jouée par Isabelle Nanty échappe à l’extermination
et passe sur la » Billard ». Les spectateurs ont partagé avec elle cette
fantaisie jouissive qui fonctionne comme une catharsis.
TAXI de Gérard Pirès (1998) FA PIR
Daniel est chauffeur de taxi à Marseille. Devant Emilien, une jeune recrue
de la police, il tient des propos moqueurs sur l’inefficacité des forces de
l’ordre. Le tandem classique basé sur l’altérité du couple se met en place
peu à peu. Le policier uni par les circonstances à un petit voyou pour
chasser les bandits de grands chemins est une recette qui fonctionne. Luc
Besson qui produit le film nous offre un récital de film d’action entre les
courses poursuites automobiles et des dialogues rajeunis pour ameuter la
jeune clientèle. Résultat ! 6 millions de Français se sont rués dans les salles
pour se payer cette surboum sur quatre roues ! Une suite s’imposera…puis
une suite de la suite puis un quatrième taxi sorti en 2007.
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TENUE DE SOIREE de Bertrand Blier (1986)/ Michel Blanc,
Gérard Depardieu, Miou Miou FA BLI
Comme dans les « VALSEUSES », un trio désœuvré se met en place. Entre
copains on peut tout se permettre. Ce que certains critiques de 1986
n’admettaient pas.. « Tenue de soirée », c’est l’histoire d’un homme qui
résiste à un autre homme. Le film qui peut effectivement choquer par ses
dialogues misogynes et ses situations immorales trouve sa performance
dans le jeu direct de ses acteurs qui jouissent à en faire trop. Michel BLANC
dans le rôle d’Antoine le dominé donne le meilleur de lui-même à Bob
(Gérard DEPARDIEU) qui tombe amoureux de lui. La femme d’Antoine
(MIOU MIOU) laisse faire, ce qui, curieusement, provoque l’équilibre des
forces dans le trio. Le film impose sa petite musique graveleuse et
convertit le spectateur le plus réfractaire au mauvais gout et aux mœurs
vulgaires. Michel BLANC a reçu le prix d’interprétation à Cannes. En rasant
la moustache de Jean claude Dusse, le personnage des BRONZES, il était
passé dans la cour des grands.
LES TONTONS FLINGUEURS de George Lautner (1963)/ Lino
Ventura, Bernard Blier, Jean Lefebvre… FA LAU
L’histoire, librement adapté du roman de Simonin, « Grisbi or not Grisbi »
par un Michel AUDIARD en état de grâce raconte comment un caïd (joué
par VENTURA) doit veiller sur la fille de son pote « le Mexicain « à la mort
de celui-ci. La fille hérite des activités clandestines lucratives du papa.
Héritage rêvé qui déclenche dans l’entourage de la petite une bordée de
flingueurs assommants et énervés, galerie de personnages tous plus
repoussants les uns que les autres. Les fauves qui s’accostent et
s’apostrophent contribuent à la légende de ce pastiche et entrent les pieds
devant dans l’inconscient collectif du cinéma français. Hommage au genre
ou passage de témoins ? Après les tontons flingueurs (et les BARBOUZES)
qui constituent un diptyque, le cinéma policier français change de ton. Le
film le plus culte du cinéma français à portée de silencieux suscitera une
« tontonmania » inouïe. Certaines répliques se récitent dans les cours de
récréation. La particularité de ce film jubilatoire est d’avoir réuni la quasiunanimité des publics dans une cuisine, sketch mythique, véritable film
dans le film !
LA TRAVERSEE DE PARIS de Claude Autant-Lara (1956)/ Jean
Gabin, Bourvil, Louis de Funès FA AUT
Comme le précédent, ce film est resté gravé dans la conscience collective.
La « traversée de Paris » est un film jubilatoire par la qualité des dialogues
de Marcel Aymé et par le jeu libéré des comédiens. Pourtant, c’est avant
tout un film noir et cruel. Les mauvais souvenirs de l’Occupation, la faim,
les petites lâchetés, les compromissions constituent la matière première
quotidienne loin des faits héroïques que le cinéma soulignait à cette
époque (1956). Loin de la France résistante. Grâce à l’interprétation de
BOURVIL, pauvre trafiquant miteux, porteur de valises qui s’accoquine
avec un GABIN, artiste notoire dont le « talent » est reconnu par l’Occupant
est une idée de génie. Gérard OURY s’en souviendra pour la GRANDE
44
VADROUILLE. Cette page d’histoire même si elle est prédigérée et
restituée par les historiens projette encore quelques reflets ombragés sur
les écrans de cinéma et de télévision.
LE TRIPORTEUR de Jack Pinoteau (1957)/Darry Cowl FA PIN
Monument du burlesque dans le style « JOUR DE FETE », la meilleure
comédie avec Darry Cowl conserve son style et son panache malgré les
années qui passent… Antoine (Darry Cowl) est livreur à Paris chez le
patissier Mouillefarine qui le charge de livrer une pièce montée mais sa
passion pour le football lui sera fatale. Préférant encourager l’équipe
locale, il sera renvoyé aussi sec. Il emploie dorénavant son temps pour
encourager son club qui dispute à Nice la finale de la coupe de France.
Totalement farfelue, cette comédie sur trois roues à la mérite de faire rire
par son côté « road movie » surtout grâce au bafouillage de Darry Cowl,
véritable Droopy Dingo surmultiplié. Les gags échappant au réel sont
toujours créatifs. Le bricolage est ici à l’égal des plus grandes
élucubrations burlesques.
LES TROIS FRERES de didier Bourdon (1995)/ les Inconnus FA
BOU
Didier, bernard et Pascal ne se connaissent pas. C’est la mort de leur mère
qui révèle leur lien de parenté et qui doit leur rapporter 3 millions de
francs d’héritage. Mais le hic, c’est qu’après deux jours le délai légal est
écoulé et l’argent versé au profit d’un orphelinat. Leur quotidien est
bouleversé et cet acte déclenche des billevesées en cascade. Enorme
succés, ce premier film des Inconnus totalise 6,4 millions d’entrées et
reçoit le césar de la première œuvre en 1996. Porté par leur triomphe sur
scène et à la télévision, les trois comédiens se rendent la pareille dans des
gags de plus en plus exagérés en incarnant des figures qui ne sont pas
convenus, le vigile voyeur, l’employé rêveur et le cadre arriviste.
Malheureusement, les trois comédiens auront toutes les peines du monde
à transformer l’essai en enlisant ces caractères en stéréotypes (les trois
frères, le retour, 2014).
TROIS HOMMES ET UN COUFFIN de Coline Serreau FA SER
Succés surprise avec plus de 10 millions d’entrées, cette histoire
sympathique sur trois célibataires, contraints et forcés de pouponner (et
de ne rien faire d’autre !) est une preuve évidente que les succès au cinéma
(Suites, remakes) ne sont pas des formules magiques. Cette histoire toute
simple, ce film modeste avait le mérite de coller à l’air du temps éclairant
les mœurs de cette époque (les années 80) et le rôle des nouveaux pères
qui s’investissent dans la vie de famille mais également l’image du couple
éclaté à la merci de la célibataire battante. Jolie fable sur la condition de
l’homme toujours aussi pertinente trente ans après grâce à l’l «’impact de
son sujet : la lâcheté des hommes face à leurs responsabilités paternelles.
En imaginant quelques scènes cultes, Coline SERREAU manifeste une
tendresse particulière pour ces trois figures de pères. Le bambin reviendra
« dix-huit ans » après (2001) mais avec moins de succés.
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UN AIR DE FAMILLE de Cedric Klapisch (1996)/ Jean-Pierre
Bacri, Catherine Frot FA KLA
D’après la pièce de JAOUI/BACRI, cédric KLAPISCH recrée cette ambiance
presque tamisée en conservant le décor unique de la pièce « Au Père
tranquille » et le casting qu’il filme en cinémascope. Il travaille sur les
couleurs très chaudes et les costumes qui distinguent les personnages. Une
scène a particulièrement frappé les esprits, faisant de Catherine FROT une
actrice inoubliable, celle du « collier » cadeau d’anniversaire empoisonné,
un petit bijou dans un écrin de paroles. Un repas de famille comme tous les
vendredis s’organise autour de l’anniversaire de Yoyo, c’est le prétexte
pour s’envoyer toutes les « amabilités ». Ecrit par les talentueux JABAC, le
film est farci de dialogues « cultes » et affûtés. Servis par des acteurs
prédestinés(DARROUSSIN césar du meilleur second rôle, Agnès JAOUI,
Jean-Pierre BACRI…). Reproduisant le cadre et le principe de l’Arlésienne
commun à « CUISINE ET DEPENDANCES », un « air de famille » comme le
hurle son titre est un modèle de comédie familiale dans laquelle tout le
monde se retrouve.
UN DROLE DE PAROISSIEN de Jean-Pierre Mocky (1963)/
Bourvil, Francis BLANCHE FA MOC
Un drôle de paroissien réunit pour la première fois BOURVIL et JeanPierre MOCKY dans une comédie grinçante et faussement naïve qui
transforme notre BOURVIL en travailleur déclassé. Dans l’obligation pour
nourrir sa famille de piller les troncs des églises. Pout les Lachesnaye, le
travail est synonyme de déchéance sociale. La fortune familiale
s’amenuise. Dieu lui inspire une initiative pas catholique. Toute
l’interprétation est une révélation divine. Avant de devenir le réalisateur
foutraque que l’on connait, MOCKY fut un réalisateur qui dénonçait les
aspects pervers de la société, offrant à BOURVIL des rôles de marginaux,
de doux anarchistes doucereux et apaisants sur notre devenir
anthropologique. Ce mince filet de folie douce illumine la grâce de
BOURVIL qui retrouvera ce réalisateur pour de nouvelles aventures (LA
GRANDE LESSIVE, la cité de l’indicible peur, l’étalon).
UN ELEPHANT CA TROMPE ENORMEMENT + NOUS IRONS
TOUS AU PARADIS de Yves Robert (1976-1977) /Jean Rochefort
FA ROB
Avec ce doublé, Yves ROBERT réalise un vaudeville moderne qui
commence sur une idée forte, ROCHEFORT en robe de chambre sur le
balcon de sa maitresse. La conjonction de plusieurs talents, Yves ROBERT
réalisateur, Jean-Louis DABADIE scénariste, Alain POIRE producteur,
Vladimir COSMA musicien, Jean ROCHEFORT sur le balcon font de ce
doublé la quintessence du film choral « à la française ». Le sujet du film
traite de l’idéal féminin et des désillusions de l’existence, surtout
lorsqu’on approche de la cinquantaine. Tous ces copains représentent une
couche sociale particulière et traverse un problème identitaire. Ce sont les
parties de tennis le dimanche qui les réunit. « Un éléphant » rencontre en
1976 un succès immédiat. Un autre film est immédiatement envisagé
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« Nous irons tous au paradis ». Pour nos quatre amis, le temps des crises
semble venu. Etienne, Daniel, Simon et Bouly seront toujours aussi
immatures…même au paradis !
UN INDIEN DANS LA VILLE de Hervé Palud (1994)/ Thierry
Lhermitte, Miou-Miou FA PAL
Cette comédie familiale pré-calibrée repose essentiellement sur la
tradition du comique Français sur le tandem mal associé. Stéphane
(Thierry Lhermitte) cherche sa moitié, partagé entre son ex-femme qui vit
en Amazonie et sa copine du moment, l’excentrique Charlotte (Arielle
Dombasle). Mais Stéphane apprend qu’il se trouve être le père d’un petit
indien d’Amazonie nommé « Mimi Siku ». Celui-ci emménage à Paris. Toute
l’intrigue est contenue dans le titre et le réalisateur, assez médiocre, se
propose de dériver l’équation « comment Mimi Siku va-t-il dévorer
Paris ? ». On assiste à une collision entre deux mondes, le mythe du bon
sauvage et le dédale urbain revu et corrigé par un JacquesTati viré de la
section « recherche en environnement », opposition nature/New Age.
Chacun sa route comme nous le confirme la chanson du film.
UN SINGE EN HIVER d’Henri Verneuil (1952)/ Jean Gabin, JeanPaul Belmondo FA VER 
Adaptant l’œuvre mélancolique d’Antoine Blondin, Henri Verneuil avec
l’aide d’Audiard et François Boyer ne pensaient pas que ce film allait
devenir aussi « indispensable » au cinéma français. Confrontation entre
deux têtes brulées aux styles opposés et de deux monstres sacrés
(Gabin/Belmondo) le film marque le coeur des Français en traitant un
sujet sensible : l’alcoolisme. Plutôt que de souligner le sujet comme
Blondin sous l’étiquette dépression indécollable, Verneuil et AUDIARD
s’accaparent les personnages en les rendant cinématographiquement
traduisibles sous influence « AUDIARD » entre le désespoir et la
truculence. Quentin, un ancien quatrtier-maitre en Indochine tente de
noyer sa nostalgie dans l’alcool. Il rencontre son jeune alter ego qui vient
chercher sa petite fille à l’institut (BELMONDO), chien fou et lâche. Il n’ose
affronter sa paternité et se noit dans l’indécision. Les deux compères
incarnent les deux facettes d’une dèmesure commune : l’ivresse. Ce film en
fait une méditation sur la grisaille du quotidien et sur la véracité des
relations humaines. Ce tourbillon pouvait emporter le cinéma français vers
des oeuvres populaires mûries par la littérature. Malheureusement, ce
singe criard ne fut pas entendu et le cinéma français entrait dans un long
hiver.
UNE HEURE DE TRANQUILITE de Patrice Leconte(2014/
Christian Clavier FA LEC
Un film sorti en salles un 31 décembre ne peut pas être totalement
mauvais. Michel, passionné de jazz, vient de dénicher aux puces un album
rare qu’il rêve d’écouter tranquillement dans son salon. Mais le monde
entier (=son entourage) semble se liguer contre lui. Est-il possible de nos
jours de jouir d’une heure de tranquilité ? Avec cette belle mécanique
47
d’enchainements, et une première demie heure réjouissante, l’auteur rend
le spectateur complice du déroulement des imprévus jusqu’à la dernière
minute, l’une des meilleures sorties de Patrice LECONTE. Comédie sans
prétention avec la seule prétention de faire rire justement et comme on
était venu pour cela ! Clavier joue à merveille l’égotisme de ce dentiste qui
en regagnant son appartement haussmannien se joue de son monde en
parfaite statue de cire bo-bo en s’agitant en tous sens pour qu’on le laisse
savourer son petit bol d’oxygène dans une zone filtrée. Le vinyle génère
une faille qui craquèle une par une toutes les valeurs ajoutées que
constituent son confort moral (conjugalité, infidélité, paternité) jusqu’aux
turpitudes enclenchées par la destinée (réparations de la salle de bain, fête
des voisins). Ses couches successives de tracasseries font de ce grand film
nihiliste et conservateur un grand film comique qui ne se cache pas la
(double ) face.
LA VACHE ET LE PRISONNIER de Henri Verneuil (1959)/
Fernandel FA VER
Un film qui marche, c’est d’abord un film qui fait marcher au moins jusqu’à
la salle de cinéma la plus proche, loin de sa télé. Un film qui marche c’est
un film qui, d’emblée, se met face à son public, à l’image de FERNANDEL,
qui avec sa vache Marguerite parcourt la carte de France. La « vache et le
prisonnier » est inspiré d’un fait authentique recueilli par Jacques Antoine
dans sa collection d’histoires vraies. Claude Autant-Lara et BOURVIL
tenteront de s’inspirer de la même histoire pour produire leur propre film.
Un procès partagera les deux réalisateurs. Un prisonnier de guerre
français « emprunte »une vache à une fermière qui doit lui servir d’alibi et
de laisser-passer. Avec elle, il peut traverser l’Allemagne sans problème. A
travers ce territoire perforé par l’absurdité de la guerre et ses
marionnettes infâmes, FERNANDEL réussit à nous émouvoir avec sa
densité de comédien, son profil mouvant et son émotion subtilement
suggéré. Deuxième chef d’oeuvre d’Henri Verneuil chroniqué sur cette
page avec « UN SINGE EN HIVER », décidément un cinéaste essentiel.
LES VALSEUSES de Bertrand Blier (1974)/ Gérard Depardieu,
Patrick Dewaere FA BLI
On a suffisamment glosé sur ce film qui apportait un vent nouveau au
cinéma sous Giscard, des années mortelles pour la jeunesse française en
attendant qu’on ouvre les vannes aux films X. Oeuvre culte pour tout un
pan de la comédie française, certains spectateurs sont devenus cinéphiles
grâce à ces deux zazous qui ne pensent qu’à, à valser et à culbuter, si
possible à valser le corps de toutes les femmes qu’ils rencontrent. Le corps
humain se disloque, se chatouille, se déploye en une frise nonchalante,
insouciance de la vie qui passe entre deux tranches de saucisson. Film
conçu pour flatter le bourgeois jusqu’au grand soir, nos deux matamores
jouissifs, tour à tour, « Jules et Jim » dépressifs puis homos refoulés sont à
la recherche du grand amour. Quarante ans après, les deux nigauds
provocateurs continuent de nous faire du bien, un bien être communicatif.
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LA VERITE SI JE MENS 1,2,3 de Thomas Gilou (1997-2012) FA
GIL
Après s’être intéressé aux Africains de Paris (« black micmac ») et aux
Beurs de la banlieue (Raï), Thomas Gilou observe le milieu du Sentier en
s’inspirant de l’histoire vraie d’un non juif. La réussite est possible dès que
l’on y met toutes ses forces et toute sa volonté. Et la raison de ce succès de
ce tryptique tourné en quinze ans s’explique par le jeu parodique de ses
acteurs (José GARCIA, Gilbert Melki en tête) sur les stéréotypes culturels.
Le second épisode donne une plus grande épaisseur aux personnages qui
ont conservé bonne humeur, complicité, énergie et vitalité. Avec ses 4,8
millions de spectateurs en moyenne, toute vérité est bonne à regarder.
LE VIAGER de Pierre Tchernia (1972)/ Michel Serrault, Michel
Galabru FA TCH
1930, Léon Galipeau, mèdecin, ausculte Louis Martineau, célibataire de 59
ans. Il diagnostique que celui-ci n’a plus que deux ans à vivre. Galipeau
convainc son frère Emile d’acquérir en viager la maison de campagne que
possède Martineau à Saint Tropez en la rentabilisant sur le cours de
l’aluminium. Mais les années passent, et Martineau est toujours vivant...Tel
est pris qui croyait prendre. L’odieuse machination des frères Galipeau se
retournent contre eux. En imaginant cette histoire, René Goscinny, le
grand scènariste de bandes dessinées échafaude les subterfuges
machiavéliques pour se séparer de l’encombrant et infaillible Louis
Martineau, bonhomme généreux et naturel passant à travers les orages,
faisant un centenaire plus que respectable. Cette perle d’humour noir qui
marche sur les traces ironiques d’un certain Sacha GUITRY ne vieillie pas,
servie par une sarabande d’acteurs que l’on aime retrouver (« Faites moi
confiance » !). Laissez-vous tenter une fois de plus par ce mélange heureux
de cynisme et de perspicacité.
LA VIE DE CHATEAU de Jean Paul Rappeneau (1966)/Catherine
Deneuve, Philippe Noiret FA RAP
Grand cousin d’Amérique des « screwball Comedies » d’antan à la Howard
Hawks et Ernst Lubitsch avec son ton détaché et son débit de paroles
déchainées, ce film échappe à tout contrôle sauf au contrôle du chatelain
joué par un Philippe Noiret déjà tout en rondeurs. Juin 1944, dans un
château normand en bord de mer vit Jérôme avec sa charmante épouse
Marie qui ne désire qu’une seule chose : vivre à Paris. Pendant ce temps,
un résistant est parachuté dans la région. Le château est réquisitionné par
les Allemands. Tout ce petit monde sera le théâtre d’évènements facheux
et amoureux. Dès son premier film, Jean-Pierre RAPPENEAU démontre
son savoir faire en enrobant ce vaudeville d’un épisode historique de la
seconde guerre mondiale juste avant Gérard OURY (LA GRANDE
VADROUILLE). Jean-Paul RAPPENEAU s’est entouré des meilleurs
collaborateurs de l’époque. Parmi eux, Alain Cavalier, Claude Sautet et
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Daniel Boulanger au scénario et aux dialogues, Michel Legrand,
compositeur, Pierre Lhomme, chef opérateur. Evaporée et pleine de
malice, Catherine Deneuve hérite du rôle de la belle chatelaine magnifiée
par le chef opérateur Pierre Lhomme et par la musique de Michel Legrand.
Les péripéties s’enchainent sur le rythme effréné de la mitraillette dans un
noir et blanc qui contraste avec la vie pétillante que mène l’exquise Marie.
Légèreté tourbillonnante de la guerre que la beauté de son héroïne
embellit, « la vie de chateau », agréable alchimie mérite son grand succés
publique.
LA VIE EST UN LONG FLEUVE TRANQUILLE d’Etienne Chatiliez
(1988) FA CHA
Le premier long métage d’Etienne Chatiliez a surpris tout le monde par le
choix tranché de son sujet de la part d’un metteur en scène venu de la
publicité. Nous sommes plongés au sein de deux famille que socialement
tout oppose, les Groseille et les Le Quesnoy qui, par le bouche à oreille a
réuni 4 millions d’entrées en respectant l’équilibre des forces, cinq enfants
chez les Groseille et cinq chez les Le Quesnoy. Chacune des familles s’épie
dans un jeu de miroir cinématographique. Tous les verrous qui
cloisonnent les deux univers vont sauter un par un entre prolos incultes et
bourgeois cathos. Entre les deux univers c’est le cabinet du docteur (Daniel
Gélin) qui fait le lien. Sa secrétaire, éternelle amoureuse déçue décide
d’intervertir deux berceaux côte à côte à la naissance. Douze ans après le
pot aux roses est découvert. La seule comédie qui révèlen les deux France
tombe pile dans l’air du temps. Sa scénariste, Florence Quentin explore les
méfaits d’une mauvaise éducation. Nous ne sommes que les fruits de notre
éducation. En 1988, les classes sociales disparaissaient. Ne restaient que
des individus à part entière à l’aube de l’internet. Ce long fleuve insolent
charrie un humour plein de dérision sous une morale surles eaux
desquelles tout le monde peut se refléter.
LES VIEUX DE LA VIEILLE de Gilles Grangier (1960)/Pierre
Fresnay, Jean Gabin , Noel Noel FA GRA
Cheminot à la retraite, Baptiste Talon (Pierre Fresnay) revient dans son
village natal après trente cinq ans d’absence pour décider ses deux vieux
amis, Pejat (GABIN) et Poulossière (Noel Noel) de l’accompagner à
l’hospice de vieillards à Gouyette. Deshonorés par leur famille, ceux ci
comptent bien demeurer à l’hospice mais celui ci devient vite un enfer
d’intolérance. Tous les trois décident de se carapater en douce pour
rejoindre leur petit hameau de paix. A en croire le résultat sur grand écran,
le tournage fut jubilatoire car tour à tour, les trois vieilles ganaches
s’illustraient pour tirer le maximum de » gratitudes » à leur metteur en
scène . Si vous voulez gouter au langage fleuri de René Fallet dont est tiré
cette pochade pour amateur de farces et de calembours bien mûrs, passez
votre chemin. Si vous voulez vous amuser comme des gamins après moult
rediffusions c’est que vous trouvez cette langue surchargée d’accent
campagnard encore très digestive.
50
LES VISITEURS de Jean-Marie Poiré (1992)/Christian Clavier,
Jean Reno FA POI
Malgré son succès époustouflant (presque 14 millions d’entrées), on
assiste ici à une sorte de recyclage d’idées ayant fait leur temps. JeanMarie Poiré et les scénaristes se sont inspirés (brillamment) de FRANCOIS
Ier (Christian-Jaque, 1937) et du principe du voyage dans le temps
subissant les anachronismes ou s’inspirant de la comédie loufoque
historique (on se souvient du « sacré graal » des Monty Python), sans
compter le thème du double, de la ressemblance frappante ou de la
rencontre d’individus de milieux sociaux différents, moteur de la comédie
de boulevard . Ce qui fait de ces « visiteurs » un film nouveau et culte, c’est
le style dépoussiéré des répliques , mélange d’ancien français et d’humour
volontaire ( « pas avec votre poncho, monsieur Houille !). Christian
CLAVIER tellement marqué par ce rôle sera condamné au même registre
dans les films suivants. Quand à Jean RENO, il se révèle un excellent clown
blanc. Indisponibles à l’Odyssée, les suites de ce géant du comique français
sont dispensables, en attendant un nouvel épisode dans les salles au
printemps 2016.
ZAZIE DANS LE METRO de Louis Malle (1960) FA MAL
Tonton Gabriel doit s’occuper de sa nièce Zazie désoeuvré dans un Paris
d’opérette. Zazie a une idée fixe, prendre le métro, mais celui-ci est en
grève. L’humour de Raymond Queneau dont est adapté cette oeuvre est
proche de la zone interdite. Le spectateur est bousculé dans le bon sens du
terme, de l’image et du son. Dire que le public avait boudé ce chef d’oeuvre
à sa sortie est un euphémisme. Le film est un modèle de vision
« burlesque » à la française très proche d’un univers à la Blake Edwards
extrêmement proche du texte original. La nouvelle génération des années
60 tente de s’imposer et d’en imposer, forte de son énérgie verbale et sa
décontraction étrangère au monde des adultes. Louis Malle réinvente la
vie parisienne avec gouaille et effervescence. Dans le film, Zazie (Catherine
Demongeot) reste une enfant alors que le récit présentait une lolita
version adultes. Le réalisateur fait preuve d’une énergie burlesque sans
précédent, d’une liberté de création dans tous les compartiments du
cinéma (accélération de l’image, musique jazz, ellipses narratives). Un
grand film riche qui mérite un futur coup de coeur !
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TITRES DISPONIBLES A l’ODYSSEE (en majuscule, titres faisant l’objet d’une notice )
Aaltra (2003)
Bruno Delépine, Gustave Kervern
L’acrobate (1976)
Jean-Daniel Pollet
Adieu Berthe (2012)
Bruno Podalydès
L’AILE OU LA CUISSE (1976)
Claude Zidi
Ah, si j’étais riche (2002)
Gérard Bitton, Michel Munz
Alceste à bicyclette (2012)
Philippe Le Guay
ALEXANDRE LE BIENHEUREUX (1967)
Yves Robert
A NOUS LA LIBERTE (1931)
René Clair
Après vous (2003)
Pierre Salvadori
L’ARMOIRE VOLANTE (1948)
Carlo Rim
L’ARNACOEUR (2010)
Pascal Chaumeil
Archimède le clochard (1959)
Gilles Grangier
THE ARTIST (2011)
Michel Hazanavicius
L’AS DES AS (1982)
Gérard Oury
Assassins et voleurs (1957)
Sacha Guitry
Astérix et obélix contre césar (1999)
Claude Zidi
ASTERIX ET OBELIX : MISSION CLEOPATRE (2002) Alain Chabat
L’AUBERGE ESPAGNOLE (2002)
Cedric Klapisch
L’AVENTURE, C’EST L’AVENTURE (1972)
Claude Lelouch
Baisers volés (1968)
François Truffaut
Le bal des casse pieds (1992)
Yves Robert
BANCS PUBLICS (2009)
Bruno Podalydès
BARBECUE (2014)
Eric Lavaine
LES BARBOUZES (1964)
Georges Lautner
LES BEAUX GOSSES (2009)
Riad Sattouf
BERNIE (1996)
Albert Dupontel
BIENVENUE CHEZ LES CHTIS (2008)
Dany Boon
LE BONHEUR EST DANS LE PRE (1995)
Etienne Chatiliez
Bonjour sourire (1956)
Claude Sautet
Bon rétablissement (2014)
Jean Becker
Bonsoir (1992)
Jean Pierre Mocky
BOUDU SAUVE DES EAUX (1932)
Jean Renoir
LA BOUM (1980)
Claude Pinoteau
LA BOUM 2 (1982)
Claude Pinoteau
Bouquet final (2008)
Michel Delgado
LES BRONZES (1978)
Patrice Leconte
LES BRONZES FONT DU SKI (1979)
Patrice Leconte
LES BRONZES 3 AMIS POUR LA VIE (2005)
Patrice Leconte
BUFFET FROID (1976)
Bertrand Blier
Ca ira mieux demain(2000)
Jeanne Labrune
LA CAGE AUX FOLLES (1979)
Edouard Molinaro
Calmos (1976)
Bertrand Blier
Camille redouble (2012)
Noémie Lvovsky
CAMPING (2006)
Fabien Onteniente
CARTOUCHE (1962)
Philippe de Broca
CASSE TETE CHINOIS (2013)
Cedric Klapisch
Cause toujours (2003)
Jeanne Labrune
52
LE CAVALEUR (1978)
LE CAVE SE REBIFFE(1962)
C’est le bouquet (2002)
Le cerveau (1969)
CESAR (1936)
LA CHEVRE (1981)
CHOUCHOU (2003)
La cité de l’indicible peur (1964)
La clinique de l’amour (2012)
Le code a changé (2009)
Le coeur des hommes (2003)
LES COMPERES (1983)
COMME UN AVION (2015)
Comme t’y es belle ! (2006)
LE CORNIAUD (1965)
COUP DE TETE (1979)
LE COUP DU PARAPLUIE (1980)
Le coût de la vie (2003)
CUISINE ET DEPENDANCES (1993)
DANS LA COUR (2014)
Le Diable par la queue (1964)
DIDIER (1997)
LA DILETTANTE (1999)
DISCOUNT (2015)
LE DISTRAIT (1970)
DOMICILE CONJUGAL (1970)
La doublure (2006)
DUPONT-LAJOIE (1975)
L’Elève Ducobu (2011)
L’EMMERDEUR (1973)
Emotifs anonymes (2010)
Enfermés dehors (2006)
L’Ennemi public N°1 (1954)
Ensemble, c’est tout (2007)
ESSAYE-MOI (2006)
LE FABULEUX DESTIN D’AMELIE POULAIN (2001)
LA FAMILLE BELIER (2014)
FANFAN LA TULIPE (1953)
FANNY (1932)
FANTOMAS (1964)
FANTOMAS SE DECHAINE (1965)
FANTOMAS CONTRE SCOTLAND YARD (1967)
Faut pas prendre les enfants du bon dieu... (1968)
Faut que ça danse (2007)
Filles perdues cheveux gras (2002)
Floride (2015)
LA FOLIE DES GRANDEURS (1971)
FRANCOIS Ier (1937)
FRIC FRAC (1939)
53
Philippe de Broca
Gilles Grangier
Jeanne Labrune
Gérard Oury
Marcel Pagnol
Francis Veber
Merzak Allouache
Jean-Pierre Mocky
Artus de Penguern
Danièle Thomson
Marc Esposito
Francis Veber
Bruno Podalydès
Lisa Azuelos
Gérard Oury
Jean-Jacques Annaud
Gérard Oury
Philippe Le Guay
philippe Muyl
Pierre Salvadori
Philippe de Broca
Alain Chabat
Pascal Thomas
Louis-Julien Petit
Pierre Richard
François Truffaut
Francis Veber
Yves Boisset
Philippe de Chauveron
Edouard Molinaro
Jean-Pierre Améris
Albert Dupontel
Henri Verneuil
Claude Berri
Pierre-François Martin Laval
Jean-Pierre Jeunet
Eric Lartigau
Christian-Jaque
Marc Allégret
André Hunebelle
André Hunebelle
André Hunebelle
Michel audiard
Noémie Lvovsky
Claude Duty
Philippe Le Guay
Gérard Oury
Christian-Jaque
Maurice Lehmann
LES GARCONS ET GUILLAUME A TABLE !
GAZON MAUDIT (1996)
LE GENDARME A NEW YORK (1965)
LE GENDARME A SAINT TROPEZ (1964)
LE GENDARME EN BALADE (1970)
LE GENDARME SE MARIE (1968)
LA GIFLE (1974)
LE GOUT DES AUTRES (2000)
Le grand amour (1969)
LE GRAND BLOND AVEC UNE CHAUSSURE NOIRE (1972)
LE GRAND RESTAURANT (1966)
Les Grands ducs (1996)
Le Grand soir (2012)
LA GRANDE VADROUILLE (1966)
LA GRANDE LESSIVE (1968)
Grosse fatigue (1994)
HiBERNATUS (1969)
L’Homme à l’imperméable (1957)
L’HOMME DE RIO (1964)
L’HOMME QUI AIMAIT LES FEMMES (1977)
Ils étaient neuf célibataires (1939)
Les Infidèles (2012)
Inspecteur La Bavure (1980)
Intouchables (2011)
Je vous trouve très beau (2006)
Le Jouet (1976)
Jour de fête (1949)
Laisse tes mains sur mes hanches (2003)
Liberté Oléron (2001)
Louise-Michel (2008)
LE MAGNIFIQUE (1973)
Maine Océan (1986)
MAIS QUI A TUE PAMELA ROSE ? (2003)
La Maison du bonheur (2006)
Le maitre d’école (1981)
Les Malheures d’Alfred (1972)
MARCHE A L’OMBRE (1981)
Mariages ! (2004)
LES MARIES DE L’AN II (1971)
MARIUS (1931)
MARIUS ET JEANNETTE (1999)
Mauvaise passe (1999)
Ma vie en l’air (2007)
Mensonges et trahisons et plus si affinités...(2004)
MERCREDI FOLLE JOURNEE (2001)
MES MEILLEURS COPAINS (2002)
LA METAMORPHOSE DES CLOPORTES (1965)
LE MIRACULE (1987)
MON ONCLE (1958)
54
Guillaume Gallienne
Josiane Balasko
Jean Girault
Jean Girault
Jean Girault
Jean Girault
Claude Pinoteau
Agnès Jaoui
Pierre Etaix
Yves Robert
Jacques Besnard
Patrice Leconte
B. Delépine/G. Kervern
Gérard Oury
Jean-Pierre Mocky
Michel Blanc
Edouard Molinaro
Julien Duvivier
Philippe de Broca
François Truffaut
Sacha Guitry
Jean Dujardin...
Claude Zidi
Nakache/Toledano
Isabelle Mergault
Francis Veber
Jacques Tati
Chantal Lauby
Bruno Podalydès
Delèpine/Kervern
Philippe de Broca
Jacques Rozier
Eric Lartigau
Dany Boon
Claude Zidi
Pierre Richard
Michel Blanc
Valérie Guignabodet
Jean-Paul Rappeneau
Alexandre Korda
Robert Guediguian
Michel Blanc
Rémi Bezançon
Laurent Tirard
Pascal Thomas
Jean-Marie Poiré
Pierre Granier-Deferre
Jean-Pierre Mocky
Jacques Tati
Le Monocle rit jaune (1964)
Musée haut, musée bas (2008)
Narco (2004)
Les Naufragés de l’ile de la tortue (1974)
NE NOUS FACHONS PAS (1966)
Neuf mois (2002)
Neuf mois ferme (2013)
Ni vu ni connu (1958)
LE NOM DES GENS (2010)
NOS JOURS HEUREUX (2006)
NOUS IRONS TOUS AU PARADIS (1977)
La Nouvelle Eve (1999)
LA NUIT AMERICAINE (1973)
Odette Toulemonde (2007)
L’oeil du monocle (1962)
On a volé la cuisse de Jupiter (1980)
ON CONNAIT LA CHANSON (1998)
OSCAR (1967)
OSS 117 LE CAIRE NID D’ESPION (2006)
OSS 117 RIO NE REPOND PLUS (2009)
PALAIS ROYAL ! (2005)
PAPA MAMAN LA BONNE ET MOI (1954)
PAPY FAIT DE LA RESISTANCE (1983)
Pas sur la bouche (2003)
Paulette (2013)
Pays de cocagne (1969)
LE PERE NOEL EST UNE ORDURE (1982)
Le Péril jeune (1994)
LE PETIT NICOLAS (2009)
LE PETIT BAIGNEUR (1968)
LE PLACARD (2001)
PLAYTIME (1967)
PODIUM (2004)
LA POISON (1951)
POTICHE (2010)
POUIC POUIC (1963)
LES POUPEES RUSSES (2005)
Pour rire ! (1997)
Le Prénom (2012)
PREPAREZ VOS MOUCHOIRS (1978)
PRETE MOI TA MAIN (2007)
QUAI D’ORSAY (2013)
Quatre étoiles (2006)
Que les gros salaires lèvent le doigt (1982)
QU’EST CE QU’ON A FAIT AU BON DIEU ? (2014)
RRRrrrr ! (2004)
Radiostars (2012)
LES RANDONNEURS (1997)
Reines d’un jour (2002)
55
Georges Lautner
Jean-Michel Ribes
Tristan Aurouet
Jacques Rozier
Georges Lautner
Patrick Braoudé
Albert Dupontel
Yves Robert
Michel Leclerc
Nakache/Toledano
Yves Robert
Catherine Corsini
François Truffaut
Eric-Emmanuel Schmitt
George Lautner
Philippe de Broca
Alain Resnais
Edouard Molinaro
Michel Hazanavicius
Michel Hazanavicius
Valérie Lemercier
Robert Lamoureux
Jean-Marie Poiré
Alain Resnais
Jérôme Enrico
Pierre Etaix
Jean-Marie Poiré
Cédric Klapisch
Laurent Tirard
Robert Dhéry
Francis Veber
Jacques Tati
Yann Moix
Sacha Guitry
François Ozon
Jean Girault
Cedric Klapisch
Lucas Belvaux
Mathieu Delaporte
Bertrand Blier
Eric Lartigau
Bertrand Tavernier
Christian Vincent
Denys Granier Deferre
Philippe de Chauveron
Alain Chabat
Romain Lévy
Philippe Harel
Marion Vernoux
LE RETOUR DU GRAND BLOND (1974)
Yves Robert
RIEN A DECLARER (2011)
Dany Boon
Rien à faire (1999)
Marion Vernoux
Riens du tout (1992)
Cedric Klapisch
Rien sur Robert (1999)
Pascal Bonitzer
LES RIPOUX (1984)
Claude Zidi
Le Roi de coeur (1966)
Philippe de Broca
Romaine par moins trente (2009)
Agnès Obadia
LE ROMAN D’UN TRICHEUR (1936)
Sacha Guitry
Saint Jacques la Mecque (2005)
Coline Serreau
LES SAINTES CHERIES (1965)
Jean Becker
Les Saisons du plaisir (1988)
Jean Pierre Mocky
Salut l’artiste (1973)
Yves Robert
SAMBA (2014)
Nakache/Toledano
Le Sauvage (1975)
JeanPaulRappeneau
Les Saveurs du palais (2012)
Christian Vincent
Les Sentiments (2003)
Noémie Lvovsky
Sept ans de mariage (2003)
Didier Bourdon
LE SCHPOUNTZ (1938)
Marcel Pagnol
Le Skylab (2011)
Julie Delpy
Les Soeurs fâchées (2004)
Alexandra Leclère
LA SOUPE AUX CHOUX (1981)
Jean Girault
Le Soupirant (1962)
Pierre Etaix
Les Souvenirs (2015)
Jean-Paul Rouve
SUPERCONDRIAQUE (2014)
Dany Boon
Sur la piste du Marsupilami (2012)
Alain Chabat
Tais toi !(2003)
Francis Veber
TANGUY (2001)
Etienne Chatiliez
Tant qu’on a la santé (1966)
Pierre Etaix
Tatie Danielle (1990)
Etienne Chatiliez
Taxi (1998)
Gérard Pirès
Tellement proche (2009)
Nakache/Toledano
Tendre poulet (1978)
Philippe de Broca
Tenue correcte exigée (1997)
Philippe Lioret
LES TONTONS FLINGUEURS (1963)
Georges Lautner
La Totale (1991)
Claude Zidi
Tout feu tout flamme (1982)
Jean Paul Rappeneau
TOUT CE QUI BRILLE (2010)
Hervé Mimran
Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil (1972)
Jean Yanne
Tout l’or du monde (1961)
René Clair
Tout pour plaire (2005)
Cécile Telerman
Le Tracassin (1961)
Alex Joffé
LA TRAVERSEE DE PARIS (1956)
Claude Autant-Lara
Les Tribulations d’un Chinois en Chine (1965)
Philippe de Broca
LE TRIPORTEUR (1957)
Jack Pinoteau
Tristesse club (2014)
Vincent Mariette
Les Trois font la paire (1957)
Sacha Guitry
LES TROIS FRERES (1995)
Campan/Legitimus
LES TROIS FRERES – le retour (2014)
Campan/Legitimus
56
TROIS HOMMES ET UN COUFFIN (1986)
Tu vas rire mais je te quitte (2005)
UN AIR DE FAMILLE (1996)
Un baiser s’il vous plait (2007)
Un couple épatant (2003)
UN DROLE DE PAROISSIEN (1963)
UN ELEPHANT CA TROMPE ENORMEMENT (1976)
UNE HEURE DE TRANQUILITE (2014)
Une nuit à l’Assemblée Nationale (1988)
UN INDIEN DANS LA VILLE (1998)
Un moment d’égarement (1977)
Un peu beaucoup aveuglément (2015)
UN SINGE EN HIVER (1962)
Un ticket pour l’espace (2006)
LES VACANCES DE MONSIEUR HULOT (1954)
LA VACHE ET LE PRISONNIER (1959)
LES VALSEUSES (1974)
Le Vélo de Ghislain Lambert (2001)
LA VERITE SI JE MENS I ,II, III (1997)
LE VIAGER (1972)
LA VIE DE CHATEAU (1966)
LA VIE EST UN LONG FLEUVE TRANQUILLE (1988)
LES VIEUX DE LA VIEILLE (1960)
Le Vilain (2009)
Vilaine (2008)
LES VISITEURS (1993)
Yoyo (1971)
La Zizanie (1978)
57
Coline Serreau
Philippe Harel
Cedric Klapisch
Emmanuel Mouret
Lucas Belvaux
Jean-Pierre Mocky
Yves Robert
Patrice Leconte
Jean Pierre Mocky
Hervé Palud
Claude Berri
Clovis Cornillac
Henri Verneuil
Eric Lartigau
Jacques Tati
Henri Verneuil
Bertrand Blier
Philippe Harel
Thomas Gilou
Pierre Tchernia
Jean-Paul Rappeneau
Etienne Chatiliez
Gilles Grangier
Albert Dupontel
Jean-Patrick Benies
Jean-Marie Poiré
Pierre Etaix
ClaudeZidi
LES COMEDIES FRANCAISES LES PLUS DIFFUSEES A LA TELEVISION
Liste arrétée au 1er août 2014 qui s’appuie sur une étude menée par le CNC (Centre
National du Cinéma) et du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) sur les chaines
nationales privées et gratuites depuis 1957.
Le film français le plus diffusé reste « Le Capitan » d’André Hunebelle (1960) avec Jean
MARAIS et BOURVIL.
24 diffusions : NE NOUS FACHONS PAS (1966) de Georges LAUTNER
LE GRAND RESTAURANT (1966) avec Louis de FUNES
22 diffusions : Deux heures moins le quart avant Jesus Christ (1982) de Jean YANNE
21 diffusions : LA TRAVERSEE DE PARIS (1956) de Claude Autant-Lara
La Zizanie (1978) de Claude Zidi
Les Bidasses s’en vont en guerre (1974) de Claude Zidi
Signes extérieurs de richesse (1983) de Jacques Monnet avec BALASKO/
Claude Brasseur/MARIELLE
20 diffusions : Ali Baba et les 40 voleurs (1954) de Jacques Becker avec FERNANDEL
Le Guignolo (1980) de Georges LAUTNER avec BELMONDO
Le VIAGER (1972) de Pierre Tchernia
Pinot simple flic (1984) de et avec Gérard Jugnot
POUIC POUIC (1963)de Jean Girault avec Louis de FUNES
Viens chez moi j’habite chez une copine (1981) de Patrice Leconte avec
Michel BLANC...
BOX OFFICE DES FILMS COMIQUES FRANCAIS chiffres CNC
1
2
3
4
5
6
7
8
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19
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21
22
BIENVENUE CHEZ LES CH’TIS
INTOUCHABLES
LA GRANDE VADROUILLE
ASTERIX ET OBELIX : mission Cléopâtre
LES VISITEURS
LE PETIT MONDE DE DON CAMILLO
QU’EST CE QU’ON A FAIT AU BON DIEU ?
LE CORNIAUD
LES BRONZES 3 : amis pour la vie
TROIS HOMMES ET UN COUFFIN
TAXI 2
LA GUERRE DES BOUTONS
LE DINER DE CONS
LA VACHE ET LE PRISONNIER
ASTERIX ET OBELIX CONTRE CESAR
LE FABULEUX DESTIN D’AMELIE POULAIN
RIEN A DECLARER
LES VISITEURS 2 : les couloirs du temps
UN INDIEN DANS LA VILLE
LE GENDARME DE SAINT TROPEZ
LES BIDASSES EN FOLIE
LA FAMILLE BELIER
58
20 413 165 spectateurs
19 385 300
17 273 065
14 314 786
13 671 595
12 790 676
12 237 274
11 739 783
10 260 902
10 251 465
10 239 830
9 975 752
9 247 509
8 849 752
8 777 904
8 516 999
8 073 402
8 038 852
7 887 966
7 809 334
7 460 911
7 449 207
QUIZZ COMIQUE
Saurez-vous reconnaitre les films dont sont tirées ces répliques célébres ?
-
Oh, encore une laisse !
Hé, non, c’est un collier, chérie !
Mais c’est beaucoup trop luxueux pour un chien !
Non, c’est pour toi, c’est pas pour le chien, c’est pour toi !
Oh, merci mon chéri ! merci je...
C’est un collier pour femmes !
-
Je ne vous jette pas la pierre, Pierre !
-
Ecoute, Bernard ! Je crois que toi et moi on a un peu le même problème. C’est à
dire, qu’on peut pas tout miser sur notre physique, surtout toi ! Alors, si je peux
me permettre de te donner un conseil, c’est : oublie que t’as aucune chance ! Vasy, fonce !... On sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher !
-
Je vous en cause du souci, hein ! Monsieur Milan !
o Où est cette ordure ?
- Mais quelle ordure ? Vous êtes dans une station de radio. Y a
pratiquement que ça !
-
Un déserteur qui voyage dans une voiture volée avec une hystérique. De deux
choses l’une, ou c’est une névropathe ou c’est un blasé. Choisis !
-
Mon pendu ! où est mon pendu ? on m’a dépendu mon pendu !
Pour aller plus loin : à l’Odyssée
- Les comédies à la française : 250 films incontournables de Christophe Geudin et
Jérémie Imbert (Fetjaine) 791.43 GEU
59
60