ils restent « populaires
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Février 2016 ILS RESTENT « POPULAIRES » Petit répertoire des films comiques français à la videothèque de l’ Odyssée 1 Pourquoi le cinéma français est-il synonyme de comédie ? Oui ! rire au cinéma quand on est Français est un cliché, voir une obligation ! Dans les 25 plus grands succès du cinéma français, on compte 9 comédies « à la française ». Seul Walt Disney et « titanic » de James Cameron peuvent rivaliser avec Dany Boon ou Louis de Funès. Le succès du moment se nomme « Baby sitting deux ». Gageons que la baby sitter reviendra une troisième fois ! Avant notre séance de » Baby sitting deux », nous vous convions à un panorama sur la « comédie « bien de chez nous ! Depuis 1896 et « Bébé mange sa soupe », le cinéma est populaire. C’est la peuple qui détermine le succés d’un film et non l’avis critique. Tel film qui se voulait populaire ne le sera jamais ! C’est le cas par exemple du film « populaire ». avec Romain Duris. Populaire et non « vulgaire » Longtemps, le cinéma dit « populaire » a été synonyme de cinéma vulgaire (le cinéma « franchouillard »). Bidasseries, gendarmettes et cucuteries ont caressé nos zygomatiques pendant de Longues décennies. Mais depuis les succés phénoménaux du « Corniaud » mais surtout de la « grande vadrouille », la comédie est devenue pour les producteurs « l’espoir aux yeux brillants avec des dents en or ». Qu’est-ce que le cinéma populaire ? Peut-on encore parler de cinéma comique ou de cinéma populaire alors que les cinémas de quartier ou les salles spécialisées qui distribuaient ces films ont disparu au profit des complexes et multiplexes cinamcinématographiques. Aujourd’hui, les niveaux culturels s’harmonisent. En effet, il faudra attendre la naissance des multiplexes (en 1995) pour que le cinéma redevienne le loisir préféré de tous les Français, en recapturant un public populaire. Là, Le cinéma de genre, donc le cinéma de comédies rallient tous les suffrages. Sous l’effet de cette industrialisation les publics spécifiques ont disparu en même temps que les salles spécifiques. Les phénomènes populaires ne réapparaissent qu’à intervalles réguliers pour des films fédérateurs (à la fois consolateur + réconfortant + relaxant + familier) sur des sujets saillants (handicap, famille recomposée, société métissée). Certains critiques cinématographiques osent même prononcer le terme de « chefs d’œuvres » pour des films qui, à leur époque, n’ont pas été reçus avec ces marques d’estime. D’ailleurs, depuis quand le Festival de Cannes n’a-t’elle- pas projeté en sélection officielle une comédie digne de ce nom ? 2 Le public populaire préfère maintenant rester chez lui devant internet ou la télévision ou envisager des sorties diversifiées (société des loisirs, restauration rapide). En même temps, la consommation « privée » de cinéma qui ne correspondait qu’à la seule cassette vidéo et qui s’est étendu aujourd’hui à la pratique DVD/ Internet, plus rarement le blu-ray et la VOD est toujours difficilement mesurable. On sait que la salle de projection n’est plus et ne sera plus la seule vitrine d’exploitation. Le nombre d’entrées et de tickets vendus n’est plus le seul critère comptable. Il faut compter sur les nombreuses rediffusions télévisées qui captivent un grand public avec les « valeurs sures » à grande écoute. Surtout que les droits de difusion d’un film sont achetés dans un deal pour plusieurs passages. Ainsi, la mesure de l’indice de popularité d’un film est devenu plus commode au fil des ans. On trouvera en annexe de ce document, les films ayant réalisés les meilleurs scores d’entrées en salle depuis 1945 et une liste de films comiques français les plus diffusés à la télévision. L’achat d’un film sur « support durable » (DVD, blu ray) est lui un facteur sensible. Mais le prix du DVD et surtout du blu ray malgré un rendu qualitatif certain est souvent rédhibitoire. L’acheteur de DVD qui achète des films qu’il connait déjà pour pouvoir les visionner « ad libitum » a remplacé le collectionneur de cassettes vidéo. On sort ici de la cinéphilie populaire du simple plaisir occasionnel (comme la télévision). On devient lecteur ou incitateur d’œuvres cultes. Pour la décennie écoulée, le niveau des ventes de supports numériques peut donc compléter la vente des tickets en salle. Depuis peu, la lecture de films sur internet vient renforcer la tendance que la vie publique d’un film en salles est très éphémère avec le nombre exponentiel de sorties hebdomadaires. Certains films condamnés à une sortie confidentielle peuvent se « rematérialiser » grâce au marché vidéo ou à la VOD (Video On Demand – video à la demande) et même la lecture sur internet (la culture d’écrans). On sait qu’aujourd’hui que la différence entre « culture pérenne » ou « classique » et « culture facile » existe de moins en moins. Le « cinéma de genre » fort décrié il y a peu par les historiens du cinéma est devenu un « marqueur » légitime de bon goût. Une œuvre n’est plus en soi légitime ou populaire mais se prête souvent à de multiples lectures à travers le temps. Les pratiques culturelles actuelles sont confuses et indémêlables*. Les consommateurs peuvent se croiser à diverses échelles. La nomination de Frédéric Bonnaud à la Cinémathèque comme directeur général à la place de Serge Toubiana préfigure cette tendance aux changements de programmation. C’est à la Cinémathèque que l’on peut visionner des 3 « nanars « comme « le bourgeois genti mec » ou « belles, blondes et bronzées » lieu ou se mêlent habilement culture légitime et illégitime. A l’instar de ces choix, nous voulons rendre compte dans ce document du cinéma comique « à la française » des options d’acquisitions de DVD depuis bientôt dix ans que la médiathèque existe. *(La dernière enquête « pratiques culturelles des Français « date de 2008. La prochaine aura lieu en 2017) 4 SOMMAIRE - Petit dictionnaire des films comiques Petit dictionnaire des comédiens Filmographie (index) Box office et rediffusions Les citations quizz p. 6-51 encart p.52-57 p.58 p.59 Un sort louable sera réservé aux deux réalisateurs franco-belge Dominique Abel et Fiona Gordon dans un prochain coup de coeur. 5 LE CINEMA COMIQUE FRANCAIS AL’ODYSSEE (on y rit ! on ira !) L’AILE ou LA CUISSE de Claude Zidi (1976) / Louis de Funès, Coluche. FA ZID Le 21 mars 1975, Louis de Funès, épuisé par les représentations de « la valse des toréadors », est victime d’une crise cardiaque alors que Gérard Oury l’attend pour un rôle de dictateur dans « le crocodile » qui devait confirmer son « hénaurme talent ». Un an après, pour son retour à l’écran, Claude Zidi lui mitonne ce film, critique directe de la malbouffe et de l’industrie agro-alimentaire. Claude Zidi s’est inspiré du couple De Funès/Bourvil pour mitonner ce plat qui ne manque pas de saveur malgré de nombreux réchauffements (15 rediffusions télévisées) ALEXANDRE LE BIENHEUREUX de Yves Robert (1967)/Philippe Noiret, Marlène Jobert,... FA ROB Agriculteur exploité par la Grande, son épouse autoritaire, Alexandre voit sa vie basculer lorsqu’il se retrouve veuf... Après « l’aile ou la cuisse », vous prendrez bien une petite sieste ! Ode à la flemmardise, ce film est resté dans le coeur de tous les Français avec ce personnage plus vrai que nature, bon vivant, qui exerce, au pied du lit, son droit à la paresse. Sa philosophie crée des contestations dans son entourage. Qui va se coucher devant lui ? Ce film, en mélangeant habilement, absurde, poésie rustique et réussite triomphe et devient un peu par défaut le porteétandard de la comédie en mai 1968. A NOUS LA LIBERTE de René Clair (1932) FA CLA Deux amis détenus tentent de s’évader. L’un réussit à s’évader et devient un gros entrepreneur. L’autre, libéré, se prélasse au soleil. Les deux amis se retrouvent mais l’un est devenu le patron de l’autre. Ce film qui inspira Chaplin pour les « Temps modernes » fond à lui seul tout le cinéma poétique français de cette époque. La folie douce et la tendresse des personnages, le mélange des genres (on y chante en parlant, on parle en chantant) est un enchantement. C’est surtout un régal de critique sociale qui dénonce le travail à la chaine et le capitalisme triomphant. Deux « Alexandre Bienheureux » pour le prix d’un ticket de cinéma ! ARGOT : il était dépaysant dans les années trente aux oreilles d’un FERNANDEL qui, dans FRIC FRAC lorsque dégoisent Michel Simon et Arletty n’entrave que dalle. L’argot devient le langage des mauvais garçons ou des faux bourgeois lorsque BOUDU est sauvé des eaux ! Plus tard, lorsque le cinéma se pare de séries noires, les truands empruntent l’argot avant de s’allonger chez les poulets. Dans ses pastiches de polars, MICHEL AUDIARD qui d’ailleurs, déteste l’argot car langue trop littéraire (NE NOUS FACHONS PAS, LES TONTONS FLINGUEURS, LES BARBOUZES) la perverti. Bertrand BLIER s’en est inspiré dans « les VALSEUSES » et dans tout son cinéma fruité et Gérard OURY l’utilise 6 dans les titres de ses films, attirant la clientèle (vadrouille, corniaud, carapate, schpountz). L’ARNACOEUR de Pascal Chaumeil (2010)/ Romain Duris, Vanessa Paradis FA CHA (prochainement) Un séducteur professionnel est chargé de briser un couple dix jours avant leur mariage. Reposant sur l’alchimie attirance/répulsion du couple Duris/Paradis, le film surprend surtout par la force comique du second couple mis en scène : Julie Ferrier et François DAMIENS. THE ARTIST de Michel Hazanavicius (2011)/ Jean Dujardin, bérénice Bejo FA HAZ Certainement, un des succès surprises de ces dernières années ! Une star du cinéma muet voit son destin bouleversé par l’arrivée du cinéma parlant. Ce film est un hommage au cinéma muet et aux mégaproductions de l’époque de Douglais Fairbanks alliant action, humour et aventures. Le thème de « the Artist » d’un film célébré par les historiens du cinéma. Le succés est d’autant plus antinomique que ce film silencieux mais musical est sorti en pleine folie 3D (Avatar et consœurs !) A la fois comédie et mélodrame comme dans « les lumières de la ville », sensoriel et sensationnel. Comme les films qu’il rend hommage, les spectateurs du monde entier continue d’applaudir « the Artist ». L’AS DES AS de Gerard Oury (1982) /Jean paul Belmondo FA OUR Un ex champion de boxe lance un défi à Hitler. On se rappelle tous ces grandes affiches paradant un « bébel » tout en biscotos et en superflingue ! Ici, il s’agit de trancher avec le superhomme séducteur. Le réalisateur de la « GRANDE VADROUILLE » renoue avec les déboires de la seconde guerre mondiale et avec le succès. Comme Chaplin, il n’hésite pas à ridiculiser le dictateur. Belmondo, également producteur n’a pas lésiné sur les moyens reconstituant le Berlin de l’année olympique. Pur divertissement familial, le film témoigne d’une époque où le cinéma français pouvait rivaliser avec les meilleurs productions hollywoodiennes. Il marque l’apogée de Belmondo au box office après le retrait de De FUNES et la baisse de régime d’alain Delon. Cinq ans après, Indiana Jones n’a pas fait mieux . ASTERIX ET OBELIX MISSION CLEOPATRE de Alain Chabat (2002) Film AST Mis en scène par Alain Chabat, ce second opus au cinéma des aventures d’Astérix, si on le compare au premier Astérix de Claude Zidi est une réussite totale au niveau de l’esprit et du rythme. Ici, l’humour Canal + rencontre Goscinny. Toute une génération de 7 lecteurs d’aprés guerre se réjouirent de retrouver l’humour décalé et anachronique des albums. Tout ce qui est d’inspiration comique dans l’album est converti ici avec une dimension spirituelle héritée de la meilleure « télévision ». Des acteurs de la nouvelle génération apportent un rafraichissement à cette potion déjà magique (15 millions de spectateurs en salle !). L’AUBERGE ESPAGNOLE/POUPEES RUSSES/CASSE TETE CHINOIS de Cedric Klapisch FA KLA Xavier, 25 ans, part à Barcelone pour sa dernière année d’études. Il partage un appartement avec 7 étudiants européens. Deux ans après, devenu écrivain, il se trouve déchiré entre la réalité de la vie de couple et ses propres fantasmes. Dix ans après, Xavier mène une vie sentimentale compliquée, partagé entre les 4 femmes de sa vie. Il s’envole vers New York les retrouver. Sa vie est toujours aussi décousue... Fort du succés du premier volet (5 millions de spectateurs), Klapisch décide de tourner une suite sans scénario véritablement cimenté entre Paris, Londres et Saint Petersbourg en y ajoutant la langue russe. On retrouve Xavier en pleine crise d’adulescence pour une réunion d’anciens élèves. Au troisième volet, Xavier, devenu quadragénaire s’est marié avec Wendy avec qui il a eu deux enfants. Cédric Klapisch peint les relations amoureuses de son héros comme le faisait François Truffaut au temps d’Antoine Doinel. Il étudie le baromètre de la jeunesse sensible d’aujourd’hui sans sombrer dans les clichés. Son triptyque (jusqu’à présent !) est plein de fraicheur et d’impertinence. Et il fait preuve d’une réelle fantaisie personnelle. L’AUBERGE ROUGE de Claude Autant-Lara (1951)/ Fernandel FA AUT Perdu dans la montagne, un moine trouve refuge dans une auberge tenue par un couple d’assassins. Les deux scénaristes, Aurenche et Bost, se sont inspirés de faits réels survenus vers 1830. Dans leur version, un bonhomme de neige cache un secret mortel. Le film fut l’objet, à sa sortie, d’amers quolibets de la part de l’autorité cléricale. Très drôle (et parfois effrayant !) La scène de la confession restera l’un des grands moments de l’humour à la Fernandel. Celuici récupèrera la soutane l’année suivante pour DON CAMILLO. L’AVENTURE, C’EST L’AVENTURE de claude Lelouch (1972/Lino Ventura, Jacques Brel... FA LEL Alors qu’en 2015, on célèbre Charles Denner, on oublie trop souvent son rôle de comparse inoubliable dans ce film magique où naissent des télescopages heureux. L’action située dans une république bananière, 5 malfrats profitent de la confusion politique mondiale pour commettre une série de coups plus fumants les uns que les autres. Branquignols ou pieds nickelés, ils inventent le film 8 de braquage à la française dissimulant des peaux de bananes sous un discourt doucement et politiquement incorrect. Quatre ans après la chienlit, ce film qui recycle du pognon à tout va annonce le cynisme des années 90 et le règne de l’argent roi. Comme le dit Jacques Brel dans le film : « le chemin le plus court pour aller de la barbarie à la décadence, c’est la civilisation ! » LES AVENTURES DE RABBI JACOB de Gérard Oury (1973) Louis de Funès FA OUR Un industriel, Victor Pivert, se rend au mariage de sa fille. Pris en otage par Slimane, un leader politique recherché, il est obligé de prendre l’identité d’un rabbin new yorkais. « Rabbi Jacob » manifeste l’apothéose de la carrière de Gérard Oury et de Louis de Funès, celui-ci reprenant son personnage de petit bourgeois qu’il dessine depuis « POUIC POUIC ». Courses poursuites, dialogues mémorables, chorées loufoques, gags anthologiques (la cuve de chewing gum), Gérard Oury atteint, avec cette dernière réunion un sommet dans le rire grinçant. L’idée géniale étant de faire de Pivert un raciste qui s’ignore. Les liaisons avec l’actualité brûlante (la guerre du Kippour ! nous sommes en 1973 ! ) font de ce film un succès ashkénaze en Israël et aux EtatsUnis. Rabbi Jacob demeure un des films les plus importants contre le racisme et l’antisémitisme. BARBECUE de Eric Lavaine (2014)/Frank Dubosc, Lambert Wilson FA LAV Pour ses 50 ans, Antoine a reçu un cadeau original : un infarctus. Il change de comportement et change la vie de ceux qu’il aime... En se faisant plaisir avant de faire plaisir à autrui. C’est une comédie qui pose de vraies questions sur l’amitié. Par exemple, « comment demeurer un ami sincère » ? Prototype du film de « copains » (on oublie « les petits mouchoirs » ), on a applaudit cette brochette qui à du goût. Les acteurs, (on pense à Dubosc et Foresti) sont assez sobres et ressemblent aux personnages de la vraie vie que l’on a forcément fréquentés Sympathique, mais avec un arrière-goût de déjà vu ! (2 millions d’entrées). BANCS PUBLICS de Bruno Podalydès (2009)/lui-même FA POD Lucie et ses collègues découvrent sur l’immeuble en face de leur bureau une banderole « homme seul ». Ils mènent l’enquête. Burlesque, poétiquement décalée, « Bancs publics » est une comédie de mœurs travestie en comédie sociale. On a l’impression en découvrant ce film d’ouvrir un inventaire à la « Prévert », une maison de bricolage excentrique... La banderole « homme seul » plane sur ce film générationnel. Ici, les bricoleurs provoquent des catastrophes linguistiques en série. Après « Versailles chantiers » et 9 « Versailles rive droite » vient ce ballet collectif bricolé avec génie. Précipitez-vous sur le DVD pour découvrir ce petit théâtre du bonheur, ce petit bijou de la comédie humaine. LES BARBOUZES de Georges Lautner (1964)/Bernard Blier, Lino Ventura, Francis Blanche, Mireille Darc... Quatre agents internationaux confinés dans un château tentent d’extirper les brevets industriels et l’héritage d’un marchand d’armes à sa jeune et jolie veuve... Qui, au cours de cette nuit appuya le premier sur la gâchette ? Qui recassa le vase de Soissons ? Tels sont les propos qui introduisent le début du film. Le succés des TONTONS FLINGUEURS donnent à ces barbouzes une aura particulière. On associe souvent ces deux comédies d’espionnage franchouillardes par la proximité des dates de sortie des deux films et par la composition des équipes gagnantes dans toutes les parties. Un nouvel atout charme apparait ici en la personne de Mireille DARC qu’Albert Simonin au scénario et Michel AUDIARD aux dialogues font surjouer comme ses petits camarades de jeu en les parfumant à la dynamite. Il est question quelque part d’un héritage et de brevets secrets que le délirium à l’espionnage pastiche fait tout sauter...A tout à l’heure, ne nous fâchons pas ! LES BEAUX GOSSES de Riad Sattouf (2009)/Vincent Lacoste FA SAT La quête amoureuse désespérée de deux collégiens en plein âge ingrat. L’âge ingrat, vous connaissez ? Riad Sattouf a décidé d’enquêter à son tour dans la région de Rennes en 2009. Il pose sa caméra sur les épaules de deux jeunes garçons puceaux, Hervé (Vincent Lacoste) et Camel (Anthony Sonigo). Tous deux s’aventurent en terra incognita pour investiguer le mystère féminin en la personne de Aurore. Riad Sattouf nous conte leur poussée hormonale en quête d’émois amoureux. Ce film bénéficie d’un ton inédit dans le cinéma français aux antipodes de la « BOUM » ou de « Diabolo menthe », ces autres films sur la génération boutonneuse. Il retrouve l’esprit des ses BD « retour au collège « et « la vie secrète des jeunes ». BERNIE de Albert Dupontel (1996) de et avec FA DUP Lorsque Bernie sort au cinéma, il ne ressemble à rien de connu. La Forme rejoint le fond dans sa description foutraque d’un désaxé social. « Bernie » raconte l’histoire d’un enfant de la DDAS trouvé bébé dans une poubelle dont l’obsession de retrouver ses parents vire au cauchemar. La provocation est toujours gratuite ! Dupontel remue sa caméra dans tous les sens pour prouver au public que la vie n’est pas un long fleuve tranquille ! Mélange assez habile entre Hara Kiri et Tex Avery, humour gore et punkitude déchainée ! Mais attention, ce film qui peut s’avérer très REMUANT n’est pas conseillé aux moins de 12 ans ! 10 BIENVENUE CHEZ LES CH’TIS de Dany Boon 2008)/ Dany Boon, Kad Merad, Michel Galabru FA BOO 20 489 303 entrées pour ce phénomène de film à exporter. Qui réussira à faire mieux faisant frissonner ce bon vieux Titanic ? Ce film réalisé en 2008 sort tout d’abord dans le Nord Pas de Calais puis dans le reste de la France et connait une carrière sans précédent. « En essayant de se faire muter dans un village de la côte d’azur, le directeur d’un bureau de poste atterrit à Bergues (Nord/Pas de Calais). Les gens du Nord l’accueillent et fraternisent avec lui. « Un étranger qui vient dans le Nord pleure deux fois : quand il arrive et quand il repart ». Ici, Dany Boon prend à contrepied tous les poncifs sur les gens du nord. Le « chti » sert ici de rampe de lancement à la verve comique de Dany Boon Et inévitablement, lorsqu’on parle de cinéma comique « à la française », les deux silhouettes antagonistes se reforment (syndrome de la « GRANDE VADROUILLE). Grâce aux « chtis », certains spectateurs français qui avaient déserté les salles y retournent dans un véritable engouement populaire dans l’une des phases les moins dépressives de notre beau pays. En pleine crise économique (2008), il propose un univers où le lien social n’est pas dégradé... Rassurant ? LE BONHEUR EST DANS LE PRE de Etienne Chatiliez (1995)/Michel Serrault, Eddy Mitchell, S. AZEMA FA CHA Michel Serrault a remplacé Jean Carmet prévu pour incarner le rôle du fabricant de lunettes (de WC) qui se découvre une nouvelle identité dans un coin perdu du Gers. Le film raconte l’histoire d’une recherche (une trouvaille !) en paternité. Michel Serrault prend la place d’un « parfait sosie » pour disparaitre de la surface de la Terre et réapparaitre dans une parfaite comédie du Terroir cocasse et satirique. Elle réussira à attirer 5 millions d’entrées grâce à un casting réussi (Sabine Azema irrésistible en demi-folle hystérique et Eddy Mitchell en superbeauf bien ajusté !). BOUDU SAUVE DES EAUX de Jean Renoir (1932)/Michel Simon FA REN Le clochard Boudu, très affecté par la mort de son chien, se jette dans la Seine. Un brave libraire lui sauve la vie et l’accueille dans le cercle de famille. On n’imagine pas Boudu sans Michel SIMON. Il incarne ce brave clochard céleste avec toute la gouaille de brave bonhomme égaré dans un milieu inadapté. Avec sa chair, sa spontanéité, et ses intentions pas catholiques, il passe son temps à caresser les femmes qui lui tombe sous la main et par désœuvrement à cracher dans la « physiologie du mariage » de 11 Balzac. On retrouve tout le cinéma de Renoir dans ce chef-d’œuvre , le retour à la nature, l’expression innée des personnes qui résonnent de vie, le don de la paresse, une certaine désinvolture devant les contingences de la vie bien ordonnée. Comme son acteur principal, c’est un film qui n’a de cesse de rajeunir son spectateur à chaque entrevue ! Voir le texte complet sur le site « coup de cœur ». LA BOUM 1, LA BOUM 2 de Claude Pinoteau (1980-1982)/ Sophie Marceau « Dreams are my Reality ». FA PIN Une adolescente de 13 ans découvre ses premiers sentiments amoureux tandis que ses parents filent du mauvais coton. A la base, le scénario de Danièle Thompson s’inspire largement de la vie amoureuse de sa fille. *c’est une jeune inconnue qui décroche le rôle de Vic, alors que d’autres jeunes actrices beaucoup plus connues se présentaient. Sa nature et sa spontanéité collaient au personnage. Très vite, Sophie Marceau sympathise avec sa grand-mère Poupette et bientôt le tournage du film vire à la « surboum ». A la sortie du film, le bouche à oreille est phénoménal. Le jeune public s’identifiait aux émois amoureux des jeunes gens et les parents compatissaient face aux problèmes conjugaux des « autres » parents joués par Claude Brasseur et brigitte Fossey. La vicmania se propage dans le monde entier et les rêves deviennent réalité... Aussitôt, les producteurs envisagent une suite toute aussi bien accueillie par le public. Aujourd’hui, les deux films témoignent d’une époque révolue et la musique résonne comme un marqueur de ces années là (1980-1983). LES BRONZES (1972) LES BRONZES FONT DU SKI (1979) LES BRONZES AMIS POUR LA VIE (2006) de Patrice Leconte/ Michel Blanc, Christian Clavier, Josiane Balasko... FA LEC Y a du soleil et des nanas, la dirladada ! A la sortie du film « les bronzés », les comédies françaises se limitaient à des bidasseries ou à des funéseries. Puis apparu cette bande de beaufs-guignolos caustiques et inspirés : la troupe du Splendid ! Ils ont pour noms : Nathalie Morin, Jean-Claude Dusse, Bernard Morin, Gigi ou Popeye (pour aller vite !). Un groupe de vacanciers arrive au club Méditerranée bien décidés à passer des vacances inoubliables sous les palmiers ...ou dans les stations d’hiver. Inspiré de leur spectacle de cabaret : « amour, coquillages et crustacés » le premier film scrute le comportement de vacanciers-types tels le couple jaloux, l’évaporée, l’obsédé sexuel, le dragueur...Ces caractères forment une couche tendre de sédiments que les « bronzeurs » , ceux qui consacrent à ces bronzés un véritable culte, singent, quitte à organiser des soirées spéciales en leur honneur. Arrogance, débilité, vulgarité, l’humour à la Reiser ou à la Vuillemin survit grâce à ces bronzés dont le troisième épisode qui rassembla autant de spectateurs que le deux premiers est dispensable. 12 BUFFET FROID de Bertrand Blier (1979)/ Bernard Blier, jean Carmet, Gérard Depardieu... FA BLI Un chômeur, un inspecteur de police et un assassin sont les seuls habitants d’une tour vide de la défense. Le scénario de « Buffet froid » résulte d’un cauchemar récurrent de son auteur. « C’est l’histoire d’un cadavre qui change d’identité ou mieux l’histoire d’un » cadavre exquis » que tout le monde se refile comme le bébé avec l’eau du bain. Chaque protagoniste/antagoniste a du sang sur les mains jusqu’à Carole bouquet qui apparait à la fin comme ange exterminateur. Les acteurs se succèdent fomentant des troubles qui se répercutent sur les façades de la Défense, insolite. Au milieu des ses dialogues assassins, Bertrand Blier nous propose un plat qui se mange froid en compagnie d’une sarabande de monstres sacrés. LA CAGE AUX FOLLES de Edouard Molinaro (1975)/ Michel Serrault, Ugo Tognazzi FA MOL Cette cage n’est autre qu’une boite de travestis de saint Tropez dirigée par Renato Baldi. La vedette du show, Albin, répond au doux nom de Zaza Napoli. Ce couple d’homosexuels vieillissant imagine une supercherie quand le fils de Renato décide de se marier avec la fille du député et président de « l’union pour l’ordre moral ». Albin, travesti en Zaza, remplace la mère du fils de Renato qui refuse d’assister au mariage. Crée par Jean Poiret sur scène, la pièce fut un triomphe. Jean Poiret et Francis Veber décident de cosigner l’adaptation. Peu de films abordaient de front la question homosexuelle. Même si cette « cage aux folles » manque parfois de finesse, en caricaturant cette « folle », nous sommes dans la grande farce (très loin de « Victor Victoria » et de « Liberace »). A l’époque, la cage aux folles (5,5 millions de spectateurs) devance « Grease » et « Rencontres du troisième type » au box office. Elle connaitra deux suites et un remake américain. CAMPING de Fabien Onteniente (2006)/ Franck Dubosc, Gérard Lanvin FA ONT Si Frank Dubosc possède un indéniable talent comique, son rôle de Patrick Chirac lui colle définitivement à la peau. Comme si cet hurluberlu lunaire s’était ensablé depuis des générations pour hanter ce camping de sa classe olympique. Près d’Arcachon, un camping est le théâtre de rencontres inattendues. Un chirurgien esthétique (Lanvin) tombe en panne à l’entrée du camping est contraint d’accepter l’hospitalité de Patrick au camping des « Flots bleus ». Il découvre peu à peu les mœurs curieuses de ces joyeux drilles. Le choc des « classes sociales » se passera au « shogun », la boite de nuit du camping. Ces allumés du «Flot bleu » comme les « bronzés » de même acabit, nous les retrouvons avec une certaine affection à chaque fois comme « des amis pour la vie ». Nous les avons retrouvés en 2010, et nous les retrouverons en 2016 pour des retrouvailles chiraquiennes explosives ! 13 CARTOUCHE de Philippe de Broca (1962)/ Jean-Paul Belmondo FA BRO Premier film de la trilogie « BebelBroca », consacré aux récits d’aventure, « Cartouche » est un modèle de film de cape et d ‘épées avec plein de rebondissements. Sous la Régence, nous suivons les péripéties de Louis Dominique Bourguignon alias « Cartouche », l’un des voleurs à la tire les plus habiles de Paris qui fait trembler les riches. Entre Robin des Bois, FANFAN LA TULIPE et l’insolence de la « Nouvelle Vague, « Cartouche » poursuit son chemin sous la bonne humeur à la croisée de tous ces chefs d’inspiration. Plein de petits bonds, d’entrechats et de fantaisie, le film change de ton soudainement, passant de la pure fantaisie au drame lyrique. Et puis, n’oublions pas Venus ! (Claudia Cardinale) qui offre le charme supplémentaire aux envolées de la botte secrète. LE CAVALEUR de Philippe de Broca (1979)/Jean Rochefort FA BRO Ce film conte les aventures adultèrines de Edouard Choiseul, pianiste réputé victime du démon de midi. Ici, l’archétype de la Femme fatale se décline en cinq pêcheuses capitales.. Pour lui, arrêter de cavaler est synonyme de petite mort même si son art lui importe plus que cette « précipitation » de tendresse qui lui évite de s’engager. Bien accompagné, le soliste, faux dom Juan, qui arrive en fin de saison recule l’échéance en éprouvant les picotements du dernier charivari. LE CAVE SE REBIFFE de Gilles Grangier (1961)/ Jean Gabin, Bernard Blier FA GRA Ce polar cocasse dialogué par Michel Audiard et adapté par Albert Simonin est classé jubilatoire. Gabin, Blier et Maurice Biraud (le « cave » du titre) dans un trafic de fausse monnaie font le service maximum. Autant dire que l’on ne s’ennuie pas dans ce modèle de divertissement policier « à la française » et profondément immoral. C’était au temps où l’on se contentait de truander dans les règles de l’art... Un ancien patron de maison close (Gabin), son notaire, un marchand de voitures d’occasion, un « dabe » et un « cave » s’associent en réunion dans la fabrique de faux billets. Comme le dit si bien Audiard, à méditer : « les millions, ça se divise, mais les années de placards, ça s’additionne ! LA CHEVRE de Francis Veber (1981)/Gérard Depardieu, Pierre Richard FA VEB Mi chèvre-mi chou ! C’est ainsi que se présente cette année 1981 partagé entre la « chèvre » de Francis Veber et la « soupe au chou » de Jean Girault. Cette « chèvre » atteindra les sept millions de spectateurs sans compter les 35 millions de Russes ! L’argument est simple. Pour retrouver sa fille disparue au Mexique un PDG millionnaire propose au détective Campana et à’un SIMPLE employé de banque poissard un contrat en or. Bien rythmé sans surenchère, cette comédie repose évidemment sur le tandem 14 improbable : le clown blanc costaud face à l’auguste qui joue de malheur. Le corps de François Perrin, comme dans les meilleurs cartoons est allongé, disloqué, torturé. Le tournage ne sera pas sans péripéties. Depardieu fut piqué par un scorpion lors du tournage en Amazonie, le scorpion en est mort ! Ce coupe mythique récidivera dans « les COMPERES » en 1983 et les fugitifs en 1986. CHOUCHOU de Merzak Allouache (2003)/Gad Elmaleh, Alain Chabat FA ALL Ce « Chouchou » fut le premier film avec Gad Elmaleh, humoriste bien connu sur scène et un vecteur truculent pour ce personnage truculent mis en scène dans l’un des sketches de son spectacle. Jeune homosexuel maghrébin, Chouchou débarque à Paris et retrouve son neveu dans un cabaret parisien. Sa vie est bouleversée quand il décide de s’y produire. Ce qui plait au public, c’est de partager le même langage que ce « chouchou » qui adore les sushis. Son parcours est une joyeuse traversée de toutes les exclusions identitaires (émigration, perte d’identité, travestissement, homosexualité, précarité du travail). Ce personnage de « One Woman Show » pourtant fort populaire n’aura pas d’autre destin au cinéma, Dommage. LES COMIQUES TELE Le cinéma a toujours su capter les talents où qu’ils se trouvent. Jadis, c’était au cirque, au café-concert (RAIMU, FERNANDEL), au cabaret (DE FUNES, BOURVIL) et au café-théâtre (le « Splendid »). Les phénomènes comiques sont dorénavant issus de la télévision. Certaines émissions comme en 1975 l’émission de Jacques Martin « le petit rapporteur » ou »le petit théâtre de Bouvard » plus tard. Mais c’est surtout les studios de Canal+ qui servent de « réservoir » au cinéma français dans les années 90. Ces années là se crée un esprit nulle part ailleurs propre à la chaine (Antoine de Causnes, les Deschiens, les Nuls, Edouard Baer, Bruno Delépine, Jamel Debbouze, les Robins des Bois, Omar et Fred,...). Certains comiques deviennent réalisateurs avec plus ou moins de bonheur. Parmi ceuxci, signalons Alain CHABAT ou Didier Bourdon (des « inconnus »). Mais le succès de l’opération n’est jamais garanti car ces vedettes peuvent donner l’impression d’utiliser le cinéma pour gonfler leur notoriété sur scène. CON (céoenne) On ne le dira jamais assez. Le cinéma français commence par AUDIARD et fini par AUDIARD. « Deux intellectuels assis vont moins loin qu’un con qui marche » (Un taxi pour Tobrouk). Le triomphe du « DINER DE CONS » en 1998 le suggère à nos oreilles. Plus le con s’exprime plus il est cinématographiquement parlant. Dans certains films, le con était toujours l’autre. Plusieurs filmographies vérifient cet aphorisme, qu’il soit sale, simple ou brave, qu’il possède les traits de ce « vieux » FERNANDEL dans « le SCHPOUNTZ » ou dans « SIMPLET », la frimousse bovine de Jean LEFEBVRE dans « NE NOUS FACHONS PAS » ou de « un idiot à Paris », de BOURVIL dans ses premiers rôles ou de Jean CARMET à toute heure du jour, sans oublier les « VIEUX DE LA VIEILLE ». Ils sont souvent « sympas ». Mais laissons le dernier mot à notre thuriféraire : « Quand om mettra les cons sur orbite, t’aura pas fini de tourner ! 15 LES COMPERES de Francis Veber (1983)/Gérard Depardieu, Pierre Richard (prochainement) FA VEB Francis Veber reforme le ticket gagnant de « LA CHEVRE » (1981). Cette fois-ci, pour retrouver son fils, une mère fait croire simultanément à ses deux anciens amants qu’il s’agit de...leur fils ! L’esprit comique repose une nouvelle fois sur les oppositions physiques. Jean Lucas est un journaliste costaud et rustre et l’autre se nomme...François Pignon ! Vous l’avez compris, le point de départ est source de quiproquo mais c’est aussi une manière légére de traiter le thème de la dépression (+ 3 millions d’entrées). LE CORNIAUD de Gérard Oury (1965)/ Bourvil, Louis de Funès FA OUR Tiré d’un fait divers connu, ce film phénomène inaugure le cycle des succès de la comédie « à la française ». Il est devenu patrimonial du fait de ses nombreuses rediffusions à la télévision. BOURVIL et DE FUNES s ‘étaient déjà croisé dans des petites productions mais c’est dans la TRAVERSEE DE PARIS qu’ils sympathisèrent. « Le Corniaud » fait parti de ces films qui unissent toute la famille autour du poste de télévision. On partageait avec nos parents cette gaieté nocturne qui serait peut-être sans lendemain. Ce film comporte plusieurs scènes-cultes comme la scène d’ouverture lorsque la Bentley de Saroyan percute la deux-chevaux de Maréchal. Gérard Oury réussit la collision entre deux caractères opposés : le petit grincheux malveillant et manipulateur contre le « bon » français affectueux et cartésien, la mauvaise foi contre la bonté lunaire. Pile poil dans la parenthèse enchantée des années 60, ce film constitue la « madeleine de Proust » enrichie par les nombreuses diffusions. Même s’ils s’évitent dans ce premier film, Bourvil et De Funés deviendront compagnons de route dès l’année suivante... Sixième succès de tous les temps avec plus de 12 millions de spectateurs ! COUP DE TETE de Jean-Jacques ANNAUD (1979)/Patrick Dewaere FA ANN Réalisé par Jean-Jacques Annaud dont ce n’est que le second film, « Coup de tête » réunit quelques gueules du samedi soir. Outre Patrick Dewaere au naturel, on retrouve au scénario Francis VEBER qui crée pour lui le rôle de François Perrin. Alain Poiré producteur, musique de Pierre Bachelet, Jean Bouise, Michel Aumont et la délicieuse France Dougnac font de ce film un pur produit Francis VEBER. Petit club de football, l ‘US Trincamp réussit à se hisser en finale de la coupe de France par des moyens peu orthodoxes. Bouc émissaire, puis gloire locale, François Perrin dénonce les ripoux du foot-business bien avant les « affaires » qui préoccupent le football national, incarné ici par le préoccupant Jean Bouise. Film très populaire et qui n’a pris une ride grâce à son scénario malin et à son rythme débridé. Avec « A mort l’arbitre » de J.P. MOCKY, « coup de 16 tête »commente sur le mode aigre-doux l’hypocrisie et les dérives du football français. LE COUP DU PARAPLUIE de Gérard Oury (1980)/Pierre Richard FA OUR Dix ans après la « Carapate », Gérard OURY retrouve Pierre RICHARD pour un nouveau succès. Ce coup fameux représente peut-être l’une des meilleures prestations du comédien burlesque. Il confirme l’art et la manière qu’a Gérard OURY de confisquer la réalité (un fait divers d’espionnage, le coup de parapluie bulgare) pour la transformer en véritable entreprise de démolition. Le coup de parapluie bulgare est une technique utilisée par les services secrets bulgare pour assassiner les espions ennemis. Le 7 septembre 1978, l’écrivain et dissident bulgare, George Markov fut assassiné par du poison réfugié dans un parapluie. Comme le personnage joué par BOURVIL dans « LE CORNIAUD », Grégoire Lecomte, comédien sans envergure est utilisé contre son gré pour éliminer un trafiquant sur la Côte d’Azur.. Mais de là qu’on se marre comme des baleines ! (je sais, c’est facile !) CUISINE ET DEPENDANCES de Philippe Muyl (1993)/Agnès Jaoui, Jean Pierre Bacri, Zabou Breitman... FA MUY Au début des années 90, un vent nouveau souffle sur la comédie française. Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri s’unissent pour écrire tout d’abord pour la scène la pièce « cuisine et dépendances », récompensée par quatre « Molières ». Adaptant leur pièce au cinéma, ils utilisent le vieux dispositif en huis-clos, du théâtre filmé pour mieux s’en amuser : la caméra virevolte autour des personnages et de l’appartement, scènes de la vie nocturne. Jacques et Marie, couple de bourgeois ordinaires invitent deux amis à diner qu’ils avaient perdus de vue. Mais les invités arrivent avec deux heures de retard. Le film révèle la méchanceté ordinaire de petits bourgeois pas si inoffensifs que cela, veules et cyniques. Les répliques fusent, insolentes, savoureuses sur la soi-disant réussite professionnelle. C et D reste une des meilleures comédies de ces années là avec un quatuor de comédiens qui fonctionnent comme des « bêtes de scène ». C’est dans ce film que Jean Pierre Bacri interprète pour la première fois ce personnage d’éternel rabat-joie qui deviendra sa « marque de fabrique ». DIDIER d’Alain Chabat (1997)/Alain Chabat, Jean-Pierre Bacri FA CHA Après la période des Nuls, le premier film réalisé par Alain Chabat semblait une véritable gageure. Il fallait oser transformer un acteur en chien savant pour obtenir le césar du premier film. Confié à la garde de Jean-Pierre Bacri, un manager de football, le labrador humain s’avère un sacré détonateur de gags. Le football (voir « COUP DE TETE ») sert de prétexte pour faire rire. Sous son apparence grossière, le film a le mérite d’aller jusqu’au bout de son idée de départ. Plusieurs scènes sont devenues « cultes » ! 17 LA DILETTANTE de Pascal Thomas (1999)/ Catherine Frot FA THO Pierrette Dumortier alias Catherine Frot est une passante sans-souci de la vie. Après quinze années (ennuyeuses) en Suisse, elle décide de retrouver ses enfants. Arrivée en France, elle passe de bras en bras sans véritablement s’engager dans ses « drôles d’histoires » de cœurs épinglés. « la Dilettante » est sans doute une des meilleures comédies avec Catherine Frot . Digne d’une comédie de Sacha GUITRY (étude de caractères, choix d’une existence... )La dilettante habite ce monde tant bien que mal, avec le plus de légèreté possible, menant une existence au fil de la vie. LE DINER DE CONS de Francis VEBER (1998)/Jacques Villeret, thierry Lhermitte, Daniel Prevost... FA VEB Cette comédie a presque vingt ans mais elle semble d’actualité tant les chefs d’escadrons se multiplient. Ce film a obtenu en 2005, le record d’audience pour un film sur une chaine privée avec 11,5 millions de téléspectateurs. Après sa célèbre trilogie avec le couple Pierre Richard/Gérard Depardieu, Francis VEBER décide de proposer à Jacques VILLERET le rôle de François Pignon. On peut certifier à la vision de ce film que JacquesVILLERET sans aucune baisse de régime porte la connerie en bandoulière. Réalisé en huis clos (inspiré d’une pièce de théâtre), premier film « au téléphone » avant l’arrivée du portable, ce film restera dans les annales comme une belle « tête de vainqueur »dans la filmographie de Francis VEBER et un hommage « franc du collier » à la chanson de Georges Brassens. DISCOUNT de Louis Julien-Petit (2014) FA PET On nous conte la vie de quelques caissières de supermarché hard discount dans le Nord Pas-de-Calais. Avec l’arrivée des caisses automatiques, ce petit monde se remet en cause. Quelques employés décident de dérober des marchandises avant la date de péremption pour les revendre aux pauvres à des prix cassés. C’est un film à découvrir car il colle vraiment à l’air du temps. Le petit groupe propose une solution alternative au désarroi actuel et à l’impuissance. Pour son premier film, Louis Julien-Petit réalise une comédie sociale à la « Ken Loach » et une grande comédie optimiste sur la solidarité et la générosité dans la grande distribution. LE DISTRAIT de et avec Pierre Richard (1970)/Bernard Blier FA RIC Premier film de Pierre Richard, ce premier essai constitue un coup de maitre sur l’échiquier du burlesque. Il confirmera d’ailleurs par la suite avec « les malheurs d’Alfred » et, « je sais rien mais je dirai tout ».Ce film dénonce la société publicitaire à travers les yeux d’un individu lunaire pas 18 vraiment concerné par son environnement qu’on demande de pervertir. Pierre Malaquais (Pierre Richard) est une charge plastique permanente contre la propagande et l’autorité (Bernard Blier). Pierre Richard en humble successeur de Harpo Marx en moins subversif, offre un étalage de douceurs poétiques à défriser les têtes de gondole. DOMICILE CONJUGAL de François Truffaut (1970) FA TRU Tourné la même année que le film précédent (heureuse époque), ce film est le quatrième volet des aventures amoureuses d’Antoine Doinel commencé avec les « quatre-cent coups » et poursuivi plus tard avec »Baisers volés ». Devenu père de famille, Antoine déambule toujours comme un « orphelin qui cherche une famille de remplacement ».Il trouve, à la fois, ici, la jeune femme émancipée et moderne des années 70 et succombe à l’adultère en même temps. Le roman d’apprentissage d’Antoine se conclura huit ans plus tard dans « l’amour en fuite ». DON CAMILLO (1952) de Julien Duvivier/Fernandel FA DUV Cette série de cinq films, inspirés des romand de Giovanni Guareschi a établi sans compter des records de popularité à la télévision française. On suit les tribulations d’un curé de choc dans un petit village italien de la plaine du Pô dont le maire, Peppone (Gino Cervi) est communiste. Les affrontements homériques, les coups de sang du prêtre libéral et ses conversations avec Jesus font de cette série de films un feuilleton à redécouvrir sans cesse. DROLE DE DRAME (1937) de Marcel Carné/ Louis Jouvet, Michel Simon FA CAR C’est avec ce film que la comédie française entre dans l’ère moderne redorant son blason au fil des époques, devenant valeur de film culte, d’objet filmique non identifié et de film maudit. Le film tranche radicalement avec les productions de l’époque et révèle le courage des producteurs et des interprètes à s’engager dans un film aux dialogues absurdes proches d’un inventaire anglo saxon à la « prévert ». A sa sortie, le film fut conspué par les spectateurs et la critique. Il reste, grâce à ses fameuses répliques l’un des films les plus drôles du cinéma et l’un des films proposant un personnage de serial killer, un tueur de bouchers. Par sa cruauté et sa forme déstructurée, par sa brochette d’acteurs qui le décompose, ce film puzzle est une des plus grandes réussites des années trente. DUPONT LAJOIE (1974) de Yves Boisset/Jean Carmet FA BOI Un cafetier parisien passe ses vacances dans un camping du midi à proximité d’un chantier où travaillent des immigrés. Sa xénophobie fait tache d’huile dans un petit groupe de vacanciers. A la suite de la sortie du film, l’expression « Dupont Lajoie » désignera un français moyen. 19 L’EMMERDEUR de Edouard Molinaro (1973)/Lino Ventura, Jacques Brel FA MOL M.Milan (Lino Ventura) est un tueur à gages qui doit exécuter son contrat depuis sa chambre d’hôtel donnant sur le palais de justice de Montpellier. Son voisin, François Pignon (Jacques Brel), représentant en chemises, décide de se suicider par dépit amoureux ce jour là. François Pignon est un nom commun à plusieurs personnages de fiction créés par Francis VEBER. Le nom apparait pour la première fois en 1971, dans sa pièce « le contrat » créé sur les planches par Jean Le Poulain. La pièce est adaptée au cinéma deux ans plus tard sous le titre de l « emmerdeur », Jacques Brel devenant le premier comédien à incarner François Pignon au cinéma. Par la suite, plusieurs comédies dont VEBER est le réalisateur et/ou le scénariste mettent en scène un personnage portant ce nom. Le point commun de ces personnages, qui font désormais partie du folklore du film français, est de se trouver face à une situation qui les dépasse, voire dont ils n’ont même pas conscience. Dans un certain nombre de cas, les Pignon/Perrin se démarquent par leur candeur (parfois à la limite de l’idiotie), leur grande naïveté et leur gentillesse. ENGUEULADES L’engueulade nationale occupe une place de choix dans le panorama mémorable du cinéma comique français. Qui n’a pas pêché par omission pour administrer une paire de claques au petit Pivert ou à l’insupportable Michalon. Qui ne jubile pas devant le « PETIT BAIGNEUR » massacrant son embarcation, le même morigénant son orchestre symphonique ou ses domestiques habituels, Paul Préboist ou Maurice Risch ? Il ya des acteurs qui engueulent et d’autres qui ne peuvent pas ! Michel SIMON peut ! BOURVIL ne peut pas ! Certains films reposent sur le principe de l’engueulade, par exemple, la crise permanente opposant Simone Signoret et Jean GABIN dans le « Chat ». ou Michel SIMON dans « la poison », ou bien la crise qui se déclare et progresse lentement mais sûrement jusqu’à « LA GIFLE » de Lino VENTURA sur la joue impertinente d’Isabelle Adjani. Quelle scène retiendra t-on de la « TRAVERSEE DE PARIS », sinon celle ou GABIN ravage le troquet des fanatiques. Mais l’art de l’engueulade se perd ces derniers temps malgré la présence encore bouillante d’un Jean-Pierre MOCKY qui explose des deux côtés de la caméra. Les prises de becs se font rares même du côté de Jean-Pierre BACRI ou de Gérard LANVIN (Ludivine Bantigny) ESSAYE MOI de Pierre-François MARTIN LAVAL (2005)/Julie Depardieu, Kad Merad, Pierre Richard FA MAR « Le jour où tu vas dans les étoiles, je te donne ma main ». C’est le serment qui relie Yves Marie à Jacqueline, deux enfants de neuf ans. Lorsque YvesMarie retrouve Jacqueline, il a oublié son serment et s’apprête a en épouser une autre. Alors, Yves-Marie, devenu cosmonaute, propose à sa « chère et tendre » de l’ »essayer » pour une journée. Cette bonne idée de départ s’enrichit grâce aux talents conjugués du couple Depardieu/ Martin Laval. Satisfaite ou remboursée ? Il est rare qu’une comédie nous fasse 20 passer du rire aux larmes avec autant d’allure que de délicatesse. Pour l’occasion Pierre RICHARD reprend son rôle d’éternel gaffeur. Cette ode savoureuse de l’âge tendre marquera les années 2000 par sa fraicheur et son opportunité. LE FABULEUX DESTIN D’AMELIE POULAIN de Jean-Pierre Jeunet (2001) Kassovitz/Tautou FA JEU Ce fut un triomphe public et critique de l’année 2001. Faisant de JeanPierre Jeunet le nouveau Wonder Boy du cinéma français. Il n’a pas eu tort de ré-imaginer l’âge d’or de l’enfance et d’insister sur le côté « figurines de cartes à collectionner » de notre enfance. Des images que l’on échangeait avec les copains et les copines dans la cour de l’école. Quand Amélie nous apostrophe, cela renforce la complicité auteur/ auditeur lorsque nos parents nous racontaient une belle histoire avant de s’endormir lorsqu’il fallait quitter provisoirement nos objets familiers. Renouant avec le bric à brac à la « prévert », ce fabuleux destin confié au couple Audrey Tautou/ Matthieu Kassovitz demeure un rêve merveilleusement articulé. LA FAMILLE BELIER d’Eric Lartigau (2014) FA LAR Dans cette famille tout le monde est sourd, sauf Paula, élément essentiel, car sans elle, la gestion de la ferme familiale serait une catastrophe. Douée d’une voix superbe, Paula encouragé par son professeur de musique, décide de préparer le concours de Radio France. Ce film réussit à réunir à l’écoute 7,5 millions de français. Grâce à ces comédiens (Louane Emera, François Damiens, Karin Viard) et un scénario solide, un peu tire-larmes quand même, Eric Lartigau réussit à nous émouvoir et à nous amuser en même temps. Les chansons ont été composées par Michel Sardou. FANFAN LA TULIPE de Christian-Jaque (1952)/Gérard Philippe FA CHR Ce film représentait pour les spectateurs de l’époque le modèle de film porté par l’esprit français, aventures et folie douce mené tambour battant, trépidant et rocambolesque. Le personnage à la fois naïf et intrépide joué par Gérard Philippe, ici à l’apogée de sa popularité préfigure le panache d’un Jean MARAIS ou d’un Jean-Paul BELMONDO. Tout ici concourt au bonheur du spectateur : action, aventure, bottes secrètes, esprits malins. Noël roquevert qu’on avait rarement vu invité à pareille fête saupoudre d’un poivre décapant les amours chaotiques entre sa fille (Gina Lollobrigida) et le rebelle honnête et loyal. FANTOMAS de André Hunebelle (1964-1966)/Jean Marais, Louis de Funès FA HUN Au firmament des rediffusions à la télévision, la trilogie FANTOMAS avec Jean MARAIS et Louis de Funès dominent le panthéon. Marcel Allain, le créateur du personnage disait clairement de cette série : « je ne peux pas reconnaitre ma progéniture sous ces oripeaux là ! Le contresens est total. En effet, il ne subsiste de ce personnage que le côté inquiétant, hanté. Mais 21 il faut admettre que ce type de comédie alerte, burlesque, policière est un modèle de cinéma pop et kitsch, surfant sur la renommée récente des aventures de James Bond avec sean Connery. Le producteur Alain Poiré voulait à nouveau réunir BOURVIL et Jean MARAIS , les acteurs gagnants du « Bossu » et du « capitan » mais suite au désistement de BOURVIl, on appela Louis de FUNES pour le remplacer. Pour le plus grand bonheur de cette trilogie car c’est le personnage du commissaire Juve qui coordonne le tempo et devint à travers le temps la véritable vedette du film . Ce fut un triomphe commercial car on retrouve tout le charme de ces années là : bravoure, péripéties comiques et factices, facéties policières. FETE DU CINEMA : rappelons que cette fête a été instaurée en 1985 par Jack Lang, ministre de la Culture. Cette opération profite souvent aux films français en cours d’exploitation qu connaissent déjà un certain succès publics. Le succès génère le succès, et ce sont essentiellement les comédies qui tirent leur épingle du jeu...ou les films américains spectaculaires. LA FOLIE DES GRANDEURS (1971) de Gérard Oury/Yves Montand, Louis de Funès FA OUR Alors qu’on attend toujours une édition numérique digne de ce nom, la folie des grandeurs conserve dans nos cœurs d’enfant la saveur des dimanches soirs ou des vacances de noël que rien ne peut édulcorer. Et pourtant ! Pourtant que de rendez-vous manqués avec ce film, une des plus grandes coproductions franco-hispano-italo allemande de l’époque. Le scénario qui se démarque grossièrement de la pièce de Victor Hugo (premier rendez-vous manqué), la musique de Polnareff qui se teinte de reflets morriconnesques (nous sommes en pleine vague du western spaghetti), Yves Montand jouant de sobriété face à un De FUNES exultant, débordant de méchancetés. Ce film devait boucler une trilogie OURY/ DE FUNES/ BOURVIL. La mort de BOURVIL menaçait la réalisation du film. Il fut finalement réécris pour Yves MONTAND plus proche de Scapin que de Sganarelle. Le succès fut pérennisé par la télévision. FRANCOIS Ier de Christian-Jaque (1937)/ Fernandel FA CHR François Ier (le titre dit tout !) est certainement l’un des films le plus brillants avec Fernandel car il ne s’embarrasse pas du personnage pagnolesque inventé par Fernandel empreint de moralisme. Plongé au début du seizième siècle, un comédien sans expérience doit, au pied levé, remplacer un comédien défaillant dans la pièce « François premier ». Mais la doublure est victime d’un hypnotiseur et se retrouve chez le célèbre Valois en pleine « Renaissance ». Armé de son dictionnaire « Larousse », il rencontre le roi à la cour. La célébrité du film tient moins à un scénario brillant qu’à une séquence d’anthologie : le supplice de la chèvre. Il s’agit d’un acte de torture insoutenable, une chèvre léchant la plante du pied du supplicié ce qui déclenche un fou rire inextinguible, indépassable au cinéma ! 22 FRIC FRAC de Maurice Lehmann (1939)/ Fernandel, Michel Simon, Arletty FA LEH Tiré d’une pièce d’Edouard Bourdet. C’est l’histoire d’un brave garçon, bijoutier de son état qui rencontre un couple de malandrins (Arletty, Michel SIMON), rencontre improbable, irréaliste mais le cinéma n’est-il pas le lieu où se rencontre justement les êtres les plus improbables ? Malgré sa théâtralité d’origine, on peut déceler dans ce film toujours sympathique des circonstances rocambolesque et surtout un langage recréé de toutes pièces. Ici, la la langue ARGOTique renverse tout sur son passage. Quel plaisir de réécouter les accents du javanais et l’ambiance des arrière-cafés de l’époque ! Les trois interprètes, toujours à la limite du cabotinage rivalisent de prouesses langagières. Pourtant, après ce film, Fernandel et Michel Simon ne se fréquenteront plus. LES GARCONS ET GUILLAUME A TABLE (2013) de et avec Guillaume Gallienne FA GAL En incarnant sa propre mère et lui au cinéma, Guillaume Gallienne a élevé le niveau de la comédie française en transposant avec brio sa propre histoire, de l’adolescence perdue aux blessures cicatrisées de l’ego. Intelligent et bouleversant, le public ne s’est pas trompé en venant applaudir en nombre ce one man show pas égoïste pour un sou ! Comme souvent, on utilise un sujet grave : l’emprise des mères dévoreuses que l’on traite sous les traits de la comédie, ce genre de comédies qui coupent le cordon avec les fausses comédies qui se disent légères et décomplexées. GAZON MAUDIT de Josiane Balasko (1998)/ Josiane Balasko, Alain Chabat FA BAL Quatrième film de Josiane Balasko comme réalisatrice. Elle s’attaque cette fois à un sujet délicat. : L’homosexualité féminine, sujet pratiquement jamais traité au cinéma avant elle. Elle ne se contente pas de traiter le sujet et de rendre une copie sans tache. Elle l’ « affronte » comme dans les meilleures comédies dramatiques italiennes. Marijo en panne de voiture trouve refuge chez un couple bien assorti. Bientôt le mari macho se trouve dépassé par la relation « ultra sensible » entre Marijo et Lali. Josiane Balasko, imagina cette relation après son expérience sur le film de Bertrand Blier « Trop belle pour toi. Elle s’est aussi inspirée du couple insolite formé par Michel Blanc et Gérard Depardieu dans « tenue de soirée ». Bref cet excellent mélange des genres rend hommage à tous les drames de la jalousie entre Bertrand Blier et Pedro Almodovar. LES GENDARMES de Saint-Tropez de Jean Girault (1964-1982) /Louis de FUNES, Michel Galabru FA GIR Rappelons l’ordre des épisodes : le gendarme de Saint Tropez (1964), le gendarme à New York , le gendarme se marie, le gendarme en balade, le 23 gendarme et les extraterrestres, le gendarme et les gendarmettes. La popularité retentissante de ces films repose sur l’antagonisme qui oppose l’adjudant-chef Gerber (Michel GALABRU) et le lieutenant Cruchot. Malgré tout, cette brigade représente une autorité légèrement vilipendée par une insolence somme toute assez respectueuse. Cruchot et Gerber sont entourés par des seconds couteaux tous « agréés » par De FUNES imposant comme d’habitude sa mécanique intransigeante et ombrageuse. Avec 8 millions d’entrées, le premier « gendarme » fut suivi d’une longue (trop longue ?) postérité avec près de 4 millions d’entrées à chaque épisode. LA GIFLE de Claude Pinoteau (1974)/ Lino Ventura, Isabelle Adjani FA PIN Pour Isabelle Adjani, il existe un avant et un après « la gifle ». Sa vocation avait changé. Elle savait aussi faire rire. Récompensé par un prix « Delluc » mérité, la gifle représente tout le cinéma populaire des années 70. L’autorité paternelle chavire (dévolue à Lino Ventura). La société française évolue depuis la rupture de mai 1968. Jean est incapable de comprendre sa fille et, lors d’une scène mémorable, la gifle ! La particularité heureuse de ce film c’est que Claude Pinoteau et Jean-Louis Dabadie ont proposé à Lino Ventura un rôle à contre emploi. Séparé de sa femme et de sa maitresse, Jean est désabusé, harassé par des difficultés professionnelles. Etude de caractère avant tout, ce film précède de six ans la « BOUM » du même Pinoteau. Sophie Marceau se révèlera dans le modèle de la « jeune fille », comme Adjani dans un premier grand rôle. LE GOUT DES AUTRES de Agnés Jaoui (1999) FA JAO Castella (Jean-Pierre BACRI) est le patron bougon d’une entreprise de taille moyenne d’une ville de province. Il est entouré d’un chauffeur (Alain Chabat) d’un assistant et de sa femme décoratrice d’intérieur. Un jour, sa vision de chef d’entreprise change quand, forcé de se rendre au théâtre pour voir sa nièce interpréter un petit rôle dans « Bérénice », il se retrouve complètement « sidéré » , subjugué par les talents de l’actrice qui joue Bérénice (Anne Alvaro). C’est l’histoire de cette sidération que conte Agnés Jaoui. Castella, malgré les différences, commence à apprécier autrui (avoir le goût des autres). Son regard découvre la fragilité des êtres qui l’entourent. Autour de lui, d’autres histoires se nouent. Ce beau film témoigne de la stérilité des cloisonnements sociaux. Malgré quelques degrés de séparation, comment cette marge de tolérance peut-elle régler sur l’ardoise magique des années d’imperméabilité ? LE GRAND BLOND AVEC UNE CHAUSSURE NOIRE ; LE RETOUR DU GRAND BLOND de Yves Robert (1972-1974) FA ROB Le règne de Pierre RICHARD s’étend sur une vingtaine d’années et, sans nul doute, le rôle du grand blond, à la fois poète et maladroit marquera les esprits. Après Jacques TATI , Pierre ETAIX et Harpo Marx, il demeure le dernier grand « naïf « du cinéma. A la fois parodie d’espionnage et parodie 24 du contre-espionnage, un grand naïf (donc !) est projeté à l’insu de son plein gré, dans une cascade de malentendus. Il déclenche à son tour un dérèglement de tous les sens. Jean Rochefort, Mireille Darc, Bernard Blier et Jean Carmet complète la distribution. Francis VEBER qui s’occupe des dialogues et du scénario tient déjà à sa merci le personnage de François Perrin. LE GRAND RESTAURANT de Jacques Besnard (1966) FA BES Chez « Septime », le client est roi. Sa carrière est bouleversée quand un chef d’état d’une république bananière se fait enlever dans son restaurant. Ponctué de scènes d’anthologie comme la » recette du « soufflet aux pommes de terre », nous assistons à un festival de grimaceries et de gesticulations, de lâchetés et de mauvaise foi. Cette comédie hilarante matinée de vaudeville d’espionnage possède le goût des friandises d’antan. Sans temps mort jusqu’à la pirouette finale, il reproduit idéalement ce que faisait De FUNES à cette époque, c’est à dire un antihéros fourbe et teigneux que les spectateurs aimaient flatter. Cette farce à la crème avec roitelet de pacotille et loufiats à volonté mérite vraiment le détour. LA GRANDE LESSIVE de Jean Pierre Mocky (1968)/ Bourvil FA MOC 1968 reste la saison cinématographique de toutes les remises en cause. BOURVIL, (Armand St Just) qui représente l’intelligence en mouvement défient toutes les puissances, des CRS, à l’ORTF en passant par tous les sigles à la mode. En entamant sa croisade anti-télévision, l’instituteur rencontre sur son chemin un mèdecin obsédé (Francis BLANCHE), un patron de chaine ultra cynique (Jean POIRET) et un chef du protocole de L’Elysée fortement aviné ! (Michael LONSDALE) On ne pourrait plus produire ce genre de film aujourd’hui. Celui-ci conserve son pouvoir subversif comme au premier jour. Et Jean Pierre Mocky réunit un commando idéal (outre BOURVIL, on reconnait Roland Dubillard et Jean Tissier). Le vrai film sur les évènements de mai 68 est-il celui-ci ? LA GRANDE VADROUILLE de Gérard Oury (1966) La même année que « LE GRAND RESTAURANT », DE FUNES tourne « la grande vadrouille ». Ce film, fut pendant longtemps le plus gros succès du cinéma français bien avant les CH’TIS. Que rajouter de plus (17 millions d’entrées mais pour 50 millions de Français) qui n’a pas été écrit. A voir, à revoir pour garder son âme d’enfant avec ces deux infatigables résistants contre la mauvaise humeur, la candeur de l’un contre l’ignominie de l’autre. Ce type d’humour peut-il vieillir ? Finira t-il par annihiler le mal absolu ? L’un et l’autre se jouent des rapports avec l’Histoire en occupant cette histoire, ils semblent indestructibles en tant qu’icônes populaires, tellement asymétriques qu’ils semblent tout droit sorti d’un cartoon. 25 Jamais lassé, le spectateur n’a qu’une seule hâte, c’est de reprendre la route avec ces deux bons copains. LA GUERRE DES BOUTONS de Yves Robert (1961) Film GUE Cette adaptation réussie du roman de Louis Pergaud reçut un accueil triomphale en salles (+ 10 millions d’entrées). Autour de Martin Lartigue qui incarne Petit Gibus, Robert associe des acteurs chevronnés (Jacques Dufilho, Michel GALABRU, Jean Richard. Yves Robert, qui voulait depuis longtemps réaliser un film sur l’enfance a eu la main heureuse en réunissant cette bande de galapiats. Entre cruauté et tendresse, les enfants singent les codes des adultes préparant un affrontement final entre bandes rivales. Il deviendra en 1962 le plus gros succès de l’année tenant 28 semaines en salle ! Comme une parenthèse enchantée suspendue dans le temps, parfois violent, ce film est un hommage à la nature qu’elle soit humaine ou bucolique ! HIBERNATUS de Edouard Molinaro (1969)/ Louis de FUNES FA MOL Même si cela ne se remarque pas au résultat, le tournage d’Hibernatus a été très mouvementé. Huit versions du scénario et soixante cinq ans de congélation plus tard, Paul Fournier(Bernard Alane) se réveille en plein vingtième siècle. Comme il ne faut pas le brusquer, l’industriel Hubert de Tartas et sa femme, en fait, la petite fille de Paul Fournier, décident de récréer l’ambiance « début du siècle ». Même si on peut préférer OSCAR du même réalisateur, on trouvera chez cet hiberné matière à rire avec un Louis de FUNES en grande forme et Claude Gensac, qui joue une nouvelle fois son épouse. Entourés de comédiens (Paul Préboist, Michael LONSDALE) qui ne font que dodeliner devant le maitre de maison, grand patron d’une société française d’emballages, ce film, malgré un scénario trop elliptique est une réussite sur le thème des « faux » voyages dans le temps, vaut le détour. L’HOMME DE RIO de Philippe de Broca (1964)/Jean Paul Belmondo FA BRO De nombreuses références sont à l’origine de ce chef d’œuvre du film d’action. C’est l’histoire d’un permissionnaire pour huit jours (joué par BELMONDO) qui assiste à l’enlèvement de sa fiancée ( Françoise Dorléac) par des barbouzes. Il affrontera mille périls. On sait que les albums de tintin : « l’affaire Tournesol » sorti en 1956 a inspiré vaguement le début de l’intrigue, mais d’autres albums (l’oreille cassée, le temple du soleil) peuvent être cités pour leurs péripéties et leurs artefacts. Tout dans la dérive des personnages évoque l’univers de la ligne claire. Mais aussi Jules Verne, Jack London, Joseph Conrad ont inspiré les tribulations du fougueux et débonnaire Adrien Dufourquet sur la piste de la belle évaporée. Le film, à sa sortie, contentera 4,8 millions de spectateurs et fera de « Cartouche » une star montante. 26 L’HOMME QUI AIMAIT LES FEMMES de François Truffaut (1977) / Charles Denner FA TRU François Truffaut sait filmer les jambes des femmes. Cela tombe bien, Charles Denner son héros, les adore ! Quoi qu’on en dise ! On peut être un dragueur invétéré et aimer les femmes ! Bertrand Morane, l’homme qui n’avait pas peur des femmes en est un témoignage. Tout est dans le titre : « l’homme qui aimait (toutes) les femmes ». François Truffaut s’inspire de sa vie intime pour parachever le portrait non pas d’un vil séducteur, mais au contraire d’un homme qui regarde les femmes et tente de les comprendre. En superposant le portrait de toutes ces femmes qu’il a rencontrées, Bertrand Morane essaie de dessiner le portrait de sa vraie mère pour que la blessure originelle se cicatrise. A chaque rencontre sa vérité, son illumination. Qui est Bertrand Morane ? Un enfant qui a eu la chance de grandir ! INSPECTEUR LA BAVURE de Claude Zidi (1980)/ Gérard Depardieu, Coluche FA ZID Après sa participation à l’AILE OU LA CUISSE, Claude Zidi retrouve son auguste, COLUCHE. Cette fois çi, le réalisateur s’adapte au style de COLUCHE, l’un des derniers clowns authentiques qui se confine au cinéma dans une douce marginalité. Zidi lui adjoint un clown blanc et choisi Gérard Depardieu dans le rôle du grand méchant. Inspecteur malgré lui, Coluche empile les pitreries et les cascades dans un scénario indigent. Mais le spectateur se déplace essentiellement pour COLUCHE. Malgré tout, les nombreuses rediffusions télé font de cette « bavure » qui fonctionne aussi bien que les « RIPOUX » du même metteur en scène, une comédie bien regardable. INTOUCHABLES d’Olivier Nakache, Eric Toledano (2012)/ Francois Cluzet, Omar Sy FA TOL A la suite d’un accident, Philippe, riche aristocrate engage Driss qui vient de sortir de prison comme aide à domicile. L’antagonisme initial se transforme en amitié. On a beaucoup glosé sur les raisons de ce succès phénoménal (près de 20 millions d’entrées). On pense à Chaplin qui aurait pu réaliser cette histoire qui défie le temps (rencontre improbable, mansuétude). Quelques années après le passage de la comète, on a senti que le public de l’époque etait en phase avec ce type d’intrigue, complaisante sur le papier. Au lieu du tire-larmes – tiroir-caisse, on est en présence de deux êtres vivants dans leur complexité et leur distinction, tous deux affublés d’un handicap qui s’annulent lorsque les réalisateurs les maintiennent en présence l’un et l’autre. Vents contraires, ils s’attirent et se rétractent comme les extrémités d’un aimant. Les sensations de 2012 sont encore sensibles. 27 JEAN PHILIPPE de Laurent Tuel (2005) avec Fabrice Luchini, Johnny Halliday FA TUE On remarque en « clin d’œil » la présence de Bernard Frédéric, le »Claude François » de PODIUM. Fabrice, qui ne vit, ne s’agite, ne respire que pour son idole, le grand Johnny Halliday, un chanteur assez connu. Une nuit, alors qu’il tente de rentrer chez lui, il reçoit un coup violent de la part d’un quidam. Lorsqu’il se réveille à l’hôpital le lendemain matin, il s’aperçoit que son idole n’existe pas ou plutôt qu’il n’existe qu’à l’état larvaire dans le corps d’un certain Jean-Philippe Smet. C’est certainement dans le genre comique uchronique un film aussi réussi que le film de Michel BLANC « grosse fatigue ». Rappelons qu’une uchronie repose sur un préalable, la réécriture de l’Histoire à partir de la modification d’un élément du passé qui vient bousculer l’enchainement des évènements. Totale réussite ou totale imposture ? A vous de choisir ! Si tu nous entends Johnny, pense à nous ! Réincarne toi ! JE VOUS TROUVE TRES BEAU d’Isabelle Mergault (2005)/Michel Blanc FA MER Il fait parti de la liste des « feel good Movie » que l’on a plaisir à retrouver pour se rassurer. Cinéaste peu expérimentée, Isabelle Mergault utilise deux sujets complémentaires. Venant de perdre sa femme dans un accident survenu à la ferme familiale, Aymé, se trouve dépassé par le labeur domestique. Cherchant à se remarier, il rencontre une jeune roumaine qui l’attendrit...Toujours aussi populaire malgré des choix dramatiques plus marqués (depuis « Monsieur Hire ») Michel BLANC réussit sa conversion dans un rôle de paysan courtaud aussi caricatural que les personnages rustiques que jouait BOURVIL à ses débuts. Isabelle Mergault ne sait pas si elle doit choisir un sujet sur l’immigration, sur la condition des agriculteurs, ou la comédie sentimentale. Peut-être ne faut-il voir en « je vous trouve très beau » qu’une simple histoire d’amour ? LE JOUET de Francis VEBER (1976)/ Pierre Richard Un journaliste un peu maladroit est engagé comme « jouet » pour distraire le fils d’un milliardaire.(joué par Michel Bouquet). Après une carrière de scénariste pleine de succès, Francis VEBER entreprend de passer à la mise en scène avec cette fable morale. Caricature du magnat Marcel Dassault (il s’était reconnu !) très influent en 1976, Michel Bouquet reste très sobre devant un Pierre Richard aussi maladroit en ville qu’à l’écran .Il était très intimidé par le mystérieux Michel Bouquet. L’argent peut-il tout acheter ? Y compris d’être le jouet de quelqu’un c’est à cette question que tente de répondre durant une heure et demie ce joli film plein d’entrain. 28 JOUR DE FETE de et avec Jacques Tati (1944) FA TAT Il existe trois versions de ce film dont une colorisée en 1994. Dès sa sortie, la popularité de ce facteur gagne du terrain (6,7 millions de spectateurs). A cette époque, Monsieur Hulot n’existait pas encore. C’est à François le facteur de Ste Sévère, grisé par la vitesse et la modernisation, portant moustache et décontraction de porter ce « jour de fête » sur ses épaules de postier volant. Dans sa courte filmographie, c’est dans ce film que Jacques Tati honore le plus ses qualités de mime et d’acrobate. Par le sens inné du gag méticuleusement préparé, Tati invente une nouvelle pantomime à vélo, véritable hommage aux arabesques bucoliques de Buster Keaton. Son choix de tourner en extérieur dans le village de Sainte Sévère est aussi une preuve de modernité. Il invente même un procédé couleurs pour les besoins du film : le « thomsoncolor » et invente de nouvelles sonorités jamais entendues. LAISSE TES MAINS SUR MES HANCHES de Chantal Lauby (2008) FA LAU Ce n’est pas un film sur la vie de Salvatore Adamo mais il tente néanmoins de reproduire l’ambiance et la couleur de la chanson. L’histoire raconte la crise de la quarantaine chez une maman dont la fille se dérobe pour vivre avec son copain. Curieusement mélancolique de la part de la « maman » des Nuls, dont on peut reconnaitre dans des petits rôles Dominique Farrugia et Alain Chabat. Cette quadragénaire un peu paumée qui intègre un monde qui ne lui correspond pas (le monde des forains) reste un peu trop « fleur bleue ». On ne retrouve pas ici l’humour sarcastique des Nuls. Le romantisme de cette femme qui lutte contre la solitude, combattante de l’amour apporte une note de fraicheur. Il reste de bonnes idées comiques démenties par un sujet trop sociologique. LOUISE-MICHEL de Benoît Delépine, Gustave Kervern (2009) FA DEL Représentatif de l’humour décapant de ces deux réalisateurs belges qui sévissaient sur Canal +, Louise-Michel est un film politiquement incorrect très politique. Ici, nous ne sommes pas dans quelque « présipauté » de pacotille même si le film réunit quelques résidents extra-belges. Comme Yolande MOREAU (Louise Ferrand) et Boulli Lanners, et même, dans des seconds rôles Benoît POELVOORDE ou Albert DUPONTEL. C’est l’histoire d’une conspiration qui bouleverse la vie d’une petite entreprise sur le point d’être délocalisée. Une poignée d’ouvrières décide d’employer un tueur à gages pour trucider leur infâme patron,. Mais le tueur se montre particulièrement inerte et incompétent. Ce film commis par des agitateurs connus sur la place de Bruxelles est, comme ses auteurs, particulièrement irrévérencieux et radical sous des oripeaux carnavalesques. 29 LE MAGNIFIQUE de Philippe de Broca (1973)/Jean-Paul Belmondo FA BRO Pour être moins connu que l’HOMME DE RIO, le Magnifique fait partie de ces parodies qui rendent hommage au cinéma de genre. Titré provisoirement : « comment détruire la réputation du plus célèbre agent secret ? » tout est déjà là dans le pari absolument dantesque de desservir James Bond en le dynamitant de l’intérieur. Un romancier de gare s’imagine le plus grand des super agents secrets. Le script de Francis VEBER est idéal pour notre Bébel national prétentieux et dilettante. Philippe de Broca voulait dénoncer le comportement de ces super héros de pacotille et leur quincaillerie qui sévirent à cette époque . Pour gonfler sa musculature, il doit rencontrer une créature de rêve (Jacqueline Bisset) mais le rêve n’a qu’un temps. Le tournage au Mexique a été héroïque dans des conditions épouvantables mais le résultat est là. Même si la collaboration entre De BROCA/ Rappeneau/Daniel Boulanger/Francis VEBER/BELMONDO fut quelque peu chaotique, le résultat est un vrai feu d’artifice avec en prime deux films pour le prix d’un ! MAIS QUI A TUE PAMELA ROSE ? d’Eric Lartigau (2003) FA LAR Dans le même esprit que « LA CITE DE LA PEUR », Kad Merad et Alain Baroux nous propose le foutraque « Mais qui a tué Pamela Rose ». Le point de départ est très simple. Pamela, une strip teaseuse est retrouvée assassinée dans une chambre d’hôtel. Les deux enquêteurs du FBI...enquêtent ! Le film enchaine les scènes loufoques proches de l’esprit « Fluide glacial » comme si le « faucon maltais » se préparait un « DROLE DE DRAME ». Thriller parodique ou parodie de thriller. Succès oblige, une suite assez pathétique sera réalisée en 2012. MARCHE A L’OMBRE de Michel Blanc ((1994)/ Michel Blanc, Gérard Lanvin FA BLA De retour à Paris après un séjour à l’étranger, Denis et François passent de galère en galère. Voici une comédie sociale qui repose comme souvent sur des caractères opposés. Ici, le petit maigrichon râleur et hypocondriaque tire la couverture devant son compagnon d’infortune, beau ténébreux. Marche à l’ombre est un polaroïd de la crise sociale que traversait les Français à cette période. On pouvait sourire de tout, ce qu’une « époque formidable » de Gérard Jugnot répétera quelques années plus tard avec plus de grincements. Ce road movie séduira 6 millions de spectateurs avec les « dents qui poussent » devant ce couple de routards marginaux. MARIUS – CESAR- FANNY de Marcel Pagnol/ Raimu FA PAG La pièce que monte en 1929 un professeur d’anglais, Marcel Pagnol, a un tel succés que la Paramount attiré par l’aubaine, en produisit un film réalisé par un anglais d’origine hongroise. « Marius » consacre toute une région. La mer attirait le jeune Marius l’éloignant de sa bien-aimée Fanny et de son bar paternel. Les réalisateurs font souffler l’air du grand large sur les palabres méridionaux. Les paroles s’envolent et Fanny reste seule pour élever son fils... Ce n’est pas uniquement du « théâtre en conserve » comme 30 on l’a répété de nombreuses fois. Les péripéties de la pièce sont respectées dans les grandes largeurs avec un réel souci de placer la caméra pour attirer les acteurs mais aussi pour s’ouvrir au large. Cette vitalité, Pagnol la réalisera lui même en réalisant le dernier volet : « César ». Les personnages y gagnent en épaisseur surtout Orane Demazis, le personnage le plus intéressant. Dans ce dernier volet, les accents de son univers et l’intégrité des sentiments sont si véridiques que Pagnol les rend invraisemblables. A noter que ce dernier volet a été écrit directement pour une mise en scène de cinéma, ce cinéma qui transforme le destin en pouvoir magique. MARIUS ET JEANNETTE de Robert Guediguian (1996) FA GUE Sous-titré conte de l’Estaque, Marius et Jeannette est un film choral comme les cinéastes les imaginaient dans les années 30 (René CLAIR ou Julien Duvivier). Chronique d’une petite communauté ouvrière dans le quartier de l’Estaque à Marseille en prise avec le chômage, le racisme, la dilution d’appartenir à une classe sociale. Blessés par la vie, Marius, qui est gardien dans une cimenterie désaffectée, et Jeannette, qui élève seule ses enfants avec un salaire de caissière, se rencontrent... C’est l’histoire de leur résurrection qui nous est contée ici, de leur capacité naturelle à chercher le bonheur et a ressouder une certaine fracture sociale (2,6 millions d’entrée). MERCREDI FOLLE JOURNEE de Pascal Thomas (2001) Vincent Lindon FA THO Ce film est emblématique de la carrière de Vincent Lindon qui fonce comme un chien battu dans tous ses défis. Il forme avec Catherine FROT un couple dépassé par les évènements. C’est en 2001, que le meilleur acteur français croise la route de Pascal THOMAS. Ce mercredi, on renverse les rôles. Ce sont les enfants qui s’occupent des parents. A Nantes, la petite Victoria et son père, Martin, se cherchen et se découvrent lors d’une folle journée. Martin ne s’est jusqu’à présent, rarement occupée de sa fille, trop assidu aux courses et au poker. Mais cette fois çi... Les multiples pérégrinations et oscillations donnent le tournis. Les êtres sont en perpétuelle accélération. Chaque rencontre semble une collision inextricable. Deux ans après la belle surprise de la »DILETTANTE » avec Catherine FROT déjà, Pascal THOMAS nous livre un petit chef d’œuvre de fantaisie sur la belle ville de Nantes dans laquelle il fait bon respirer. Sacré mercredi, beau comme un court instant qui s’éternise. MES MEILLEURS COPAINS de Jean-Marie Poiré (1988)/ Gérard Lanvin, Christian Clavier, Jean-Pierre Bacri FA POI Une bande de copains qui s’étaient perdus de vue ont l’occasion pour les retrouvailles avec leur idole rock de se retrouver « pour leur plus grand malheur ». La crise de la quarantaine, vous connaissez ! On s’encroute et on s’embourgeoise. Les rancœurs rejaillissent. Malgré le ripolin de la nostalgie, l’ancienne fleur bleue est devenue un pétale desséché. Le film le 31 plus abouti du réalisateur de « opération corned-beef » ressemble aux films d’Ettore Scola, amer et mélancolique sur la défaite des illusions, la dilution des insouciances sous l’effritement du temps et sa dureté. Echec relatif à sa sortie, « mes meilleurs copains » a été, grâce a ses nombreuses rediffusions télévisées, réévalué à sa juste valeur. LA METAMORPHOSE DES CLOPORTES de Pierre GranierDeferre (1965)/ Lino Ventura FA GRA Le premier roman d’Alphonse Boudard sort en 1962. C’est l’histoire autobiographique d’un ancien malfrat qui n’a pas balancé ses complices et qui se retrouve en « taule ». Il bénéficie d’une libération conditionnelle et sans nouvelles de leur part, se met en chasse pour les retrouver les uns après les autres. Ses acolytes à la pâle figure se nomment Roquemoute, Edmond Clancul et Youpi... On pense évidemment à la réunion de « grande classe » des TONTONS FLINGUEURS ou à l’univers « rentre dedans » d’un commissaire San Antonio. La cueillette ne va pas être triste et la vengeance est un plat qui se mange froid avec un délicieux fumet de cloportes. Michel AUDIARD s’offre une bagatelle de bons mots. Ce fut un demi-échec pour sa sortie en salles (seulement 900 000 entrées) alors que Lino VENTURA grosse vedette à l’époque drainait 2 millions de spectateurs en moyenne. LE MIRACULE de Jean-Pierre Mocky (1987)/ Michel Serrault, Jean Poiret FA MOC Sorti le jour de la Sainte Bernadette, ce pamphlet anticlérical, 25 ans après « UN DROLE DE PAROISSIEN » renverse toute la machinerie sur la grotte de Lourdes et la ferveur aveugle qui s’y attache. Jean Pierre MOCKY a filmé clandestinement certaines scènes comme tout le dispositif autour des simulacres. Le film raconte le pèlerinage à Lourdes d’un faux handicapé (Poiret) poursuivi par un assureur (serrault). Jean-Pierre MOCKY reste un provocateur souvent génial quand il s’agit de martyriser les conventions. Il signe ici l’un de ses meilleurs films en renouant avec le couple « PoiretSerrault. Il ridiculise l’exploitation de la foi à des fins mercantiles. MON ONCLE –MONSIEUR HULOT de Jacques Tati (1953-1958) FA TAT Le nom de Hulot n’est pas totalement inconnu dans l’histoire de la culture française. On sait maintenant que le grand monsieur au chapeau et au parapluie est inspiré directement du nom de Victor Hugo (Hector Hulot). Le nom Hulot donnera par extension le mot « hublot ». Il apparait en vacances en 1953 dans la série de films (quatre films en tout) qui le met en selle. Ce grand corps malade peine à trouver sa place dans la communauté des vacanciers. Dans « mon oncle » (1958), il peine à trouver une famille ou un bureau pour travailler et déplier sa grande carcasse. Il personnalise tout ce qu’il touche même une ville entière qui se construit sous nos yeux par la magie de sa mise en scène. 32 NE NOUS FACHONS PAS de Georges Lautner (1966)/ Lino Ventura Jean Lefebvre FA LAU Troisième partie de la trilogie existentielle consacrée aux bourre-pif et aux mandales à répétition, ce film ultra pop présente le temps où Lino VENTURA s’auto parodiait en gorille plus que convenable et où il recule les limites de l’extravagance et des convenances. L’auteur des dialogues, Michel AUDIARD raconte souvent comment il eut l’idée du film. « En 1965, sur les pare-brise des voitures, les automobilistes collaient des macarons du style « priorité au sourire » ou »ne nous fâchons pas ». Il n’en faut pas plus pour trouver les articulations décapantes qui font de ce dernier opus une des comédies les plus délirantes du cinéma des années 60. Jean Lefebvre en « Michalon » embrigadé dans des quiproquos pas possibles reprend son rôle de tête à claques. Ça mandale à tout va pour le plaisir (innocent) du spectateur. Pour compléter la distribution, Michel Constantin et Mireille DARC jouent leur numéro en couleurs. La musique tendance « Mods » déclenche un jeu de massacre final rarement vu sur un écran. Quel dommage que Georges Lautner n’ait pas réalisé « priorité au sourire » ! LE NOM DES GENS de Michel Leclerc (2011) FA LEC Voici un film qui tranche par rapport à la production française habituelle. Michel Leclerc et sa compagne signent une comédie qui dérange, l’histoire de Baya, fille peu farouche d’une baba cool et d’un immigré algérien tient résolument la promesse de « payer de sa personne » en couchant avec tous les types de droite qu’elle rencontre. Un jour, elle croise Arthur Martin dont elle ne voit tout d’abord qu’un « facho ». Mais Arthur qui cache des origines juives sous un nom d’emprunt est en fait quelqu’un de fragile, nuancé et délicat. D’où proviennent les convictions des gens ? De leur nom ? de leur histoire ? De leur secret sans doute ! Ce film rassure quelque part et pose enfin des questions cruciales dans le cinéma français. NOS JOURS HEUREUX d’Olivier Nakache, Eric Toledano (2006)/ Jean-Paul Rouve, Omar Sy FA NAK Eté 1992, un nouveau moniteur de colonies, Vincent Rousseau se lance dans le bain. Les enfants se montrent vite très agités. Ce qui devaient être de jolies colonies de vacances tourne vite au cauchemar. Le problème, c’est que les moniteurs deviennent vite aussi ingérables que les enfants. Chronique agréable et en partie autobiographique, les coréalisateurs se sont rencontrés en colonies de vacances et revivifient leurs souvenirs. LA NUIT AMERICAINE de François Truffaut (1973) FA TRU Ce film reçut l’oscar du meilleur film étranger en 1973. Ferrand, metteur en scène tourne » je vous présente Pamela » aux studios de la Victorine à Nice. Au delà des turpitudes de la vie de tournage c’est le cinéma qui, ici, est l’objet de toutes les attentions, un monde où même les émotions sont factices. La nuit américaine est un procédé qui consiste à tourner des 33 scènes nocturnes en plein jour. On distingue clairement la vie privée et la vie comme une fiction. Dans la fiction, il n’y a pas de temps morts. Les faits s’enchainent pour combler une vie. Il faut montrer que l’on s’aime comme dans les vrais films. L’art est-il supérieur à la vie ? Ne serait-ce pas la même chose ? Comme le dit le régisseur à la fin du film : »Qu’est ce que c’est que ce métier ou tout le monde couche avec tout le monde ? Où tout le monde se tutoie, où tout le monde ment ? Mais votre cinéma, votre cinéma, moi, je trouve cela irrespirable ! La « nuit américaine » est un bienfait pour les spectateurs de 2016. Pas vraiment une comédie, à moins que la vie soit une comédie jouée par des figurants. ON CONNAIT LA CHANSON d’Alain Resnais (1997) FA RES Ecrire un scénario avec des rimes de chansons françaises, il fallait y penser. Alain Resnais l’a pensé, l’a écrit, lui qui incarne le « chainon manquant » entre la cinéphilie et la comédie populaire. « On connait la chanson » est son plus grand succès (2,7 millions d’entrées) car le ton est plus léger quand tout commence par des chansons. Grâce au duo JAOUI/BACRI, l’idée lumineuse devint incandescente. A la sortie des salles de cinéma, le public reprenait en « chœur » des airs de variété qu’ils avaient reconnu. La vie n’est pas un roman mais du moins avec Resnais elle est faite de tous petits riens qui reviennent comme une chanson entêtante. ! OSCAR de Edouard Molinaro (1967)/ Louis de Funès FA MOL Nous sommes ici en présence d’une pièce cinématographique où le décor unique tient lieu d’unité de lieu et l’intrigue (sommaire !) d’unité de temps. La pièce, créée en 1957 (de Claude Magnier), lorsque De FUNES la reprend deux ans après pour faire d’un honnête succés un « hit » de Boulevard, a force d’onomatopées, de grimaces et de defunaiseries improvisées. Même si c’est du petit boulevard, De FUNES magnifie la pièce pour en faire autre chose. Il faudra attendre plus de 600 représentations pour qu’elle soit adaptée au cinéma. Même si le film est un succès, on ne peut imaginer que les conditions de tournage et le rythme imposé par sa vedette principale furent héroïques Ce film prouvait que DE FUNES rendait tous les projets en or massif ! OSS 117 de Michel Hazanavicius (2006-2009)/ Jean Dujardin FA HAZ Avant que Michel Hazanavicius et Jean Dujardin ne s’emparent du personnage, il faut rappeler q’OSS avait déjà commis un carton dans le box office français. Hazanavicius et son dialoguiste Halain ont repris la trame des romans du papa, Jean Bruce pour un pastiche éloquent de la France cocardière et coloniale de cette époque. Au départ, le personnage imaginé par Jean Bruce et par sa femme Josette est adapté pour des acteurs de seconde zone qui souffrent de la comparaison avec Sean Connery. Hubert Bonnisseur de La Bath, reparait donc sous les traits de Jean DUJARDIN à deux reprises. En fait de pastiche, nous sommes en présence d’un véritable détournement qui met en scène un OSS 117 veule, crétin, homophobe, 34 misogyne et d’une stupidité sans bornes. Ce qui lui permet de conquérir le monde à sa façon. Jean DUJARDIN pousse tous les leviers au bout de leur logique dans une ambiance de guerre froide pour rire. Comme le disait le slogan : « un peu de Sean, beaucoup de Connery ». PAPA, MAMA N, LA BONNE ET MOI de Jean-Paul Le Chanois (1954) / Robert Lamoureux FA LEC Voici le parangon du film familial projeté pendant les Trente Glorieuses. Chaque Français pouvait se déclarer membre de cette famille élargie à la bonne. Robert Lamoureux, grand comédien sur scène a débuté une carrière cinématographique en 1951. La chanson « papa, maman, la bonne et moi » avec sa voix si particulière (très proche de COLUCHE !) composée en 1954 est un tube ! Aussitôt le producteur Robert Dorfman s’empresse de la transformer en film d’après les paroles et les didascalies du chanteur. Ecrit par Pierre Véry et Marcel Aymé, le public s’identifie entièrement avec cette famille attachante condamnée à vivre au centre de Paris dans un tout petit appartement. Sorti à Noël 1954, le film fut un tel succès qu’une suite fut tout de suit envisagée : « papa, maman, ma femme et moi » Que se passe t’il une fois qu’on a épousé la bonne ?On remarquera dans le rôle du voisin, un acteur qui allait faire parler de lui, Louis de FUNES ! PAPY FAIT DE LA RESISTANCE de Jean-Marie Poiré (1983) FA POI Après le légendaire « PERE NOEL EST UNE ORDURE (1982) Christian CLAVIER et Jean-Marie POIRE s’associent à nouveau pour écrire une parodie des films sur la Résistance, une sorte de « dernier métro » qui déraille. Ce film, sorte de ventre mou de la « collaboration » CLAVIER/POIRE a nécessité de gros moyens (plus cher que le Débarquement ! insistait une publicité de l’époque) et si le film est dédié à DE FUNES c’est parce que DE FUNES venait de nous quitter en 1983. Il devait d’ailleurs participer au gala à l’instar de toutes les vedettes comiques de l’époque aussi bien résistante que collabos (Jacqueline Maillan, JACQUES VILLERET,...) Tous les registres du gros rire qui tache y passent dans ce catalogue du rire, désamorcé par la dernière séquence, qui parodie l’émission phare « les dossiers de l’écran », siège de l’autocritique. LE PERE NOEL EST UNE ORDURE de Jean-Marie Poiré (1982) FA POI Le succès des BRONZES a ouvert une brèche sur ce type d’humour décomplexé, véritable récital du grotesque et du vulgaire. On retrouve cette bande d’affreux, sales et méchants en ce jour de Noël 1982 lorsque sort le Père Noël transcription (pas tellement) exagérée de la pièce qui a obtenu un grand succès du théâtre du Splendid depuis 1979. Ce film expose en pleine lumière la détresse des exclus, les nouveaux pauvres descendus dans la rue... Cette nuit de Noël, on assiste au déroulement de la soirée dans un centre d’écoute pour âmes en détresse. Proche du théâtre filmé (voir CUISINE ET DEPENDANCE) L’appartement témoin de la misère humaine se retrouve sollicité par une horde de sans-abris taraudés par la 35 crise. Tout ce petit monde d’exclus et de bénévoles eux même en pleine crise morale s’étripent dans un délire de fin d’année. En 1982, Le « Père Noël répondait à la question « Peut-on rire de tout ? ». LE PETIT NICOLAS de Laurent Tirard (2009) FA TIR Les exemples d’adaptation et de remake au début des années 2000 sont nombreuses d’ « Iznogoud » à l’ « enquête corse », en passant par Astérix ou « Lucky Luke », on estime que « le petit Nicolas » au même titre que « LES BEAUX GOSSES » de Riad Sattouf est une indéniable réussite. Aidé par des acteurs d’envergure, les parents Valérie LEMERCIER et Kad MERAD, le Petit Nicolas et les autres gamins tirent leur épingle des vieux dans la malice chère à Goscinny et Sempé dont on retrouve par moments la grâce et la fantaisie poétique. Valsant sur la vague nostalgique, le scénario est astucieux à condition d’être sensible aux années Simca/Formica, instillant des épisodes devenus célèbres. Laurent Tirard nous rend une copie un peu sage où espièglerie et nostalgie font bon ménage. LE PETIT BAIGNEUR de Robert Dhéry (1968)/ Louis De Funés, Michel Galabru FA DHE Louis de FUNES retrouve ici ses complices des Branquignols Colette Brosset et Robert Dhéry qui l’avait accueilli dans leur troupe après guerre. André Castagnier, ingénieur, crée des prototypes de bateaux. Son « Petit Baigneur » remporte une course prestigieuse. Son patron, Fourchaume le renvoie, mais se mord les doigts lorsque un contrat juteux se précise. Fourchaume emploie toutes les ruses pour convaincre son ancien employé de revenir mais cela ne sera pas sans risque. Il était un petit navire... La mécanique est bien en place et les dériveurs Dhéry et De Funès assurent au gouvernail. LE PLACARD de Francis VEBER (2001) /Gérard Depardieu, Daniel Auteuil, Thierry Lhermitte FA VEB On retrouve François Pignon sous les traits de Daniel Auteuil comptable dans une usine de caoutchouc dont le produit porteur est le préservatif. Il est sur le point d’être licencié. Sur les conseils d’un voisin, il se fait passer pour homosexuel... Le faux coming out génère évidemment une foule de malentendus et de connections parallèles. Le regard de son entourage se modifie. Même si le thème de l’homophobie au travail est traité sur le mode caricatural et même vulgaire, on ressent malgré tout une volonté analytique sur la nature des relations entre collègues. On pouvait attendre mieux du tandem Francis VEBER/Daniel Auteuil, surtout après le succès de la pièce avec Elie Semoun. Chronique sur la « crédibilité » de la fausse image que l’on reflète et sur le politiquement correct, le « placard » tente de répondre à la question : « faut-il accepter la part de fémininité qui sommeille en tout Homme ? La construction de l’être humain moderne se réalise autant sur le plan humain que sur le plan professionnel, et quelque fois, en même temps ! 36 PLAYTIME de Jacques Tati (1967) FA TAT Cette troisième aventure de Monsieur Hulot se situe dans un Paris futuriste, anticipé mais pas augmenté. Le tournage a constitué une folle aventure démiurgique. Playtime est un film-monde recroquevillé sur lui. Basé sur l’efficacité et la rapidité, cette rationalité des espaces vertigineux abolit toute forme de communication et de joie de vivre sauf peut-être sur cette grande silhouette dégingandé qui l’arpente en tous sens. C’est belle et bien à la visite perturbante d’un opportun qu’on assiste, déambulant comme un fantôme parmi ses »semblables ». Malgré de nombreuses récompenses le film dont le tournage dura trois ans, fut un échec total en salles malgré une bonne réception critique. La carrière de Tati resta incomprise. Restauré en 2002, Playtime fut l’objet d’une seconde carrière révélant tout ce qu’il avait de sibyllin et de prémonitoire. PODIUM de Yann Moix (2004)/ Benoît Poelvoorde FA MOI Un sosie professionnel de Claude François s’inscrit à un grand concours de la « nuit des sosies ». Yann Moix adapte lui même son roman mais n’exploite pas jusqu’au bout ce grand film sur l’imposture qui reste à tourner. Reste la surprise de retrouver Benoît POELVOERDE dans l’un de ses meilleurs rôles. Il a pour profession : Claude François, totalement survolté en pattes d’eph’. L’autre atout de ce film outre le talent de la composition (on pense aussi à Jean-Paul ROUVE en Polnareff) le film propose une réelle réflexion sur les modes d’identification pervers que notre société dissimule et suscite une dépendance au célèbre « quart d’heure de célébrité ». Voici une bonne occasion de se détendre les zygomatiques. Si le téléphone pleure, c’est qu’il n’y a plus de tonalité ! LA POISON de Sacha Guitry (1951)/ Michel Simon FA GUI En 1950, Sacha Guitry n’a toujours pas digéré son incarcération après la guerre. Pour son prochain film, il se met en quête d’un sujet susceptible de réveiller les Français. Rien de tel qu’un procès. Paul Braconnier et sa femme ne se font plus d’illusion sur l’avenir de leur couple. Ils se poursuivent une haine éternelle. Paul rencontre un avocat qui lui explique les moyens d’assassiner sa femme en évitant la peine de mort. Paul exécute son plan dans les moindres détails... Eloge du mensonge, concentré d’humour noir, dialogues corrosifs, ce film totalement maitrisé par son auteur est un pamphlet contre le système judiciaire et la société du spectacle. Son scénario expose la bêtise des masses de la France profonde. Guitry égratigne les petits profiteurs. L’histoire de ce brave homme qui met en branle toute une société est pleine de bon sens. D’ailleurs, Michel SIMON disait de ce film qu’il était le meilleur souvenir de sa carrière. Ce n’est pas une condamnation de la peine de mort pour autant, c’est l’hypocrisie de la justice et son absence totale de morale qui est objectée. 37 POTICHE de François OZON (2010)/ Catherine Deneuve, Fabrice Luchini Gérard Depardieu FA OZO Adapté de la pièce de barillet et Grédy, gros succès de boulevard. Le film d’Ozon assure sa théâtralité en reprenant les répliques célèbres en les incorporant dans un contexte de France giscardienne, mais aussi de la France sarkozienne. Dans une petite ville du nord, l’usine de parapluies de Robert (Luchini) prospère. Il a épousé Suzanne qu’il considère comme sa « potiche », un objet de luxe qu’il regarde avec condescendance. Suzanne rencontre le député maire du village qui l’encourage à remplacer son mari, séquestré par les ouvriers. Si l’on peut contester la surabondance de références (décor, mode, musique), le film ne s’écroule pas, bien au contraire, l’osmose entre la vérité de 1977 et celle de 2010 est sujette à d’habiles correspondances. Film contre la soumission et pour l’émancipation des classes sociales lorsque les classes sociales existaient Potiche est une grande comédie politique sur l’engagement de la femme. Tous ces thèmes font de « Potiche », le deuxième plus grand succès public de François Ozon après « 8 femmes ». POUIC POUIC de Jean Girault (1963)/ Louis de Funes, Jacqueline Maillan FA GIR Le coq « Pouic Pouic » est l’heureux observateur d’une famille très « destructrice ». Ce film est le premier succès en tant que tête d’affiche de DE FUNES et le premier rôle de Mireille Darc .Cynthia, épouse excentrique de l’homme d’affaires Léonard Monestier a pour animal domestique un coq nommé Pouic Pouic. Avec ce « pouic pouic », on n’est pas loin de l’univers délirant de Tex Avery ou d’Helzapoppin avec cette histoire sur fond d’escroquerie sur des actions pétrolifères. Ces agitateurs conspirent contre le gogo de service à qui on veut refiler ces actions en perte de valeur. Un petit chef d’œuvre de non sense sur les familles élargies et volatiles. PREPAREZ VOS MOUCHOIRS de Bertrand Blier (1978)/Gérard Depardieu, Patrick Dewaere FA BLI Bertrand Blier réunit à nouveau les deux excités des « VALSEUSES ». Tous deux tombent amoureux de la même femme, Carole Laure qui succède à MIOU MIOU. Raoul propose un deal à un inconnu, dérider sa femme Solange qui est devenue insensible. Mais elle refuse à s’effeuiller comme la marguerite. Alors que nos deux excités sont devenus moniteurs de colonie de vacances, ils retrouvent Solange qui en pince pour un adolescent... On a beaucoup glosé sur ce film dérangeant à l’époque. Le film va au bout de ses provocations et tente un procès de la virilité à tout prix, sur ses blocages et ses limites à l’époque où l’on confondait vie sexuelle et vie sentimentale. Le film a reçu l’oscar du meilleur film étranger 1978. 38 PRETE MOI TA MAIN d’Eric Lartigau (2007)/ Alain Chabat FA CHA Alain Chabat , 43 ans, décide qu’il est temps de se marier. Enfin, pas tout à fait parce que lui, son boulot de compositeur de parfums le comble amplement. Mais sa mère et ses sœurs le harcèlent pour qu’il trouve rapidement l’âme sœur. Il trouve une combine. Il engage son amie Emma à devenir sa future épouse. Mais Emma ne se laisse pas manœuvrer aussi facilement. La recette est livrée avec le mode d’emploi avec le catalogue de scènes à traiter. Les comédiens, Charlotte Gainsbourg, en tête, sont irrésistibles. A voir donc pour l’interprétation car le scénario ne réserve aucune surprise. LES PROFS 1 et 2 de Pierre-François Martin-Laval (2013-2015) Christian Clavier Film PRO Rappelez vous des « sous-doués » avec Daniel Auteuil ou les « sous-doués en vacances » encore mieux. Rassurez-vous, c’est encore pire !Mais cela vaut mieux que d’attraper la scarlatine ! Les gags sur grand écran sont ils aussi enlevés que dans les cases ? QUAI D’ORSAY de Bertrand Tavernier (203)/Thierry Lhermitte FA TAV Adapté d’une BD célèbre de Christophe Blain et de l’ancien diplomate Abel Lanzac, « Quai d’Orsay » conte l’histoire de ce ministre des affaires étrangères qui ressemble étrangement à Dominique de Villepin. Abel Lanzac, ancien plumitif de de Villepin entre 2002 et 2004 analyse au scalpel les relations qui s’insinuent au Quai d’Orsay. Un jeune énarque a été embauché pour écrire les discours du ministre. Devant le caractère fougueux de ce dernier, le jeune énarque prend la tangente. Thierry LHERMITTE nous rappelle le meilleur Cary Grant, volcan en ébullition, grenadier voltigeur du stabilo, il gesticule, vitupère, se rétracte, claque les portes et brasse de l’air, pendant que les membres du cabinet se brûlent la cervelle dans la ruche. Toute l’interprétation est à la hauteur du ministre plénipotentiaire, mention spéciale à Niels Arestrup en conseiller spécial. Ne manquez pas la dernière séquence historique ! Energisant en diable ! RRRRRRR !!! de Alain CHABAT (2004) FA CHA Les avis sont partagés. Œuvre culte ou navet néanderthalien ? Brrrrr ! Ce film expose la première enquête policière de l’histoire qui sert de prétexte pour un film. Pendant que la tribu des Cheveux propres coule des jours paisibles, la tribu des Cheveux sales se lamente. Enjeu : le secret de la formule du shampooing. Ecrit et réalisé par Alain CHABAT pour la tribu des Robins des Bois, joyeux turlurons qui sévissaient dans un show sur Canal +, ce film est considéré comme un demi échec (cela m’évitera de prendre parti !) avec quand même 1,5 million d’entrées ! On peut préférer dans le même genre la série « Silex and the City ». A noter la participation amicale de Jean ROCHEFORT et Gérard DEPARDIEU. Si vous aimez la comique de Rrrrrépétition et l’humour pré-histérique, Prrrrécipitez-vous ! 39 LES RANDONNEURS de Philippe Harel (1997)/ Benoît Poelvoorde FA HAR On suit quelques amis trentenaires sur le plus renommé des sentiers de randonnée en Corse, le fameux GR 20. En compagnie de leur guide en grande forme verbale, ils subiront le martyr quand leur belle amitié s’effilochera ! Cette comédie fraiche et drôle mérite vraiment son succès en salles (1,5 million d’entrées). L’île de Beauté est toujours aussi photogénique. Comparé aux « BRONZES »que l’on peut préférer pour les gags qui font mouche, ce film ci est plus ancré sur la fragilité des relations. Il est vrai qu’avec un guide aussi dynamique, les kilomètres peuvent paraitre interminables et usants. Les interprètes, tous remarquables nous donneront rendez-vous pour une suite (moins réussie) à Saint-Tropez. LES RIPOUX de Claude Zidi (1984)/ Philippe Noiret, Thierry Lhermitte FA ZID Ce film au mitan des années 80 sert de requiem à un genre fort populaire jusque là, le polar français qu’il court-circuite en pervertissant les marques et les valeurs de l’héroïsme. Un jeune stagiaire de l’école de police (L’HERMITTE) accompagne l’inspecteur Boisrond (NOIRET) dans ses frasques et malversations. Pour Boisrond tout est devenu affaire comptable ou statistique, tout est transgressif alors que chez son jeune collègue la loi reste une règle infranchissable, inaliénable. Le film repose sur cette ligne de démarcation, lutte d’influence entre génération de fonctionnaires, entre vérité mouvante et absolu. L’inspecteur Boisrond propose une nouvelle sorte de contrat social adapté aux réalités de notre époque. Mais bientôt, l’élève dépasse le maitre en cynisme. Avec les Ripoux, la morale est définitivement un vieux souvenir... de cinéma et une pierre décisive dans l’évolution du cinéma [comique] français. LE ROMAN D’UN TRICHEUR de Sacha Guitry (1936) FA GUI De toutes les comédies jouées ou réalisées par GUITRY, le « Roman d’un tricheur » est certainement l’œuvre la plus représentative de l’esprit ironique de son auteur. « Au théâtre, on joue, au cinéma on a joué ». Rien n’est plus véridique quand le tricheur s’anime une nouvelle fois devant nous sous l’effet de la narration. Adaptant à l’écran son unique roman, GUITRY décide de l’énoncer intégralement à l’écran. Comme si la voix de l’auteur suffisait à rendre les images éloquentes comme les bulles dans les bandes dessinées. Les mémoires d’un tricheur nous sont contées, corsées par toute absence de moralité. Puisqu’il a volé de l’argent, le narrateur est privé du plat de champignons dominical et sera le seul survivant de l’hécatombe. D’où une existence faussée par le seul désir de l’argent. Ce que le bonheur des uns !... de saynète en saynète, le film brasse quarante ans de la vie d’un richissime tricheur. Comme le disait lui-même GUITRY, tricher n’est pas voler, c’est s’opposer à l’œuvre du hasard. C’est se substituer à lui. 40 RIEN A DECLARER de Dany Boon (2010) Dany Boon/ Benoît Poelvoorde FA BOO Même si le public se retrouvait dans la fraicheur et la tendresse des Ch’tis, la plupart des spectateurs ont fait une haie d’honneur à ces deux douaniers franco-belge et frères ennemis, contraints et forcés de faire équipe dans la première brigade volante. Les petits postes de douane ne sont plus qu’un vieux souvenir. Les journaux de l’époque jugeaient sévèrement le film. « rien à déclarer », tout est dans le titre ! Le film dépassera les 8 millions d’entrées. Renouant avec un humour bien franchouillard, le film se déroule cahin caha, ne volant pas bien haut ! Pas grand-chose à se mettre dans les fouilles sinon ce rire rétrograde et gratuit que l’on subissait déjà en 1959 dans « vous n’avez rien à déclarer » avec Darry Cowl. Une comédie poussive qui ne laisse envisager rien de bon pour l’avenir du cinéma de Dany BOON. LES SAINTES CHERIES (1965-1970) TV SAI Voici une œuvre culte de la télévision française que les jeunes générations ne connaissent pas. Une série qui réunissait à partir du 9 octobre 1965 tous les Français (presque tous !) devant le petit écran. La série met en scène Eve et Pierre Lagarde, un couple de Français moyen dans la France des années 60. Outre Daniel Gélin et Micheline Presle, de nombreux acteurs connus apparaissent régulièrement dans la série. Réalisées par Jean Becker, ces mésaventures bon chic bon genre se déroulèrent sur trois saisons et sur une décennie. Avec le temps, devenue une sainte série, comme actuellement « fais pas ci, fais pas ça », on observait au microscope un quartier de Paris. Sociologique et inoubliable, la bonne humeur était toujours de mise avant mai 1968. Filmé en décors naturels, très cocasse, la société fonce à toute allure. SAMBA d’Olivier Nakache, Eric Toledano (2014)/ Omar Sy FA NAK L’adaptation du roman de Delphine Coulin à l’écran est-il une réussite ? Alice, cadre proche du burn-out rencontre un Sénégalais qui réside en France depuis dix ans. Lui essaye par tous les moyens d’obtenir ses papiers et elle tente de se ressourcer en participant comme bénévole dans une association… La vie, parait-il, est pleine d’imagination, les auteurs un peu moins qui ont préféré traiter une histoire romantique qui était à l’arrière plan dans le roman. Le risque aussi était de vouloir toucher toutes les problématiques au risque de les survoler : les difficultés d’intégration, les risques liés à la perversité dans le travail en voulant brosser le spectateur dans le sens du poil.. Malheureusement les touches d’humour restent superficielles. Reste une rencontre improbable qu’un tour de magie cinématographique manigance avec les plus belles intentions. 41 LE SCHPOUNTZ de Marcel Pagnol (1937)/ Fernandel FA PAG C’est l’histoire d’un pauvre diable incarné par Fernandel, neveu d’un épicier qu’une équipe de cinéma venue de la capitale en Provence tourne en bourrique, lui faisant miroiter des rêves de gloire et de strass. Monté à Paris pour faire l’acteur tragique, le Schpountz découvre malgré lui qu’il est né pour faire rire puisque l’équipe de techniciens s’esclaffe des bourdes et autres calembredaines et autres inventions provençale de notre Clark Gable en herbe. Né pour faire rire, ce naïf réussi à convaincre son entourage que cette innocence enflammée sous les feux des sunlights s’affirme comme l’un de ces naïfs pour qui le monde sera sauvé. La scène où Fernandel déclame sous tous les tons un article du code pénal est devenue célèbre. Le film est également une caricature des productions de l’époque avec le personnage du producteur juif et bonhomme. LA SOUPE AUX CHOUX de Jean Girault (1981)/ Louis de Funès, Jean Carmet, Jacques villeret FA GIR Tout était réuni pour que le roman de Réné Fallet devienne l’une des adaptations les plus rentables du cinéma. Louis de FUNES (de retour après une longue maladie) dans le rôle de Glaude, Jean CARMET dans celui du Bombé et l’extraterrestre joué par Jacques VILLERET en villégiature sur notre bonne vieille planète bleue. Tout ceci sent le film culte avec des vrais morceaux de De FUNES en survoltage. Outre les glousseries interplanétaires de l’extraterrestre devenu addicte à la soupe aux choux, outre les scènes qui nous font « péter de rire », on remarque quelques scènes touchantes qui font de cette soupe une mixture odorante. A voir tout de même au treizième degré après un petit coup de « perniflard ». SUPERCONDRIAQUE de Dany Boon (2014) / Dany Boon FA BOO Dix ans après, on retrouve avec bonheur la complicité qui unissait Kad MERAD et Dany BOON dans les CH’TIS. Dany BOON développe la rédaction d’un dictionnaire médical en ligne en tant que photographe, ce qui l’a rendu paranoïaque et surtout hypocondriaque. Son ami, le docteur Zvenka (Kad MERAD) lui propose de lui trouver une femme qui le désensibilisera. Malade imaginaire du vingt et unième siècle, on nous livre un festival de grimaces et de geignements. Comme élément déclencheur du rire cela peut fonctionner mais cela ne fait pas un sujet de film, n’est pas Gérard OURY qui veut ! Des 65 millions de Français qui ingurgitent des médicaments à longueur d’année, un peu plus de 5 millions ont déposé leur ordonnance, ce qui n’est pas si mal ! Moralité de l’entreprise : les médicaments c’est pas top ! et la vie, c’est mieux à deux ! Banco ! 42 TANGUY de Etienne Chatiliez (1990)/ Sabine Azéma, André Dussollier FA CHA Un grand dadais de 28 ans qui cocoone chez ses parents peut provoquer une avalanche de situations abracadabrantesques. Il ne s’incruste plus, il végète depuis 1990. Le film tente de répondre à la question : « comment se débarrasser de Tanguy ?’. Vue de l’extérieur, la vie de cet agrégé de philosophie coule des fleuves tranquilles. Mais il fait le désespoir de ses parents ni Quesnoy, ni Groseille, qui rivalisent d’imagination pour rendre infernale la vie de leur fils. Le sujet traité de ce film est le problème de l’adulescence. De plus en plus de jeunes adultes désinvoltes épuisent les crédits de la carte vermeille de leurs parents. C’est le conflit des générations qui est exploité ici et le rejet des enfants. Film violent, presque d’horreur si l’on traitait le sujet jusqu’au bout, c’est à une véritable bataille affective à laquelle nous assistons, un grand film familial à méditer en famille. TATIE DANIELLE d’Etienne Chatiliez (1990) FA CHA Ce film constitue avec le précédent un diptyque sur la méchanceté au cinéma. Après le succès de la VIE EST UN LONG FLEUVE TRANQUILLE sur la lutte des classes, Etienne Chatiliez s’attaque à la cruauté sous la forme d’une vieille dame, Danielle Billard qui choisit ses victimes dans le cercle de la famille. Après avoir perdu son souffre douleur habituel, son colonel de mari, la bonne « Tatie » voit dans un appel de sa famille, l’opportunité d’élargir l’éventail de ses victimes que l’arrière-pensée d’un proche héritage aide à souffrir en silence. Elle exerce une tyrannie sur ses neveux. Seule une mamie-sitter jouée par Isabelle Nanty échappe à l’extermination et passe sur la » Billard ». Les spectateurs ont partagé avec elle cette fantaisie jouissive qui fonctionne comme une catharsis. TAXI de Gérard Pirès (1998) FA PIR Daniel est chauffeur de taxi à Marseille. Devant Emilien, une jeune recrue de la police, il tient des propos moqueurs sur l’inefficacité des forces de l’ordre. Le tandem classique basé sur l’altérité du couple se met en place peu à peu. Le policier uni par les circonstances à un petit voyou pour chasser les bandits de grands chemins est une recette qui fonctionne. Luc Besson qui produit le film nous offre un récital de film d’action entre les courses poursuites automobiles et des dialogues rajeunis pour ameuter la jeune clientèle. Résultat ! 6 millions de Français se sont rués dans les salles pour se payer cette surboum sur quatre roues ! Une suite s’imposera…puis une suite de la suite puis un quatrième taxi sorti en 2007. 43 TENUE DE SOIREE de Bertrand Blier (1986)/ Michel Blanc, Gérard Depardieu, Miou Miou FA BLI Comme dans les « VALSEUSES », un trio désœuvré se met en place. Entre copains on peut tout se permettre. Ce que certains critiques de 1986 n’admettaient pas.. « Tenue de soirée », c’est l’histoire d’un homme qui résiste à un autre homme. Le film qui peut effectivement choquer par ses dialogues misogynes et ses situations immorales trouve sa performance dans le jeu direct de ses acteurs qui jouissent à en faire trop. Michel BLANC dans le rôle d’Antoine le dominé donne le meilleur de lui-même à Bob (Gérard DEPARDIEU) qui tombe amoureux de lui. La femme d’Antoine (MIOU MIOU) laisse faire, ce qui, curieusement, provoque l’équilibre des forces dans le trio. Le film impose sa petite musique graveleuse et convertit le spectateur le plus réfractaire au mauvais gout et aux mœurs vulgaires. Michel BLANC a reçu le prix d’interprétation à Cannes. En rasant la moustache de Jean claude Dusse, le personnage des BRONZES, il était passé dans la cour des grands. LES TONTONS FLINGUEURS de George Lautner (1963)/ Lino Ventura, Bernard Blier, Jean Lefebvre… FA LAU L’histoire, librement adapté du roman de Simonin, « Grisbi or not Grisbi » par un Michel AUDIARD en état de grâce raconte comment un caïd (joué par VENTURA) doit veiller sur la fille de son pote « le Mexicain « à la mort de celui-ci. La fille hérite des activités clandestines lucratives du papa. Héritage rêvé qui déclenche dans l’entourage de la petite une bordée de flingueurs assommants et énervés, galerie de personnages tous plus repoussants les uns que les autres. Les fauves qui s’accostent et s’apostrophent contribuent à la légende de ce pastiche et entrent les pieds devant dans l’inconscient collectif du cinéma français. Hommage au genre ou passage de témoins ? Après les tontons flingueurs (et les BARBOUZES) qui constituent un diptyque, le cinéma policier français change de ton. Le film le plus culte du cinéma français à portée de silencieux suscitera une « tontonmania » inouïe. Certaines répliques se récitent dans les cours de récréation. La particularité de ce film jubilatoire est d’avoir réuni la quasiunanimité des publics dans une cuisine, sketch mythique, véritable film dans le film ! LA TRAVERSEE DE PARIS de Claude Autant-Lara (1956)/ Jean Gabin, Bourvil, Louis de Funès FA AUT Comme le précédent, ce film est resté gravé dans la conscience collective. La « traversée de Paris » est un film jubilatoire par la qualité des dialogues de Marcel Aymé et par le jeu libéré des comédiens. Pourtant, c’est avant tout un film noir et cruel. Les mauvais souvenirs de l’Occupation, la faim, les petites lâchetés, les compromissions constituent la matière première quotidienne loin des faits héroïques que le cinéma soulignait à cette époque (1956). Loin de la France résistante. Grâce à l’interprétation de BOURVIL, pauvre trafiquant miteux, porteur de valises qui s’accoquine avec un GABIN, artiste notoire dont le « talent » est reconnu par l’Occupant est une idée de génie. Gérard OURY s’en souviendra pour la GRANDE 44 VADROUILLE. Cette page d’histoire même si elle est prédigérée et restituée par les historiens projette encore quelques reflets ombragés sur les écrans de cinéma et de télévision. LE TRIPORTEUR de Jack Pinoteau (1957)/Darry Cowl FA PIN Monument du burlesque dans le style « JOUR DE FETE », la meilleure comédie avec Darry Cowl conserve son style et son panache malgré les années qui passent… Antoine (Darry Cowl) est livreur à Paris chez le patissier Mouillefarine qui le charge de livrer une pièce montée mais sa passion pour le football lui sera fatale. Préférant encourager l’équipe locale, il sera renvoyé aussi sec. Il emploie dorénavant son temps pour encourager son club qui dispute à Nice la finale de la coupe de France. Totalement farfelue, cette comédie sur trois roues à la mérite de faire rire par son côté « road movie » surtout grâce au bafouillage de Darry Cowl, véritable Droopy Dingo surmultiplié. Les gags échappant au réel sont toujours créatifs. Le bricolage est ici à l’égal des plus grandes élucubrations burlesques. LES TROIS FRERES de didier Bourdon (1995)/ les Inconnus FA BOU Didier, bernard et Pascal ne se connaissent pas. C’est la mort de leur mère qui révèle leur lien de parenté et qui doit leur rapporter 3 millions de francs d’héritage. Mais le hic, c’est qu’après deux jours le délai légal est écoulé et l’argent versé au profit d’un orphelinat. Leur quotidien est bouleversé et cet acte déclenche des billevesées en cascade. Enorme succés, ce premier film des Inconnus totalise 6,4 millions d’entrées et reçoit le césar de la première œuvre en 1996. Porté par leur triomphe sur scène et à la télévision, les trois comédiens se rendent la pareille dans des gags de plus en plus exagérés en incarnant des figures qui ne sont pas convenus, le vigile voyeur, l’employé rêveur et le cadre arriviste. Malheureusement, les trois comédiens auront toutes les peines du monde à transformer l’essai en enlisant ces caractères en stéréotypes (les trois frères, le retour, 2014). TROIS HOMMES ET UN COUFFIN de Coline Serreau FA SER Succés surprise avec plus de 10 millions d’entrées, cette histoire sympathique sur trois célibataires, contraints et forcés de pouponner (et de ne rien faire d’autre !) est une preuve évidente que les succès au cinéma (Suites, remakes) ne sont pas des formules magiques. Cette histoire toute simple, ce film modeste avait le mérite de coller à l’air du temps éclairant les mœurs de cette époque (les années 80) et le rôle des nouveaux pères qui s’investissent dans la vie de famille mais également l’image du couple éclaté à la merci de la célibataire battante. Jolie fable sur la condition de l’homme toujours aussi pertinente trente ans après grâce à l’l «’impact de son sujet : la lâcheté des hommes face à leurs responsabilités paternelles. En imaginant quelques scènes cultes, Coline SERREAU manifeste une tendresse particulière pour ces trois figures de pères. Le bambin reviendra « dix-huit ans » après (2001) mais avec moins de succés. 45 UN AIR DE FAMILLE de Cedric Klapisch (1996)/ Jean-Pierre Bacri, Catherine Frot FA KLA D’après la pièce de JAOUI/BACRI, cédric KLAPISCH recrée cette ambiance presque tamisée en conservant le décor unique de la pièce « Au Père tranquille » et le casting qu’il filme en cinémascope. Il travaille sur les couleurs très chaudes et les costumes qui distinguent les personnages. Une scène a particulièrement frappé les esprits, faisant de Catherine FROT une actrice inoubliable, celle du « collier » cadeau d’anniversaire empoisonné, un petit bijou dans un écrin de paroles. Un repas de famille comme tous les vendredis s’organise autour de l’anniversaire de Yoyo, c’est le prétexte pour s’envoyer toutes les « amabilités ». Ecrit par les talentueux JABAC, le film est farci de dialogues « cultes » et affûtés. Servis par des acteurs prédestinés(DARROUSSIN césar du meilleur second rôle, Agnès JAOUI, Jean-Pierre BACRI…). Reproduisant le cadre et le principe de l’Arlésienne commun à « CUISINE ET DEPENDANCES », un « air de famille » comme le hurle son titre est un modèle de comédie familiale dans laquelle tout le monde se retrouve. UN DROLE DE PAROISSIEN de Jean-Pierre Mocky (1963)/ Bourvil, Francis BLANCHE FA MOC Un drôle de paroissien réunit pour la première fois BOURVIL et JeanPierre MOCKY dans une comédie grinçante et faussement naïve qui transforme notre BOURVIL en travailleur déclassé. Dans l’obligation pour nourrir sa famille de piller les troncs des églises. Pout les Lachesnaye, le travail est synonyme de déchéance sociale. La fortune familiale s’amenuise. Dieu lui inspire une initiative pas catholique. Toute l’interprétation est une révélation divine. Avant de devenir le réalisateur foutraque que l’on connait, MOCKY fut un réalisateur qui dénonçait les aspects pervers de la société, offrant à BOURVIL des rôles de marginaux, de doux anarchistes doucereux et apaisants sur notre devenir anthropologique. Ce mince filet de folie douce illumine la grâce de BOURVIL qui retrouvera ce réalisateur pour de nouvelles aventures (LA GRANDE LESSIVE, la cité de l’indicible peur, l’étalon). UN ELEPHANT CA TROMPE ENORMEMENT + NOUS IRONS TOUS AU PARADIS de Yves Robert (1976-1977) /Jean Rochefort FA ROB Avec ce doublé, Yves ROBERT réalise un vaudeville moderne qui commence sur une idée forte, ROCHEFORT en robe de chambre sur le balcon de sa maitresse. La conjonction de plusieurs talents, Yves ROBERT réalisateur, Jean-Louis DABADIE scénariste, Alain POIRE producteur, Vladimir COSMA musicien, Jean ROCHEFORT sur le balcon font de ce doublé la quintessence du film choral « à la française ». Le sujet du film traite de l’idéal féminin et des désillusions de l’existence, surtout lorsqu’on approche de la cinquantaine. Tous ces copains représentent une couche sociale particulière et traverse un problème identitaire. Ce sont les parties de tennis le dimanche qui les réunit. « Un éléphant » rencontre en 1976 un succès immédiat. Un autre film est immédiatement envisagé 46 « Nous irons tous au paradis ». Pour nos quatre amis, le temps des crises semble venu. Etienne, Daniel, Simon et Bouly seront toujours aussi immatures…même au paradis ! UN INDIEN DANS LA VILLE de Hervé Palud (1994)/ Thierry Lhermitte, Miou-Miou FA PAL Cette comédie familiale pré-calibrée repose essentiellement sur la tradition du comique Français sur le tandem mal associé. Stéphane (Thierry Lhermitte) cherche sa moitié, partagé entre son ex-femme qui vit en Amazonie et sa copine du moment, l’excentrique Charlotte (Arielle Dombasle). Mais Stéphane apprend qu’il se trouve être le père d’un petit indien d’Amazonie nommé « Mimi Siku ». Celui-ci emménage à Paris. Toute l’intrigue est contenue dans le titre et le réalisateur, assez médiocre, se propose de dériver l’équation « comment Mimi Siku va-t-il dévorer Paris ? ». On assiste à une collision entre deux mondes, le mythe du bon sauvage et le dédale urbain revu et corrigé par un JacquesTati viré de la section « recherche en environnement », opposition nature/New Age. Chacun sa route comme nous le confirme la chanson du film. UN SINGE EN HIVER d’Henri Verneuil (1952)/ Jean Gabin, JeanPaul Belmondo FA VER Adaptant l’œuvre mélancolique d’Antoine Blondin, Henri Verneuil avec l’aide d’Audiard et François Boyer ne pensaient pas que ce film allait devenir aussi « indispensable » au cinéma français. Confrontation entre deux têtes brulées aux styles opposés et de deux monstres sacrés (Gabin/Belmondo) le film marque le coeur des Français en traitant un sujet sensible : l’alcoolisme. Plutôt que de souligner le sujet comme Blondin sous l’étiquette dépression indécollable, Verneuil et AUDIARD s’accaparent les personnages en les rendant cinématographiquement traduisibles sous influence « AUDIARD » entre le désespoir et la truculence. Quentin, un ancien quatrtier-maitre en Indochine tente de noyer sa nostalgie dans l’alcool. Il rencontre son jeune alter ego qui vient chercher sa petite fille à l’institut (BELMONDO), chien fou et lâche. Il n’ose affronter sa paternité et se noit dans l’indécision. Les deux compères incarnent les deux facettes d’une dèmesure commune : l’ivresse. Ce film en fait une méditation sur la grisaille du quotidien et sur la véracité des relations humaines. Ce tourbillon pouvait emporter le cinéma français vers des oeuvres populaires mûries par la littérature. Malheureusement, ce singe criard ne fut pas entendu et le cinéma français entrait dans un long hiver. UNE HEURE DE TRANQUILITE de Patrice Leconte(2014/ Christian Clavier FA LEC Un film sorti en salles un 31 décembre ne peut pas être totalement mauvais. Michel, passionné de jazz, vient de dénicher aux puces un album rare qu’il rêve d’écouter tranquillement dans son salon. Mais le monde entier (=son entourage) semble se liguer contre lui. Est-il possible de nos jours de jouir d’une heure de tranquilité ? Avec cette belle mécanique 47 d’enchainements, et une première demie heure réjouissante, l’auteur rend le spectateur complice du déroulement des imprévus jusqu’à la dernière minute, l’une des meilleures sorties de Patrice LECONTE. Comédie sans prétention avec la seule prétention de faire rire justement et comme on était venu pour cela ! Clavier joue à merveille l’égotisme de ce dentiste qui en regagnant son appartement haussmannien se joue de son monde en parfaite statue de cire bo-bo en s’agitant en tous sens pour qu’on le laisse savourer son petit bol d’oxygène dans une zone filtrée. Le vinyle génère une faille qui craquèle une par une toutes les valeurs ajoutées que constituent son confort moral (conjugalité, infidélité, paternité) jusqu’aux turpitudes enclenchées par la destinée (réparations de la salle de bain, fête des voisins). Ses couches successives de tracasseries font de ce grand film nihiliste et conservateur un grand film comique qui ne se cache pas la (double ) face. LA VACHE ET LE PRISONNIER de Henri Verneuil (1959)/ Fernandel FA VER Un film qui marche, c’est d’abord un film qui fait marcher au moins jusqu’à la salle de cinéma la plus proche, loin de sa télé. Un film qui marche c’est un film qui, d’emblée, se met face à son public, à l’image de FERNANDEL, qui avec sa vache Marguerite parcourt la carte de France. La « vache et le prisonnier » est inspiré d’un fait authentique recueilli par Jacques Antoine dans sa collection d’histoires vraies. Claude Autant-Lara et BOURVIL tenteront de s’inspirer de la même histoire pour produire leur propre film. Un procès partagera les deux réalisateurs. Un prisonnier de guerre français « emprunte »une vache à une fermière qui doit lui servir d’alibi et de laisser-passer. Avec elle, il peut traverser l’Allemagne sans problème. A travers ce territoire perforé par l’absurdité de la guerre et ses marionnettes infâmes, FERNANDEL réussit à nous émouvoir avec sa densité de comédien, son profil mouvant et son émotion subtilement suggéré. Deuxième chef d’oeuvre d’Henri Verneuil chroniqué sur cette page avec « UN SINGE EN HIVER », décidément un cinéaste essentiel. LES VALSEUSES de Bertrand Blier (1974)/ Gérard Depardieu, Patrick Dewaere FA BLI On a suffisamment glosé sur ce film qui apportait un vent nouveau au cinéma sous Giscard, des années mortelles pour la jeunesse française en attendant qu’on ouvre les vannes aux films X. Oeuvre culte pour tout un pan de la comédie française, certains spectateurs sont devenus cinéphiles grâce à ces deux zazous qui ne pensent qu’à, à valser et à culbuter, si possible à valser le corps de toutes les femmes qu’ils rencontrent. Le corps humain se disloque, se chatouille, se déploye en une frise nonchalante, insouciance de la vie qui passe entre deux tranches de saucisson. Film conçu pour flatter le bourgeois jusqu’au grand soir, nos deux matamores jouissifs, tour à tour, « Jules et Jim » dépressifs puis homos refoulés sont à la recherche du grand amour. Quarante ans après, les deux nigauds provocateurs continuent de nous faire du bien, un bien être communicatif. 48 LA VERITE SI JE MENS 1,2,3 de Thomas Gilou (1997-2012) FA GIL Après s’être intéressé aux Africains de Paris (« black micmac ») et aux Beurs de la banlieue (Raï), Thomas Gilou observe le milieu du Sentier en s’inspirant de l’histoire vraie d’un non juif. La réussite est possible dès que l’on y met toutes ses forces et toute sa volonté. Et la raison de ce succès de ce tryptique tourné en quinze ans s’explique par le jeu parodique de ses acteurs (José GARCIA, Gilbert Melki en tête) sur les stéréotypes culturels. Le second épisode donne une plus grande épaisseur aux personnages qui ont conservé bonne humeur, complicité, énergie et vitalité. Avec ses 4,8 millions de spectateurs en moyenne, toute vérité est bonne à regarder. LE VIAGER de Pierre Tchernia (1972)/ Michel Serrault, Michel Galabru FA TCH 1930, Léon Galipeau, mèdecin, ausculte Louis Martineau, célibataire de 59 ans. Il diagnostique que celui-ci n’a plus que deux ans à vivre. Galipeau convainc son frère Emile d’acquérir en viager la maison de campagne que possède Martineau à Saint Tropez en la rentabilisant sur le cours de l’aluminium. Mais les années passent, et Martineau est toujours vivant...Tel est pris qui croyait prendre. L’odieuse machination des frères Galipeau se retournent contre eux. En imaginant cette histoire, René Goscinny, le grand scènariste de bandes dessinées échafaude les subterfuges machiavéliques pour se séparer de l’encombrant et infaillible Louis Martineau, bonhomme généreux et naturel passant à travers les orages, faisant un centenaire plus que respectable. Cette perle d’humour noir qui marche sur les traces ironiques d’un certain Sacha GUITRY ne vieillie pas, servie par une sarabande d’acteurs que l’on aime retrouver (« Faites moi confiance » !). Laissez-vous tenter une fois de plus par ce mélange heureux de cynisme et de perspicacité. LA VIE DE CHATEAU de Jean Paul Rappeneau (1966)/Catherine Deneuve, Philippe Noiret FA RAP Grand cousin d’Amérique des « screwball Comedies » d’antan à la Howard Hawks et Ernst Lubitsch avec son ton détaché et son débit de paroles déchainées, ce film échappe à tout contrôle sauf au contrôle du chatelain joué par un Philippe Noiret déjà tout en rondeurs. Juin 1944, dans un château normand en bord de mer vit Jérôme avec sa charmante épouse Marie qui ne désire qu’une seule chose : vivre à Paris. Pendant ce temps, un résistant est parachuté dans la région. Le château est réquisitionné par les Allemands. Tout ce petit monde sera le théâtre d’évènements facheux et amoureux. Dès son premier film, Jean-Pierre RAPPENEAU démontre son savoir faire en enrobant ce vaudeville d’un épisode historique de la seconde guerre mondiale juste avant Gérard OURY (LA GRANDE VADROUILLE). Jean-Paul RAPPENEAU s’est entouré des meilleurs collaborateurs de l’époque. Parmi eux, Alain Cavalier, Claude Sautet et 49 Daniel Boulanger au scénario et aux dialogues, Michel Legrand, compositeur, Pierre Lhomme, chef opérateur. Evaporée et pleine de malice, Catherine Deneuve hérite du rôle de la belle chatelaine magnifiée par le chef opérateur Pierre Lhomme et par la musique de Michel Legrand. Les péripéties s’enchainent sur le rythme effréné de la mitraillette dans un noir et blanc qui contraste avec la vie pétillante que mène l’exquise Marie. Légèreté tourbillonnante de la guerre que la beauté de son héroïne embellit, « la vie de chateau », agréable alchimie mérite son grand succés publique. LA VIE EST UN LONG FLEUVE TRANQUILLE d’Etienne Chatiliez (1988) FA CHA Le premier long métage d’Etienne Chatiliez a surpris tout le monde par le choix tranché de son sujet de la part d’un metteur en scène venu de la publicité. Nous sommes plongés au sein de deux famille que socialement tout oppose, les Groseille et les Le Quesnoy qui, par le bouche à oreille a réuni 4 millions d’entrées en respectant l’équilibre des forces, cinq enfants chez les Groseille et cinq chez les Le Quesnoy. Chacune des familles s’épie dans un jeu de miroir cinématographique. Tous les verrous qui cloisonnent les deux univers vont sauter un par un entre prolos incultes et bourgeois cathos. Entre les deux univers c’est le cabinet du docteur (Daniel Gélin) qui fait le lien. Sa secrétaire, éternelle amoureuse déçue décide d’intervertir deux berceaux côte à côte à la naissance. Douze ans après le pot aux roses est découvert. La seule comédie qui révèlen les deux France tombe pile dans l’air du temps. Sa scénariste, Florence Quentin explore les méfaits d’une mauvaise éducation. Nous ne sommes que les fruits de notre éducation. En 1988, les classes sociales disparaissaient. Ne restaient que des individus à part entière à l’aube de l’internet. Ce long fleuve insolent charrie un humour plein de dérision sous une morale surles eaux desquelles tout le monde peut se refléter. LES VIEUX DE LA VIEILLE de Gilles Grangier (1960)/Pierre Fresnay, Jean Gabin , Noel Noel FA GRA Cheminot à la retraite, Baptiste Talon (Pierre Fresnay) revient dans son village natal après trente cinq ans d’absence pour décider ses deux vieux amis, Pejat (GABIN) et Poulossière (Noel Noel) de l’accompagner à l’hospice de vieillards à Gouyette. Deshonorés par leur famille, ceux ci comptent bien demeurer à l’hospice mais celui ci devient vite un enfer d’intolérance. Tous les trois décident de se carapater en douce pour rejoindre leur petit hameau de paix. A en croire le résultat sur grand écran, le tournage fut jubilatoire car tour à tour, les trois vieilles ganaches s’illustraient pour tirer le maximum de » gratitudes » à leur metteur en scène . Si vous voulez gouter au langage fleuri de René Fallet dont est tiré cette pochade pour amateur de farces et de calembours bien mûrs, passez votre chemin. Si vous voulez vous amuser comme des gamins après moult rediffusions c’est que vous trouvez cette langue surchargée d’accent campagnard encore très digestive. 50 LES VISITEURS de Jean-Marie Poiré (1992)/Christian Clavier, Jean Reno FA POI Malgré son succès époustouflant (presque 14 millions d’entrées), on assiste ici à une sorte de recyclage d’idées ayant fait leur temps. JeanMarie Poiré et les scénaristes se sont inspirés (brillamment) de FRANCOIS Ier (Christian-Jaque, 1937) et du principe du voyage dans le temps subissant les anachronismes ou s’inspirant de la comédie loufoque historique (on se souvient du « sacré graal » des Monty Python), sans compter le thème du double, de la ressemblance frappante ou de la rencontre d’individus de milieux sociaux différents, moteur de la comédie de boulevard . Ce qui fait de ces « visiteurs » un film nouveau et culte, c’est le style dépoussiéré des répliques , mélange d’ancien français et d’humour volontaire ( « pas avec votre poncho, monsieur Houille !). Christian CLAVIER tellement marqué par ce rôle sera condamné au même registre dans les films suivants. Quand à Jean RENO, il se révèle un excellent clown blanc. Indisponibles à l’Odyssée, les suites de ce géant du comique français sont dispensables, en attendant un nouvel épisode dans les salles au printemps 2016. ZAZIE DANS LE METRO de Louis Malle (1960) FA MAL Tonton Gabriel doit s’occuper de sa nièce Zazie désoeuvré dans un Paris d’opérette. Zazie a une idée fixe, prendre le métro, mais celui-ci est en grève. L’humour de Raymond Queneau dont est adapté cette oeuvre est proche de la zone interdite. Le spectateur est bousculé dans le bon sens du terme, de l’image et du son. Dire que le public avait boudé ce chef d’oeuvre à sa sortie est un euphémisme. Le film est un modèle de vision « burlesque » à la française très proche d’un univers à la Blake Edwards extrêmement proche du texte original. La nouvelle génération des années 60 tente de s’imposer et d’en imposer, forte de son énérgie verbale et sa décontraction étrangère au monde des adultes. Louis Malle réinvente la vie parisienne avec gouaille et effervescence. Dans le film, Zazie (Catherine Demongeot) reste une enfant alors que le récit présentait une lolita version adultes. Le réalisateur fait preuve d’une énergie burlesque sans précédent, d’une liberté de création dans tous les compartiments du cinéma (accélération de l’image, musique jazz, ellipses narratives). Un grand film riche qui mérite un futur coup de coeur ! 51 TITRES DISPONIBLES A l’ODYSSEE (en majuscule, titres faisant l’objet d’une notice ) Aaltra (2003) Bruno Delépine, Gustave Kervern L’acrobate (1976) Jean-Daniel Pollet Adieu Berthe (2012) Bruno Podalydès L’AILE OU LA CUISSE (1976) Claude Zidi Ah, si j’étais riche (2002) Gérard Bitton, Michel Munz Alceste à bicyclette (2012) Philippe Le Guay ALEXANDRE LE BIENHEUREUX (1967) Yves Robert A NOUS LA LIBERTE (1931) René Clair Après vous (2003) Pierre Salvadori L’ARMOIRE VOLANTE (1948) Carlo Rim L’ARNACOEUR (2010) Pascal Chaumeil Archimède le clochard (1959) Gilles Grangier THE ARTIST (2011) Michel Hazanavicius L’AS DES AS (1982) Gérard Oury Assassins et voleurs (1957) Sacha Guitry Astérix et obélix contre césar (1999) Claude Zidi ASTERIX ET OBELIX : MISSION CLEOPATRE (2002) Alain Chabat L’AUBERGE ESPAGNOLE (2002) Cedric Klapisch L’AVENTURE, C’EST L’AVENTURE (1972) Claude Lelouch Baisers volés (1968) François Truffaut Le bal des casse pieds (1992) Yves Robert BANCS PUBLICS (2009) Bruno Podalydès BARBECUE (2014) Eric Lavaine LES BARBOUZES (1964) Georges Lautner LES BEAUX GOSSES (2009) Riad Sattouf BERNIE (1996) Albert Dupontel BIENVENUE CHEZ LES CHTIS (2008) Dany Boon LE BONHEUR EST DANS LE PRE (1995) Etienne Chatiliez Bonjour sourire (1956) Claude Sautet Bon rétablissement (2014) Jean Becker Bonsoir (1992) Jean Pierre Mocky BOUDU SAUVE DES EAUX (1932) Jean Renoir LA BOUM (1980) Claude Pinoteau LA BOUM 2 (1982) Claude Pinoteau Bouquet final (2008) Michel Delgado LES BRONZES (1978) Patrice Leconte LES BRONZES FONT DU SKI (1979) Patrice Leconte LES BRONZES 3 AMIS POUR LA VIE (2005) Patrice Leconte BUFFET FROID (1976) Bertrand Blier Ca ira mieux demain(2000) Jeanne Labrune LA CAGE AUX FOLLES (1979) Edouard Molinaro Calmos (1976) Bertrand Blier Camille redouble (2012) Noémie Lvovsky CAMPING (2006) Fabien Onteniente CARTOUCHE (1962) Philippe de Broca CASSE TETE CHINOIS (2013) Cedric Klapisch Cause toujours (2003) Jeanne Labrune 52 LE CAVALEUR (1978) LE CAVE SE REBIFFE(1962) C’est le bouquet (2002) Le cerveau (1969) CESAR (1936) LA CHEVRE (1981) CHOUCHOU (2003) La cité de l’indicible peur (1964) La clinique de l’amour (2012) Le code a changé (2009) Le coeur des hommes (2003) LES COMPERES (1983) COMME UN AVION (2015) Comme t’y es belle ! (2006) LE CORNIAUD (1965) COUP DE TETE (1979) LE COUP DU PARAPLUIE (1980) Le coût de la vie (2003) CUISINE ET DEPENDANCES (1993) DANS LA COUR (2014) Le Diable par la queue (1964) DIDIER (1997) LA DILETTANTE (1999) DISCOUNT (2015) LE DISTRAIT (1970) DOMICILE CONJUGAL (1970) La doublure (2006) DUPONT-LAJOIE (1975) L’Elève Ducobu (2011) L’EMMERDEUR (1973) Emotifs anonymes (2010) Enfermés dehors (2006) L’Ennemi public N°1 (1954) Ensemble, c’est tout (2007) ESSAYE-MOI (2006) LE FABULEUX DESTIN D’AMELIE POULAIN (2001) LA FAMILLE BELIER (2014) FANFAN LA TULIPE (1953) FANNY (1932) FANTOMAS (1964) FANTOMAS SE DECHAINE (1965) FANTOMAS CONTRE SCOTLAND YARD (1967) Faut pas prendre les enfants du bon dieu... (1968) Faut que ça danse (2007) Filles perdues cheveux gras (2002) Floride (2015) LA FOLIE DES GRANDEURS (1971) FRANCOIS Ier (1937) FRIC FRAC (1939) 53 Philippe de Broca Gilles Grangier Jeanne Labrune Gérard Oury Marcel Pagnol Francis Veber Merzak Allouache Jean-Pierre Mocky Artus de Penguern Danièle Thomson Marc Esposito Francis Veber Bruno Podalydès Lisa Azuelos Gérard Oury Jean-Jacques Annaud Gérard Oury Philippe Le Guay philippe Muyl Pierre Salvadori Philippe de Broca Alain Chabat Pascal Thomas Louis-Julien Petit Pierre Richard François Truffaut Francis Veber Yves Boisset Philippe de Chauveron Edouard Molinaro Jean-Pierre Améris Albert Dupontel Henri Verneuil Claude Berri Pierre-François Martin Laval Jean-Pierre Jeunet Eric Lartigau Christian-Jaque Marc Allégret André Hunebelle André Hunebelle André Hunebelle Michel audiard Noémie Lvovsky Claude Duty Philippe Le Guay Gérard Oury Christian-Jaque Maurice Lehmann LES GARCONS ET GUILLAUME A TABLE ! 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Claude Zidi Nakache/Toledano Isabelle Mergault Francis Veber Jacques Tati Chantal Lauby Bruno Podalydès Delèpine/Kervern Philippe de Broca Jacques Rozier Eric Lartigau Dany Boon Claude Zidi Pierre Richard Michel Blanc Valérie Guignabodet Jean-Paul Rappeneau Alexandre Korda Robert Guediguian Michel Blanc Rémi Bezançon Laurent Tirard Pascal Thomas Jean-Marie Poiré Pierre Granier-Deferre Jean-Pierre Mocky Jacques Tati Le Monocle rit jaune (1964) Musée haut, musée bas (2008) Narco (2004) Les Naufragés de l’ile de la tortue (1974) NE NOUS FACHONS PAS (1966) Neuf mois (2002) Neuf mois ferme (2013) Ni vu ni connu (1958) LE NOM DES GENS (2010) NOS JOURS HEUREUX (2006) NOUS IRONS TOUS AU PARADIS (1977) La Nouvelle Eve (1999) LA NUIT AMERICAINE (1973) Odette Toulemonde (2007) L’oeil du monocle (1962) On a volé la cuisse de Jupiter (1980) ON CONNAIT LA CHANSON (1998) OSCAR (1967) OSS 117 LE CAIRE NID D’ESPION (2006) OSS 117 RIO NE REPOND PLUS (2009) PALAIS ROYAL ! 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(2004) Radiostars (2012) LES RANDONNEURS (1997) Reines d’un jour (2002) 55 Georges Lautner Jean-Michel Ribes Tristan Aurouet Jacques Rozier Georges Lautner Patrick Braoudé Albert Dupontel Yves Robert Michel Leclerc Nakache/Toledano Yves Robert Catherine Corsini François Truffaut Eric-Emmanuel Schmitt George Lautner Philippe de Broca Alain Resnais Edouard Molinaro Michel Hazanavicius Michel Hazanavicius Valérie Lemercier Robert Lamoureux Jean-Marie Poiré Alain Resnais Jérôme Enrico Pierre Etaix Jean-Marie Poiré Cédric Klapisch Laurent Tirard Robert Dhéry Francis Veber Jacques Tati Yann Moix Sacha Guitry François Ozon Jean Girault Cedric Klapisch Lucas Belvaux Mathieu Delaporte Bertrand Blier Eric Lartigau Bertrand Tavernier Christian Vincent Denys Granier Deferre Philippe de Chauveron Alain Chabat Romain Lévy Philippe Harel Marion Vernoux LE RETOUR DU GRAND BLOND (1974) Yves Robert RIEN A DECLARER (2011) Dany Boon Rien à faire (1999) Marion Vernoux Riens du tout (1992) Cedric Klapisch Rien sur Robert (1999) Pascal Bonitzer LES RIPOUX (1984) Claude Zidi Le Roi de coeur (1966) Philippe de Broca Romaine par moins trente (2009) Agnès Obadia LE ROMAN D’UN TRICHEUR (1936) Sacha Guitry Saint Jacques la Mecque (2005) Coline Serreau LES SAINTES CHERIES (1965) Jean Becker Les Saisons du plaisir (1988) Jean Pierre Mocky Salut l’artiste (1973) Yves Robert SAMBA (2014) Nakache/Toledano Le Sauvage (1975) JeanPaulRappeneau Les Saveurs du palais (2012) Christian Vincent Les Sentiments (2003) Noémie Lvovsky Sept ans de mariage (2003) Didier Bourdon LE SCHPOUNTZ (1938) Marcel Pagnol Le Skylab (2011) Julie Delpy Les Soeurs fâchées (2004) Alexandra Leclère LA SOUPE AUX CHOUX (1981) Jean Girault Le Soupirant (1962) Pierre Etaix Les Souvenirs (2015) Jean-Paul Rouve SUPERCONDRIAQUE (2014) Dany Boon Sur la piste du Marsupilami (2012) Alain Chabat Tais toi !(2003) Francis Veber TANGUY (2001) Etienne Chatiliez Tant qu’on a la santé (1966) Pierre Etaix Tatie Danielle (1990) Etienne Chatiliez Taxi (1998) Gérard Pirès Tellement proche (2009) Nakache/Toledano Tendre poulet (1978) Philippe de Broca Tenue correcte exigée (1997) Philippe Lioret LES TONTONS FLINGUEURS (1963) Georges Lautner La Totale (1991) Claude Zidi Tout feu tout flamme (1982) Jean Paul Rappeneau TOUT CE QUI BRILLE (2010) Hervé Mimran Tout le monde il est beau tout le monde il est gentil (1972) Jean Yanne Tout l’or du monde (1961) René Clair Tout pour plaire (2005) Cécile Telerman Le Tracassin (1961) Alex Joffé LA TRAVERSEE DE PARIS (1956) Claude Autant-Lara Les Tribulations d’un Chinois en Chine (1965) Philippe de Broca LE TRIPORTEUR (1957) Jack Pinoteau Tristesse club (2014) Vincent Mariette Les Trois font la paire (1957) Sacha Guitry LES TROIS FRERES (1995) Campan/Legitimus LES TROIS FRERES – le retour (2014) Campan/Legitimus 56 TROIS HOMMES ET UN COUFFIN (1986) Tu vas rire mais je te quitte (2005) UN AIR DE FAMILLE (1996) Un baiser s’il vous plait (2007) Un couple épatant (2003) UN DROLE DE PAROISSIEN (1963) UN ELEPHANT CA TROMPE ENORMEMENT (1976) UNE HEURE DE TRANQUILITE (2014) Une nuit à l’Assemblée Nationale (1988) UN INDIEN DANS LA VILLE (1998) Un moment d’égarement (1977) Un peu beaucoup aveuglément (2015) UN SINGE EN HIVER (1962) Un ticket pour l’espace (2006) LES VACANCES DE MONSIEUR HULOT (1954) LA VACHE ET LE PRISONNIER (1959) LES VALSEUSES (1974) Le Vélo de Ghislain Lambert (2001) LA VERITE SI JE MENS I ,II, III (1997) LE VIAGER (1972) LA VIE DE CHATEAU (1966) LA VIE EST UN LONG FLEUVE TRANQUILLE (1988) LES VIEUX DE LA VIEILLE (1960) Le Vilain (2009) Vilaine (2008) LES VISITEURS (1993) Yoyo (1971) La Zizanie (1978) 57 Coline Serreau Philippe Harel Cedric Klapisch Emmanuel Mouret Lucas Belvaux Jean-Pierre Mocky Yves Robert Patrice Leconte Jean Pierre Mocky Hervé Palud Claude Berri Clovis Cornillac Henri Verneuil Eric Lartigau Jacques Tati Henri Verneuil Bertrand Blier Philippe Harel Thomas Gilou Pierre Tchernia Jean-Paul Rappeneau Etienne Chatiliez Gilles Grangier Albert Dupontel Jean-Patrick Benies Jean-Marie Poiré Pierre Etaix ClaudeZidi LES COMEDIES FRANCAISES LES PLUS DIFFUSEES A LA TELEVISION Liste arrétée au 1er août 2014 qui s’appuie sur une étude menée par le CNC (Centre National du Cinéma) et du CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel) sur les chaines nationales privées et gratuites depuis 1957. Le film français le plus diffusé reste « Le Capitan » d’André Hunebelle (1960) avec Jean MARAIS et BOURVIL. 24 diffusions : NE NOUS FACHONS PAS (1966) de Georges LAUTNER LE GRAND RESTAURANT (1966) avec Louis de FUNES 22 diffusions : Deux heures moins le quart avant Jesus Christ (1982) de Jean YANNE 21 diffusions : LA TRAVERSEE DE PARIS (1956) de Claude Autant-Lara La Zizanie (1978) de Claude Zidi Les Bidasses s’en vont en guerre (1974) de Claude Zidi Signes extérieurs de richesse (1983) de Jacques Monnet avec BALASKO/ Claude Brasseur/MARIELLE 20 diffusions : Ali Baba et les 40 voleurs (1954) de Jacques Becker avec FERNANDEL Le Guignolo (1980) de Georges LAUTNER avec BELMONDO Le VIAGER (1972) de Pierre Tchernia Pinot simple flic (1984) de et avec Gérard Jugnot POUIC POUIC (1963)de Jean Girault avec Louis de FUNES Viens chez moi j’habite chez une copine (1981) de Patrice Leconte avec Michel BLANC... BOX OFFICE DES FILMS COMIQUES FRANCAIS chiffres CNC 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 BIENVENUE CHEZ LES CH’TIS INTOUCHABLES LA GRANDE VADROUILLE ASTERIX ET OBELIX : mission Cléopâtre LES VISITEURS LE PETIT MONDE DE DON CAMILLO QU’EST CE QU’ON A FAIT AU BON DIEU ? LE CORNIAUD LES BRONZES 3 : amis pour la vie TROIS HOMMES ET UN COUFFIN TAXI 2 LA GUERRE DES BOUTONS LE DINER DE CONS LA VACHE ET LE PRISONNIER ASTERIX ET OBELIX CONTRE CESAR LE FABULEUX DESTIN D’AMELIE POULAIN RIEN A DECLARER LES VISITEURS 2 : les couloirs du temps UN INDIEN DANS LA VILLE LE GENDARME DE SAINT TROPEZ LES BIDASSES EN FOLIE LA FAMILLE BELIER 58 20 413 165 spectateurs 19 385 300 17 273 065 14 314 786 13 671 595 12 790 676 12 237 274 11 739 783 10 260 902 10 251 465 10 239 830 9 975 752 9 247 509 8 849 752 8 777 904 8 516 999 8 073 402 8 038 852 7 887 966 7 809 334 7 460 911 7 449 207 QUIZZ COMIQUE Saurez-vous reconnaitre les films dont sont tirées ces répliques célébres ? - Oh, encore une laisse ! Hé, non, c’est un collier, chérie ! Mais c’est beaucoup trop luxueux pour un chien ! Non, c’est pour toi, c’est pas pour le chien, c’est pour toi ! Oh, merci mon chéri ! merci je... C’est un collier pour femmes ! - Je ne vous jette pas la pierre, Pierre ! - Ecoute, Bernard ! Je crois que toi et moi on a un peu le même problème. C’est à dire, qu’on peut pas tout miser sur notre physique, surtout toi ! Alors, si je peux me permettre de te donner un conseil, c’est : oublie que t’as aucune chance ! Vasy, fonce !... On sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher ! - Je vous en cause du souci, hein ! Monsieur Milan ! o Où est cette ordure ? - Mais quelle ordure ? Vous êtes dans une station de radio. Y a pratiquement que ça ! - Un déserteur qui voyage dans une voiture volée avec une hystérique. De deux choses l’une, ou c’est une névropathe ou c’est un blasé. Choisis ! - Mon pendu ! où est mon pendu ? on m’a dépendu mon pendu ! Pour aller plus loin : à l’Odyssée - Les comédies à la française : 250 films incontournables de Christophe Geudin et Jérémie Imbert (Fetjaine) 791.43 GEU 59 60